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 Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE}

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Keith Weillert
noble
Keith Weillert

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MessageSujet: Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE}   Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE} Icon_minitime1Ven 18 Sep - 23:27

Il faisait très froid, tellement froid que même marcher ne parvenait pas à réchauffer le corps ne serait-ce qu'un tant soit peu. Quel que soit le nombre de pas que l'on pouvait faire dans les ruelles étroites de la capitale enneigée d'Hatès, c'était toujours ce même froid mordant qui vous enveloppait de sa présence étouffante, et ce vent froid qui vous coupait la respiration à chaque fois qu'il venait vous claquer au visage. Si Hatès était un pays où la neige était un élément permanent et même presque un symbole auquel chaque habitant était accoutumé, l'Hiver était vraiment la pire des saisons que l'on devait passer au pays Nordique de Lysandre. Les températures d'ordinaire déjà très peu clémentes atteignaient des sommets, dans le sens contraire du baromètre, malheureusement. La neige tombait en flocons épais parfois toute la nuit et une bonne partie de la matinée, bouchant certaines voies de communication, isolant des villages éloignés des grandes villes qui habritaient la majeure partie de la population d'Hatès. Les tempêtes gêlées se faisaient monnaie courante, et il n'était donc pas rare qu'il n'y ai presque personne au dehors à cette époque particulièrement dure de l'année. Les quelques marchands qui montaient leur stand devant leur boutique avaient préférés rester à l'intérieur de leur boutique, bien au chaud, bercés par le crépitement du feu dans l'âtre de la cheminée. Keith ne les blâmaient pas pour cela, après tout, il faisait vraiment très froid, aujourd'hui. Sûrement allait-il se remettre à neiger sous peu, il ne se passait presque aucune journée sans que les habitants d'Imura ne voient les petits bouts de glaces tomber en virevoltant gracieusement du ciel. En levant sa tête blonde vers le dit ciel, le jeune Noble pu constater sans grande surprise que ce dernier était encore d'un uniforme blanc laiteux, la même couleur que lorsqu'il avait quitté le château royal une heure et demie plus tôt. Même le ciel évoquait la neige. Peut-être ferait-il mieux de prendre le chemin du retour? Il n'avait pas vraiment envie de se retrouver piéger sous une lourde cbute de neige, mais d'un autre côté, il n'avait pas non plus envie de rentrer et passer le reste de la journée à ne rien faire dans ses appartements. Il y faisait plus chaud que dans cette ruelle déserte, mais l'atmosphère y était curieusement encore plus étouffante.

Allez...encore quelques minutes de marche, et il promettait de rentrer au château après.

Le jeune garçon aux yeux dissemblables détourna son regard de l'atelier d'un potier sur sa droite, le posant sur les bâtiments gris qui formaient le reste de la ruelle, en ligne droite. Une ligne droite, sans aucun tournant. Ce n'était pas une exception dans la capitale, toutes les rues, des plus fréquentées à celles qui ne voyaient passer qu'un seul passant de toute l'année, étaient construites sur le même modèle réctiligne que celle dans laquelle il se trouvait actuellement. Des routes en ligne droite, des toits plats. Question gaieté, la capitale d'Hatès était unes des pires villes qu'il ai jamais vu. Cette ville n'avait rien en son apparence de beau, tous les bâtiments étaient gris et se ressemblaient. Tout se ressemblait dans la capitale, formant une sorte de symétrie parfaite et monotone. Rien dans cet endroit n'avait été construit pour être beau, mais pour être résistant et pratique. Il était certain qu'une ville de ce gabarit était dix fois plus difficile à prendre d'assaut qu'une ville aux toits rouges et routes pavées et agréables à regarder. Si Imura ne pouvait se vanter de possèder de magnifiques maisons et rues, elle pouvait au moins se vanter de sa résistance, tout comme le château qui surplombait de sa présence la grande ville recouverte de neige. Symétrique et droit lui aussi, fait de pierres grises, il semblait aussi imprenable que la cité qu'il semblait garder.

Cachant le bas de son visage dans son écharpe noire, ses mains toujours soigneusement cachées dans ses poches, Keith poussa un petit soupir, s'arrêtant un instant au milieu de la rue. Il faisait toujours aussi froid, marcher n'avait rien fait à part le refroidir un peu plus, peut-être. Mais le froid, même aussi insupportable, il s'y était habitué, alors au fond, cela ne le dérangeait guère plus. Pour que quelque chose passe, il suffisait d'attendre, cela partirait forcément, c'était du moins ce que le métisse aux yeux vairons pensait. Le temps cicatrisait toutes les blessures, et aucune plaie ne restait ouverte. De ces plaies restaient à la fin seulement des cicatrices, et c'était ces vieux regrets qui faisaient mal aux Hommes, allant parfois jusqu'à empoisoner leur vie. Tout le monde avait des cicatrices qui parcouraient son coeur, personne n'avait vécu une vie sans défaut ni mal. La guerre avait enfoncer dans l'abîme du déséspoir de nombreuses familles, et il y avait fort à parier pour qu'elle le fasse de nouveau.

Mais il n'était pas temps de penser à de telles choses. Pour le moment, rentrer devenait la proposition la plus raisonnable.

Le Métisse aux longs cheveux blonds poussa de nouveau un petit soupir, ouvrant les yeux qu'il avait auparavant fermés. La première chose qui vu lorsque son regard se reposa sur la ruelle auparavant désert fut une silhouette non loin de lui, qui avançait dans sa direction. A la vue de cette forme qui devait être une personne portant un manteau noir-et peut-être une capuche aussi, mais il n'aurait sur le dire, il était encore trop loin de ce mystérieux inconnu pour pouvoir correctement le détailler-, Keith ne pu retenir un petit froncement de sourcils. C'était étrange, cette personne...Quelle qu'elle soit, elle lui laissait une drôle d'impréssion, même à quelques mètres encore devant lui. Cependant, Keith Mavis ne se retourna pas, pas plus qu'il n'avança, restant à sa place, complètement immobile. Il voulait savoir qui était cette personne, mais surtout pourquoi elle lui donnait cet étrange...sentiment.

"Il fait très froid pour se promener, surtout par ici, dit-il, élévant brusquement la voix lorsque l'inconnu fut à sa hauteur, sans pour autant le regarder, Que faites vous donc en cet endroit?"

Sa voix n'avait pas parue agréssive, mais surtout soudaine, et peut-être un peu froide également. Pas une voix qui inspirait la sympathie, mais pas une voix qui évoquait quelqu'un de violent ou impatient. Le but de Keith n'était pas de faire peur à cette personne, évidemment, mais juste de paraître assez ferme pour ne pas qu'elle tente d'esquiver sa question et partir sans mot dire.
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Lou-Chrysoline Lacey
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Lou-Chrysoline Lacey

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MessageSujet: Re: Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE}   Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE} Icon_minitime1Mer 30 Sep - 16:29

[A quoi ça sert de mettre ramène toi dans le titre, puisque de toute façon c'est pas comme si j'avais le choix...?!x'D]

