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 Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]

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Melfia Hider
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Melfia Hider

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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] - Page 2 Icon_minitime1Lun 10 Oct - 17:50

{PRESQUE DEUX MOIS, RESPECT. Peut-être que bientôt je serais en lice pour battre le record de Never, hmmm? Bon, Ayu nous bat tous.|D

Donc désolée! Et puis c'est trop tard pour changer les couleurs de toute façon, je vais m'habituer. Sinon j'ai pas relu mon poste, ce qui pourrait expliquer les incohérences ou je ne sais quoi... hm hm. ^^'

Et pourquoi tu mets autant d'espace libre après tes HS? C'est louche.8D}

Et si le couloir avait été infini? En auraient-ils jamais atteint le bout? Rien n'était moins sûr. Ils auraient continué de marcher sans se soucier de rien, peut-être durant des heures, peut-être durant des jours, peut-être pendant des années ; et ils ne s'en seraient jamais rendu compte, jamais. Mais ce n'était pas ainsi que les choses devaient être, et ce n'était pas ainsi qu'elle devait mourir. Ce couloir débouchait bien quelque part, ce château était délimité dans l'espace, aussi grand soit-il. En posant un pied devant l'autre, comme cela, elle avançait, allait quelque part dans ce château qui restait immobile. Pourquoi pas le contraire? Ça aurait été bien plus intéressant. Elle n'aurait pas bougé, mais le décors lui aurait suivi ses pas imaginaires, aurait défilé autour d'elle de façon à l'amener là où elle aurait voulu aller. Ainsi elle serait toujours restée au même endroit, et le monde aurait tourné autour d'elle, se serait adapté à ses moindres désirs. Mais c'était elle, comme tous les autres, qui devait se déplacer. Comme le monde était mal fait! Elle aurait dû être le centre de toute l'attention, de tous les regards, de tout ce qui arrivait ou non dans ce Royaume et dans les autres. Mais peu importe. Marcher lui était accessible, ses jambes se mouvaient avec élégance et efficacité. La belle Reine avait de quoi pallier toutes les difficultés qui pouvaient se dresser devant elle, qu'elles soient évidentes ou plus discrètes, qu'elles soient simples ou complexes. Si le monde refusait de tourner autour d'elle, elle piétinerait le monde. Aussi simple que cela. Il s'en mordrait les doigts, il le regretterait tôt ou tard. Elle le referait, le détruirait pour le recommencer. N'était-ce pas la plus généreuse des décisions? Tout serait nouveau, beau, à sa convenance. Elle leur donnerait une raison de vivre. Qui d'autre pouvait prétendre à cela? Son entreprise était dénuée de la moindre arrière-pensée, ses intentions les plus louables qui soient. Eut-ce été quelqu'un d'autre à sa place, cela aurait pu paraître incohérent. Mais elle était Melfia Hider, Reine incontestée de Sal'ahë, Dirigeante exemplaire ayant habilement gravi l'échelle sociale sans jamais faire un faux-pas. Oui, elle avait grimpé cette échelle glissante en talons haut, et avait réussi à atteindre le plus haut barreau, celui sur lequel elle était assise à présent. Elle savait ce qu'elle faisait. Elle n'avait même jamais été aussi lucide de toute sa vie. C'était devenu..., si clair, maintenant. Si clair. Ça lui en faisait mal aux yeux. Un blanc éclatant, un blanc vite sali. Un blanc qui lui donnait la nausée.

Voilà pourquoi il fallait tout changer. Elle refusait de vivre dans un monde qui lui donnait la nausée.

La voix de la jeune femme mourut entre les murs alors qu'elle serrait ses lèvres l'une contre l'autre, et le silence reprit ses droits. Peut-être que quelqu'un passa près d'elle, peut-être que quelqu'un baissa le regard en passant à sa gauche ou à sa droite. Impossible à dire, elle ne les voyait pas. Ne voulait pas les voir. Ils ne faisaient pas parti de son monde pour l'instant, même s'ils marchaient dans le même couloir qu'elle. Ses talons tapaient contre le sol dans un petit bruit mat, que l'on n'entendait pas à moins d'y faire attention. Comme ce serviteur, là, qui la suivait ; si elle n'avait pas fait attention à sa présence, elle aurait presque pu l'oublier. Elle aurait entendu ses pas, aurait entendu sa respiration régulière, mais n'aurait pas assemblé tous ses éléments pour en parvenir à la conclusion, pourtant évidente, que quelqu'un marchait près d'elle. Parce qu'il ne représentait aucune menace, ou peut-être parce qu'elle n'aurait pas eu besoin de lui, il aurait été relégué au rang de décors. Fait-on attention à chaque dalle sur laquelle on pose les pieds? A chaque motif qui orne de trop richement décorées tapisseries? A tous les vases et à leur couleur? Melfia voyait tout cela, mais ne les regardait pas. Kriss était un vase, un motif sur une immense tapisserie, une dalle parmi tant d'autre, ni semblable ni différente. Triste sort que le sien, vraiment. Triste sort que celui de tous ces pauvres citoyens lambdas. Ils se pensaient différents de leurs voisins parce que leurs physiques n'étaient pas identiques, parce qu'ils pensaient différemment et n'agissaient pas de la même façon. Ils se disaient qu'en ayant un travail à eux, une famille à eux, des goûts à eux, un style à eux, ils deviendraient quelqu'un, une personne à part entière. Et pourtant, ils n'étaient que 'quelqu'un', connu de si peu de personnes que c'en était ridicule. Un point de couleur dans une peinture. S'ils avaient tous été exactement semblables, cela aurait été plus simples, certainement, d'accepter que leur rôle était insignifiant : tous les soldats auraient regardé leur voisins et y auraient vu leur propre reflets, et ils se seraient dit que s'ils n'avaient pas plus d'importance qu'eux, eh bien c'était logique. Ils étaient pareils. Pourquoi deux personnes exactement identiques auraient eu une importance différente? Ça aurait été beaucoup plus simple.
Parce qu'à être eux-même et à ne pas ressembler aux autres, à force d'entendre des inepties concernant le fait qu'ils étaient uniques et comptaient autant que les autres, ils finissaient par trop espérer. Melfia détestait ça. L'espoir. Quelle notion vaine et inutile! A espérer qu'ils seraient différentes et compteraient, ils finissaient par être envahi d'un horrible sentiment de déception ou de dégoût. Ils ne comprenaient pas pourquoi untel plutôt qu'eux, pourquoi lui était riche alors que eux non. A Sal'ahë, maintenant, ils n'étaient plus aussi sujets à ces querelles ridicules. Ils étaient comme ils auraient dû être, si Dieu ne s'était pas amusé à les remplir de choses inutiles. Des animaux déchus, voilà ce qu'ils étaient. A souffrir sans raison, à pleurer pour quelqu'un qui ne voulait pas d'eux quand il était si simple de trouver quelqu'un d'autre. A crier quand ils n'obtenaient pas satisfaction, alors que le calme résolvait bien des problèmes. A rire de tout, à rire de rien, à se lier à tout le monde et à pleurer devant ce qui était inévitable. La mort venait frapper à toutes les portes depuis toujours ; et pourtant, à cause de leurs sentiments inutiles, les hommes continuaient de chercher un moyen de l'éviter.


Melfia savait que c'était inévitable. Elle était différente. Mais toutes les personnes qu'elle croisait en marchant, et celles qu'elle imaginait en train de vaquer à leurs occupations dans les diverses villes qui composaient son Royaume, toutes mourraient. Kriss aussi mourrait.

Elle leur proposait, avant d'atteindre le bout du couloir, de donner un sens à leur vie. Pourquoi la disait-on folle, froide ou cruelle? Elle était rationnelle. Tous mourraient. Ils pouvaient vouloir l'éviter, ça n'y changerait rien. Tous ceux qu'elle pouvait tuer étaient d'ors et déjà condamnés. Achever un mourant était un bel acte. Quelle différence voyaient-ils entre éviter plus de souffrances à un soldat blessé et éviter toute sorte de souffrance à un jeune enfant? Un meurtre était un meurtre. Un chien était un chien.

Savaient-ils seulement raisonner?

« Nous serons bientôt arrivés, lâcha-t-elle brusquement, plus pour elle-même qu'autre chose. Il y a tellement de couloirs, dans ce château. »

Une infinité, oui. Un nombre extravagant. Quoi que, dans les faits, tous devaient être plus ou moins reliés. En partant de l'entrée, ne pouvait-on pas arriver absolument partout, à force de tournants et d'escaliers?

