Sans Titre.XD

Invité

Obéissance absolue.

Elle se devait de lui obéir,pour maintenant et a jamais;Ca n'est pas comme si elle avait le choix,de toutes maniéres.Après tout,Melfia etait l'idole absolue de Shanoa,la femme que la petite Noble voulait devenir quand elle serait adulte.Alors bien sur,elle ne serait jamais l'égal de sa reine,et c'etait bien compréhensible.Après tout,Melfia etait la divinité,l'incarnation de la perfection descendue sur la terre.Tout les Antarrs pensaient de cette maniére,absolument tous.Si l'un d'entre eux ne le pensait pas,il etait tué,point a la ligne.Ca n'etait pas les remplacants qui manquaient,de toutes maniére.Elle même en avait punis quelques uns,de ces infidéles a coups d'objets pointus.Des objets très pointus,qu'elle avait affectionné enfoncer dans la chair de ses pauvres petites victimes.Car oui,Shanoa etait cruelle.Elle n'avait aucune morale,aucune éthique,et tout ce qui lui importait,c'etait de pouvoir ressembler le plus possible a sa reine.De pouvoir devenir une copie de l'être qu'elle adulait,dans le but d'atteindre le plus près possible,la perfection dont sa reine faisait preuve.Alors elle faisait preuve de la même méchanceté,de la même absence de pitié dont Melfia etait dotée.La Reine aurait massacré n'importe qui sur son chemin,et si elle ne tuait pas tout le monde autour d'elle pour l'instant,c'etait sans doute parce qu'elle en etait lasse,ou qu'elle n'en avait pas encore envie.Shanoa se doutait bien que viendrait le jour ou Melfia,lassée d'être un emblême de perfection autour de ces brebis gâleuses qui lui servait de sujet,déclarerait qu'elle serait l'unique survivante a un carnage livrée par elle même.Un jour,Melfia se déciderait a tous les tuer,et a faire étalage de son incroyable puissance.Et elle le pouvait.Elle avait le pouvoir de tous les tuer,autant qu'ils étaient.Shanoa en était convaincue.Même si,il etait physiquement impossible qu'une personne,aussi forte qu'elle soit,puisse vaincre des millions d'autres,Shanoa savait,Shanoa croyait aussi fort que sa foi le lui permettait,que Melfia etait toute puissante.Et elle avait raison,Melfia etait bien la personne la plus puissante qui pouvait exister.Dire le contraire signifiait mourir pour avoir proféré le plus absolu des mensonges.On ne pouvait critiquer la reine.Ou peut être le pouvait t-on,mais jamais de maniére réellement péjorative.Peut être pouvait t-on la critiquer pour son absence totale de morale?Shanoa savait qu'en dehors du pays de Sal'ahë,beaucoup de monde detestaient la reine Hider.Elle représentait un danger,une incroyable menace pour les trois autres pays de Lysandre.Et c'etait bien normal d'avoir peur d'elle.Et la peur améne toujours a la haine.Parce qu'on as peur de quelque chose,on veut le tuer,c'etait aussi simple que ca.Mais pas toujours.Shanoa,par exemple,avait peur de sa reine.Maintenant qu'elle etait la,dans ce salon avec elle,elle avait peur.Elle n'osait absolument pas lui parler,n'osait pas la regarder,osait a peine respirer.Parce qu'elle avait peur,et qu'elle etait pétrifiée.La petite démone Antarr savait que,par un accés soudain d'ennui,Melfia aurait très bien put décider de la tuer sur le champ.Elle le savait,et c'est précisément ce qui lui faisait peur.Elle savait que personne ne critiquerait Melfia pour avoir tué une petite fille dans un salon,que personne ne se poserait de questions quand au sang qu'il aurait fallut nettoyer sur le canapé,que personne ne demanderais jamais des comptes a Melfia.Même sa famille,les Belphegors,ne seraient pas a même de s'opposer a la toute puissance de la reine.C'etait triste,quand on y pensait.Il etait impossible de se dresser contre Melfia,même si elle avait massacré votre enfant.Cela aurait put rendre Shanoa triste de songer a cela,mais il n'en etait rien.Shanoa n'etait pas triste,elle n'etait jamais vraiment triste.A part peut être pour elle même.Et encore,ca n'etait pas sur.A part colére et peur,Shanoa ne ressentait plus vraiment d'émotions.Le plaisir,peut être?QUand elle torturait quelqu'un,et quand elle jouait un tour délicieusement pervers a quelqu'un dans un couloir,elle sentait une sorte de frisson éléctrique agréable la parcourir.C'etait ca,le plaisir?Elle aimait cette sentation.Le plaisir.Elle etait contente que ce soit un des rares sentiments que le cristal divin qu'etait la Kara Xanthe ai choisit d'épargner.

«Ton nom. Tu sais jouer aux échecs?»

A ces mots,Shanoa reporta son regard mauve sur la jeune Reine a coté d'elle.Elle detourna presque immédiatement le regard,se rendant compte qu'elle avait faillit regarder la perfection en face,sans en avoir l'autorisation.Elle en eu une accélération de son rtyhme cardiaque.Elle respira plus fort,mais en se forcant a inspirer et a expirer de maniére silencieuse,ce qui donnait un resultat étrange.Shanoa se forcait du mieux qu'elle pouvait a satisfaire le plus possible sa reine.Sa reine qui venait de lui parler,avec la voix d'un ordre.De toute maniére,la voix de Melfia etait toujours un ordre.Melfia ne demandait pas,elle dirigeait.On devait lui obéir,c'etait aussi simple que ca.Ton nom.Elle lui demandait comment elle s'apellait.Shanoa Belphegor,c'etait la bonne réponse.La petite Noble aux cheveux violacés savait comment elle devait réagir a la premiére partie de l'ordre qu'on venait de lui donner.Il lui suffisait de dire qu'elle s'apellait Shanoa Belphegor,et c'etait tout.Elle ne dirait rien de plus,et ne s'attarderait pas la dessus,puisqu'elle n'en avait pas l'ordre.Elle n'etait pas comme ces bêtes Antarrs,et ces idiots de Nobles des autres familles,qui ne cessaient de faire la cour a Melfia,et de la flatter,alors que c'etait inutile,que Melfia savait déja tout cela,et qu'ils devaient l'ennuyer plus qu'autre chose,en général.La seconde partie de l'ordre.Tu sais jouer aux echecs?Ca voulait dire qu'il s'agissait d'une question a l'impératif.Autrement dit,elle voulait savoir si la petite fille savait jouer a ce jeu de société,qu'etait les echecs.Oh,ca....Shanoa savait y jouer,oui.Du moins,elle pensait.Elle avait fait quelques parties,par ci par la,n'avait perdu que rarement.Surement parce qu'elle etait quelqu'un de plutôt intelligent et sournois.La stratégie et la sournoiserie semblaient assez importants dans le jeu des echecs.Alors oui,Shanoa pouvait répondre par l'affirmative.Elle pouvait préciser un peu qu'elle n'etait pas une joueuse invétérée,mais qu'elle connaissait beaucoup de stratégies pour faire d'elle quelqu'un d'assez redoutable aux jeux de stratégie.Elle connaissait les régles.Elle pouvait explorer le jeu.Il n'en fallait pas plus.Alors,Shanoa,avec une lenteur empreint du respect et de la crainte qu'elle éprouvait envers sa souveraine,tourna lentement sa tête coiffée avec cette coupe de cheveux si particuliére.Elle avait toujours son parapluie aux pieds,mais elle ne le chevaucherait pas.Elle ne le chevaucherait plus,pas avant que Melfia ne s'en aille,et que l'interdiction de voleter autour de la perfection ne soit levée.Shanoa avait peur de Melfia,mais elle l'adorait,l'adulait presque.Et donc,elle n'osait pas regarder le visage angélique de la Reine.Elle ne porta pas son regard lilas jusqu'a la hauteur du menton parfait de sa souveraine.Elle stoppa net son champ de vision au niveau de son col,qui couvrait le cou,sans doute tout aussi parfait que le reste du corps de Melfia.Elle n'osait pas lever les yeux,n'osait pas plus bouger,et elle avait de plus en plus de mal a inspirer sans produire de léger sifflement.Même si elle etait particuliérement honorée,et heureuse d'être ainsi assise a coté de la personne qu'elle vénérait le plus,Shanoa trouvait la situation très inconfortable.Ne pas pouvoir regarder son interlocutrice dans les yeux,a peine pouvoir respirer et fournir a ses poumons l'oxygene dont ils avaient besoin,ne pas non plus pouvoir voleter,comme elle en avait l'habitude...Oui,elle devait recconaître que cette situation la dérangeait,la gênait en plus.Mais c'etait Melfia.Et Melfia etait le tout,l'unique objectif de Shanoa.La jeune fille ne voulait qu'une chose: ressembler a sa reine,et devenir quelqu'un de respectablement proche de la perfection que cette derniére incarnait avec tant de grâce.Elle ne voulait qu'une chose,imiter la souveraine avec le plus de fidélité possible,pour garder le sentiment que,quoi qu'il arrive,elle vaudrait toujours mieux que les autres,Melfia mit a part.QUoi qu'il arrive,puisqu'elle etait le miroir de la reine,elle valait mieux que tout,a l'exception de la Reine en personne.Donc,il n'y avait qu'elle qui avait le droit de faire souffrir Shanoa comme elle s'amusait peut être a le faire la.Elle,et personne d'autre.La jeune démone ouvrit doucement sa bouche,et laissa échapper des mots.Ni trop peur,ni trop tout court,juste le minimum que Melfia avait demandé.Car elle n'avait rien demandé d'autre,et il ne fallait pas la lasser.

Je m'apelle Shanoa Belphegor.Je sais jouer aux echecs.

Elle inclina une nouvelle fois la tête,laissant ses mains se triturer les doigts entre elle,tandis que ses pieds se rapprochaient sensiblement.Elle etait dans un profond êtat de stress,a présent.Lui faudrait t-il jouer aux echecs contre sa reine?Melfia gagnerait,c'etait certain.Même si Shanoa pouvait peut être avoir de la chance,jamais elle n'aurait osé gagner contre celle qu'elle voulait devenir.Psychologiquement parlant,cela lui aurait ruiné toutes chances de devenir quelqu'un comme Melfia.Elle ne voulait pas devenir quelqu'un qui pouvait se faire battre aux echecs par son imitation,non.Elle ne voulait pas devenir ca,alors elle ne laisserait pas ca arriver,et ca n'arrivera jamais.Melfia gagnerait la partie d'echecs,parce qu'elle ne perdait jamais.Shanoa ne pouvait pas gagner,elle ne pouvait pas l'emporter contre sa reine.Mais contre l'ennui,dans l'eternel combat contre la lassitude,combat que Melfia semblait mener perpetuellement,peut être pouvait t-elle se battre aux cotés de Melfia?L'aider a ne plus s'ennuyer?Si elle le pouvait,elle le ferait.Sans hésiter une seule seconde,probablement.Et puis,dans un combat aux cotés de Melfia,elle etait sûre de gagner,au moins.

[Ouais,ouais je sais...Moi qui esperais que ca passerais a la trappe.ç_ç'

Quitte a se faire ch*er....Tututu,comme tu dit.XD]

Melfia était quelqu'un d'intelligent, nul doute là-dessus.

Sans doute que les mauvaises langues, dans les pays voisins, auraient dit que son intelligence venait de la Kara-Xanthe, tout comme ils auraient dit que si elle était belle ce n'était que pure hasard et exagération, que si elle était forte ce n'était du qu'à sa transformation. Que si elle était reine, elle l'était sans raison. Pourtant il fallait voir la vérité en face : tout ça, tout ce qui la caractérisait maintenant plus que jamais, ce n'était pas né de cette pierre ambrée. C'était déjà là avant, bien présent mais peut-être moins visible que maintenant que ses sentiments avaient laissés un trou dans son cœur. Oui, du plus loin qu'elle s'en souvenait la jeune reine avait toujours été plus intelligente que la moyenne, et avait eu le loisir de se cultiver et de faire travailler sa matière grise à loisir. Quelle chance, n'est-ce pas, que de pouvoir réfléchir plus rapidement et efficacement que la plupart des personnes qui nous entourent? Cela lui avait servi, et elle s'en servait encore à présent. Réfléchir était parfois une arme bien plus puissante que n'importe quelle épée, et elle ne le savait que trop bien-même si maintenant elle aimait trancher dans le vif, quand le problème ne lui semblait pas digne d'intérêt. Après tout, la jeune fille n'était pas devenue la Princesse de toute un royaume sans lever le petit doigt, juste en étant là, comme l'avaient fait les trois autres dirigeants. Elle était née de modeste condition, et avait eu la chance de pouvoir accéder à la bourgeoisie. C'était sa chance, la seule qu'il lui avait suffit : ce petit coup de pouce du destin lui avait été plus que suffisant, tout le reste était son affaire. Être là quand il le fallait, connaître les bonnes personnes, se faire des amis de personnes qu'elle ne pouvait pas supporter, jouer de sa beauté ou de sa jeunesse et parler des bons sujets au bon moment, c'était son rayon. Un de ses domaines de compétence parmi tant d'autres, quelque chose dans lequel elle avait su exceller jusqu'à en arriver au point le plus haut de la société. Qui aurait pu croire, quand cette petite fille aux yeux dépareillés était née, qu'elle dirigerait Sal'ahë à la suite d'un roi qu'elle n'avait aucune raison de même connaître? Jamais la demoiselle aux longs cheveux roses ne pensait à sa famille biologique, et elle ne l'avait fait que très peu par le passé de toute façon. Ces personnes avaient acceptées de la vendre, et ne l'avaient de toute façon pas élevée. Ses parents, ce n'étaient pas eux. Ils n'avaient plus rien à voir avec elle, plus rien. Et depuis trois ans, ça n'avait plus la moindre sorte d'importance. Que serait-elle devenue, si elle était restée dans cette famille plus pauvre que pauvre, avec tant de frères et sœurs? N'importe qui, en la regardant, aurait été tenté de dire qu'il n'y avait pas trente-six solutions. Jolie comme elle était, il était des métiers qui se seraient imposés tout seul, n'est-ce pas? C'était fou, ce qu'un évènement unique pouvait changer dans une vie. Parce qu'elle était jolie, et sans doute uniquement pour ça, elle était passée de pauvreté monstre à richesse et oisiveté, de haillons à robes de princesse, d'un futur noir et honteux à un avenir brillant et tout tracé. Oui, c'était fou, ce qu'une seule chose pouvait changer dans une vie. Ce n'était pas pour rien qu'elle était devenue la Reine de la contrée des pluies torrentielles. Ce pays lui était destiné, il lui revenait, elle le savait, le sentait. Elle l'avait toujours su, quelque part. Se rapprocher du roi avait beau ne pas avoir été si simple, n'avait-il pas fini par faire d'elle son héritière, quand elle n'était alors qu'une pauvre petite bourgeoise ayant réussi à se faire un nom dans la Noblesse? Oui, elle n'avait cessé de sauter les marches quatre à quatre jusqu'à son trône, et maintenant qu'elle était dessus, maintenant qu'elle était enfin assise dessus, jamais personne ne l'en aurait délogé. Rien n'avait changé, depuis le temps où la petite jeune fille apprenait avec un savoir-faire et une rapidité étonnante comment diriger un pays. Elle était toujours la même. Intelligente. Belle. Égoïste. Forte. Elle était juste devenue plus intelligente encore, plus belle encore, plus forte encore, et avait perdu l'usage de ce coeur qui battait pourtant toujours dans sa poitrine. Elle n'avait plus à faire cas de ses sentiments ; ils n'existaient tout simplement plus. C'était si simple, si merveilleux..., elle était la reine, et elle la resterait. Ce royaume était le sien, elle avait travaillé dur pour l'obtenir. C'était le sien, et plutôt mourir que de laisser qui que ce soit le lui prendre. Qu'une main ose s'en approcher et elle la couperait. Qu'un oeil se pose dessus de manière trop insistante et elle le crèverait sans le moindre remord.

C'était son royaume, et personne, personne n'y toucherait. Elle était trop intelligente pour laisser qui que ce soit s'approcher assez près d'elle pour cela. C'était comme jouer à 'Un, Deux, Trois, Soleil!'. Oui, exactement pareil : elle fermait les yeux et comptait, elle les laisser s'approcher. Mais jamais personne, jamais personne ne pourrait poser sa main sur son épaule en disant 'Soleil'. Jamais. Elle ne laisserait pas cela arriver, c'était inconcevable. Est-ce qu'elle trichait? Qui sait, elle ne le savait pas elle-même. Mais elle tuerait quiconque la dérangeait, c'était une certitude. Il n'y avait qu'elle qui pouvait s'assoir sur ce trône, il n'était fait que pour elle. Rien qu'elle.

