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 LUTLYNGTON Zen

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AuteurMessage
Zen Lutlyngton
noble
Zen Lutlyngton

Messages : 22
Inscrit depuis le : 14/02/2010
Age : 27
Localisation : Certainement en train d'étudier.

Feuille de personnage
Nom/prénom: Lutlyngton Zen
Arme: Épée et tout le bordel. Aussi une Mathilde sauvage.
fonction: Noble

LUTLYNGTON Zen Empty
MessageSujet: LUTLYNGTON Zen   LUTLYNGTON Zen Icon_minitime1Dim 14 Fév - 4:11


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"I'm just not good with people."


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Identité ; veuillez signez au bas de la page
▬ nom : Lutlyngton
▬ prénom :  Zen
▬ âge : 17 ans
▬ race : Métisse : Humain-Démon
▬ pays :  Oria
▬ emploi : Noble et étudiant
▬ lieu de résidence : Un château un peu dans les fins fonds, entre Xatha’lia et la frontière d’Hatès; cependant il arrive de plus en plus souvent qu’il loge chez son oncle, près de la capitale.
▬ arme : Très habile, Zen se débrouille à merveille à l’épée, impressionnant bien souvent son professeur et son père – il faut dire que lorsque l’on n’a pas grand-chose d’autre à faire… Les heures de pratiques ont fait de lui un excellent épéiste, malgré le fait qu’il n’en aura probablement jamais le besoin. Il ne possède pas encore d’épée qui lui appartienne vraiment, son père attendant le bon moment pour lui en remettre une, du coup il prend, si besoin, un peu n’importe laquelle, celle qui lui reste bien en main.
La magie, il ne l’utilise pas ; enfin, plus précisément, son père refuse catégoriquement qu’il en aille recours, pour des raisons qui lui sont obscures. Mais ça, c’est la version officielle. Il lui arrive parfois de s’amuser avec… S’il peut le faire, il n’y a aucune raison à ses yeux qu’il ne le fasse pas. Un cadeau, ça ne se refuse pas.

▬ aime :  Les blonds et les chats.
▬ déteste : Edwyn et les murs.

▬ amis : Il en a qu’un.
▬ ennemis : Il en a trop, dans sa tête.
▬ famille : On ne parle pas de famille.

ZEN TAMEREEEEE


Compléments ; fouillez les dossiers
▬ sexualité : Ça commence mal.
▬ passe-temps :  Baver devant les chats en secret.
▬ signe du zodiaque :  Cancer – oh non.
▬ religion :  Il n’est pas très croyant…
▬ expression favorite :  WESH J’TE DEFONCE TA MERE
▬ photogénique :  Un peu trop.
▬ allergies :  A Edwyn.
▬ plat préféré : CHOCOLAT TOUT AU CHOCOLAT
▬ plat le moins aimé :  Tout ce qui est à base de carottes ew.
▬ couleur préférée :  Le bleu.
▬ couleur la moins aimée :  Le orange.
▬ sait chanter :  Maladroitement oui.
▬ danse favorite :  La disco party dans son sli-…
▬ prénoms préférés :  Moda et Fucka
▬ sports préférés :  Le se-… La course à Edwyn qui se finit toujours par une adorable bagarre.
▬ aime le thé :  Moyennement.
▬ aime le café :  Bof.
▬ animal préféré : Ahem. Aucun. Il est très masculin les animaux c’est tellement pas son truc vraiment.
▬ parfum favori :  Le chocolat – encore et toujours.
▬ plus grandes peurs :  Qu’on lui demande sa sexualité.
▬ dépendances :  Au se- au chocolat, aux études, à l’épée.
▬ mensurations :   Si tu es blond aux cheveux assez long, tu sauras.
▬ autres :  UNICORN.
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Description physique

Se plaindre de son physique, cela ne viendrait pas à l’esprit de Zen.  Il se sait assez agréable à regarder, c’est déjà ça de gagner, et se satisfait parfaitement de celui-ci. Certes, il ne serait pas contre deux ou trop trucs améliorés, mais peu de gens ne le seraient. Si l’on considère le standard actuel, en scannant un peu ceux que l’on appelle beaux, Zen sait qu’il fait partie de cette catégorie qui pourrait séduire grâce à son physique – déjà certainement plus que grâce à son caractère impatient.
Une chose est certaine, le jeune homme fait bien ses dix-sept ans, mais pas plus, ni moins. Lui ajouter un an, ou lui en enlever un, voilà là la marge d’erreur possible, ce qu’il aime beaucoup puisqu’il est souvent arrivé auparavant qu’on confonde son âge dû à son physique qui était alors chétif.  Aujourd’hui, s’il n’est pas l’homme le plus costaud au monde – il en est très loin même-, on ne peut le considérer comme un petit garçon chétif. Du haut de son mètre soixante-huit et de ses soixante-cinq kilogrammes, Zen possède une silhouette élancée en rien chétive, sans pour autant avoir un pet de gras. Ce qui pourrait être des poignées d’amours sont en réalité des muscles acquis au cours des longs années d’entrainement à l’épée – et à fuguer dans la journée, courir dans les plaines et après Edwyn…  La vie est un sport continu pour Zen, il semblerait, à son grand malheur. Du fait qu’il soit encore relativement assez jeune, il pense pouvoir pousser encore un peu, gagner quelques centimètres et pourquoi pas rattraper le mètre quatre-vingt-huit de son père ? Rien n’est impossible, un de ses cousins a bien pris dix centimètres en un an… Sinon, il se contentera de sa taille, qui n’est pas si mal, après tout. Son corps n’est pas sculpté comme une pièce d’art, mais il peut dire avec fierté posséder un joli corps, bien que beaucoup le trouveront trop fin, trop angulaire, que ses fesses ou ses cuisses font mal – pour s’assoir, bien sûr- ou dans le cas de certains extrémistes,  il est clair qu’il doit manger au moins le double de sa portion habituelle. Mais lui, il se trouve bien, et c’est l’essentiel, personne n’a rien d’autre à y redire puisque c’est son corps et il en fait ce qu’il veut – heureusement pour sa famille, il n’est pas du genre à faire des folies.
Noir, jais, encre, ébène, c’est avec ces mots que l’on qualifie ses cheveux, héritage du sang de démon de sa mère, sans aucun doute vu les cheveux châtains de son père –enfin de plus en plus gris surtout, mais il n’en dira rien. Personnellement, il a un penchant vers le jais, très probablement parce que c’est une gemme ; bien entendu ce n’est pas parce qu’il considère ses cheveux comme absolument éblouissants ou quoi que ce soit qui pourrait le faire passer pour une narcissique, mais plutôt parce que c’est la seule chose qui lui reste de sa mère, son cadeau en quelque sorte, alors il le cultive, en prend grand soin, l’admire, comme si cela avait été un bijou en jais. Et puis, il n’y a pas à dire, cela le différencie d’Edwyn et ses cheveux blonds qui agressent ses yeux tous les jours. Peut-être également qu’il aime simplement le fait d’avoir se petit sentiment de supériorité avec son sang de démon, qu’il n’a jamais vu comme un handicap ou une ‘honte’ quelconque à avoir, au contraire. Ces cheveux sont d’une longueur raisonnable, impossible de les attacher en une queue de cheval ainsi, avec une mèche qui tombe entre ses deux yeux sans jamais l’aveugler. Il arrive qu’ils soient en pétard, surtout le matin, cependant la plupart du temps avec un bon coup de brosse, ils sont bien sages et brillants sur sa tête – jusqu’à ce qu’il ne s’agite de trop, du moins. Peut-être est-ce un autre attribut des démons – il n’en a absolument aucune idée à vrai dire- mais sa peau est laiteuse à n’importe quel moment de l’année, malgré le soleil d’Oria, ô combien agressif soleil. Il lui arrive de brûler, malheureusement, mais c’est très rare et il évite au maximum de sortir en plein soleil s’il doit voyager ailleurs que dans le coin où il habite, qui est plus frais et tempéré que le reste du pays. Le blanc de sa peau, ainsi que l’absence d’imperfections qui pourraient la gâcher à vie, lui donne un air de poupée fragile- c’est ce que sa belle-mère pense du moins- mais surtout un contraste assez intéressant avec ses cheveux noirs qui le réussit tout à fait. Noir et blanc, ce sont deux couleurs qui vont toujours ensemble, de toutes manières.
S’il a la peau et les cheveux de sa mère, il possède cependant bien les yeux et une ressemblance frappante avec son père, bien heureusement. Ses yeux sont d’un bleu profond qui rappelle l’océan, plus clairs parfois selon la luminosité, mais quoi qu’il en soit, une couleur intense pour un regard tout aussi intense, à tout moment de la journée, du matin au soir. Les expressions, que ce soit sur son visage ou dans ses yeux, ne finissent jamais de s’animer, malheureusement bien trop souvent pour des raisons négatives. Il est presque impossible de le regarder dans les yeux et de s’évader, de se croire à la mer, sans avoir l’étrange impression qu’il a un problème ; et il en a certainement un, mais pas de soucis, il en a un avec le monde entier, il semble. Presque impossible, mais possible cela dit, il y a bien des moments où les expressions désagréables et irrités laissent place à de plaisants sourires et yeux doux, il faut juste les attraper. La forme va de plissée la plupart du temps à anormalement ronde par moments ; il faut savoir que ses yeux peuvent probablement tripler de taille sous la surprise. Quoi qu’il en soit, ses yeux ne sont pas fins, et plutôt allongés, ses cils noirs assez fournis et longs, mais loin de ceux d’une fille, bien entendu. Il ne voudrait pas ressembler à une fille, n’est-ce pas ? Son visage est assez rond pour un garçon, mais fin, ses traits doux, qu’il s’amuse à bouffer avec des expressions peu aimables, ce qui lui donne un côté plus garçon fort, il le pense fortement. Son visage n’est pas aussi angulaire que son corps, toutefois Zen garde confiance et se dit que son visage va bientôt se viriliser encore plus afin qu’il ne puisse plus ressembler à un garçon en fleur, mais plus à son père, vrai exemple de virilité en son opinion. Le garçon ne peut nier quelques traits féminins chez lui, et parfois, il avoue que c’est plutôt pratique pour certaines occasions, pourtant il aimerait beaucoup tourner la page un jour, devenir un homme viril et fort afin que sa belle-mère ne puisse plus jamais lui rappeler combien il est magnifique dans une robe.
Concernant ses vêtements, la chose est simple : ce que ces servantes préparent. Son intérêt dans les habits est très limité, il lui arrive d’y mettre la main et d’acheter deux ou trois choses qui attirent son œil, mais la plupart du temps il laisse les autres décider de ce qu’il est bon de porter , tout simplement parce qu’il n’a pas le temps de se pencher là-dessus ; et puis, si quelque chose ne lui va, il peut tout simplement demander à ce qu’on change ceci, et tout est arrangé. Il n’a pas des goûts horribles et ne mélangera pas des couleurs improbables – ce qui serait impossible d’ailleurs, considérant le fait qu’à part certaines exceptions, il ne possède que des vêtements de coloris noir, blanc et bleu. C’est ce qui lui va le mieux, il ne voit aucun intérêt à essayer des couleurs frivoles et bien trop voyantes à son goût pour le simple plaisir de faire effet ou quoi que ce soit. Ce n’est pas son travail, les vêtements. S’il en est remis à lui même, il prendra certainement une chemise, un pantalon noir, une cravate noir et une veste bleu marine quelconque, généralement sa préféré avec les boutons en argent, les épaulettes et un tas de trucs qu’il trouve très classe – les autres aussi visiblement puisque son frère bave dessus à chaque fois. Zen n’est pas tout à fait du genre simple, et il avoue bien aimer ce qui brille, rien que l’on puisse lui reprocher, n’est-ce pas ? C’est toujours agréable de porter quelque chose qui rapportent des compliments et des regards envieux.
Pour certaines occasions – malheureuses- il arrive – de plus en plus rarement- qu’il enfile une robe et une perruque –parfois du maquillage, mais rarement vraiment- afin se transformer en une parfaite jeune femme ; il faut le dire, il en fait une femme plutôt convaincante et jolie. S’il détestait cordialement cela avant, et ce n’est toujours pas le grand amour entre lui et les robes, il admet que cette technique est pratique lorsqu’il s’agit de s’échapper. Zen ? Qui est Zen ? Son nom est Elisa. Toutefois, c’est réellement rare ces jours-ci, bien heureusement.
Ainsi Zen est un beau garçon avec des traits attirants, mais des expressions grincheuses au moins quatre-vingt pour cent du temps, qui le rendent tout de suite nettement moins sympathique, et dont l’on ne peut pas faire abstraction même lorsqu’on lui parle, vu que ce grain grincheux est sans aucun doute une bonne partie de son caractère.

