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 Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}

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Lance Vosesviatski
Personne très très effrayante même s'il n'en a pas l'air.XD
Lance Vosesviatski

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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} - Page 3 Icon_minitime1Mer 10 Avr - 11:18

« On sort, pardi. On court en hurlant et le temps qu’ils s’en remettent… Nous serons déjà vraiment très loin ! Ils n’auront pas seulement le temps de nous voir. »

La solution d'Elizabeth inspira à Lance deux tombes peut-être fleuries mais néanmoins abandonnées dans un coin, sur les épitaphes desquelles l'on pourrait lire « ils n'auraient pas dû rentrer dans cette maison ce jour là ; paix à leurs âmes ». Il s'imagina sortir en courant, se figura les hurlements de la jeune Lady – avec un réalisme affolant, tant qu'à faire – et tenta de se persuader que ça pouvait marcher. Peine perdue. Recroquevillé dans son coin du placard, jambes pliées et mains crispées sur ses genoux, le jeune homme agonisait de l'intérieur. Littéralement. A trop retenir son souffle, il craignit de ne mourir asphyxié ; à reprendre sa respiration trop brutalement, il crut risquer d'avertir quelqu'un de leur présence. Finalement, il se contenta d'inspirer et expirer l'air par bribes, le souffle court.
Ils allaient mourir dans d'atroces souffrances ici et maintenant. Ce n'était malheureusement pas Lizzie qui allait lui prouver le contraire.
Très loin de là.

« Ou on tente la diplomatie. Mais je ne suis pas tout à fait sûre qu’ils nous croient… J’arrive pas à entendre, ça frappe encore ? »

Elle se pencha contre la porte et lui, figé dans sa peur panique, ne put que lui jeter un regard vide et hébété. On aurait pu lui avoir noué la corde autour du cou qu'il ne se serait pas senti moins acculé : s'en sortir n'était à présent guère plus pour lui qu'une utopie pâle et lointaine. Comme un homme en chute libre voyant peu à peu le rebord duquel il a glissé s'éloigner, hors de portée, Lance observait ses chances de s'en sortir se dissiper à vue d’œil. A chaque parole insouciante de la demoiselle, à chaque grincement qu'il croyait percevoir, c'étaient ses nerfs qui se tordaient sur eux-même et appelaient au secours. S'il avait pu se fondre dans le décor là, tout de suite, il l'aurait fait sans hésiter. Devenir une planche de bois, un bibelot en porcelaine, un tapis ou même un grain de poussière – il n'aurait pas fait le difficile, n'importe quoi aurait fait l'affaire. Au moins n'aurait-il pas eu à penser.
Ceci dit, peut-être valait-il mieux qu'il continue de réfléchir. Ne serait-ce que pour équilibrer leur duo déjà bancal ; la jeune Noble n'avait pas l'air très apte à trouver des solutions intelligentes. Ou bien elles l'étaient trop pour qu'il puisse interpréter leur génie, il n'aurait su le dire avec certitude. Après tout, jusque là, son impulsivité leur avait été un rien plus utile que son attitude amorphe et tétanique.
C'était aussi à cause de cette même impulsivité naïve qu'ils en étaient rendus là, pourtant.

« Si on doit charger, j’ouvre un passage et tu cours aussi vite que possible. Je te suivrais de près, pas d’inquiétude ! »

Lance jeta un regard incrédule à Elizabeth, dont le babillage insouciant le laissait toujours aussi perplexe. Comment faisait-elle pour être aussi... Tranquille, hein ? Répondre que « oh, mes parents paieront la rançon » était totalement irrationnel – ou son absence de peur l'était, en tout cas. Il cligna des yeux une fois, deux fois, et son esprit se grippa de nouveau. La paranoïa était une compagne avide et peu partageuse, elle n'aimait pas qu'on tente de gagner du terrain sur elle.
Mais puisque son amie semblait prendre tout cela pour un jeu... Jouons, dans ce cas.
Lance écouta la jeune fille d'une oreille attentive, espérant peut-être déceler quoi que ce soit d'important dans son discours. S'il voulait qu'elle le prenne au sérieux, il allait falloir ne rien prendre au sérieux – aussi paradoxale soit cette affirmation. La secouer par les épaules en répétant « on va mourir, sortons vite » ne l'aurait pas fait sortir, mais s'il présentait cela différemment, peut-être que, peut-être.
On joue, d'accord, on joue. Et si on perd, tu seras pendu. Joue correctement, Lance. Le cœur battant, il retint une information utilisable. Sans plus perdre de temps, il coupa court au discours affairé de la jolie blonde.

« La famille royale ? » Il n'eut aucun mal à feindre l'intéressement ; en un sens, ça l'intéressait vraiment. « Mais alors, si ce sont des criminels, tu sais, ils pourraient te vouloir du mal... Et même si ce n'en sont pas, ajouta-t-il avec empressement, ils pourraient vouloir te garder et t'accuser pour causer du tort à ton... Fiancé. »

Qui qu'il soit, songea-t-il avec une grimace inquiète.

« Les Bourgeois n'aiment guère les Nobles. Donc – il baissa encore le ton, attentif aux bruits alentours – il ne faut surtout pas qu'ils nous voient. Surtout pas. Comme... Dans une partie de cache-cache. »

Noble ou pas, elle devait forcément connaître un jeu aussi simple et répandu. Et Noble ou pas, elle était suffisamment insouciante et puérile pour vouloir prendre au sérieux un jeu quelconque. Du moins l'espérait-il. Il fit silence pour tenter de capter le moindre son suspect au-dehors ; vu la pagaille qu'ils avaient laissé, quiconque rentrerait aurait tôt fait de pousser une exclamation outrée. Ça, au moins, ce n'était pas dur à prévoir.

« Alors, il vaudrait mieux qu'on s'enfuie. Très discrètement. »
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} - Page 3 Icon_minitime1Sam 20 Avr - 18:28

S’il y avait un être capable de raisonner la gamine folâtre qui refusait de devenir grande, c’était bien son fiancé. La seule pensée qu’elle eût pu, d’une manière ou d’autre, lui causer le moindre tort lui arracha un gémissement plaintif et, bienheureusement, étouffé d’une petite main gantée. Qu’il était cruel de dire une chose pareille, et que c’était improbable ! Pourtant un reste fugace de logique s’arrimait vaille que vaille, contre vents et marées, à son esprit certes un peu simplet mais non moins bienveillant : atteindre son cousin c’était atteindre la reine, atteindre Elizabeth c’était atteindre son cousin. Soudainement nerveuse, Middleford tordit ses doigts –ce qui était tout à fait inélégant mais, jura-t-elle, tant pis. Lance avait raison, lui affirmait sa conscience coupable, et alors si elle avait été imprudente au point de sortir sans personne pour la surveiller, c’était à sa famille et au royaume entier qu’elle avait risqué de nuire –le risquait toujours, avec ces étrangers qui farfouillaient à la maison et tous ces kilomètres qui les séparaient du palais ! Elle déglutit avec difficulté, un poids désagréable sur les épaules, qui n’était pas celui du petit placard enténébré.
Malgré elle, un sourire vint se peindre sur ses lèvres. Sa tête étourdie lui chantait un autre son cloche, mais son cœur saoulé d’ennui se fichait bien du flacon tant qu’il eût l’ivresse –et quelle action cela promettait ! Ses plans étaient-ils moins intelligents parce que le risque avait augmenté ? Etait-elle moins capable de se défendre seule, de se dépêtrer de n’importe quelle situation, aussi épineuse eût-elle pu être ? Ou Elizabeth Esel Cordelia Middleford n’était-elle réellement que la petite écervelée au rire tonitruant que les courtisans décrivaient ? A cela elle seule aurait répondu par la négative, ce qui ne sembla pas la frapper plus que l’urgence de la situation. Néanmoins, plus le jeune lord dédramatisait et minorait leur incursion, plus elle s’acharnait à la prendre fort sérieusement.

Il est des stratégies qui ne peuvent que payer pour peu que l’on sût les mettre en place.

« Les Bourgeois n'aiment guère les Nobles. Donc il ne faut surtout pas qu'ils nous voient. Surtout pas. Comme... Dans une partie de cache-cache. »

Ses sourcils froncés donnaient un air grave au joli visage de Lizzie qui tentait, vaille que vaille, d’accrocher le regard de son compagnon en dépit de l’obscurité du réduit. La comparaison, faute d’éclairer son faciès enfantin et de dérider ce front où flottaient des mèches de soleil, lui arracha un hochement de tête. Dieu que cela tombait bien ! Elle ne connaissait justement pas son pareil à ce jeu –à moins que Rosette comptât mais la petit décida que, décidément non, cette tricheuse ne pouvait pas compter. Son esprit de compétition, ainsi sans doute qu’une volonté farouche de défendre ce titre si justement et laborieusement gagné au prix d’heures passées dans une alcôve, derrière une tenture, la poussèrent à adopter un ton plus secret encore lorsqu’elle répondit, désireuse de montrer son assentiment à Lance :

« Bien sûr, il va falloir être très discrets ! Mais je suis la championne en titre du cache-cache. Par contre, toi, tu devras être à la hauteur. Des nobles comme nous, reprit-elle, on ne peut pas perdre contre des gens comme ça, même s’ils ont beaucoup de goût. »

Ces détails précisés, la blondinette plaqua son œil contre l’interstice et se rencogna précipitamment, avant de lancer un bref état des lieux :

