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 Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]

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Allyriane Kaylee
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Allyriane Kaylee

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MessageSujet: Re: Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]   Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD] - Page 2 Icon_minitime1Sam 9 Nov - 21:57

« Sinon tu… ? »

La fin de la phrase ne vint pas. Impossible d'y ajouter les quelques mots qui manquaient ; sa bouche était trop sèche, sa gorge trop serrée, son esprit trop vide. Sinon tu, sinon je – sinon quoi, Allyriane ? Son cerveau se moquait mais ne trouvait pas plus de solution qu'elle. Lui faire mal, physiquement mal, était exclu. Elle aurait risqué de perdre le bijou, risqué de s'attirer beaucoup d'ennuis, risqué de salir sa robe, ses gants... Non, non. Trop de risques pour un unique enjeu – elle ne pouvait pas. Lui écraser le pied avait été largement suffisant, et ça n'avait pas marché de toute façon. Alors le menacer, oui, mais le menacer de quoi ? Elle ne le connaissait pas. Elle ne savait pas pourquoi il refusait de lui rendre son collier. Il lui manquait un élément, une inconnue, un chiffre ou un mot ; il lui manquait quelque chose de primordial, et sans cet élément sa phrase resterait à jamais en suspend sur ses lèvres. Pourtant il fallait bien qu'il le lui rende. Repartir sans était hors de question. Inimaginable. Le pire scénario possible. Si elle était tombée à cause de ce détour, de ce collier, la demoiselle tenait au moins à en garder la contrepartie attachée à son cou. Se donner de la peine pour obtenir quelque chose pour au final devoir partir sans, ç'aurait été... Injuste. Anormal. Incorrect. Mauvais.
Alors il devait le lui rendre. Il fallait qu'il le lui rende.

Sinon, elle...

Timidement, sans daigner lever la tête, la jeune fille suivit du coin de l’œil la main du garçon. Son corps lui disait d'attendre sans bouger, sagement, gentiment ; quelque chose d'autre, qu'elle n'aurait su nommer, lui criait de tendre ses deux bras en avant pour le faire tomber. Lui arracher le bijou des mains. L'écorcher. C'était presque douloureux. Presque. C'était violent, en tout cas – comme un grondement sourd venant du fin fond de son estomac, n'aspirant qu'à lui écorcher les genoux pour le punir d'être si méchant envers elle. Parce qu'il était méchant, non ? S'il n'était pas gentil – et il ne l'était pas – c'était la seule autre solution possible. Les juste milieux s'étaient perdus dans le vide au creux de sa poitrine. Je suis gentille, tu es méchant. Les méchants enfants sont punis. Un point c'est tout.
Seulement ce n'était pas à elle de le faire. Dents serrées sur sa langue jusqu'à s'en faire mal, elle s'efforça de faire taire la chaleur compacte qui lui brûlait les boyaux. Chut chut chut. Ce n'était pas le moment. Il avait toujours son collier ; elle devait attendre. Attendre, attendre...

« Je n’ai pas l’intention de dérober ton bijou. Je veux te le rendre. Mais tu as fait quelque chose de mal, alors je ne peux pas, pas maintenant. »

Quelque chose de...
Non. Non. Aussi bornée que confuse, Allyriane secoua faiblement la tête de gauche à droite. A peine. Presque pas. Elle n'avait rien fait de mal, il avait tort, elle avait raison, il était méchant et elle gentille et ils étaient encore coincés, tout deux, dos contre des vitres qui ne se brisaient pas, qu'ils ne brisaient pas –  alors quoi ? 'Pas maintenant', pas tout de suite. Pas sur le champ. Pas avant que... Avant que ? Sinon je, avant que, rien ne se finissait et rien ne se passait comme elle l'aurait souhaité, tel que ça aurait dû se passer. Ses poings se serrèrent et se desserrèrent, comme pris de spasmes involontaires.
Ses jolis carrés, et tout ces petits grains dans ce beau sablier, rien n'y faisait. Elle allait devoir se débrouiller toute seule.

« Dépêche-toi, je vais m'énerver. »

A moins qu'à force de ne rester là, le temps ne finisse par se dérégler ?
Une partie d'elle se prit à l'espérer.

« … Et alors quoi ? »

Sa voix résonna comme le miaulement timide d'un chat. Sa gorge lui sembla enrouée. Préoccupée, elle serra ses deux petites mains l'une contre l'autre devant sa jupe ; étouffa un soupir, battit des cils, chercha ses mots. Si rien n'allait comme il le fallait, alors elle remettrait tout dans l'ordre une chose à la fois, par elle-même, sans l'aide de rien ni personne. Alors, tout finirait bien. Alors, oui, tout finirait bien.
Enfin, elle releva la tête.

« Si tu t'énerves, alors quoi ? » Sans détourner le regard, elle tordit consciencieusement ses mains devant elle. « Si tu ne me le rends pas, je ne te laisserai pas. »

Voilà ; exactement.
Sinon, je te ne te laisserai pas.


Dernière édition par Allyriane Kaylee le Mar 3 Juin - 17:11, édité 1 fois
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Ambroise Patvakan
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Ambroise Patvakan

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MessageSujet: Re: Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]   Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD] - Page 2 Icon_minitime1Sam 30 Nov - 18:36


    Le temps est mystérieux, insaisissable dans tous les sens du terme. Parfois passe-t-il bien trop lentement, parfois bien trop vite et l’on n’a aucun contrôle sur lui – aucun qu’Ambroise ne connaisse, du moins, les pouvoirs de certains lui restant mystérieux.
    Bien entendu, le jeune homme est conscient que le temps en lui-même ne varie pas, il s’écoule éternellement de la même manière, ne se laissant perturber par rien, c’est une basique connaissance en ce monde ; cela n’empêche que le cerveau semble prendre un malin plaisir à l’altérer pour rendre chaque instant plus insupportable, le confort court et l’ennui long. Et là, là Ambroise voyait son confort s’envoler  bien trop rapidement, alors que la jeune fille prenait une éternité douloureuse pour se décider.

    Visiblement, le blond avait mal jugé son degré d’éducation pour avoir eu telle confiance en elle et sa capacité mentale. Déception, déception, elle n’était que déception et nuit.


    « … Et alors quoi ? »

    Ambroise arque son sourcil droit, sa poigne se faisant plus ferme sur le bijou. Alors quoi quoi ? Alors quoi s’il se mettait en colère ? Essayait-elle là de l’affronter, faire preuve d’une bravoure quelconque ? Les termes du contrat étaient pourtant simple dans la tête du blond et ne stipulait nulle rébellion, alors le plus elle décidait de se dresser contre lui, le plus il trouvait cela ridicule, et totalement incompréhensible. Elle était supposée lui obéir, comme les autres, il en avait décidé en la voyant. Elle était le petit chat perdu et lui le généreux maître. Sa voix étouffée et mal assurée, presque grinçante aux oreilles raffinées du jeune Patvakan, ne faisait que l’encourager à penser ainsi, leur différence aussi évidente que le nez au milieu de la figure.

    « Si tu t'énerves, alors quoi ? Si tu ne me le rends pas, je ne te laisserai pas. »

    Bon dieu qu’elle était bornée ! Fut-elle une servante, la jeune femme aurait probablement subit un châtiment aussi sévère que bien mérité, mais bien heureusement pour elle, elle ne l’était point, et Ambroise n’embrassait pas la violence comme une solution convenable – pas souvent du moins. Il soupira, déviant son dur regard du visage de la jeune femme afin de le poser sur l’horizon qui rosissait déjà. La température déclinait doucement tout comme le soleil et il savait qu’il n’avait plus le temps de tergiverser. L’idée de passer la nuit dehors ne l’enchantait pas le moins du monde, et têtue comme elle était, elle n’en démordrait pas. Il avait beau parler, lui ne tenait vraiment pas à passer la nuit « a la belle étoile » pour le simple loisir d’une demoiselle coquette, pour y gagner un bien mince butin qu’il ne pourrait jamais dépenser nulle part.  

    Elle ne le laisserait pas ? Si cela la chante, lui n’y voit –presque- aucun problème.


    « A ta guise, très chère. »

    Si elle pouvait faire ce qu’elle voulait, alors lui aussi allait prendre cette liberté ; il n’allait pas la laisser l’attacher à elle jusqu’à ce qu’il soit contraint d’abandonner. Ambroise avait bien d’autres plans en tête que la laisser le contrôler librement par simple obligation de la conscience. Au fond, il n’en avait que trop rien à faire à propos d’elle.
    Il allait la faire renoncer, la faire craquer, d’une manière ou d’une autre. S’il ne pouvait avoir confiance en l’autre, il pouvait en revanche avoir confiance en lui-même.

    Ambroise lui accorda un dernier regard, une légère flexion de côté droit de ses fines lèvres, un sourire que certains auraient pu dire malsain, respirant l’arrogance dont il était rempli. Sans mot dire, il se détourna d’elle, ses yeux bleus déjà rivés sur la route du retour, sa main gauche fermement fermée sur le bijou dont la chaine se balançait à chacun de ses pas. Elle pouvait faire ce qu’elle voulait, lui ne lâcherait pas non plus, de manière physique. Il rentrait, et si elle le suivait, il n’aurait rien à lui reprocher ; il n’y avait rien de plus normal que de vouloir reprendre sa possession, il en savait un rayon là-dessus.

