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 Le ciel soupire mes utopies. { Sarah }

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Rywan Lie
stratège de Moria
Rywan Lie

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MessageSujet: Le ciel soupire mes utopies. { Sarah }   Le ciel soupire mes utopies. { Sarah } Icon_minitime1Ven 24 Mai - 3:36

Le vent ne dérangeait guère que lui, ici.

Replaçant d'un geste distrait des mèches de cheveux vouées à être emmêlées par une bourrasque dans les secondes qui suivraient, Rywan jeta un regard désintéressé au ciel blanc. Suffisamment loin des vagues pour éviter de se retrouver trempé par des gerbes d'eau emportées par le vent, soucieux également de garder ses bottes foncées dans un état correct, le jeune homme profitait du calme de l'endroit sans oser s'aventurer plus près. Au château, l'unique moyen d'obtenir du silence était de s'installer à son bureau ; dans ses appartements, à moins qu'il ne tienne à avoir de la compagnie, personne ne venait l'importuner. Seulement ce calme presque artificiel était trop pesant, trop lourd – tant et si bien que rester dans le parc était souvent une alternative plus plaisante à ses besoins ponctuels de tranquillité. L'absence de bruits n'était bonne que pour son travail. Ses nerfs ne la supportaient que difficilement. Cette plage, en ce sens, était absolument parfaite : la mélodie des vagues et du vent, quand la mer s'écrasait contre les rochers, était aussi apaisant que la musique d'un orchestre. Moins travaillée, ceci dit. Ça manquait un peu de piano. Tandis qu'il réfléchissait à la nécessité d'apporter un piano ici – ou de le faire construire à proximité, pour peu que ce soit plus pratique – une nouvelle bourrasque vint fouetter son visage. Ses cheveux, quoi qu'attachés à la base de sa nuque par un ruban bleu, ne cessaient de le gêner ; et si tu avais les cheveux courts tu n'aurais pas ce genre de soucis, oui, seulement il tenait à eux. Si les habitants de Moria avaient tous dû se coiffer court ou strictement serré pour ne plus jamais être incommodé du vent, ils auraient depuis longtemps cédé à une bien triste conformité. Il existait heureusement plus d'une parade aux caprices du temps.
Et puis il ne venait pas à la plage à tout les jours. Entre les murs du château où il passait la majeure partie de son temps, rares étaient les chapeaux et rubans à s'envoler par mégarde. A part ceux des jeunes enfants ayant échappé à la vigilance de leurs parents, peut-être. Leurs cavalcades pressées ressemblaient à s'y méprendre à des ouragans miniatures.
Incapable de rester en place trop longtemps, pour peu que bouger ne risque pas de lui faire perdre son poste, le Stratège sortit les mains de ses poches et fit quelques pas en avant. Le sable crissait agréablement sous ses semelles et, malgré les températures peu clémentes, il ne faisait pas si froid : il s'en félicita. Genoux pliés, assis sur ses talons, le jeune homme laissa ses doigts tracer des arabesques abstraites devant lui. Les courbes étaient sensiblement trop carrées, le hasard un peu trop  programmé : dessiner n'était pas son fort. Rywan était plus habitué aux lignes droites et aux formes géométriques. Aux cartes, également. Pensivement, il lissa du plat de la main le sable fin. Puis, tout en chantonnant une chanson à laquelle il n'aurait su attribuer de nom, quelque chose qui avait dû être joué il y avait peu, fraîche encore dans sa mémoire, il s'appliqua à tracer grossièrement la côte Ouest de Moria. La tâche aurait été moins ardue s'il s'était aventuré là où il y avait plus de sable, mais qu'importe ? La mer ou les pas d'un promeneur aurait tôt fait de réduire ses efforts à néant, quoi qu'il en soit. Cette œuvre n'était pas faite pour durer. L'éphémère avait une beauté que les montagnes devaient envier. L'inverse était sûrement vrai.
Sourcils froncés, un tant soit peu préoccupé – juste un peu – il laissa s'échapper un soupir que le vent lui ramena immédiatement en plein visage. Le ciel est blanc de nuages.

