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 Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison}

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Yanougat Van Kardell
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Yanougat Van Kardell

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MessageSujet: Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison}   Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison} Icon_minitime1Mer 4 Déc - 11:25

Yann tournait et tournait, parfois à droite et parfois à gauche, offrant de lui l'image d'un homme assuré, tout sauf perdu, qui retraçait de mémoire une itinéraire compliquée.  Dieu savait pourtant qu'il n'y avait pas plus paniqué que lui derrière son masque impassible ! Les couloirs se ressemblaient tous, les portes possédaient les mêmes gravures et Yann n'avait presque jamais visité le grand château de Moria : sa maison était à Akita, résidence que son père avait peu daigné quitter tout au long de sa vie. Noble de province, pas noble de Cour. Il déglutit difficilement en imaginant se perdre et poser le pied dans un endroit interdit aux visiteurs, se faisant sévèrement réprimander pour avoir outrepassé ses droits. La part rationnelle de son cerveau avait beau faire la guerre à celle qui se laissait complaisamment transporter vers d'imaginaires et exotiques rivage, l'inquiétude restait présente, bien nichée au creux de sa poitrine. C'était brûlant et désagréable. S'il se perdait comme le dernier des idiots et passait pour un abruti aux yeux de Megumi, autant ouvrir une fenêtre et s'y précipiter de suite !

Fort heureusement pour Yann, la jeune fille ne put voir la grimace incrédule qui déforma ses traits l'espace d'un très court instant. Se suicider, et puis quoi encore ! Il en avait de drôles d'idées, ce soir   ! Même s'il perdait son chemin, ça n'allait pas le tuer – ni au sens propre du terme ni aux yeux de Megumi. Du moins l'espérait-il pour le dernier point, si fort qu'il finit par en faire silencieusement appel à une force invisible pour lui montrer la voie à suivre. Prière ridicule et quelque peu opportuniste, il l'avouait, mais plus que jamais il avait besoin de son aide. Il ne devait pas faire de faux pas, pas en compagnie de la demoiselle dont il tenait toujours doucement la main, resserrant de temps à autre son étreinte pour vérifier qu'elle ne s'était pas évanouie et que ses oreilles qui captaient encore l'écho laissé par ses talons sur le carrelage ne lui jouaient pas des tours.

Elle était toujours là. Et comme une réponse généreuses à ses demandes répétées, une petite porte à l'allure différente des autres lui tendit sa poignée. Yann n'hésita pas avant de la pousser, soucieux de garder cette image assurée qu'il s'était forgé en chemin. C'était soit ça, soit faire demi-tour, de toute façon : et quand l'air frais du soir caressa son visage, il laissa un sourire soulagé fleurir sur ses lèvres trop souvent scellées. Ils avaient réussi !
Bon, ils étaient sortis par une petite porte et pas directement dans les grandes allées des jardins, mais c'était tout aussi bien. Un arc de bois tressé, croulant sous les fleurs, les accueillit avec une odeur entêtante et délicieuse. Yann fit encore quelques pas avant de s'immobiliser et de lâcher tout doucement la main de Megumi, se retournant vers elle pour croiser son regard. Il était bien plus difficile à accrocher dans la semi-obscurité, mais il le voyait toujours briller comme sous mille feux.  Il remarqua qu'elle était jolie (le découvrait-il seulement ?) et rougit, tournant son visage vers les fleurs grimpantes non loin d'eux.

« Vous savez, c'est une espèce que l'on trouve seulement à Moria ; elles ne supportent ni la chaleur d'Oria, ni le froid d'Hatès ni l'humidité de Sal'ahë. Elles ont une odeur très forte mais le vent se charge de la disperser et dans certains champs à l'Ouest de Premaris, elles embaument les campagnes à des kilomètres à la ronde. Dommage qu'elles ne poussent pas à Akita. »

Il s'arrêta, confus, et secoua la tête. Autant aller chercher le jardinier pour lui donner ses félicitations ! Quel idiot il faisait. Heureusement qu'il ne s'était pas mis à parler des pierres utilisées pour construire le château. Vraiment...

« Désolé, il m'arrive souvent de monologuer ainsi. C'est... une mauvaise habitude. »

Il se mit à rire un peu, avec l'envie pressante de disparaître sous terre pour ne plus jamais voir la lumière du jour. Yann partait vite en besogne, il était vrai : il cachait des tonnes de défauts sous ses livres et sa plume excessivement studieuse.
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Megumi Voluison
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MessageSujet: Re: Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison}   Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison} Icon_minitime1Lun 9 Déc - 3:02


    Megumi avouait volontier qu’elle ne reconnaissait pas du tout la petite porte par lesquels ils se faufilèrent afin d’atteindre le jardin – pour être honnête elle était presque certaine que même son cavalier n’avait pas la moindre idée de son existence quelques instants auparavant-, ce qui était assez surprenant en soit puisqu’elle pensait connaître le château sur le bout des doigts… Mais là encore, tout autour d’elle lui semblait d’un seul coup si nouveau, si méconnaissable que la jeune fille pouvait avoir vue cette porte une dizaine de fois, elle ne s’en souviendrait pas.
    Là semblait résider toute la magie de cette soirée ; comme si sa mémoire avait été effacée, elle redécouvrait tout autour d’elle sous un nouveau jour, et son monde déjà bien rose se teintait à présent de bleu à l’image des yeux du galant jeune homme qui l’avait totalement fauchée.