    Se surprenant avec sa grimace toujours sur les lèvres, le garçon se dit qu’aujourd’hui était peut-être le plus proche d’ « amusé » qu’il avait jamais été.
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Allyriane Kaylee
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Allyriane Kaylee

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MessageSujet: Re: Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]   Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD] - Page 2 Icon_minitime1Sam 21 Déc - 2:23

Aussitôt qu'elle l'eut formulée à voix haute, Allyriane se sentit comme prise d'une affection doucereuse envers sa propre menace. Je ne te laisserai pas. Ça lui plaisait bien ; sonnait agréablement à ses oreilles, à  façon d'un joli son de clochettes. Je ne te lâcherai pas. Je te suivrai. C'était facile. Simple. Élémentaire. Il ne pourrait rien y faire et, en définitive, ça ne pouvait pas lui plaire. Elle finirait par récupérer son collier et le punir d'avoir gaspillé son temps de la sorte. S'il avait pris le droit de lui voler son bien, il ne pourrait pas lui en vouloir de subtiliser un peu de son espace personnel. C'était parfaitement juste, oui ? De lui rendre la monnaie de sa pièce. Pour avoir failli la faire tomber, s'être moqué d'elle, avoir gardé son bijou. Elle était encore bien gentille, de savoir se contenter de récupérer ce qu'il avait entre les mains. Très, très gentille. Comme elle se devait de l'être. Sage et douce, bien élevée.
Dans ses grands yeux bruns, derrière quelques mèches indociles, une petite flamme s'alluma : discrète, pâle et froide, mais suffisante néanmoins pour rendre à son visage une expression plus humaine. Moins automate. Moins poupée de porcelaine. Maintenant qu'elle avait une idée en tête, la donne avait changé. Elle n'était plus démunie – ou du moins plus tout à fait ; son plan n'était certainement pas parfait, et elle allait devoir ignorer les plaintes de ses doigts et de son cerveau grippé qui lui énumérait seconde après seconde tout le temps qu'elle était en train de perdre, mais c'était déjà quelque chose et de fait, c'était mieux que rien. Il ne partirait pas avec son collier. Il n'avait pas le droit. Il ne pouvait pas. Elle ne le laisserait pas faire.

« A ta guise, très chère. »

Jamais.

Mains serrées l'une contre l'autre, tête haute mais regard fuyant, elle serra ses bras contre elle à la façon de quelqu'un tentant vainement de chasser le froid. Sa nuque pencha lentement, doucement, faiblement vers la droite. Ses cheveux suivirent le mouvement. Il souriait ? Ses lèvres un peu abîmées s'entrouvrirent sur un souffle silencieux. Elle le vit se détourner, sans esquisser le moindre geste pour le rattraper, lui dire de rester, le supplier de juste lui rendre son collier sans faire durer cette torture plus longtemps. Elle détestait parler aux autres. Ne savait pas comment s'y prendre. Et lui, il s'en allait. Elle n'avait jamais su comment faire pour obtenir ce qu'elle voulait. S'imposer. Il s'en allait. Elle ne savait pas. Elle aurait aimé, pourtant. Qu'il sen aille. Sans le collier. Il s'en allait.
Je ne te laisserai pas.
Sa menace, chaude et rassurante, détendit ses muscles raidis par trop d'incertitudes. Sans même avoir le temps de se demander si c'était la bonne attitude à adopter – parce que c'était la seule, ce devait être à la fois la bonne et la mauvaise – stressant – ennuyant – elle sentit ses jambes se plier, son bras se tendre. Une fois son petit sac fermé et coincé dans sa main gauche, elle rejoignit le jeune homme en quelques petites foulées élégantes rythmées par le bruit de ses talons contre le sol. Plutôt que de se mettre à ses côtés, elle resta deux mètres derrière ; comme une ombre. Discrète sans chercher à l'être, invisible sans l'être – le regard rivé sur ce bijou qu'elle tenait tant à récupérer.

Ses pas résonnèrent un moment en écho à ceux du garçon. Le ciel changeait de couleur. Elle ne s'en préoccupait pas. Mais où pouvait-il habiter, où ? S'ils arrivaient devant chez lui – et ils arriveraient devant chez lui – elle ne pourrait plus le suivre ni rien exiger de sa personne. Allyriane était une petite fille aussi sage que polie : elle ne pouvait pas décemment s'introduire par une fenêtre, avec sa grande robe et ses petits souliers. La meule de foin serait trop imposante et l'aiguille trop petite. Surtout dans le noir. Estomac noué, elle se mit à réfléchir aussi vite qu'elle le put. Allez, le temps. Ralentis. Ralentis. Ralentis. Passe moins vite. Laisse moi le temps, ralentis, ralentis...

Mue par une impulsivité qui ne lui était que trop récente, la demoiselle accéléra ses pas et vint accrocher ses deux bras autour de la taille d'Ambroise.

« ...Ralentis... »

Son murmure se perdit dans le tissu.


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Ambroise Patvakan
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Ambroise Patvakan

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MessageSujet: Re: Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]   Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD] - Page 2 Icon_minitime1Ven 27 Déc - 22:18

Elle le suivait, Ambroise en était parfaitement conscient ; il l’avait anticipé, c’était le résultat qu’il pensait obtenir. Au cours de sa petite altercation avec la jeune fille il avait pu constater à quel point elle pouvait être têtue. Elle ne balançait pas des paroles en l’air comme beaucoup, elle croyait dur comme fer à chacun de ces mots, et c’était peut-être souvent pénible, ça n’en restait pas moins un trait de personnalité très intéressant qui promettait des heures d’occupation –si seulement il avait des heures devant lui, ainsi que la patience suffisante.
Elle ne se laisserait pas marcher dessus, et ça tombait merveilleusement bien, car lui non plus. Il n’appréciait pas que l’on empiète sur son autorité et jusqu’à ce qu’il ait obtenue raison dans toute cette affaire, il ne lui rendrait pas la vie facile.

Allez, danse pour moi.

La tête haute, posture fière, Ambroise emprunta la voie la plus sûre ; bientôt il serait en sécurité, hors d’atteinte, et la commencerait son réel règne. Le garçon ne se donne même pas la peine de jeter un coup d’œil derrière lui, le bruit des talons claquant sur le sol à quelques pas de lui ne pouvait être celui de quelqu’un d’autre. Et puis, il sentait son regard dans son dos, maintenant elle ne pouvait plus se permettre de le perdre des yeux rien qu’un instant si elle tenait tant à son bijou. D’ailleurs, il se demandait si c’était à son bijou qu’elle tenait à ce point, ou à avoir raison. Est-ce qu’elle désirait le voir incliner devant elle, est-ce que récupérer le bijou sans avoir à s’excuser lui apporterait une immense satisfaction ? Il ne l’avait vue qu’en chaton mouillé, animal pathétique et apeuré depuis le début, mais peu à peu, elle prenait du poil de la bête, comme si le plus ils s’enlisaient dans la situation, le plus elle se trouvait ; le plus elle devenait intéressante, le plus Ambroise avait envie de la voir à genoux.

Une chaleur qui ne lui était pas familière l’enveloppa, le força à la halte. Son regard bleu tomba sur deux bras encerclant fermement sa taille, du reste il ne fallait pas être l’homme le plus intelligent au monde pour comprendre que ce qu’il sentait pressé contre son dos était la petite brune. Il s’avoua difficilement prit de cours, mais admit que c’était un mouvement stratégique respectable.

« ...Ralentis... »

C’était à peine audible, le blond dut tendre l’oreille pour entendre, mais le mot lui parvient tout de même. Le ton était faible, et déjà on était loin de la détermination qui avait hanté son refus d’obtempérer. La brunette tirait sans doute de son jeu une nouvelle carte, mais avec lui, c’est peine perdue. Il est déterminé à rentrer chez lui rapidement, il ne ralentirait pour rien du monde, même si elle le suppliait.
Même si elle le suppliait. Oooh, mais oui, brillant Ambroise, brillant !

Oh ma chère, ma très chère, où sont tes manières ?

Le garçon ne bougea pas, posant simplement sa main libre sur les bras frêles de la demoiselle. Il pourrait tout aussi bien se débarrasser d’elle, sans doute. Elle était si petite, et bien qu’elle lui démontrait  à ce moment même qu’elle avait quelques forces, ce n’était rien que lui ne pouvait briser en quelques secondes ; mais où serait l’excitation à faire cela ? Lui montrer qu’il est le plus fort physiquement ? Non, non, ça, c’est évident, un enfant s’en apercevrait, et quand bien même il le voudrait, il y avait tant d’autres moyens plus amusants de le démontrer.
Non, la force n’était pas son atout ; on ne gagnait jamais qu’avec la force brute. Lui connaissait tant d’autres façons d’écraser des convictions qui promettaient un beau spectacle.

Ambroise pressa ses doigts sur le bras de la jeune fille, les enfonçant doucement dans la chair sans chercher à lui faire de mal, son autre main servant toujours de prison de fer au bijou tant convoité. Ses yeux se posèrent sur le ciel qui prenait déjà une teinte orangé, cependant il jugea qu’il avait encore un peu de temps devant lui, et puis, c’est un garçon malin, il savait qu’il trouverait  toujours une solution à ses problèmes.