« Sais-tu lire, Kriss Ryan? » Le sourire qu'elle avait perdu quelques secondes plus tôt revint finalement se poser sur ses lèvres, si peu marqué qu'on le remarquait à peine. « Cela peut être utile, entre autre choses. Servir, laver les carreaux. Lire. »
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Kriss Ryan
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] - Page 2 Icon_minitime1Lun 31 Oct - 16:37

[Je mets de l'espace parce que j'aime ça, que veux-tu ?^^v
Et puis, moi, je pardonne toujours le retard. Tu vois, je suis un amour, vous devriez tous me vouer un culte. Et puis l'était bien, ton post, t'inquiète.==
Pooooooo~sté. Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] - Page 2 110805123045455675]




Pour sûr, des couloirs, il y en avait beaucoup. Tellement qu’à vrai dire, Kriss ne les avait jamais comptés. Oh, ce ne devait pas être un problème : après tout, personne ne le lui avait jamais demandé. Et lui, comment aurait-il pu deviner qu’il le fallait, si personne ne l’avait exigé ? S’il n’avait pas entendu ? Si on ne le lui avait pas dit ? Kriss savait toujours ce qu’il devait faire, ce n’était pas bien compliqué. Les tâches étaient distribuées, réparties, hop hop hop, il fallait y aller, il fallait laver le carreau, il fallait balayer le sol, laver la vaisselle argentée, laver la vaisselle dorée, dépoussiérer les bibelots de cristal sans les casser –il n’y avait jamais de poussière à enlever puisqu’on s’en occupait régulièrement mais, si on ne l’avait pas fait il y en aurait eu, pas vrai ?–, vérifier que oui, tout était bien à sa place, allumer les bougies qui s’étaient éteintes, entretenir le feu dans les gigantesques cheminées lorsqu’il faisait froid, ouvrir les fenêtres quand il ne pleuvait pas, changer les draps, les taies, préparer les habits, les laver aussi, en prêtant bien attention à ne pas ternir leurs couleurs chatoyantes ou très sombres et brillantes, coiffer Mesdemoiselles pour les servantes, s’occuper de Messires pour les serviteurs, arroser les fleurs dans les vases si fragiles qu’il ne fallait surtout pas faire tomber, ah, et aussi les jeter, ces plantes, quand elles étaient fanées, rapporter qu’on avait besoin de nouvelles pour les remplacer, parce que vraiment, un vase ne pouvait pas rester vide s’il n’était pas fait pour ça, et ne pas chercher à comprendre surtout pourquoi on le faisait. C’était comme ça, c’était une journée entière de labeur qui se résumait en quelques mots, quelques phrases pas très joliment tournées, très simples, très ordonnées pour ne pas s’emmêler les pinceaux. Il y avait aussi les cuisiniers pour la cuisine, les jardiniers pour le jardin, les commis pour les commissions, les soldats pour se battre. C’était indispensable, c’était important. Et dans cet agrégat d’activités, nulle mention nominale des corridors : bien sûr, les fleurs étaient parfois là-bas, de même que les torches, les fenêtres, les bibelots et le sol mais, en soi, jamais on ne disait « tu feras le couloir, Kriss Ryan ». Moins encore « à partir de maintenant, tu comptes les couloirs ». D’ailleurs, comment aurait-il bien pu faire ? Comment savait-on qu’un couloir était terminé ? Parce qu’il tournait ? Parce que les pierres changeaient d’alignement ? A chaque fenêtre, peut-être ? Y avait-il seulement moyen de le deviner sans le savoir au préalable ? Alors, pierre, dis-moi, questionna le métis avec ce qu’il supposa être une grande curiosité, de quel couloir fais-tu partie ? Pas de réponse. Ou elle ne savait pas, la pierre, ou elle ne voulait pas lui répondre, ce qui n’aurait pas été très gentil de sa part.

Oh mais, ce n’était pas grave : une pierre n’était sûrement pas censée être gentille. Et lui n’était pas censé comptait les couloirs, ni les mesurer, ni les rien du tout. Ah, si ! Il était censé y marcher –sans déborder de la ligne, s’il vous plait– mais c’était bien tout. Il eut beau chercher, il ne trouva pas autre chose et en conclut qu’à l’évidence, il avait fait le tour de l’utilité de cet endroit. Aussi décida-t-il de se concentrer sur la deuxième information reçue : ils étaient bientôt arrivés. Ah mais, bientôt, c’était subjectif ! Très subjectif et pour quelqu’un comme lui, ce n’était donc pas grand-chose. Il n’avait jamais d’avis, alors comment aurait-il pu interpréter ça correctement ! Pire, il ne pouvait pas l’interpréter du tout, ni bien, ni mal, ni quoi que ce fut qui pût se tenir entre les deux. Eh, pierre, lâcha-t-il, avec la belle volonté de se réconcilier avec son amie, qu’en penses-tu, toi ? Toi qui existe depuis très, très longtemps, bientôt, c’est quand ? Un an, un mois ? Un jour, ou une minute ? Ce ne doit pas être important, songea le garçon, sans quoi il aurait des ennuis et très franchement, il s’en passait. En particulier s’ils impliquaient de Lui déplaire, à Elle. Mieux valait ne pas y penser et s’en remettre entièrement à Son auguste jugement. Ne serait-il de toute manière pas meilleur que le sien, aussi exact celui-ci eût-il été ? Si. Alors, si elle disait qu’ils arriveraient « bientôt », eh bien… Eh bien, il penserait juste « bientôt », sans plus se soucier d’avoir une estimation précise du temps que cela représentait.

Pourtant, il « aimait bien » les précisions. C’était toujours bon à prendre, ces trucs-là, ça pouvait toujours servir à un moment ou un autre. Tant pis.

« Sais-tu lire, Kriss Ryan? Cela peut être utile, entre autre choses. Servir, laver les carreaux. Lire. »

Lire ? Comme, lire un livre ? Oui, il savait. A peu près ; cela dit, il ne niait pas éprouver plus de difficultés avec les mots qu’avec les nombres. Eux, n’avaient qu’une seule signification, ils ne blessaient pas, ils étaient ce qu’ils étaient, lisses, sans façade. Ils ne cachaient rien, les chiffres, ils étaient précis. Ils se complétaient, se suivaient, s’emboîtaient, se multipliaient, se soustrayaient sans difficultés. Ils étaient d’une logique implacable, leur sentence, irrécusable. Ça n’avait rien de personnel, un calcul, on n’y arrivait ou on n’y arrivait pas. Une formule, c’était universel, c’était prouvé, c’était empirique souvent –lui préférait que ce soit le cas. En somme, c’était bien pratique.

Les lettres, elles, ne faisaient qu’embrouiller leur monde, avec leur sémantique étrange, leur polysémie ridicule qui ne servait à rien ! N’étaient-ils pas assez nombreux pour qu’un mot ait un sens, sans ambiguïté ? Juste un, un seul et pas un de plus ? Que l’on chante le nombre « quatre-vingt-un », qu’on le pleure, qu’on le hurle, qu’on le murmure, qu’on le prononce avec colère, avec ironie, avec toutes ces choses qui n’étaient plus réduites qu’à un grand vide maintenant pour Ryan, ça ne changeait rien. Quatre-vingt-un restait et resterait toujours quatre-vingt-un. Mais les mots, ça, les mots…, c’était une toute autre affaire dans laquelle il s’avouait plus perdu. C’était délimité, un chiffre, comme le château, comme une pièce, c’était rassurant. Le langage était quant à lui plus vaste, trop sans doute pour que Kriss pût réellement l’assimiler. Il ne l’aimait pas, contraint qu’il était pourtant à l’utiliser.

A tout le moins, ç’avait toujours été comme ça, avant. Alors, se dit l’Antarr, je n’aime pas ça. C’est forcé, on ne change pas du jour au lendemain. Mais tout de même, lire, il savait, et c’était utile, en effet. Utile mais pas agréable. Intéressant mais agaçant. De ces notions il ne restait en son esprit que quelques vestiges toutefois ; c’est pourquoi à présent, il trouvait juste ça « intéressant », tout en sachant que ce n’était pas quelque chose qu’il aimait. De là à savoir pourquoi ? Il ne songea pas même à chercher.

« Je sais lire. »
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Melfia Hider
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] - Page 2 Icon_minitime1Mar 6 Déc - 20:15

{J'ai abusé question chansons random en écrivant ce poste. Je pourrais jamais faire mieux. J'ai dû penser à un milliard de trucs différents. Et j'ai faim.XDDDD

Nous allons te vouer un culte, Ô Grand Concombre!
Surtout que je suis encore en retard, éhé. \o/

Et moi aussi je peux faire un espace. Voilà. Je sais pas à quoi ça sert, mais voilà, c'est là, c'est dit, c'est fait.8D}




