Just a simple escape. [Libre]

L'été. Saison fascinante s'il en est, mais que Sebastian n'appréciait pas particulièrement. En fait à ses yeux aucune saison n'avait plus d'importance qu'une autre, elles avaient toutes leurs particularités agréables et leurs cotés dépréciables. L'été était par définition la saison de la chaleur à outrance, des arbres en fleurs et de l'odeur sucrée des fruits dans l'air. Le ciel prenait une simple et uniforme couleur bleue, les vêtements se raccourcissaient et seuls subsistaient les coupe-vents. Oui, il fallait avouer que si on prenait en compte les vents qui soufflaient continuellement sur Moria, l'été était loin d'être une saison qui pouvait paraître désagréable. Seulement parfois les températures étaient un peu trop élevée au goût du majordome et il avouait volontier, sans ambiguité ni détour, qu'à la chaleur il préférait la douceur des débuits d'Automne ou des Printemps. Et puis, alors que tout les humains réussissaient à bronzer, lui réstait déséspéremment diaphane, lui donnant un aspect qui dans ce royaume pouvait avoir quelque chose de maladif.

Enfin, qu'il ne bronze pas, c'était un bon point. Il n'avait pas une envie très prononcée de voir sa peau se matifier, en l'état actuel des lieux...

Le jeune homme aux fins yeux rouges leva ces derniers vers le ciel, et poussa un petit soupir. Le fait était que, l'éspace de quelques minutes, il n'avait plus rien à faire. Et si pour toute autre personne que lui ç'aurait été une merveilleuse opportunité, lui cela l'ennuyait plus qu'autre chose. Le temps-libre, il ne savait jamais qu'en faire. Seulement a un moment ou a un autre, il était obligé de reconnaître qu'il n'y pouvait pas grand chose. Refaire les même choses cent fois n'allait pas lui apporter grand chose, pas plus que de mettre deux fois plus de temps qu'à l'accoutumée pour accomplir de banales tâches qui ne prenaient que quelques minutes. Non, ce n'était le genre de Sebastian. Enfin, était-ce plus son genre de ne rien faire du tout? Ca, rien n'était moins sûr. Le jeune Démon était toujours affairé quelque part, à s'occuper de ci ou de ça, à faire ceci ou cela. Et très honnêtement, il appréciait ce train de vie là. Le château de Mlle Grimm était très agréable, les personnes qui l'habitaient aussi, et son travail de majordome lui convenait parfaitement. Dans tout les cas de figure on ne l'avait pas forcé à faire ceci, c'était une libre-orientation que la sienne. Donc comme il n'était pas masoschiste...

Sebastian soupira, et passa sa main gantée dans le pelage du chat qu'il tenait dans ses bras, adossé contre un mur, à l'interieur du château. Oui, il s'ennuyait, c'était évident. Et de fait, il n'allait sans doute pas tarder à lâcher la bête féroce qu'il tenait pour aller chercher quelque chose à faire dans l'enceinte même du bâtiment-puisqu'évidemment, il ne comptait pas trimbaler cette petite chose poilue partout avec lui. Elle avait du se perdre, ou quelq'un l'aurait savamment laissé se faufiler dans le château, et à présent la voilà qui se serait retrouvée perdue. Cela étant, il devait bien avouer que ces animaux là le fascinaient au plus haut point. Pas les chiens, eux il ne les aimait pas le moins du monde. Mais les chats en revanche, c'était tout le contraire. Que ce soit ésthétiquement ou dans leur attitude, les félins avaient clairement les faveurs du Démon. Au moins était-ce plus agréable de s'ennuyer en passant sa main dans la fourrure douce d'un de ces animaux qu'à rester prostré là, bras croisé. Le ronronnement de la petite femelle au poil aussi sombre que les cheveux de la personne qui la caréssait avait en soit quelque chose d'assez apaisant, et de mélodieux. Ecoutez un chien grogner, il n'y avait même pas de comparaison à faire tant il paraissait évident que l'un était loin au-dessus de l'autre en matière de sonorité. Le Démon se redréssa tout à fait, et se dirigea vers un autre couloir sur sa droite, se dirigeant de sa démarche altière vers la sortie. Oui, vraiment il détestait réster à ne rien faire, et là il se sentait proprement inutile. Donc il allait aller déposer gentiment cette petite boule d'amour dans les jardins, et revenir dans le bâtiment qu'il viendrait de quitter pour fair eil ne savait encore trop quoi. Il y avait toujours quelque chose à faire, de toute façon ; c'était une constante, ici. Vous pensiez avoir réalisé tout ce qu'il était possible de faire, et puis finalement vous remarquiez que c'était loin d'être le cas. Alors Sebastian allait partir à la recherche de ces petits 'il-ne-savait-trop-quoi' dès qu'il aurait été reconduire cette demoiselle chez elle...

Lorsque Sebastian poussa la porte de son bras libre, tenant son otage-qui semblait avoir adopté son agresseur, d'ailleurs-il remarqua immédiatement la personne qui venait de se retourner, sans doute alertée par le bruit de ses pas contre le sol dur. Oui, Sebastian devait bien se reconnaître une certaine vivacité, mais son jeune maître ne semblait pas en reste.

Il laissa la porte se refermer derrière lui, et descendit les quelques marches qui le séparait de lui, gardant affiché sur on visage fin et diaphane l'éternel sourire qui semblait ne le quitter que rarement, et uniquement au profit d'une expression impénétrable, le petit chat au pelage de jais toujours blotti contre lui.

"Oh, excusez moi si je vous ai fait peur, dit-il sans se départir de son étrange sourire. Ce n'était pas du tout dans mes intentions, bien entendu."

Il s'arréta devant le jeune homme, et après avoir offert une énième caresse à l'intruse qui squattait ses bras, il reprit.

"Mais dites moi-sans vouloir être indiscret-il me semble que vous aviez encore à faire au château, je me trompe? (il acquiesca brièvement, et reposa son regard perçant sur le jeune homme en face de lui. lui souriant toujours de cette manière qui lui était spéciale.)Enfin, j'imagine que vous avez finit, si vous aviez décidé d'aller vous promener, jeune maître. C'est une très belle journée pour prendre l'air."

Pendant un moment, le cœur du garçon s'emballa pour il ne sait quelle raison. Il n'était pas un voleur, bien au contraire, il logeait dans le château et faisait parti de la famille de sa propriétaire. Alors pourquoi un tel affolement?
En se retournant, le soleil tapa dans son unique œil, lui arrachant une grimace. Il cligna et fut alors dans l'obligation de maintenir un visage crispé... Il ne devait pas ressembler à grand chose, cela donnait une assez mauvaise image de lui au niveau du physique et de la façon à accueillir qui que ce soit...

"Oh, excusez moi si je vous ai fait peur." S'excusa une voix masculine qu'il aurait reconnu entre mille... "Ce n'était pas du tout dans mes intentions, bien entendu."

Shieru fit face aux escaliers dans son intégralité, pour avoir cette lumière si gênante dans le dos ainsi que par pur politesse. Parler à quelqu'un en lui tournant le dos n'était pas ce qu'il souhaitait qu'on lui fasse, pourquoi le ferait-il aux autres? Bien sûr, il y avait des exceptions qui pourrait annuler cette mentalité, mais on parle d'en général.
Une fois son regard éclaircit -ou plutôt assombri dans cette situation- Shieru put clairement apercevoir Sebastian, son majordome et vêtu comme tel: de noir... En même temps, Shieru ne l'aurait pas imaginé habillé autrement qu'avec cette tenue, peut-être plus habillé, mais sans extravagance. Celui-ci descendait tranquillement les marches qui les séparaient, l'un de ses éternel sourire arborait ses fines lèvres. Au fur et à mesure qu'il avançait, le jeune noble aperçut, nicher dans les bras du brun, un animal qui avait tout l'air d'un chat. À cause de la couleur de son pelage, aussi sombre que son porteur, a savoir le noir, le garçon ne l'avait pas discerné de suite, mais cela ne lui fit pas décrocher un œil attendri pour autant, même si cette adorable bouille -le chat, hein? xD- réduisait la distance. Il continuait de l'observer simplement, sans expression.

"Mais dites moi-sans vouloir être indiscret, il me semble que vous aviez encore à faire au château, je me trompe?" Rajouta l'homme avec un nouveau sourire aimable.

Le concerné leva le regard pour fixer de son œil bleu ceux rubis du démon qu'il avait en face de lui.
Ce qu'il aimait chez lui, c'est qu'il était perspicace dans sa réflexion et ses paroles, mais il détestait quand cette qualité se retournait contre le maître... C'était très gênant, le fait était que parfois, Shieru ne devait rien lui répondre pour qu'il devine tout seul...

"Enfin, j'imagine que vous avez finit, si vous aviez décidé d'aller vous promener, jeune maître. C'est une très belle journée pour prendre l'air." Renchérit-il.

Le plus jeune détourna vivement le regard, proche de l'insolence, voulant bien montré qu'il ne voulait pas abordait le sujet, après, l'avis de son majordome l'intéressait peu... Mais pour ne pas nier, il lui restait tant à faire... Il ne s'accordait qu'une bref coupure, c'était ce qu'il s'était mis en tête, et il poursuivait toujours cette idée pour l'instant, surtout par cette belle journée comme l'avait précisé son fidèle serviteur.
Sa bouche forma une ligne droite en fixant de nouveau le chat. Il savait à quel point Sebastian appréciait ces bestioles... Personnellement, le dernier Phantomhive n'accordait pas d'attention aux animaux, ne les portant pas tellement dans son cœur... Ceci dit, il ne renier pas leur utilité respective tel que défendre, transporter et même nourrir les hommes. Pour sa part, il préférait de loin les chiens, fidèles, obéissants et énergiques... Les compétences qu'il pensait obligatoires quand on est au service de quelqu'un...
Le garçon n'avait pas l'intention de répondre et détourna son regard de l'animal pour le dirigeait vers le sol. Geste inutile, puisqu'il ferma l'œil dans la seconde qui suivit.