Description mentale

Un bon café, un livre, du calme et un peu de piano, c’est ainsi que Zen décrirait la journée parfaite. Bien loin de l’agitation de nombreux camarades de son âge qui ne cherchent bien souvent qu’à s’amuser et faire du bruit, c’est un jeune homme très studieux qui trouve qu’apprendre est un loisir bien plus plaisant que faire la cour à tout ce qui bouge. Incroyablement mature pour un garçon de dix-sept ans, il a les deux pieds bien posé sur la terre ferme et arrivera toujours à se sortir de toute situation – en général-, en particulier grâce à son esprit logique et son cerveau ; de la matière grise, ça, il en a pas mal. Les adultes aiment bien souvent la compagnie du jeune homme qui ne fait âge que physiquement ; dès qu’ils ont fait l’abstraction de son physique, dès que Zen se met à étaler un peu sa science, il devient tout de suite quelqu’un de captivant que l’on apprécie.
Enfin, tout cela jusqu’à ce qu’il s’énerve. La maturité, le sérieux, le calme, c’est bien beau, trop beau ! S’il avait été ainsi en permanence, de serait parfait et probablement qu’il aurait tout un tas d’amis, que tout le monde le voudrait comme beau-fils ou mari, mais voilà, Zen a un léger problème – un détail, vraiment - : le sang chaud. C’est ainsi depuis qu’il est tout petit, avec un pic vers ses dix ans où on ne pouvait absolument pas lui parler si l’on était pas son père, le garçon s’énerve plus vite que la moyenne. Impatient, agité et brusque, Zen passe la plupart de son temps les sourcils froncés par une quasi-constante irritation. Ne vous en faîtes-pas, ce n’est en général pas seulement de votre faute, il est juste naturellement irriter par les gens, plus particulièrement les enfants et jeunes gens. C’est une gigantesque tâche sur son profil, parce qu’à cause de ses nerfs, il lui est pratiquement impossible de se sociabiliser avec les autres de son âge, qui le fuit bien souvent. Cela fait bien longtemps qu’il se résigné au fait qu’il n’est pas une bête sociale et que sa place est derrière un livre, pas au milieu d’un groupe d’amis, celui ne lui déplaît pas. Franchement, il trouve les gens énervant souvent, toutefois il regrette parfois son attitude. Généralement il n’a aucune mauvaise intentions, en réalité c’est un bon garçon avec un grand cœur, pourtant même s’il essaie d’être gentil, cela tourne toujours à la catastrophe pour de nombreuses raisons. Il s’énerve tout seul, c’est un peu ça, le problème. Il essaie, il s’applique vraiment ! Il est brut et d’une honnêteté déconcertante, presque maladive, voici encore des détails de sa personnalité qui font que sa vie sociale rase le sol. Chaque compliment, chaque mot gentil semble se transformer en un horrible reproche ou quelque chose comme cela. Son meilleur –et seul- ami dit souvent qu’il faut juste savoir le décoder. Malheureusement, peu de gens veulent rester plus d’une après-midi avec Zen, qui élève la voix pour un oui ou pour un non. Faire pleurer les filles est devenu comme un sport quotidien à chaque fois qu’il va quelque part, ses proies accidentelles fétiches restant les serveuses. Cela fait beaucoup rire son ami, lui beaucoup moins parce qu’il n’a jamais l’intention de blesser qui que ce soit, ça arrive, c’est tout.
Honnêtement, même s’il joue les gros durs, dit qu’il se fiche des gens, Zen apprécierait tout de même pouvoir tenir une conversation avec des gens de son âge sans que cela ne se finisse en bagarre ou pleurs. Jusqu’à là, le nombre de personnes qui peuvent le tolérer et voir un côté plus reposant et accueillant peuvent se compter sur les doigts d’une seule main. Oui, il arrive que le lion puisse être calme et aimable – pas seulement avec les plus vieux nobles, mais aussi avec des personnes de son âge. Il suffit qu’il se sente assez à l’aise, qu’il accorde sa confiance, et voilà, un Zen qui ne passe pas son temps les sourcils froncés, avec qui l’on peut parler sans craindre une dispute. Atteindre ce point n’est pas si difficile, il suffit de savoir supporter le métisse pendant un mois, ensuite, c’est du gâteau ! Enfin presque. Il y a aussi ceux qui l’énerveront toujours, même dans cent ans, comme son très cher demi-frère ; malheureusement, il n’y a pas d’échappatoire pour cela. Et puis, il y a la musique, l’une des seules choses qui le calme, ce qui fait qu’il est assez agréable durant les soirées dansantes.
Il est possible que l’origine première de son attitude flamboyante soit tout bonnement la pression, trop importante, trop pesante sur ses jeunes épaules – en plus de son existence naturelle. En effet, le garçon a toujours vécu sous la pression, que ce soit celle de son père, ou celle qu’il s’impose de lui-même. Ce n’est qu’une hypothèse, cependant il se pourrait qu’il soit aussi peu aimable parce qu’il faut bien évacuer le stress d’une manière ou d’une autre ; il fait cependant un maximum pour évacuer tout lors des entrainements d’épée, ou encore par la musique, avec son ami, par des activités un peu plus secrètes, et cela semble marcher. Ça ou il s’assagit juste avec l’âge, mais loin est l’âge où il restait juste des heures enfermées dans sa chambre avec un tas de livre. Bien que cela soit utile, bien qu’il fût réticent au début, apparemment le trop plein de tout doit être évacué par autre chose que les études, qui ne font au final qu’accentuer son austérité. Certes, Zen ne sera jamais un garçon social et souriant comme son frère, toutefois cela ne veut pas dire qu’il doit se laisser mourir seul dans son coin. Il s’améliore, peu à peu…
Le plus curieux chez Zen est qu’il a beau avoir l’air mature aux yeux de tous, il n’en reste pas moins un enfant, sur énormément de points. Au fond, il n’a jamais réellement changé, il garde toujours comme but ultime que son père soit fier de lui, qu’il le complimente, le remarque tout bonnement. Autant le dire tout de suite, c’est bien là toute la détermination de Zen pour être le meilleur, le plus glorieux de tous et surtout de triompher d’Edwyn. Maturité, quelle maturité ? C’est étonnant de voir à quel point toute sa vie, toute cette image de jeune garçon mature et cultivée, ne repose en réalité que sur une angoisse enfantine qui ne le lâche pas. Etre à la hauteur, que son père lui accorde ne serait-ce qu’un petit sourire encourageant, et surtout ne plus être invisible, plus jamais. Le garçon peut nier en masse que cela n’est pas vrai, qu’il a tourné la page depuis longtemps et qu’il se focalise sur ses études parce qu’il veut être quelqu’un d’admirable, rien d’autre, il n’arrivera jamais à se convaincre lui-même que c’est la raison pour laquelle il se donne corps et âmes aux études, à l’épée et à la musique. Certes, il aime cela, mais c’est évident que tout cela est par compétitivité avec lui-même, avec Edwyn, et pour l’attention. Il a également le besoin d’être constamment rassuré, remit sur le droit chemin en quelque sorte, et c’est pourquoi le plus de compliments il reçoit, le mieux il se porte. Il n’y a aucune différence entre lui et un enfant de cinq ans au niveau de ça, vraiment. Le brun que l’on pense si autonome et indépendant est en réalité toujours à la recherche de soutien, même s’il est un professionnel pour ne pas le montrer. Après toute ces années, il a appris à être bon pour camoufler ses demandes d’aide et d’attention.
Oh, mais bien entendu, ça, il ne l’admettra jamais. Pour qui le prenez-vous, enfin ! C’est absolument faux, Zen est une personne qui ne travaille que pour lui-même et qui n’a besoin de l’avis de personne ; il vit comme il le veut, point. Tout comme il n’admettra pas qu’il adore les chats et qu’il pleure en lisant des histoires à l’eau de rose, bien sûr. La fierté du garçon n’est pas quelque chose de négligeable. C’est en réalité l’un de ces traits qui font de lui qui il est, l’un de ces traits qui fait beaucoup rire ceux qui le connaissent bien, lui, le garçon avec un cœur tendre, qui adore les sucreries et fond face à un chaton. C’est terrible, tout ce qu’il garde secret, qu’il enferme derrière une façade sérieuse et son attitude de grand grincheux. Chacun à ses petits secrets, Zen en a tout un grand jardin accessible au bout d’un labyrinthe aussi long que tortueux – à part si ce n’est par accident que l’on les découvre.
En réalité, tout est relié chez le jeune garçon, il faut vraiment juste arriver au bout du labyrinthe, apprendre à le lire, et dès que cela est fait, il devient un livre ouvert. C’est déconcertant à quel point il est facile de deviner ce que ressent le métisse sans qu’il ne dise rien, une fois que l’on passe à travers son air grincheux. L’attirance, la tristesse, la solitude, l’ennuie… Tout se lit, tout est trahi par des petites mimiques qu’il suffit d’apprendre, comme l’on apprend l’alphabet. Zen est vraiment comparable à un sujet d’étude, ceux qu’il affectionne tant. Il faut s’armer de temps et d’énormément de patience afin de contrôler le sujet à merveille, et surtout ne pas être fragile, parce qu’un sujet comme lui, ça n’est pas sans risque. Telle une expérience de chimie, il faut manipuler le tout avec précaution si l’on ne veut pas que tout explose d’un seul coup, ce qui peut potentiellement faire pas mal de dommages.
On ne peut pas dire que Zen soit un ange incompris à cause de sa maladresse, et d'une brutalité mal assumée loin de là ; malgré tout il reste un garçon colérique qui ne tolère pas que quelque chose n’aille pas comme il l’a décidé lui, impatient et d’une fierté à toute épreuve.Le garçon aime le contrôle, il aime que tout suive le chemin qu’il choisit, et pour cela, il est prêt à beaucoup de choses. Il ne faut pas croire, il s’avère être très doué pour manipuler les gens et élaborer des plans qui le mèneront là où il a décidé qu’il veut aller. S’il y a une rivière à traverser, il se créera un pont en forçant les autres à courber l’échine afin qu’il ne mouille pas ses vêtements. Il n’est pas sans regret, mais préfère largement vivre avec ceux-ci tout en sachant qu’au moins, il est à l’endroit précis où il veut être, la preuve même de sa propre force. Zen est une personne ne connaît comme défense que la violence et la cruauté qu’il a utilisé depuis qu’il est tout jeune. Comme il aimait prendre sa revanche en faisant souffrir son demi-frère, comme il en a toujours été ainsi, il s’est trouvé une sorte de fascination pour la souffrance des autres. Il a quelque chose d’enivrant dans le fait d’avoir autant d’influence sur quelqu’un, de savoir que l’on peut briser aussi facilement cette personne, voir la panique dans leur yeux… Il n’est pas sans savoir que c’est sans doute une tendance malsaine, mais il choisit d’ignorer cette notion. Le noble se sait cruel et sadique, mais dans ce monde, si l’on veut faire partit des gagnants, il faut l’être, c’est ainsi qu’il se justifie dès qu’il panique lui-même.
Toutefois, il n’est pas non plus aussi froid et mauvais qu’il le laisse paraitre -son petit côté malsain restant bien souvent caché sous des simples excès de colère et ne ressortant qu'avec certaines personnes, bien que récemment il se montrait plus souvent-, que ce soit par pur accident ou intentionnellement, il laisse juste sa partie plus sentimentale au placard, parce que réellement, il n’en voit pas l’utilité dans sa vie, vu qu’il s’est résigné à ne pas être sociable. Et puis, Zen est du type à penser que les sentiments, les larmes, tout ça, c’est pour les filles, et lui, eh bien, c’est un bonhomme, alors oui, au placard tout cela. Un jour, il faudra bien ressortir du placard, il en est conscient que cela arrivera – peut-être-, mais pour l’instant, la place est idéale. Cette fixation sur la masculinité vient certainement de sa belle-mère, encore et toujours la source de ses problèmes, et ce depuis ses cinq ans. Bien qu’il ne s’énerve pas après elle – son père le renierait-, il ne lui en ressent pas moins. D’où peut-être son déversement d’insatisfaction sur tout son entourage, ah…
Comme une chaine de causalité, tout est lié chez Zen, d’une manière ou d’une autre…

Histoire

« Zen, je te présente Joyce, elle va être ta nouvelle mère. »

Nouvelle mère ? Cette femme ? Mais Zen ne veut pas d’une nouvelle mère ! Zen veut seulement que son père le félicite pour son bon travail en mathématique, pas qu’une femme se prétende être sa mère. La sienne est partie dans le ciel, elle est tranquille, il est content pour elle.
Il n’a qu’une mère, c’est suffisant, c’est ce qui est normal.

Le garçon d’à peine cinq ans fronce ses petits sourcils, s’inclinant toutefois par politesse, parce que son père était là. La jeune femme aux longs cheveux blonds lui fond dessus presque immédiatement, s’agenouillant en face de lui, envahissant son espace vital à grand coup de parfum. Il peut presque voir la poudre tartinée sur son visage, mais il doit admettre qu’elle est plutôt jolie, cette femme.
Joyce lui adresse un grand sourire qui le fait grimacer intérieurement – il se retient, on lui répète que ce n’est pas gentil- avant de dire d’une voix bien trop aiguë à son goût :

« Bonjour Zen ! Comme tu es mignon ! Je sens qu’on va beaucoup s’amuser tous les deux ! »

Lui, tout ce qu’il sent, c’est son parfum qui commence à lui donner la migraine. Il se contente d’hocher la tête, préférant le silence aux réprimandes qui viendraient certainement s’il ouvrait sa petite bouche où tournaient des paroles désagréables. La blonde trouve que c’est une bonne idée de caresser son visage, lui se retient de toutes ses forces pour ne pas s’enfuir à la quatrième vitesse.

