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 SHERMAN Kim

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AuteurMessage
Kim Sherman
échappée de l'île des froids
Kim Sherman

Messages : 30
Inscrit depuis le : 25/04/2009
Age : 30
Localisation : Dans la cuisine. A boire comme un trou. Avec Law'.

Feuille de personnage
Nom/prénom: Kim JE SAIS PAS
Arme: Magie et armes tranchantes en tout genre.
fonction: ELLE TUE DES GENS ET SE BAIGNE DANS LEUR SANG POUR RESTER JEUNE ET BELLE

SHERMAN Kim Empty
MessageSujet: SHERMAN Kim   SHERMAN Kim Icon_minitime1Sam 25 Avr - 23:34


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"I fucking hate doors"


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Identité ; veuillez signez au bas de la page
▬ nom : SHERMAN
▬ prénom : Kim
▬ âge : 20 ans
▬ race : Métisse démon-humain; Antarr
▬ pays :  Hatès
▬ emploi : Mercenaire alcoolique
▬ lieu de résidence : Le château de Sweetlove
▬ arme : Sa poitrine

▬ aime :  La viande
▬ déteste : Les legumes

▬ amis : LAW' C'EST SON AMI ELLE LE KEAF OKAY et Sweetlove aussi.
▬ ennemis : Une bonne partie de la planète
▬ famille : 3 parents, 4 frères idiots, 1 fiancé. 2 survivants.

Kim NIQUER


Compléments ; fouillez les dossiers
▬ sexualité : WINKS
▬ passe-temps :  WINKS
▬ signe du zodiaque : Elle est née quand déjà
▬ religion : Elle vénère l'alcool.
▬ expression favorite :  Il fait un froid de cocu!
▬ photogénique :  Oui, elle t'offre même l'autographe écrit avec du sang.
▬ allergies : Aux épinards.
▬ plat préféré : UN COEUR BATTANT
▬ plat le moins aimé : Purée d'épinard.
▬ couleur préférée :  Rouge COMME LE SA- le rouge à lèvre.
▬ couleur la moins aimée : Blanc, ça tache.
▬ sait chanter :  Elle chante qu'aux morts, donc on ne sait pas.
▬ danse favorite :  La cérémonie de la castration.
▬ prénoms préférés :  Claude et Claudette.
▬ sports préférés :  Le lancer de javelot.
▬ aime le thé : La seule façon d'apprécier un bon thé est de le verser brulant sur quelqu'un.
▬ aime le café : Oui, merci beaucoup.
▬ animal préféré : Le serpent.
▬ parfum favori : Le sien, sinon elle l'utiliserait pas.
▬ plus grandes peurs :  Peur? Connait pas.
▬ dépendances : Elle est clairement sous stupéfiants, sinon, elle aime bien le san- salami.
▬ mensurations : Elle ne répond qu'aux amis. Sinon les morts le savent. Parfois.
▬ autres : Kim veut être témoin au mariage de Sweetlove et Law'.
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Description physique

« Sois belle et tais toi », voilà sans doute la phrase caractéristique d’une bonne partie de l’existence de Kim, et pour qu’elle colle aussi bien à sa situation, il faut bien entendu qu’elle possède cet atout tant convoité qu’est la beauté.
Si Kim a été abandonné par « la force supérieure » sur de nombreux plans, celle-ci à au moins été assez galante pour lui offrir de quoi compenser un minimum pour les dégâts – bien que la beauté n’est pas toujours un bon côté non plus. Certain la qualifierait simplement de jolie, mais la plupart monteraient les enchères, ce qu’elle pense être tout à fait normal, voir évident. Sa plus grande fierté réside d’ailleurs certainement dans le fait que peu importe les insultes qu’elle avait pu endurer, jamais les mots « laide », « moche », « repoussante » et toute une série de mots critiquant négativement son physique n’ont été prononcés à son égard. Jamais. Peut-être existe-t-il dans ce monde quelqu’un qui pourrait un jour la trouver sincèrement laide – les gens dérangés mentalement existaient en masse après tout-, mais jusqu’ici, elle se confortait dans l’idée que sa beauté est universelle.
La loterie de la génétique lui a offert les magnifiques cheveux de sa mère dont la couleur oscille entre blond platine et quasiment argenté, bien que parfois le soleil lui donne des allures d’or. La jeune fille ne semble trouver aucun intérêt à les couper, appréciant énormément la masse soyeuse à souhait. Elle en prend grand soin et fait preuve d’une méfiance à toute épreuve dès que quelqu’un y touche – son enfance ne lui a pas laissé un très bon souvenir- ce qui explique le manque de coiffure en général. De toute façons, Kim ne voit pas l’intérêt de coiffures complexes et inconfortables, elle n’a pas exceptionnellement besoin d’essayer de s’embellir, après tout. Si elle possède les cheveux de sa mère, c’est de son père qu’elle hérite ses yeux bleus qui fascinent tant de gens, nuance de glace et de ciel d’été… Enfin, ça, c’est la version officielle, celle que ceux qui ne connaissent pas Kim depuis sa petite enfance croient comme un croyant en son dieu. Kim a bien, effectivement, obtenu de son père ses yeux, mais des yeux rouges flamboyants, ou communément appelés au sein du cercle familial, « les yeux du diable », faisant ainsi d’elle selon eux, le diable incarné. A l’époque elle ne trouvait pas le surnom ne serait-ce qu’un peu amusant, bien qu’aujourd’hui elle l’utilisait volontiers ; quel compliment valorisant que d’être appelé le roi des enfers ! Ces parents, eux, n’avaient jamais trouvé cela amusant, malheureusement, et la haine qu’elle recevait chaque jour à cause de son sang qu’elle n’avait pas demandé finit par avoir raison d’elle. A l’aide de la magie, la jeune fille se trouva la capacité de changer sa couleur d’yeux ; ainsi sa famille pouvait cesser de la cacher aux yeux du monde honteusement, à présent que ses yeux étaient ceux de son « père ». Encore aujourd’hui, Kim préfère garder les yeux bleus en permanence. Plus élégant, plus passe-partout. Souvenir, peut-être, de sa première manipulation… Elle-même ne pouvait mettre de mot sur la chose, mais elle semblait s’être attachée à la couleur.
Si son visage devait être comparé à quelque chose, ce serait inévitablement à celui d’une poupée en porcelaine. Sa peau est pâle, presque laiteuse, comme si elle n’avait jamais vu le soleil, lui donnant un air fragile qui est complimenté par son fin visage ovale, son petit nez droit et ses lèvres fines légèrement rosées. Fragile et innocente, c’est tout l’air que sa complexion lui donne, encouragée par ses longs cils encadrant ses grands yeux. A première vue, Kim a tout sauf l’air d’une dangereuse criminelle sanguinaire, et c’est là d’où elle tire son épingle du jeu. Ce visage, elle sait l’utiliser à merveille, contrôlant parfaitement son expression pour obtenir tout ce qu’elle veut d’un battement de sourcil ; elle qui était réduite au silence avait appris mieux que quiconque à faire bonne figure sans mot dire. Ayant attaché une émotion à chacune de ces expressions depuis sa jeunesse, le fait qu’elle soit devenue une antarr n’affecta pas particulièrement la jeune femme dans ce sens-là. Elle excellait déjà depuis bien longtemps dans ce jeu sans émotions.
Le corps de Kim, lui, n’est pas celui d’une poupée en porcelaine, mais constitue tout autant un atout de poids. La jeune femme est naturellement fine, possédant la chance de ne pas prendre de poids- ce qui rendit la tâche de se remettre physiquement de son petit séjour sur l’île plutôt compliquée-, son poids reste fixé à cinquante-huit kilogrammes ce qui convient parfaitement pour son mètre soixante-dix. Fine, certes, mais loin d’être un long bâton de bambou filiforme ; un peu familièrement, l’on dirait qu’elle remplit bien son décolleté, et ses sous-vêtements en général. Kim aime dire qu’elle possède tout simplement un corps sain- faute d’en avoir l’esprit. Elle n’est pas non plus seulement os et chair puisque l’on peut distinguer assez aisément un minimum de muscles obtenus par de la mise en forme régulière, qui est ni plus ni moins de l’entraînement. Il vaut mieux savoir et pouvoir se défendre en toutes situations dans le métier, alors il est hors de question de se laisser complètement aller ; de plus, pour avoir été un jour seulement un sac d’os, la jeune femme peut témoigner de l’inesthétique de la chose, vraiment.
Faire tourner les têtes avant de les faire tomber, c’est là une chose que Kim connaît parfaitement. SI elle possède la capacité d’attirer, ce serait vraiment un gâchi de ne pas s’en servir. C’est ironique comme elle doit tout cela à ses parents, au fond ; tout ce qu’ils lui ont donné s’est retourné contre eux, et c’est quelque chose que la belle demoiselle adore se rappeler. Son physique si gracieusement offert par sa mère et son père biologique est la clé de son art, après tout.

