Le relief de Moria est marqué par de nombreuses collines dont la hauteur croissante vers le nord peut parfois être impressionnante. Couvertes d’herbe ou de villes pavées, battues par le vent, boisées ou d’un dépouillement digne du plus strict des monastères, elles ralentissent le passage de marchandises et les déplacements en général en imposant un parcours sinueux pour éviter, souvent, d’éprouvantes montées.

Perdue au milieu de nulle part, cette tour à la hauteur vertigineuse semble tout droit sortie d’un passé lointain : les pierres grises rongées par les années, le lierre enserrant sa base lui confèrent des allures de vieilles ruines abandonnées. Vous n’avez sûrement pas envie d’entrer dans cette bâtisse dépourvue de fenêtres et, quand bien même cela serait le cas, une lourde chaîne en bloque l’accès. Couverte de rouille…

Frontière naturelle entre Hatès et Moria, elles font barrage contre le vent mordant du nord, assurant au pays une relative tranquillité de côté-ci. Peu d’intérêt à s’y aventurer : les mines jadis surexploitées ont donné tout ce qu’elles avaient à offrir et les boyaux sont à présent stériles. Le terrain étant difficile, plus froid qu’ailleurs et peu propice aux cultures, il n’est parsemé que de quelques villages et rares bergeries.

La côte ouest de Lysandre, contrairement à son homologue orientale, n’est pas constamment baignée de soleil. Néanmoins certains endroits restent charmants, et elle foisonne de petits villages littoraux, sans compter quelques grandes cités portuaires.

L’on raconte que jadis ce sentier aurait été une route aussi grande que splendide menant à une ville à la prospérité jamais rêvée et qu’un jour, elle aurait disparu, emportée par un vent funeste que Dieu aurait soufflé contre ses habitants trop arrogants. L’on raconte qu’à présent, si on le suit les jours de grand vent, l’on sera emporté là où cette cité a terminé. Long de plusieurs kilomètres, parfois accidenté, il passe non loin de Premaris.

Quelques grandes villes rassemblent la majeure partie des habitants du pays : néanmoins un nombre conséquent d’entre eux vivent dans des bourgades de plus ou moins grande taille, disséminées dans tout Moria, plus particulièrement le long de la côte. Les exploitations fermières se concentrent quant à elles près de la frontière est, tandis que l’extrême sud se trouve depuis peu presque désert.

Une vue d’ensemble de Moria ne vous donnerait pas à voir un grand nombre de forêts ; les champs, villes et plaines occupent la majeure partie du territoire. Pourtant le royaume n’en est pas dépourvu, et ses quelques bois vous sont autant d’occasions de vous perdre.

L’océan à perte de vue ; le continent au large de Lysandre en est bien loin et seules les vagues s’offrent à vos yeux. Mais quelles vagues ! Du nord au sud, cette mer est difficilement négociable et les navires marchands l’empruntant sont rôdés aux tempêtes qu’ils doivent fréquemment essuyer. Le vent qui souffle sur Moria agite ces flots, glaciaux au nord, qui s’étendent jusqu’au sud. Ils restent malgré tout poissonneux et de fait arpentés de bateaux de pêches solidement préparés dans l’éventualité d’un manque de courtoisie du Grand Bleu et du ciel.

Un fleuve capricieux traverse Moria pour aller se jeter à la mer au sud de son voisin méridional. Peu de champs et de villages jalonnent son lit boueux semé de marécages tant ses crues, fréquentes l’automne venu, sont redoutées par le pays. Le courant détruirait par endroit vos pauvres digues.

Vaste quoique peu haut, le palais est un étalage de magnificence. Ses moulures sculptées, ses formes et ses jardins géométriques aux couleurs vives ou pastel ; son parc extérieur gigantesque, ses statues de marbre et d'ivoire, ses larges fenêtres, l'ancienneté de ses pierres importées il y a des siècles depuis Sal'ahë. Mais ne vous y laissez pas prendre : une porte épaisse et lourde, une herse qui se referme derrière vous alors que vous venez de passer ce mur extérieur imprenable percé de fines meurtrières et surmonté de créneaux auront vite fait de vous y piéger.