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 Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}

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Salomé Van Kardell
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Salomé Van Kardell

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MessageSujet: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} Icon_minitime1Dim 16 Jan - 21:19

{Il parait que personne avait posté dans les forêts? Bah c'est fait, un petit poste chou pour toi, Never. Réponds quand t'as le temps. Tant que t'as pas répondu une fois, t'es pas en retard. Profites-en.û__ù

Maintenant tu te débrouilles pour savoir ce qu'elle fait là. Je lui donne une raison de sortir son super costume! Elles vont jouer au Petit Chaperon Rouge, ahuuu...8D

Salomé = Seule personne que je peux faire parler dans un poste d'ouverture. Raison? Bah, elle parle toute seule.X'D}


«Promenons nous dans les bois... Il fait beau, tu ne trouves pas?»

Le regard bleu de la jeune femme se posa dans le vide, près d'elle. Il fait beau, oui, il fait vraiment beau pour un jour où il fait mauvais. Du brouillard, pas de pluie. On ne peut rêver mieux, c'est certain ; et si on le peut, alors elle ne le fait pas. Elle ne le fait pas et quel intérêt? Elle s'en fiche. La jeune femme envoya valser toutes ses pensées d'un revers de main gantée, laissant s'échapper un long rire sans joie de sa gorge. Quelques oiseaux s'envolèrent, là-haut. Elle ne les voyait pas, ne les regarda pas. Peu importe, après tout : ils étaient là, qu'elle lève les yeux vers le ciel ou pas. Ses chaussures avec quelques centimètres de talons tapèrent contre le sol terreux, un peu de poussière s'envola doucement. Son bras gauche se balançait le long de son corps, sans un bruit, le droit maintenait un sac en toile dans lequel Loann dormait. Rien d'intéressant. Sa robe crème frottait contre ses genoux, contre ses cuisses, volait légèrement derrière elle quand le vent le lui permettait. Ses bas blancs couvraient ses mollets, sagement plaqués contre sa peau. Ses cheveux, attachés en une unique couette du côté droit de sa tête, caressaient son épaule à mesure qu'elle avançait. Oui, il faisait beau. N'était-ce pas merveilleux? Elle ne serait pas mouillée. Ce que ça pouvait être agaçant, d'être humide. Ses vêtements collaient à sa peau, ses cheveux retombaient mollement, elle avait froid. Salomé détestait avoir froid, elle détestait cela. Un large sourire éclaira son visage fin, et elle se mit à chantonner un air qu'elle avait appris à l'orphelinat, en écoutant les enfants. Il fallait écouter les enfants, il fallait prêter attention à ce que disaient les poupées dans leurs chambres. Elles en avaient, des histoires intéressantes à raconter! Des histoires de morts et de survivants, des histoires de jeux d'adultes et de jeux d'enfants. La jeune femme adorait jouer, elle adorait cela au plus haut point. Alors elle jouerait. Elle jouait. La lanière de son sac glissa le long de son épaule, elle la saisit dans sa main. Le balança doucement, au rythme de sa chanson, d'avant en arrière. Il n'y avait aucun bruit, ici. Rien que sa voix qui chantait doucement, que le bruit de ses pas sur ce qui devait être un sentier, que sa respiration régulière et discrète. Et, parfois, le bruit furtif d'un animal qui s'enfuit, fuit, va se cacher chez lui, qui a peur. Elle n'avait pas peur, elle. Pourquoi aurait-elle eu peur? Elle et Loann savaient se battre, après tout. Elle pouvait se défendre, elle pouvait attaquer et faire regretter leur existence à ceux qui l'approchaient de trop près. Et puis la demoiselle aux cheveux châtains avait son sabre, là, sagement accroché à sa ceinture, pour prévenir ceux qui s'approchaient trop près.

«Pendant que le Loup n'y est pas... Loann, tu m'écoutes? Le Loup, c'est moi. Moi, moi, moi...»

Un nouveau rire se fit entendre dans la forêt, résonnant au travers des gigantesques arbres qui la constituaient. Ils étaient tellement haut, ces arbres..., Salomé se demanda un court instant s'ils pouvaient savoir ce qui se passait au-dessus des cieux. Peut-être côtoyaient-ils les Anges, peut-êtres menaient-ils à Dieu. A son tombeau. Pauvre Dieu, mort. Il était mort. Sa Reine l'avait remplacé, et faisait une bien meilleur souveraine pour ce monde qu'il ne l'avait jamais été, elle les sauverait tous. La jeune femme y croyait, elle savait que c'était la vérité et n'hésitait pas à le dire. Elle ne disait que la vérité, elle avait oublié les mensonges. Leur intérêt. Leur consistance. Les mensonges ne lui servaient plus à rien désormais, et elle ne les utilisait plus. Jetés. Mais sa Reine, elle, incarnait la perfection. Il n'y avait d'autre mot pour la décrire, aucun mot qui pouvait égaler sa grandeur. Même son nom était trop parfait pour qu'elle ose le prononcer de sa bouche profane, de sa bouche ignorante. Elle ne le pouvait pas. Elle ne le ferait pas. Loann avait raison. Le Loup, c'était elle. Elle se promenait dans la forêt, et elle mangerait la petite fille qui cherchait son chemin. Elle n'avait pas qu'à le perdre. Idiote. Inconsciente. Il ne fallait jamais perdre son chemin entre les arbres, qui sait ce qui pouvait s'y tapir? Les monstres, la peur, les terreurs, cachés, qui attendaient, qui allaient sortir bientôt, très bientôt. Salomé les voyait, elle les apercevait, les entendait respirer à son oreille. Mais ils ne la tueraient pas. Elle ne pouvait pas mourir, non, pas encore. Pas avant de l'avoir retrouvée. Pas avant qu'elle ait payé. Il fallait qu'elle sache, elle devait savoir. Le vide qui occupait ces quelques heures, les heures fatidiques, elle devait savoir ce qui s'était passé. Loann aussi devait savoir. Méritait de savoir. Alors il ne lui restait plus qu'à trouver cette femme, celle-là, celle qui était partie. Et elle la trouverait. Et elle saurait. Une d'elle devait mourir, n'est-ce pas? Pas de fin heureuse, quelqu'un devait payer. Peut-être était-elle à Héthyra.

«Si le Loup y était, il nous mangerait. Il y a la mer, pas loin. Tu l'entends?»

Salomé se retourna brusquement, sans raison, immobile comme les arbres qui l'entouraient. La mer était proche, oui. Salomé avait quelques jours, quelques jours pour aller 'ailleurs', voir si elle y était. Héthyra, peut-être. Pour l'instant elle était dans un petit village, pas loin d'ici. Pas loin d'Héthyra. Oh, elle la trouverait, oui. Sauf si elle était dans la mer. Si elle était dans la mer, elle ne pourrait pas lui parler. Cette idée forma une boule compacte dans le vide de Salomé, dans sa poitrine, et elle poussa un soupir. Non, elle n'était pas dans la mer. Elle était quelque part, et elle la trouverait. Elle n'avait pas le choix. Un bruit attira son attention, derrière elle. Dans son dos. Là où elle regardait avant, mais que maintenant elle ne regardait pas. Pas un animal. Non non, les animaux faisaient de petits bruits, des bruits furtifs, des bruits de fuite. Ce n'était pas un animal. Les fantômes n'existaient pas. C'était quelqu'un. Il y avait quelqu'un dans la forêt, et le Loup n'était pas loin. C'était dangereux, de marcher seule, comme ça. Salomé n'était pas seule, non. Mais l'autre, si. Non? Sur le sentier sinueux qui passait entre les arbres. Peut-être aurait-il mieux valu marcher tout droit, pour ne croiser personne. Oh, qu'importe. Difficile de voir les autres de loin, même si les arbres étaient espacés. Et puis il y avait la brume, là..., la brume qui empêchait de voir. La jeune Morienne ne savait pas, vraiment, se dit-elle en se retournant vers le bruit, un sourire aux lèvres. Elle ne savait pas si on était à l'abri dans le noir. Si l'autre ne nous voyait pas, on ne le voyait pas non plus. Mais le hasard était un allié peu fiable, vraiment. Vraiment, vraiment, vraiment peu fiable.

«Mais comme il n'y est pas..., est-ce qu'elle croit qu'il y a un Loup, dans la forêt? Lança-t-elle à l'adresse de l'inconnue, balançant son sac dans le vide, prenant bien gare à ne pas blesser Loann. S'il y en a un, il va te manger. Ahuuuu~»

Elle rit de nouveau, doucement. Sans y penser. Tout était drôle, maintenant. Tout portait à rire et à sourire. Même si elle ne savait pas pourquoi, elle le savait. C'était comme ça. Aussi vrai que le soleil devait se coucher le soir, Salomé devait rire. C'était ainsi.

{Edit : 19h19! Yeay'!8D}
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Emily Verrona
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MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} Icon_minitime1Dim 20 Mar - 18:18

Emily marchait tranquillement sur le sentier de terre battue, ses bottes provoquant contre le sol un bruit ténu et étouffé. Avant, elle marchait en compagnie de Katty, mais elle l'avait perdue de vue peu après être entrée dans la forêt. Elle ne s'en était pas vraiment inquiétée, au demeurant, elle aurait bien été en mal de ressentir une quelconque inquiétude. Si cette fille aux cheveux roux s'était perdue, tant pis pour elle. Emily savait très bien où elle allait, ce n'était pas elle qui se ferait engloutir par l'obscurité de ces immenses arbres. Si elle ne revenait pas, tant pis. On ne retrouverait de ce petit chaperon bleu aucune trace, et elle mourrait, mourrait aux yeux de tous. Regardant un furet filer sous nez à toute allure, Emily eu envie d'abattre ce stupide animal. Mais elle ne le fit pas, ses mains déjà occupées par deux paniers qui se balançaient à ses côtés au gré de ses pas et des déformations du petit chemin. Sa mère lui avait demandé d'aller faire des achats et passer chez une vieille dame récupérer elle ne savait trop quoi. En l'absence de son père, au travail, c'était sa mère qui décidait de qui faisait quoi à la maison. Même si Emily n'avait pas eu envie de marcher ce jour là, elle avait été obligée d'obéir à sa mère. Elle ne ressentait pas vraiment de peur devant ce regard rouge si semblable au sien, elle pensait de toute manière qu'elle n'avait plus la capacité de la ressentir, elle savait juste quand se mettre à l'abri était de rigueur, mais elle se devait de lui obéir. On ne désobéit pas à sa mère, personne ne désobéit à sa mère. Promenant son regard écarlate sur les arbres qui l'entouraient de leur grandeur quasi ridicule, la jeune démone se dit qu'elle allait devoir accélérer le pas si elle ne voulait pas être en retard. Joignant le geste à la parole, elle s'écarta du chemin, afin de pouvoir sauter de racines en racines. Ses cheveux sombres s'échappaient par mèches de son chaperon rouge dont la capuche était rabattue sur sa tête, et sa courte jupe noire se plaquait contre ses jambes protégées par des bas de la même couleur, agrémentées de quelques rubans de ci de là. Son chemisier blanc, lui, n'était pas assez épais pour lui tenir chaud, et elle sentait à chaque coup de vent le froid caresser sa peau. C'était désagréable, mais elle s'en fichait. Elle devait simplement aller là-bas, puis retourner chez elle. Elle n'avait pas le temps de s'arrêter tuer des animaux, ils ne méritaient de toute façon pas son attention. Stupides créatures, pitoyables, tellement faibles. Si elle avait pu, elle les aurait exterminés de la surface de la terre. Ils étaient si...Inutiles.

C'est sur ces pensées qu'Emily s'arrêta soudainement, en équilibre sur un pied sur une racine, l'oreille tendue. Les oiseaux ne chantaient plus en ces lieux depuis bien longtemps, l'endroit était morne, et ce bien que la lumière du soleil parvint encore à s'infiltrer entre les arbres. La démone aux longs cheveux entendait un bruit, au loin, qui n'était pas le cri d'un animal. Des paroles portées par le vent, des bribes de phrases qui venaient jusqu'à elle, des éclats de rire. Emily fronça ses sourcils, descendant de sa racine, reprenant le chemin de terre battu à un rythme soutenu. Elle n'aimait pas cela. Elle ne voulait rencontrer personne, si ce n'était Katty. Or, cette voix n'appartenait pas à Katty, qui ne riait de toute façon jamais. Quelqu'un d'autre, il y avait quelqu'un d'autre qui se promenait dans cette forêt qui puait la mort. Devrait-elle aller à la rencontre de cette personne? La tuer, peut-être? Elle ne savait pas qui c'était. Emily leva ses yeux vers le ciel presque entièrement masqué par les arbres qui semblaient vouloir en vain former un pont entre la terre et les cieux, se demandant s'il allait pleuvoir. Elle avait une capuche, mais sans doute aurait-elle du apporter avec elle une ombrelle, ou un parapluie. Katty en avait une, mais elle n'était pas là. Donnant un violent coup de pied dans une pomme de pin qui alla rouler dans le décor dans un bruissement de feuilles, elle écrasa une grenouille qui passait par là d'un coup de talon. Cette fille était stupide. Elle ne connaissait pas la route et à cause d'elle, s'il pleuvait, elle serait trempée. Aurait-elle du la tuer? Sans qu'elle sache trop pourquoi, quelque chose retenait Emily de ne serait-ce que lever la main sur la jeune fille aux cheveux roux. Quelque chose d'infime, de presque absent. Mais d'assez fort pour la faire hésiter. Elle n'aimait pas ça du tout.

