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 Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]

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Kriss Ryan
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Kriss Ryan

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MessageSujet: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] Icon_minitime1Mer 15 Sep - 17:18

Kriss ne cilla pas lorsqu'un éclair zébra le ciel sombre. Le soleil, occulté par une masse de nuages noirs et épais, ne les éclairait pas de sa lumière rassurante et, bien que la soirée aie à peine commencé, on aurait pu la croire bien avancée. La pluie battait au dehors, mouillant chaque parcelle de terrain, chaque pétale de chaque fleur des jardins en contrebas. Le jeune homme les fixait depuis quelques minutes déjà, tout en passant dans un mouvement répétitif un chiffon sur le carreau auquel son visage était presque collé. Il ne disposait d'aucun moyen de connaître l'heure exacte, mais cela ne lui importait que peu. Il supposait qu'il devait être relativement tard, à en juger de part la rareté des rencontres faites dans les longs corridors longilignes du château. Et pour lui, c'était de loin une raison suffisante pour arpenter ces mêmes couloirs, alors qu'il ne croiserait personne ou presque. La solitude avait toujours été son fort. Trop de monde autour de lui n'avait jamais été bon, cela l'avait toujours effrayé. Sans qu'il sache réellement pourquoi, sans pouvoir donner la moindre explication; tout ce qu'il savait, c'était qu'il se sentait mieux si on ne pénétrait pas dans ce qu'il considérait comme étant son espace. Rien qu'à lui. Un bandeau masquait son œil gauche, restreignant son champ de vision, et son uniforme semblait avoir survécu à une gigantesque catastrophe naturelle; comme toujours. La manche droite plus courte que la gauche, un gant mais pas l'autre, des accessoires semés de ci de là dans une artistique anarchie. Il n'aurait pas dû, peut-être. Mais ainsi, on le remarquerait sans doute. Si on le remarquait alors..., alors quoi, au juste? Il ne savait plus. Mais il en avait besoin, ou tout du moins le pensait-il. Il en avait besoin, avant. Cela lui avait semblé tellement, tellement nécessaire. Ce devait toujours l'être, pas vrai? Les choses ne changeaient jamais vraiment. Les éléments importants subsistaient d'un stade à l'autre, d'un jour au suivant, et ainsi de suite. Alors, ce devait toujours être le cas maintenant. Ce devait être vrai encore. Son regard était fixé sur les jardins, comme si sa vie en avait dépendu, comme si, quelque part parmi les roses, s'était trouvé un trésor, le but de toute une vie. Une raison d'être. Quelque chose. Il scrutait le décors, sous la pluie, pouvant imaginer le contact de cette dernière. Elle tombait, tombait, encore et encore, inlassablement, se déversant sur la terre et coulant le long de cette vitre, laissant derrière elle une longue trainée vite remplacée par une autre. Une simple parois transparente, qui le protégeait. Qui le séparait du reste du monde, de l'extérieur, de ces gouttes. De tout. Tant qu'il se trouvait du bon côté, tout irait bien pour lui. Il ne désirait pas retourner de l'autre, jamais. Les murs de cet endroit renfermaient le plus bel ange jamais échu des étoiles. Et qu'y avait-il par delà cela? Le vent? Le froid? La brume? Tout était si clair ici. Tout était parfait. Rien ne sortait de l'ordre, rien ne sortait de l'ordinaire et pourtant, il ne s'ennuyait pas. Il ne s'amusait pas non plus. Mais l'absence de tristesse, l'absence de cette drôle de sensation qui vous étreignait le cœur et vous faisait vous sentir 'mal', était déjà un cadeau duquel on se devait de se contenter. 'Heureux'? Qu'est-ce que cela voulait dire, 'heureux'? Il connaissait ce terme, mais les définitions qu'on en donnait n'étaient pas correctes. Il pouvait dire ce qu'était une pierre; il pouvait en montrer, il pouvait dire de quoi c'était fait. Sa couleur. Son utilité. Il pouvait tenir un cailloux entre ses mains et, de par ce simple fait, déclarer qu'il existait. Mais le 'bonheur'? A quoi cela ressemblait-il? C'était un concept diffus, que l'on était sensé ressentir. Mais comment? Il ne savait même pas à quoi il ressemblait, ce 'bonheur'. Il ne le sentait pas. Il n'en avait pas l'impression en tout cas. Peut-être se trompait-il? Peut-être qu'il ne savait jute plus le reconnaître. Peut-être, peut-être. De toute façon, ce n'était pas indispensable. La preuve; il s'en passait. Le jeune homme chassa de sa main libre une mèche de cheveux venue devant ses yeux et la replaça derrière son oreille. Décidément, cette pluie semblait bien décidée à continuer encore un moment. Mais elle ne gênait personne, elle ne le gênait pas lui, de là où il était. Il avait du mal à se rendre compte des choses; une sensation de flottement, le temps qui passait sans qu'il puisse le compter, les secondes qui, inexorablement, s'égrainaient. Cela avait quelque chose d'irréel. Il posa sa main libre sur le carreau, laissant ses pensées libres de leurs mouvements. Libres de s'endormir. S'endormir et ne plus se réveiller avant longtemps, si longtemps.

Le brouillard enveloppant les paysage recouvrait alors aussi son esprit; pour lui, plus rien n'importait depuis longtemps. Vivre, survivre, quelle différence au juste? L'un comme l'autre impliquait d'attendre, les yeux grands ouverts, le cœur battant, que la Mort finisse par nous rattraper. Le cœur battant. Battre. Je t'ai battu. Tu as perdu. Tu as. Tu es. Tué. Tuer? Tu es mort. Tué mort. Tuer la Mort. Mort. Mortifié. Mort tifié. Sanctifier? Saint. Dieu. Dis eux. Dis leur. Brusquement, il releva la tête. Leur dire quoi? A qui? Son regard n'avait pas lâché les jardins. Jardin. Jarre. J'arrive. Arriver où? Jarre rive. La rive de quoi? Leur dire quoi, à qui, pourquoi? Il pencha la tête sur le côté, abîmé dans ses pensées. Un mot en entraînait un autre. Auparavant, ils étaient rangés par concept. Associer au rouge le sang et les roses, au bleu le ciel et la liberté. Au marron le bois et les cheveux d'une jeune fille. Ce n'était plus le cas; aux rouge, des roues. Au bleu, des bleus. Au marron, une marre? Les mots ne lui évoquaient plus rien, à présent. Ils étaient là, dans son esprit, bien rangés, en ordre, posés. Sans rien qui dépasse. Rien, rien, rien, rien. Les mots devaient faire penser à quelque chose. C'était inévitable, c'était normal. Il était normal. Il devait donc faire ce qui était normal. Il devait s'incliner devant les nobles; c'était normal. Il devait faire ce qu'on lui demandait; c'était normal. Il devait travailler; c'était normal. Il devait parler; c'était normal. Normal. Il n'aurait su dire ce qui l'était véritablement. Tout ce qu'il savait, c'était ce qu'il savait 'd'avant'. Avant. Ce qui était normal il y avait quelques années, l'était toujours. Devait l'être. Alors, il savait ce qu'il devait faire. Faire. Fer. Ferraille. Ail. Qu'il aille. Mais aller où? Le mouvement circulaire qu'exécutait son bras, passant ce chiffon sur la fenêtre, avait ralenti, doucement, doucement, jusqu'à s'arrêter pour de bon, juste posé sur le carreau, immobile, sans un souffle de vent. Une statue étrange, taillée dans la pierre. Fixant les choses sans les voir. Aveugle au monde. Aveugle à tout et observant pourtant. Ne changeant pas; ne changeant plus depuis le jour de sa création. Normal, normal; tout était... Normal. Il pleuvait toujours, lui semblait-il. Ça aussi, c'était normal. Il pleuvait si souvent. Était-ce un jour de pluie, il y avait trois ans? Il ne savait plus. Un jour de pluie, il s'était senti très 'mal'. Il l'avait écrit sur ce morceau de papier. Il avait écrit beaucoup, beaucoup de choses. Ce qu'il aimait bien et ce qu'il n'aimait pas. Des noms qui revenaient, des paroles qui restaient, des parties illisibles à cause de l'eau. Peut-être la pluie? Oui, oui. Car après tout, il s'était déjà senti 'mal' des jours de pluie et de grisaille. Avec un ciel semblable. De beaux jours aussi; tout le temps peut-être, tout le temps sûrement, tout le temps sans doute. Sinon, pourquoi avoir tant écrit sur ces pages? 'Tu es une fenêtre, qu'il était marqué. Au mieux on ne te voit pas, au pire tu as un défaut et on te déteste.'. Non, s'était-dit, je suis un miroir. Ou un reflet. N'avez-vous jamais posé des glaces les unes près des autres? A force de se refléter, on croyait être face à l'infini. Mais ce n'était qu'une impression. Leur vie à tous n'était qu'une impression. A moins qu'Elle n'en décide autrement. Elle.

Kriss ne chercha pas à savoir l'heure; pas de soleil, pas d'étoile, rien. Il ne savait pas l'estimer. Une heure était-elle passée, deux? Une minute? Trente secondes? C'était inexact. L'interprétation du temps était si inexacte. Était-ce normal de rester là? Oui, sans doute. Il baissa son regard vers les vieilles pierres de la fenêtre, et ramena son bras le long de son corps. Une douleur lancinante à l'épaule. Aurait-il dû aller dormir? Il rêvait déjà. A se demander ainsi immobile, quand est-ce qu'on le réveillerait, ouvrant les yeux sur un monde moribond aux couleurs agressantes et aux sons perçants. Sur un monde où la couleur du ciel avait beau changer et où les nuits avaient beau se succéder, rien ne changeait jamais. Il l'avait quitté. L'aurait quitté de toute manière. Aimer. 'Aimer'. Il n'aurait jamais cherché à 'aimer'. Plus encore, plus jamais. Plus jamais. Oublier, jusqu'à ce sentiment même. Ce devait être douloureux. Il se souvenait, se souvenait toujours de tout. Plus d'espérance. Espérer. Espérer ne jamais revoir des gens. Espérer qu'ils meurent. Es-pé-rer. Espérer qu'on le remarque. Espérer. Espérer que quelqu'un respire pour toujours. Il n'espérait plus. Ne voulait pas être réveillé. Ne rien sentir plutôt que se sentir mal. N'avoir besoin de personne plutôt qu'être rejeté. Rêver plutôt que mourir. Qu'ils soient loin et muets, qu'ils soient aveugles et sourds, que les monstres dans le placard sortent plutôt que de se tapir dans le noir. Les affreux monstres du placard. Cachés dans l'ombre. Pas la peine d'y songer. S'ils sortaient, on ne les voyait pas. Pas plus qu'ils ne nous voyaient. Étaient-ils donc si effrayants, les monstres cachés sous le lit? Kriss recommença à passer son chiffon sur la fenêtre déjà propre, toujours battue par les gouttes de pluie venant inlassablement s'écraser dessus. Le vent agitait les arbres. Avait-il froid? Ce contact était-il désagréable? Il chercha dans les méandres emmêlées de sa mémoire, emplie de choses jadis évidentes et qu'il ne comprenait désormais plus, recouvertes d'un voile de poussière et d'oubli. Le froid était désagréable. Il avait froid. Était-il donc agacé? Il ne sentait rien. Le rien était-il de l'agacement? Par définition il n'était rien. Alors à quoi reconnaissait-on le rien? La même émotion l'envahissait toujours, identique, fidèle à elle-même, jusqu'à sa dernière parcelle. Il aurait aimé être nostalgique de tout; il aurait aimé que les 'êtres chers' lui manquent. Pour un peu, il en aurait pleuré.

Mais s'il rêvait, à quoi bon? Un rêve devait être beau. Le sien l'était tant. Des bruits de pas sur le sol de pierre. Quelqu'un. Il ne se retourna pas. Les mauvaises choses étaient à l'extérieur, sous la pluie. Les affreux monstres étaient restés sous son lit froid, dans la chambre sombre. Les Monstres marchant à la lumière, aux visages identiques, aux remarques acerbes qui avaient autrefois été blessantes, n'étaient pas dans la demeure de l'Ange échoué sur un lambeau de terre moribond. Il était en sécurité. La petite voix dans sa tête entonnait toujours ce même refrain qu'il chantait, petit. Il était en sécurité dans la demeure séculaire, au centre de son monde onirique. Quelqu'un venait? Quelqu'un. Combien de temps avait passé? Était-il tard? Tard. Tôt.

Les Monstres étaient dehors, les Monstres étaient endormis. Il y avait trop de lumière pour eux.

[HS: Premier poste avec Kriss, wouhou! J'ai eu du mal, mais j'ai vaincu... Méli-Mélo pourra discuter avec un de ces persos qui servent à rien et viennent gâcher le forum, elle a de la chance, non?XD

Tiens, d'ailleurs, j'ai pas fait de couloirs ici? Faudra que j'y remédie...O__O]
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Melfia Hider
dirigeante de Sal'ahë
Melfia Hider

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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] Icon_minitime1Dim 10 Oct - 17:00

{Moi j'adôôôre Melfia, alors zero problème. Et oui, elle crève de chance, t'imagines même pas.XDDD

Et OUI, il serait temps que tu en fasse. NOW. Ca me stresse les postes qui sont 'nulle part', je t'explique même pas...X'D}


Oh. Il pleuvait. Ça n'avait rien d'étonnant, c'était même plutôt bien : il pleuvait. La Princesse de ce royaume battu par des pluies diluviennes regarda distraitement par la fenêtre, jouant avec une bague argentée. Elle aimait bien quand il pleuvait, et la pluie l'aimait bien. C'était évident. Il ne pleuvrait pas autant à Sal'ahë si la pluie n'était pas attirée par ce si bel endroit, les gouttes ne s'écrasaient-elles pas au sol dans le seul but d'être plus proche d'elle? C'était évident, évident. Tellement évident qu'il n'était pas raisonnable d'en douter, et Melfia était très raisonnable, terriblement raisonnable. Personne ne pouvait douter d'elle, elle était l'évidence même de ce château. La pierre centrale, la seule colonne qui ne s'écroulerait jamais. La bague tournait entre ses doigts gantés de pourpre, tournait et retournait sans cesse. Si elle n'aimait pas la pluie, sans doute aurait-elle décidée de partir, sans doute aurait-il fait grand soleil à Sal'ahë. Mais pourquoi? C'était bien, la pluie, la pluie lui plaisait et résonnait agréablement à ses oreilles percées. Les gouttes d'eau lavaient tout sur leur passage, emportait tout ce qui était inutile et trop faible pour pouvoir s'accrocher à la terre meuble. Tout était nettoyé, tout s'en allait et faisait place nette pour autre chose. Autre chose. Quelque chose de mieux, de plus résistant, de plus..., à son image. La bague continua de tourner doucement, et la jeune femme reposa son regard devant elle. Il n'était pas si tard, pourtant le soleil était déjà couvert, caché par les masses noires des nuages de cette sombre soirée : il était mort. Le soleil était mort, la pluie l'avait tuée. Quelle misère. Il renaitrait le lendemain, invariablement, comme tout les jours, chaque jour qui se levait dans ce beau château de marbre et de cornaline. Ce n'était pas important. Ça n'avait pas la moindre importance. Le soleil mourrait, et elle pouvait le tuer. La pluie. Elle pouvait le tuer et s'il renaissait, elle le tuerait de nouveau plus tard ; qu'importait qu'il revienne, il avait déjà perdu. Un sourire lugubre fleurit sur les lèvres rosées de la jeune Reine, qui continuait invariablement de faire tourner sa bague entre ses doigts. Tuer était si simple. Si simple, si facile, qu'il était évident que c'était la marche à suivre. Aller chercher loin? Elle ne ferait pas de marche pour rien. Elle n'améliorerait pas ce qui était déjà sur place, ça n'avait aucun intérêt. Absolument aucun intérêt. Elle détruirait tout, et referait tout par la suite. Tout, tout, tout. Sans exception. Parce que rien dans ce monde n'était assez bien pour elle, rien ne savait égaler sa beauté. Elle était unique. Parfaitement, parfaite et unique. La bague était tombée. Melfia ne soupira pas, mais elle pensa le faire, l'espace d'un instant. Elle ne le fit pas. Son regard resta vissé devant elle, sans bouger. C'était ennuyeux, de rester ici. Elle restait pourtant. Elle avait beaucoup de choses à faire, et il allait falloir qu'elle se lève, qu'elle se redresse. Sa robe allait faire de jolis plis, si elle se redressait. Et si elle tapait ses talons sur le sol, feraient-ils du bruit? Un joli bruit, celui de sa venue. Elle voulait qu'on l'entende venir, c'était un son tellement agréable, tellement empli d'un sens incompréhensible. Si la Reine s'approchait, alors cela changeait leur vie. La leur, pas la sienne. Elle s'en moquait, elle marchait où bon lui semblait. Ils n'étaient que de pauvres vers qui rampaient à ses pieds, dans l'espoir ridicule-d'espérer. Ils espéraient? Qu'est-ce que c'était ennuyeux. Melfia n'espérait pas, bien entendu. Pourquoi l'aurait-elle fait? C'était trop futile pour quelqu'un comme elle, trop inutile pour une Déesse de passage sur ce monde à l'agonie. Oh. N'était-ce pas parfait comme cela? Elle n'espérait pas, elle avait. Si elle voulait quelque chose, alors elle l'avait. Elle l'avait, voilà tout. Ses longs cheveux roses , attachés dans une élégante queue de cheval au sommet de son crâne, ondulèrent légèrement dans son dos quand elle se baissa. Récupéra la bague. Tombée au sol. Elle se releva doucement, dans un calme presque serein, tournant une de fois de plus la petite bague argentée entre ses doigts. Une jolie bague, mais inutile. Comme tout l'était ici, de toute façon. Tout était inutile, ils l'étaient tous dans leur essence même. De veines existences sans aucun sens, des existences qui se laissaient pousser dans tout les sens, qui ne pouvaient s'empêcher de proliférer mais ne savaient pas même pourquoi ils étaient ici. Melfia pouvait les aider, mais elle ne le faisait pas. Ils pouvaient toujours lui être utile. Satisfaire ses désirs. C'était là la plus belle chose qu'ils pouvaient faire pour eux-même, essayer de la satisfaire. Réussir à la satisfaire. S'ils essayaient, ils y arrivaient. Ou ils mourraient? Quelle importance, aucune différence. Elle s'en moquait. La jeune femme se releva, passa ses mains sur sa robe rouge et mauve. Les couleurs étaient inventées pour elle, lui allaient à la perfection ; quoi de plus normal? Elles lui allaient, c'était dans leur intérêt. Ses talons claquèrent contre le sol alors qu'elle s'approchait d'une des fenêtres, l'ouvrit d'un geste sec. Ce qui était inutile ne l'était pas, et elle ne les aimait pas. La bague vola et se perdit dans l'obscurité. Qu'importe? Elle en avait beaucoup d'autres.