    La mystérieuse porte franchie, la demoiselle a tout le loisir de s’extasier devant la beauté du paysage qui les attend. Elle qui avait toujours eu un faible pour ces beaux arc de fleurs se voyait servie par l'un des plus magnifique qu'elle ai jamais vue -mais peut-être était-ce seulement que sa perception des choses était trouble. L'air frais la fait frissonner l'espace d'un court instant et la brise lui apporte l'agréable odeur des fleurs qui résidaient au dessus de sa tête; même dans la nuit le spectacle est prenant. Une chose est certaine, quiconque avait décoré ces jardins avait des goûts parfait.

    Yanna lâche sa main – à nouveau elle ressent l’envie de la saisir- ce qui provoque l’immédiat rapatriement de son regard rêveur sur lui tandis qu’il se tourne vers elle. C’est avec plaisir qu’elle redécouvre le visage du jeune garçon, bien que l’obscurité l’empêche d’en distinguer tous les détails, à son grand regret. Plus tard, plus tard elle aurait le temps de retracer ces traits, de les encrer à tout jamais dans sa mémoire jusqu’à ce qu’elle soit capable de le reproduire les yeux fermées sur une feuille. Megumi se trouve pleine de confiance en ce plus tard à présent qu’ils sont loin de toute la pression mondaine qui lui faisait douter de ce qu’elle ressentait. A présent, la jeune femme était certaine qu’elle voulait le revoir après, qu’elle pourrait tout faire pour cela.
    Il détourne son regard à nouveau, elle sourit doucement, rougit elle-même de ses pensées. Voilà une bien audacieuse chose que de penser pouvoir reproduire un visage si époustouflant que le sien ; rien ne pourrait égaler la réalité en face d’elle.


    « Vous savez, c'est une espèce que l'on trouve seulement à Moria ; elles ne supportent ni la chaleur d'Oria, ni le froid d'Hatès ni l'humidité de Sal'ahë. Elles ont une odeur très forte mais le vent se charge de la disperser et dans certains champs à l'Ouest de Premaris, elles embaument les campagnes à des kilomètres à la ronde. Dommage qu'elles ne poussent pas à Akita. »

    Son sourire s’élargit tout au long du petit discours de son cavalier sur les fleurs et elle découvre qu’elle pourrait l’écouter parler pendant des heures, en particulier de plantes. Elle buvait ses paroles comme du petit lait, tout simplement. C’est tout ce qu’il a de plus charmant, la noble ne peut y résister. De toute façon, il pouvait bien parler de tout ce qu’il voulait, elle était certaine qu’elle trouverait cela passionnant si c’était lui – si elle arrivait à accorder toute son attention à ses paroles et pas à sa voix.
    Il secoue sa tête, comme frustré contre lui-même d’avoir autant parler. Oh, il ne devait pas…


    « Désolé, il m'arrive souvent de monologuer ainsi. C'est... une mauvaise habitude. »

    Elle rit doucement pour l’accompagner, mais elle est loin de penser que c’est une mauvaise habitude. Incapable d’occuper ses mains, elle lisse le devant de sa robe puis les joints ensemble, essayant de se donner l’air posé alors qu’au fond, la demoiselle était en plein milieu d’une tempête émotionnelle qui ne lui rendait pas la vie facile présentement. Faire attention à ses mots, ne pas briser quelque chose, être intéressante… Beaucoup de choses auxquels elle ne faisait pas nécessairement attention. Soit jolie, soit efficace, fait en sorte qu’il t’apprécie, mais aussi reste naturelle.

    « Oh, je ne pense pas que ce soit une mauvaise habitude, j’apprécie énormément vous écouter ; vous avez une voix très agréable, et des propos intéressants. » Replaçant nerveusement une mèche de cheveux ondulée derrière son oreille, Megumi se félicite intérieurement de réussir aussi bien à garder un ton stable et une voix convenablement douce. Elle reprend, un petit rire pendue aux lèvres. « Parlez-moi de fleurs et je suis toute à vous. »

    Oui, bien Megumi, ça n’a rien d’étrange comme tournure. Se sentant rougir, elle laisse le reste à son rire qu’elle espère ne lui donnera pas un air de femme écervelée. Mordillant sa lèvre, elle se hâte de trouver un autre sujet de conversation pour détourner un maximum l’attention du jeune homme de sa phrase maladroite. Akita, il avait parlé d’Akita, n’est-ce pas ?
    Se ressaisissant, replaçant ses mains sur le devant de la jupe élégamment, la noble peint de nouveau un joli sourire sur ses pâles lèvres, son regard clair posé sur son cavalier sans qu’elle n’ose le regarder directement dans les yeux.


    « Vous habitez donc à Akita ? Je n’ai jamais eu l’occasion d’y aller, j’imagine que ce doit être très beau, là-bas… »

    Elle n’avait pas vraiment eu l’occasion de quitter le château, à part pour des excursions dans la capitale. Il y a tout ce qu’il faut ici, de ce fait les sorties étaient rares, voir quasi-inexistante.
    Megumi pense que c’est une grande perte cependant ; si le monde est aussi vaste, c’est bien pour être admiré.
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Yanougat Van Kardell
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MessageSujet: Re: Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison}   Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison} Icon_minitime1Dim 9 Fév - 5:20