Melfia savait lire, bien entendu. Elle avait été éduquée, avait reçu des cours et appris, petit à petit, à force de patience et d'efforts, à déchiffrer ces lignes noires qui couvraient les pages des livres. A présent que son cerveau avait compris comment faire, cette gymnastique n'était plus qu'une simple formalité, d'une simplicité extrême et affligeante. Ses yeux se posaient sur les lettres, sur les mots, les comprenaient et les reliaient entre eux sans le moindre mal. Leur sens dépendait du suivant, du précédent, de la phrase en elle-même ; pourquoi pas du ton que l'auteur avait voulu donner à la phrase? Peu importe, elle les comprenait tout de même. Et, à présent, c'était un peu comme si les livres lui parlaient, lui livraient tous leurs secrets sans qu'elle ait même besoin de se donner la peine de les regarder. Elle entendait leur récit, sautait les lignes inutiles – et seulement les lignes inutiles, car elle lisait avec la plus grande des attentions celles qui en nécessitaient, extrayait ce dont elle avait besoin, jetait le reste. N'était-ce pas merveilleux? Tout ce que de simples lettres pouvaient faire, dire, signifier. Si elle avait envoyé une missive à un des pays proches, une missive couverte de ces petits traits noirs et calligraphiés, elle aurait pu changer à tout jamais le destin du monde. N'était-ce pas merveilleux? Ne pas savoir lire aurait été très, très ennuyeux. Kriss Ryan, lui, n'avait pas besoin de lire. Pas vraiment. Pas nécessairement. Il était serviteur, devait servir. Nettoyer les carreaux, passer le balais. Ranger. Faire briller. Ne pas savoir lire ne l'aurait pas empêché de vivre, et, quoi qu'il en soit, de servir. C'eut été ennuyeux, pourtant, d'être la seule à savoir déchiffrer ce qui était inscrit dans ces ouvrages soigneusement rédigés et présentés. La jolie Reine ne pouvait qu'être seule à régner sur son Royaume : c'était un fauteuil unique, dans lequel elle seule pouvait s'assoir. Elle commandait, ils obéissaient. Mais si elle savait écrire, alors les autres devaient au moins savoir lire. Si elle savait parler, ils devaient au moins savoir entendre, écouter. Elle seule pouvait choisir d'écouter ou non ce qu'ils avaient à dire, de lire ou pas ce qu'ils décidaient de lui écrire. Eux ne pouvaient qu'acquiescer et s'exécuter, ne parler que quand on leur demanderait de parler. Alors que serait-il arrivé si elle avait écrit un ordre à Kriss Ryan et qu'il n'avait pas su lire? C'aurait été désobéir, dans un sens. Quelle misère. Lui eut-elle demandé de sauter par la fenêtre, il aurait dû s'exécuter sans poser de questions. Aurait-il ressenti de la peur, de l'appréhension, un diffus sentiment d'injustice devant cette demande sans fondement? Peut-être. Mais il aurait sauté, il ne pouvait décemment pas en être autrement. Le tout était de donner des ordres logiques, dans la mesure du raisonnable. Demander à quelqu'un de voler, de sauter du toit de son château et de ne pas finir en morceaux à l'arrivée, ces ordres-ci n'étaient définitivement pas raisonnables. Melfia ne pensait pas faire preuve de tant de bêtise dans ses propres directives. Punir quelqu'un d'obéissant, de silencieux et d'efficace n'avait aucune utilité, pas même la plus petite et insignifiante. C'était simplement ennuyeux. Ennuyeux et salissant. Une véritable perte de temps.


Il y avait suffisamment de chiens galeux dans ce monde pour aller tuer ceux qui se reposaient tranquillement à ses pieds et levaient les oreilles et les yeux au moindre de ses mots, attentifs et fidèles. Une fois qu'elle se serait débarrassé de la vermine, elle verrait que faire, à quelle activité s'adonner. Pour l'instant, elle marchait. Ses talons continuaient de taper sur le sol, régulièrement, au rythme imposé par ses jambes. Il y avait tant de choses à faire, tant de choses à penser ; comment réussissait-elle à s'ennuyer? Était-ce le temps qui s'amusait d'elle? En avoir trop peu aurait été bien ennuyeux, en avoir trop l'était tout autant. Chaque jour était composé du même exact nombre d'heures, de minutes et de secondes, sans jamais que cela change. C'était une donnée fixe, inchangée, que personne n'avait jamais songé à remettre en question. Parfois, elle n'avait guère le temps de trainer dans les couloirs ou, l'espace d'une minute, de regarder les fleurs que l'on venait de poser dans ce vase. Alors que d'autres jours, à la durée identiques aux précédents, elle n'avait plus rien d'urgent à faire, rien qui nécessite d'être fait ce jour-là et pas un autre. N'était-ce pas étrange, quelque part? Que le temps se module ainsi, sans raison, comme animé par une volonté propre...

« Je sais lire. »

… Peut-être se fatiguait-il, parfois, de toujours devoir avancer sans jamais s'arrêter. Peut-être un jour finirait-il par mourir. Peut-être, peut-être. Ses paupières à demi-closes, elle laissa s'échapper un petit soupir, presque chanté, presque musical. Si le temps cessait de s'évertuer à les faire vieillir, s'il arrêtait de s'acharner sur ces pauvres fleurs, peut-être que même les papillons auraient le temps de voir plusieurs couchers de soleil. Peut-être deviendraient-ils immortels. Et alors, sûrement que tout le monde déciderait d'apprendre à lire. La fin imminente, presque visible qui se dessinait à l'horizon de chaque vie poussait les hommes à ne faire que ce qu'ils jugeaient agréables, utiles ou pertinents. S'il n'y avait eu aucune fin, ils auraient été bien moins timorés. Sans doute la mort aurait-elle été bien plus terrible, cela étant. Bien plus injuste, bien plus cruelle. Quelle importance? Le temps ne gagnerait pas contre elle, de toute façon. Ils verraient donc cela un jour ou l'autre. Rien ne presse.

« Tu sais lire? Eh bien! Tu en sais, des choses, chantonna-t-elle en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille de sa main gantée. Tu sais parler, mais parle peu. Tu sais lire. Lis-tu seulement? »

Peut-être n'avait-il pas le temps, lui non plus. Quelle importance? Tant qu'il rangeait, astiquait, remplaçait, servait, il pouvait bien lire ou pas, la différence était inexistante à ses yeux. Il n'y avait guère que pour lui, que ce la changeait quelque chose. Lui-même ne changeait rien à la vie de la belle souveraine. Qu'il décide de lire, qu'il décide de laisser cette faculté rouiller petit-à-petit, aucune importance. Il savait lire, dans tous les cas.

« Bientôt, bientôt, bientôt... Et toute cette pluie qui tombe. Que le ciel a de choses à dire! »


Elle partit d'un rire froid et sans ton, vide. Que le ciel a de choses à dire, en effet. Personne ne savait lire les traces que laissaient la pluie sur le sol, malheureusement. Il resterait éternellement incompris, éternellement insatisfait.


Dernière édition par Melfia Hider le Ven 13 Jan - 18:12, édité 2 fois
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Kriss Ryan
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] - Page 2 Icon_minitime1Mer 21 Déc - 17:44

[C'est pas trop tôt, hein, ça fera bientôt seize ans que vous auriez dû commencer à me vouer un culte, bande d'ignares stupides et irrespectueux...X'D
Et moi, je pourrais pas me passer de cet espace. Mais genre, vraiment quoi, ça fait trop zarb sinon...O__O
Et je suis pas en retard AHA NIQUE TU L'AS DANS L'OS !XD
Posté.Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] - Page 2 110805123045455675]




Oh, oui, il savait des choses ! Il était certain d’en savoir beaucoup, au moins autant peut-être qu’il en avait oublié. C’était important, de savoir, tellement important ! Sans cela il ne pouvait rien juger, rien penser de correct sur rien. Or il ne pouvait pas s’empêcher de penser –mais il avait déjà beaucoup essayé, sans résultat probant malheureusement, il n’était pas aussi doué qu’une pierre, que sa pierre par exemple. Aussi se serait-il retrouvé contraint à formuler pour lui-même des jugements erronés, de fausses déclarations sans doute, affirmer ci ou ça, sans en être sûr ou, pire, en étant sûr mais se trompant. Ce que cela pouvait être « horrible » et « désagréable » ! Il le savait, il le savait, il savait à quel point se tromper n’était pas une bonne chose. On pouvait être puni pour s’être trompé, que c’eût été ou non à dessein ; sans doute était-ce là la raison pour laquelle il désirait tant ne dire que des vérités absolues, des choses que personne n’aurait su contredire parce qu’elles n’auraient su être autrement ou se retrouver un beau jour changées. Avant, se dit-il, il devait y avoir autre chose, mais je ne sais plus bien ce que c’était, ça ne devait pas être très important, ou alors c’était mauvais.

Bien entendu, maintenant il n’avait plus tant besoin de réfléchir que de se conformer à ce qu’on attendait de lui qu’il pense : de toute façon, Elle aurait toujours plus raison que lui, eût-elle déclaré que le bleu était en réalité rouge alors qu’il l’aurait dit bleu. Oui, il lui aurait suffi d’en tous points penser comme Elle pour ne dire que des vérités, sans devoir rien savoir. Mais Kriss n’était pas si prétentieux : or il fallait l’être pour oser songer pouvoir faire comme Elle. Et lui, pauvre idiot ! il ne pouvait pas décemment lui demander son avis sur tout –et surtout ce sur quoi lui n’en avait pas encore.
Ça n’aurait pas été très poli, hein, pierre… ? Non, ne me réponds pas, je sais déjà très bien que ça n’aurait pas été poli et qu’elle ne m’aurait sûrement pas répondu. Elle n’en aurait pas eu envie, ou elle n’en aurait pas eu le temps, ou elle n’en aurait pas vu l’utilité –lui la voyait très bien, trop bien même, mais si elle n’existait qu’à ses propres yeux alors elle aurait tout aussi bien pu ne pas exister, futile et dérisoire petite utilité. Par conséquent, il était bien obligé d’en savoir, des choses. Il y en avait qui ne lui avaient jamais servi de sa vie entière, ou à si peu de choses…, mais mieux valait prévenir que guérir, comme on disait –on, on, il ne savait pas qui c’était, « on », mais il savait que « on » le disait. Toutes ces connaissances, elles pourraient être pratiques un jour ! On n’était jamais trop sûrs de ce qui nous sauverait la vie, et puis, trop souvent, on ne devait même pas s’en rendre compte à postériori. Quel manque de chance ! On ne pouvait rien trier, à cause de ça.