« Je crois qu’il y a comme qui dirait quelqu’un dans le hall, qui va sûrement monter. Mais ça se trouve, il va ressortir. Donc on se dépêche maintenant, et si on passe par la fenêtre du salon ça ira. Toi d’abord, comme ça s’il revient entre-temps tu seras dehors et tu pourras faire diversion. Avec ma grosse robe, je ne passerai jamais, moi. Et quand tu l’occuperas, s’il n’est pas déjà reparti, eh bien, euh, tu… Je sortirai par ailleurs, on trouvera bien ! Les fenêtres à l’étage sont plus grandes. Non ? Bon, toi d’abord en tout cas, vite ! »

Lizzie rejeta un nouveau coup d’œil avant de s’arrêter net : d’autres coups étaient frappés à la porte, ce qui était d’autant plus troublant que la personne était censée être rentrée. Elle ouvrit la bouche, dubitative, avant d’être frappée d’un nouvel éclair divin :

« Ah, attend, je me suis trompée, c’était le pied du porte-manteau, s’exclama-t-elle sans cesser de chuchoter, un véritable exploit pour la demoiselle. Je propose donc de… Attendre ? Partir ? Tu crois que les fenêtres s’ouvrent bien ? »
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Lance Vosesviatski
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} - Page 3 Icon_minitime1Dim 28 Avr - 20:04

Sourcils froncés, la jeune Lady donnait l'impression d'être un tant soit peu plus sérieuse quant-à leur situation ; tant mieux, tant mieux. Recroquevillé sur lui-même, tout sens en alertes, Lance pria pour que ce ne soit pas qu'une impression. Il était un peu trop déconnecté, un peu trop inquiet et un peu trop indifférent à la fois : la paranoïa faisait descendre des frissons glacés le long de sa nuque, de son dos. C'était comme être plongé dans un bain liquide, de l'eau solide dans les poumons, suffoquer sans mourir pour autant – indescriptible, trop supportable. Yeux grands ouverts, il fixa Elizabeth. Qu'on le tue, qu'on ne le tue pas, il devait à tout prix sortir de cette maison. C'était sa seule préoccupation à l'heure actuelle. Sortir sans se faire repérer. Réussir une fuite parfaite. Et ils en étaient capables, n'est-ce pas ? Paranoïa ou pas...
On ne bat pas des enfants qui jouent à cache-cache, c'est bien connu.

« Bien sûr, il va falloir être très discrets ! Mais je suis la championne en titre du cache-cache. Par contre, toi, tu devras être à la hauteur. Des nobles comme nous, on ne peut pas perdre contre des gens comme ça, même s’ils ont beaucoup de goût. »

Le garçon acquiesça, naïvement rassuré par l'affirmation de la demoiselle : championne en titre, rien de moins que ça. Il allait devoir la croire. S'abstenant de préciser qu'il n'était pas issu de la noblesse, il regarda non sans une certaine appréhension la petite blonde tenter d'apercevoir quelque chose à travers l'interstice. Tu devras être à la hauteur, Lance. Il reprit un peu confiance en lui.
Il serait à la hauteur, ça, aucun problème ; se cacher et se faire discret, il connaissait. Excellait, même. Il lui arrivait régulièrement de se faufiler sans un bruit d'une pièce à l'autre, chez lui, pour ne pas avoir à croiser les servantes ou, plus simplement, parce qu'il avait cru voir une ombre, entendre un bruit, craignait pour sa vie. Seth avait l'habitude, à présent – mais au début, combien de temps avait-il pu mettre à le retrouver, à travers toutes ces pièces, ces placards, ces lits et ces armoires ?
Des heures, des heures et des heures. Ils pouvaient y arriver.

« Je crois qu’il y a comme qui dirait quelqu’un dans le hall, qui va sûrement monter. Mais ça se trouve, il va ressortir. Donc on se dépêche maintenant, et si on passe par la fenêtre du salon ça ira. Toi d’abord, comme ça s’il revient entre-temps tu seras dehors et tu pourras faire diversion. »

Il lui sembla sentir les rouages de son cerveau se gripper à cette idée. Il s'imagina planté dehors, enfin libre, sans soucis ; et se demanda, non sans se sentir coupable, dans quelle mesure partir en courant ne lui serait pas plus profitable que faire diversion. Même quand la situation tournait à son avantage, le jeune homme n'était que trop rarement capable d'en tirer parti, de se gonfler de courage et d'agir héroïquement : sortir en douce et retourner frapper à la porte serait déjà... Très compliqué, pour ne pas dire trop. Un véritable acte de bravoure, à son niveau.
Le reste du plan ne lui parut pas aussi invraisemblable – principalement parce qu'il ne le concernait plus vraiment.
Dans l'urgence, il sut qu'il obéirait bêtement ; quand elle hésita, il était déjà prêt à s’exécuter. Il fallait bien qu'ils fassent quelque chose.
Les coups lui arrachèrent des tremblements.

« Ah, attend, je me suis trompée, c’était le pied du porte-manteau. Je propose donc de… Attendre ? Partir ? Tu crois que les fenêtres s’ouvrent bien ? »

Ciel, aidez nous. Ce n'était pas trop en demander qu'un petit coup de main, n'est-ce pas ? Il n'avait plus qu'à espérer, prier en silence pour une intervention divine d'un quelconque ordre. Et en attendant...
Essayer de s'en sortir ? Ils avaient l'avantage sur les adultes puisqu'ils savaient encore jouer. Pour lui qui voulait à tout prix vieillir plus vite, c'en était presque risible. Presque.

« Je ne sais pas, marmonna-t-il d'une voix faible. Mais on ne peut pas rester là, mieux vaut sortir avant qu'ils ne rentrent. Sinon on sera pris au piège là-dedans, et... Et ta robe est voyante, alors... »

Ils nous verront et nous serons coincés. Fichus. Partie perdue. Pour la championne du cache-cache, c'était inenvisageable ; pour lui, ça l'était encore plus. Alors non, sortons – allons dans une autre pièce, hissons nous par la première fenêtre venue, lui rabâchait son esprit terrorisé. Dehors, vite, vite.

« Une fenêtre dans une autre pièce fera l'affaire, non, oui ? Oui ? »

Il n'attendit pas sa réponse avant de pousser de la main le battant du meuble, de mettre un pied dehors. Dépêche toi, allez ; combien de chances y avait-il pour que quelqu'un rentre pile à ce moment-là, de toute façon ?
Presque aucune.
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} - Page 3 Icon_minitime1Dim 12 Mai - 1:17

Précisions, questions, idées, déductions. Tout allait très vite –trop pour l’esprit vagabond de Lizzie si rompu à prêter gare à bien observer la moindre fleur et noter le velours de ses pétales. Lâché, largué, il n’y comprenait plus rien. Son regard ne cessait de faire l’aller-et-venue entre son compagnon et le pied des chaises, des tables, des fauteuils visibles depuis le placard. Envoyer paître les détails pour mieux tirer des conclusions était un chemin de terre qui serpentait droit au désastre. Heureux imbéciles, les deux enfants l’avaient pavé de bonnes intentions et dévalaient cette pente plus vite que si leur vie eût tenu. Rien ne désignait les propriétaires de l’agréable bâtisse comme d’affreux criminels ou une meute affamée de tueurs monomaniaques. Des adultes responsables en avaient la garde. Le principe avait beau être séduisant et se dandiner devant leur raison, celle-ci était aux abonnés absents tandis que la panique le narguait en vagues affolées pour Lance, l’insouciance pour Elizabeth.

A les voir dans un tel état, quiconque les eût pris en pitié. A tout le moins avant d’aviser les restes épars des bibelots de cristal et du vase près d’une tache d’humidité sur le tapis. C’était à ce stade que la situation eût tendu à sérieusement se corser. La gamine ne l’envisageait plus seulement, tout à son plan d’action. Action, siffla son esprit goguenard, tu parles d’action ! Pourquoi rester cachés de la sorte s’il s’agit réellement d’un plan d’action ? La partie de cache-cache prenait des allures d’urgence que suivaient de brusques bouffées d’adrénaline. Dans ces circonstances, le résultat à venir était aussi prévisible que désolant et la question du jeune lord, du même acabit, résonna comme une sentence rocambolesque :

« Une fenêtre dans une autre pièce fera l'affaire, non, oui ? Oui ? »

Sans perdre une seconde de plus, le vaillant chevalier repoussa la porte de leur cage de bois noble et s’élança au-dehors, princesse sur les talons. Tout en s’escrimant à sortir sans empêtrer les volants de sa robe dans les gonds, la blondinette jeta un coup d’œil circonspect à la ronde ; rien ne lui paraissait plus aussi accueillant. Les coussins moelleux des canapés l’invitaient à s’y prélasser pour l’avaler, gueules béantes et beige. Les coussins pleurnichaient de n’avoir personne à étouffer avec leurs franges brodées qu’on voulait regarder de trop près –elle ne commettrait plus l’erreur de s’y pencher !, songea-t-elle avec une horreur amusée.
Et lorsque l’amusement prit le pas sur ladite horreur, le pire était encore à venir :

« Lance, Lance, regarde, s’exclama-t-elle bruyamment en plaquant pour la deuxième fois un coussin sur le visage de son ami, il veut te manger ! »

Un bel éclat de rire déchira ses lèvres. Soudainement, ses sourcils se froncèrent et ses traits se tordirent en une grimace entendue.

