HIDER Melfia {V.1}

Melfia est, en un mot, splendide. C'est sans aucun doute en tout cas que l'on choisirait, pour la décrire, ce genre de qualificatifs se rapportant à la beauté. Parce que belle, elle l'est, et il serait mentir que de dire le contraire. Que cela soit de par son visage aux traits magnifiques, sa démarche, ou encore son allure générale harmonieuse, tout en elle inspire la grâce et la beauté. Rien ni personne ne saurait mieux qu'elle frôler du bout des doigts la perfection, vers laquelle elle tend. Un ange, un ange qui n'aurait plus ni auréole ni ailes blanches, mais un ange tout de même. Voilà ce que l'on serait tenté de penser d'elle quand notre regard se pose sur la jeune fille. Voilà ce que toute personne penserait assurément, ce que personne n'oserait remettre en doute, jamais. Ou s'il le faisait, il ne s'agirait là que de mensonges éhontés: Melfia est belle, splendide, certes, mais là n'est pas la question. On pourrait donc se contenter de ces simples constatations pour la décrire, mais nous nous attarderons tout de même sur ce qui fait cette incroyable magnificience et ce qui la distingue des autres.
Tout d'abord, son visage. Il est sûrement inutile de préciser que, à l'image du reste de sa personne, il jouit d'une splendeur proche de l'idéal. Fin, sans pour autant être trop allongé, ses lèvres rosées contrastent magnifiquement avec la blancheur de sa peau, qu'on pourrait presque qualifier de diaphane. Des pommettes hautes et un menton fin qui, sans être fuyant n'est pas non plus trop avancé, viennent ajouter au tableau un certain charme. Mais ce qui marque, lorsque l'on regarde son faciès, ce ne sont pas ces menus détails, non: ce que l'on ne manque pas de remarquer, ce sont ses yeux. En effet, grands, ni trop proches, ni trop écartés, surmontés par de longs cils, ils possèdent une certaine particularité relativement rare, qu'il n'est pas donné d'observer sur une majorité de personne, pour ne pas dire une flagrante minorité. Leur couleur diffère totalement. Un tableau, une peinture magnifique où l'artiste, las des coloris classiques ternes et habituels, aurait décidé qu'un changement s'avérait nécessaire et aurait tracé, du bout de son pinceau, et à l'aide de ses plus belles teintes, des iris étrangement dissemblables. Le droit gris, argenté comme le serait la lune et le gauche, rouge comme le sang, comme une rose aux doux pétales, faisant oublier ses trop nombreuses épines. On pourrait d'abord croire que cela détonnerait avec le reste, et constituerait un défat majeur dans sa personne. Mais, si chacun possède un avis propre à soit, l'on s'accordera à dire que, si cette particularité peut sember dérangeante au début, elle ne fait qu'ajouter à son charme, allant ême jusqu'à apporter un certain exotisme au tout. Surmontés par des sourcils arqués et effilés, il serait, somme toute, mensonger de dire que la jeune fille n'est pas tout simplement élégante et majestueuse.
Enfin, autre fait la distinguant des autres demoiselles, ses cheveux. Leur couleur n'est pas ce qu'on pourrait facilement qualifier de commune, puisqu'en effet, ils sont roses. Un fort joli rose, comparable à la teinte que prend le ciel lorsque le soleil se lève ou se couche à l'horizon. Longs, ils lui descendent tout de même assez bas dans le dos et sa francge, quant à elle est, de maniè-re générale, relativement simple puisque la demoiselle Hider s'arrange toujours pour que ces mèches ne lui descendent pas devant les yeux, préférant les placer de chaque côté de son doux visage, lequel est par consquent toujours parfaiteent encadré par ces dernières. De sa coiffure néanmoins, on ne pourrait pas dire grand chose. Pourquoi? La raison est on ne peut plus simple: elle en change somme toute souvent, n'ayant pas franchement de préférance pour telle ou telle coiffure. Alors, sa brillante et souple chevelure peut aussi bien être attachée en une longue queue de cheval qu'en une coiffure difficile et compliquée, agrémentée de nombre de pinces, voiles et barettes en tout genre, tout comme elle peut aussi bien décider de les laisser libres. Tout dépend en fait de ses envies, de l'humeur du moment. La plupart de ces coiffures lui allant bien et lui convenant à merveille, elle peut se le permettre.
