Vous embrassez la salle depuis la porte de chêne et de carreaux de verre transparents : une longue table, une nappe de soie, des candélabres sculptés près des murs, des rideaux blanc cassé retenus par un cordon doré sur des vantaux sombres, un sol en lambris, un tapis peut-être un peu usé. Au fond, une porte discrète par laquelle arrivent les plats tout juste remontés des cuisines. Des fleurs et des fruits dans des coupes nacrées dans l'après-midi ; venez à l'heure du repas pour admirer l'argenterie, les verres et assiettes qui accrochent la lumière et une débauche de mets succulents. La plus haute noblesse préside en bout de table.

Deux immenses fenêtres percent le mur du côté des jardins, encadrant la baie vitrée donnant sur le balcon d'ordinaire couverte de lourds rideaux pêche. Un lustre de cristal, d'argent et de diamants éclaire lors des grandes occasions la salle d'un éclat d'une splendeur éclatante. Des chandeliers, un sol en marbre beige, une tapisserie claire sur la partie supérieure des murs ; un lambris plus sombre pour le reste. Au plafond, des angelots et des silhouettes dansantes vous regardent de leurs yeux séculaires depuis leur fresque.

Large, il surplombe les jardins et la vue est à couper le souffle : les bâtiments de Premaris en contrebas, le mur d'enceinte, les fontaines, les arbres et en été, le soleil qui se retire d'un ciel sans taches. De grands discours y ont été prononcés à une foule amassée des mètres à son pied. Une baie vitrée et d'épais rideaux le coupent de la salle de bal.