« Supplie-moi. »

Il s’était mis à pianoter sur la peau tendre, comme pour donner une mélodie à ses paroles, mais à présent c’était simplement pour rythmer un ultimatum ; sa patience était courte, il ne se répèterait pas. Le garçon partirait sans scrupule si elle refusait.
Et si elle venait à l’écouter… Il considérerait la résolution du problème. Peut-être. Mais Ambroise est un garçon capricieux, sa demande est sans promesse.

Il n’avait jamais été bon joueur.
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Allyriane Kaylee
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Allyriane Kaylee

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MessageSujet: Re: Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]   Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD] - Page 2 Icon_minitime1Sam 18 Jan - 2:08

Le contact du tissu contre son visage la gêna ; le cœur serré, elle se détourna de sorte à avoir la joue gauche collée contre le dos du garçon. Ça la gênait toujours. Ses bras, trop fins, trop frêles, étaient noués aussi fort que possible sans risquer d'étouffer qui que ce soit. Elle ne pouvait pas lâcher prise. Ce nœud improvisé devait tenir bon. Sinon... Nerveuse, la jeune fille crispa ses doigts sur la veste d'Ambroise. Elle ne savait plus quoi faire, sa tête lui faisait mal à l'en taper contre un mur – mais il s'était arrêté, là, comme elle l'avait espéré. Il s'était arrêté. Le souffle déjà plus calme, la demoiselle sentit son corps se détendre un tant soit peu. Tout n'était pas perdu. Elle avait accumulé tellement de temps, ces dernières années, tellement de milliers de secondes passées à faire exactement les bonnes choses au bon moment – tellement de minutes et de minutes et de minutes, uniquement pour être sûre d'avoir des sursis, des suppléments pour les jours où elle en manquerait. Comme en ce moment. Ces cailloux qu'elle avait amassé dans ses poches à chaque pas, elle pouvait les jeter de nouveau pour retrouver son chemin. Elle ne se perdrait pas. Elle n'en mourrait pas. Tout rentrerait dans l'ordre.
Il ne pouvait en être autrement.
Yeux à demi-fermés, à la fois rassurée et dérangée par leur proximité, Allyriane jura qu'elle aurait préféré s'endormir ici pour ensuite se réveiller avec son collier au cou. Seule la sensation de doigts contre son bras, plus efficace qu'un courant électrique constant ondulant sur sa peau claire, gardait ses sens en alerte. Sourcils froncés et lèvres pincées, elle attendait la récidive avec l'assurance d'un animal craignant un nouveau coup de pied. Il n'allait pas le lui rendre. S'il avait voulu le faire sans contrepartie aucune, il l'aurait fait dès le début. Il ne l'aurait jamais gardé. Ne lui aurait pas fait perdre de précieuses minutes en détours longs et fastidieux. Non, non – ce garçon était méchant. Le mot lui collait à la peau plus sûrement que la plus têtue des étiquettes ; sous chaque couche arrachée, une nouvelle dirait la même chose. Méchant, cruel, gratuitement mauvais. La jeune fille n'en démordrait pas, quoi qu'il arrive et quoi qu'il fasse. Son esprit était sur ce point aussi clair que de l'eau de roche.

C'est lui le fautif. Ne t'excuse pas.

« Supplie-moi. »

Je t'en prie, Allyriane.

Les mots d'Ambroise résonnèrent dans sa tête comme dans un tambour vide, creux et sans échos. Bam, bam, bam. Supplie-moi. Non, oui, non – si ? En réponse à sa confusion, ses bras se crispèrent un peu plus autour de la taille du captif. Derrière ses grands yeux bruns, conscient et inconscient se rejetèrent la faute l'un sur l'autre à grand renfort de cris incertains ; le faire, ne pas le faire, trouver une autre solution – oui mais laquelle ? rien ne se passait jamais comme prévu et, quoi qu'elle s'était attendue à la riposte, une partie d'elle-même se désola de voir l'autre à nouveau pris au dépourvu. Si elle n'obéissait pas, il repartirait sûrement. Avec le collier. Son collier. Elle avait de la force sans trop en avoir : à tout moment, la demoiselle s'attendait à être repoussée en arrière sans douceur ni gentillesse. Il en était probablement capable. Alors, vraiment... Plutôt que de tout compliquer inutilement, perdre du temps et se fatiguer pour rien, pourquoi ne pas tout simplement faire ce qu'il lui demandait. Ce ne seraient que quelques mots, trois fois rien. Une simple aiguille en travers de la main. Rien d'insurmontable. Ce n'était pas comme si elle avait encore son honneur ou sa fierté pour elle. Ces mots n'avaient jamais eu le moindre sens. Rien que des jolis paillassons, n'est-ce pas, oui ?

...Peut-être aurait-il mieux valu s'excuser dès le début, dans ce cas.

« ... »

L'ombre d'un murmure se glissa entre ses lèvres ; trop faible pour être entendu par qui que ce soit,  bien plus encore pour être compris. Son esprit grinçait désagréablement. C'est lui le méchant, grondait-il, ne t'excuse pas. Tu n'as pas à le supplier, ou à lui accorder quoi que ce soit. C'est lui le fautif. Et elle le croyait ; ne demandait, du moins, qu'à pouvoir appliquer cette logique sans faille jusqu'au bout sans risquer de tout casser.  
Parce qu'elle ne voulait pas tout casser. Vraiment pas.

« … C'est moi qui exige, pas toi, répondit-elle en fermant les yeux le plus fort possible. Ralentis et rends moi mon collier. Maintenant. »

Ses demandes étaient aussi fermes que sa voix était indécise et timide. Quel magnifique compromis.


Dernière édition par Allyriane Kaylee le Mar 3 Juin - 17:10, édité 1 fois
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Ambroise Patvakan
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MessageSujet: Re: Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]   Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD] - Page 2 Icon_minitime1Dim 26 Jan - 2:14

Les fins bras qui l’entouraient se crispèrent, la proximité rendait le mensonge impossible. Elle hésitait, balançait le pour et le contre ; il n’était pas difficile pour lui de s’imaginer l’état d’esprit dans lequel il la plongeait, et oui, il en tirait une sorte de satisfaction. Il aimait cela – il pensait aimer cela. Retourner le cerveau des autres, les faire douter, les rendre vulnérables et suppliants, oui, ça, ça c’était la juste chose, et lui dirigeant tout cela, là, à sa juste place. Ce n’était même pas une question d’aimer ou pas à ce point, c’était juste tout à fait naturel dans son esprit, c’était l’ordre des choses.

Mais elle hésitait trop. Elle hésitait trop longtemps à son goût et ces secondes qui tournaient allaient avoir raison de sa courte patience. Ses doigts tapotèrent un peu plus vite sur la peau de la jeune demoiselle qui ne semblait pas avoir l’intention de le lâcher et se mettre à genoux, à en juger par le fait qu’elle le serait toujours aussi fort. Frustrante, elle était plus que frustrante, et pourtant il brûlait qu’elle refuse. Brûlait de quoi, il ne le savait, tout ce qu’il pouvait ressentir c’était l’adrénaline qui parcourait son corps alors que les secondes passaient.
Refuse, refuse, refuse ; il savait qu’elle en mourrait d’envie, de nier sa place, monter sur ses grands chevaux. Oh oui, elle le voulait, et allait essayer de le faire passer pour le faible. Mais au fond, elle le savait, elle devait le savoir qu’elle était celle en position de détresse, certainement pas lui.
Ça ira, ça va aller, parce que lui le sait en tous les cas, et par bonté, encore et toujours par bonté, il allait le faire ressurgir.

Alors qu’elle rejette sa généreuse offre, ça n’avait rien de grave, il en avait de nombreuses autres pour elle – c’était si dommage que le ciel lui criait qu’il n’avait pas de le temps de jouer les bons professeurs, il en aurait presque fait un scandale auprès de l’automne.

La proximité était une chose merveilleuse, Ambroise pensait ; il sentit avant même que le son ne lui parvienne qu’elle allait parler, sentait qu’elle était toujours crispée, traduisant ce qu’il pensait être un certain malaise – et il n’accepterait aucune autre traduction que la sienne. Pour lui, elle était mal à l’aise, nerveuse, accrochée comme de la mauvaise herbe à une fausse conviction, et forcément, il avait raison.

« … C'est moi qui exige, pas toi. Ralentis et rends moi mon collier. Maintenant. »

Elle avait à peine terminé de lui donner des ordres que ses doigts s’enfonçaient dans sa peau, douloureusement, la délicatesse dont il avait pu faire preuve envolée. Ah, voilà, petit chaton n’obéit pas, petit chaton n’obéit jamais. Petit chaton doit apprendre, et pour apprendre les choses à un petit chaton, il ne connait pas un million de solutions. Il fit en sorte que ses courts ongles laissent des marques dans la chair de la jeune fille qui osait le contrarier, glissant discrètement le bijou tant convoité dans la poche de son pantalon. Il grimaça, plus pour le simple fait de le faire, se montrer un minimum offensé, attristé par un tel rejet d’autorité. Ambroise n’en ressentait rien.
Il sécurisa sa prise sur le poignet de la jeune fille et la tira brutalement sur le côté, sa main à nouveau libre lui attrapant l’épaule afin de la pousser en arrière – le mur est plus près qu’il ne le pensait, l’impact certainement plus violent qu’il ne l’aurait voulu, mais peu importe. De là, elle parait encore plus petite, plus misérable.

