Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -20%
Pack Gigabyte Ecran PC Gamer 27″ LED M27Q ...
Voir le deal
749 €

Partagez
 

 Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
Emily Verrona
villageoise
Emily Verrona

Messages : 154
Inscrit depuis le : 15/03/2009
Age : 28
Localisation : Près de toi. Et tu ne vas pas aimer ça.

Feuille de personnage
Nom/prénom: Verrona Emily. C'est TOUT.==*
Arme: Cartes et magie. Tu veux me servir de cible, peut-être?-^^-
fonction: Villageoise. Simplement.==

Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Icon_minitime1Lun 21 Mai - 19:57

« Si je tombe je salirais ma robe. Ce serait ennuyeux. Et puis, le chemin sur lequel je marche mène quelque part, qu'elle ne s'inquiète pas. Il est tellement droit... Yeux fermés ou non, je ne peux pas me tromper. »

Et que ferait Salomé si son chemin s'arrêtait ? Pensa soudain la petite Démone. Si tout à coup les belles dalles blanches laissaient place à un vide dont on ne pouvait voir le fond ? Personne n'y pensait assez. Personne ne pensait assez au fait que ce que l'on pensait exister pouvait tout aussi bien disparaitre sans crier gare. Rien n'était éternel, et rien n'existait à jamais. Il y avait toujours un moment où un arbre mourrait, où un chemin cessait d'être, un cœur de battre. La raison pour laquelle ces choses cessaient d'exister n'était pas importante. Seul le résultat l'était, et il était le même quel que soit la raison: La fin de quelque chose. Alors comment pouvait-elle énoncer tout ceci avec plénitude, comme si rien ne pouvait changer ? Salomé ne savait pas quel chemin elle suivait, et cette pensée lui fit l'impression d'une piqûre d'insecte sur sa peau pâle. Elle ne pouvait pas en voir le bout, comment savoir s'il était aussi droit qu'elle se plaisait à le penser ? Comment savoir s'il ne bifurquait pas, qu'il ne disparaissait pas, ne faisait pas demi-tour ? La tête d'Emily était sans cesse emplit de questions. A cela, la jeune fille avait au moins trouvé une réponse qui la satisfaisait à défaut de lui convenir. En tentant d'attraper cette bulle de compréhension qui flottait au dessus d'elle, elle lançait des questions à tout va. Puisqu'elle ne pouvait la saisir avec ses mains, peut-être que ses interrogations y parviendraient. De la même manière, l'Antarr aux yeux grenats essayait de trouver la moindre parcelle de logique dans le raisonnement de son interlocutrice, mais en vain. Tout ce qu'elle lui racontait grippait les rouages de son cerveau endolori. Ça n'avait aucun sens.

Si elle marchait les yeux fermés et que le chemin tournait, elle allait tomber. Et salir sa robe. Et, songea-t-elle, ce serait bien fait pour cette pauvre humaine. Elle pensait tout connaître mieux qu'elle, Emily mourrait d'envie de lui montrer qu'elle avait tort. Un chemin ne menait pas toujours quelque part et n'était pas toujours droit ! C'était impossible. Elle allait se casser la figure, se casser la figure, elle le jurait. Emily aurait bien aimé la voir tomber, sans trop savoir pourquoi, elle était à peu près certaine que ça l'aurait fait rire.

« Je ne m'écarte pas de ma route, les nôtres se séparent simplement ici. Tu devrais être une gentille fille et rentrer chez toi. A force d'embêter les loups, tu vas finir par te faire mordre. Même les plus gentils des animaux attaquent quand ils se sentent acculés. Mais elle le sait, ça. N'est-ce pas ? »

Emily resta de marbre, seul son regard posé sur Salomé exprimant la colère qu'elle ressentait. La désapprobation aussi. L'indignation peut-être, si l'on cherchait bien. Leurs routes ne s'étaient jamais croisées, Emily empiétait sur les routes qui lui plaisaient. Elle ne suivait pas un chemin tout tracé, car elle voulait pouvoir marcher sur la terre qui lui plaisait. Elle faisait ce qu'elle voulait, et seule une personne au monde aurait pu la contraindre à se plier à sa volonté. Cette personne, ce n'était pas Salomé. Salomé avec sa jolie petite robe, ses cheveux bien coiffés, son sourire et ses bottes inappropriées à la marche. Elle faisait tache dans le paysage. Emily ne l'aimait pas. Elle aurait bien aimé savoir comment la faire basculer sur le côté, histoire qu'elle trébuche et sorte de son chemin.

Ça serait drôle, si elle s'éloignait et ne pouvait plus jamais le retrouver. Aurait-elle été désespérée et acculée, elle aussi ? L'aurait-elle attaquée ? Peu importait, au fond, ce n'était qu'un détail. Car si elle l'avait attaquée, la démone l'aurait égorgée et lui aurait pris sa peau. Elle était plus forte qu'elle, et elle n'hésiterait pas à lui prouver. En attendant, Emily ne rentrerait pas chez elle, elle ne pouvait pas, elle avait encore des choses à faire, de l'autre côté de la forêt. De l'autre côté, oui... Ensuite, elle pourrait enfin faire demi-tour. Mais pas maintenant.

« Moi je pense que tu n'es pas sur ton chemin. J'aimerais bien te faire tomber. C'est toi qui devrais avoir peur de te faire mordre. Je mords. Ceux qui avancent les yeux fermés tombent toujours un jour ou l'autre. »

Poings serrés et lèvres pincées, une nouvelle fois. Que ce soit dans deux minutes, demain ou dans vingt ans, Salomé finirait par tomber. Pourquoi elle tomberait, ce ne serait pas important. Seul le résultat compterait. Elle salirait sa robe, la maculerait de boue, de poussière ou de sang. Là non plus, savoir de quoi elle la maculerait n'était pas important, et serait salie et c'est tout ce qui importerait. La voix de Salomé était décidément trop douce, remarqua alors Emily. Comme si elle parlait à un enfant pour l'apaiser. Cette idée fit monter une nouvelle bouffée de colère dans l'esprit de la Démone-Antarr. Plus elle la regardait, plus elle avait envie de faire disparaître ce sourire de son visage et de la faire taire. Elle n'était pas à sa place, aurait mieux fait de mourir... Elle aurait fait tellement mieux, morte, sur un mur. Elle se serait tue, enfin.