« Il fait beau, n'est-ce pas ? »

Un sourire étira ses lèvres tandis qu'il se redressait, étirant ses bras au-dessus de sa tête plus pour chasser l'immobilité que l'engourdissement. Il ne se retourna pas ; son ouïe ne lui faisait pas encore défaut, loin de là. Au pire il parlerait seul.

Il avait connu pire humiliation, et il faisait beau malgré le vent.

Je n'ai pas envie de rentrer. Les enfants capricieux finissaient tous par grandir un jour.


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Sarah Edenweiss
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MessageSujet: Re: Le ciel soupire mes utopies. { Sarah }   Le ciel soupire mes utopies. { Sarah } Icon_minitime1Ven 5 Juil - 1:13


...

Chignon et longues mèches tressées dans son dos, Sarah se prit à maudire le vent une énième fois lorsqu'il manqua de lui arracher l'ombrelle qu'elle tenait entre ses mains – là aussi pour la énième fois. Ses lèvres simplement maquillées, comme le reste de son visage, se courbèrent en une moue agacée qu'elle adressa au ciel sans autre motif que soulager la colère que le mauvais temps suscitait en elle. Bien sûr, Moria avait toujours été venteux et n'aurait jamais le calme relatif de ses voisins; elle se consolait en se disant qu'elle préférait perdre quelques chapeaux de ci de là plutôt que brûler, geler ou attraper une mauvaise maladie par la faute de la pluie. Il n'empêchait qu'un court instant de répit n'aurait pu lui être que bénéfique; le temps se moqua de ses caprices en envoyant voler les rubans accrochés à sa taille, qui se démenèrent dans l'air tel des serpents affolés. La dentelle bleue pâle de son  ombrelle avait le mérite de ne pas voler dans tous les sens. La métisse passa une main énervée sur ses rubans pour les remettre en place et reprit sa marche, les talons de ses chaussures foulant doucement la poussière du sentier.
Le vent lui apportait quelques senteurs au goût salé qu'elle respirait à plein poumons, apaisée. Les couloirs étaient toujours trop bruyants, et elle s'ennuyait de la solitude de ses appartements. Puisque Luis avait dû partir quelques jours en compagnie de son père et que sa mère et sa sœur avaient fort à faire, elle ne pouvait parler ni à l'une ni à l'autre, et s'était rendu compte depuis peu que les babillages de ses amies manquaient franchement de profondeur. Elle était mesquine en disant ça, elle le savait, et la culpabilité lui arracha même un soupir. Seulement, l'amertume et la lassitude l'envahissaient trop facilement ces derniers temps, c'en était irritant. Sarah avait donc pensé qu'une petite promenade pourrait la libérer de sa mauvaise humeur et l'inciter à voir les choses sous un meilleur angle. Loin de tout ce qui la faisait rouspéter, elle espérait pouvoir se ressourcer et rentrer de bonne humeur au château. Ainsi, on arrêterait de critiquer ses yeux levés au ciel et ses commentaires piqués.

Elle n'avait pas pensé croiser quelqu'un en longeant l'étendue d'eau et de sable qui s'étalait paresseusement à sa gauche. Mais une silhouette solitaire avait attiré son regard rubis et elle s'était arrêtée, ne sachant que faire. Elle n'avait pas envie de parler et ne se sentait pas en état de supporter une conversation autre que celle du vent. Elle avait presque décidé de passer son chemin et d'ignorer le promeneur quand elle avait cru reconnaître quelqu'un. Et franchement, c'était stupide d'hésiter pour cette simple impression: surtout qu'elle ne le tenait pas en haute estime – par principe. Sarah ne portait pas les personnes superficielles et frivoles dans son cœur, et ce jeune homme en faisait parti. Oh, Luis était trop gentil et confiant pour en faire une histoire, mais tout de même. C'était jouer sa réputation que de parler régulièrement avec quelqu'un comme ça.

