Description physique
Le Stratège, s'il n'est pas connu pour son sérieux à toute épreuve, a du moins le physique de l'emploi. Un visage fermé, des yeux fins et perçants, une stature droite et autoritaire... Rien en lui n'inspire la sympathie ou l'amabilité. Il a l'air et l'allure des homme décidés, sûrs d'eux ; pourquoi pas condescendants. Intimidant, aussi. Il a de l'autorité, de la prestance – une certaine présence également. Oui, Rywan est typiquement le genre d'homme qui, s'il élève la voix trop brusquement, peut couper court à toute conversation. C'est là un atout considérable pour quelqu'un qui exerce ses fonctions. Il ne s'en plaint donc qu'à moitié. On lui a souvent répété, au fil des ans, que ses expressions étaient de plus en plus semblables à celles de son père. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, à grand renfort de grimaces et de rires, de changer cet état de fait ; mais rien à faire. Son visage est resté froid, dur, impassible dès qu'aucun sourire ne venait l'éclairer. Aujourd'hui encore il lui arrive de s'arrêter devant un miroir, surpris par son propre reflet. Lui qui est d'un naturel si jovial et avenant semble régulièrement plongé dans de sombres réflexions, quand il n'a pas tout simplement l'air d'une humeur exécrable. Ses yeux bleus, fins et foncés, détaillent chaque chose avec une dureté presque analytique ; quant-à ses lèvres, elles s'ouvrent sur une voix grave qui ne semble nullement prête à la moindre concession. Cette profonde dichotomie entre son physique et son caractère peuvent déconcerter, au premier abord. Mais quand on arrive à associer le Stratège plus que sérieux dans son travail avec le jeune homme vif aux mœurs légères, il cesse bien vite de paraître antipathique. Puisqu'il était destiné à une carrière militaire, Rywan a très vite appris à manier les armes. Cela se voit nettement dans son corps sain et alerte, souple mais fort. Son mètre soixante-quinze et ses épaules un rien trop étroites peuvent, parfois, lui donner des airs d'adolescent : heureusement, son visage ne laisse que peu de place au doute. Quant-à sa stature – dos droit, foulées longues et décidées – elle ne saurait être autre chose qu'impeccable. Pour que ses ordres ne soient jamais remis en question par ses subordonnés, il a appris à corriger les moindres défauts que l'on pourrait vouloir exploiter dans son physique. Quand quelqu'un de son âge a tant de responsabilité, savoir répondre aux critiques est indispensable. Il est donc en parfaite forme physique et mentale, s’entraîne régulièrement pour le rester et n'hésitera pas à en faire la démonstration si besoin est. Incorrigible séducteur dont la réputation n'est plus à faire, Rywan aime aussi se savoir agréable à regarder. Il fait toujours très attention à être correctement coiffé, bien habillé et, tant que faire se peut, souriant. Ses longs cheveux noirs sont démêlés et attachés chaque matin, sa frange droite retombe souplement au-dessus de ses yeux : inutile de dire qu'il en est très fier. Il répète à qui veut l'entendre ne vouloir les couper pour rien au monde – même si, en vérité, il les empêche de descendre plus bas que la mi-dos. Queue de cheval haute, basse, voire tresse si besoin est... Tant que la coiffure est pratique et lui va bien, cela lui est assez égal. Pour ce qui est des vêtements, il est aussi difficile à contenter que n'importe qui ayant les moyens de dire non. Les tenues sobres, plutôt sombres, ont tout de même sa préférence. Elles lui vont bien, ne le gênent pas et, surtout, l'aident à préserver une apparence calme et effacée. Pour compenser ses éclats de rire ou ses écarts, dira-t-il. Il est tout de même Stratège.