"Toujours a chérir ces animaux? Je ne vois vraiment pas ce que tu leur trouves mon cher Sebastian..."

C'était une question à laquelle une réponse n'était pas nécessaire, mais, en réalité, Shieru se le demandait vraiment... Ils ne se comprendraient probablement jamais sur ce point...

"J'allais simplement m'aérer l'esprit... Être enfermé dans une pièce ne va pas tarder à me rendre fou... Je profite qu'il n'y ai pas de vent, même si je regrette l'absence de quelques nuages..." Finit(il avec un léger soupir...

Sebastian regarda un instant le paysage qui s'étendait derrière son interlocuteur. Le Pays de Moria était sommes toute assez agréable à vivre, si on excéptait les vents qui le balayait en permanance. Cela étant, tout comme les habitants des autres royaumes, c'était quelque chose à laquelle on s'habituait aisément. Certainement même que s'il avait été à Oria, les légères brises et les bourrasques qui vous décoiffaient sans cesse, le bruit du vent dans les branches des arbres la nuit ou même la vision des fleurs malmenées par les courants d'air ; tout ça lui aurait manqué. Quand vous connaissiez quelque chose depuis toujours, il vous était souvent difficile de vous imaginer vivre sans. A Oria, le soleil devait être encore très présent malgré la fin de l'été qui approchait à grand pas. A Hatès, il aurait gagé que les tempértaures devaient toujours être aussi froides qu'à l'accoutumée, et qu'elles allaient encore chuter un peu plus avec l'arrivée de l'Automne puis de l'Hiver. A Sal'ahë, il devait encore et toujours pleuvoir. Mais les Antarr n'y prétaient peut-être pas autant attention que ça, finalement.

Difficile de deviner les pensées de ces êtres irradiés par la Kara Xanthe.

Le Majordome sortit de ses rêveries, reposant son regard sur Shieru Phantomhive comme s'il n'avait jamais céssé de le faire. Il avait détourné son regard, adoptant une expression qui était loin de celle de quelqu'un qui n'aurait pas été en tort. Sebastian ne lui reprochait absolument rien ; de toute façon, ce n'était pas son rôle. Il pouvait très bien comprendre que son jeune maître ai décidé de sortir se changer les idées-puisqu'à l'évidence c'était bien ce qu'il comptait faire. De toute façon il se voyait mal le traîner derrière lui jusqu'à son bureau pour le forcer à finir tout ce qu'il avait à faire, après quoi seulement il pourrait profiter de quelques moments de quiétude. Non, et puis le jeune homme, avec son oeil unique, était quelqu'un d'on ne peut plus serieux. S'il ne le finissait pas maintenant, il le fairait de toute façon incéssament sous peu, Sebastian en était persuadé.

"Toujours a chérir ces animaux? Je ne vois vraiment pas ce que tu leur trouves mon cher Sebastian..."

Sebastian haussa vaguement un sourcil, et posa à son tour brièvement ses yeux sur le petit être qui s'était endormi dans ses bras, l'air visiblement très bien là où il était. Oui, c'était un fait, Sebastian aimait beaucoup les chats. Il savait aussi pertinnement que ce n'était pas particulièrement le cas de son jeune interlocuteur. Cette légère divergence d'opinion n'avait pas une grave importance, si tant était qu'elle en eut simplement une. C'était comme préférer le rouge ou le bleu ; on n'allait pas haïr quelqu'un pour si peu de choses.

Le jeune Démon haussa les épaules, sans se départir de son éternel sourire, et reporta son regard sur son jeune maître. Il doutait que ce ne soit pas une question purement réthorique, et donc il ne jugeait pas franchement utile de répondre. Il aurait pu faire un discours de trois heures sur le pourquoi du comment, en tentant de trouver des raisons plus ou moins avlables, plusou moins rationnelles, mais sans doute qu'au fond il n'y en avait pas. C'était comme demander à quelqu'un pourquoi il préférait le sucré au salé ; qu'aurait-il pu vous répondre?

Que le goût sucré était un peu plus...,un peu...,enfin...

Non, Sebastian n'avait pas de raisons particulière d'apprécier les chats, il les appréciait, c'était tout. Et d'après le doux et discret ronronnement qui s'échappait de l'animal qu'il tenait dans ses bras, ils le lui rendaient très bien. Ah, finalement...,les goûts qu'on éprouvait, que ce soit pour des animaux plutôt que d'autre, pour des textures, pour des couleurs, pour des lieux ou des climats, ce n'était que rarement justifié. Comme ce qu'on pouvait bien ressentir pour une personne ; la moitié des gens dans ce monde auraient clamé la bouche en coeur qu'on tombait amoureux comme ça, au premier regard, et qu'on ne choisissait pas. Dans ce cas, chercher des raisons semblait être une pure perte de temps et une hérésie profonde, si?

"J'allais simplement m'aérer l'esprit... Être enfermé dans une pièce ne va pas tarder à me rendre fou... Je profite qu'il n'y ai pas de vent, même si je regrette l'absence de quelques nuages..."

En effet, il n'y avait pas de vent-ce qui à Moria était chose assez spéciale pour être soulignée. Pour autant, la température et l'air ambiant restaient tout à fait supportable, tant dans un sens que dans un autre. Tout du moins était-ce le point de vue du Majordome aux yeux rouges ; cela ne voulait pas dire que c'était celui du jeune homme qui, oeil fermé, venait de parler dans un soupir. Parfois, si on s'amusait à ne plus le regarder mais à juste l'écouter parler, on pouvait se demander si le cousin de la Princesse n'avait réellement que douze ans. Sans doute très mature pour son âge, comme jeune garçon.

"je me doute bien que vous n'alliez pas jardiner...,mais je crains que le vent et les nuages n'aillent souvent de pair, répondit-il avec un sourire amusé, en songeant qu'en effet il était rare d'avoir un climat 'parfait'. En revanche ce serait malheureux que vous mourriez d'une insolation. Cela rendrait tout le monde très triste, vous savez. Principalement votre cousine, j'imagine."

Sebastian haussa les épaules avec un sourire.
On ne pouvait pas vraiment savoir si il l'avait bien ou mal pris. Ce sourire ne voulant jamais quitter ses lèvres, il était difficile de savoir... Mais après tout, c'était le même cas pour le jeune noble, à l'exception que lui gardait un visage beaucoup plus neutre pour ne pas dire sans expression quelconque. C'est comme ça qu'ils étaient ainsi fait. Si chaque être humain se ressemblaient en tout haut point, on s'ennuierait vite, après avoir donné raison à l'autre et vis-versa. C'était pour cette raison que faire connaissance avec des gens nouveaux était intéressant, du moins du point de vue de Shieru.
Après avoir donné une explication plus ou moins vraie à son majordome, le borgne voulut tourner les talons pour finalement poursuivre l'idée qu'il avait eu, mais il fit un pas avant de se retourner, sentant bien que Sebastian allait rajouter quelque chose.

"Je me doute bien que vous n'alliez pas jardiner..., mais je crains que le vent et les nuages n'aillent souvent de pair, ... "

Ça ennuyait le garçon, mais ces propos étaient encore une fois justes et tout à fait logiques.
Moria était l'un des rares pays a avoir la chance de vivre avec un climat favorable, mais il y avait toujours une raison de se plaindre, même au paradis, le jeune garçon penserait qu'il y aurait cette fois trop de nuage...

"En revanche ce serait malheureux que vous mourriez d'une insolation. Cela rendrait tout le monde très triste, vous savez. Principalement votre cousine, j'imagine."

Shieru se figea, étonné. Il leva son regard saphir vers celui de rubis, la pupille rétractée.
Mourir? Combien de fois l'avait-il demandé à l'homme qui se trouve tout la-haut?
À la mort de ses parents et de son manoir, suivit de nombreux mauvais traitements, il ne désirait que ça. Rencontrer la grande faucheuse qui mettrait fin à son cauchemar, ça avait été son rêve durant deux longues années atroces...
Mais cette situation avait heureusement évolué d'une manière totalement différente, depuis qu'il s'était plus familiarisé avec sa cousine, rencontrer Sebastian et bien d'autre personnes... Des gens qui l'avaient poussé à se reprendre en main pour poursuivre sa vie "qu'il n'avait pas encore entamé" selon les dires. Après tout, l'entreprise de ses parents était encore bien vivante et avait un grand succès, et reconstruire son manoir aurait été enfantin... Un seul détail: Shieru n'avait pas cette façon de voir les choses.

"Ce qui a été perdu ne reviendra jamais." Murmura-t-il tristement pour lui-même, en jouant avec la bague à son doigt.

De toute manière, le jeune Phantomhive appréciait sa nouvelle maison, même si elle ne lui appartenait pas et que beaucoup de personne affluaient dans les couloirs, il s'était fait une raison qu'il ne supporterait pas bien longtemps la solitude dans une grande demeure...
Les paroles de Sebastian lui revinrent à l'esprit... Même si il souhaitait parfois en finir, il n'oserait jamais, quelques personnes tenait à lui, et même si Shieru pouvait être d'une froideur sans faille, il ne se sentait pas en mesure de sérieusement faire du mal à son entourage...
Il cessa son geste pour reprendre sa canne en main et faire face aux jardins, inondaient de différentes plantes plus ou moins colorées. Positivé était quelque chose de tellement difficile pour lui, mais il en était parfaitement capable, il en était sûr et certain.
Il refit face au démon et son chat, un léger sourire à peine remarquable sur le visage.