La Démone-Antarr ralentit le pas lorsqu'elle fut plus près de la source du bruit, s'arrêtant complètement lorsque ses yeux carmins se posèrent sur la silhouette d'une jeune femme à la robe trop claire. Elle tenait dans ses mains un sac, qu'elle balançait doucement. Une humaine. Elle avait des cheveux trop clairs, et lorsqu'elle se tourna vers elle, elle vit que ses yeux étaient bleus. Laide, elle était laide. Une sale humaine. Serrant dans ses mains ses paniers, elle se demanda ce qu'elle pouvait faire là. Allait-elle quelque part, n'allait-elle nulle part? Avait-elle un endroit où marcher, où marchait-elle vers l'inconnu? Emily n'aimait pas rencontrer des gens. Elle les détestait tous, elle voulait tous les tuer. Surtout les humains. Ils étaient encore plus faibles que des animaux, plus pitoyables qu'un cadre brisé. En voir un parvenait à la mettre dans un état qu'elle ne pouvait qualifier, mais dans lequel son cœur battait trop fort, trop douloureusement.

«Mais comme il n'y est pas..., est-ce qu'elle croit qu'il y a un Loup, dans la forêt? S'il y en a un, il va te manger. Ahuuuu~»

Et l'inconnue se mettait à rire. Un rire qui sonnait faux, forcé. Normal, il n'y avait rien de drôle, rien de quoi on aurait pu rire. Son rire l'agaçait, elle avait envie de lui coudre la bouche; Comme ça, elle n'aurait jamais plus pu parler ni rire. Ni sourire. Un visage figé. C'était laid, mais ça lui siérait bien, à cette humaine.

« S'il y a un loup, je tuerais le loup. Et je ferais de sa peau un trophée. Répondit Emily, sa voix seulement animée par une colère sourde, Tu ne devrais pas être là. »

Non, elle ne devrait pas être là. Qui qu'elle soit, la petite fille, le loup, elle ne devrait pas être là. Personne ne devrait être ici. Et pourtant.

[Nyeeerh...Bon, j'aime pas mon poste, mais voilà quoi. Par contre, j'adore Salomé.8D]
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Salomé Van Kardell
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MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} Icon_minitime1Ven 22 Avr - 15:03

{Oui, il faut aimer Salomé. Si adorable. ;A;

Je suis sûre d'avoir marqué des c°nneries, alors PARDONNE MOI. Et moi aussi j'aime bien Emily, d'abord. But only when all aloooone~8D}

Salomé continuait de balancer son sac au rythme d'une musique qu'elle seule entendait, son sourire plaqué sur son visage clair. Avant, arrière, avant, arrière. Peut-être que Loann l'entendait aussi, lui qui se balançait à l'intérieur, se cognant contre la toile à chaque fois que la jeune femme en décidait ainsi. Peu importe! Il aimait tellement danser. Il souriait sans cesse, lui, et elle se devait de l'imiter, d'être jolie et de faire bonne figure. Elle ne savait pas trop pourquoi. Il lui semblait que c'était inscrit quelque part, là, sur les parois de son crâne, où personne ne pouvait aller voir. Une règle imprimée au fer rouge, là où personne n'irait chercher, là où elle ne pouvait pas gratter pour enlever l'encre. Sois jolie, chut. Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas entendu ça. Sois jolie, chut. Il ne lui semblait pas qu'on lui ait dit ça. Non. Peut-être pas. Mais cela revenait au même, n'est-ce pas! Elle n'était pas si stupide, non, elle pouvait comprendre même si on ne le lui disait pas. Alors elle souriait. Elle se devait d'être heureuse, de rire et de sourire sans cesse, sans arrêt, comme Loann. Parfois elle avait des crampes, à la fin de la journée. Parfois son visage lui faisait si mal qu'elle avait envie de s'arracher la peau. Mais elle ne le faisait pas. A quoi cela aurait-il servi? Autant se tuer, alors. Ses lèvres étaient constamment étirées, parfois bien trop, parfois de travers. C'était difficile de sourire, quand on avait oublié comment faire. Il y avait mille façon d'étirer ses lèvres, et le miroir ne lui donnai jamais la solution. Le vrai sourire, elle l'avait perdu il y avait trois ans. Pouf, disparu. Comme ça, d'un coup, sans prévenir. C'était méchant, vraiment, elle avait encore besoin de lui... Tant pis. Ça ne la dérangeait pas de se faire mal à longueur de temps pour garder ce sourire sur son visage. Il devait y être, il y resterait. Même si elle devait rester bloqué. C'était difficile de dormir, quand votre visage restait douloureusement bloqué dans une expression inadéquate. Elle, en tout cas, ça lui faisait mal. Alors pourquoi recommençait-elle? Elle ne savait pas. Ses yeux bleus restèrent posés sur la petite jeune fille, en face d'elle, sans ciller. Toujours aussi souriante. Heureuse, certainement. Elle était heureuse. Elle ne savait pas comment ni pourquoi, ni ce que cela impliquait réellement ; mais elle était heureuse. Tout comme quelqu'un aurait pu affirmer sans trop savoir pourquoi qu'il était le fils de ses parents, elle était heureuse. Heureuse comme blonde, heureuse comme humaine. Heureuse parce qu'elle devait l'être, c'était obligatoire. C'était comme ça. Mais l'autre, en face, elle n'avait pas de sourire pour éclairer ses traits. Des traits de jeune fille, les cheveux à demi cachés par une capuche rouge. Oh! Elle avait des paniers, un pour chaque main. Elle, elle avait son sac. Avec Loann, dedans. Ce pauvre Loann, lui qui n'aimait pas les étrangers! Elle jeta un coup d'œil sur sa gauche, là où il se trouvait sans nul doute, près d'elle, prêt à la protéger en cas de besoin. Qu'est-ce qu'elle ferait, sans lui? Elle n'aurait plus eu personne à qui parler, personne, personne du tout. Le silence lui pesait. Elle parlait sans cesse. Peut-être était-ce aussi à cause de ça, les crampes.

Salomé aurait sourit plus, si c'était possible, en voyant que cette demoiselle était équipée pour la marche. Aurait-elle dû mettre des bottes, elle aussi? Les talons n'étaient pas pratiques, vraiment! Esthétique, pratique, esthétique. Au hasard? Fallait-il lancer les dés? Elle n'en avait pas la moindre idée. Le hasard n'était pas un ami, ce n'était que le hasard. Un opportuniste. Il apportait le malheur aux uns et le bonheur aux autres, et changeait de camp aussi fréquemment que le vent changeait de direction en automne. A Moria. Sans s'en rendre compte, Salomé attendit le vent. Elle l'attendait, et il ne venait pas. Une fois le hoquet passé, il restait toujours une étrange sensation dans la poitrine, comme si on attendait la prochaine secousse, qu'on se préparait à ce qu'il revienne. Mais non, il était parti. Encore fallait-il attendre que le corps se réhabitue à ne plus être maltraité. C'était la même chose pour la jolie demoiselle ; son corps attendait le vent. Elle cillait parfois plusieurs fois d'affilée, comme si elle s'attendait à recevoir une bourrasque en plein visage. Elle portait souvent la main à son chapeau, quand elle en avait un. Elle s'attendait à ce que ses cheveux soient soulevés et plaqués contre son visage, à ce qu'ils viennent onduler dans son dos. Mais rien. Jamais. N'était-elle donc plus à Moria? Elle l'oubliait sans cesse. Sans doute parce qu'elle n'était pas partie depuis longtemps, ce devait être ça, sûrement, une explication, quelque chose de logique, la vérité, une vérité possible et satisfaisante. Quelle belle journée pour aller se promener! Elle trouverait cette femme, et ensuite reviendrait se promener ici, entre les arbres immenses qui ombrageaient le sentier de terre battue. Quand l'une d'elles deux seraient dans la mer, elle verrait bien. Elles deux vivant dans le même monde, cela lui semblait impossible. Impossible. Comme le soleil et la lune soudain réunis, et le monde serait dans le noir. Elle devait la tuer, ou se tuer. La retrouver, en tout cas.

A moins que le Loup ne la retrouve en premier? Ahuuuu~

« S'il y a un loup, je tuerais le loup. Et je ferais de sa peau un trophée. Tu ne devrais pas être là. »

Ris, allez ris. Le rire de la blonde jeune fille sonna faux entre les arbres, mais elle ne semblait pas s'en rendre compte. Rire faux était impossible. Elle riait, elle riait, voilà tout. Ce n'était pas faux, c'était une vérité. Pas la vérité, mais une vérité. Une vérité était acceptable, et elle riait. Un trophée? Ce devait être amusant. Une peau en trophée. Pratique, esthétique, pratique? Les dés n'auraient su décider. Ça pouvait être joli. Ça pouvait être chaud. Boire dans un calice, s'enrouler dans la peau d'un loup. S'il y a un loup, je tuerais le loup. Ou peut-être le loup te tuera-t-il? Un Loup méchant, un Loup dangereux, dans la forêt qui a grandit sans se soucier de rien. Si le loup avait grandi lui aussi, la petite fille se ferait manger. Non, Loann? Non? Non? Loann?

Non?

«Elle parle trop fort, le loup va l'entendre, dit-elle en résorbant légèrement son sourire, lèvres closes. C'est un loup qui n'aime pas les petites filles, mais peut-être qu'il aime aussi les trophées? Il faudrait lui demander.»

Salomé acquiesça dans le vide, acquiesça à l'entente de la réponse de Loann. 'Le loup a faim'. Alors il faut nourrir le loup, n'est-ce pas? Pauvre animal à l'estomac tordu comme un sourire! Elle releva son avant-bras, le plia, fit glisser la lanière de son sac au creux de son coude. Saisit deux bouts de sa robe entre ses doigts, et exécuta une révérence polie, sourire aux lèvres. Toujours, sans arrêt. Il y avait tant de raisons de le faire! Elle ne les connaissait pas. Mais devait le faire tout de même. Elle ne connaissait pas cette démone. Mais cela ne l'empêchait pas d'exister, non? Souris, Salomé, souris. Ris. Souris. Sois heureuse. Je serais heureuse, promis. Promis? Sa main avait écrit ces mots-avant. Ça faisait si longtemps qu'elle n'avait pas envoyé de lettre à Moria! Elle le ferait bientôt, oui, sans doute, bientôt. Un papier et un crayon. Quand elle serait sortie de la forêt. Ou que le Loup l'aurait mangée.

«Salomé Van Kardell est enchantée de l'accueillir dans cette trèèèès jolie forêt, s'exclama-t-elle dans un éclat de rire, écartant ses bras pour accompagner ses paroles. Les enfants ne doivent pas marcher seuls, c'est dangereux. Si elle s'éloigne du sentier, qui sait ce qui pourrait lui arriver? Ah, hm? Oui, c'est vrai, tu as raison! Il y a tellement de choses dangereuses sur les sentiers, aussi.»
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Emily Verrona
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MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} Icon_minitime1Dim 8 Mai - 19:22

«Elle parle trop fort, le loup va l'entendre. C'est un loup qui n'aime pas les petites filles, mais peut-être qu'il aime aussi les trophées? Il faudrait lui demander.»

Cette fille continuait de rire, de sourire, de jouer les mannequins bien habillés qu'on voyait parfois dans les grandes vitrines des riches boutiques dans les belles avenues. Cette fille dont elle ne connaissait pas le nom, tâche de couleur crème dans ce paysage marron et vert, elle lui donnait envie de lui enfoncer une carte de tarot dans la tête. La carte de la Mort, pour lui montrer que personne n'aurait du se trouver ici. C'est dangereux. Même sans animaux, c'est dangereux. Il y a dans les parages des monstres qui ont des crocs, il y a la peur qui à elle toute seule parvient à faucher des vies. Emily n'avait jamais peur. Si le loup était là, si le loup n'aimait pas les petites filles, elle n'avait pas peur. Même si elle se retrouvait face à lui, elle n'aurait pas peur. Il pouvait montrer ses dents pointues comme des sabres, elle aurait toujours des couteaux plus aiguisés dans son sac. On pouvait tirer la langue à la mort, si on avait de quoi arracher son cœur déjà noir et rongé par les vers. Boum, boum. La jeune fille aux longs cheveux sombres sentait son cœur battre dans sa poitrine, vite, car elle avait couru un peu, avant. Un peu, pas beaucoup, mais ça avait été suffisant pour l'affoler. Il avait cru qu'elle était en danger, et il s'était mit à battre plus vite. Boum, boum. Stupide organe. Emily l'aurait arraché, si elle n'en avait pas eu besoin. Sentant la colère doucement l'envahir, tel un poison injecté par un vicieux serpent, ses points se serrèrent sensiblement autour des poignées de ses deux sacs, son cœur continuant de battre à cette vitesse qui la faisait frémir. Cette fille, elle aurait été bien mieux sans cœur. Elle ne pouvait pas sentir le sien battre d'ici, mais elle savait qu'il battait. S'il ne battait pas, elle n'aurait pas pu se tenir debout devant elle, ni sourire ainsi de toutes ses dents. De belles dents blanches, et bien alignées. Un sourire qui prouvait qu'elle vivait, aussi faux soit-il. Les Humains étaient tellement faibles, elle n'aurait pas pu survivre deux secondes sans cet importun qui battait dans sa poitrine. Regardant la jeune femme exécuter une révérence, Emily songea que les plus belles images étaient aussi les plus éphémères. Un oiseau qui passe en volant devant nous, c'est beau, c'est éphémère. Une vague qui s'écrase sur la plage, c'est beau, c'est éphémère. Un visage qui se transforme sous le coup de la douleur, c'est beau, c'est éphémère. Une révérence exécutée ainsi à l'improviste, c'est beau, c'est éphémère.