Description mentale
Heureux, jovial, gai, radieux, rieur, enjoué... Rywan est un concentré de bonne humeur. A moins de n'être au beau milieu d'une réunion ou d'une discussion importante, le jeune homme est quelqu'un de très souriant qui a toujours le mot pour rire. Amuser les autres, détendre l'atmosphère et prendre les choses au second degré font partie de ses spécialités. Désinvolte, il dédramatise tout ; avec lui rien n'est jamais si grave, et s'il vous le dit avec le sourire c'est surtout pour tenter de vous le communiquer. Sa joie de vivre, si elle n'est pas contagieuse, est tout de même assez communicative. A le voir s'amuser et faire preuve d'auto-dérision devant n'importe qui, n'importe quand, les petites tristesses finissent souvent par se laisser oublier. Mettre un peu de bonheur dans sa vie et dans celle des autres est une chose qui lui tient beaucoup à cœur, aussi n'hésitera-t-il pas à employer les grands moyens si vous lui semblez réellement déprimé. Même si en réalité, plutôt que d'une empathie excessive, c'est d'une peur bleue du malheur que Rywan souffre. Il a beau rire et parler avec une facilité déconcertante, être ouvert et extraverti au possible, comprendre ce que les autres ressentent est presque en dehors de ses capacités. Il a sa façon de penser, qui lui paraît logique et cohérente, et toutes les autres qu'il ne parvient pas à assimiler. Alors si son caractère veut qu'il rit et plaisante sans arrêt, ce n'est pas la raison qui le pousse à redonner le moral à ceux qui l'ont perdu. C'est juste cette peur, cette angoisse de voir quelqu'un couler sans rien pouvoir faire pour l'en empêcher. Cette terreur qui le force à attraper la main de quiconque menace de se noyer – parce qu'il est incapable de revivre ça une seconde fois. Voir quelqu'un abandonner, perdre pied... Il ne le supporte pas. Il ne supporte pas de ne rien maîtriser, de ne rien comprendre, de ne rien pouvoir faire. Parce qu'avant d'être un combattant brillant, Rywan est un intellectuel. N'est pas Stratège qui veut – et s'il l'est si jeune, c'est évidemment que ses capacités suivent. Enfant prodige en avance sur les autres depuis tout petit, il ne cesse de réfléchir et d'analyser. Les chiffres, la logique, les causes et les conséquences, toutes ces données qui s’emboîtent et se complètent sont son terrain de jeu depuis bien longtemps. Il aime avoir le contrôle sur ce qu'il fait, pouvoir prédire les événements, se sentir en sécurité. Les faits, rien que les faits. Le solide, le vérifiable, le tangible. Les relations humaines, elles, glissent entre ses doigts comme du sable trop fin. Se mettre à la place des autres, ressentir leur peine et les consoler sont autant de choses qu'il peine à faire. Si on lui posait la question – et personne ne l'a jamais fait – il répondrait que c'est certainement sa façon de penser qui l'en empêche. Trop cartésien, trop terre à terre, trop attaché aux certitudes, aux données fixes ; ou peut-être est-il simplement trop égocentrique. Il aime aider les autres, pourtant. Il aime aimer, aime être gentil et désintéressé. Mais on ne change pas des années de compliments en claquant des doigts ; il est habitué à être le centre de l'attention. Ce n'est pas une condition sine qua non à son bonheur mais, malgré tout, cela se sent. Ces pointes de jalousie quand on lui dit qu'il y a mieux que lui, ces petits frissons d'agacement quand on l'oublie. Mais, noyés dans ses rires et sa bonne humeur, ce genre de choses ne se voient pas. Tout comme sa maladresse en relations humaines, ses défauts de ce type n'apparaissent qu'aux personnes suffisamment proches de lui pour voir par-delà la première impression. Pas spécialement condescendant, si le jeune homme se montre aimable envers les moins gradés c'est surtout parce qu'il a aussi été le moins gradé des deux. Sans titre dans un château empli de Nobles, il a vite appris à modérer sa propre vision des rangs et des richesses. Cela ne l'empêche pas de se montrer parfois un rien blessant envers les serviteurs. Il est en dehors de cela plutôt respectueux, juste, attaché à ses valeurs et souple. Il sait faire preuve d'autorité et défendre son point de vue, peut se montrer extrêmement diplomate et très ferme à la fois. Se faire entendre et se faire apprécier sont selon lui deux choses indispensables à son rang. Ne pas agir comme un despote inatteignable, d'accord, mais il n'est pas non plus l'ami de tout le monde et n'importe qui ; s'il respecte le autres, il attend une réciproque équivalente. Certes, il s'énerve peu. Mais quand il le fait, tout le monde l'entend. Et puisque c'est sûrement là la partie de sa personnalité qu'il réussit le mieux à mettre en valeur, Rywan est un incorrigible séducteur. Les femmes et lui, c'est une grande histoire d'amour – et cela ne cesse de lui causer des ennuis. Il aime séduire autant que concrétiser, sans jamais s'attacher à qui que ce soit. Clair au possible concernant ses intentions, jamais il ne promet ni ne ment : ce ne sont que des aventures. Des relations d'une nuit ou deux, sans sentiments ni barrières. Les relations longues, l'amour et la tendresse... Il n'en a pas envie. Tout simplement.