Passons à présent à son allure en général. En totale harmonie avec son visage, on peut d'elle aussi dire qu'elle tend vers la perfection. Mince sans être maigre, elle ne pèse qu'aux environs de quarante-cinq kilos pour seulement un mètre soixante-six. D'ailleurs, si certaines personnes pourraient trouver cette taille légèrement insuffisante, Melfia s'en contente très bien, la trouvant correcte pour une jeune fille. A dix-sept ans, elle n'espère plus prendre le moindre centimètre et n'en s'en plaint donc pas, nullement gênée par sa hauteur. Qui plus est, le plus souvent, la jeune fille porte des chaussures comportant un léger talon, sans tomber dans l'excès, ce qui la rehausse, bien que peu.
De longues jambes et des bras fins pourraient faire penser qu'il s'agit là d'une fragile petite fille, qui risquerait de se briser au moindre coup de vent: il n'en est rien, et la sous-estimer serait une monumentale erreur. Monumentale, oui, car sa force et son habilité au combat n'ont d'égal que sa beauté à nulle autre pareille. Rapides, ses coups ne manquent pas pour autant de puissance et d'une agressivité toute nouvelle depuis la découverte de la mystérieuse Kara-Xanthe. Ceci dit, même lorsqu'elle se bat et que son katana fauche de nombreuses vies à chacun de ses mouvement, elle reste belle et gracieuse. Une belle poupée de porcelaine, une poupée recouverte de sang qui ne lui appartient pas, esquissant une danse mortelle de laquelle on ne ressort pas. L'endurance non plus ne saurait lui faire défaut et, une fois de plus, ses capacités n'ont été qu'améliores et drastiquement augmentées par le pouvoir émanant de la pierre, la rendant tout bonnement supérieure à tout être dans Lysandre entier. Il serait une entreprise ou aussi ardue de trouver sur sa peau pâle la moindre cicatrice de combats passés.
Possédant une poitrine assez présente, elle n'en devient néanmoins pas vulgaire. Côté habillement il faudra, en revanche, décrire ses goûts selon deux critères bien particulier: de un, ce qu'elle aimait avant sa transformation en Antarr. De deux, ce qu'elle se plait à porter à présent. Certes, cela n'a pas changé du tout au tout, mais il serait cependant aisé de trouver de très nettes différences ur ce point, ce qui nous oblige à différencier ces deux périodes de sa vie. Nous commencerons donc par décrire sa tenue avant tout cela.
Etant bourgeoise de naissance, il était tout naturel qu'elle ne s'habille pas "n'importe comment" et porte des vêtements ouvragés et en accrod avec le reste de sa splendide personne. Sa préférence allait donc à des robes tantôt longues, tantôt un peu plus courtes, argumentée de nombre de fioritures et dentelles. Question couleur, elle ne faisait pas la difficile: du bleu pâle, du blanc, du violet, du rose, qu'importait? Ses parents exieaient d'elle qu'elle soit joliment habillée, et préféraient les couleurs plus claires aux plus foncées, évidemment. Soucieuse de bien faire, c'était donc vers des coloris plus pâle qu'elle se dirigeait.
En revanche, depuis qu'elle est devenue cette souveraine à l'esprit tordu et au raisonnement étrange, ses goût ont, pour ainsi dire, varié. Si elle porte toujours de longues robes, que dentelle et noeuds sont toujours de mise, elle s'autorisa dès lors des tenues bien plus "rudimentaires". Oh, bien entendu, elles restaient belles et bien travaillées, juste plus simple. Plus pratiques pour se battre, elles n'entravent pas ses mouvement et c'est généralement vers ce genre de tenue que son choix va se porter lorsqu'elle doit sortir. Néanmoins, s'habillant au gré de ses envies, il est difficile de prévoir ce qu'elle va porter. Le plus souvent cependant, elle porte des gants qui recouvrent ses longs doigts fins et ses avant bras, dont la longueur varie. Quand elle n'en porte pas, elle comble ce vide par des bagues, des bracelets et bijoux en tout genre qu'elle se plait à porter. Des croix, elles aussi, ont dès lors commené à faire leur apparitions dans les tenues de la jolie demoiselle. Son choix de couleur s'est lui, par contre, radicalement transformé: fini les habits blancs et clairs, maintenant, les seules et uniques teintes tolérées par Melfia sont le rouge -le rose aussi, mais dans une moindre mesure- le violet, et elle optera le plus facilement pour du carmin, du pourpre et la couleur prune (violet foncé tirant vers le rouge). Un léger maquillage accompagne parfois ses tenues, qui mettent d'ailleurs en valeur ses formes et sa grande beauté.