C'était agaçant que tout ce qui soit beau soit insaisissable. Emily avait plusieurs fois tenté de saisir ce qui n'allait pas chez elle, devant le miroir, de sourire, de faire la grimace, de foncer les sourcils. Mais ces expression repartaient aussi vite qu'elles étaient venues, elle n'arrivait pas à les faire rester sur son visage. Alors la Démone avait essayé, elle avait prit un couteau, avait tué. Elle avait cherché à maintenir sur un visage une expression, et avait réussit; Une fois mort, l'expression de douleur ou d'effroi restait plaquée sur le visage de celui qu'elle surplombait, ensanglantée, et c'était encore plus beau que ce qui était éphémère. Les personnes qu'elle tuait gardaient pour toujours l'émotion qui les avait habitées en dernier, cette émotion qui ne parvenait plus à fuir leur corps glacé! Emily cherchait toujours ce qui manquait chez elle, ce qui l'empêchait de maintenir un sourire sur son visage pâle. Le miroir, elle l'avait brisé. Et ensuite, elle s'était prit une claque de sa mère. Sept ans de malheur? Pour un miroir qui ne l'aidait pas, ne lui renvoyait que le vide qu'elle avait en elle? Il n'était pas fait pour ça. Il n'était pas sensé représenter l'absence. Sept ans de malheur, pour rien? Elle ne pensait pas, non. Elle ne voulait pas. Le plus drôle, c'est qu'elle avait du garder le morceaux du miroir. Sept ans tout. Elle en planterait un dans sept de ses victimes. Emily voulait voir ce que le malheur pouvait faire à quelqu'un. Ce qu'était le malheur. Ce qu'il représentait. Elle voulait comprendre, et saisir. C'était essentiel, sans qu'elle sache trop pourquoi.

«Salomé Van Kardell est enchantée de l'accueillir dans cette trèèèès jolie forêt. Les enfants ne doivent pas marcher seuls, c'est dangereux. Si elle s'éloigne du sentier, qui sait ce qui pourrait lui arriver? Ah, hm? Oui, c'est vrai, tu as raison! Il y a tellement de choses dangereuses sur les sentiers, aussi.»

Salomé Van Kardell. Elle parlait dans le vide, elle parlait sans parler. Savait-elle pourquoi elle parlait et elle souriait? Peut-être que si Emily la tuait, elle saurait comment maintenir un sourire sur son visage. Penchant sa tête sut le côté, la jeune fille aux yeux rouges ne cessa de fixer la fille qui lui faisait face. Cette forêt n'était pas belle, elle n'était rien de plus qu'un décor raté; Emily ne l'aimait pas. La forêt, cette fille, la grenouille qu'elle avait écrasée un peu plus tôt sur le chemin, tous les animaux qui grimpaient aux arbres et filaient au sol. Il lui semblait que chaque bruit, chaque souffle dans cette forêt était une insulte à la vie. Chut, l'endroit était silencieux. Il n'y avait aucun bruit, aucune présence, rien! Il ne fallait pas troubler le sommeil des arbres, qui dormaient ici depuis tellement de temps. Avant qu'elle naisse. Et ils continueraient de dormir après sa mort. Ils berçait la vie, la rythmait, soutenait le ciel, ils étaient comme des piliers. Qu'y avait-il, au dessus des arbres? Pouvait-on voir un autre monde, en montant au sommet d'un arbre? Cette fille, Salomé, elle souriait trop, elle riait trop, elle faisait trop de bruit. Elle dérangeait le sommeil des arbres centenaires. Comme le loup hurle, elle riait, chantait. Le loup n'aime pas les petites filles, s'il ne peut pas les manger. Allait-elle tenter de la manger? Emily pensait que s'il y avait un loup, c'était elle. C'était Salomé, le loup.

Le loup, elle en fait une peau qu'elle accroche sur le mur de sa chambre. Une peau séchée, un trophée. Salomé, elle la tuerait. C'était elle, qui avait la peau du loup qui mangeait les petites filles.

« Emily Verrona, lâcha-t-elle sur un ton dans lequel se lisait toujours cette colère sourde qui l'envahissait, sans qu'elle puisse en déterminer l'origine pour autant, Personne ne doit marcher, personne n'est en sécurité. Le loup n'aime les petites filles que pour les manger, c'est pour ça qu'il a tracé des sentiers dans la forêt, c'est pour pouvoir les amener à lui. Que fais-tu ici? Tu vas voir le loup? Tu as peur du loup? Tu veux le tuer? »

Emily ne savait pas même pourquoi elle était aussi énervée. Elle sentait cette colère s'emparer de ses membres et embrumer son esprit, cette colère qui coulait dans ses veines, les rendant brûlantes, douloureuses. Elle circulait dans on corps, l'animant de haine. Pourquoi? Pourquoi?

« Ou alors, c'est toi, le loup. »

[J'ai marqué que de la m*de, mais comme Emily est une Antarr, ça passe innperçue, ah ah...|D]
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Salomé Van Kardell
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MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} Icon_minitime1Mar 28 Juin - 16:44

{Moi aussi j'ai marqué que de la m°rde et je suis HYPER TROP en retard. Mais pour ma défense concernant mon poste, j'ai dû le refaire alors du coup forcément, voilà, c'est moins bien...è_____é"

Et voilà. En plus j'ai mal aux yeux.ù___û}

Des choses dangereuses sur les sentiers, des choses dangereuses dans la forêt. Les animaux affamés se cachaient partout. Derrière les arbres, derrières les pierres, sous le tapis de verdure, dans les feuilles, dans le vent. Il fallait faire bien attention où l'on marchait, sinon le loup pouvait surgir à tout moment, tous crocs dehors. Et alors, qui sait ce qui pourrait se passer? Une petite fille ne faisait pas le poids face à un si gros animal, Salomé en était persuadée. Les petites chose se faisaient écraser, on y prêtait pas attention. On pensait qu'elles acceptaient leur sort, de toute façon, ces pauvres petites choses! Mais il fallait se méfier, tout le monde aurait dû se méfier. Parce que rien ne se passe comme on le souhaite, parce que même les plus insignifiantes petites choses peuvent prendre leur vie en main et décider pour elles-même, décider de ne pas se faire écraser. De toute façon, les grands avaient peur des plus petits. Sinon ils ne les écraseraient pas, ils les ignoreraient. Salomé n'avait pas peur. Ni du loup, ni de la fille, ni de personne. C'était quelque chose qu'elle connaissait, pourtant, la peur. Elle savait ce que c'était. Elle savait le reconnaître, elle savait les sensations que cela procurait. Le cœur qui se serre, l'estomac qui se contracte, les pupilles qui se rétractent, les mains moites, les jambes qui tremblent. Tout cela lui était familier, elle savait ce qu'était la peur. Mais elle n'avait pas peur, elle n'avait jamais peur. Plus maintenant, en tout cas. Si elle avait été effrayée, aurait-elle été en train de chanter et de balancer doucement son sac sur ce sentier de forêt? Elle n'avait pas peur du loup, alors elle ne se cachait pas. Elle n'avait pas peur qu'on l'entende, alors elle ne se taisait pas. Elle n'avait pas peur de cette fille, alors elle ne fuyait pas. Non, elle n'avait pas peur. Loann non plus, n'avait pas peur. Il souriait sans arrêt, et elle faisait de même. Quelqu'un qui sourit n'a pas peur, c'était certain. Quelqu'un qui sourit est... Heureux? Heureux. Heureux. Sûrement. Sans doute.

Elle ne savait pas. Était-ce sourire qui rendait heureux, ou être heureux qui faisait sourire? Elle ne pensait pas être heureuse. Pas encore. Peut-être l'était-elle sans le savoir. Peut-être qu'elle n'avait pas perdu le bonheur mais qu'elle n'était tout simplement plus capable de le discerner. Ou peut-être qu'elle ne méritait pas d'être heureuse. Il fallait sourire encore, pour être digne de l'être. Triste. En colère. Ces mots étaient vides de sens, elle ne parvenait pas à en saisir le sens. Elle les avait au bout de la langue, juste à portée, mais impossible de tendre suffisamment sa main pour les attraper. Et ça, c'était..., frustrant. Mais il ne fallait pas le laisser paraître, continuer de sourire à s'en faire mal. Elle avait peur d'arrêter de sourire, comme si, une fois le masque retiré, elle ne parviendrait plus à le remettre. Elle allait le coller sur son visage jusqu'à ce qu'ils ne fassent qu'un, et il ne risquerait plus jamais de tomber. Jamais. Elle avait besoin de sourire comme de manger ou de boire, même si elle ne savait pas pourquoi. Certaines choses étaient inexplicables. Inexplicablement. C'était ainsi, il ne fallait pas le remettre en question. Ne pas se poser de questions. Jamais. Elle devait sourire, elle n'arrivait pas à s'en empêcher. C'était douloureux, c'était peut-être inutile. Mais Loann souriait, lui, et elle devait faire pareil. Lui rendre son sourire, fut-ce éternellement. Le jour où il pleurerait, elle aussi pleurerait. C'était comme ça.


« Emily Verrona. Personne ne doit marcher, personne n'est en sécurité. Le loup n'aime les petites filles que pour les manger, c'est pour ça qu'il a tracé des sentiers dans la forêt, c'est pour pouvoir les amener à lui. Que fais-tu ici? Tu vas voir le loup? Tu as peur du loup? Tu veux le tuer? »

Emily Verrona? Emily Verrona. La petite fille s'appelait Emily, alors. Ses lèvres bougeaient, s'ouvraient, se refermaient à mesure que les mots sortaient de sa bouche et parvenaient jusqu'à ses oreilles, mais pas une fois un sourire ne se forma sur ce visage trop sévère. Quel dommage. Si le loup avait tracé les sentiers pour mener les petites filles à lui, alors il valait mieux couper à travers bois, aucun doute là-dessus. A moins qu'il ne rode aussi dans les bois? Il devait y avoir plusieurs loups ici, alors. Le loup qui mangeait les petites filles et rodait sur les sentiers, et celui qui mangeait les promeneurs égarés dans les profondeurs de la forêt. Voilà pourquoi elle marchait sur le sentier, oui : elle ne craignait rien de ce loup-là. Elle n'était plus une petite fille, elle ne risquait pas de se faire manger. Il la regarderait passer sans rien dire, il ne la verrait même pas. Mais Emily, alors? Est-ce qu'il ne la mangerait pas, elle qui n'était pas encore assez vieille pour ne plus être une enfant? Ça tenait à tellement peu de choses.

« Ou alors, c'est toi, le loup. »

Un rire cristallin et sans ton sortit de la gorge de Salomé, arrêtant doucement de balancer le bras qui tenait le sac. Loann avait besoin de calme pour réfléchir, il fallait qu'elle se tienne tranquille. Ses yeux bleus dévisagèrent le vide un moment, puis elle les reposa sur la jeune Démone en hochant la tête. Cela faisait beaucoup de questions pour une si petite personne, oui. Elle n'avait pas l'air aimable, si elle ne souriait pas. Le loup lui faisait peut-être peur. Ou peut-être qu'elle ne voulait pas être heureuse. Les doigts de la jeune fille relâchèrent quelque peu leur pression sur le sac en toile, et elle le remit correctement sur son épaule. Son arme, à sa ceinture, pesait un poids rassurant. Oui, elle savait se battre. Elle pouvait toujours ouvrir le ventre du loup, s'il voulait lui faire du mal. Et elle mettrait de belles fleurs par-dessus le vide, comme elle mettait un sourire sur son visage pour combler le vide de son cœur.

«Elle pose beaucoup de questions, s'exclama-t-elle en détournant son regard vers le vide. Je cherche quelqu'un. Je ne sais pas si c'est le loup. Peut-être? Peut-être que c'est le vilain loup mangeur d'enfant, que je cherche.»

Oui, peut-être. Il y avait deux loups, dont un qui mangeait les enfants. Si elle était le loup, elle voulait savoir lequel elle était. Elle devait savoir lequel elle était. C'était vital. C'était nécessaire. Et après tout, n'était-ce pas ce qu'elle cherchait à savoir depuis tellement de temps, maintenant? Si elle était le méchant loup mangeur d'enfants.

«Ou peut-être, reprit-elle avec un sourire inquiétant, redirigeant ses yeux vers elle, que c'est moi le loup. Mais je ne tue pas les enfants, on ne peut pas tuer les enfants. C'est interdit. Elle croit que le loup voudra la tuer? Il faut faire attention, on ne sait jamais à quoi il peut ressembler. Le loup. Peut-être qu'il sourit, ou peut-être qu'il grimace? Et peut-être qu'il se cache. Ou bien il est déguisé. Peut-être qu'il y en a plusieurs. Qui sait?»