Lou-Chrysoline avait froid. Non pas que ce soit quelque chose qui ne lui soit pas familier, mais ce jour là il faisait vraiment froid. La jeune Elfe n'avait jamais eu un organisme particulièrement résistant aux très basses températures, et même après avoir passé tant d'années ici elle persistait à ne pas s'acclimater complètement. En été ça allait, il faisait tout de même nettement meilleur ; mais dès que l'on passait à l'hiver, à la fin de l'automne ou au début du printemps, c'était beaucoup moins agréable. Et pourtant, malgré cela, la demoiselle était sortie. Plus que sortie, elle avait même décidé d'aller à Imura, la capitale des lieux. C'était quelque chose qu'elle faisait tout de même assez régulièrement finalement, même si elle préférait largement à cette grande ville son lieu de vie, Niimü'san. Au moins là-bas elle connaissait ses voisins et savait précisément à quoi s'attendre venant de leur part. Elle savait qu'un-tel venait la voir tout les matins pour prendre telle chose, que celui-ci ne l'aimait pas à cause de sa race et que celle-ci avait emménagé ici en même temps que son petit-ami il y a quelques années de cela..., en bref, c'était chez elle. Imura, c'était une autre paire de manche. D'abord parce que c'était tout de même loin de son village ; pour y aller ça faisait un bon bout de chemin, même après avoir traversé le fleuve. C'était la raison principale qui faisait qu'elle n'y allait pas si souvent que ça mais plutôt ponctuellement, et y restait quelques jours. C'était assez important pour elle d'aller dans le chef-lieu de son pays, même si elle n'y habitait pas. De toute façon ce n'était pas comme si elle y était obligée, elle le faisait simplement parce qu'elle en avait envie. Même s'il faisait froid, et même si l'architecture de la ville n'était pas forcément des plus agréable à l'œil, ce n'était pas si grave. De toute façon qu'elle ait froid ici où dans les rues de Niimü'san, ça ne changeait strictement rien. La seule chose qui changeait était qu'ici, dans les ruelles dans lesquelles elle était en train de marcher, elle était obligée de porter son long manteau. Chaud, certes, mais elle ne l'aurait jamais mis si elle avait été chez elle. Et si elle l'avait mis, jamais en tout cas elle n'aurait remonté la capuche sur sa tête. Parce que bien évidemment, ce n'était pas pour protéger ses cheveux qu'elle avait mis cette dernière ; c'était juste par pur esprit de sécurité, et pour passer inaperçue sans doute aussi. Même si ses cheveux détachés étaient assez épais et longs, ils ne le seraient jamais assez pour cacher ses longues oreilles. Elle n'avait pas honte d'être une Elfe, bien sûr ; ça ne la dérangeait plus, à présent. Simplement qu'elle savait pertinemment qu'aussi vrai que les Démons devaient parfois être mal vus à Oria les Elfes l'étaient à Hatès, elle était bien placée pour le savoir.

Alors non, elle préférait garder sa capuche rabattue sur sa tête. Même si en vérité si elle s'était arrêtée en face de quelqu'un pour lui parler, il aurait sans doute remarqué qu'elle n'était ni humaine, ni Démone, ni métisse.

Elle poussa un petit soupir, formant un petit nuage de buée devant elle. Non, ce n'était décidément pas agréable de marcher quand il faisait si froid. Mais elle ne comptait pas rentrer au chaud, du moins pas pour l'instant. Quand Lou-Chrysoline décidait de faire quelque chose, il y avait peu de chances qu'elle arrête en plein milieu. De plus il valait mieux qu'elle parcoure encore quelques temps les rues, ruelles et plus importantes artères de la ville si elle voulait pouvoir s'y retrouver sans risquer de se perdre un jour. Elle avait beau y venir régulièrement, rien à faire ; il fallait dire qu'elle n'avait jamais eu bonne mémoire, de toute façon. Elle en avait juste assez pour savoir par où aller pour retrouver le chemin de l'auberge, de la Grand-Place et de l'hôpital. Autant dire que tout cela était encore approximatif, et que si elle arrivait à se retrouver dans un endroit duquel elle n'avait aucun souvenir, elle risquait d'avoir du mal à se repérer. Mais la jeune femme aux grands yeux bruns était débrouillarde, et il ne lui était encore jamais arrivé de même avoir à demander son chemin, quand elle était ici.

Lou jeta de brefs regards autour d'elle, et se mordilla doucement la lèvre inférieure. Il n'y avait pas grand monde, dans ce genre de ruelles ; à vrai dire il n'y avait même personne, comparé à l'affluence qu'il y avait dans l'artère principale. Pourtant, contrairement à beaucoup d'autre, elle trouvait presque ce genre de petites rues plus sûres que celles où il y avait tellement de monde qu'on pouvait perdre la personne dont on tenait la main, tellement de bruits qu'on ne s'entendait plus même penser. Ici c'était calme, et si ça pouvait sembler effrayant de se retrouver seul avec un sinistre inconnu dans une petite rue isolée, il y avait autant de risque de se faire tuer ici que dans la foule, quand personne ne verrait même qui vous a poignardé alors qu'il était passé juste à côté d'eux. Non, ici c'était bien, et puis au moins il y avait peu de risque qu'elle rencontre quelqu'un et ne soit obligée de lui adresser la parole. Parce que quand elle se retrouvait nez à nez avec quelqu'un, elle savait très bien qu'il y avait énormément de risques qu'il remarque qu'elle était une Elfe. Combien de personnes après dans ce cas de figure risquaient d'avoir quelque chose contre les personnes de sa race? Elle ne savait pas, mais elle savait qu'il y en avait. Il y en avait bien sûr aussi à Niimü'san, mais c'était complètement différent. Après tant d'années passées là-bas, tout le monde s'était habitué à ce qu'il y ait une Elfe qui habite là. Ça en dérangeait certains, mais la plupart s'en moquaient tout de même, surtout après si longtemps. Ce n'était pas une étrangère, elle était presque née ici de toute façon. Trois Elfes à elle ne savait combien de kilomètres à la ronde, ce n'était pas comme s'ils étaient majoritaires de toute façon...

Lou s'arrêta un instant, cherchant à se repérer, puis prit une ruelle sur sa droite. Techniquement, elle devrait bien rejoindre une rue plus importante à un moment où à un autre, de toute façon. Et puis elle était habillée relativement chaudement, pour une fois ; et si sa robe noire demeurait assez courte, ses longues bottes et ses bas gardaient intactes la chaleur dans ses longues jambes. Si elle était là ce n'était pas pour faire la grand-mère et rester quelque part près d'un feu durant plusieurs jours, de toute façon ; la demoiselle aux très longs cheveux auburn était définitivement quelqu'un d'active, et si elle savait rester étonnement calme et statique dans certaines situations, rester inactive quand il y avait beaucoup à faire l'énervait. Or là elle estimait que marcher était utile, du moins tant qu'elle savait qu'elle ne risquait pas d'entrer en hypothermie. Mieux vaudrait être rentré avant que ce ne soit le cas, bien entendu. Lorsque Lou-Chrysoline releva la tête, ses bras croisés dans l'espoir peut-être qu'ils ne gèlent pas, et aperçut quelqu'un, plus loin dans la ruelle. Ce qui en soit n'avait rien d'étonnant, ces rues appartenaient à tout le monde pour ce qu'elle en savait. Seulement cette personne restait statique, au contraire de la jeune Elfe qui elle, continuait d'avancer, l'air de rien. Pourquoi elle s'était arrêtée? Ça, elle aurait été bien en peine de le savoir. Peut-être était-il perdu-puisqu'il lui semblait clair au fur et à mesure qu'elle avançait que c'était un homme-ou peut-être encore réfléchissait-il. Il pouvait tout aussi bien avoir demandé rendez-vous à quelqu'un ; elle n'avait aucun moyen de choisir parmi toutes ces hypothèses plus ou moins valables. C'est sans doute pour ça qu'elle toussota doucement, et serra le haut de son manteau avec sa main droite. Mais s'il y avait bien une chose à laquelle elle ne s'attendait pas, c'est qu'en arrivant à sa hauteur il ne lui adresse la parole. D'où sans doute le tressaillement qu'elle eut en l'entendant élever la voix.

"Il fait très froid pour se promener, surtout par ici. Que faites vous donc en cet endroit?"

Lou-Chrysoline fut pour continuer sa route, mais elle se doutait bien que la personne non loin d'elle tenait à avoir une réponse. Pourquoi il lui avait adressé la parole au juste, elle ne savait pas précisément. Est-ce qu'ils pouvaient s'être déjà vus quelque part? La jeune fille, à présent immobile elle aussi, le dévisagea un instant. Elle s'en serait rappelé si ça avait été le cas, et elle aurait pu jurer qu'elle n'avait jamais vu cette personne auparavant. Rien qu'à cause de ses yeux. Quelqu'un qui avait une particularité de ce type, non, elle s'en serait souvenu. Mais il n'empêchait qu'elle ne voyait toujours pas pour le coup la raison pour laquelle il l'avait arrêté. Sûrement pas uniquement parce qu'il s'était dit que discuter avec quelqu'un qui passait serait intéressant ; et puis s'il n'avait pas eu l'air profondément agressif dans ses paroles, il n'avait pas été chaleureux pour autant.

«Il fait peut-être froid, mais ça ne me dérange pas..., dit-elle en recroisant ses bras sur sa poitrine, laissant courir son regard autour d'elle-partout, mais pas sur son interlocuteur. Je ne vais pas rester enfermée à cause du temps qu'il fait. Et je pourrais vous retourner la question ; il fait très froid, alors que faites vous ici?»