« Euh, une fenêtre. A l’étage ! »

Lizzie se souvenait les avoir remarquées –sans doute seulement parce que les rideaux étaient joliment brodés, mais à cet instant son esprit rétif à toute réflexion refusait de faire la moindre différence.
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Lance Vosesviatski
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} - Page 3 Icon_minitime1Jeu 30 Mai - 16:22

Tandis que la demoiselle sortait à sa suite, gênée par les volants plis et dentelles de sa si jolie robe – robe à cause de laquelle il était là, qui plus est – Lance jetait un regard inquiet alentours. Tout était question de rythme et de justesse, à présent : s'ils faisaient ce qu'il fallait au bon moment, alors certainement, sûrement, sans le moindre doute, ils pourraient s'en sortir sans se faire exécuter par des propriétaires sans la moindre once de compassion. Il suffisait d'être rapide. Efficaces. Discrets. Main serrée sur le napperon qui entourait toujours son doigt blessé, le jeune homme déglutit difficilement. Sa gorge était en feu, ses mains comme anesthésiées. A travers le prisme de sa peur, chaque ombre semblait un peu plus effrayante que la précédente ; le désordre, au sol, tout ces morceaux de porcelaine brisée, ces coups qui avaient été frappés à la porte, le moindre son prenait des proportions prophétiques et morbides. Peut-être aurait-il mieux fait d'ouvrir la porte pour se rendre. Peut-être aurait-il dû, ou peut-être pas – qu'est-ce qu'on aurait été en droit d'attendre d'un adulte sensé, dans ce genre de situation ? Et est-ce qu'un adulte aurait été assez idiot et mal avisé pour s'y laisser entraîner, surtout... Pour un peu, ses yeux bleu-vert s'en seraient emplis de larmes. C'était beaucoup plus dur, sans personne pour vous réprimander ou vous dire ce qui était bien, ce qui ne l'était pas. Au milieu de ses craintes et de ce capharnaüm auquel il avait participé, Lance se sentit soudain terriblement seul.
Alors quand Elizabeth plaqua un coussin sur son visage, lui arrachant une exclamation affolée et un pas en arrière, un petit rire étranglé réussit malgré tout à s'échapper de sa gorge serrée. Leurs cas étaient complètement désespéré ; le cœur au bord des lèvres, l'esprit à la fois vide et en pleine effervescence, il se demanda dans quelle mesure tout ceci n'était pas une mise en scène du Destin pour le punir. Ça lui semblait tellement probable : que le monde soit contre lui, que tout soit contre lui, sans réaliser un seul instant à quel point de telles pensées pouvaient être égocentriques.
Parce que qu'y pouvait-il lui ?

« Euh, une fenêtre. A l’étage ! »

Réagissant à la voix de la petite blonde comme à un signal d'alarme, les jambes du jeune homme se remirent en route et exécutèrent un demi-tour un peu précipité en direction des escaliers. Un peu trop précipité peut-être ; son pied glissa sur le sol humide et, dans un réflexe dont il aurait tout le loisir de faire les louanges plus tard, il parvint à se ré-équilibrer. Bras tendus, l'air parfaitement stupide et la respiration coupée, il attendit une seconde, deux – et puisque tout était question de rapidité et d'efficacité, il n'attendit pas la troisième avant de faire un grand pas en avant pour s'éloigner de la zone dangereuse.

« Ne fais pas autant de bruit – s'il te plaît, ajouta-t-il en saisissant sa main dans la sienne. A l'étage, d'accord. D'accord. »

Il songea brièvement – trop brièvement – que monter l'escalier aurait dû être leur dernière option : s'il fallait descendre en escaladant, fut-ce par l'arrière ou par l'avant, ils n'avaient pas fini de paniquer et de s'attirer des ennuis. Imaginer la jeune fille descendre depuis l'étage, avec sa robe et ses rubans, aurait tiré un haussement de sourcil perplexe à plus d'un. Et à raison. Trop pressé de s'éloigner de la porte d'entrée, et donc de quiconque pourrait décider de la passer, il se dirigea néanmoins à grandes enjambées vers les marches salvatrices. A avoir marché dans l'eau – sans compter que la manche de sa veste en était encore imbibée – le garçon se donnait l'impression de semer de petits cailloux blancs derrière eux pour aider leurs poursuivants à les retrouver ; son cœur battit un peu plus fort. Aussi vite qu'il le put sans risquer pour autant de tomber ou de faire grincer quoi que ce soit, doigts serrés sur la main de Lizzie et sur le napperon comme s'il s'était agi des deux dernières choses le maintenant en vie, Lance eut tôt fait d'atteindre le pallier du premier.
Et maintenant ? Ses yeux s'ouvrirent et se fermèrent sur un vide d'idées qui le paralysa. Et maintenant ? Il ne savait pas.
Parce qu'il avait peur, parce qu'il ne savait plus quoi faire ni où aller mais qu'il était sûr et certain qu'ils devaient aller quelque part, et vite, il se tourna vers Lizzie. Fit un, deux pas sur le côté, indécis ; se tourna vers elle de nouveau, main sur la poignée d'une porte.

« Où devrait-on aller ? » Son murmure lui parut encore trop bruyant, mais impossible de parler beaucoup plus bas. « Par ici, ou... »

Les deux côtés lui semblaient parfaitement valable : perdu dans ses craintes, il n'aurait même pas su dire où se trouvait la rue.
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} - Page 3 Icon_minitime1Dim 7 Juil - 20:28

La situation avait une nouvelle fois échappé aux mains de Lizzie pour atterrir dans celles, nettement plus moites et précautionneuses, de Lance. Sans doute cela valait-il mieux ainsi pour chacun. La petite en tout cas ne songeait pas à s’en plaindre et, déchue de son grade de commandant en chef des opérations, elle s’en remettait entièrement à son ami qui prit soudain à ses yeux des allures bien plus responsables qu’un autre n’eût pas hésité à qualifier de terrifiées. Ni sa peur ni son sérieux ne parvenait à entamer les défenses brillamment érigées de Middleford, moins encore le sourire éclatant qui tenait fermement ses positions sur ses lèvres après avoir battu en retraite par courtes intermittences. Dans sa précipitation, le jeune lord manqua de trébucher et de causer dans le même mouvement une belle crise de rire chez son insouciante et goguenarde compagne. Il n’y avait pas mort d’homme, enfin, allons, enfin, ce n’était rien du tout et ils ne risquaient rien du tout ! Ou pas grand-chose alors, corrigea-t-elle aussitôt. Sa mère verrait ce qu’elle verrait, c’était certain, et n’aurait jamais vent de sa petite escapade. Fichus propriétaires, quelle idée de revenir si vite ! Quel manque de savoir-vivre que de ne pas leur avoir laissé le temps d’observer plus avant les magnifiques broderies et les couleurs tantôt vives, tantôt crèmes des tissus ! Eux aussi eurent fait grimacer un précepteur attentif. Ces bourgeois n’avaient pas le sens de l’élégance.

Trop occupée à réfléchir pour esquisser le moindre mouvement en direction des escaliers, Elizabeth resta plantée là, l’air bête ou mortellement inspiré. Coupant court aux réflexions dans lesquelles elle s’était plongée, Von Sees-Viatsky saisit sa main et la pria de se taire ou, à tout le moins de faire moins de bruit. Sa supplique eut le mérite de déclencher une brusque prise de conscience dans la tête blonde de son vis-à-vis qui plaqua sa main libre sur sa bouche pour mieux garantir son silence alors qu’ils s’élançaient à l’assaut des marches. Empêtrées dans ses robes et ses jupons, la gamine releva comme elle le put de sa main libre la marée de soie rose qui l’encombrait et entravait ses mouvements. Le tout était de suivre le rythme imposé par le garçon devant elle –et ce n’était pas peu dire. Elle reprit son souffle à la seconde où ils foulèrent le pallier du premier étage : face à eux, couloirs et portes s’offraient en une multitude de choix et de possibilités qui firent pulser le sang aux tempes d’Elizabeth. Que c’était excitant ! La suite de leur fuite reposait principalement sur les décisions qu’ils prendraient à cet instant précis et elle ne doutait pas qu’il lui apparaîtrait plus tard comme la clef de leur aventure.

« Où devrait-on aller ? Par ici, ou... »

L’affolement déraisonné de Lance donnait à la petite un aspect plus calme qu’elle ne l’était en réalité. Le contraste saisissant avait quelque chose d’amusant à ses yeux, a fortiori parce qu’elle se pensait l’élément que la comparaison favorisait –et il ne fallait voir aucune méchanceté dans ces propos bien innocents. Elle s’accorda une seconde pour mieux réfléchir et poser le problème : sortir du côté de la rue était un problème et l’occasion de se faire prendre la main dans le sac par n’importe quel passant trop oisif pour regarder devant lui. Du côté du jardin, eh bien, elle n’en savait rien. Eh quoi ? Comment l’eût-elle pu, puisqu’elle n’avait visité de l’endroit que le salon –charmant– et n’avait vu au préalable que sa façade ? Le front plissé de concentration, elle en vint à la conclusion que la droite était la meilleure option possible. Le plus à droite possible, cela allait sans dire, mais à droite, à droite toute moussaillon !
Décidée à prendre les devants puisque l’hésitation paralysait son compagnon englué d’incertitudes ineptes, elle s’élança de ce côté avec toute l’assurance dont elle pouvait se munir et déclara, sans trop de discrétion malheureusement :

« Droite, Lance, il faut aller par-là tout au bout ! A droite toute ! »

Elizabeth n’avait pas la raison de son côté, et si elle ne le déplorait pas il n’était pas compliqué de deviner que ce n’eût pas été tout à fait la même chanson pour le petit au bord de la crise d’apoplexie. Autant paraître sûre de son choix, qu’elle se reposât ou non sur une grande partie de chance dans son calcul : le hasard, après tout, n’avait aucune raison de vous trahir plus d’une fois sur deux, ce qui leur laissait des chances de réussite plus que raisonnables à ses yeux. Et puis toute cette affaire s’apparentait un peu à de l’instinct –pas forcément rassurant à en juger par le nombre d’idées douteuses et de décisions ridicules que prenait la petite Middleford.

