Reposez vous... (avec moi)-{TERMINE}

Alors que la jeune métisse senta son esprit s'envolé pour le monde des rêves, elle se releva pour ne pas s'endormir. Tête baissée, elle fit semblant de regarder le sol. Les rues sales de ce village ne manquées pas à Kazusa. Ce n'est pas ce qu'elle aimerait voir en faite... Ses frères arrivent en première position. Elle commença à imaginer ce qu'ils peuvent bien dire à Kasusa à ce moment précis, où elle tenta de guider Lidwine. "Tu fait bien, mais n'en fait pas trop!", "Mais tu n'as pas à faire ça! Elle pourrait croire que tu lui manque de respect!", "Tiens toi correctement, maman se serait pas contente...", avec tout leur charabia (j'ai appris ce mot aujourd'hui!) habituel...

Franchement, Kasusa ne veut pas que Lidwine souffre encore de sa situation. C'est dommage, une jeune fille qui à encore la vie devant elle et qui se fait du mal à cause de ce qui l'entoure.

"Eh bien, je... Tu as sans doute raison. Ce n'est pas mal, de pleurer en public. Ni d'être faible. Mais si on est faible, si on ne se protège pas, alors on risque d'être blessé. Je ne veux pas être blessée, j'imagine..."

... Oui aussi. Mais ce n'est pas que ca! La souffrance est naturelle. Une vie sans souffrance n'est pas une vie. Mais que ce ne soit pas la seule chose à faire dans une vie! La souffrance nous permet de vivre. Sans elle, on ne pourrait pas connaître : l'amitié, la solidarité... toute sorte de sentiments et d'émotions qui peuvent rapprocher les gens entre eux. Les liés. Un lien si fort, à un tel point, que la souffrance se subit sans être vu et s'affronte avec tellement plus de faciliter!
Seul, personne ne peut faire grand chose. Apart se faire croire que... Des fois, ils dérangent les autres pour avoir quelque chose a raconter à quelqu'un ou à une personne liée à lui. Arf, quelque chose de difficile en tout cas...

"Tu as l'air fatiguée. Le chemin ne doit plus être très long jusqu'à chez toi, ça va aller?

Ce n'est pas faux, Kazusa est épuisée. S'il ne reste plus très longtemps avant sa maison, ca devrait aller de son coté. Le temps devenait plus doux que tout à l'heure? Non...? Il fait jour? Le jour devait plutôt commencé à arriver. Heureusement que Kazusa n'a pas de cours le matin... Elle aura le temps de se reposer un peu. Mais il ne manquerait plus qu'elle ne se réveille pas à temps pour son cours de fin d'après midi!

"Tu crois que je pourrais revenir te voir, un jour?"

Kazusa dessina un sourire sur son visage. Celui la devait être son plus beau sourire. Elle tourna doucement la tête, heureuse. Lidwine est gentille de se proposer ainsi. Bien sûr qu'elle pouvait revenir! Kazusa en serait si heureuse!

"Ca sera avec grand plaisir que je te reverrais Lidwine! Tu seras toujours la bienvenue, quelque soit l'heure ou le moment."

Une amie? Enfin! Kazusa n'était plus seule à présent... Enfin, bien sûr ses frères sont auprès d'elle, mais bon... Pour l'instant ils ne sont plus chez elle. Et puis, la jeune aveugle est sur que ca ne va pas les déranger. Depuis que cette fille aux cheveux bleu est aveugle, elle n'a plus eu d'amis. D'ailleur, elle n'en a jamais eu...

"Je te remercie encore de bien vouloir m'accompagner. Voudras-tu venir boire une tasse chaude tout à l'heure? Le froid à dû te fatiguer aussi. Tu pourras venir te reposer quand on sera chez moi."

Quelle joie pour cette jeune fille! Quelqu'un qui l'a accepter pour ce qu'elle est réellement : Elle. Et Kazusa ne manquera pas d'en faire de même pour elle : Lidwine, sa première amie.

Enfin, à présent, il ne faudrait pas que l'aveugle ne se fasse trop d'idées! Mais elle est si heureuse...

"Je viens de me souvenir que j'ai cueilli quelques herbes médicinales qui peut être bu comme du thé... Si ca te dit?"

Il ne faudrait pas que Lidwine prenne peur, étant aveugle, Kazusa a cueilli ses plantes en se fiant à son toucher. Elle fut accompagner par son professeur pour la guider. Comme il n'a rien dit, ca devrait être bon?