Le ton employé par la jeune fille était plus nerveux qu'autre chose, mais ça n'avait rien d'étonnant ; elle avait forcément pensé au fait qu'il ait pu lui adresser la parole ainsi parce qu'il avait senti qu'elle était une Elfe. Aussi vrai qu'elle-même parvenait plus ou moins vaguement à sentir quand elle avait un Démon en face d'elle, elle pensait bien que les autres races pouvaient sentir s'il y avait quelque chose qui 'clochait'. Ou pas. Peut-être que ça dépendait des personnes? Elle ne savait pas exactement, mais à partir du moment où cette idée lui avait traversé l'esprit, c'était tout comme. Elle n'aurait pas aimé se retrouver coincée dans une ruelle de ce type avec quelqu'un qui n'aimait pas les Elfes, ça aurait été bien sa veine.
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Keith Weillert
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MessageSujet: Re: Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE}   Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE} Icon_minitime1Mer 18 Nov - 18:47

Keith n'avait pas d'apprioris particuliers envers les Elfes, malgré ce que pouvaient en penser les personnes connaissant son métissage, qui n'était à prioris pas difficile à deviner. Elfes et Démons étaient réputés dans tout le Royaume de Lysandre pour se détester et se livrer une sorte de 'guerre civile' entre eux, et la coutume locale voulait évidemment qu'un Elfe et un Démon vivant dans la même ville ne s'adresse pas la parole, se contentant de regards noirs et remplis de mépris lorsqu'ils se croisaient. Depuis des centaine d'années c'était ainsi, et ce stéréotype de la relation Elfe/Démon était à présent bien ancré dans les esprits, tellement bien que Keith pensait que jamais il ne pourrait disparaître, même si les choses changeaient un jour, ce dont-il doutait aussi, d'ailleurs. D'un certain côté, on ne pouvait pas dire que ce stéréotype était faux et n'avait pas sa place en Lysandre, malheureusement. Comme il l'avait dit, les Elfes et les Démons étaient deux races qui se supportaient rarement, et qui vivaient pour la plus grande majorité des membres de ces deux races, dans deux pays séparés, en particulier dans deux pays tous deux en guerre. Dans ces conditioins, il était bien difficile d'atténuer le conflit entre les êtres aux yeux de sang et ceux aux longues oreilles, qui avait même l'air d'enfler plus le temps passait. Il ne parlait pas au nom de tous, bien évidemment, il y aurait des Elfes et des Démons qui s'entendraient bien, mais ils étaient une minorité, dû aux principes que les parents inculquaient à leurs enfants dès leur naissance, et tout au long de leur vie, ils restaient avec ces préjugés si souvent entendus dans la bouche de leurs parents, et qu'ils avaient assimilés en tant qu'enfant comme une vérité absolue. Et le plus souvent, on appliquait cette logique aux métisses également. Un Demi-démon devait haïr les Elfes, et un demi-Elfe les démons, puisqu'ils étaiernt à moitié Démon ou Elfe. Franchement, Keith Mavis trouvait cela ridicule, ce n'était pas parcequ'il avait du sang de Démon dans ses veines qu'il allait obligatoirement détester les Elfes. Il l'avait déjà dit, il n'avait aucun apprioris envers eux, il ne détestait ou n'aimait pas les personnes selon leur race, mais selon ce qu'ils étaient en eux. Ca pouvait paraître cliché, mais c'était la vérité, il ne pouvait pas la dire autrement.

Si le jeune métisse aux yeux vairons avait du avoir des apprioris envers une race, ça aurait de toutes manières été envers les humains. Il ne comptait pas les Antarrs comme une race à proprement parlé, alors s'il avait du détester une race, ça aurait été la race humaine. Plus détestable et arrogante que toutes les autres, Keith avait parfois l'impression qu'ils ne savaient pas où était leur place et il trouvait cela proprement détestable. Mais il n'allait pas s'attarder sur cette partie de lui qu'il n'aimait guère, la personne à présent à ses côtés étant tout sauf un humain.

«Il fait peut-être froid, mais ça ne me dérange pas...Je ne vais pas rester enfermée à cause du temps qu'il fait. Et je pourrais vous retourner la question ; il fait très froid, alors que faites vous ici?»

Keith se retourna vers l'inconnue encapuchonnée pour lui faire face; Le ton de voix employé sonnait clairement nerveux pour le jeune Noble, et l'intonation était aussi clairement féminine, il ne pouvait pas se tromper sur le sexe de cette inconnue. Penchant sa tête sur le côté, observant la jeune femme qui avait croisé ses bras sur sa poitrine, Keith sentit encore cette étrange sensation l'envahir, ce sentiment que quelque chose clochait chez cette femme, comme si quelque chose n'était pas à sa place. Keith avait plus ou moins deviné ce qui l'avait perturbé lorsqu'il l'avait vu arriver au loin, et maintenant qu'elle était face à lui, il en était quasiment certain, cette fille devait être une Elfe. Une Elfe a Hatès, c'était assez rare, il en était conscient, le royaume du froid était après tout l'endroit de Lysandre le plus fréquenté par les Démons, au contraire d'Oria, qui était la patrie où croiser un Elfe dans la rue devait être monnaie courante. Il n'avait pas d'apprioris envers les Elfes, et pourtant, il avait réagit à la présence de la jeune femme comme si elle avait été une menace qu'il devait éviter. Etrange, il devait l'avouer, mais il préféra ne pas s'en occuper, jugeant la chose inutile pour la 'conversation' qu'il allait avoir avec cette fille. Il ne lui voulait pas de mal, ni l'effrayer, juste éclaircir certains points, dont la raison de sa présence en ces lieux. Les rues n'étaient pas sûres pour les gens de sa race, il y avait beaucoup de Démons dans les parages qui se seraient fait un plaisir de lui régler son compte sans raison et la laisser pour morte sans remords. S'il avait été elle, il ne se serait pas promener ainsi dans des ruelles, mais elle faisait toujours ce qu'elle voulait, il n'allait pas lui dicter la conduite à avoir. Ce qu'il voulait savoir, sur le moment, c'était d'où elle venait et pourquoi elle était ici. Il ne l'avait encore jamais vu ici jusqu'à présent, il en concluait donc qu'elle ne devait de toute évidence pas habiter la capitale. Jetant un regard circulaire autour de lui, Keith pu voir que la ruelle était déserte, et qu'ils étaient les deux seuls à se tenir debout en cet endroit. Reportant son regard sur l'Elfe en face de lui, il fit, de cette même voix dure et polie à la fois:

"Je me promène, comme vous, le froid ne semble pas pouvoir m'arrêter. Toutefois, je me demandais ce que quelqu'un comme vous faisait ici, ce n'est pas très courant."

Un petit nuage de buée s'était formé à chaque mot prononcé par le jeune Mavis, disparaissant dans l'air lorsqu'il eu finit de parler. Tout en continuant de regarder l'Elfe dont-il ignorait le nom, il se demanda ce que cela pouvait bien faire, d'être la seule Elfe à des kilomètres à la ronde, entourée de beaucoup de Démons. Cela faisait(-il quelque chose de particulier? Etait-elle persécutée, comme il l'avait été à Moria par la faute de son apparent métissage? Il éspérait sincèrement que non. Une expérience comme cela était quelque chose qu'il n'aurait pas même souhaité à son pire ennemi.
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Lou-Chrysoline Lacey
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MessageSujet: Re: Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE}   Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE} Icon_minitime1Sam 12 Déc - 0:50