Ambroise resserra sa prise sur sa frêle épaule jusqu’à ce que ses phalanges en tournent blanches, rendant impossible que ce soit indolore, ou au moins fortement désagréable. Son autre main se trouva une place sur le mur sur lequel il s’appuyait à présent  nonchalamment. Là, les positions étaient parfaites. Il était celui qui la retenait à présent, mais surtout il pouvait voir son visage et cela le confortait dans ses assomptions. Ses propres sourcils étaient légèrement froncés, seul indication de son mécontentement –réflexe, encore et toujours car il avait presque oublié l’utilité de ses expressions au fil du temps.

« Non, non, non et non. J’exige, tu obéis, c’est simple. Même toi, tu devrais comprendre. »

Sa voix était basse, emplie de détermination et de confidence, chose qu’elle n’avait visiblement pas, chose dont il regorgeait. C’était son cours, ces règles, il n’en dérogerait pas, ne faiblirait pas.
Encore quelques minutes, il pouvait s’octroyer quelques minutes, mais après il allait devoir partir, et ça n’était pas une option non plus. Le blond allait devoir se dépêcher, toutefois s’il pouvait faire bon profit de ces minutes, il n’en aurait que faire.
Sinon il serait simplement de très mauvaise humeur.

Il était si près d’elle qui pouvait sentir son parfum, qu’il trouva totalement à son image – doux, faible. Il plissa le nez, fronça un peu plus les sourcils et se pencha légèrement en avant, jusqu’à ce qu’il soit certain qu’elle puisse l’entendre clairement malgré le fait que qu’il murmurait, choisissant pour ce un ton doucereux sous lequel reposait une menace évidente.

« Tu vas être une bonne fille et me supplier, maintenant. »
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Allyriane Kaylee
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MessageSujet: Re: Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]   Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD] - Page 2 Icon_minitime1Mar 25 Fév - 7:32

La pression sur sa peau se fit désagréable, trop insistante. Douloureuse. Les doigts d'Ambroise appuyaient contre son bras comme pour s'y enfoncer, y laisser des marques indélébiles – la blesser, juste ça. Lèvres serrées, sourcils arqués, elle passa inconfortablement le poids de son corps d'un pied à l'autre. Lâche moi, lâche moi, lâche moi. Desserrer sa propre étreinte était hors de question. Elle ne pouvait pas perdre, pas maintenant. C'était sa dernière solution. Le lâcher signifierait le laisser partir ; le laisser faire ce qu'il voulait de son collier, de son temps volé. Alors peu importe l’insistance que mit son propre corps à lui faire comprendre qu'elle voulait reculer, se mettre hors de portée, rétablir une distance normale entre eux, elle resta sur place. Sans bouger. Presque sans respirer. Elle ne savait pas faire quoi que ce soit d'autre, de toute façon. Attendre que la tempête passe sous son parapluie, assise sur une marche, était le mieux qu'elle puisse faire pour ne pas être trempée. Quelle maîtrise aurait-elle pu avoir sur le temps ?
S'il se mettait à pleuvoir maintenant, elle serait frigorifiée. S'il décidait de lui faire mal maintenant, elle serait blessée.

Un point c'est tout.

Tirée par une poigne brutale, Allyriane ne laissa s'échapper une exclamation étouffée d'entre ses dents qu'en sentant son dos heurter le mur. Yeux clos, elle encaissa le choc sans chercher à se défendre ; sa colonne terrifiée en trembla. La douleur, elle n'y était pas habituée. C'était anormal. Indésirable. Détestable. Autant que la pression trop ferme sur son épaule, autant que le regard dont elle essayait vainement de se soustraire en fixant obstinément le sol entre leurs pieds. Eut-elle été capable de plus que des réflexes trop bien ancrés dans son être et ses souvenirs, ses genoux l'auraient sûrement lâchée. La peur et l'envie de disparaître la hantaient comme de vieux fantômes. Des ombres. Des mots sans écho.
Qui lui murmuraient sans se lasser que non, il ne lui voulait aucun bien. Non, il ne lui obéirait pas. Et que ça resterait toujours comme ça. Toujours, toujours, toujours. A tout jamais.
Bras contre le mur, le long de son corps, elle laissa sa frange trop longue cacher ses yeux écarquillés.
Quelle importance, au fond. Elle voulait juste récupérer son collier.

« Non, non, non et non. J’exige, tu obéis, c’est simple. Même toi, tu devrais comprendre. »

Préoccupée par les plis et les tâches que les gestes du garçon avaient pu laisser sur ses vêtements, Allyriane se repassa cette belle morale au ralenti sans réussir à y adhérer. Bien sûr, qu'elle comprenait. Elle comprenait qu'il avait tort et était bêtement méchant – qu'il n'avait rien de mieux à faire que d'ennuyer les autres, de voler leurs bijoux. Il n'avait pas à la commander. Lui donner des ordres. La blesser.
Il n'avait aucun droit sur elle ou son collier ; rien ne l'obligeait à lui obéir. Tête baissée, muette, elle se le répéta encore et encore et encore, comme une litanie ou un chant porte-bonheur. Tout ce qui importait était de repartir avec ses affaires. Ne pas craquer et repartir avec ses affaires. Lui donner tort, puisqu'elle avait raison, et repartir avec ses affaires. Rien d'autre. Il ne pouvait pas gagner. Cette certitude battait derrière ses côtes avec plus de force que son cœur n'en aurait été capable ; repartir sans son bijou n'était pas en option, alors ça n'arriverait pas. Chaque chose à sa place. Tout irait bien. Les deux pieds dans la bonne case et la tête sur les épaules.

« Tu vas être une bonne fille et me supplier, maintenant. »

D'un mouvement indolent, la jeune Antarr releva la tête. Ses yeux se posèrent sur la main qui lui agrippait l'épaule puis, sans plus de vivacité, remontèrent jusqu'à celle du garçon et le long de son bras. Elle ne pouvait pas voir où était sa deuxième main, mais probablement contre le mur – et son collier, alors ? Plus inquiète, mal à l'aise, elle ouvrit la bouche sur un énième silence. Mais supplie le, à la fin.
Sa seule option valable s'interdisait d'elle-même.

Comme le monde est joli et bien fait.

« Tu ne me le rendras même pas... »

Sa voix sembla presque désolée. La proximité, les plaintes sourdes de ses os... Regard voilé, elle crispa ses doigts gantés contre le mur.

« Je t'en supplie, articula-t-elle difficilement. Rends le moi. Tu risques de le casser. »

Doucement, elle leva les mains pour les resserrer sur le bras qui appuyait sur son épaule ; ses yeux, à leur tour, se relevèrent vers le visage du jeune homme.

« C'est pathétique, tu sais. Embêter plus faible que soi. »

Sa voix ne trembla pas mais se faufila à peine entre eux. Ces mots n'étaient même pas les siens. Elle les croyait pourtant.
Stupide et pathétique.


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Ambroise Patvakan
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MessageSujet: Re: Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]   Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD] - Page 2 Icon_minitime1Ven 4 Avr - 0:24



    C’est malsain.

    C’est malsain, et pourtant Ambroise n’arrive pas à le distinguer. Est-ce mal ? Est-ce bien ? Il voulait seulement lui donner une leçon. Le cerveau marche de telle façon que la prochaine fois, il lui évitera la douleur et les complications en choisissant directement le chemin facile ; alors vraiment, il ne fait que l’aider. Elle est trop faible pour lutter, trop faible pour même fuir. C’est une leçon de vie. Les faibles courbent l’échine pour survivre, les forts se tiennent droits et vivent. Ce n’est pas de sa faute si elle est faible. Ce n’est pas de sa faute si elle est si mal élevée.

    Et au fond, qu’est-ce qu’il s’en fiche que ce soit malsain ou que ce soit pour l’aider ? Il n’en avait rien à faire, absolument rien à faire. Au-delà de l’offense qu’avait connue sa personne, ça ne le concernait pas. Alors pourquoi s’attarder à faire ce genre de choses ? Pour sa satisfaction personnelle ? Que de questions sans réponses qu’il ferait mieux d’ignorer. Plus grand-chose n’avait de sens dans ce monde. Ce qui restait vrai malgré tout, c’était sa supériorité ; quelque chose qui avait du sens, que l’on pouvait constater. Point point point.

    Ambroise en conclut qu’il ne faisait rien de mal, qu’on ne pouvait rien lui reprocher, qu’on n’avait pas à le faire.

    La position était logique, normale. Petit chaton n’obéit pas, petit chaton doit être puni par le maître, c’est ainsi. Assez, assez. Tout le monde se tait.

    « Tu ne me le rendras même pas... »

    Le blond hausse un sourcil ; la jeune fille ne semblait pas seulement manquer de confidence, elle manquait également de confiance. Pas qu’il puisse la blâmer, mais il ne pensait pas que la méfiance était l’un des privilèges dont elle avait le droit de jouir. La méfiance, c’était son territoire, pas le sien. Elle devait juste se soumettre, sans protester, lui faire totalement confiance, et ce peu importe ce qu’il pouvait bien lui demander. Elle aurait dû être capable de se jeter dans une rivière s’il lui ordonnait – sinon il la pousserait, ce qui était en général, beaucoup moins agréable.