Lidwine ne savait pas vraiment pourquoi elle avait proposé de la revoir, mais ce n'était pas dérangeant. Kazusa était gentille, et sa compagnie était agréable. Plus agréable que bien des personnes qu'elle côtoyait quotidiennement, en tout cas. Et puis même si elle ne vivait pas à Syma'la, elle y revenait tout de même de temps en temps : elle aurait bien un peu de temps libre pour aller lui parler. Ça ne coûtait rien, et puis ça pouvait être intéressant. Si elle voulait bien la revoir, évidemment. Sur le moment, la jeune Démone n'avait pas pensé qu'elle puisse refuser de la revoir un jour ou l'autre : seulement, dans le fond, c'était possible. Peut-être qu'elle n'en aurait aucune envie, pour une raison ou pour une autre. Difficile à dire. Après tout, bien des personnes ne disaient pas ce qu'elles pensaient ; c'était peut-être la même chose, ici. Peut-être que oui, peut-être que non. Inutile de se tracasser pour si peu de choses, de toute façon, elle allait forcément lui répondre. Et en effet, quelques secondes plus tard, Kazusa se mit à sourire à peu près dans sa direction. Un joli sourire, qui ne présageait rien d'inquiétant.

"Ça sera avec grand plaisir que je te reverrais Lidwine! Tu seras toujours la bienvenue, quelque soit l'heure ou le moment."

La jeune fille aux cheveux mauves acquiesça dans un sourire, oubliant de nouveau qu'elle ne pouvait pas la voir. Eh bien, elle était gentille, oui. Trop, peut-être? Elle aurait pu vouloir profiter d'elle, ou être en train de se moquer d'elle. Pourtant, l'aveugle ne semblait pas penser à cette possibilité. Trop gentille, hm... Elle avait de la chance, en tout cas, Lidwine n'avait aucune envie de lui faire du mal. Elle voulait bien la revoir, oui, et serait même heureuse de pouvoir le faire ; la blesser ne lui aurait rien apporté. Quoi qu'à bien y réfléchir, ça ne lui avait jamais apporté quoi que ce soit, de faire du mal aux autres... Cela dit, ça ne l'avait jamais empêché de le faire. Elle riait de voir les autres confus et déçus, s'énervait sur ces personnes trop naïves. Les blesser, c'était se venger de la blessure qu'on lui avait faite. Et que ce soit bien ou non, elle ne pouvait pas s'en empêcher.

Heureusement qu'elle savait être aimable, parfois. C'était une partie de son éducation qui lui avait servi, au moins.

"Je te remercie encore de bien vouloir m'accompagner. Voudras-tu venir boire une tasse chaude tout à l'heure? Le froid à dû te fatiguer aussi. Tu pourras venir te reposer quand on sera chez moi."

Ah? Boire quelque chose de chaud? A cette idée, un long frisson parcourut sa colonne vertébrale. Il ne faisait pas chaud, en effet ; surtout depuis qu'elle n'avait plus sa veste. Ses bras étaient engourdis, et il y avait fort à parier pour qu'elle attrape un rhume. Ses yeux se levèrent de nouveau vers le ciel, et elle tenta de déterminer l'heure. Bon..., de toute façon, sa mère allait forcément remarquer qu'elle était partie, si ce n'était pas déjà fait. Quelques minutes de plus ou de moins ne changeraient pas grand chose, de son avis. Et puis après tout, elle avait dix-sept ans : et si elle n'était pas encore une adulte, elle n'était plus une enfant. Elle était une adolescente qui savait ce qu'elle faisait. Pour une fois qu'elle n'avait pas été faire n'importe quoi, sa mère ne voudrait jamais la croire. Quelle injustice, quand elle y pensait...

"Je viens de me souvenir que j'ai cueilli quelques herbes médicinales qui peut être bu comme du thé... Si ça te dit?"

Lidwine sourit légèrement, et attrapa de nouveau sa main dans la sienne. Si elles voulaient être chez elle dans peu de temps, il allait falloir qu'elles se remettent à marcher, c'était un fait.

«Je veux bien, oui, répondit-elle en regardant la jeune aveugle. Enfin, après je devrais rentrer chez moi, mais j'ai encore un peu le temps.»

Elle tira doucement sur la main de Kazusa pour l'inciter à avancer, et regarda autour d'elle. Restait à espérer qu'elle n'allait pas les perdre, maintenant.

«J'espère que ce ne sont pas des plantes empoisonnées, plaisanta-t-elle avec un bref rire. Je suis sûre que je serais incapable de faire la différence, de plus...»