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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} - Page 3 Icon_minitime1Jeu 18 Juil - 22:19

Heureusement, tout compte fait, que Lizzie n'était pas aussi sérieuse et inquiète que lui pouvait l'être ; deux Lance ne seraient pas allés bien loin. Pas sans mourir d'une crise cardiaque en cours de route, du moins. Ses genoux se mettaient à trembler dès que la pression montait, son sang bouillait dans ses tempes – et au final, c'était tout son corps qui se figeait sur place. Pétrifié, main serrée sur la poignée d'une porte qui pouvait mener n'importe où, le jeune homme n'était pas moins perdu et terrorisé qu'un enfant craignant que le labyrinthe dans lequel il vient d'entrer ne possède aucune sortie. Il avait peur. Plus la situation lui échappait, plus il s'inquiétait : plus il s'inquiétait, moins il parvenait à gérer la situation. Devant ses yeux, des « et si » par milliers défilaient sans interruption ni logique, meurtrissant toujours un peu plus sa confiance en lui. Et si quelqu'un dormait dans cette pièce ? Et si les propriétaires entraient et montaient directement en haut ? Et s'ils avaient fait tomber un ruban, un nœud pouvant indiquer leur identité ? Et si un chien déboulait pour leur mordre les jambes ? Et si Elizabeth comptait partir toute seule et l'abandonner là, finalement ? Et si leurs hôtes avaient été en train de discuter à l'étage depuis le début, sourds à leurs bêtises ? Et si...
Son rythme cardiaque s'affola lorsque son amie se remit en mouvement. Par ici ? Par là ? Son visage figé sur une expression indécise suivit la jeune fille sans que ses jambes n'osent lui emboîter le pas. Il avait lâché sa main. S'il fallait se dépêcher, la peur réussissait tout de même à le convaincre qu'à trop se presser il finirait par se tuer ; prudence est mère de sûreté. Ou cousine, au moins. Parent éloigné.

« Droite, Lance, il faut aller par-là tout au bout ! A droite toute ! »

A droite toute ? Était-ce la rue ou le jardin, à droite – et la droite de qui au juste ? Soudain plus inquiet à l'idée de se retrouver seul que du reste, Lance n'attendit pas plus avant de s'élancer à enjambées pressées derrière la petite noble. S'enfuir d'ici restait leur priorité : alors tout au bout à droite, d'accord, pourquoi pas. Peu importe. Il craignit que la voix de Lizzie n'ait trop porté, mais n'osa pas le lui reprocher par peur de l'entendre s'exclamer qu'elle était discrète, ou quoi que ce soit d'autre de tout aussi bruyant. Là où le bruit de leurs chaussures et celui plus léger encore de leurs respirations lui paraissait déjà excessivement fort, il ne s'en serait probablement pas remis.
Poursuivi par des menaces fantômes auxquelles sa nervosité donnait vie, Lance allongea les foulées jusqu'à la porte « par là tout a bout, à droite toute ». Avec mille précautions, mains toutes deux appuyées contre le panneau de bois ouvragé, le jeune homme tenta d'étudier le silence dans lequel baignait les lieux. Il n'y avait l'air d'avoir personne. Il ne devait y avoir personne. Le cœur au bout des doigts, l'esprit obnubilé par des prières muette, il appuya sur la clenche. La porte s'ouvrit sans grincement ni protestation – elle s'ouvrit juste, comme ça, à l'image de n'importe quelle autre porte dans le monde. Rien pour leur sauter dessus, rien pour les découper ou les sermonner : rien du tout. Le silence n'avait jamais parut si rassurant.

Le métis se glissa à l'intérieur sans se faire prier.

« Viens, vite. »

Son murmure était plus assuré que sa voix ne l'était quelques secondes auparavant. Le manège de ses sentiments tournait à lui en donner la nausée ; il n'était plus maître de grand chose, à ce stade. Ni de ses réactions, ni des courbes que sa peur panique imposait à la logique. Restait à espérer que rien ne s'enraille trop violemment. Personne n'était là pour ramasser leurs pots cassés.
Après avoir fermé délicatement la porte derrière eux, il se mit immédiatement en quête d'une fenêtre. Sur la pointe des pieds, sans prêter attention au décor ni même à la nature de la pièce, il se faufila jusqu'à une large ouverture encadrée de lourds rideaux. La poignée ne se laissa pas faire aussi complaisamment que la porte avant elle, mais les battants s'ouvrirent malgré tout ; priant pour un lit de fleurs juste sous la fenêtre, il se pencha.
Raté.
Estomac appuyé contre le rebord, yeux perdus dans des réflexions pour le moins désagréables, il observa le jardin coquet qui s'étendait en contrebas. Rien pour les tuer, rien pour les rattraper. S'il s'agrippait et descendait prudemment, peut-être...

« C'est haut, lâcha-t-il d'une voix blanche. Comment faire, avec ta robe... »

Se l'imaginer en train de descendre le long de pierres ou d'une gouttière, avec sa jolie robe et ses petites mains, tenait plus de la comédie dramatique qu'autre chose. Lui, encore, pourrait peut-être s'arranger ; mais elle ? Sans tout déchirer, il craignait que ce ne soit impossible. A moins de ne la attraper en bas... Mais si elle venait à mal tomber ou qu'il ne la saisissait pas correctement, ils seraient tous deux dans les ennuis jusqu'au cou. Quand à improviser une échelle avec des tentures ou des draps, ce serait comme laisser un panneau peint de couleurs vives pour indiquer que non, ce n'était pas un chat qui avait fait tout cela.

A la rigueur, sauter en espérant se rompre le cou était peut-être une alternative valable.


Dernière édition par Lance Vosesviatski le Mer 14 Aoû - 4:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} - Page 3 Icon_minitime1Jeu 25 Juil - 10:05

Profondément vexée qu’on lui eût volé le rôle principal de la plus belle scène d’action que pourrait jamais comporter l’opération, c’est une petite blonde à la mine boudeuse qui emboîta le pas à son ami. Eh ! N’avait-ce pas été son idée d’emprunter ce couloir, de gravir les marches jusqu’à l’étage, de bifurquer à droite plutôt qu’à gauche ? Tout ce raisonnement soigneusement élaboré pour au final se voir reléguée à un bête élément du décor ! Non moins joli qu’il était inutile, se berça la gamine en guise de maigre réconfort. Lance ne l’avait pas attendue pour pousser le battant, appuyer sur la clenche et investir leur base secrète en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Plutôt que de vouer son compagnon pressé aux gémonies, Lizzie reporta son dépit sur les plis gracieux de sa robe. Ces idiots n’avaient de cesse de la ralentir dans son importante progression ! S’ils n’avaient pas été si peu seyant pour une lady, a fortiori aussi mignonne qu’elle, alors elle eût opté pour des pantalons, jura-t-elle avec une conviction qui promettait de ne pas durer.

Sa colère passagère n’était pas tout à fait oubliée lorsque ses yeux se posèrent sur les fines gravures des piliers soutenant le ciel de lit à la toile mate mais fine ouverte sur un lit propre et frais, terriblement accueillant. Un sourire se dessina malgré elle sur ses lèvres : qu’il eût été agréable de sauter dessus à en casser les ressorts et de jeter ces oreillers à ce que les plumes en sortissent ! Pas que la dangereuse criminelle adorât éventrer de beaux objets. Les batailles de polochons lui tenaient seulement à cœur, cœur enfantin qui s’évertuait à affirmer chaque seconde un peu plus son emprise sur la moindre de ses actions stupides. Elle n’en voulait déjà plus vraiment à Lance ni à ses jupons, parce que vraiment ce n’était pas le moment –mais elle rangeait ces récriminations pour plus tard, bien à l’abri dans sa tête de linotte. Un courant d’air frisquet la détourna de sa contemplation. Elizabeth se tourna vers son ami qui, penché par la fenêtre, évaluait leur situation. A la tête qu’il tira, elle en conclut qu’elle ne devait sérieusement pas être très bonne ou qu’une guêpe l’avait frôlé d’un peu trop près. Elle s’empressa de le rejoindre près de l’encadrure et se courba à son tour : ça ne pouvait pas être si terrible ! Le vide ne lui inspira aucune peur. Ce n’étaient pas quelques mètres d’air qui impressionneraient une Middleford, elle en fit le serment.

Quoiqu’à la réflexion, elle n’en était plus si sûre. Se blesser risquait de faire très mal. Et puis elle se connaissait, si elle avait mal elle pleurerait.

