Snow patrol. [PV pour celui ou celle qui n'a rien d'important à faire.]

La question emplie de curiosité de Firestone avait semblait provoquer une certaine réaction chez la jeune princesse en face de lui. Elle semblait tout aussi surprise que son interlocuteur sur ce sujet, mais après coup, elle repris la moue qui lui était habituelle. Elle baissa les yeux, un peu prise au dépourvu pour le fixer à nouveau plus profondément dans les yeux, beaucoup plus assurée certainement de la réponse qu'elle donnerait.

« Techniquement, si. La maîtriser, c'est autre chose, je dois l'avouer. De plus...Hum, je ne suis pas vraiment en état de la pratiquer, voilà tout. Je n'ai jamais vraiment été très douée, de toute façon. »

Ahan?
Loin d'être moqueur, ou du moins jamais trop sérieusement, le sang-mêlé se redressa un peu plus avant de croiser les bras. Satisfait ou non de cette réponse, il s'en contenterait. Il était vrai qu'un don s'entretenait pour se perfectionner... Si Bara ne s'était pas penchée sur le sien, c'était qu'elle n'en avait pas besoin après tout, non? Ce n'est qu'après quelques secondes que Claid réalisa que cette maladie y était peut-être pour quelque chose et s'en voulu intérieurement, déglutissant avant difficilement sans le faire paraître avant de chasser cette idée de son esprit. Il n'irait pas chercher plus loin, ça ne le regardait pas après tout. Aucun doute que la sœur du roi savait se défendre, sinon elle ne sortirait pas comme ça, si déjà, on l'avait autorisé à sortir du château... Que ce devait être ennuyant de sans cesse être surveillé... Être de la famille royale devait être génial comme ça devait être insupportable, et plus il y réfléchissait, plus l'idée d'être né dans une grange entouré de bétails lui plaisait... Déplorable.
Les bras toujours croisés -dont il réalisa que cela lui apportait une certaine chaleur- et la tête haute, guettant, le garçon à le chevelure de feu réorienta son attention sur sa cadette qui venait de pousser un long soupir, sans doute exaspérée pour une raison dont il ignorait la cause. Son regard vert étant dans l'obligation de s'orienter un peu plus vers le bas pour l'observer dans la prunelle de ses yeux joliment violacés. La tête légèrement penché sur le côté, ses longs cheveux suivant le mouvement.

« Êtes vous capable de faire autre chose qu'allonger et agrandir votre maillet? Ceci n'est point une critique, bien évidemment. Juste une question. »