Un observateur extérieur aurait pu rire d'eux – un spectateur se délecter de leurs rougissements et des efforts, un peu trop visibles, qu'ils faisaient à chaque seconde pour mieux plaire à l'autre. Yann s'était tendu en imaginant avoir embêté la jeune fille, passant en revue et en l'espace d'une seconde à peine toutes les situations qu'une telle disgrâce pouvait amener. Dégoût, rires moqueurs, regards à la dérobée, de ceux qui, emplis d'une ironie mauvaise, perçaient le cœur aussi bien qu'un poignard aiguisé. Il ne voulait rien de tout ça de la part de Megumi, qui possédait un visage à rire et sourire ; les autres, il pouvait s'en accommoder. Ils n'étaient rien. Soupirant intérieurement de sa maladresse, tentant extérieurement de garder la posture et l'allure d'un homme sûr de lui, il se promit ardemment de ne plus s'emporter de la sorte. Il devait réfléchir à ce qu'il disait sans perdre sa spontanéité ni la laisser s’exprimer trop librement. L'un et l'autre des cas de figure pouvait entraîner sa chute immédiate. Il n'y tenait pas.

« Oh, je ne pense pas que ce soit une mauvaise habitude, j’apprécie énormément vous écouter ; vous avez une voix très agréable, et des propos intéressants. »

Yann ne put s'empêcher de rougir, ce qu'il se reprocha immédiatement, affichant un sourire qui se voulait composé mais lui donnait l'air profondément idiot ; béat d'une telle déclaration, quelque peu gêné, dire qu'il ne faillit pas s'étouffer sur la suite aurait été un mensonge. Mais Yann était un homme, de ceux qui faisaient passer le nom et l'honneur avant tout : Un Van Kardell, incapable de supporter la conversation émotive d'une femme ? Le monde aurait bien pu cesser de tourner, tant qu'il y était ! Il s'était pourtant toujours dit y être imperméable. C'était qu'il n'avait encore jamais rencontré la perle rare, aussi niais que cela puisse paraître.
Il aurait eu besoin d'eau pour ses joues trop chaudes. Il espéra que, dans la pénombre, sa couleur passerait inaperçue.

« Vous habitez donc à Akita ? Je n’ai jamais eu l’occasion d’y aller, j’imagine que ce doit être très beau, là-bas… »

Il accueillit la question de Megumi comme une diversion inespérée et l'occasion de reprendre une posture plus digne. Il redressa la tête,  s'arrogea une expression plus calme. Ses gestes, lorsqu'il parlait, restaient rares et modestes. Yann n'était pas quelqu'un de très expressif. Cherchant ses mots, il hésita à laisser son regard se poser sur Megumi, de peur de ne pouvoir l'en détacher ou d'en balbutier ce qui aurait dû être un discours rigoureusement construit. Elle ruinait sa capacité de concentration, et elle n'y était pour rien. Elle avait un joli sourire.
Et...

« C'est... différent de Premaris, je dirais. Le climat y est plus clément, le paysage n'est pas le même... A la vérité, il se rapproche plus de celui d'Oria. »

A quelques différences près ; disons que l'influence du pays oriental s'y faisait sentir. Yann se souvenait avec émotion de cette ville qui, bien que grande, restait calme. C'était là qu'il avait grandi et il ne se voyait pas vivre ailleurs. Il fit un pas dans l'allée, invitant Megumi à le suivre. Le château était magnifique, ses jardins splendides. Mais il s'y sentait comme perdu et arraché à ses racines et ses repères.

« Vous avez toujours vécu ici ? J'espère que vous connaissez ces jardins mieux que moi ; je risque de nous perdre. »

Il avait ri un peu, mais il était sérieux. La perspective ne lui semblait pour autant pas effrayante. Il lui tendit le bras dans un sursaut de civilité, comme un petit garçon qui remercie tout à coup pour un cadeau. Il avait peur de mal faire et en oubliait toutes les politesse. Quel imbécile.
Il n'avait pas l'impression que le froid se soit insinué dans cette bulle qu'ils s'étaient crées en trébuchant l'un sur l'autre en début de soirée. C'était agréable.
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Megumi Voluison
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MessageSujet: Re: Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison}   Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison} Icon_minitime1Sam 22 Fév - 6:27

    C’est toujours lorsqu’on veut faire bonne impression que l’on perd tous ses moyens ; on finit par se retrouver tout à fait ridicule, décrédibilisé à vie. Megumi n’avait que très rarement eu ce problème, étant une jeune fille relativement spontanée et agréable. Malheureusement l’on n’y échappait pas éternellement et la voilà à présent à s’intimer au moins une fois par seconde de se calmer, d’agir dignement, un petit sourire plaisant aux lèvres, une conversation parfaitement maîtrisée constamment sur leur bouts. Etre aussi nerveuse qu’en face d’un bourreau en si charmante compagnie, quel gâchis… Pourtant, pour rien au monde elle n’aurait modifié ne serait-ce qu’un détail de cette soirée, pas même leur façon maladroite de se rencontrer. Elle était aux anges et son bourreau ressemblait étrangement à l’un deux.