« C'est haut. Comment faire, avec ta robe... »

Sa vieille haine soudain ravivée, Lizzie jeta un regard furibond au tissu rose. Et puis zut, elle n’allait tout de même pas la casser ! Ses pupilles dérivèrent jusqu’au lit et ses longs draps qui lui évoquaient tant d’images de contes. C’était simple comme bonjour : une échelle blanche le long de laquelle chacun d’eux pourrit descendre ! Etonnée que lord Von Sees-Viatsky n’y eût pas pensé de lui-même, elle décida d’éclairer sa lanterne, plus spontanée qu’un orage en plein été :

« Il suffit de nouer des draps ! »

Fière de son idée, elle n’en chercha pas les lacunes évidentes qui l’avaient de suite rendue caduc aux yeux peut-être plus avisés de son complice. Pourtant un autre s’imposait déjà à elle, plus rocambolesque et tout aussi bien réfléchi :

« Mais je risque de l’abîmer contre le mur, concéda-t-elle donc pour mieux faire valoir sa plus récente et brillante idée. Tu pourrais juste descendre, toi –en faisant attention à ne pas tomber. Et alors moi, une fois que tu serais en bas, je sauterais et tu pourrais me rattraper ! Simple comme bonjour ! Tu pourrais faire ça, Lance ? »

Son exposé terminé, elle darda sur son vis-à-vis un regard exigeant plein d’un espoir à en faire pleurer une pierre. Ruiner sa tenue ? Oh, plutôt faire demi-tour et affronter les fureurs des propriétaires ! Une explication quelconque ne devait pas être si difficile à improviser. Sans doute se croyait-elle pourvue de talents d’actrice insoupçonnés.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} - Page 3 Icon_minitime1Mer 14 Aoû - 4:11

Dans l'esprit torturé de Lance, les idées entraient par la porte aussi vite qu'elles allaient se défenestrer : rien n'était bien, rien n'était possible, rien n'était optimal – et surtout, rien n'était sans risques. Il aurait aimé mettre le doigt sur la solution magique qui leur aurait permis de sortir sans rien déchirer et, tant qu'à faire, sans laisser de traces évidentes de leur passage. Ce n'était pas évident. Eut-il été seul, il aurait certainement tenté de descendre en agrippant ses doigts aux aspérités de la pierre, aidé de la gouttière ; la robe d'Elizabeth l'empêchait malheureusement d'appliquer cette idée. La laisser sur place aurait été plus simple, mais... Il ne pouvait pas sortir sans elle.  Définitivement pas. Non pas car il était trop gentil pour cela – en cas de danger imminent, il aurait été capable de l'abandonner sans même s'en rendre compte – mais parce qu'il craignait d'être dénoncé. Pointé du doigt, mis en faute... S'il n'était pas là pour se défendre, elle pourrait raconter n'importe quoi à n'importe qui. Elle devait donc partir avec lui. Restait juste à déterminer comment.
Pour une fois, la théorie l'inquiétait plus que la pratique. Ils avaient tout intérêt à réfléchir vite et bien.

« Il suffit de nouer des draps ! »

A l'évidence, son amie avait perdu la moitié de ce sage conseil en chemin. Dos redressé, Lance jeta un regard implorant aux draps. S'ils avaient pu l'aider à expliciter tout les mauvais côtés de cette proposition à son instigatrice, il leur aurait été éternellement reconnaissant. Le jeune homme n'avait jamais été doué pour expliquer aux autres, moins encore quand ils se situaient quelque part sous sa moyenne ; les rares fois où il s'y était essayé s'étaient soldées par des abandons amers. Lorsqu'il s'agissait de convertir l'autre à son avis, c'était pire encore. Il finissait toujours par se laisser influencer. Se laisser tenter par la solution de facilité. Insister était plus compliqué que céder et elle était si vive, si convaincante... Lance aurait été prêt à croire que le ciel était rose pourvu que cela le rassure ne serait-ce qu'un peu. Il en avait conscience.
Son soulagement fut donc réel quand, dans un nouvel éclat de voix, la demoiselle abandonna d'elle-même son idée. Il ne voulait vraiment, vraiment pas descendre avec des draps. Mieux valait se salir un peu plutôt que donner aux propriétaires la preuve irréfutable de leur présence : des voisins avaient pu les voir entrer et, autant que possible, Lance préférait éviter que quiconque fasse venir les autorités. Leur seule présence le mettait mal à l'aise. Ils lui faisaient peur, tous autant qu'ils étaient.
Bien plus peur qu'une descente un peu raide le long d'un mur. Ses lèvres se serrèrent malgré tout lorsque la petite Noble enchaîna sur sa seconde idée ; c'était mieux que les draps, mais ce n'était pas aussi simple que ça. En imaginant qu'il parvienne à arriver en bas sans déchirer ni peau ni tissu – ce pour quoi il était assez optimiste, sachant qu'il s'était déjà caché dans les endroits les plus improbables – encore faudrait-il qu'il réussisse à la rattraper sans les blesser. C'est à dire sans tomber avec elle, sans la rater, sans se cogner, sans déchirer sa robe, sans se briser la nuque, sans se faire voir, sans hurler pendant la chute ou l'atterrissage, sans piétiner les fleurs, sans...

« Tu pourrais faire ça, Lance ? »

Sans paniquer, sans... Perdre de temps, et...
Et ils n'avaient pas d'autre plan.
Lance, sceptique, baissa les yeux sur ses bras. Les releva sur la silhouette menue d'Elizabeth, tout en prenant garde à ne pas être insistant ; hocha très lentement la tête. Elle n'avait pas l'air lourde, robe ou non, mais lui ne l'était pas non plus. S'il avait fait dix centimètres de plus, la question l'aurait moins laissé en proie au doute. C'était certain. Il n'était pas stupide et, pour autant qu'il le sache, récupérer quelqu'un en chute libre était bien moins facile que soulever un corps statique : si elle se blessait, il s'en voudrait. Et elle lui en voudrait aussi, sûrement – ce qui l'inquiétait mille fois plus qu'une bête histoire de remords.

« On peut essayer, mais... » Le doute qui crispait ses traits s'intensifia. « Si je te rattrape mal et que tu te blesses ? Je n'ai pas envie de –  »

Un bruit résonna à l'étage inférieur. Quel qu'il soit et d'où qu'il vienne, il s'en moquait bien : l'urgence de la situation le heurta en plein visage. Se dépêcher. Il fallait se dépêcher.

« Bon, je te rattrape. Mais il faudra bien sauter, et ne pas te prendre les pieds dans ta robe. Tout repose sur toi, d'accord ? »

Et sur ses bras à lui, mais ce n'était pas le moment de nuancer. D'un geste ni assuré ni maladroit, il se hissa sur le rebord de la fenêtre : et curieusement, aussi déterminé soit-il à fuir de l'horrible donjon, la hauteur lui tira un frisson. Il avait déjà connu pire. Mieux, aussi. Il savait à quel point les chutes en apparence les plus banales pouvaient faire le plus mal ; ce n'était pas le moment de faire l'imbécile. Penché, il cala prudemment son pied droit sur une pierre saillante. Sa main s'appuya sur le rebord de la fenêtre et, en tâchant de ne pas atterrir devant une ouverture au rez-de-chaussée, il s'appliqua à descendre sans déchirer son pantalon ou faire glisser ses chaussures. Les tremblements qui agitaient ses bras et ses jambes ne l'aidèrent pas dans sa tâche mais, en fin de compte, il parvint en bas sans y avoir abandonné quoi que ce soit.

Ses mains furent essuyées machinalement contre les côtés de son pantalon clair et, après avoir vérifié qu'aucun cannibale n'allait lui sauter dessus par derrière, il leva la tête vers Elizabeth. Allez ; il n'y avait aucune raison que ça se passe mal. Personne ne saurait et ils s'en sortiraient sans ennuis.
Ni vus ni connus.
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} - Page 3 Icon_minitime1Jeu 15 Aoû - 4:15

Dubitatif, Lance remettait en doute l’efficacité de son plan. Lizzie ne pouvait pas lui en vouloir ; il n’était pas donné à tous d’avoir un cœur de lion, le courage d’un impétueux chevalier, la sagacité d’un roi, la vitesse de réaction d’un homme de terrain, capable de tout –du bien comme du meilleur, du plus difficile comme de l’impossible. Ce garçon, quoique très gentil à l’évidence, n’avait rien d’un guerrier ni d’un prince. La petite songea alors que son fiancé n’eût pas hésité une seconde à la saisir dans ses bras et sauter par-dessus la rambarde de la fenêtre, riant au nez de cette stupide distance qui les éloignait du sol. La scène n’avait pas grand-chose de vraisemblable et n’empruntait à la réalité que quelques traits pour former le visage des deux tourtereaux. Elle enjolivait les choses, en rajoutait, se complaisait avec un sourire rêveur dans sa composition du jour. C’était rassurant, d’autant plus rassurant qu’elle n’avait nul besoin d’être rassurée. Contrairement à son compagnon terrorisé, aucun malaise ne venait troubler sa vision. Ses gestes étaient prestes mais assurés, amples et saturés d’enthousiasme. Il s’agissait moins d’une anxiété insidieuse que d’une excitation bienvenue, bouffée d’adrénaline couronnée d’un sourire rayonnant.