Lidwine n'était pas vraiment craintive, et elle n'était pas non plus franchement méfiante : cela dit, mieux valait faire attention. Certaines personnes avaient l'air gentilles mais étaient en réalité cruelles et violentes, on ne pouvait pas savoir avant de s'être trompé. Bon..., elle doutait franchement que Kazusa soit une dangereuse criminelle qui faisait semblant d'être aveugle, mais sait-on jamais. Trop de prudence valait mieux que pas assez, non? C'était ce que sa mère lui avait toujours dit, en tout cas. Remarque, elle ne l'avait jamais fait jusque là. A croire qu'elle aimait s'attirer des ennuis, dans le fond. Elle posa son œil violet sur la jeune fille aux cheveux clairs, expirant un nuage de fumée blanche. Il n'y avait rien de mal à aider une aveugle à rentrer chez elle, loin de là. Là, elle ne pourrait rien lui reprocher du tout.

"Ne t'en fais pas, voyons! Fais moi confiance, je n'ai aucune raison de te vouloir du mal. Et puis, tu as était gentille de me raccompagner jusqu'à chez moi, alors autant te remercier."

La jeune bourgeoise continuait d'avancer doucement, souriant à Kazusa. Aucune raison de lui vouloir du mal? Sûrement, oui. Ou en tout cas Lidwine ne voyait pas lesquelles. Elle était riche, peut-être. Mais à part ça... Elle l'avait aidée, oui, et ce n'était à priori pas un motif de meurtre. On tuait les personnes qu'on n'aimait pas, celles qui nous avaient fait du mal. Pas les inconnues qui vous raccompagnaient gentiment chez vous, non. A moins de n'avoir un sérieux problème, évidemment... Mais elle n'avait pas l'air folle. Elle ne pouvait que la croire, de toute façon.

"Ce sont des plantes qui boost les gens. Ça nous permettra de nous régénérer un peu, après autant d'efforts. Si tu veux, pour te rassurer, tu pourras me voir préparer le thé, et boire en premier dans ta tasse. Comme ça tu verras qu'il n'y a pas de poison!"

Un rire bref sortit de la bouche de Lidwine en entendant son interlocutrice. Non, ce ne serait pas la peine. Elle ne s'en faisait pas encore à ce point pour sa vie.

«C'est bon, je te fais confiance! Ne t'inquiètes pas.»

Surtout que, comme elle l'avait dit, elle aurait été incapable de reconnaître du poison d'un thé normal. Même le goût ne lui aurait peut-être pas paru bizarre. Tant que ça ne l'empêchait pas de dormir par la suite, elle ne disait pas non. Quoi que ça se discutait..., si ça la boostait pour la journée, ça pouvait être amusant. Un peu comme après dix tasses de café.

"Nous sommes devant une ruelle? Si c'est bien la ruelle que j'ai en tête, nous sommes à quelques mètres de chez moi. Au fond de cette ruelle, c'est la fin du village, il y aura une petite foret, puis enfin ma maison..."

Lidwine regarda autour d'elle, et acquiesça en silence. En effet, elles étaient bien dans une ruelle. Ce n'était pas le genre d'endroits dans lesquelles elle allait en général, donc elle ne reconnaissait pas grand chose. Sa mère lui interdisait d'aller dans des endroits trop étroits, trop sombres, mal fréquentés. Elle devait prendre les grandes rues, les autres pouvaient être dangereuses. Personnellement, elle ne voyait pas le problème : c'était assez joli, ici. Elle garda sa main serrée autour de celle de l'aveugle quand elle reprit la parole, et lui sourit.

«Aucun problème! Je n'ai pas si mauvaise mémoire, je suis sûre que je pourrais revenir sans me perdre, répondit-elle en souriant. Et nous sommes bien dans une ruelle, oui... On va continuer tout droit, alors. Tu as bonne mémoire, toi, en tout cas. Ça doit être difficile de se souvenir du chemin jusqu'à chez toi.»

Effectivement, à sa place elle aurait eu du mal à s'y retrouver. Elle se serait toujours perdue, en fin de compte. Aveugle... Brrr. Elle n'aurait pas pu, ça devait être trop horrible.

Kazusa espèrait vraiment avoir mit en confiance Lidwine. Elle n'a aucune raison de lui faire du mal. Et puis... Etant aveugle, elle n'aurait pas pas faire grand chose contre elle, qui pouvait encore voir!

Sa maison était petite et assez mal isolé. Lidwine pourrait avoir froid une fois la bas. Mais, semble-t-il qu'elle a quelques couvertures en réserve? Surement. Des couvertures que la jeune aveugle tissa d'elle-même. Mais étant déjà aveugle à ce moment, elle espère également que ces couvertures soient présentables.
Enfin, tant que ca tient chaud, c'est le principal, essaya de se dire la métisse.