Elle laissa s'écouler une seconde, puis fit de nouveau glisser la lanière de son sac le long de son bras, la saisissant entre ses doigts.

«Alors comment fera Emily, pour tuer le loup?»
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Emily Verrona
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MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} Icon_minitime1Jeu 18 Aoû - 2:48

Emily ne savait pas si la peur et la joie l'avaient quittée. Est-ce que cela ne paraissait pas absurde, qu'un si frêle et petit corps ne puisse plus ressentir que de la colère, cette colère qui lui brûlait les veines et faisait bouillonner son sang? Non, il devait y avoir autre chose. Autre chose qui se cachait là, bien à l'abri, dans sa tête, dans ses yeux, dans ses mains. Comment savoir où cet autre chose était cachée précisément? Emily avait été tentée en premier lieu de vérifier si elle n'était pas cachée dans son sang, mais le liquide qui avait coulé à terre avait seulement rendu sa mère furieuse, et ne lui avait apporté aucune réponse. A part un léger picotement qu'elle avait appelé douleur par logique, aucun de ces sentiments oubliés ne l'avait submergée. Trembler, elle le pouvait, mais seulement quand elle avait froid. Son corps, bien que chaud, semblait à présent imperméable à toute autre sensation que la colère. Elle, elle la sentait toujours, en permanence, tel un animal tapi dans l'ombre, prêt à bondir sur sa proie à n'importe quel instant. L'idée qu'elle puisse être la proie de cet animal contre lequel elle ne pouvait rien mettait Emily hors d'elle: Et c'était justement ça que l'animal attendait pour surgir et montrer sa gueule ensanglantée. Boum, boum. Son cœur battait trop vite, comme parti au galop. Tous ceux qu'elle croisait, Emily éprouvait pour eux une haine injustifiée dont elle ne parvenait pas à déterminer l'origine. Elle avait envie de les tuer, de les massacrer, d'en faire de la charpie. Planter leur tête au bout d'un pieux, et la regarder pourrir avec le temps. C'était immonde et ignoble, pourquoi cette pensée lui donnait-elle alors des frissons de plaisir?

Parfois, elle parvenait à se calmer. Parfois. Juste à temps pour ne pas tuer son interlocuteur, ou si la puissance de ce dernier était bien supérieure à la sienne. Question de survie, la jeune fille aux yeux de sang ne désirait pas mourir. Un stupide réflexe, qu'elle aurait pourtant du bien remercier, tant il lui avait sauvé la vie ces trois dernières années. Cette Salomé, elle n'arrêtait pas de sourire. Un sourire faux, plaqué là uniquement par nécessité, mais un sourire tout de même. Emily ne pouvait pas même faire ça. Une petite brise vint agiter quelques mèches sombres de sa frange, et la colère raisonna en elle une nouvelle fois, plus intensément. Pourquoi? Pourquoi?

«Elle pose beaucoup de questions. Je cherche quelqu'un. Je ne sais pas si c'est le loup. Peut-être? Peut-être que c'est le vilain loup mangeur d'enfant, que je cherche.»

Les sourcils froncés, Emily continuait de fixer cette jeune femme trop bien habillée et coiffée. Elle avait une arme accrochée à sa ceinture, mais elle était accoutrée comme la fille d'un riche homme venue se promener dans les bois. Elle cherchait quelqu'un, quelqu'un qui était peut-être le loup mangeur d'enfants; Elle aurait du porter des couleurs sombres, ternes et laides. Emily, elle, ne cherchait rien, elle allait faire des courses, elle avait le droit de bien être habillée. Mais pas cette Salomé, oh non. Qu'elle se déguise en loup, plutôt: Ainsi, la petite Antarr aux trop longs cheveux pourrait la tuer sans avoir à s'inquiéter du pourquoi de son geste. Le loup est un animal vil, alors on le tue. C'était ainsi depuis toujours, et ça le serait à jamais. C'était comme ça, on y pouvait rien.

«Ou peut-être que c'est moi le loup. Mais je ne tue pas les enfants, on ne peut pas tuer les enfants. C'est interdit. Elle croit que le loup voudra la tuer? Il faut faire attention, on ne sait jamais à quoi il peut ressembler. Le loup. Peut-être qu'il sourit, ou peut-être qu'il grimace? Et peut-être qu'il se cache. Ou bien il est déguisé. Peut-être qu'il y en a plusieurs. Qui sait?»

Elle aussi, elle parlait trop, remarqua Emily avec une petite grimace qu'on aurait pu qualifier de contrariée. Ses fins yeux rouges suivirent le mouvement du panier de Salomé, se reposant dans ceux bleus de la jeune fille lorsqu'il eut finit sa course. Le loup devait avoir plusieurs masques, s'il voulait avoir plusieurs facettes. Ici, cela faisait longtemps qu'on arrivait plus à rire et à pleurer en même temps, à être triste puis joyeux. Un masque grossièrement peint, pour démontrer de l'inexactitude de ce que l'on ressentait. Était-ce bien de la joie, de la tristesse? Comment savoir. Emily, elle, n'y parvenait pas. Ou alors oui, il y avait plusieurs loups. Plusieurs ombres qui se glissaient discrètement dans l'ombre, attendant leurs futures victimes. Peut-être. Là aussi, on ne pouvait pas savoir; puisque personne ne connaissait la véritable forme de ce loup, pour peu qu'il en ait réellement une.

«Alors comment fera Emily, pour tuer le loup?»

La démone craqua violemment une branche sous son pied, fronçant largement ses sourcils. Le regard qu'elle posait sur Salomé était plein d'une haine qu'elle ne parvenait pas à contrôler, et qui illuminait dangereusement ses iris grenats.

« Comment, ce n'est pas important. Je sais que je le tuerais et que je lui arracherais sa peau. C'est comme ça, pas autrement. Qu'il tue les enfants ou non, c'est du pareil au même. On le tue. »

On le tue, et on lui arrache sa peau, lui arrache sa fierté et sa dignité d'animal roi. Roi des forêts, roi des chemins. Il pouvait tuer les enfants, ça ne faisait aucune différence aux yeux d'Emily: Dans tous les cas, il finirait cloué à un mur.

[Bon, dernier RP avant quelques jours...Apprécie-le comme il se doit.8D]
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Salomé Van Kardell
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MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} Icon_minitime1Ven 30 Sep - 16:38

{Melfia me rejette (WTF?!) alors je te réponds à toi. Et puis je voulais écrire, mais j'ai réussi à me foutre le syndrome 'poste mignon' et j'arrive plus à écrire sans rire débilement, alors la vie est dure. Pauvre de moi.X'DDD

De toute façon ce post aussi est ultra en retard. En passant, dans la FDP d'Emily, je pense que le
fan-service?XDDD-...^^*-...^^' déforme la partie avatar, parce que comme y'a pas d'espace c'est compté comme un seul mot. VOILA.8D}

Le sac se balançait, et Loann avec, dans un rassurant mouvement de balancier. Elle pouvait le contrôler, ça. Si elle actionnait son bras, le sac bougerait en cadence ; si elle le tenait tranquille, le sac ne bougerait plus. Il s'immobiliserait, doucement, comme obéissant à un ordre quelconque. Son ordre. Mais cette jeune fille, là, ou ces arbres, ou même le sentier sur lequel elle marchait, rien de tout ça n'était à sa portée. Elle ne pouvait pas leur commander quoi que ce soit, elle ne pouvait pas leur dire de faire ceci ou cela si elle en avait envie. Parce qu'ils ne le feraient pas. Contrairement à ce sac, qui lui était dévoué à défaut de pouvoir faire autre chose, cette démone réfléchissait par elle-même. N'était-ce pas merveilleux, dans le fond? Emily réfléchissait, Emily pensait, Emily ressentait, peut-être, des choses qu'elle-même ne connaissait pas. Elle voyait par ses propres yeux, respirait par sa propre bouche, et décidait elle-même de ce que feraient ses bras ou ses jambes, de ce qu'elle allait dire et de ce qu'elle allait faire. Elle était indépendante. Et ça, vraiment, aux yeux de la jeune femme, c'était merveilleux. Et Loann devait penser pareil. N'est-ce pas, Loann? Lui la suivait pas à pas, doucement, marchait à son rythme et marquait les même pauses qu'elle. Elle pouvait le voir, là, près d'elle, lui sourire et répondre à ses questions. Mais Emily ne fixait qu'elle, ne regardait qu'elle, ne parlait qu'à elle. Ignorant totalement ce pauvre garçon, qui pourtant méritait tellement d'attention. C'était tellement injuste, n'est-ce pas? Voilà pourquoi, dans un sens, les marionnettes étaient plus jolies que les humains, les démons ou même les elfes. Salomé pouvait leur faire faire ce qu'elle voulait, pouvait contrôler leurs mouvements pour que l'histoire qu'elle narrait lui plaise. Mais ici, pas de narrateur, pas de personnages dévoués. Elle ne contrôlait pas l'imprévu, elle ne voyait pas l'invisible. Et elle ne pouvait décider du texte des autres, pas plus qu'elle ne pouvait montrer à ceux qu'elle croisait ce qu'ils ne pouvaient pas voir. Ils ne pouvaient voir ni le loup, ni Loann. Pourtant, s'ils avaient fait bien attention, qu'ils avaient bien scruté les environs, regardé partout avec méfiance, ils auraient forcément fini par le voir. Ils auraient compris où ils se cachaient, et la bête aurait été définitivement tuée.

N'était-ce pas ce que tout le monde souhaitait, dans le fond? Que le loup meure. Ou peut-être souhaitaient-ils plutôt tuer le loup eux-même. Dans un cas comme dans l'autre, ce pauvre animal était traqué. A partir de là, ne devenait-il pas la victime du conte pour enfant? On le détestait s'il mangeait les enfants et qu'il était cruel et sans pitié. Mais il aurait suffit de dire que les villageois s'acharnaient sur lui, qu'ils voulaient sa peau et ce qu'il y a en-dessous, qu'ils avaient tué ses petits, peut-être, et qu'il avait quelques fois tués des promeneurs pour se nourrir, ou peut-être parce que ces enfants lui avaient jeté des pierres, et tout le monde aurait pitié de lui. Sauf les parents éplorés, bien sûr. Parce qu'ils seraient 'tristes', et que quoi qu'elle ait du mal à replacer ce mot, elle savait qu'il était synonyme de larmes et de choses désagréables. Elle ne pleurait jamais, mais sans doute d'autres le faisaient-ils pendant qu'elle souriait. Ses lèvres étaient toujours étirées dans un sourire sans joie, le visage de son interlocutrice était toujours aussi fermé. Ses yeux bleus la dévisageaient sans gêne, cette petite fille qui disait vouloir tuer le loup. Pourquoi ne souriait-elle pas? Elle aurait aimé s'approcher d'elle, tendre ses mains gantées vers elle et tirer sur ses joues, la forcer à faire comme elle, à être 'heureuse'. Elle avait l'air si tendue, si crispée ; et ce n'était pas le genre d'expression qu'elle aimait voir sur un enfant, bien qu'elle n'en soit plus vraiment une. Ils devaient sourire, ils auraient tous dû sourire. Elle avait des sortes de flashs bref, des souvenirs peut-êtres, dans lesquels tous les enfants autour d'elle affichaient un large sourire et riaient. Elle ne savait pas pourquoi, peut-être eux-même ne savaient-ils pas pourquoi, mais elle savait, confusément, que c'était ça qu'elle voulait. Elle voulait sourire, et que les autres sourient avec elle.

Pas qu'ils la regardent comme ça, avec cet air-là, cette expression-là, ce visage-là, cette lueur-là dans leurs yeux.

« Comment, ce n'est pas important. Je sais que je le tuerais et que je lui arracherais sa peau. C'est comme ça, pas autrement. Qu'il tue les enfants ou non, c'est du pareil au même. On le tue. »

Salomé sourit de plus belle, dévoilant ses dents blanches quelques secondes avant de ne resserrer ses lèvres l'une contre l'autre. Ah? Ce n'était pas important, la manière de le faire? Elle pensait le contraire, pourtant. Il fallait être préparé, quand on partais à la chasse au loup. Il fallait savoir ce qu'on allait en faire, et comment on allait le faire. Sinon on risquait d'hésiter, et le loup lui n'hésiterait pas. Il n'avait peut-être que ses griffes et ses crocs pour se défendre, le pauvre. A moins bien sûr qu'il ne se soit armé ; s'il pouvait se déguiser, pourquoi ne pourrait-il pas se saisir d'une arme? Il n'y avait aucune raison, n'est-ce pas?

Son sourire fana légèrement au fur et à mesure qu'elle écoutait la démone parler, les yeux tantôt tournés vers le vide, vers Loann, tantôt vers son interlocutrice ou la branche qu'elle avait, quelques secondes plus tôt, brisées de son pied.

Elle n'était pas d'accord, non non non. Non, non. Non. Non. Pas du tout.

Sa main se crispa sur son sac, et elle força un peu plus le sourire qui étirait ses traits.