Le temps qu'elle décrète qu'il était hors de question de lui adresser la parole, elle s'était un peu trop rapprochée. Comme une cruche, elle s'était arrêtée et le vent avait joué avec son collier. Sa longue robe frottait de toute façon le sol dans un bruissement reconnaissable par dessus le bruit du vent.
Elle se maudit intérieurement pour sa discrétion et sa résolution à toute épreuve.

« Il fait beau, n'est-ce pas ? »

Et à moins qu'il n'ait fait un loisir de se parler seul – ou aux oiseaux –, c'était à elle qu'il s'adressait. Ses bracelets légers cliquetèrent contre son poignet quand elle serra un peu plus la poignée de l'ombrelle entre ses mains pour ne pas que la bourrasque ne la lui arrache dans un moment d'inattention.

« Pas encore assez à mon goût. »

Même s'il ne faisait pas froid, la terre ne cessait jamais de souffler et quand le vent s'en mêlait, ça avait de quoi vous rendre malade. Qui aurait prit le risque d'aller se baigner et refaire, cheveux trempés, le chemin inverse ? Rien que pour une fois, Sarah aurait aimé que les feuilles des arbres cessent de s'agiter autant.
Des grains de sable importuns l'obligèrent à fermer les yeux un instant.

Ça aurait pu la rendre aveugle si elle n'en avait pas eu l'habitude.
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Rywan Lie
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Rywan Lie

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MessageSujet: Re: Le ciel soupire mes utopies. { Sarah }   Le ciel soupire mes utopies. { Sarah } Icon_minitime1Dim 14 Juil - 22:22

Durant le bref instant où ses bras tendus s'appliquèrent à chasser la tension qui avait envahi son corps, le jeune homme écouta le cliquetis discret de bijoux quelconque. Yeux clos, ce son clair en semblait d'autant plus déplacé ; heureusement, les vagues affolées par le vent n'avaient que faire de si petits détails. Leur présence ne dérangeait ni le décor, ni le temps. Un ou deux, dans le fond, quelle différence ? Si cette plage avait eu la réputation d'être la plus désertée du Royaume, Rywan se serait sûrement inquiété d'avoir de la compagnie. S'il avait été l'homme le plus détesté de tout le Royaume, également – car après tout, marcher seul n'était dans sa position jamais dénué de risques. Pour prendre sa place, il suffisait de faire taire son cœur. Le pari était trop beau pour que personne n'ait dû un jour y penser. Alors quand il flânait sur une plage, dos au chemin... Bien sûr, qu'il en mesurait les risques. Les probabilités ne mentaient pas.
Se faire tuer d'un coup de couteau par un poignet décoré de jolis bracelets, en réalité, était même une de ses perspectives d'avenir les plus réalistes. Quoi de mieux pour coincer les gens que de s'en prendre à leurs faiblesses, n'est-ce pas ? Il n'était pas plus infaillible qu'un autre.

« Pas encore assez à mon goût. »

D'un mouvement aussi mécanique qu'il fut nonchalant, le Stratège se tourna pour faire face à la propriétaire de cette jolie voix. Aussitôt qu'il la vit, un sourire éclaira son visage ; et si ce n'était plus tant une réaction sincère qu'un réflexe, il s'appliqua malgré tout à y apposer la dose de joie nécessaire. Quitte à voir quelqu'un, Sarah Edenweiss était loin d'être l'option la plus dérangeante à laquelle il ait pu songer. Soulagé, le jeune homme s'autorisa un haussement d'épaules indécis. Si ç'avait été un subordonné ou collègue quelconque, il n'aurait pu s'empêcher de penser à son travail. Si ç'avait été une amante, actuelle ou non, il aurait craint de ne pas avoir la paix. Ni l'un ni l'autre n'aurait convenu à son humeur blanche du moment.
Réticent à l'idée de déplacer ses bottes du sable au sentier, peu désireux également d'incommoder la jeune mariée d'une conversation dont elle ne voulait peut-être pas, il décida de rester sur place. Une femme de Noble naissance, polie et bien élevée, ne pouvait que s'arrêter et répondre s'il lui adressait la parole : ceci dit, un « bonjour » poli et des formalités contraintes ne signifiaient pas toujours que l'on veuille faire durer l'échange. Il s'en serait voulu de gâcher sa promenade.
De façon on ne peut plus sincère, cette fois.