Il y a tout de même quelques choses à préciser, que ce soit sur son visage ou son corps, le moindre de ses agissement. La logique torturée de Melfia Hider, son esprit aux méandres tortueuses et étrange, cette soif de sang, elle se ressent sur elle. Le sourire qui éclairait jadis son visage d'une lueur joyeuse à définitivement disparu, laissant sa place à un sourire tordu, où ne se ressent pas plus de joie et de gaieté que de haine: non, dans ce sourire, dans l'expression de son visage, ses yeux, ses paroles, sa voix, tout, absolument tout en elle, on ne peut plus distinguer que cette sombre folie démentielle. Celle là même qui à détruit jusqu'au dernier vestige de la jeune fille qu'elle avait pu être.

Tout raser, et tout reconstruire. Détruire puis refaire, et encore détruire, pour tout recommencer. Pour tout améliorer, pour rendre à ce monde dégoutant et inintéressant un minimum de sa dignité et de sa prestance. Pour que cette terre grouillante de vie soit baignée de sang et que les fleuves coulent d'un joli rouge carmin, pour que le ciel résonnent des cris, de supplications et de hurlements. Pour que l'air soit chargé d'une constante odeur de mort. Pour que les gens comprennent quelle est leur véritable place en ce monde, et qu'ils apprennent à y rester. Elle amènerait la mort pour ne plus la laisser repartir. Voilà quel est clairement, à présent, le but de la jolie demoiselle Hider. Voilà ce que sont ses désirs, sa volonté. Voilà vers où mène sa logique tordue, voilà ce à quoi aspire sont esprit dément. Et tout ça pour quoi? Parce qu'elle en a envie. Oui, après tout, pourquoi aurait-elle besoin d'une autre justification? Elle en avait juste envie.
Il est bon de savoir qu'avant de découvrir la Kara-Xanthe, Melfia Hider n'avait rien d'une personne cruelle ou quoi que ce soit qui s'y rapporte. Décrivons donc tout d'abord la mentalité de la jeune reine avant ce terrible évènement qui bouleversa un royaume entier.
Si elle n'avait rien de cruel, la jeune fille n'avait alors à l'époque plus que son physique d'angélique. Son physique si trompeur... Car il ne faut pas s'y tromper. Elle est bien loin d'être une marionnette, un pantin aisément manipulable duquel on pourrait faire absolument n'importe quoi. Non, elle ne faisait pas partie intégrante de ces gens là... Pour être tout à fait exact, la jeune fille aux yeux dépareillés aurait plutôt été la marionnettiste que la marionnette. Sous de beaux sourires et des paroles doucereuses se cachaient de sombres manipulations, des machinations crées de toute part pour vous forcer à agir comme elle le voulait sans avoir à lever le petit doigt, sans même que vous vous en rendiez compte. Alors oui, Melfia était particulièrement intelligente, et le savait. Pourquoi laisser une telle qualité au repos quand elle pouvait l'utiliser pour grimper les échelon du pouvoir sans que rien ni personne ne s'y oppose? Sans que personne ne l'en empêche? Calculer, puis agir. Réfléchir et ne jamais foncer tête baissée était sa façon de faire, tout en endormant la vigilance de l'autre. Une petite fille au beau sourire et à la politesse aussi irréprochable que sa tenue, innocente et jeune, que pouvait-elle faire de mal, au juste? Plus le temps passait et plus la bourgeoise faisait preuve de discernement et de sagacité, surtout, plus elle savait en tirer profit. Que ce soit avec ses parents, aux petits soins pour leur fillette prodige, ou avec les nobles de la cour du roi, elle e faisait... Ce qu'elle voulait.
Bien entendu, nous abordons là les aspects plus négatifs de son caractère, néanmoins, malgré ce tableau un peu noir, elle n'était pas méchante à proprement parler. De fait, ce qu'elle faisait ne nuisait à personne, ou pas à grand monde et dans les grandes mesures. Alors pourquoi arrêter? D'autant qu'avec les personnes qu'elle tenait en haute estime ou qu'elle appréciait dans une quelque mesure que ce soit, la jeune fille se permettait d'être plus "naturelle". Un naturel certes pas particulièrement gentil et altruiste, mais bien plus spontané et rieur que lorsqu'elle faisait semblant. Des sourires un peu plus vrais et honnête, et un rire qui ne sonnait pas faux. C'était avec ces personnes là que Melfia se sentait le mieux et, à vrai dire, c'est compréhensible. Alors même si sa morale allait en se ternissant, elle gardait malgré tout un grand sens des responsabilités, apprenait de ses erreurs, prenait les risques qu'il fallait quand il fallait, sans courir le moindre danger inutilement. La situation de Lysandre pour le moins instable l'encouragea cependant à s'entrainer au katana dès sa plus tendre enfance, discipline à laquelle, comme à beaucoup d'autre, elle excellait. N'exagérons rien tout de même, elle était alors bien loin du niveau qu'elle a actuellement atteint. Ce qui ne l'empêchait pas d'être redoutable bien avant de ne devenir une Antarr ou même, dans une moindre mesure, de reprendre les rênes du vaste et pluvieux royaume de Sal'ahë. Somme toute donc, le belle Melfia Hider était auparavant une jeune fille dont la logique et les envies pouvaient être qualifiées de normales. Mentalité qui changea du tout au tout au moment ou elle effleura de ces doigts cet éclat de Kara-Xanthe.