« Tu sais parler, mais parle peu. Tu sais lire. Lis-tu seulement? »

Il parlait peu ? Vraiment ? Kriss en fut très « étonné » ; pierre, je parle peu ? Mais je te parle tout le temps ! Ah, réalisa-t-il soudain, ce n’est pas parler, c’est penser. C’est parce que je pense trop que je ne parle pas… Si le métis avait plus ouvert la bouche, maints de ses problèmes s’en furent trouvés subitement réglés : puisqu’il mettait tant de secondes à prononcer un mot, alors il aurait vite fait de remarquer combien de temps avait passé et ne serait pas resté immobile, des heures durant, à fixer ci ou ça, assis ou debout, l’œil dans le vague, à ne rien faire que songer, songer encore, envoyer son esprit très loin –mais toujours entre ces murs qui le protégeaient si bien des monstres rampant au dehors. C’est parce qu’un mot pouvait mettre d’infinies minutes à se dérouler, d’autres aussi longues si ce n’était plus encore à trouver un sens, et enfin une éternité encore à se déliter et laisser place à un autre qu’il ne mesurait pas la somme de toutes ces minutes additionnées. Parfois moins d’une, parfois un agrégat immense.

Lisait-il…, non, ou si peu seulement, si peu. Il « n’aimait pas ça ». Personne ne l’y contraignait. Lire, c’était encore une chose qu’il savait, qui pourrait bien être pratique et à laquelle il pourrait devoir une fière chandelle, mais qui pour l’instant pouvait bien s’oxyder dans son coin, pour ce qu’il en savait. S’oxyder. Idées. Hider. Oh, il devait lui répondre, vite, vite ! Mais elle reprit déjà la parole. Aurait-il encore l’occasion de lui donner une réponse ? Ah, il imaginait l’espérer de tout son cœur. De tout son cœur.

Le garçon suivait des yeux la ligne imaginaire qu’il s’était fixée ; il ne La vit pas rejeter une magnifique mèche de cheveux mais l’eût-il vu que, sans doute, il en eût été impressionné. A tout le moins l’aurait-il cru, sentiment fantôme aussi concret que cette ligne à ne pas dépasser qu’il fixait sans la voir et régissait le moindre de ses pas sans même être vraiment là.

« Bientôt, bientôt, bientôt... Et toute cette pluie qui tombe. Que le ciel a de choses à dire! »

Le ciel… ? Il disait donc des choses. Lui qui avait toujours cru qu’il ne s’agissait que d’eau contenue dans les nuages qui leur tombait dessus ! Eh bien, peut-être Dieu avait-il quelque chose à voir là-dedans mais vraiment, Ryan en doutait. Et quoi ? Dieu n’en avait plus rien à faire d’eux, puisqu’ils n’en avaient plus rien à faire de lui, pauvre bougre ! C’était trop stupide… Mais ils n’en avaient plus rien à faire de personne ; Dieu était une personne comme tout le monde. Le ciel alors disait des choses. Il ne pleurait pas, il parlait ou plutôt, il écrivait. A moins que le son des gouttes qui s’écrasaient contre la vitre, la mélopée de ces petites choses qui tombaient sur le sol dehors et tombait si fort sur les monstres pressés de regagner leur tanière trempée elle aussi, ne fut un langage ! Dieu que c’était compliqué, songea Kriss, ce que c’était compliqué ! Là, là, il ne fallait plus y songer, ce n’était pas une réflexion pour lui, il n’allait déblatérer que des bêtises…

Il garda la tête baissée, les yeux plaqué sur le sol, sur une continuité fade dont il n’avait que trop conscience et dont on ne pourrait jamais les dessiller –lui parmi tant d’autres dans le même cas. Devait-il répondre ? Ah, il risquait de se tromper. C’était pourtant horrible de se tromper. Qui sait, pierre ? On me jettera peut-être dans la cage aux monstres si je me trompe, songea-t-il simplement. Oh non, non, je ne veux pas ça, je ne veux pas ! Et la peur qui sourdait dans son ventre, au milieu de tout ce vide, lui parut importante, elle qui eut semblé si dérisoire à un regard étranger en comparaison de tout le reste.

« Je lis peu, votre Majesté. Presque pas. »

Puis, n'y tenant plus :

« Si je n'ai pas bien répondu, d'un ton qui se voulait apeuré mais ne l'était pas tant qu'il l'aurait sans doute voulu, allez-Vous laisser les monstres me manger, ma Reine ? »
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Melfia Hider
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] - Page 2 Icon_minitime1Ven 13 Jan - 19:50

{C'est officiel, je FUME avant de faire mes postes avec Melfia. Ça veut rien dire. Ou alors c'est trop psychédélique pour que je comprenne. Ce qui est plutôt inquiétant, vu que c'est quand même moi qui écrit.8DDD

Oh oui, on te vénère Grand-Concombre masqué que nous vénérons. Je sais que ça va me mettre la censure mais tant pis. Ça fera ridicule et ce sera de ta faute.è__é

Et j'ai posté, ahahaha. Sinon, tu sais que la localisation etc de Kriss est plus à jour? Mais c'est pas grave. J'AIME KRISS ET SA PIERRE.}



Bientôt, bientôt. Bientôt quoi ? La pluie cesserait enfin de tomber ? Peut-être. A vrai dire, cela n'avait pas grande importance. Tout ce qui comptait était là, en elle, devant elle, telle une immuable certitude ; le reste était futile, peu importe à quel degré. N'était-elle pas la Reine, ici ? Unique, indispensable, bien mieux que tout les autres et ce sur tous les plans. Si elle n'avait pas été à ce point parfaite, si elle n'avait pas été à ce point différente des autres, alors jamais elle n'aurait pu parcourir les couloirs de château avec tant d'aisance. Elle méritait cette place plus que quiconque, c'était une certitude. Et comme chacune de ses certitudes, celle-ci était loin d'être sans importance. Un insecte faible et ignorant qui réussit à se hisser jusqu'au sommet n'est rien d'autre qu'un cadavre en sursis. On ne s'improvise pas Roi, on ne s'improvise pas Dieu ; on ne peut poser ses yeux sur un livre et prétendre en connaître le contenu. A long terme, les règles non lues et les aptitudes non acquises auraient finies par venir à bout de cette arrogante petite créature. Quoi de plus normal, après tout ? Prétendre savoir nager n'a jamais sauvé personne de la noyade – et ce raisonnement devait s'appliquer à la situation présente, sans le moindre doute. Elle était née pour devenir la personne qu'elle était aujourd'hui. Il fallait qu'il le comprennent, tous. Peu importe le nom de ses parents, sa place dans la société, la couleur de ses cheveux ou de ses yeux ou même son nom ; eut-elle été différente en tout point, née des années plus tôt ou des années plus tard, cela n'y aurait rien changé. Son destin était tout tracé, immuable, définitif. Melfia Hider était vouée à devenir Reine tout comme ces gouttes de pluies étaient faites pour tomber du ciel et s'écraser lamentablement au sol. Plic, ploc. Plac, peut-être, de temps en temps. Revenir en arrière n'aurait sauvé personne. Quoi qu'ils puissent tenter elle serait à nouveau arrivée sur le trône de Sal'ahë. Peu importe leurs efforts, elle aurait tout de même tendu ses doigts fins vers cette pierre un jour ou l'autre. Quand bien même elle aurait voulu y échapper, cela n'y aurait rien changé. Chacun son rôle, chacun son script.

Ses yeux vairons semblèrent chercher quelque chose sur les murs du large couloir qu'elle arpentait, sans succès. Lisait-il, ne lisait-il pas ? Il marchait, en tout cas. Juste là, suffisamment près d'elle et suffisamment loin à la fois, sans dire un mot. Kriss Ryan ne parle pas, il répond. Ces deux termes étaient tout de même différents – s'il ne faisait que répondre, alors elle était seule à parler. Mais là encore, quoi de plus normal ? Personne dans ce château ne pouvait prétendre lui arriver à la cheville. Personne ne pouvait donc converser correctement avec la jeune fille. Personne. Tout cela était vaguement ennuyeux. Certes, aucune rébellion ne venait secouer son Royaume : la dévotion de ses sujets était totale et, quoi qu'il leur arrivait de ne pas s'entendre entre eux, jamais son autorité n'avait été remise en doute. Parler avec un jouet n'avait rien d'intéressant. Ça ne l'avait jamais été. Au moins les siens savaient-ils répondre – s'ils n'en avaient pas été capable, ils auraient tout aussi bien pu aller à la poubelle. Même si Kriss Ryan était fait pour servir, nettoyer les carreaux, passer le balais, ranger, faire briller, cela n'excluait pas qu'il ait un jour besoin de la parole. Cela n'excluait pas, par exemple, qu'elle puisse être amenée à lui poser une question. Preuve en était qu'il marchait derrière elle en ce moment même et que, à plusieurs reprises, questions il y avait eu. Réponses aussi, fatalement. Ces jouets étaient tellement ennuyeux, ennuyeux... Qu'ils soient marionnettes ou chiens trop bien dressés, cela revenait au même. Ils étaient tellement loin, là en bas. Tellement, tellement loin d'elle. Peut-être était-ce simplement la solitude qui lui pesait ? Avant, sûrement aurait-ce été le cas. Mais à présent, elle en doutait. Tout cela était tellement futile.