La jeune femme se retourna, chantonnant doucement une chanson qu'elle ne connaissait pas. Elle ne connaissait pas de chanson d'enfant, elle n'avait jamais été une enfant. Elle avait eu des parents, elle le savait. Mais elle n'était pas une enfant, elle n'était pas une adolescente, elle était un être parfait. Un être parfait n'ayant nul besoin d'évoluer, n'ayant pas besoin de naître, pas besoin de quoi que ce soit pour la former, la modeler. C'était sa propre volonté qui l'avait faite ainsi, et elle ne devait rien à qui que ce soit. C'étaient eux qui leur devait la vie, elle leur avait offert le plus beau cadeau qui soit et à présent vivait avec eux. Dans sa demeure. Ils étaient dans sa demeure, tous, et y vivaient. Y grandissaient, y poussaient comme des mauvaises herbes. Nécessaires. Pour protéger la fleur magnifique et pleine d'épine qu'elle était. Elle. Avec la majuscule des plus grandes choses, Elle. Ses yeux joliment dépareillés se posèrent sur la porte, et elle décida de sortir. Elle sortit. La porte claqua sinistrement dans son dos, elle n'avait pas le temps de la fermer délicatement. Ce n'était qu'une porte, de toute façon. Une banale porte, qui avait autant d'importance que tout ce qui respirait et mourrait dans ce monde et dans les autres. Claque, claque. Quel couloir prendre? Droite, gauche. Melfia prit le gauche, observant sans vraiment l'observer le temps, dehors. La pluie qui claquait contre les fenêtres, qui tentait vainement de l'atteindre, d'entrer et de lui prêter allégeance. L'obscurité avait vaincu la lumière ; il en était toujours ainsi. Elle était l'obscurité qui irait détruire la lumière, l'ombre qui ne se cachait jamais, dont on ne pourrait jamais se débarrasser. Melfia pensa sourire. Elle sourit. Un éclair zébra le ciel, éclaira son visage un court instant. L'orage, elle aimait l'orage. Cela ne lui avait jamais fait peur-elle n'avait jamais peur. Jamais eu peur. Tout ceci était une jolie comédie, elle ne pouvait s'y joindre pour l'instant. Elle avait à faire, après tout. Le bruit de la pluie était plus fort que tout autre, et parfois l'orage grondait à ses oreilles. Elle l'entendait, ne l'écoutait pas. Aucune importance. Ses cheveux ondulaient derrière elle, sagement, la suivaient sans dire mot. Tout ceux qui disaient ne pas avoir le choix de la suivre, tout ceux qui pensaient qu'elle forçait à ce qu'on la suive, ils se trompaient : elle n'en avait nul besoin. On la suivait sans cesse, on la suivait parce que c'était la seule chose logique qu'il y avait à faire. Suivre l'orage de peur qu'il ne cesse et qu'une fois sec, on ne soit plus rien. Rien. La pluie martelait, la pluie cisaillait la peau et mettait les chairs à vif. La pluie maintenait en vie, on sentait la vie parcourir notre peau, s'insinuer dans nos yeux, dans notre bouche, dans nos veines, elle coulait dans notre cœur comme autant de sang et se diluait, se diluait, faisait mal et provoquait d'insupportables contractions. Mais c'était nécessaire, la vie était nécessaire pour tout ceux qui n'étaient pas Elle-tous-et qui ne pouvaient vivre sans vie. Elle pouvait distribuer la vie, elle la reprenait et en faisait ce qu'elle voulait. La pluie martelait toujours le sol, ses talons martelaient le sol. Il n'y avait rien de plus à dire, et on la suivait parce qu'elle était la pluie qui les maintenait tous en vie. Elle avait déclenché l'orage, ils devaient maintenant le suivre sans relâche. Quelle fleur pouvait vivre en plein désert? Il mourrait. Quelle fleur pouvait se contenter de froid? Il mourrait. Quelle fleur pouvait survivre aux tornades? Elle mourrait. Mais elle, elle ne mourrait pas. Jamais. Que c'était triste. Voir tout le monde mourir. Mais qu'ils ne s'inquiètent pas, elle ferait tout cela bien, très bien. Tout serait parfait. Elle les tuerait elle-même, et prendrait leur vie, leur arracherait cette vie à laquelle ils tenaient tant. Et après ils n'auraient plus mal, ce serait rapide. Trop rapide? Très rapide. Et ensuite, elle ferait d'eux quelque chose de mieux. La pierre l'avait transformée elle. Pauvre d'eux, ils n'y avaient pas eu le droit. Elle ferait en sorte qu'ils soient tous de bons chiens, au sol, sans volonté ni forces. Ils ne servaient qu'à ça. Mourir. Ils naissaient pour qu'elle puisse les tuer, et elle les tuerait. Quelle chance ils avaient! Le sourire sur les lèvres de la jeune femme s'élargit, et elle rit doucement. Doucement. Il pleuvait toujours. Il devait faire froid, dehors. Ça devait être très froid, les arbres gémissaient, demandaient de l'aide. Ils ne ressentiraient bientôt plus rien. Et ils iraient beaucoup mieux. Ils survivraient au froid, au chaud, au vent, à la pluie. A tout. Ils seraient immortels, à l'image de leur maitresse.

L'œil rubis, œil argenté de Melfia se posèrent sur une forme, une fenêtre, un jouet. Cassé? Quelque chose. Quelqu'un. Aucune différence, aucune importance. C'était une forme. Les bruits de pas continuaient de résonner dans les couloirs, la pluie tombait, les éclairs parfois illuminaient le couloir. Un joli couloir-le sien. Elle marchait sur ce sol si banal, rendu sacré par sa présence. Même les pierres devaient frémi de la sentir passer ici. Elle en aurait rit. Elle ne rit pas. Son sourire était toujours là, sur son visage, refusant de disparaître, refusant de céder la place. Pleurer? Non, jamais. Sourire, peut-être. Elle n'avait pas envie de sourire. Elle souriait. La forme était toujours là, devant la fenêtre. C'était une forme à moitié terminée, à moitié tout. A moitié correctement habillée, à moitié voyant, à moitié là, et à moitié absent. A quoi servaient les moitiés, au juste? La sienne devait se trouver ailleurs. Sans doute ne la retrouverait-il jamais, sans doute l'avait-il perdu. Comme c'était triste, c'était amusant. Tout le monde dans ce château semblait avoir perdu quelque chose. Sûrement parce qu'elle avait perdu quelque chose, qu'elle ne voulait pas le retrouver. Ils étaient piégés, ils l'imitaient sans cesse pour être quelqu'un. Il fallait bien exister. Imiter.

Les bruits de pas cessèrent, le visage de la jeune fille se refléta dans la fenêtre propre, martelée par les gouttes de pluie furieuses. Sa main gantée vint se poser sur sa taille, sa tête pencha doucement sur le côté. L'air suffisant et supérieure parce qu'elle l'était. Un chien avait toujours l'air d'un chien. Un cadavre avait toujours l'air mort. C'était logique.

«Il pleut. Que fais-tu, au juste? Nettoyer? Regarder.»
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Kriss Ryan
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] Icon_minitime1Mer 27 Oct - 12:47

Melfia Hider. Ce seul nom était, à lui et lui seul, une multitude de choses. Il suffisait de le prononcer, se disait-il, il aurait suffit d'oser l'articuler pour se sentir exister. Il le savait; il était des noms qui transcendaient même les plus baux et lourds sommeils. Ce serait l'accomplissement d'une vie. Avant de fermer les yeux et de les rouvrir sur la réalité, il voulait une image pour lui, un ravissement pour ses yeux, quelque chose de beau que son cœur ne comprendrait pas, comme toujours, trop endormi et ankylosé qu'il était dans sa poitrine, mais quelque chose à emporter au loin avec lui. Il sentait que sitôt ses yeux seraient ouverts, sitôt la peine reviendrait à la charge, alors que dans ce monde, elle était proscrite. Oh, se dit-il. Son cœur ne comprenait vraiment jamais rien à rien. Ce qu'il aurait dû ressentir n'était plus là. Ce n'était pas une mauvaise chose; après tout, ses sentiments avaient essayé de le tuer à de tellement nombreuses reprises, encore et encore, toujours et toujours. Mais 'Melfia Hider' les avait fait taire pour ce qui lui semblait être l'éternité. N'était-elle pas généreuse? Il ne savait pas, ne savait plus. Éprouvait toutes les peines du monde à discerner ce qui était bien de ce qui ne l'était guère. Mais elle était un ange; un bel ange. Un très bel ange. Alors elle devait l'être. On le lui avait toujours dit ou, plutôt, tous ses livres l'avaient dit. Les anges étaient des êtres parfaits. Ce qu'elle faisait devait donc être le bien. Que faisait-elle, au juste? Kriss aussi aurait aimé être un ange, et 'déplorait' ne de pas en être un. Ou tout du moins, l'avait déploré. Une fois de plus, se dit-il, ce qui était vrai avant devait toujours l'être. La seule inconnue à son équation était comment, il y avait quelques années de cela, il parvenait à mettre des mots sur ces concepts là. Le jeune homme avait espéré ne jamais la voir. Quel but lui serait-il resté, après cela? Quelle valeur aurait-il eu après avoir été jugé par les yeux dépareillés de la Princesse des pluies? En aurait-il seulement conservé une? Il devait le désirer. Tout le monde désirait servir à quelque chose. C'était normal. Il était normal. Par extension, il souhaitait avoir une utilité. Son œil était fixé sur la vitre battue par des milliers d'assaillantes célestes mais ne la voyait plus, pas plus que les jardins en contrebas d'ailleurs. Il l'avait entendu et n'avait pas bougé. Aurait-il dû s'enfuir en courant? Des bruits de pas. Ce n'était pas, se répétait-il, ceux des affreux monstres du placard. Ils n'auraient pas profané le séculaire sanctuaire de pierre de l'Ange. La lumière était trop forte. Elle devait avoir baissé à l'extérieur. Ils étaient aussi bien là bas, sans le tourmenter. Cachés dans la brume qui s'élevait tous les soirs ou sous un lit, il s'en contrefichait. Loin. Très loin. Alors nulle raison de fuir. Et pourtant, pourtant. Son visage resta parfaitement lisse. Son cœur n'accéléra pas dans sa poitrine. Quel idiot, quel idiot! Il aurait dû. Kriss savait qu'il aurait dû le faire. La 'peur' contrairement au 'bonheur' était tangible. D'une manière ou d'une autre, le corps réagissait indépendamment de sa propre volonté; le pouls trop rapide, des sueurs froides, une fuite sans un regard en arrière. Mais il fallait toujours que lui fasse tout lui-même. Il ne faisait plus rien de bien seul. Pas même dormir. Et plus le temps s'écoulait, moins son esprit avait d'emprise dessus, lui semblait-il. Dieu, ce que cela pourrait être étrange que de se transformer en statue de sel! Ou de pierre. Qui prêtait attention aux pierres? Il était près d'elles depuis tout ce temps, et ne leur avait pas octroyé ne fut-ce qu'un regard! Il répara de suite l'erreur; une pierre n'était pas consciente? Soit. Mais cela ne changeait rien. Après tout, lui ne l'était qu'à moitié et, tout ce temps, il s'était démené pour qu'on le voie. N'avait jamais compris comment avoir les regards braqués sur soit sans rien faire en ce but. Il n'allait pas refuser à un mur ce qui lui avait toujours été interdit, si? Exister dans les yeux de quelqu'un. Exister tout court. La différence, où était-elle? On ne vivait pas de soit-même; on vivait des autres. Voilà une certitude qu'il avait pris le temps d'ancrer en lui des plus solidement. Le meilleur moyen de mourir et de ne pas voir son reflet était par conséquent de se débarrasser d'eux. Mais Kriss Ryan ne voulait pas mourir. Il ne voulait pas vivre non plus; à la différence près qu'il connaissait la vie et pas la Mort. Il avait déjà demandé à un agonisant ce qu'elle avait d'horrible; sitôt l'avait-il vue, sitôt ne lui avait-il plus répondu. Ah! Quel égoïsme. Il connaissait donc la vie et savait qu'elle pouvait être 'atroce'. Mais il y avait bien des moments de répit. Depuis ce que le calendrier disait être quelques années par exemple. Or, impossible de savoir si la Faucheuse en aurait offert de semblables. Des deux il prenait donc le chemin le plus sûr; il l'avait fait avant. Ce devait être normal. Était-ce normal? Norme. Énorme. Énormité. Thé. Thérapie. Rapie? Rapiécer. Rat pièce. Rat? Rater. Qu'avait-il donc raté de si important, alors? L'occasion de partir avant que les pas le rattrapent? Oui, il l'avait perdue pour toujours. Il perdait beaucoup de choses.

Mais ça aussi, c'était normal. On perdait la moitié de ce qu'on avait. C'était toujours de deux choses l'une et, comme par magie, l'autre se volatilisait. Ou elle s'écroulait. Mais alors, où tombaient les débris? Il aurait aimé constater les débris de ses choix. Voir ce que cela 'aurait pu être'. On racontait que ça faisait toujours mal de les voir; il s'en fichait. Il n'avait plus eu mal depuis si longtemps qu'en réalité, il avait oublié ce que cela faisait. Il savait d'elle ce que chacun savait. Elle faisait mal et forçait les gens à mourir. Il ne devait pas mourir. Mais il y aurait survécu, se disait-il. Ne plus savoir ne donnait pas de courage; cela enlevait juste la peur. Quelqu'un qui n'a pas de peur à braver ne pouvait pas être bien courageux. Alors, songea le garçon aux cheveux sombre, ne pas prendre ses jambes à son cou de suite n'était pas courageux. Était-ce le résultat du 'rien'? Oh, ce qu'il aurait 'aimé' le voir, ce 'rien'! Il avait l'air d'être tout à fait passionnant. Il pouvait même repousser les monstres du placard trop sombre. Et les monstres sous son lit. Il ne parvenait pas à être reconnaissant; mais sans doute était-ce bien là le meilleur moyen de remercier le 'rien'. Ce fut donc avec l'esprit plus vide que jamais qu'il se retourna. Ce n'était pas une bonne idée. Il ne voulait pas mourir. S'il l'avait regardé avec les yeux d'un vivant, son reflet dans la vitre lui aurait montré tout ce qu'il ne voyait pas; lui aurait montré qu'il ressemblait déjà à un mort, lui aurait montré que ses yeux voyaient mais restaient malgré tout aveugle. Qu'il saute de cette fenêtre ou non, son destin n'aurait pas changé. Il était ce qu'il semblait être; il était mort. Mais au lieu de cela il lui tourna le dos, faisant face à la raison des tourments qu'il n'aurait jamais plus. Exister dans ses yeux était synonyme de vie mais, pour son âme rongée par la gangrène depuis trop longtemps, la résurrection n'était plus possible. Il était là sans l'être. Puisse-t-elle alors être celle dont le regard fleurirait leurs tombes à tous. Personne ne porterait plus d'attention aux cadavres; mais si elle fleurissait les stèles alors sûrement, alors peut-être.

«Il pleut. Que fais-tu, au juste? Nettoyer? Regarder.»

Il l'avait vue. Ses yeux avaient croisé l'image avant que le son ne parvienne à ses oreilles. Il aurait voulu sursauter. Ou aurait dû le vouloir. Cette distinction n'était que floue dans son esprit, comme embrumé par trop de brouillard. Tout semblait étrange et faux, illusoire et mort. Mort surtout. Chaque mouvement ressemblait à celui d'un monstre gigantesque mais ne s'avérait être, au final, qu'un coup de vent. Le mystère était levé. Ce n'était pas un monstre ou, si c'en était un, il était parti. Si Kriss n'en avait pas été un lui-même, peut-être aurait-il compris que le doux visage aux traits de perfection renfermait une créature bien plus horrible que tout ce qui pouvait bien être caché sous son lit et dans les ombres dansant un ballet sur chaque mur. Au lieu de cela, il baissa les yeux. Une question. Répondre. Mais d'abord, s'incliner? Que faire? Existait-il dans ses yeux? S'il la regardait alors peut-être saurait-il. Le garçon ne voulait pas la regarder. Pour changer quelqu'un il ne fallait guère lui en laisser le choix; il ne connaissait plus la peur mais la menace de la douleur était plus impressionnante que la douleur elle-même. Il se sentait figé. Savait que d'une simple impulsion, son bras se serait levé, sa jambe avancée. Il ne l'aurait pas pu avant; il faisait ce qu'il voulait de son propre rêve. S'il le brisait alors, il en ferait un nouveau. Mais il tenait à conserver celui-ci aussi vivant que possible. Le casser aurait été une bêtise. Nul besoin de craindre la Mort ici; seul le réveil était une pression suffisante pour le faire bouger. Melfia Hider. Encore un nom qu'il n'aurait jamais prononcé. Il ne voulait pas être cassé. S'éveiller ces quelques syllabes aux lèvres aurait été très doux; mais cela n'aurait pas duré. Cela n'aurait pas repoussé éternellement les monstres. Qu'ici, il se sentait en sécurité. Incapable de comprendre que ce sentiment n'était pas réel.

Nettoyer? Il regarda son chiffon. Oh, oui. Il nettoyait. Mais les gouttes de l'autre côté ne voulaient pas disparaître. Une si mince parois de verre devait être parfaite. Sans y penser, il s'inclina. Il l'aurait fait, avant. Les autres justifications étaient perdues pour toujours elles aussi. Elles s'étaient égarées dans les méandres compliquées de son esprit et ne reviendraient jamais. Elles s'étaient trompées de chemin. Au revoir, se dit-il sans se redresser, s'appliquant à ne pas croiser le regard de la belle jeune fille dont il devinait le nom sans le dire. Pas adieu; il se souvenait détester les adieux. Il ne voulait pas avoir mal. Alors au revoir faisait l'affaire. Savait-on jamais.

« Ma Reine. »

Telle fut sa réponse. La seule et unique. Pas un mot de plus, non. Non, jamais plus que nécessaire. Elle existait et lui non. Son seuil reflet était suffisant pour se prouver sa valeur à elle-même. Le miroir du regard des autres? Pourquoi? Ils ne verraient que sa beauté. Qu'aurait-on pu distinguer d'autre? Une tempête nous faisait oublier son danger par la beauté de ses éclairs. Il ne voulait pas être foudroyé. La Mort était notoirement mauvaise. Pourquoi était-elle ici? Quelle question. Elle était partout chez elle. Elle y avait tous les droits et tous les devoirs. Si seulement. Seulement quoi? Ment. Mentir. Elle ne mentait pas. Ce qu'elle disait devenait réalité. Car ce qu'elle voyait existait. La brume de son esprit l'empêchait juste de le voir. Mais tout s'éclaircirait.

Un jour, sûrement.


[HS: Ouais bah, en attendant, va falloir patienter. Et puis, je crois que je me plaindrais plus JAMAIS de Takeshi. C'est du gâteau, à côté... Enfin, du gâteau, peut-être pas, mais pas loin!XD
Je crois que je ne ferais jamais long avec lui... Ou pas avant d'avoir trouvé le ton... Parce que là, c'est pas tip top... Enfin, bravo avec Melfia,toi!XD]
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Melfia Hider
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] Icon_minitime1Sam 27 Nov - 21:48

{EXCUSE MOI mais passé 1800 mots je comprends pas que tu puisses dire que tu fais pas long. C'est ce que je fais en temps normal, perso'...è____è

N'insulte pas mon travaaaaaail.T___T

En plus mon poste est tout bizarre-oui, c'est le deuxième poste bizarre de la journée. Je le savais avant de l'écrire, en l'écrivant, et même après l'avoir écrit. C'était comme..., l'évidence.O___Ô}