Description mentale

Docile, douce et silencieuse, voilà clairement ce qui aurait été la description de Kim une bonne dizaine d’années auparavant, lorsqu’elle était encore une enfant sans volonté propre, constamment écrasée par la pression familiale. Cependant, le petit canard a su rebondir et se transformer en un magnifique cygne – bien que ce soit un point assez controversé face à la cruauté de la demoiselle.
De la victime, elle est passée à la persécutrice et trouve que le rôle lui va comme un gant. Kim n’a rien d’un petit ange sage qui passe ses journées à faire du point de croix, au contraire, elle est le démon qui passe ses nuits à faire des bains de sang – et ce n’est pas une exagération. Il n’y rien à comprendre chez la jeune fille si ce n’est que c’est une sadique qui apprécie la vue du sang autant qu’un bon gâteau au chocolat, et il n’y a nul doute que la radiation du Kara-Xanthe n’a absolument pas arrangé cette vision. Elle qui avant ne faisait preuve que de rares sentiments de compassion envers ses victimes, ceux-ci se sont envolés en l’espace d’un instant. Honnêtement, Kim est satisfaite de ce changement ; les émotions n’avaient toujours été qu’un frein à ses yeux et elle détestait particulièrement la douleur de la plaie béante laissée par son enfance qui n’avait jamais pu cicatriser. Peut-être que devenir un Antarr n’avait pas cautérisé la plaie, mais au moins, comme si elle était sous morphine, elle ne ressentait plus la douleur. Le vide ne fut jamais un problème ; à part de la haine et par moment des sentiments plus doux, la jeune femme ne se souvenait pas s’être un jour sentie vraiment remplie de quoi que ce soit. C’était juste désagréable la plupart du temps, alors bon débarras.
Kim n’est peut-être pas la plus intelligente, mais dans l’art du faux elle excelle et c’est bien suffisant à son goût. Il n’y a nul besoin d’être bien intelligente avec un visage et des dons comme les siens, il suffit de savoir jouer la comédie assez bien pour arriver à ses sanglantes fins. Se débarrasser des évidences et du corps est ensuite un jeu d’enfant pour elle – du moins, ça l’est devenu au fil du temps. Et puis, qui irait la suspecter, elle ? Si on lui demandait, elle ne savait rien. S’être faite attrapée une fois a cependant bien bousculée la jeune femme qui durant ces deux longues années d’enfermement n’eut de cesse que d’y repenser, se créant stratagèmes et plans pour ne plus que cela arrive, jamais ; plus de crimes irréfléchis fut son ultime réponse, et au final, elle trouve que c’est un mal pour un bien. C’est toujours passionnant et enivrant de voir sa proie se faire prendre dans le piège qu’elle a elle-même tendue, la voir se débattre en vain jusqu’à son dernier souffle, baignant dans son propre sang- au fond, c’est presque une bénédiction pour eux qu’elle finisse leur vie de cette façon, le sang est, après tout, très bon pour la peau !
La souffrance des uns fait le bonheur des autres, c’est la règle universelle à laquelle Kim est exposée depuis son plus jeune âge, il n’y a donc aucun problème de son point de vue à vouloir se sentir un peu plus « heureuse ». Il est vrai que l’esprit de la blonde ne fonctionne pas tout à fait comme celui d’une personne lambda ; ayant connu la haine bien avant l’amour, elle s’était déjà habituée à ce que le monde fonctionne de cette façon bien avant que quelqu’un ne lui présente la seconde option, alors le mal était déjà fait, la situation impossible à retourner. A ses yeux la gentillesse et l’amour est une denrée rare et subalterne de la haine qui domine le monde à grand coups d’hypocrisie. Dans son propre monde, la cruauté est la seule façon de se faire une place et montrer un signe de faiblesse ou de soumission est passible d’une sévère punition.
Kim ne fait confiance à personne, ne tisse de lien avec personne, n’est honnête avec personne. La trahison est une pratique commune qui est très douloureuse pour la victime, et ses souvenirs ne lui donnent pas envie de tenter quoi que ce soit de ce genre. Pour autant, elle aime beaucoup être entourée de gens et se montre presque incroyablement sociable et normale en public, parlant de tout et de rien comme si elle n’avait jamais démembrer quelqu’un vif. La solitude est une bonne chose, mais elle ne l’apprécie pas autant qu’elle aime passer du temps avec tout type de personnes – malheureusement la plupart avaient la fâcheuse manie de mourir assez rapidement. Le regard des autres sur elle la rassure ; c’est à ces moments qu’elle se conforte en se trouvant normale puisque jamais personne ne la regardait avec un air apeuré, ou pire, comme si elle était un monstre. Les gens continuaient juste avec leur hypocrisie naturelle sans se méfier d’elle et de sa perpétuelle comédie. Tant que personne ne la fuyait, elle se savait en parfaite sécurité. Kim les « déteste » tous, c’est le seule sentiment qu’elle connait avec conviction, mais parfois elle se prend d’affection pour certains et jette son dévolu sur eux, parce qu’ils ont une bonne tête, parce qu’ils ont actuellement l’air honnête. La métisse avait beau avoir connu de nombreux hypocrites, il lui était arrivé de trébucher sur quelqu’un d’égaré qui ne lui donnait pas envie d’immédiatement vomir de dégout tant ils suintent l’hypocrisie. Elle n’irait pas jusqu’à se lier avec eux, mais passer un moment tranquille ne la dérange pas.
C’est une personne particulièrement expressive malgré son manque d’émotion, ce qu’elle doit à ses nombreuses années de silence et d’observation. Distinguer les sourires, les émotions, les recopier et s’en servir, la jeune femme passe son temps à élargir sa palette, sans vraiment comprendre ce qu’elle représente, tel un texte appris par cœur. Elle sait quand utiliser ses connaissances et c’est ben suffisant pour elle. Cependant, à qui veut bien s’y intéresser, le manque de profondeur de ses actions devient flagrant. En général, cela ne pose pas de problème, personne ne s’intéresse à elle, pas vraiment. L’on aime le visage qu’elle montre, alors c’est celui que l’on garde, point ; de toute façon, au fond, les gens agissaient de la même manière qu’elle en permanence, même ceux capable d’éprouver des émotions.
Il lui arrive de sentir vraiment trop vide au point où cela en devient insupportable. La haine qui était son motif principal la quittant, elle se demandait bien ce qu’elle faisait par moment. Sa vie semblait être un long tissu rouge guidé par des réflexes et instincts. Parce qu’elle n’a plus de sentiments, elle ne peut plus évoluer et seulement reproduire ses actions passées inlassablement, s’améliorant  à l’aide de stratégies. Sa seule évolution possible est dans le sang, alors au final, c’est cette route qu’elle suit sans conviction. Le danger est sa seule drogue, celle qui fait encore pulser son sang de façon enivrante, la seule qui la fait se sentir un peu plus humaine ; c’est le plus proche qu’elle trouve de sa motivation d’antan, c’est satisfaisant. Exceller autant dans quelque chose est aussi quelque chose qui la fait se sentir « mieux », Kim pense souvent que dans le rang des sentiments, cela avoisinerait le plaisir, et surtout de la supériorité. Ne plus être en bas de l’échelle alimentaire était toujours l’un de ces buts après tant d’années.
Kim n’est cependant pas un simple condensé de cruauté et de fausseté, elle possède également ce que la plupart des gens considèrent comme des qualités. Par exemple, elle fait preuve d’une loyauté sans faille et si elle se sent en dette, il n’y aucun doute que la demoiselle fera absolument tout pour repayer. Bien que n’appréciant que peu le sentiment d’être contrôlée par quelqu’un – la monarchie en générale la rende un peu malade-, elle ne désobéit pas pour autant aux ordres s’ils sont donnés par quelqu’un qu’elle respecte ou avec qui elle a une sorte de contrat. C’est une personne également très déterminée qui ne cesse de s’entrainer pour s’améliorer, n’étant jamais tout à fait satisfaite avec ses compétences. Elle se sait forte mais pour autant, pas invisible. Apprenant de ses erreurs, elle travaille en se remettant en question en permanence et prend en compte les remarques pertinentes sans broncher. Peut-être est-elle fière, mais pas entêté et aveugle au monde, au contraire. Kim admet qu’elle peut avoir tort – parfois et sur certains sujets uniquement, certes. Elle fait aussi preuve d’un sens de l’observation impressionnant, tout autant que ses raisonnements sont de plus en plus affutés. La clé de la réussite selon elle est le travail constant, ne jamais laisser tomber sa garde et surtout ne jamais dormir sur ses lauriers – la seule chose sur laquelle elle a totalement confiance est sa beauté pour être tout à fait honnête ; celle-ci ne lui a jamais fait défaut jusqu’à présent. Peut-être qu’un jour elle aura à remettre également celle-ci en question ?
Survivre dans ce monde n’est pas de tout repos, et pour Kim, survivre n’est pas suffisant ; c’est autour de cette lubie mixée à la haine que s’est forgé son caractère cruel, et ce n’est pas près de changer.