« Je lis peu, votre Majesté. Presque pas. »

Peu, presque pas. Les deux termes semblaient tellement proches, n'était-il pas en train de se répéter ? Hm. 'Peu' était plus large et flou que 'presque pas', cela dit. Il y avait un peu, puis presque pas – et à présent la différence entre ces deux termes lui paraissait considérable, grotesque tant ils n'avaient rien à voir l'un avec l'autre. Il lisait peu et, non non, finalement il ne lisait presque pas. Sans doute avait-il trouvé qu'il était plus juste de le dire ainsi. Peu importe, sa Majesté avait déjà décrété que sa réponse n'avait guère d'importance. Elle n'en avait donc pas. Elle n'avait que faire des nuances qu'il apportait à ses phrases, pas plus qu'à ses paroles insignifiantes en elles-même. Sa Majesté s'en moquait. Parce qu'il savait lire et que, vraiment, c'était la seule chose utile qu'il aurait pu dire sur le sujet. Malgré tout, Elle avait jugé bon de lui demander s'il lisait. On peut savoir lire sans lire. Simple curiosité.


« Si je n'ai pas bien répondu, allez-Vous laisser les monstres me manger, ma Reine ? »

Votre Majesté, ma Reine. Cette fois, aucune nuance fondamentale entre les deux appellations. Est-ce qu'elle allait laisser les monstres le manger, alors ? Quelle drôle d'idée. Elle n'était pas même sûre qu'il y ait de mauvaise réponse à sa question – pas sûre qu'il y en ait de bonne non plus. Répondre était suffisant. Elle avait voulu qu'il réponde, il l'avait fait. Voilà qui satisfaisait sa Majesté et qui plaisait à la Reine. Parfait. Et Melfia, alors ?
Ses jolis sourcils se froncèrent et, pourtant, son sourire fantomatique ne disparut pas de ses lèvres. Il y avait quelque chose, au fond d'elle-même, comme une pointe ou une épine ou peut-être même une lame – et peu importe ce que c'était – qui la piqua un peu maladroitement. Quelque chose de familier mais insaisissable, comme tous ces mots qui se pressaient parfois au bord de ses lèvres sans jamais accepter de lui revenir en mémoire. Les secondes passèrent, ses pas ralentirent. Et, sans réussir à en comprendre la raison, la jolie jeune femme fut envahie d'un pressant besoin de tendre le bras pour rattraper cette ombre de plus en plus floue, l'empêcher de lui échapper. C'était important, elle le sentait. Souviens-toi, Melfia, allez. Encore un tout petit effort et...


« Ah... »

Disparu. Envolé. Elle s'arrêta un instant, comme soucieuse. Inutile, ça ne lui reviendrait pas. Ses chaussures se remirent à claquer doucement contre le plancher tandis qu'elle se remettait à marcher, silencieuse. Que lui avait-il demandé, déjà ?

« Ce serait ennuyeux, répondit-elle d'une voix égale.Tu n'as pas mal répondu. Crois-tu que je devrais laisser les monstres te manger tout de même ? »
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] - Page 2 Icon_minitime1Mer 8 Fév - 16:50

[Ben j'ai pourtant l'impression de saisir l'idée... De toute façon les postes avec les antarrs sont toujours un peu spéciaux, normal je suppose.XD
Et oui, ça met la censure. Classe, non ? Si je l'enlève, est-ce que ça va rester ou bien ça va remettre "Grand-Concombre masqué que nous vénérons" ?8D
Oui, bon, je mettrais ça à jour un de ces quatre, mais là de suite j'ai une sérieuse flemme. Hm hmmm.~
Posté.Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] - Page 2 110805123045455675]



Je suis inquiet, se dit Kriss. Je suis inquiet, se répéta-t-il. Je suis mort de peur, j’ai peur, j’ai peur, j’ai vraiment trop peur, continua-t-il. Il se trompait ; il n’était rien et n’avait rien du tout. Et pourtant il restait convaincu d’avoir peur, plus peur que jamais dans sa vie peut-être. Convaincu, pas persuadé. C’était dur, de se convaincre d’un sentiment. Mais c’était tout ce qui lui restait, et c’était suffisant pour savoir qu’il avait vraiment peur, malgré les battements désespérément réguliers de son cœur. Boum, boum, qu’il faisait. Il battait la mesure à son rythme tranquille, étranger aux certitudes effrayantes qui sifflaient dans le cerveau de ce corps malade. Il s’en fichait –à compter bien sûr qu’un muscle pût se préoccuper de quoi que ce fut, ce que Kriss n’aurait pas garanti, et ce que sa pierre refusait de confirmer. Elle s’était enfermée dans son mutisme, la gueuse ! Oh, songea le garçon, ce n’est pas pour être méchant, je ne vaux pas mieux. Mais, tu sais, tu pourrais me rassurer quand j’ai peur. J’ai peur. Et tu ne fais rien du tout, ce n’est pas très gentil. Il « regretta » aussitôt de s’en être pris à elle et s’excusa platement. Sa pierre ne lui répondit rien mais il eut l’impression qu’elle n’était pas fâchée, qu’elle comprenait. Il avait peur et c’était tout, trop peur pour être cohérent ou juste. De toute façon les gens ne l’étaient souvent pas et rien de mal ne leur arrivait jamais, ou du moins pas à cause de ça. Ryan considéra donc que ce n’était pas si grave finalement, qu’au lieu de s’occuper de sa pierre il aurait mieux fait de s’occuper de cette angoisse qui, il le savait, lui enserrait la poitrine à son insu. Sans gêner son cœur qui battait toujours, calme, reposé. Boum, boum, qu’il faisait.

Lorsqu’Elle avait ralenti, il L’avait imitée. Piètre copie s’il en était ; meilleure que tout ce que ses mains auraient pu créer d’elles-mêmes toutefois. Il n’avait su que dire, que faire, s’il se trompait ou s’il avait raison, s’il avait dit une bêtise. Comment être sûr ? Comment être tout à fait certain de ça ? De soi ? Il n’y avait pas de solution, pas de miracle possible pour lui : il ne pouvait rien faire d’autre qu’attendre le verdict, que la sentence tombe ou s’envole. Pourquoi ralentissait-Elle ? Avait-Elle une raison de le faire ? Etait-ce de sa faute à lui ? Peut-être que non. Une insignifiante pensée de Son Auguste Majesté avait plus de mérite que de longues palabres de sa part. Or il n’avait dit que peu de choses, si peu ! Combien exactement ? Il ne savait plus, et pensa s’affoler. Son besoin physique de limites claires, d’horizons bouchés et découpés, de murs et de petites cases choisit cet instant pour faire entendre sa voix de crécelle. Elle lui faisait mal à la tête. Combien de mots avait-il utilisé pour répondre ? Trois, cinq ? Dix ? Impossible de se souvenir. Impossible !
Aide-moi un peu, pierre ! C’est peut-être pour ça qu’Elle ralentit, qu’Elle s’arrête ! Ce peut être pour n’importe quoi, j’ai peur, j’ai peur, continua le charmant fourvoyé. S’il était livré en pâture aux monstres rampants du dehors, il ne s’en sortirait pas. Pétri de ces certitudes d’enfant, il porta sa main droite à son cou comme il le faisait lorsque la pression était trop forte et menaçait de l’écraser. Il tâcha de se rappeler ce qu’il faisait alors de la gauche, ne comprit pas pourquoi elle ne le faisait pas seule. La laissa finalement pendre, inerte, le long de son corps du calme d’une mer étale. A l’exception près que cette fois, nulle vague ne viendrait plus remuer le fond des océans ; finis, les trésors et les pirates. Ils reposeraient là, dans le sable et le sel, à s’emmêler d’algues.

Kriss n’essaya pas de savoir pourquoi, aussi soudainement qu’Elle avait interrompu sa marche, Elle l’avait reprise, tout à son obsession de ne pas dépasser la ligne fantôme. Son bras droit battait contre son flanc à présent ; il devait toujours avoir peur. Simplement il lui avait fallu faire un choix, se concentrer sur l’un ou l’autre. A la terreur qu’il imaginait sourdre à la périphérie de son cœur tranquille et inconscient du danger, il avait préféré la ligne imaginaire.


« Ce serait ennuyeux. Tu n'as pas mal répondu. »

Le garçon repoussa une mèche de cheveux sombre –il devait impérativement occuper ses mains pour ne pas les tordre, ou justement parce qu’il ne les tordrait pas. Ah… ? Sa réponse n’était donc pas mauvaise ? Quelle joie, quelle joie ! Il ne se soucia pas que ce sentiment fut fugace, réel ou assemblé de toute pièce par son éternelle logique. Sa réponse, faute d’être bonne, en valait bien une autre semblait-il. C’était suffisant. Suffisant pour ne pas être jeté dehors, sous l’averse, pour servir de parapluie à ces créatures. Elle était si bonne ! Il aurait « aimé » pouvoir en dire autant de lui-même. Allez, pierre, je ne suis pas plus mauvais qu’un autre. Dis, dis. Pas pire, hein ?

« Crois-tu que je devrais laisser les monstres te manger tout de même ? »

Kriss pensa qu’il aurait pu manquer de s’arrêter ou ralentir l’allure sous l’effet de la surprise et, surtout, de cette panique qui le prit tout à coup. Croyait-il. Les laisser le manger ? Alors qu’il n’avait rien fait ? Non, non, il ne fallait pas, il en mourrait ! Il sentait bien qu’il avait failli mourir déjà, il y avait une éternité, parce que ces monstres lui avaient trop couru après et qu’ils allaient l’attraper, pauvre petite bête acculée qui ne comprenait jamais rien à rien. Alors…, alors il en mourrait. Son cœur continua de battre au même rythme tandis que ses pensées s’enchaînaient en une course effrénée mais silencieuse et rectiligne.