« Tu ressembles à ton père, c’est fou ! »

Généralement, on lui dit qu’il ressemble à sa mère, alors c’est un bon changement. Sa poitrine se gonfle de fierté, et la remarque fait gagner quelques points à la jeune femme. Zen lui adresse même un micro-sourire, ce qui semble la ravir.

« Je suis certaine qu’Edwyn va t’adorer. »

Ed-…

« Qui est Edwyn ? »

Le visage de Joyce se tord un peu plus dans ce qu’il pense être une expression de sa folie, avant qu’elle ne laisse échapper un petit gris strident et ne l’enveloppe dans ses bras. Il se retrouve le visage pressé entre ses seins, avec des difficultés respiratoires évidentes alors qu’il semble que la jeune femme vive le plus beau jour de sa vie.
Inutile de préciser qu’elle venait de perdre tous ses points.

« Mon dieu, même ta voix est absolument adorable ! Charles, comment avez-vous fait pour avoir un garçon aussi adorable, vous ? »

Zen entend son père rire, se résignant instantanément à résister à tout prix la tentation de mordre, frapper, crier ou encore pousser la jeune femme, juste parce que son père semble content. Et puis, quelques secondes après, elle le relâche pour s’amuser un peu avec ses joues, plaquant ses deux mains de chaque côté de sa tête tandis qu’il fait de son mieux pour garder une expression neutre.
« Où en étais-je ? Ah oui ! Edwyn, dit-elle en riant doucement. Edwyn est mon fils ! Heureuse coïncidence, il a exactement le même âge que toi. Il est très content d’avoir un frère. Edwyn ! Approche-toi donc… »

Autant dire que Joyce est rapidement tombée dans les négatifs dès le moment où le mot « fils » fût été prononcé. Pour lui, frère voulait dire compétiteur, et il avait déjà bien assez de mal comme ça à attirer l’attention de son père, il n’avait pas besoin d’un autre de son âge pour cela ! Non, non, non, il n’aimait pas cette idée.
Un petit garçon aux cheveux aussi blond que Joyce fait son apparition à la droite de la femme, et Zen fait un grand effort mental pour ne pas le détester instantanément. Peut-être qu’il va être gentil, et que tout va bien se passer, qui sait ?
Neutre, neutre, garde une expression neutre.
La bon point dans toute cette histoire, c’est que Joyce le lâche, se redresse et pousse en face de lui le dit Edwyn, qui est bien quelques centimètres plus grand que lui – quel malheur- mais au moins, il n’a plus le parfum désagréable dans le nez.

« Bonjour ! Moi c’est Edwyn, j’ai cinq ans ! Je suis super content de te rencontrer ! »
Bon, c’est visiblement de famille de parler avec autant d’excitation. Zen peut presque apercevoir des étoiles dans les yeux bleus du jeune garçon. Hésitant, il prend la parole, décidant qu’il est bon de se présenter après avoir lancer un regard à son père, qui lui aussi souriait.

« Bonjour. Je suis Zen. J’ai également cinq ans…

-Je sais tout ça ! Ça va faire un siècle que je veux te rencontrer ! Tu ressembles vraiment à une fille tu sais ? »

Calme. Neutre. Edwyn lui donne des petites tapes sur ses cheveux noirs. Les cheveux de sa mère.

« Woah, t’es vraiment un métisse, c’est trop cool ! »

Zen ne voit pas ce qu’il y a de cool là-dedans, mais il ne répond rien, trop occupé à calmer ses nerfs.

« Et donc Zen, c’est vraiment ton nom ? C’est franchement bizarre, tu sais ? »

Alors là, c’est de trop. Son poing part plus vite qu’il n’a le temps de se raisonner, atterrissant sur la joue du blond, démarrant la première bagarre de l’histoire de leur cohabitation.
Première, et certainement pas la dernière, puisque ce jour signe aussi bien le début d’une nouvelle vie que celui d’une guerre sans merci.

~~
L’intuition première de Zen avait été bonne ; il détestait son demi-frère, ainsi que sa belle-mère. Les deux nouvelles figures familiales pompaient non seulement l’attention déjà limitée de son père, mais en plus, ils étaient tout bonnement insupportables aux yeux du petit garçon qui rêvait déjà de calme et de grandeur.
Sérieusement, dès qu’il se mettait à étudier, quelqu’un se mettait dans son passage, et bien souvent, il était compliqué pour lui de s’échapper.

« Zen, Zen ! Père a dit que tu devais jouer plus avec moi ! »

Le garçon de huit ans est certain que son visage à une sorte de spasme aux paroles du blondinet qui lui accrochait le bras avec force. Ah, il y avait ça aussi. Pour Zen, Joyce et Edwyn n’avait rien de sa famille, ils étaient seulement des squatteurs que son père, son si bon père, avait accepté par pitié, voilà tout. Il n’y avait aucun lien entre eux – il refusait obstinément de reconnaître le mariage- et donc ils n’avaient pas l’autorisation de se considérés comme tels.
Foudroyant le garçon du regard, il fronce les sourcils pour retrouver sa nouvelle expression fétiche.

« Non, je dois étudier. Vas-t-en Edwyn. »

Sur ce, il se dégage avec aisance de l’étreinte presque dégoutante du jeune garçon, afin de se diriger la tête haute vers sa chambre. Il est plaisamment surpris que la peste blonde ne le suive pas ; c’est inhabituel que le garçon abandonne aussi facilement la poursuite…

« Zen, enfin je te trouve ! Il faut absolument que je te fasse essayer quelque chose !
-Hein ?»

Il n’a pas le temps d’articuler quoi que ce soit d’éloquent puisque Joyce et sa longue traîne blonde l’entraîne avec un grand sourire, une main encerclant avec poigne son bras. Il attrape du coin de l’œil le sourire d’Edwyn, qui n’est pour une fois ni narquois, ni amusé, mais plutôt… Désolé.
Et Zen se dit que pour une fois, il aurait mieux fait d’accepter de jouer avec lui, parce que cela ne lui disait rien, mais alors rien, qui vaille.

Il ne peut rien dire à Joyce, même s’il aimerait beaucoup, parce que c’est une adulte, parce que son père le renierait s’il se mettait à lui crier dessus, alors il se contente de la suivre en silence. Jusque-là, elle avait été assez plaisante, à part pour les nombreux câlins, bisous et compliments sur sa beauté féminine, toutefois lorsqu’il pénètre dans une chambre remplie de jolies robes de toutes tailles, Zen doute qu’elle va le rester fort longtemps.

Quinze minutes plus tard, c’est amèrement qu’il conclut qu’il déteste vraiment Joyce, mais également qu’Edwyn avait un bon côté caché, puisqu’il avait certainement voulu l’aider à se sortir de cet enfer dans lequel il était jusqu’aux épaules.

Après que la jeune femme lui ait enfoncée une perruque noire sur la tête, le jusqu’aux épaules se transforme en de la tête aux pieds.

« Comme tu es magnifique ! Tu es faite pour ça, Zen ! »

‘Faite’ ? Le jeune garçon voit rouge, très rouge, et ce n’est pas seulement à cause de la couleur excentrique de sa robe. Il ne dit rien cependant et laisse la femme s’extasier devant lui, fixant son reflet dans le miroir, désemparé. Au moins, si cela pouvait être considéré comme un réconfort, il avait l’air d’une très jolie fillette.
Zen décide que pour rendre le moment un peu plus supportable, il pouvait placer ça quelque part dans sa fierté. ‘Fait une très jolie fille’, oui, cela va  tout à fait bien à côté de ‘se bat super bien’. Parfait.

Il profite aussi de l’instant pour réciter ses tables de multiplication mentalement, généralement, ça l’aide à rester calme en toute situation – à part si Edwyn était inclus dans la dîtes situation. Pour des raisons totalement inconnues au jeune brun, dès que le blond était dans les barrages, il passait du mode neutre au mode irriter. Impressionnant, qu’une chose comme lui puisse avoir un tel pouvoir sur lui…

« Voilà, finit ! Tu es parfaite ! »

Zen jeta un regard noir à la jeune femme qui fût cruellement mal interprété celui-ci, puisqu’elle fond de nouveau sur lui en criant des louanges sur sa capacité naturelle à être adorable ; opinion qu’il ne partageait évidemment pas, puisqu’il faisait tout son possible pour paraitre menaçant chaque secondes qui passaient.
Joyce n’avait aucun sens du danger, ou de quoi que ce soit d’ailleurs, c’était là sa conclusion.

« C’est bon, je peux l’enlever ? »

Zen se surprenait lui-même par son ton calme – quoi que quiconque qui n’avait pas été Joyce aurait senti qu’il était tout sauf amusé par le petit jeu-, qui n’impressionna pas du tout la femme qui lui adressa un regard confus.

« Mais enfin, pourquoi ? Elle te va à merveille, garde-là jusqu’à ce soir, au moins, mon chou ! »

Mon chou.

Le garçon est certain que son dégoût est très visible sur son visage pâle, il fait en sorte qu’il le soit aux yeux de tous, même d’elle. Et pourtant, comme rendue aveugle par sa bêtise, elle n’y voit que du feu – ou peut-être qu’elle l’ignore, parce qu’à ce point, c’est vraiment stupéfiant qu’elle ne remarque rien-, et donne à sa perruque un dernier coup de brosse.

« Ton père va être ravi !
-PARDON ? »

Cette fois, il ne cherche pas à se contenir. Il fronce les sourcils et lui envoie un regard menaçant, les poings se serrant le long de son petit corps. C’est hors de question que son père le voit ainsi, il refuse ! Ce serait un bien trop grand coup pour sa dignité d’homme, lui qui aspire à devenir exactement comme lui !
Et Joyce sourit, comme amusée par son comportement, avant de lui caresser la tête doucement, une gestuelle qui lui rappelle terriblement Edwyn, ce qui au final lui donne envie de donner un coup de pied à la femme. Il les déteste. Il les déteste tellement.

« Je lui ai dit, lui qui voulait une petite fille, et il a trouvé que c’était une idée amusante ! Pour lui faire plaisir, allez, Zen ? »

Il déteste également le fait qu’ils connaissent son point faible et appuie dessus avec force, sans ménagement. Sans aucun moyen de vérifier si c’est vrai, Zen prend la décision que si son père souhaitait vraiment le voir ainsi, et bien pour une fois, il pouvait peut-être mettre sa virilité certaine au placard. L’espace de quelques heures. Et puis, l’incident serait complétement oublié dans quelques années ! Il se renfrogne, grogne légèrement, cependant le garçon baisse les yeux, les épaules et soupire, relâchant son corps entier.

« D’accord… Mais juste une fois ! »

Il n’a pas à voir son visage pour savoir que Joyce jubile ouvertement. Elle lui offre un câlin qui lui brise presque les os avant de déposer un bisou sur sa joue doucement.

« Bien entendu mon chou, juste cette fois… »

Dès qu’elle se détourne, il essuie d’un revers de manche sa joue salie.
Trouver son père est nettement moins compliqué qu’il ne l’aurait cru – il semblerait que Joyce ai une sorte de radar à Charles qu’il lui enviait beaucoup-, et il fut très soulagé de ne pas croiser Edwyn dans les couloirs. Quoi que le garçon soit en train de faire, qu’il continue de le faire, grand bien lui fasse. Marcher dans une robe était embarrassant, dans tous les sens du terme, et sa seule envie était de l’enlever pour se glisser de nouveau dans ses confortables pantalons. Bon dieu, les femmes avaient un courage monstre pour porter ce genre de choses, sans parler des cheveux ! Il se doutait bien que même si toutes n’avaient pas de perruques, celles qui en avaient devait souffrir atrocement, à longueur de journée… Il ressentit une pointe d’admiration pour les femmes de son entourage, avant de se souvenir que la plupart avaient un caractère horrible, et ainsi se dire que c’était bien mérité. Lui, en revanche, ne méritait absolument pas ce supplice.

Ses efforts furent cependant récompensés, assez curieusement, par l’air surpris, mais plutôt satisfait de son père, qui ne broncha pas lorsque sa femme et son fils firent irruption dans son bureau.

« Charles, regarde, nous avons une fille ! »

Zen se retint de faire une remarque désobligeante à la femme qui le tenait fermement par les épaules, se sentant rougir légèrement sous le regard de son père, qui s’était levé tout en le scrutant, un sourire s’étalant sur ses lèvres.

« Il semblerait, oui… Où diable as-tu été la chercher ?
-Je n’ai eu qu’à faire quelques pas dans le couloir ! »
L’air interrogatif de son père fait comprendre à Zen qu’il ne le reconnait pas, et quelque part, il se sent un peu blessé par cela ; costume ou pas, il était son fils… L’homme aux cheveux châtains se penche légèrement, fronçant les sourcils dans une expression qui était familière au visage de Zen. Il se redresse soudain, le visage s’ouvrant sous la surprise de sa probable découverte. Un homme intelligent comme lui, bien sûr qu’il ne mettrait pas longtemps à comprendre…
« Zen ! Impossible ! »
Joyce rit, hoche la tête avec fierté et lui a un peu envie de s’enterrer sous terre. Voir beaucoup envie.
Vite père, vite, dîtes quelque chose enfin !
Ah, il rit. Doucement. Gentiment.