Histoire

« Chérie, qu’est-ce que tu fais ? »

La petite blonde, interpellée, se détourna de son occupation afin de poser ses grands yeux sur la femme qui lui souriait chaleureusement. Immédiatement, la petite demoiselle se dressa sur ses gambettes et, un large sourire fendant son joli visage, elle tendit fièrement une petite couronne de fleur à sa mère.

« C’est pour toi maman ! » s’exclama-t-elle joyeusement. La jeune femme ria doucement et prit le petit cadeau, le posant délicatement en haut de sa tête avant de se pencher afin que son visage soit à proximité de celui de l’enfant.

« Merci beaucoup ma puce, c’est magnifique. »

Sur ce, elle déposa un doux baiser sur la joue rosée de la jubilante petite fille…

« Kim ! Qu’est-ce que tu fiches dehors ! »

La fillette aux longs cheveux blonds sursauta violemment. Elle détourna vivement son regard  flamboyant de la scène afin de le poser sur la femme qui venait d’interrompre son moment de tranquillité. Gilliane Sherman repoussa élégamment l’une de ses longues mèches blondes qui étaient restées hors de son chignon par pure raison esthétique, une autre main posée sur sa hanche, ses yeux verts fixé sur sa fille. Elle avait l’air contrarié. Non, Kim décréta que contrarié n’était pas le mot pour décrire cette expression. Tous les traits de son beau visage étaient tendus dans une grimace inconfortable qu’elle arborait très souvent dès qu’elle l’apercevait. Furieuse et dégoutée, rien d’inhabituel en somme.
Elle saisit brutalement le fin bras de la demoiselle qui reste muette, la forçant à se relever dans un brusque mouvement. La douleur soudaine la fit simplement plisser les yeux.
Les yeux verts de la jeune femme semblent lancer des éclairs alors qu’elle resserre son étreinte. Sa fille n’ose plus lever les yeux, préférant largement le vert de l’herbe sous ses petits pieds aux éclairs assassins.

« Bon dieu, ce n’est quand même pas compliquer de rester dans ta chambre ! Même toi tu peux comprendre ça, n’est-ce pas ? Quelle idiote. »

L’herbe était belle, elle avait l’air tendre. Kim souhaiterait beaucoup faire la sieste, là, sous le beau soleil d’été, seule.
Aucun son ne sortit de sa bouche ; sa mère n’attendait pas de réponse, elle n’en attendait jamais. Dire que Julian l’avait traînée jusqu’ici avant de lui ordonner de ne pas bouger reviendrait à se faire traiter d’abjecte menteuse, bien que ce soit la pure et simple vérité. Si elle était simplement rentrée après que Julian l’ai laissée, son frère l’aurait également punie d’une manière qu’elle n’osait imaginer. Kim avait décidé qu’elle préférait que sa mère la punisse – au moins, là, elle savait à quoi s’attendre.
Elle serra les dents.

