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 LEYLANI Mathilde ▬ « You're desperate to deliver anything that could give you a sense of reassurance »

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Mathilde Leylani
villageoise
Mathilde Leylani

Messages : 39
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Age : 29
Localisation : Dans une rue quelconque.

Feuille de personnage
Nom/prénom: Leylani Mathilde.
Arme: Son sale caractère et ses banana splits faits maison.
fonction: Femme.

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MessageSujet: LEYLANI Mathilde ▬ « You're desperate to deliver anything that could give you a sense of reassurance »   LEYLANI Mathilde ▬ « You're desperate to deliver anything that could give you a sense of reassurance » Icon_minitime1Sam 9 Jan - 20:43


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"The more that we make up, the more it fits"


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Identité ; veuillez signez au bas de la page
▬ nom : Leylani.
▬ prénom : Mathilde, Claire, Delilah.
▬ âge : 15 ans. { 16/06/1307 }
▬ race : Humaine.
▬ pays : Oria.
▬ emploi : Villageoise sans emploi.
▬ lieu de résidence : Elle réside à Eloria.
▬ arme : Elle a déjà pris des cours de tir à l'arc, mais ça s'arrête là. Une jeune fille bien née n'a pas besoin de ça ; plus jeune, elle refusait tout simplement d'y toucher.
▬ aime : Déshabiller Zen.
▬ déteste : Que Zen soit habillé.

▬ amis : Mathilde a un groupe d'amis dont elle est plus ou moins proche suivant les personnes. Sa meilleure amie s'appelle Linda et est aussi prétentieuse et imbuvable qu'elle. Mais comme Mathilde tient à sa réputation, de toute façon, elle essaie de se faire bien voir de tout le monde.
▬ ennemis : Des filles qui se sont fait insulter, des garçons éconduits, des idiotes, des gens avec qui la comédie ne prend pas. Entre autre.
▬ famille : Mathilde vit encore à ce jour avec ses deux parents, Denis (45 ans) et Maëva (42 ans), qui tiennent tous deux un commerce de vêtements, et son frère jumeau Matthew (15 ans). Elle n'a pas d'autres frères et sœurs mais ne s'attend pas à ce qu'un nouvel enfant tombe du ciel. De toute façon, elle n'a pas envie de partager plus qu'elle ne le fait déjà.

Mlle Mathilde Leylani


Compléments ; fouillez les dossiers
▬ sexualité : Elle aime les garçons. C'est clair, net, précis et elle ne remettra jamais cette affirmation en doute. Imaginer être avec une fille... Ça ne passe juste pas.
▬ passe-temps : Disons que Mathilde adore se déguiser. Se déguiser et aller embêter son monde. Jouer la comédie est aussi quelque chose qu'elle affectionne.
▬ signe du zodiaque : Gémeaux.
▬ religion : Mathilde est croyante et pratiquante. Pour autant, elle est assez 'fâchée' avec la religion en ce moment.
▬ expression favorite : "Déshabille moi, grand fou."
▬ photogénique : Oui, elle l'est. Ça va de soi.
▬ allergies : Aucune connue.
▬ plat préféré : Mathilde adore les salades en général. Salades de fruits, de légumes. Sinon, tout ce qui contient de la fraise - ou presque - tant que c'est un dessert.
▬ plat le moins aimé : Mathilde déteste tout ce qui est salé ou qui contient du fromage. En si petite quantité que ce soit.
▬ couleur préférée : Le blanc et le rouge, même si elle aime aussi beaucoup le rose ou le bleu pâle.
▬ couleur la moins aimée : Le marron clair.
▬ sait chanter : Oui. Mais chanter en faisant attention à sa voix est fatiguant, aussi se contente-t-elle généralement de fredonner. Elle ne chante librement que chez elle ; au pire, elle pet dire que c'était Matthew.
▬ danse favorite : Toute danse douce et élégante.
▬ prénoms préférés : Tristan et Mathilde.
▬ sports préférés : Elle ne pratique pas de sport à proprement parler, mais elle fait du tir à l'arc et prend aussi des cours de danse. Donc par élimination, ce serait ces deux là.
▬ aime le thé : Oui. Pas excessivement, mais elle en boit volontiers.
▬ aime le café : Non, elle déteste. Trop fort, trop fade, mauvais goût..., etc etc.
▬ animal préféré : Elle n'aime pas vraiment les animaux. A la limite, elle trouve les chats mignons.  Sinon ça va par période.
▬ parfum favori : Le parfum... En fait tout parfum un peu cher. Mais à choisir, sans doute les parfums sucrés comme la rose, par exemple
▬ plus grandes peurs : Être ridicule. Perdre ce qui lui appartient. Qu'on découvre certaines choses, aussi - mais dans la mesure où ça rendrait sa vie, celle de son frère et même celle de ses parents carrément impossible, c'est normal.
▬ dépendances : Aucune.
▬ mensurations : Demande à Zen.
▬ autres : Bitch plz
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Description physique

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Description mentale

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Histoire

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Fuck me, I'm transgender.