[Vénère moi maintenant, alors, il est temps. Et j'ai aussi écrit n'importe quoi, mais ce que j'aime ça !**]
Revenir en haut Aller en bas
Salomé Van Kardell
villageoise
Salomé Van Kardell

Messages : 16
Inscrit depuis le : 03/05/2010
Age : 33
Localisation : Dans la forêt.

Feuille de personnage
Nom/prénom: Van Kardell Salomé.
Arme: Un sabre.
fonction: Aide dans un orphelinat.

Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Icon_minitime1Jeu 21 Juin - 4:01

{ Non, toujours pas. Le mois prochains, peut-être ? B)

Oui oui. En fait on se drogue et on assume. 8DDD }


Il fallait qu'elle soit une gentille fille. Sa mère aurait dû le lui apprendre ; les sourires et la politesse allaient de pair avec les jolies robes. Emily ne serait jamais une jeune fille convenable si elle n'arrivait pas à étirer ses lèvres en toute circonstances. Et si elle n'était pas une jeune fille convenable, jamais elle ne serait heureuse. Jamais. Pourquoi ? Quelle importance ; c'était le cas, voilà tout. Salomé n'était pas sûre de savoir où et comment elle avait appris ça, mais cette règle n'était pas à remettre en doute. Seule les filles jolies et bien élevées réussissent dans la vie. Les jolies robes ne doivent pas être salies. C'est ainsi et pas autrement.
Mais apparemment la démone n'était pas de son avis. Elle se trompait. Froncer les sourcils n'apporte rien de bon. La violence non plus. Pourtant, au fond d'elle-même, c'était tout ce dont avait envie Salomé. Faire taire cette idiote, la frapper jusqu'à ce qu'elle ne parle plus. Pas faire couler son sang, non, ni la taillader pour l'entendre crier. Elle voulait juste l'entendre se taire, ne rien dire, se taire, se taire ! Qu'elle arrête de dire n'importe quoi, qu'elle sourit et se tienne tranquille. Qu'elle soit jolie et silencieuse. Alors elles auraient pu s'entendre, se sourire et être heureuses l'une à côté de l'autre. Elles auraient pu être polies et aimables, sans se faire de mal. Ça aurait été parfait. Si elle s'était tût, ça aurait été parfait, vraiment parfait. Mais chaque fois qu'Emily ouvrait la bouche il en sortait une nouvelle poignée d'aiguilles, de dagues et d'épines. Chaque fois que Salomé se baissait pour les ramasser, c'était ses certitudes et son assurance qui se faisaient transpercer. Doucement, seconde après seconde, mot après mot, ce joli drap qu'elle s'était appliqué à tisser de ses mains gantées commençait à se déchirer de nouveau.

Alors comme à chaque fois, elle allait devoir prendre son plus beau fil et tout réparer.

Seulement ce n'était pas simple, de sans cesse devoir recoudre quelque chose censé être si solide. Elle allait peiner à tout remettre en place, allait se demander où mettre quoi, chercher quels trous et déchirures méritaient le plus son attention. Ça allait être compliqué. Long. Agaçant et douloureux. Et tout ça était de la faute de cette fille stupide avec ses sourcils froncés et ses poings crispés. Elle aurait aimé la faire taire. Prendre ce si beau fil et lui coudre la bouche avec.
Cette pensée la terrifia.

C'est encore une enfant, non ? Non ?

« Moi je pense que tu n'es pas sur ton chemin. J'aimerais bien te faire tomber. C'est toi qui devrais avoir peur de te faire mordre. Je mords. Ceux qui avancent les yeux fermés tombent toujours un jour ou l'autre. »

La faire tomber ? Encore des méchancetés. Salomé ne réussit pas à pas à retrouver ce sourire tranquille qu'elle arborait au début de leur conversation. Rien à faire. Elle n'y arrivait pas. Ses lèvres refusèrent d'afficher quoi que ce soit d'autre que ce ridicule demi-sourire, que cette moue crispée et tout sauf gracieuse. Elle ne tomberait pas, pourtant, inutile de s'inquiéter. Pourquoi était-elle irritée ?Yeux ouverts ou yeux clos, finalement, la différence n'importait que peu ; tout ce qui comptait était que son chemin soit droit droit droit. Et il l'était. Il le serait. Elle avait confiance en le destin et en ses convictions. Elle ne pouvait être ailleurs que sur son chemin, elle ne tomberait pas et elle n'avançait pas les yeux fermés. Peut-être recherchait-elle le noir et le sommeil tout en marchant, parfois – mais elle faisait bien attention ! Elle ne le faisait pas trop longtemps, pas trop souvent. Prenait garde à l'endroit où elle posait ses talons hauts, restait attentive au monde autour d'elle. Elle faisait bien attention.
Et même si à présent tout le monde s'en moquait, il lui semblait que c'était important. Quelqu'un était peut-être quand même fier d'elle.
Ses yeux bleus sondèrent le vide, un peu perdus, en quête d'un repère auquel s'accrocher. Mais Loann ne dit rien. Sa quiétude commençait à se faire pesante, et elle faillit bien lui demander ce qu'il avait. Elle se retint uniquement en se souvenant de la présence d'Emily, juste devant elle. Elle l'en aurait presque oubliée.