Melfia n'avait aucune raison de s'être arrêtée ici. Mais elle l'avait fait ; nul besoin de se justifier, de toute façon. Elle faisait ce qu'elle voulait, et ce qu'elle voulait faire devenait ce qu'elle devait faire, ce qu'elle faisait. Personne n'était plus haut placé qu'elle. Personne n'était plus intelligent qu'elle. Personne n'était aussi compétent qu'elle. Elle était elle, la plus tout ce qui pouvait exister. Dans les extrêmes sans y être, extrêmement tout sans l'être 'trop'. Parfaite. De fait, elle ne pouvait décemment pas se faire dicter ses actions. Personne ne le pouvait, et elle n'aurait laissé personne le faire. Des conseils? Nul besoin. Elle voulait bien écouter ceux qui étaient compétents, parce qu'elle savait qu'ils savaient certaines choses. Moins bien qu'elle, mais ils le savaient. Et elle leur laissait le loisir de faire ce qu'elle, elle n'avait le temps de faire. Elle gagnerait sa course contre le temps : elle avait déjà plusieurs longueurs d'avance, elle gagnerait. Aucun doute là-dessus. Le temps était pitoyable, le soleil mourrait et elle ferait ce qu'elle voulait de ce monde à l'agonie. Rien ni personne n'était plus en mesure de l'arrêter, à présent. Elle ferait régner sa loi, elle rendrait ce monde plus beau, elle le construirait à son image, sur les décombres de leurs anciens châteaux, sur les cadavres de ceux qui croyaient exister avant de ne trépasser. Inutiles. Ses yeux vairons avaient jugé le monde, et la Princesse avait décidé qu'il n'était pas digne d'elle. Il fallait tout refaire. Il fallait recommencer. Pourquoi continuer d'empiler des pièces hideuses les unes sur les autres de la sorte? Tout finirait par tomber. Et tous seraient écrasés sous leurs laides pierres, sous tout ce qui n'avait aucune raison d'être. Elle donnerait un coup de pied dans la pile, la jolie Reine, et tout tomberait. Tout tomberait en cascade, elle ne mourrait pas, elle serait épargnée. Parce que rien ni personne ne pouvait la tuer, rien ni personne ne pouvait l'atteindre et elle ferait ce que bon lui semblerait. Donner un coup de pied dans leur horrible tas de déchets qu'ils appelaient 'vie', qu'ils appelaient 'monde'. De toute façon ça ne valait pas même la peine d'être regardée, et elle n'avait pas le temps de tout laisser se détruire de soi-même : elle n'avait pas le temps, et elle ne tenait pas à perdre contre lui. Alors elle détruirait tout de sa main, et personne ne saurait la faire changer d'avis. Absolument personne. Quelqu'un en était-il capable, d'ailleurs? Non. Non. Elle n'en doutait pas, elle en était certaine. Ils avaient peur, elle savait qu'ils avaient peur. C'était une réaction normale, d'avoir peur. Ils tenaient à la vie, et on leur disait qu'on allait la leur prendre ; allons, une autre réaction aurait été bien étrange. La peur rendait faible, cependant. Elle ne ressentait pas la peur. Elle ne ressentait pas la peine. Elle ne ressentait pas le bonheur. Ni la joie. Ni l'euphorie. Ni le deuil. Ni le mal. Ni rien de tout ce que l'on attribuait au cœur. Le sien était noir et diffusait l'indifférence dans ses veines, du bout de ses ongles vernis à l'extrémité de ses longs cheveux roses. L'indifférence l'envahissait, elle ne se préoccupait plus de rien. Plus de parasites pour envahir ses pensées ; elles n'avaient jamais été si claires. Rien ne l'empêchait de faire ce qu'elle voulait, elle n'avait plus aucune limite. Elle ne s'imposait plus aucune limite, son corps, son cerveaux ne lui en imposaient plus. Elle était seule maitresse d'elle-même, aucun insecte ne viendrait s'immiscer dans les fissures qui avaient été comblées trois ans plus tôt. Elle avait tout solidifié, elle se sentait en sécurité, intouchable, inattaquable, hors de portée. C'était bien là qu'ils se trompaient, tout ceux qui la craignaient et voulaient la voir disparaitre : cela n'arriverait jamais. Jamais. On ne la tuerait jamais, et jamais elle ne disparaîtrait. Elle marquerait ce monde au fer rouge, et ne le quitterait qu'une fois détruit et reconstruit. Ils n'y pouvaient rien. Absolument rien. Obéir et se soumettre était la solution la plus sage : n'auraient-ils pas dû s'en rendre compte? Quels idiots. Elle les tuerait tous. Ils auraient dû se résigner ; elle les tuerait. Pouvait le faire. Le ferait. Ils n'étaient en sécurité nul part ailleurs qu'à Sal'ahë, tous. Et quand elle déciderait de s'étendre, quand elle voudrait le soleil, le vent et la neige, que feraient-ils? Se défendre? Autant fuir. Ils perdraient. Elle avait tout ce qu'elle désirait. Quand elle voulait quelque chose, elle le prenait. On le lui donnait. Mais peu importe, elle l'avait. Parce que personne n'était assez stupide-courageux-stupide, stupide pour le lui refuser. Non, et c'était la mort, le vide, le noir, le sol dur et froid contre un visage déformé par la douleur. Oui, c'était le répit, la subsistance. Un temps. Jusqu'à ce qu'elle en décide autrement. C'était toujours elle qui décidait, choisissait, à la vitesse qu'elle désirait, que ce soit juste ou que ça ne le soit pas, qu'ils comprennent ou pas. Comme si elle, Melfia, avait besoin d'expliquer. Elle était la Reine, ce qu'elle disait était vérité, ce qu'elle pensait était sacré, le sol qu'elle foulait était propre et elle pouvait admirer son reflet dans la moindre glace de ce magnifique château. C'était chez elle, c'était elle. Tout ce qui se trouvait ici. Absolument tout. Sans la moindre exception. Il n'y avait qu'une exception, et c'était Elle. Le reste lui appartenait.


Le serviteur l'avait vue. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle lui avait adressé la parole-mais c'était un honneur. Quand elle ouvrait la bouche, tout le monde se devait d'être pendu à ses lèvres, de boire ses paroles comme si cela pouvait les sauver d'une quelconque façon. Elle ne les sauverait pas. Peut-être parce qu'il y avait le couloir, vide-et lui. A côté. Personne d'autre, mais lui se tenait là, et essuyait le carreau. Il pleuvait toujours, dehors. C'était comme ça, on remarquait les choses plus facilement si elles se trouvaient au milieu du chemin. Si elles se démarquaient. Si elles se rendaient visibles. Elle l''avait vu parce qu'il était le seul être vivant dans ce couloir. S'il y en avait eu d'autres, elle ne l'aurait pas remarqué. Mais il était seul, c'était un fait ; et il pleuvait encore. La jeune fille entendait le bruit des gouttes d'eau qui frappaient désespérément à la fenêtre, ignorait leur plainte et ne leur ouvrirait pas. Elle ne comptait pas faire rentrer la pluie dans son château, sa place était dehors. Et si chaque chose restait à sa place, tout aurait été plus simple. Tellement plus simple. Sous terre, en train de pourrir. Quand tout tomberait, le sol serait fertile, vraiment. Ah, qu'importe. Melfia regarda sans vraiment le regarder le garçon, et ne chercha pas qui il était. Il était serviteur, il était homme, il était dans son château et lui appartenait. Le reste était peu important. Les noms lui servaient à différencier objets inanimés d'objets vivants, voilà tout. Celui-ci respirait et clignait des yeux : il était vivant. Mais elle ne connaissait pas son nom. Aucune importance. Il y avait tant de noms, ici ; elle les demandait, les oubliait, les oubliait, invariablement. Elle s'en souvenait mais les rangeait dans un coin, là où elle mettait ce qui n'avait pas d'importance. Ni immédiate, ni passée, ni future. Ce serviteur avait-il une importance? Non, aucune. Il servait, il était utile au château, voilà tout. Pas à elle. Il était remplaçable. Rien n'était unique, de toute façon, dans ce monde à l'agonie : remplacer quelque chose par quelque chose, tuer quelqu'un pendant qu'un autre naissait. Tout cela ne rimait à rien. Dans le monde qu'elle créerait, tout serait définitivement plus censé. Et elle en serait de nouveau le centre, le pilier. Personne ne pourrait l'ignorer, personne, personne, personne, personne. Personne ne pouvait ignorer ce qui était en face de soi. Personne ne l'ignorerait, même quand ils seraient à l'agonie. Et la terreur qu'elle inspirerait se muerait en un attachement malsain, en une admiration sans borne, une adoration éternelle, une reconnaissance infinie. Ils apprendraient à mourir, ils apprendraient à vivre. Elle ferait bien attention à ce qu'ils comprennent. Tous ces déchets qui jonchaient le sol commençaient à l'énerver, le bruit de ses talons résonnaient sur le sol, sur les déchets. Il allait falloir faire le ménage, très bientôt.

« Ma Reine. »

Melfia garda sa main sur sa hanche, sa main le long de son corps, et remit sa tête bien droite. Elle, oui. C'était Elle. Et lui n'était pas grand chose. Une fourmi? Peut-être. Quelque chose de cet ordre là. Qui tremble de peur à l'idée qu'on l'écrase, et qui tient pourtant absolument à ne pas trop s'éloigner de cette oppressante menace. Comme le soleil qui brûle et réchauffe, Melfia protégeait, attirait et risquait d'éclater à tout instant à la fois. Elle était parfaite, et ce dans tout les domaines. Il était incliné, il n'était pas droit, ne la regardait pas. Il n'en aurait pas eu le droit. Nul n'avait le droit de la regarder dans les yeux, c'était interdit-à moins qu'elle ne l'ordonne. Si elle l'ordonnait, il fallait l'écouter. C'était elle qui décidait, et la logique l'écoutait, lui obéissait, faisait ce qu'elle lui demandait de faire. Rien de plus normal. La jolie Princesse baissa ses yeux vairons sur le jeune homme, le jaugea du regard, un court instant. Sa robe rouge et mauve se tenait tranquille, ne bougeait pas plus qu'elle-même ne bougeait pas. C'était dans son intérêt, après tout. Suivre les mouvements de celle qui la portait. Ses doigts gantés tapotèrent sa taille fine. Son visage semblait indiquer une réflexion quelconque. Que devait-elle faire? Ce n'était pas ce qu'elle pouvait faire, la question. Elle pouvait tout. Tout. Ce n'était pas ce qu'elle voulait, la question. Elle ne voulait rien. Rien. Mais elle devait. Et que devait-elle, déjà? Petites pensées qui se rassemblent, doucement, sûrement, dans le cerveau malade de la jeune femme aux yeux rouges, aux yeux argentés, jamais d'accord l'un avec l'autre. Doucement, doucement. Cela dure un quart de seconde, et elle se souvient. Le temps n'a jamais eu une signification précise pour elle, de toute façon. Elle la vaincra et l'ignorera. Parce qu'elle n'obéissait à rien, pas même au temps. Surtout pas au temps. Jamais.


«Relève toi. Le ton sec et ferme, sans émotion. Ton nom.»

Pour pouvoir le ranger avec les informations inutiles, qui n'avaient ni utilité passée, ni présente, ni future. Là où ce qui était oublié était rangé pour s'en souvenir, peut-être, un jour. Elle tourna brusquement sa tête vers la fenêtre, suivit le parcours des gouttes de pluie des yeux, doucement. Attendant patiemment elle ne savait trop quoi. Elle savait quoi ; elle le saurait quand elle devrait le savoir. Nul besoin de savoir ce qu'elle attendait pour l'instant : elle savait que cela allait arriver bientôt, très bientôt. Et quand cela arriverait, elle le saurait. Nul besoin de penser à ce genre de choses, elle le savait. Elle savait.

Elle savait tout, de toute façon.
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Kriss Ryan
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] Icon_minitime1Ven 3 Déc - 17:30

Dieu, qu'elle était belle. Il le savait sans l'avoir regardée, sans que ses yeux aient croisé les siens, sans qu'il aie prononcé son nom -il ne pouvait pas le faire, non, il n'était pas pour lui, ce nom- sans qu'il ai jamais entendu sa voix. Il la devinait juste, quelque part, au fond de lui. Il savait. Il savait que sa beauté n'avait d'égal que sa grâce et son intelligence. Il savait que ses paroles étaient les seules lois qui sauveraient ce monde moribond de sa longue agonie, lente, misérable, pathétique, pitoyable. Un ordre pour sauver sa vie, à lui, elle aurait pu en donner un. Le sauver? Oui. Car, même s'il était en sécurité, dans le château, et que les monstres ne pouvaient pas le manger, ils étaient tous condamnés. Sans aucun espoir. A dire vrai, il ne savait plus bien ce que c'était, cette chose, ce concept, dont les allégories ne lui évoquaient plus rien. Comme si, en un instant, toutes ses connaissances avaient été balayées et reconstruites, refaites, détruites. Et que son âme avait été engloutie avec elles, dans leur chute incroyable, il y avait trois ans de cela. En une brève seconde. Melfia Hider avait tout changé. Elle avait cassé leur cœur à tous, et l'avait remodelé selon des normes qu'il ne comprenait pas. Oh, rien d'étonnant! Comment aurait-il pu? Leur belle Reine devait y avoir soigneusement réfléchi, avant de tous les refaire. Ils étaient à elle. Ses sujets, son peuples, ses serviteurs, ses esclaves u ses objets, ce qu'elle voulait. Mais ils lui appartenaient. Elle les avait recréés, tels qu'ils étaient. Et c'était ainsi que tout avait dû se passer. Et s'il ne savait pas pourquoi, c'était parce qu'il ne pouvait possiblement comprendre les songes de l'Ange. Chercher à ressentir quelque chose? Chercher, simplement, quoi que ce fut en soi-même? Non, non, surtout pas, non! Il ne fallait pas, jamais, jamais, jamais! Quel manque de respect! Quelle mauvaise idée! 'Melfia Hider' les avait voulus comme ceci, alors, ils le seraient, ils devaient le rester. Surtout, surtout, ils ne devaient pas changer sans qu'elle le leur demande. Sans qu'elle le veuille. Pourquoi vouloir reprendre ce qu'elle leur avait pris? Elle était parfaite. Elle savait tout, faisait tout, ne se trompait jamais. Ce devait donc être une bonne chose, que de se sentir comme il se sentait, lui. Comme ils se sentaient tous, peut-être. Ses choix ne pouvaient être les mauvais. Ils ne pouvaient souhaiter les changer. Impossible. Kriss fixait toujours le sol, incapable de lever les yeux, incapable de se relever, de toute façon. Incliné, face à elle, la tête baissée, inférieur, simple essai, création réussie, car Elle ne ratait jamais. Réussie, oui, mais tellement, tellement, tellement loin d'elle! Si seulement elle les avait voulu plus parfaits. Ils ne devaient pas l'être, ce n'était pas leur rôle, se répéta le métisse. Sinon, ils l'auraient été, c'était certain. Mais tout de même. Qu'est-ce que ça aurait été? Moins bien, évidemment. Car Melfia faisait ce qu'il y avait de meilleur. Aucun doute. Oui, alors, s'ils étaient mieux que les autres, il ne devait pas se plaindre. 'Si' ils étaient mieux? Ils l'étaient. Par leur essence même. Parce que 'Melfia Hider' les avait faits. Que les 'autres', au final, de qui venaient-ils? De Dieu? Allons, Dieu devait être Mort. Ou profondément stupide, pour avoir laissé tomber sur cette Terre le plus bel Ange qu'il aurait pu créer. Alors, ils étaient mieux, mieux, mieux. Sûrement, certainement, sans l'ombre d'un doute. Doute. Douteux. Douteuse. Teuse. Tueuse. Oui, elle les avait tous tués. Mais, pour leur bien! Vraiment! Ce ne pouvait être autre chose. Il ne se sentait pas mieux. Mais il ne sentait plus mal et, oh, c'était un cadeau qui devait lui faire plaisir. Qu'il en ai l'impression ou pas, il devait en être heureux. Merci, se dit-il alors. Merci, merci beaucoup. Il lui était redevable, non? Le monde entier serait, sûrement, un jour redevable à 'Melfia Hider'. Pour l'instant, ils ne se doutaient pas. Mais si elle le voulait, elle pouvait les remodeler, eux aussi, selon une image, un modèle qui lui conviendrait mieux. Qui serait mieux, indubitablement. Le contraire n'aurait pas été envisageable, non. Envisageable. Visage. Oui, son visage devait être très beau. Mais il ne le voyait pas. Juste la pierre, sous ses pieds, froide et sans vie. Comme un cadavre. Froid. Une mèche tomba devant l'œil qu'il n'avait pas recouvert. Quelle importance? Il n'avait pas envie de voir. Ou il n'en avait pas le droit. La différence, floue, ne lui apparaissait pas très clairement, et il reconnaissait ne pas comprendre. Une fois de plus, il ignorait la réponse qu'il aurait dû se donner à lui-même. Une fois de plus, il ne la chercha pas. Il n'aimait pas ne pas savoir, c'était un fait; mais savoir que l'on ne savait pas, et que l'on ne saurait jamais, c'était déjà savoir quelque chose. Et puis, et puis. Tout ce qui touchait à 'Melfia Hider', soit il le savait déjà, soit il ne devait pas le savoir. C'était comme ça, c'était tout. On disait qu'elle avait des yeux splendides quoiqu'étranges, dépareillés. Rouge, argent. Kriss n'était pas un génie en génétique: il aimait juste la physique. Ce qui ne se voyait pas. Ce qui était et qui ne semblait pas être. Ce qui faisait le monde tel qu'il l'était sans qu'on le remarque.

Discrètement, dans le fond, créant le néant, le détruisant, s'agençant, changeant, toujours, perpétuel mouvement, enchevêtrement de règles immuables, qui s'emmêlaient, s'annulaient, s'entraînaient, s'influençaient. Mais ce devaient être de bien jolis yeux, puisqu'ils étaient les siens. On disait que sa majesté était innée, on disait tout, on disait rien, on disait à la fois beaucoup et pas grand chose. On disait qu'aucun portrait d'elle ne serait jamais réussi, on disait que sa voix était reconnaissable entre mille. Sa voix, tiens? Il l'avait entendue. Mais il ne se souvenait pas de neuf cent quatre-vingt dix-neuf autres voix pour reconnaître la sienne. Tant pis. Ce devait être vrai, ce devait être ça. Le dos courbé, le chiffon dans la main, il n'était plus face à la fenêtre, ne regardait plus les jardins. Ne regardait plus le ciel déverser sa colère, ne s'occupait plus des monstres qui ne rentreraient pas dans le grand et beau château. Le château, d'ailleurs, il fallait qu'il le fasse reluire. Il était beau, il était rassérénant. Les espaces, clos, étaient agréables. Des murs, qui délimitaient sa vision, qui lui disaient tout ce qu'il devait voir, lui cachaient ce qu'il valait mieux pour lui ignorer. Ils étaient rassurants. Ils le protégeaient en permanence, ils étaient là, tout le temps, ils ne disparaitraient pas. Ils étaient comme lui; on les voyait, et puis on ne les voyait plus. Ils puisaient leur utilité dans les services qu'ils pouvaient rendre à la belle, la jolie, la somptueuse Reine des pluies et de la brume. Un mur, ce n'est pas conscient, se rattrapa-t-il une fois encore. Mais tant pis. Il rêvait, non? Alors, les murs pouvaient bien avoir une âme. On disait, on racontait de ci de là, avant, que des gens avaient été emmurés. Contre le mauvais sort, il y avait très, très longtemps. Qu'ils hanteraient les couloirs. Mais Kriss savait qu'ils ne lui feraient pas de mal: ils se tiendraient sages, jusqu'à ce que 'Melfia Hider' leur dise de ne plus se taire. Oui, voilà; mais il ne fallait pas en avoir peur.

«Relève toi, dit-elle, d'une voix qui n'aurait su souffrir de désobéissance. Ton nom.»

Aussitôt, il se redressa, le regard pourtant toujours rivé sur le sol, sans repousser la mèche qui lui tombait sur le visage, trop fine pour lui cacher complètement la vue. Les bras le long du corps, le dos, à peu près droit. Toujours sans la regarder, jamais, pas même ses pieds, sans qu'elle le lui demande. Il ne pouvait pas. Il ne voulait pas prendre de décision si importante. Alors, il attendait. Comme souvent, comme toujours. Comme si tout en dépendait. Comme si sa vie ne tenait qu'à ça. Il observa le silence un instant. Dehors, il devinait les gouttes de pluie qui se démenaient toujours pour entrer, qui ne se rendaient pas compte qu'elles salissaient la belle fenêtre. Qu'elles frappaient les murs. Qu'elles n'entreraient pas. Pouvait-on, alors, parler de silence? Non, pensa-t-il. Juste l'absence de voix. Rien de plus, rien de moins. Quant à son nom..., oui, son nom. Son prénom, son nom de famille? Que dire? Les deux? Peut-être. Et quelle importance? Existerait-il? Pendant une seconde, même, pas forcément longtemps. Juste un peu. Son nom. Nom. Non. Mon. Monter. Montrer. Tré. Trois. Troisième. Aime. Aimer. Mer. Mériter. Il le méritait? Qu'en savait-il... 'Melfia Hider' ne se trompait pas. Il le savait. Comme ça, il le savait. Sans être bien certain d'où il tenait l'information. Persuadé, juste, qu'elle était véridique. Alors, si elle le lui demandait, ce ne pouvait être une mauvaise chose. Si, non? Non, si? Non.

« Ryan. Kriss Ryan. »

Kriss. Ce n'était pas son premier nom. Mais, au fond, c'était son nom quand même. Il ne lui mentait pas; c'était la vérité. Jésus Kriss Gabriel Ryan. Ses prénoms. Son nom. Celui que lui avaient légué ses parents. Son père, même, plutôt. 'Ryan'. Ce n'était pas un nom remarquable, pas un nom connu de tous. Juste un parmi d'autres, parmi tant d'autres. Qui ne se distinguait pas par quelque noble consonance, par quoi que ce fut. Par... Rien. Il continua de fixer la 'pierre'. Eh bien, pierre? Tu ne t'ennuies pas? Tout le monde te connait. Mais personne ne te voit. Quel dommage, vraiment! Pauvre toi.