Ryan ne croyait pas savoir ce que sa Reine aurait dû faire ou non ; il ne croyait pas qu’une chose pareille fît partie de ses attributions. Laver, faire briller, frotter, ranger, polir, amener, balayer, secouer. Mais il savait ce qu’il ne voulait pas, faute de savoir ce qu’il voulait –et il ne voulait pas mourir, c’était une chose. Il ne voulait pas, moins encore mourir dehors, au milieu de toute cette foule, dans de si vastes étendues qu’il ne connaissait plus. Il ne sut que répondre mais su qu’il fallait le faire malgré tout. Aussi répondit-il, d’un ton blanc qui imitait la peur :

« Je ne sais pas. Si Vous le voulez, alors… Mais Vous m’avez sauvé et je n’ai pas mal répondu. Et ce serait ennuyeux. S'il Vous plait... »

Des faits, des faits, se cantonner à eux, si rassurants, si avérés. Elle l’avait sauvé et lui n’avait pas mal répondu puisque tel était Son jugement. Alors pourquoi laisser les monstres le dévorer ? Elle ne l’avait pas laissé en vie par négligence, non, ce n’était pas concevable. Pourquoi maintenant alors, s’il n’avait pas mal répondu ? Ai-je dépassé de la ligne, pierre ? Réponds, par pitié, j’ai besoin que tu me répondes.
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Melfia Hider
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] - Page 2 Icon_minitime1Sam 17 Mar - 19:02

{ bdjsdsnd je fais n'importe quoi. J'ai du mal avec Melfia, en ce moment. Je devrais l’abattre. Cool

Et enlève cette censuuuure! J'aimerais pouvoir marquer autre chose que Grand-Concombre masqué que nous vénérons en parlant de toi. Mais j'imagine que ça va laisser, même une fois enlevé... RHA.X'D

STOP LA FLEMME!BD }



N'était-ce pas en tout point cruel de lui poser la question ? Elle avait déjà rendu sa sentence, avait déjà répondu à ses interrogations – nul besoin de savoir ce qu'il en pensait. Pourtant elle avait jugé bon, utile ou tout du moins intéressant de connaître son avis sur la question. Non, il n'avait pas mal répondu. Mais était-ce une raison suffisante pour ne pas le jeter en pâture aux monstres tapis dehors ? Rien n'était moins sûr. Un simple geste de sa part et, bonne réponse ou non, il se ferait dévorer. C'était aussi simple que cela ; un coup de ciseau, un fil coupé. Il n'en fallait pas plus pour briser une marionnette en mille morceaux. Il était en sécurité tant qu'elle le tenait, et tant qu'elle ne décidait pas de le lâcher il resterait en sécurité. C'était ainsi, dans ce sens là et pas dans un autre. Puisque lui désobéir était hors de question, impossible et inconcevable, elle avait véritablement tout pouvoir sur ce pauvre garçon. Alors, qu'en pensait-il ? Devrait-elle le jeter dehors malgré tout, le laisser se faire tremper jusqu'aux os et dévorer jusqu'à la moelle ? Mieux valait qu'il réfléchisse convenablement, qu'il réponde correctement. Sait-on jamais. Ce qu'il dirait pourrait influencer son jugement, la prudence était de mise. Elle, ça lui était égal. Qu'il dise oui, qu'il dise non, elle se fichait bien de ce qu'il répondait tant qu'il élevait la voix. On ne lui désobéissait pas, jamais. Elle pose une question, on y répond. Il répondrait donc. Le contenu en revanche ne l'intéressait que peu. La jeune fille ne tenait pas à le gâcher sans raison, pas plus qu'elle ne tenait à chercher si oui ou non il serait plus juste de l'abandonner à ses démons. Il était là, dans ce couloir, il marchait – et c'était aussi bien comme ça. A moins, bien sûr, qu'il ne pense le contraire. S'il désirait tellement expier de quelconques pêchés en s'élançant sous la pluie, elle ne comptait pas l'en empêcher. Il était remplaçable, comme les meubles qu'il nettoyait et les vitres qu'il astiquait. S'il était cassé, s'il ne pensait pas correctement, il ne lui était plus d'aucune utilité. Bon à jeter. Si tous les jouets cassés avaient pu se jeter dans la poubelle d'eux-même, le monde n'aurait-il pas été bien plus beau ?


Elle en ferait de plus beaux à la place. Et ceux-là, ils ne se casseraient plus jamais. Ils seraient parfaits, tout simplement parfaits.

« Je ne sais pas. Si Vous le voulez, alors… Mais Vous m’avez sauvé et je n’ai pas mal répondu. Et ce serait ennuyeux. S'il Vous plaît... »

Les yeux de Melfia, à demi-fermés à présent, suivirent distraitement une ligne sur le mur. Eh bien ; était-ce un oui, était-ce un non ? Si elle le voulait, il ne pourrait pas l'en empêcher – c'était un fait, rien de plus sensé. Mais elle l'avait sauvé, il n'avait pas mal répondu, ce serait ennuyeux... Autant de raisons qui, à priori, auraient dû la pousser à le laisser en paix dans le château. Autant de raisons qui assuraient à ce serviteur sa tranquillité, sa survie pour quelques jours encore. Et pourtant, malgré cela, il ne semblait pas certain de son avenir. Il ne savait pas. Je ne sais pas, je ne sais pas... Elle aussi, aurait pu ne pas savoir ; elle aurait pu décider de ne pas savoir. Ainsi ils auraient été deux à ne pas savoir quoi faire de lui, à se demander quel sort lui conviendrait le mieux, indépendamment de celui qu'il souhaitait. Un homme pouvait souhaiter vivre tout en devant mourir, les souhaits n'avaient rien à voir là-dedans. Kriss Ryan ne souhaitait pas mourir, il ne voulait pas être abandonné à la merci des monstres qui se faufilaient sous les trombes d'eau. Mais ses souhaits lui importaient peu. C'était ses convictions, qui l'intéressaient. On peut penser sa mort souhaitable sans souhaiter mourir pour autant. N'était-ce pas une très belle contradiction ?
Mais Melfia savait et Melfia n'avait pas envie de faire semblant de ne pas savoir. Il pleuvait, Kriss Ryan pouvait lui être utile et les monstres n'avaient pas faim. Ils ne le mangeraient pas. Pas aujourd'hui, en tout cas. Ce qui lui arriverait le lendemain ou même après ne la regarderait sûrement plus – elle s'en ficherait éperdument, il serait sorti de son champ de vision. Elle ne courait après personne, elle se préoccupait de bien peu d'être vivants. Les revoir ou non ne changeait rien à sa vie ou à ses projets. Leur absence ne parvenait même pas jusqu'à elle.

Mais tant qu'il était dans ce couloir, les monstres n'avaient aucun droit sur lui. C'était à elle de décider, pas à eux.

« Tu ne sais pas ? répéta-t-elle avec une infinie douceur. Moi, je sais. Tu n'as pas mal répondu, ce serait ennuyeux, les monstres ne te mangeront pas. Pour l'instant, en tout cas. »

Pour l'instant. Il devrait se sauver lui-même s'ils venaient ramper à ses pieds. Ce problème ne la concernerait plus, et elle n'aurait que faire de ce qui pourrait bien lui arriver. Au prochain tournant elle changerait de priorité ; Kriss Ryan devrait fuir les monstres ou apprendre à les combattre. S'il n'attirait pas leur attention, sans doute ne lui feraient-ils rien. Elle aurait pu le lui dire ; ne le fit pas. Ça ne la regardait déjà plus, ça ne l'intéressait pas.

« Ce château est sûr, c'est moi qui le dirige, ajouta-t-elle distraitement. Et tu dois y faire le ménage. N'est-ce pas le plus bel endroit au monde ? »

Sa voix s'était faite plus forte, plus enjouée à mesure qu'elle parlait. Le plus bel endroit au monde méritait un sourire et une intonation particulière – et tant pis si ce n'était pas tout à fait ça. Les normes s'adaptaient à l'interprétation qu'elle en avait, nul besoin de s'inquiéter. Elle était la maîtresse des lieux et si ce château était son salon, alors le monde était son Royaume.
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] - Page 2 Icon_minitime1Mar 3 Juil - 1:02

Il était en sécurité dans le château ; ces murs de pierre grise qui l’entouraient de si près, ce sol qu’à loisir ses pieds foulaient, tous ces meubles que l’âge n’avait su abîmer, ce parquet poli par trop de passages, par toutes ces robes qui effleuraient sans bruit les tapis précieux, cette vaisselle dont les dorures ne perdaient jamais leur brillance et dans laquelle, parfois, au gré d’un reflet sur leur surface brillante, Kriss croyait apercevoir le visage de quelque vieux monarque ; tout, ici, respirait l’éternité. L’endroit était sûr, aussi sûr qu’il était beau à la vérité : ce sentiment était solidement rivé au cœur du jeune garçon peureux, ondulait au rythme régulier de ses battements sourds, le rassurait. Rien ne mourait ici ! Tout était statufié au paroxysme de son art, et lui aussi donc, lui aussi, parce que lui non plus n’échappait pas à cette règle –ou plutôt cette règle ne l’oubliait pas là, sur le bord d’une route inquiétante, à vieillir, à s’inquiéter, à s’user et mourir. Mais s’il sortait ! Ces monstres ne feraient qu’une bouchée de lui, le recracheraient juste le temps de jouer avec sa carcasse recroquevillée, puis le dévoreraient tout entier, sans état d’âme. Ces gens, ces choses rampantes, elles vous paralysaient d’un simple regard ! Nulle fuite nulle part, rien qu’une suite de rues, de têtes sans visages qui s’ouvraient en un sourire d’abord, trop grand, pour vous déchiqueter, et vous n’aviez aucune chance, aucune, d’en réchapper. Il le savait, il l’avait vu, il s’en souvenait avec une clarté éblouissante : mieux valait rester ici, dans Son domaine, c’était plus sûr.