Il n’y avait concrètement à ses yeux toujours que peu de raisons de s’en faire, et quelques-unes peut-être, il était vrai, de se trouver contrarié –un petit peu. Les balbutiements précipités de son compagnon n’insufflèrent pas dans son cerveau la plus petite panique, pourtant raisonnable. Il fonctionnait en circuit fermé et n’y intégrait, à bon entendeur, que les informations qu’il reconnaissait lui-même. Le jeune homme pouvait tenter de lui forcer la main autant qu’il le lui chantait, c’était autant embrasser le vent. Peine perdue. Cause désespérée. Ces quelques minutes de babillage suffisaient à ce qu’elle lui accordât son auguste confiance pleine et entière : il avait rattrapé son ruban vagabond, l’avait suivie jusqu’ici, avait tourné lorsqu’elle lui avait demandé de tourner. Il n’avait rien fait de mal, donc il allait la réceptionner et le tour serait joué, la boucle bouclée. Un bruit plus bas épargna à Elizabeth un long discours passionné et transforma soudainement lord Von Sees-Viatsky en l’homme de la situation, providentiel et décidé à souhait :

« Bon, je te rattrape. Mais il faudra bien sauter, et ne pas te prendre les pieds dans ta robe. Tout repose sur toi, d'accord ? »

La gamine hocha la tête, sûre d’elle au point que l’on ne pouvait douter de sa détermination farouche à mener à bien sa mission. Eh bien ! Elle n’était pas une empotée finie, sa robe, se promit-elle, ne serait pas un obstacle à sa réussite. Une seconde, elle se demanda ce qu’entendait son complice par « bien sauter », interrogation qu’elle balaya avec désinvolture pour mieux suivre des yeux la descente de l’autre le long de la façade de pierre. Il se débrouillait étonnamment bien et, penchée au-dessus de la balustrade, elle battit frénétiquement des mains. Ses boucles serrées tombaient en cascade dorée devant elle et soustrayaient une partie du sol à son regard. Sans plus attendre, elle se hissa sur le bord, empêtrée plus que jamais dans ses jupons de fine dentelle.

Et tout à coup, son idée ne lui parut plus si brillante. Une poignée de secondes plus tôt, un immense cyclope n’aurait pu ébranler sa confiance en elle et ses grandes capacités. Mais on ne s’improvisait ni oiseau ni lièvre ni sauterelle, et la hauteur la frappait comme un coup de poing brutal à l’estomac. Son visage congestionné parlait pour elle. Imprudente, téméraire petite tornade blonde, mais malheureusement pas encore si inconsciente. Lizzie était incapable de se représenter les risques, pas plus que de les évaluer précisément, pourtant ils se dandinaient à la périphérie de son regard. Comme sa mère l’eût réprimandée d’envisager de faire une chose pareille ! Il n’y avait pourtant pas d’autre possibilité, pas vraiment, pas alors que quelqu’un rodait en bas. Ce n’est pas que c’est dangereux, commenta Elizabeth pour elle-même, c’est juste que c’est drôlement haut, quand même. Elle ne l’avait d’abord pas remarqué. Comment diable ne l’avait-elle d’abord pas remarqué ? Une seconde passa, très vite suivie d’une autre en tout point identique ; coup d’œil par-dessus son épaule, Lizzie se pencha à nouveau, serra les lèvres, puis se décida à répondre à la question muette que semblait poser le silence –et auquel paradoxalement, le silence répondait déjà si bien :

« Euh, Lance, hésita-t-elle, les jambes enveloppées de soie rose pendant dans le vide et ses doigts crispés sur le rebord de la balustrade. C’est un peu… Enfin finalement, c’est un peu trop loin, si tu me lâches et que je me casse quelque chose, ou que j’abîme ma robe, mère va me gronder, et puis… »

Il ne s’agissait en rien d’un prétexte, quoiqu’elle s’en rendît seulement compte sur l’instant : sa mère lui passerait le savon du siècle, c’était certain. Sûrement serait-il même bien plus effroyable que ce que ces inconnus prévoyaient de lui faire subir. Oh, combien de fois pire, cent peut-être, ou peut-être mille, ou peut-être n’allait-on plus jamais la laisser sortir pendant un mois pour qu’elle comprît la leçon ! Elizabeth détestait sincèrement qu’on lui fît la leçon, et plus encore qu’on eût des raisons de le faire. Impossible, dans ces circonstances, de brailler à l’injustice –elle ne le posait certes pas en ces termes peu flatteurs mais proches de la réalité.

« Et puis c’est haut. »
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} - Page 3 Icon_minitime1Sam 31 Aoû - 19:16

Le silence perdurait. Un, deux, trois – et quand on compte les secondes, il n'est pas difficile de saisir le moment précis venant séparer la préparation de l'hésitation. La suivante, longue et traînante, vint ajouter la peur au bas de la ligne. Son estomac se serra. Elle n'allait pas le laisser là, quand même ? La crainte fit oublier à Lance la raison pour laquelle il voulait absolument voir la demoiselle descendre en premier lieu, ne laissant derrière elle qu'une vague impression de « je ne réussirai pas tout seul ». Il n'avait qu'à s'enfuir, pourtant, et repasser dans la rue sans plus de cérémonies : nul besoin qu'on lui tienne la main pour accomplir un acte aussi bêtement simple. Parce que c'était simple, oui ? Ses yeux clairs cherchèrent désespérément de quoi se rassurer dans ceux, bien plus hauts à présent, d'Elizabeth. Si tout ne se passait pas comme prévu, son cœur le lui ferait sentir de plus d'une façon. Et pas agréablement, non. Ça allait faire mal. Il allait paniquer. Elle devait descendre. Ce n'était pas si compliqué, pas de quoi avoir peur ! Déjà, les souvenirs de ses réticences à l'idée de devoir la rattraper s'étaient enfuis à des lieues et des lieues de son esprit embrouillé. S'il avait réussi à toucher le sol sans rien se casser, elle y arriverait aussi. Rien de plus logique.
En l'entendant prononcer son prénom d'une voix hésitante, l'appréhension brisa un peu plus encore son visage déjà tendu. Rien n'était jamais simple. Il aurait dû s'en douter.

« C’est un peu… Enfin finalement, c’est un peu trop loin, si tu me lâches et que je me casse quelque chose, ou que j’abîme ma robe, mère va me gronder, et puis… »

Les arguments pourtant sensés de la jolie blonde sonnèrent aux oreilles de Lance comme les plus ridicules et délavées des excuses. Il y avait pensé, pourtant : c'était même pour cela que, au début, il avait rayé cette alternative deux, trois, voire quatre fois de la liste des bonnes idées. Il se rappela sa propre carrure, se souvint avoir évalué le poids de sa compagne, calcula rapidement la force supplémentaire que pourrait induire la chute – mais rien à faire, tout ça n'avait plus la moindre sorte de valeur maintenant que ses deux pieds avaient touché le sol. Il s'en fichait. Maintenant qu'ils avaient couru jusqu'à la falaise, ils n'avaient plus le choix ! Elle aurait dû y penser avant, si elle avait peur de sauter !
Abasourdi, visage figé sur une absence totale d'expression, le jeune homme fixa Lizzie sans savoir quoi dire. Elle avait beau se plaindre, il allait falloir quitter son perchoir. Il ne voyait aucune autre solution et se figurait qu'elle non plus : donc elle allait sauter. Point.

« Et puis c’est haut. »

Bouche entrouverte, bras ballants, il sentit ses lèvres se courber sur un sourire empli d'incompréhension. Elle ne pouvait pas rester assise là ; elle ne pouvait pas, c'était impossible. Il avait réussi à descendre sans trop de problèmes, mais remonter aurait été bien trop complexe pour ses chaussures cirées et ses mains mal assurées. Il ne pouvait pas non plus l'abandonner là. C'était de sa faute à elle, si tout était cassé – hors de question de la laisser le dénoncer en cas de problème ! Alors il fallait qu'elle descende, trop haut ou pas, robe ou pas, bras cassé ou pas. Tant pis. Elle n'avait plus le choix, là.
Restait à trouver la façon la plus efficace de le lui faire comprendre.

« Mais non, ce n'est pas haut ! Ça en a juste l'air vu de là, tenta-t-il sans parvenir à cacher la panique qui tirait ses traits. J'ai réussi à descendre, donc tu peux le faire aussi. Tu ne risques rien, je... »

Un bref instant, il songea à la laisser se faire mal par terre. Si elle mour –
Ses épaules furent agitées d'un violent frisson. Il pensait n'importe quoi. Tout ce stress allait finir par avoir des effets irréversibles sur ses nerfs. Il suffisait de la convaincre, pas de lui faire mal. Faites qu'elle se laisse convaincre.

« Et puis s'ils t'attrapent, ta robe et tes os seront bien plus en danger que ça ! S'il te plaît, ajouta-t-il d'une voix suppliante. Si vraiment tu as trop peur, utilise les draps, ou... »

Il passa sa main gauche derrière sa nuque. Il était vraiment à court d'idée ; quitte à laisser des traces partout, tant pis, mais ils devaient partir
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} - Page 3 Icon_minitime1Jeu 26 Déc - 4:25

Lance avait l’air très sûr de lui –à moins qu’il n’eût simplement l’air très paniqué, ce qui aurait expliqué qu’elle ne se sentît pas plus convaincue que cela par ses arguments. Lesquels consistaient d’ailleurs à nier à cor et à cris ce que les yeux écarquillés de la gamine avalaient avec, il fallait bien le reconnaître, un peu d’appréhension : la hauteur, le danger, la taille si ridicule de son compagnon depuis son perchoir de grès. Pourquoi ne pas prétendre être un géant au pied d’une petite marche d’escalier, si cela pouvait la faire descendre ? Cet ingrat n’avait-il donc pas de pitié ? Une pauvre demoiselle en détresse comme elle, c’était inacceptable ! Que lui demandait-il de faire ? Sauter ? Elizabeth agita frénétiquement la tête de droite à gauche, comme un pendule désorienté ou un petit soleil qui aurait perdu le fil de sa course. Elle avait trop peur et la cohérence, ce n’était pas son fort. En tant que Middleford tout à fait capable de se débrouiller seule et de se dépêtrer des pires ennuis, elle était dans son bon droit lorsqu’elle criait à l’aide depuis le hait d’une tour et songeait à récompenser son chevalier maigrichon d’un noble mouchoir. A l’évidence.