Lou-Chrysoline ne se sentait pas étrangère, à Hatès. Ou plutôt elle n'avait pas l'impression de ne pas y avoir sa place, finalement. Elle considérait qu'elle avait autant le droit de déambuler dans les rues animées d'Imura ou celles plus calmes de Niimü'san comme elle l'entendait, et au même titre que tout ceux qui le faisaient tout les jours de la semaine sans même s'en rendre compte. Il n'y avait pas de décret comme quoi un Elfe aurait moins sa place ici qu'un Humain, un Métisse ou un Démon ; c'était tacite, certes, mais on ne pouvait absolument rien lui reprocher. En principe, tout du moins. Si encore être une Elfe ne se voyait pas, mais ses longues oreilles passaient difficilement inaperçues en général, surtout quand son interlocuteur était un Démon. Aussi vrai qu'eux voyaient vite qu'elle n'était pas comme eux, elle se rendait vite compte si l'autre en face d'elle était un Démon et si oui, s'il avait l'air de ne pas l'apprécier. Puisque bien évidemment ce n'était pas lancer de beaux discours sur le droit qu'elle avait de marcher ici qui faisait qu'ils la laissaient tranquille, la plupart du temps. Heureusement pour elle tout les individus démoniaques qu'elle croisait n'étaient pas profondément antipathique aux Elfes, sinon il était clair qu'elle ne se serait jamais aventuré hors de son village natal ; mais ne pas être antipathique ne voulait pas non plus dire être indifférent. La jeune femme aux longs cheveux auburn avait déjà rencontré beaucoup de personnes qui la regardaient de travers ou qui évitaient tout simplement de lui parler juste par préjugé, à cause de ses oreilles ou d'une quelconque impression qu'ils pouvaient avoir d'elle à cause de la race que lui avaient légué ses parents. Ce n'était pas agréable, elle devait bien l'admettre. Mais depuis vingt-quatre ans qu'elle devait supporter les remarques des autres, elle n'y prêtait même plus attention. Et il y avait aussi beaucoup de personnes qui l'appréciaient sans guère plus se soucier que ça de sa race ou de sa provenance ; si ça n'avait pas été le cas, elle et ses parents seraient depuis longtemps partis ailleurs. Ici, c'était chez elle : elle y avait grandit et vécu les moments les plus importants de sa vie, elle y avait sa maison, ses amis, ses voisins, ses clients, sa pâtisserie. En somme, sa vie. C'est pour cela que se laisser démonter par des regards ou des remarques, non. Ça faisait longtemps que ça ne faisait plus que l'énerver, à défaut de la rendre triste ou complexée.

Pourquoi en ce cas porter une capuche? Et bien de un parce qu'il faisait froid et de deux parce que ce n'était pas s'assumer en tant qu'Elfe qui allait la mettre à l'abri de quoi que ce soit. Et elle n'était pas du genre à aller chercher les ennuis non plus, donc savoir être discrète était nécessaire, surtout quand elle passait par la capitale. Ça la changeait beaucoup de son village et des personnes qui l'habitaient, et même si elle venait tout de même régulièrement elle ne cesserait jamais de s'étonner en parcourant les rues droites et perpendiculaires d'Imura. C'était une ville froide et carrée, et pourtant elle gardait un certain charme assez particulier malgré ses allures de siège. Bien sûr elle aurait eu du mal à la comparer aux capitales des autres pays, n'y ayant tout simplement jamais mis les pieds, que ce soit à Oria, Moria ou pire encore Sal'ahë. Non pas qu'elle ne voulait pas y mettre les pieds, simplement que ce n'était pas une bonne idée étant donné l'état pitoyable des relations entre Hatès et le reste du monde. Hatès et Oria bien sûr puisqu'ils étaient en guerre mais aussi Hatès et Moria, qui n'étaient pas les meilleurs amis du monde. Sal'ahë était encore différent puisqu'étant le pays des Antarrs, dirigés par la belle Melfia Hider. Donc non, elle ne pensait pas pouvoir aller se promener gaiement dans les capitales voisines, même si elle pensait bien qu'elles devaient être très belles dans leur genre, elles aussi. Pour sa part elle se contenterait d'Imura, ce qui en soit était déjà bien. Même si pour être honnête, elle se demandait si ça n'aurait pas été plus simple d'habiter à Oria, là où voir un Elfe n'était pas plus étrange que ça et où c'étaient les démons qui étaient en marge de la société. Mais là encore, elle ne le saurait jamais. Et c'était aussi bien comme ça, sans doute.

Lou-Chrysoline regarda un moment l'inconnu en face d'elle, qui la dépassait de ce qui lui semblait être un peu moins d'une dizaine de centimètres-et elle n'avait pas de talons. Définir quelqu'un au jugé, sans le connaître, était un exercice difficile. Il n'avait pas l'air particulièrement quoi que ce soit, que ce soit sympathique ou antipathique ; il avait l'air de quelqu'un de tout à fait quelconque, si on exceptait la couleur étrange de ses yeux. Elle ne se souvenait pas avoir vu beaucoup de personnes dans sa vie dont les yeux étaient dépareillés de la sorte ; à vrai dire elle ne connaissait peut-être que la reine de Sal'ahë qui avait cette 'anomalie', en quelque sorte. Non pas que ça lui pose problème, ça lui était tout à fait égal. Mais c'était certain que ça faisait étrange, elle ne pouvait pas le nier.

"Je me promène, comme vous, le froid ne semble pas pouvoir m'arrêter. Toutefois, je me demandais ce que quelqu'un comme vous faisait ici, ce n'est pas très courant."

La jeune Elfe-qui avait laissé son regard dériver autour d'elle-le reposa sur son interlocuteur. Quelqu'un comme elle. Il ne lui fallut pas bien longtemps en vérité pour comprendre ce qu'il entendait par là, ce n'était pas bien difficile à deviner étant donné les circonstances ; il était d'ailleurs futile de croire qu'il ait pu la prendre pour ce qu'elle n'était pas, après coup. Ce n'est pas qu'elle prit la remarque pour elle, mais on ne peut pas dire qu'elle l'apprécia pour autant. Elle en garda un léger pincement, comme un sentiment de vexation difficile à exprimer. Lou n'avait pas honte d'être une Elfe, au contraire elle était fière de ses racines : mais ça, elle ne pouvait pas le dire en dehors de son cercle d'amis ou de sa famille. Elle devait se taire et faire comme si, ou bien se cacher. Ce qui, en soit, revenait strictement au même. Elle trouvait cela injuste bien sûr dans le sens où les Démons eux n'avaient pas à se cacher, pas plus que les humains. Et même après vingt-quatre ans d'existence, elle avait toujours du mal avec cette notion là, contrairement aux remarques et aux regards. Mais pour l'heure elle était seule avec cet homme-dont elle ne connaissait d'ailleurs pas le nom, maintenant qu'elle y repensait-et il savait de toute façon qu'elle était une Elfe, ça ne faisait pas l'ombre d'un doute. Pour un peu qu'il eut détesté cette race, ça n'aurait plus changé grand chose de toute façon.

Elle poussa un bref soupir et retira sa capuche, rejetant machinalement sa cape dans son dos. Elle la gênait de toute façon, et lui donnait l'impression d'être une voleuse qui tentait de cacher son visage pour ne pas être reconnue après avoir commis un délit quelconque. La jeune femme aux yeux bruns passa brièvement sa main dans ses cheveux, parfaitement consciente que même avec les cheveux détachés de la sorte on voyait parfaitement ses oreilles en pointes.

«Que ce ne soit pas courant ne signifie pas que ça n'arrive jamais, répondit-elle en haussant les épaules, replaçant ses cheveux correctement. J'ai tout à fait le droit de marcher ici, que je sache.»

Lou-Chrysoline regarda de nouveau autour d'elle, faisant un bref état des lieux. Elle ne se sentait pas particulièrement en danger, mais ça ne l'empêcherait pas de prendre quelques minimes précautions tout de même. Au cas où, disons. En tout les cas personne n'arrivait, et c'était plutôt une bonne chose : elle n'avait pas envie de se retrouver avec une bande de crétins ayant envie de faire partir toute présence Elfique d'Hatès sur le dos. Dans les grands Axes ça ne la dérangeait pas qu'on sache de quelle race elle était dans la mesure où il ne pouvait rien lui arriver-ou presque-quand elle était entourée de tant de personnes. La majorité de ceux qui détestaient les Elfes au point de vouloir les frapper ou même pire étaient lâches, et ils ne frapperaient certainement pas une jeune femme qui ne leur avait rien fait en plein milieu de la rue. C'était à peu près certain. En revanche si elle croisait ce type de personne dans une ruelle qu'ils auraient facilement pu obstruer, même en nombre restreint..., non, ce n'était pas rassurant. Mais jusqu'ici à chaque fois qu'elle était venue à Imura il ne lui était rien arrivé de tel, si on exceptait quelques menus bricoles parfois, mais rien de bien grave ; il n'y avait pas de raison que ça commence maintenant.