Dernière édition par Mathilde Leylani le Jeu 21 Jan - 21:15, édité 10 fois
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Mathilde Leylani
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Nom/prénom: Leylani Mathilde.
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MessageSujet: Re: LEYLANI Mathilde ▬ « You're desperate to deliver anything that could give you a sense of reassurance »   LEYLANI Mathilde ▬ « You're desperate to deliver anything that could give you a sense of reassurance » Icon_minitime1Sam 9 Jan - 21:26


n°11 ▬ Sous les dentelles et les tissus
Mes courbes se suggèrent une fois mise à nue.

Septembre 1313
« Mathilde ! Matthew ! Votre tante est arrivée, venez lui dire bonjour ! »

Aussitôt que la voix de sa mère eut retentit à ses oreilles, le petit garçon cessa de brosser les cheveux de sa sœur. Il y avait dans ses gestes pourtant précieux tout un sentiment d'urgence et d'empressement que la fillette assise au sol, trop préoccupée par la cape qu'elle essayait d'enfiler à sa poupée, ne partageait clairement pas : c'était tout juste si elle semblait décidée à descendre un jour. Avec eux, c'était toujours la même chose. Matthew, dressé sur la pointe des pieds, observait son reflet sous tous les angles – tandis que Mathilde, jusqu'au dernier moment, persistait à faire la sourde oreille. S'il avait fallu jouer au jeu des sept erreurs, c'en aurait été une. Les tempéraments des enfants étaient sur ce point aussi différents que le soleil et la pluie.
On les distingue aisément sur de petits détails, croyez moi.
Sauf que personne ne croyait Maëva.

« Les enfants ! »

Une pointe d'impatience résonna entre les murs. Elle commençait à se fâcher.
Sentant le danger, Mathilde se releva d'un bond et saisit la main de son frère. Comme il insistait pour vérifier son nœud et sa queue de cheval, elle dut le tirer hors de la chambre bon gré mal gré ; une fois arrivé dans les escaliers, ce fut pourtant lui qui passa devant. Après tout, comme il se plaisait à le répéter en cas de litige, c'était lui l'aîné. Il ne comprenait pas très bien ce que ça impliquait, l'oubliait régulièrement quand on lui demandait de montrer l'exemple et se moquait royalement de ces histoires de commerce et de succession – mais enfin il était l'aîné quand même et, à priori, ça lui donnait le droit de passer en premier. Mathilde, complaisante, ne disait généralement rien. Ce n'était pas un problème qui lui tenait trop à cœur. Pour l'instant.
Paume contre paume, leurs petits doigts serrés sur ceux de l'autre avec autant de fermeté que de douceur, les deux enfants s'arrêtèrent à deux mètres des femmes debout dans l'entrée. Près d'elle, une petite fille aux boucles soignées leur adressa un signe de tête poli : figés sur des sourires qui n'auraient guère trompé que les adultes, les jumeaux et leur cousine échangèrent un regard mauvais.
S'il avait dû y avoir une raison à la réticence opiniâtre de Mathilde lorsqu'il s'agissait de descendre voir son oncle ou sa tante, c'eut été celle-ci. Rachelle et elle se détestaient ; Matthew, lui, semblait en tant que garçon implicitement exclu de ces rivalités féminines. Pas qu'il s'en plaigne vraiment. Les robes de la fillette étaient vraiment laides, et ses cheveux bien moins doux que les siens de toute façon. La compétition n'aurait pas été très juste pour sa pauvre cousine.

Avec une retenue qu'il jugea plaisante, leur tante vint déposer un petit baiser sur leurs fronts.

« Comme ils sont adorables ! C'est incroyable comme ils grandissent vite à cet âge-là, s'exclama-t-elle en posant une main gantée sur la tête de sa propre fille. Quel âge avez-vous, déjà ?