"Et toi Sebastian? Je ne te manquerais pas? Tu pleurerais ma mort aux côtés de ma cousine?"

C'était une question assez amusante à son goût. Taquiner l'homme en noir était un hobbit qui, une fois essayé, était difficile de s'en passer à chaque fois qu'on l'apercevait. De plus, avec un sourire aussi inébranlable que le sien, on avait pas peur d'une quelconque représailles, prenant n'importe quelle remarque avec légèreté.

"Ce qui a été perdu ne reviendra jamais."

Quelques mots à peine prononcés, peut-être plus déstinés à la personne même qui les avait prononcé qu'à Sebastian. C'était même plus ou moins certain, en fait : le Démon doutait fort que cette remarque ne quémandât une quelconque réponse, qu'elle soit positive, négative, qu'elle soit du type réprimande ou soutien. En outre, le fait qu'il ait levé sur lui des yeux étonnés après ses dernières paroles l'avait juste conforté dans cette interprétation des faits qui-bien que personelle et pouvant s'avérer être érronée-restait tout de même à ses yeux plus ou moins juste. Non, alors il resta muet, gardant simplement son regard rubis rivé sur son interlocuteur en face de lui.

Il était vrai que d'un point de vue général, la vie était un cadeau. Pas un dû ou un poison, juste un cadeau. Nombreux étaient ceux qui ne se rendaient même pas compte de la chance qu'ils avaient, ne se réveillant réellement qu'au moment de fermer les yeux pour la dernière fois. Ils étaient au crépuscule de leur voyage et ils avaient peur du noir, de cette étrange et profonde obscurité qui s'étendait à perte de vue. Pourtant, on ne pouvait pas revenir en arrière : c'était bien là quelque chose d'indéniable, on ne pouvait pas revenir dans le passé ou changer le cours des choses, aussi fort soit ce désir, aussi pures soient les intentions qui nous motivaient. Finalement le passé se détrusait petit à petit, le futur était mis sous clé, et le présent mourait à chaque seconde qui passait.

Difficile avec une pareille vision des choses de se dire qu'il fallait vivre heureux, profiter de chaque instant et faire ce qui nous plaisait dans les limite du possible et du correct ; pour autant, sans être plus pessimiste qu'optimiste ou vis-versa, Sebastian ne se sentait pas particulièrement suicidaire. Des personnes comme son jeune maître, Shieru Phantomhive, ayant connu en si peu de temps déjà une existance assez compliquée et douloureuse pouvaient en revanche vite tomber dans ce travers. S'accrocher à la vie pouvait être difficile, quand on ne voyait plus l'intérêt même de cette dernière. Mais au fond, la mort n'avait rien de soulageant en soit non plus. Elle viendrait de toute manière d'elle-même, et bien trop tôt encore pour une majorité d'entre eux ; alors ça ne servait à rien de courir la voir, si? C'était comme si on vous offrait un jouet, et que vous aviez droit de jouer avec pendant exactement une journée entière. Il fallait vraiment avoir perdu définitivement l'envie de jouer pour le jeter au bout de quelques minutes seulement.

Le Démon, qui l'éspace d'un instant avait détourné son regard du jeune homme à qui il parlait, redirigea son attention vers lui quelques secondes à peine plus tard. Après tout, on ne pouvait forcer personne à aimer la vie. En théorie, tout du moins.

"Et toi Sebastian? Je ne te manquerais pas? Tu pleurerais ma mort aux côtés de ma cousine?"

Le Majordome haussa vaguement un sourcil en assimilant la question, mais bientôt il se remit à sourire. Quit à atrapper une crampe musculaire, autant le faire en souriant, n'est-ce pas?

Il s'inclina vaguement pour laisser retomber la petite bête qu'il tenait dans ses bras au sol et vérifia brièvement qu'elle prenait la diréction des jardins, et non pas du château. Il n'avait pas particulièrement envie d'arpenter les lieux à la recherche de pauvres chats égarés non plus, à dire vrai. Ceci fait, il plongea ses yeux rouges dans le seul valide de son jeune maître, et répondit d'un ton amusé:

"Pourquoi, vous en doutez?"

Sebastian laissa ses bras le long de son corps, ne faisant pas parti de cette part de la population qui se sentait toujours obligé de se torturer les doigts, de croiser les bras, de les décroiser et de sans cesse les bouger pour les occuper. A vrai dire, il ne doutait pas que cette question ne fut tant serieuse que cela, mais ça n'y changeait rien. Quelle que fut la question, il y répondrait toujours avec la plus grande sincérité possible.

"Certes..., votre cousine serait triste, je pense, ajouta-t-il, sans pour autant répondre à la question. Comme bien d'autres d'ailleurs."

Il laissa quelques secondes s'écouler, avant de n'ajouter dans un léger sourire :

"..., Dont je ferais parti, bien entendu. Je ne tiens pas particulièrement à me retrouver au chômage..."

Le jeune homme pencha légèrement sa tête sur le coté. Habitué à ce que le vent souffle sans cesse, il devait bien avouer que le fait qu'il n'y en ai pas, ça créeait comme un léger vide. Quand on s'était habitué à quelque chose, on s'attendait toujours à ce qu'il soit là quand avant il était là. En l'occurence, quand à Moria le vent se taisait, on s'attendait perpétuellement à être décoiffé subitement, comme après une crise de hoquet. Sebastian délaissa son sourire amusé pour un plue simple, peut-être plus vrai aussi.

"Cela étant, je ne suis pas de ceux qui pleureraient près de votre tombe..., pour ma part, je préfère m'arranger pour que vous ne mourriez pas. C'est une activité bien plus pleine d'intérêt en mon sens, en tout cas. Et puis vous êtes censé mourir après moi, si tout se passe bien."

Sebastian finit par croiser les bras, et remit sa nuque tout à fait droite avant de ne demander sur un ton mutin :

"Et vous, seriez vous un tant soit peu triste si je venais à disparaître?"

Shieru nota un léger haussement de sourcil de la part de son majordome à l'énonciation de sa question, avant de retrouver son visage habituel. Ce simple geste augmenta la curiosité du noble... Au départ, cette question était une petite espièglerie de la part du garçon au cheveux gris, une question dont la réponse était sans intérêt pour lui... Si Sebastian ne pleurait pas à sa mort et est le courage de lui dire, il ne lui en voudrait aucunement. On ne peut pas se forcer à avoir de la peine pour une personne ou même un objet si l'envie ne nous prend pas. Mais maintenant, la réponse l'intéressait grandement, il n'attendez que ça, curieux de savoir ce qu'allait bien lui dire le brun. Celui-ci choisit ce moment pour faire descendre le chat noir et le lâchait doucement. La créature atterrit souplement sur le sol caillouteux pour se diriger vers les jardin... Le garçon fut plutôt content de le voir déguerpir, plutôt que de se frotter aux jambes... Le regard rougeâtre du démon se fixa de nouveau sur le plus jeune des deux.

"Pourquoi, vous en doutez?" Dit-il sur un ton espiègle.

N'ayant plus les bras occupés, il les rangea le long du corps... Honnêtement, Shieru en était incapable, il fallait qu'il est toujours quelque chose entre les doigts, sa canne était un bon moyen d'empêcher cela, mais si par malheur elle n'était pas présente, le garçon se contenterait de sa bague... Ou croiserait simplement les doigts, regrettant parfois de ne pas pouvoir les placer dans son dos, par peur de paraître pour un jeune enfant... Se balançait d'une jambe sur l'autre lui été aussi fortement déconseillé... Devant donc garder une attitude plus ou moins immobile, c'était les objets qu'ils possédaient qui en payaient les frais...
La fine bouche de Shieru forma une ligne droite, son œil presque plissé. Cela n'était pas une réponse, loin de là, elle lui laissait le choix qui lui ferait le plus plaisir. Il se gifla intérieurement d'avoir été si impatient pour une réponse de ce genre.

"Certes..., votre cousine serait triste, je pense. Comme bien d'autres d'ailleurs."

Encore une fois, déçu de cette réponse ne lui apprenit rien... Il n'y avait pas à penser, Amy Grimm se faisait du souci pour tout le monde, possédant un cœur gros comme ça, il ne serait pas étonnant qu'elle verse quelques larmes pour son cousin, Shieru aurait d'ailleurs fait la même chose. Ne se voyant pas tout les jours non plus, les deux membres de la même famille s'appréciait et cela serait un choc si l'un des deux venait à disparaître. À part quelques exceptions, le dernier Phantomhive se fichait bien des autres! Il savait qu'il serait tout de même regretté par son entourage proche, sûr et certain même. Mais là, il demandait la réaction que Sebastian Michaels, et personne d'autre, aurait adopté.

"..., Dont je ferais parti, bien entendu. Je ne tiens pas particulièrement à me retrouver au chômage..."

Le borgne fut un peu abasourdi. Possédant un caractère assez irritable. Il pouvait comprendre que l'homme en noir tenait beaucoup à son travail et ne vivait presque que pour cela... Mais l'idée qu'il reçu fut la suivante: maître mort = plus travail = larme.
Shieru chassa cette idée en secouant légèrement d'un geste vif sa tête, ses mèches tombantes suivirent le mouvement. Il savait très bien que son majordome était loin d'être un imbécile, il ne pouvait pas lui avoir dit cela ainsi... Le plus jeune s'efforçait de ne pas y croire. De plus, un Sebastian en larme était assez dur à imaginer...