« Le vent vous incommode ? » Distrait, il suivit le mouvement d'un ruban malmené par les bourrasques. « Je crains que la côte ne soit pas le meilleur endroit pour s'en isoler, en ce cas. Et puis il fait beau malgré tout ! »

Son exclamation enjouée fut suivie d'un nouveau courant d'air ; à défaut de rubans, ce fut cette fois ses cheveux qui en payèrent le prix. Les bords de mer, en effet, n'étaient pas connus pour le calme de leur climat. Ceci dit, il doutait fortement que la jeune femme ait décidé de se rendre ici pour se mettre à l'abri des intempéries. Pour cela, le château et ses murs épais faisait parfaitement l'affaire. Lui-même aimait à marcher dans ce genre d'endroits pour profiter d'un silence relatif, moins pesant que celui de ses Appartements ; peut-être en allait-il de même pour elle. Il était également qu'elle ait de la famille ou des amis dans les environs, tout comme il pouvait ne s'agir que d'une banale promenade de santé. Les raisons pouvaient être multiples, vraiment.
Intrigué, Rywan jeta un coup d’œil de part et d'autre du sentier. Elle avait l'air seule. Pour quelqu'un qui était tant habitué à s'attirer les foudres du mari, c'était un élément de taille. D'autant plus considérant la taille du mari en question, justement.

« Votre mari n'est pas avec vous ? »

Il n'y avait pour une fois ni sous-entendus ni sourire espiègle dans sa question ; rien qu'un étonnement qu'il pensait justifié. Au moins n'avait-il aucun souvenir d'accident malheureux arrivé à Luis Edenweiss : se tenir au courant évitait bien des indélicatesses. Ces derniers temps, malheureusement, il avait été plus occupé par son travail que sa vie sociale.


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Sarah Edenweiss
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MessageSujet: Re: Le ciel soupire mes utopies. { Sarah }   Le ciel soupire mes utopies. { Sarah } Icon_minitime1Mar 27 Aoû - 20:33


...

Sarah ne fit pas l'effort de retourner le sourire de son interlocuteur inopiné ; ses lèvres restèrent d'un joli marbre, tout comme son visage. A moins d'y être obligée par la présence de sa famille ou de son  mari, la jeune femme aimait rarement distribuer de ci de là les expressions niaises et touchantes qui caractérisaient si bien les femmes. Si elle était heureuse de voir quelqu'un, elle sourirait, oui. Mais s'il n'y avait aucune joie particulière dans la discussion, elle n'en voyait pas l'intérêt. Se garder de l'hypocrisie ? Ça aurait été tellement orgueilleux de s'en vanter. Elle aussi, elle laissait fleurir les mensonges sur ses lèvres et était loin d'être toujours sincère. Non, ce n'était pas ça.
Elle était juste perpétuellement ennuyée et en désaccord avec ce qui l'entourait – et ça n'avait rien d'aussi glorieux qu'une honnêteté farouche.

« Le vent vous incommode ? Je crains que la côte ne soit pas le meilleur endroit pour s'en isoler, en ce cas. Et puis il fait beau malgré tout ! »

Sarah haussa très légèrement les épaules, se risquant à détacher une main de son ombrelle pour empêcher une longue tresse de venir lui fouetter le visage. Elle aurait aimé lui dire qu'elle avait connu des jours plus ensoleillés et moins venteux, mais les mot s'arrêtèrent à mi-chemin et ne passèrent pas le seuil de sa bouche close. C'était fou comme la spontanéité lui manquait ! Elle se rappelait avoir eu le même problème étant enfant et en conclut que son caractère devait être ainsi fait. Le calme qu'on lui complimentait en soirée n'était pas pratique quand venait une discussion dont elle devait en partie alimenter le foyer. C'était plus simple de prêter une oreille (attentive ou discrète) et d'écouter ce qui se disait. Mais à moins de laisser chanter la mer pour elle, son silence n'allait pas les mener à grand chose.
Elle s'étonna d'attendre de ce bref échange qu'il lui apporte quoi que ce soit. Ses pensées s'éparpillaient avec le vent.