« Eh bien… Tu as l’air si adorable comme ça, une vraie petite princesse ! dit-il avant de froncer légèrement les sourcils de nouveau. C’est un peu étrange maintenant que je t’ai reconnu, mais… »

Il lui adresse un grand sourire. Zen pense que même s’il devait le faire tous les jours, rien que pour voir son père lui sourire à lui, de cette façon, eh bien il le ferait ! Bon… pas tous les jours non plus, il ne faut rien exagérer.
Et puis il lui tapote doucement le haut de la tête.
Si, en fait, tous les jours.

« Tu es très mignon, Zen. »

C’est avec un sourire jusqu’aux oreilles que le jeune garçon sort du bureau, laissant Joyce et son père ensemble sans aucun regret. Son père avait ri. Il lui avait souri. Il lui avait touché la tête. Il l’avait complimenté ! Il ne pouvait empêcher cette sorte de fierté qui s’emparait de lui. Un compliment était un compliment, peu importe les circonstances, et pour Zen qui en recevait très rarement de son père, c’était tout simplement magnifique.
Le jeune garçon était donc d’excellente humeur, et rien, absolument rien ne pouvait ruiner cela.

Rien sauf Edwyn.

Lorsqu’il croise le regard du blond, il se sent immédiatement beaucoup plus misérable, et incroyablement irrité. Il est en position de faiblesse évidente, Edwyn va probablement de moquer de lui pour le restant de sa vie ! L’idée que le garçon risse de lui, ou tout simplement le regarde dans cet accoutrement le rendait presque malade, cela ne lui plaisait pas du tout. Que son père le fasse était une toute autre histoire, mais le blond, non, hors de question. Cela le dégoutait, tout simplement.
Mais contrairement à ce qu’il aurait cru, Edwyn ne rigole même pas en le voyant, il n’a même pas l’air moqueur qui donne toujours à Zen l’envie de lui coller un coup de poing dans la figure, ce qui, honnêtement, le soulage momentanément.

Le blond s’arrête net en face de lui, et, un peu de la même manière que son père, l’analyse de haut en bas avec un regard pétillant de ce que le brun qualifierait d’admiration.

« Wow ! C’est toi, Zen ? »

A contrecœur, il hoche la tête, confirmant non sans une certaine appréhension son identité. Il est trop pétrifié pour parler, en réalité, même s’il essaie de garder un air sérieux.
Eh, au moins Edwyn ne pourra jamais gagner contre lui dans ce domaine, c’est une sorte de fierté aussi ! Voilà ce que murmurait l’esprit du brun, comme pour le rassurer, bien qu’honnêtement, il ne fût pas certain que ce soit vraiment une bonne chose pour un garçon.
Le visage de son ennemi se fend soudainement en un sourire plein de malice qui fait plisser les yeux de Zen. Quelque chose lui dit qu’il ne va pas apprécier la prochaine fois que le jeune garçon ouvre la bouche. Edwyn pose une main sur son épaule, ce qui le rend encore plus suspicieux aux yeux du brun.

« Ça te dirait d’être ma petite amie ?
-VA TE FAIRE VOIR ! »

Effectivement, il avait bien prédis.

Sans perdre une seconde, il se jette sur le blond et lui lance un coup de poing dans la figure, se débattant avec rage malgré l’ennuyante robe.
Il est fier que même avec une robe, il reste le plus habile en combat.

~~
S’enfuir loin, loin de cette maudite demeure où les démons se donnent de toute évidence le mot pour rendre sa vie impossible, voilà la seule pensée de Zen alors qu’il court à toutes jambes au milieu de ce qui semble être… Nulle part. Pour l’instant, il n’en a rien à faire qu’il ne sache pas du tout où il est, puisqu’il n’a pas vraiment l’intention de retourner chez lui, pas de sitôt.

Il l’avait fait, il avait crié sur Joyce, sur tout le monde, il s’était enfin dressé fièrement comme un homme, refusant d’être une poupée encore une fois de plus, avant de prendre la fuite, dignement. Non, ce n’était même pas une fuite, c’était un signe de rébellion, voilà. Une fugue, quelque chose de ce genre. Certes, ce n’était pas son style du tout, mais là, franchement, c’était invivable. Pendant plus d’un an il avait cédé parce qu’il ne pouvait rien dire à la femme qui le torturait, cependant ce fut la fois de trop aujourd’hui.
Zen n’était pas peu fier de lui, il était certain qu’il en avait bouché à un coin à la femme qui lui prend tout d’habitude, et s’il n’avait pas été si en colère, le brun aurait définitivement fêter sa petite victoire avec un grand sourire.

Lui dont l’endurance était d’habitude si admirable, se retrouva curieusement totalement à plat après seulement une quinzaine de minutes de course. Bon dieu, les robes étaient définitivement la plus grande torture jamais inventée dans ce monde ! Elle pesait si lourd et le serait tant qu’elle l’empêchait de courir à son maximum. De plus, à cause de la perruque qui tenait en place un peu trop bien à son goût – toutes les barrettes devaient y être pour quelque chose-, il avait chaud, sa nuque dégoulinait de sueur. Dégoutant.

Comme si le soleil d’été n’était pas suffisant, son accoutrement le rendait encore plus vulnérable. Il décide de s’arrêter au milieu de ce qui ressemblait à un champ, se débattant un instant avec les coutures de la robe pour essayer de l’enlever, voire de la déchirer, toutefois, rien à faire, le tissus restait indemne, à l’exception de quelques déchirures qui ne firent qu’empirer sa situation. Laissant s’échapper un cri de rage évident, il s’écroule sur le sol, furieux. Il tenta encore une fois une bataille contre la robe, celle-ci gagnant par défaut lorsque la chaleur écrasante eu raison de lui.
De l’ombre… son regard se porta au loin sur un arbre. Loin. Bien trop loin pour lui qui ne voulait qu’une chose : fermer les yeux un instant.
Se résignant à son triste destin, il saisit un pan déchirer de la robe bleu ciel afin de la placer sur son visage – il serait triste qu’un si beau visage ne devienne tout rouge, lui qui ne voyait que rarement le soleil écrasant- une fois qu’il se fut allonger.

Il ne pouvait nier que malgré la chaleur, c’était tout à fait plaisant d’être ainsi allonger en pleine nature, avec pour seul musique le chant des oiseaux, eux visiblement ravi du temps, à sa différence. En quelques minutes, ce qui devait être une simple pause se transforma en une sieste impromptue.
Zen se dit qu’il le méritait bien, après tout…

Une douleur vive dans la main droite met fin à sa tranquillité. Quelqu’un venait de lui marcher sur la main. A peine réveiller, voilà que le garçon aux cheveux noirs étaient déjà en colère ! Il se redresse subitement, le pan de robe tombant sur ses genoux, ses yeux perçants ne perdant pas une seule seconde pour rechercher la source de sa douleur.

« Oh putain ! »

Un éclat jaune apparaît dans son champ de vision, ce qui rend immédiatement Zen plus irrité, pensant momentanément qu’il s’agit d’Edwyn, son cerveau encore engourdi ne réussissant pas à associer qui que ce soit d’autre de blond et masculin à la douleur que lui.

« Je suis si désolé, Mademoiselle ! Je ne vous avais pas vu, ça va ? »

En quelques secondes, le jaune est à sa hauteur, à genoux sur le sol, l’air réellement désolé, sans une once de malice visible, ce qui aurait dû le mettre sur la voie que l’inconnu n’est en aucun cas Edwyn, cependant son cerveau voyait toujours le danger public en lui. Lorsqu’il lui saisit la main pour l’inspecter, Zen la retire vivement, les sourcils si froncés qu’ils se rejoignaient sur son front. Mademoiselle ? Il l’avait appelé Mademoiselle ? Il lui avait pris la main ?
Scandale !

« Mademoiselle ? Qui appelles-tu Mademoiselle ?! Ou vois-tu une demoiselle ?! Je te jure que je vais t’arracher les dents ! Tu pourrais faire attention, Edwyn, bâtard ! »

Il allait se jeter sur l’étranger lorsqu’il se rappela soudainement de sa situation, son cerveau se décidant enfin à se mettre en route. Dehors. Déguisé en fille. Loin de chez lui. En regardant l’air interloqué du blond qui le regardait bouché bée avec des yeux ronds comme des billes, Zen réalise qu’il ne s’agit pas du tout d’Edwyn. Et s’il en doutait encore, il n’avait qu’à jeter un regard à ses habits rustiques, ses cheveux longs en bataille ou encore ses yeux verts. La rage se remplaça rapidement par la honte, son visage rougissant alors qu’il réalisait sa bêtise. L’étranger brisa le silence d’une voix hésitante, son regard se promenant des longs cheveux noirs jusqu’à sur la robe.

« La robe… Vo-vous êtes-bien une jeune fille, non ? Et… Et je ne suis pas Edwyn… Vous êtes certaine que tout va bien ? Votre visage est rouge, vous avez peut-être de la fièv-… »
Zen attrape la main qui se dirigeait vers son front, lançant un regard noir au blond. Peu importe qui il était, il lui avait toujours marcher sur la main et provoquer cette scène, alors le brun décide qu’il a tous les droits d’être en colère contre lui – pour camoufler la honte, il n’y a rien de mieux.

« J’allais très bien avant que vous ne m’écrasiez la main ! Peu importe votre nom, je pourrais toujours vous frapper pour ça ! Et… Et je ne suis pas une fille ! »

Pour illustrer ses propos, il essaie de tirer d’un coup sec sur la perruque, ce qui ne la fait que glisser de quelques centimètres avant que la douleur ne se fasse ressentir.

Joyce était définitivement une pro pour mettre les perruques. Il allait la tuer.

Il se débat un instant avec la perruque avant d’abandonner dans un grognement de rage pur. L’envie de crier le pris, mais il se retint tant bien que mal, jugeant que son image en avait suffisamment prit. Et il n’avait pas envie de pleurer. Vraiment. Les yeux brillants n’étaient que de rage.

« Marre, j’en ai marre de tout ça ! »

Sa seule envie à présent était de s’enterrer quatre pieds sous terre et ne jamais en ressortir. Il se mord la lèvre afin de se concentrer sur autre chose, reniflant le plus discrètement possible, les yeux rivés sur le sol. Pourquoi est-ce que tout allait de travers aujourd’hui ? Marre, marre, marre…

Les larmes de frustration lui piquaient les yeux, il ne pouvait plus le nier. Ne pleure pas, soit un homme !

« Laissez-moi faire, » répondit une voix douce.

Une paire de main se retrouva soudainement à s’activer sur sa tête, le prenant par surprise, bien que l’énergie de sursauter ou repousser celles-ci se perdit dans l’énergie dont il avait besoin pour retenir ses larmes. De plus, il ne voyait aucune raison de rejeter l’aide du blond ; il était doux dans ses gestes et en quelques sortes, le mouvement dans ses cheveux le calmait. Se laissant porter par la douceur du garçon, il récupère doucement de ses émotions. En observant sa main droite, il découvre qu’il n’a rien, si ce n’est une petite marque rouge. Rien de bien grave, pas de quoi faire toute une scène.
Honnêtement, après réflexion, il se demande pourquoi le blond ne s’est pas enfui à toutes jambes dès qu’il a ouvert la bouche. Relevant un peu la tête, il regarde le garçon avec plus d’attention. Celui-ci a l’air concentré sur sa tâche, les sourcils légèrement froncés, une expression cependant sereine sur le visage, n’ayant pas le moins du monde l’air effrayé ou mécontent d’une quelconque manière.
Zen trouve stupide qu’il ait pu confondre Edwyn et le garçon tant ils sont différents, bien heureusement. Il a l’air un peu plus vieux que lui, peut-être de 2 ou 3 ans, il note, avec un visage plaisant et des beaux yeux. Vraiment, il n’y a aucune ressemblance.

Son crâne est d’un coup plus léger, la chaleur s’estompe un peu, le visage du blond se fend en un grand sourire victorieux qu’il lui adresse et la perruque noire rentre dans son champ de vision.

« Voilà pour vous, jeune homme ! »

Un élan de gratitude force un petit  ‘merci’ à sortir de sa bouche, le son étouffé par la boule qui lui restait en travers de la gorge. Il fixe le blond un peu plus longtemps, avec une expression qu’il espérait neutre, celui-ci lui rendant son regard, toujours souriant, le bras figé en l’air avec la perruque pendante à la main. Zen la lui reprend, se sentant étonnamment calme et à l’aise en la présence du garçon dont il ne connaissait toujours absolument rien. Voyant que celui-ci ne semblait avoir ni l’envie de parler, ni de partir, la boule s’estompant progressivement dans sa gorge, il décide de prendre les initiatives.