    « C'est... différent de Premaris, je dirais. Le climat y est plus clément, le paysage n'est pas le même... A la vérité, il se rapproche plus de celui d'Oria. »

    Megumi acquiesce d’abord frénétiquement avant de retrouver plein contrôle de ses actions et finir sur quelques doux hochement de tête et il doit vraiment arrêter d’avoir des yeux et une voix ou elle ne va pas survivre jusqu’à la fin de leur promenade, elle en a bien peur. Ses doigts se crispent sur sa robe alors qu’elle garde un visage digne quoi que quelque peu rougie. Elle sait bien de telles demandes totalement absurdes, d’ailleurs elle n’avait aucune envie qu’il perde la vue ou qu’il devienne muet – ce serait une bien grande perte pour l’humanité, honnêtement- cependant elle trouve ça vraiment trop injuste qu’il ait tant d’atouts pour faire battre son cœur alors qu’elle ne possède rien de plus qu’un ridicule sourire niais et des joues plus chaudes que le feu d’une cheminée ; certes, si jamais il venait à avoir froid –vu qu’il venait d’une ville proche d’Oria, ce genre de choses pouvaient arriver rapidement-, il pourrait potentiellement poser ses mains sur ses joues et… Non, elle préférait ne pas envisager cette situation sous peine de se liquéfier sur place.

    C’est vraiment trop injuste.

    « Vous avez toujours vécu ici ? J'espère que vous connaissez ces jardins mieux que moi ; je risque de nous perdre. »

    Son jeune cavalier avait fait un pas dans l’allée tandis qu’elle rêvassait comme une petite fille rêvassait à son beau prince, mais le son de sa voix lui rappela qu’elle n’avait pas à rêvasser à ce moment précis puisqu’elle y est, avec son prince charmant. Megumi rit à nouveau, se laissant entraîner par le jeune homme, puis lui adresse un large sourire empli d’adoration qu’elle ne savait cacher. Elle fait un pas afin de glisser son bras dans celui tendu du Van Kardell, posant sa main délicatement sur son avant-bras et soudainement il fait vraiment chaud à nouveau, comme si l’hiver n’avait aucune influence sur eux, comme si, au contraire, son cœur l’influençait à se transformer en magnifique printemps et les fleurs au-dessus de leur têtes semblaient confirmer cette plaisante pensée.

    Ramassant fils par fils son calme, la jeune femme tisse un nouveau sourire et une réponse à la question de son cavalier trop longtemps restée en suspens déjà.

    « Je n’ai effectivement connu d’autres domiciles que ce château, à mon grand regret. Mes voyages peuvent se compter sur les doigts d’une main également. »

    Elle fait la moue sans s’en rendre vraiment compte, honnêtement déconfite par son manque d’aventures personnelles. Il devait avoir tant de choses à lui raconter tandis qu’elle… Eh bien, elle pouvait le guider à travers les jardins à travers lesquels elle court depuis sa plus tendre enfance. Ces jardins dont elle connait pratiquement tous les recoins et qui sont pleins de tant de magnifiques souvenirs… Ce soir, elle allait s’en faire tant d’autres encore qui occuperaient ses rêves et songes pendant un long, très long moment, sans aucun doute.

    La jeune fille se reprend, yeux pétillants, sourire amusé.

    « Vous pouvez compter sur moi pour nous guider, je les connais comme le dos de ma main. Mais serait-ce une si mauvaise chose de nous perdre ? »

    Elle n’a pas exactement conscience d’avoir prononcé le reste de sa phrase à haute et intelligible voix. Et c’est tant mieux puisque cela lui permet de garder toute sa contenance ; l’on pourrait presque croire que ce fut tout à fait voulu et non pas un dysfonctionnement de son cerveau, probablement dû à une perturbation étrangère.
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Yanougat Van Kardell
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MessageSujet: Re: Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison}   Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison} Icon_minitime1Sam 19 Avr - 3:25

Le souffle court, comme si une main gantée avait plongé au fond de sa gorge pour le lui arracher, Yann se raidit imperceptiblement au contact de sa partenaire. Il se mit à compter ses pas pour se distraire, surpris de ne pas réussir à monter au dessus de six. Lui qui était si bon élève et pour qui les calculs les plus savants n'avaient plus le moindre secret ! C'était bien beau d'apprendre le langage des chiffres, songea-t-il comme à regret amer, si c'était pour ne pas comprendre celui du cœur ! Les battements erratiques, tantôt nombreux, tantôt désespérément espacés, envoyaient une nuée de papillons à travers ses veines. Les bras et les jambes comme du coton, Yann osa un regard vers Megumi, dont les yeux semblaient briller à travers le clair-obscur qui les peignaient sur le paysage forestier. Un oiseau partit d'une branche dans un grand cri qui ne lui arracha pas le moindre sursaut. La pensée, peut-être trop scientifique, de ces bête et de leurs plumes, bien éloignée de celle que s'en faisaient les vieilles dames au coin du feu, le gardait de la peur irrationnelle des démons du soir.
Mais pas des doigts fins et doux qui tricotaient et détricotaient des écheveaux de sentiments incompréhensibles entre ses propres mains. Et Yann se reprochait de ne pas savoir quoi en faire tandis qu'il alignait les pas, concentré sur l'écho et le son de sa voix. Il aurait fallu trouver les bons gestes, mais il n'était qu'un homme de sciences. Il savait parler à la raison ; non à ce qui l'emportait sur sa conscience si bien ancrée dans son quotidien.