Pierre. C'était aussi le nom de son père; pas le père des autres, le sien. Mais ça ne changeait pas grand chose. Avant, maintenant, quelle différence? Il s'était occupé de lui de la même manière. Il aurait dû mourir, mourir, mourir. Kriss n'était pas en colère. Il avait juste remarqué que Pierre Ryan n'avait pas l'air d'avoir beaucoup changé. Il passait sans le voir, il ne lui disait rien, il acquiesçait vaguement à ses remarques, il ne le punissait même pas s'il ratait quelque chose. Il s'en fichait. Oui,; à croire qu'il n'avait pas été refait, lui. A croire qu'il n'avait pas mérité cette faveur. A croire qu'il n'était pas à 'Melfia Hider'. Stupide pensée; tout lui appartenait, et tout lui appartiendrait. Ils ne le savaient juste pas encore. Mais si elle le voulait, si tel était sa volonté, ils seraient au courant. Évidemment. Son nom, son nom... Quelle drôle de question.


[HS: Je sais que ça fait pas longtemps du tout que t'as répondu, et que c'est pas le premier poste auquel je devrais répondre, mais... Je sais pas, j'ai rarement de l'inspi pour les Antarrs, alors... Bon, j'en ai pas eu des masses, mais j'ai pas mis trois heures et quart à faire ce poste non plus, alors je me suis dit que c'était cool. En plus, toi, tu vas me répondre, alors il faut bien.XD
Et là, j'ai fait moins de 1800 mots. Mais bon. Tant pis, hein. On s'en fout.XD

Et j'aime tes postes avec Melfia.8D]
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Melfia Hider
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Melfia Hider

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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] Icon_minitime1Sam 1 Jan - 19:24

{Un bébé poste!~♥

Tout bizarre i'too i'too, mais tu l'aimes hein! Comment qu'on aime Melfia. Enfin, on fait ce qu'on peut.n__n

..., tu sais quoi? Eh bah Melfia elle a une poitrine parfaite. Voilà. Prenez la comme modèle de la perfection de la poitrine, maintenant.X'D --->[Sors] }

Melfia savait tout faire. Ce qu'elle ne savait pas faire n'était pas digne d'intérêt, ne faisait pas parti du 'tout' tel qu'elle le définissait. Ce qu'elle définissait était loi, vérité absolue, absolu. Incontestable. Il n'y avait personne pour contester, il n'y avait rien à contester : incontestable. Ceux qui pensaient que la Princesse avait raison car personne n'osait lui démontrer ses torts, ils avaient tout faux. Faux, faux, faux. Sur toute la ligne. Ce n'étaient que des mensonges, des idioties, et elle les réduirait à néant. Elle avait raison parce qu'elle avait raison. Ce qu'elle disait était vrai, irréfutable. Qui aurait osé la contredire, sinon un idiot? Quelqu'un qui recherchait la mort, qui voulait être tué de sa main? Elle n'accorderait pas ce privilège. Elle ne prenait pas la vie, elle l'arrachait. Qu'on la lui donne lui était égal. Elle n'avait pas besoin de la vie de l'autre. Elle s'en moquait éperdument, complètement, elle s'en moquait et n'en avait que faire. L'arracher, c'était ça qu'elle faisait. Ferait. Qu'importe le temps? La jeune femme était intemporelle, intouchable. Le temps n'aurait aucun effet sur elle, et elle le savait. Ils le savaient, tous. Tous savaient qu'ils mourraient avant elle, qu'ils ne pourraient jamais respirer un air autre que le sien. Quelle chance ils avaient! Ils auraient dû la mesurer avec plus d'application. Son regard dépareillé ne bougea pas d'un millimètre, posé sur la vitre comme un papillon sur une fleur. Ses beaux yeux, si différents et pourtant en parfait accord l'un avec l'autre. Jamais d'accord l'un avec l'autre. Il n'y avait nul besoin de se décider sur une couleur, si les deux lui allaient si bien. Le rouge et le mauve de sa robe, le rouge et l'argenté de ses yeux, le rose de ses cheveux, le noir de ses chaussures, le rouge du ruban qui maintenait ses cheveux. Rouge mauve rouge argent rose noir rouge. Rouge. Un seul regard pouvait glacer qui que ce soit, un seul mouvement pouvait changer la vie de tout un peuple, un seul mot pouvait condamner des milliers d'innocentes. L'innocence n'était qu'un prétexte, et Melfia ne l'utilisait pas. Personne n'était innocent. Tous leurs crimes devaient être punis, il en était ainsi. Elle était la Justice et la Vérité, et elle pouvait faire ce que bon lui semblait. Elle jugeait les crimes et en commettait sans trouver cela déplacé. Pourquoi la condamnerait-on? On ne condamnait pas le juge qui décidait de la peine de chacun. On ne condamnait pas celui qui retirait la trappe sous les pieds des pendus. Sans elle, ils mourraient. Celui qui l'enlevait le savait. Pourtant il n'était pas coupable. Ne venait-il pas de tuer? Illogique. Melfia serait la logique de ce monde, et il ne pourrait qu'en être satisfait, que mieux s'en porter. Elle jugerait tout le monde de la même manière, sans se soucier de cette fausse innocence que les lâches prônaient. Tout le monde voulait voir quelqu'un mort. Tout le monde était une nuisance aux yeux de quelqu'un. Les sentiments avaient pourris dans le cœur de toutes ces créatures pathétiques, et maintenant ils peinaient à vivre. Leur cœur se contractait, rejetait cette matière noire qui alourdissait leurs sens et annihilait tout sens de la survie. Leur corps recrachait ce poison, tentait de se débarrasser de cette condamnation à mort, de cette gangrène impossible à enrayer. Ne rien ressentir. Melfia ne ressentait rien, elle était Parfaite. Il n'y avait rien à ajouter. Tous, tous, mourraient. Son peuple était supérieur, vidé de toute chose inutile, fait de l'essence même de tout être et uniquement cela. Ils ne s'embarrassaient pas d'amitié. D'amour. De haine. De tristesse. De joie. Ils substituaient à ces émotions des réactions factices, criaient, pleuraient, riaient, mais ne ressentaient rien. Se focalisaient sur une 'émotion' et tentaient de la reproduire. De la ressentir. Peine perdue, Melfia ne la leur rendrait pas. Ils se sentaient vides, peut-être? Tant mieux. Tant mieux, tant mieux. Ce n'était que la première étape d'une transformation bien plus grande, dont tout le monde devrait profiter. Elle aurait la Kara-Xanthe, la pierre. Tous ces minuscules fragments, même les plus petits qui soient, elle les ajouterait à sa collection. Elle ferait profiter ces ignorants de ce qu'ils semblaient tant craindre. Et ne connaitraient plus jamais la peur. Uniquement la peur saine et naturelle, celle qui permet à la survie. Les Antarrs étaient supérieurs.

Ils s'en rendraient bien compte, tôt ou tard. Ce serait forcément trop tôt pour eux. Non? Trop tard. Il serait trop tard trop tôt.

Le regard bicolore de la demoiselle se déplaça de nouveau, revint se poser sur le serviteur. Relevé. Rien d'anormal à cela. Elle le lui avait demandé. Quand elle parlait, on écoutait. Obéïssait. Attendait. Tout le monde ici savait cela. Elle avait droit de vie et de mort sur chacun. N'avait pas à s'embarrasser d'explications. Celui-ci devait mourir. Bien, il mourrait. Croyait-on qu'elle tuait au hasard et sans distinction? Si l'on salissait sa robe, elle ne tuait pas. Si l'on croisait son regard par maladresse, elle ne tuait pas. Si l'on commettait une erreur, elle ne tuait pas. Pourquoi l'aurait-elle fait? La colère lui était étrangère. L'insatisfaction, en revanche, non. Elle ne tuait pas parce qu'elle était énervée. Comment l'aurait-elle pu? Elle ne ressentait plus rien de tout cela. Rien, rien. Rien. Elle tuait parce qu'elle en éprouvait le besoin. Le désir. Parce qu'il en était ainsi. Oh non, la jeune femme aux beaux cheveux roses ne tuait pas à tort et à travers, ne plantait pas son katana dans le premier imprudent qui croisait son chemin. C'aurait été si stupide, si inutile..., vain. Elle ne faisait rien en vain, rien. Absolument rien, jamais, jamais, jamais. Elle était Melfia Hider, ses actes et ses mots étaient porteurs de plus de sens que la plus pure des paroles sacrée. Elle était Melfia Hider, et ne laisserait personne la dire folle. Folle. Était-elle folle? Elle ne l'était pas. Plus lucide que jamais, au contraire. Plus lucide que quiconque. Intelligente au point d'en être incomprise. Intelligente au point de pouvoir se faire comprendre tout de même. Forte au point d'être crainte à travers les quatre royaumes. Forte au point de ne rien craindre de personne. Belle au point d'avoir toujours été le centre de toutes les convoitises. Belle au point d'en être sacralisée. Parfaite. Alors, oui. Elle pouvait tuer. Ils pouvaient tuer, aussi : c'était si simple, d'ôter la vie. Mais elle n'aurait pas permis que les habitants du Royaume des pluies s'entretuent sans distinction. C'était ce que l'on aurait pu craindre, quand la pierre avait fait son apparition. N'avaient-ils pas tous retenus leur respiration, ces trois dernières années? Toujours effrayés qu'elle lance une attaque, qu'elle perde le contrôle de son peuple? Ridicules. Elle régnait. Elle savait donc régner. Peut-être était-ce pire, dans le fond. Peut-être craignait-ils cela plus encore que la folie brute et sans fondement. Une folie dirigée, contrôlée, maitrisée. Une folie réfléchie et pensée, organisée, une folie lucide et consciente. Oui, peut-être était-ce pire. Bien pire. Elle savait ce qu'elle faisait. Connaissait les conséquences. N'était pas ignorante des causes. Et continuait de vouloir recréer le monde. Elle le ferait, nul doute là-dessus. Elle tenait ses promesses. Bien sûr. La jeune Dirigeante n'en faisait guère souvent et bien plus à elle-même qu'au reste du monde, mais elle faisait ce qu'elle disait. Ce qu'elle décidait de faire. Pourquoi aurait-elle promis quelque chose à une fourmi? Elle n'était même pas sûre qu'ils comprennent. Qu'ils le méritent. Pauvres d'eux.

« Ryan. Kriss Ryan. »

Kriss Ryan. Prénom, nom, rangés dans un coin de sa mémoire. Il reviendrait si elle en avait besoin. Information parmi tant d'autre, qui courrait vers elle si elle l'appelait. En attendant elle se tairait et resterait sagement terrée dans son coin, sans déranger, à prendre le moins de place possible. Inutile. La main sur sa hanche, la main le long de sa robe ne bougèrent pas. Elles étaient bien là où elles étaient, nul besoin de les déplacer. Non. Non, non non. Une pensée fugace traversa l'esprit de Melfia, s'installa et prit son aise, comme si elle avait toujours été là. Comme si cela faisait plusieurs minutes qu'elle était là et attendait, simplement, qu'elle la remarque. Se souvienne d'elle. Ah, oui. En effet. Il fallait qu'elle s'occupe, oui. Il y avait cette chose qu'elle devait faire, maintenant. Ou plus tard. Mais maintenant, maintenant c'était parfait. Comme une pièce de puzzle qui peut se placer à plusieurs endroits, mais dont le dessin ne prend un sens qu'une fois posée à cet endroit précis. Eh bien, parfait. C'était parfait.

Hm? Oh. Kriss Ryan. Debout, les yeux posés au sol, à ne rien faire. Ou peut-être à attendre de pouvoir faire. Attendre. Ce que ça pouvait être stupide, attendre. Le jeune fille n'attendait que quand c'était nécessaire. On ne la faisait pas attendre, non. Si elle attendait, c'était qu'elle voulait attendre. Si elle n'en avait nulle envie, le temps se dépêchait de lui fournir ce dont elle avait besoin et repartait aussitôt. Il n'avait pas intérêt à la décevoir. Personne n'avait intérêt à la décevoir. Personne, personne, personne. Si on avait le malheur de le faire tout de même, pas de deuxième chance. Melfia se moquait des 'prochaines fois'. Peu importe qui, peu importe quoi, ils se souviendraient à jamais qu'ils l'avaient déçus. S'ils avaient la chance de pouvoir se souvenir.

«Il pleut toujours.»

Melfia acquiesça doucement à se propre remarque, une sorte de rictus vint éclairer son visage. Son ton s'était légèrement adouci. Moins sec, toujours sans émotion. Il pleuvait, oui. Les gouttes de pluie fouettaient la vitre, inlassablement. Mais elles ne rentreraient pas. Quel dommage pour elles. Le miroir qui les séparaient de leur Princesse était sans teint. Elles la voyaient. Elle ne les regardait même pas.

«Tu travaillais. As-tu fini? Ré-ponds~»

Sa voix s'était faite presque chantonnante sur les dernières syllabes, le dernier mot, qui se meurt dans l'air et s'éteint sur ses lèvres. Réponds.
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Kriss Ryan
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] Icon_minitime1Sam 22 Jan - 14:25

[HS: Toi tu fais des posts super, du coup les miens paraissent encore plus pourris!XD
Surtout que là, je me suis forcée, parce que ça commence à dater, mais bon... En gros, j'ai écrit que de la m*rde. Des fois l'inspi nous rend visite, d'autres fois elle nous fuit, qu'est-ce que j'y peux...-__-'
Et oui, Melfia a une poitrine parfaite. Toutes les filles voudraient avoir la même!XD
Posté. What a Face ]


Son bras, à présent, ne lui faisait presque plus mal. Cette douleur lancinante, si présente ces dernières secondes, avait maintenant disparu, effacée, retombée mollement dans le néant et, bientôt, dans l'oubli. On ne pouvait, se dit alors Kriss, rester immobile trop longtemps. Ce n'était pas possible de ne pas en souffrir. Physiquement parlant en tout cas. On s'engourdissait, et puis on avait mal, indubitablement. Des sortes de crampes, vos muscles qui vous criaient n'en plus pouvoir, rien de tout ceci n'était agréable. Personne ne voulait avoir d'ennuis, et personne ne désirait avoir mal non plus. C'était dans l'ordre des choses, tout ça. C'était normal, guère plus, guère moins. Pourtant, c'était tellement reposant que d'attendre sans esquisser le plus petit mouvement, le corps au repos, l'esprit calme. Au lieu de ça, ils restaient debout, vivants, jusqu'à ce que leurs organes rendent l'âme un par un, trop fatigués de n'avoir que trop fonctionné durant de trop nombreuses années. Ils vous laissaient tomber, peut-être le cœur, peut-être le foie, peut-être autre chose. Il ne les connaissait pas tous très bien. Mais, alors, sans doute que si l'Homme avait pu rester plus immobile qu'une statue, son corps ne serait pas devenu si laid et ridé en vieillissant? Puisqu'il ne t'aurais pas beaucoup servi, tu ne t'enlaidirais pas, songea-t-il. Et si tu te débrouillais bien, tu deviendrais peut-être même plus beau qu'avant. Il ne regarda pas 'Melfia'. Mais savait qu'Elle, éternelle, ne devait plus être soumise aux caprices du temps. Évidemment, évidemment. Comment les secondes, les années et les heures auraient-elles su oser insulter Sa beauté et Son intelligence? Elles ne pouvaient pas. Personne ne le pouvait, rien ne le pouvait. Qu'Elle les effraie ou qu'ils La respectent et L'admire, le résultat était similaire. Identique. Rigoureusement pareil. Au détail près. Pareil, oui, c'était le mot. Tout était pareil. Reil. Raye. Rayer. Elle aurait rayé le temps du livre de ce monde, s'il avait osé, à n'en point douter. Mais pourtant, pourtant, piégée dans ce corps d'Humaine parfaite, Elle ne pouvait être à l'abri de tous les maux. Un sentiment, enfoui au fond de lui, et conditionnant jusqu'à la dernier parcelle de sa personne sans le moindre espoir d'affranchissement, lui criait qu'Elle serait toujours là. Toujours si belle. Toujours si bien, toujours si ceci, si cela, si suivi d'un bel adjectif mélioratif et très en deçà de la réalité pourtant, si ceci, oui, si cela. Le jeune homme aux cheveux sombres en conclut donc que, tout naturellement, Son cœur ne devait plus fonctionner. De fait, il n'était pas abîmé et durerait pour toujours. Oh, Elle resterait en vie, forcément. Puisque Son cœur continuerait de battre dans Sa poitrine. Boum, boum. Il battrait pour l'éternité, histoire de rythmer le leur. Qu'ils sachent quand le laisser battre aussi.

Ah, mais alors, eux aussi étaient-ils éternels? Pas autant, peut-être, mais au moins juste un peu? Après tout, son cœur à lui ne s'emballait plus non plus, jamais. Pas une seule fois dans une seule journée, ou un mois, ou plusieurs. Il ne se fatiguait pas à ressentir des choses, des émotions étranges, concept bizarre et superflu, puisque 'Melfia' n'avait pas jugé utile de le leur rendre. A moins que ce ne fut capital de ne pas le faire. Nécessaire. A moins qu'ils n'aient été nocifs pour eux, un poison qui s'insinuait dans les veines. Dans les veines donc, dans le sang. Et donc dans le cœur. Et qui le ferait battre vite, si vite, sourdement, comme s'il cherchait à s'enfuir. A sortir, à briser les os qui le retenaient prisonnier d'une cellule de chair. Un poison, oui. Telle devait être l'explication. Si leur corps n'avaient su être protégés des dégâts que causeraient immanquablement le temps, au moins leur cœur et leur âmes étaient-ils à l'écart de tels dangers. Ils resteraient, pour toujours et à jamais, sur cette terre. Comme des fantômes translucides ou comme des feuilles mortes. Visibles ou non. Mais ils seraient malgré tout, envers et contre tout principe logique. Ils seraient. Qui savait d4où venait ce brouillard? Oh, il savait, lui. Pensait savoir. La pluie, la mer, la magie. Mais rien ne prouvait qu'il ne venait que de ça. Rien de rien. Peut-être qu'un esprit éternel ou presque ressemblait à du brouillard blanc. Peut-être? En ce cas, pourquoi avoir peur? D'une certaine manière, la jeune fille aux yeux dépareillés leur avait offert l'immortalité, l'occasion de ne plus avoir à faire face à la Mort, à ses orbites vides et noirs, trous béants sur la blancheur d'os de son visage, et sa cape sombre flottant derrière elle. Et sa horde de monstres. Mais des monstres, il y en avait ici aussi, il ne fallait pas se leurrer. Un tas de monstres qui rampaient dans l'obscurité. Le métisse semblait fixer le sol d'un air absent. Ce n'était pas le cas, pourtant. Il attendait juste, se demandant si, lorsqu'il serait allongé dans son cercueil, immobile sans avoir mal, sans souffrir, sans engourdissements désagréables et sans crampes, il se sentirait 'mieux'. En accord avec son esprit, son âme et son cœur. Qui auraient été protégés, comme il l'avait dit. Alors il n'aurait plus à sourire, à rire, à pleurer même, à parler, à se lever, à se baisser, à voir et regarder, et entendre et écouter. Il pourrait boire cette absence de mouvements et de mensonges jusqu'à satiété. Il serait là sans l'être. Il continua de fixer la pierre sous ses pieds, la manière dont elle coïncidait parfaitement avec sa voisine. Rien de ceci, très clairement, ne pouvait être un hasard. Il pensa qu'il devait être déçu de sa réflexion. Parce que dans un rêve, aussi réaliste et fleuri soit-il, on ne pouvait pas mourir. Pas qu'il le désire. Non non, ce n'était pas ça du tout. Il était plutôt 'bien', ici. Mais entre cette promise paix et un brutal réveil, s'il avait pu choisir, sans doute..., eh bien, il ne savait pas, mais pensait préférer la promesse. Il verrait bien. Difficile à dire: il ne savait plus très bien ce qu'il aimait. Il ne savait plus du tout. Mais il se souvenait. C'était bien, de se souvenir? Si Elle ne leur avait pas confisqué leur vie d'avant, elle devait être utile, quelque part. Même s'il ne voyait pas où. Même s'il ne devinait pas comment. Son rôle était d'obéir, pas de penser, même s'il pouvait encore le faire. Il aurait tort, de toute manière, s'il n'en arrivait pas aux mêmes conclusions qu'Elle.

Tort. Tordre. Tordu.

Ce qui était tordu devait être réparé. Mais rien ne l'était, pas vrai? Rien ne l'était. Tout était normal, pensa-t-il. Tu ne crois pas, pierre?

«Il pleut toujours.»