«Et puisque vous voulez tout savoir, je viens régulièrement. Je voulais prendre un raccourci, mais je ne connais pas très bien la ville encore..., d'où ma présence dans cette ruelle exactement, répondit-elle en reposant son regard sur lui, mais je ne pense pas que ça vous regarde. Et si la présence de 'gens comme moi' vous dérange, vous n'aviez qu'à passer votre chemin.»
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Keith Weillert
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Keith Weillert

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MessageSujet: Re: Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE}   Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE} Icon_minitime1Mer 6 Jan - 1:32

On ne pouvait pas échapper à la persécution, qui qu'on soit et quoi que l'on fasse. C'était impossible. Aussi normal et aimable que vous puissiez être, il y aurait toujours des personnes pour vous détester et vous harceler, vous blésser, vous insulter même lorsque vous les suppliez d'arrêter et rire lorsque vous pleuriez. Keith le savait bien, les êtres vivants étaient loin d'être des entités généreuses et tolérantes dans l'ensemble. Ils ne pouvaient survivre qu'en groupe mais étaient incapables de vivre en communauté sans créer de conflits. La société actuelle était basée sur ces deux idées, diamétralement opposée, et elle le serait à tout jamais. Il n'y avait aucun moyen d'améliorer et encore moins de changer les moeurs ancrés dans les coeurs des habitants de Lysandre depuis des siècles et des siècles. Les plus faibles étaient dominés par les plus forts, sans aucun espoir là aussi de changement un jour. Dominants, dominés, hommes, femmes, Elfes, Démons...Il y aurait toujours des oppositions et des conflits, et seul le temps pourrait les appaiser. Mais il ne fallait pas se faire d'illusions, si c'était seulement les appaiser, c'était impossible qu'il les fassent césser. Keith comprenait parfaitement bien l'attitude de la jeune femme en face de lui, qui ne souriait pas, pas plus qu'elle ne semblait disposée à discuter avec lui. Certes, peut-être que sa présence la rendait nerveuse, qu'elle pensait qu'il avait quelque chose non contre elle, mais contre la race dont-elle faisait partie, et qu'il comptait verbalement ou physiquement lui faire savoir. Et bien, le jeune homme aux cheveux blonds aurait pu la rassurer sur ce point: Il ne la connaissait pas, n'avait rien contre elle, et par conséquent ne lui ferait rien de répréhensible, dans aucun sens que ce soit. Enfin, pas volontairement, tout du moins. N'ayant pas un caractère particulièrement enjoué ou sympathique, il n'aurait su atténuer la dureté de ses propos qui parfois, pouvaient se faire bléssants sans qu'il ne le veuille vraiment ou ne s'en rende compte. Evidemment, s'il voyait qu'il l'avait bléssée par mégarde, sûrement s'excuserait-il. Elle était une femme, et son sexe faisait toute la différence. Il n'aurait eu que faire de vexer un homme, au contraire même, peut-être l'aurait-il fait exprès pour voir la réaction de ce dernier, ceux qui répondaient et protestaient étaient plus intéréssants que ceux qui baissaient la tête et courbaient l'échine sans rien dire. Mais une femme, Keith avait pour principe de ne pas lui faire de mal. Qu'elle soit Elfe, Démone, Humaine ou Métisse, cela n'avait pas d'importance. Une femme restait une femme, et même si cela pouvait apparaître comme du sexisme...Ses principes étaient ses principes. Il trouvait cela horrible que de traiter pareillement une femme et un homme, dans son esprit, c'était même complètement fou et insensé. Il y avait une différence à faire, à moins de ne vouloir avoir l'image d'un parfait goujat.

Keith avait caché ses mains dans les poches de son long manteau, les protégeant du froid qui régnait en maître dans l'étroite ruelle. L'atmosphère était gelée, littéralement, et Keith éprouvait une petite difficulté à correctement respirer, son souffle se bloquant net à un certain point, ne lui permettant pas d'inspirer à sa guise. L'air froid qui réussisaient à entrer dans ses poumons glaçaient de toutes manières ces derniers, ne lui donnant guère envie de prendre unje grande inspiration. La jeune Elfe en face de lui avait retiré sa capuche, révélant de longs cheveux auburns et des oreilles pointues, à demi-cachées par les cheveux libres, mais tout de même visbles. Keith constata sans grande surprise qu'il ne s'était pas trompé sur la nature de son interlocutrice. Elle était bien une Elfe, aucun doute n'était plus possible à présent. Le Noble aux yeux vairons ne pu s'empêcher de penser, avec un brin d'ironie, qu'ils réunissaient à eux deux les trois races existantes sur Lysandre. Il ne considérait pas les Antarrs comme une race à part entière, pour lui, il s'agissait là d'un état et non d'une race, en réalité. Elfe, Humain et Démon. Les trois races dont étaient constituées les populations de Lysandre. C'était cruel, tout de même, que de donner naissance à un enfant métisse, ou de s'installer à Hatès lorsqu'on est un Elfe, ou à Oria si l'on est un Démon. Il se disait, ne pouvait-on pas aller avec quelqu'un de sa race plutôt qu'avec quelqu'un d'une autre race? Il y avait bien assez d'humains dans le monde pour qu'une femme s'entiche d'un humain comme elle, et non d'un Démon, comme l'avait fait sa propre mère. Cela n'apportait que des ennuis, des moeurs et des temps de vie différents, un amour qui à la longue était voué à l'échec. L'enfant né d'une telle union, un Métisse, n'était pas très bien vu dans la société, de plus. Il en avait fait les frais, et s'il était arrivé d'en vouloir parfois à ses parents, jamais il ne les avait vraiment détestés pour l'avoir mit au monde. Ce n'était pas leur faute, et avec du recul, il l'avait bien compris. Cette jeune demoiselle aux grandes oreilles pointues, il ne connaissait pas son histoire, ne savait pas si elle avait désiré vivre ici de son propre chef ou si elle avait été contrainte de suivre ses parents, mais...Il la plaignait, d'un côté. Cela ne devait pas être facile tous les jours, il le devinait aisément. Et même si cela ne devait pas être pour autant l'Enfer, c'était...Quelque chose que jamais personne n'aurait du vivre.

Si tout le monde restait à sa place, là où on avait toutes les chances d'êtres accepté, rien de ce genre ne se produirait. Mais il y avait toujours des exceptions, qui allaient à l'encontre du bon sens, pour telle ou telle raison. Ils se punissaient eux-mêmes en faisant cela, et bien qu'ils aient sûrement leur raison, Keith trouvait toujours cela stupide. Si l'on était un Elfe, pourquoi ne pas aller à Oria, ou même Moria? N'importe où, mais pas à Hatès. Alors pourquoi était-ce précisément ici que certains Elfes venaient habiter?

«Que ce ne soit pas courant ne signifie pas que ça n'arrive jamais. J'ai tout à fait le droit de marcher ici, que je sache.»

Le visage pâle de Keith resta impassible alors qu'elle prononçait ces paroles. Certes, cela arrivait, et elle avait tout à fait le droit d'être ici, avait-il dit le contraire? Il n'était pas le genre de personne qui la bloquerait dans un coin de rue en la menaçant de ne jamais y remettre les pieds. Le regard dépareillé de Keith suivit le regard de l'Elfe alors qu'elle regardait autour d'elle, cherchant sûrement à savoir si quelqu'un arrivait. Il inspecta lui aussi le couloir de mur dans le même mouvement. Il n'y avait personne. La ruelle était déserte et silencieuse, rassemblant seules deux personnes en son sein. Cela sembla rassurer l'Elfe, qui retourna son regard vers lui pour lui adresser de nouveau la parole. En entendant les mots qu'elle avait prononcé, Keith ne pu s'empêcher d'émettre un léger rire qui vint se fondre dans le silence au bout de quelques minutes. Cette femme n'avait pas l'air de mâcher ses mots. Ou alors était-ce lui qui l'énervait? Il n'aurait su le dire sur l'instant. Avec un petit haussement d'épaules et un sourire, il lui répondit, avec un ton peut-être un peu plus amusé qu'auparavant:

"Vous me semblez bien agréssive. Ais-je dit que vous n'aviez pas le droit de traverser cette ruelle? Je vous ai simplement arrêtée pour savoir ce que vous faisiez ici. Voir quelqu'un comme vous ici est assez rare, assez pour que cela pique ma curiosité. Mais je n'ai pas l'intention de vous faire quoi que ce soit."

Il laissa sa phrase en suspend un moment, continuant de regarder l'Elfe, avant de reprendre, sur un ton plus sérieux et calme:

"Avez vous des apprioris à mon sujet?"