Son sourire ne fut plus jamais feint, pas plus que son rire. Mais ils ne furent jamais plus effrayant. Jamais. Un rire clair, qui résonne à présent entre les murs de son palais, ce rire qu'on parfois les gens qui ont perdu toute forme de raison. Chacun de ses mots prenait valeur d'ordre, et son sourire tordu une perpétuelle menace de mort. A ses yeux, elle n'avait nullement perdu la raison, non: peut-être l'avait-elle même justement trouvée. Dès lors, essayer de la comprendre devenait une entreprise ardue, un souhait impossible à réaliser. Si elle voulait vous voir mort sur le sol, alors vous mouriez. Si elle voulait que vous lui décrochiez la lune, alors vous aviez tout intérêt à la lui décrocher. Quand Melfia veut quelque chose, elle l'a. Et quand elle n'en veut plus ou qu'elle juge ne plus en avoir besoin, elle le "casse". Comme on casserait des jouets et de simples poupées. Au fond, c'est ce que sont les autres. Des jouets, dépendants entièrement d'elle et dont la vie ne tiendrait qu'à un malheureux fil. Relativement lunatiques, vous ne la verrez pourtant jamais serrer un ami dans ses bras, ou rire à une plaisanterie bien trouvée, pas plus que vous ne pourrez l'apercevoir pleurer. Le katana qu'elle porte au côté manifeste bien assez de son autorité, et l'idée saugrenue de la contredire ne viendrait à personne. Personne du moins qui ait encore envie de vivre.
Le plus gros problème de la demoiselle, c'est bien son imprévisibilité: prévoir la manière dont elle va interpréter les choses, y réagir, ce n'est pas que c'est pas une chose aisée: c'est juste tout bonnement impossible. De ses anciens amis, dans son cœur du moins, il ne reste plus que de vieux souvenirs inutiles et couverts de poussière. La jeune Amy Grimm, souveraine de Moria, l'adorait -bien plus d'ailleurs que Melfia ne l'appréciait, pour tout dire- et la jeune femme lui rendait souvent visite, avant la découverte de la pierre mystérieuse. Maintenant, la blonde ne fait plus partie que de ces vieux souvenirs en question, et la reine aux yeux vairons se fiche d'elle comme d'une guigne, allant peut-être même jusqu'à vouloir la voir morte. Accordant beaucoup d'importance à sa force, la demoiselle Hider passe du temps à s'entraîner à l'épée, et manifeste un fort intérêt pour les poisons en tout genre. On pourrait alors la comparer à une rose, dont la beauté pourrait presque faire oublier les épines. Une rose mortelle de laquelle il ne vaudrait mieux jamais s'approcher...