Elle ne lâchait pas le morceau, hein? Sur le coup, le soldat s'en senti presque flatté d'avoir le droit à autant d'attention, pour une fois que cela ne sonnait pas comme une remontrance, une critique ou même un conseil. Un très léger sourire vint naître derrière le col que formait son écharpe, amusé. La réponse était oui bien évidemment. Étant jeune, Claid se demandait bien ce qu'était la magie, physiquement parlant. Il ne se souvenait même plus à quel âge exactement il en avait fait apparaître pour la première fois... Environs vers ses 10ans, non? Son tuteur n'était même plus là pour le lui confirmer, si c'était pas triste. Mais oui, dans ces eaux là maintenant qu'il y repensait, il n'avait jamais était précoce ni trop à la traine, donc ça semblait tenir le route d'un point de vue objectif. Chaque personne avait un élément qu'il maîtrisait mieux que les autres et en faisait son sort principal. Celui du jeune soldat était le feu, quelle ironie... On pensait tout d'abord à une blague lorsque l'on sortait ce genre de chose à Hatès, surtout venant de la part d'un rouquin qui on aurait pu le croire, c'était coiffé à l'aide d'explosifs. Et pourtant, c'était comme ça. Autrefois, il n'était pas rare que les seuls divertissements qu'il vivait dans sa vie de nomade étaient l'allumage du feu de camps par le vieux, et l'animation qu'il arrivait à faire avec les flammes à l'aide de la magie. Ça avait le don d'amuser de 8 à 11ans, mais à force, voir l'ombre colorée et furtive d'un renard courir dans un brasier vous lasse, et c'est tout à fait normal. Aussi beau cela soit-il, l'habitude nous lasse. Claid n'y voyait donc aucun intérêt dans cette pratique là, juste de quoi occuper le temps en montrant ce que l'on savait faire. Toutefois, il se rendit compte bien vite qu'un renard de feu était plus utile contre un ennemi que comme un passe-temps pour les enfants. Il ne fut même pas surpris d'apprendre que la magie était reconnue plus pour les avantages militaires que pour ses tours de passe-passe. On dit qu'il suffisait de volonté pour accomplir l'impossible. Ce que demandait Claid n'était pas impossible et pourtant... Son sang de métisse lui permettait d'utiliser la magie sans effort, mais pour la manier, c'était une autre paire de manche. Le feu qu'il arrivait à former ne ressemblait à rien d'autre qu'à des flammes comme on a l'habitude d'en voir dans les cheminée. Mais avec du temps et de l'entrainement, celles-ci grandirent et devinrent des tornades, puis des colonnes... Ce n'est que plus tard qu'elles prirent une forme clairement animal. Un serpent... Super... La créature du mal, celui qui a tenté Ève, et que de détails à devoir reproduire fidèlement... Première réaction de son mentor en le fixant ensuite dans les yeux: "yeux verts, yeux vipère". Encourageant, vraiment... Après cela, le rouquin avait appris à utiliser d'autres éléments, mais avoue qu'il ne s'en servait que très rarement. Le fait d'utiliser la magie devant Bara ne l'emballait pas trop, même si il savait qu'il n'aurait aucun mal à lui sortir un truc de convaincant. Après tout, agrandir, grossir, allonger son maillet, il ne considérait pas cela de très "magique". C'était comme un analphabète qui vous admirerait seulement parce que vous avez dé-bouchonner un simple stylo. Toutefois, Claid se surprit lui-même à vouloir faire un effort. Sans quitter sa cadette du regard, il décroisa les bras pour se les balancer le long du corps avant de les placer sur sa nuque, faisant voler d'un rapide coup de pied une petite bosse de neigeuse. Après mûres réflexions, Bara voulait le comparer à ce qu'elle aurait pu voir avant... Du fait qu'il passerait une fois de plus pour un incapable, à tout les coups. Mais il était trop tard pour refuser maintenant... Il n'aurait pas dû sortir Tettsui de son étui, c'est tout, et c'est en se pinçant légèrement les lèvres qu'il le ressortit parce que bien sûr, il imaginait parfaitement qu'elle demandait une démonstration...

"Bien sûr que oui." Dit-il en levant un sourcil et en affichant cette fois-ci un sourire beaucoup plus visible. "Je vous montre?"

Et sans lui laissait le temps de répondre, il fit disparaître la distance qui les séparée pour être le plus proche possible, sans pour autant en profiter, avant de lui tourner le dos. Il n'était pas sûr de ce qu'il faisait, alors autant ne courir aucun risque avec ce genre de personne, il était sûr et certain qu'il n'aurait pas un retour dans le dos, endroit parfait pour y placer Bara en somme. Son maillet s'allongea à nouveau ainsi que le poids qui tripla de volume. Tout en élevant son bras gauche, il pointa son index vers le ciel comme si il souhaitait être remarqué de ce dernier. Sans prévenir, il se pencha en avant, et en s'appuyant d'avantage sur une jambe, il abattit brusquement son arme au sol qui fit trembler très légèrement le sol sous leurs pieds et provoquant une petite vague de neige tout autour de la zone d'impact pour ensuite s'échapper de celle-ci un cercle rouge de dix mètres de diamètre dont ils étaient le centre. Un sceau de feu se marqua alors nettement dans cet espace, et un grondement venu dont-ne-sait-où se fit entendre. La neige commença doucement à fondre avant de se transformer subitement en flaque d'eau, la température ayant augmenter d'un coup. De petites flammes à peine perceptibles firent leur apparition sur les limites rouges du cercle avant de prendre de la hauteur pour monter en flèche et former tout autour du binôme des mûrs de flammes qui se mirent à tourner à une vitesse fulgurante. La grondement n'étant pas prêt de cesser, il s'amplifiait à mesure qu'aucune lumière autre que rouge ne fut visible en dehors de cette tornade flamboyantes. Tout semblait avoir disparu autour d'eux, le lac, la forêt, la neige, le ciel, comme si ils venaient de plonger dans le tunnel menant droit à l'enfer ardent. Claid, nullement étonné de cette réaction à laquelle il était habitué maintenant, releva un instant la tête avant de faire de même avec son maillet. Aussitôt celui-ci recommença à rapetissir que le brasier fit de même avant de disparaître complètement, laissant place à nouveau au paysage environnant dans lequel il se trouvait un instant plus tôt. Rien n'avait bougé, à l'exception qu'ils se trouvaient maintenant au centre d'un cercle de terre au beau milieu de la neige... Tout bruit avait cesser et le silence en fut presque surprenant.
Claid soupira avant de se redressait. Il n'avait pas fait de dégâts, heureusement. Il ne restait plus qu'à espérer que cette tornade de feu sortie subitement des arbres n'avait prévenue personne aux alentours.