Le serviteur ne jeta pas de coup d'œil dehors. Parce que si Elle le disait, ce devait être vrai. Relatait-Elle seulement la vérité, ou la vérité se modelait-elle selon Ses augustes désirs? Quelle importance, se reprit Kriss. Quelle importance? La donne ne changeait pas, et les gouttes de pluie, battant pour rentrer, pour briser le verre, s'abriter, salissaient toujours la vitre. Sale. Dégoutante. Dégoulinant d'eau. Mais je n'y peux rien, non? Je ne peux pas les toucher. Elles sont dehors. Je suis dedans. Si je leur ouvre les monstres vont rentrer. Je ne peux pas leur ouvrir. Je ne peux pas les effacer. Juste les regarder. Regarder. Garder. Garder leur image, leur souvenir?

Kriss tenta de se remémorer les jardins trempés en contrebas. Les parterres de fleurs. Il en avait vu une fanée, ses pétales foncés et plissés, parmi les autres, empreintes d'une beauté à la fois sombre et chatoyante. Pauvre fleur. Elle serait morte toute seule. Lui, était persuadé qu'une fleur aurait beaucoup aimé se faire cueillir par les mains gantées de la jolie princesse du royaume du brouillard et des pluies diluviennes. Les fleurs ne pensaient pas plus que les pierres mais, après tout, pourquoi pas? Pourquoi, pourquoi pas... Pourquoi?

«Tu travaillais. As-tu fini? Ré-ponds~»

Fini? La vitre était toujours salie par la pluie. Mais c'était à l'extérieur. Devait-il se préoccuper de l'extérieur? Il croisa ses mains derrière lui, mais ne releva toujours pas son regard. Que répondre? Il ne pouvait décemment Lui mentir. Mais il ne pouvait pas non plus répondre ne pas savoir. Alors, Kriss se mit à chercher se qu'il aurait dit, avant. Quand on lui posait une question. Avant. Vent. Venteux. Te. Taie. Est. Aime. Il répondait ce que les gens aimaient entendre. Ne savait pas ce que la demoiselle Hider aimait. Chercha une seconde. Ne trouva pas. Aimait-Elle attendre? Peut-être pas. Pouvait-il attendre une réponse qui ne viendrait pas? Le pouvait-Elle? Le laisserait-Elle attendre? Autant de question qui se bousculaient dans son esprit, se mélangeaient, s'entremêlaient, perdaient, morceau par morceau, leur sens. Laisserait-Elle pouvait attendre aimait. Ça ne voulait rien dire, se dit-il. Ça n'avait vraiment aucun sens. Il regarda cette fois la vitre une brève seconde. De la pluie. Avait-il terminé de travailler? Pour aujourd'hui, oui. Il ne devait plus être l'heure. Oh, quelle heure était-il? Il n'avait jamais été très doué pour ça. L'heure, le temps qui passait... Autant de considérations qui passaient loin au dessus de lui. Il ne les voyait même pas. Avait juste conscience de leur existence, comme un aveugle sait que la nuit est éclairée par des étoiles.

« Oui, Ma Reine. »

Je crois, manqua-t-il d'ajouter. Ne le fit pas. Alors, pierre, qu'en dis-tu, toi? Toi qui gis sous ses pieds. Toi qui es là depuis si longtemps. Qu'en dis-tu? Pourquoi me le demande-t-elle? Pourquoi pas? Pourquoi?
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] Icon_minitime1Mar 1 Mar - 17:47

{Tu sais, les Antarrs, c'est toujours quelque chose. Mais bon, faut bien poster! La poitrine parfaite de Melfia ne m'a pas vachement inspirée pour faire ce poste, je te l'avoue..., mais m'en fous, c'est fait, lalala je te refile le bébé.XD

Et puis te plains pas, c'est pas toi qui dois trouver quelque chose à faire! Respect à moi, quoi.è__é Aha oui je sors.}

Melfia n'était pas étrangère à l'ennui. Non, pas vraiment, pas complètement. Pas tout à fait. Parfois, ses yeux dépareillés scrutaient le vide, le néant, ne se posaient sur rien en particulier. Et là, il venait. L'ennui. Il voletait autour d'elle, doucement, prudemment, puis s'insinuait en elle, l'étreignait comme dans un étau. Mais elle ne le craignait pas. Elle ne craignait rien. L'ennui, ce n'était rien. Rien, rien, absolument rien. Ce n'était qu'une phase de passage. Oui, un passage entre deux choses, le passage forcé qu'elle empruntait parfois sans même s'en rendre compte. Qu'importe. Aucune importance. Rien n'était important si elle ne leur donnait pas d'importance. Elle niait l'ennui, et il s'en allait aussi vite qu'il était venu. Comme un coup de vent, comme une feuille morte qui danse dans l'air et s'écrase pitoyablement au sol, sans un bruit, sans témoin. Il partait. Au-revoir, ennui, au-revoir. Elle se levait et allait faire quelque chose, pensait, levait une main, remettait en place un lacet quelconque. Et ça y est, elle était occupée. Elle faisait quelque chose. L'ennui n'avait donc plus de place où se cacher, n'avait plus d'endroit où se terrer. Il devait donc fuir, vite, vite, avant qu'elle ne décide de le chasser plus violemment. Melfia ne laissait jamais rien lui échapper. Quand elle voulait que quelqu'un, quelque chose s'en aille, il partait. Vite, vite, très vite, le plus vite possible. S'il était toujours là à la fin du décompte, oh..., quelle mauvaise idée. Tout le monde savait que la Princesse aux longs cheveux roses n'aimait pas qu'on lui désobéisse. Dans le fond, même les ordres qu'elle ne donnait pas, même ceux qu'elle n'avait pas encore donnés, on devait les respecter. Les deviner. Les savoir. La parole n'était qu'un moyen comme un autre de faire parvenir des pensées aux autres, de les rendre matérielles. La jolie demoiselle garda ses yeux posés sur le garçon près d'elle, sans dire mot, sans bouger, sans rien faire. Rien faire à part réfléchir, penser, encore et encore. Impossible de s'arrêter de penser. Non, pas impossible : rien n'était impossible pour la Reine, rien n'était inatteignable, rien, rien. Mais elle ne voulait pas arrêter de penser. Ne pas penser, n'était-ce pas mourir? Si son esprit était au repos, qui lui disait qu'il se réveillerait un jour? Le sommeil n'était bon que pour les imbéciles, c'était l'entrave du corps et non de l'âme. Si son corps devait se reposer pour continuer à vivre, ce n'était pas le cas de son cerveau. Lui pouvait fonctionner tant que bon lui semblait, sans arrêt, sans que cela lui pose le moindre problème. Les migraines n'étaient pas un mal incurable, et elle pouvait les gérer de la plus aisée des manières qui soit. Alors oui, elle pensait, encore et encore, sans rien faire d'autre que cela, vraiment. Ses paupières se baissaient et se relevaient sur ses yeux vairons, sans un bruit, battant doucement au rythme de son cœur. Uniquement fonctionnel. De vieux réflexes. Tous ces mouvements involontaires qu'elle exécutait sans même s'en rendre compte. Son cœur battait, ses paupières se fermaient, sa poitrine se soulevait et s'affaissait, le sang coulait dans ses trop nombreuses veines. Pour que son corps puisse fonctionner, pour que son esprit puisse lui aussi fonctionner. Pour vivre. Tout cela, elle en avait besoin pour vivre. Elle vivait très bien comme ça. Elle vivait. Et n'avait besoin de rien d'autre. Si le corps avait été prévu pour marcher ainsi, pourquoi vouloir y ajouter d'inutiles fonctions? Elle n'en désirait pas, son corps et son esprit étaient purs et dénués de la moindre impureté, débarrassés de toute chose inutile. Inutile, inutile, inutile. Au-revoir, inutile. Adieu.

A Jamais. Après avoir pris la parole la belle jeune femme ne bougea pas plus, son sourire fermement planté sur ses lèvres fines. Son rictus imprimé sur son visage, aussi dérangeant qu'il était fixe. Immobile. Comme l'on met des gants sur des mains nues elle avait mit un sourire sur son visage vide, pour lui donner une 'expression', pour 'avoir l'air de quelque chose', pour 'montrer que'. Parce que les idiots, ceux qui ne savaient pas, comment pouvaient-ils deviner ce qu'elle ne montrait pas? Ils ne pouvaient pas. Simple évidence. Le cœur de la Reine battait à un rythme normal, à une cadence régulière, sans jamais accélérer ou brutalement ralentir. Elle ne ressentait rien. Ses yeux ne bougeaient toujours pas, toujours immobiles-les secondes s'écoulaient lentement, très lentement. Elle pouvait presque compter les dixièmes de secondes passer entre ses doigts, devant son visage pâle, se glisser entre les jointures des fenêtres pour rejoindre la pluie, dehors, la pluie qui tombait au ralenti. Ce n'était pas figé, rien n'était jamais figé. Même si tout le monde avait cessé de bouger, que tout avait cessé de se mouvoir, le temps s'en serait moqué. Aucune importance! Les fleurs flétriraient, les murs se fissureraient, les corps vieilliraient, les animaux mourraient, les cadavres pourriraient. Qu'ils soient immobiles ou non n'y changerait rien. Ce n'était qu'une illusion, et Melfia savait voir à travers les illusions comme elle voyait son reflet dans chaque goutte de pluie. Elle le devinait. A chaque fois qu'une goutte passait devant son visage, elle le reflétait, aussi minuscule soit-il, et l'implorait de la regarder. Mais elle s'en moquait, elle n'y prêtait pas la moindre attention. Ce n'était qu'une des pensées qui traversait son esprit, durant tous les dixièmes de secondes qui s'écoulaient lentement, et qu'elle voyait passer sans y prendre garde. Elle voyait cette légère irrégularité, là, sur sa gauche, dans son champ de vision, sur le mur, insignifiante. Elle la voyait mais s'en moquait éperdument, l'oubliait, le rangeait dans un coin de sa mémoire, là où elle ne dérangerait pas. Il ne fallait surtout pas déranger la jolie Princesse, non. Plus besoin de le répéter, tout le monde le savait. Le ciel est bleu, les oiseaux volent, on ne contredit pas la Princesse. C'était ainsi, immuable, évident.

« Oui, Ma Reine. »

Oui, Ma Reine. Bien. En ce cas, il avait terminé. Avait-elle eu besoin de préciser qu'il devait répondre? Peut-être, sans doute ; elle ne pouvait avoir tort. La jeune fille aux longs cheveux attachés en queue de cheval ne tenait pas à perdre du temps, pas maintenant, pas dans ces circonstances. Ça la dérangeait. Ne lui faisait pas peur. Pourquoi aurait-elle eu peur de perdre du temps? Il ne lui était pas précieux. Elle gagnerait son combat contre le temps, elle l'avait déjà dit. Et quoi de pire comme technique que de paniquer et de démontrer ses faiblesses? Elle n'avait aucune faiblesse, aucune, absolument aucune. Ce qu'elle ne faisait pas à la perfection, elle le faisait mieux que quiconque. Peut-être que Dieu avait peur que ses fidèles ne l'abandonnent, mais pas elle. Elle savait qu'ils la vénèreraient jusqu'à sa mort et bien encore après, quand ce monde serait noyé par les flots. Si la pluie était les larmes de Dieu, elle s'en délectait. Qu'il soit triste de ne pas vivre dans le même monde qu'elle! Il en avait les raisons et le droit, pauvre chose. Chose immatérielle et ridicule, idée morte dans le cœur noir des habitants de Sal'ahë. Elle était matérielle. Son sourire flottait sur son visage, satisfait ou peut-être juste rien, ses cheveux ondulaient dans son dos quand elle bougeait, sa poitrine se soulevait doucement quand elle inspirait et expirait, se laissait vivre. Et en cela, elle était largement supérieur à une chose sans vie qui jamais ne pourrait se défendre de quoi que ce soit.

La Reine acquiesça. Oui. Oui, il avait terminé. Il n'avait donc plus rien à faire. Autant de raisonnements qu'elle n'avait pas besoin de faire, qui s'exécutaient automatiquement dans son esprit et ne laissaient de leur passage que le résultat final, la réponse qu'elle-même devait donner, sans se poser plus de questions.

«Bien, bien! Dans ce cas, tu peux me suivre. J'ai à faire.»

Oui elle avait à faire. Ces choses qui pouvaient être faites plus tard mais qui ne pouvaient attendre, ces choses qui prenaient tout leur sens quand elles étaient faites au bon moment. Il fallait trouver le moment propice, celui où ces choses ne l'ennuieraient pas, le moment où elle penserait que faire cela serait utile. En l'occurrence, elle pensait que ce serait utile. Si elle le pensait, c'était le cas. Il fallait donc le faire. Kriss Ryan. C'était son nom, Kriss Ryan. YOUR NAME IS BOOOOOOB! Un prénom pour l'identifier, un nom pour le ratacher à sa famille. Qu'elle ne connaissait pas. Comment aurait-elle pu? Elle s'en moquait. Les serviteurs venaient de la rue, de ces maisons pressées les unes contre les autres, où vivaient ces personnes ni pauvres ni riches, ou peut-être terriblement dans le besoin. Besoin de nourriture, besoin d'attention. Ils vivaient. Pouvaient être utiles. Sait-on jamais. C'était tout ce qui lui importait. Les riches avaient ce qu'ils voulaient ; les pauvres non. Pour qu'une extrémité existe, il en fallait une autre, à son opposé. Melfia était la perfection, il fallait donc que certains soient l'opposé. C'était ainsi. Le dû de la nature. La juste contrepartie. L'autre côté de la balance.

Les magnifiques yeux de la jeune femme se posèrent sur sa robe rouge et mauve, sur les lacets du côté droit. Son sourire se défit brutalement, d'une seule fois, comme on efface un tableau avec une éponge. Son visage contrarié se posa sur le serviteur à la tenue étrangement asymétrique. Elle ne voulait pas qu'il soit défait.

«Avant, dit-elle de sa voix égale, les sourcils très légèrement froncés, refais le.»

Elle fit un bref signe de tête en direction du lacet noir, sur la longue robe rouge et mauve. Puis fit glisser la main qu'elle avait posé sur sa taille, remit distraitement une mèche là où elle était déjà. C'étaient de petits détails qu'étaient constitués les plus importants des Tout. Qu'ils l'oubliaient trop facilement! Eux-même étaient d'insignifiants détails dans ce monde. Dans son monde. Aussi importants que ce minuscule insecte, sur la table, qu'ils écrasaient sans y prendre garde.

Ils en avaient, de la chance, d'avoir une Princesse si attentionnée. N'est-ce pas?
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Kriss Ryan
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Kriss Ryan

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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] Icon_minitime1Sam 12 Mar - 18:21

[HS: Je te rends le bébé, talala~ c'est fait,!XD
Et t'en fais pas, je te respecte toujours quand tu postes avec Melfia. Cool
Je réponds ici parce que je suppose que Never voudra pas que je lui réponde à elle.XD
Postééé... What a Face ]


Kriss avait longuement cherché cette absence de sentiments, cette léthargie du cœur qui finirait de tuer le mal, qui sècherait une bonne fois pour toutes les larmes qui dévalaient ses joues et s'écrasaient sur l'oreiller qu'il maintenait collé à son visage, étouffant les sanglots puisqu'incapable d'oser s'étouffer lui-même, comme pour reproduire l'agonie exacte de chaque jour qui passait. Chaque jour. Oui, il l'avait longtemps cherchée, longtemps. Sa quête avait commencé au moment même où il avait compris que chaque seconde de répit était invariablement suivie d'une véritable tempête. Comme la mer étale avant l'orage. La mer qu'il n'avait jamais vue, mais qu'il devinait, soumise aux caprices de la lune, lui cédant par ses incessantes marées. Il se souvenait avoir souhaité se noyer dans cette étendue sans fin; faute de ça, il s'était noyé dans ses propre pleurs, ses propres peurs. Les monstres qui lui promettaient la mort tous les soirs sans jamais mettre à exécution leur sordide menace. C'était après ce calme qui durerait sans interruption qu'il avait couru, à en perdre haleine, c'était pour lui qu'il avait retourné son cœur dans tous les sens, pour lui qu'il avait tenté de le barricader derrière des barrières. Mais les parois qu'il construisait n'étaient que de sucre ou de cire, fondant à la flamme de la plus petite émotion, s'émiettant à la première goutte de pluie. Le vide dans lequel il avait désiré plonger n'avait cessé de se dérober à lui, le faisait tour à tour s'écraser dans du feu, dans des épines, dans de la poussière. Il avait essayé de les détruire, essayé de les reformer comme il reformait la matière. Il avait essayé d'épuiser son cœur et son corps à la tâche, pour que trop las de fonctionner, ils prennent un long repos. Mais rien n'avait marché. Il n'avait fait qu'enchainer échec sur échec, se trompant, ratant inéluctablement les entreprises les plus simples. La côte était trop raide pour lui. Le vertige le prenait avant d'en avoir atteint le bout. Le soleil l'aveuglait. Des nuages et une bruine que rien ne pouvait chasser de ses yeux bleu nuit lui embrumaient le regard, brouillaient sa vue et en avaient tué les étoiles depuis des années. Il faisait noir. Chaque coup l'éloignait un peu plus de la victoire; les blancs contre les noirs, il était échec et mat. Chaque fois. Tout le temps. Dès le début de la partie, avant même son commencement. Il avait perdu d'avance. Il était perdu. Il ne savait pas. Il ne savait plus. Il mourait d'envie de savoir. Le prétendu vide de la mort, si différent, l'avait séduit autant qu'il l'avait effrayé. Une dernière solution, et pas de dernière volonté. Trop de regrets sur lesquels trébucher pour se soucier d'un en particulier, trop de moments à assassiner pour que la Faucheuse puisse faire le tri; allez, qu'elle l'emmène, qu'elle nettoie le monde de sa présence, ou qu'elle l'arrache à saleté du monde, qu'en savait-il. Néanmoins, ce n'était pas ce squelettes encapuchonné de noir qui avait entendu cette supplique, qui avait répondu à cette prière, ce changement que le jeune garçon avait tant et tant, à maintes et maintes reprises appelé de ses vœux. Ce n'avait pas été le Diable et ça n'avait pas non plus été Dieu. Sa missive urgente était parvenue à un Ange qui avait su dépasser et assassiner son auguste Père, devenu trop vieux et trop sourd à l'état de ce monde dont les souffrances ne faisaient qu'empirer. La fin tant attendue de sa géhenne, à lui qui n'était pas un saint mais une âme torturée parmi tant d'autres. Il y avait eu un blanc. Un véritable vide. Vide de corps, vide d'esprit, vide de cœur, vide de souvenir et de tout le reste. Il avait pensé être mort. A moins qu'il n'aie pas pensé du tout; se rappeler du rien était difficile. Puis il s'était endormi. Ses yeux étaient fatigués de rester ouverts pour fixer une lumière qui les brûlait, ses paupières étaient retombées, le silence s'était fait, petit à petit, ou peut-être soudainement. Et le bruit était revenu, différent, changé, la lumière jadis si vive, tamisée. Passée à travers un voile, un filtre qui n'avait laissé passer que ses plus purs rayons. Ah, comme ç'avait été merveilleux, comme ç'avait été merveilleux pour lui de constater que ces choses qu'il avait tant désirées ne lui faisaient pas plaisir! La confirmation que son souhait le plus cher avait été réalisé. Et depuis, un calme reposant avait enveloppé son monde dans lequel personne ne pouvait avancer, dans lequel personne ne pouvait entrer. Un bel ange avait dressé pour lui les murs les plus solides, qu'aucune bougie n'aurait pu faire fondre, qu'aucune pluie, fut-elle torrentielle, n'aurait pu éroder. Il en aurait pleuré de joie si ce paradoxe lui avait été permis. Enfermé dans une prison de pérennité, sereine, sans pouvoir en sortir. C'était tout ce qu'il avait demandé, c'était ce qui lui avait été offert. Être emprisonné dans une gangue de glace et protégé des monstres qui rôdaient alentours, entouré de plus de murs encore, des parois cette fois-ci bien tangibles. Kriss avait prié pour ces barrières autour de son cœur. Longtemps, jusqu'à ce que ses genoux lui fassent mal, jusqu'à ce que des fourmis lui dévorent les doigts.