    « Je t'en supplie. Rends le moi. Tu risques de le casser. »

    Finalement, son heure de gloire. Honnêtement, c’était trop faible comme supplication, en dessous de son niveau ; mais bon, Ambroise se sentait d’humeur clémente, sans compter le fait qu’il devait vraiment partir, et pour être tout à fait honnête, il détesterait garder le collier. Il n’en avait nul besoin de un, et de deux, il détestait le gâchis.

    Il allait glisser tranquillement sa main dans sa poche pour en retirer le bijou tant convoité, peut-être même lui offrir un sourire victorieux en accompagnement, lorsqu’elle attrape doucement le bras qui la maintenait contre le mur de ses deux mains. Légèrement dérouter, Ambroise repose son regard sur le visage de la jeune fille qui le regardait également droit dans les yeux à présent.

    « C'est pathétique, tu sais. Embêter plus faible que soi. »

    Ambroise se raidit, serra la mâchoire, son étreinte sur l’épaule de la châtain. Le ton est doux à ses oreilles, pourtant les mots sont agressifs, le retourne.

    Pathétique, lui ? Ambroise ? Pathétique ? Non, non, il ne l’était pas. Il ne l’embêtait pas. Il était tout sauf pathétique. Il n’avait rien de similaire avec ces gosses ridicules qui s’en prenaient aux autres juste pour le plaisir, il n’était pas comme eux.

    Le garçon relâcha doucement la pression qu’il appliquait toujours sur l’épaule de la demoiselle, ne la lâchant par pour autant. La main qui reposait jusqu’alors sur le mur se saisit doucement d’une de ses longues mèches châtaines. Il fit glisser ses doigts le long de celle-ci, distraitement, son regard bleu suivant le mouvement. De beaux cheveux, elle avait de beaux cheveux, un peu courts mais soyeux néanmoins, le toucher était agréable. Ce n’était pas un chaton désagréable, tant qu’il se tenait tranquille.
    Ses lèvres se courbèrent légèrement vers le haut, son regard retournant sur son visage.

    « Je me demande qui de nous deux est le plus pathétique ? »

    La réponse était si évidente qu’il aurait pu en rire. Ses doigts glissèrent sur le cou fin de la jeune fille tandis qu’il observait avec une certaine fascination ses propres mouvements. Il enfonça légèrement ses ongles dans la peau, une passion nouvelle pour lui, avant de remonter jusqu’à son menton, puis aller frôler ses joues.

    « Tu sais, je ne voulais qu’aider. J’allais le rendre. »

    Ambroise attrapa brusquement une poignée de cheveux châtains, basculant un peu plus en arrière la tête de sa nouvelle distraction, la coinçant un peu plus contre le mur en avançant simplement ses lèvres un peu plus proche des siennes.

    « Mais je n’en ai plus envie. »

    Sans plus attendre, le blond inclina la tête en avant, cette fois-ci avec la ferme intention de ne pas la laisser s’en sortir indemne. Il lui mordit sans ménagement la lèvre inférieure, assez fort pour être certain d’y laisser une coupure.
    Puis il se redressa légèrement, ses yeux bleus à nouveau fixés sur l’expression du petit chaton désobéissant avec un certain intérêt.

    Alors, que vas-tu faire ?




Fck:
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Allyriane Kaylee
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MessageSujet: Re: Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]   Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD] - Page 2 Icon_minitime1Dim 27 Avr - 22:27

Toi, c'est toi. Figée sous ses doigts, elle n'osa pas le lui dire. Il se le demandait, pourtant. Elle aurait dû lui répondre. Quelque chose en elle lui souffla qu'elle était malpolie, tandis que quelque chose d'autre lui murmura qu'elle faisait bien de se taire. Ces gens-là ne comprenaient rien, de toute façon. Ils se complaisaient dans leur pathétisme. Ça n'avait aucun sens. Mais c'était comme ça. C'était juste comme ça, bien à sa place, les traits dans les carrés et les carrés dans les rectangles. Elle ne voulait pas l'ennuyer, juste énoncer ce que son cerveau lui dictait. Son cœur, lui, se taisait. Sa main remontait le long de son cou et elle frissonna, gênée sans l'être ; perturbée, du moins. Il la chatouillait. Lui faisait mal. La chatouillait. Elle frissonna de nouveau, telle un enfant attendant la sentence pour avoir fait montre d'insolence devant ses parents. Il ne pouvait pas ne rien faire. Ne rien répondre. Ne rien rétorquer. Ne réprimander personne. Bien sûr, elle s'attendait à ce qu'il lui fasse quelque chose. Quelque chose d'autre que faire glisser ses doigts et ses ongles sur sa peau et ses cheveux. Ca ne pouvait pas finir comme ça. Son crayon savait comment les histoires pouvaient évoluer. Celle-là, ce n'était pas un conte pour enfant qu'on lui lirait le soir avant de se coucher. Ça allait faire mal. Évidemment.
C'était un peu de sa faute, aussi. Une pointe de fierté l'avait fait sortir de son carré bien tracé à la craie. Il avait suffit d'une pointe, une toute petite fissure dans le sol pour ébrécher ses belles résolutions. Une voix énervée, au fond de son être tout vide et tout pâle. Ne te laisse pas faire.

Alors elle avait forcément raison.

« Tu sais, je ne voulais qu’aider. J’allais le rendre. »

Menteur.
La douleur fit grimacer la demoiselle, doigts serrés sur le joli tissu bleu ; elle aurait été bien incapable de dire quand elle avait lâché le bras du garçon. Ça va froisser, ça va casser. Son cuir chevelu lui faisait mal, ses doigts voulaient percer des trous dans la robe, ses yeux fermés cherchaient à se sceller de larmes comme on l'aurait fait de colle. C'était désagréable. Elle le détestait. C'était comme une certitude, des mots qui flottaient dans un trou qu'elle aurait eu entre l'estomac et les poumons – je te déteste, je te déteste, et ça chantait comme on lui chantait des berceuses lorsqu'elle se réveillait en hurlant, mécaniques mais rassurantes. Comme la main dans ses cheveux, celle de sa mère – pas celle-là, non, jamais. Comme tout un tas de choses dont elle ne se souvenait plus, tout compte fait. Son souffle était si près qu'elle pouvait le sentir contre sa peau, ses lèvres ; un reste de peur grimpa à toute vitesse le long de sa colonne vertébrale. Elle était capable de réfléchir, elle n'était pas bête. Elle venait de vivre une chose semblable. Elle savait ce qu'il pouvait faire, sans être tout à fait sûre de ce qu'il avait prévu au juste – innocente et pleine de points d'interrogations, pauvre Allyriane.
Il ne lui fit pas aussi mal qu'elle s'y était attendu. Pourtant, ça fit bien plus mal que ça n'aurait dû.
Ce n'était pas comme tout à l'heure.
Ça n'avait rien à voir, rien.

Une fois libérée, yeux grands ouverts et un peu humides, la petite Antarr serra ses lèvres tremblantes pour mieux y passer sa langue. Ça saignait. Ça piquait. C'était affreux. Elle se sentait, pour des raisons qu'elle ne comprenait pas, bien plus blessée qu'elle ne l'était réellement – tellement profondément, tellement loin dans son être qu'elle aurait été incapable d'y mettre le moindre bandage pour apaiser sa peine. C'était exactement comme lorsqu'il l'avait embrassée sans en avoir le droit. Elle aurait pleuré si ses larmes avaient bien voulu dépasser la barrière de ses cils. Elles y restaient accrochées. Ça faisait mal, mal, mal.
Perdue, troublée, elle leva le regard vers lui sans comprendre.

« Tu... »

Sa main se leva ; plutôt que de gifler, elle attrapa de nouveau son bras. Serra, serra, à l'en griffer, à en faire fondre ses ongles dans sa chair si seulement elle en avait été capable. Elle voulait lui faire subir un quart de ce qu'il lui avait fait. Ne serait-ce que ça, ç'aurait été suffisant.

« Tu. N'as. Pas. LE DROIT. DE FAIRE CA. »

Son cri s'étouffa dans un sanglot sec et vaguement pitoyable. Elle lui ferait mal. C'était tout ce qui comptait. Venge toi, Ali. Vas-y, allez.

« Tu mens et tu blesse – pathétique ! Pathétique, pathétique, pathétique...»

La litanie continua, comme impossible à arrêter. Pathétique, pathétique. C'était tout ce qu'il était.
Son autre main se leva pour le gifler. Elle l'aurait étranglé, si elle avait pu. Elle l'aurait tout simplement étranglé.


Dernière édition par Allyriane Kaylee le Mar 3 Juin - 17:09, édité 1 fois
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Ambroise Patvakan
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MessageSujet: Re: Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]   Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD] - Page 2 Icon_minitime1Mar 27 Mai - 21:38




C’est curieux, ça n’était pas aussi satisfaisait que ça devrait l’être de voir son visage se tordre, l’incompréhension y laisser son voile et ses yeux larmoyants posés sur lui. Mais c’était vide, vide, ultra-vide tandis qu’il se répétait comme un mantra qu’il ne faisait rien de mal, qu’il fallait discipliner les petits chatons belliqueux comme il se doit pour ne pas avoir plus de problèmes que nécessaire plus tard.