La jeune femme à l'œil rouge-jeune femme à l'œil gris-déplaça légèrement sa jambe, froissant légèrement le tissu de sa robe. Les échecs, c'était une idée comme une autre. Elle se reconnaissait dans ce jeu, elle pouvait s'y reconnaître plus que mieux. Elle était la reine. Tout les autres étaient des pions. Ils avançaient droit, et servaient à protéger les autres pièces, les pièces plus importantes. Il ne fallait pas sous-estimer un pion, certes ; mais il n'était guère d'une grande utilité. Son champ d'action était restreint, il ne pouvait qu'attaquer les autres pions. Jamais une pièce majeure ne se laisserait attraper par un pion, elles faisaient bien trop attention pour cela. Et les Tours, les Fous, les Cavaliers..., toutes ces pièces ne valaient pas la Reine, la plus forte de toutes. Pas le Roi, non : lui ne servait qu'à être mis Échec et Mat. Il ne pouvait bouger que de manière très restreinte, il ne pouvait rien faire de concret. Et en plus de cela, il fallait le protéger, faire attention à ce qu'il ne se fasse pas coincer par les pions adverses. Et en cela, Melfia trouvait son propre plan bien plus élaboré qu'un classique plateau d'échec. Quel roi avait-elle à protéger? Elle ne tenait à personne, l'attaque était sa seule préoccupation. Pas de défense à organiser, personne qu'elle aurait voulu protéger de la mort plus qu'un autre. Non, personne, rien qui ne l'intéresse plus qu'elle même ou son royaume. Alors elle avait l'esprit tranquille, elle pouvait se battre comme si rien ne comptait plus que cela. Cette Reine, sur les plateaux d'échec, était liée au Roi et ne pouvait se défaire de ce lien. Viser le Roi de l'autre : c'était le but même du jeu. Pas essayer de prendre toutes les pièces de l'adversaire, non, non. Ça n'avait aucun sens, aucun rapport. Alors que de détruire ce Roi si arrogant et si pitoyable à la fois : voilà quel était le but du jeu. Et du peu qu'elle avait déjà joué aux échecs par le passé, Melfia se souvenait avoir trouvé stupide cette manie de vouloir attraper tout ce qui passait à portée de pièce. Jouer à ce genre de jeu, c'était réfléchir. Faire une partie d'échec géante aurait pu s'avérer amusant, d'ailleurs. Elle devrait y réfléchir, pour plus tard.

Je m'apelle Shanoa Belphegor.Je sais jouer aux echecs.

Melfia ne prêta pas réellement attention à sa réponse ; mais à défaut de l'écouter, elle l'entendit du moins. Shanoa Belphegor. Bien, bien. Elle ne comptait pas apprendre son nom par cœur, mais elle le connaitrait pourtant. Parfois, avoir une si bonne mémoire était quelque chose de très handicapant-et ça l'avait déjà été de nombreuses fois par le passé. La jeune fille aux longs cheveux clairs retenait les choses sans le vouloir et sans même s'en rendre compte, et arrivait assez fidèlement à retranscrire ce qu'elle avait entendu ou vu alors même qu'elle ne pensait pas l'avoir vu à ce moment là. Oui, ça pouvait donner d'atroces mal de tête de temps à autre, d'avoir tant de choses dans sa tête et de ne pas savoir qu'en faire, en tout état de cause. Alors oui, sans doute se souviendrait-elle de Shanoa Belphegor. Elle l'oublierait, et puis quand elle la recroiserait son nom lui reviendrait sans même qu'elle ait à faire un effort de mémoire particulier. Une petite Noble aux cheveux violets qui savait jouer aux échecs. Enfin. Qui disait savoir jouer aux échecs. La différence était toute vue, pour la bonne et simple raison que le mensonge était aussi facile à dire que la vérité, voire parfois même plus. Il n'était pas difficile de mentir, ou tout du moins pas aux yeux de la belle dirigeante du pays de la pluie : c'était presque un réflexe de défense, après tout. Pour se protéger ou protéger les autres, elle n'en avait cure. Quand on avait besoin de mentir on mentait, on se donnait des bonnes raisons et on clarifiait sa conscience avec cela. C'était pitoyable, et alors? Elle s'en moquait éperdument, elle s'en moquait complètement. Rien ne l'intéressait plus réellement, de toute façon. Elle cherchait de quoi s'occuper, et tuait parce qu'elle aimait ça. Ou croyait aimer ça? Elle ne pensait pas aimer ce monde, alors elle le détruirait et le referait. Oui, elle casserait tout et remettrait tout en place à sa manière, selon ses règles et sa propre vision du beau et de l'utile.

«Bien, bien.»

Melfia se mit à sourire, sans trop savoir pourquoi, et se releva doucement, sans un bruit. Comme un fantôme qui glisserait sur le sol sans le toucher, en produisant simplement un léger son, à peine audible, de froissement de tissus de très bonne qualité. La jeune fille se dirigea vers un meuble, sur sa droite, et saisit le plateau d'échec qui était posé dessus, sans doute à titre purement décoratif. Un très beau plateau, qui trouvait tout naturellement sa place entre les mains gantée de la jeune fille aux yeux à la fois rouge et argentés : noir et blanc, sculpté finement. Certainement très fragile, pas le genre d'objets que n'importe qui pouvait se procurer. Mais après tout, le château était rempli d'objets tous plus beaux les uns que les autres, tous plus chers et plus somptueux que tout ce qu'un villageois aurait osé imaginé. Ça n'avait rien d'anormal à ses yeux, absolument rien. Elle posa le plateau sur la table basse en face du canapé sur lequel elle était assise en chantonnant, un sourire trop large accroché sur ses fines lèvres. Elle saisit la Reine noire entre ses doigts, observant la lumière traverser cette pièce presque transparente, s'amusant de voir la pièce déformée à travers ses parois. La Reine noire. La meilleure des pièces, par définition.

«Sha-no-a..., répéta-t-elle en continuant de sourire, parlant pourtant d'une voix la plus sérieuse qui soit, tu sais jouer aux échecs, alors? Bien, bien. Je m'ennuie. Commence.»

Elle pencha sa tête sur le côté un court instant, avant de ne la remettre bien droite dans l'axe de sa nuque, un sourire éclairant son expression hésitant entre la lassitude et la colère.

«Je suis la Reine. Et toi, poursuivit-elle sans changer d'expression, faisant toujours rouler la pièce entre ses doigts, qu'est-ce que tu se-rais? Hm...»

Invité

Shanoa ne pouvait plus s'ennuyer.Elle n'en avait plus le droit,la permission lui avait été retirée d'être ennuyée a l'instant même ou elle avait aperçu la silouette de la Reine Hider se découper dans la porte d'entrée vers le salon ou elle se trouvait actuellement.C'etait peut être assez paradoxal,non?Après tout,elle etait entrée dans ce même salon a la recherche d'un quelconque moyen pour tromper l'ennui qu'elle ressentait encore il y'a quelques minutes.Elle flottait encore sur son parapluie volant,par la léviation générée grâce a sa force magique,a la recherche d'un quelconque tour a jouer,d'un miroir a contempler,d'un tableau de Melfia a admirer dans sa splendeur,ou de bougies pointues avec lesquelles jouer un moment.Elle n'avait rien trouver de tout cela.Ou peut être que si,elle avait trouver une représentation de Melfia,mais quelle représentation.Son avatar terrestre en ce monde.Et bien evidemment,l'avatar de Melfia n'etait pas le plus immonde que l'on pouvait imaginer,bien au contraire.Melfia etait la jeune fille la plus belle de Sal'ahë,la femme la plus désirable des quatre royaumes qui composaient Lysandre.Fou et aveugle aurait été celui qui aurait prétendu le contraire.Shanoa,elle,comprenait parfaitement que Melfia puisse constamment s'ennuyer.La Reine n'avait rien a faire de ses journées,après tout.Elle avait tout les pouvoirs,possédait tout les droits,toutes les qualités.Du point de vue de Shanoa,si elle même s'etait retrouvé,ne serait-ce que un instant dans la peau de la reine,elle aurait immédiatement réalisé qu'elle s'ennuyait a mourir,probablement pour toute la journée,voire même pendant son sommeil.Ca n'avait rien d'etonnant.La perfection atteinte,Melfia ne pouvait sans aucun doute avoir de réel objectif dans son existence.Mais en même temps,il y'avait tant de choses que même Melfia Hider ne pouvait empêcher.Le lever et coucher du soleil,par exemple.Peut être etait-ce la la limite de la reine?Sans doute un Antarr de base aurait répondu par l'affirmative,mais pas Shanoa.Elle,elle vouait en sa reine dévotion et confiance absolue.Elle l'imitait dans ses moindres faits et gestes afin de devenir la plus parfaite des jeunes filles possible.Shanoa Belphegor considérait Melfia comme bien plus qu'une Reine,pour elle,elle etait l'égal d'un dieu.Elle ne pouvait mourir,trop puissante.Elle ne pouvait être ternie,trop belle.Elle ne pouvait perdre un combat,trop intelligente.Melfia etait comparable a un Dieu,en tout point.Peut être même a la déesse parmis les déesses.Après tout,chaque Dieu etait censé représenter une partie de la nature,non?Melfia elle,cumulait toutes les qualités qu'un Dieu aurait dut avoir,sans en posséder les eventuels défauts.Elle etait parfaite,la déesse de la perfection.Du moins,c'etait la le point de vue de Shanoa.Elle ne pouvait que avoir pleinement confiance en sa rein.Si cette derniére lui disait qu'elle irait éteindre le soleil parce qu'il lui gênait la vue,elle l'aurait crut.Si elle lui disait que la mort de Dail Shan'haron lui permettrait de devenir aussi brillante que elle même,alors elle irait tuer Dail Shan'haron,peut importait les moyens mis en oeuvre.Confiance absolue en sa reine,même si ce sentiment n'etait sans doute aucunement réciproque.Melfia n'avait pas d'égaux après tout.Comment égaler la perfection?Impossible.On ne pouvait que l'imiter et esperer au mieux réussir une copie assez convaincante de la Reine.Comme Shanoa.Elle ne voyait que ce moyen pour qu'un être mortel comme elle puisse atteindre la quasi-divinité de Melfia.Alors puisque la Reine démente n'avait aucun égal,elle ne pouvait décemment pas apprecier,du moins pas a l'echelle de Shanoa,la vie de quelqu'un d'autre.La Reine ne devait probablement avoir aucun véritable autre ami que son reflet.Personne ne devait penetrer son cercle intime,elle ne laissait sans doute personne venir ainsi l'importuner,comme les rares amies de Shanoa venaient parfois la déranger alors qu'elle etait en train de se recoiffer.Seul des amis proches pouvaient venir s'incruster ainsi dans la vie privée des gens.Melfia elle,ne devait en avoir aucun.Aucun n'en etais digne.Peut être avait t-elle deux ou trois moutons du troupeau qu'elle menait de sa main de fer un peu plus importants a ses yeux que les autres,mais en régle générale,la petite Shanoa aurait parié tout son argent de poche que Melfia ne traitait personne,absolument personne comme un ami véritable.Pour ca,il aurait fallut que quelqu'un puisse être l'égal de Melfia.Et c'etait impossible,personne ne pouvait l'égaler.

Shanoa n'avait donc aucune chance d'un jour esperer que Melfia la considére comme quelqu'un qu'elle aimait.La petite démone pouvait simplement esperer que la Reine finisse un jour par décider de prendre la petite Shanoa en semblant affectif.Mais cela n'arriverait pas,n'importe qui d'un peu intelligent pouvait le deviner.Melfia s'ennuyait pour l'instant,elle avait juste demandé a Shanoa de faire une partie d'echecs.Shanoa ne la reverrait probablement pas avant un long moment après cela.Et elle trouvait cela fort dommage,en réalité.Elle aurait vraiment aimé avoir une relation personelle avec Melfia.Ne serait-ce que pour lui demander comment faisait t-elle pour être aussi parfaite,sans jamais s'interrompre.Même si Shanoa connaissait déja la réponse (a savoir que Melfia etait ainsi naturellement et que personne d'autre ne pouvait l'être a sa place) elle aurait voulut au moins avoir le plaisir de lui poser la question.Ca pouvait paraître complétement absurde comme envie,n'est ce pas?Juste avoir le plaisir de poser une question a Melfia Hider.Ca paraissait vraiment anodin,même pour un Antarr.Et pourtant,Shanoa considérait cela comme un objectif a atteindre.Un peu comme si une fois qu'elle aurait réussi a adresser la parole a Melfia spontanément,sans risquer de se faire haïr par la reine,eu été l'aboutissement d'une quête personelle.Comme si une fois que Melfia accorderait a Shanoa plus d'importance qu'elle en accordait a une robe a sa taille,Shanoa pourrait mourir en paix.Mais elle ne mourrait pas.C'etait un dicton de sa reine,cette derniére réplique.Et Shanoa se devait d'appliquer toutes les paroles de Melfia,si elle voulait lui ressembler le plus possible.Je ne mourrais pas,car je suis immortelle.Shanoa ne mourras pas,parce qu'elle imite l'immortelle.C'etait quelque chose qu'elle se répétait assez inlassablement dans son esprit.Probablement dans le but d'augmenter ses chances de ressembler a Melfia.

«Bien, bien.»

Shanoa tourna doucement sa tête a la criniére mauve vers sa reine,qui venait de se lever sans un bruit.Elle marchait avec une grâce sans commune mesure vers l'étagére.C'etait assez incroyable,comme dans tout ce que Melfia faisait,il y'avait une sensation de puissance,d'élégance et de beauté qui se dégageait.Tout ce que la reine effectuait etait spontanément impressionant de toutes ces qualités,parfois encore plus.Même si il ne s'agissait que de se lever pour aller chercher un plateau d'echecs,en l'occurence.Shanoa,elle,ne s'estimait pas encore assez agée pour avoir cette grâce dans chacun de ses gestes.Elle se voyait encore trop jeune et trop petite,pas comme la silouette sans aucune imperfection de Melfia.Elle prévoyait d'attendre encore un peu avant de commencer a avoir cette démarche si grâcieuse,ou tout du moins son imiation des plus fidéles.Pour le moment,comme elle ne pouvait pas encore avoir le miroir necessaire pour être le reflet de Melfia,elle se contentait la plupart du temps d'aller chercher les objets qu'elle désirait a l'aide de la magie,sans jamais bouger réellement de l'endroit ou elle etait assise.La Reine,elle,préférait sans doute faire une démonstration,aussi inutile fut t-elle elle rapellait tout de même que face a Melfia,le monde n'etait que larves,de sa perfection dans tout les domaines.Intérieurement,Shanoa analysa du mieux qu'elle pouvait cette demarche,souple et grâcieuse que la reine avait utilisé pour aller chercher le plateau.Elle se promit de tenter de la reproduire une fois qu'elle retournerait chez elle,dans ses appartements.De son coté,Melfia avait posé le plateau,avec toujours cette sensation qui se dégageait d'elle.La petite Shanoa n'osait toujours pas voir le visage si pur de sa reine,par peur que celui ci soit souillé d'une quelconque maniére,si jamais des yeux imparfaits venaient a contempler la beauté de ses traits.Toutefois,elle remarqua que Melfia avait saisit entre ses doigts la reine du camp noir.Sans doute voulait t-elle jouer avec ce camp.Shanoa aussi,préférait les noirs.Pas seulement pour leur couleur,mais aussi parce qu'ils ripostaient après avoir été attaqués.Ils ripostaient violemment,plus violemment que les blancs agresseurs,et continuait ainsi a faire payer le pitoyable envahisseur nacré qui avait eu l'audace d'interrompre leur sombre sommeil.Mais Melfia avait choisit,et si Melfia préférait la couleur noire,Shanoa devait jouer avec la blanche.C'etait comme ca,ca n'etait pas comme si la petite démone avait le choix,de toutes maniéres.Melfia parla,la reine noire toujours tournant entre ses doigts fins.Elle avait des doigts sublimes,sublimes.Shanoa regarda ses propres mains.Petites,fines.De jolies petites mains,mais loin de la beauté incommensurable des mains de Melfia.La route pour lui ressembler etait encore longue.

«Sha-no-a..., tu sais jouer aux échecs, alors? Bien, bien. Je m'ennuie. Commence.»