Mais si Elle ne voulait plus de lui, parce qu’il ne pensait pas, que ferait-il ? La pluie ne le dissoudrait pas, il n’était pas en sucre, mais il aurait fallu s’abriter dans l’ombre, là où les monstres rôdaient. Il n’était pas très effrayé, certes, lui confirmait son pouls qui n’en finissait pas de battre la mesure, toujours la même, monocorde plutôt que discordante. Mais c’était que sa pierre, et tout le palais, qui montait si haut à l’assaut des étoiles, lui insufflaient un calme olympien. Si je sors, se répéta-t-il, tout va revenir, alors que je suis si bien ici, si bien, tellement bien que je ne veux pas être ailleurs !


« Tu ne sais pas ? Moi, je sais. Tu n'as pas mal répondu, ce serait ennuyeux, les monstres ne te mangeront pas. Pour l'instant, en tout cas. »

Bienveillante. Elle était si gentille, si belle ! Mais surtout, ne portait-Elle pas à chacun d’eux une attention spéciale que rien n’exigeait pourtant d’Elle ? Ryan, personne ne faisait jamais attention à lui, il passait inaperçu, on ne le voyait pas. Il s’en portait bien, oh, très bien, avant. C’était son repos à lui, un sommeil reposant, sans rêves ni cauchemars pour venir le gâcher : mais cette bienveillance-là, c’était plus que ce qu’il aurait jamais pu demander. Jamais pu penser demander. Le ton de sa voix, ses mélodieuses inflexions, auraient été tout aussi belles si elles avaient lancé à tout va des peines de mort : qu’on lui coupe la tête, ah, qu’on leur coupe tous la tête ! Mais ce ton-là, il devait être « agréable ». Elle le protégeait, Elle savait, et les monstres ne le mangeraient pas.

Pour l’instant. C’était suffisant, pour l’instant. La preuve, pierre, c’est que je n’ai pas peur. Je le sentirais, je crois, si j’avais peur, tu ne crois pas toi ? Elle doit savoir. Mais Elle ne dira rien, parce que je ne demanderais pas, ça ne serait pas bien, ni utile.


« Ce château est sûr, c'est moi qui le dirige, dit-elle, fidèle reflet des pensées du métis aux yeux sombres. Et tu dois y faire le ménage. N'est-ce pas le plus bel endroit au monde ? »

Y faire le ménage ; présentement, il ne pouvait pas dire que c’était exactement ce qu’il était en train de faire. Mais c’était sa mission à lui, la condition sine qua non à son séjour dans ces lieux et, par extension, à sa survie. Qu’il devait être « bon » de savoir ce qu’il devait faire pour mériter un tel sort ! Astiquer, balayer, la lessive, la vaisselle, dépoussiérer, les plantes, les bibelots, les fenêtres, les cadres, les tableaux, les moulures, les plinthes, les tapis, les tapisseries, les miroirs, les repas, les gens, astiquer, balayer, la lessive, la vaisselle, faire les lits, la vaisselle, les tapisseries.

Il n’avait jamais vu le monde entier, n’était jamais sorti de la belle capitale remplie de pierres similaire à la sienne, il n’avait jamais erré sur les chemins de terre qui serpentaient à travers les landes et les campagnes du royaume. Mais assurément pourtant, il ne devait au monde, et plus loin encore, y avoir de plus bel endroit, à la fois plus élégant et sûr. Ses hautes tours tutoyaient le ciel qui, contre elles, déchainait toute cette pluie qui n’y pouvait rien, incapable, agaçante, et qui n’en finissait plus de tomber.


« Oh, oui ! Le plus bel endroit au monde, dit-il avec un enthousiasme discordant, c’est un honneur d’y être. »

D’y être. Non pas d’y être bien, d’y être quoi que ce soit, mais juste d’y être. C’était merveilleux, n’était-il pas ? D’y être. D’être seulement, sans peine, avec un travail, protégé des monstres –qui, pour l’instant, ne le mangeraient pas. Pierre, ne crois-tu pas que nous avons de la chance ? Toi aussi, tu en as, regarde-toi, personne ne pensera à te faire sortir ! Elle ne lui répondit pas, la malheureuse. Triste comme une pierre. Triste à en faire pleurer une pierre. Si tu es contente, tu devrais pleurer toi aussi ; les fenêtres le font bien.

Ah, non. Ce ne devait être que la pluie ; son bruissement faisait partie du paysage, Kriss Ryan l’avait presque oubliée. Presque : mais les faits étaient les faits, il s’en était heureusement rappelé.
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Melfia Hider
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] - Page 2 Icon_minitime1Mer 8 Aoû - 17:34

{ WOUHOUHOU NONSENSE BANANA POWA 8D }

Son Royaume, oui. Le monde lui appartenait, à elle et à elle seule ; comment aurait-il pu en être autrement ? Ses mains gantées étaient faites pour tenir les rênes et tirer les ficelles, ses talons parfaits pour taper la mesure. Quand le monde n'avait prévu pour elle qu'un avenir terne et sans intérêt, elle avait su se hisser petit à petit au seul rang qui lui était dû. Personne d'autre qu'elle n'aurait pu jouer ce rôle avec tant de minutie et de grâce, personne. Le monde – Dieu – avait fait une erreur capitale. Il avait voulu la laisser au pied du mur pour ne pas avoir à la craindre ? Soit. Mais comme il devait s'en repentir, à présent ! Il aurait mieux fait de lui remettre la couronne en mains propres, avec humilité et grandeur. Il aurait dû se douter qu'elle finirait par le surpasser quoi qu'il arrive. Il aurait dû le savoir, qu'elle finirait par s’asseoir sur ce trône. Il aurait dû deviner que charisme, beauté et intelligence ne pouvaient laisser personne de marbre. Il aurait dû, il aurait vraiment dû. Ainsi il aurait pu garder une petite place auprès d'elle, se faire discret sans pour autant disparaître. A vouloir jouer les fiers et à lui imposer tant d'obstacles à franchir, il n'avait fait que mieux préparer son propre malheur. Et à présent qui pensait à lui au Royaume des pluies ?
Personne.
Cet endroit était le plus beau et monde et il était sien. Ces deux notions s'imbriquaient parfaitement, comme deux pièces d'un gigantesque puzzle : il est beau, il est à moi. Les plus beaux des palais lui appartenaient forcément ; ses palais étaient forcément beaux. Qu'il soit beau parce que ses pas foulaient régulièrement le sol ou qu'elle l'arpente parce qu'il était magnifique, cela n'avait pas la moindre sorte d'importance. La seule chose qui comptait vraiment était qu'il soit le plus merveilleux endroit au monde et qu'il lui appartienne.
Et, durant les quelques secondes de silence qui suivirent sa question, pas à un seul instant ne songea-t-elle à une autre possibilité. La jolie Reine ne pensa pas que Kriss put vouloir la démentir ; elle ne pensa pas, en vérité, que qui que ce soit eut envie de le faire. Il n'était même plus question d'audace ou de désobéissance, juste d'opinion. Ses sujets en manquaient cruellement, et qu'elle s'en rendit compte ou non cela ne semblait d'ordinaire pas la déranger – mais là, sans même y prêter attention, elle s'imagina qu'ils pouvaient penser par eux-même. Et donc la contredire. L'idée ne la dérangea pas plus qu'elle ne l'agaça. Pourquoi ? Cet endroit était bel et bien le plus beau au monde ! Elle le pensait avec l'innocence presque déplacée d'un enfant qui vient de recevoir un particulièrement beau jouet en guise de récompense. Elle en était fière, de son château, elle l'aimait et le méritait. Qui aurait pu vouloir la contredire ? Tous devaient penser comme elle en arpentant ces couloirs, en observant les murs depuis l’extérieur. Ils se disaient tous qu'il était beau, magnifique, élégant, empli de prestance.

Elle ne s'imaginait pas que personne ne puisse la contredire. Non, pour une fois, l'espace d'un instant, elle fut simplement empli de la certitude qu'il s'agissait là d'une vérité universelle. Ce château est le plus beau ; ça ne dépendait pas d'elle, il était simplement le plus beau.