« Rentre immédiatement et attend moi, sale peste. »

Sans aucune douceur, Gilliane tira sur le bras de sa fille afin de l’envoyer vers l’avant, la lâchant ensuite pour continuer son chemin, un sourire radieux reprenant immédiatement sa place sur le fin visage de la noble.
Kim rétablit difficilement son équilibre, surprise par le mouvement soudain. Elle saisit son bras au niveau de la très nette marque rouge laissée par la poigne de fer de la jolie femme. Ça faisait mal, mais à côté de la plaie infligée à son cœur, c’était une petite balade de printemps.
La jeune fille ne se fit pas prier et se mit immédiatement en marche, le pas lourd et lent, les yeux constamment rivés sur l’herbe qu’elle allait quitter dans quelques courtes minutes. Ce n’était pas spécialement parce qu’elle trouvait le sol magnifique qu’elle gardait la tête basse, mais surtout parce que sa mère lui avait ordonné de ne pas lever les yeux en public. Si jamais quelqu’un la reconnaissait comme la fille Sherman avec ces yeux du diable, ce serait très mauvais, et sa punition serait certainement très sévère également – Kim ne ressentait pas particulièrement le besoin de plus de coups.
Peu à peu, elle s’était habituée à faire le chemin de la porte du château jusqu’aux appartements de sa famille sans avoir à relever les yeux. Les gens faisaient rarement attention à elle, tant mieux.

Kim laissa son esprit vagabonder durant le trajet ; elle repensa à la scène d’affection entre la mère et la fille et se prit à se demander si c’était une attitude normale. Certainement que non. Peut-être que si. Sa mère était gentille avec ces frères aussi, presque aussi douce. Elle ne pouvait mentir, elle enviait ceux-ci. Ce devait être sympathique, parfois, beaucoup plus que le placard en tout cas. Mais cela n’arriverait pas, même dans ces rêves les plus fous. Elle était l’enfant du diable et il n’y avait rien de bon pour l’enfant du diable, jamais.
C’était injuste, tellement injuste. Elle n’avait rien demandé elle, la fillette avait la place de la victime dans cette histoire. Cependant personne ne l’écouterait, personne ne prendrait la peine de prendre son parti.

La porte n’opposa aucune résistance et très vite la demoiselle se faufila dans le salon avant de filer vers sa chambre. Un horrible ricanement s’éleva et elle n’eut pas besoin de se retourner pour savoir que la scène si commune amusait  grandement Isak.

« J’espère que la ballade était bonne, pisseuse, c’était la dernière avant un moment je pense. »

Kim ne prit pas la peine de répondre, gardant les yeux rivés sur le sol jusqu’à ce qu’elle soit dans sa chambre. Le harcèlement perpétuel de ses frères n’était rien qu’elle ne puisse supporter non plus. Après avoir passé sept ans à leurs côtés, elle s’y faisait, bien que ce ne fût jamais agréable de se faire traiter de la sorte. Elle n’y pouvait rien, absolument rien, alors autant limiter les dégâts un maximum.

Elle ferma la porte. Soupira. Fixa le placard en face d’elle.

Il n’avait rien d’attirant, ce placard. Elle le détestait. Elle le haïssait. Elle souhaiterait qu’il disparaisse à tout jamais car elle n’aurait plus à passer des nuits noires.

Ses yeux tombèrent sur le grand miroir se tenant juste aux côtés du meuble. Lui aussi, elle souhaiterait qu’il disparaisse. La jeune fille se rapprocha à petits pas, elle s’observa, tortilla une mèche presque argentée derrière son oreille, lissa sa robe blanche. Son regard rencontra des pupilles rouges comme le sang, assombries par le manque de luminosité dans la pièce aux rideaux clos.

Eux aussi, elle souhaiterait qu’ils disparaissent.