La petite fille fixa le plateau d'echecs,le camp blanc face a elle,tandis que Melfia etait en train de pencher sa tête sur le coté.Cette sorte de cassage de symétrie ne la rendait que encore plus belle encore.Si Shanoa avait été de sexe masculin et un peu plus agé,sans doute aurait t-elle tout fait pour que la reine la regarde.Dailleurs,même de sexe féminin et a cet âge la,elle voulait absolument être recconue par sa Reine.Mais probablement pas pour les mêmes raisons que la possibilité evoquée plus haut.

«Je suis la Reine. Et toi, qu'est-ce que tu se-rais? Hm...»

Shanoa reflechissa.Elle devait dabord jouer.Hors de question de décevoir la reine,elle devait se plier a ses ordres et esperer avoir assez de chance et d'intelligence pour réussir a la sortir de son ennui.Elle ne devait pas en faire trop,et surtout pas ne pas en faire assez.Elle devait trouver un juste équilibre,et le dépasser occasionellement,afin de se démarquer de maniére positive dans l'esprit de Melfia.C'etait la son plan.Pour l'instant,deux ordres,dont une question.La petite chevaucheuse de parapluie leva sa main,n'osant toujours pas regarder Melfia dans les yeux ou même plus haut que sa région du cou.Elle promena sa main au dessus des piéces blanches un court instant,avant d'avancer un pion blanc sur l'echequier.Elle dit alors,de sa petite voix rendue légérement plus grave par le cristal:

"Je serais un Pion.Un Pion aux ordres de la Reine,sans doute."

C'etait vrai.Personne n'etait autre qu'un pion aux yeux de Melfia,sans doute.Peut être avait t-elle un cavalier ou une Tour pour se distraire,et qui etaient plus importants que des pions normaux,mais Shanoa,elle etait un Pion.Un simple Pion.Et elle ne pouvait pas être autre chose.Toutefois,une régle était valable aux echecs.Une régle que Shanoa adorait tout particuliérement.

Si il parvenait a parcourir un certain chemin,un Pion pouvait devenir un clone de la Reine.

[Si mon poste est bizarre, c'est normal. Je regardais une vidéo sublime, et, et..., enfin, bref...X'DD

Et tu sais, je risque d'avoir du mal à visualiser le jeu si tu dis pas quel pion tu avances, en attendant. J'ai décidé au hasard, alors tant pis pour toi.v___v

Et simplement au cas où, comme ça tu visualiseras peut-être mieux. Et comme ça je suis sûre que tu sauras où Meli-Melo'w a mis sa pièce, hmmm. Simple précaution.XD]

Spoiler:

Melfia regarda la petite jeune fille en face d'elle, sans chercher quoi que ce soit de particulier en elle pour autant. Elle la regardait parce qu'elle était dans son champ de vision, parce qu'elle en avait envie. Voilà tout. La Princesse du Royaume des Pluies ne portait d'intérêt particulier à personne, elle mettait-presque-tout le monde sur un pied d'égalité, là, au sol. Personne n'était intéressant, personne ne méritait qu'elle retienne leur nom, personne n'était suffisamment ceci ou cela, personne, personne. Il n'y avait personne dans ce bas monde qui soit assez intelligent pour qu'elle veuille parler longuement avec lui, personne qui ne puisse rivaliser avec sa beauté ou avec ses capacités de combat. Personne, personne. En somme elle était donc unique, unique, inimitable et inimitée. La jeune femme ne tenait pas à être imitée, elle ne voulait pas que qui que ce soit prétende un seul instant pouvoir toucher du doigt la perfection comme elle le faisait. Il ne fallait pas qu'on veuille lui ressembler, parce qu'elle était telle une fleur carnivore : belle, magnifique, mais terriblement, terriblement dangereuse. Voulait-on ressembler à une telle plante? Oui. Sans nul doute, elle ne pouvait qu'inspirer la jalousie et l'envie partout où elle passait, c'était dans l'ordre naturel des choses. Voulait-on s'approcher d'une telle plante? Oui, on voulait s'en approcher. Parce qu'elle était fascinante, et que, tel un majestueux chêne quiconque s'abritant dans son ombre se savait à l'abri des pires orages. Seulement est-ce que qui que ce soit d'un tant soit peu censé, qui que ce soit qui ressente encore les plus basiques des sentiments auraient voulu être à sa place? Non, pas entièrement. Parce que la solitude et le pouvoir en auraient rendu fou plus d'une ou plus d'une, que tant de pouvoir entre ses seules mains était totalement insensé, inimaginable. Mais la Kara-Xanthe, comme tout élément de Mère nature, avait tout prévu, tout équilibré. Parce qu'avec ce pouvoir, plus de sentiments. Plus de peur de la solitude, plus de peur du pouvoir, rien que le pouvoir lui-même, qui brûlait au creux de sa poitrine. Melfia Hider était un chêne, oui, mais aussi souple que le plus frêle des roseaux ; elle était la plus belle des roses, mais munie des plus terribles des épines ; elle était la plus incompréhensible des créature, mais avec une force de persuasion au moins équivalente. Quand on ressemblait à la jeune fille aux cheveux roses on n'avait pas d'amis, rien que des ennemis et des inconnus qui vous vénéraient ou vous abhorraient sans distinction réelle. Alors cette petite demoiselle aux cheveux mauves, elle s'en moquait complètement. Pouvait-on l'en blâmer? Difficilement. Parce qu'elle ne se rendait compte de rien et que cette Shanoa non plus ne devait pas se rendre compte de grand chose. Elles étaient toute deux des créatures sans âme et sans âge, qui mourraient sans même se rendre compte qu'elles avaient vécu. Leur vie était derrière elle, la mort n'était pas encore venue les emporter : ni vivantes, ni mortes, leur existence en elle-même semblait difficile à définir. Personne d'autre que les Antarrs ne pouvaient comprendre la portée du mot 'Perfection', et personne d'autre qu'elle ne pouvait prétendre à ce titre. Parce qu'ils ne ressentaient rien, presque plus rien,et qu'ils n'étaient pas gênés par ces inutiles considérations immatérielles telles que l'amitié, l'amour ou la haine. Tout en eux n'était plus qu'instincts et réflexions libres et pures, dénuées de la moindre arrière-pensée. Le peuple de la demoiselle aux yeux vairons n'avait pas eu exactement la même chance qu'elle, ils n'avaient peut-être pas perdu tout ce qu'elle même avait pu abandonner au moment même où ses doigts avaient touchés la Pierre ambrée ; mais qu'importe, elle s'en moquait. Seule elle comptait, eux n'étaient que ses jouets. Ses pions. Ils n'avaient de réelle utilité que dans leur ensemble, pris individuellement ils étaient tous aussi ennuyant les uns que les autres. Vivants ou morts, elle ne les aurait pas plus apprécié. Vivants ou morts, quand ils étaient pris à part ils n'étaient plus bon à rien. Alors vivants ou morts, quelle importance? Si quelqu'un mourrait dans la rue, c'était son affaire. Elle, elle s'en moquait.

Elle se moquait de tout et de rien, de rien et de tout. Ce qui l'ennuyait en ce moment précis l'occuperait le lendemain, ce qu'elle faisait maintenant l'insupportait peut-être la veille. Chaque jour était différent, et Melfia s'adaptait, changeait les contours de son être sans en changer l'essence même. Ainsi pour l'instant elle trouvait irritant de s'ennuyer, et tenait à jouer aux échecs avec cette jeune Démone. Qu'elle meure le lendemain et sa vie n'en serait pas changée pour autant, loin de là. Elle s'en serait moquée, l'aurait oubliée et aurait joué aux échecs avec quelqu'un d'autre. Voilà tout. Le cycle de la vie était fait de telle sorte qu'on doive oublier ceux que la Grande Faucheuse emportait de l'autre côté des rives de ce monde et que l'on passe à autre chose. Tout ce que le cœur ressentait n'était que matière superflue et inutile, la jeune Dirigeante en avait la confirmation à présent. Elle se sentait si bien, si bien..., et si mal à la fois. Elle ne se sentait rien, et son visage avait beau changer, ses sourcils avaient beau se froncer, ses lèvres s'étirer, pas le moindre sentiment ne passait, pas le moindre sentiment ne réussissait à filtrer. Elle était neutre, ni heureuse ni en colère, ni triste ni amusée, ni ennuyée ni vexée. Rien. Absolument rien. Les réflexes de son pauvre corps perduraient et elle ne cessait de sourire, de sourire de manière dérangeante et distordue, de rire ou de crier, mais sans conviction. Parce qu'elle ne savait pas ce que voulait dire colère mais qu'elle savait ce qu'était crier, qu'elle ne pouvait ressentir de joie mais pouvait en manifester, qu'elle ne pouvait se sentir accablée mais que les larmes salées pouvaient rouler le long de ses joues rougies. Son corps réagissait aux stimulus extérieurs ou à ses pensées hétéroclites, mais son cerveau faisait un blocage et elle ne pouvait savoir ce qui était agaçant ou amusant. Une blague pouvait la faire rire comme la faire hurler, pour la simple et bonne raison que son corps avait besoin de réagir, mais ne savait comment le faire. Oh que oui, Melfia avait l'air d'être complètement folle, folle à lier, de ne pas savoir ce qu'elle faisait et de tout lancer sur des coups de tête. Mais non, ce n'était pas le cas, très loin de là. Elle savait précisément ce qu'elle voulait faire, ce qu'elle allait faire, et à la manière de quelqu'un qui préméditait un meurtre elle avait tout prévu, aligné toutes les cartes dans toutes les configurations possibles. Peu importait le mouvement adverse, elle gagnerait. Elle savait qu'elle ne pouvait pas perdre. C'était l'évidence, c'était ainsi,c 'était comme ça. On ne pouvait pas nier les faits, et elle ne les niait pas. Tout était calculé, pensé, et même un ordre crié en un instant, comme si elle venait de le prendre, avait été pensé et réfléchi, pesé encore et encore. En quelques secondes certes, mais il n'avait pas été pris à la légère. Et même si elle avait fait une erreur, la pire des erreurs de sa vie, est-ce que cela aurait changé quelque chose? Non. Rien. Pas la moindre petite chose. Le destin était déjà en route, la Mort avait étendu son bras et attendait patiemment au-dessus de la tête de ceux qui devraient la perdre sous peu. Elle était près d'elle, elle la sentait respirer à son oreille, mais elle ne la tuerait pas. Elles étaient alliées dans ce combat contre la vermine et les faibles, les Humains, Elfes ou Démons sans distinction qui abimaient son joli paysage, la peinture qu'on lui avait offerte. La Reine de Sal'ahë détruirait tout cela le moment venu, repeindrait tout de rouge et d'argent et referait le monde comme elle l'entendait. A sa façon. Parce que c'était ainsi que tout devait se passer, et elle le savait. Elle le savait mieux que quiconque.

"Je serais un Pion. Un Pion aux ordres de la Reine,sans doute."

Melfia observa le pion que la demoiselle à l'étrange chevelure venait de déplacer. Son huitième pion, en G4. Elle reposa la Reine Noire à sa place, sans perdre son étrange sourire pour autant. On aurait plus dit qu'elle souriait uniquement pour sourire que parce qu'elle était heureuse ou quoi que ce soit dans ce goût là ; il n'était ni heureux, ni mutin, ni moqueur. C'était un sourire vide de la moindre émotion, un sourire qui était si propre à la caste des Antarrs, et c'était sans doute pour cela qu'il était si effrayant. Elle fit mine d'hésiter, promenant son regard dépareillé sur l'ensemble du plateau blanc et noir. La Reine noire trônait juste devant elle, près de ce Roi si inutile ; pourtant il fallait bien le protéger, le but du jeu était là. L'espace d'un instant elle fut pour lancer cette pièce stupide à travers la pièce, puis finalement décrété que ça ne lui aurait rien apporté de la briser. Elle n'aurait certes plus été là, mais ç'aurait été faciliter le jeu ; or la jeune fille aux longs cheveux roses ne tenait pas à faciliter quoi que ce soit. En l'état c'était déjà suffisamment simple, sans cette petite difficulté supplémentaire ça aurait été encore plus ennuyeux que de ne rien faire. Ne rien faire que penser était plus intéressant que faire quelque chose d'aussi simple et inutile que cela. La Princesse attrapa le Pion de la Reine et l'avança en D5. Les Pions, les petits Pions..., il y en avait tellement, tellement de petits pions pour protéger les autres pièces de cet échiquier. Et ils mourraient tous, voués à un échec certain. Un Pion ne pouvait mettre en échec un Roi. Un Pion n'avait d'utilité que de ralentir et libérer d'autres pièces, que d'essayer d'atteindre les retranchements adverses pour pouvoir récupérer ce Fou qui nous avait été volé et dont nous avions tellement besoin.

«Sans doute? Répéta-t-elle en repoussant du revers de la main une mèche de cheveux trop téméraire, son visage de nouveau fermé et sans la moindre trace d'expression parasite. Sans doute, oui. Cer-tai-ne-ment. Oui, certainement, même. Tu es un Pion, un petit Pion.»

Elle laissa s'écouler un instant, après lequel elle reprit, gardant son regard à la fois argenté et rubis posé sur sa jeune interlocutrice. Pion Blanc en G4, Pion Noir en D5. Les autres pièces réstaient plongées dans une douce torpeur, attendant sagement qu'on les sollicite.

«Dis moi. Sha-no-a. Shanoa, Shanoa..., que peux faire un Pion s'il veut être utile?»

Invité

[Grmbl!Je savais pas que tu comptais VRAIMENT faire une partie...XD

Si tu pouvais refaire le tableau a chaque fois,ca m'arrangerais.XDDD]

Shanoa savait jouer aux echecs.Elle n'était pas une joueuse invétérée,et n'avait certainement pas le même niveau que des génies dans ce domaine,mais elle savait jouer aux echecs,et aux jeux de stratégie en général.Elle avait le bon êtat d'esprit pour cela,en même temps.La jeune demoiselle etait sournoise.Fourbe.Elle était prête a faire n'importe quel coup bas pour parvenir a ses fins.Elle pouvait faire n'importe quoi sans aucun probléme de conscience,et désirait souvent la victoire a tout prix.Elle avait souvent fait des parties de ce genre de jeu avec ses amies,ou avec des membres de sa famille.Elle n'était,certes,pas a l'abri de la défaite,mais restait quand même une joueuse douée pour son jeune âge.La derniére fois qu'elle avait joué aux echecs,elle avait gagné.La derniére fois qu'elle avait perdu,elle ne s'en souvenait plus.Mais elle jouait pour gagner,de toutes maniéres.Dans tout ce qu'elle entreprenait,elle faisait toujours en sorte de garder un maximum d'efficacité.C'est sans doute pour cela qu'elle était aussi prête a tout,tant que le resultat lui était profitable.Elle jouait pour gagner,et par conséquent,elle imaginait les pires stratégies pour ne pas perdre.Il lui arrivait souvent de tricher en douce,lorsque l'autre ne regardait pas,ou de déplacer un pion par magie,ou même de perturber le joueur d'en face avec un sort d'illusion.La magie avait toujours été le plus gros point fort de Shanoa,et elle en était dailleurs pleinement satisfaite.Ce genre de talent est toujours utile dans n'importe quel domaine.Dans n'importe quel domaine,elle pouvait imposer ses propres régles et ses propres pouvoirs.Cuisine?Elle n'avait pas besoin de faire du feu ou de chercher de l'eau.Elle n'avait pas besoin d'endroit frais pour conserver les aliments,pas plus qu'elle n'avait besoin de toucher les ustensiles.Elle pouvait tout faire,uniquement par magie.Sport?Elle pouvait gêner les autres candidats qui concouraient contre elle a l'aide de divers sorts qu'elle connaissait particuliérement bien.Domaine scolaire?Elle pouvait parfaitement regarder la copie du voisin premier de la classe,a l'aide d'un sort accentuant sa capacité visuelle.Oui,Shanoa était une jetteuse de sort hors pair,et savait faire un nombre presque incalculable de choses dans le domaine de la magie.Elle avait bien entendu ses limites,mais était tout de même une véritable sorciére,et a l'âge de treize ans,était considérée comme une parfaite utilisatrice de la magie des démons par sa famille.Même si maintenant,cela ne changeait effectivement plus grand chose,remarque.Depuis l'irradiation par le cristal,tout le monde se moquait de tout.Plus personne n'était a même de ressentir quelque émotion que ce soit,et les talents de Shanoa ne pouvaient plus lui être d'une réelle utilité pour épater son monde.Bien sur,tout n'avait pas disparut.Elle était encore logée et nourrie par sa mére,et tout les codes de la Noblesse étaient encore respectés.Shanoa se marierait finalement a un jeune homme riche et ami avec sa famille,aurait des enfants avec lui,etc,etc....Il en était de même pour tout les autres Nobles.La vie poursuivait son train-train quotidien,au final a Sal'ahë.La seule différence,c'était que plus personne ne ressentait rien.Tout ce qui les poussaient a garder ce genre d'habitudes,c'était leur automatisme qui s'était installé en eux,au cours de leur vie précédente.La mére de Shanoa restait avec son pére,dormait encore avec lui,uniquement parce que c'était ce qu'elle faisait avant de devenir l'être sans âme qu'elle était a présent.Son pére conversait avec les autres adultes masculins,la grondait parfois quand elle jouait encore des tours,uniquement par habitude ancrée en lui.Et elle,elle n'échappait pas a la régle.Shanoa ne ressentait plus grand chose dans son esprit,maintenant.Plus grand chose,a l'exception d'une profonde admiration pour la Reine.Il faut croire que cette derniére était devenue en quelques sortes le receptacle de tout ce que pouvait ressentir la petite Belphegor.