« Désolé, pour tout à l’heure, bredouille-t-il, son regard se dirigeant automatiquement sur ses mains, posées sur sa robe. Je vous ai pris pour quelqu’un d’autre et…

-Oh, ce n’est rien ! Avec un tel réveil, c’est compréhensible, répond-il avec un grand sourire que Zen pensait coller à son visage. Ah, et mon nom, c’est Echo, pour l’information ! »

Echo ? En voilà un nom curieux ! Tout comme son prénom à lui, qui lui valait de nombreuses moqueries du démon blond chez lui. Un élan d’affection l’envahit, il lance un sourire rare au garçon.

« Joli nom. »

En voyant  le blond faire la mou et ouvrir la bouche, certainement pour se plaindre, il ajoute rapidement, toujours souriant.

« Ce n’est pas pour me moquer de toi. Je m’appelle Zen, sinon. »

Le sourire revient immédiatement sur le visage d’Echo. Ils se fixent pendant encore quelques instants d’un air complice, avant qu’il ne demande, ses yeux se baladant de nouveau sur sa tenue bleue :

« Ça ne vous dérange pas que je vous tutoie ? On ne doit pas avoir trop de différence d’âge ! »

D’âge non, mais de statut certainement. Zen jugea que c’était la raison pourquoi, au contraire de ce qu’il faisait, le garçon n’osait pas le tutoyer sans demander. Un autre bon point pour lui, il avait directement senti sa supériorité ! Il hoche la tête vivement en réponse.

« Parfait ! Dis-moi donc, Zen, pourquoi dormais-tu en plein milieu d’un champ habillé ainsi ? »

Ah oui. Il se doutait bien que la question viendrait. Après une courte réflexion, en se disant que ce pourrait être un moyen d’extérioriser sa colère, qu’il n’avait rien à perdre, et peut-être même beaucoup à gagner, il décide de raconter l’histoire folle de sa vie au garçon blond. Après tout, ce n’est plus vraiment un inconnu, n’est-ce pas ?

~~
Cette fois, Zen juge que son frère à dépasser les bornes.

Il aurait pu en finir avec une bagarre, comme d’habitude, si seulement Edwyn s’était arrêté à le suivre, et simplement le suivre. Toutefois voilà. Il n’en avait pas assez avec la découverte d’Echo, il devait aussi se lier d’amitié avec ! Lui voler son ami ! Non, non, ça, ce n’était pas supportable. Décidément, dans le rayon ‘ruine la vie de ton demi-frère’, Edwyn avait tout pris, et tout mis en œuvre également.
Jusqu’ici, à part les pressions mentales, les moqueries et les coups, il n’y avait rien eu de plus entre eux. C’était déjà grandement suffisant, de son avis, lui qui n’avait jamais rien demandé, lui qui était un ange lorsqu’il était tout seul. Il n’avait jamais bien compris l’obsession que le garçon avait, celle de vouloir être sur son dos tout le temps, de faire en sorte qu’il ne fasse rien sans qu’il ne s’en mêle.

Zen ne la comprenait pas, lui qui préférait largement la paix. S’occuper  de ses propres affaires était déjà bien assez compliqué, merci beaucoup ! Cependant il devait faire avec le démon blond.

Il aurait bien dû s’y attendre, à ce qu’un jour il ne le voit se glisser en dehors de la demeure, et ne décide que c’est une excellente idée de voir ce que va faire son adorable frère, ce qui vaut mieux que les études ! Et forcement, au bout du chemin, il y avait Echo. Etant l’oiseau sociable qu’il est, il n’est pas surprenant qu’Edwyn, malgré les regards noirs et les coups, ne se laisse pas abattre et se mit en poche l’amitié du second blond. Son blond. Honnêtement, il était furieux, mais ne pouvait rien dire. Echo, qui lui aussi s’était trouver une passion pour ennuyer son ami – bien que ce soit bien moins dérangeant si c’est lui-, et était en plus une personne très – un peu trop- sociable, s’est lié bien trop vite à son goût au démon blond dont il avait tant entendu parler. ‘Solidarité de blond’, avaient-ils dit. Bien sûr.
Bon dieu, rien que d’y penser, il avait envie de rouer de coups le garçon. Puis, à la pensée de sa revanche lui amena la paix, le réconfort. Si Edwyn était persistant, ennuyeux, social et pompait l’attention, Zen était certain d’une chose : sur le point de l’intelligence, il était meilleur, bien meilleur – et même sur le point du physique. Il ne pouvait s’avancer sur le point de la créativité, mais il était presque certain d’écraser là encore son petit ‘rival’.

Le blond pouvait le ruiner la vie autant qu’il le voulait, jamais Zen ne se laisserait abattre, et un jour viendra où il triomphera de lui, où il s’inclinera.

Des étoiles plein les yeux, le garçon retourne ses pensées sur le livre qu’il tenait entre ses mains, confortablement installé dans son lit, perdu au milieu des nombreux draps et couvertures. Il ne pouvait s’empêcher de sourire tout en tendant l’oreille, presque incapable de se concentrer sur son livre tant il était excité.
Bon dieu, mais que faisait Edwyn ? Ne dormait-il jamais ? A une telle heure, c’était absu-…

Un cri incroyablement aigüe résonna dans une bonne partie de la demeure. Zen penche sur le fait que la bonne moitié de la demeure est couverte par les cris, actuellement. Le sentiment de satisfaction gigantesque qu’il éprouvait était à peine comparable à la satisfaction qu’il avait éprouvé le jour où son père lui avait dit qu’il faisait du bon travail.

Entendre ce cri, imaginer la tête, la réaction du blond… Il n’y avait rien de plus délicieux au monde, pas même un plat de macarons. Pas même le meilleur homard du monde.
En parlant de homard, il ne regrettait absolument pas de s’être glisser dans la cuisine pour dérober l’arrivage du jour. Enfin, dérober. Disons qu’il avait soudoyé le cuisiner gentiment avec quelques ornements jusqu’à ce que l’arrivage des produits de la mer se retrouve dans un malencontreux accident ; il avait bien gagné son homard et la petite compagnie qui venait avec ! Cela valait le coup, définitivement. Ce n’est pas comme si son père se souciait réellement de ce qu’ils mangeaient, de toute façon !
Laissant s’échapper un soupir de bonheur absolu, Zen pose son livre sur sa table de chevet, souffle sur la bougie à ses côtés et se glisse au plus profond de ses draps, un sourire qui lui en donnerait presque des crampes toujours étiré sur une moitié de son visage.
Au moins, lui pouvait se détendre sans peur de retrouver un homard à ses pieds, ou encore des crabes rôdant dans son lit. Sans oublier les crevettes sous l'oreiller.

Parfait, parfait… Voilà une bonne nuit qui commençait.

« ZEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEN ! »

Après ce cri du cœur.

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PARTOUZE et Zen est un tsundere


Dernière édition par Zen Lutlyngton le Lun 28 Oct - 3:49, édité 12 fois
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Zen Lutlyngton
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MessageSujet: Re: LUTLYNGTON Zen   LUTLYNGTON Zen Icon_minitime1Sam 14 Sep - 1:18

Histoire II


Zen scan la petite foule de ses yeux océan tout en sirotant le jus de fruit, piquant par moment un peu de nourriture. Cette réception était aussi ennuyeuse que la précédente, à son humble avis. Il avait beau comprendre parfaitement l’intérêt aussi bien social qu’économique de la chose, il ne pouvait pas s’amener à apprécier l’agglutinement de riches dans sa demeure. Il passait la plupart de son temps dans son coin, avec la nourriture et son verre, à part quand son père décidait de le présenter. Généralement, il se servait alors de ces moments pour étaler sa science le plus possible, montrer la grandeur de sa famille, et bien souvent, son père lui envoyait un grand sourire satisfait, ce qui ne faisait qu’accroître sa fierté et faisait se serrer son cœur dans sa poitrine. Là étaient les bons moments.

Edwyn, lui, semblait totalement dans son milieu naturel, voltant de personne en personne avec un grand sourire, le regard animé de joie. Nul doute qu’il était né pour cela, et à chaque fois Zen ne pouvait se retenir de ressentir un léger pincement au cœur, une légère jalousie. Lui aussi aurait apprécié pouvoir parler aussi aisément à tout le monde sans se soucier de rien. Mais voilà, il devait faire bonne impression, tout en gardant le contrôle sur son caractère impulsif. Il y a quelques années, il avait tout gâché en lançant le contenu de son verre à la figure d’un invité qui racontait des choses absolument absurde ; inutile de préciser qu’il se souviendrait toute sa vie de la punition, mais pire encore que la punition, c’était le regard déçu de l’homme qu’il admirait le plus qui resterait graver dans sa mémoire. Il ne voulait plus qu’une telle chose arrive.

Honnêtement, peut-être était-ce grâce à Echo et ses attaques personnelles incessantes auxquelles il devait résister, mais il se savait meilleur à se contenir. Plus de maturité, certainement. Maintenant qu’il avait quatorze ans, hors de question de se comporter comme un enfant. Il ne serait pas excuser pour un tel comportement de nouveau.

« Tu passes une bonne soirée, Zen chou ? »

L’origine de tous ces malheurs lui envoie un grand sourire malicieux alors qu’il se sert d’un délicieux mets. Zen tente de rester impassible, mais rien que de savoir le garçon si proche de lui, il se sentait déjà irrité. Il lui répondit par un sourire aussi faux que rempli de menaces.

« Jusqu’à ce que tu arrives, c’était parfait.

- Aussi froid que l’hiver d’Hatès, comme toujours ! »

Edwyn rit, Zen se contente d’un roulement des yeux, concentrant de nouveau son attention sur son verre. Ne pas répondre aux provocations restait le meilleur moyen d’éviter la confrontation, et donc un excès de colère. Un bras encercle ses épaules, il se sent trembler, glisser de son piédestal.


« Allez Zen, détend toi, parle aux gens ! Ils ne vont pas de te lancer leur verre sur ton magnifique visage tu sais ? »

Inspire, expire, inspire, expire…

Même les yeux fermés, il peut voir l’expression de renard que son demi-frère arborait dès qu’il trouvait le point sensible. Ne pas céder à la tentation de lui envoyer un bon poing dans la mâchoire, surtout. La proximité lui permit cependant de remarquer juste par le contact qu’à présent, l’épaule d’Edwyn arrivait juste au niveau de la sienne, et donc qu’il avait rattrapé le démon en taille ; le détail le rendit si heureux et fier qu’il en oublie presque son irritation. Presque.

« Et puis, il y a quelqu’un qui cherche une fiancée pour son fils, tu devrais aller le voir, je suis certain qu’il serait com-… HEY !»

Il ne devrait pas, mais là, il l’avait bien cherché. Il écrase son talon noir sur le pied du blond, juste avant de lui envoyer son plat sur son costume impeccable. Il pourrait prétexter un accident, les gens n’y verraient que du feu, vu qu’ils ne les regardaient pas.

« Oh, désolé Edwyn ! Comme je suis maladroit ! Vient, allons nettoyer les dégâts… »

Un sourire sombre au coin des lèvres, Zen attrape le bras de son cher ami, l’entraînant derrière lui, non sans manquer le regard d’horreur que ce dernier lui jette. Il doit le tirer en réalité, considérant que le jeune garçon semblait enclin à enfoncer des talons dans le sol, qui était malheureusement bien trop solide, et bien trop bien lustré pour lui donner une seule prise.

Zen a gagner, Edwyn a perdu, et la défaite va laisser un arrière-goût métallique dans la bouche du perdant.

~~

« Echo. Je crois que je suis homo.”

Loin de la réaction scandalisée à laquelle Zen s’attendait, c’est un simple haussement de sourcil accompagné d’un sourire en coin qui répond à sa déclaration qui avait eu tant de mal à sortir. Bon, en même temps avec Echo, il savait bien qu’il ne devait jamais s’attendre à grand-chose, et ce depuis longtemps, alors il n’aurait pas dû être si surpris.

« Tu crois ? J’en suis certain, moi.

-Pardon ? »

Certain ? Quoi que comment ? Ni même n’en savait rien, comment pourrait-il le savoir, lui qui est un autre, un étranger à ses sentiments, à ce que son cerveau pense. Son air alarmé fait rire son ami qui agite sa main pour lui signaler d’arrêter ses pensées folles.

« Je te taquine, Zen. Tu prends si vite la mouche, j’adore ça. »

Bien sûr, taquiner. Là encore, il aurait dû s’y attendre, puisque c’était ce que le blond faisait plus de quatre-vingt-dix pour cent du temps lorsqu’ils étaient ensemble. Son activité fétiche, apparemment, dont Edwyn lui avait enseigné le grand art – bien que Zen doutait fortement qu’Echo ai eu besoin qu’on lui enseigne quoi que ce soit. Il fit la moue, boudeur, tandis que le blond lui offrait toute son attention, souriant.

« Alors, qu’est-ce qui te fait dire cela, mon petit Zen ?

-Je ne suis pas petit !, proteste-t-il par réflexe avant de se reprendre. Et umh… Tu vois, l’autre jour, il y avait une jeune femme superbe, dans le genre super jolie, avec un physique… généreux.