« Non non non, répondit-elle sur un ton calme, presque chantant malgré un léger tremblement dans sa voix qui semblait vouloir contredire son sourire. Ce n'est pas pareil, ce n'est absolument pas pareil. Elle ne comprend pas, elle se trompe. Tu es d'accord, n'est-ce pas? (Elle attendit un instant). Oui, bien sûr. Ce n'est pas pareil, c'est tout. »

Elle acquiesça dans le vide, et reposa ses yeux bleus dans ceux rouges d'Emily.

« Le loup qui tue les enfants est très différent d'un autre loup, il ne faut pas qu'elle les confonde. Comment fera-t-elle, sinon? Elle n'a pas le droit de tuer celui qui ne lui veut pas de mal. Sinon, elle va avoir de gros ennuis. Si elle tue un loup innocent,
ajouta-t-elle en secouant sa tête de gauche à droite, alors c'est elle, qui méritera d'être punie. »
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Emily Verrona
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MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} Icon_minitime1Ven 21 Oct - 23:51

Cette fille ne lui plaisait pas, pensa Emily. Elle avait l'air trop fausse, trop souriante, trop tout. Ses vêtements étaient trop clairs, ses cheveux trop brillants, et trop bien coiffés. Tout chez cette femme lui déplaisait, la repoussait, sans qu'elle puisse vraiment pour autant en saisir la raison. Y avait-il seulement une raison, une origine à cette haine qui ne cessait de la consumer? Une drôle de pensée traversa alors l'esprit d'Emily, et l'espace de quelques secondes seulement, la petite Antarr aux trop longs cheveux paru troublée, toute colère ayant alors déserté son visage pâle. Comme un oiseaux ayant rencontré un obstacle en plein vol, elle cessa de battre des ailes et se posa pour réfléchir à ce problème, à cet obstacle, ne sachant comment le contourner. Et si ce n'était pas Salomé qui la fâchait tant? A bien y réfléchir, même avant d'être tombée sur elle, elle était déjà énervée, frappant les racines du bout de sa botte, et marmonnant diverses malédictions aux animaux qui lui coupaient soudainement le passage. L'odeur de la forêt, qu'elle savait pourtant apaisante, ne parvenait pas à lui faire oublier cette douleur qu'elle portait au cœur depuis trois longues années. Une blessure invisible, qu'elle ne pouvait pas soigner. Si elle avait visible, elle aurait pu la faire désinfecter, et elle aurait cicatrisée, laissant tout au plus une marque blanchâtre sur sa peau déjà claire. Mais là, cette coupure, elle ne la voyait pas. Elle la sentait, confusément, mais ne la voyait pas. Comment faire pour la traiter, pour la guérir? Emily fit mine de lever sa main, comme pour la porter à sa poitrine, place supposée de cette blessure qui la brûlait, mais le poids du panier qu'elle tenait toujours lui fit suspendre son geste. Comme un coup de fouet, quelque chose remonta en elle, et son visage retrouva cette expression froide et cruelle qu'il arborait souvent. Ses traits, qui avaient retrouvés un semblant d'humanité avec cette expression déstabilisée, redevinrent tranchants et dangereux.

Emily ne savait pas si elle détestait Salomé ou si elle détestait autre chose et reportait sa colère sur la jeune femme; Mais au final, elle s'en fichait. Ce n'était pas le pourquoi qui comptait, mais bien ce qu'elle ressentait, ou ce qu'elle ne ressentait pas. Elle étouffait, c'en était parfois insupportable. Pourtant, il lui arrivait de se dire que cette agonie psychique était délicieuse. Elle voulait en ressentir plus, parce que c'était, au delà du manque et de la douleur, exquis et nécessaire. Emily n'était pas assez bête pour se dire que rien ne clochait. Depuis ce fameux jour, sa vie avait complètement changée, comme celle de tous les autres habitants de Sal'ahë. Elle aurait voulu pouvoir en être effrayée, mais elle ne le pouvait pas. Et ce blocage qui empêchait son corps de trembler sous l'emprise de la peur...C'était divin! Elle était plus forte. Elle n'avait pas à se plaindre. L'aurait-elle pu, de toute façon?

Tout ceci la dépassait. Et ça lui plaisait autant que ça la mettait en colère.

« Non non non. Ce n'est pas pareil, ce n'est absolument pas pareil. Elle ne comprend pas, elle se trompe. Tu es d'accord, n'est-ce pas? Oui, bien sûr. Ce n'est pas pareil, c'est tout. »

Emily fixa Salomé avec férocité, et aussi avec une étincelle d'intérêt au fond de ses yeux grenats. Elle avait perçu un tremblement dans sa voix. Pourquoi, pourquoi? Et à qui s'adressait-elle? Personne ne lui avait répondu, Emily l'aurait entendu, si ça avait été le cas. Si une troisième personne s''était tenue ici, elle l'aurait remarquée dès qu'elle serait arrivée. Non, il n'y avait personne d'autre qu'elle et Salomé, ici. Alors à qui parlait-elle? Pas à elle. Elle l'appelait 'elle', ne s'adressait jamais directement à elle. Pourtant, elle savait bien que ses phrases répondaient aux siennes. Un vilain tic de langage. Mais là...Elle avait dit 'tu'. A qui s'adressait-elle?

Définitivement intriguée, quoi que toujours sur ses gardes et aussi agressive que de coutume, la démone regarda Salomé sans broncher. Elle la détestait, et c'était une Humaine, ce qui n'arrangeait rien. Elle avait tort, et elle avait raison. Emily se fichait de ce qu'elle pouvait dire. Malgré tout, elle se prit à tendre un peu plus l'oreille lorsque la file bien habillée reprit la parole:


« Le loup qui tue les enfants est très différent d'un autre loup, il ne faut pas qu'elle les confonde. Comment fera-t-elle, sinon? Elle n'a pas le droit de tuer celui qui ne lui veut pas de mal. Sinon, elle va avoir de gros ennuis. Si elle tue un loup innocent, alors c'est elle, qui méritera d'être punie. »

Emily considéra un instant cette jeune femme qui semblait trop élégante pour cette forêt sombre et cette terre sale. Elle l'inspecta un petit moment durant, avant de relever le menton dans ce qui aurait pu être interprété comme un geste de défi. Elle se fichait bien que le loup mange des enfants ou non: Il mangeait ce qui lui plaisait. C'était la même chose. Quoi que Salomé puisse dire, c'était ma même chose, et c'était tout.

Qui était était-elle pour vouloir y voir une différence? Elle ne savait pas, non, elle ne savait pas...Il ne vint pas à l'esprit d'Emily qu'elle n'en savait pas plus que Salomé, cependant.

« Un loup n'est jamais innocent. Il tue, il mange. Des enfants, des adultes, des animaux, quelle différence? Il n'y a pas de différence. Je suis plus forte que le loup, alors je le tue. Personne ne me punira pour ça. Personne, tu m'entends? »


Son ton s'était fait plus agressif vers la fin, sans qu'elle s'en rende complètement compte. Personne ne la punirait, parce qu'elle était plus forte que le loup qu'elle tuait. Plus forte. C'était la loi du plus fort. Il n'y avait aucun mystère là-dessous.

[Melfia fait sa crise d'adolescence, faut croire! J'ai changé sa FDP. C'est mieux, là?]
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Salomé Van Kardell
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MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} Icon_minitime1Lun 14 Nov - 20:05

{TROLOLOLOL. Si Melfia fait sa crise d'adolescence, on est mal barrés. Rendez lui Erwann et ça ira mieux...!|D

Oui, c'est beaucoup mieux. Tu as sauvé le monde, Michelle! OUAIS!>8D}


Sois une gentille petite fille bien sage, Emily, et peut-être que le monstre sous ton lit ne viendras pas te manger. Salomé y croyait dur comme fer, s'y accrochait fermement, crispait ses doigts sur cette idée pour ne pas la laisser s'échapper. Les gentils enfants ne se feraient pas manger, ils souriraient et pourraient aller jouer. Seuls les enfants désobéissants devaient être punis, remis sur le droit chemin avant qu'il ne soit trop tard. Pourquoi le loup aurait-il mangé une gentille petite fille qui traversait la forêt en chantant? Il n'en avait pas le droit. Alors s'il décidait d'en faire son quatre-heure, lui aussi devrait être sévèrement réprimandé. Pourquoi tuer un enfant innocent? Pourquoi tuer un loup innocent? Ça n'avait aucun sens. Absolument aucun. La jeune femme avait besoin de croire qu'il existait un semblant de justice dans ce monde, une ligne invisible entre ce qui était permis et ce qui ne l'était pas, ce qui était juste et ce qui ne l'était pas. Elle avait besoin de repères et de règles, quitte à les transgresser par la suite. Elle avait besoin de croire que si le loup était innocent, on le laisserait enfin tranquille. Que si les enfants n'avaient jamais fait de mal, ils pourraient vivre leur vie jusqu'à sa fin. La mort était un arrêt brutal, certes, mais inévitable. Inutile d'essayer de le contourner ; autant l'accepter. Mais si la mort prenait forme humaine, tout ce beau monde bien rangé était entièrement chamboulé. Non non non. Non. Si la mort décidait de prendre le loup, peu importe. Mais si quelqu'un décidait de s'en charger à sa place, alors c'était une toute autre histoire. Ils pouvaient tuer le loup mangeur d'enfants. Pas les autres. Ils pouvaient punir les méchants enfants. Pas les autres. Son rôle était d'aider, et elle comptait bien aider jusqu'à ce que mort s'en suive. Il fallait punir les enfants trop peu sages, leur apprendre à se tenir correctement pour qu'ils puissent vivre sans risquer de se faire manger par le monstre sous leur lit. La sentence était là, juste au-dessus de leurs petites têtes, prête à s'abattre sans pitié à la moindre erreur. Ne le voyaient-ils pas? Ne la voyait-elle pas, Emily, cette menace qui la suivait sans cesse? Ne la sentait-elle pas?


Si elle ne pensait pas correctement, il faudrait la changer. La remettre comme il faut. Sans lui faire de mal, sans la casser. Le sourire de Salomé resta figé, ses lèvres étirées en un douloureux rictus, les doigts crispés sur la lanière du sac à s'en faire mal. Elle ne voulait faire de mal à personne, vraiment. Elle ne voulait pas enterrer qui que ce soit, ne voulait pas devoir laver ses mains à cause du sang qui aurait pu les tacher, ne voulait pas sourire à s'en faire mal. Mais elle n'avait pas le choix. C'était comme ça. La notion du temps, la fragilité des autres êtres humains lui échappaient sans cesse, comme un fil trop fin, impossible à retenir. Les autres se cassaient beaucoup trop facilement. Les animaux se cassaient beaucoup trop facilement. S'ils étaient restés tranquille, sans faire quoi que ce soit de mal, elle n'aurait pas eu à faire ça! C'était injuste, injuste, injuste. Quelque chose en elle avait dû se casser, quelque chose devait être détraqué. Elle n'avait jamais fait de mal à qui que ce soit, avant. Jamais. Alors pourquoi en ressentait-elle le besoin, maintenant? Son sourire faillit s'effacer de ses lèvres, mais elle l'y replaça avec empressement. S'il partait, elle craignait de ne jamais le voir revenir. Or elle voulait sourire. Elle voulait sourire jusqu'à ce qu'elle comprenne ce qui avait bien pu lui arriver. Jusqu'à ce que toutes les zones d'ombres soient éclairées.

Elle voulait que tous les autres sourient aussi. Pourquoi ne souriait-elle pas? Elle aurait dû sourire, cette petite démone, elle aurait dû avoir l'air 'heureuse'. Loann était d'accord avec elle sur ce point, c'était indiscutable. Elle aurait dû sourire. Alors pourquoi s'obstinait-elle à garder un visage si fermé? C'était inexplicable.

« Un loup n'est jamais innocent. Il tue, il mange. Des enfants, des adultes, des animaux, quelle différence? Il n'y a pas de différence. Je suis plus forte que le loup, alors je le tue. Personne ne me punira pour ça. Personne, tu m'entends? »

Les mains de Salomé se crispèrent un peu plus, comme si son corps avait soudain été traversé d'un violent spasme. Le sac, immobile au bout de son bras, semblait peser une tonne ; et s'il n'y avait pas eu Loann à l'intérieur, sans doute l'aurait-elle lâché. De quel droit pouvait-elle affirmer une telle chose? C'était totalement différent! Il ne fallait pas qu'elle dise une chose pareille, sinon elle allait se faire punir, quoi qu'elle en dise. La jeune femme regarda autour d'elle, un peu nerveusement, comme pour vérifier que personne ne les observait. Manger un enfant, un adulte ou un animal, tout cela n'avait absolument rien à voir. Le loup pouvait être innocent, bien sûr qu'il pouvait l'être. Tous les loups n'étaient pas coupables des même crimes, de la même façon que tous les démons n'étaient pas identiques. Il ne fallait pas généraliser autant, mon Dieu! Eux-même mangeaient, et elle ne voulait pas se considérer comme coupable. Tuer les plus faibles... S'ils tuaient les plus faibles, les enfants mourraient les premiers. Et elle ne laisserait jamais une telle chose arriver. Jamais.