"Cela étant, je ne suis pas de ceux qui pleureraient près de votre tombe..., pour ma part, je préfère m'arranger pour que vous ne mourriez pas. C'est une activité bien plus pleine d'intérêt en mon sens, en tout cas. Et puis vous êtes censé mourir après moi, si tout se passe bien."

Shieru poussa un petit soupir. Cette phrase lui convenait déjà un peu mieux, et si ça avait été le but de Sebastian, et bien il avait bien atteint son objectif...
'Si tout se passe bien'...?
Le noble était bien plus jeune que son fidèle serviteur, mais celui-ci avait dû oublié pendant une petite seconde que, même si Shieru le surpassait en position sociale, il n'en restait pas moins qu'un bête humain dénué d'une quelconque source de magie et d'une longitude de vie moins longue que celle d'un démon comme l'était l'homme aux yeux rubis. En toute logique, peut-être qu'ils mourraient à peu près en même temps?

"Et vous, seriez vous un tant soit peu triste si je venais à disparaître?"

Le cousin de la reine eut comme un frisson, lui parcourant rapidement l'échine. Il leva instantanément son regard, qui plongea droit dans la couleur sang des yeux de son interlocuteur, ne pouvant s'empêcher d'entrouvrir légèrement la bouche.
Il lui retournait sa propre question contre lui? Si le chef de l'entreprise de jouet n'avait pas atteint une maturité plutôt élevé, il se serait empressé de protester avec un 'c'est pas du jeu, ça!'... Qui a dit que quand l'on est encore un enfant, on ne possède aucun tracas?
Shieru se tourna vers le côté, son coup d'épaule brusque prouvée qu'il était un tantinet énervé. Qu'allait penser l'homme en noir si il ne répondait pas ou encore s'exclamer avec indignation qu'il possédait un cœur et qu'il était dedans?
C'était plutôt une voie sans issue pour le dernier Phantomhive... Sebastian attendait gentiment en face de lui, les bras croisaient. C'est dans ces moments où l'on souhaitait qu'une explosion se fasse entendre en bruit de fond, qu'un cheval affolé fuyant les écuries attire l'attention... Où même qu'un chat se frotte à vos pieds... Malheureusement pour quelqu'un, ni explosion, ni cheval, juste peut-être un chat noir de jais qui observe, la queue battant l'air.
Shieru eu l'idée de faire endurer la même situation à qui il avait eu droit, répondant lui aussi au tac-au-tac.

"Mmh... Je crois que cela serait certes gênant de ne plus avoir son majordome... Cela serait vraiment dommage, et je mettrai du temps à en retrouver un ayant toutes les qualités que j'exige..."

Le garçon retrouva assez vite le visage sans expression particulière qu'il possédait la plupart du temps.

"Tu comprends aussi que, étant quelqu'un d'assez occupé, je ne pourrais pas passer mes journées à me lamenter sur ton triste sort, en plein milieu d'un cimetière..."

Il fixa le sol d'un œil lassé. Même si ce n'était que des hypothèses, les deux hommes ne parlaient pas de chose dont on devait parler par une journée comme celle-ci.

"Après ça... L'enfant que je suis serait dans l'incapacité de ne pas pleurer devant un cercueil qui lui enlève une personne qu'il a apprécié..." Dit-il un peu gêné.

Cette phrase fut dite avec moins de tonalité que les précédentes. Shieru releva son regard bleu vers l'homme qui se tenait toujours parfaitement droit.

"Mais qu'importe. Tant que je suis en vie, tu n'as pas le droit de mourir, tu dois me protéger, c'est ton rôle... C'est pour cela que je ne me fais pas tellement de souci à ce sujet."

"Mmh... Je crois que cela serait certes gênant de ne plus avoir son majordome... Cela serait vraiment dommage, et je mettrai du temps à en retrouver un ayant toutes les qualités que j'exige..."

Sebastian remit machinalement ses bras le long de son corps, trouvant finalement plus génant qu'autre chose de les laisser croisés. La manière dont le plus jeune des deux abordait la réponse à la question posée sur un ton des plus innocent ressemblait à s'y méprendre à celle qu'avait utilisé Sebastian, et à vrai dire ça ne l'étonnait pas franchement. Il est vrai que ça avait sans doute quelque chose d'assez malsain de parler travail alors que le sujet principal était la mort, le majordome tout de noir vêtu l'accordait volontier. Enfin, ça aurait été déplacé s'il l'avait réellement pensé, or ce n'était clairement pas le cas. Sebastian n'avait pas pour habitude de se poser des questions existentielles du genre 'qu'est-ce que je ferais si', mais il doutait fort que si son jeune maître venait à mourir il ne se préoccupe que de son travail. Après tout, on avait beau dire et se dire ce qu'on voulait, quand on appréciait quelqu'un on ne pouvait qu'être triste lorsqu'il disparaissait. Et lorsque le démon avait observé les réactions de son interlocuteur tandis que lui-même prenait la parole, il avait bien sûr noté qu'il n'était pas resté exactement sans réaction lorsqu'il lui avait parlé de cette idée de travail. Evidemment, ce n'était pas très appréciable que de se dire que la seule chose qui rendra triste une personne que vous voyiez plus que régulièrement est la perte de son travail que votre mort engendrera.

Enfin. Sebastian ne savait pas bien pourquoi il lui avait retourné sa question puisque de toute façon, d'une manière ou d'une autre, il connaissait plus ou moins la réponse.

"Tu comprends aussi que, étant quelqu'un d'assez occupé, je ne pourrais pas passer mes journées à me lamenter sur ton triste sort, en plein milieu d'un cimetière..."

Cette remarque arracha une légère moue amusée à Sebastian, sans raison apparente. Il était vrai que passer ses journées dans un cimetière à pleurer sur une tombe n'avait rien de follement gai, intéréssant ou même utile. D'ailleurs, quelle que soit l'opinion que les gens avaient de lui, il n'aurait pas spécialement apprécié de savoir que lesdites personnes passaient leurs journées là-bas. Après tout quand quelqu'un passait de l'autre coté, il n'y avait plus grand chose à faire et pleurer n'avait jamais ramené personne. Certes certains ne pouvaient pas s'empécher d'exprimer leur tristesse par les larmes, mais à force de trop en verser on finissait par ne plus avoir assez d'eau dans notre corps pour réussir à encore être triste par la suite. Regrètter quelqu'un ne voulait pas dire s'arréter de vivre pour se recueillir nuits et jours qu'importe le temps, aux yeux de Sebastian, et d'ailleurs de mémoire il n'avait même jamais agi de la sorte. Même pleurer ne lui était plus coutumier depuis bien longtemps-si un jour ça l'avait été. Bien sûr il était vivant, et ressentait des émotions dont la tristesse faisait malheureusement parti. Seulement si quelqu'un lui disait quelque chose de bléssant il continuait de sourire et d'être courtois, peu importait ce qu'il pouvait bien penser au fond. Il y avait des milliers de façon de montrer qu'on était triste, et aussi des milliers de façon de l'être sans forcément en faire part au monde entier.

Après tout, quoi de plus personnel que les sentiments?

"Après ça... L'enfant que je suis serait dans l'incapacité de ne pas pleurer devant un cercueil qui lui enlève une personne qu'il a apprécié..."

Les bras toujours sagement aligné le long de son corps de manière tout à fait naturelle, les lèvres du démon aux yeux rouges s'étirèrent à peine plus qu'auparavant tandis qu'il gardait toujours son regard posé sur son interlocuteur à l'unique oeil bleu. Oui, s'il y avait bien une chose qu'on remarquait trop et qu'on oubliait trop vite en même temps, c'était que Shieru Phantomhive était loin d'être très âgé. Regardez le pour la première fois et vous vous demandiez ce qu'un enfant faisait ici, écoutez le parler quelques instants, et vous aviez l'impression qu'il était bien trop mature pour son jeune âge. Oui, c'était une étrange impression que celle-là mais Sebastian s'en était plutôt bien accomodé, à présent. Et il ne doutait pas un seul instant que si un de ses proches était venu à mourir, il n'aurait pas pu s'empécher de ressentir de la tristesse. Oui, après tout il commençait à connaître son jeune maître et même si certaines de ses réactions persistaient à l'étonner la plupart ne lui arrachait plus que de vagues sourire, comme il en faisait régulièrement. Enfin, après tout, qui dans son entourage aurait eu droit à des larmes? Amy, sans aucun doute. Mais..., on ne pouvait pas dire que ses relations sociales 'amicales' soient si étendues que ça. Il y avait un monde entre connaître quelqu'un et l'apprécier, le majordome était bien placé pour le savoir. Vous en appréciez si peu, en comparaison de ceux dont le nom vous était resté.

"Mais qu'importe. Tant que je suis en vie, tu n'as pas le droit de mourir, tu dois me protéger, c'est ton rôle... C'est pour cela que je ne me fais pas tellement de souci à ce sujet."

Cette phrase avait été dite sur un ton qui était plus habituel au jeune Noble, tandis qu'il reposait son regard sur le plus âgé. 'Tu n'as pas le droit de mourir'..., dans l'ensemble, difficile d'obéïr à un ordre tel que celui-ci. Parce que pour cela, n'aurait-il pas du pouvoir jouer sur le déstin, sur le concept même de vie et de mort? Ce n'était pas tant un ordre littéral, en fait. Ca ressemblait plus à une phrase du type 'J'ai dit que, donc c'est comme ça, t'as pas le choix' qu'autre chose. Cela étant, il était vrai que Sebastian comptait mourir avant son jeune maître, clairement. De un parce qu'en effet son rôle était de le protéger, et que le laisser mourir n'était pas en option. De deux, parce que c'était comme ça. Le jeune homme aux yeux rubis se doutait bien que si l'autre tombait terriblement malade et que c'était incurable, il n'y pourrait pas grand chose ; mais ce genre de variables n'entrait pas en compte dans sa vision des choses. Si tout se passait bien, comme il l'avait dit précédemment, ce serait lui qui mourrait en premier, voilà tout. Sans doute que même si son jeune maître avait eu deux ans de plus que lui, il lui aurait servi exactement le même discours. Après tout, même si les Démons jouissaient de ce qui pouvait être assimilé à un privilège en matière de longitude de vie, ça ne changeait pas grand chose. C'était à Sebastian de veiller sur Shieru, pas le contraire, et il prenait son travail très à coeur.