-Je ne vois pas, mais j’aurais bien aimé ! »

Zen donne une tape légère au blond, ainsi qu’un regard ennuyé, ne se laissant pas pour autant déstabiliser par son ami.

« Edwyn, il grimaça à la mention de son demi-frère, bavait presque comme un babouin sans manière, c’était répugnant ! Enfin, tous les garçons la regardaient avec des yeux de merlan fris…

-Tous ?

-Tous. Sauf moi. Je la trouvais belle, mais d’un point de vue purement objectif, je n’étais pas du tout attiré par elle, et pourtant… Pourtant il semble que j’aurais dû l’être, puisque cela semble être normal, pour un garçon de mon âge. Tu comprends ? »

Le garçon hoche la tête doucement, lentement, l’air pensif. C’était comme s’il réfléchissait réellement au problème que Zen venait d’exposer, bien que cela semblait impossible aux yeux du brun. Echo ne réfléchissait jamais, où alors une fois tous les 32 du mois. Cependant le fait qu’il semble actuellement l’écouter était suffisant pour rendre le plus jeune heureux.

« Peut-être qu’elle n’était tout simplement pas ton type ? proposa-t-il.

-Si c’est une question de type, le mien doit être en voie de disparition, parce qu’au long de mes plus de quatorze années de vie, je ne me suis jamais sentie attiré par une seule fille.

-Pas même ma sœur ?

-Non ! Certainement pas ! Ta sœur a huit ans, Echo, c’est atroce ! s’exclama le brun, répugné par la simple idée qu’il puisse avoir des vues sur une gamine.

-Mais elle est très jolie, glissa Echo en réponse, comme si cela changeait quoi que ce soit au problème.

-Elle a huit ans. C’est ta sœur. Cela fait deux excellentes raisons de ne pas être attirer ne serait-ce qu’une micro chouilla par Era. »

Fier d’avoir gardé son calme malgré la provocation évidente, Zen réprime un sourire qui aurait eu l’air très mal placé au milieu de la conversation.  Echo, habitué aux grimaces de son ami, prend cela pour une invitation à lui envoyer un grand sourire débile avant de dire, d’un air plus que satisfait par sa trouvaille :

« Troisième raison étant que c’est une fille, n’est-ce pas ? »

Là, il marquait un point. Certainement du moins, vu que Zen n’était toujours pas certain qu’il n’en pince vraiment pas pour les filles. Il ne répond rien néanmoins, n’y trouvant pas d’utilité particulière. Généralement, Echo était assez bon à faire la conversation tout seul, de toute façon. Le silence subsista un peu plus longtemps tandis que le blond s’amusait avec l’épée de son ami ; de simple tours de poignet qui faisait sourire le brun. Il avait bien essayé d’enseigner l’art de l’épée à son ami, mais ce dernier s’était bien vite lassé, décidant qu’utiliser des techniques déloyales comme se jeter sur lui pour le faire tomber dans la paille était bien plus intéressant.
L’avantage de la taille et de la force physique subsistait toujours, bien que Zen n’avait aucune idée d’où il pouvait bien cacher cette force, vu son apparence presque chétive.

« Et les garçons ? Tu les trouve plus attirant ? »

Echo ne s’était pas arrêté pour parler, continuant son activité sans lui jeter un regard, ce qui n’offensa nullement Zen qui se mit à jouer avec les lacets de ses bottes, se sentant soudainement un peu plus gêné.

« Il est arrivé que je trouve un garçon… Attirant, oui.

-Umh… Attirant comme tu trouves une fille jolie, ou attirant dans le genre ‘j’en ferais bien mon quatre heure’ ? »

Il sait que le blond glisse un regard sur lui, qu’il sourit également, un peu taquin malgré tout, mais il ne relève pas la tête pour autant, trouvant ses bottes en cuir vraiment fascinantes. Du très bon ouvrage.

« Disons que c’est entre les deux ?

-Elabore ? »

Il en était certain à présent, la situation amusait beaucoup le blond, et il n’allait pas s’en sortir aussi facilement maintenant qu’il avait trouvé de quoi le taquiner. Zen n’avait pourtant aucune peur de rejet ; il connaissait assez bien son ami pour savoir que si cela l’avait choqué, il l’aurait bien fait sentir dès le début.

« Eh bien parfois, je trouve un garçon beau et… Et c’est un peu comme ce que ressentent les garçons face à une fille ?

-Tu baves ? demande le blond avec une voix qui trahissait son sourire.

-Non ! »

Il relève la tête brusquement tout en s’exclamant cela, lançant un regard noir à son ami. Il n’était pas non plus un animal !

« Je ne fais que demander ! réplique Echo, levant les mains en l’air.

-C’est juste compliquer, soupire Zen. J’ai juste des réactions face à des garçons que les autres ont face à des filles. J’ai assez observé tout ça… Et oui, parfois je me dis que j’en ferais bien mon quatre heure, satisfait ? »

Bien qu’il n’y répond rien, le garçon aux cheveux noir voit la réponse transpirer sur le visage souriant d’Echo. Ce dernier décide de laisser tomber l’épée pour s’assoir en face de lui, le scrutant avec attention un moment.

« Je peux te demander la dernière fois que ça t’est arrivé ? »

Ah. Ah. Il n’avait aucune envie de le lui dire pour être tout à fait honnête, car il était quasiment certain que cela n’allait pas se finir très bien, mais décida que cela ne pouvait pas être exactement pire que toute la situation…

« En fait, c’était il y a quelques jours, à une réception. Et euh… Il était un peu plus âgé… En fait, il… »

Son regard tomba de nouveau inévitablement sur ses bottes. Il se mordit la lèvre nerveusement, essayant par la même occasion de chasser l’embarrassement qui lui montait à la tête.

« Il ? »

La voix du blond se fait pressante alors que son visage apparaît dans son champ de vision. Nullement déstabilisé par une chose si triviale, Zen le repousse simplement, soupirant de nouveau.

« Il te ressemblait un peu. »
Il entend un très distinct « Oh ? », puis le silence. Il est presque certain d’avoir jeté un froid, se sent coupable pendant une seconde, décide que c’est n’est pas de sa faute l’autre, est très gêné la suivante et passe le reste du silence à se demander s’il était dur de devenir cordonnier.

« Zen ? »

Par réflexe lorsque l’on appelle son nom, le garçon relève la tête et répond par un simple « oui ? » ; du moins il avait commencé à prononcer le « ou » lorsqu’il se retrouve dans l’incapacité d’en dire plus, pour une raison qui lui est totalement  inconnue sur le coup, jusqu’à ce que ses yeux, son corps, mais surtout ses lèvres ne capte la proximité entre lui et Echo.
Proximité inexistante si l’on parle des lèvres.

Comme toute personne normalement constituée, de surprise, son cœur rate un battement avant de s’accélérer légèrement. Il n’a même pas le temps de considérer fermer les yeux puisque le baiser ne dure que quelques secondes, secondes qu’il lui a fallu pour enregistrer la situation. Le visage du blond se retrouve d’un coup à une proximité beaucoup plus raisonnable tandis que ses yeux émeraude le fixe avec insistance. Zen se contente de cligner des yeux, profondément confus par la situation.

« Alors ?

-Alors quoi ? »

Aussi facilement qu’il s’était accélérer, son rythme cardiaque reprend son cours normal et le brun reste simplement confus par toute la situation. Qu’essayait-il de prouver ainsi ? Ah, qu’il était gay, peut-être. Echo fait la moue de nouveau.

« Alors rien ? Tu n’as rien ressenti ? »

Zen hausse les épaules. Ce n’est que des lèvres qui se touchent. Il avait lu dans des livres que c’était censé être spécial, mais avec la personne spéciale aussi, certainement. Le blond soupire de nouveau et se laisse tomber de nouveau sur les fesses, passant une main dans ses longs cheveux.

« Bon, au moins, on a totalement rayé l’hypothèse que tu puisse avoir des sentiments pour moi !

-Ah, oui. Tu aurais simplement pu me demander tu sais ? Je te vois comme un ami, c’est tout. »

Echo lui offre un sourire qui n’a pas tout à fait l’air de lui appartenir, ce qui laisse Zen quelque peu perplexe. Il agissait étrangement… Un peu plus que d’habitude du moins.

« Tu sais, je pense qu’on verra au fur et à mesure si tu es vraiment gay. Tu n’as que quatorze ans, tu as tout le temps de l’affirmer ! Mais personnellement, je pense que tu l’es.

-Merci du conseil, j’imagine ? Je pense que je le suis aussi… Ça va me compliquer la vie, hein ? »

Il lance un sourire désemparé à son ami qui rit simplement en lui tapotant l’épaule.

« Je ne te le fais pas dire, vieux ! »

Le silence retombe progressivement, cette fois un peu plus pesant. D’un moment à l’autre, Zen s’attendait à ce que son ami prenne la parole, puisqu’il semblait avoir d’autres choses à dire, il pouvait le sentir. C’était surprenant, un peu déstabilisant qu’Echo ne veuille pas lui dire quelque chose, ou du moins hésite à le dire. La plupart du temps, il ne demandait pas son reste avant de l’assommer de paroles…
Et puis, il y avait quelque chose qui lui-même le tracassait, depuis quelques minutes.

« Et toi, Echo ? Tu as ressenti quelque chose ? »

Tout mouvement s’arrêtent du côté du blond qu’il fixe de ses pupilles bleus. Il faut quelques secondes pour qu’Echo se reprenne, avant d’éclater d’un rire clair et fort, un peu trop fort pour être normal. Il lui donne une grande tape dans le dos en se relevant.

« Bien sûr que non, ne te jette pas trop de fleurs mon grand. Bon, moi je dois y aller, Era va m’attendre sinon, dit-il rapidement, ne prenant même pas la peine de s’épousseter. A plus tard, Zen chou ! »

Il lui envoie un baiser volant qui fait rouler des yeux le brun. Il se contente simplement de lui faire un signe de la main qu’il baisse aussitôt le garçon hors de son champ de vision.
Zen soupire, passant la main dans ses cheveux d’ébènes tout en fixant le point de disparition de son ami.

« Menteur. »

~~

« Era a dit qu’elle voulait t’épouser plus tard, je crois que je n’ai jamais autant rit de toute ma vie ! »

Zen lance un regard en biais à son meilleur ami un court instant avant de reprendre sa lecture, imperturbable.
« Pauvre enfant.

-Ca s’est sûr. Elle a le chic pour tomber sous le charme de quelqu’un d’aussi inatteignable que toi. Noble et gay, quel beau combo ! »

Il grogne, n’appréciant guère qu’on lui rappelle les éternels conflits de sa vie. Son statut ces temps-ci lui apportait bien plus de malheur qu’il ne lui apportait réellement le calme, et son orientation sexuelle ne faisait qu’augmenter la charge sur ses épaules. Si quelqu’un – son frère par exemple- venait à découvrir qu’il n’était pas du tout intéressé par les femmes, mais plutôt par les hommes, il n’y avait aucun doute qu’il n’aurait jamais la paix. Le pire serait bien sûr que son père le découvre, ce qui pourrait arriver si Edwyn l’apprenait par exemple.
Pour être honnête, Zen n’avait toujours pas la certitude absolue qu’il était homosexuel. Tout ce qu’il savait de par expérience, c’était que les filles, ce n’était pas son truc. Il avait bien essayé quelques temps auparavant, mais la jeune demoiselle, bien que très séduisante, n’avait réussi qu’à lui offrir un mal de crâne terrifiant après qu’elle l’aille gifler et se soit mise à pleurer. Peut-être qu’il n’avait pas été très délicat, il l’avoue volontiers. Echo lui avait déjà fait la moral ; on ne dit pas à une jeune fille qu’elle était un test après l’avoir séduite, embrasser et toucher- dans un placard qui plus est. Leçon apprise. De toute manière, il ne se risquerait plus jamais à s’approcher d’une femme de trop près.

Toutes des démons, en son opinion propre.
Echo se met à humer un air joyeux, jouant à lancer un caillou en l’air avant de le rattraper, ne se formalisant pas sur le manque de réponse de son ami, habitué à son comportement. Zen appréciait énormément passer du temps avec le blond, puisque malgré toutes les taquineries, il le comprenait bien, avait cerné son personnage et ne lui cherchait pas constamment des poux. Honnêtement, il se sentait en paix et en sécurité aux côtés du garçon. Il pouvait tout lui demander, tout lui dire sans aucune peur. Cela faisait bien six ans que c’était ainsi maintenant ? Que le temps passait vite…

Ne pouvant se concentrer sur sa lecture, Zen détache ses yeux des feuilles jaunies pour les poser sur le garçon aux cheveux paille, songeur. Il pouvait tout lui demander, n’est-ce pas ? Dans ce cas, la question qui lui trottait en tête depuis un moment n’avait pas de raison de rester silencieuse.

« Echo, tu aimes le femmes ou les hommes au final ? »

Le blond ne se laisse pas désarçonner par la question, même si la réception de son caillou est légèrement tordue. Il lui lance un regard légèrement surpris avant de lui adresser un sourire et de retourner à sa pierre.