« J'ai les yeux grands ouverts. Elle le voit bien, non ? Alors je ne tomberais pas, répondit-elle avec une voix plus ferme, quoi que plus hésitante aussi. Je dois aller quelque part, ce serait idiot de me salir. »

Oui, elle se devait d'être propre et bien habillée, comme toujours. C'est la moindre des politesse. Du respect. Les années de cours de bienséance, quoi que floues et brumeuses, étaient encore encrées profondément dans le moindre de ses muscles. C'était peut-être pour ça, qu'elle détestait tant voir sa vis-à-vis si fermée. Ne pas sourire était presque un crime. Pour elle, c'en était un. La voir faire la tête, si crispée et violente, c'était... Insupportable. Cette fille lui était incompréhensible. Étrangère. Dérangeante. Ni enfant ni adulte. En d'autres termes elle était un obstacle, quoi que moindre, à sa route bien droite. Une tâche dans son tableau. Si elle devait lui coudre les lèvres pour la faire sourire, au moins les apparences seraient-elles sauvées.
Ce serait déjà ça de pris.


« Et elle a de... Toutes petites dents, ajouta-t-elle dans un rire faux. Comment pourrait-elle me mordre ? Ces dents-là sont juste faites pour sourire, hm ~ »

La jeune femme, la lanière de son sac calé sur son coude, leva ses index pour pointer la commissure de ses propre lèvres, étirées et sereines. Au moins son sourire était-il revenu.
Revenir en haut Aller en bas
Emily Verrona
villageoise
Emily Verrona

Messages : 154
Inscrit depuis le : 15/03/2009
Age : 28
Localisation : Près de toi. Et tu ne vas pas aimer ça.

Feuille de personnage
Nom/prénom: Verrona Emily. C'est TOUT.==*
Arme: Cartes et magie. Tu veux me servir de cible, peut-être?-^^-
fonction: Villageoise. Simplement.==

Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Icon_minitime1Dim 15 Juil - 16:27

« J'ai les yeux grands ouverts. Elle le voit bien, non ? Alors je ne tomberais pas. Je dois aller quelque part, ce serait idiot de me salir. »

Idiot mais plausible. Tout ne se passait jamais comme on le voulait, et on avait beau essayer de se rattraper quand on sentait le sol se dérober sous nos pieds, la chute était inévitable. Étalée à terre, honteuse car la chute était bête, Salomé aurait tout de même maculé de boue sa jolie robe. Où irait-elle ainsi vêtue ? Les cheveux défaits et ses vêtements déchirés, l'accueillerait-on à bras ouverts ? Emily ne pensait pas. Si sa mère insistait pour qu'elle soit toujours bien habillée et propre, c'était qu'il devait y avoir une bonne raison. Simple constatation dénuée de sentiments: Sa mère se trompait rarement. On nous regardait bizarrement, quand on était plein de terre, le visage rempli de griffures, les ongles sales et cassés. Emily le savait, sentait le spectre des regards que l'on posait sur elle. Des regards froids, mais dont elle parvenait à sentir le poids sur son dos. Souvent, ça la mettait en colère. Souvent, elle devait pourtant contenir cette rage qui déferlait en elle et manquait de lui faire perdre le contrôle. En pleine ville, une voix sèche lui rappelait qu'il était interdit de frapper les autres ou les étrangler. Interdit, Emily, c'est interdit ! Quand elle était ailleurs, la même voix continuait de lui répéter inlassablement que c'était interdit. Mais comme elle était bien plus atténuée, elle parvenait à l'ignorer.

Où allait Salomé ? Le savait-elle elle-même ? Elle avait l'air perdu. Elle jurait tellement avec le paysage qui l'entourait que c'en était presque insolent. Emily sentait que ce n'était pas la bonne direction à prendre pour une jeune fille de bonne famille comme elle.


« Et elle a de... Toutes petites dents. Comment pourrait-elle me mordre ? Ces dents-là sont juste faites pour sourire, hm ~ »


Les yeux rouges de la démone continuaient de fixer Salomé. Implacables, secs et froids. Les paroles de l'humaine sonnaient à ses oreilles éprouvées comme une moquerie, et elle souffla difficilement. Elle avait peut-être de toutes petites dents, mais elles étaient aiguisées comme des poignards. Si elle mordait son joli bras, elle y laisserait des marques certes pas indélébiles, mais qui peineraient à partir. Tout ce qui importait à l'Antarr aux très longs cheveux, c'était de lui faire mal, de voir ce sourire idiot disparaître de ses lèvres. Il n'y avait pas de raison de sourire ! Si Emily n'en voyait pas, c'était qu'il n'y en avait pas. Si ses lèvres à elle ne pouvaient plus sourire, celles de Salomé ne devaient plus le pouvoir non plus. Pourtant, elles le faisaient. Emily se fichait de la logique. Le sentiment qui lui retournait l'estomac quand elle regardait Salomé, c'était plutôt... De l'injustice. Une seule question résonnait dans le vide de son esprit; Pourquoi ?

Malheureusement, il y avait peu de chances que l'on réponde à son interrogation. Comme les fois précédentes, elle se perdit dans le silence jusqu'à n'être plus qu'un faible écho. La démone posa soudain son regard carmin sur le sol, comme si elle cherchait quelque chose sur cette terre humide jonchée de feuilles et d'insectes. La vie tient à tellement peu de choses ! Songea-t-elle avec une fascination quasiment morbide. Il suffisait de détruire cette petite chose qui retenait la vie, et la chaine se brisait naturellement... Emily avait maintes fois causé la mort. Elle l'avait provoquée, obligée à s'emparer d'un corps. Seulement, la violence et le sang n'étaient pas les seules manières de mettre une personne en terre. Elles pouvaient, si on se débrouillait bien, s'y enterrer elles-mêmes, sans la moindre aide.

Ses yeux remontèrent lentement vers son interlocutrice. Si elle était morte entre temps, Emily n'en aurait pas ressenti la moindre tristesse, comme tuer ne lui procurait aucun sentiment de culpabilité. Ça aurait du, mais ce n'était pas le cas. N'avait jamais été le cas, quand elle y réfléchissait bien, du moins lui semblait-il. Il y a quelque chose qui cloche chez moi, pensa la pâle et fluette jeune fille, quelque chose qui n'est pas à sa place. Ou un rouage grippé.
Et toi, est-ce que tu es certaine d'être normale ? D'être là où tu dois être ? Est-ce que Salomé était certaine que c'était sourire qu'il fallait faire avec de telles dents ? Emily aurait aimé savoir d'où elle tirait une telle certitude.