La porte s’ouvrit. Elle souhaite disparaître.

~~~~~~~

« Hey Kim, viens boire le thé avec nous. »

La concernée cilla à peine à la demande de Sven, l’ainé de la troupe du haut de ses 16 ans. Elle n’en avait pas la moindre envie, elle voulait simplement rester tranquillement dans sa chambre à regarder le plafond. Mais ça, c’était bien entendu trop en demander aux garçons Sherman qui semblaient avoir une idée bien particulière en tête ; autant dire qu’ils étaient très bornés et unis lorsqu’il s’agissait de leur adorable petite sœur.

Ça n’avait rien d’une question, la petite blonde en était parfaitement consciente. Cependant, mue d’une bravoure grandissante, elle resta immobile à fixer le plafond. Ce fut, bien entendu, totalement inutile, puisqu’Isak vint la tirer de son lit sans la moindre douceur quelques secondes plus tard, commentant sur combien elle était désobéissante. Elle méritait une punition ; rien de nouveau. Mais le geste comptait pour elle, elle qui cherchait si dur à se démontrer qu’elle n’avait nullement abandonné sa résistance.

Ça ira mieux un jour, n’est-ce pas ?

Les trois autres garçons s’étaient attablés joyeusement à la petite table du salon ; Kim remarqua qu’il n’y avait qu’une seule tasse de thé. Daan, le cadet des trois, évita son regard lorsqu’elle le posa sur lui, les joues rougies, comme toujours. Aux yeux de la demoiselle, il était le moins dangereux, celui qui se laissait entraîner, mais ne se réjouissait pas forcément.  Julian souriait de manière conviviale, comme s’il s’apprêtait réellement à prendre le thé joyeusement avec ses frères et sœur, normalement, sans mauvais coup en tête. Il allait sans doute devenir quelqu’un de redoutable dans le futur. Sven ne cherchait même pas à cacher son sourire malsain, la tête appuyée sur sa main, la lueur perverse d’un prédateur brillant dans ses beaux yeux bleus. Tordu de nature, il semblerait.
Et puis il y avait Isak qui la forçait à s’asseoir à côté de lui, en face de la tasse, les sourcils froncés, bientôt chassés rapidement par un air suffisant. Des trois, le garçon d’à peine 12 ans était déjà le pire. Kim le haïssait de tout son cœur.

Ses yeux rouges se posèrent finalement sur la tasse qui dégageait une odeur peu ragoûtante. Ce fut sans surprise que l’aspect lui inspirait au moins aussi confiance que l’odeur. Elle retroussa le nez, faute de pouvoir se le pincer, se força à garder les yeux ouvert tandis qu’elle déglutissait ; l’envie de vomir la prit, c’était insoutenable.
La petite blonde releva les yeux, cherchant dans ceux bleus de ses frères un peu de compassion, qu’elle savait d’avance introuvable. Dann, inlassablement, détourna le regard. C’était peine perdue, elle n’échapperait pas au thé.

Si seulement, si seulement il y a un Dieu dans ce monde, elle priait pour qu’au moins, il aurait du poison afin qu’enfin cette agonie puisse se terminer.

« Alors, tu ne bois pas ? Nous avons préparé ce thé spécial avec tout notre amour, tu sais ? »

Julian semblait profondément blesser, quiconque était dans la pièce ne pouvait en douter un instant en l’entendant, en le voyant. C’était encore plus dégoutant que le thé. Personne ne la croirait jamais, personne ne l’aiderait jamais, tant que Julian était là.

Kim prit une profonde respiration, s’ordonnant de ne pas pleurer, de ne pas leur laisser une autre raison de se réjouir. Si elle devenait ennuyeuse, sans doute qu’ils se lasseraient d’elle. De tout cœur, elle l’espérait.
Isak lui serra le bras si fort qu’elle en gémit de douleur. Pour toute réponse, il lui adressa un sourire sournois.

« Bois. »

La voix de Sven était autoritaire, sans réplique. Quiconque lui désobéissait subirait les conséquences. Kim pouvait voir Daan se recroqueviller au bout de la table. Le lâche. Il avait toujours été effrayé de leur ainé, voilà la raison pourquoi il ne prendrait jamais sa défense, ou même ne chercherait à l’aider, d’une manière ou d’une autre.

Elle tremblait. Ses fins doigts s’avancèrent vers la tasse, les yeux posés sur elle lui donnaient froid dans le dos. Elle se mordit la lèvre, se saisit du beau récipient. Ce n’était qu’un autre mauvais moment à passer, tout irait bien après, tant qu’elle… Tant qu’elle pouvait boire le liquide. Elle renversa un peu du liquide alors qu’elle l’amenait jusqu’à ses lèvres roses, ses yeux rouges se fermèrent d’eux-mêmes. Elle fut déçue de voir que sa peau ne fondait pas.

Toute sa vie, elle se souviendrait du goût immonde qu’avait la mixture ; souvent même, elle jurait en avoir d’amers rappels alors qu’elle mangeait quelque chose d’absolument délicieux. A peine le liquide eu-t-il pénétrer sa bouche qu’elle le recrachait, laissant la tasse tomber sur la table et déverser le reste de l’immonde potion sur celle-ci. La blonde toussa, encore et encore, incapable de se débarrasser du goût sur sa langue. Elle tenta de s’essuyer la langue, mais bien vite deux paires de bras la redressaient, et ses yeux noyés de larmes rencontraient ceux mécontents de Sven.

« Enfin, enfin Kim ! En voilà des manières. Daan, resserre lui une autre tasse, veux-tu ? »

Le petit garçon s’activait déjà, la tasse en main, il alla chercher la théière. Kim se débâtit vainement contre l’étreinte de Julian et Isak, sans vraiment croire qu’elle avait une seule minuscule chance de s’en sortir. Une main lui caressa doucement les cheveux, comme si l’on voulait la calmer, avant de brutalement les saisir pour lui basculer la tête en arrière. Julian souriait tendrement, une mèche de ses propres cheveux blonds caressant le visage de sa sœur. La poigne sur son bras droit se resserrait.

« Ce n’est pas grave, il en reste beaucoup, et tout ça juste pour toi, notre adorable petite sœur. Oh, ne me regarde pas comme ça avec tes horribles yeux, je sais combien ça te rend heureuse. »

Je veux mourir. Pour la première fois, l’idée était claire dans sa tête. Elle n’avait que huit ans. Elle était fatiguée, rompue, brisée.

Daan donna la tasse à nouveau remplie à Sven qui ne perdit pas une minute pour la porter à la bouche de sa sœur tandis qu’elle se noyait dans les yeux incroyablement bleus de Julian. Si seulement, si seulement elle n’avait pas été un peu différente…

« S’il-vous-plaît, je vous en prie, arrêtez, arrêtez, ar-… »

Ils rirent. Ils lui rirent au nez. Sven attrapa son visage afin de la forcer à ouvrir la bouche. C’était douloureux, mais elle aurait encore préféré que ce soit des coups qu’elle ait à recevoir plutôt que de boire cet horrible thé.

« Sois mignonne Kim, et tout ira bien. »

Elle ferma les yeux, se laissa faire. De toute façon, il n’y avait rien à faire, n’est-ce pas ?

Dieu ne pouvait aimer l’enfant du diable.

Kim hait le thé.

~~~

Longtemps, Kim pensa à cacher le miroir de sa chambre. Le briser lui apporterait bien trop d’ennuis, mais au moins, au moins elle pourrait le recouvrir d’un drap ; alors elle n’aurait plus à affronter son reflet. Ses démons lui laisseraient peut-être un peu de repos si elle ne pouvait plus se voir en face.

Mais c’était plus fort qu’elle, elle devait se regarder tous les jours dans le vain espoir de se voir transformée. Ou de ne plus se voir du tout. Peut-être que si elle y croyait assez, ses yeux deviendraient bleus, peut-être qu’elle pouvait devenir une petite fille comme les autres, que ses parents l’aimeront, que ces frères cesseront de se jouer d’elle.

Elle avait considéré beaucoup de choses ces derniers temps, dépassée par les événements et la soudaine agressivité de ses frères. Et si elle perdait ses yeux ? Et si elle se jetait par la fenêtre ? Et si elle s’enfuyait ?
Toutes les options lui semblaient valables tant que cela l’emmenait loin de son enfer quotidien.

Sa favorite pendant longtemps tenait d’un conte de fée, un miracle sans répercussion, un peu de compassion des cieux qui lui offriraient des yeux aussi bleus que ceux de ces frères. Mais Kim ne croyait plus en Dieu, ni en quoi que ce soit d’autre. Elle croyait simplement en la douleur et la mort.

Bientôt, elle allait avoir neuf ans. Elle n’aurait rien, pas même une journée de tranquillité. Au mieux, seulement quelques railleries, au pire, un gâteau piégé, des coups. Rien n’allait jamais pour le mieux.

Kim soupira, tortilla une mèche platine derrière son oreille, lissa sa robe crème. Un maladroit pansement couvrait la moitié de sa joue droite, des bleus ornaient ses poignets. Machinalement, elle descendit ses manches afin de les couvrir, replaça ses cheveux blonds pour cacher sa joue. La petite fille se fixa, déglutit.