Melfia Hider, bien qu'actuelle dirigeante du royaume méridional de Sal'ahë, ne fait pas partie de la famille royale. A vrai dire, elle en est même très loin... La demoiselle Hider, malgré sa beauté, ses bonnes manières, son intelligence, et toutes ces qualités qu'elle a pour elle, n'est pas même ne serait-ce que de noble naissance. Pourquoi, alors, est-elle à la tête des Antarrs, à présent? Tout commença, pour elle, le trentième jour du mois d'avril, par la naissance d'une petite fille dans une famille pauvre de la capitale de Sal'ahë. Une petite fille qui avait alors déjà de nombreux frères et sœurs, au nombre de six, pour être exact. Sept enfants, des parents toujours sortis pour ramener à la maison de quoi nourrir la famille entière, une maison qui n'avait de maison que le nom. En bref, une famille pauvre comme tant d'autre à Lysandre, un cas semblable à des centaines d'autres. Mais la fillette bénéficia, elle, d'une toute autre éducation, d'un tout autre environnement familial que ce qui lui était à la base destiné. Nous pourrirons appelez ça de la chance, le hasard, ou bien même le destin. Somme toute, qu'importe le nom que l'on pourrait lui donner, ce brusque revirement de situation arriva sous la forme d'un couple de riches bourgeois. Un couple sans enfants mais pas sans richesses, à l'inverse de la famille de la petite fille. Monsieur et Madame Hider, de par leur nom. Les parents, exténués et à bout de force avaient, quant à eux, de plus en plus de mal à joindre les deux bouts, ne pouvant se permettre aucun repos s'ils voulaient s'assurer de pouvoir conserver leur train de vie. A ce rythme là, ils couraient droit... A la catastrophe, à la mort sans doute, à long terme. Aussi ne faut-il pas les blâmer d'avoir accepté la proposition du couple Hider, lorsqu'ils la leur ont avancée: une bouche en moins à nourrir, et de l'argent en masse pour les autres. De quoi obtenir un meilleur travail, vivre mieux, manger à sa faim... Mener enfin la vie dont ils avaient tant en vie. En échange, que devaient-ils faire? Leur donner un enfant. Si ce fut un véritable crève coeur pour la famille, leur réponse fut évidemment positive. Comment auraient-ils pu refuser? Le petite bénéficirait de tout ce qu'elle n'aurait jamais pu avoir dans le cas contraire et eux, seraient lottis à une bien meilleure enseigne qu'actuellement. C'est donc ainsi qu'à l'âge de deux ans, la petite Melfia devint Melfia Hider, riche bourgeoise.
Dès lors, elle fut élevée par ces inconnus qui devinrent "père" et "mère" au bout de peu de temps. De son ancienne famille, elle ne gardait presque aucun souvenir, de vagues idées floues, rien de plus. Heureuse dans son cadre de vie, elle ne ressenti jamais le besoin de partir à la recherche de ses parents biologiques, n'y accordant que peu d'importance, mais n'ignorait cependant rien de ses origines modestes. Une éducation stricte révéla une grande intelligence et, plus le temps passait, plus sa beauté étincelait. A défaut de son caractère qui lui, perdait un peu plus d'éclat à chaque fois. Manipuler, mentir et calculer les réactions des autres devint alors son pain quotidien et ce fut tout naturellement qu'elle parvint à se faire une place parmi les nobles, lors des grandes soirées. Se faire inviter, sourire, serrer des mains, rire, et le tour était joué. Polie et gentille, en plus de sa grande beauté, la jeune fille finit par réussir à côtoyer le roi. De fait, elle savait parfaitement qu'il était veuf, et surtout sans enfants. Alors, quand il n'y a pas d'héritier pour reprendre le trône... C'est alors au roi de décider qui lui succèdera, pas vrai? Aussi Melfia fit tout son possible pour se faire apprécier, jusqu'à remplacer, dans le cœur de roi, cette fille qu'il n'avait jamais eue. A sa mort, ce ne fut donc pas à la surprise générale qu'il légua le pouvoir à la belle jeune fille aux yeux dépareillés, en qui il plaçait une totale confiance malgré son très jeune âge. Dès lors, elle prit son rôle très au sérieux. Elle devait gouverner un royaume où cohabitaient les trois races présentes à Lysandre, ce qui n'allait pas sans engendrer certains problèmes. S'acquittant au mieux de cette tâche, et n'étant alors pas spécialement belliqueuse, le pays ne connu pas de guerre à proprement parler. Parce que la jeune princesse savait parfaitement quoi faire pour ne pas se créer d'ennuis dont elle ne sortirait pas  victorieuse, ne pas s'embrigader dans des situations inextricables desquelles elle ne pourrait plus se dépêtrer.
Alors oui, tout aurait pu continuer comme ça longtemps, pour des années encore sans doute. Mais le destin a parfois des caprices, des choses qu'on ne peut éviter. Et la chance qui avait toujours été aux côtés de Melfia la quitta, elle, ainsi que tous les habitants de la pluvieuse contrée. L'année qui suivit son accession au trône, la jeune fille trouva le fragment d'une pierre. Et eu le malheur d'y toucher. Elle avait juste été au mauvais endroit, au mauvais moment. Et pourtant les conséquences furent terribles. Une onde de choc transforma tous les habitants, certes pas physiquement, mais moralement: tous devinrent d'un naturel particulièrement belliqueux, sanguinaire, et Melfia elle-même ne connu pas un sort différent. Perdue au milieu de ce capharnaüm, elle laissa à ce même endroit toute pitié, gentillesse, et tout semblant de raison...