« Votre mari n'est pas avec vous ? »

Sarah haussa un sourcil interrogateur avant de hocher la tête de gauche à droite. Sans pour autant être considérée comme le prolongement de son époux – ce qu'elle n'aurait pas accepté, elle était assez souvent en sa compagnie pour qu'on lui pose la question dès qu'elle le quittait. Combien de fois avait-elle dû préciser qu'il avait accompagné son père à Akita ? Quand les questions se faisaient trop nombreuses, Sarah se calmait en s'invectivant le plus sagement possible. Personne n'avait don de télépathie et tout ne se savait pas au château. Elle aurait plutôt dû les remercier pour s'inquiéter d'un possible accident ou maladie. Dispute, peut-être.

Elle craignait que les  bourrasques lui volent ses mots avant qu'ils n'atteignent Rywan. Pour cette raison, elle se rapprocha autant que possible tout en gardant une certaine distance. Ils n'étaient pas amis, encore moins intimes, et Sarah n'aimait guère la proximité qui ne soit pas justifiée. Si quelqu'un était passé, qu'aurait-il pu se mettre en tête ! Elle n'avait que moyennement envie que Luis pense qu'elle le trompait durant ses déplacements. Elle le connaissait ; l'inquiétude le minerait intérieurement avant que les signes s'en ressentent physiquement. Sarah se serait sentie coupable de rendre son mari triste.
Plus que coupable.

« Luis est en déplacement, voyez-vous. Pour tromper l'ennui, je me suis aventurée à l'extérieur. En bien ou en mal... »

La métisse commençait à s'habituer aux gifles de ses rubans.

« Et vous ? Une pause dans votre travail ? »

Elle n'avait vraiment rien d'autre à faire. Certaines de ses amies auraient tuées pour être à sa place. Cela lui ferait un sujet pour leur prochaine discussion.
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Rywan Lie
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Rywan Lie

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MessageSujet: Re: Le ciel soupire mes utopies. { Sarah }   Le ciel soupire mes utopies. { Sarah } Icon_minitime1Dim 15 Sep - 16:50

Rywan n'était pas mécontent d'avoir de la compagnie, loin s'en faut. D'autant plus si c'était une demoiselle. Comme tout homme selon lui, il appréciait de pouvoir adresser la parole à une femme ; elles faisaient des compagnes de discussion charmantes et légères, moins exigeantes que leurs frères ou époux de bien des façons. Il ne niait bien entendu pas qu'une demoiselle puisse être très instruite, cultivée ou parfaite oratrice. Loin de là. C'était simplement que, en règle générale, n'ayant rien à prouver dans ce domaine, elles n'étaient pas crispées à l'idée de ne pas en savoir assez. Ne cherchaient pas à en dire trop, non plus. L'approche était toute différente et, yeux rivés sur des mèches de cheveux qui refusaient de rester en place, le Stratège n'aurait su dire lequel des deux côtés abritait les plus grands manipulateurs. Les hommes avaient beau leur être théoriquement supérieurs, les femmes excellaient dans l'art d'obtenir ce qu'elles voulaient. Enfin ; il ne pouvait pas avancer grand chose sur la question. Lui-même n'était pas la plus vertueuse des personnes lorsqu'il s'agissait du sexe opposé.
Et ça, son interlocutrice devait le savoir.
Le mouvement de tête de la jeune femme, négatif, le laissa empli d'un soulagement incertain. M. Edenweiss n'était pas un homme qu'il aurait pu qualifier de désagréable, loin de là ; le savoir à proximité n'aurait pas dû le gêner, encore moins l'effrayer. De ce qu'il avait pu comprendre et constater, il n'était pas du genre à s'emporter d'un rien. Or il n'y avait bien que ceux-là que Rywan pouvait craindre, au fond : ceux qui, victimes de coups de sang brutaux, risquaient par malheur de l’attraper au col pour quelques... Malentendus, aurait-il dit très élégamment. S'il n'y avait rien entre lui et la jolie métisse, le mari n'était en aucun cas un problème. Ce qui ne l'empêchait pas de s'en méfier malgré tout. Diplomates ou pas, certains devenaient étonnamment explicites dans leurs remontrances lorsqu'il s'agissait de leurs proches. S'il pouvait éviter les scènes, il préférait autant.
Raison pour laquelle il n'ajouta rien en la voyant s'approcher. Raison pour laquelle, surtout, il ne se rapprocha pas plus lui-même.