« Aucune préférence. La seule chose qui m’importe est la beauté. Le sexe de la personne n’est pas vraiment un problème, tu vois ? Je ne vois pas pourquoi les gens en font tout un plat, c’est tellement plus amusant de ne pas faire de différence ! »

Une réponse digne d’Echo, le grand poète un peu tordu. Zen sourit, se répétant qu’il était vraiment stupide de vouloir prendre des pincettes avec le blond. Il avait toujours réponse à tout et ne se sentait jamais embarrassé. Zen se souvenait encore de la fois où il lui avait demandé s’il était encore vierge ; le garçon avait répondu que non comme si la question avait été « est-ce que tu aimes les pêches ? » ! C’était rassurant, et en quelque sorte attirant.
Décidant qu’il est bien parti, il continue sur sa lancée de questions. S’il ne pouvait pas étudier les sciences, il allait étudier Echo.

« Dans ce cas, est-ce que je fais partis de ces beaux gens ?

-Oh bien sûr que oui Zen. Je ne sais même pas pourquoi tu as à demander, avec un visage comme le tiens ! »

Aucune hésitation dans la réponse immédiate du blond qui ne lui épargne même pas un regard, continuant de lancer la pierre dans  un rythme parfaitement contrôler. Flatteur, très flatteur pour être honnête. Zen ne l’avait guère vu qu’une fois avec l’une de ses conquêtes –le fait que son ami était un tombeur ne lui était pas méconnu, et ce depuis longtemps- et la jeune fille aux longs cheveux noirs étaient tout ce qu’il y a de plus ravissant. Il ne peut réprimer le sourire qui étire sa bouche doucement. Même si son apparence n’était pas sa préoccupation majeure, loin de là, il était plaisant d’être complimenté de la manière.
Il tente de se concentrer de nouveau sur son livre, mais déjà une autre question est sur le bout de sa langue et le brûle. Il veut savoir, il doit savoir. Il peut tout demander à Echo, n’est-ce pas ? Et puis, Echo… Echo ne refuse pas. Il ne le peut pas. Pas à lui.  
C’est avec un visage neutre et un ton plat qu’il demande en plein milieu de cette calme après-midi :

« Est-ce que tu coucherais avec moi ? »

Plock.

Le caillou tombe tout comme le sourire du blond qui reste figé un instant, probablement le temps qu’il réalise que la question n’est pas une hallucination auditive. Zen le regarde dans un calme royal, calme qui ne lui est pas commun. Il est confiant, un peu trop peut-être. Echo se tourne doucement vers lui et c’est peut-être la première fois que le brun le voit aussi perplexe.
Leur regard se croise et le noble devine avec aise que malgré son calme apparent, le garçon aux yeux émeraude est très agité ; il peut le lire dans ceux-ci. C’est rare de le voir ainsi, agité, perplexe, hésitant… Honnêtement, il ne trouve pas cela déplaisant, loin, très loin de là même. Il voulait le voir encore plus agité, encore plus perturbé.

« Zen, tu es sérieux ? »

Un simple hochement de tête, auquel répond un froncement de sourcil et un regard fuyant. Il claque de la langue mentalement, désapprouvant la fermeture de son livre. Soudain le blond se met à rire, il se rapproche légèrement pour lui donne une tape dans le dos.

« Bonne blague, j’ai failli y croire ! »

Ce n’est pas la première fois qu’Echo utilise le rire et une distraction pour essayer de détourner un sujet, Zen se souvient bien de la dernière fois. Il l’avait embrassé, fait comme si de rien n’était. Peut-être un peu trop brutalement, le noble attrape le bras du villageois, ce qui a pour effet de ramener ses pupilles émeraude sur lui. Oui, comme ça, comme ça c’est mieux.

« Ce n’est pas une blague, Echo. Est-ce que tu coucherais avec moi, comme avec ces autres beautés ?   »

Il y a un moment de blanc complet, comme si l’image était resté figée, avant que le regard de son ami se fasse fuyant, avant  qu’il n’essaie de se débarrasser de la pression sur son poignée.

« Tu es mon meilleur ami Zen, tu es différent… »

L’insatisfaction totale qu’il ressent se matérialise sous forme de froncement de sourcil et de poigne qui se resserre. De sa main libre il attrape le visage délicat de son ami, trouvant hautement irritant qu’on le prive du spectacle qu’étaient les yeux de celui-ci. Au fur et à mesure que les secondes passent, Echo devient de plus en plus fascinant à son goût.

« En quoi l’est-ce ? C’est tellement étrange d’entendre ça venant de toi qui n’aime pas classer par catégorie. Ne suis-je pas assez attirant ?

-Bi-bien sûr que non ! Zen, on ne peut pas, pas avec toi… »

C’est incompréhensible aux yeux de Zen, incompréhensible qu’ils ne peuvent pas. Ce n’est pas comme s’il le demandait en mariage, ce n’est pas comme si Echo chérissait sa virginité ou quelque chose de ce genre, loin de là même. Il ne voyait pas la barrière que le blond voyait. Il était presque certain qu’il le voulait aussi, c’était évident.
Tout simplement parce qu’il savait pertinemment que son ami l’aimait. N’était-ce pas un beau cadeau qu’il lui faisait ?

« Pourquoi pas ? Cela ne change rien, cela n’engage à rien, n’est-ce pas ? Ce n’est que de la chair, non ? »

Echo se tut totalement, conscient que ce sont ses propres mots qui sont repris. Peut-être qu’il ne devrait pas, mais Zen trouve cela presque amusant de voir son ami perdre pied, de voir son regard animé par la panique, comme il trouvait cela amusant de voir le regard paniqué d’Edwyn à chaque fois qu’il gagnait contre lui. Il y a quelque chose de fascinant dans la façon dont l’émotion semble danser dans les beaux yeux de son ami, l’anime, l’enflamme…

« N’est-ce pas ce que tu veux, Echo ? Soit honnête avec moi. Avec toi. »

La manière dont le plus âgé dégluti lui indique qu’il est sur la bonne voie, qu’il a raison sur toute la ligne. Bien sûr qu’il a raison ! Malgré le fait qu’il soit mauvais avec les gens, il savait lire les signes, et il ne connaissait que trop bien son ami pour ne pas comprendre ce qu’il ressentait. Sa fierté reposait dans son intelligence et ses dons de déduction, ce serait un gros coup à son moral qu’il aille la mauvaise réponse.
C’est très léger, à peine visible – probablement parce qu’il lui tient toujours le visage-, mais le blond hoche la tête. Zen se détend, relâche un peu la pression sur le poignée de son ami et fait glisser sa main sur sa joue chaude, déterminé à ce qu’il ne réponde pas à sa question négativement.

« Je le veux également. Alors, répond moi ; Est-ce que tu coucherais avec moi ? »

Un nouveau silence. Echo se mord la lèvre, il hésite, pèse le pour et le contre et Zen pense qu’il ne peut pas avoir plus envie d’embrasser quelqu’un.  Apparemment, le pour l’emporte largement contre le contre.

« Je serais fou de refuser. »

Zen se retient bien de lui dire qu’il est honnêtement un peu fou avant de se pencher pour l’embrasser. Enfin. Il aurait pu le faire avant son consentement puisqu’il était quasi certain que le blond n’y voyait en réalité aucun inconvénient, mais malgré tout, Echo était un ami précieux et il ne voulait pas le perdre pour une quasi-certitude mal placée.
Il avait beau ne pas éprouver de sentiments du même genre, perdre une perle rare comme lui serait comme perdre une moitié de lui-même.

C’est agréable d’embrasser Echo, tellement plus agréable que d’embrasser cette fille il y a quelques semaines. Ses lèvres sont douces, chaudes, se pliant et répondant sans hésitation aux siennes ; Zen pense qu’elles sont juste parfaitement à l’image de leur propriétaire, il décide qu’il les aime beaucoup, ces lèvres. Il peut s’habituer à les embrasser, il peut s’amuser, il peut y prendre du plaisir.
‘Faute de mieux’ murmure une voix dans sa tête qu’il fait taire, parce qu’il sait que c’est la pure vérité, parce qu’il sait que c’est cruel et il n’a pas envie de s’embarrasser d’un quelconque sentiment de culpabilité. Ce qu’il fait est cruel, il est une personne cruelle, comme ça, mais Echo aussi est cruel, il le tente, il ne refuse jamais. Il le gâte, et comme tout enfant gâter, lui en demande encore plus.
Et puis, ils se servent mutuellement de l’un et de l’autre, donc au fond, ils sont quittes.

C’est sur cette vague affirmation que son cerveau peine à tenir qu’il décide de laisser une bonne fois pour tous ses sentiments au placard. Plus tard, il aurait tout le temps de penser à combien il est vraiment un ami pourri jusqu’à la moelle.

Zen se retrouve bien vite trop occupé pour penser à ce genre de choses futiles de toute façon, ses pensées très vite submergées par les sons, les sensations, les images, par Echo, tout simplement. Ce n’est pas aussi étrange qu’il aurait pu le penser quelque temps auparavant de le toucher ainsi, et c’est bien mieux que les pauvres rêves perdus. Le brun trouve légèrement amusant la façon dont son ami agit comme si c’était la première fois que quelque chose comme cela lui arrivait, comme s’il n’avait jamais été touché par quelqu’un d’autre. Il aime cela, il aime beaucoup trop cela. Il veut être le seul, qu’Echo ne pense plus qu’à lui, ne regarde même plus les autres, mais lui et seulement lui, pour toujours.
La pensée si banale auparavant qu’un autre avait été à sa place, là, sur le sol de la chambre d’Echo, et que le blond lui avait simplement tout donné, le rendit soudainement malade, furieux.

Mien, mien, mien…

Il mord la lèvre inférieur du garçon qui, bien que désarçonner par la soudaine agressivité, ne fait qu’émettre un son de protestation sonnant étrangement comme la plus belle des mélodies à ses oreilles. Le baiser est brisé, mais Zen a bien d’autres idées en tête que de laisser le beau blond reprendre son souffle. Un petit cri essoufflé accompagne sa chute sur le lit au matelas inconfortable – Echo en riait souvent, disant qu’il trouvait le sol parfois plus confortable- après que le brun l’ai tiré sur ses pieds vivement, le jetant indélicatement sur le lit. Ce n’était pas comme s’il était une fille fragile qu’on lui disait de protéger et chérir. Echo n’allait pas se briser à la première de ses brusqueries, et ça, c’était parfait pour lui.
Echo était parfait pour lui, physiquement, même mentalement, et pourtant, il n’était pas le bon. Malheureux.

Le garçon aux cheveux noirs ne perd pas plus de temps pour grimper au-dessus de lui, enfouissant son nez dans le cou chaud de son ami afin d’y déposer des baisers légers, doux, comme des excuses qu’il ne tarda pas à briser en mordant avec avidité la peau crème et immaculée du garçon qui laisse s’échapper un nouveau gémissement, dieu seul sait combien Zen aime ces doux sons, ne relâchant la pression sur le pan qu’afin d’y apposer sa marque, goûtant par la même occasion avec délectation le plat qu’il avait lorgné pendant si longtemps ; l’attende n’avait fait que rendre la chose plus appétissante, il l’avouait volontiers.
Se redressant légèrement, il passe un doigt fin sur la marque rougissante avant de reporter son regard océan dans celui émeraude d’Echo. Là aussi, c’est une expression à laquelle il pourrait facilement s’habituer ; il pourrait même la qualifiée d’addictive, sans aucun doute. Zen avait toujours eu un petit quelque chose pour les yeux brillants d’énergie de son ami, tout particulièrement lorsqu’ils étaient animés de cet éclat excité  lorsqu’il parlait de quelque chose qu’il aimait énormément, et pourtant cet éclat n’avait rien à voir et tout à envier à la lueur de passion et de désire qui brûlait avec ardeur au fond de ces beaux yeux.
Il ne résiste pas à la tentation de capturer ses lèvres de nouveau, laissant sa main glisser doucement sur sa poitrine par la même occasion, titillant le bas de sa chemise afin de caresser la douce matière qu’était la peau du blond. Et doucement, presque inconsciemment, il murmure entre deux baisers le mot qui fait rater un battement du cœur d’Echo à chaque fois, sans erreur.

« Mien. »

~~

Peu importe de qui il s’agit, peu importe la position sociale ou l’âge, roi, enfant, vieillard, noble ou simple paysan, il existe cinq petits mots que tout le monde redoute. Ces mots qui font se hérisser les poils, qui donnent la chair de poule et font presque claquer les dents d’effroi.
Le métisse n’était pas différent, bien qu’il aurait adoré l’être.

« Zen, il faut qu’on parle. »

L’espace de trois secondes, il pense qu’il va littéralement s’uriner dessus, avant qu’il ne se raidisse considérablement, acquiesçant vainement. Entendre ces mots de n’importe qui l’aurait probablement juste effrayé un instant, cependant venant de son père, son rôle model, il se retrouvait tétanisé. Il entend un pouffement étouffé au loin, ainsi qu’un murmure malsain dont il connaissait la source sans avoir à se retourner. Il n’a même pas la force d’envoyer un regard noir au garçon blond que la situation semblait beaucoup amuser.
Sa marche est presque militaire derrière son père dont le dos imposant et droit inspirait en lui autant de respect que d’effroi. Il avait l’air sérieux, terriblement sérieux, et Zen ne pouvait donc s’empêcher de penser à tout ce qu’il avait fait de travers.