Et puis de toute façon...

"Je suis flatté, dit-il sans réussir à se départir de ce sourire qui ne le quittait jamais. Et je ne compte pas mourir pour l'instant, ne vous en faites pas. Comme je l'ai dit, je ne compte pas avoir à vous enterrer un jour..."

Le Démon posa un instant ses yeux perçants sur le paysage, devant lui, puis les redirigea vers son seul interlocuteur.

"Mais ce n'est pas le genre de discussion que l'on devrait avoir alors qu'il fait si beau, il y a bien assez de jours mornes pour cela. Excusez moi si je vous importune, vous vouliez vous aérer l'esprit, je me trompe? Je crois que je n'ai rien fait qui aille dans ce sens, malheureusement."

Shieru n'avait pas prononcé sa dernière phrase avec la moindre once de plaisanterie, il était sérieux. Il interdisait à Sebastian de mourir tant que lui-même était encore de ce monde. Les gens qui auraient écouté cette conversation sans en connaître les personnages aurait trouvé ça 'mignon', le jeune garçon qui ne veut pas voir son majordome mourir... Mais en cet instant, le noble se considérait comme un incroyable égoïste ne pensant qu'à son bonheur à lui. Il ne voulait pas connaître la mort de son majordome car il savait qu'il en souffrirait beaucoup, beaucoup trop à son goût... Il avait appris qu'il ne fallait pas énormément de temps à quelqu'un pour apprécier quelqu'un d'autre, c'était l'un des malus humain à ses yeux. S'attacher trop vite aux gens pouvaient être une vraie plaie et on en souffrait au moindre petit incident, cela dit, il y avait des avantages, mais tel était la vision de Shieru. En fin de compte, il était plutôt content d'être un noble étant dans l'obligation de paraître quelqu'un de froid... Car le jeune garçon ne se sentait nullement prêt pour éprouver de l'affection, mais peut-être que cela aurait pu être tout autrement si il avait pu jouir plus longtemps de l'amour de sa famille... Mais vu sa situation, il se sentait plus ou moins perdu, mais avec la certitude de ce qu'il avait à faire... Comme plongé dans un sombre couloir mais avec une bougie...

"Je suis flatté. Et je ne compte pas mourir pour l'instant, ne vous en faites pas. Comme je l'ai dit, je ne compte pas avoir à vous enterrer un jour..."

Oui... Mais si Sebastian n'enterrait pas Shieru, ce serait le contraire...
La mort pose problème avant même d'avoir fait son apparition... Embêtant, n'est-ce pas? L'une des rares choses que l'humain ne sait toujours pas maîtriser...
Shieru détourna la tête au mot 'flatté', il était bien sûr satisfait que son homme en noir est compris le sens de ses phrases, mais il éprouvait en même temps, une gène qui lui aurait facilement enflammée les joues si il n'avait pas été préparé à cacher ses émotions les plus fortes, il en garda donc ses lèvres légèrement arqué vers le bas.

"Mais ce n'est pas le genre de discussion que l'on devrait avoir alors qu'il fait si beau, il y a bien assez de jours mornes pour cela. Excusez moi si je vous importune, vous vouliez vous aérer l'esprit, je me trompe? Je crois que je n'ai rien fait qui aille dans ce sens, malheureusement."

Au moment où les mots sortirent, Shieru se rappela qu'il avait fui ses obligations dans le but de penser à autre chose, il avait eu de la compagnie certes, mais cela ne l'avait pas si dérangé que ça en fin de compte... Même si le sujet principale avait été la mort... Mais qu'importe, Shieru avait voulu mourir un jour, il n'en avait plus vraiment peur à présent, il la craignait, certes, comme tout le monde, mais il n'était pas le genre d'enfant à être choqué ou apeuré dès qu'on lui parlait de cercueil... Tôt ou tard, on serait dans celui qui est approprié à notre taille, en espérant que celui du jeune maître ne soit pas blanc...
Le temps était idéal pour certaine personne, profitable pour d'autre. Le soleil de l'après-midi s'était plus ou moins calmé, toujours aussi flamboyant, mais moins agressif pour celui qui ne possédait qu'un œil pour voir.
Le jeune garçon eu un petit sourire en coin, avant de placer deux doigts sur son front, faisant mine de réfléchir.

"Effectivement... Ces histoires de savoir qui mourra en premier de nous deux n'est pas très conseillé pour retrouver le moral détruit par le travail..."

Il ferma son unique œil d'une belle couleur bleutée, n'effaçant pas ce qui devait être une preuve visible d'une sorte de plaisir.

"Mais... Il faut avouer que je suis satisfait de cette conversation avec mon majordome. Tu es tellement mystérieux, je veux être l'un des premiers à savoir te cerner, savoir ce que tu penses vraiment derrière ton sourire..." Il laissa un petit silence s'installait avant de poursuivre. "Je suis sûr que j'y parviendrai."

Le plus jeune tapa le sol de sa canne, bien décidé à ne pas s'attarder plus, voulant au moins atteindre les jardins avant un éventuel empêchement, seul ou accompagné... Il cligna toutefois de son œil visible, un peu sans voix.

"À propos... Que faisais-tu? Tu n'avais aucune tâche à accomplir de là à avoir du temps a consacrer pour un chat?"

La mort. Ou l'art et la manière de rendre n'importe qui ne serait-ce qu'un tant soit peu soucieux l'éspace de quelques secondes. Ce n'était pas clairement une règle dans ce monde régit par la vie, mais la plupart du temps tout à chacun préférait ne pas penser à la mort en général. Que ce soit parce qu'elle avait ratrappé un être cher, parce qu'elle nous terrifiait ou parce que tout simplement parler de choses aussi lourdes et tristes ne plaisait pas à grand monde, mais c'était sans doute un des plus évident tabou de ce monde. Après tout, ça pouvait se comprendre. La peur de l'inconnu était plus qu'oppréssante, présente et tyrannique, ici-bas. On ne savait pas ce qu'il y avait, après. Certains pensaient qu'il y avait autre chose, d'autre pas ; et même parmis cet autre chose il existait plusieurs versions. Si vous faisiez de bonnes actions vous alliez dans l'ensemble dans un lieu agréable, où vous retrouviez vos proches. Si au contraire vous étiez mauvais, vous finissiez dans un lieu terrible, où vous enduriez milles peines et douleurs insupportable pour n'importe qui aussi fort soit-il. Personellement, Sebastian ne prétait pas de grandes attention à ces considérations idéologistes et théologistes. Chacun pensait ce qui'l voulait pour autant, mais il n'en restait pas moins que de son point de vue Paradis et Enfer étaient plus des inventions que des réalités plausibles. Pourquoi? A cause de cette différenciation, déjà. Le mal, le bien..., est-ce que si l'on tuait un homme on était mauvais pour autant? Ce pouvait-êtr eun accident, cet homme pouvait être lui-même mauvais ou en vouloir à votre vie. Etiez vous quelqu'un avec un fond pervers et sadique parce que vous aviez tué quelqu'un qui en voulait à votre intégrité physique? Tout ça..., ce n'était que des questions de point de vue. La sacralisation de la condition humaine était sans doute due à sa trop courte durée de vie, après tout. Et puis peut-être qu'étant un Démon jouissant d'une durée de vie prolongée par rapport aux humains, il ne voyait pas les choses exactement de la même manière.

Enfin. Quelque part ça pouvait être rassurant de s'imaginer dans des jardins verdoyants plutôt que pourissant au fond d'une tombe, c'était indéniable.

"Effectivement... Ces histoires de savoir qui mourra en premier de nous deux n'est pas très conseillé pour retrouver le moral détruit par le travail..."

Sebastian acquiesca vaguement, son ssourire toujours accroché sur ses lèvres. De certains auraient pu penser que c'était quelqu'un au tempérament plutôt joyeux et optimiste, en surface. Après tout il ne céssait que très rarement de sourire, c'était un fait. Pour autant ça ne trahissait aucunement de la joie, de la mesquinerie ou quoi que ce fut. Quand il prenait ce genre d'expressions on voyait nettement le changement, d'ailleurs. Non, cette sorte de demi-sourire tranquille était plus une expression de base ; comme n'importe qui perdu dans ses pensées n'aurait arboré aucune expression en particulier, lui avait choisi de banaliser celle-ci. S'il n'était pas particulièrement enclin à sourire, à rire ou à se mettre en colère alors il vous regarderait ainsi, ce léger sourire accroché sur son visage trop pâle. On s'y habituait assez vite, quand on le connaissait un tant soit peu. Ce qui, soit dit en passant, n'était pas toujours chose aisée. Et puis dans l'absolu, quit à garder cette expression la majeure partie du temps, autrant qu'elle soit agréable à regarder, non? Un sourire, même s'il n'avait pas vraiment le rôle d'un véritable sourire, restait tout de même dans l'ensemble et pour une grande partie des êtres vivants une expression bien plus agréable. Même si c'était stupide et basé sur des préjugés, on avait bien souvent une meilleure impression d'une personne souriant constamment que de quelqu'un ayant toujours l'air de vouloir comettre un meurtre sur vous ou votre entourage.