-Six ans ! »

Comme souvent, les voix des enfants se mélangèrent à s'en confondre.
Personne ne croyait Denis et Maëva, non.
Parce qu'en saluant les jumeaux, l'on posait les yeux sur deux visages à la forme étonnement similaire, avec le même sourire, le même regard franc et foncé, les même jolis cheveux blonds, ni trop courts pour une fille ni trop longs pour un garçon, sagement regroupés en queue de cheval élégante ; parce que, hormis en jetant un coup d’œil discret à leur tenue, la large majorité était incapable de les distinguer l'un de l'autre. Ils ne savaient tout simplement pas faire la différence. C'en était d'autant plus marquant que cette ressemblance frappante n'avait pas lieu d'être, ou du moins pas à ce point – car après tout, n'était-ce pas là le privilège des vrais jumeaux ? Cet effet miroir, androgyne et curieux, leur avait valu bien des regards dérobés.
Et ça, main dans la main, amusés de cette attention que captivaient leurs silhouettes identiques au mépris des genres, Mathilde et Matthew l'avaient parfaitement compris.

« Viens, nous allons passer au salon. Denis devrait nous rejoindre, et... Oh, les enfants – vous voulez bien aller jouer avec votre cousine à l'étage ? »

Trois jolis sourires répondirent par l'affirmative. L'étreinte de leurs mains, entre eux, se raffermit sensiblement : en réponse, Matthew adressa un sourire hypocrite à Rachelle. Sa sœur, à sa gauche, fit exactement la même chose sans s'en rendre compte.
Ensembles, ils attiraient deux fois plus de regards. Ensembles, ils étaient presque quelqu'un d'autre.  Ces doigts entrelacés leur permettait quelque chose que la solitude leur ôtait systématiquement : parce qu'à tant se ressembler, ils pouvaient presque se dédoubler quand bon leur semblait.

« C'est vraiment incroyable, Maëva, ils se ressemblent tellement... Je t'assure – si Mathilde mettait un pantalon, je crois bien que je les appellerais tout les deux Matthew ! »

On est curieux, à six ans.
Rachelle, pincée, les regarda échanger un regard brillant sans chercher à comprendre.

'Ce qui se passe dans la tête des jumeaux, ça reste dans la tête des jumeaux.'



« Tenez, Matthew.

-Merci beaucoup, Matthew. »

La petite tasse blanche nervurée d'or changea de mains avec mille précautions maniérées : quand ils eurent chacun une hanse coincée entre les doigts, les deux enfants portèrent doucement le faux-thé à leurs lèvres. La servante avait proposé de leur en faire un vrai, mais ils lui avaient assuré ne pas avoir soif ; Matthew, toujours très soigné, avait par ailleurs ajouté qu'il ne tenait pas à salir sa chemise – ce à quoi Matthew avait acquiescé parce que, pour une fois, sa tenue lui plaisait beaucoup. C'était à peu près à ce moment-là que la pauvre jeune femme avait dû décider de repartir faire le ménage. La fatigue faisait souvent voir double, dans cette famille.
Ce jour-là en particulier.
D'un même mouvement, les garçons croisèrent leurs cheville sous la table ; levèrent leurs mains en miroir pour remettre leurs cheveux en place ; firent, un peu plus brusquement cette fois, tourner leurs tasses contre leurs paumes. Il n'aurait plus suffit que d'une vitre entre eux pour faire croire à un effet d'optique. Peut-être en était-ce vraiment un, tout compte fait.
Leur père, assis à l'autre bout de la table, calqua inconsciemment son mouvement sur les leurs lorsqu'ils burent une nouvelle gorgée d'air.
Le bruit d'une porte qu'on claque lui arracha une grimace. Son café avait refroidi.

« Chéri ! Mais où es-tu passé, encore –

-Ici, répondit distraitement le trentenaire en agitant sa main libre en direction de la silhouette furibonde dans le couloir. Chuuuut, attends.

-Chut ? Comment ça, 'chut' –  nous avons de sérieux problèmes en ce moment, il faut absolument que ce soit fini au plus vite et toi tu... »

Denis ne l'écoutait déjà plus : vexée au possible, la jeune femme fit claquer ses talons jusqu'à la table en bois. Ses nerfs fragiles, rudement mis à l'épreuve depuis son mariage, l'avaient rendue excessivement irritable face aux imprévus. Tout devait être à sa place. Plié dans le bon sens. Fait dans les délais. Un peu de poussière ou d'eau renversée de temps en temps ne la dérangeait pas, mais il y avait des limites très nettes à sa patience et sa tolérance – or elle détestait par-dessus tout être ignorée ou abandonnée par son époux sous prétexte que lui avait déjà fait sa part du travail. S'y prendre à la dernière minute n'était peut-être pas la meilleure technique, mais elle n'arrivait pas à faire autrement. Son esprit devait être réglé comme ça, qu'y pouvait-elle ? Le stress lui collait à la peau et, vraiment, cette famille ne l'aidait pas.
Une main sur le plateau en bois foncé, sourcils froncés, elle adressa une prière à Dieu. Ce monde allait la rendre dingue.