« Elle a tort, répondit-elle calmement, doucement, comme pour essayer de lui inculquer quelque chose. Si elle tue un loup innocent, elle sera punie. Et elle ne veut pas être punie, n'est-ce pas? Non, bien sûr que non. Alors il faut qu'elle fasse la différence. »

Ses yeux bleus toujours posés sur le vide, son expression s'adoucit peu à peu. Inutile de se crisper de la sorte. Elle comprendrait, elle finirait forcément par comprendre. La laisser marcher dans la forêt alors qu'elle voulait tuer un loup qui n'avait commis aucun crime sinon celui de vivre aurait été irresponsable, imprudent. Et puis, qui sait? Peut-être tomberait-elle sur un loup qui saurait se défendre, qui la blesserait. Si elle ne faisait pas attention, elle serait punie. Quoi qu'elle en dise.

« Tuer un innocent est mal, poursuivit-elle. Comment saura-t-elle si le loup est coupable ou non? C'est idiot, il faut faire attention. Parce que si elle tue le loup... »

Elle laissa s'écouler une seconde sans rien dire, lèvres entrouvertes. Son sourire s'élargit, un rire bref sortit de sa gorge.

« … Quelqu'un d'autre la tuera. Et quelqu'un d'autre tuera cette personne. Quelqu'un de plus fort qu'elle la punira. Pourquoi voudrait-elle tuer le loup, alors? »
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Emily Verrona
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MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} Icon_minitime1Jeu 8 Déc - 2:40

Innocent. Justice. Même en cherchant bien dans son esprit, Emily n'arrivait plus à assimiler ces deux notions qui lui paraissaient étrangères. Innocent, oui, elle savait ce que ça voulait dire. Quelqu'un qui n'avait pas fait ce dont on l'accusait. Mais pouvait-on vraiment l'être ? Pouvait-on prouver l'innocence de quelqu'un ? Bien sûr que non, on ne pouvait pas. Tout le monde sur terre était coupable d'un crime, aussi minime soit-il, et était de ce fait coupable. Chaque personne en ce monde avait les mains tâchées de sang, qu'elle le veuille ou non. Alors que pouvait y faire la justice, à part condamner tous ceux qui comparaissaient devant elle ? Leur Reine était la justice. S'il y avait litige, c'était à elle que l'on devait demander l'issue de la dispute. Elle renverrait la personne qu'elle voulait, peut-être les deux, ou bien les tueraient, car de toute façon elles étaient forcément coupables de quelque chose. Si ce n'était pas ce dont on les accusaient, c'était d'autre chose. Vraiment, quand la jeune Verrona posait son regard grenat sur ceux qui marchaient dans les rues de sa ville, elle se disait qu'ils méritaient de mourir, tous autant qu'ils étaient. Elle aussi le méritait, elle ne se mettait pas à part. Il n'y avait pas un seul individu, à Sal'ahë ou ailleurs, qui ne mérite pas qu'on lui coupe la tête des épaules. La justice n'était qu'une notion abstraite créée pour désigner un bouc émissaire. Pour se rassurer. Pour se mettre à l'abri. Mais maintenant, qui pouvait prétendre savoir où se situation cette notion de justice ?

Emily vit Salomé regarder nerveusement autour d'elle, comme si ce Loup dont elle parlait tant risquait de leur sauter dessus d'une minute à l'autre. La Démone aux trop longs cheveux sentait que leur ersatz de conversation allait dégénérer en affrontement. Elle n'était pas d'accord avec elle, réfutait ce qu'elle disait. De son côté, Emily faisait la même chose. Elle n'aimait pas qu'on prétende tout savoir mieux qu'elle, ou que l'on insinue que sa manière de penser était erronée. Ces idées qui s'entrechoquaient dans sa tête, la jeune fille aux cheveux bruns s'y attachait comme à une bouée de sauvetage. Les menacer, c'était tenter de percer cette bouée, et elle ne pouvait pas le supporter. Serrant fort ses paniers dans ses mains blanches, elle attendit que la fille aux yeux bleus prenne la parole.

« Elle a tort. Si elle tue un loup innocent, elle sera punie. Et elle ne veut pas être punie, n'est-ce pas? Non, bien sûr que non. Alors il faut qu'elle fasse la différence. »

Les yeux rouges d'Emily lancèrent des éclairs, alors qu'une douleur vicieuse commençait à lui brûler la poitrine. Faire la différence ? Mais quelle différence y avait-il à faire ? Un loup tuait pour se nourrir, il était coupable dans tous les cas. Il n'y avait pas de loup innocent, il n'y avait pas de différence à faire. Si un loup lui barrait le chemin ou la menaçait, Emily le tuerait, sans le moindre remord. Ce n'était qu'un animal dénué de tout sens logique, qui n'obéissait qu'à un bête instinct de survie que la faim éclipsait bien trop souvent. Les faibles mourraient. L'innocence n'avait rien à voir dans tout ça. Ce n'était qu'un prétexte qu'Emily ne prenait désormais plus en compte.

« Tuer un innocent est mal. Comment saura-t-elle si le loup est coupable ou non? C'est idiot, il faut faire attention. Parce que si elle tue le loup... »

Emily écouta la suite de la phrase de Salomé, stoïque, bien trop immobile. Ses traits s'étaient figés en une expression neutre qui paraissait presque irréelle. Le loup n'était jamais innocent. Il était toujours coupable. Salomé était coupable elle aussi de quelque chose. Pourquoi quelqu'un voudrait-il la punir pour avoir débarrassé le monde d'un assassin ? Emily se fit la réflexion qu'elle était elle aussi un assassin. Que tout le monde en était un, d'une manière ou d'une autre. L'homme qui la tuerait deviendrait un assassin à son tour. Une colère foudroyante l'envahie soudain, et elle écrasa d'un geste rageur une branche sèche sous sa chaussure cirée. QUI Salomé était-elle pour prétendre savoir ce qui était juste et ce qui ne l'était pas, ce qui méritait une punition et ce qui méritait des félicitations ? En quoi tuer un loup faisait d'elle la fautive ? Elle tuait un coupable. On tuait tout le temps les coupables. Un rire inquiétant et déplacé sorti de ses lèvres entrouvertes, alors qu'elle enfonçait un peu plus la branche sous la terre humide.

Personne... Elle ne laisserait personne lui donner des ordres. Encore moins la punir. Surtout si celle qui donnait des ordres n'était qu'une pitoyable humaine.

« Un loup n'est JAMAIS innocent, tu m'entends ? Jamais. Il tue, il mange. Moi je le tue. C'est comme ça. Personne ne me punira pour ça. Pourquoi on me punirait ? Tout le monde veut le voir mort, le loup. »

Elle s'arrêta de parler un instant, et fronça les sourcils, comme troublée. Puis elle poussa un soupir agacé.

« Et comment tu le sais, toi, s'il est coupable ou non? »

Pour elle, il était toujours coupable. Toujours. Les loups se nourrissaient d'animaux pour vivre, et quand ils avaient trop faim, ils attaquaient les hommes. Pouvait-on vraiment dire qu'un seul des leurs était innocent ? Non, non... Emily ne pensait pas. Non.
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Salomé Van Kardell
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MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} Icon_minitime1Jeu 29 Déc - 21:37

{Ce poste n'a pas besoin de HS, alors je vais te parler d'un sujet qui me tient à coeur : les pélicans.8DDD

C'était énooooorme. Euhm. Posté, sinon?|D}

Il ne fallait pas commencer à se poser des questions, ce n'était jamais bon. Jamais. Salomé ne voulait pas remettre en doute ce qu'elle croyait – ce qu'elle savait. Ça n'apporterait rien de bon, absolument rien, et de ça elle était persuadée. Comment tout remettre en question aurait-il pu l'aider ? Elle était 'heureuse' ainsi, elle l'était vraiment. Son sourire en témoignait, de son bonheur, il en témoignait constamment, le montrait au reste du monde sans la moindre honte. Le gentil loup vivrait, le méchant serait abattu. Les enfants sages seraient récompensés, les autres seraient punis. Elle voulait une punition à hauteur de la faute, une punition juste et méritée, une punition intelligente et réfléchie. Pas de pierre qui tombait au hasard, sans distinguer les bons des mauvais. Pas de couteau qui transperçait toutes les chairs sans distinction. Alors non, elle ne pouvait pas se mettre à croire qu'aucun loup n'était innocent, qu'aucun enfant n'avait le droit de vivre sans troubles ni coups. Elle ne pouvait pas se demander, brusquement, si toutes les morts n'étaient pas justifiées. Elle ne pouvait se le permettre ; ne se le permettrait pas. Ses yeux bleus restaient fixement posés sur la petite démone, comme en quête d'une réponse quelconque. Elle se trompait, c'était évident. Obligatoire. Il n'y avait pas d'autre possibilité. Pauvre loup, pauvre loup... S'il ne faisait que manger, on ne devait pas le punir. On ne devait pas le punir s'il n'avait fait que se défendre, et on ne devait pas le punir s'il n'avait rien fait, s'il était innocent. Tant qu'on ne sait pas, on ne peut pas juger. Inutile de se presser, de se hâter, ils avaient suffisamment de temps pour vérifier si oui ou non il était coupable. Inutile d'aller trop vite, de commettre une erreur. Ce serait bête, n'est-ce pas ? Commettre une erreur. Salomé n'avait aucune envie d'en faire, en tout cas – et songeait que ce devait être un sentiment commun à tous. Emily n'avait sûrement pas envie d'en faire. Alors pourquoi dire que tous les loups étaient coupables ? C'était si cruel. Si facile, si cruel.

Une petite jeune fille n'aurait jamais dû penser ainsi. Elle aurait dû rester sage, tranquille, sourire être bien habillée, bien coiffée, mignonne, gentille. Pourquoi ne souriait-elle pas ? Ce visage fermé et dur était ennuyeux, vraiment. Il n'était pas fait pour être aussi désagréable ; les jolis visages, les traits doux et féminins étaient faits pour exprimer une forme de satisfaction, de contentement, de paix d'esprit. Sourire. Il fallait que ses lèvre s'étirent, qu'elle parle moins brusquement, que ses mots flottent dans l'air au lieu de le traverser comme autant de flèches. Un instant, Salomé voulut s'approcher, tendre son bras libre, la forcer à sourire à son tour. Mais quelque chose, de l'ordre de l'instinct, la retint. Allez, souris...

Une branche se brisa, un rire inquiétant brisa le silence. Et Salomé, droite et bien habillée, Salomé, souriante et à l'écoute, ne put rien y faire. Rien qu'esquisser une sorte de rictus, empêcher son sourire de disparaître de son visage. Il ne fallait pas rire de cette façon, non non non. Ce n'était pas élégant, ce n'était pas joli. Elle allait salir ses chaussures, si elle ne faisait pas attention. Et à quoi bon avoir un beau chemisier et une jupe accordée si ses bas ou ses souliers étaient couverts de boue ? Les autres ne voyaient que les défauts. Peu importe où et par qui elle l'avait appris, c'était quelque chose dont elle était persuadée. Il fallait avoir l'air parfaite, parce que le moindre détail serait la cible de moquerie, de remontrances. Pas de félicitations si tout n'était pas parfait. Parfait, parfait, parfaitement parfait.

« Un loup n'est JAMAIS innocent, tu m'entends ? Jamais. Il tue, il mange. Moi je le tue. C'est comme ça. Personne ne me punira pour ça. Pourquoi on me punirait ? Tout le monde veut le voir mort, le loup. »


Son expression resta douce et sereine, son corps ne se crispa pas de nouveau. Elle s'en était déjà fait la remarque : inutile de se faire du mal pour rien. Même si Emily avait tort, ce n'était pas grave. Elle apprendrait au fil du temps, elle finirait par comprendre. C'était évident, il n'y avait pas d'autre possibilité, d'autre solution. Les années passeraient et elle finirait par s'en rendre compte, que le loup n'était pas systématiquement méchant. Bien sûr que si, il pouvait être innocent. Pourquoi en aurait-il été autrement ? Elle ne pouvait croire le contraire. Personne n'aurait dû croire le contraire. Oh, pauvre, pauvre loup. Persécuté, mal-aimé. Alors que, dans le fond, peut-être n'avait-il rien fait.

« Et comment tu le sais, toi, s'il est coupable ou non? »


L'expression de Salomé changea légèrement, à présent marquée par la surprise. Comment le savait-elle ? Eh bien... Ses yeux se perdirent dans le vague, à la recherche d'une quelconque approbation de la part de Loann. Elle ne savait pas, justement. Elle ne savait pas s'il était coupable ou non, n'avait aucun vrai moyen de s'en assurer. Voilà pourquoi il ne fallait pas tuer tous le loups. Cette simple question, en suspend dans son esprit, l'en convainquait régulièrement. Elle revenait sans cesse, comme un coup de poignard lancinant, chaque fois que cette envie, que ce besoin de blesser quelqu'un lui revenait. Les fines cicatrices, sur ses bras, étaient là pour le lui rappeler . Toujours, toujours cette question qui refusait de la laisser tranquille, qui faisait trembler ses mains, ses lèvres.

Et si jamais il était innocent, Salomé ? Il ne faut pas tuer au hasard, tu n'en as pas le droit.

« Je ne sais pas, répondit-elle d'une voix chantante. Mais comment elle le saurait, elle ? Elle ne peut pas savoir, je ne peux pas le savoir non plus. Peut-être est-il coupable, peut-être est-il innocent. Elle n'a pas le droit de le tuer sans en être sûre, ce serait mal. »

La jeune femme ferma les yeux un instant, emplissant ses poumons de l'air frais d'Irramë.