Elle n’était pas laide. Personne n’était laid dans sa famille. Mais elle, surtout elle, elle n’était pas laide. Elle n’avait besoin de personne pour lui dire cela, puisqu’elle le savait. A ses yeux, c’était l’évidence même. Ses frères n’avaient jamais prononcé un mot malfaisant à l’égard de son physique si ce n’est envers ses yeux, pourtant ils ne se gênaient jamais pour la critiquer ; eux aussi le savaient, qu’elle n’était pas laide.

Mais ces yeux brillants comme des rubis suffisaient à détruire tout. Kim s’approcha un peu plus du miroir, d’un doigt tira sur la peau en dessous de son œil gauche. Les enlever serait douloureux. Elle deviendrait laide. C’était hors de question. Elle déglutit, soupira à nouveau, ferma les yeux.

« Bleus, lorsque je rouvrirais les yeux, ils seront bleus. »

Elle se murmurait souvent des mots rassurants comme-cela, tentait de se convaincre que cela pouvait arriver. Ridicule.

La porte s’ouvrit brutalement, une voix forte retentit.

« Kim, on va aller jouer ensemble. »

Sven.

La fillette fit volte-face, les pans de sa robe et ses cheveux virevoltant élégamment à sa suite. Elle ouvrit les yeux pour les poser sur son grand frère qui l’attendait, large sourire aux lèvres. Cependant, dès qu’il l’aperçu, son sourire tombe, son visage pâlit.
C’était impossible de ne pas se rendre compte que quelque chose cloche, Kim pencha la tête sur le côté, cligna des yeux, question silencieuse. Sven déglutit bruyamment.

« T-tes yeux. »

Ses yeux ? Encore une mauvaise farce, probablement. Pourtant elle se laissa prendre au jeu, soupira avant de se tourner vers le miroir, prête à affronter à nouveau ses orbes sang, seulement pour rencontrer celles glaciales qui avaient pris leur place. Bleus. La couleur était si familière, celle qu’elle  avait rêvé tant de fois, qu’elle crut tout d’abord que son esprit lui jouait des tours, mais dans ce cas, celui de Sven lui en jouerait également.

Elle tira sur son visage à nouveau, se pinça même afin de se prouver que ça n’a rien d’un rêve.

Ses yeux étaient bleus, désespérément bleus. Magnifiquement bleus.

Les larmes lui échappèrent avant qu’elle n’eut le temps de se contempler plus, et Sven n’était déjà plus à la porte.

Elle avait réussi ! Ce n’était pas un miracle, personne ne l’avait aidée, Kim le savait, elle en était persuadée. Quelque chose en elle s’éveillait, la petite blonde pouvait le sentir, le toucher, l’apprécier. Elle faisait partie d’un conte de fée à présent, et elle en était l’héroïne.

C’était elle qui avait les pouvoirs ; elle pouvait changer sa vie dès à présent, et elle n’y manquerait pas.

Bleus.

