neiige neiige neiiiige xD [liiiiiiiiiibre]

Génis arrivait près du long fleuve gelé qu'il aimait tant . Il va enfin pouvoir s'amuser . S'amuser, comme les enfant de son âge.Il dévala une pente , et tout ce qu'il trouva à faire, c'est de tomber.Il roula alors sur lui jusqu'au moment ou il atterri sur les bords gelés du lac.Son dos l'élançait , mais rien de grave,rien qui puisse l'empêcher de "jouer".Il se releva,plein de neige sur ses cheveux de même couleur . Il courut et se jeta dans la poudreuse ( mais cette fois volontairement).Son rire enfantin devait résonner à des miles de là .Il se remit sur ses pieds une deuxième fois,et prit de le neige dans ses paumes de mains.Les éclats scintillaient omme du cristal.Il souffla alors d'une voix émerveillé de petit garçon .

"Que c'est beau la neiiige !"

il commença alors à préparer une boule de neige,la roula dans l'étendu enneigée,et cette boule se fit de plus en plus grosse.Le bas était fait.Il recommença alors 1 fois cette même opération. La tête était fin prêtes. Bien évidemment , il aurait pu faire tout cela par maigie , mais quel était l'intérêt ?Il voulait jouer, et seulement cela.Le roi ne lui avait confié aucune "tâche" à faire ,alors , il a interprété cela comme " tu as le droit d'aller te détendre,et jouer si tu le désires " Et c'est ce qu'il fait.Il remarqua une loogue branche morte par terre, seur la glace, il la ramassa et l'appuya contre sa fabrication. Il en cassa un petit bout et le mit au milieu de la "tête". Il prit alors deux feuilles mortes pour faire les " yeux " et regarda son oeuvre... Mais que manqait-t-il à cette sulpture? il n'arrivait pas à trouver quoi. Il observa plusieurs minutes le paysage et trouva enfin ce petit "manquant".Il s'écria alors:

"Le chapeau!!"

il l'avait oublié, un crime impardonnable, pour lui , bien évidemment.Alors, pour cette fois il se servit de la magie pour faire léviter de la glace au dessus de sa tête,et la modela jusqu'a ce qu'elle prenne la forme d'un " bonnêt ".Fier de lui, il deposa sa " touche finale" sur son bonhomme de neige".Son doux visage exprimait maintenant beaucoup de fierté.Il était heureux, il préférait de loin rester ici au lieu de tuer des gens par-ci et par-là.Le coeur léger comme une plume,il trotinna dans la neige, tout content.Un vrai gamin.Il se fichait de l'image qu'il renvoyait de lui dans ces moments là.Son apparence en général ne le dérange point, ce n'est qu'un garçon inscouciant et joyeux - dans Ces Moments Là -

La seule chose qu'il regrette, c'est de n'avoir personne avec qui " jouer ".Personne ne le connait vraiement, ce jeune homme mystérieux.Il aime ce ballader en ville, manger glace et autres sucreries tout en marchant.C'est ce qu'il aime le plus , après la neige.
Il avait bien vu, une fois , un garçon qui avait l'air charmant, il avait des cheveux blonds, très beaux , soyeux.Mais il ne lui a jamais parlé.Il la vu une fis en ville passer, mais ce ne fut que pendant une petit seconde.Ce n'était peut être un tour de son imagination , ou alors un ange, car il en avait l'aspect. Il aurait bien aimé qu'il soit son compagnon de jeux.D'apparence, il avait à peu près son âge, du moins a-t-il cru voir.

Non loin de là, de la descente où été tombé Génis, une nouvelle coulée de neige descendit cette même pente.Retentit alors le bruit des branches cassées.Il pensa tout d'abord qu'on l'épiait, mais il chassa tout de suite cette idée, en se disant qu'il devenait paranoïaque.Non c'était peut-être seulement un animal qui est tombé de l'arbre ? Ce qui expliquerait à la fois la coulée de neige et le bruit des branches cassées.Par pure sécurité,il s'annonça:

"Qui est là ? Je me nomme Génis si quelqu'un m'entend , repondez moi !"