Et les murs de ce château, si grand, majestueux et beau, le séparaient encore de cet extérieur en lequel il ne pouvait placer sa confiance. Ce qu'il y avait en dehors des limites. S'il en sortait, si des rires aigus lui transperçaient la peau une nouvelle fois, si des sourires moins tordus jaillissaient devant ses yeux, les parois de cristal se briseraient-elles en mille morceaux aussi coupants que colorés? Les parois de diamant... Solide et friable à la fois. Kriss remodelait les choses, lui aussi. Savait que passer d'une matière à une autre ne tenait parfois qu'à un élément. On ne pouvait faire marche arrière. Mais on pouvait changer les choses. S'il sortait, alors, y aurait-il quelqu'un pour tout casser, lui voler ce qu'il avait si durement acquis? Mieux valait qu'il reste à l'abri, près de cet Ange qui l'avait entendu quand il pensait le monde devenu sourd, quand il pensait avoir disparu au milieu de ces autres sons. Entre des murs, bien délimités, qu'il pouvait toucher, sentir, effleurer du bout des doigts. Rassurants... Rend. Rendre. Cendre. S'il allait au dehors il ne serait plus que cendre. Les murs les plus solides pouvaient devenir fragile. Un corps pouvait devenir cendre. Si fragile...

«Bien, bien! Dans ce cas, tu peux me suivre. J'ai à faire.»

Une pause. Un nouveau vide dans son esprit aux fenêtres condamnées. Il peut la suivre, elle a à faire. Il peut, il pouvait, mais le devait-il? Elle avait à faire. Elle ferait donc. Mais devait-il, lui, suivre? Pouvoir, vouloir, devoir. Trois mots qui, selon ses raisonnements, se ressemblaient à s'y méprendre. Il était tellement aisé de les confondre. Pouvoir, verbe. Avoir la faculté de. Avoir l'audace de. La possibilité de. Vouloir, verbe. Avoir la volonté de. Devoir, verbe. Avoir l'obligation de. Tu peux vouloir ce que tu dois, devoir ce que tu veux, pouvoir ce que tu veux, vouloir ce que tu peux, les trois, seulement deux, tous ensemble, par groupe. Pouvoir, devoir, vouloir. Couloir? Couler. Il allait se noyer. La liberté avait été de tout temps plus dangereuse et effrayante que les entraves; Kriss se fichait d'être attaché. Il avait juste besoin de savoir, besoin d'être entouré, guidé, aidé? Non, pas aidé. Juste guidé, ordonné, il ne fallait pas tout mélanger. Que faire? Que dire? Qu'aurait-il fait, avant? J'aurais été, se dit-il, très 'étonné'. J'aurais eu peur. J'aurais été flatté? Trop de sentiments, trop contradictoires pour en déduire quoi que ce soit. J'aurais été, j'aurais fait, j'aurais fait...

Je l'aurais suivie. Je pense.

«Avant, refais le.»

C'était un ordre. Une obligation. Devoir. Un ordre devait être exécuté, parfaitement, toujours, comme il le fallait, comme c'était l'usage, comme c'était leur devoir. Devoir, oui, c'était un devoir, clair, net, précis, une injonction, quelque chose qu'il connaissait, quelque chose à laquelle il savait quoi répondre. Un acte, une réponse. Refaire? Refaire le lacet. Comment? Ses mains le brûlaient. Ne pas pouvoir ce que l'on devait, était-ce possible? L'ordre nous donnait-il le pouvoir? L'obligation amenait la possibilité, l'obligation annulait le pouvoir. C'était logique, c'était évident. 'Melfia' disait, elle pouvait. Et eux autres, pauvres hères! Si elle leur ordonnait ils devaient. Dès lors, c'était impératif, ils devaient pouvoir. Le devoir l'emportait, les blancs contre les noirs: échec et mat. Échec et mat, se dit-il tandis que ses mains s'affairaient sans qu'il s'en rendre vraiment compte. Échec et mat. Ce n'était même plus douloureux, de perdre. Était-ce ainsi que le lacet devait-être? Le devoir, encore. Il se redressa. Il avait dû refaire le lacet, pas vrai? Il avait bien fait, non? Les questions en suspend dans l'air le rendaient irrespirable. Toxique. Mortel. Les réponses étaient un remède parfois; d'autres, non. Les remèdes. Les réponses. Les devoirs. Il ne fallait pas tout confondre, non... Pas tout confondre. Fondre. Onde. Ode. Rôde. Oui, les monstres rôdaient dehors, ils attendaient; ils ne se posaient pas de questions parce que personne ne leur répondrait. Ils ne seraient pas soigné. Ils répondraient dans le sang pour se sauver.

Mais lui, non, à l'intérieur de ces murs, les réponses venaient d'elles-mêmes. Nul besoin de les créer et d'aller les chercher. Tu ne crois pas, pierre? Les réponses suivent les questions ici. Personnes ne les a volées, non non non. Il attendrait qu'elles viennent. Il avait le temps; oh, le temps. Il pleuvait toujours?
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] Icon_minitime1Mer 20 Avr - 17:36

{Taggle! De un je dois trouver quoi faire, de deux je dois poster, et de trois mon MP3 a bugé SA RACE P*TAIN DE BORDEL DE M----, alors je suis remontée à bloc.@__@

En retard mais c'est Melfia, elle poste quand elle veut. AHA.}

Melfia voulait, Melfia avait. Aussi simple que cela. Ce n'était même pas en question, c'était un fait, un fait établi, il devait toujours en avoir été ainsi. Elle reniait la chance ; elle ne l'avait de toute façon jamais aimée. Le hasard n'avait pas sa place dans son histoire, le hasard n'avait pas intervenu dans sa montée vers le sommet. Tout devait avoir été calculé, précisément, depuis le début, depuis toujours. C'était son destin d'être ici, dans ce couloir, de regarder la pluie tomber, couler, mourir à la fenêtre. La pluie comme les personnes, les personnes comme personne, inexistants, inutiles. Elle était à sa place comme tout le monde dans ce royaume aux délicieuses couleurs d'enfer. Le hasard, la chance..., ce que ça pouvait être ridicule! La croyaient-ils illégitime, par delà les frontières de Sal'ahë? Les humains avaient tant de choses à apprendre encore, tant de choses. Peut-être leur expliquerait-elle avant de les tuer. Peut-être. Cela demandait réflexion, et le temps n'était pas à la réflexion. Ce ne serait pas elle qui supplierait, ils auraient tous dû le savoir à présent. N'importe qui ne pouvait pas prétendre à la couronne, n'importe qui ne pouvait pas être Reine. N'importe qui restait n'importe qui, et Melfia Hider restait Melfia Hider. Le sourire sur le visage de la belle jeune femme étirait ses lèvres, tentait de se faire une place, puis s'éteignait brusquement. Sourire. Aussi simple à comprendre qu'écrire, que lire, que monter des marches. Elle savait comment le faire, elle avait toujours su comment le faire. Dans le fond, que ce ne soit plus un geste spontané ne changeait strictement rien. De quoi aurait-elle pu se plaindre? De rien! Rien du tout. Souris quand tu es en colère, souris quand tu es triste, souris quand tu es dégoutée, souris quand tu es fatiguée, souris quand tu n'es pas d'accord, souris, souris, tout le temps. Fais leur un beau sourire, mens, fais semblant, c'est comme ça que tu arriveras à quelque chose. Elle le savait, elle l'avait fait, c'était ainsi qu'il fallait procéder. Sourire ne rimait plus avec bonheur, sourire n'avait plus guère de sens. Alors maintenant, maintenant que le bonheur lui échappait et que la tristesse ne voulait plus rien dire, elle pouvait bien sourire quand bon lui semblait. Personne ne s'en offusquerait. Personne n'avait rien à lui dire. Elle faisait ce qu'elle voulait quand elle le voulait, et Dieu lui-même ne pouvait rien dire à sa conduite, quelle qu'elle soit. Elle était son seul juge, le seul qui existe et qui ait de l'importance. Elle n'avait plus de raison de pleurer. N'en avait jamais eu. La Princesse aux yeux rubis et argent avait tout ce dont elle avait toujours rêvé, avait toujours eu la meilleur vie qui soit, avait toujours fait les choix les plus judicieux, avait toujours prononcé les paroles qu'il fallait au moment où elles étaient nécessaires. Pourtant quelque chose manquait. Quelque chose manquait, elle n'était pas pleinement satisfaite. Elle avait besoin de cette chose, elle sentait qu'elle en avait besoin. Mais ne parvenait pas à trouver ce qu'était cette chose. La pièce manquante de cet immense puzzle qu'elle avait construit elle-même. Elle avait pris chaque pièce et l'avait encastrée à la place qui lui revenait de droit, avait reconstituée le tableau de sa vie avec la plus grande des exactitude, une patience impressionnante, un soin extrême. Et une pièce manquait. Elle ne devait pas être loin, elle devait être quelque part, tout près. Ou alors peut-être n'était-elle pas faite pour exister. Tout simplement. Peut-être ce trou au niveau du cœur était-il fait pour être là. Pourquoi pas? C'était aussi joli comme ça.

Après tout les personnes étaient des objets, Melfia concevait les choses ainsi. Un serviteur n'était rien de plus que quelque chose pour passer le balais, pour nettoyer les vitres. Ils étaient des balais et des chiffons avec un cerveau et suffisamment d'autonomie pour faire les choses eux-même, pour exécuter les ordres qu'on leur donnait. Si les ustensiles avaient eu une conscience et une intelligence quelconque, ils n'auraient plus eu aucune utilité. S'il avait existé un objet pour refaire les nœuds, elle l'aurait appelé lui au lieu de le demander à ce garçon. C'était leur seule utilité. S'ils n'avaient plus servi à servir les Nobles de ce château, ils auraient tout aussi bien pu mourir. Un balais relégué au placard est oublié, inutile, serait aussi bien brûlé. Un être humain inutile était aussi bien mort. Elle n'en avait que faire, leur vie ne lui importait pas ; ils n'étaient pas liés de la plus petite des façons, alors qu'importait? Ils ne prenaient pas part à sa vie. Leur demander leur avis était comme demander son avis à une dalle. Pauvres petites dalles perdues, toutes les mêmes, dans le plus parfait ordre sous ses pieds. Pas une plus haute que l'autre. Sinon elle ne sert à rien, on l'enlève, on la remplace. Ses yeux dépareillés restaient posés sur le garçon, vides d'expression, comme une poupée de porcelaine qui fixe le monde sans vraiment le voir. Regarder, voir. Écouter, entendre. Être, paraître. Penser, espérer. Faire les bons choix était toujours compliqué : Melfia en était capable. Elle était capable de tout, elle pouvait tout faire, pensait à tout, tout ce qui était utile, tout ce dont elle avait besoin, tout ce dont le monde avait besoin. Personne, jusque là, n'avait osé atteindre la perfection ; personne n'avait été assez courageux pour tendre le bras assez loin, personne n'avait refermé sa main sur cette notion si abstraite. Elle lui avait donné une définition. Personne n'était parfait, alors la perfection n'appartenait à personne. Ce mot, elle pouvait le coller à ce qu'elle voulait, elle serait la première à le faire. Alors c'était Elle, la perfection, Elle cet être que personne ne pourrait jamais égaler, Elle celle dont on se rappellerait à tout jamais. La mort n'était qu'une illusion vague, si vague..., morte ou vivante, elle tuerait. Morte ou vivante, elle existerait. Espérer que sa disparition l'empêcherait d'atteindre son but était stupide. Ils mourraient tous. Elle referait le monde à sa façon, et rien ne pourrait l'en empêcher. Rien. Rien. Personne. Rien. La machine était en marche, tout le monde avait les yeux rivés sur elle : et bientôt viendrait l'heure de son grand final. La fin de la pièce, le moment ultime. Tout refaire. Mieux. Reconstruire. Détruire. Tout serait tellement mieux. Tout serait si..., parfait. Tout serait comme ça aurait toujours dû être. Oui, exactement. Exactement.

'Le silence est de mise, mon amie.' Melfia ne détestait pas le silence. Elle s'en moquait. C'était une absence, une présence? Un silence. Pas de bruit, mais quelque chose était bien là, quelque chose de bien plus assourdissant que n'importe quel son, de bien plus douloureux que le plus strident des cris. Le silence. Il fallait parfois se taire ; elle se taisait donc. Pas besoin de réfléchir, elle savait quand elle devait le faire, quand elle avait l'autorisation de parler et quand elle ne se la donnait pas. La si belle Reine était maitresse d'elle-même comme de tout autour d'elle, de ce château et de ce monde. Les mains du jeune homme s'appliquaient à refaire le lacet, la pluie sans doute tombait, et quelqu'un là-bas mourrait. Il y avait toujours quelqu'un en train de mourir. La Faucheuse aimait la compagnie ; ou peut-être détestait-elle la solitude? Cela faisait une terrible différence. Elle devait juste détester les hommes. Les arrachait à leur vie, et les emmenait ailleurs, loin d'ici. Elle ne connaissait pas cette personne en train de mourir. Et ne la connaitrait jamais, pauvre âme égarée. Suis le chemin rouge, ne te perds pas. Il fallait suivre le chemin rouge. Melfia le savait, cette image était gravée dans son esprit, incompréhensible vérité, dogme insondable. Suivre le chemin rouge. Sa poitrine se soulevait doucement au rythme de sa respiration régulière, son cœur battait sous sa robe richement décorée. Un jeu d'échec se jouait dans un coin de son esprit, lentement, à mesure que les pièces se déplaçaient ou qu'elle même daignait leur imprimer un mouvement. Ce devrait être un jeu d'échec à quatre versants ; la Reine rouge en bas, le Roi argenté en haut, la Reine bleue à gauche et le Roi doré à droite. Cela ferait un merveilleux jeu, elle en était persuadée. Peut-être pourrait-elle demander à ce qu'on lui fasse un jeu d'échec à l'effigie de ces quatre beaux royaume? L'idée était amusante. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu de tête à tête avec les autres dirigeants, et le serviteur se redressait. Le nœud était fait, et ils n'auraient pas pu se réunir sans elle. Eurent-ils osés commettre un tel affront! Sa bouche se tordit dans un sourire censément aimable, vide d'émotions. Quand on pense du mal des autres, on leur sourit. Pauvre d'eux. Maintenant, elle n'avait plus besoin de cacher quoi que ce soit. Elle était au-dessus de Dieu sur cette Terre, qu'ils comprennent ses intentions ou non, ils ne pourraient rien y faire. Rien, rien. Absolument rien.

Refais le nœuds. Viens. Il était temps de bouger une Tour.

«Bien, le nœud est refait. Peut-être tiendra-t-il, peut-être pas.»

Tout comme sa tête. Peut-être tiendrait-elle sur ses épaules? Peut-être pas.

«Viens, répondit-elle en riant, sans avoir l'air heureuse pour autant. Je n'ai pas plus de temps à perdre.»

Le talon claque sur le sol. L'autre aussi. Comme une sentence appliquée également à chaque pas, sur des dalles au hasard. Peu importe ; l'une vaut autant que l'autre. Une dalle ou une autre dalle, aucune importance. Une personne ou une autre, aucune importance. Il faut marcher. Alors elle marchait.

«Sais-tu parler, Kriss Ryan?»
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Kriss Ryan
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Kriss Ryan

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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] Icon_minitime1Jeu 28 Avr - 17:43

[Je sais, c'est avec Vince que je devrais répondre, mais j'en avais marre de jouer au loup avec l'inspi pour son post, alors qu'ici elle m'appelait.==v
Donc voilà, désolée d'être allée un peu vite et d'avoir fumé avant de poster!XD
Posté. What a Face ]

Kriss avait besoin des mots pour penser, non pas comme le ciel avait besoin d’étoiles pour briller, mais comme ces mêmes corps célestes avaient besoin de l’éther pour exister. L’insécurité, l’immensité, la grandeur, l’infini. Ils étaient effrayants, tous, grouillaient de monstres rampants, grinçants, griffus et dangereux. La pensée était similaire au monde ; à la différence près qu’elle, était intérieure quand tout le reste se déroulait sous nos yeux. Sous, derrière, ce n’était qu’un maigre changement au fond, pas vrai ? Devant, au-dessus, derrière, en-dessous, ce n’était pas si différent. Des sens et des directions, intangibles, ce ne devait pas être très important. Et si le monde existait, s’il continuait d’exister sans mots, s’il continuait de vivre même dans le silence, alors il devait en aller de même pour l’esprit. Il devait être capable de ressentir sans placer de mots sur tout, des mots sur chaque chose, une chose devenait un objet, trouvait une utilité, un nom par lequel être appelée. Tout s’organisait, on comprenait, on se comprenait soi-même et on comprenait, un peu, les autres. Tout avait une place, une pomme n’était rien d’autre qu’une pomme, une pierre n’était rien d’autre qu’une pierre. Désolé, pierre, songea-t-il tandis que son esprit dérivait vers celle sous ses pieds, à laquelle il prenait doucement le pli de parler. Mais tu n’es qu’une pierre. Des limites se créaient d’elles-mêmes, rien ne dépassait et, au fond, c’était rassurant. Vraiment, vraiment rassurant. Elles avaient un rôle, un début et une fin. Les pensées étaient bien mieux rangées ainsi, elles avaient une organisation particulière au travers de laquelle on pouvait se retrouver facilement. Le jeune homme au cœur vide pouvait vérifier qu’aucun monstre ne s’y était tapi, dans le secret de l’ombre de ‘quelque chose’, de ‘n’importe quoi’. Kriss détestait l’infini. Il était trop vaste, trop étendu, mille fois trop grand, plus sans doute même. Il ne savait pas, ne l’avait jamais contemplé de ses propres yeux. Et si cette occasion lui était donnée, il n’aurait guère su comment réagir, en était certain. Il aurait voulu y mettre des frontières. Des murs, tout cloisonner pour s’enfermer. Pour se rassurer et se protéger ; tant pis si ses murs à lui n’étaient que cire et sucre, ils l’empêchaient de voir l’Immensité et c’était déjà ça. Les mots étaient des parois drôlement solides, se dit-il pour lui-même. Il pouvait encore les voire du haut du vide, il les voyait briller dans le noir : amour, joie, tristesse, bonheur, mal-être. Ils brillaient, certains en lettres capitales et il savait qu’ils étaient importants. Qu’ils désignaient quelque chose. Mais il ne se souvenait plus quoi, pour peu qu’il l’eût jamais su. Il était enfermé, ces sentiments avaient été réduits à ce qu’il y avait d’essentiel en eux, une fine parcelle, minuscule, à peine la place de tenir debout dessus, et aucun risque de tomber ; ils étaient entourés de ces murs de mots. Réduits à l’essentiel, oui. L’essentiel de chaque émotion devait alors être sa vacuité, pensa le métis aux yeux de nuit sans lune et sans étoiles. Et lui ne pouvait pas voir ce qu’ils étaient au-delà de ça ; il ne pouvait plus, et ça lui allait très bien. Les monstres ne pouvaient plus venir ni le voir au travers de cet écran opaque. Pareil pour lui, ceci dit, aussi tout allait-il. Tout n’allait pas bien puisqu’il n’avait pas envie de rire. Tout n’allait pas mal puisqu’il n’avait pas envie de pleurer. Tout n’allait pas normalement non plus, même s’il ne savait pas trop pourquoi. Il avait oublié aussi ‘normal’. Cette notion-là n’avait pas eu plus de chance que les autres : elle était limitée à ce qui était nécessaire, le reste était de l’autre côté des murs. A l’extérieur, si grand qui le remplissait d’effroi, comme une peur enfantine, un cauchemar au réveil dont on ne se souvient plus mais qui nous terrorise. Alors, avait-il décidé, si tout n’allait ni bien ni mal ni normalement, tout allait. Sans rien d’autre, ce n’était pas essentiel –et ce qui ne l’était pas avait été mis dehors. Tout allait, c’était tout, c’était bien, très bien. C’était… Oui, c’était, c’était sans rien après, sans adjectif. C’était. Sans rien.

Parce qu’il savait, lui, que le rien existait et se niait tout seul à cause de ça. Que le rien était quelque chose et que, tant qu’il y avait un mot pour le désigner, il ne serait jamais aussi étendu qu’on croit. Qu’au contraire, il serait insignifiant ; ou plutôt, petit, très petit. Parce qu’il savait, lui, ce que chacun était : un assemblage de petites choses et de beaucoup de rien. De vide. Parce que c’était devant l’immensité de ce qu’il ressentait qu’il avait craqué, il ne pouvait pas soigner une si grande terre malade. Et parce qu’il savait que ce qui avait des limites n’était pas effrayant, et parce qu’il savait lui, que le rien, le vide, ils baignaient tous dedans. Dedans. Dans. Danse. Danser. Serrer. Serrer le nœud, le nœud serré. Le nœud de la robe d’une personne qui n’avait pas de limites, à rien chez elle. D’une personne qui surveillait tout, et qui décidait de tout aussi, et qui changeait ce qui n’allait pas comme de l’argile. Ah ! Comme si elle voyait, comme si elle voyait les sentiments et pouvait les attraper pour les casser et les rattacher à autre chose, autrement, leur faire faire d’autre dessin dans l’air, les transformer ! C’était logique, s’interrompit-il. Tellement logique. Si elle n’était soumise à aucune frontière, qu’elle transcendait même les mots si forts, alors rien ne cachait plus les émotions. Elle les distinguait toutes entières. Alors c’était, oui, logique qu’elle en fasse ce que bon lui semblait.