« Luis est en déplacement, voyez-vous. Pour tromper l'ennui, je me suis aventurée à l'extérieur. En bien ou en mal... »

En déplacement, hm... Ceci expliquait cela. Il acquiesça sagement.

« Et vous ? Une pause dans votre travail ? »

Cette fois, Rywan prit le temps de réfléchir avant de dire quoi que ce soit. Il n'était pas certain de pouvoir appeler ça une pause, mais... Ce devait en être une malgré tout. S'il avait juste voulu prendre l'air, il se serait arrêté au parc ; et si au contraire il avait désiré se concentrer pour mieux travailler, il ne serait pas sorti de ses appartements. Satisfait de son bref état des lieux, le jeune homme entrouvrit les lèvres – uniquement pour les refermer l'instant suivant, songeur, lorsqu'il se rendit compte qu'expliquer être venu ici pour profiter du silence n'était pas la meilleure chose à dire. Elle aurait pu mal le prendre. Ou saisir l'opportunité pour s'envoler, qu'en savait-il au fond ? Maintenant qu'elle était là, il n'avait plus tellement envie d'être seul. Il reconsidéra donc sa réponse avant de la formuler.

« Je suppose que l'on peut dire ça comme ça, répondit-il en souriant. Rester enfermé commençait à m’oppresser. Et puis le paysage est très joli, ici. »

Pour appuyer ses propos, il se tourna à demi vers la mer. Le sable crissait sous ses bottes, mais il ne se serait pas aventuré plus loin. Il n'osait imaginer les yeux ronds qui n'auraient pas manqué de le suivre s'il était revenu trempé, probablement enrhumé et peut-être même blessé par une roche quelconque. Non, les océans le fascinaient, mais seulement de loin. Il n'aurait pas même été à l'aise sur une embarcation.
Après s'être retourné vers la jeune femme, le Stratège haussa les épaules.

« Ça m'aide à me changer les idées. »

Il l'admit comme un secret, même si ça n'y ressemblait en rien.

« Enfin, rien de très important, conclut-il sur un rire léger. Et vous, avez-vous réussi à chasser l'ennui ? Je ne savais pas que marcher seul était une façon efficace de le faire. »


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Sarah Edenweiss
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MessageSujet: Re: Le ciel soupire mes utopies. { Sarah }   Le ciel soupire mes utopies. { Sarah } Icon_minitime1Dim 9 Fév - 4:32


...

Sarah leva le nez vers l'horizon qui coupait la mer et annonçait le ciel, tentant de ne pas mélanger aux hurlements du vent ce que lui racontait Rywan. Elle titillait une roche rosée du bout de sa chaussure, pensive, peut-être même réflexive, tenant bêtement du coin de l’œil chaque mouvement de son interlocuteur. C'était stupide, s'invectivait-elle peut-être trois fois par minute, il ne va pas te sauter dessus ou te fausser compagnie ; et même s'il te faussait compagnie, quelle peine cela t'infligerais ? Peut-être n'aimait-elle pas être fuie et ignorée. Peut-être trouvait-elle cela vexant. Beaucoup de « si » qui n'apportaient pas grand chose. Aux roulements de la mer qui embrassait les bancs humides de sable, elle superposa quelques pensées piquées au hasard de ses dérives. Quand le silence s’immisçait entre deux mots, son esprit avait tendance à battre la campagne sans raison.