« Les dents sont faites pour faire ce qu'on veut en faire, répliqua-t-elle sèchement. Si je veux mordre avec, je peux le faire, et ça fera mal. Très mal. Sourire... Sourire ça n'apporte rien. »

Ses derniers avaient été animés d'une rage qu'elle ne comprenait pas. Ça ne servait à rien, a RIEN. Qu'aurait-elle fait d'un sourire ? Un sourire ne protégeait de rien, n'apportait rien.


« Et si tu te salis quand même ? »
Demanda-t-elle soudain pour oublier le goût de sa colère. Oui, elle pouvait se salir, même si elle ne le voulait pas. Si elle tombait sans y prendre garde, dans un moment d'inattention... Que ferait-elle, la pauvre petite Salomé au sourire si éclatant ?

[Bon, maintenant alors, tu n'as plus le choix, femme !XD]
Revenir en haut Aller en bas
Salomé Van Kardell
villageoise
Salomé Van Kardell

Messages : 16
Inscrit depuis le : 03/05/2010
Age : 33
Localisation : Dans la forêt.

Feuille de personnage
Nom/prénom: Van Kardell Salomé.
Arme: Un sabre.
fonction: Aide dans un orphelinat.

Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Icon_minitime1Mer 15 Aoû - 18:15

{ Hmmm... En fait, je le ferais jamais. 8DD

AHAHAHA. }


Je vais quelque part. Quelque part. Ces deux mots sonnèrent désagréablement à ses oreilles, longtemps encore après qu'elle les ait prononcés. Quelque part... Mais où ? Rien ni personne ne vint répondre à sa question muette tandis que ses yeux, secs et indifférents, sondaient Emily avec une insistance presque déplacée. Un instant leurs regards – bleu, rouge – se confrontèrent. Elle détourna les siens quelques secondes avec que la Démone ne fasse de même. Pourquoi ne souriait-elle toujours pas ? Pourquoi ? Allez, souris. Souris !
Cet ordre silencieux sonnait presque comme une prière, pensé avec autant de ferveur et de désespoir. Adressée à quoi, à qui, personne n'aurait su le dire ; pas même Salomé. Mais elle continuait d’espérer qu'un sourire éclairerait bientôt ce visage crispé, qu'une petite étincelle viendrait brûler dans ces yeux froids. Elle voulait y voir de la chaleur, de la gentillesse, des mots doux et polis qui entraînent des révérences et des rires discrets. Du vrai et du sophistiqué. Du familier. Du beau et du sucré, du correct. De la joie.
Ses doigts restèrent sagement posés sur la commissure de ses lèvre, tant et si bien qu'elle ne savait plus très bien si son sourire maintenait ses doigts ou si c'étaient ses doigts qui étiraient ses lèvres. Peu importe. Le résultat était le même. Elle souriait, elle était heureuse – très heureuse, même. La voix de Loann n'était plus là pour la guider mais il reviendrait, ça ne faisait aucun doute. Il ne se taisait jamais bien longtemps. Et quand il reviendrait, elle saurait qu'elle avait fait les bons choix, dit les bonnes choses. Tout irait de nouveau pour le mieux. Plus de doutes, plus de questions. Rien que la vérité et ce chemin, droit et tranquille, qui s'étendrait devant elle à perte de vue. Tout irait pour le mieux.

Ni tâches ni blessures ; juste des sourires. Rien que des sourires et de la joie.


« Les dents sont faites pour faire ce qu'on veut en faire. Si je veux mordre avec, je peux le faire, et ça fera mal. Très mal. Sourire... Sourire ça n'apporte rien. »

Ses mains, lentement, comme à contrecœur, quittèrent ses joues pâles. Elles glissèrent sur les quelques centimètres de peau qui séparaient sa bouche de son menton puis tombèrent en chute libre jusqu'à sa poitrine, sur laquelle elles se pressèrent doucement. Son sourire n'en fut que plus large et plus radieux. Ses lèvres étirées dévoilaient des dents qu'elle savait blanches et joliment alignées pendant que ses yeux, eux, tentaient par tout les moyens de retrouver une expression depuis trop longtemps oubliée. Et seul derrière ces miroir fades et ternes se cachait la vérité que, depuis de longues années déjà, elle tentait par tous les moyens d'oublier, d'enterrer, d'ignorer.
Une douleur fantôme qui n'était pas prête de la lâcher.
Ton sourire est faux, Salomé. Il ne sert à rien.
Tout son corps se crispa dans une cacophonie de muscles douloureux – et elle crut bien que son cœur allait éclater tant il battait vite. Son sourire accroché à ses lèvres comme une bouée de sauvetage était tout ce dont elle se préoccupait, allant jusqu'à en négliger sa respiration faible et saccadée.
Sourire n'apporte rien. Sourire n'apporte rien.
Le vent de panique qui s'empara de son être fut aussi fort qu'une tempête, brève mais dévastatrice. Elle pouvait presque la sentir, cette boule diffuse qui bloquait son estomac et lui donnait les hauts et le cœur. Elle le sentait, ce besoin difficilement contenu de faire mal, mal mal mal mal à cette idiote qui se permettait de dire que sourire était inutile et vain. Elle avait promis d'être heureuse et de sourire alors, oui, c'était forcément important. C'était tout ce qui comptait. Absolument tout. Sourire était la seule chose qui lui permettait d'avancer. Et si ce n'était pas ça, alors qu'est-ce que c'était ?

Rien ou bien tout autre chose. Elle ne désirait pas le savoir.


« Et si tu te salis quand même ? »

Ses ongles enfoncés dans la peau de son autre main à travers le fin tissu des gants, elle n'y prêta pas attention. Serrées contre sa poitrine, la lanière du sac au creux de son coude, tout allait pour le mieux. Elles étaient bien et en sécurité. Quoi qu'en dise les signaux de douleur que la blessée envoyait à son cerveau, elle allait bien. Tout allait très bien.