"Mais... Il faut avouer que je suis satisfait de cette conversation avec mon majordome. Tu es tellement mystérieux, je veux être l'un des premiers à savoir te cerner, savoir ce que tu penses vraiment derrière ton sourire..."

Sebastian arqua un sourcil, entrouvrant à peine ses lèvres comme pour parler, puis se ravisa et se remit à sourire, justement. Mysterieux..., peut-être. Sebastian n'en doutait même au fond pas réellement, puisque d'une façon ou d'une autre c'était plus ou moins le but recherché. Il n'aimait pas particulièrement qu'on s'attarde sur lui, et même si en gardant cette part de mystère il pouvait susciter la curiosité, ils n'avaient pas matière à polémiquer bien longtemps. Quand le Majordome décidait de ne rien dire à propos de tel sujet, rien ne sortirait du sceau hermétique de ses lèvres vous pouviez en être certain. Or, le Démon aux étranges yeux rouges n'appréciait pas tant que ça de parler de lui-même. Des autres il n'y voyait aucun inconvénient ; mais de lui, non. C'était un peu un sujet qu'il préférait dans l'ensemble éviter, jugeant que de toute façon il n'y avait rien de bien intéréssant à raconter là-dessus. Sa vie ne regardait que lui, et si ce n'était plus le cas seulement il accéptait de l'évoquer. Si vous faisiez parti d'un moment de sa vie, alors il n'en était plus si personnel que ça, alors peu importe, à ce moment là. Mais si vous n'aviez rien à voir dans ce moment, cette époque ou ce lieu précis où il avait été par le passé, alors autant parler à un mur : vous auriez le même taux de réponse. Enfin, il y avait des excéptions, bien sûr. Il y en avait toujours, après tout. Et puis, comme il le disait si souvent, "Un secret n'existe que s'il est connu de quelqu'un". Restait à trouver ladite personne à qui il avait bien pu raconter ça...

"Je suis sûr que j'y parviendrai."

Le jeune homme aux cheveux de jais observa un instant son jeune maître, et acquiesca de nouveau. Malheureusement, ill n'en doutait pas un seul instant. Il était plutôt perspicace, dans son genre. Enfin, ce n'était pas un mal, après tout.

"Enfin, je suis quelqu'un de complètement transparent...,répondit-il avec un léger air amusé. Je ne cache absolument rien."

Sebastian garda son regard posé sur le jeune homme en face de lui. Savoir ce que Sebastian pensait devait déjà être assez compliqué en soit, alors avec en plus cet eternel sourire accroché sur se slèvres, il était vrai que ce ne devait pas être une tâche aisée. Cela étant, il n'empêchait personne d'éssayer de deviner, c'était une occupation comme une autre, en soit.

"Et dans tout les cas de figure je pense que vous devez pour l'instant être la personne qui me cerne le mieux, jeune maître."

Oui, après tout si personne ne le connaissait vraiment, ce devait être tout de même lui qui devait le mieux le connaître. Pour la simple et bonne raison que, en vérité, Sebastian n'était pas tant bavard que ça. On pouvait lui parler sans aucun problème, le Démon était toujours poli et enclin à une discussion s'il la trouvait intéréssante, mais au final on n'en savait pas plus à la fin de l'entretien qu'au début. Qui que ce fut, il ne tenait pas à s'ouvrir réellement. Une sorte d'extraversion polie de surface, mais qui ne laissait en fait rien transparaitre du tout. Pour ça, il aurait fallu creuser plus loin. Et pour creuser plus loin, encore aurait-il fallu qu'il laisse le temps ou les moyens à qui que ce soit de le faire.

Sebastian déporta son regard de sang un court instant sur le sol que venait de frapper la canne de Shieru Phantomhive, pour finalement le laisser érrer dans le paysage le temps que dura la réponse du dit jeune garçon.

"À propos... Que faisais-tu? Tu n'avais aucune tâche à accomplir de là à avoir du temps a consacrer pour un chat?"

Sebastian dut bien se résoudre à reposer ses iris écarlates sur son interlocuteur, plus ou moins incapable de parler à quelqu'un sans le regarder. Ah. Ce qu'il faisait avant..., la réponse aurait pu être simple, puisqu'en fait elle l'était, clairement : il n'avait rien à faire. C'était d'ailleurs ce qui l'avait un tant soit peu agacé, quelques minutes auparavant, quand il s'était décidé à sortir la petite boule de poil qui ronronnait dans ses bras. Le Majordome devait même avoir prévu d'aller parcourir les lieux à la recherche d'une occupation, avant qu'il ne tombe sur son jeune maître. Une bien belle occupation, en somme, qui consistait à n'en avoir aucune.

"Non, vous pensez bien que je n'aurais pas été reconduire ce pauvre animal à l'exterieur si j'avais eu quoi que ce soit à faire, répondit-il le plus serieusement du monde, sans pour autant retrouver une expression neutre. Mais je peux toujours trouver de quoi m'occuper, etant donné que vous comptiez aller..., marcher?"

Certaines personnes ne savaient pas l'image qu'elles pouvaient bien donner d'elles-même. Oui, elles n'arrivaient pas à dire si elles avaient l'air de personnes plutôt renfermée ou pas, si elles étaient accueillantes ou alors tout le contraire. Il est vrai qu'il est assez compliqué de savoir exactement comment les autres nous perçoivent, d'autant plus que d'un individu à un autre cette impression que l'on peut donner change. Après tout, ce n'est pas pour rien que certains nous apprécient, que d'autres nous déteste, ou bien encore que certaines personnes nourissent envers nous des sentiments plus complexes ou plus fort. C'est comme notre voix au fond, non? On s'entend parler, mais pas de la même façon que les autres nous entendent. Un point de vue interieur légèrement déformé, donc.

Sebastian, lui, prenait grand soin de savoir exactement l'image qu'il voulait bien donner de sa propre personne.

Ca n'avait souvent rien de bien spontané, évidemment. Ce pouvait être assez dérangeant d'ailleurs, qu'il soit toujours ainsi, sans jamais faire d'écarts notables ou de gaffes monumentales. Pas d'exclamations bruyantes n'ayant rien à faire là, pas d'insultes ou de jurons sortis incognito de ses lèvres minces. Rien que cet éternel sourire qui siégeait la grande majorité du temps sur son visage, et cette intonation de voix invariablement agréable et serviable. C'est vrai qu'après tout à défaut de ne rien montrer, mieux vaut ne montrer que ce qui nous arrange. En l'occurence, Sebastian n'aimait pas s'étendre sur sa propre personne, donc cette attitude lui servait dans ce sens. Généralement l'impression qu'on avait de lui était celle d'un homme serviable, poli et avec un certain sens des manières. Alors oui, il n'y avait rien d'anormal dans le fait avéré que peu de personnes ici pouvaient se vanter de le connaître réellement.

C'était voulu, de toute façon.

"Mmh... On dit que la vie ne nous offre pas l'occasion de tout faire, et pourtant, tu arrives à trouver du temps pour rester les bras croisés à ne rien faire...?"

Sebastian garda son regard rubis posé sur son interlocuteur, qui avait l'air las, pour l'heure. Hm, certes, c'était une idée récurente chez les êtres vivants, toutes éspèces confondues : 'Le temps nous manque'. Sebastian ne remettait d'ailleurs absolument pas cette notion en doute, elle était totalement juste. Il n'avait pas non plus envie de se lancer dans des reflexions profondément mélodramatique du type 'tout le monde mourra, qu'on ait construit un empire ou qu'on se soit juste saoûlé dans un coin...'. Même si c'était vrai, ce n'était pas se dire ça qui allait arranger les choses, non? Si on meure, et bien tant pis, autant tuer le temps avant qu'il ne nous tue. Enfin bon, rester les bras croisés à ne rien faire était quelque chose qui arrivait tellement rarement chez Sebastian que ce n'était pas ça qui allait lui faire avoir un brusque sursaut de conscience. Et puis étant un Démon sa croissance allait se faire de plus en plus lente, et au final il vivrait bien plus longtemps que tout humain.

L'idée de mort, ça n'avait rien de bien térrifiant. Envisager l'éternité l'aurait bien plus été.

"Ma ballade... L'envi m'est passée maintenant, j'ai perdu trop de temps... Et zut, pour une fois que le vent était presque quasi-inexistant... Non, en fait, c'est la faute de ce chat... Pas trop étonnant vu la couleur de son poil..."

Sebastian haussa un sourcil, et son sourit s'élargit, l'éspace d'un court instant.

"Hm, je doute que ce chat y soit pour quoi que ce soit, sans vouloir être désobligeant, répondit-il en recouvrant l'expression qui lui était coutûmière. Et puis vous savez le noir n'est pas une couleur plus mauvaise qu'une autre. Tout dépend de ce qui est noir, justement."

Sebastian ne doutait pas un seul instant que plus que le chat, c'était lui qui avait dérangé son jeune maître dans sa promenade. Il ne fallait pas être un génie pour le deviner, et puis le fait qu'il se soit retourné ne faisait que renforcer cette hypothèse, dans tout les cas. Cela étant, ce n'était pas le fait d'avoir perturbé son hypthétique promenade qui allait faire culpabiliser Sebastian plus qu'autre chose. Après tout, si son jeune maître lui avait dit de s'en aller, il l'aurait fait sans poser de question. Il aurait même pu le renvoyer dès qu'il était arrivé, il n'en aurait pas fait cas. Le majorodme aux cheveux sombres était simplement sorti pour reconduire le chat qui s'était égaré dans les couloirs du château, pas pour déranger Shieru Phantomhive. Ca, c'était la dernière des envies stupides qu'il pourrait avoir.