Logique. Lui ne pouvait changer que les choses bien délimitée qui avaient un début une fin et une fonction, même celle de ne pas en avoir parfois. Comme le nœud qu’il avait refait. Il ne pouvait transformer que ça, uniquement si on le lui demandait. Il avait des limites, lui aussi. Un serviteur. Un garçon. Kriss Ryan. Tandis que l’Etre près de lui n’en avait pas.

Ah, pas comme toi, pierre. Tu es comme moi, toi. Tu n’es qu’une pierre, je te dis. Mais ce n’est pas grave, tu es Sa pierre. C’est déjà bien.

«Bien, le nœud est refait. Peut-être tiendra-t-il, peut-être pas.»

Oh, faites qu’il tienne. Fais qu’il tienne, pierre, toi aussi. On va dire que tu peux espérer et on va faire comme si tu avais envie qu’il tienne, puisque moi je ne veux plus vraiment grand-chose. Il savait qu’il aurait dû le vouloir, aussi assumait-il qu’il le voulait. Celui de ses yeux capable de voir se perdit dans le vide, dans le vague. Que faire ? Que dire ? Ne pas répondre ? Oui, Elle n’avait pas posé de questions. Elle n’avait pas besoin de réponse et puis, Elle pouvait tout deviner. Lui pouvait se taire ; ça, il savait le faire bien. Ne rien dire du tout, ne rien laisser entendre certains diraient. Lui pas. Il disait juste ‘ne rien dire’, même si ce n’était pas très poétique. Avant, c’était de temps en temps difficile de ne rien rétorquer aux remarques désobligeantes ; plus maintenant. Dorénavant, c’était facile à faire, ça aurait été trop facile si quelque chose avait pu l’être. Mais, bon, il n’était pas d’accord, ne pensait pas que quoi que ce soit puisse être facile à outrance. En tout cas, c’était presque agréable de se taire. Ou ça ne faisait pas mal, mais il confondait souvent les deux sans s’en rendre compte. Pas que les mots se ressemblent : mais une fois de plus c’était difficile de savoir, quand on voulait coller ces étiquettes sur rien du tout.

«Viens, continua-t-elle avec un éclat de rire. Je n'ai pas plus de temps à perdre.»

Si Elle n’en avait plus, Elle n’en voulait plus. Parce qu’enfin, si ça n’avait pas été le cas, elle aurait pu en reprendre. Pas vrai, pierre ? Même du temps n’était pas hors de Sa portée. Kriss se demanda où Elle avait bien pu égarer son temps, et surtout si quelque chanceux le trouverait. S’il faudrait le lui rapporter. Où pouvait-on perdre du temps ? C’était une bonne question. Pas de réponse. Il ne devait donc pas y songer ; il le savait, lui. Se le disait tout le temps, les questions étaient toxiques. Elle commença à marcher, il Lui emboîta le pas. Sans savoir où il allait. Sans savoir où il La suivait. Ni pourquoi. Sans se le demander, il le faisait et c’était tout. C’était comme ça. C’était bien ça, remarqua-t-il, le risque avec ce qui n’avait pas de limite : il ne pouvait pas le comprendre sans avoir peur. Il préférait fermer les yeux. Fermer l’œil. L’autre était caché, ce qu’il pouvait être stupide. L’autre avait peur de tout ce jour-ci, il se reposait.

«Sais-tu parler, Kriss Ryan?»

Il releva la tête, cessant sa conversation muette à sens unique avec la pierre qui défilait sous ses pieds. Kriss Ryan ? C’était lui. Son nom. Ce qu’il était, ce qui le définissait, le mot pour dire ‘lui’. Le mot qui l’empêchait d’être plus que ça, celui qui le retenait d’être, oh, il ne savait pas, celui qui le retenait d’être Dail Shan’haron, d’être Dahrenn Bellanca. Celui qui le retenait d’être quelqu’un, ou quelque chose d’autre. Ses murs à lui, qui le rendait moins effrayant. Qui faisaient qu’il pouvait se voir dans le miroir sans croiser le regard d’un monstre à l’intérieur de lui. Et il savait parler. Ah, mince, songea le jeune homme, je suis plus doué pour me taire je suis sûr. Mais il pouvait parler. Faire des sons, prononcer des mots. Pourquoi cette question ? Il fallait y répondre, vite, vite. Avant qu’elle n’empoisonne le bel ange qui les protégeait tous. Qui le protégeait, lui, aussi.

« Je sais… Dire des choses, Ma Reine. »

Il fallait être sûr. Dire des choses, c’était parler, pas vrai ? Il fallait en être certain ! Ah, il devait être inquiet. On va faire comme si j’étais inquiet, pierre, d’accord ? Comme si je l’étais.
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Melfia Hider
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] Icon_minitime1Dim 29 Mai - 19:34

{Et DOOONC pour rétablir l'équilibre je poste en retard. Non, en faites je suis juste en retard. Bouhouuu...OTL

Mais Melfia est géniale, ça me pardonne. Non...?^^''''}

Les Humains, les Démons, les Elfes savaient parler. C'était évident, c'était ainsi que les choses devaient être. On leur avait accordé le don de la parole, on leur avait permis de s'exprimer de cette façon ; ils devaient donc parler. Melfia savait parler, elle parlait donc. Elle savait marcher, elle marchait donc. Elle savait réfléchir, elle réfléchissait donc. Utilisait ce dont elle disposait pour s'élever plus haut encore, pour dépasser tous les autres. Si elle n'avait pas voulu parler, si elle n'avait pas utilisé sa voix pour être plus parfaite encore, alors à quoi bon avoir une langue? Elle aurait pu la couper. Un homme ne parlant pas pouvait être un meuble, peut-être. Un homme ne réfléchissant pas pouvait servir de chien, sans doute. Ils n'étaient rien que des objets, tous autant qu'ils étaient. L'objet préposé au rangement, l'objet préposé à la cuisine, l'objet préposé aux conseils. Ils n'avaient qu'une seule utilité, rien qu'une. Ils devaient être parfait dans ce qu'ils faisaient. S'il y avait meilleur qu'eux, ne se feraient-ils pas remplacer? Et alors, leur seule utilité aurait disparue. Envolée. Et ils n'auraient plus aucune raison de vivre, aucune raison de marcher ou de boire, de se nourrir ou de penser. Bons à rien. Bon à jeter. Les serviteurs devaient se lever le matin et se nourrir, subsister pour que son château resplendisse et soit à sa mesure. Les villageois devaient vivre en attendant de pouvoir lui servir. Toutes ces petites et pitoyables existences étaient liées à elle, rien qu'à elle, uniquement à elle. Elle était le centre de tout, la marionnettiste qui tirait tous les fils à la fois. Ils étaient des pantins sans volonté, dévoués à sa cause, voués à vivre pour la servir. N'étaient-ils pas chanceux? Ils avaient la chance de la côtoyer elle, de respirer le même air qu'une Déesse! Une créature d'exception, l'inimitable Perfection. Elle marchait dans ces couloirs, comme eux. Elle mangeait, comme eux. Elle inspirait et expirait cet air saturé de magie, comme eux. Le sang coulait dans ses veines, comme eux. Se rendaient-ils compte à quel point ils l'approchaient en certains points? Ces pauvres êtres pathétiques devaient mesurer leur chance. Elle possédait l'éternité, et la source à laquelle elle s'abreuvait était intarissable. A tout jamais. Elle était éternelle, éternelle. A tout jamais. Ces trois mots avaient-ils eut un jour autant de sens qu'en celui-ci? Ce trône serait le sien pour toujours, à tout jamais. Dans ce monde ou dans l'autre, peu importait. Si elle passait de l'autre côté un jour, si elle faisait un pas en avant pour aller goûter les profondeurs de ce précipice que l'on disait sans fin, alors tous tomberaient en même temps qu'elle. Tous. Elle avait tout prévu, tout était décidé et organisé pour cela. Les ficelles qui la retenaient au monde étaient bien trop solides, ils auraient dû tous le savoir. N'était-ce pas terriblement imprudent, de pousser la personne qui tenait celles du monde dans le vide? Tout tomberait à sa suite, tout. Absolument tout. Le destin de toutes ces personnes, dans ce royaume et dans les autres, était dorénavant placé entre ses doigts si fins. Elle ne laisserait rien glisser, absolument rien. Ils pouvaient tirer pour tenter de se libérer, s'ils en avaient envie ; ils ne parviendraient pas à se libérer. Peut-être les fils entailleraient-ils sa chair, peut-être le sang coulerait-il le long de ses mains. Peut-être aurait-elle mal. Peut-être. Mais elle ne les lâcherait pas, elle ne les lâcherait jamais. Elle décidait, elle déciderait. A tout jamais.

Ses pas prononçaient leur sentence, ses talons tapaient doucement les pierres au sol. Alors? Sais-tu parler, Kriss Ryan? Une réponse en valait une autre. S'il ne savait pas parler, il ne pourrait pas répondre. S'il le savait, les sons qu'il émettraient seraient une réponse satisfaisante. La jeune femme avançait, gauche, droite, du pas assuré des personnes qui savent parfaitement où elles allaient. Ni lentement, ni rapidement. A la vitesse qu'il fallait. Melfia n'était jamais trop, elle était très. Extrêmement. Parfaite. L'excès ne lui allait pas, elle ne pouvait l'admettre. Comment aurait-elle pu être trop intelligente? Trop belle, trop forte? Elle ne pouvait l'être trop, les limites n'étaient qu'imaginaires. Peut-être eux ne l'étaient-ils pas assez. Elle ne l'était pas trop. Elle l'était au niveau le plus élevé, là où elle devait être, là où elle aurait toujours dû être. Ce chemin avait été tracé pour elle, elle avait levé son épée et avait taillé ces ronces en cadence. Pouvaient-ils se contenter de la simplicité bête? Elle prendrait celui-là. Celui que personne n'avait pris jusque-là, celui qui lui était destiné. Celui où son cœur battrait à lui en faire mal, celui où sa bouche pourrait s'étirer en un sourire quand elle le désirerait. Là où les ronces se plieraient devant elle, où tout le monde la connaitrait, la verrait, l'admirerait. Les escaliers étaient longs, la montée était rude. Elle était à présent tout en haut, et jamais plus n'en descendrait. Elle voyait tout, savait tout, comprenait tout de là où elle était. Elle était Dieu, de là où elle était.

« Je sais… Dire des choses, Ma Reine. »

Des choses? Il savait dire qu'il savait dire des choses. Il savait la reconnaître, il savait l'appeler. Était-ce suffisant? Peut-être. Un ustensile n'avait pas même besoin de parler, juste d'écouter. Écouter les ordres, acquiescer pour signifier qu'il avait compris, marcher et mouvoir ses bras pour s'exécuter. Le minimum. Ce qui était nécessaire. Quand on s'arrêtait à ce qui était nécessaire, quand on balayait le superficiel, on était rien de plus que ce qu'on avait besoin d'être. Melfia avait su broder des motifs complexes et merveilleux sur elle, elle avait su faire d'elle une figure inoubliable, une œuvre d'art. Pas juste un noyau : une œuvre d'art. Elle était finement sculptée, ses yeux brillaient d'intelligence et de désirs incomblés. Le vide de son cœur la lançait doucement, régulièrement, comme pour lui rappeler qu'elle existait, qu'elle devait exister. Elle avait tout brodé, oui, tout décoré, tout amélioré. Mais pour cela, il avait fallu tout détruire. Trouer son cœur. Et le recoudre avec du fil noir, quitte à ce que ça fasse mal. Pour vivre, il lui suffisait. Il lui suffisait amplement. Le cœur de Kriss Ryan aussi, avait dû être troué. L'avait-il recousu? Savait-il, lui, qu'il fallait emprunter le chemin rouge? Le chemin rouge. Celui qui s'étendait, là, devant elle. Comme un long fil d'Ariane qu'elle suivait inconsciemment. Elle savait où il menait. Elle le savait parfaitement. Pourtant, elle continuait de le suivre.

A quoi bon jouer aux échecs seule? Elle voulait des personnes pour lui tenir tête. Elle voulait qu'on essaye de l'empêcher de faire ce qui devait être fait. Qu'ils essayent. C'était ainsi que tout devait se passer. La Vérité le lui avait murmuré, un jour. Tout se passera ainsi, Melfia. Tu verras. Tu seras là, aux premières loges. Leur vie aux services de la tienne, Melfia. Tu verras.

Et que le spectacle commence?

«Des choses? Ah! S'exclama-t-elle en riant, sur ce même ton de voix égal qu'elle utilisait si souvent. C'est tellement vague. Des choses, des choses... Des choses...»

La jeune fille aux longs cheveux roses pencha sa tête sur le côté, perdue dans ses pensées. Plongée. Égarée. Déjà revenue. Melfia était un Ange, Déesse et Humaine à la fois. Elle était intouchable et pourtant vulnérable. Un point faible, un moyen de la tuer, quelque chose qui pourrait la conduire à sa perte. Une telle chose existait-elle? Personne ne le saurait jamais. Pour l'atteindre, il aurait fallu s'élever à son niveau. Pour l'atteindre, il aurait fallu prétendre l'égaler. Et qui, dans ce monde, pouvait prétendre une telle chose? Qui pourrait lever son arme vers elle et la défier sans crainte? Si cette personne existait, elle voulait la rencontrer. Si ce quelqu'un existait, leurs destins finiraient par se croiser.

Elle s'arrêta un instant à un croisement, puis tourna sur la droite.

«Si tu peux parler, c'est qu'il faut que tu parles. Ne crois-tu pas? La jeune femme laissa un sourire fleurir doucement sur son visage. Si tu peux dire des choses, alors dis-moi des choses. A quoi sers-tu donc? Serviteur, Métisse. Kriss Ryan.»
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] Icon_minitime1Mar 28 Juin - 11:43

[PRESQUE en retard. Pfiou. Quand je vous disais que pour la plupart de mesposts, ça allait être chaud de pas l'être...-__-'
Allez, je go voir Sasha et Jalynn, c'est aujourd'hui la date limite pour eux, si je me trompe pas, alors je me grouille ! XD
Et disons que ça te pardonne à moitié. >;^D
Posté. clown ]
Le jeune homme hésitait, comme si souvent d’ailleurs. Il en était toujours allé ainsi, sans plus de cérémonie, sans vraie explication, sans que ça ait l’air près de changer. Sans qu’il en soit vraiment dérangé non plus, plus maintenant en tout cas. Toutes ces décisions à prendre, ces idées sur lesquelles réfléchir, les facteurs à prendre en compte pour bien souvent finir par se tromper. Lui en tout cas le faisait souvent : il ne comprenait pas pourquoi. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Pourquoi donnait-il les mauvaises réponses, pourquoi n’était-il pas ce que tout le monde voulait qu’il soit, pourquoi ceci, pourquoi ça, pour qui, pour quand, pour quoi ? Il passait –perdait ?- beaucoup de temps à penser, sans rien faire d’autre, incapable de bouger ses mains tout en déplaçant ses songes, observant le silence et ses possibilités. Sans doute était-ce la raison pour laquelle il aimait les précisions à un tel point, tout ce qui ne nécessitait pas la plus petite once libre-arbitre. Avance, pied droit puis pied gauche, là, marche sur la jointure de ces deux pierres, ne dévie pas de la ligne, regarde tes pieds, regarde le sol, regarde devant toi, pense à ce que tu vas dire, tu dois faire ci, ça, non, oui. Voilà qui ne lui laissait pas le choix : c’était agréable. Si tout ça était faux, il ne serait pas coupable. Non, absolument pas coupable ! L’innocence était une valeur à laquelle il était très attaché. Par un énorme fil rouge baigné de larmes et de sang, un fil rouge qui coupait, guidait ses gestes et lui ceignait le cœur. Parce que s’il n’était coupable de rien, alors les reproches qui, inexorablement, lui seraient destinées ne seraient pas en mesure de l’atteindre. Ils resteraient là, à le regarder, bardés de mauvaises intentions et de remords poignants, piquants comme des poignards, mais ne pourraient l’aller voir, enfermé qu’il serait dans sa tour d’injustice. L’injustice qui protégeait de tous les maux du monde, elle aussi. Ou à tout le moins le faisait-elle, avant. Maintenant qu’Elle, Elle aux pieds de laquelle le monde entier se trainait, avait érigé d’autres murs moins laids, Kriss avouait ne plus trop savoir à quoi elle servait, l’injustice. Mais malgré tout, en dépit de ça, il ne pouvait pas s’empêcher de faire ‘comme avant’ ; c’était tout ce qu’il savait faire, de toute façon. En l’occurrence, si n’avoir rien fait de travers avait de l’importance il y avait très, très longtemps, eh bien il assumait que ce devait être normal. Or, n’était-ce pas tout ce à quoi il aspirait ? Etre…, normal.

Elle n’avait pas été suffisamment précise pour qu’il se sente à l’aise, toutefois. Vraiment, La suivre ? Mais marcher où ? Ah, pierre, tu ne sais pas non plus ? Suivre la ligne ? A côté d’Elle, derrière Elle ? Répondre bien sûr, bien entendu, mais répondre quoi ? La vérité ? Quelle était-elle, quels mots devait-il prononcer ? S’il se trompait, s’il racontait un très joli n’importe quoi ? Ça n’irait pas. Une nouvelle fois, ni bien ni mal, ça n’irait juste pas. Il fallait qu’on lui dise comment faire pour qu’il puisse être normal. Normal, norme, énorme, haine orme, haine hormis, ennemi. Oui, le n’importe quoi était présentement son pire ennemi : mais il ne pouvait rien lui faire, ni prier puisque Dieu avait dû tomber des cieux et en mourir, ni espérer puisque son âme restait sourde à tout supplique, tout espoir. Le visage du métis devint soudain parfaitement lisse alors qu’il s’appliquait à mettre un pied devant l’autre, suivant une ligne imaginaire que lui-seul semblait discerner dans la pierre lisse. Voilà, penses-y bien, gauche, droite, gauche droite et gauche, droite encore. C’était tout ce à quoi il savait penser sans s’empoisonner de questions oppressantes, attendant de pouvoir l’étouffer sans qu’il puisse mot dire. Maudire. Oh, bien sûr, il n’y avait plus de Dieu depuis qu’Il était mort –Il avait tout de même droit à une majuscule, pas vrai ?-, mais y avait-il encore un Diable ? Il se le demanda un instant puis, aussi vite, sans même en avoir fait part à la pierre, sa pierre quelque part, tenta de l’oublier. Il ne se laisserait pas tuer, non, non et non.

Parce qu’on lui avait dit d’avancer, qu’il avait encore des choses à faire. Sans savoir quoi, il fallait juste avancer. Pas mourir, justement, voilà qui aurait été « n’importe quoi ». Pas normal, non non.

«Des choses? Ah! C'est tellement vague. Des choses, des choses... Des choses...»

Vague ? Ah, se dit Kriss, voilà qui était embêtant. Lui n’aimait pas les choses vagues : elles étaient inquiétantes. Mais peut-être n’était-ce pas Son auguste cas ? Celui de ses yeux qui n’était pas couvert resta rivé sur le sol ; le tout était de ne pas dériver de la ligne et, s’il la lâchait du regard un instant, il devrait s’en inventer une nouvelle. Le jeune garçon préférait, autant que possible, éviter de devoir en arriver là. Ses bras se balançaient le long de son corps au rythme de sa marche, qui n’était autre que celui imposé par la belle souveraine dont il s’appliquait à suivre les pas. Sauf, songea Ryan, que sa démarche à lui n’avait rien d’altier, il fallait le reconnaitre. Là où le bruit de ses pas ne faisait que se mélanger à celui de la pluie pour salir un silence jusqu’ici blanc comme neige, ceux de la Reine au doux visage s’y harmonisaient, comme… Chantant au même diapason. Il ne pouvait pas se l’expliquer, ne chercha pas non plus. Il ne pouvait réfléchir tout le temps, surtout à des questions pareilles : il n’y avait peut-être plus de monstres en lui depuis que ses sentiments avaient été tronqués, mais il n’avait pas envie de jouer à celui qui veut dépasser les limites. Enfin. Alors, pierre, qu’en penses-tu ? Les choses tellement vagues sont-elles trop vagues ou, au contraire, sont-elles bien comme elles sont ? Devraient-elles être précisées ? C’est important de le savoir. Puisqu’Elle ne lui demandait rien de plus, pas un son ne sortir de sa bouche. Seules, quelques pensées solitaires restaient.