Il n’aurait su lire son expression, sa seule certitude restant que ça devait faire mal à en croire le goût métallique encré sur ses lèvres. C’était ce qu’il voulait, on apprend toujours mieux lorsque la punition est sévère, c’était normal, normal, absolument normal.
L’espace d’une seconde, il crut qu’elle allait  le gifler ; son visage se crispa de lui-même, s’attendant à l’impact, mais la douleur provient d’ailleurs. C’était son bras qu’elle venait d’attraper. Elle serrait, serrait si fort qu’il pouvait sentir chacune de ses phalanges, chacun de ses ongles qui s’enfonçaient douloureusement dans son bras. Pourtant, il ne fit rien pour éviter la douleur, resserrant simplement par réflexe, par pur réflexe, sa main sur les mèches de cheveux. Son cerveau ne protesta pas même pas, cessa de l’avertir que ça n’était pas normal, que le petit chaton ne devait pas se rebeller ainsi. Peut-être que le geste lui semblait trop insignifiant. L’idée le conforta momentanément.
Ah, ça faisait mal.

« Tu. N'as. Pas. LE DROIT. DE FAIRE CA. »

Ambroise aurait voulu lui dire que si, si il avait parfaitement le droit de faire ça, c’était dans sa nature, dans ses gènes. Il était supérieur, il avait le droit, tous les droits, il pensait avoir été clair sur la question. Rien ne sortit pour autant, le blond se contentait d’écouter la manière dont la voix de la jeune fille s’étouffait dans un sanglot sourd. Il avait mal, cependant elle avait encore plus mal et sans doute que c’était pour cela, parce qu’il avait toujours la main dans la partie, qu’il se tut, yeux bleus rivés sur elle.

« Tu mens et tu blesse – pathétique ! Pathétique, pathétique, pathétique...»

Tu mens.
Menteur, Ambroise est un menteur ! Ambroise veut juste qu’on le regarde, qu’on fasse attention à lui.


Non, non, non, Ambroise ne ment pas, il ne ment jamais, jamais, jamais… Il détestait cela, le mensonge lui donnait envie de vomir, de s’arracher la peau, de frapper tous ceux qui ne croyaient pas. De quel droit lui disaient-ils qu’il mentait ? De quel droit lui mentaient-ils si aisément, un large sourire aux lèvres en lui offrant une pomme empoisonnée ? Ça fait mal, le mensonge fait mal, tellement plus mal que la vérité. Ambroise n’est pas un menteur, il n’est pas comme ça, il n’a pas à mentir pour l’attention, pas à mentir pour que tout aille bien. Il est au-dessus de ça, bien au-delà.
Les souvenirs étaient douloureux, piquant, peu importe où il allait, peu importe ce qu’il faisait, il pouvait toujours entendre les rires raisonner dans sa tête. ‘Ce n’est qu’un enfant, les enfants mentent’.

Il saisit le bras de la petite châtain avant qu’elle ne puisse abattre sa main sur lui, sourcils froncés, poigne ferme, pourtant son regard avait perdu de sa superbe, sa confidence prit un coup. Le soleil se couchait, bientôt tout ne sera plus que d’immenses étendues noires, y compris la demoiselle. Il se retira vivement, comme piqué par une abeille, tous sens en alerte. Il lâcha ses cheveux et son poignet, reculant de quelques pas, manquant de tomber, arrachant son propre bras des griffes de la jeune fille, et tant pis si ça faisait mal.

« JE NE SUIS PAS UN MENTEUR ! »

Il ne mentait pas, il n’était pas non plus pathétique, elle l’était, elle ! Et que lui voulait-elle ? Ah, le collier, le collier. Ambroise haletait légèrement, comme si crier avait été un effort particulièrement éreintant. Il plongea sa main dans sa poche, touchant du bout des doigts le malheureux objet.

« Je ne suis pas un menteur, répéta-t-il, plus calmement. Je ne le suis pas. »

Le garçon extirpa lentement le collier de sa poche, laissant au pendentif la liberté de s’agiter au bout de la chaîne. Il le contempla un instant, comme jugeant s’il était digne de toute cette scène avant de contempler à nouveau la fille. Il se saisit du pendentif et le serra fort dans sa main, comme si sa vie en dépendait. Ambroise jeta un coup d’œil au soleil qui commençait déjà à disparaître et sa gorge se noua.

« Je vais te le rendre, je ne mens pas, mais pas là, quand je serai rentré. »

Il n’arriverait pas chez lui sous le soleil, c’était certain, alors il n’avait plus de choix, et il ne voyait vraiment pas pourquoi elle refuserait. N’avait-il pas été un gentleman ? De plus, elle semblait vraiment tenir à son collier pour en arriver jusqu’à ce point.
Si elle décidait qu’au final, le bijou n’était pas si important, Ambroise était définitivement dans de beaux draps. Mais il ne regretterait pas, c’était pour son bien qu’il avait fait cela, après tout, n'est-ce pas?

Il n’était ni un menteur, ni pathétique, ni cruel, non ; elle avait tort, tout simplement, encore et encore et toujours et ne méritait pas qu'il se mette dans de tels états.
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Allyriane Kaylee
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MessageSujet: Re: Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]   Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD] - Page 2 Icon_minitime1Mar 3 Juin - 17:09

Le bras glissa entre ses ongles, ses cheveux enfin libres ; méchant, méchant, méchant. Aussitôt qu'elle eut les deux mains dégagées, Allyriane les passa dans sa courte chevelure brune. Sur ses mains, ses poignets. Ça faisait mal. Sûrement avait-il mal, lui aussi. Elle n'y avait pas été de main morte – les ongles enfoncés dans la chaire, même si la gifle n'avait pas atteint sa cible. Les mots l'avaient atteinte, eux. Braves paroles. Pathétique menteur pathétique. Elle aurait pu le répéter encore des heures s'il ne s'était pas mis à crier et que, surprise, la petite n'y avait vu là un signe d'arrêter sa litanie. Elle ramena ses deux bras devant sa poitrine, prudente ; le regarda, les yeux grands ouverts. Elle ne savait pas ce qu'il voulait d'elle. Plus maintenant. Elle ne savait même pas ce qu'elle-même attendait de lui. Qu'il lui rende son collier ? Qu'il répare ses erreurs ? Qu'il remonte le cours du temps pour éviter de croiser son chemin et de lui faire du mal ? Peut-être. Ça aurait été bien. C'était pourtant du domaine de l'impossible. Inutile de s'attarder là-dessus. Mieux valait avancer, faire quelque chose, se débrouiller, enchaîner, avancer – coûte que coûte, toujours mettre un pied devant l'autre. Bien que ses bras tremblaient un peu des efforts fournis et que la tension tenait encore son corps dans un étau glacé, Allyriane se sentait capable de tout et n'importe quoi. Elle l'aurait giflé de nouveau, si elle n'avait pas été si fascinée par l'écho de sa voix. Pas un menteur, uh ?
Oh que si. Encore un mensonge. Encore encore encore.

« Je ne suis pas un menteur. Je ne le suis pas. »

Ses yeux suivirent le mouvement de ses mains jusqu'à ce que son regard ne ricoche contre le métal du collier. Dès lors, rien d'autre n'aurait pu attirer son attention. Elle voyait l'objet de sa convoitise, tenu entre des doigts si peu précautionneux ; son collier, la raison de tout ce remue-ménage – si seulement, maman. Elle n'aurait pas dû confier son bien à un étranger. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Maintenant elle savait. Regard toujours rivé sur le bijou, elle passa un bras ennuyé contre ses lèvres. La sensation était encore là, le sang toujours présent comme un arrière-goût impossible à éliminer contre sa langue, ses lèvres. Ça ne partirait pas. Jamais tout à fait, jamais complètement. Il resterait toujours comme une sensation de morsure, de salissure dont rien ne pourrait venir à bout. Elle aurait beau se laver la bouche et les dents vingt fois par jour, ce serait toujours un peu différent d'avant.
Et c'était de sa faute. Elle ne pouvait plus faire confiance à personne. Elle aurait dû s'en souvenir. Pas de confiance, pas de gentillesse, rien que de la méfiance et des yeux plissés. Elle aurait dû...

« Je vais te le rendre, je ne mens pas, mais pas là, quand je serai rentré. »

Il ne mentait pas ? Menteur. Quand il serait rentré ? Menteur. Allyriane fronça les sourcils, serrant un peu plus ses petites mains contre sa poitrine, méfiante plus que de raison face à des paroles dont elle croyait à peine plus le contenu que celui qui les prononçait. Elle ne savait pas. Devrait-elle le suivre chez lui ? S'il le lui rendait, ça en valait la chandelle. S'il le gardait, non. Mais au moins elle saurait où il habitait. Elle pourrait revenir le lendemain et le lendemain et lendemain, à chaque seconde de temps libre, s’asseoir devant la porte d'entrée et frapper jusqu'à ce qu'il perde la patience ou l'ouïe. C'était jouable. Elle pouvait faire ça.