Très bien. Très bien. Parfaitement bien.


« Sourire est très, très, très important. Très important. Il n'y a rien de plus important. Elle devrait le savoir. Elle devrait sourire, elle irait mieux. » Elle prit un peu précipitamment sa respiration, à peine consciente qu'elle l'avait retenue jusque là. « Elle devrait vraiment sourire. A quoi bon mordre ? »

Elle voulut ignorer sa dernière question, se protéger, se retrancher et ne plus la recroiser. Ne jamais plus avoir cette conversation. Calmer son cœur qui battait la chamade sans raison.
Mais la voix de Loann retentit à ses oreilles, claire et cristalline ; fuir ne servirait à rien. Fuir ne résout aucun problème. Fuir est stupide. Hors de question de fuir.
Un gémissement à peine audible, semblable à une plainte étouffée, s'échappa d'entre ses lèvres souriantes. Allez, tout va bien. Tout va bien.


« Si je me salis, je me changerais. » La jeune femme pesa soigneusement ses mots avant de reprendre. « Mais je ne me salirais pas. Elle, en revanche, devrait faire attention. A trop mordre on finit par s'attirer des ennuis. Si elle se salit, ses parents la réprimanderont sûrement. »
Revenir en haut Aller en bas
Emily Verrona
villageoise
Emily Verrona

Messages : 154
Inscrit depuis le : 15/03/2009
Age : 28
Localisation : Près de toi. Et tu ne vas pas aimer ça.

Feuille de personnage
Nom/prénom: Verrona Emily. C'est TOUT.==*
Arme: Cartes et magie. Tu veux me servir de cible, peut-être?-^^-
fonction: Villageoise. Simplement.==

Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Icon_minitime1Dim 9 Déc - 19:40

Allez, souffre. Pleure, crie, n'importe quoi que je puisse me sentir vivante – enfin.
Emily ne savait pas, c'était comme si on avait profité de son coma pour lui couler du ciment sur le visage. Chaque fois qu'elle essayait d'arborer une autre expression que celles qui lui venaient naturellement, ses muscles refusaient de bouger et la grimace lui paraissait insuffisante. Elle avait pensé en premier lieu que c'était la faute du miroir, s'était regardée dans tous ceux qui s'étaient trouvés alors à sa portée. Mais rien à faire; elle était toujours aussi plastique, aussi fausse, aussi rien ! Il n'y avait que ce néant et ce vide dans ses yeux, ce vide que la rage remplissait bien trop aisément. Cette rage dans laquelle elle se complaisait car c'était la seule sensation connue qui venait la hanter de temps à autre.
Son regard carmin sur le plafond de sa chambre, combien de fois était-elle restée éveillée jusqu'au matin sans en avoir conscience ? Impossible de se souvenir à quoi elle avait pu penser dans ces nuits d'insomnie, ni même si elle avait pensé à quelque chose. La tête vide de tout, peut-être s'était-elle contentée d'écouter sa respiration percer le silence nocturne. C'était beau, le bruit d'une respiration: quoique le silence qui suivait sa mort l'était bien plus.

Tu es malade, Emily, atteinte d'un mal inconnu qui t'embrouilles et t'as depuis longtemps volé ta lucidité. Voilà ce que lui murmurait une voix dans le coin de sa tête, voilà la conclusion que son esprit remplit de contusions refusait d'accepter.
Je ne suis pas malade, jamais, je vais très bien, TRÈS bien. Ce sont les autres qui le sont, ces autres qui me contrarient et qui ne savent plus ce qu'ils font. La seule chose qui n'allait pas dans ce décor, c'était le sourire artificiel et obstiné de Salomé, sa jolie robe, ses jolies dents. Sa tête de photographie vide de couleurs et désespérée. Absolument pas ses poings serrés dans une violente colère.

« Sourire est très, très, très important. Très important. Il n'y a rien de plus important. Elle devrait le savoir. Elle devrait sourire, elle irait mieux. Elle devrait vraiment sourire. A quoi bon mordre ? »

Emily aurait aimé qu'elle craque, qu'elle cède, voir ce que la colère aurait fait à ce visage trop lisse et trop pâle. Qu'elle laisse tomber ses résolutions, parce que c'était toujours par ça que commençait la chute de l'échelle, la chute vers le bas. La déchéance.
Sourire était obsolète, loin d'être important. Si ça l'avait été, Emily aurait du pouvoir le faire sans que ça la dérange, elle aussi. Mais elle ne pouvait pas et cette défaite lui hurlait que Salomé avait tort, qu'elle pensait se nourrir d'ambroisie et de nectar alors qu'elle festoyait à la table des menteurs.

Menteuse, menteuse. Elle aurait tellement aimé lui arracher la langue et les lèvres, déchirer sa robe, égarer son panier ! Faire jaillir ces sentiments et constater le manque de remords devant le tableau sanglant qu'elle avait créé. Constater que quelque chose n'allait pas sans savoir quoi et éprouver dans un paradoxe étrange la satisfaction d'un travail accompli.

Emily trouvait le bonheur dans le malheur – et ne s'en rendait pas compte puisque ces notions lui étaient depuis longtemps devenues étrangères. Monstre; si elle avait pu se contempler, elle-même l'aurait pensé avec effroi.

Mais qu'est-ce que tu as fait ?

« Si je me salis, je me changerais. Mais je ne me salirais pas. Elle, en revanche, devrait faire attention. A trop mordre on finit par s'attirer des ennuis. Si elle se salit, ses parents la réprimanderont sûrement. »

Se changer, effacer les traces: s'il en était ainsi elle laisserait des bleus sur sa peau de lys pour que les taches ne partent pas avec l'eau. Quant à elle, ahah, si elle ne laissait pas s'échapper ceux qu'elle mordait, qui irait le lui reprocher ? Les yeux rouges de sa mère s'imposèrent à elle. Vides, perdus dans des pensées exclusives et séquestrées, qui l'accuseraient de tous les maux du monde.
Mauvaise fille, quelque chose comme ça. Oui. Au fond, c'était peut-être vrai si elle le disait, Emily ne pouvait pas vérifier.