La seule constance de cette girouette était sa tête de mule. Il en fallait, des tours et des détours, pour la convaincre de ne pas porter cette somptueuse robe rose pâle un jour d’orage –ou de sauter d’une fenêtre qui se trouvait être, après mûre réflexion, bien trop haute à son goût. Les pauvres servantes se lançaient dans un festival de compromis plus ingénieux les uns que les autres, tantôt ceci, tantôt cela, prétextant des mensonges accommodants ou des vérités arrangeantes quand le besoin s’en faisait sentir. Dans cette assemblée, on ne débattait pas d’éthique : nécessité présidait et, selon toute apparence, Lance entendait que la décision fut prise et exécutée séance tenante. Lizzie descendrait, de gré ou de gré –eh, quoi, commenta-t-elle, on ne me traînera tout de même pas en bas de force, il faudrait des bras de singe, et dans ce cas, je descendrais bien volontiers puisqu’on me rattraperait à coup sûr. Fière de son tour de force à la logique imparable, elle croisa les bras, fit la moue, agita à nouveau la tête, jeta un coup d’œil par-dessus son épaule pour finalement conclure que toutes ces jolies choses en avaient vraiment valu la peine. Confiante malgré elle, Lizzie commença à s’improviser des talents de politicienne : ne savait-elle donc pas parler ? Ne pouvait-elle pas s’en sortir à force de babillages ? On la mettrait dehors pour la faire taire, ou on l’écouterait tant et si bien que la petite mésaventure serait aussitôt oubliée. Etrangement, lors Von Sees-Viatsky lui prédisait un avenir d’un tout autre acabit :

« Et puis s'ils t'attrapent, ta robe et tes os seront bien plus en danger que ça ! S'il te plaît. Si vraiment tu as trop peur, utilise les draps, ou... »

Ses élégants sourcils froncés en une grimace qui se voulait dubitative, la demoiselle laissa un instant son esprit vaciller. Ses os, sa robe ? Les propriétaires ne devaient pas être si cruels ! Pas alors qu’ils étaient détenteurs d’une si jolie maison. Associer un visage boutonneux et mal dégrossi au mauvais goût ainsi qu’à un sadisme effrayant lui était aussi naturel que de respirer. La réciproque de cette maxime valait tout autant. Néanmoins, et sûrement cela dût-il beaucoup aux vagues de paniques qui émanaient de son ami, Elizabeth hésita, comme prise entre deux feu. Elle qui n’avait rien d’une sorcière ! Elle ne méritait pas le bucher pour un ou deux bibelots. Pas une lady aussi charmante. Le monde n’y eût pas survécu.
L’idée des draps n’était pas si mauvaise et, en d’autres circonstances, elle l’eût adoptée. Un nouveau bruit lui fit prendre une décision légèrement différente et, peut-être, moins réfléchie.

D’un bond, elle se précipita par-dessus le rebord, les bras en avant et sans crier gare. La petite vit le sol se rapprocher à toute vitesse. Tenter de se réceptionner ? Allons donc, c’était superflu ! Idiotie superfétatoire ; elle ferma les yeux et pria de tout son cœur qu’elle ne le vomirait pas.
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Lance Vosesviatski
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} - Page 3 Icon_minitime1Jeu 9 Jan - 16:44

A chaque mouvement latéral de ses jolies boucles blondes, pour chaque lueur d'hésitation qu'il s'imaginait briller dans ce qu'il distinguait de ses yeux verts, Lance sentait un peu plus de sang quitter son visage déjà pâle. Non, non, non – mais elle ne pouvait pas dire non ! Eut-il été à sa place, ses arguments lui auraient peut-être paru moins sensés qu'ils ne lui semblèrent l'être sur l'instant ; seulement il n'y était pas, à sa place. Ou du moins n'y était-il plus – et quoi qu'il en soit la peur, si ça n'avait été la logique, aurait eut tôt fait de le pousser en avant. Le garçon était persuadé que rester là-haut équivalait à une mort mille fois plus douloureuse que ce qui pourrait éventuellement résulter d'une mauvaise chute.  Alors, en bon despote et maître incontesté de la pensée unique, comment aurait-il pu se figurer qu'il n'en allait pas de même dans l'esprit de sa compagne ? Elle devait bien se rendre compte, elle aussi, que se casser un bras était bien moins grave, sur la durée, que se faire emprisonner et torturer par de charmantes personnes aux sourires distendus et inhumains. L'idée qu'ils ne puissent faire l'objet que de quelques brimades et autres réprimandes outrées refusait de ressembler à autre chose qu'un rêve éveillé, pâle et ridicule. Cette idée tenait pour lui de l'idylle là où une mort lente et violente faisait office de châtiment tout à fait probable : il exagérait autant qu'il se croyait dans le vrai. A cette idée, ses mains furent prises de violents tremblements. Saute, saute – allez, saute ! Les ombres accrochées à son cou firent tinter leurs chaînes couvertes de rouille. S'ils ne se dépêchaient pas, ils n'auraient plus jamais l'occasion de le faire. Voilà tout ce à quoi il était capable de penser, l'esprit figé par une horreur grandissante. Ils vont nous tuer, ils vont nous tuer, ils vont nous tuer.
Pourquoi il attendait Lizzie au lieu de s'enfuir, pourquoi ils avaient préféré cette solution à toutes les autres, pourquoi les propriétaires auraient pu vouloir leur mort, Lance n'en avait plus la moindre idée ; ne subsistait, derrière ses grands yeux teintés de peur et de doute, que la certitude affreuse d'une fin nette et désagréable à leurs mésaventures si la demoiselle avait le malheur de traîner la seconde de trop. Elle devait se presser. Faire le bon choix. Être raisonnable. Faire preuve d'un peu de courage. De bon sens. De confiance. De maturité – et pas d'adultère, comme il en avait trop souvent fait l'erreur. Sa vie aurait pu dépendre de la décision d'Elizabeth qu'il n'aurait pas été plus pendu au moindre de ses gestes ; le cœur affolé, les yeux secs, la gorge nouée d'appréhension. Saute, saute

Regards rivés sur la silhouette en mouvement, le monde entier retint son souffle.

Il est des moments qui semblent durer une éternité ; des instants où, pour peu qu'on s'en rende compte, on devient le Dieu de tout et n'importe quoi. Cette seconde consciente qui précède l'ombre d'une chaussure au-dessus d'une fleur, cette minute d'attente où l'on décide de se rendre ou non à un rendez-vous – cette ultime réflexion avant de lever le couteau, d'accepter la bague que l'on nous offre à genoux. C'était grisant. Malsain. Se dire qu'en faisant un tout petit pas de côté, pour peu qu'on en émette le simple désir, une vie pouvait juste... Se briser en mille morceaux, aussi simplement qu'un vase de porcelaine.
Lance connaissait cette impression, et la réflexion parfaitement lucide qui plantait des poignards glacés dans des remords auxquels on n'avait plus droit. Il en avait perdu le sommeil. Plus jamais ça.

Un pas en avant, un pas en arrière : tête levée et bras pliés devant lui, pas moins affolé qu'un oiseau en pleine tempête, le jeune homme eut à peine le temps de reposer le pied par terre qu'il dut se préparer à ce qui risquait de tenir de l'impact plus que de la souple réception dont il aurait préféré se vanter. Dans un bruissement de tissu presque plaisant, le preux chevalier sentit ses bras se refermer sur la demoiselle en détresse ; et s'il tenait plus du jeune palefrenier que du cavalier émérite, au moins le monde eut-il la décence de le laisser soupirer d'aise l'espace d'un battement de cœur, d'un soupir, d'un rien.
Le temps pour la réalité de se remettre en marche et pour sa jambe droite, trop en avant, de céder sous leurs poids conjugués dans une exclamation surprise.
Son coccyx fut le premier à heurter le sol, suivi de près par son dos, ses épaules et sa tête. Une vive douleur remonta le long de sa colonne : dents serrées, un peu sonné, il se refusa à ouvrir les yeux par crainte de ce qu'il pourrait voir. Des visages à la fenêtre, une Elizabeth trop silencieuse pour être honnête – voire des morceaux de son propre corps disloqué, pour ce qu'il en savait ; des étoiles floues défilaient derrière ses paupières et, pour l'instant, il préférait ça à la clarté incertaine du jour.

« Mince... »

Son murmure sonna comme mille cloches entre les parois de son crâne. Au moins, il était en vie.
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} - Page 3 Icon_minitime1Dim 2 Fév - 17:21

Tout alla trop vite. Bien trop en tout cas pour que Lizzie saisît les évènements dans leur globalité. Le vent dans ses boucles blondes, la pression de ses paupières hermétiquement closes sur ses yeux, son nez dans le creux de son coude et les bras de Lance s’emmêlaient en autant de données disparates que son cerveau, saturé d’une panique irrépressible, ne parvenait à lier entre eux que de vague fils lâches. Elle ne pensait à rien ; la chute ne dura que quelques secondes. La gamine avait un esprit prolixe, toujours prêt à lancer une nouvelle idée et habité d’un millier de parterres de songes divers. Ce n’était pas dans ses habitudes de suspendre tout jugement. Mais, tout de même, elle ne pensa à rien et continua de prier, plus par réflexe que piété réelle, que Dieu ne la rappellerait pas si tôt parce que vraiment, elle n’en avait pas envie. Quelle stupide façon de s’en aller, jurerait-elle plus tard.