Tête penchée, elle se plongea dans ses rêves, elle rêva de rejoindre son lit le plus rapidement possible. Elle commençait vraiment à tomber de fatigue. Heureusement que celle-ci se trouve non loin de sa maisonnette.

"C'est bon, je te fais confiance! Ne t'inquiètes pas."

Kazusa esquissa un sourire, elle voulait montrer à Lidwine l'endroit où elle vivait tout les jours... Le bétail, les champs, le grand air. Montrer que les gens ont du bon en eux. Les gens qui vivent de leurs propres récoltes, ne sont peut-être pas les plus généreux, déjà qu'ils ne possèdent pas grand chose, mais qu'ils savent être gentils et aimable malgré leur pauvreté.

Lidwine n'est pas idiote! Elle aurait comprit tout ca un jour. A vivre dans la haute société, elle n'a pas du voir ca très souvent. Alors, la métisse était heureuse de pouvoir lui donner cette occassion en or. Voir les choses sous des angles différents, c'est ce qu'il y a de mieux pour comprendre les choses. Si la vie de Kazusa lui a apportée quelque chose, c'est bien cette façon de voir les choses sous plusieurs angles.

"Aucun problème! Je n'ai pas si mauvaise mémoire, je suis sûre que je pourrais revenir sans me perdre. Et nous sommes bien dans une ruelle, oui... On va continuer tout droit, alors. Tu as bonne mémoire, toi, en tout cas. Ça doit être difficile de se souvenir du chemin jusqu'à chez toi."

En effet, depuis que Kazusa est aveugle, elle a du en apprendre des techniques pour se repèrer. Elle aura mit du temps à les acquérir, mais apparement, les résultats sont belles et bien là.

Elle avança sûre d'elle, tête haute, mais ses jambes ne voulant pas trop suivre son pas, elle marcha lentement, le sourire aux lèvres. Si le soleil s'est levé, Lidwine pourra voir les troupeaux se faire guidés par les berges et les chiens. Elle se rappela de la première fois qu'elle vu ca. Elle fut amusée de voir ses bêtes courir partout. Le berger est un homme dirigeant, qui est aussi important que les gens de la haute classe. Grâce à ses bêtes, leurs assiettes ne seront jamais vide. Elle se rappela aussi, que ses frères aimaient jouer avec eux. Courir un peu partout, jouer avec le chien. Kazusa était trop petite pour jouer avec eux à cette époque. Elle aurait voulu le faire aussi. Aujourd'hui qu'elle ne voit plus, le jeu aurait était tout autre...

Elle pouvait déjà sentir l'odeur de la forêt, cette odeur que seuls certains arbres possèdent. Ca sentait bon... Elle serra un peu plus la main de la jeune bourgeoise pour lui manifester son enthousiasme (?).

"Si le soleil est levé, on aura peut-être la chance de voir les troupeaux dehors! Tu verras peut-être? C'est très joli, et assez amusant de les voir courir partout!"

Surement que la bourgeoise s'en fiche, mais elle était heureuse quand même. Les bergers aiment vraiment leurs animaux. Même si des fois, ils semblent être dur avec eux. Le berger n'en serait pas un s'il n'aime pas les animaux des près.

"Je me souviens, quand j'étais jeune, on venait ici souvent avec mes frères, ils jouaient avec le bétail, mais moi je n'en avais pas le droit, j'étais trop jeune encore et j'aurais pu être blessé."

Ces animaix ne sont pas vraiment dangereux, mais bon... une bête comme elle, si elle nous marche dessus, dangereux ou pas, on le sent passer!

Il devait faire jour normalement?

A ce moment, Kazusa senti sous ses pieds de la terre et des branches. Etaient-elles enfin dans la petite forêt? Oui... Kazusa en était sur. Ces odeurs, cette terre... Kazusa les reconnait. Tout au loin, elle pu entendre des bruits de clochettes. Heureuse, elle lacha la main de Lidwine et parti droit devant elle à vive allure. D'un coup, elle s'arreta. Les bruits de clochettes étaient plus présentent.

"Lidwine! Lidwine! Vient voir ca! Je crois que le bétail est sorti!"

Chose que cette maladroite de Kazusa n'avait pas prévue, elle se retrouva dans la mauvaise direction. Oui certe, elle couru droit devant elle, mais elle avait oublier au passage qu'il y avait un virage. La sortie de la forêt se trouva à la fin de ce virage...

Forte heureusement, elle s'en rendit compte en mettant ses mains devant elle pour se guider, au du moins essayer.
Elle toucha et haut en bas, de gauche à droite le tronc d'arbre face à elle. Elle fut tellement gênée, que son visage passa de son teint habituel à celui de blanc, rouge... Elle se retrouna doucement, le visage encore rougit, attendant que son accompagnatrice revienne la cherche.

"Si le soleil est levé, on aura peut-être la chance de voir les troupeaux dehors! Tu verras peut-être? C'est très joli, et assez amusant de les voir courir partout!"

A cette remarque, Lidwine leva les yeux vers le ciel. En effet, le soleil se levait. Assez pour qu'elle y voit clair, en tout cas. Mince! Ça faisait autant de temps qu'elle était dehors? Elle ne comptait à la base pas rester longtemps absente, mais elle avait croisé Kazusa, et... Bref. Tant pis, se dit-elle en serrant doucement la main de la jeune femme en retour. Sa mère était habituée à ses sorties nocturnes, elle ne dirait sûrement rien. Elle attendrait dans le salon qu'elle revienne, et elle se ferait passer un savon. Rien d'inhabituel. En tout cas, la jeune aveugle avait l'air de bonne humeur à présent : elle devait être contente d'être revenue chez elle. C'était très différent de chez elle, ici. Très différent. Quand elle était plus jeune elle avait souvent entrainé sa meilleure amie dans les endroits les plus perdus de Syma'la, mais elle n'était jamais venue par ici. Ou bien elle ne s'en souvenait pas. Il y avait un fossé entre sa grande demeure et cet endroit ; pourtant ils n'étaient pas si loin l'un de l'autre.

"Je me souviens, quand j'étais jeune, on venait ici souvent avec mes frères, ils jouaient avec le bétail, mais moi je n'en avais pas le droit, j'étais trop jeune encore et j'aurais pu être blessé."

Lidwine répondit par un 'Ah?' curieux, et se remit à sourire. Le bétail, hein? Elles vivaient dans des mondes totalement différents, c'était chose sûre. Elle avait peut-être vu ce genre d'animaux quand elle était petite, mais c'était bien tout. A la capitale, il n'y avait que des maisons et des commerces : pas de champs, pas de forêt ni de bétail. La Démone aux cheveux mauves ne connaissait pas grand chose de la vie des personnes plus pauvres qu'elle, mais elle pouvait se l'imaginer. Sa mère aurait hurlé si elle s'était approchée d'animaux plus gros qu'un chat, alors... D'ailleurs elle aurait hurlé de la voir marcher avec ses chaussures à talon dans de la terre, mais peu importe. Elle criait pour un rien, de toute façon. Et puis ce n'était pas la pire chose qu'elle avait faite.

Une branche craqua sous ses pieds, et elle baissa les yeux au sol pour voir sur quoi elle avait marché. Tant que ce n'était pas un animal ou elle ne savait quoi... Peut-être que Kazusa était habituée à la forêt, mais ce n'était pas le cas de la jeune fille. Elle aimait partir à l'aventure et marcher au hasard des rues, mais aller se perdre en pleine forêt n'était pas dans ses plans. Il faudrait qu'elle essaye, un jour. Mais il pouvait y avoir des animaux dangereux, là-bas... et même avec un trident, on est jamais trop prudent. De toute façon, sa mère l'en aurait empêchée. Elle était drôlement agaçante, ces temps-ci. Depuis qu'elle avait disparue jusqu'aux ruines, peut-être? Hm.

Kazusa lâcha brusquement sa main, lui arrachant une exclamation surprise. Elle allait où, comme ça?

"Lidwine! Lidwine! Vient voir ca! Je crois que le bétail est sorti!"

D'accord, elle était très enthousiaste. Et..., un peu trop rapide, aussi. A l'évidence elle avait oublié que le chemin tournait ; elle fonça droit sur un arbre. Lidwine la rejoint en quelques grandes enjambées, et attrapa sa main dans la sienne en riant.

«Je veux bien aller voir, mais ce n'est pas par là, répondit-elle en essayant de s'empêcher de rire. Enfin, je pense qu'il vaut mieux suivre le chemin, si on veut arriver chez toi.»

Elles pouvaient aussi rester dans la forêt, remarque. Elle tira doucement sa main pour la rediriger vers la bonne direction, et tendit l'oreille pour essayer d'identifier les bruits qu'elle entendait. Elle n'était pas habituée à ce genre de décors : tout cela était assez particulier, pour elle. Ou pas habituel, tout du moins.

«C'est le bétail, qui fait ce drôle de bruit? Je n'ai jamais vécu dans un endroit comme celui-là. Ça a l'air tranquille, en tout cas, chez toi.»