Un regard pour la terre à ses pieds, presque surpris. Puis pour ses jambes bien droites qui la portaient depuis qu'elle savait marcher. Salomé était ridiculement fine et fragile, elle finirait par tomber. Elle, non. Elle ne tombait jamais.

Et soudain, comme si on avait allumé la lumière, elle se rendit compte du ridicule de cette pensée. Elle, tomber ? Le monde tournait à l'envers, bizarrement, mais elle restait bien en place. Ce n'était pas si facile.

« Et si tu ne peux pas te changer ? Tu parles comme si c'était facile alors que ça ne l'est pas. Même si tu te changes et que tu souris tu... tu... »

Emily ouvrit sa bouche sur un silence. Les derniers mots ne sortirent que quelques secondes plus tard, comme poussés par la force impérieuse et violente d'avoir raison.

« Tu resteras sale. Les masques ne changent pas tout. »

Elle, masque de colère. Même sans, elle ne changeait pas.
Ce n'est pas aussi simple que ça.

{Emily, où les postes conçus sous LSD sont les meilleurs. |D}
Revenir en haut Aller en bas
Salomé Van Kardell
villageoise
Salomé Van Kardell

Messages : 16
Inscrit depuis le : 03/05/2010
Age : 33
Localisation : Dans la forêt.

Feuille de personnage
Nom/prénom: Van Kardell Salomé.
Arme: Un sabre.
fonction: Aide dans un orphelinat.

Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Icon_minitime1Mer 16 Jan - 6:29

Un, deux, trois, soleil !
Salomé cligna des yeux, mal à l'aise. Je ne l'ai pas vue se rapprocher parce qu'elle ne s'est pas rapprochée. Peut-être me suis-je trompée de jeu, songea-t-elle avec une inquiétude démesurée ; peut-être me suis-je trompée. Cette idée ne la traversait pas souvent et elle ne l'aimait de fait pas du tout, mais alors pas du tout. Les choses sont ainsi faites, cette chaise est posée là et cette fille ne sourit pas – pourquoi ne sourit-elle pas ? Tout devrait être en ordre et, pourtant, ce n'était pas le cas. Tout ça à cause d'une fille bien habillée mal éduquée qui éclabousse les autres de boue en passant et porte une grimace sans la moindre touche de grâce. Révoltant. C'est révoltant. Yoann acquiesce dans ce silence qu'elle seule entend. Il est d'accord. Il l'aide, il l'aime. Il est si gentil.
Pas comme Emily. Emily n'a rien d'une gentille fille. Elle lance des pavés dans la mare, elle fait des ricochets dans l'eau ; Salomé pourrait peut-être se noyer sous ces vagues, si elles n'étaient pas si petites. Mais c'est l'intention qui compte. C'est l'intention qui compte et cette fille veut la salir, la tâcher. C'est mal, n'est-ce pas ? Bien sûr que c'est mal. Aucunes manières, aucun respect pour ses aînées...

Salomé tremble un peu. Ça va, ça va – tout va très très bien. Surtout elle. Personne au monde n'est plus heureux que Salomé Van Kardell. Personne, personne. C'est pour ça qu'elle sourit, après tout : parce qu'elle est heureuse. Ou pour être heureuse. Elle admet que la différence n'a aucune forme d'importance et passe à autre chose, pour ne pas déranger habitudes et certitudes plus que la démone aux yeux grenats ne l'a déjà fait ; change habilement de sujet.
Il fait bon et elle a encore du chemin à faire. Alors pourquoi ses jambes refusent-elles de la porter ?

« Et si tu ne peux pas te changer ? Tu parles comme si c'était facile alors que ça ne l'est pas. Même si tu te changes et que tu souris tu... tu... »

Crispée crispée jolie poupée. Elle serre ses ongles si fort contre sa main que, sans qu'elle s'en aperçoive, une goutte de sang opaque coule sous son gant blanc. La tâche est petite, elle ne la voit pas. Le sang coule. Elle a mal mais fait en sorte de ne pas y prêter attention. Son sourire, c'est son sourire le plus important. Salomé est sage et élégante ; une fourchette sous les ongles qu'elle ne broncherait pas.
Si elle ne peut pas se changer ? Elle pour toujours se changer. Toujours. Les robes et les voiles virevoltent dans son esprit embrumé par des années à ne plus savoir ni l'heure ni le jour et encore moins le mois ; était-ce hier ou serait-ce demain ? Elle a eu de si jolis vêtements. De si jolis vêtements...
Souriante à s'en déchirer les joues, la demoiselle détend ses doigts. Elle a senti le sang.

« Tu resteras sale. Les masques ne changent pas tout. »

Sa respiration ne se calme que très légèrement ; son cœur en tout cas ne bat pas moins vite. Elle n'a pas de masque, pas de masque. Elle n'en aura jamais. C'est son vrai visage, n'est-ce pas ? C'est son sourire, elle ne fait pas semblant. Son sourire n'est pas sale. Il est beau, il est vrai – il est vrai ! Elle est heureuse et épanouie, elle ne pourrait pas aller mieux ! Et qui est cette fille pour prétendre le contraire ? Comment ose-t-elle... Remettre en doute – remettre en question ses croyances ses habitudes sa justice la tranquillité d'un loup qui n'a rien demandé à personne ?
C'est si injuste.
Loann le lui accorde ; et, enfin, son sourire disparaît.
D'un geste presque absent, elle masse de sa main gauche sa joue endolorie. La droite, blessée ; son sac, calé sur son coude plié. Son corps entier tendu et inquiet.
C'est injuste. Injuste. Injuste.