Eh bien sur le coup, tout cela lui parut malgré tout fort sérieux. On eût pu la féliciter de ne pas avoir laissé filer dans les airs le moindre décibel. Traîtres, ceux-ci eurent eu vite fait de trahir leur position et leurs ennemis, si justement craints par Lance, les eurent trouvés en deux temps trois mouvements –affalés sur le sol, gémissants et la tête entre les mains. Il n’y avait au monde nulle initiative plus stupide, plus imprudente et inutile que la leur ; peu de plus dangereuses également. Le sort eût été bien avisé de le leur enseigner à grands renforts d’os brisés et d’hématomes : les petits avaient la tête dure et la mémoire sélective. Il en fallait beaucoup pour leur faire retenir une leçon, fût-elle aussi basique que celle-ci. « Amis, ne sautez donc pas par les fenêtres des étages », exhortait la voix de la raison.

Elizabeth n’eut pas seulement le temps de l’écouter. Elle qui avait tant pépié dans sa vie et tant tergiversé près de la balustrade se trouvait réduite au silence, tant par son esprit engourdi par le choc que par sa langue pâteuse. Elle n’osait pas ouvrir les yeux –n’en avait pas besoin non plus. De drôles de constellations mouvantes et colorées fusaient sur ses rétines et ses oreilles sifflaient. C’était son estomac, pourtant, qui l’inquiétait le plus : pas que cela signifiât grand-chose. Hébétée, consciente à peine d’être encore de ce monde, elle serra les dents et bougea un doigt. Puis deux, puis trois, anesthésiée par le brusque pic d’adrénaline dans son sang. Bien sûr, elle avait eu mal. Son corps rétif tardait cependant à s’en rendre compte. Son ami articula quelque chose, la blonde mâchonna un étrange marmonnement. Ils n’étaient donc pas morts. Son cœur un peu trop pressé de lui en faire la démonstration croquait la vie à belles dents. A trop taper sur sa poitrine, il allait finir par se fatiguer –mais déjà il se calmait, et Lizzie songea à rester allongée là, sans bouger.

Dans ce genre de situation, c’était toujours trop risqué de bouger. Inspirer, expirer, c’était un bel effort auquel se cantonner. Il était certes un peu tard pour se montrer raisonnable ; qu’y pouvait-elle ? Une douleur sourde lui gagna tout le corps, supplantée seulement par cette atroce envie de vomir qui lui serrait l’estomac, le tournait, le retournait et l’agitait en tous sens. Timidement, elle battit des paupières.

Si cela se trouve, commenta-t-elle avec une réelle inquiétude cette fois, ma robe va être tout abîmée.

Elle ne pensa pas plus aux blessures qu’elle-même avait pu collecter durant cette jolie descente ; sa robe, mon dieu, risquait d’avoir grandement pâti de leur petite aventure et cela, c’était bien plus préoccupant que tout le reste. La jeune Middleford, c’était certain, avait en effet la tête très dure. Ses paupières papillonnantes s’ouvrirent sur le bleu du ciel, étourdissant. Elle jeta un coup d’œil à droite, à gauche, tenta vaille que vaille de relever son buste. Elle abandonna l’idée alors que les murs de la maison se mettaient à tanguer, valser puis franchement tourner autour d’elle et qu’une sensation bizarre au bras la clouait de nouveau au sol.

Lizzie était courageuse ; un petit peu, quand il le fallait. Mais c’était surtout une demoiselle de la cour, délicate quoiqu’aventureuse et à laquelle il ne fallait pas non plus trop en demander. Alors elle décida que c’était le bon moment pour se mettre à pleurnicher avec la plus grande élégance qui fût jamais en ce bas-monde :

« J’ai trop mal partouuuut. J’ai mal au bras, Laaaance ! »

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Lance Vosesviatski
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} - Page 3 Icon_minitime1Mar 4 Mar - 16:38

La peur et la douleur gardèrent les yeux de Lance hermétiquement clos plus longtemps que nécessaire. Il songea vaguement aux monstres qui risquaient de les rejoindre en quelques enjambées furieuses, le souffle court et les dents serrées ; pas même les plus sombres silhouettes sans âme ni compassion ne parvinrent à faire la jonction entre ses craintes et son corps. Tout à l'heure pourtant, il aurait tremblé rien qu'à se l'imaginer. La sensation brûlante dans son dos faisait des miracles. Le soulagement ridicule et incompréhensif d'être en vie et en sécurité, également – parce que même s'ils n'étaient pas exactement hors de danger, ils n'étaient définitivement plus en aussi mauvaise posture qu'avant. Le but qu'il s'était fixé avait été atteint. Ils étaient dehors. Sur l'herbe. Sans fers aux chevilles ni bracelets aux poignets. En l'absence de nouvel objectif à atteindre, trop fatigué de s'être autant crispé et tendu, stressé par tout et surtout rien, le jeune homme se sentit même esquisser une ébauche de sourire. On est en vie. Tout va bien.
Du moins lui l'était. Il lui sembla entendre Elizabeth étouffer un son quelconque, mais ç'aurait tout aussi bien pu être ses oreilles qui s'étaient mises à siffler plus fort. Soucieux de son propre bien avant celui de sa nouvelle amie, persuadé aussi qu'il ne pourrait rien faire pour elle avant d'être sûr que ses os soient encore entiers, il bougea prudemment un pied. Puis l'autre. Puis sa main droite, sa main gauche, une épaule – jusqu'à ce que, le corps encore inondé de signaux de douleur auxquels il était à peu près sûr de pouvoir survivre à grand renfort de « j'ai connu pire », ses paupières n'acceptent de papillonner bravement. La lumière l'aveugla ; de légers mouvements du côté de Lizzie l'incitèrent à ne pas les refermer mais plutôt à s'y habituer. Le coup sur la tête l'avait quelque peu déboussolé. Un instant, yeux plissés sur le joli ciel de Moria, il aurait presque pu se croire allongé dans le jardin de sa résidence.
La forme indistincte de la maison eut tôt fait de lui rappeler que non.

Maladroit et étourdi, Lance roula doucement sur le côté.

« J’ai trop mal partouuuut. J’ai mal au bras, Laaaance ! »

Sa première pensée, alors qu'il se redressait vaille que vaille sur les genoux, alla au positif de ses pleurs : si elle avait mal partout, elle était définitivement en vie. Se plaindre, parler et geindre n'étaient guère différents dans ce genre de situations – l'important était uniquement d'émettre des sons et de savoir construire des phrases. La seconde, bien moins réjouissante, fut dirigée bon gré mal gré vers leur contenu. Mal partout, ce n'était pas très inquiétant. Mal au bras, en revanche...
Décoiffé et oublieux de son costume sans le moindre doute froissé, tâché par endroits d'un vert discret, le garçon cligna des yeux et passa ses mains sur ses poignets, ses doigts. Il avait beau avoir vraiment mal au bas du dos, rien ne lui semblait démis, déboîté ou cassé : dès qu'il s'en rendit compte, le métis cessa de s'inquiéter à ce sujet. Ses battements de cœurs affolés, dès lors, purent entièrement se consacrer à sa jeune amie. Juste le temps pour lui de passer le dos de sa main sur son visage et il se penchait sur Elizabeth, l'air aussi bien portant et heureux de vivre qu'un mort vivant tout juste sorti de sa tombe.
C'était à peu de choses près ce qu'il avait l'impression d'être, après tout.

« Mais non, tu vas bien... »

Son balbutiement ne le rassura pas le moins du monde, et sûrement n'eut-il pas plus d'effet sur la demoiselle ; il n'osait pas vérifier si oui ou non quelque chose n'allait pas – partiellement parce que, le cas échéant, ce serait de sa faute. Il ne voulait pas la ramener au château dans cet état. Tout lui serait retombé dessus comme une mauvaise averse ; et puis quand bien même il l'aurait laissée quelques mètres devant l'entrée, n'importe qui aurait pu la reconnaître en chemin et le forcer à les suivre. Il n'avait sûrement pas échappé à des propriétaires violent pour se faire pendre par des parents rancuniers. C'était elle qui avait voulu rentrer dans cette demeure, pas lui.
Inquiet malgré tout qu'elle ait pu réellement se casser le bras, Lance cligna bêtement des yeux pour mieux voir et saisit son avant-bras avec mille précautions.

« Je suis sûr qu'il va très bien, marmonna-t-il sans réussir à masquer la panique dans sa voix. Tu as juste dû le cogner en tombant... Ce n'est pas si haut, et puis, c'est solide, un bras, et... D'accord, le tien est plutôt fin, mais, quand même, je suis sûr que... »

Inspire, expire. Tout irait bien. De nouveau conscient qu'ils devaient filer avant que qui que ce soit n'arrive, il glissa son autre main sous les épaules d'Elizabeth. Bras cassé ou pas, elle avait encore ses jambes. C'était tout ce qui comptait.

« Ça fait vraiment mal ? Tu peux te lever ? Parce qu'on ne peut pas rester là, et... »

Après « saute quitte à te casser un bras », « cours même si ça t'a cassé un bras ». Le pauvre avait certainement raté une brillante carrière militaire.
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