Son père était un Humain. Sa mère était une Démone. Cette différence entre ses deux parents, Bara l'avait vite apprise, et ce n'était pas parce qu'elle sautait aux yeux, non. Les yeux d'un noir profond de sa mère avait toujours contrastés énormément avec ceux améthystes de son père, mais jamais la fillette n'aurait été pensé seule qu'il y avait là une différence à faire. Son entourage lui avait cependant assez vite apprit que ses parents n'étaient pas de la même race, faisant d'elle, par conséquent, une métisse. Humain, Démon, Métisse? Pour une toute petite fille, comme ces mots avaient semblés étranges et dénués de sens! Elle voulait bien comprendre qu'on différencie les renards des lapins, car ils étaient, physiquement parlant, le contraire presque l'un de l'autre. Mais eux, pourquoi les différenciait-on? Peut-être que sa mère avait la peau plus pâle que son père, et les yeux et les cheveux plus foncés, mais ils se ressemblaient tout de même. Il y avait plus de similitudes entre eux que de disparités. Oui, Bara s'était longuement demandé pourquoi l'on s'acharnait à les ranger ainsi dans deux catégories différentes, ces êtres qui se ressemblaient tellement, et pourquoi elle et son frère, on les mettaient dans une autre catégorie encore, qui n'était pas la même que celle de ses parents. Il était normal que tout cela paraisse absurde pour une petite fille, et en grandissant, la Princesse aux cheveux verts avait finit par comprendre le pourquoi du comment. Heureusement, dira-t-on, il aurait été inacceptable pour une Princesse de ne pas faire la différence entre les trois races qui peuplaient Lysandre et la catégorie intermédiaire dans laquelle l'on regroupait tous ceux issus d'unions entre deux être de races dissemblables. Toutes les races avaient leurs particularités, et s'il était possible par exemple pour un humain d'égaler avec de l'entraînement l'agilité et l'endurance d'un Démon, il lui était impossible de s'approprier sa capacité à faire de la magie. La magie, oui, n'était praticable en grande quantifié que par les Démons, un peu par les Elfes qui ne semblaient de toute façon pas aimer en utiliser-Pour ne pas faire comme les Démons qu'ils détestent tant?-, et pas du tout par les Humains, qui devaient palier à cette différence par les armes. Et les Métisses, dans tout ça? Eh bien, tout dépendait de la race de leurs parents et à qui ils ressemblaient le plus. Sa mère savait faire de la magie, pour autant Bara comme son frère ne pouvaient faire des miracles avec. La jeune fille aux yeux violets s'était bien rendue compte de toute manière qu'elle tenait bien plus de son père que de sa mère, c'était certain. Mais Christopher, par exemple, il lui semblait bien qu'il était assez à l'aise avec la magie. Il devait tenir plus de...Son père? Elle ne savait plus qui d'entre son père et sa mère était le Démon, mais elle pensait que c'était son père. Tout dépendait de chacun, il n'y avait pas d'ordre établi pour les Métisses concernant la magie, elle croyait.