«Si tu peux parler, c'est qu'il faut que tu parles. Ne crois-tu pas? Si tu peux dire des choses, alors dis-moi des choses. A quoi sers-tu donc? Serviteur, Métisse. Kriss Ryan.»

Oh, bien sûr, bien sûr ! Si Sa sublime Grandeur le disait, nul doute que c’était indubitablement vrai. Pas besoin de chercher plus loin, ça non ! Elle était l’absolu et s’il pensait autrement, lui, eh bien il se trompait. C’était évident. C’était comme ça que les choses étaient, qu’elles allaient. Il ne l’aurait pas nié, et comme Kriss Ryan détestait foncièrement se tromper –ou à tout le moins, puisqu’il le détestait avant, ce ne devait pas être caduque. Si ?– il accordait son violon à celui de l’orchestre qu’il devait suivre. Dirigé d’une main de maître par la jeune femme aux yeux dépareillés à laquelle il n’osait jeter un regard. Comment diriger des musiciens qui fixent obstinément le sol ? Ils devinaient donc Ses instructions ? La métaphore n’était pas bonne, conclut-il. Hein, pierre ? Nul, comme parallèle, nul. Aussi La croyait-il. Il devait donc parler ? Quelle misère…, lui qui pensait pourtant tant affectionner ce silence respectueux !

Le garçon n’interrompit pas sa marche, suivant strictement sa ligne imaginaire tout en cherchant que dire.
Oh, facile, songea-t-il. Il faut juste dire à quoi je sers. Seulement voilà, à quoi servait-il ? A laver les carreaux ? A passer le balai ? A penser ? Non, ce n’était pas très utile. Mais devait-il impérativement servir à quelque chose d’utile ? Il se le demandait bien, tiens. Quelle question difficile. Allez, pierre, il faut que je trouve la réponse avant que la question m’étouffe. Il faut, je n’ai pas le choix.

« Je sers… commença-t-il, toujours aussi indécis. Je sers à ce à quoi Vous voulez que je serve, si je peux le faire. Je sers à servir ? »

Il se mordit la lèvre inférieure. Le vide qui occupait en permanence son cœur ne l’avait pas quitté, mais il l’interpréta comme étant le vide de l’anxiété. Le souci réduit à la plus pure de ses formes, mais le souci malgré tout. Parce que c’était toujours vague, non ? Avant, alors qu’il vivait encore en dehors des murs protecteurs du palais, il n’avait servi à rien. Même pas à être vu, même pas à faire joli ou à être aimé, même pas à ce qu’on lui parle. Tout juste à faire semblant de servir à quelque chose. Mais maintenant c’était différent, pas vrai ? Il servait à servir. Par exemple.

« Tout à l’heure je… Je servais à laver le carreau. »

Il voulut couler un regard vers Elle mais se ravisa. Kriss ne voulait pas savoir. Si Elle décidait soudainement de lui trancher la gorge sous prétexte qu’il n’avait pas délivré la réponse –qu’Elle devait connaitre, assurément, ne connaissait-Elle pas tout ?– alors il ne voulait pas le savoir. Quelqu’un servirait à nettoyer. Juste ça. Oh, pierre, nous nous retrouverions. Je coulerais dans les interstices, un peu, et je glisserais sur toi. Tu vois comme nous serions de bons amis, pierre ! Je serais bavard pour deux. Est-on seulement bavard, quand on est mort ?
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Melfia Hider
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Melfia Hider

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Localisation : Sur son trône.

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Nom/prénom: Hider Melfia.
Arme: Un katana.
fonction: Reine de Sal'ahë.

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MessageSujet: i   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] Icon_minitime1Mar 9 Aoû - 17:26

{Je sais pas pourquoi, mais j'ai trop de mal avec la couleur dont parle tes persos sur la fin. J’inverse tout le temps.Ô__O

Remarque, ça me fait pareil pour Matthew et Kevin. Mais là, blanc et jaune, c'est une question de logique...XD

AHA! J'ai répondue, tralala, tu peux plus rien dire~ Même si je suis trop en retard. Grosse boulette.ç___ç}


Il devait être dans la nature de l'homme de se croire mieux que ce qu'il était en réalité. Melfia le pensait, le sentait, en était tout à fait persuadée puisqu'elle savait que c'était vrai. Ils se pensaient forts, ils se pensaient intelligents : mais en vérité, il n'en était rien. Ils étaient tous stupides et arrogants, au-delà des frontières de son beau Royaume. Ils la pensaient certainement folle, ils devaient chercher un moyen de l'empêcher d'agir comme bon lui semblait. Ce qu'ils pouvaient être vains! Vouloir l'empêcher d'accomplir ce qu'elle désirait accomplir, c'était tenter de barrer la route au Destin. C'était tenter d'assécher l'océan. Une entreprise qui semblait possible uniquement parce qu'elle était le tout dernier ressort des damnés. Quand on a peur, on ne pense plus correctement. Quand on a peur, on est à la merci de la folie et de la stupidité ; n'était-ce pas là la plus stricte vérité? S'ils croyaient vraiment qu'elle mourrait, ils se faisaient des idées. S'ils croyaient vraiment pouvoir l'arrêter, ils se trompaient. Les choses étaient en marche, les rideaux enfin ouverts : le spectacle avait commencé, et ils en seraient les involontaires spectateurs. S'ils voulaient monter sur la scène, elle ne les empêcherait pas. Qu'ils essayent de changer le scénario, qu'ils mettent tous leurs efforts dans cette idyllique entreprise : elle demandait à voir. Elle tenait le script fermement serré entre ses doigts fins, et n'avait pas besoin de le relire pour savoir ce qu'il racontait dans les moindres détails. Elle en connaissait déjà la fin. Est-ce qu'une seule autre personne sur cette Terre pouvait prétendre être dans le même cas? Elle était la seule à avoir vu la dernière ligne, elle était la seule à savoir précisément où elle se rendait. Ses talons tapaient doucement contre le sol, son sourire restait accroché à ses lèvres comme un papillon se poserait sur une fleur. Il ne semblait pas à sa place, il semblait juste s'être installé là sans le consentement de la jeune fille. Oui, elle savait comment tout cela allait se terminer. Et ce serait grandiose. Absolument grandiose.

Ses yeux dépareillés fixaient le vide, devant elle, fixaient un point invisible ou peut-être rien. Elle n'avait pas déporté son regard vers le serviteur quand elle lui avait adressé la parole, et ne le fit pas plus ensuite. Elle savait qu'il était là, elle savait qu'il la suivait toujours. Il respirait, il marchait. Et il allait lui répondre. Melfia n'envisageait jamais, jamais qu'on lui désobéisse. Elle ne se répétait pas, elle détestait se répéter. Ses mots avaient valeur d'ordre, et elle refusait qu'on lui fasse l'affront de lui tenir tête. La Reine aux cheveux soigneusement coiffés aurait été aussi véritablement surprise d'entendre quelqu'un refuser un de ses ordres qu'une personne lambda l'aurait été d'entendre une chaise parler. Ils étaient des objets, ils étaient des animaux dévoués. S'ils montraient les dents, elle les tuait. Aussi simple que cela. Un chien avait réussi à la regarder dans les yeux, une fois. Un chien avait arraché son collier pour imiter le loup et s'enfuir lâchement. Mais ça n'arriverait plus jamais. Plus jamais, jamais, jamais. Qu'y avait-il de plus drôle qu'un chien en exil chez des chats? Il aurait beau miauler, un chien reste un chien. Et un chien finit toujours par retourner auprès de sa maitresse, quoi qu'il arrive. Elle graverait son nom sur sa peau s'il le fallait. Ses chiens étaient à elle, elle ne supportait pas qu'ils s'en aillent.

Peut-être devrait-elle demander si quelqu'un n'avait pas vu ce petit chien se promener par chez eux? Voilà qui serait une grande idée! Elle leur demanderait s'ils n'avaient pas croisé ce cabot errant. Qui prendrait le risque de garder un chien parmi des chats? Il finirait par en mordre un. On ne lutte pas contre sa nature bien longtemps.

« Je sers… Je sers à ce à quoi Vous voulez que je serve, si je peux le faire. Je sers à servir ? »


La jeune fille redressa correctement sa tête dans l'axe de sa colonne vertébrale, ce mystérieux sourire toujours posé sur ses lèvres rosées. Elle jeta un coup d'œil au jeune homme, puis reporta son attention devant elle. Elle avançait à pas mesurés, ni trop rapidement ni trop lentement, dans un léger bruit de tissu. Ses cheveux ondulaient doucement au rythme de sa marche, ses mains gantées se balançaient sagement de chaque côté de son corps. La pluie continuait de tomber, même si elle ne la voyait plus. Pour les autres, dehors, cette pluie continuait d'exister. Pour elle, elle n'était plus qu'un écho lointain, dans un couloir. Les gouttes d'eau qui tombaient du ciel étaient comme ces personnes quoi vivaient hors du château, comme ce petit garçon qui jouait sous la pluie, comme cette vieille femme dans son lit de mort. Elles existaient, mais Melfia ne les voyait pas. Elle pouvait les imaginer, tout au plus. Leurs existences ne devenaient réelles qu'une fois dans son champ de vision, pour disparaître à nouveau quand elles en sortaient. Pauvres choses. Pouvoir voir son reflet dans les yeux de quelqu'un d'autre, c'était ça, exister. Obnubiler les pensées d'au moins une personne, être connu d'au moins une personne. Quelle chance ; aujourd'hui, donc, Kriss Ryan existait. Elle, tout le monde la connaissait. Tout le monde l'admirait. Tout le monde la vénérait. Tout le monde la craignait. Personne n'aurait jamais autant existé qu'elle, personne. On pouvait douter de l'existence de ce Dieu à l'agonie, mais pas de son existence à elle. Elle, elle était vivante. Et c'était elle qui déciderait lors du Jugement Dernier. Pas Dieu. Elle.

« Tout à l’heure je… Je servais à laver le carreau. »

La jeune fille sembla se réveiller brusquement, et son sourire disparut aussi vite qu'il était venu. Il y avait eu trop de bruit, dans ses pensées, trop de bruit dans ce couloir : le papillon avait pris peur, il s'était envolé. Il reviendrait sûrement plus tard. Elle s'en moquait éperdument. Elle n'avait pas besoin de lui pour vivre, personne n'avait besoin de lui pour vivre. Les sentiments étaient des barrières bien conçues, mais elle avait réussi à s'en débarrasser. Et maintenant, tout était beaucoup plus clair. Le monde devenait limpide, quand elle le regardait à travers son cristal. Elle voyait son reflet, elle voyait les choses telles qu'elles étaient, sans voile, sans rien pour les déformer ou les cacher. Quand elle aurait tous les fragments, quand elle aurait récupéré chaque infime partie de cette pierre, tout serait parfait. Ils verraient enfin. Ils verraient, oui.

Aussi clairement que l'on voyait la pluie s'écraser sur une vitre, ils verraient.

«Tu sers à servir, répéta-t-elle distraitement, l'air absente. Ou à laver le carreau. Si ce n'était pas le cas, tu n'aurais plus au-cune utilité. Kriss Ryan.»

Un serviteur qui ne sert pas est aussi utile qu'un vivant qui ne vit pas. Une peinture vide, sans saveur, sans couleurs. Un cadre attenant sagement d'être posé quelque part, une branche attendant d'être mise au feu. Rien de plus. La jeune femme continua sa marche d'un pas assuré, sans se préoccuper de rien. Elle savait où elle allait, nul besoin de se concentrer sur sa trajectoire. Elle finirait forcément par y arriver, puisqu'elle en avait décidé ainsi. Avait-on besoin de se rappeler de respirer pour le faire? Elle, elle n'avait pas besoin de se rappeler du chemin pour le trouver tout de même. Et si elle ne venait pas à lui, ce serait lui qui viendrait à elle. C'était évident.

«Tu sais marcher, aussi, ajouta-t-elle d'un air soudainement plus enjoué, esquissant un élégant mouvement du poignet pour accompagner ses dires. N'est-ce pas merveilleux? Ainsi, tu peux me suivre. Il pleut toujours.»
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Kriss Ryan
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Kriss Ryan

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Nom/prénom: Jésus Kriss Gabriel Ryan.
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fonction: Serviteur.

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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] Icon_minitime1Sam 13 Aoû - 12:38

[Nan mais tu sais, si ça te rassure, j'ai moi-même du mal avec les petits derniers. Encore que non, je sais que Camille écrit en marron et Kriss en blanc. C'est surtout entre Sean et Mélia que je me gourre tout le temps ; lui en bleu et elle en bleu foncé si ma mémoire ne me joue pas de tour.XD
Mais en fait, en y repensant, j'aurait dû mettre Mélia en bleu, Sean en blanc (ça aurait rappelé Hanni et ça serait rentré tout seul, tu vois.XD) et Kriss en bleu foncé (par rapport aux cheveux pour les deux autres, tu vois.--). Ca aurait beaucoup mieux fonctionné, mais je sais pas, j'ai eu un délire...-___-'
Posté.Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] 110805123045455675]
Cependant qu’il suivait la ligne imaginaire tracée au sol par les soins de son esprit, Kriss se mordait l’intérieur des joues à s’en faire mal. Pas à s’en faire saigner toutefois ; le liquide rouge dans ses veines avait un goût métallique qu’il ne pensait pas aimer du tout, vraiment. Il se souvenait le cracher, tousser quand il en avait dans la bouche. Donc, ses goûts si tranchés d’il y avait longtemps ne laissaient pas de place au doute : le sang, conclut-il, c’est mauvais et ça laisse un sale goût sur la langue. Il aurait pu être comme la fraise, plutôt, ç’aurait été tellement meilleur ! Et puis, se dit-il alors, ça aurait mieux expliqué ces vieilles histoires de monstres suceurs de sang, quand même, s’il avait eu une saveur de fraises, hein, pierre ? Il se demanda un instant si ce n’était pas lui qui avait un problème : peut-être que ce qui faisait l’aller-retour entre le cœur et le reste était bon chez d’autres ? Peut-être était-ce par rapport à ce qu’ils mangeaient. Peut-être bien qu’au fond, c’était tout le sucre qu’il avait avalé tout au long de sa vie qui l’avait rendu si dégoutant : ç’aurait été, du point de vue de Ryan, d’une logique ma fois implacable. Ceci dit, entre pouvoir boire son sang et continuer de manger des choses trop sucrées, son choix était vite fait. Oh, et se faire mal, c’est dangereux de toute façon, parfois. Tu sais, pierre, je crois qu’il vaut mieux ne pas trop essayer, parce qu’en plus ce n’est pas agréable. Il évita donc de se mordre trop fort puisque ce n’était pas de la fraise qui coulerait, se disant qu’il devait décidément être très « stressé » de toute cette situation tout à fait inhabituelle pour lui, raison suffisante pour se tordre les mains, ce genre de choses –mais ça, il ne pouvait pas le faire ; comprenez, ç’aurait été tellement plus visible, et sûrement indésirable, déplaire à Son auguste personne n’était pas une bonne idée, ce n’était même pas une idée tout court en réalité.

Il se retrouvait tout de même bien embêté ; cette situation était sans précédent, et composer sans avoir rien, dans son passé, pour comparer, pas de modèle à habilement recopier, pas de pointillés pour lui montrer où couper était une entreprise difficile, pour ne pas dire impossible. D’ailleurs, pourquoi avait-Elle décidé de lui parler ? Ah, qu’importe, il n’aurait pas compris de toute façon ! Pourtant, il n’était pas sot. Sans doute était-ce pour cela qu’il comprenait que, pour une fois, ça ne servait à rien de chercher à comprendre. Parce qu’il comprenait l’abîme qui les séparait, qui La séparait de tout le monde et que personne, personne n’aurait jamais sauté. A moins qu’Elle n’en fasse la demande, en manifeste l’envie, n’importe quoi : là aucun d’eux n’aurait discuté, même si c’était drôlement effrayant d’aller s’écraser en bas –du moins le supposait-il. Il supposait beaucoup, ces derniers temps, mais ce n’était guère la première fois qu’il s’en faisait la remarque. Celui de ses yeux qui n’avait pas été trop peureux ce jour-là continuait de fixer obstinément la ligne qui n’existait que pour lui. Le jeune homme était convaincu que regarder la Reine sans son autorisation ne serait pas bien, et que pourtant il fallait bien regarder quelque part. Fermer les yeux aurait voulu dire tomber, se cogner. Et ça, elle ne le lui avait pas demandé non plus ; alors, il fixerait la ligne. Et sa pierre qui était restée loin derrière ! Force était de croire qu’elle l’entendait quand même : quel aurait été l’intérêt de lui parler, sans ça ? Ce que tout ça pouvait être compliqué ! A trop le pousser, son cerveau allait finir par s’épuiser et là, il aurait de sérieux ennuis. Sûrement, sans doute.

«Tu sers à servir. Ou à laver le carreau. Si ce n'était pas le cas, tu n'aurais plus au-cune utilité. Kriss Ryan.»

Aucune utilité, non, puisque c’était bien là tout ce qu’il savait faire et que quelqu’un puisse un jour lui demander. Qui puisse être utile, quelque part, que les gens puissent regarder, voir, dont ils se rendent compte tout simplement. S’il sortait –oh non, il ne sortirait pas de toute façon, les monstres qui rôdaient dehors pourraient l’agresser dans ce territoire sans limites et sans murs, hors de question de sortir ! – et qu’il cueillait une fleur ou arrachait une feuille dans une forêt comme il était certain de savoir le faire, ça n’aurait pas d’intérêt pour les autres, et ça ne servirait donc à rien. Alors qu’ici, il servait à tellement de choses ! Le sol devait briller ; il s’acquittait donc de cette tâche. Et quand Elle voyait le fruit de ces efforts, même si Elle ne pouvait pas penser à lui, c’était tout de même un grand honneur. Kriss pensait vraiment, vraiment désirer de continuer à laver les carreaux et servir, sans se soucier que ce ne fût pas grand-chose et qu’il n’en obtînt aucune reconnaissance.

La belle jeune femme avait une nouvelle fois prononcé son nom, reconnaissant par-là même son existence. Si son cœur ne se serra pas, ne battit ni plus lentement ni plus fort, s’il ne fut étreint que par ce vide qui hantait ces vestiges désormais, il sut sans le moindre doute que ce vide était celui d’un très joli sentiment ; qu’il ne sente pas lequel et ne puisse l’identifier clairement était secondaire. L’important était de savoir, comme toujours. La connaissance seule comptait, dangereuse mais parfois salvatrice. Kriss lui courait après ; mais parfois il était fatigué et, bien qu’il fût épuisé, il ne pouvait pas s’arrêter. Ah, pierre, m’entends-tu toujours ? Disons que oui, d’accord, disons que oui. Tant que je suis dans le couloir, là, tant que je suis la ligne ; il ne faut pas dépasser, il ne faut pas déborder. Il fallait être scrupuleux.

«Tu sais marcher, aussi, continua-t-Elle en changeant brusquement de ton. N'est-ce pas merveilleux? Ainsi, tu peux me suivre. Il pleut toujours.»

En effet, songea le garçon aux cheveux sombres, je sais marcher. Et en effet, il la suivait. Pour aller où ? Sans esquisser le moindre mouvement, il chassa cette maudite question empoisonnée de son esprit. Si c’était loin, s’ils mettaient du temps à y arriver alors cette interrogation pourrait bien le tuer avant qu’il ait eu sa réponse, son remède. Or il voulait rester en vie, supposa-t-il. La splendide demoiselle Hider avait exigé de lui qu’il la suive, et le morts, indubitablement, ne marchaient pas. Pas tous seuls. Voilà qui lui aurait sans doute fortement déplu ! Kriss pensa avoir un peu peur ; il se tut.

Il pleuvait toujours.
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] Icon_minitime1

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