« Que... ?

-Ça vient de me frapper, mais... » Visiblement passionné, Denis s'efforça de finir sa tasse. « Avec leurs mains et leur grain de beauté, face à face, on dirait vraiment des reflets !

-Qu'est-ce que tu racontes ? souffla Maëva en passant des doigts exaspérés devant ses yeux. Ce sont tes enfants, pas de petits écureuils – Mathilde, pourquoi es-tu habillée comme ça ? »

D'ordinaire, lorsqu'ils s'enroulaient dans des draps ou se déguisaient pour jouer à « qui est qui », ils arrêtaient aussitôt qu'elle avait mis le bon prénom sur le bon visage ; pourtant, aussi sûre soit-elle d'avoir croisé le regard de sa petite fille, cette dernière se contenta d'échanger une coup d’œil intrigué avec son frère. Ils n'avaient pas l'air prêts à cesser leur petit manège.
Malheureusement pour eux, maman n'était pas d'humeur à ça.

« Non non, moi c'est Matthew ! Mat-thew. Tu vois bien, quand même, j'ai un pantalon.

-Matthew rien du tout, oui ! Tu t'appelles Mathilde et tu vas aller enfiler une robe sur le champ, jeune fille.

-Je m'appelle Matthew !

-Ça se voit quand même !

-Matthew, ne t'y mets pas !

-Chérie, chérie. »

Les visages outrés des deux enfants avaient commencé à lancer des éclairs en direction de leur mère. Denis n'aimait pas s'interposer ou prendre trop clairement partie, mais il détestait également entendre tout le monde hurler – surtout pour des caprices d'enfant et des nerfs en pelote. Ça arrivait trop souvent, ces derniers temps, et il était à peu près sûr que leurs quelques soucis professionnels n'y étaient pas pour rien ; Mathilde et Matthew n'avaient pas soudainement pu devenir plus insupportable qu'avant. Ils avaient toujours été plus ou moins difficiles à gérer, depuis qu'ils marchaient sur leurs deux pieds. Ils avaient eu le temps de s'y habituer.
Conciliant, il se redressa et massa gentiment les épaules de son épouse.

« Ils ne font rien de mal, inutile de t'énerver comme ça. Ce n'est pas très différent d'un déguisement, hm ? »

Malgré sa bouche invariablement serrée en ligne droite, la jeune femme se détendit peu à peu. Silencieux, les jumeaux observèrent son expression s'adoucir. Leur père avait un don évident pour ce qui était de l'apaiser, tant qu'il n'était pas la cause de sa colère ; selon eux, il s'agissait d'une technique secrète que l'on vous apprenait juste avant le mariage pour être sûr que vous pourriez gérer toutes les situations. Un joker à sortir en cas de crise.
En tout cas, ça marchait drôlement bien. D'un simple regard, ils adressèrent des applaudissements admiratifs à leur sauveur.

« Oui. Oui, tu as raison, soupira-t-elle en posant sa main sur la sienne. Mais vous ne sortez pas comme ça, c'est bien compris ? Je n'ose même pas imaginer ce que les voisins penseraient en voyant qu'on a deux fils... »

Les enfants poussèrent un glapissement contrarié.

« Mais !

-Il n'y  a pas de mais, coupa doucement Denis. Votre mère a raison, ce n'est pas une tenue correcte pour se promener.

-Maiiiiis –

-Tcht. » Sourire aux lèvres, il pinça le nez de sa fille. « Restez sage, nous avons encore un peu de travail. N'embêtez pas trop Theresa, d'accord ? »

Épaules affaissées, les deux Matthew poussèrent tour à tour des soupirs insatisfaits. La joue de l'un vint heurter la table avec ce que l'autre qualifia aussitôt d'un manque total d'élégance – mais, déjà, papa et maman étaient repartis dans le bureau du fond. Le silence, comme un voile, retomba sur leurs têtes blondes. Sans personne à impressionner ni public à divertir, ça ne valait plus grand chose. Ils se connaissaient, eux. Ils savaient qui était qui, eux. Ça ne les perturbait pas ; ce n'était pas un jeu fait pour juste deux.
Pour la première fois, une sourde incertitude noua les intestins de Matthew.
Ce n'était pas un jeu fait juste pour deux.
Non ?