Alors c'était pour cette raison que la demoiselle aux couettes était curieuse de connaître le niveau de magie de Claid Firestone en magie. Était-il médiocre, ou plutôt bon? De ce qu'elle en avait vu, pour l'instant, il avait l'air de se débrouiller relativement bien avec la magie, mais ça ne voulait rien dire. Allonger et agrandir un objet à long manche, elle devinait qu'à condition de s'entraîner, ce devait être assez basique. N'y connaissant toutefois pas grand-chose, elle n'aurait pas osé émettre là-dessus un avis définitif. Il allait falloir qu'elle demande plus de précisons à Dahrenn, tiens; Ou Christopher, si ce dernier avait trop de travail. Il était toujours fort utile de se renseigner sur les possibles capacités de nos adversaires, pour éviter les mauvaises surprises. Dail Shan'haron était certes Humain, mais gouvernait un nombre impressionnant d'Elfes. Et qui savait: Bien qu'ils n'aimaient que moyennement la magie, leurs pouvoirs n'en étaient pas moins potentiellement dangereux. Tss...Maudits êtres à oreilles pointues. Bara avait grandie dans le mépris de cette race qui représentait le pays du soleil: Elle aurait levé avec dédain la tête si un de ceux là se présentait à elle. D'ailleurs, cela rappelait à la jeune femme aux yeux violets qu'elle n'était toujours pas parvenue à déterminer l'exacte métissage dont était issu Claid. Métisse, c'était sûr, mais Métisse de quoi? Ses yeux plongés dans ceux verts de son interlocuteur comme si la réponse à sa question y eut été inscrite, elle les agrandis sensiblement lorsque ce dernier reprit la parole, plongée encore une fois dans ses pensées et surprise de ce fait par sa voix:

"Bien sûr que oui. Je vous montre?"

Ah, Bara aurait bien répondu, si toutefois Claid avait attendu sa réponse, bien évidemment. Lorsque le jeune homme aux cheveux roux se mit dos à elle, la Princesse fronça ses sourcils, s'apprêtant à lui demander ce qu'il croyait être en train de faire lorsque le bras levé de ce dernier fit mourir sa protestation dans sa gorge. Bara ne savait pas ce qu'il comptait lui montrer, mais elle n'allait pas le déconcentrer quand s'était elle-même qui lui avait de manière implicite demandé une démonstration, non? Tapant brusquement son maillet, qu'il avait agrandit, sur le sol, la jeune fille aux couettes sentit la terre trembler sous leurs pieds, et fut bien surprise de découvrir un cercle rouge dont ils étaient le centre en regardant autour d'elle. Bien, c'était joli, ne pu-t-elle s'empêcher de penser avec un sourire nerveux, sursautant quand un grondement se fit entendre. Le sol se marqua d'un sceau dont-elle ne chercha pas à comprendre la possible signification, et Bara n'aurait pas remarqué les flammes qui s'étaient formées sur les limites du cercle si celles-ci n'avaient pas grandies pour former autour d'eux des murs de flammes, qui commencèrent à tourbillonner. Bara ferma à demi ses yeux, chaleur obligeant, et ne parvint pas à distinguer le paysage qui les entouraient auparavant. Peut-être que ce tour de 'magie' ne demandait pas beaucoup d'efforts au soldat roux, elle n'en savait rien, mais ça avait le mérite d'être impressionnant. Et lorsque, levant et rapetissant son maillet, Claid fit cesser tout ce bruit et ces flammes, Bara attendit un moment avant d'ouvrir complètement ses yeux de nouveau. Regardant autour d'elle, elle vit que rien n'avait été brulé, excepté le sol sur lequel ils se trouvaient. Regardant avec intérêt le cercle parfait dans lequel ils se tenaient toujours debout, elle laissa un sourire étirer doucement ses lèvres.

Oh, c'était sûr, ce n'est pas elle qui aurait réussi à faire ça, même en étant en pleine santé. Pas en aussi...Hum, gros, en tout cas.

« C'était...Impressionnant, fit la Princesse en se retourna vers le soldat à l'unique œil vert, Je vois que vous semblez à l'aise avec le feu. Cela vous a-t-il demandé beaucoup d'efforts? »

Ignorante non, la Princesse d'Hatès ne l'était pas, mais n'avait pas passé des années à étudier une magie qu'elle ne pratiquait pas. Et ne l'ayant elle-même pas pratiqué, pas vraiment, elle n'avait aucune idée de l'énergie que cela demandait. Ah, Bara préférait largement les armes à la magie. Sans doute était-ce car elle était certaine de ne pas avoir de problèmes en utilisant ses grèves. La magie, elle n'aurait pu s'y fier, qui savait. Prudence est mère de sûreté. Oh! Ses chaussures étaient légèrement mouillées, tiens.