« Pourquoi pas maintenant ? »

Elle pencha sa tête sur le côté, encore un peu sceptique. Elle ne voyait pas pourquoi il deviendrait subitement plus docile une fois rentré chez lui – et encore moins en quoi le lieu où ils se trouvaient pouvait changer quoi que ce soit. Chez lui, ici, quelle différence ? Tout ce qui comptait était qu'il lui rende son collier. Cela valait heureusement aussi pour elle. Elle n'était pas trop regardante, une fois son horloge interne perdue dans ses propres rouages. L'heure s'était bloquée.

« Je veux bien. Mais pourquoi ? Pourquoi ? »

Ses grands yeux se levèrent pour questionner le garçon. Pourquoi, alors ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Elle pouvait continuer toute la nuit s'il ne disait rien.
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Ambroise Patvakan
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Ambroise Patvakan

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MessageSujet: Re: Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]   Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD] - Page 2 Icon_minitime1Mar 1 Juil - 18:45


Il n’aimait pas qu’on lui pose des questions, qu’on le questionne lui ou ses motivations, ou pire encore, qu’on remette en cause ses paroles. Accordé, il y avait de nombreuses choses qu’il n’aimait pas, que sa personne ne pouvait supporter, l’idée de celles-ci le rendait malade et malheureusement la jeune demoiselle semblait prendre un malin plaisir –à ses yeux- à marcher sur toutes les lignes, déborder du cadre comme si elle en avait le droit.

Ambroise ne pensait pas avoir à expliquer ses actions, ni à se remettre en question. Il n’était ni pathétique, ni un menteur et encore moins un menteur pathétique. Ce qu’il faisait était juste et ne regardait que lui, personne n’avait le droit de le juger, c’était ainsi depuis toujours, ou du moins depuis qu’il avait décidé que l’avis des autres lui était égal. Qu’est-ce que cela lui avait apporté de bon, d’être à l’écoute des autres, de leur confier ne serait-ce qu’une minuscule partie de lui ? Rien, absolument rien à part une leçon marquée pour toujours au fer rouge dans son crâne. Il n’avait rien à y gagner, que ça soit maintenant ou dans dix ans, la seule personne sur laquelle il pouvait compter, au fond, c’était lui-même.

Et pourtant le voilà, s’abaissant à échanger un collier contre un service, dépendre de quelqu’un d’autre. Plus que tout, il haïssait sa condition, tellement plus handicapante qu’elle n’aurait dû l’être, qu’elle en avait l’air.

Le blond la regarda froncer les sourcils et déglutir lui sembla soudain tellement plus difficile. Elle pouvait partir, le laisser la, seul, dans le noir, seul, noir, personne. Il serra les poings, tête fièrement levée, s’interdisant de se laisser avoir par la maladie, pas à nouveau, jamais. Il était fort, il était intelligent, même si son plan coulait, il en trouverait un nouveau derechef, ça n’avait rien de bien compliqué, sur le papier.

« Pourquoi pas maintenant ? »

C’était plus fort qu’elle, n’est-ce pas ? Elle se devait de le faire, d’écraser les lignes si durement tracées. Une enfant problématique. Il l’avait trouvé certes amusante quelques temps auparavant, mais à présent que le temps n’était plus au loisir, il peinait à apprécier sa particularité de chaton récalcitrant.

Pourquoi pas ? Question idiote. On n’obtient rien sans rien donner en retour, loi fondamentale du monde ; pauvre fille, elle ne tiendra pas bien longtemps. Mauvais caractère, idiotie, frêle.

« Je veux bien. Mais pourquoi ? Pourquoi ? »

Ambroise s’estima chanceux qu’elle semblait très attachée à ses affaires, la ténacité pouvait parfois se révéler plus utile que lourde, il en était le premier témoin aujourd’hui.  Elle voulait bien. Elle l’accompagnerait jusqu’à chez lui pour un stupide collier, le voilà chanceux. Devait-il répondre à sa question,  y avait-il quelque chose à gagner ?

Sans doute que même s’il se mettait simplement en marche, pour son bijoux, elle le suivrait sans qu’il n’ait à répondre, cependant elle allait probablement se montrer incroyablement tenace pour avoir ses réponses et…  C’était là que la ténacité était un problème, marié à la curiosité, un grand cauchemar des êtres humains. Le Patvakan fronça sensiblement les sourcils, la jaugeant du regard, supérieur. La jeune fille avait beau s’être avérée plus pénible que la moyenne, ses rouages fonctionnaient probablement de la même manière que le commun des mortels : une fois sa curiosité assouvie, elle le laisserait tranquille. Probablement. A moins qu’elle ne trouve autre chose sur quoi le titiller.
Honnêtement, il n’était pas prêt à lui dire la vérité, en partie parce que c’était une faiblesse, également parce qu’il ne supportait pas l’idée de le révéler à elle en particulier, toutefois il l’avait dit et le répéterait, Ambroise n’était pas un menteur, ni un lâche.

Il tourna les talons, brisant le contact visuel afin de reprendre son chemin, tranquillement, glissant une main dans sa poche en même temps que le précieux collier, le gardant au creux de celle-ci avec précaution –après tout cela, il serait fâcheux qu’il lui arrive quelque chose, vraiment. Il reposa son regard sur le soleil couchant, grimaçant à la pensée de le voir si rapidement décliné derrière le pâté de maison. Lui aussi l’abandonnait, le traître, si tôt.

« Je ne vois pas dans la nuit. »

Nonchalant, comme si ça n’avait rien de particulier, comme si cela ne lui pourrissait pas assez la vie, il repoussa une mèche blonde de devant des yeux, guettant du coin de l’œil la silhouette de sa compagne –forcée- de route.

C’était de sa faute s’il en était arrivé à là de toute manière, qu’elle prenne ses responsabilités était parfaitement normal, banal.

Humain.
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Allyriane Kaylee
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MessageSujet: Re: Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]   Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD] - Page 2 Icon_minitime1Jeu 17 Juil - 18:48

Elle n'aimait pas son regard. Ses yeux clairs, glacials, transperçaient sa peau comme autant de couteaux ; elle aurait voulu s'en cacher, s'y soustraire. Lui dire de la laisser en paix, mettre ses mains devant son visage et se créer un monde imaginaire dans lequel il n'aurait pas été là, à la fixer de cet air qui n'avait rien de gentil. Elle ne savait pas. Ne savait plus. Comment faire, comment répondre – comment parlait-on, déjà ? Les syllabes s'agglutinaient au fond de sa gorge sans vouloir plus en sortir, coincée quelque part dans sa trachée déjà bien encombrée par des résidus de sentiments qu'elle comprenait à peine. Ça n'avait aucun sens. Ce n'était utile à rien. Elle ne voulait pas de ces morceaux de miroirs tout juste bons à lui lacérer la peau et les organes de l'intérieur. Personne ici n'en avait besoin. Pas à Sal'ahë. Ils étaient mieux que les autres. Plus intelligents. Plus forts. Parce que ces petits débris ne leurs gâchaient pas la vie. Ils respiraient mieux et plus correctement ; pas de vitre sans teint pour leur dire quoi faire, quoi penser. Elle en était libérée. Ce garçon aussi. Est-ce que ça jouait dans le fait que son regard la dérangeait tant ? Elle n'en avait pas la moindre idée. C'était trop compliqué. Bien trop complexe, même pour une fillette aussi brillante qu'elle. Il était des choses que personne ne pouvait appréhender. Personne. Personne. Personne...
Le garçon lui tourna le dos ; aussitôt, ses poumons reprirent du service. Elle déglutit difficilement. Elle ne voulait pas qu'il cesse de la regarder. Même si elle l'avait souhaité. Il fallait qu'il reste là, avec son si précieux collier, ses secondes volées, sa dignité envolée. Elle en avait besoin. Il devait lui rendre tout ça. Ce n'était pas possible autrement. Non, non. Elle ne pouvait pas. Ne voulait pas. Vivre sans. C'était ancré sous sa peau comme les règles fondamentales d'une vie à laquelle elle ne pouvait pas échapper : alors elle ne pouvait pas le laisser filer. Pas sans qu'il ait répondu à ses questions. Pas sans qu'il lui ait rendu ce qu'il lui avait pris. Peu importe comment il s'y prenait pour ça. C'était son problème, pas le sien. Elle, elle n'avait rien fait. Rien fait du tout sinon être là au mauvais endroit au mauvais moment.
Et c'était injuste, tellement injuste.

« Je ne vois pas dans la nuit. »

Ses petits pas mesurés avaient commencés à faire écho à ceux d'Ambroise, suivant quelques pas derrière sa progression tranquille. Interloquée, mains toujours ramenées contre sa poitrine, serrées contre la lanière de son sac, elle pencha doucement la tête sur le côté. Il ne voyait pas dans la nuit ? Ses yeux cherchèrent dans le ciel les dernières traces du soleil. Il filait à toute allure. Pressé, pressé. Pas de quoi en faire un plat. Il ferait sombre mais en ville, il ne faisait jamais tout à fait noir. Et puis il y avait la lune. Tout allait bien. Rien dont elle avait peur. Rien qui l'effraie ou la mette mal à l'aise. Le noir faisait partie du tout de la vie ; ce n'était pas là que se cachaient les monstres, pas là que se terraient les tueurs. C'était juste une absence de lumière. Juste ça. Alors il n'avait pas à s'en faire, lui non plus.
Comment ça, alors ? Ne pas voir dans la nuit.