Ses notes ? Non, impossible, le brun était certain de ne jamais avoir été aussi au top.
Son comportement ? Depuis quelque temps, à part un ou deux écarts à cause d’Edwyn, il avait été presque irréprochable, même courtois.
Avait-il découvert à propos de ses escapades, d’Echo et autres umh… Activités ? Aussi effrayant que cela sonnait à ses oreilles, Zen ne voyait rien d’autre qui aurait pu concerner autant son père.

Edwyn. Edwyn avait définitivement vendu la mèche.

Il allait le trucider. L’on n’y verra que du feu. Un peu de poison… Il pourrait peut-être engager quelqu’un pour le faire aussi, et s’en laver les mains. C’était une idée qu’il devait cultiver dès à présent.
L’image d’un Edwyn mourant lui apporta un peu de courage, qui se perdit dès qu’ils furent dans le bureau du Lutlyngton et que son père se tourna face à lui, les sourcils froncés. Zen déglutit avec beaucoup de difficulté, droit comme un bâton, le cœur battant la chamade ; décidément, les raisons pour que son cœur batte rapidement étaient multiples.
Le silence est oppressant et plus les secondes s’écoulent, plus il a l’impression qu’un nœud se resserre autour de sa gorge, nœud qui le tuera lorsqu’il perdra pied, ce qui risquait d’arriver si Charles continuait de le fixer de durs yeux bleus sans piper mot.

« Zen. »

La fin du silence ne signifie malheureusement pas la fin de son agonie. La voix puissante de son père le fait frissonner. N’ayant aucune confiance en sa voix, il préfère un hochement de tête raide à un bégayement qui l’aurait pour sûr fait passer du côté des faibles bon à jetés. Zen était persuadé qu’en vue de son cas, il fallait mieux ne pas rajouter des raisons à son père pour le déshérité.

« Je te félicite !
-Pardon ? »

Un grand sourire fond l’expression froide de son père en une seconde chrono alors qu’il prononce ses félicitations pour… pour quoi ? De surprise, le mot était sorti tout seul de sa bouche. Il s’était attendu à tout sauf au sourire chaleureux et fier de son père, ainsi que des félicitations. Bon dieu, il était en train de le féliciter ? Vraiment ? Pour de vrai ? Réellement ? Il ne rêvait pas.
Il cligna des yeux un nombre incalculable de fois avant que son père ne daigne s’expliquer – Zen soupçonnait depuis longtemps les tendances légèrement sadiques de son père qui consistaient à effrayer les autres pour son simple et pur plaisir ; de ce côtés, ils avaient une petite ressemblance dont il était fier, mais lorsqu’il en était la victime, c’était beaucoup moins amusant.

« Je n’entends que de bonnes choses à ton propos ses temps-ci. Tes professeurs sont ravis, ainsi que mes chers amis, et moi je le suis également. Il n’y a rien à redire sur le plan des études, et il semblerait que tu deviennes un adulte qui sait se tenir à vue d’œil ! Pour cela, je te félicite, Zen. »

C’est bien plus de compliment qu’il ne peut en contenir, alors forcément, il est au bord des larmes, le fils. De plus, il n’est définitivement toujours pas remit de sa frayeur, et se demande même s’il s’en remettra un jour pour être tout à fait honnête. Toujours aussi raide qu’un piquet, Zen s’applique à ne pas laisser transparaître son malaise, tentant même de renvoyer un sourire à son père sans pour autant oser lever les yeux plus haut que son nez. Il est heureux, vraiment. Enfin, il le sera une fois qu’il sera dans sa chambre, loin de l’oppressant bureau, et qu’il pourra danser autant qu’il le veut.
« Cependant, Zen, je me dois de te faire part d’une de mes inquiétudes. »

Bien sûr, il y avait un cependant. Il y en avait toujours un, il avait bien fait de ne pas se relaxer. Et s’il était inquiet quant à son orientation sexuelle ? Est-ce que Zen aurait à lui dire ? Et sa réaction ? Honnêtement, il était effrayer d’avoir à avouer quoi que ce soit à son père. Vraiment, quoi que ce soit.
Il acquiesce de nouveau, sachant parfaitement que le grand homme n’attendait rien de bien verbal de sa part ; avec lui, c’était toujours une sorte de monologue qu’il se contentait d’écouter avec la plus grande attention, buvant ses paroles comme si elles étaient celles d’un dieu.

« Les études et tout cela, c’est bien, c’est même très bien mais… »

En un pas il est en face de lui, en un quart de seconde il se penche et saisit ses épaules, le fixant droit dans les yeux avec une intensité qui rend ses jambes toutes molles d’un seul coup.

« Il va falloir te trouver une femme, bientôt, non ? »

Ah. L’un des sujets que Zen détestait le plus au monde, et qui pourtant allait souvent être remis sur le tapis dans les prochaines années à venir s’il ne faisait rien. Un garçon noble, beau et intelligent comme lui allait vouloir se trouver une jolie femme avec qui il formera le couple parfait et séduira bien des gens importants dans sa vie. Lui pensait qu’il pouvait très bien faire cela tout seul, mais visiblement ce n’était pas du tout une pensée partagée par la société actuelle.
Enfin, ce ne serait pas un problème du tout si seulement Zen n’avait pas détesté autant la gente féminine, et aimer, à la hauteur de son dégoût pour celles-ci, les hommes.

« Tu as déjà bientôt dix-sept ans, c’est un âge idéal ! Je ne peux te forcer en vue de l’âge tardif de mon premier mariage, mais tu es déjà au cœur de nombreuses discussions. Ah, les gènes de ta mère… »

La mention de sa mère biologique est assez pour donner un peu de baume au cœur au jeune garçon qui ne manque pas de remarquer la petite lumière passionnelle dans les yeux de son père. Il est rare que l’homme parle de sa défunte première épouse, ce qui rend l’occasion encore plus spéciale. Pour Zen, c’est comme un lien unique qu’il partage avec son père, encore plus que le fait qu’Edwyn n’est pas son fils à proprement parler. Il n’avait pas eu le loisir de connaître sa mère, c’est pourquoi dès que Charles lui en glissait ne serait-ce qu’un mot toujours positif, il se sentait le garçon le plus heureux du monde.
Elle avait dû être une femme vraiment fantastique pour que son père parle d’elle avec autant de passion et de peine même après tant d’années, et il n’était pas peu fier de lui ressembler, malgré les moqueries.

« Quoi qu’il en soit, dit-il vivement en se redressant, je te suggère juste de faire un peu plus attention à ces demoiselles à présent, et si l’une te tiens particulièrement à cœur, je prendrais ton choix en considération. »

Charles ébouriffe les cheveux d’ébènes de son fils qui peine à retenir toutes ses émotions. Emu et fier, il ne sait quoi répondre à l’affection si soudaine de son dieu vivant. Il prend quelques secondes de plus que nécessaires pour le regarder afin d’imbiber l’image de son père souriant et fier dans son crâne avant de se reprendre, difficilement. Sa voix est un peu trop douce, mais au moins elle ne tremble pas, ce dont il n’est pas peu fier.

« J’y ferais attention. Merci pour tout, père. »

Zen pense qu’il va exploser et se jeter au cou de l’homme tant il est plein de gratitude et d’amour pour lui à ce moment. Bien entendu, son respect et son contrôle de soi de plus en plus impressionnant l’en empêche, et bien vite, il est congédier par son père qui retrouve un habituel froncement de sourcil.

« Bien, maintenant file, j’ai du travail, et je pense que toi aussi. »

C’est avec un léger hochement de tête et une courbette qu’il se recule jusqu’à la porte. Déjà, son père s’est installé à son bureau, se plongeant instantanément dans ses papiers. Le fils aurait aimé rester l’observer un peu plus longtemps, mais par décence et surtout de peur de ne vraiment exploser, il se dépêche de quitter la pièce… Afin de détaler dans les couloirs jusqu’à ce qu’il n’atteigne sa chambre pour y tenir une petite cérémonie de joie.
Il cri, se roule sur son lit, saute partout, entreprend une dance avec une robe abandonnée dans son placard, se lance des regards satisfait dans le miroir et finit le tout par manger une bonne moitié du chocolat qu’il avait dans son tiroir, en encas. Il le mérite, sans aucun doute.

Zen avait eu les compliments de son père. Il avait eu ses sourires. Et plus que tout, il avait eu l’autorisation de choisir sa femme et l’instruction que cela ne pressait pas, ce dont il était très heureux. Il s’en était pas mal inquiété pour être honnête. S’il n’aimait pas les femmes, certaines étaient bien plus supportables que d’autres, et s’il avait le choix, il saurait choisir celle qui l’ennuierait le moins. Ou du moins, celle qui ne pleurerait pas en permanence, voilà.

Echo. Il devait le dire à Echo. Il devait partager sa joie avec son meilleur ami, et le plus vite possible, mais sortir à cette heure, après avoir affirmé ce matin qu’il allait travailler énormément ce jour-là… Ses yeux tombèrent sur la robe, et avec un soupire exaspéré, il décide qu’après tout, autant utiliser les gènes de sa mère.
Il enfile le costume de servante qu’il avait un jour dérobé pour des occasions comme celles-ci ; personne ne faisait jamais attention aux servantes, et il n’était pas rare de les voir s’en aller en ville pour acheter des choses diverses et variées. En un peu plus de vingt minutes, le tour était joué. Zen ne trouverait certainement jamais cela normal de se voir ainsi accoutrer, avec tout ce maquillage et ces longues boucles brunes, mais au moins, le camouflage était parfait.
La traversée du château se fait sans heurt et il ne rencontre aucune difficulté se trouver une monture ; au contraire, le palefrenier l’aide même avec  beaucoup de bonté et quelques regards appuyés. Et pourquoi ne lui avait-on jamais dit qu’il y avait un palefrenier aussi mignon ? La dernière fois qu’il était venu, c’était un garçon plutôt épais et mal aimable, nul doute qu’il avait été renvoyé. Le petit nouveau était bien plus plaisant au regard. Eperdument hétéro sans doute, mais mignon. Zen se promit en partant qu’il allait prendre l’équitation plus au sérieux.

Trouver Echo n’est pas compliqué, il est plus de la moitié du temps chez lui, l’autre moitié du temps en train de jouer de ses charmes – lorsqu’il disait que c’était son métier, le noble savait qu’il ne blaguer qu’à moitié, ce qui l’ennuyait profondément pour être honnête.
Trouver Echo seul, donc, est bien plus compliqué.

Malheureusement pour Zen, aujourd’hui la compagnie du blond était tout sauf plaisante, puisqu’il s’agissait de son pire cauchemar, aka Edwyn.
Le bon côté des choses avec son frère, c’est qu’au moins, il est certain qu’il ne touchera pas à Echo, le moins bon côté est que cela ne l’empêche pas de le monopoliser. Et de se moquer de lui ouvertement lorsqu’il le voit arriver en robe, ce qui lui vaut un bon coup de poing bien masculin de la part du brun.

« Alors, père t’a passer un savon, du coup tu t’enfuis, hein ? »

Ils étaient tous trois assis autour de la petite table d’Echo, les deux blonds l’un à côté de l’autre, Edwyn massant sa joue douloureuse tout en continuant de parler tandis que Zen observait avec joie la couleur que prenait celle-ci, en face d’eux. La remarque ne l’énerve même pas, son humeur étant tellement bonne qu’il en aurait presque pu embrasser Echo, là, comme ça, en plein dans la face de son frère.

« Actuellement, non. Il m’a félicité. »

Le visage stupéfait d’Edwyn à côté de celui souriant de son meilleur ami est tout ce qui manquait à sa joie, à présent complète.

« Et pourquoi donc ? »

Souriant de toutes ses dents au plus grand malheur de son demi-frère, Zen entreprend d’expliquer la situation dans tous les détails, y compris la bonne nouvelle du mariage, à laquelle Echo lui lança un clin d’œil plus que suggestif, ainsi qu’un coup de langue sur ses lèvres pour l’effet comique qui ne manqua pas de faire pouffer le brun et froncer les sourcils à l’autre blond qui, un temps trop tard, n’eut pas le loisir d’observer ce spectacle.
C’est un Edwyn dépité qui décide de partir en premier après avoir adressé une sorte de félicitation dont lui seul avait le secret –soit une grande claque dans le dos et une insulte.

Et dès qu’il fut vraiment seul avec son ami, là, il était certain de n’avoir jamais été aussi heureux.

‘Pour l’instant’ murmura de nouveau cette petite voix qui, définitivement, gâchait sa vie.

Zen en est conscient, il sait que cela ne durera pas. Un jour il allait devoir faire face, mais pas aujourd’hui. Pas tout de suite. Pour une fois, il se dit qu’il avait le droit à une pause, lui aussi.
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LUTLYNGTON Zen
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