Histoire
- Spoiler:
Rywan n'a pas eu une histoire ce qu'il y a de plus passionant à relater. Il est né dans un foyer moyen du royaume de Moria, il ya dix-huit ans de cela, et n'a plus vraiment bougé depuis. Ce pays, il ne l'aime pas particulièrement, mais il est clair qu'il le préfère aux autres ; et rien que pour cela il ne partirait pour rien au monde. Il s'est habitué à son climat, à ses habitants et à tout ce qui pouvait bien se trouver dans les environs. Rye a évolué entouré de ses parents bien entendu, mais aussi d'une soeur ainée. Elle n'était pas ce qu'on pouvait appeller des plus démonstratives, au contraire de son petit frère, mais il savait néanmoins que dans une certaine mesure il pourrait toujours compter sur elle. C'est peut-être idiot, parce que tout les petits frères se disent qu'ils peuvent compter sur les ainés, c'est inscrit dans leurs gènes ; mais lui savait d'une manière peut-être un peu naïve que malgré ses quatre ans de plus que lui, elle pourrait toujorus venir l'aider, où qu'il soit. Ses parents étaient très gentils, certes ; mais ils ne remplaçaient pas cette grande soeur qu'il aurait tellement aimé rendre fier. Il avait l'impréssion que c'était de sa faute si elle semblait si renfermée et qu'elle parlait si peu. Finalement et avec du recul, c'était peut-être tout simplement son tempérament naturel qui faisait d'elle ce qu'elle était. Lui, qui était plutôt du genre à aller dire bonjour et à aller discuter avec des inconnus quand ils lui paraissaient relativement sympathique, il ne comprenait pas qu'elle adore tant passer ses journées seule. En bon petit garçon gentil, curieux et attentionné, il se disait qu'elle devait se sentir vraiment triste et vraiment rejetée. C'est sans doute pour ça qu'il apprit à se battre, comme elle. C'était un bon exutoire, et puis il avait un peu l'impréssion que marcher dans ses pas lui rapellerait que quelqu'un les voyait. Que quelqu'un la voyait. Que quelqu'un la regardait, et évoluait silencieusement dans son ombre, mine de rien. Si elle ne le voyait pas, ce n'était pas grave ; il suffisait qu'elle remarque que des empreintes de pas, légèrement plus petites que les siennes, la suivait. Ca lui aurait suffit. Mais bon, à l'évidence la jeune fille détestait vraiment trop tout et tout le monde.
L'été des quatorze ans du jeune homme, la demoiselle se suicida. Enfin, c'est ce qu'il en comprit, comme ses parents étouffèrent un maximum l'affaire. Une jeune fille de bonne famille, une jeune fille élevée dnas un cadre serein, une jeune fille qui ne manquait de rien, ça ne tenait pas à mettre fin à ses jours. Et aucun d'eux ne tenaient à ce qu'on dise d'eux dans leur dos qu'ils avaient été de mauvais parents. Rywan savait que ses parents ,n'avaient rien à voir là-dedans, il le savait pertinnement ; il leur en voulut simplement d'avoir tourné la page un peu trop vite, un peu trop tôt. Parce que lui, il ne l'oublia jamais, et ce quoi quel que fut la periode de sa vie. Aujourd'huo encore il n'est pas rare qu'il pense à elle, principalement lorsqu'il est seul. C'est un peu son secret, son truc à lui dont il n'aime guère parler plus que ça. Après l'accident, le comportement du jeune homme ne changea pas vraiment. Il fit en sorte de faciliter la vie à ses parents, et sourit comme à son habitude pour qu'ils n'aient en plus de leur propre chagrin pas à supporter le sien, pourtant sans doute beaucoup plus important encore. Il travaille plus ou moins, et développa son sens de la logique et de tout ce genre de chose, jusqu'à en devenir assez doué pour pouvoir prétendre à une carrière plus ambitieuse. A l'âge de dix-huit ans-quatre ans après le drame, donc-qu'il devint stratège des armées. Il a à présent l'âge qu'avait sa soeur lorsqu'elle décida de commettre l'irréparable, et tente par tout les moyens d'insuffler ce goût de la vie qu'elle lui a donné bien involontairement à tout ceux qu'il croise.
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