Une simple question. Aux yeux de Keith, elle semblait en avoir, mais il pouvait aussi bien se tromper. Il n'aurait pu la blâmer, à sa place, il en aurait eu immédiatement. Mais comme il n'était pas elle et n'était pas en mesure de lire dans ses pensées, il n'avait plus qu'à attendre sa réponse, si toutefois elle deignait lui répondre, bien entendu, s'apprêtant également à ce qu'elle lui retourne la question.

[...Et je hais mon poste.XD]
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Lou-Chrysoline Lacey
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MessageSujet: Re: Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE}   Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE} Icon_minitime1Dim 31 Jan - 17:54

{Comme toujours, quoi...X'D}

Lou-Chrysoline n'était pas quelqu'un de tellement nerveuse, de méfiante ou d'agressive. C'était même en général une jeune femme souriante et volontaire, qui ne se laissait jamais abattre et qui allait de l'avant autant qu'elle le pouvait. Mais dès qu'elle se retrouvait dans ce genre de situation, elle ne pouvait pas s'empêcher de se montrer désagréable. Sans doute que le fait de ne pas avoir sa langue dans sa poche devait y faire aussi, elle ne savait pas exactement. En l'occurrence elle n'était pas réellement en colère, elle était juste stressée : elle appréhendait, en quelque sorte. Ce n'était pas qu'elle voyait le mal en toute personne qui passait près d'elle et lui adressait la parole, loin de là ; c'était surtout l'habitude, les préjugés. A chaque fois qu'elle décidait d'aller passer quelques temps à Imura, pour prendre l'air et pour aller voir quelques connaissances, elle savait qu'elle allait avoir des problèmes. Petits ou plus gros suivant les fois, mais il ne lui était que rarement arrivé de ne pas faire de rencontres malheureuses au détour d'une rue. Ça pouvait aller d'une remarque lancée dans le vent, d'une silhouette qui une seconde après avait déjà disparu à des propos vraiment blessant. La jeune Elfe aux longs cheveux auburn faisait de son mieux pour ne pas y prêter attention, mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Alors oui, forcément qu'elle n'était pas rassurée. C'était évident. Se retrouver seule avec quelqu'un dans une ruelle d'Imura était une situation qu'elle aurait préféré éviter toute sa vie. Non pas que ce jeune homme en face d'elle avait l'air de lui vouloir du mal d'une quelconque manière, mais elle aurait préféré ne jamais le rencontrer là. Dans les grands axes il ne pouvait pas lui arriver grand chose puisqu'il y avait un nombre incalculable de personnes qui marchaient près d'elle et pouvaient dissuader n'importe qui de faire quelque chose de répréhensible. Mais une fois seule dans un endroit désert, tout changeait. C'était principalement pour ça que Lou-Chrysoline regardait avec méfiance son interlocuteur et qu'elle ne cessait de jeter des regards furtifs autour d'elle. Elle avait envie de partir avant de ne pouvoir vérifier si oui ou non il avait quelque chose contre les Elfes, et d'un autre côté sa fierté le lui interdisait. Elle savait se battre, elle pouvait se mettre à courir si besoin était. Enfin, en théorie. Parce qu'à regarder la personne en face d'elle, elle se doutait bien que s'il avait voulu lui faire quoi que ce soit il aurait nettement eu l'avantage. Et elle devait bien avouer que même si pour l'instant il n'avait pas l'air de lui vouloir du mal, c'était loin d'être rassurant.

Lou-Chrysoline posa ses yeux bruns sur son interlocuteur, et resserra sa cape contre elle de nouveau. Il faisait froid, et à chaque fois qu'elle expirait un petit nuage de buée se formait devant elle, avant de ne disparaître dans l'air. Elle ne savait pas pourquoi il l'avait retenue, s'il n'avait pas de mauvaises intentions. Mais quelque part ça n'avait pas grande importance : elle ne comptait pas éterniser cette conversation, plus tôt elle partirait mieux ce serait. Quelle idée avait-elle eut de passer par là, aussi..., éviter les petites rues lui avait toujours semblé si évident qu'en général elle n'avait même plus besoin d'y penser pour s'exécuter. Une Elfe au beau milieu d'un pays de Démon..., là aussi, elle aurait pu dire 'Mais quelle idée...'. Oui, quelle idée ridicule, grotesque que d'être venue s'installer à Hatès alors qu'ils avaient mis au monde un enfant. Ses parents avaient décidé pour elle, et même si elle ne partirait jamais d'ici elle ne pouvait s'empêcher de leur en vouloir de temps en temps d'être venu ici. A Oria elle n'aurait eu aucun problème, et aurait même été complètement intégrée. Ici elle n'était intégrée qu'à Niimü'san, et pourtant même là-bas certains n'appréciaient que modérément ce qu'elle représentait. Alors quand on arrivait à Imura..., la capitale était animée, mais parmi toutes les silhouettes qu'elle voyait discuter, marcher et rire, elle ne voyait presque aucun Elfe. Ce pays n'était pas celui des Elfes, c'était celui des Démons : Démons qui n'aimaient en général pas leurs homologues aux oreilles pointues. Et si elle n'avait rien contre eux et avait même un certain nombre d'amis parmi eux, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu seule parfois. C'était comme être un chat au milieu de chiens ; même si elle faisait comme eux, elle ne serait jamais vraiment la bienvenue ici.

L'Elfe aux yeux foncés fut sortie de ses sombres pensées par un rire, qui lui arracha un haussement de sourcils dubitatif. Pourquoi riait-il, au juste? Avait-elle dit quelque chose qui prêtait à rire, ou se moquait-il d'elle? N'ayant pas de réponse valable à cette question la jeune femme se contenta de le regarder, perplexe. Ne sachant pas quoi dire, elle se tut. Et qu'aurait-elle pu dire, de toute façon? Pourquoi riez-vous? S'il voulait rire il en avait le droit, elle ne pouvait pas l'en empêcher. Tout dépendait de la raison de ce rire, après tout. Sans doute que si elle n'avait pas été dans ce contexte bien précis, elle aurait sourit et lui aurait demandé ce qu'il y avait de drôle dans ce qu'elle avait dit. Mais pour l'instant elle préférait éviter de dire quoi que ce soit et essayer de voir venir. Et il était probable qu'elle ne se détende pas tant qu'elle ne serait pas sûre qu'elle ne risquerait rien, ce qui pouvait durer un certain temps.

"Vous me semblez bien agressive. Ais-je dit que vous n'aviez pas le droit de traverser cette ruelle? Je vous ai simplement arrêtée pour savoir ce que vous faisiez ici. Voir quelqu'un comme vous ici est assez rare, assez pour que cela pique ma curiosité. Mais je n'ai pas l'intention de vous faire quoi que ce soit."

Lou-Chrysoline déporta son regard vers le sol, et ne répondit rien à ce que venait de dire le jeune homme aux yeux vairons. Oui, il n'avait pas tout-à-fait tort, et elle le savait. Elle savait bien qu'en réalité il n'avait aucunement eu de paroles ou de gestes blessants, et qu'il n'avait rien fait pouvant laisser penser qu'il allait le faire. Elle était en tort, elle le savait. Enfin..., en tort, pas complètement. Elle n'avait été vraiment méchante non plus, et sa réaction avait été normale aux vues des circonstances. Il n'était guère rassurant de se retrouver coincée avec un inconnu dans une ruelle, et ce pour qui que ce soit ; alors ajoutez-y le fait qu'elle était une Elfe et que lui était sans doute un Métisse et on ne pouvait pas lui en vouloir d'être méfiante. C'était devenu un réflexe pour elle que de chercher les portes de sortie possibles dans ce genre de cas, et de garder une distance raisonnable entre elle et son éventuel interlocuteur. Non pas qu'elle était paranoïaque, mais elle savait par expérience que Métisses et Démons n'étaient pas tous conciliants, à Hatès. Il y en avait qui se moquaient de la race de l'autre, certains qui passaient vite leur chemin pour ne pas avoir à parler à une Elfe, et d'autres qui se montraient violent. Verbalement ou physiquement. En général c'était plus des insultes et des moqueries jetées au passage, mais il arrivait que ce soit plus sérieux. Et même si ça n'arrivait heureusement pas souvent, Lou-Chrysoline avait déjà réellement eu peur. Alors même s'il ne lui semblait pas que ce garçon soit un Démon à part entière et qu'il n'avait pas l'air de vouloir lui faire du mal, ça ne changeait rien.

"Avez vous des aprioris à mon sujet?"