Pourquoi était-il venu dans cet endroit, précisément? Le jeune Mithos Areh'temoeë n'aurait su le dire. Il ouvait y avoir des milliers de raisons expliquant plus ou moins bien sa présence en ces lieux. Peut-être était-ce parce que, enfermé chez lui, il s'ennuyait mortellement, et que sortir lui avait paru être une bonne idée. Après, pour aller où, au moment où il avait quitté la maison, il ne le savait pas très bien. Juste marcher un peu, comme il le faisait si souvent. Bientôt, il savait pertinemment qu'il ne pourrait plus le faire; en effet, les températures s'étaient grandement rafraichies, mais l'hiver approchait doucement lui aussi, avec son lot de températures bien en dessous de ce que devaient être les moyennes de saisons dans les autres royaumes, et de chutes de neiges bien trop longues et nombreuses. Pas qu'il détestait l'hiver, non, juste que, durant cette période, on pouvait vraiment dire que tout était véritablement mort... Et ça, c'était bien le plus triste.

Chemin faisant, ses pasl'avaient guidé vers le fleuve. Le fleuve... Il devait être gelé, 00à présent. Certes, certains coulaient encore, mais de ce que le blondinet savait, celui ci était recouvert d'une couche de glace. D'une... Mince couche de glace.

Fine, ça, il en savait quelque chose. Après tout, n'était-il pas lui même passé à travers, des années plus tôt? Son meilleur ami n'avait-il pas connu le même sort? Oh, pas tout à fait le même, réflexion faite. Lui était mort, banal détail bon à préciser. Alors que lui n'avait rien eu, aucune séquelle, quelle qu'elle soit. Aucune séquelle physique. La vie était parfois si injuste... Elle aurait du partager en deux les conséquences et blessures, tant pis s'il avait fini paraplégique, ou il ne savait quoi d'autre... Etre amputé d'un membre faisait surement très mal, mais être amputé d'un ami était bien plus douloureux encore. Du moins le supposait-il. Depuis c jour là, en tout cas, il s'était toujours refusé à retourner patiner ou jouer sur la glace. Les rivières, lacs et fleuves en tous genre, il les abhorrat, les craignait, les exécrait, allant même jusqu'à bannir ces mots et tout ce qui pouvait s'y rapporter de son vocabulaire.

Parce qu'il ne comptait jamais, jamais plus en avoir besoin...

Alors, cette question tournait en boucle dans sa tête, comme l'aurait fait un disque rayé. Pourquoi diable était-il venu ici, dans cet endroit qu'il détestait tant...? C'était une question qui, hélas, resterait sans doute pour lui sans réponse. Le hasard, sans doute, ou quelque chose comme ça. C'était tellement mieux de croire au hasard qu'à un quelconque destin... Mithos voulat choisir sa vie, et pas que ses choix aient été eux-mêmes choisis et prédit par il ne savait trop quoi... C'aurait été très bête de vivre, dans ce cas. Le hasard était mieux.

Une bourrasque de vent fit voler ses cheveux, et le jeune garçon ressera autour de lui les pans de son manteau. Ilavait beau y être habitués, ces coups de vent là ne laisseaient généralement pas de marbre... Annonciateurs de l'hiver, et de sa teneur:il ne différerait pas des précédents, et des probables suivants. Froid, venteux, neigeux.

En pensant au hasard, justement, il entendit une voix. Quelqu'un d'autre avait du avoir une idée semblable à la sienne en se rendant au fleuve à ce moment là, à coup sûr. Rien de bien étonnant, somme toute. Quelqu'un qui riait. Qui devait s'amuser... Bah, lui aussi aurait sans doute apprécié, dans le fond mais, perdu dans ses pensées jusqu'alors, il n'avait pas pensé à grand chose tel que les bonshommes de neige.

Parce que c'était exactement ce qu'était en train de faire la personne devant lui. A vue d'oeil, il devait avoir à peu près son âgepeut-être un peu moins. Des cheveux argentés, des yeux clairs, et... pas un Démon, donc. Pas un humain non plus, les gens d'une même race savaient se reconnaitre entre eux. Reléguant cette question bien peu cruciale, de son avis, aux marges de son esprit -sans l'oublier pour autant- il posa son regard de saphir sur l'inconnu, quisemvlait ne pas l'avoir remarqué. Devait-il tourner mes talons sans un mot, ou au contraire, aller lui adresser la parole? Se retrouver si près d'un endroit si similaire à celui qui lui avait volé son ami ne le réhjouissait guère mais, le passé appartient au passé. Et devait y rester, n'avait rien à faire dans le présent. Ce dernier se suffisait-à lui même, c'était bien connu. Une petite coulée de neige et le bruit de ses pas avaient de toute façon d'ores et déjà alerté le jeune garçon un peu plus bas qui, inquiet, avait demandé si quelqu'un était là, et décliné son identité.