« Personne ne voit dans le noir, lâcha-t-elle d'une voix intriguée. Tu as peur ? »

Ses pas accélérèrent légèrement la cadence. C'était étrange. Elle ne comprenait pas. Pourquoi lui dire qu'il ne voyait pas dans la nuit ? C'était parfaitement normal. A moins qu'il ne veuille dire autre chose par là. Ce qu'elle supposa, sans réussir à trouver d'autre explication pour le moment.
Elle tenait quelque part à faire durer la discussion. Réussir à parler était pour elle un exploit ; aussi petit soit-il, c'en était un malgré tout. Elle en était toute étonnée. Toute excitée, quelque part, aussi. Ce type avait beau être insupportable et tout faire de travers, c'était un être vivant malgré tout.

« Je n'ai pas peur, moi. »

Déjà mieux que rien.

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Ambroise Patvakan
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Ambroise Patvakan

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MessageSujet: Re: Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]   Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD] - Page 2 Icon_minitime1Mer 30 Juil - 16:37


Pressé, pressé… Le soleil s’éclipsait plus vite que jamais, plus vite que d’habitude. Etait-ce une réalité, une impression, une illusion causée par la pression naissante dans sa poitrine?

Il n’était pas inquiet, pourtant. Mais il ne l’était plus, inquiet, plus depuis un sacré bout de temps. Les symptômes résidaient, lourd dans sa poitrine, ou du moins, il semblaient rester. Des fantômes, c’était tout ce qu’ils étaient. C’était comme lorsque l’on se faisait amputer le bras; malgré son absence, l’on avait toujours la curieuse impression qu’il était toujours là, bien en place. Membres fantômes, sentiments fantômes.

La maladie, elle, n’était pas fantôme et rien ne semblait pouvoir l’en débarrasser. 

Tap, tap, tap, ses pas résonnaient dans la rue désertée. Pas une âme errante, ni chat, ni chien. Quelques mouvements de ci, de là. Il était tard, l’on rentrait chez soi, l’on y restait cloîtré, au chaud pour la nuit. Et lui, lui était là.

Tap, tap, tap, les pas de la jeune fille résonnaient derrière lui, près de lui. Bon rythme, bon rythme, peut-être même qu’il sera chez lui avant que le soleil n’ait complètement céder sa place à l’obscurité. Il en doutait; Ambroise n’avait jamais été un grand optimiste. La perpective ne l’enchantait guère, lui en donnait presque la chaire de poule.
Et c’était de sa faute, complètement de sa faute, à cette fille et son stupide, laid collier. Idiote.

« Personne ne voit dans le noir. Tu as peur ? »

Bla bla bla… Elle ne la fermait donc jamais? Elle ferait mieux d’économiser sa salive au lieu de demander de telles idioties. Mais enfin, il devait être indulgent, après tout, ils n’étaient clairement pas du même niveau sur bien des sujets. Pauvre fille. Elle semblait avoir de bons yeux, c’était suffisant pour lui, à l’instant. Et après… Après, il s’en fichait, puisqu’une fois son collier rendu, elle partirait et il serait tranquille, débarrassé de ce poids. 

« Je n'ai pas peur, moi. »

Il fronça les sourcils, quelque peu froissé. Etait-elle en train de suggérer qu’il était une poule mouillée? Qu’il avait peur? Il n’avait pas peur, non, non, même avant, depuis toujours, il n’avait jamais eu peur. Ambroise lui lança un regard dédaigneux par dessus son épaule.
La peur était un concept qui lui était étranger. Il ne voyait pas, c’était différent, bien différent. Pourquoi ne pouvait-elle pas comprendre cette simple information? Idiote, idiote. Bien sûr. Il n’était pas blessé, pas même froissé. Elle était juste une fille idiote, très idiote, une fille à qui il fallait tout apprendre, un chaton. 

Regard rivé sur la rue qui s’assombrissait un peu plus à chacun de ses pas - trop lents! -, le garçon répondit, aussi calmement qu’il lui était possible.

« Je. Ne. Vois. Pas, articula-t-il doucement, comme s’il avait peur qu’elle ne comprenne pas s’il parlait trop vite. C’est tout. Maintenant, tais toi, stupide fille. »

Il doutait que, malheureusement, l’ordre suffirait à la faire taire, puisqu’elle lui avait démontré à de nombreuses reprises déjà à quel point elle était malpolie et désagréable. Toutefois, qui ne tente rien n'a rien.

Et puis, la familiarité le rassurait.
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Allyriane Kaylee
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MessageSujet: Re: Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]   Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD] - Page 2 Icon_minitime1Lun 15 Juin - 2:31

Tap tap tap. Tap. Tap tap.Tap tap tap.
Un petit nuage de buée transparente et volatile s'échappa d'entre les lèvres pâles d'Allyriane. Il ne laissa derrière lui qu'une succincte impression d’absence dans sa bouche ; âpre, désagréable. Tout en passant machinalement sa langue contre l'arrière de ses dents, tout au plus vaguement perplexe, elle releva des yeux inexpressifs vers la nuque du garçon dont elle suivait les pas, docile, tranquille. Cette situation n'était pas habituelle. Elle ne savait pas comment réagir, que faire, quoi dire, où s'arrêter, la route à suivre et celle qu'il aurait fallu à tout prix éviter. Courait-elle à sa perte et si oui, pourquoi y aller en marchant ? Pourquoi le suivre ? L'argent valait-il plus que le temps ? Et comment mesurer la valeur de ce dernier, s'il fuyait entre ses doigts comme les insectes tentaient de s'envoler des mains d'enfants trop aventureux ? Il aurait fallu pouvoir...
Le saisir, le quantifier, être sûre et certaine qu'il existait – le regarder s'accumuler dans le sablier, petit à petit, à mesure qu'elle le gagnait.
Seulement ce n'était pas possible. Ça ne le serait jamais.
Elle avançait dans le noir les yeux bandés. Ce garçon pouvait lui mentir. Elle ne reverrait peut-être jamais son collier. Toute cette histoire ne résulterait peut-être qu'en une montagne de temps perdu et des bleus non mérités. La pauvre demoiselle suivait les probabilités les plus importantes sans être sûre de ne pas s'aventurer dans une impasse ; tant qu'il n'y avait pas cent pour cent de chances, le risque persistait. La silhouette d'Ambroise, quelques pas devant elle, lui en aurait presque parue menaçante. S'il avait décidé de l'étrangler, rien ne disait qu'elle aurait réussi à l'en empêcher. Malheureusement, même sans raisons valables ou intelligentes de commettre ce crime, il pouvait en avoir envie. Juste envie. Et le faire. Juste comme ça. Juste parce que.

Elle ne supportait pas ce manque de réflexion. L'aurait détesté, si elle l'avait pu.

Yeux baissés, mains jointes contre sa poitrine, elle inspira doucement l'air frais de fin de soirée. Comme les rouages étaient mal huilés, de l'avoir amenée jusqu'ici. Que d'imprévus intolérables. Les ongles s'enfoncèrent dans la chaire sans pitié aucune. Quelle idiote tu fais.

« Je. Ne. Vois. Pas. C’est tout. Maintenant, tais toi, stupide fille. »

Tais toi ? Stupide, stupide. Tête toujours baissée, Allyriane expira un peu brusquement. Elle n'était pas idiote, elle n'était pas bête – c'était un fait, un fait, une vérité, une absolue certitude vérifiée à maintes et maintes reprises dans des situations qui ne mentaient pas, elles, confirmées par des personnes qui n'avaient aucun intérêt à lui offrir des éloges qu'elle ne méritait pas. Elle était intelligente, elle savait réfléchir. Elle avait autant, sinon plus, de matière grise que lui. Il n'avait aucune raison de lui dire ceci. C'était un menteur, encore, toujours. Menteur menteur menteur. Il ne cesserait jamais. Incurable. Pourri jusqu'à la moelle.
Mais...
D'un pas plus pressé que les autres suivi d'un second presque aussi grand, elle vint saisir la manche droite du garçon entre ses petits doigts gantés. Pas pour l'arrêter, non – juste pour l'accrocher ; elle ne cessa pas sa marche pour autant.

« Je ne suis pas stupide, murmura-t-elle entre ses dents. Pourquoi tu m'as fait mal si tu me le rends quand même. Pourquoi pas maintenant. Pourquoi tu ne vois pas. Ça n'a aucun sens. Tu n'es pas logique. Tu dis n'importe quoi. »

Ses questions n'avaient de questions que la forme ; l'intonation en était absente.
Cela dit, elle aurait pu se poser les mêmes à son sujet.

Il t'a fait mal, il t'a volé ton collier, il t'insulte. Tu devrais le vouloir mort ou loin, très loin.
Alors pourquoi tu tends le bras, pourquoi tu restes à portée de main ?
Et elle ne savait pas. Elle n'en savait rien, rien du tout. Peut-être y était-elle si habituée qu'elle ne parvenait pas à s'en offusquer autant qu'elle l'aurait dû. Peut-être préférait-elle exister au travers de la douleur que ne pas exister du tout.

… Pathétique, huh.
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MessageSujet: Re: Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD]   Avant la nuit... [PV... A l'escargot du 20 ème étage? xD] - Page 2 Icon_minitime1

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