La jeune femme aux longs cheveux auburn releva la tête vers son interlocuteur, haussant de nouveaux ses sourcils. Après quoi elle eut un petit rire nerveux, et haussa vaguement les épaules.

«Des aprioris? Je n'ai d'aprioris envers personne, je me contente de me méfier de ceux qui pourraient en avoir, répondit-elle en faisant un geste évasif de la main. Et si j'en avais, qui pourrait m'en blâmer? Si la majorité des 'gens comme vous' n'en avaient pas, je n'aurais pas à me méfier.»

Lou-Chrysoline jeta de nouveaux regards furtifs autour d'elle et poussa un bref soupir. C'était un peu l'histoire de sa vie, le racisme. Ce n'était pas elle qui refusait d'apprécier des Démons, c'était eux qui ne voulaient pas qu'elle les approche. Et ce n'étaient pas que les Démons, d'ailleurs : il existait des Métisses et des Humains qui ne voulaient pas plus avoir quoi que ce soit à faire avec une Elfe. C'était blessant d'être réduit ainsi à une seule parti de soit, à plus forte raison quand on n'avait pas choisi ladite partie. Elle n'y pouvait rien si elle était née Elfe, et elle n'y pourrait jamais rien. Et finalement il y avait des risques titanesques pour que si un jour elle s'installe avec quelqu'un ou se marie, son enfant soit un Métisse. Tomber amoureuse d'un Elfe, à Hatès..., il aurait vraiment fallu qu'elle cherche longtemps pour trouver une personne comme celle-là. Et quelque part cette perspective ne l'enchantait guère. Mettre au monde un enfant dans ce climat était déjà triste en soit, mais elle refusait que si un jour elle avait un enfant il soit mis à l'écart à cause de sa race. Qu'il ressemble en tout point à un Démon si son père en était un était une option qui lui semblait envisageable, et sans doute la meilleur qui soit. Certes les Métisses étaient souvent mal vus, mais tant que le métissage ne se voyait pas clairement ce n'était pas trop grave..., ou ça l'était moins que si c'était pire qu'évident, en tout cas.

«Si je détestais les races qui peuplent Hatès je serais partie depuis longtemps, ajouta-t-elle en fronçant légèrement les sourcils, plantant son regard foncé dans celui dépareillé de son interlocuteur. Mais ce serait plutôt à moi de vous demander ça. La plupart des Elfes ne demandent qu'à s'intégrer, le problème ne vient pas de nous.»

Sous-entendu, il vient de vous. Ce n'était pas clairement dit, mais l'idée était là. Qu'il ne veuille rien lui faire ne signifiait pas qu'il n'appréciait pas les Elfes pour autant, et la généralisation était de toute façon trop tentante. S'il n'avait rien contre les Elfes, le 'vous' reprendrait simplement sa race en général. Parce que si les Elfes habitant la froide Hatès étaient des exceptions, les Démons-ou autres-les acceptant sans faire aucune différence étaient malheureusement eux aussi des exceptions.
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Keith Weillert
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MessageSujet: Re: Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE}   Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE} Icon_minitime1Sam 13 Fév - 0:37

C'était un fait, Keith était loin d'avoir un air aimable et un grand sourire avenant qui incitait les personnes qu'il croisait, que ce soit dans la rue ou au château, à venir lui parler. Cet air pincé et froid, cette attitude distante, il devait avouer que s'il avait été un passant ordinaire, s'adresser la parole aurait été la dernière chose qu'il aurait eu envie de faire. Si le jeune Noble avait du mal à adopter un point de vue objectif sur beaucoup de choses dans sa vie, se projeter hors de lui-même et analyser de manière critique ses défauts et par conséquent ce que les autres pouvaient penser de lui au premier coup d'œil lui était assez facile. Déconcertant, n'est-ce pas? Keith devait avouer que même lui était surpris d'une telle aisance à se critiquer lui-même. La plupart des personnes qu'il connaissait refusaient catégoriquement d'admettre tous les défauts qu'elles possédaient, allant jusqu'à parfois nier l'évidence, alors que cette dernière sautait aux yeux d'une manière tellement évidente que la réfuter paraissait totalement déplacé. Mais le blond comprenait tout à fait cette réaction, elle était logique et commune, et entre eux et lui, il était celui qui avait la façon de penser la moins logique. Le Métisse aux yeux vairons ne pensait pas que cela était un mal, toutefois, il considérait même cela comme un avantage. Cela lui permettait au moins de savoir se modérer et voir les limites à ne pas dépasser, la majeure partie du temps. Si d'une dispute, il savait qu'il était la cause du malentendu ou celui qui était plus en tort que l'autre, alors il ferait de son mieux pour s'excuser, ou du moins montrer à cette personne qu'il était navré de la tournure qu'avaient pris les évènements. Le jeune Keith Mavis n'avait jamais été très doué pour se faire des amis, que ce soit par la faute de son environnement ou celle de sa personnalité qui avait largement évolué au cours des dernières années, plus précisément lorsqu'il était arrivé à Hatès. Seul était un mot qu'il connaissait bien et acceptait sans aucune difficulté, par la force de l'habitude. Son visage renfermé traduisait parfaitement son caractère, et il faisait parti de ces personnes qui semblaient être froides et distantes et qui en effet l'étaient réellement, et n'étaient pas des ces personnes au grand cœur ayant hérité de traits peu commodes pour leur plus grand malheur. En regardant la jeune Elfe devant lui, il se demanda si cette expression lui avait valu d'être d'ores et déjà classé dans une catégorie précise de gens par la demoiselle. Rabat-joie, raciste, impoli, il y avait tellement de possibilités qui s'offraient à lui qu'il aurait bien été en peine de sélectionner la plus probable.

Peut-être aussi ne pensait-elle pas de mal de lui, mais à cause du ton qu'elle avait employé, même si c'était peut-être seulement sous le coup d'une quelconque humeur et non contre lui, il pensait qu'elle ne devait pas l'aimer. Certes, il aurait compris pourquoi, à en juger par le portrait que la majorité des personnes se faisait de lui, il n'y avait aucune raison qu'il ne comprenne pas, surtout que ce portrait se rapprochait assez étrangement de la vérité la plupart du temps. Il n'était pas agréable, son physique n'inspirait aucunement la sympathie, et discuter avec lui était loin d'être une partie de plaisir. Le Noble aux cheveux blonds savait que s'il s'était forcé à afficher un grand sourire sur ses fines lèvres et à aller vers les autres pour entamer la discussion, il n'aurait pu qu'être apprécié des ses pairs, mais il n'en voyait décidément pas l'intérêt. A quoi cela servait-il, d'être aimé pour ce que vous n'étiez pas? Ce n'était à ce moment-là pas vous que les autres adulaient, mais une autre personne, un fantôme, un fantasme, quelque chose que vous ne seriez jamais que dans vos rêves et cette immense vie qui vous servirait de scène jusqu'à la fin. Keith ne voyait pas l'intérêt de jouer un tel rôle, c'était simplement hypocrite, autant envers vous-même que ceux que qui vous entouraient, et vous ne pouviez pas correctement le tenir jusqu'à la fin. Vous finissiez forcément par oublier votre texte ou sortir de votre personnage, et cela pouvait amener à de désastreuses conséquences, il était bien placé pour le savoir, le milieu dans lequel il vivait depuis des années regroupait un grand nombre de personnes dans ce cas. Certaines jouaient mieux que d'autres, et parfois, cela frisait tellement le ridicule que Keith avait envie d'en rire. Autant être sois-même, à ce niveau là, ça ne pouvait pas être pire, quel que soit votre caractère. Expirant longuement, il regarda le nuage de buée se dissoudre rapidement dans l'air froid. C'est ce moment là que la jeune Elfe choisit pour lui répondre, avec un petit rire et un léger haussement d'épaules:


«Des aprioris? Je n'ai d'aprioris envers personne, je me contente de me méfier de ceux qui pourraient en avoir. Et si j'en avais, qui pourrait m'en blâmer? Si la majorité des 'gens comme vous' n'en avaient pas, je n'aurais pas à me méfier.»