« Je n’ai effectivement connu d’autres domiciles que ce château, à mon grand regret. Mes voyages peuvent se compter sur les doigts d’une main également. »

Ainsi, songea-t-il avec un sourire, elle n'avait pas couru les routes poussiéreuses balayées par les vents ; il se demanda vaguement pourquoi s'en étonner. Avec tout le confort à domicile, une famille nombreuse à charge peut-être et des habitudes qui ne s'entamaient pas, peu ressentaient le besoin de voir du pays. Son père, pour ce qu'il en savait, répugnait lui-même à quitter sa demeure et aller au-devant de la capitale dont il n'appréciait guère la cacophonie et les rues encombrées. Tout était une question de goûts, et la faute aussi aux souvenirs qui plantaient leurs racines dans un sol bien précis. Une vie itinérante, c'était une vie sans aucun toit pour se fixer, et cela faisait bien longtemps que plus personne ne vivait ainsi – hormis quelques originaux et ceux qui, trop pauvres, n'en avaient pas le choix, poussés par la nécessité. Yann ne s'attarda pas sur la question, lui préférant la pensée bien plus délicieuse d'un voyage quelque part près de la mer, peut-être dans ces champs où dansait l'odeur entêtante des pétales sucrés. Il aurait aimé y aller avec Megumi.

Et son esprit courrait une fois de plus plus vite que la logique, décidément très rapide quand il s'agissait de tirer quelques fantasmes des méandres agités de son cerveau. Et le réalisme dans tout ça ? Il décida de le jeter dans un parterre de fleurs en son âme et conscience. Il n'en avait pas besoin, ce soir.

Il n'avait jamais prêté attention à l'odeur humide de la nuit jusqu'à présent, comme si tous les détails, même les plus insignifiants, trouvaient un nouvel intérêt entre les mains de Megumi.

« Vous pouvez compter sur moi pour nous guider, je les connais comme le dos de ma main. Mais serait-ce une si mauvaise chose de nous perdre ? »

Et si Yann lui lança un regard étonné, écarquillant ses yeux clairs, ce ne fut pas tant car la réflexion le prenait au dépourvu que parce qu'il y avait lui-même pensé et que l'écho provoqua un délicat tintement de cloche au creux de ses oreilles. Que n'aurait-il pas donné pour que ce moment se prolonge indéfiniment ! Il était gêné et ne savait jamais quoi répondre pour garder la tête haute. Oui, il avait constamment l'impression de s'enfoncer dans une mélasse de honte et de phrases mièvres à souhait. Mais il se rendait aussi compte que la pression sur sa poitrine diminuait et lui tenait chaud au cœur.

Qu'il aimait cette présence discrète et bienvenue, tout simplement.

« Il y a en effet peut-être plus à découvrir en se perdant qu'en suivant le chemin. »

Il se rendit compte de sa bêtise et voulut balbutier une excuse ; mais qu'allait-elle croire ? Yann avait l'art de mal formuler ses idées.

« Je veux dire, ce chemin pavé. Bien entendu. » Ajouta-t-il pour la précision en désignant ledit chemin d'un rapide mouvement du menton. Et tout bien réfléchi, c'était peut-être pire. Il décida de ne pas se rembrunir avant d'avoir entendu à nouveau la voix de Megumi.

Quelle riche idée qu'un feu d'artifices pour illuminer les ténèbres – mais la lune dans ses voiles argentés restait la plus belle de toutes.
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Megumi Voluison
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MessageSujet: Re: Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison}   Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison} Icon_minitime1Dim 27 Avr - 18:19


Oh Megumi, Megumi, que racontes-tu ?

Chaque minute qui passait semblait être autant une bénédiction qu’une punition, pour un quelconque crime qu’elle aurait commis ; pourtant, elle n’en était pas tout à fait mécontente, de cette punition, si elle lui permettait de tenir un peu plus longtemps la main de son cavalier, de l’entendre parler, de pouvoir le regarder. Au final, les deux se mêlaient bien ensemble, punition, bénédiction, tout comme eux deux semblaient être un parfait mélange. Oh, la prétention ! Elle faisait des suppositions sans même connaître tout à fait les pensées du garçon. Peut-être que lui ne pensait pas ainsi ? Elle en doutait fort, honnêtement, car depuis le début, tous les indices la portait à croire qu’ils étaient sur la même longueur d’onde, et avait l’air tout aussi enchanté qu’elle de cette petite balade improvisée. Ah, mais peut-être était-il trop gentleman pour lui dire que cela l’ennuyait, peut-être se sentait-il toujours coupable de l’avoir bousculée dès leur rencontre ? Le garçon avait l’air tellement gentil et parfait que jamais, probablement, il ne lui dirait qu’elle le gênait. Elle préférait tout de même de loin l’hypothèse que lui aussi appréciait sa compagnie. Ce serait triste que ce ne soit pas agréable pour eux deux, franchement…
Elle le veut heureux. A ses yeux, c’est le plus important en ce moment-même, qu’il soit heureux, et rendre les gens heureux, elle pouvait le faire.

Le regard qu’il lui lança la surprit et fit monter en flèche son rythme cardiaque. Quoi, mais qu’avait-elle dit ? Ce n’était pas en lui racontant des âneries qu’elle allait pouvoir le rendre heureux, le pauvre homme. Elle se sentit rougir, cherchant  inlassablement ce qui aurait bien pu lui valoir une telle surprise. Est-ce que, par hasard, par pur hasard, elle n’aurait pas dit à haute et intelligible voix ce qui aurait dû rester dans ses pensées  à tout jamais ? Oh grand dieu, quelle catastrophe ! Il allait la prendre pour une psychopathe dont le seul désire était le perdre dans les jardins ! Megumi, la reine de la bourde, à votre service. Elle se mordilla nerveusement la lèvre inférieure, rivant son regard sur le sol. Il n’avait pas lâché sa main, ce qui était, elle pensait, un bon signe.