« Si le loup est coupable parce qu'il tue et mange, poursuivit-elle sur son ton de maîtresse d'école, elle aussi est coupable. Alors elle sera punie. Ils détestent le loup parce qu'ils tuent, alors si elle tue elle devient le loup. Je suis sûre que tous les loups ne sont pas coupables. N'est-ce pas ? »
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Emily Verrona
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MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} Icon_minitime1Lun 23 Jan - 4:41

Le loup, Emily le tuerait. Si elle le voyait, elle lui arracherait la peau, c'était décidé. Elle aurait pu ne pas s'en soucier s'il était passé à côté d'elle sans rien dire: Mais maintenant qu'elle avait parlé à Salomé, elle était énervée, et détestait cette bête qui rôdait entre les arbres à la recherche de nourriture. Il n'était qu'une nuisance, autant pour la faune que pour les hommes. Les bergers voulaient sa mort, les mères craignaient que leurs enfants s'éloignent trop. On ne savait jamais, on pouvait toujours rencontrer un loup affamé. Que dirait la mère qui avait perdu un enfant sous les crocs de cette bête ? Vengeance, vengeance. Personne n'aimait le loup, tout le monde voulait le voir pendu haut et court. Pour s'assurer qu'il ne ferait plus de mal, pour enfin pouvoir se promener sans craindre d'être en danger. On voulait toujours s'assurer, se rassurer, dormir en paix, c'était quelque chose qui n'avait pas changé, même après ces trois dernières années. Emily tuerait donc ce loup si elle le croisait, autant par colère que pour soulager sa conscience. Soulager sa conscience... Elle fronça encore un peu plus les sourcils, pensive. Était-ce vraiment la bonne expression ? Elle ne faisait pas ça pour les autres, elle ne faisait pas ça pour les futurs promeneurs qui passeraient dans cette forêt, ni pour les bergers qui gardaient leurs troupeaux. Pour qui le faisait-elle ? Pour personne, lui souffla une petite voix. Tu es égoïste, colérique, tu ne fais ça que pour contrarier Salomé et pour avoir du sang sur les mains. Tu sais que tu aimes avoir du sang sur les mains, n'est-ce pas, Emily ? Humain, Démon, Elfe, animal... Qu'importe, tant qu'il est chaud et glisse sur ta peau.

La démone aux longs cheveux frissonna, mais resta bien droite, ses orbes rouges posés sur la jeune fille au panier. Elle avait l'air surprise, et Emily aurait bien aimé savoir pourquoi. Pourquoi elle était surprise, car peut-être cela l'aurait-elle surprise aussi. Était-ce quelque chose qu'elle avait dit ? Elle avait beau se répéter ses paroles en boucle dans son esprit, rien ne lui faisait ouvrir les yeux en grand. Il n'y avait rien de surprenant, juste ses propres mots. Au final, Emily ne savait même pas si c'était de la surprise qui s'était peinte sur les traits de son interlocutrice. Tout était si confus, elle pouvait se tromper. Ah, comme elle détestait ça ! Tout aurait du être parfaitement clair. Pourtant, Emily avait la constante impression d'avancer dans un paysage dont elle ne distinguait pas les contours, dissimulé sous une brume épaisse qui s'étendait jusqu'au labyrinthe de ses pensées.

« Je ne sais pas. Mais comment elle le saurait, elle ? Elle ne peut pas savoir, je ne peux pas le savoir non plus. Peut-être est-il coupable, peut-être est-il innocent. Elle n'a pas le droit de le tuer sans en être sûre, ce serait mal. »

Bien sûr que si, pensa la démone avec rage, elle avait le droit de le tuer sans être sûre. De toute façon, comme elle l'avait dit, il était forcément coupable de quelque chose. A partir de là, elle était libre de le tuer sans se sentir fautive d'avoir tranché la gorge d'un innocent. Pas comme si elle s'en préoccupait vraiment, de toute manière; A ses yeux, chaque âme de ce monde avait une raison de recevoir un poignard en plein cœur. Elle l'énervait, cette Salomé, à sans cesse la contredire et sourire, comme si leurs répliques tenaient plus d'une conversation amicale que d'une confrontation à mots couverts. Ça l'énervait, ça l'énervait, et elle ne pouvait rien faire contre le feu qui courait dans ses veines et brûlait sa poitrine. Impuissante, à la merci d'une sensation. Pitoyable...

« Si le loup est coupable parce qu'il tue et mange, elle aussi est coupable. Alors elle sera punie. Ils détestent le loup parce qu'ils tuent, alors si elle tue elle devient le loup. Je suis sûre que tous les loups ne sont pas coupables. N'est-ce pas ? »

Si. Si, elle était coupable, elle avait tué, tout comme le loup. Emily se fichait bien que certains puissent désirer lui donner la mort: Car à moins de tomber sur un adversaire particulièrement coriace, elle s'en sortirait. Elle n'était pas qu'un simple animal, qui ne savait que courir et se servir de ses crocs. Elle était bien plus intelligente et dangereuse, on ne devait pas la prendre à la légère. Elle fixa le sol, un instant, puis les arbres qui les entouraient, avant de finalement se concentrer de nouveau sur Salomé. Elle n'en avait rien à faire, d'elle. Elle pouvait mourir là, ça ne lui causerait pas le moindre choc. A vouloir défendre le loup, elle allait se faire attraper et dévorer à son tour. Quelle malchance... Emily sourit à l'idée qu'elle ne puisse même pas se repentir d'avoir eu un jour des pensées aussi absurdes. Pauvre petite chose trop bien habillée, elle se trompait. Trompait, trompait.

Trompait.

« Coupable ? Peut-être. Et après ? Tout le monde l'est. Autant tuer quand on le peut. Ça en fait un de moins à supporter. Le loup... Il est mieux sous terre. »

Une idée vint la frapper de plein fouet, et un grand sourire, presque innocent, étira ses lèvres. Elle bougea légèrement les bras pour se dégourdir, puis lança à l'autre, de la méchanceté dans la voix malgré son expression candide:

« Et toi, tu as déjà tué un loup coupable, Salomé ? Ou un loup innocent ? »

[Les pélicans. Pourquoi les pélicans?!XD]
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Salomé Van Kardell
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MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} Icon_minitime1Ven 24 Fév - 19:15

{Va savoir. Ce mec devait aimer les Pélicans!XD

Papapapalalala~ Répondu! Mon cœur est empli d'une fierté sans bornes, t'imagines même pas. Allez, réponds avec Armand et finis l'histoire de Blake!BD}



Aussitôt qu'elle eu parlé, Salomé jeta un regard presque anxieux dans le vide. N'est-ce pas ? Elle aurait aimé qu'on lui réponde, que quelqu'un vienne la rassurer, qu'une voix réconfortante la sorte enfin de ses pensées. Qu'on lui donne l'autorisation de se reposer, de ne plus s'inquiéter. Mais ce fut le silence qui lui répondit, sentencieux et cruel ; le silence et rien d'autre. Encore et toujours cette même réponse muette. Ou absence de réponse ? Elle n'en avait aucune idée. Quoi qu'il en soit, elle restait seule et sans le moindre support sur lequel s'appuyer. Pas le plus petit endroit où s'arrêter en vue. Elle allait devoir continuer sa marche, semblait-il, et ne pas s'arrêter avant d'avoir trouvé ce qu'elle cherchait. Ce pour quoi elle marchait. Ça aurait été tellement stupide ! Si elle perdait sa raison de sourire, alors tout ce qu'elle avait fait jusque là n'aurait servi à rien. Si sa raison de marcher disparaissait en cours de route, alors elle aurait fait tout ce chemin pour rien. Et ça, c'était inadmissible. Aussi inadmissible que tuer un loup innocent. Aussi inadmissible qu'un froncement de sourcil sur le visage d'une jeune fille. Ses propres lèvres, étirées dans un sourire sans joie, tremblèrent légèrement devant l'expression de la démone. Elle ne pouvait pas la contredire, ça n'aurait eu aucun sens. Elle devait l'approuver, la rassurer, abonder dans son sens sans questions ni conditions. Salomé voulait des certitudes, des vérités justes qui pourraient lui servir d'oreiller quand la fatigue l'emporterait ; elle ne voulait pas avoir peur de s'endormir. Elle ne voulait pas ouvrir les yeux en pleine journée et se rendre compte qu'elle avait encore perdu la notion du temps. Elle ne voulait pas tuer un loup innocent.
On ne sait jamais. Peut-être qu'elle aussi, un jour, serait vue comme un loup. Peut-être qu'un jour on la penserait coupable et qu'on lui arracherait la peau.

« Coupable ? Peut-être. Et après ? Tout le monde l'est. Autant tuer quand on le peut. Ça en fait un de moins à supporter. Le loup... Il est mieux sous terre. »

A nouveau le sourire de Salomé vacilla, à nouveau elle serra les poings. Sous terre... Enterré ? Pourquoi tuer un loup innocent ? elle ne comprenait décidément pas. Ce n'était qu'un loup, après tout ; il n'avait rien fait de mal si ce n'était naître. Tout le monde ne pouvait être coupable, c'était ridicule. Pas au même degré, pas de la même façon. Tue et tu seras tué. Blesse et tu seras blessé. Alors pourquoi pas laisse vivre et tu vivras ? Ses cheveux châtains suivirent le mouvement du vent quand il caressa son visage et l'expression perdue qui y était peinte. Pour qui se prenait-elle, à tout remettre en question de la sorte ? Si elle disait que les choses étaient ainsi, alors elles étaient ainsi ! C'était à cause de personnes comme Emily qu'elle ne pouvait pas vivre en paix. Si personne n'avait tué de loups innocents, si tout le monde avait su faire la différence, avait pris le temps de la faire, alors tout serait allé bien mieux. Les loups fautifs auraient été punis, les autres auraient pu vivre en paix. Il fallait faire la différence, il fallait absolument la faire. Ne frappe pas un gentil garçon, ne tabasse pas une petite fille bien élevée, ne vole pas un honnête marchand, ne tue pas un loup innocent. Ses parents auraient dû le lui apprendre, à cette petite démone, ils auraient vraiment dû le lui expliquer correctement. Elles n'en seraient peut-être pas rendu là, s'ils avaient pris le temps de le faire avec application. Tous les tuer, même les innocents ? ou bien tous les laisser en vie, même les coupables ? Un juste milieu existait, il ne pouvait en être autrement. Elle trouverait ce juste milieu. Elle expliquerait à Emily qu'elle n'avait plus besoin de tuer les gentils loups, parce que les autres finiraient par être punis de toute façon. Elle lui expliquerait.

« Et toi, tu as déjà tué un loup coupable, Salomé ? Ou un loup innocent ? »

Le sourire de la brune lui semblait plus beau que le sien, à présent. Quel gâchis.

Salomé tenta de maintenir une expression composée et joyeuse, mais rien à faire. Elle put presque sentir son cœur se serrer, enfermé dans un oppressant étau de doutes et de questions. Avait-elle déjà tué un loup coupable, un loup innocent ? Bien sûr que non. La réponse lui laissa un goût amer sur la langue quand elle tenta de la formuler, sans desserrer les lèvres, sans prononcer un mot. Allez, dis-le. Il faut répondre, le contraire serait terriblement impoli. Tu n'as rien à cacher, de toute façon. Un loup, as-tu déjà tué un loup ? Elle baissa les yeux sur sa main libre, une seconde, deux, peut-être trois, avant de ne les replonger dans les iris écarlates d'Emily.

« Tout le monde n'est pas coupable. Seuls les tueurs doivent être tués. Seuls les tueurs seront tués, c'est ainsi. »

Gagner du temps ne servait à rien – elle devrait répondre de toute façon. Elle soutint le regard de la jeune fille en face d'elle, tendue sous son masque d'insouciance. Elle souriait, elle était heureuse. Personne ne lui enlèverait ça, jamais.

« Et je n'ai jamais tué de loup, bien sûr,
répondit-elle en penchant sa tête sur le côté. C'est impossible, puisque je... »

Puisque je suis le loup. Elle l'avait pourtant affirmé, quelques minutes auparavant ; le loup, c'est moi. Elle l'avait dit, elle s'en souvenait très clairement. Elle était un loup, elle n'avait pas tué d'autres loups – ou du moins ne s'en souvenait-elle pas. Mais impossible de finir sa phrase. Ne la tuerait-elle pas, si elle ajoutait ces trois mots ? Cette fille ne faisait pas de différence entre les coupables et les innocents. Elle frapperait et tuerait les deux de la même manière. Devenir brebis, voilà le seul moyen de s'en sortir.
Quitte à devoir en tuer une pour emprunter sa peau ? Ce problème était sans fin.