Ou plutôt, décliné en partie. Un simple prénom... Ce ne devait pasêtre un bourgeois, ni un noble. Ces deux classes sociales lç partageaiet plus de points commun qu'on aurait su le dire et, de l'avis du jeune Areh'temoeë, ils devaient être particulièrement fiers d'eux. Dès qu'ils étaient un peu connus, il lâchaient leur noms pour qu'on se dise "tiens, j'ai entendu dire u'il était très riche" ou leur titre, parce que dire qu'on était baron, marquise ou quelque chose dans ce gout là, ça en imposait, quand même.

Mithos, lui, disait son nom parce qu'il était compliqué, et que c'était amusant de voir les r&actions des autres quand il le disait.

Descendant prudemment la pente, il se plaça devant l'autre.

"Ah, je passais juste.^^

Il se tourna, de sorte à être dos au fleuve qu'il ne voulait pas voir, et continua sur le même ton léger:

"Je suis Mithos Areh'temoeë, je voulais pas te faire peur, hein, dis, ilest joli... Ton bonhomme de neige.^^ "

Les bruits qu’il avait entendu n’étaient sûrement que le fruit de son imagination. Oui, cela ne pouvait être autre chose, car de l’imagination, le jeune garçon n’en manquait certainement pas. Aimant sculpter toute sorte de chose , l’imagination est l’un de ses plus fidèles alliés lors de ce genre d’occupations. Donner une forme choisie à une matière aussi pure que la glace, est pour lui un vrai bonheur. Depuis qu’il a comprit qu’il ne fallait pas ramener des sculptures de ce genre chez lui, il utilise des bouts de bois pour faire ces chef-d’œuvre. D’ailleurs, comparé à ceux-ci, son bonhomme de neige paraît vulgaire, ou grossier. Mais, à par lui, personne, il en était presque sûr, ne viendrait ici, dans cet endroit reculé.

Grossière erreur. Un garçon se dirigeait véritablement vers lui, et, qui plus est, le garçon qu’il avait aperçu en ville, et qui lui semblait bien sympathique. Le garçon, qui devait avoir à peut près le même âge que Génis, n’avait pas l’air très rassuré de cet endroit. Se demandant pourquoi, Génis allait poser la question, mais le jeune homme prenait la parole.


« Ah, je passais juste.^^ »

Etrangement, après avoir déclaré ceci, l’enfant se détourna du lac, et reprit la parole.

« Je suis Mithos Areh'temoeë, je voulais pas te faire peur, hein, dis, il est joli... Ton bonhomme de neige.^^ »

« Mithos Areh’temoeë, je suis ravi de faire ta connaissance ! Moi c’est Génis Akira. »

Optant pour le tutoiement, Génis avait redit son prénom, ce garçon pouvait être parfois assez répétitif dans ce qu’il dit.

« Ah, merci, ce n’est pas du grand art…Disons que c’est plus simple que ce que j’ai l’habitude de faire. ^^ »

D’une nature modeste, Génis ne se vantait pas souvent, se mettre en avant ne lui plaisait guère. Se démarquer des autres en vantant ses faits ou dire le mettait mal à l’aise, car en se mettant en avant, cela rabaisse les autres. Ou dans certains cas, vont même jusqu’à les blesser.

Génis regarda longuement le fleuve, qui était recouvert d’une large couche de glace. Monter dessus puis se laisser glisser aurait été une idée plus qu’amusante, mais, pour l’heure, Génis parlait à son nouvel ami, se dénommant Mithos. Il recommençait à neiger doucement. Génis prit un flocon dans sa main et le regarda jusqu’à ce qu’il fonde, avec un émerveillement sans pareil. Se rendant compte qu’il devait paraître étrange à regarder, Génis se retourna vers son nouvel ami, et posa la question que tous les enfants aiment poser à leur nouveau compagnon:

« Tu veux jouer avec moi ? »






Oups; post troptrop court, je ferais mieux la prochaine, je pense >< j'ai perdu la main XD

Dieu, ce qu'il pouvait détester cet endroit, songea-t-il encore une fois. Cette pensée allait et venait dans sa tête à longueur de temps, douleur lancinante le reprenant à chaque instant où le silence les entourait, et devenait, ne fut-ce que pour quelques brèves secondes, maître de ces lieux, aussi sûrement que la neige en était la belle et froide maîtresse. Il n'aurait pu en être autrement; ce n'était pas à cet endroit précis que gisaient ces mauvais souvenirs. Ce n'était pas la même neige qu'il regardait venir depuis le ciel, ni les mêmes flocons qui ne tombaient encore que de manière disparate; mais ils fondaient au moment précis où ils effleuraient sa peau pâle, le fleuve avait le même éclat d'un beau bleu de glace et les conifères rendus blancs de poudreuse leur ressemblaient à s'y méprendre. Le paysage qu'il lui était à présent donné de contempler était l'exacte réplique de ce qu'il était dans sa mémoire. Et plus probablement, celle de l'écrasante majorité des baies de ce fleuves sur quelques kilomètres, à n'en point douter. Et le blond le savait. Ce qui rendait la simple idée de s'y rendre plus que stupide; cela relevait-il du masochisme? Il haïssait cette eau à laquelle il tournait le dos, mais s'était tout de même rendu ici, lieu qui, sans être trop écarté de chez lui au point qu'il ne puisse s'y rendre à pieds, en restait malgré tout à bonne distance. Qu'il aurait pu éviter, comme son bon sens aurait théoriquement dû le lui indiquer. Mithos aurait pu faire demi-tour. L'aurait sûrement fait s'il n'avait croisé personne. Comme il eût été simple de tourner les talons et de se rendre quelque part, n'importe où d'autre! On avait beau dire ce que l'on désirait, la solution de facilité n'était pas toujours la plus mauvaise; se compliquer la vie n'était pas une qualité. Mais n'était-ce pas ce qu'il venait tout juste de faire? Une nouvelle bourrasque souffla et un vague frisson courut sur son échine, tandis que la bise glaciale emportait avec elle les minuscules particules blanches qui voletaient gracieusement dans les airs, dans la plus totale des anarchies. L'habitant de la capitale n'était pas personne à personne à perdre son sourire pour peu et, parallèlement, n'était pas non plus de ceux pouvant passer plusieurs heures assis à leur bureau, réfléchissant à de sérieux problèmes, que ces derniers portent sur les affaires familiales, la guerre ou son propre comportement. S'il ne comprenait pas quelque chose mais savait pertinemment que personne ne détenait la réponse à cette interrogation, alors il s'y pencherait pour deux courtes minutes puis s'en détournerait, comme il s'était détourné du fleuve. Ce qui le gênait, il n'avait qu'à l'ignorer, faire semblant de ne pas le voir. N'était-il après tout pas pire sourd que celui qui ne voulait pas entendre? Faire l'autruche de la sorte était une attitude quelque peu puérile, il n'en disconvenait pas. Combien de fois le lui avait-on répété, à lui, mais aussi à tous les enfants dont les parents se soucient du bien-être? Il n'aurait sût le dire, mais restait intimement persuadé que ce devait être 'beaucoup'. D'un autre côté, il ne voyait pas ce qu'il aurait pu faire d'autre. Regardez la vérité en face, qu'ils disaient, et affrontez la, la tête haute, les yeux dans les yeux, quitte à fixer la mort elle-même, et arpentez victorieux de ce terrible et insidieux ennemi le chemin de votre vie. Ce qu'on ne précisait pas en revanche, c'était qu'en agissant de la sorte, on prenait l'immense risque de perdre.

La vraie vie était la vraie vie, nullement un jeu. Il n'y avait pas d'autres chances, on ne pouvait pas recommencer lorsque l'on perdait, et nos revanches se prenaient dans d'autres existences -si l'on y croyait. Avec d'autres personnes, dans d'autres lieux, avec un autre décors et d'autres règles. Alors il semblait au jeune Areh'temoeë au moins aussi juste et cohérent, si ce n'était plus, de détourner le regard vers de plus plaisantes horizons. Aussi tenta-t-il d'oublier, au moins momentanément, la question qui le hantait, à savoir la raison de sa présence en ces lieux. Il se contenterait pour l'instant de cette magnifique raison qu'était le 'hasard' et y croyait même, dans une certaine mesure. C'était possible donc, tant qu'une autre théorie n'aurait pas démontré la fausseté de celle-ci, avec de solides arguments, irrécusables, irréprochables, alors elle resterait vraie. Techniquement donc, ce n'était pas un mensonge; ses parents et sa sœur aînée lui répétaient sans cesse de ne pas mentir, et étant donné qu'il parlait plus vite qu'il ne pensait, il était rare qu'il n'observe pas cette ligne de conduite si fortement recommandée par l'autorité paternelle, maternelle et fraternelle. Tant qu'ils ne s'approchaient pas des eaux trompeuses derrière eux, il n'y avait aucune raison que quoi que ce soit n'arrive. Mais cette inquiétude pesante ne le quittait pas, brume omniprésente dans son esprit, à l'instar de ces paroles redondantes lui soufflant de ne pas rester ici plus longtemps. Il restait donc face à Génis, puisque tel était son nom, et la mine joyeuse qui avait un instant quitté ses traits songeurs revint à nouveau. Il fallait toujours sourire. Parce que chaque seconde que l'on passait sans arborer cette douce expression était une seconde de perdue. Et ce n'était pas sous prétexte qu'ils en possédaient un bon nombre qu'ils pouvaient se permettre de ne pas les utiliser à bon escient. Positiver n'était pas toujours aisé, mais il fallait garder en tête qu'il y avait toujours un moyen de le faire. Il suffisait de le chercher pour le voir, le trouver, qu'il fusse grand ou petit, visible ou dissimulé derrière des montagnes de problèmes et inconvénients en tout genre. Il y avait bien des fleurs sous toute cette neige sous leurs pieds, qu'elles aient fleuris ou qu'elles soient encore au chaud sous la terre. De petites fleurs blanches poussant même par ces températures extrêmes qui étaient si coutumières dans le nordique royaume des glaces éternelles. En l'occurrence, le bon côté qu'il voyait à cette situation était qu'il avait rencontré quelqu'un qui, selon toute apparence, ne devait être méchant. Il était d'ores et déjà devenu ami avec des gens à l'air bien moins accueillant, après tout. Se faire des amis, c'était sa spécialité, que les autres le veuille ou non d'ailleurs.

Il précisa son nom derechef, y ajoutant cette fois-ci son nom de famille. Akira? Cela ne lui disait rien et il doutait que sa mémoire lui jouât des tours. Un villageois, peut-être. Que ce soit à la capitale ou un village plus proche d'ici, il n'en avait pas la moindre idée. Et honnêtement, ce n'était pas ce qu'il pensait être de première importance. Lui-même résidait à Imura depuis sa plus tendre enfance et ne connaissait presque rien des autres villes, desquelles il n'avait pour la plupart pas eu même ne fut-ce qu'un bref aperçu. Ils pourraient échanger leurs impressions, après tout. Mithos passa une main dans ses cheveux d'un blond platine et hocha la tête, lui faisait comprendre qu'il l'avait entendu mais ne répondant pas. Lui-même avait d'ores et déjà déclamé son identité et n'allait pas la répéter une seconde fois alors même que le jeune garçon aux cheveux d'argent -un peu comme la lune qui brillait haut dans le ciel la nuit, quand il n'y avait pas trop de nuages, nota-t-il- venait de le dire.

'' Ah, merci, ce n’est pas du grand art…Disons que c’est plus simple que ce que j’ai l’habitude de faire, dit-il avec un sourire.''

A ces mots, le jeune homme haussa vaguement les épaules, un air dubitatif peint sur le visage. Lui le trouvait plutôt réussi, de son avis. Cela devait bien faire un moment que le jeune Areh'temoeë n'avait pas fait de bonshommes de neige, encore moins sur les berges du fleuve. Un instant, il le plaignit, se disant qu'il serait condamné à fixer de ses yeux de pierres ce bien morne paysage jusqu'à ce que le vent le balaye, ou que la neige l'ensevelisse, faute que le soleil le fasse fondre. Mais il se reprit cependant tout aussi rapidement; d'un point de vue plus objectif que le sien, l'endroit devait être magnifique à regarder. On devinait l'eau qui coulait sous la glace. On devinait la couleur verte des aiguilles de pins sous ce blanc. On devinait un ciel bleu sous cette épaisse couche de nuages au dessus d'eux. Du sien, c'était une toute autre histoire. Pour peu qu'on lui aie demandé ce qui lui déplaisait ici, il n'aurait su que répondre. Parce qu'il n'aimait pas qu'on le plaigne. Chacun avait ses propres problèmes, ses propres envies et se décharger des siens sur les autres n'était pas ce qu'il préférait. Parler, oui. Mais uniquement s'il était sûr et certain que leur regard sur lui ne changerait pas une fois l'explication passée. D'aucun se disaient qu'ils allaient devoir être prudent dans leurs paroles, d'autres dans leurs gestes. Que l'on prenne des précautions, que l'on marche sur des œufs, pour ainsi dire, auprès de lui, était tout sauf agréable et, si auparavant cela ne parvenait qu'à le rendre plus triste encore, cela avait dorénavant le don de l'énerver. Quand on savait les efforts qu'il fallait fournir pour mener cette entreprise à bien, on ne pouvait que s'étonner de la vitesse à laquelle il s'emportait lorsque les gens changeaient du tout au tout à cause de cela. Toujours très direct et franc toutefois, il était fort probable que s'il fût venu ici avec quelqu'un d'autre qui, se rendant compte que ce n'était pas dans sa nature de gai luron d'ainsi être dans la lune, lui en avait demandé la raison, il aurait tout nié en bloc mais n'aurait pas été crédible deux petites secondes.