« Il y a en effet peut-être plus à découvrir en se perdant qu'en suivant le chemin. »

Son cœur s’allégea considérablement aux mots du jeune homme. D’une certaine manière, elle trouvait que ce genre de phrases lui ressemblait bien, elles sonnaient bien, dans sa bouche, avec sa voix. Elle retrouva son sourire, bien heureuse de l’entendre ainsi philosopher, prouvant qu’ils étaient vraiment sur la même longueur d’onde, alors qu’il précisait qu’il parlait du chemin pavé en face d’eux, le montrant du menton. Elle manqua de rire, honnêtement amusée de le voir se sentir ainsi obligé de préciser. Megumi ne put empêcher son sourire de s’agrandir au point que ses joues lui faisaient mal ; elle devait également se mordiller les lèvres pour ne pas pouffer de rire.

Elle n’aurait pensé à aucun autre chemin, n’aurait pas cherché plus loin, s’il n’en avait pas mentionné la possibilité, et elle se doutait qu’il avait dû s’en rendre compte après avoir parlé. La jeune noble reprit doucement possession de ses fonctions et réprima son rire à coup de petites respirations, la situation ne lui semblant pas moins amusante à chaque fois. Elle reposa son regard sur le garçon à côté, se sentant finalement un peu plus à l’aise ; leur petite excursion n’était une punition que si elle la prenait ainsi, et ça n’en était certainement plus une à présent. Elle n’avait rien à gagner à être une petite fille bien sage et correcte, à se réprimer constamment. Elle avait le sentiment que tout irait bien, d’une manière ou d’une autre, juste parce que c’était lui.

Megumi referma un peu plus fermement les doigts sur la main de son cavalier d’un soir – et peut-être de bien d’autres-, penchant la tête légèrement sur le côté, lueur taquine brillant au fond de ses yeux changeants.

« De quels autres chemins pourrait-il bien s’agir ? Je n’en vois point d’autres. J'avoue que vous éveillez ma curiosité. »

C’était si simple pour elle d’avoir l’air tout à fait innocente, comme une bonne jeune fille devrait l’être.

Et il était si mignon lorsqu’il rougissait.

Est-ce qu’elle irait en enfer pour cela ?
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Yanougat Van Kardell
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MessageSujet: Re: Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison}   Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison} Icon_minitime1Mer 30 Juil - 23:42

Yann flagellait sa conscience vagabonde, insultant ardemment sa propension à sortir les pires bêtises aux meilleurs moments ; il s'en serait voulu toute sa vie d'avoir gâché la magie de cet instant et d'être passé pour un horrible personnage aux yeux de Megumi. Comme quoi les esprits les plus pragmatiques pouvaient eux aussi être sujets aux envolées d'angoisse que rien ne justifiaient, sinon la cadence trop rapide d'un cœur aux abois. Yann se perdait et se retrouvait dans les yeux de sa compagne, tantôt inquiet et tantôt léger comme un pétale de rose. Il aurait aimé pouvoir calculer la bonne réponse et la bonne attitude, mais le jeu des relations humaines restait trop imprévisible pour tous les mathématiciens de ce monde. Qu'il essaye de ranger Megumi dans une case, et ses lèvres ou ses mains l'en sortiraient inconsciemment et sans qu'elle s'en rende compte, le laissant aussi démuni qu'à la première danse. Il ne pouvait compter que sur lui-même, perspective à la fois délicieuse et affolante. Yann ne se faisait pas confiance, car trop souvent le calme et la politesse lui avaient échappés. Il était loin d'être aussi docile qu'il l'aurait aimé.

« De quels autres chemins pourrait-il bien s’agir ? Je n’en vois point d’autres. J'avoue que vous éveillez ma curiosité. »

Et la pâleur de ses joues filait comme une voleuse à la moindre taquinerie. Si Megumi avait été sa sœur, il s'en serait défait avec une expression outrée et une cascade de justifications sans queue ni tête ; mais Salomé était bien loin et la jeune fille n'avait pas à souffrir de son caractère trop rustre et brusque. Yann reprit son souffle entre deux borborygmes inintelligibles, sa main libre fouettant l'air pour appuyer des propos sans le moindre sens. Naïve ou joueuse, il n'en avait cure, il voulait simplement lui être agréable et ne pas lui laisser entendre qu'il ne voulait d'elle qu'un de ces jeux où les sentiments n'ont pas la moindre importance. Il ne jouait pas dans cette cour et n'en ferait jamais parti ; il y avait bien plus à attendre des autres qu'une provocation amère et une affection jamais réciproque.
On se perdait vite entre deux lits.

« Je... Non, voyez, je ne voulais pas dire cela ainsi, je... pensais simplement que, hm... »

Lui qui s'était vanté de sa rhétorique, le voilà qui n'en faisait pas le plus glorieux étalage ! Se laisser décontenancer par si peu, mais que lui arrivait-il ? Tu vaux mieux que ça. Non, elle vaut mieux que ça, se rattrapa-t-il dans un nouveau battement de cœur. Il n'aurait pas fait tant d'efforts pour une autre.
Et des efforts, dieu savait qu'il en faisait ! Il se poussait et se forçait à reprendre le dessus pour vaincre sa gêne et ne pas se murer dans un silence vexé, comme la chose lui arrivait si souvent. Et Yann aurait certainement réussi si l'animal vicieux n'était pas venu s'emmêler dans ses jambes, arrachant à sa gorge un cri paniqué.

C'était stupide, franchement stupide. Il n'y avait pas de quoi en faire tout un plat, un lapin égaré entre deux massifs de roses n'avait jamais tué personne ; mais celui-ci s'était aventuré un peu trop brusquement au milieu du chemin et lui avait fait perdre l'équilibre. La suite, confuse et ponctuée de volants brodés, se termina dans un parterre coloré et un hoquet surpris.

En bon gentleman, Yann laissa de côté ses paumes et ses genoux maculés de terre pour se tourner vers Megumi, l'air hagard et contrit. Si ses balbutiement attardés ne l'avaient pas déjà discrédité, cette énième maladresse n'allait pas manquer de l'achever. Il sentait d'ores et déjà la lame du couteau contre la chair tendre de son cou. Bravo, tu viens de signer ta propre condamnation.

« Je suis désolé, mademoiselle, vraiment, je – un lapin a traversé le chemin et... »

Dieu que la situation paraissait cocasse, ainsi pendue à ses lèvres ! En sa présence, il ne savait plus s'exprimer, alors même que les résumés froids et détaillés étaient sa spécialité. Il avait ruiné sa robe, ils étaient allongés dans la terre, et...

« Excusez-moi, je suis le pire des maladroits. »

Il se redressa sur un genou, ne jetant qu'un bref regard aux fleurs qu'il avait écrasées, et tendit une main préalablement essuyée sur son costume à sa cavalière. Le temps leur avait tiré la langue en laissant la terre humide et meuble d'une averse récente.

Quel beau couple d'étourdis ils formaient.
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Megumi Voluison
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MessageSujet: Re: Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison}   Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison} Icon_minitime1Jeu 4 Sep - 1:32



Megumi n’avait certainement pas pour habitude de taquiner le premier venu – ça n’était simplement pas possible pour elle, boule de douceur et de timidité – toutefois, encore une fois et certainement pas pour la dernière, cela lui semblait tellement naturel avec le garçon qu’elle n’y avait même pas repensé à deux fois.

C’était vraiment tout ce qu’il y avait de plus étrange. Elle était à l’aise et pourtant toujours sur la pointe des pieds ; elle se sentait suffisamment bien pour lui prendre la main, cependant le simple fait d’y penser aurait pu la faire rougir jusqu’au bout des oreilles – elle essayait de ne pas trop y penser. Elle devrait essayer de ne pas trop penser tout court, en réalité, tout serait tellement plus simple. Ne pas penser à ce qu’elle vient de dire, encore moins à ce qu’elle avait dit une heure auparavant ou pire encore, à ses actions, ou elle qui était d’habitude si naturellement positive allait finir par se braquer. Il y avait de ça aussi – son attitude positive tentait de filer à l’anglaise comme pour lui dire ‘eh, pas de ma faute si tu t’enfonces mademoiselle’ et honnêtement, ça lui fichait un peu la trouille par période. Quand elle y pensait.

Arrête de penser Megumi – ah, on dirait sa mère.

« Je... Non, voyez, je ne voulais pas dire cela ainsi, je... pensais simplement que, hm... »

Au moins, si cela pouvait la réconforter ne serait-ce qu’un minimum, elle n’avait pas l’air d’être la seule avec un dilemme entre penser trop ou pas assez. D’une certaine manière, c’était assez rassurant de savoir que lui aussi tâtonnait à ses côtés, surtout parce que cela – aux yeux de la jeune fille- signifiait sûrement qu’il était au moins tout aussi peu expérimenté qu’elle dans la matière et honnêtement ? Megumi était fière.

Et la seconde d’après, elle était sur le cul. Littéralement.

Megumi n’eut même pas le réflexe, pas même le temps de laisser un cri s’échapper qu’elle était déjà au milieu des fleurs murée dans une incompréhension totale de ce qui avait bien pu se passer.

« Je suis désolé, mademoiselle, vraiment, je – un lapin a traversé le chemin et... »

Elle cligna de ses yeux rivés sur le ciel étoilé – qui était, d’ailleurs, très beau- assimilant lentement sa nouvelle situation, tout d’abord tout bonnement incapable de comprendre ce qu’un lapin avait à faire avec sa position top confort sur le parterre de magnifiques fleurs – dont beaucoup avait dû énormément souffrir. Tout était arrivé tellement vite qu’elle… En avait la tête qui tournait.

« Excusez-moi, je suis le pire des maladroits. »

Eh bien, sur ce point ils étaient en harmonie parfaite : d’habitude, c’était elle qui faisait tomber les autres ou tout objet à sa portée. Rencontrer un congénère maladroit était définitivement une chose magique, ça pour sûr, elle n’était pas déçue.
Finalement, la situation commençait à avoir un sens. Un lapin, stupide petit accident, rien de bien grave – à l’entendre parler, l’on aurait dit qu’il venait de brûler tout le parc. Lorsque Megumi commença à se redresser et que son regard trouva enfin celui de son partenaire, elle ne put que se relaisser tomber en éclatant de rire, frappée de plein fouet par ce qu’elle jugeait être l’absurdité – bien que la pression retombant avait certainement beaucoup à y faire.

Il lui fallut une bonne minute pour ne serait-ce que commencer à se calmer, hoquetant à moitié, les larmes aux yeux. Elle saisit la main pour s’aider à se redresser, essayant de reprendre un air un minimum dignifié au beau milieu de sa crise, évitant de regarder son cavalier auquel elle offrit un sourire en guise d’excuses.

« Ca n’est rien, vraiment rien, » réussit-elle finalement à prononcer, se mordillant la lèvre.