« Je ne porte pas de masque, répondit-elle en esquissant un pas gracieux en arrière. Je souris parce que je suis heureuse. »

Le mot sortit de sa bouche comme vide de sens. Heureuse. Elle était heureuse, pourtant. Quoi que ça veuille dire, quoi que ça implique hormis ce joli sourire qu'elle gardait posé sur ses lèvres aussi précieusement qu'un bijoux taillé dans la plus précieuse des pierres. Elle était heureuse.
Cette certitude est à la fois tout ce qui compte et tout ce qui lui reste.
Un autre pas en arrière.

« Elle est jalouse, c'est bien ça ? Jalouse et mauvaise. » Sa voix, atone et plate, semblait étrangement vide sans son éternelle grimace. « Mais moi je suis heureuse. Je ne serais pas salie parce que je reste sur les chemins. Tu finiras... couverte de boue, pauvre Emily. »

Encore un pas.
On fuit, Salomé ? Je ne fuis pas. Ça y ressemble, pourtant. Je ne fuis pas.
Je m'éloigne, je m'éloigne pour me cacher les yeux. Un, deux, trois, soleil !
Alors, Emily ; tu t'approches ou t'en vas ?

{ I DON'T EVEN }
Revenir en haut Aller en bas
Emily Verrona
villageoise
Emily Verrona

Messages : 154
Inscrit depuis le : 15/03/2009
Age : 28
Localisation : Près de toi. Et tu ne vas pas aimer ça.

Feuille de personnage
Nom/prénom: Verrona Emily. C'est TOUT.==*
Arme: Cartes et magie. Tu veux me servir de cible, peut-être?-^^-
fonction: Villageoise. Simplement.==

Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Icon_minitime1Ven 5 Juil - 0:46


...

Peut-être qu'elle avait besoin de la voir couverte de sang pour se soulager. La colère battait un rythme cuisant sous ses tempes brûlantes, et rien ne semblait pouvoir calmer l'odieux chant qui l'assourdissait toute entière. Un engourdissement progressif, un tressaillement et plus rien: peut-être un sommeil léger peint à l'encre noir. Il avait suffit de tellement peu de choses pour que tout change à ce point... Emily n'osa pas lâcher des yeux Salomé, mais son esprit habitué dessina le tronc des arbres et leurs branches agressives qui s'élevaient vers le ciel, à des mètres et des mètres de hauteur. Même la faune et la flore semblaient crier un malaise qui ne la quittait jamais et tendait les traits de son visage. Fureur muette, fureur disgracieuse, souvent trop forte pour être masquée ou réprimée. Ceux qui en faisaient les frais n'étaient plus souvent là pour parler – ou alors leurs lèvres gonflées devaient se remettre du traitement qu'elle leur avait assené sans le moindre remord. Elle aurait dû regretter ou se contrôler, comme avant, mais, mais...
Un carillon bruyant coupa court à ses pensées. Salomé parlait, Salomé reculait; et Emily rêvait de la voir nager dans son propre sang. Elle ne pouvait pas s'en aller, pas avant qu'elle le lui ait permis ! C'était elle qui commandait, c'était elle qui choisissait. Les oiseaux, elle leur tordait le coup; les grenouilles, elle leur assénait un coup de talon. Rien ni personne ne pouvait la contredire. Dans un petit monde clôt aux murs peints en rouge, Emily était la reine. Elle n'avait pas le droit de reculer.
Les paniers pesaient lourds dans ses mains, tellement lourds qu'elle aurait aimé les lâcher. Mais sa mère le lui avait ordonné, et son regard rouge restait imprimé dans son esprit, froid et sévère. A moins que ses sourcils froncés ne leur aient donné ce ton.

Elle ne pouvait pas les lâcher, c'était un ordre. Ses ongles courts brûlaient de déchirer la peau – la sienne ou celle de Salomé. Là, sous ses manches, il y avait des cicatrices qu'elle ne cachait pas toujours et qu'elle ne comprenait pas. Elle se réveillait parfois avec, et elle ne comprenait pas...

Pourquoi ça la grattait autant. Être heureuse, ça n'existe pas. On ne peut plus être heureuse, ni toi ni moi. Si moi je ne peux plus l'être, alors toi non plus. Tu n'es qu'une menteuse, une menteuse !

« Elle est jalouse, c'est bien ça ? Jalouse et mauvaise. Mais moi je suis heureuse. Je ne serais pas salie parce que je reste sur les chemins. Tu finiras... couverte de boue, pauvre Emily. »

Une sale menteuse qui ne sourit plus.
Les lèvres d'Emily tremblèrent légèrement dans une tentative vaine pour retenir la colère qui lui nouait l'estomac. Même pleine de boue, elle pourrait toujours se relever. Ce n'était que de la boue, elle avait connu pire. Et si elle avait connu pire, elle pouvait s'en sortir. Mue par une assurance stupide qui lui valait souvent maintes coupures sur les genoux, elle fit un pas en direction de Salomé. Et un autre, puis encore un autre. Elle ne la laisserait pas fuir, pour chacun de ses gestes elle serait son miroir parfait. Elle voulait juste voir ce que ça faisait d'étaler de la terre sur sa jolie robe, d'égratigner ses chaussures vernies. De donner des coups de couteau dans ce portrait parfait, avec son joli sourire artificiel. Elle était fausse, fausse, et c'était une menteuse. Où était la vérité, où était la solution ? Emily ne les trouvait jamais !
Jalouse de quoi ?

Son cœur battait trop vite. Un souffle mêlé à un grognement presque animal s'échappa de sa gorge pour se perdre sur ses lèvres étirées en une grimace mécontente. Les paniers la ralentiraient, si elle voulait courir. Sa robe aussi, ses bottes aussi, son chemisier aussi. Elle n'avait pas son joli manteau rouge pour cacher le sang.

Le rouge sur le blanc – ça se voyait trop. Alors elle devait juste faire en sorte de faire saigner Salomé et de ne pas se faire toucher.
C'était simple. Tu es le loup, oui ou non ?