Enfin, son sourire restait présent et sa bonne humeur de même; teintée d'une légère appréhension, certes, mais aussi rayonnante que d'ordinaire.

Mithos s'approcha du bonhomme de neige et se demanda ce que Génis pouvait bien entendre par 'ce que j'ai l'habitude de faire'. Etait-il un as des concours de sculptures de glace? Il savait pour en avoir déjà vu quelques unes que ces dernières étaient faites avec une précision que lui-même, même après des années et des années d'entraînement, n'aurait su atteindre. Il arrivait, de ce qu'il avait entendu, qu'ils passent des jours et des jours pour terminer les finissions d'une de ces statues translucides. Quelque part, il les enviait mais se disait que, lui, devait avoir un talent qu'ils n'avaient pas pour se rattraper.

Peut-être n'était-il juste pas évident, ou peut-être ne se révèlerait-il que plus tard, il n'en savait rien. Mais il devait bien y en avoir un, pas vrai?

Il avait baissé les yeux vers la neige sous ses pieds depuis peu et les releva aussitôt lorsque Génis lui demanda, après avoir regardé l'espace de quelques secondes, s'il voulait jouer avec lui. Un nouveau sourire étira ses lèvres tandis qu'il faisait mine de réfléchir. Toutefois, il se demanda si par là il entendait aller sur le fleuve; si tel était le cas, il savait qu'il ne pourrait se contenter de faire lui-même demi-tour en déclinant poliment son invitation; il risquerait de s'emporter quelque peu, de lui faire scène comme quoi ce genre de choses était particulièrement dangereuses, risquée, à quel point perdre sa vie sur une envie de ce genre serait stupide. A quel point on se dit toujours que cela ne pourrait arriver qu'aux autres et que nous sommes hors de cause. A quel point on se dit que cela pourrait être amusant, mais à quel point cela ne l'est guère en réalité. Enfin, se dit-il, s'il s'agissait juste de rester près du bord, cela ne le dérangeait pas. Oh, mais, pas trop près non plus, il ne voulait pas prendre le risque de glisser. Quiconque le connaissant un tant soit peu aurait pu témoigner qu'en règle générale, il était plutôt un jeune homme spontané et que l'on aurait aisément pu qualifier de 'casse cou', pour ainsi dire. La prudence n'était pour lui que rarement de mise aussi cela était-il relativement surprenant de le voir ainsi se poser des questions sur les risques encourus en faisant ceci ou cela.

Il fit un tour sur lui-même en fixant le ciel d'où les flocons tombaient de plus en plus nombreux et épais et répondit, sur ce même ton enjoué

''Jouer? Eum, si tu veux, mais je te préviens, je suis complètement nul avec les bonshommes de neige! Ils finissent toujours par être tellement difformes qu'on se demande ce que c'est... il s'arrêta un instant puis repris. Mais c'est pas ma faute si je ne peux pas m'empêcher de leur ajouter une petite touche d'originalité! ''

Une touche, puis deux, puis trois, et ainsi de suite, jusqu'à ce que finalement le pauvre bonhomme ne ressemble plus à rien de connu; mais véritablement, à rien. Une vague silhouette surmontée d'un chapeau trop grand pour elle, à la limite. Mais ce n'était pas grave; du moment que lui savait à quoi il était sensé ressembler, c'était l'important, pas vrai?