Kim a les yeux bleus.

~~~

« Tiens-toi tranquille, souris. »

Les instructions de sa mère étaient toujours les mêmes,  toujours claires, toujours une menace laissée à lui pendre au nez. Kim n’appréciait pas réellement les réceptions, elle trouvait les gens si désagréablement faux. Tous lui rappelaient Julian et son grand jeu d’acteur, sa grande palette d’expressions. Ils ne valaient pas mieux que lui, pas mieux qu’aucun de ses frères.

Elle ne désobéissait jamais ; qu’aurait-elle bien pu faire d’autre ? Elle n’avait que dix ans, au-delà de quelques politesses, elle n’avait rien à ajouter dans une conversation. La petite blonde se contentait d’observer aux côtés de Gilliane qui souriait comme une professionnelle, et d’observer, l’expression neutre. Les gens sont impressionnants, vraiment, il y a tant de choses qu’ils savent faire comprendre de leurs gestes et leurs visages, Kim ne peut qu’admirer tant de travail. Un jour, elle sera aussi douée qu’eux, certainement.

Non, elle le sera plus. Elle ne pouvait se contenter d’être semblable à eux ; elle devait être la meilleure, en tout et partout.

Les mains jointes sur sa jolie robe bleue, un pâle sourire aux lèvres, elle s’excusa auprès des interlocuteurs de sa mère avec une petite courbette lorsque celle-ci lui donna un petit coup, signe qu’elle pouvait se retirer. Cela signifiait liberté conditionnée pour la demoiselle, mais elle s’en contentait bien. Discrètement, elle se faufila à travers les invités une fois qu’elle eut le plaisir d’entendre qu’on complimentait sa beauté et ses bonnes manières. Gilliane Sherman était aux anges, Kim s’en contentait.

Depuis qu’elle contrôlait la couleur de ces yeux, on la traînait un peu partout, la montrait tel un trophée ; cela ne lui déplaisait pas, après tout, elle avait tout à y gagner. Ses frères n’osaient plus lui faire de mal physiquement – ou du moins, pas là où l’on pouvait apercevoir les marques-, et même s’ils n’avaient cessés de s’amuser d’elle, la différence de traitement était évidente. Isak seul continuait d’être tout bonnement insupportable. Elle fouilla la foule à la recherche de son père ; difficile de rater le grand homme blond habillé d’or, même au milieu des autres nobles, Roswell Sherman semblait se détacher. Isak et Daan se tenaient près de lui, fièrement. Sans nul doute que Julian s’était confortablement immiscé dans une conversation, Sven quant-à-lui devait traîner auprès des parents de sa fiancée ; la pauvre femme pensait toujours avoir là un homme plein de charmes.

Kim arrêta sa course près d’une grande table où de nombreux mets tous ayant l’air plus délicieux les uns que les autres reposaient. Elle déglutit, ne se sentant nullement d’humeur à festoyer. Malheureusement, les trop nombreuses farces culinaires de ces chers frères avaient eu raison de son appétit. La jeune fille ne mangeait plus que le strict minimum. Et là, honnêtement, elle n’avait pas faim du tout. Elle contempla les nombreux plats tout en retroussant le nez inconsciemment, l’odeur semblant se transformer désagréablement dès qu’elle atteignait ses narines.

« Vous pouvez manger, rien n’est empoisonné. »

La petite blonde sursauta violement lorsque la voix fluette et surtout inconnue retentit derrière, manquant au passage de renverser une bouteille de champagne qu’un garçon aux cheveux châtains rattrapa, un air inquiet peint sur son visage enfantin.

« Désolé, je ne comptais pas vous effrayer. Vous allez bien ? »

Le garçon faisait sa taille à quelques millimètres près, malgré tout, il semblait presque plus fragile qu’elle. Il n’avait rien d’exceptionnel, Kim l’aurait même décrit comme atrocement banal, si ce n’était pour ces yeux verts qui scintillaient à l’image des étoiles dans la nuit. Il respirait l’innocence, sentait bon les fleurs, tout droit sorti des jupons d’une mère qui le chérissait plus que tout.
Kim se ressaisit rapidement, plaquant immédiatement un sourire sur ses lèvres pâles.

« Parfaitement bien. Je m’excuse pour cette réaction excessive. »

Sur ces paroles, elle s’inclina, laissant glisser quelques mèches blondes de ses épaules. Le garçon s’agita soudainement.

« Ne vous excusez pas mademoiselle, c’était une réaction tout à fait normal ! Tout est de ma faute, vraiment. »

Kim redressa la tête seulement pour que ces yeux rencontrent le haut du crâne du garçon qui s’inclinait à son tour avec un angle parfaitement droit. Lorsqu’il redressa la tête, la pureté de son sourire fut tout ce qu’elle put observer. Pour tout dire, elle était honnêtement perturbée par la situation ; elle n’avait nullement l’habitude de parler aux enfants de son âge, et encore moins à ceux dont l’innocence était pleinement conservée.

« V-Vous êtes tout excusé. »

Elle lui rendit un sourire chaleureux avant de reporter son regard sur la nourriture, prétexte afin d’éviter de croiser son regard brillant. Comme pour lui assurer que la nourriture était bonne, la petite main du châtain attrapa un bout de jambon fourré de ce qui ressemblait à de la macédoine par le pique qui le tenait afin de le manger. Distraite, elle suivit ses actions, toujours souriante. Adorable, il était la définition d’adorable, ce fut ce que son cerveau déduisit. Elle baissa sa garde légèrement, restant tout de même toujours prête à bondir si jamais il s’agissait en réalité d’un second Isak.

« C’est absolument délicieux, vous y perdez à ne pas y goûter. »

Kim était bien d’accord. Elle y perdait. Elle refusait de perdre à nouveau. D’une main décidée, elle se saisit d’une des pièces de jambon, l’amena rapidement à sa bouche de peur qu’entre temps il ne devienne impropre à la consommation. Ce fut avec grande joie qu’elle découvrit que rien d’immonde n’avait touché la nourriture et qu’elle pouvait enfin déguster sans crainte.
Elle adressa un large sourire au petit garçon, visiblement plus que satisfaite par son bout de jambon.

« C’est succulent. »

Le garçon s’illumina, ravi d’entendre la nouvelle, et Kim ne sut plus quoi faire, parce qu’on n’était  jamais gentil avec elle. On n’était jamais ravi qu’elle soit heureuse. On la détestait, tout le temps. Elle se figea, ses yeux bleus fixés sur le visage de son interlocuteur. Ce dernier haussa légèrement les sourcils, se demandant probablement ce qu’il se passait, puis, semblant saisir le problème – pas du tout-, il sourit à nouveau.

« Oh, je suis Timeus Murray, enchanté de faire votre connaissance. »

La jeune blonde replaça une mèche blonde derrière son oreille, simple tic dont elle n’arrivait pas à se débarrasser, sourire poli aux lèvres. Timeus ? C’est un nom amusant, facile à retenir. La famille Murray ne lui disait guère quoi que ce soit, mais elle ne connaissait que peu de familles nobles. Elle exécuta une petite courbette avant de se présenter elle-même.

« Kim Sherman, également enchantée, Monsieur Murray. »

Son nom sembla lui dire quelque chose, puisqu’il eut une drôle d’expression l’espace d’un instant, elle espérait juste que cela ne lui évoquait rien de mauvais. Il balaya ses inquiétudes d’un sourire amusé.

« Sherman, j’aurais dû m’en douter. Cheveux presque argentés, yeux bleus, grande beauté… »

Se sentant étrangement fière à l’énoncé de ces yeux bleus, Kim ne put empêcher un petit rire flatter de s’échapper de ses lèvres fines. Au moins, le garçon avait de bons yeux, à ne point en douter, ainsi que les bons mots.

« Grande beauté, vous me flattez, Monsieur Murray.

-Je ne fais que dire la vérité. Oh, et s’il-vous-plaît, vous pouvez m’appeler Timeus. »

Kim s’autorisa à rougir légèrement. C’était un sentiment étrange que de se sentir appréciée –réellement appréciée- par quelqu’un qui n’en a pas l’obligation. Timeus aurait pu être incroyablement désagréable avec elle, il aurait tout aussi pu l’ignorer, ne jamais lui adresser la parole, pourtant, de lui-même, il l’avait fait. Elle n’en était pas certaine, peut-être bien qu’un membre de sa famille lui avait fortement recommandé d’être en bon termes avec la petite blonde à côté de la table là-bas, mais le garçon ne donnait pas l’impression de quelqu’un qu’on aurait forcé à faire quoi que ce soit. L’espace d’un instant, l’image de Julian pesa sur son jugement.

Julian aussi avait l’air sincère lorsqu’il lui murmurait des mots doux. La fillette s’obligea à ignorer toutes les ressemblances possibles entre son frère et le garçon, choisissant plutôt de se concentrer sur les rassurantes nombreuses différences entre eux.

La plus flagrante était la chaleur au fond de ces yeux verts, chaleur dont les yeux glaciales de Julian manquaient cruellement ; chaleur dont même les siens manquaient. C’était comme un feu de camp au milieu d’une forêt, le type autour duquel un groupe d’ami se réuni et s’amuse. Kim aimait ces yeux.

« Dans ce cas, appelez-moi également par mon prénom. D’accord ? »

A la façon dont tout son visage s’illumina, elle n’avait aucun doute que sa réponse allait être positive.

« Parfait ! Eh bien Kim, pour celer notre accord, je propose que nous dévalisions cette table. »

La blonde rit légèrement et hocha vivement la tête. L’énergie et la bonne humeur du garçon semblaient communicatives ; elle qui broyait du noir quelques deux minutes auparavant se sentait soudainement pousser des ailes tandis qu’elle avalait avidement des mets tout en écoutant Timeus s’extasier de tout, large sourire aux lèvres. Son enthousiasme ne sembla pas s’entamer tout au long de la soirée et jamais elle ne se lassa de l’écouter – Kim ne sut jamais combien de temps ils passèrent ensemble avant que la mère du garçon ne vienne le cueillir, mais à ces yeux, cela se comptait plus en minutes. L’horloge, elle, comptait plutôt en heures.

« A la prochaine, Kim ! »

Il secouait énergiquement la main sous le regard amusé de sa mère –une jeune femme aux doux yeux marron et cheveux châtain. Elle y répondit instinctivement, souriant sans même s’en rendre compte. Timeus avait ce pouvoir, il semblait, et c’était loin d’être déplaisant.

Et puis elle était à nouvelle seule. Il commençait à se faire tard, Kim jugea donc après une dernière bouchée qu’il était temps d’aller à la recherche de sa famille, préférablement sa mère. Elle réarrangea ses boucles, fit bien attention à ne laisser aucune trace de ces folies et l’expression à nouveau parfaitement neutre, elle s’aventura au milieu de la foule, évitant un maximum de se faire marcher dessus. Ah, les grandes personnes et leurs mouvements inconsidérés…

Droite gauche, puis gauche droite. Rien. Elle n’y voyait rien, au milieu de toutes ces paillettes et gens, il lui était impossible de distinguer sa mère, ni même son père ; elle préféra ignorer le fait que Sven se tenait à quelques pas de là. La petite blonde soupira.

« Perdue ? »

Décidément, l’on aimait la prendre par surprise. Faute de sauter au plafond, Kim laissa s’échapper un petit cri. La voix n’avait rien de celle d’un enfant d’un enfant cette fois ci. C’était une voix d’homme, grave et forte, une qui lui était inconnue également. Elle n’eut pas à faire volte-face puisque l’homme en question s’était déjà glissé face à elle, la dominant largement de sa grande taille et imposante stature. La demoiselle devait se tordre le cou pour voir clairement son visage, mais lorsqu’elle croisa son regard, cela n’avait déjà plus d’importance.

Ses yeux étaient rouges comme le sang. Rouges comme les siens.

Après qu’elle ait réussi à  maîtriser son ‘pouvoir’, Kim, finalement autorisée à se balader seule, avait appris que les yeux rouges ne signifiait pas tout à fait être l’enfant du diable, pas à proprement parler en tous les cas. Elle avait croisé des démons, enfants et adultes, alors ça n’aurait plus du la surprendre. Ce n’était pas tant le fait qu’il soit un démon qui la choquait, non, mais plutôt cette impression qu’elle avait de se regarder dans un miroir. La nuance était exactement la même, la familiarité affligeante, à la seule différence près que la lueur qui brillait habituellement dans les siens était bien plus terne.

Il était dur de soutenir le regard de l’homme, dur de regarder son visage. Kim n’aurait su comment le décrire, ni comment décrire ce qu’elle ressentait, cependant au milieu de l’angoisse et l’intimidation se mêlait bel et bien de l’excitation. Elle déglutit, ses mains se torturant d’elles-mêmes.

« Perdue n’est pas exactement le mot, monsieur. Je connais le chemin jusqu’à la sortie. »

La bouche de l’homme forma un ‘o’ parfait avant de se plisser en un charmant sourire. Il se pencha légèrement en avant, quelques mèches de ces longs cheveux bruns encadrant son visage. Il était beau à la manière d’un diamant brut, angulaire mais régulier. Son teint pâle se mariait avec son sourire, manquant tous deux de chaleur.

Il n’avait pas l’air humain. Kim du se faire la remarque qu’il ne l’était pas, pas exactement.

« Eh bien, tu m’as tout l’air d’être une petite fille intelligente. Je m’excuse d’avoir douté de toi. »

L’homme lui rappelait en quelque sorte Sven, seulement au contraire de son frère, il n’avait pas l’air d’avoir de mauvaises intentions à son égard. Il semblait juste… Intéressé. Intrigué peut-être. C’était comme s’il testait le terrain ; Kim avait réellement l’impression de se retrouver miroitée.

« Vous n’avez pas à vous excusez, Monsieur, dans un autre sens, je suis bel et bien perdue. »

Cette fois, elle lui rendit son sourire, soutenant son regard malgré les avertissements de son cerveau. Sans doute se montrait-elle incroyablement impolie en ce moment même, pourtant le démon ne semblait pas le moins du monde dérangé par tant de familiarité, ou encore par cette pointe d’insolence qui trainait dans son phrasé, au contraire, il semblait prendre un malin plaisir à l’écouter.

« Ah, me voilà ravi d’apprendre que mon jugement n’était pas tout à fait erroné. J’imagine que tu cherchais donc à rejoindre quelqu’un ? »

Elle n’aurait su lui donner un âge, doutait même que cela ait une quelconque importance. Sa voix était grave, marquée par l’âge, cependant son visage ne trahissait aucune année écoulée au-delà des trente ans, peut-être. Elle ne le prit pas trop à cœur, malgré la curiosité, la génétique et ses mystères ne se perçaient pas en quelques secondes, elle pourrait en écrire un livre.

« C’est tout à fait exact, félicitation, Monsieur. »

Oh, l’insolence. Elle l’aurait probablement payé s’il avait été question d’une autre personne.

« Ma mère, en réalité. »

Le mot sembla piquer l’intérêt de l’homme qui cilla légèrement. Dans ses yeux valsèrent un tourbillon d’émotions sans noms.

« Oh, vraiment ? Et qui serai-…

-Kim. »

Quand on parle du loup…

Une main se referma sur son épaule, la poigne presque douloureuse reconnaissable entre mille, tout comme l’autoritaire voix qui la rappelait à l’ordre pour quelque chose qu’elle ignorait avoir provoqué. Détachant ses yeux bleus de l’homme en face d’elle, Kim les posa sur le visage de sa mère ; mais celle-ci ne la regardait pas. Aujourd’hui, les éclairs ne lui étaient pas destinés.

« Oh, mais ne serait-ce pas Madame Sherman ! Bien le bonsoir. »

Il exécuta une petite courbette qui avait l’air tout sauf honnête, sourire narquois aux lèvres. La main se crispa un peu plus sur son épaule, cependant la voix qui retentit était parfaitement calme.

« Bonsoir Général. »

Sa mère ne désirait visiblement pas s’attarder à discuter avec l’homme, ce qui, en plus d’éveiller la curiosité de sa fille, ne semblait pas être le cas de celui-ci.

« C’est une très charmante fille que vous avez là, Madame Sherman, dit-il, le ton doucereux, le regard affûté. Son père doit en être très fier. »

Peu importe le jeu auquel il jouait, la pression sur l’épaule de la petite blonde lui indiquait qu’il était dangereux.

« Il l’est, effectivement. Je vous remercie Général. Ce fut un plaisir de vous voir. »

La précipitation de sa mère semblait amuser au plus au point le général qui souriait largement, tel un enfant à qui l’on aurait offert un jeu particulièrement intéressant. Gilliane, elle, avait l’air tout sauf heureuse.

« Oh, mais tout le plaisir est le mien. J’espère vous revoir très bientôt, Madame, Kim. »

Il lui adressa un clin d’œil ; la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Sa mère fit volte-face, l’air furibond, l’entraînant à sa suite, boucles blondes voltigeant de manière désorganisée. Ce ne fut que lorsqu’ils furent à l’autre bout de la salle qu’elle lui siffla, le regard menaçant, de ne pas dire un mot sur ce qu’il venait de se passer.

Kim ne put qu’innocemment acquiescer, incapable, de toute manière, de comprendre en quoi cette rencontre pouvait possiblement embarrasser sa mère ; l’homme était loin d’être une personne dont la présence était embarrassante aux yeux de tous.

Peut-être que les réceptions n’étaient pas si mal, après tout.

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KIM EST UN BONHOMME


Dernière édition par Kim Shanraon le Dim 26 Avr - 17:01, édité 8 fois
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