« Pffffff... C'est nul, si on peut pas sortir ! »

Quelque chose, dans l'attitude de sa sœur, lui coupa toute récidive. Aucune pique ne lui vint ; aucune réplique cinglante, aucune insulte – rien. Juste ce même sentiment de malaise persistant, dans sa main gauche vide, qui lui criait de jouer encore un peu. Juste un tout petit peu.
Avec toute la grâce dont il était capable, l'enfant dénoua sa queue de cheval.

« Dis, tu me prêtes ta robe rose ? »



Juillet 1315
Leur gémellité, ainsi que leur père l'avait si souvent répété, venait de son côté de la famille. Celui de Maëva, lui, n'avait de particulier que sa tendance à ne jamais mettre de petits garçons au monde qui survivent plus de quelques années : elle et Laora se souvenaient à peine des frères qu'elles avaient perdus. Rachelle également resterait fille unique, à moins d'un miracle. Les femmes Alika n'étaient guère fertiles – et c'était quelque chose dont, semblait-il, les parents des deux jeunes dames s'étaient toujours attristés.
Matthew, de ce fait, semblait voué à rester le seul garçon que ses grands-parents maternels puissent serrer dans leurs bras. A cause de cela, ils avaient tendance à beaucoup trop gâter les jumeaux : préférer l'un à l'autre leur aurait semblé grossièrement inconvenant. Quitte à en choyer le premier, autant choyer la seconde.
Inutile d'expliquer pourquoi ces deux charmants enfants les adoraient.
Cette sale manie de tout faire par deux, donc, venait de leur famille paternelle. Les frères cadets de Denis étaient aussi jumeaux que l'on puisse l'être : pour couronner le tout, la femme de l'un d'eux avait également accouché de jumeaux deux ans avant la naissance de Mathilde et Matthew. Voir des visage en double était dans cette maison une particularité dont personne ne se formalisait plus. L'habitude aidant, on oubliait de s'en étonner.

Ce jour-là, fort comme toujours de la proximité entre leurs demeures respectives, leurs oncles avaient été conviés à passer la soirée chez eux ; et quoi qu'eux et leur famille étaient bien plus proche des Leylani qu'auraient pu l'être même des amis de longue date, cela n'empêcha pas la maîtresse de maison de tout revérifier quinze fois en pestant contre le moindre faux-pli sur la nappe. Madame ne supportait pas les accrocs.
Mais ça aussi, personne ne s'en formalisait plus.

Doigts crispés sur sa belle robe crème, faisant de son mieux pour ne pas s'arracher quelque cheveux, la jeune femme poussa un gémissement de désespoir. Pour la énième fois en dix minutes, elle frôlait la crise de nerfs.

« Mais papa a dit qu'on pouvait !

-Oh mais dites moi que je rêve – DENIS !

-... Je me suis dit que si tu ne remarquais rien, tu passerais peut-être une bonne soirée ; écoute, ne crie pas, mes frères vont bientôt arriver et je n'ai aucune envie que tout le voisinage t'entende.

-Denis, tu... Oh Seigneur – allez vous changer immédiat- »

Deux coups nets furent frappés à la porte. Maëva, blême, passa une main nerveuse sur sa robe parfaitement lisse ; déjà, Monsieur ouvrait à leurs invités. Plus rapides que des chats venant de faire tomber un vase hors de prix, les jumeaux se faufilèrent à leurs places. Ça n'empêcha peut-être pas leur mère de leur lancer un regard meurtrier, mais ils se savaient hors de danger – du moins pour le reste de la soirée. Elle n'aurait jamais abordé un sujet gênant ou honteux en public. Maintenant que tout le monde était là et s'installait progressivement autour de la table, une seule et unique solution s'offrait à elle.
A savoir, jouer le jeu des enfants.

« Bonjour, Mathilde ! »

Lorsqu'elle entendit la petite brune complimenter sa cousine sur le joli nœud qui ornait sa coiffure, Maëva serra les poings à presque en abîmer ses gants. Pourtant, jamais sa fille n'avait eu l'air si distinguée et délicate qu'au moment où elle éclata d'un rire cristallin, une main devant ses lèvres ourlées d'un sourire presque timide ; il n'y avait vraiment pas de quoi avoir honte de son enfant, bien au contraire. Elle était plus irréprochable que jamais. Presque trop. Mais ça, personne ne le lui fit remarquer. Personne ne s'en soucia, ni ne sembla trouver son attitude suffisamment différente de l'accoutumée pour soupçonner la moindre supercherie.

Alors que c'était son fils, un sourire ravissant au visage, qui jouait le rôle de la petite fille modèle pendant que sa sœur s'appliquait à ne pas avoir l'air trop brusque dans sa chemise bleue.

Son fils, en robe.
Sa fille, en pantalon.

Et personne ne voyait rien.



...
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