Qu'à cela ne tienne. Elle desserra malheureusement l'emprise qu'exerçaient ses doigts sur le manche de son ombrelle. Celui-ci se mit à trembler comme mille beaux diables contre sa peau. Sur le coup, elle ne s'en inquiéta pas.

« Ça m'aide à me changer les idées. »

Forcément.
Au fond, quel droit particulier pouvait-elle posséder pour le juger en toute impunité ? Sarah ne fit pas la moindre remarque, laissa ses lèvres cousues comme celles de toute jeune femme propre sur elle ; dommage que les éclats, spontanés, qui éclairaient parfois son esprit, ne puissent être relégués au placard. Dommage aussi qu'en son âme et conscience, elle ne se les reproche jamais entièrement. Son interlocuteur avait de nombreux défauts et travers, mais elle n'était pas mieux. Bien. Il pouvait penser la même chose de son côté, pour ce qu'elle en savait. Luis lui manquait toujours dans ces moments-là ; il savait parler et engager la conversation.
Elle, la présence des autres ne lui seyait guère. Elle ne les aimait pas. Elle préférait être seule. Et avait tendance à imaginer le même scénario négatif à chaque fois.

Les murmures ne se tarissaient jamais. Réels ou non, ils la suivaient comme une traînée de poudre que le vent ne dissipait pas.

« Enfin, rien de très important. Et vous, avez-vous réussi à chasser l'ennui ? Je ne savais pas que marcher seul était une façon efficace de le faire. »

Elle pinça les lèvres, comme s'il avait eu l'audace de la critiquer ou lui reprocher quelque chose. Concentrée sur ce qu'elle allait répondre et le degré de méchanceté maximum qu'elle pouvait donner à ses mots, elle en avait encore oublié le vent et la sale manie qu'il avait de voler rubans et ombrelles à chaque occasion. Elle aurait dû le sentir venir.

Trop obnubilée par Rywan et leur potentielle escrime de mots (qui n'en était pas une), elle fit, à la fois hautaine et distante comme elle savait le paraître en toute circonstance :

« Des babillages stupides risqueraient de m'affliger plus que me divertir. Je ne m'ennuyais plus jusqu'à ce que je vous croise et que vous ne... »

La suite partie dans un cri aigu tandis que la main de la jeune femme s'élançait en avant pour rattraper l'ombrelle fugueuse. Elle lui glissa entre les doigts, caressant insolemment leur bout une dernière fois. Prise au dépourvue par un accident pourtant commun sur les plages de Moria, elle jura à voix haute, très peu élégant pour une dame censée être l'incarnation de la politesse. Pis encore, elle dut retenir un rire quand l'ombrelle en question alla épouser la tête de Rywan, qui avait eu le malheur de se trouver dans sa trajectoire.

Non, ce n'était pas drôle, tenta-t-elle de se convaincre en se mordant doucement l'intérieur des joues.

« J'étais pourtant sûre qu'ils prévoyaient une accalmie. » lâcha platement Sarah, lèvres aussi droites que possible. Et c'était, de se part, ce que Rywan pouvait obtenir de plus proche d'une excuse.
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Rywan Lie
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MessageSujet: Re: Le ciel soupire mes utopies. { Sarah }   Le ciel soupire mes utopies. { Sarah } Icon_minitime1Dim 9 Mar - 23:36