La noble prit une grande inspiration, main sur le cœur avant de reposer ses yeux clairs sur le pauvre garçon qu’elle devait avoir franchement terroriser. Bien joué.

« Désolée, c’est juste… Le coup, je suppose. Ne vous en faites pas pour cela, j’ai vécu bien pire que quelques fleurs écrasées, comme chutes. »

Chaises, escaliers voire même escabeaux, elle en avait fait beaucoup, des chutes, certaines beaucoup plus ridicules que celle-ci. Elle lui adressa un autre sourire contrit, les joues rougies, quelque peu embarrassée par sa réaction décalée. Ses yeux se baladèrent sur le pauvre costume ruiné de Yann, ce qui eut le malheur de lui rappeler que l’état de sa robe devait être également fantastique.

Megumi découvrit que taquiner était un excellent moyen de cacher son embarras.

« Vous allez bien, sinon ? Le lapin ne vous a pas grignoté un orteil ou deux, au passage ? »

On n'était pas si mal, par terre.
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Yanougat Van Kardell
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MessageSujet: Re: Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison}   Je t'écrirai un poème en prose puisque je ne sais pas rimer. {Megumi Voluison} Icon_minitime1Dim 10 Avr - 20:25

L'éclat de rire prit Yann au dépourvu et le jeune homme sentit son cœur se serrer – il aurait pourtant dû être soulagé qu'elle n'ouvre pas la bouche pour le fustiger comme les femmes en avaient l'habitude. Il ne songea pas à l'absurdité de la situation mais seulement au ridicule, et à ce qu'elle pouvait avoir d'humiliant pour eux. Megumi aurait dû se sentir gênée et lui en vouloir d'avoir gâché ses beaux atours ; elle aurait dû le lui faire remarquer, mortifiée, et claquer ou refuser la main qu'il lui tendait. Elle aurait sans doute pu le frapper, car la maladresse rendait cette douce violence plus que légitime à ses yeux.
Et pourtant, il n'en fut rien, car Megumi n'était pas de celles qui s'offusquent d'un peu de terre. Il la regarda se calmer, toujours aussi perplexe, mais moins paniqué qu'au premier éclat. Ses yeux brillaient de larmes lorsqu'il parvint à les raccrocher et la seconde d'après, ses doigts s'enroulaient autour des siens. Comme une vieille mécanique que l'on remet en marche, Yann sursauta et les redressa sans mal.

Ses chaussures vernies s'enfonçaient dans la terre, y mêlant quelques pétales et tiges ayant ployé sous eux. Il ne pensa que trop vaguement au désespoir du jardinier quand, le lendemain, il aviserait son parterre saccagé par deux grands maladroits. Peut-être Yann payerait-il pour sa peine, s'il s'en souvenait. Megumi se calma comme elle s'était exclamée et lui offrit ce qui ressemblait à des excuses. Il secoua la tête, un peu perdu, et sans quoi savoir ajouter – tout ce qu'il avait retenu, c'était que son rire était aussi joli que ses yeux, et que lâcher ça avec les sourcils haussés ne ferait que renforcer l'étrangeté de la situation.

Yann n'était pas un homme à compliments mais Dieu savait pourtant qu'il en avait distribué plus en une soirée que de tout son vivant. D'ordinaire, son père et sa sœur mis à part, les autres le laissaient largement indifférent.
Il avait cessé de se demander ce qui pouvait clocher chez lui lorsque sa mère était partie. Ce n'était pas sa faute, et se rendre malade pour ce qui se passait autour de lui ne servait à rien.

C'était la vie, voilà tout : à lui de l'accepter.

« Désolée, c’est juste… Le coup, je suppose. Ne vous en faites pas pour cela, j’ai vécu bien pire que quelques fleurs écrasées, comme chutes. »

Il laissa un demi sourire étirer ses lèvres en pensant à toutes les pierres sur lesquelles sa compagne avait dû trébucher. Quelque peu maladroite, semblait-il ? Qu'elle se rassure, lui ne faisait pas plus belle figure, avec de la terre jusqu'aux joues. Les animaux sortis tout droit des fourrés restaient ses pires ennemis, car le jeune homme était plutôt solide sur ses jambes – quoique minces, elles ne lui faisaient que rarement défaut.
Il espérait avoir assez de temps devant lui pour montrer à Megumi qu'il était apte à la soutenir et ne s'écroulait pas à la moindre misère. C'était important, pour veiller sur un être aimé et une famille, et...

mais juste ciel, à quoi est-ce que je suis en train de penser ?

« Vous allez bien, sinon ? Le lapin ne vous a pas grignoté un orteil ou deux, au passage ? »

Ah ciel, en effet. Les joues de Yann s'empourprèrent méchamment et pour cacher sa gêne, il toussota. La terre était meuble, et il était presque certain de tanguer s'il voulait entièrement les redresser.
Mais rester par terre, c'était...

« Non, rien de cassé, ni de perdu. J'ose espérer qu'il en est de même pour vous. »

Il n'aurait pas aimé devoir la ramener en urgence au château pour un os ou une cheville cassée par sa faute.

« J'imagine que si je désirais vous impressionner, c'est plutôt raté », lâcha-t-il sur un ton mi-figue mi-raisin accompagné d'un discret soupir. Yann, voulant impressionner une demoiselle, menaçait de la perdre en pleine nuit et tombait finalement tête la première dans un parterre de fleurs. Qu'est-ce qui était mieux : que ces dames le trouvent charmant, mais froid ou distant, ou chaleureux mais sacrément empoté ?
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