En effet,Shanoa ne ressentait plus rien de bien précis.Elle avait parfois des pulsions,l'envie de se précipiter sur un joli jeune homme qui étudiait avec elle,l'envie de tirer des tapis sous les pieds des adultes,celle de balancer des miettes de pains lors des repas,ou de tirer la langue a son pére quand il la réprimandait....Mais cela ne venait que par bribes,et elle ne cédait pas toujours a ce genre de pulsions.Elle était par ailleurs,totalement incapable de dénommer ce genre de sentiment qui lui passaient par flashs.Elle ne s'en souvenait plus,voilà tout.Pourquoi avait t-elle cette envie de se blottir contre ces beaux jeunes hommes?Pourquoi avait t-elle envie de tirer cette langue?Pourquoi avait t-elle absolument envie de remporter les parties d'echecs contre sa mére?Elle n'en savait rien.Elle ne pouvait pas dire de quoi il s'agissait,de quel sorte de sentiment.Car pour elle,il n'existait plus aucun autre sentiment que l'admiration,et le besoin d'imitation.La perfection n'était pas humaine,ni démoniaque,et certainement pas elfique.Elle ne pouvait pas non plus naître d'une union entre ces deux races,car de chaque métissage naissait peut être la combinaison de deux qualités normalement dossociables,mais elle garantissait aussi la réunion de deux défauts en trop.Un demi-Elfe,par exemple...Cela pouvait avoir des oreilles rondes,et donc c'était une qualité.Mais il avait aussi une espérance de vie nettement inférieure a celle qu'il aurait eu si il était un Elfe a part entiére.En même temps,un Elfe a part entiére représentait plus ou moins l'absence totale de perfection,et de ce fait,tout ce qui avait du sang Elfe ne pouvait pas être considéré comme totalement normal.Du moins,pas pour une démone pure souche comme Shanoa.Elle n'avait rien contre les humains,et trouvait les démons supérieurs.En revanche,elle méprisait les Elfes,comme tout les démons sans doute.Et plus recemment,elle considérait que les humains en régle générale,étaient faibles,mais que certains d'entre eux avaient le potentiel pour s'élever au dessus des autres.Melfia,par exemple.Elle était humaine,mais était la perfection incarnée.Elle était une Humaine Antarr,et pourtant elle surclassait toutes les autres races,même les démons.Et elle n'était pas la seule.Shanoa connaissait quelques autres humains pour lesquels elle éprouvait,peut être pas de l'estime mais au moins un certain respect.Les humains étaient capables du pire,comme du meilleur,telle en était la conclusion de Shanoa Belphegor.Enfin,pour le moment,elle ne savait pas quoi faire.Elle était naturellement prête a tout pour gagner,c'était un fait.Elle était aussi une jeune fille qui adorait utiliser diverses ruses toutes plus retordes les unes que les autres pour arriver a la victoire.C'était plus qu'un fait,c'était la vérité,et Shanoa l'admettait volontier.Seulement voilà,elle était face a Melfia Hider,en l'occurence.Elle ne pouvait pas,elle ne devait pas,avoir recours a ses petits artifices habituels.Elle ne le pouvait pas,parce que si elle le faisait,elle s'en voudrait toute sa vie.En plus de cela,Melfia n'avait pas a subir ce genre de brimades.Shanoa était honorée que la Reine,la personne pour laquelle elle avait le plus d'admiration,daigne faire une partie d'echecs avec elle.Elle lui avait fait cet honneur,et si il était clair que Melfia,de part son incroyable talent et son intelligence sans commune mesure,était particuliérement avantagée,Shanoa ne pouvait pas,tout simplement,utiliser ses petites ruses et stratagéme magiques.Hors de question d'aveugler la reine,ou de la berner.De toutes maniéres,Melfia s'en aperçevrait très certainement.Elle était beaucoup trop douée.

La partie d'echecs était jouée d'avance.Shanoa n'espérait pas gagner,et même si elle mettrait tout ce qu'elle pouvait dans cette partie,ça serait plus pour permettre a la reine de ne pas s'ennuyer,plutôt que dans le but de véritablement gagner.Elle ne pouvait pas gagner,dans son esprit.Shanoa ne pouvait que perdre face a Melfia,après tout elle était son reflet.Une copie d'elle,et Melfia était l'original.Jamais un clone ne pourrait vaincre l'original.Melfia avait déplacé un pion,a son tour.Shanoa se mordit la lévre.Elle ne voulait absolument pas avoir fait la manoeuvre qu'elle avait effectué au tour précédent.En fait,c'était vraiment étrange.Elle ne voulait vraiment pas jouer de cette maniére,et elle n'avait dailleurs jamais commencé de partie comme ça.Elle bougeait toujours le pion devant le roi,pour commencer une partie,qu'elle joue le coté noir ou le coté blanc.C'était étrange,qu'elle ai commencé la partie en jouant le pion devant le cavalier droit.Vraiment.Comme si une force étrange avait guidé sa main,une sorte de volonté supérieure.Shanoa pesta intérieurement,pour ensuite regarder la manoeuvre de sa reine.Elle hocha doucement la tête,écoutant les dires de cette derniére,avec assiduité.Les paroles de Melfia était fontaine de sagesse.Elle devait s'en abreuver au maximum.

«Sans doute? Sans doute, oui. Cer-tai-ne-ment. Oui, certainement, même. Tu es un Pion, un petit Pion.»

Oui.A bien y reflechir,c'était exactement ce que Shanoa était,un Pion.Elle n'était pas a un poste fixe,pouvait évoluer dans la partie,mais n'avait aucune influence telle qu'elle sur le plateau.Elle n'était qu'une petite fille dans la cour,encore inconnue,et même pas encore fiancée a un quelconque Noble ou Bourgeois.Elle était un pion qui aspirait a devenir une Reine,une fois le plateau traversé.Un petit pion avec de grandes ambitions.Il suffisait d'être prudent.Un Pion pouvait toujours devenir une Reine.Il suffisait de prudence,et de savoir faire.Et d'un brin de magie.

«Dis moi. Sha-no-a. Shanoa, Shanoa..., que peux faire un Pion s'il veut être utile?»

La jeune fille reporta son regard sur le visage d'ange de Melfia,rebaissant presque automatiquement les yeux en constatant que la reine lui faisait l'honneur de la regarder.Elle eu son souffle qui s'accéléra sous la pression.Melfia la regardait,elle souriait.Neutrement,mais elle souriait,et Shanoa ne pouvait qu'en être contente et stréssée a la fois.Elle ne savait plus quoi dire.Alors elle tendit doucement sa main au dessus du plateau,et regarda la position des piéces encore une fois.Pion blanc en G4.Pion noir en G5.Aucune autre piéce de déplacée pour l'instant.Shanoa cligna un instant des yeux,et finit par poser sa petite main sur le pion situé dans la colonne E,et le fit avancer d'une case.Ce qui amena le Pion blanc en E3.Soit éxactement la manoeuvre par laquelle elle commençait habituellement ses parties.Elle enleva sa main,et reporta son regard sur le menton royal de Melfia.Elle ouvrit sa petite bouche,et répondit,timidement.

"Un pion...Doit traverser le terrain.Si il arrive au bout,il devient plus puissant.C'est tout ce qu'il peut faire.A part servir de diversion."

Elle baissa un peu la tête,n'osant ajouter qu'elle faisait partie de la premiére catégorie,personellement.Ca n'était pas la question posée,de toutes maniéres.La partie continuait.

[Ça me paraissait évident.XD

Et tu as mis en G5 au lieu de D5, dans ton post. Fais attention à où Melfia place ses pièces, merci.XD]

Pion Blanc en G4. Pion noir en D5. Aux blancs de jouer.

Après avoir posé sa pièce, Melfia s'était appuyée sur le dossier du canapé sur lequel elle était assise. S'éloigner était primordiale pour observer une partie, il ne fallait jamais agir en se sentant concerné. Melfia ne se sentait jamais concernée, jamais. Jamais. Sans la moindre exception. Cette partie ne la regardait pas, elle ne risquait strictement rien en la jouant. C'était la partie de ces pions et de ces cavaliers, de ces deux fous qui protégeaient ce roi et cette reine dont ils étaient si dépendants, la partie de ces tours qui surveillaient le plateau des angles, massives et protectrices. Pas la sienne, en aucune façon. Elle prêtait sa main à ce jeu pour qu'il puisse avancer, parce que comme tout objet stupidement inanimé il ne pouvait se mouvoir seul. Les objets, au contraire des êtres vivants, avaient besoin d'aide pour accomplir les plus élémentaires mouvements-dont ils n'avaient par ailleurs nullement besoin. C'était sa main et son cerveau qui décidaient de l'endroit où placer ces pièces, c'était elle qui déciderait de leur victoire ou de leur défaite. Certes, certes. Mais en cas de défaite, ce n'était pas elle qui en subirait les conséquences. C'était ces pauvres petits objets qui auraient perdu et qui se retrouveraient couchés au sol, humiliés et battu. Étrange, n'est-ce pas? Humiliation et défaite étaient deux choses que des pions, des tours ou des fous ne pouvaient ressentir, ils n'en avaient même pas conscience. Parce qu'ils ne ressentaient rien. En cela, Melfia non plus ne ressentait rien : dès lors, il lui semblait aussi stupide de dire qu'elle avait honte que de dire que ce canapé éprouvait une joie infinie. Rien n'avait de sens dans l'esprit de la jolie dirigeante, et pourtant tout en avait pourtant. Sa logique était tordue, mais présente. Elle n'aurait jamais voulu, jamais tenu, et jamais réussi-même si elle aurait réfuté ce point-à expliquer à qui que ce soit comment elle en était parvenue à telle ou telle conclusion. Son esprit était en constante effervescence, elle réfléchissait constamment, sans arrêt, sans la moindre pause. Il était saturé de pensées hétéroclites toutes différentes les unes des autres, créait et défaisait sans réel hiérarchie, se vidait brusquement et était au bord de l'explosion la seconde suivante. Oh non, Melfia ne craignait rien de ces sentiments qu'elle avait abandonné depuis longtemps maintenant, si longtemps déjà. Ces pièces non plus ne craignaient rien. Elles étaient un peu pareilles, en somme, à cela près que la jeune fille avait conscience d'être. Et qu'elle ressentait des sensations. Quoi qu'elle ne pouvait être sûre de ce que pouvaient bien ressentir ces petits morceaux de matière finement ciselés, après tout elle n'était pas à leur place. Mais qu'importe, ça n'avait aucune importance. Pas la moindre. L'avis des choses inférieures, des êtres inférieurs, de tout ce qui était vivant et qui ne l'était pas, de tout ce qui était beau et qui ne l'était pas, de tout ce qui était utile et qui ne l'était pas, de tout ce qui existait et qui n'existait pas ; l'avis de toutes ces choses n'avaient aucun intérêt. Seul le sien avait de l'importance. Parce que quoi qu'ils décident, veuillent décider, peuvent décider, doivent décider, ça n'aurait aucune incidence sur elle. Et si cette petite fille avait gagné cette partie d'échec, par exemple? Et bien elle l'aurait gagné. Est-ce que ça aurait changé quoi que ce soit? Non, pas vraiment. Vraiment pas. Quand bien même ç'aurait été le cas, n'aurait-il pas été des plus simple de tuer cette jeune demoiselle et de faire comme si rien ne s'était passé? La réalité était malléable à volonté, pouvait être mixée, changée, altérée, repeinte et redécorée selon les envies et les moments. Parce qu'il n'existait pas de vérité universelle avant qu'elle ne monte au pouvoir, Melfia avait pu l'instaurer et s'en déclarer seule propriétaire. Personne n'avait pensé à dire qu'il possédait la vérité universelle avant elle, donc c'était désormais à elle, rien qu'à elle de décider de ce qui était vrai et de ce qui ne l'était pas. Peu importait ce qu'elle voulait dire, en substance c'était elle et seulement elle qui pouvait dire 'C'est ainsi' ou 'C'est comme ça' sans qu'on n'ait le droit, le pouvoir, l'envie ou l'opportunité de la contredire. Parce que ce qu'elle disait, c'était vrai. Pouvait-on faire plus simple? Elle avait redéfini la notion de vérité, et ce à l'échelle d'un pays tout entier, d'une nation, d'un peuple sans exception, sans la moindre petite tâche sur cet étrange tableau. Personne dans ce monde ne pouvait se vanter d'avoir fait une telle chose, d'avoir autant d'influence sur autant de personnes avec tant de personnalités différentes. Melfia Hider était un génie, magnifique, intelligente, forte. Et elle le savait.

La jeune femme aux longs cheveux roses posa ses yeux sur le plateau, sans chercher à poser son regard où que ce soit d'autre. Il n'y avait rien à voir dans cette pièce, rien de bien intéressant à observer ou à étudier. Beaucoup de petites choses sans intérêt, c'était tout ce dont était rempli ce Salon, magnifique au demeurant. Alors regarder ledit plateau lui semblait en effet la meilleure des options, ayant besoin de fixer son regard quelque part pour réfléchir. De toute façon elle n'avait rien à faire, ce jour-ci. Cette notion était toute relative, certes, puisque c'était elle-même qui s'imposait du travail quand elle le voulait, si elle le voulait : mais pour l'heure, elle n'avait réellement rien d'urgent à régler. Personne pour la forcer à faire quoi que ce soit, personne qui soit plus haut gradé qu'elle et assez stupide pour la réprimander si quelque chose n'était pas fait dans les temps. Les temps, elle les définissait elle même. Sans doute que plus jeune, quelques années plus jeune, elle aurait agit tout à fait différemment d'à présent. Oui, la jeune femme aux yeux vairons aurait sans doute profité terriblement de ce droit et de ce nouveau statut tout-puissant en faisant faire n'importe quoi à n'importe qui, par exemple. Ou en faisant des avions en papier des lectures officielles. Ou bien même en dictant des lois sans queue ni tête, simplement pour le plaisir de faire quelque chose d'insensé sans que personne ne cherche à la raisonner. Mais pour l'heure, à l'instant précis où elle avait ces droits, ces possibilités infinies, elle n'en profitait pas de la même manière. Ça lui paraissait presque normal, c'était un dû, finalement. Et le travail qu'elle devait accomplir, celui qui allait de pair avec les responsabilités, les jolies robes et le nom connu de tous et de toutes, elle l'abattait avec une conscience très professionnelle. On n'aurait su lui reprocher de négliger son royaume, de laisser l'anarchie gagner chaque foyer de Sal'ahë : au contraire, pour une contrée peuplée d'être aussi dangereux et instables que les Antarr la jeune Melfia, du haut de ses dix-sept ans, faisait un travail de police général très satisfaisant. Tueries sans fin et sans but? Non, non. La jeune reine n'était pas stupide, très loin de là, et elle savait qu'elle avait besoin de son peuple pour avancer : ledit peuple devait donc rester en vie, au moins pour la majorité. Il ne lui aurait servi à rien, s'il s'était mis à grandir de manière démesurée, à étouffer de l'intérieur et à pourrir plus vite que de raison. Alors il fallait en prendre soin, juste comme il fallait. Il lui obéissait les yeux fermés, cela facilitait extrêmement la tâche, il fallait l'avouer. Pas un dissident dans les rangs, parce que tout les êtres qui peuplaient son royaume croyaient en elle comme en une réincarnation divine, en un ange, en quelqu'un possédant tout le savoir, en un guerrier puissant, en la personne la plus parfaite qui ait jamais existé à Sal'ahë, à Lysandre, dans le monde entier. Alors non, personne ne la contredisait, personne ne la forçait à faire quoi que ce soit, personne ne la critiquait, personne ne la regardait dans les yeux. La petite Shanoa non plus. Évidemment. Puisqu'elle n'était qu'une petite Noble dans sa coure, et qu'elle n'avait rien à voir avec la Princesse du royaume des pluies diluviennes.

Melfia suivit des yeux le mouvement de la main de la fillette quand elle s'empara d'un pion, le plaçant en E3. Voilà la deuxième manœuvre de la petite, qu'elle analysa brièvement dans son esprit, cherchant durant les quelques infimes secondes qui suivirent la démarche la plus logique et intelligente à opérer par la suite.

Le pion du roi en E3 et le pion G en G4 pour les blancs. Le pion de la reine en D5 pour les noirs. Aux noirs de jouer.

"Un pion...Doit traverser le terrain. Si il arrive au bout,il devient plus puissant. C'est tout ce qu'il peut faire. A part servir de diversion."

La jeune reine à l'œil rouge, jolie reine à l'œil argent repoussa de nouveau cette mèche de ses cheveux qui ne cessait de revenir devant son visage. C'était agaçant, mais elle ne le remarquait qu'à peine ; ses pensées étaient concentrées ailleurs, elle n'avait que faire d'une rébellion stupide de sa chevelure rose. Ça n'avait, non, aucune sorte d'importance. Les mots de son interlocutrice en avaient à peine plus, puisqu'en essence elle les aurait oubliés quelques jours plus tard. Ce qui ne durait pas n'avait guère d'intérêt que celui de se distraire et d'échapper à l'ennui. Parce que si ce n'était pas écrit dans le marbre, tout était oublié. Si ce n'était pas dit suffisamment fort, à suffisamment de personnes, dans un cadre suffisamment particulier, tout était oublié. Si ce n'était pas pour toujours, alors ça n'aurait pas du mériter d'exister. Melfia était éternelle, elle le serait à jamais. A jamais. Donc elle était utile. Tout les autres ne l'étaient pas, tous, tous autant qu'ils étaient finiraient dans l'oubli, dans l'inconscience collective, là encore aux yeux de leurs proches mais déjà poussières dans ceux de leurs voisins. Chacun sa peine, chacun son fardeau, et les enfants des disparus ne lègueraient aux leurs que leur propre mort, pas celle de leurs ancêtres. Les petits enfants oubliaient les grands-parents, les frères oubliaient les cousins, les jeunes filles oubliaient leurs amours d'antan, les petits garçons oubliaient leurs amis imaginaires pour devenir grand. Le monde n'avançait qu'en oubliant. Melfia était éternelle. Si elle mourrait tout de même, alors le monde s'arrêterait de tourner. C'était ainsi, c'était comme ça. Si elle mourrait, le monde disparaitrait avec elle.

Sa main gantée se déplaça doucement, sans un bruit, et attrapa entre ses doigts le Cavalier de la Reine, le déplaçant en C6. Les Pions avançaient de deux cases au début, d'une ensuite. Tout droit. Les Tours avançaient en lignes droites, sans limites. Les Fous avançaient en diagonales. Sans limites. Les Cavaliers avançaient en L, deux cases dans un sens, une dans l'autre. Le roi avançait d'une case dans toutes les directions. Et la Reine avançait dans toutes les directions. Sans limites. Partout où elle le désirait, sans la moindre restriction. En avant, en arrière. Droit ou en diagonale. D'une case ou de huit. C'était la pièce la plus importante et la plus dangereuse d'un jeu. Si on perdait sa Reine, on perdait son meilleur atout. Il fallait en prendre soin. On ne tuait pas un Pion avec une Reine, non. Trop dangereux, trop stupide. On tuait un pion avec un cavalier ou un autre pion. Pas une Reine.

Non, pas une Reine.

«Bien, bien, répéta-t-elle en s'installant de nouveau contre le dossier, confortablement, avec cette grâce naturelle qui accompagnait chacun de ses mouvements. Un pion doit..., tra-ver-ser. Mais même après avoir traversé un pion reste un pion. Un pion déguisé en Reine reste un pion. Un pion reste un pion. Chan-ger..., ne sert à rien. Personne ne change.»

Elle sourit de nouveau, lèvres serrées. Personne ne change. Non. C'était pour cela qu'elle changerait elle-même le monde, détruirait ces idioties sans fin et les reconstruirait. Elle les changerait. Mais ils ne pouvaient pas changer. Ils ne pouvaient pas.

«Fais-tu diversion, ou cherches-tu à devenir puissante?»

Le pion du roi en E3 et le pion G en G4 pour les blancs. Le pion de la reine en D5 et le Cavalier de la Reine en C6 pour les noirs.

Aux blancs de jouer.

Invité

Shanoa ne pouvait pas jouer convenablement.C'était impossible,son adversaire était Melfia après tout.Quelqu'un d'autrement plus douée qu'elle,et contre qui elle ne pouvait avoir recours a ses petites bassesses habituelles.Finit les coups de vents magiques par la fenêtre,ou les insectes contrôlés a distance pour gêner les jambes de l'autre.Elle ne pouvait pas avoir recours a ses petites tricheries qui faisaient pourtant sa force.Oh,elle n'était pas une mauvaise stratége,loin de là.En fait,elle était même très douée.Simplement,les echecs,ce n'était pas comme la stratégie de base.La stratégie des armées devait tenir compte de multiples facteurs,y compris d'infractions aux régles.Dailleurs,dans la stratégie des armées,il n'y avait pas vraiment de régles,on pouvait faire littéralement ce qu'on voulait.Une armée avait tout a fait le droit de jouer deux coups d'affilés,si elle s'en sentait la force.Aux echecs,c'était impossible.Un pion stupide devait rester la ou il était après avoir commis son meurtre,et il ne pouvait même pas esquiver les mouvements suivants.Les echecs pouvaient être un jeu de stratégie connu et recconu,il n'en restait pas moins qu'un jeu.Le simple fait d'être obligé d'attendre la fin de l'autre tour pour pouvoir jouer en faisait quelque chose qui ne pouvait retranscrir fidélement la réalité.Oh,bien sur.Un stratége militaire aurait sûrement un meilleur niveau aux echecs que quelqu'un d'autre,de totalement lambda.Mais un bon joueur d'echecs ne faisait pas forcément un bon stratége.C'était assez paradoxal.Shanoa,elle,était une stratége.Elle élaborait des stratagémes plutôt brillants,qui la tirait toujours de situations dans lesquelles elle n'aurait jamais aimé se fourrer.Mais ca n'avais rien a voir avec les echecs,rien.A part quelques comparaisons métaphoriques ridicules,le fait de faire accuser un serviteur a sa place lorsqu'elle avait rendu un couloir du château complétement impraticable,cela n'avait rien a voir avec le jeu de stratégie auquel elle jouait actuellement.Être capable de commander a des camarades de classe lors d'un jeu de rôles,et de sans arrêt être la derniére survivante,cela n'avait rien a voir avec le jeu de plateau.Non,les stratégies de la vie réelle n'étaient en rien comparables avec celles que l'on pouvait mettre en oeuvre dans les jeux.Parce que justement,il s'agissait de jeux.Dans un jeu,la défaite avait beau être douloureuse,elle n'était pas synonime de véritable défaite.Dans la vraie vie,une défaite était toujours sanctionnée.Perdez un combat,vous mourrez.Perdez une négociation contre quelqu'un,vous perdez de la notoriété.Perdez un duel de capacités magiques,vous avez un coup profond a votre fierté,du moins dans le cas de Shanoa.La demoiselle avait un gros point fort dans le domaine des pouvoirs magiques.Chacun avait forcément un domaine dans lequel il était plus doué que les autres en général.Certains étaient plus doués pour jouer aux echecs.D'autres pour faire la cuisine,d'autres pour la course a pieds,d'autre pour trancher des têtes.Elle,elle était spécialement douée pour la magie,tout simplement.Un pouvoir magique considérable,une inventivité sournoise rare,alliée a une volonté qui pouvait se révéler bien plus forte que prévu a la base,tout cela faisait d'elle une jeteuse de sorts hors pair.Elle ne pensait pas que quelqu'un dans le château soit aussi brillant qu'elle a son âge.Enfin,ca,c'était aussi parce qu'elle était particuliérement imbue d'elle même.Shanoa avait une hiérarchie dans sa tête.Une hiérarchie qu'elle ne remuerait pour rien au monde,car elle était tout a fait logique selon elle.En tête de liste,Melfia.Indétrônable,la déesse toutes catégories confondues,impossible a égaler,difficile a copier.En deuxiéme,elle même,Shanoa Belphegor.Car elle faisait tout pour être le reflet de Melfia,pour se déguiser en elle,comme un pion d'echecs se déguise en Reine.Et après,tout les autres.Ils n'étaient rien.A la limite,les connaissances de Shanoa avaient une certaine importance.Mais pas très grande tout de même.Pour Shanoa,la plus intelligente,c'était Melfia.Après,c'était elle.Les autres était tous bêtes.Elle raisonnait comme son modéle,en fait.Encore une fois,elle faisait ce qu'elle pouvait pour la copier du mieux possible.

«Bien, bien. Un pion doit..., tra-ver-ser. Mais même après avoir traversé un pion reste un pion. Un pion déguisé en Reine reste un pion. Un pion reste un pion. Chan-ger..., ne sert à rien. Personne ne change.»

Un Pion déguisé en Rene,oui.Mais après avoir traversé,ce pion devenait un atoût non négligeable,et cela,personne ne pouvait le nier.C'était les régles,et elles s'appliquaient au jeu.Alors oui,Melfia pouvait faire ce qu'elle voulait,et régir le monde entier,mais il y'avait des choses impossibles a faire contre nature.Melfia ne pouvait pas voler.Les êtres humains ne volent pas,ils n'ont pas d'ailes.C'était une loi de la nature,et même si Melfia était une déesse au sommet,elle ne pourrait tout de même pas rejoindre littéralement le ciel.Enfin,le fait est qu'un pion ayant traversé le terrain avait le droit d'acquérir temporairement les pouvoirs d'une Reine.Donc,ca n'était pas a négliger.Alors certes,le Pion restait un Pion.Il n'avait que l'habit de la Reine,et ses capacités,mais n'en avait pas la grâce et la beauté,qui n'appartenaient qu'a l'originale.Mais tout de même,il copiait la reine.Il faisait de son mieux pour l'égaler,et devenait la deuxiéme piéce la plus importante du terrain,la seule qui pouvait égaler la reine en terme de puissance.Et c'était cet objectif que Shanoa visait.Ni plus ni moins.Être plus que Melfia?Impossible.Melfia était la reine.La reine originelle,celle qui avait déja traversée des miliers de fois le terrain,et qui avait tout les pouvoirs entre ses doigts dès le départ.Shanoa,elle,devait encore traverser le terrain pour devenir le miroir de la reine.Une fois cela fait,elle serait dignement la deuxiéme.La deuxiéme piéce la plus importante.Et pour arriver a cela,elle n'hésiterait pas a faire tout les sacrifices necessaires.Tant que elle,elle y arrivait,rien d'autre n'avait d'importance.Tout les pions sont inutiles.Un seul transformer en Reine devenait la deuxiéme piéce la plus puissante du jeu.C'était paradoxal.Mais tellement véritable en l'occurence.

Les pions devaient traverser.Ils ne servaient qu'a cela.C'était leur unique objectif.Traverser ou distraire l'autre pendant une manoeuvre,là était l'unique raison de vivre des Pions.Après,toutes les autres piéces avaient de l'importance.Plus que des pions a l'êtat pur,en fait.Une tour.Elle ne se déplacait qu'en ligne droite.Elle ne servait qu'a l'attaque pure,c'était la piéce la plus portée sur le combat direct.Elle ne pouvait pas servir a des stratégies visants a passer sur les cotés,elle ne pouvait que foncer et manger tout sur son passage.Le fou.Lui,il ne pouvait que faire l'inverse de la tour.Se déplacer en diagonale,servant uniquement dans le cadre des stratégies par les cotés.L'inverse de la tour,il était plus utilisé pour les coups plus réfléchis que la tour qui ne servait qu'a la destruction pure.Le cavalier.La piéce la plus interessante.Elle avait une palette de mouvements unique,que même la Reine ne pouvait effectuer.C'était bien la seule piéce qui pouvait faire peur a la reine,dailleurs.Là était la différence entre jeu et réalité.Si Melfia serait une piéce,elle serait la reine.Mais uniquement faute de mieux.Car la Reine était unique,et elle était la plus puissante.Toutefois,elle avait un enemi,en la présence du cavalier.Ce cavalier pouvait l'atteindre tout en restant a l'abri.Le cavalier était la bête noire de la reine.Melfia,elle,n'avait aucune bête noire.Elle ne craignait personne,n'avait a craindre de personne.Et qui plus est,elle était aussi le roi,car elle était la piéce la plus importante.Melfia,si elle était une piéce d'echecs,serait un mélange entre le Roi,pour son importance,la Reine,pour son extrême puissance,et le Cavalier,car elle devait avoir tout les pouvoirs sans aucune exceptions.En fait,Melfia serait tout cela,et bien plus a la fois.Si Melfia était une piéce d'echecs,elle serait le régisseur absolu.Celui qui peut faire d'un pion n'importe quoi,sur un claquement de doigts.Celui qui peut diriger la partie,jouer deux ou trois,ou même dix coups d'affilés avec une armée de reine a disposition.Celui qui peut changer les régles a son bon vouloir.C'était Melfia,la Reine absolue,qui régissait tout,et absolument tout.

Elle avait une méche rebelle sur son front.Shanoa ne trouvait pas que cela la rendait moins agréable au regard,bien au contraire.La jeune démone avait beau detester la race humaine,Melfia n'en restait pas moins la perfection incarnée.Elle respirait la grâce dans chacun de ses mouvements.Un artiste aurait put peindre tout un musée simplement sur le mouvement de sa respiration.Tel était Melfia Hider,aux yeux de Shanoa.Si la reine lui faisait l'immense honneur de la toucher,la démone en serait honorée pour le reste de son existence.Ou même si elle lui accordait le droit de la regarder.Shanoa n'osait toujours pas la regarder de face.Elle ne faisait que regarder les doigts de Melfia,enfermés dans des gants pour éviter qu'ils n'éblouissent trop le monde exterieur.Cela lui suffisait pour le moment.La petite fille aux cheveux mauves regarda la reine faire sa manoeuvre.Un Cavalier,en C6.Un mouvement que Shanoa ne décryptait pas encore,mais Melfia était la plus forte.Elle pourrait tout faire,absolument tout.La petite fille cligna des yeux,avant d'écouter la voix d'ange de la reine,fermant doucement les yeux pour apprécier pleinement la saveur du ton employé par Melfia.Même si elle s'ennuyait,sa voix restait quand même la plus agréable des musiques.

«Fais-tu diversion, ou cherches-tu à devenir puissante?»

La jeune fille regarda une nouvelle fois le terrain,puis les mains de Melfia.A devenir plus puissante?Ou a faire diversion?La démone n'en savait rien.Pour l'instant,elle ne savait pas a quoi servirait les pions sur le terrain,elle n'avait pas encore de plan précis.Etablir un plan précis dès le départ de la partie signifierait placer tout ses espoirs dedans,et donc,au moindre probléme,voire tout son stratagéme détruit pour laisser place a une défaite certaine.Shanoa aviserait pour l'instant.Mais de maniére personelle,la réponse était toute faite.Toute prête,et déja parée a franchir la barriére de ses lévres.Shanoa avança sa petite main,tentant tant bien que mal d'imiter la grâce naturelle de Melfia dans ses gestes,sans y arriver totalement.Elle saisit doucement le pion devant son fou,dans la colonne C.Elle l'avança d'une case,puis l'avança de nouveau l'amenant ainsi en C4,en regardant avec attention le terrain.Pour l'instant,celui ci servirait plus tard.Restait a mettre en place l'autre partie du plan concernant le combat de pions.L'autre partie.Une fois son pion déplacé en C4,la petite fille retira sa main,et tenta de se caler plus confortablement et plus dignement dans le fauteil,encore une fois en tentant d'imiter sa reine.Imiter Melfia était le secret de la réussite.Logique pure et simple.Elle reposa ensuite ses yeux sur les gants de Melfia,n'osant encore une fois pas lever son regard plus haut.Elle déclara,de sa petite voix,essayant d'avoir le ton si agréable de sa reine tout en cherchant a être discréte vis a vis de Melfia.Chose très difficile,si il en est.

"J'utilise les autres,pour faire diversion.Je veux devenir plus puissante en sacrifiant les autres.Je veux devenir un Pion qui Copie la Reine,parce que c'est là le mieux que peut faire un Pion."

Et elle ne disait que la vérité dans ces paroles.Elle voulait coper la reine.Pour devenir le plus puissant des pions.

Aux noirs de jouer.

[Désolé,je crois que j'étais un peu dans les vapes.Maintenant,il ne devrait plus y'avoir d'erreurs.XD]

{J'éspère bien, oui...XDDD}

Un claquement de doigt.

Au figuré, c'était tout ce qui séparait Lysandre du chaos le plus total. La vérité bien entendu était légèrement différente, et même si la jeune Reine avait claqué des doigts en ordonnant la destruction immédiate de Moria, par exemple, ce ne serait pas allé aussi vite. Non. Il aurait fallu qu'elle déclare son intention haut et fort, d'une voix claire et sans appel, qu'elle réunisse des armées, qu'elle déclare la guerre, qu'elle les envoie sur le pays qu'elle convoitait. C'était légèrement plus long qu'un claquement de doigt, mais ça n'en serait pas moins resté d'une extrême rapidité. Le royaume de Sal'ahë était peuplé d'Antarr, et en cela il était de loin, de vraiment très loin le plus fort des quatre royaumes dispersés aux quatre points cardinaux. Même en s'alliant ils n'auraient pas réussis à l'arrêter. Amortir les dégâts. Pas les empêcher. Oui, elle avait le pouvoir ultime entre se smains, la vie de milliers, de milliers et de milliers d'innocents qui auraient du craindre son nom et trembler de peur à chaque fois qu'elle entrouvrait ses lèvres roses. Elle décidait de la vie de tout les habitants de Lysandre, et elle espérait qu'ils en étaient tous conscients. Que ça aurait été triste, de mourir sans savoir pourquoi. Un seul mot de sa bouche et elle déclarait la guerre à qui bon lui semblait. Un seul mot de sa bouche et son pays entier pouvait se mobiliser et partir en guerre. Oria avait une bonne armée, certainement. Moria de même. Hatès n'était pas en reste, loin de là. Mais que pouvaient des armées de professionnels, aussi bon soient-ils, contre une contrée tout entière de guerriers sans peur ni pitié? Est-ce que leurs si beaux soldats, tout entrainés qu'ils étaient, auraient eu assez de courage pour tuer des enfants? Eux n'auraient pas hésité un instant. Personne dans le royaume des pluies n'aurait hésité. Ils auraient tous pris les armes, et auraient suivi leur Princesse dans la guerre qu'elle aurait décidé de mener. Qu'ils la craignent, oui : c'était bien là tout ce qu'ils pouvaient faire. La craindre, et prier. Prier pour qu'elle ne se réveille pas un matin en désirant mettre la main sur leur pays et tout leurs habitants par la même occasion. Rien n'était hors de sa portée, pas même le contrôle du monde entier. Elle aurait aimé voir la tête de Shan'haron, de Grimm ou de Bellanca si elle leur avait dit qu'elle souhait s'engager dans un combat, maintenant, sur le champ, sans plus de futiles questions ou de discours ennuyeux. Ils n'auraient pas été heureux, ça elle en était sûre. Ils n'auraient pas aimé. Ils auraient eu peur. Peur, elle ne ressentait plus la peur. Mais elle savait qu'ils auraient peur, elle le savait avec une clarté étonnante. Ils essayeraient peut-être de la raisonner? Mais raisonner qui? Elle allait bien, parfaitement bien! Elle les détruirait tous, tous, elle en referait des œuvres d'arts, oh, ils seraient tellement beaux une fois qu'elle les aurait mis en morceaux, dépecés, détruits, démolis, écrasés sous ses si beaux souliers. La jeune fille aux cheveux roses comme la plus jolie des fleurs ne pouvait plus attendre, elle voulait tout voir brûler, se consumer, être purifié dans un milliers de cris si beaux, si beaux, elle voulait qu'ils la supplient et qu'ils meurent tout de même. Elle voulait constater cette fragilité et se sentir au-dessus de cela, toucher sa propre mortalité du doigt et devenir invincible, devenir un être ni humain, ni vivant, ni mort, plus rien de tout cela mais plutôt tout à la fois. Elle serait parmi les vivants mais serait morte, ainsi plus personne ne pourrait la tuer. Elle referait tout à son image, tout serait dépareillé et sanglant, tour serait tordu et pourtant tellement compréhensible, elle les comprendrait et les détruirait à nouveau quand l'envie lui en prendrait. Tout se briserait, elle voulait entendre tout leurs os s'entrechoquer, leurs dents claquer, leur peau frissonner sous le contact de la lame, la lame qui leur ôterait cette vie si absurde et si ennuyeuse. Elle les referait et ils seraient beaucoup mieux, plus purs, plus dignes de vivre à ses côtés. Et elle les tuerait de nouveau.

Elles voulait détruire, reconstruire, détruire, reconstruire, tout détruire, tout reconstruire.

Pion du Roi en E3 pour les Blancs. Cavalier de la Reine en C6 pour les Noirs. Aux blancs de jouer.

Melfia fit un doux mouvement de la tête, presque comme si elle avait eu peur de ne défaire sa coiffure, mais ne fut pas particulièrement contente en constatant que sa mèche tenait enfin. Elle s'en moquait, à dire vrai. Ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Pourquoi aurait-elle du s'en préoccuper, après tout? Pour rien. Donc elle ne le faisait pas. Elle ne fronça pas les sourcils, ne ressenti rien d'autre qu'un immense vide au creux d'elle-même. Avec le temps, ce vide, elle avait appris à l'apprivoiser. Il faisait parti d'elle. Le remplir l'aurait rendue malade, elle se serait sentie mal, comme si on avait voulu la gaver avec quelque chose dont elle ne voulait pas le moins du monde. Pourquoi remplir ce maudit trou noir, cette fosse béante au creux d'elle-même? 'Rien' existait au même titre que 'Tout', donc il avait le droit d'être ici, de grandir en elle. C'était important pour son équilibre, elle aimait bien savoir que cet énorme trou était toujours au creux d'elle-même, la dévorant de l'intérieur. C'était un mal qui n'avait rien de douloureux, il était au contraire bienfaisant, purificateur. Comme si quelque chose arrachait des tréfonds de son âme tout ce qui était superflu et nécessaire, comme une douche froide quand on n'arrivait plus à remettre ses idées en place. Personne dans ce monde n'était plus lucide et logique que Melfia Hider. Pas de sentiments pour encombrer son esprit. Pas de peine ni de pitié. Pas de joie ni de haine. Pas d'amour, ni de larmes. Elle était plus lucide que n'importe qui d'autre, personne ne pouvait le nier. Quand d'autres prenaient les mauvaises décisions parce que leur cœur et leur esprit n'étaient pas d'accord, elle n'en avait plus qu'un à mettre d'accord avec un trou béant. La jeune femme haussa brusquement la voix, appelant une servante dont elle savait qu'elle devait être restée à la porte, veillant à ce qu'elle n'ait besoin de rien. Elle avait faim. Elle lui demanda de lui apporter quelque chose de sucré, puis se reconcentra sur le plateau d'échec et sa jeune opposante. Les échecs étaient un jeu relativement simple, mais terriblement compliqué à la fois. Pas de triche à ce jeu là. Pas de fausses manipulations, rien que l'horloge qui tournait et les yeux de votre adversaires rivés sur vos doigts, tentant de réfléchir plus vite que vous, d'anticiper votre mouvement pour pouvoir avoir une longueur d'avance, parer à toute éventualité. Melfia n'aimait pas particulièrement cela, mais qu'était-elle capable d'aimer? Elle le faisait, voilà tout. Si elle en avait eu marre elle aurait arrêté, planté la petite Shanoa ici et serait partie sans autre forme de procès. Pas pour échapper à une éventuelle défaite, non : il aurait été ridicule et puéril de penser ceci. Melfia faisait ce qu'elle voulait. Tout ce qu'elle voulait, absolument tout. Sans avoir besoin de justifier ses actes, ses faits et gestes. Si elle avait voulu danser, elle aurait dansé. Si elle voulait partir, elle serait partie. Elle était trop intelligente pour le commun des mortels, essayer de la comprendre aurait été vain et inutile. La jeune fille à l'œil argent, jeune fille à l'œil rubis, se moquait qu'on ne la comprenne pas. Elle était là pour ordonner, les autres pour exécuter, pas discuter. Si elle avait voulu discuter, elle l'aurait fait avec son reflet : lui au moins avait le mérite de lui renvoyer une belle image et répondait avec un minimum de sens et de logique, pas comme tout ces demeurés qui couraient le château. Elle savait jouer aux échecs, pour l'instant elle voulait y jouer. Alors elle y jouerait. Elle observerait le jeu de cette petite démone et répliquerait en circonstance. Voilà tout. Ce n'était pas plus compliqué que ça. Si elle en avait assez, elle jetterait les fragiles pièces transparentes contre le mur.

"J'utilise les autres,pour faire diversion. Je veux devenir plus puissante en sacrifiant les autres. Je veux devenir un Pion qui Copie la Reine,parce que c'est là le mieux que peut faire un Pion."

Shanoa aux cheveux violets venait de saisir le pion du Fou, le plaçant en C4. Pion du Fou en C4, côté Blanc. Melfia entendit sa réponse, ne l'écouta pas réellement. Tout entrait par une oreille, était inévitablement piégé à l'intérieur. C'était terrible, d'être si intelligent. Peut-être que si Melfia n'avait pas été Melfia, peut-être que si elle avait ressenti des émotions, elle en aurait pleuré tellement c'était douloureux. Tellement ça faisait mal. Les migraines qui allaient et venaient, la plongeant dans un état quasi léthargique avant qu'elle ne se réveille brutalement, envoyant valser un vase trop fragile contre un mur trop dur, criant contre tout et tout le monde. Oui, peut-être que si elle avait été encore plus intelligente qu'auparavant tout en gardant sa capacité à ressentir les émotions serait-elle devenue folle, tout simplement folle. Personne ne la comprenait, tout allait et venait dans sa tête à une vitesse incroyable, elle comprenait tout avant même de n'avoir réellement compris la question ou les enjeux. Mais elle ne ressentait rien. Mais elle était une Antarr. Et les maux de tête, elle ne les ressentait qu'à peine. Et ce qui glissait dans son cerveau à la vitesse de la lumière, elle ne le remarquait qu'à peine. Elle savait tout, il était normal qu'elle sache tout sans avoir à chercher de réponse concrète. C'était normal que personne la comprenne, elle était au-dessus de tout cela. Tellement, tellement loin. La solitude ne la touchait pas. A peine la petite Shanoa eut-elle finit son mouvement que la Reine saisit son deuxième cavalier, le déplaçant en F6. Pourquoi? Parce que. C'était là qu'il devait être.

«Et si les autres t'utilisent, Sha-no-a? Tout les Pions veulent devenir Reine. Quelqu'un pourrait t'utiliser pour faire di-ver-sion. Comme toi. Aucun Pion n'est vraiment..., différent. Irremplaçable. Hm...»

Melfia ne releva pas les yeux quand la jeune servante qu'elle avait appelé tout à l'heure posa un plateau de gâteaux en tout genre sur la table, à portée de sa main. Elle en saisit un et mordit doucement dedans, avec toute la distinction qu'elle avait toujours, éducation oblige. Oui, aucun petit Pion n'était remplaçable, elle en avait autant qu'elle pouvait désirer en avoir. Et aucun ne serait jamais une vraie Reine. Ils auraient beau posséder les même pouvoirs, avoir la même allure et se déplacer de la même façons, ce ne seraient jamais que des Pions. Ce n'était pas donner un sceptre et une couronne à un paysan qui en ferait un Roi. Ce n'était pas donner une perruque à un homme qui en ferait une femme, aussi efféminé soit-il. En essence, ce ne serait qu'un idiot déguisé en Souverain, ce ne serait qu'un travesti. Ce ne serait qu'un Pion qui se prenait pour une Reine. On pouvait avoir le nom et le visage, on n'aurait jamais ce qu'il fallait pour être celui que l'on copiait. On restait une banale copie, à peine bonne à jouer un rôle pendant une journée. Un pion restait un pion, aussi utile soit-il sur un plateau d'échec quand il réussissait à le traverser de toute sa longueur. Personne ne pouvait égaler la véritable Reine. Personne. Rien. Ni. Personne.

Pion du Fou en C4 pour les Blancs. Cavalier du Roi en F6 pour les Noirs.

Aux Blancs de jouer.

Spoiler:

Invité

Shanoa avait parfaitement conscience de sa médiocrité.

Elle savait parfaitement qu'elle n'était qu'une petite fille,une simple jeune démone qui avait reçu le pouvoir du cristal.Cela faisait d'elle une élue,certes,mais bien dérisoire comparée a la grandeur de la Reine.Tout comparé a la Reine faisait figure de poussiére.On était poussiére et on retournerait a la poussiére.Mais c'est faux.Cette régle ne s'appliquait pas a Melfia.En même temps,Melfia ne pouvait subir aucun courroux.Uniquement des restrictions naturelles que même un Dieu devrait subir.Mais elle n'était régie par aucune régle.Melfia était l'absolu,c'est bien connu.Et voilà pourquoi en face d'elle,n'importe qui,même une Démone-Antarr comme Shanoa,pourtant a ses yeux la plus puissante race du monde,ne ressemblait a rien d'autre qu'une poussiére que la reine ne daignait pas souffler,peut être simplement parce qu'elle ne voulait pas ouvrir ses lévres si parfaites.Oui,Shanoa n'était que de la poussiére au final.Tout le monde n'était que poussiére,et la jeune fille en avait bien conscience.Tout le monde n'était que poussiére,a l'exception de Melfia.Tout le monde,face a la Reine,n'était que des bribes de poussiéres facilement éparpillables dans le vent.Elle en faisait parti de ces bribes de poussiére.Et elle refusait d'en faire parti toute sa vie.Pourquoi?Simplement parce que Shanoa vouait un culte a sa reine.Daccord,ce n'était pas vraiment quelque chose d'unique,tout les Antarrs vouaient plus ou moins le même culte a Melfia,et c'était tout a fait normal dailleurs.Mais Shanoa,elle,était différente.Elle se savait différente.Car elle avait réussi a trouver le moyen de ne pas devenir une simple poussiére.Peut être deviendrait t-elle un fétu de paille,qui serait tout aussi facilement emporté par le vent.Mais au moins,un fétu de paille,il est possible de le voir flotter dans l'air.La poussiére,elle,est invisible car minuscule.Inexistante.Terne.Le fétu de paille était faible,certes.Mais il brillait d'un éclat doré,avait un poids plus conséquent,et était plus rigide qu'un grain de poussiére.Oui,Shanoa ne voulait pas être grain de poussiére,elle voulait être ce qu'il y'avait de mieux pour un grain de poussiére.Un fétu de paille.Elle savait que pour atteindre cet objectif,il n'y avait qu'une seule solution.Evidente,qui plus est.La perfection était là,face a elle.L'objectif était de s'en rapprocher autant que possible.De devenir une copie aussi précise que possible.Une copie,certes.Jamais égale a l'originale.Mais une copie de Melfia tout de même.Une copie de Melfia ne vaudrait jamais Melfia.Elle ne vaudrait jamais la Reine.Rien ne valait jamais la Reine.Mais une copie de Melfia serait la seule autre chose dans ce monde envers qui on pourrait parler de perfection.Melfia était parfaite,cela coulait de source.Quelque chose qui imitait la perfection du mieux qu'il le pouvait,ne pouvait être que parfait dans son genre.Puisqu'il atteignait les limites imposées par le fait d'être né poussiére.Le reflet de Melfia devait être son plus grand ami a la jeune Reine.Le seul capable de sortir des phrases intelligentes,et d'avoir le plus parfait physique qui soit.C'était là l'objectif de Shanoa.Non pas devenir une pâle copie toute banale.Non pas devenir paysan avec un sceptre.Mais devenir le miroir reflétant la Reine.Copiant tout et n'importe quoi.Au moins aurait t-elle des paroles intelligentes,même si elles ne venaient pas d'elle.Au moins serait t-elle belle,même si cela restait limité par le fait qu'elle n'était pas Melfia,et qu'elle n'était que poussiére.Mais au moins,il y'avait des avantages.Au moins,elle était le plus proche possible de la perfection pour un grain de poussiére.C'était pour ça que Shanoa affectionnait particuliérement la régle qui pouvait changer un pion en Reine.Certes,il n'était qu'une copie.Certes,il n'agissait ainsi que pendant une partie.Mais il n'en restait pas moins le meilleur des classements pour un Pion.Une poussiére se retrouvant fétu de paille serait heureuse.Un Paysan avec un sceptre n'aurait jamais la prestance d'un roi.Mais il aurait tout de même le sceptre.Ce qui le faisait ressembler au roi.Et Shanoa avait le même objectif.Elle ne voulait pas devenir Melfia.Il fallait être fou pour penser que c'était possible.Mais elle voulait devenir son ombre,son reflet,celle qui pourrait l'imiter.Une pâle copie.Mais une pâle copie de Melfia.

Et pour parvenir a cet objectif,Shanoa avait tout simplement décidé de se débrouiller seule.Seule avec pour unique aide,Melfia et son reflet.Un modéle a prendre.C'était l'unique aide dont elle disposait.Elle était seule.Mais seule par choix,parce que ca avait tout ses avantages.Le fait de travailler seule signifiait que l'on était complétement indépendant des autres.Que seul Melfia pouvait dicter notre conduite.Et surtout,cela signifiait n'avoir aucune attache.Aucun ressenti pour qui que ce soit.Un rival devant elle?Elle l'éliminerait.Une proie devant elle?Elle la dévorerait.Quelqu'un de trop puissant pour être vaincu de face devant elle?Elle sacrifierait quelqu'un pour le frapper dans le dos.Elle était prête a tout pour devenir le reflet de la Reine.Il s'agissait de son but ultime.Elle ne voulait pas remplacer Melfia,dieux du ciel que non!Elle se serait presque foudroyée pour une idée pareille.Mais elle voulait remplacer son miroir.Oui,si un jour,Melfia se regardait devant Shanoa,parlait devant Shanoa comme si elle était quelqu'un qui était au moins capable de renvoyer une image correcte et a qui la reine tenait un tant soi peu,mais alors vraiment peu,alors elle aurait accompli son objectif.Il y'avait du travail et des sacrifices en perspective,mais ca ne gênait pas la démone,au contraire.Tout ce qu'elle voulait,elle finirait par l'avoir,tant que ca n'était pas physiquement impossible.Jamais elle n'endosserait la couronne.Jamais elle ne prendrait le sceptre.Elle ne voulait qu'une seule chose,renvoyer a la Princesse l'image qu'elle donnait aux autres.Une image d'une précision extrême.La meilleure possible.Evidemment,cela ne restait qu'une image.C'était loin de retranscrir toute la grandeur naturelle de Melfia.Mais ca restait tout de même la seule chose en ce monde a pouvoir arriver au niveau de la cheville de Melfia.A sa cheville,et pas plus loin.Arriver a la cheville de Melfia était le rêve de toute personne censée,de toutes maniéres.Pour Shanoa aussi.Mais elle,elle avait conçu un plan sans faille.Un plan que même Melfia approuverait sans doute.La copier.Oublier tout ce qu'elle pouvait avoir naturellement pour reproduire a l'identique tout ce que faisait Melfia.La recopier,sans arrêt.Ne plus être vraiment "Shanoa Belphegor".Être plutôt "Shanoa le miroir de Melfia".Ou même simplement "Le miroir de Melfia".Un miroir n'avait pas besoin de nom.Un dieu n'avait pas besoin de nom.Même si celui de Lysandre en portait un.Melfia.Fort heureusement,ce nom lui siégeait a merveille.Fort heureusement.Il allait même jusqu'a remplacer le mot "divinité" dans le lexique de Shanoa,en fait.Mais peu importe.Pour l'instant,Shanoa devait prouver a sa reine qu'elle était digne de la copier.Ne copie pas Melfia qui veut!Si elle en avait eu l'idée,restait a montrer qu'elle en avait les compétences.Et ça,même si elle savait qu'elle les avaient,face a Melfia,tout paraissait si futile qu'elle n'avait qu'une envie,se prosterner devant elle telle une statue et attendre qu'elle ne daigne plus rester dans la même piéce qu'elle.

«Et si les autres t'utilisent, Sha-no-a? Tout les Pions veulent devenir Reine. Quelqu'un pourrait t'utiliser pour faire di-ver-sion. Comme toi. Aucun Pion n'est vraiment..., différent. Irremplaçable. Hm...»

Une servante était passée.Laissant dans la piéce un plateau rempli de petits gâteaux que semblait aimer la reine.Ou tout du moins,qu'elle semblait supporter.Shanoa regarda la pâtisserie se faire légérement croquer par la bouche sans défaut de la reine,admirant cette élégance même dans le simple fait de mordiller un bout de gâteau,avant de reporter son attention sur le plateau.Pour être honnête,a présent que Melfia mangeait ce gâteau,elle le voulait.Pour imiter Melfia,mais aussi parce que ce gâteau avait eu le privilége de la toucher au visage.Ca n'était pas donné a tout le monde.La petite fille serra dans sa poche le mouchoir tombé au tout début de la conversation,mouchoir qui provenait des vêtements de Melfia.Ce mouchoir et ce gâteaux.Deux véritables trésors pour la petite démone.Si Melfia les laisseraient là,en ne disant rien,elle les prendraient,oui.Après tout,Melfia s'en moquait si elle les laissaient là.Si elle les réclamait ou si elle interdisait de toucher a ces pâtisseries,Shanoa ne ferait rien.Elle voulait ces trésors,mais pas au point de désobéir a Melfia.Elle n'était pas folle a ce point.Cela aurait été dénué de sens,de plus.Elle préféra donc se reconcentrer sur le plâteau,remarquant que Melfia avait déplacé de nouveau un cavalier.La partie devenait plus interessante.Même si dès le départ,le simple fait d'avoir Melfia Hider comme adversaire,ou plutôt comme bourreau,rendait déja la partie "interessante" d'une certaine maniére.

"Le Pion qui a réussi a devenir Reine sera remplacable aussi.Mais plus difficilement.Il ne veut pas devenir Reine.Simplement une imitation."

Elle préféra ne pas répondre a la question concernant l'utilisation des autres.Shanoa considérait ce cas de figure comme impossible a vrai dire,elle était bien trop intelligente pour se faire manipuler,et elle savait que c'était vrai.Melfia aurait sans doute été la seule a pouvoir entourlouper Shanoa dans tout le château.Elle était bien trop maligne pour cela.Se faire utiliser,jamais.Elle ne pouvait pas se faire utiliser par d'autres pions.C'était elle qui s'en servait.Pourquoi?Parce que.Elle était Shanoa Belphegor,de la race des démons-Antarr,elle était intelligente,et avait pour ambition d'atteindre le plus haut niveau pour la poussiére qu'elle était.Alors non.Elle ne pouvait pas se faire manipuler.Mais dire ce genre de chose a Melfia semblait si futile,si grotesque,qu'elle préférait ne rien dire,et se contenter de hocher lentement la tête.Le jeu.Rien que le jeu.

Elle posa sa main sur le Pion avancé en C4,et le déplaça en diagonale pour l'amener sur la même case que le Pion de Melfia,en D5.Un Pion de mangé.Certes,cela paraissait dérisoire,mais pour Shanoa,c'était comme avoir éliminé un rival.Et puis,elle n'avait pas que l'extermination des pions derriére la tête.Elle tracait plusieurs plans plus ou moins précis.Un plan A.Un plan B.Comme tout les benêts.Shanoa n'était pas un benêt.Elle,elle allait plutôt jusqu'au plan Z.

{MP avant de répondre si j'ai mal bougé ton pion ou si tu ne peux pas voir l'image. Même si ça marche, en principe.}

Que fallait-il avoir, pour gagner une partie d'échec?

S'appeler Melfia semblait suffisant, comme réponse. Néanmoins, difficile de s'en contenter. Il fallait être intelligent, il fallait réfléchir rapidement, avoir joué souvent, de même. Être calme, ne pas s'énerver ni s'inquiéter si on était en train de perdre. A vrai dire, Melfia avait déjà perdu des parties d'échec, avant comme maintenant. Pourtant, elle ne trouvait pas cela particulièrement étrange, contrairement à ce qu'on aurait pu penser au premier abord. Certes, la jeune fille était imbattable. Il pouvait donc sembler impossible qu'elle puisse perdre, et ce dans quelque domaine que ce soit : pourtant c'était possible. Melfia l'avait déjà admis, et pour l'avoir fait elle ne trouvait pas que ça avait une quelconque importance. Il fallait prendre les choses sous son angle : perdre aux échecs avait-il une quelconque influence sur sa vie? Non. Sur son royaume? Non. Sur elle-même? Non. Sur son adversaire? Non. Est-ce que cela prouvait que l'autre était mieux qu'elle? Non. Est-ce que c'était un jeu basé uniquement sur des aptitudes mentales? Non. Est-ce qu'elle était constamment dans le même état d'esprit? Non. Est-ce qu'elle se sentait toujours particulièrement bien et disposée à jouer? Non. Pouvait-on gagner, avec un peu de chance, contre quelque de plus fort que soi? Oui. Un débutant pouvait-il battre un expérimenté? Non. Jouait-elle contre des débutants? Non. Toutes ces questions qu'elle cochait en un quart de seconde et auxquelles elle répondait sans vraiment s'en rendre compte défilaient dans sa tête, expliquant sans ordre clair que ça n'avait pour toutes ces raisons aucune sorte d'importance. Quelqu'un de spécialisé dans les échecs pouvait battre n'importe qui d'autre, et elle n'avait jamais accordé d'importance particulière à ce jeu. Il la distrayait pour l'instant, elle le détesterait peut-être la seconde qui suivrait : personne ne pouvait le prédire, pas même elle. Si Shanoa gagnait, monterait-elle d'un cran dans l'estime de Melfia? Tout dépendrait. Parce qu'après tout, savoir jouer à un jeu n'était pas quelque chose d'extraordinaire, ça ne méritait pas de félicitation ni quoi que ce soit de ce genre. Peut-être trouverait-elle cela aberrant et qu'elle ne lui prêterait plus la moindre attention, jamais. Peut-être aussi trouverait-elle sur le moment que c'était d'une utilité évidente, et déciderait que cette petite fille méritait un minimum d'attention, ne serait-ce que durant quelques secondes. Finalement, peu importait l'issue de cette partie d'échecs, les résultats seraient les même dans les deux cas. Tout dépendrait de son état d'esprit à la seconde précise de l'échec et mat, tout se déciderait à l'instant très exact où Melfia saurait qu'elle avait gagné ou perdu et que, par conséquent, cette partie venait de connaître son terme. Une fois finie, plus aucun intérêt. Sans doute irait-elle faire autre chose, elle ne savait pas exactement quoi. Il ne lui restait aucun papier officiel à signer, elle s'en était occupée, elle était responsable et appliquée avec ces choses là, appliquée et responsable. La jeune Reine aux cheveux roses se moquait bien de ce qui occuperait son esprit dans quelques minutes de toute façon, elle ne pouvait prédire le futur. Ou plutôt, elle ne pouvait choisir avec exactitude lequel des dizaines de scénarios possibles qui se formaient dans son esprit à l'instant où elle se disait cela était le bon. Il était là, perdu au milieu des autres. C'était souvent celui au-dessus duquel trônait le plus fort taux de probabilité, mais parfois pas. Parfois la vie la surprenait encore, et parfois elle n'était pas prête. Rarement, cela étant. C'était ennuyeux, réellement. Ce qu'elle pouvait trouver excitant ou insignifiant ne l'était peut-être que pour elle, mais ça lui était égal. Si ça l'ennuyait, c'était ennuyeux. Si ça l'amusait, c'était amusant. Si elle jouait avec, c'était un jeu. Si elle le décapitait, c'était mort. Que ça ne soit pas la même chose dans les autres esprits qui passaient autour d'elle, ça n'avait aucune sorte d'importance. Son avis, son monde. Elle voyait ce mur de couleur bleue? Alors il était bleu. Cette pièce lui semblait être un pion? Alors c'était un pion. Cette fille était une démone pour elle? Alors s'en était une. Si quelqu'un d'autre avait vu ces murs rouges, ils seraient restés bleus pour Melfia. Si quelqu'un lui avait dit que ce n'était pas un pion mais un Fou, ce serait resté un pion pour Melfia. Ce qu'elle décidait était véritable pour elle. Les autres n'avaient qu'à se plier ou accepter de ne pas vivre dans la même réalité qu'elle. La Princesse s'en moquait, s'en moquait, s'en moquait. Qu'ils soient tous les même ou tous différents, qu'importe! Tant qu'ils pouvaient lui servir, qu'ils soient ce qu'ils veulent, voient ce qu'ils veulent.

Elle peignait, peignait, peignait sans relâche, de toute les couleurs, changeait d'avis, jetait des pots entier de peinture contre la toile et passait ses mains dessus, en répandait partout, créait le monde à sa façon. Certains y auraient vu un sceptre, d'autres un cœur, d'autres un mort, d'autres un château, d'autres une femme. Qu'importe, qu'importe ce qu'elle peignait, tant qu'elle elle le voyait, reconnaissait ce qu'elle faisait, savait tout ce dont était composé la peinture, alors le reste importait peu.

Melfia croqua à nouveau dans le gâteau, observant le plateau, observant Shanoa. Distraitement.

Le but avoué de cette partie était de se distraire. De faire passer le temps, comme beaucoup d'autres auraient dit naïvement. Melfia luttait constamment contre le temps, alors elle se fichait bien qu'il passe ou pas. Elle se savait immortelle, elle se savait très loin encore de la mort. Quand elle viendrait l'emporter avec sa grande faux et sa cape noire, ce ne serait que pour faire d'elle la nouvelle Faucheuse d'Âmes. Même morte, elle tuerait, tuerait, tuerait, et son souvenir tuerait, tuerait, tuerait, et son peuple tuerait, tuerait, tuerait. Alors oui, la demoiselle aux yeux dépareillés se distrayait : mais que faire d'autre? Si elle voulait jouer aux échecs, elle jouait aux échecs. Personne, dans les faits, ne pouvait la forcer à quoi que ce soit. Or en cet instant précis, il fallait qu'elle s'occupe dans ce salon, n'ayant aucunement l'envie d'aller s'installer ailleurs. Il y avait un plateau de jeu ici, il y avait des pièces finement sculptées et une jeune fille pour faire l'adversaire. Donc elle jouait. La configuration était parfaite, ce n'était pas casse-tête, ça n'avait rien de compliqué, ça n'avait aucune conséquence notable, aucune. Perdre ou gagner seraient les dommages collatéraux de cette partie, elle voulait pour l'instant simplement la faire avancer et la finir.. Jouer aux échecs, en somme. Rien de plus. Quand on était, comme la Princesse du Royaume des Pluies, considérée comme la personne étant sûrement la plus intelligente, la plus forte et la plus belle des quatre royaumes de Lysandre, on arrêtait vite de regarder certaines choses. Comme les défaites qui n'en étaient pas. Le risque zéro existait, elle le savait, il était aussi réel que cette table sur laquelle étaient posés les gâteaux qu'elle avait demandé. On pouvait gagner 'à tout les coup' ou être certain de perdre. Pour des raisons, bien entendu, il fallait des raisons. Or, dans la configuration dans laquelle les deux demoiselles étaient placées, Melfia ne calculait pas un risque zéro. Elle pouvait perdre, aussi douée soit-elle. Pas facilement, pas en un claquement de doigt de la jeune fille aux cheveux mauves. Mais sait-on jamais? Un léger soupir sortit d'entre ses lèvres, plus réflexe qu'autre chose, et elle observa rapidement la pièce de ses beaux yeux vairons, argents et rubis tout à la fois. Cette fille, Shanoa, était un pion. Un pion sans intérêt, un pion qui n'était là que pour faire le pion, un pion qui voulait devenir Reine, un pion ambitieux et avare, un pion qui semblait minuscule à côté de la Reine, un pion qui ne devrait jamais douter, sous peine de se faire manger par tout les autres pions très dangereux qui rôdaient autour. Il y avait dans ce château des personnes bien plus fortes que Shanoa Belphegor, Melfia le savait, le sentait. Un certain nombre, un nombre élevé qui ne feraient qu'une bouchée d'elle si elle ne faisait pas attention aux endroits où elle posait ses pieds. Un pion qui, comme tout les autres, voulait se tenir au plus près d'elle et lui ressembler, qui la vénérait, qui auraient tout fait sur une simple demande de sa part. Si elle avait demandé à une servante de sauter par la fenêtre sur le champ, elle aurait acquiescé et aurait sauté. Sans réfléchir. Parce qu'elle le lui avait demandé, simplement pour cela. Voilà pourquoi Melfia était parfois assimilée à une Déesse. Parce qu'un mot de sa part pouvait tuer des milliers de personnes, sans qu'ils ne se posent la moindre question. Pas la moindre, pas une seconde d'hésitation, rien. Ils l'auraient fait. Tous.

"Le Pion qui a réussi a devenir Reine sera remplaçable aussi. Mais plus difficilement. Il ne veut pas devenir Reine. Simplement une imitation."

Melfia regarda la demoiselle, attendant qu'elle bouge une pièce. Comme s'il avait fallu qu'elle pose sa petite main sur un pion, un Fou ou un Cavalier pour que Melfia ne considère que c'était son tour, qu'elle pouvait répliquer dans le jeu et par la parole. Chacun son tour, il fallait laisser les choses en place, rien ne servait de se presser. Non, vraiment rien. La demoiselle n'avait nullement le besoin de se dépêcher et de vite trouver une contre-attaque pour le probable coup qu'elle allait lui porter. Non, non. Tout venait en temps et en heure et, comme elle l'avait déjà précisé, Melfia ne craignait pas le temps. Ils étaient peut-être ennemis, mais il ne pouvait rien contre elle tant qu'il s'agissait de ses propre décisions. Qu'il essaye d'aller plus vite, elle ne le laisserait pas faire. Chaque seconde qui s'écoulait, elle les ressentait, les remarquait, comme si une horloge résonnait désagréablement à l'intérieur de son esprit. Ainsi ses journées lui semblaient sûrement beaucoup, beaucoup plus longues que pour beaucoup d'autres dans ce monde. La notion de temps était toute relative, de toute façon : si une heure avait été une seconde dans son esprit, alors elle aurait encore eu des centaines et des centaines d'années à vivre. La petite jeune fille aux cheveux mauves saisit son pion, le plaça sur le sien, en D5, le renversant par la même occasion. Melfia ne cilla pas, ne tiqua pas, ne parla pas. L'attaque semblait logique, de toute façon. N'est-ce pas? Laisser ce pion en danger avait presque été une invitation pour l'autre. N'est-ce pas?

Ses doigts saisirent son cavalier, qu'elle déplaça de la case C6 à la case E5. Elle était curieuse de savoir ce que cette fille ferait comme mouvement, par la suite. Il fallait que la partie avance, c'était le but même d'une partie que d'avancer. Il fallait que tout avance, tout bouge, pour que les pièces disparaissent au fur et à mesure et qu'elle ait fait passer un peu de temps. Qu'elle aille faire autre chose par la suite. Il y avait tellement-si peu-de choses à faire, ici. Tellement, si peu.

«Il ne veut pas devenir Reine? Il ne p.e.u.t pas devenir Reine. Veut? Peut-être. Peut, non, sûrement pas. Il ne peut pas, pas, pas, pas, pas.»

Elle s'arrêta un court instant, et un sourire fendit son visage.

«Une imitation? Pourquoi se donner du mal pour obtenir une imitation s'il y a déjà une vé-ri-ta-ble Reine? Hm, Shanoa?»

Pion en D5 pour les Blancs, Cavalier de la Reine en E5 pour les Noirs. Un Pion Noir sur le côté.

Aux Blancs de jouer.

Spoiler:

Invité

[Non,c'est bon,always is all right.-__ô

Merci pour mettre le plateau a chaque fois en tout cas.Ca m'aide bien.^^']

Il n'existait aucun être humain dans ce monde qui puisse dire a Shanoa ce qu'elle devait faire.Strictement aucun.Shanoa Belphegor n'obéissait a aucun être humain,ni même a un démon ou a un Elfe.Même les Antarrs,elle ne les écoutait pas.Elle n'était pourtant pas la plus forte du château,loin s'en faut.Du moins,elle ne l'était pas encore.Elle commencait tout en bas de l'échelle,et elle avait beau être un prodige en magie noire,elle n'en restait pas moins encore qu'une apprentie.Si il ne faisait nul doute que,quand sa vie se prolongerait,elle deviendrait une femme des plus redoutables,pour l'instant elle n'était encore qu'une petite fille.Une petite démone qui faisait tout pour accélerer son avenir brillant,pour permettre a sa vie de devenir ce qu'elle avait besoin qu'elle devienne.Elle en avait besoin,de devenir quelqu'un.Elle ne savait pas pourquoi.Plus elle regardait Melfia,et plus elle la jalousait,tout en l'admirant.Elle savait que la jalousie était mauvaise,qu'elle ne devait pas jalouser la Reine,mais...C'était plus fort qu'elle.Melfia était un objectif aux yeux de Shanoa?Non,pas exactement.Shanoa avait beau être jalouse,elle savait pertinemment que des génies comme la Reine Hider,il n'en naissait qu'un seul par millénaire.Il était parfois suivit de quelques génies moins talentueux,mais un vrai prodige,un génie parmis les génie,il n'en naissait qu'un seul tout les mille ans,ou quelque chose comme ça.Melfia était ce génie.Shanoa était un génie secondaire.La petite démone savait pertinemment qu'elle était loin d'être stupide.Certes,en comparaison de Melfia,tout le monde était stupide,aucun doute a avoir la dessus.Toutefois,Shanoa n'était pas "bête".Elle était intelligente,elle était douée,et elle savait qu'elle deviendrait quelqu'un d'important,même si elle ne faisait rien pour.C'était comme ça,certains naissent pour gagner et d'autres pour perdre,et Shanoa faisait indubitablement parti de la premiére catégorie.Elle ne perdrait que face a Melfia,elle ne s'autorisait a perdre que face a Melfia.Tout les autres,elle les écraserait pour atteindre son objectif de devenir le miroir de la Reine.Bien évidemment,si elle était promise a un avenir brillant,elle était loin d'avoir la garantie de devenir ce a quoi elle aspirait,a savoir la copie de Melfia en plus jeune.Une copie n'égalerait jamais,jamais l'original.Rien a redire la dessus,c'était vrai a 100%.Mais une copie était toutefois ce qui se rapprochait le plus de l'original.Rien d'autre ne pouvait prétendre a avoir une force suffisante.Rien d'autre,non.Melfia était une déesse après tout.Une unique déesse,la seule a exister dans ce monde.Rien ne pouvait l'égaler,rien ne pouvait avoir ne serait-ce que la moitié de sa perfection naturelle.Rien,la seule chose qui pouvait arriver a atteindre sa cheville,c'était de la copier.La copier,la copier,et encore la copier.Cela ne donnerait jamais un résultat proche de Melfia,ça c'était sur.Mais cela donnerait quand même un resultat supérieur a tout le reste.Rien n'arrivait a la cheville de Melfia,si ce n'est une imitation parfaite de Melfia.C'est tout ce que Shanoa devait savoir dans sa vie.Et elle l'appliquait rigoureusement,avec tout ses proches.Melfia en personne était l'unique exception,mais cela était bien normal.Il s'agissait de Melfia Hider,après tout.La grande Melfia.La belle Melfia.La parfaite Melfia.Si à elle,on ne lui manifestait pas d'égard ou de respect,et bien on n'avait pas le droit de vivre.Ne pas respecter Melfia serait synonime de mort imminete,et absolue.Un Antarr ne ressentait rien,aucune sensation.Pourant,Shanoa ressentait quelque chose envers Melfia,quelque chose d'assez étrange.De l'admiration,de la jalousie,une envie profonde de lui ressembler en tout point,et même de l'affection.Enfin,de l'affection,c'était vite dit.Néanmoins,aux yeux de Shanoa,Melfia était sans aucun doute la personne qu'elle "affectionnait" le plus.Sa mére,elle s'en fichait.Son pére n'était plus là.Ses quelques "amis" n'étaient que des pions avec lesquels elle planifiait son avénement,son avenir brillant.Elle ne tenait vraiment a personne.Melfia était la seule dont elle ne se fichait absolument pas.Melfia était la seule qui aurait put disparaître,pas mourir allons comment pourrait-elle mourir?Mais si jamais Melfia venait a ne plus être là,a s'en aller ennuyé de diriger ce troupeau de brebis,alors oui,là Shanoa serait peut être triste.Ce serait bien la seule fois dans toute sa vie ou elle ressentirait un tel sentiment,même en tant qu'Antarr.Sans Melfia,elle serait privée de son modéle,privée de sa reine,privée de tout.Au contraire des autres Antarrs qui seraient tous en colére,et iraient raser le pays voisin,puis le suivant,puis le suivant,puis s'entretuer juste après,Shanoa elle,partirait a la recherche de Melfia.Elle ne pouvait pas aller la bas sans son accord,elle ne pouvait pas vivre sans son accord.Elle partirait a sa recherche,même si elle ne la retrouverait jamais.C'était comme ça,et pas autrement.

Mais Melfia était toujours là.Elle ne partait pas,elle restait avec Shanoa,ce qui était forcément une bonne chose pour cette derniére.Beaucoup mieux que de l'avoir ennuyée ou de ne pas avoir réussi a la satisfaire.Elle voulait remplir les désirs de Melfia du mieux qu'elle le pouvait.Non,remarque.Pas du mieux qu'elle le pouvait.Du mieux possible démoniquement parlant.Démoniquement,et pas humainement.Après tout,Shanoa était démone,et les Démons étaient une race nettement supérieure aux humains.Melfia?Melfia n'était pas humaine,allons.Elle était une Déesse.Mais pas une humaine.La qualifier d'Humaine aurait été une insulte.Dailleurs,même la qualifier de Déesse en était une."Une" déesse?Comme si il y'en avait plusieures!Il n'y en avait qu'une,et "Déesse" n'était même pas un terme approprié.Non,elle était simplement....Melfia.Oui,voilà,Melfia Hider.Et c'est tout.Cela suffisait amplement,après tout,non?Ce n'était pas comme si ce nom pouvait avoir un égal,comme si ce nom pouvait être changé.Melfia,et puis c'est tout.Pas une déesse,pas un ange,pas une humaine,pas une Antarr,non.Melfia.C'était bien plus que tout cela,d'être Melfia.Quand on était Melfia,on avait le pouvoir suprême.On était...Melfia.Il n'y avait pas de terme correct pour définir cela.Elle était simplement Melfia,et personne d'autre ne pourrait être Melfia.Pas de la même maniére que Shanoa était Shanoa,et que personne d'autre ne pourrait être Shanoa.Non,Melfia était Melfia Hider,la Reine de Sal'ahë.Elle était LA Melfia.Pas UNE Reine,mais LA Reine.Peut être que ces termes apparaissaient encore trop petits aux yeux de Shanoa,mais elle n'était pas capable d'en trouver d'autre.On a beau être intelligent,quand on est confronté a un probléme concernant Melfia Hider,on ne peut pas s'en sortir a moins justement,d'être Melfia Hider.De toutes maniéres,Melfia n'avait pas de problémes.Ils la fuyait.Ils avaient peur d'elles,comme chacun avait peur d'elle.Shanoa aussi avait peur de Melfia.Mais pas de la même maniére.Elle n'avait pas peur que Melfia décide soudainement de prendre son gâteau et étouffe Shanoa avec.Elle n'avait pas peur que Melfia renverse la table et décide de tuer la petite démone.Non,mourir de la main de Melfia lui apparaissait plus comme une bénédiction qu'autre chose.Mais elle avait quand même peur d'elle.Pourquoi?Parce que si Melfia se levait brusquement et déclarait que jamais Shanoa ne pourrait entrer dans son estime,que jamais Shanoa ne deviendrait quelqu'un qui aurait la moitié du quart du tiers de ce qu'elle avait elle,que Melfia disait que Shanoa la décevait beaucoup,et qu'elle aurait préféré la voire morte plutôt qu'en vie,alors là,Shanoa serait malheureuse.Elle ne ressentait rien,et pourtant elle avait peur de cela.Peur de décevoir Melfia,peur de ne plus jamais pouvoir lui parler,de ne plus jamais pouvoir l'admirer et tenter de l'imiter.Imiter et copier Melfia était la raison de vivre de Shanoa,devenir la cheville,l'ombre et le miroir de la Reine aux yeux vairons était le but ultime de Shanoa.Si elle n'en avait plus le droit,ou que Melfia disait que son imitation était complétement ratée,et que d'autres pouvaient faire bien mieux,Shanoa n'aurait plus de raison de vivre.Elle n'aurait plus envie de vivre,de toutes maniéres.Toute sa vie n'existait que pour trois choses.Servir Melfia,Entrer dans l'estime de Melfia,devenir l'ombre de Melfia.Ces trois objectifs,elle savait qu'elle pouvait les atteindre.Mais si Melfia se mettait a dire que non,elle ne pourrait jamais réussir sa vie a l'imiter,qu'elle ne pourrait jamais arriver a devenir l'ombre et l'imitation,alors oui,Shanoa perdrait tout ce en quoi elle croit.Elle choisirait sans doute la mort,si jamais cela arrivait.Oui,la mort.Si possible de la main de Melfia.Cela serait l'unique service qu'elle lui demanderait dans sa vie.Pour que la reine sache que jusqu'a son dernier souffle,SHanoa aura tenté d'être son ombre.

«Il ne veut pas devenir Reine? Il ne p.e.u.t pas devenir Reine. Veut? Peut-être. Peut, non, sûrement pas. Il ne peut pas, pas, pas, pas, pas.»

Shanoa ecarquilla les yeux,baissant la tête presque honteuse.Bien sur,il ne peut pas.Il ne pouvait pas devenir la reine.Il ne veut pas non plus,enfin elle elle ne le voulait pas,puisque elle s'identifiait au pion de la conversation.Elle était honteuse,elle baissa la tête pour ne plus regarder aucune partie de Melfia,et se recroquevilla sur elle même,humiliée de son point de vue d'avoir commis une telle erreur devant Melfia.Elle n'aurait pas été étonné que la reine s'enerve et qu'elle décide de procéder a la plus grande crainte de Shanoa.Mais elle ne le fit pas.Elle croqua une nouvelle fois dans son gâteau,Shanoa ne pouvant pas admirer avec quelle grâce la pâtisserie était broyée entre ses divines machoîres,puis la Reine reprit la conversation.Ouf,elle n'en voulait pas a la petite fille.Elle voulait bien continuer a lui parler.Si Shanoa avait eu le droit de parler,elle se serait répandue en remerciements.

«Une imitation? Pourquoi se donner du mal pour obtenir une imitation s'il y a déjà une vé-ri-ta-ble Reine? Hm, Shanoa?»

La petite fille regarda le plateau.Le cavalier de la reine avait bougé.Elle avait bougé ses cavaliers,et n'avait rien dit une fois que le pion noir avait été supprimé.Etrange,la reine ne bougeait que ses cavaliers.Avait t-elle un plan spécial?Prévoyait t-elle de s'en servir un jour?Est ce que Shanoa devait les craindre?Sûrement.Mais elle ne voyait pas pourquoi,dans l'immédiat.Shanoa savait joeur aux echecs,Shanoa était intelligente,Shanoa était peut être même,un génie.Pas au point que Melfia l'était,certes.Mais Shanoa était quand même un prodige,et elle se savait capable d'inventer les pires stratégies pour se tirer d'affaire.Elle tirerait toujours son roi et sa reine de la situation,aussi mauvaise soit t-elle.Quitte a sacrifier tout les autres.Parce que le roi était ce qu'elle avait besoin,et la Reine était la piéce invincible.Oui,elle continuerait,quitte a sacrifier le reste.Sauf peut être ce pion.Oui,ce pion qu'elle voulait changer en Reine.

La petite fille avança sa main pâlichonne,étudiant le plateau avec assiduité pendant ce geste encore un peu.Elle posa ensuite son doigt sur le même pion qui venait de manger le pion noir,celui situé sur la case D5.Ce Pion là,elle continuerait de l'avancer.Il convenait toujours d'envoyer un avertissement a son enemi avant la bataille.Voilà pourquoi elle l'avança encore d'une case,posant son pion blanc en D6.Elle ne l'aimait pas à cette place,de toutes maniéres.Elle le préférait plus loin.Oui,plus loin.Elle retira doucement sa main,avant de reposer son regard sur les bottes de Melfia,ne s'estimant toujours pas assez digne de la regarder au visage.

"Parce qu'un Pion ne peut faire que ça.Imiter la reine est tout ce qu'il peut faire,si il veut la servir au mieux.Un pion simple est inutile,bon à sacrifier.Un Pion imitateur sera plus utile,même si il est toujours remplacable."

» ... Pas d'inspi pour le titre.xD
» ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]