La voix de la jeune femme, comme souvent, était aussi belle que ses mots peu agréables ; « stupide » et « affliger » n'étaient pas des termes qu'elle aurait dû appliquer à de saines et passionnantes discussions entre êtres humains – pas plus, d'ailleurs, qu'elle n'aurait dû les qualifier de babillages. Rywan voulait bien croire qu'elle n'apprécie pas la compagnie de tous, voire que certains lui donnent envie d'espérer n'importe quel prétexte pour s'échapper, mais il peinait à comprendre malgré tout. La solitude n'avait rien d'un endroit idéal pour se divertir. Encore moins pour chasser l'ennui. C'était, du moins, le point de vue qu'il avait sur la chose en tant que personne fondamentalement sociable. Chacun son avis. Certainement. Préférer rester seul était pour lui aussi compréhensible et naturel que vouloir passer sa vie dans une chambre noire, caché sous ses draps et ses ennuis, mais soit – c'était possible, ça arrivait. La façon dont madame gérait ses loisirs ne le regardait en rien.
Envers et contre tout, une partie de sa personne s'évertuait pourtant à faire des calculs et tracer des lignes. La sensation de déranger, calme et indifférente, vint s'immiscer dans sa bonne humeur déjà relative. Il ne tenait pas spécialement à l'importuner. Ne voulait pas non plus, par pur égoïsme, qu'elle le souhaite plus loin qu'à quelques pas. De vous à moi, vous savez... La politesse était une notion absolue d'un côté comme de l'autre. Si elle ne partait pas pour ne pas sembler impolie, il ne pourrait pas la retenir pour les même raisons. Tous ces codes étaient parfois...

Bien trop compliqués.

Au moins aussi étonné que la propriétaire de l'ombrelle, Rywan n'eut pas le temps de rattraper la fugueuse que déjà elle lui était galamment arrivé en plein visage. Aveuglé l'espace d'un instant, il en mit quelques autres à trouver une prise correcte et à l'écarter sans tout casser ni la laisser voler vers l'étendue d'eau. Le vent soufflait encore par à-coups ; peu habitué à tenir quoi que ce soit d'aussi léger dans ses mains, l'air aussi concentré que s'il s'était agi d'une question de vie ou de mort – et ça pouvait en être une, étant donné sa maîtrise de l'objet et la façon maladroite dont il en tenait le manche –  il tenta tant bien que mal de ne pas la rendre aux courants d'air.
Courir sur la plage à la poursuite de ce bout de tissu aurait sans nul doute été très amusant, mais ça n'aurait vraiment pas fait sérieux. D'expérience, si quelqu'un devait passer à proximité, ce serait forcément au pire moment : sa pauvre réputation, suffisamment malmenée à son goût, le suppliait de se tenir tranquille.

« J'étais pourtant sûre qu'ils prévoyaient une accalmie. »

Yeux arrondis par la surprise, momentanément départi de son sourire, le jeune homme regarda sa vis-à-vis comme pour s'assurer de ce qu'il avait entendu. Espérer un sourire de sa part aurait été beaucoup demander ; la sentir se détendre ne serait-ce qu'un peu était déjà quelque chose en soi.
Sourcils froncés, faussement indigné, il posa sa main libre sur sa hanche.

« Vraiment ? lâcha-t-il en appuyant négligemment le manche de l'ombrelle contre son épaule. Cela ressemblait affreusement à un attentat contre ma personne, si vous voulez mon avis. »

Après avoir déterminé en son for intérieur qu'il n'y avait aucune façon virile de tenir l'accessoire d'une demoiselle, Rywan dessina une jolie croix sur cette découverte d'une rare pertinence. Au contraire, il fit même tourner l'arme du crime sur elle-même d'un air on ne peut plus composé et satisfait. Qu'elle veuille la récupérer n'était plus de son ressort ; elle n'avait pas qu'à la lui lâcher dessus, après tout. Elle aurait été bien embêtée si elle l'avait éborgné.
Lui aussi, cela dit.

« Je vous la rendrai bien, mais je crains que vous ne recommenciez, expliqua-t-il. Alors, dites moi. Vous ne vous ennuyiez plus avant de me croiser, et ensuite ? »

Un sourire plus discret aux lèvres, il déporta son regard sur les boucles d'oreilles de la métisse.

« Je suppose que vous vouliez dire 'et que vous ne veniez éclairer ma journée par votre présence', mais le doute persiste. Allez savoir pourquoi. »
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