« Oh, oui ! Le plus bel endroit au monde, c’est un honneur d’y être. »

En entendant cela, le sourire de la jeune femme s'élargit légèrement. De la fierté, oui. Elle était fière de l'endroit où elle habitait, d'elle-même, de tout ce qu'elle avait accompli et de ce qu'elle accomplirait encore. Peut-être que, par-delà les frontières de son Royaume, certains la haïssaient. Peut-être qu'ils avaient peur d'elle, et sûrement avait-ils raisons de le faire. Mais arrête-t-on le destin une fois qu'il est en marche ? Seul son script importait. Eux n'étaient que de simples figurants, des rôles secondaires tout au plus. Inutile de crier et de s'agiter. Bientôt ils seraient tous d'accord avec elle et, enfin, ce monde serait à sa convenance. A quoi bon vivre dans un endroit qui ne lui plaisait pas ? Elle détruirait et referait, elle construirait les plus belles choses qu'ils aient jamais vu. Qu'ils soient encore là pour le voir ou qu'ils reposent six pieds sous terre n'avait que peu d'importance. Ils n'auraient pas dû être si fiers et si bornés, eux non plus.
Pourquoi ne pouvaient-ils pas regarder devant eux et voir que, quoi qu'il arrive, tout se passerait selon sa volonté ? Se battre contre l'inévitable... Voilà une cause bien futile. Il 'y a rien de Noble dans l'obstination ; rien que de la stupidité. Seuls les Antarrs avaient l'esprit assez clair pour comprendre ce genre de choses. Les autres étaient tous stupides. Stupides, stupides. Elle les changerait d'une manière ou d'une autre. Ils comprendraient, ils regretteraient. Trop tard . Comme toujours.

Ses pas ralentirent progressivement, pour finalement s'arrêter devant une lourde porte finement ouvragée. Ses doigt gantés effleurèrent pensivement une des décorations.
Elle se tourna vers le serviteur, l'air suffisante. Ou peut-être absente. Fière, ailleurs, méprisante, douce ; tout et rien à la fois.


« Le plus bel endroit au monde, répéta-t-elle comme pour elle-même, le regard dans le vague. Ils s'en rendront compte un jour ou l'autre. »

Puis ses yeux vairons se posent sur le visage du jeune homme. Sans intensité ni insistance ; son regard ne fait que s'y poser sans rien froisser, comme un papillon sur une fleur.

« Tu vas pouvoir disposer ; nettoyer. Mais reviens ici dans...  » Elle marqua une pause. « Une heure. La pluie devrait avoir cessé. »

Disant cela, elle chercha du regard une fenêtre. N'en trouva pas. Quel malheur, vraiment... Mais la pluie devrait avoir cessé. Perdu en intensité, tout au moins. Elle en était véritablement persuadée. Eut-elle été capable de contrôler le temps qu'elle n'en aurait pas été moins sûre. La pluie aurait cessé, voilà tout.
Inutile de poser plus de questions.
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Kriss Ryan
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MessageSujet: Re: Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD]   Rainy evening, Rainy night...♪ [De toute façon, vu le people au château... Allez, MPDT!XD] - Page 2 Icon_minitime1Mer 15 Aoû - 17:45

[J'ai dû manger une de ces bananes moi aussi, mais tant pis, allez allez on répond on répond !XD]


En voyant Son splendide sourire s’agrandir, Kriss songea que sa réponse Lui avait peut-être plu. Si seulement ! Ah, se laissa-t-il aller à penser, rêveur de riens, si seulement ! L’arrogance des grands de ce monde ne trouvait pas la moindre prise sur ce corps frêle aux épaules voutées ; alors, affirmer avec certitude que ces quelques mots jetés avec respects à Ses pieds avaient assurément atteint Son visage si pur n’était pas plus envisageable qu’envisagé. Il caressait du regard cette perspective, n’osait pas seulement l’effleurer du bout des doigts par crainte de l’étioler, sans y croire, sans le désirer franchement, sans l’appeler de ses vœux. Mais que ç’aurait été beau ! Eussé-je confirmation d’une idée aussi folle, pierre, déclara froidement Ryan, que mon cœur en serait sûrement rempli de joie. Il ne savait pas s’il en voulait, de ce bonheur qui lui avait été ravi : puisqu’Elle le maintenait ainsi dans une ombre chaude et réconfortante, c’est qu’il ne devait pas en avoir besoin. Au moment où sa voix ridicule s’était élevée, Elle avait souri, oui. Mais au moment où refluait la marée, un oiseau s’envolait d’une falaise, oublieux du ressac avec lequel il n’avait rien à voir et des profondeurs abyssales. Le rapport entre eux lui était invisible, ténu s’il existait. Ce genre de choses n’arrivait qu’une fois, personne ne pouvait rien prouver.

Aussi se contenta-t-il de baisser les yeux, son regard à demi aveugle rivé sur la ligne imaginaire qui lui faisait lieu de fil d’Ariane sans rien dire ni ressentir de plus, son sac de pensées un peu plus lourd à chaque pas. C’est qu’elles ne se taisaient pas, elles refusaient de se taire et ne lui obéissaient, pour ainsi dire, jamais. Il y avait toujours un murmure au fond de sa tête pour l’empêcher d’entendre le silence ; et quand enfin ils s’estompaient, le crissement des griffes de ces monstres les remplaçait. Mais le château était un endroit sûr.
Ces bruits, ma pierre, n’ont plus de quoi m’inquiéter.

Lorsqu’Elle ralentit, il cala son pas sur le Sien. Lorsqu’Elle s’arrêta, il fit de même. Lorsqu’Elle posa Sa délicate main sur la clenche, les siennes restèrent alignées le long de ses flancs. Lorsqu’Elle se tourna pour lui faire face, ses jambes n’esquissèrent pas de demi-tour. Lorsqu’Elle laissa Ses iris indéchiffrables dégringoler sur lui, les siens ne virent qu’une chape noire et le sol. Lorsqu’Elle parla, il resta muet :


« Le plus bel endroit au monde. Ils s'en rendront compte un jour ou l'autre. »

Il n’acquiesça pas plus qu’il ne démentit cette affirmation. Il pleut, il arrêtera de pleuvoir un jour. Il fait jour, il fera nuit plus tard. Cette eau coule, elle finira par sécher. Et puis c’est comme ça, conclut-il à l’attention peut-être de sa compagne de granit, c’est comme ça et puis ce n’est pas autrement, et puis c’est tout. Il n’y avait, certainement, rien à dire et rien à ajouter. Puisqu’Elle le disait alors c’était un fait établi, c’était écrit dans le marbre, c’était presque accompli, c’était déjà là, déjà fait. N’importe quoi, lui souffla une voix pernicieuse, tu racontes n’importe quoi. Ce n’est pas encore arrivé, pauvre idiot. Pourquoi tu écoutes toujours ce que les autres disent ? Il chassa cette question de son cerveau. Qui étaient-« ils » ? Ceux qui ne savaient pas encore. Une fois de plus, les mots laissaient un ouvrage bâclé, mal dégrossi auquel le métis ne comprenait goutte. Ils, c’était drôlement vague. Un, deux, trois personnes, quatre mille, cinq millions étaient de grands chiffres ; leurs limites étaient lointaines mais elles étaient là malgré tout. Et celles des « ils » alors ? Où sont-elle, où sont-elles pierre, je ne les vois pas.


« Tu vas pouvoir disposer ; nettoyer. Mais reviens ici dans... Une heure. La pluie devrait avoir cessé. »

Ce n’était plus l’heure de nettoyer, aurait dit sa sévère, stricte supérieure qui n’oubliait jamais aucune règle. C’était l’heure de dormir, petit hurluberlu, l’aurait-elle tancé. Mais lui avait raté l’heure du coucher –avait-il aussi raté l’heure du souper ? Il hocha la tête, se courba avec dévotion. Puisqu’il pouvait nettoyer, car après tout il en avait l’autorisation, il fallait qu’il le fasse. S’il s’était endormi, de quelle manière aurait-il su qu’une heure avait passée ? Il ne rêvait plus, à moins qu’il ne se souvînt plus de ses rêves, mais les nuits étaient toujours aussi courtes. Levé avant tout le monde pour dresser les tables, aérer, habiller, dépoussiérer, préparer.

Il devait donc repartir, pour l’instant du moins.
Pour une heure, pierre, pour une heure. A toute vitesse, son cerveau tourna et retourna le problème, le considéra sous tous ses angles et ne le jugea pas insoluble : comment aurait-il su qu’une heure avait passée ? Le temps lui glissait entre les doigts, il ne le voyait pas passer. Une semaine, un jour, un été, un automne, une averse auraient tout aussi bien pu se confondre dans son esprit encombré. Les horloges mesuraient ça très bien au fond, pourquoi se serait-il suppléé à elles ? Kriss réfléchissait encore tandis que, le buste toujours incliné, il reculait sans mot dire. Eh bien, où y avait-il une horloge ? Il devait en trouver une rapidement, sans cela il ne manquerait pas de Lui déplaire.

Il se posa quelques questions alors : pourquoi devait-il venir ? Pourquoi attendre que la pluie cesse de tomber ? Elle serait toujours là, dans les flaques. Lorsqu’enfin le garçon se trouva nez à nez avec un de ces cadrans –chaque seconde avait été scrupuleusement égrainée dans son esprit– il lui restait à attendre cinquante minutes et cinq secondes. Quatre, trois. Quarante-neuf minutes. Cinquante-huit, cinquante-sept. Il s’extasia sur le trésor de minutie que nécessitaient de telles inventions, songea aux tourbillons qui permettaient de ne jamais avoir à les remonter. Pierre, cette horloge possède-t-elle un tourbillon ? Il attendit encore avant de se diriger à nouveau vers le couloir, non sans avoir consciencieusement astiqué le cadran, le bois foncé et brillant, vernis. A peine avait-il eu le temps de penser à ces tourbillons.

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