« Tu es une menteuse. Et les menteurs, je leurs mets de la boue dans la bouche et un couteau en travers de la poitrine. »

Ses yeux rouges lançaient des éclairs par dessous des mèches sombres et brillantes. Trop longues. Elle agissait encore comme un animal, elle agissait encore comme sa mère s'en désolait. Un rouage grippé dans le cerveau, c'était trop tard.

Tu sais, je crois que j'essayerai mieux une prochaine fois.
Revenir en haut Aller en bas
Salomé Van Kardell
villageoise
Salomé Van Kardell

Messages : 16
Inscrit depuis le : 03/05/2010
Age : 33
Localisation : Dans la forêt.

Feuille de personnage
Nom/prénom: Van Kardell Salomé.
Arme: Un sabre.
fonction: Aide dans un orphelinat.

Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Icon_minitime1Dim 14 Juil - 18:04

Pour un pas en arrière son miroir fit un pas en avant ; alors elle en tenta en second, hésitante, uniquement pour revoir la même scène se jouer de la même façon devant ses yeux bleus. C'était injuste. Ce mot résonnait en boucle dans sa tête, au creux de sa poitrine, martelait ses tempes de  consonances brutales et agressives : injuste, injuste, injuste. Elle n'avait rien fait. C'était injuste. Pourquoi la traitait-elle de menteuse ? Elle était parfaite. Elle ne mentait que pour mieux sourire. Pour son propre bien. Si sa robe était salie, elle se ferait réprimander. Par qui, pourquoi – elle ne le savait pas, ne se souvenait plus, mais il y avait comme des peurs fantômes qui voletaient dans son estomac, des papillons qui lui comprimaient le cœur et lui intimaient de s'excuser, de ne pas recommencer, de ne plus se salir, de bien sourire. Sa mère ? Peut-être. Son père ? Aucune idée. Existaient-ils seulement ? Parfois, elle en venait à se demander si ces visages familiers n'étaient pas le fruit de son imagination, un dysfonctionnement supplémentaire de son cerveau. Ça aussi, ça faisait mal. Ça aussi, c'était injuste.
Elle ne faisait qu'essayer de marcher droit. De rester là où il fallait, de ne pas trébucher sur sa robe. Elle voulait simplement... Être là où elle devait être, tout simplement.
Sa main la piquait. Son sac pesait lourd sur son coude. Ses joues étaient endolories, comme anesthésiées par de longues heures passées à étirer ses lèvres sur un sourire douloureux. Cette fille était forcément jalouse – mauvaise, mauvaise ! Si elle n'était pas heureuse, c'était son problème ! Elle l'était, elle. Elle était contente, rayonnante, exultait d'une joie sans fin. C'était pour ça qu'elle était capable de sourire, et... De rire, de plaisanter. Il n'y avait pas une seule personne au monde à être aussi heureuse que Salomé Van Kardell l'était en cet instant. Elle avait fait les bons choix. Elle allait bien. Elle était...
Parfaitement heureuse !

« Tu es une menteuse. Et les menteurs, je leurs mets de la boue dans la bouche et un couteau en travers de la poitrine. »

Heureuse, heureuse, heureuse, elle était heureuse, elle allait bien, personne ne lui manquait, personne ne s'inquiétait, personne n'était mort, personne ne... La contrarierait, personne ne l'insulterait, finis les pieds douloureux et les...
Faux-sourires qui ne voulaient rien dire.
Son troisième pas en arrière vint enfoncer son talon droit dans une partie plus meuble du sentier, et si elle se remit bien vite à niveau cela suffit à lui faire perdre un peu de son équilibre. Elle ne mentait pas. Elle était heureuse. Elle ne voulait pas qu'on salisse sa robe – mais était-ce vraiment interdit, au juste ? Les jours se mélangeaient dans ses souvenirs et, au milieu de ces images sans couleurs, la jeune femme n'aurait su dire lesquelles étaient les plus récentes, les plus importantes. Tout était mélangé. Le chemin était censé être droit. Elle était censée être heureuse. Il ne pouvait pas. En être. Autrement Impossible. Tout bonnement impossible. Ce sourire était tout ce qu'elle avait. Loann le lui avait dit. « N'arrête pas de sourire, jamais » – alors elle sourirait. Elle sourirait à s'en briser les lèvres s'il le fallait.
Dès qu'elle en serait capable, il reviendrait éclairer son visage terne. Elle se le promit.

« Je ne mens pas. C'est toi qui mens. »

Tout son corps trembla violemment. Elle ne pouvait plus ignorer cette idiote. Ni mêler Loann à cette histoire.
Si Emily voulait salir sa robe et abîmer sa peau alors elle devait l'en empêcher directement, le lui dire en face et sans détours. Elle devait le lui expliquer par elle-même.

« Tu ne peux pas me faire de mal. Parce que toi aussi, tu dois rester jolie. Toi aussi, tu dois bien présenter. Toi aussi, tu ne dois... »

Sa bouche s'étira sur un faible sourire. Elle avait encore trop mal.

« Décevoir personne. Je suis soignée, je suis heureuse et je reste sur les chemins. C'est trop facile de frapper. »

Un nouveau pas en arrière. Elle n'avait pas peur : son corps traduisait simplement que ça aurait dû être le cas. Son être se crispait et, en écho à un passé plus coloré, s'exclamait « ne me tues pas » avec toute la retenue dont il était capable. Elle n'avait pas peur, non –

Elle était heureuse.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} - Page 2 Icon_minitime1

Revenir en haut Aller en bas
 
Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2
 Sujets similaires
-
» VERRONA Emily {U.C}
» Where is the love? [Ouais,bha j'en ai marre d'attendre.XD.PV Emily.8D]
» Il ne manquait dans la collection des perso de TOS XD [fini!!!!]
» Solitude momentanée dans un endroit mort ... [libre]
» « Des torches brillaient dans les rues, et Mithos sourit. » [Lilian]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Sal'ahë :: Les forêts :: Irramë-
Sauter vers: