S’il n’y fait jamais bon vivre, estimez-vous tout de même heureux de n’être qu’ici ; vous n’êtes sans doute rien de plus qu’un voleur à la tire, un arnaqueur, un individu suspect, un fauteur de troubles, à moins que vous n’ayez manqué de respect à un représentant de l’ordre ou un de vos supérieurs hiérarchique. A plus d’une dizaine par cellule, vos camarades sont de la même espèce que vous et vous n’avez pas grand-chose à craindre d’eux. Les courants d’air sont vos pires ennemis. Il est peu probable que vous y passiez trop de temps, n’ayez crainte, vous ne mourrez sûrement pas sur ce lit trop dur.

L’humidité suinte sur les murs et les températures vous mettent à mal. A moins que ce ne soit le manque de nourriture. Prisonniers de guerre, mais aussi tueurs, violeurs ou grands récidivistes, vous ne partagez sûrement votre minuscule cellule qu’avec deux ou trois personnes. Pas de lit, un plafond bas, aucune lumière. Les mois que vous risquez de passer ici peuvent forger des années, et elles-mêmes peuvent former une vie entière selon les charges qui pèsent contre vous. Les condamnés à mort y passent leurs derniers jours. D’aucuns sortent, d’aucuns restent.

Les cris des torturés vous font perdre les pédales ? Rien de plus normal, demain pourrait être votre tour. Car si vous êtes ici, c’est que vous êtes un espion, un rebelle, quelqu’un qui a quelque chose sur la conscience à avouer. Le plafond bas ne vous permet pas de vous tenir debout, et l’étroitesse de la cellule ne vous permet pas de vous allonger ou de vous assoir correctement. Il est peu probable que vous sortiez d’ici, et les rats, les murs glacés et suintant d’humidité pourront devenir vos camarades de folie. Le silence est de rigueur ici, et l’obscurité vous garde de voir le visage de vos compagnons d’infortune. Avec de la chance, vous serez graciés. N’espérez pas trop toutefois…