« Ah, elle parle beaucoup mais pas de choses plaisantes !
s'exclama-t-elle en riant, sans réussir à empêcher sa voix de trembler. Les jeunes filles aiment les fleurs et les bracelets, n'est-ce pas Loann ? Bien sûr, oui. Elle devrait parler de choses jolies et légères. »


Dernière édition par Salomé Van Kardell le Dim 8 Avr - 19:48, édité 3 fois
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Emily Verrona
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MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} Icon_minitime1Mar 13 Mar - 2:57

Elle avait l'air d'hésiter, la jeune fille à la belle robe, remarqua Emily en observant les traits du visage de Salomé doucement se modifier. De tels changement pouvaient être imperceptibles, mais Emily les sentait aussi sûrement qu'elle aurait vu une silhouette se détacher au clair de lune dans un champ vide. Perturbée, en colère, elle ne savait pas ce qui poussait celle qui lui faisait face à maintenir de force un sourire sur ses lèvres. C'était bête, d'abord, de faire ça, mais qu'importe. Les mots qu'avaient lancés Emily étaient tels des couteaux: Ils cherchaient les fissures d'une paroi trop lisse en apparence. Ils cherchaient, furetaient, se plantant dans l'esprit dans l'espoir d'avoir fait mouche. Ses mots étaient un véritable poison, et la petite Antarr en était consciente. Elle aimait abattre son arme dans la chair, la transpercer et la détacher des os. Elle aimait le sang, ces traces sombres dans l'herbe ou le sable, derniers vestiges d'une vie à jamais perdue. Emily avait besoin de violence, un besoin qui n'était pas nouveau. Elle avait toujours été un peu comme ça, d'aussi loin qu'elle pouvait s'en souvenir. Faire mal, c'était quelque chose qui lui plaisait, quelque chose dont elle avait besoin. Mais faire mal ne se limitait pas aux bleus et aux coupures, c'était bien plus profond que ça. A s'élancer sur Salomé et tenter de lui couper la tête ou le cou, Emily ne gagnerait rien. Cette fille était aussi agaçante qu'elle était fascinante, dans un sens. La jeune Verrona désirait la broyer mentalement, lui imposer sa propre réflexion. Elle voulait que son visage se torde de douleur lorsqu'elle comprendrait que celle qui avait tort, c'était elle. Oui, pour en avoir maintes fois observé les conséquences, les blessures du cœur se refermaient bien plus difficilement que celles du corps -et laissaient plus de traces. Invisibles mais présentes.

Alors, ses mots avaient-ils touchés leur cible ? Le regard que Salomé baissa sur sa main libre alors que son sourire fané ne ressemblait plus qu'à une épave fit se sentir incroyablement bien Emily. Comme un sentiment de victoire, de satisfaction malsaine. Son sourire s'étira, méchant, pendant que la blonde relevait la tête et que leurs yeux se croisaient à nouveau. Le bleu dans le rouge. Emily préférait le rouge. Le bleu, ce n'était bon que pour les Humains. Couleur du ciel, couleur de l'eau; couleur trop claire. Elle ne l'aimait pas.

« Tout le monde n'est pas coupable. Seuls les tueurs doivent être tués. Seuls les tueurs seront tués, c'est ainsi. »

Et qui, se demanda Emily, allait tuer les tueurs ? Ces gens-là deviendraient des tueurs, et ceux qui les tueraient en deviendraient à leur tour. C'était une chaîne sans fin, qu'une fois commencée on ne pouvait plus arrêter. Or, cette chaîne, elle avait déjà été commencée. Tout le monde était une tueur, tout le monde possédait un père, un frère, un parent qui avait tué et fait du mal. Fallait-il se venger du crime des parents sur les enfants ? C'était une question à laquelle personne ne pouvait donner de réponse, car personne ne pensait la même chose. Emily, elle, ne savait pas. Ce qu'elle savait, en revanche, c'était que tout le monde était un peu coupable. Alors si on suivait la logique de Salomé, tout le monde aurait du avoir la tête arrachée des épaules. Quand elle tuait, la Démone aux yeux grenats ne faisait aucun mal, puisqu'elle tuait des coupables. C'était bien fait, non ? Non ?

« Et je n'ai jamais tué de loup, bien sûr. C'est impossible, puisque je... »

Puisqu'elle ? Emily attendit sa réponse, mais elle ne vint pas. Elle ne pouvait pas le dire. Elle ne pouvait pas finir sa phrase. Elle hésitait, sa main avait lâché me bord rassurant qu'elle tenait depuis le début de leur conversation. Et la jeune fille aux trop longs cheveux comptait bien lui faire lâcher encore plus prise jusqu'à la noyer. La noyer de doutes et de peur... Voilà qui sonnait étonnamment plaisant aux oreilles d'Emily. Du mal, toujours du mal... Fais encore un peu plus de mal. De cette façon, tu... Tu quoi ?

« Ah, elle parle beaucoup mais pas de choses plaisantes ! Les jeunes filles aiment les fleurs et les bracelets, n'est-ce pas Loann ? Bien sûr, oui. Elle devrait parler de choses jolies et légères. »

Loann. Qui était Loann ? Ne pas savoir énervait Emily, et sûrement se serait-elle encore plus énervée si la suite de sa phrase ne l'avait pas intriguée. Intriguée n'était peut-être pas le mot exacte, mais son sourire disparu, remplacé par un froncement de sourcils qu'il était peu gracieux de trouver sur le visage d'une demoiselle. Les filles aimaient les fleurs et les bracelets, elles étaient coquettes et aimaient les dentelles. Emily le savait. Sa mère... Sa mère le lui avait souvent répété. Elle pensait. Elle la revoyait lui dire de porter de jolies robes et de bien parler, d'être gentille et obéissante. Effacée. En somme, tout ce qu'elle n'avait jamais été. Est-ce que quelque chose avait cloché chez elle ? Est-ce que quelque chose clochait toujours chez elle ? Machinalement, elle jeta un regard à sa tenue toute en dentelles et en rubans. Elle ne mettait plus que ça, ça lui allait bien, non ? Un sentiment de malaise la fit grimacer, mais elle l'ignora. Le regard qu'elle posa sur Salomé était redevenu dur et animé par la colère.

« Tu t'enfuies, tu t'échappes, rétorqua-t-elle violemment,mais ça ne marchera pas toujours. Oh non. Tous les chemins ne mènent pas quelque part. Ou tu penses aller en t'écartant de la route ? Tu fermes les yeux quand tu marches. Tu n'es jamais tombée, hein ? »

Emily laissa s'échapper un profond soupir, les poings crispés. Qu'elle arrête de parler, cette fille, elle l'énervait ! Elle avait envie de lui faire du mal. Elle allait lui faire du mal. Et après elle se sentirait mieux. Oui, forcément. Ça devait être comme ça, ça devait se passer ainsi.

[C'est fait. Her her. Et j'ai même répondu ici. Vénères moi!>8D]
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Salomé Van Kardell
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MessageSujet: Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona}   Promenons nous dans les bois, pendant que le Loup n'y est pas...~♥ {Emily Verrona} Icon_minitime1Ven 13 Avr - 17:53

{ Je te vénèrerais un autre jour, peut-être... farao

Bienvenue dans le monde du délire et de la joie. J'aime écrire n'importe quoi, je crois. X'D }


Il n'y avait pas le moindre trou, pas la plus petite faille dans son raisonnement. C'était plus simple de s'en convaincre que de réfléchir la minute de trop. Tout va bien, tout est beau, le monde est juste et la vie continuera. Les oiseaux chanteront, les hommes marcheront dans les rues et Salomé sourira. Tu souriras, Salomé, tu souriras comme jamais tu n'as souris. Mais quand, au juste ? Il lui semblait qu'elle étirait ses lèvres depuis des années et des années sans sourire pour autant. Ça lui faisait mal. Elle ne voulait pas réfléchir la seconde de trop, elle ne devait surtout pas – pourquoi tout casser, pourquoi ? Tout était si bien ! Les coupables étaient punis, les gentils étaient récompensés et tous les innocents laissés en paix. Les Princes sauvaient les Princesses coincées dans leurs tours, et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Fin. Avec un sourire et beaucoup de tendresse, comme tous les contes. Mais il n'y avait aucune douceur dans les yeux d'Emily, et aucune fin heureuse en vue. Rien que les arbres, les loups et le silence. Rien que ça. Des mots tranchants et cruels, des remises en question et des sourires crispés. Salomé ne savait pas si c'était bien, n'était pas sûre que ce soit mal pour autant. Tout ce qu'elle voulait était un juste milieu, peu importe lequel, peu importe comment. Une ligne de démarcation où s’asseoir, une conduite à suivre, un ami à qui parler. Et Loann qui était si silencieux, tout à coup. Alors oui, son cœur battait, ses paupières se fermaient et se rouvraient, ses lèvres s'étiraient et ses jambes l'emmenait où bon lui semblait. Oui, ses poumons s'emplissaient d'air, ses cheveux poussaient et ses talons lui faisaient mal au pied. Mais est-ce qu'elle vivait ? C'était cette minute, cette fichue minute de trop qui lui faisait toujours mal à la tête.


Ça faisait si longtemps qu'elle ne savait plus pourquoi elle se levait le matin. Où était sa mère quand elle avait peur de s'endormir, le soir ? Et où était son père quand elle tombait et se faisait mal au genou ? Où était son frère, quand elle avait envie de raconter une histoire ?

Où étaient-ils, tous ? Elle n'aurait su dire quand elle les avait perdus.

Mais tout se passait toujours comme il fallait. Les bons, les méchants, les innocents, tout irait comme prévu, selon le script écrit spécialement pour eux. Inutile de lutter, elle ne pouvait pas y échapper. Loann, elle, Emily, personne ne pourrait jamais se dépêtrer de ses fils. Elle en était convaincue et, quelque part, être reliée à tous ces fils la rassurait. C'était une chose sûre, tangible, tout comme son sourire représentait une certaine forme de bonheur – et ça, elle en était certaine. Alors si sa famille n'était pas là, si elle se perdait entre le jour et la nuit et faisait de mauvaises rencontres, parfois, tout ça était prévu. Si elle devait mourir, elle mourrait. Si elle devait vivre, elle vivrait. Tout cela ne dépendait pas d'elle. Elle n'était qu'un pion, ou tout petit pion insignifiant. Elle ne voyait même pas les cases de l'échiquier, tant elle était minuscule. On ne bouscule pas l'ordre des choses. On ne dérange pas ses convictions. Tout était parfait comme ça.
Pourtant, elle garda ses yeux bleus vissés dans ceux de la démone. Elle aurait peut-être mieux fait de détourner le regard et de se boucher les oreilles. Toute vérité n'est pas bonne à entendre et, dans son cas, seule la sienne lui convenait. Celle des autres était effrayante, stupide ou trop tordue. La sienne était si, si simple. Elle voulait continuer d'y croire en attendant que quelque chose change. Peu importe quoi. N'était-ce pas ce que tout le monde souhaitait ? Continuer et attendre, ne s'entendre que soi même pour ne pas tout remettre en question. Le froncement de sourcils de la petite brune n'avait rien d'élégant. Elle aurait été mieux, si elle avait cessé de serrer les poings. Si elle avait arrêté de chasser les loups.

« Tu t'enfuies, tu t'échappes, mais ça ne marchera pas toujours. Oh non. Tous les chemins ne mènent pas quelque part. Ou tu penses aller en t'écartant de la route ? Tu fermes les yeux quand tu marches. Tu n'es jamais tombée, hein ? »

Le soupir, les poings crispés... Salomé n'y comprenait rien. Elle aurait dû sourire, vraiment ; ça lui serait tellement mieux allé. Ses mots étaient trop violents, sa voix trop brusque. C'était sûrement pour cela, qu'elles n'étaient pas d'accord. Pour elle les chemins menaient tous quelque part. Si elle marchait, elle arriverait forcément ailleurs. Ici ou là, peu importe. Elle avait les yeux grands ouverts et suivait le sentier, comme tout le monde aurait dû le faire. Pourquoi aurait-elle fermé les yeux, hein ? C'était ridicule. Elle n'aurait plus rien vu. Elle se serait perdue. Et elle n'était pas perdue, non, elle savait très bien où elle était. Elle savait très bien où elle allait. Elle n'était pas sûre de pouvoir faire le chemin inverse, mais... ça ne voulait rien dire, non ? Ça ne changeait rien, ça n'était pas important. Parce que les gentils sont récompensés, les méchants punis et que si elle tombait, personne ne viendrait l'aider.

Et le pire dans tout ça était qu'elle se fichait d'être seule. Si elle fermait les yeux, elle pouvait tout aussi bien être entourée. N'est-ce pas ? Quand elle les gardait fermement scellés, elle pouvait imaginer ce que bon lui semblait. Le vrai, le faux, tout se mélangeait. Elle en avait besoin, parfois.
Avait-elle les yeux ouverts ou non ? Elle n'en était plus sûre, maintenant.

Son sourire se tordit en une moue ennuyée. Fille stupide.

« Si je tombe je salirais ma robe, répondit-elle poliment. Ce serait ennuyeux. Et puis, le chemin sur lequel je marche mène quelque part, qu'elle ne s'inquiète pas. Il est tellement droit... Yeux fermés ou non, je ne peux pas me tromper. »

Il avançait droit entre les arbres. Elle ne pouvait pas se tromper, non. Jamais.

« Je ne m'écarte pas de ma route, les nôtres se séparent simplement ici. Tu devrais être une gentille fille et rentrer chez toi. A force d'embêter les loups, ajouta-t-elle d'une voix presque doucereuse, tu vas finir par te faire mordre. Même les plus gentils des animaux attaquent quand ils se sentent acculés. Mais elle le sait, ça. N'est-ce pas ? »
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