"Si c'est ma présence plus que celle de ce pauvre animal qui vous a dérangé, sachez que je m'en excuse encore, répondit-il après une brève révérence, même si son interlocuteur était retourné. Ce n'était pas dans mes intentions, ni dans celles de ce chat je pense."

Parfois, les gens disent des choses comme ça, sur un coup de tête, et n'y réfléchissent réellement que plus tard... Shieru se demandait si ce n'était pas son cas, mais sans culpabilité ou remord, juste avec concentration et sérieux... Étrangement, il faisait la leçon à Sebastian sur son temps libre à ne rien faire, proche du reproche, mais lui? Il n'avait toujours pas fini son travail après tout... Encore une bonne pile de papier l'entendait sagement dans ses appartements... Il réfléchit, sa bonne excuse pour avoir l'esprit tranquille? Le travail est fatiguant, c'est connu, alors, la solution est de le faire en fin d'après-midi, voire le soir, quand l'air se rafraîchit, mais cela nous fatigue pour le lendemain... Un cercle vicieux... Retour à la case 'départ'... Le proverbe 'pourquoi remettre à demain ce que l'on peut faire aujourd'hui' a tout son sens dans ce genre de situation... L'Homme ne cessera donc jamais de se poser des questions sur tout et n'importe quoi?
Le jeune noble caressa doucement d'un doigt ses lèvres... À son âge, la plus part des garçons passaient leur temps libre dehors à jouer... Shieru ne se considérait pas comme bizarre, mais juste différent, il se disait avoir évolué dans des conditions qui ne permettaient pas ce genre de chose, ou que ce temps là était révolu pour lui...
Vu que son regard ne pouvait pas fixer Sebastian, il s'était dirigé vers le ciel dont la lumière du soleil déclinait très lentement, à peine remarquable... L'un des avantages de l'automne, oui, avantage pour le borgne... Il aime la nuit, il aime les journées qui semblent courtes... À choisir entre l'été et l'hiver, il était clairement du côté du froid, mais pas forcément du pays du nord... Shieru n'avait pas sa place dans le domaine de l'étranger, des frontières et des conflits qu'elles engendraient... À vrai dire, si il admirait quelque chose chez sa jeune cousine, c'était bien le sang-froid dont elle faisait preuve face à ça... Rester serein quand on a un pays qui peut se faire attaquer à tout moment, le jeune garçon trouvait cela stupéfiant... C'était bien pour ce genre de chose, qu'il préférait ses problèmes de gérance de son entreprise à ceux beaucoup plus nombreux de la dirigeante... Mais ceux de Sebastian? Cet homme avait-il beaucoup de soucis? Il n'en montrait rien en tout cas... Pas une fois, le maître n'avait vu son serviteur se lamentait sur son sort. Étrange, non? Mais à quoi bon, Shieru n'allait pas se plaindre, même si il aurait voulu assister à ce genre de scène... Sa réaction aurait été bien sûr un étonnement sans borne, mais l'aurait-il consolé?
Toutes ces questions énervaient le jeune de 12ans à peine, le don de s'énerver soi-même, il fallait le faire... 12ans... Tout le monde est curieux de tout à cette période de la vie!

"Hm, je doute que ce chat y soit pour quoi que ce soit, sans vouloir être désobligeant. Et puis vous savez le noir n'est pas une couleur plus mauvaise qu'une autre. Tout dépend de ce qui est noir, justement."

Le plus jeune osa tourner doucement la tête vers son interlocuteur, cherchant l'homme aux cheveux de jais du coin de l'œil. Ah oui, le chat noir...
L'adulte pouvait dire tout ce qu'il voulait, il était connu que les matous pelage charbon sont de mauvaise augure, n'envisagent rien de bien bon... Après, que cela soit mis en exécution, Shieru n'en savait strictement rien et s'en fichait un peu/beaucoup, pour lui, ce n'était pas le genre de question qui lui ferait office de casse-tête, même si justement, des questions beaucoup moins importantes avaient eu le don de la lui casser, la tête... Les chats noirs portaient malheur, c'était vieux comme le monde, tout était dans la culture, dans la mémoire lointaine des ancêtres, comme la peur du loup.
En tout cas, du point de vue du démon, le noir pouvait aussi bien signifiait le mal que le bien, pas plus différent que le vert ou le bleu, le rouge étant encore une autre histoire... Ce n'était pas faux certes, mais c'était tout de même une couleur qui s'associer au sombre, au mauvais côté, c'était comme ça... Après, comme le disait Sebastian, 'tout dépend de ce qui est noir'...
Y avait-il un sens caché, l'homme brun ayant prononcé ces mots étant vêtu comme tel? Peut-être bien que oui, mais le jeune garçon ne s'y attarda pas tant que ça, pensant faire fausse route et de se ridiculiser tout seul une fois de plus...

"Si c'est ma présence plus que celle de ce pauvre animal qui vous a dérangé, sachez que je m'en excuse encore. Ce n'était pas dans mes intentions, ni dans celles de ce chat je pense."

Un léger rictus se fit une place sur la bouche du noble, avant de refaire face à son majordome, il ne fut pas surpris de voir celui-ci en train de se redresser correctement, Shieru avait dû rater le début d'une révérence qui avait sûrement dû accompagner ses excuses.
La compagnie de l'homme aux yeux rouge était plutôt tombée au bon moment. Bien sûr, cela aurait été parfait si il n'y avait pas eu de chat du tout, mais on ne pouvait pas tout avoir... En fait, c'était même le contraire, le garçon aux cheveux grisâtre aurait préféré que le chat s'excuse et que Sebastian ne dise rien, car très rarement il se plaignait de sa présence. Toutefois, le chef d'entreprise prit un air ennuyé, penchant légèrement la tête sur le côté, ne voulant pas montrer un quelconque sentiments de joie, car celle-ci était plutôt montré dans des cas où il ironisait. Un léger soupire échappa des lèvres du garçon, décidément, de son point de vue, il n'avait jamais le dernier mot.

"Ce n'est pas toi qui me dérange, je doute même que tu l'ai déjà fait ou le feras..." Dit-il calmement.

Son regard bleuté se reporta sur le sol caillouteux et remonta lentement vers le démon, comme un peu timide à l'idée de rencontrer ses yeux rubis, alors qu'il les avait observé tant de fois, se noyant parfois dedans... Il se mordit légèrement sa lèvre inférieur, gardant son air neutre et imperturbable...

"Mais pour en revenir au chat noir... Tu... Tu ne crois vraiment pas au mauvais sort...?"

La question avait été posé lentement, un peu hésitante. Shieru repensait à son passé. Tout n'était pas que fatalité, c'était ce qu'il se forçait à croire...
Le jeune garçon s'en voulu d'avoir posé cette interrogation qu'il jugeait maintenant sans intérêt et qu'il avait posé sans vraiment y réfléchir maintenant qu'il y pensait sérieusement, pour en revenir au tout début... Il fronça les sourcils, mais à quoi bon? C'était fait maintenant...

Sebastian souriait toujours, sans pour autant sourire réellement. Dans le sens le plus strict du mot, sourire était juste faire ce qu'il faisait : étirer les lèvres d'une certaine manière-qui, la plupart du temps, donnait un air plus sympathique à un visage. Bien sûr, la plupart des gens entendait par là aussi le sentiment qui l'accompagnait, à savoir la quiétude, le bonheur ou la joie dans une moindre mesure. Quelqu'un de triste n'est pas censé sourire, à l'instar de quelqu'un de mécontent ou de surpris. Cela étant, n'importe qui connaissant un tant soit peu Sebastian Michaels aurait été capable de dire s'il souriait comme à son habitude, ou pas. Il ne faisait pas parti des personnes qui souriaient ou riaient tout le temps ; c'était juste un sourire poli et réspéctueux. C'était bien souvent plus agréable de parler à quelqu'un qui vous sourit plutôt qu'à une personne faisant constamment la tête. Pour autant, ça ne voulait pas dire grand chose.

Shieru Phantomhive, par exemple, ne souriait que trop peu.

Depuis que Sebastian le connaissait, il l'avait rarement vu agir comme tout enfant de douze ans aurait agit instinctivement. Jouer, rire spontanément ou faire l'idiot n'étaient pas des traits qu'on aurait pu donner, de prim'abord, au jeune chef d'entreprise. Bien sûr il n'était pas un petit bloc de glace impossible à faire fondre, c'était évident. Il souriait, quand il en avait envie. Mais contrairement à Sebastian, il le faisait rarement par politesse uniquement. Quand le majordome parlait à quelqu'un, à moins qu'il ne lui voue une véritable haine-ce qui en soit reste plutôt rare-il souriait. Alors que son jeune maître, à côté, n'était pas vraiment de ce genre là. Ca n'avait rien d'étonnant que la plupart des gens qui ne le connaissait que de vue puissent se dire qu'il était dur et froid, distant et trop serieux. Oui, au fond le jugement était humain et tout le monde s'y prétait, dans une certaine mesure. Que ce soit volontaire ou pas, on portait toujours un jugement sur les personnes que nous connaissions, et même sur celles que nous ne connaissions pas. Seulement le fait était que, pour pouvoir être dans le vrai, il était indispensable de connaître l'autre. Et s'il ne prétendait pas pour autant avoir raison, Sebastian doutait fort que Shieru Phantomhive soit si dur et froid qu'il pouvait parfois le laisser paraître. Quand certains souriaient sans cesse, d'autres ne souriaient que peu. Dans les deux cas, ça pouvait bien être assimilé à une sorte de protéction, de carapace pour éviter les intrusions exterieures.

Après tout, on a toujours eu tendance à protéger ce qui est plus ou moins fragile.

"Ce n'est pas toi qui me dérange, je doute même que tu l'ai déjà fait ou le feras..."

Sebastian acquiesca en silence après un bref 'Bien'. A vrai dire, Sebastian ne pouvait pas juger lui-même du fait que sa présence soit ou non dérangeante. Mais si son jeune maître disait qu'elle ne l'était pas, il n'avait d'autre choix que de le croire. De toute façon, le Démon aux yeux rouge partait du fait établi qu'il n'avait aucune raison de le mentir, et donc qu'il ne le ferait sans doute pas. Les être vivants, en général, sont amenés à le faire. Mentir. Il devenait donc de plus en plus difficile de savoir qui croire et de qui il fallait se méfier, surtout dans les circonstances actuelles. Quand on se méfiait de tout on devenait paranoïaque, quand on croyait tout et n'importe quoi on était naïf. Restait à trouver le juste milieu, dans tout ça. Croire les gens sûrs, et pas ceux qui ne l'étaient pas. Après, tout dépendait de chacun : il y en aurait toujours pour croire les mensonges les plus évidents, et d'autres pour douter de faits avérés.

C'était assez compliqué, de trouver des gens en qui avoir une totale confiance.

"Mais pour en revenir au chat noir... Tu... Tu ne crois vraiment pas au mauvais sort...?"

Sebastian planta ses iris rubis dans l'oeil clair de son jeune maître, et haussa un sourcil. Le mauvais sort..., comme le hasard, Sebastian n'y croyait pas vraiment. Qu'un chat soit noir, roux ou blanc, il restait avant tout un chat. Passer sous une échelle ou briser un miroir ne vous apportait du malheur que si vous vous en persuadiez. Parce qu'évidemment, si vous étiez convaincu que vous alliez avoir tout les malheurs du monde, vous alliez être inquiets. Et donc maladroits et distraits. Oui, pour le démon aux cheveux de jais, c'était plus psychologique qu'autre chose. Après évidemment, il y avait des coïncidences et des faits dont il ne comprendrait jamais très bien l'origine. Mais il y avait toujours des excéptions pour confirmer les règles, non? Tout n'avait pas de raisons particulière pour arriver. Il suffisait parfois d'être au mauvais endroit, au mauvais moment. D'avoir fait quelque chose au moment où il aurait mieux fallut ne rien faire, d'avoir rencontré quelqu'un qu'on n'aurait jamais du connaître. Ce genre de choses arrivait malheureusement tout les jours.

"Je ne pense pas que ce chat puisse vous apporter plus de malheur qu'un autre, répondit-il en fermant les yeux l'éspace d'un instant. Non, je ne crois pas au mauvais sort, mais il est en revanche certain que ce chat n'a pas choisi d'être noir."

Sebastian rouvrit les yeux et poussa un bref soupir, avant de ne se remettre à sourire.

"Cela étant, si tout avait une raison il n'arriverait pas des choses horribles à des gens très bien, ajouta-t-il finalement, l'air ailleurs. Je dirais que je ne crois pas au hasard, mais en l'injustice, si."

Le Majordome reposa ses yeux sur son interlocuteur, reprenant l'air qui lui était habituel. Après tout il était certain que si ce monde était régit par un hypothétique 'quoi-que-ce-soit' qui faisait régner une quelconque loi, il n'y aurait pas eu tant d'injustices. C'était même bien souvent ceux qui ne demandaient rien à personne qui en étaient victime, d'ailleurs. Ceux qui cherchaient les ennuis aussi, bien entendu...

"Mais pourquoi cette question? A moins qu'il n'y pas de raisons particulière, bien sûr. Vous n'êtes en aucun cas obligé de répondre, dit-il avec un sourire."

Après un soupir profond mais discret, Shieru regretta vite sa prise de parole... Elle n'avait pas été hâtive, loin de là, mais irréfléchie pensait-il. Il devait bien avouer que parfois, leurs discutions étaient plutôt intéressantes et même enrichissantes, mais parfois, il y avait aussi des moments où il aurait préféré être interrompus par n'importe quoi, pour remettre à plus tard leurs débats. Et justement, c'était l'un de ses moments où cette possibilité lui effleurait l'esprit, dans ce genre de cas, même un oiseau percutant un carreau plein fer aurait fait l'affaire... Mais le maître et son serviteur étaient en plein air, le volatile en question ne risquait pas de se montrer de si tôt...
Son attention se reporta sur une des façade clair du château Grimm, l'esprit toutefois ailleurs. Il avait été stupide, cette question bête et simple destinée à le rassurer pouvait très bien le trahir sur sa nature je-me-fiche-de-tout ainsi que la particularité que les gens lui trouvait, à savoir celle de ne pas s'apitoyer sur son sort, d'avoir endurer de ce qu'il avait endurer sans se plaindre, avoir tout simplement sût se relever après les épreuves qu'il avait traversé..
Prenant son courage à deux mains, le jeune garçon s'efforça de relever fièrement la tête et de plonger son regard saphir dans celui rubis de l'adulte. Ces regards fuyants ou pénétrants, complices ou neutres, étaient devenu au fils du temps, d'avantage fréquent... Car il faut bien avouer qu'à leur première rencontre, le dernier Phantomhive, qui était alors très troublé suite à d'affreux traitements, avait trouvé son nouveau majordome... Inquiétant... Il faut dire que les yeux rouge sang et la peau plus pâle que la normale ne l'avait pas mis en confiance de suite... Après cela, le noble, loin d'être stupide, avait vite réaliser que le démon ne voulait que sa pleine satisfaction à l'aide des nombreux services que celui-ci lui rendait, et avait vite oublié l'histoire de la servante qui avait tué le roi...
Sebastian ferma doucement les yeux, l'espace d'un court instant, mais cela suffit à faire sortir le jeune garçon de sa contemplation pour les iris rouge.

"Je ne pense pas que ce chat puisse vous apporter plus de malheur qu'un autre. Non, je ne crois pas au mauvais sort, mais il est en revanche certain que ce chat n'a pas choisi d'être noir."

Le borgne haussa un sourcil. Ce n'était pas faux, certes... On naissait avec des ressemblances plus ou moins frappantes avec ces géniteurs, on ne pouvait pas choisir notre physique ou avec toutefois des limites... En gros, il comprenait parfaitement où voulait en venir son majordome et admit parfaitement qu'il n'avait jamais eu cette vision des choses... Combien de fois lui avait-on répété qu'il ressemblait à son père, à l'exception des yeux, qui lui venaient de sa mère...?
Le fabricant de jouet resta muet, mais attentif, tandis que l'homme aux cheveux de jais se remit à sourire, inlassablement.

"Cela étant, si tout avait une raison, il n'arriverait pas des choses horribles à des gens très bien. Je dirais que je ne crois pas au hasard, mais en l'injustice, si."

Le plus jeune ouvrit légèrement la bouche, un tantinet surprit. Ce n'est qu'après deux ou trois secondes qu'il comprit la logique du démon... Un fin sourire se fit lentement une place sur ses lèvres, et en s'en rendant à moitié compte, il prit un air satisfait.
En fait, il ne pouvait pas espérer mieux comme réponse.

"Mais pourquoi cette question? A moins qu'il n'y pas de raisons particulière, bien sûr. Vous n'êtes en aucun cas obligé de répondre."

Son sourire se transforma alors en une mine intrigué, la tête très légèrement penché sur le côté.
Il ne s'attendait pas à recevoir une question en contrepartie de la sienne, même si le démon lui avait affirmé que sa curiosité pouvait très bien se passer d'une réponse. Toutefois, Shieru hésita. Après tout, il pouvait très bien lui ordonner de passer l'éponge là-dessus, de plus, celui-ci lui avait proposé lui-même. Mais oui, quelque chose le bloqué, une soudaine envie... De se confier en fait...
Shieru sortit soudainement de sa tranquillité pour faire un pas en arrière, brusqué. Ses mèches grises se balancèrent dans le même geste que sa tête, à savoir de droite à gauche.

"Effectivement, une question comme une autre, sans raison particulière...!"

Le cousin de la reine s'était ravisé, et regarda ailleurs. Il se voyait mal dire les tracas qu'il avait sur le cœur à son majordome, non qu'il ne faisait pas confiance à Sebastian pour que cela reste entre eux, mais disons plutôt qu'il ne voulait pas paraître faible devant celui dont il était le supérieur, cette éventualité fonctionnait autant avec son serviteur qu'avec n'importe qui d'autre. Shieru Phantomhive ne pouvait pas se confier, et à qui que ce soit, même aux animaux ou à lui-même. Cela ne devait pas sortir de son esprit, c'était ce qu'il s'était dit, c'était son droit après tout...
Le jeune garçon n'avait pas totalement laissé Sebastian sans réponse, il lui avait répondu par un mensonge, cela revenait un petit peu au même résultat en réalité, avec toutefois le mauvais sentiment de culpabilité en supplément...
Le jeune aristocrate détourna la tête, aucune envi de fixer le regard du majordome avec ce faux aveu... Du fait qu'il se mit à fixer le ciel, avec ses nuages libres et son léger vent purificateur...

"Disons simplement que j'aime entendre différents avis. Le tien est plutôt... Spécial, mais assez intéressant en fin de compte..." avoua le plus jeune en reportant de nouveau son regard sur l'homme en noir.

Un sourire, cette fois-ci à peine perceptible, refit une apparition sur son visage d'enfant.