Keith haussa lui aussi ses épaules couvertes à cette réponse, à laquelle il jugea, sur l'instant, inutile de rétorquer quoi que ce soit. C'était un fait, la majorité des habitants de la froide Hatès étaient des Démons, ou des Métisses portant en eux du sang de ce peuple à la peau pâle, et les Elfes et les Démons avaient toujours été en de mauvais termes. Il n'était donc pas étonnant qu'un être aux longues oreilles soit en cette partie du Pays de Lysandre sujet au racisme de ses voisins. C'était aussi évident que le fait qu'un chat serait maltraité, placé dans une horde chiens. La brebis ne pouvait pas gagner contre les loups, mais la brebis était loin d'être toute blanche; La victime avait deux visages, dont le deuxième n'était rien d'autre que celui du Bourreau. On pouvait passer de l'un à l'autre en un rien de temps selon les circonstances, et le blond pensait que l'Elfe aurait très bien pu faire un cruel bourreau si elle avait vécu ailleurs, ou avait été quelqu'un d'autre. Il n'y avait aucun moyen de le savoir vraiment, mais Keith pensait que chaque être vivant, qu'il soit Humain, Elfique ou Démoniaque, avait en lui une part de méchanceté qui le poussait à tyranniser les plus faibles ou les personnes différentes, que ce soit pour sa propre autosatisfaction ou justement faire comme les autres afin de ne pas s'exclure ni se démarquer. Tout le monde a peur de la différence, tout le monde la rejette, et ceux qui tentent d'arrêter cette machine infernale ne sont jamais assez nombreux pour pouvoir y parvenir. Et elle tournait encore, encore, avec un grandement sourd mais toujours présent, qui martelait nos oreilles à chaque instant de notre vie, sous formes de moqueries, de claques, de coups, de mots. Vous a-t-on déjà dit que vous auriez du ne jamais venir au monde? Il était très dur de supporter ce genre de remarque, très dur, et même lorsque l'on grandissait, vieillissait, ces mots restaient toujours aussi lourds à porter.

«Si je détestais les races qui peuplent Hatès je serais partie depuis longtemps. Mais ce serait plutôt à moi de vous demander ça. La plupart des Elfes ne demandent qu'à s'intégrer, le problème ne vient pas de nous.»

Keith haussa un sourcil intrigué, son regard directement posé sur celui de l'Elfe en face de lui, Elfe dont-il ne connaissait d'ailleurs pas le nom. Oui, c'était exactement comme il l'avait pensé un peu plus haut, les rivalités entre Elfes et Démons ne donnaient pas naissance à de bonnes ententes entre les habitants du pays du froid. La jeune femme semblait, bien qu'elle eu dit le contraire, avoir des aprioris sur les Démons et Métisses qui peuplaient cet endroit. Il ne pouvait pas l'en blâmer, cependant, elle devait avoir vécu ici ou n'importe où ailleurs dans le pays des expériences plus ou moins désagréables de par la faute de ces trop longues oreilles qui dérangeaient les personnes et semblaient brûler quiconque les regardait. Avec une expression neutre cette fois-ci, une expression qu'il arborait souvent en présence d'inconnus, il répondit à la femme aux longs cheveux, sur un ton monocorde au possible:

« Il est certain que vivre dans un endroit où vous devez vous méfier de toute personne susceptible de vous regarder de travers ne doit pas être facile. Je n'ai aucun aprioris envers ce que vous représentez, et si je venais à vous haïr, ce serait pour ce que vous êtes, non pour votre race. Cependant, ce n'est guère la faute des habitants de ce pays, si vous êtes regardée de travers, pas plus que ce n'est la vôtre, d'ailleurs. »

Il marqua une petite pause, durant laquelle il ne fit que regarder la femme aux oreilles pointues, pour ensuite reprendre, sans changer de ton:

« Comment croyez vous qu'un Démon puisse vivre dans le Royaume d'Oria? Un Elfe entouré de Démons et un Démon entouré d'Elfes revient au même. Alors dites moi, au final...A qui revient la faute, qui faut-il blâmer pour ce manque de tolérance? »

Personne, il n'y avait personne à blâmer, sinon les fondements même de la société. On ne pouvait désigner personne pour endosser ce fardeau, le problème avec le Bouc-Émissaire était que rien n'était punit justement. Punir une personne, une famille, une ethnie, tout cela n'avait aucun sens; Quand la haine est gravée dans les gènes, c'est le monde qu'il aurait fallut accuser et amener devant la Justice.

« Et de grâce, ajouta-t-il après un petit silence, cessez de regarder autour de vous comme si quelques personnes allaient sortir de chaque recoins pour faire Dieu sait quoi. J'ai l'impression d'être un dangereux personnage, avec vous. »
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Lou-Chrysoline Lacey
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MessageSujet: Re: Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE}   Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE} Icon_minitime1Sam 27 Mar - 21:40

Aller, qui pouvait comprendre?

Lou-Chrysoline était une jeune femme forte, allant toujours de l'avant. Pas du genre à se décourager pour quelque chose de futile ou parce qu'à un moment précis de sa vie elle ne se sentait pas bien. Oui, c'était un peu la femme qui prenait tout en charge, qui aidait les autres, qui remotivait les troupes, en quelque sorte. Et pourtant, elle devait avouer qu'elle était de ceux qui n'arrêtaient jamais de se plaindre. Se plaindre de ceci, se plaindre de cela, pourquoi ci, et encore ça..., elle convenait que ça pouvait même en devenir agaçant, parfois. Tout ses petits problèmes qui l'énervaient et lui prenaient la tête de temps à autre, la jeune Elfe ne pouvait s'empêcher de les étaler au grand jour, sans cesse. C'était aussi sa manière à elle de dédramatiser et d'empêcher les autres de s'intéresser à ce qui pouvait la tracasser de manière plus grave et plus lancinante. Mais quelque part, elle savait qu'elle aimait qu'on la plaigne, aussi. Elle ne savait pas exactement pourquoi, c'était comme ça. Aussi avait-elle tendance à exagérer parfois, ou à rester bloquer sur quelque chose qui ne lui importait plus à présent, mais qui l'avait marqué auparavant. Et, évidemment, sa race était toujours sujette à nombre de plaintes. Ce n'était pas simple d'être une Elfe dans un pays plus que majoritairement habité par des Démons. Non, c'était loin d'être aisé, ce n'était pas plus agréable que ça et il lui était déjà arrivé de se demander si elle ne ferait pas mieux d'aller habiter à Moria, par exemple, où elle serait beaucoup mieux vu qu'ici. Pourtant elle n'avait jamais été au bout de ses idées. Si elle avait vraiment été persécutée, que c'en avait été insupportable au dernier degré, oui, sans doute serait-elle réellement partie, pour de bon. Mais non, jamais. Ça ne lui avait jamais traversé l'esprit assez longuement ou de manière assez sérieuse pour qu'elle s'attelle vraiment à la question. Si quelqu'un lui demandait pourquoi elle ne partait pas, c'était invariablement la même chose : elle était chez elle, elle n'avait pas à partir, elle avait autant le droit de rester ici que n'importe qui. Elle avait toujours vécu dans cette ville, elle était autant Hatéienne que n'importe qui ayant grandi dans le pays du froid. Voilà pourquoi elle ne partirait jamais. Mais bien que cette explication n'était pas fausse-et prenait tout son sens quand on savait à quel point la demoiselle était têtue-elle n'était pas complète non plus. Bien sûr, que Lou-Chrysoline aimait Hatès. Elle aimait son climat, elle aimait la neige, elle aimait sa ville et ses voisins, ses amis, ses parents. Tout ici lui était familier, elle aurait été réellement chagrinée de devoir abandonner tout cela. Mais cela tenait aussi au fait qu'elle avait beau dire, ce n'était pas si terrible. Tout le monde à Niimü'san la connaissait, et dans le fond elle était appréciée tout de même. Il y avait des moments plus difficile que d'autres, mais dans l'ensemble elle vivait plutôt bien. Il n'y avait que quand elle s'aventurait hors des limites de la ville, en règle générale, que ça devenait plus problématique d'avoir de longues oreilles pointues.

Comme à Imura, par exemple. C'était pour cela qu'elle avait vu l'utilité de sa cape, et d'emprunter les rues les plus fréquentées. Là où elle ne risquait rien, ou presque rien puisqu'entourée de tout les côtés. La jeune Elfe aux longs cheveux auburn n'avait pas pour habitude de prendre les petites routes, encore moins les ruelles. Elle n'était pas rassurée, c'était évident. Personne ne l'aurait été, à sa place, et ce même si l'homme en face d'elle n'avait ni l'air ni l'allure d'un psychopathe profond. Avoir l'air gentil ne signifiait pas être gentil, avoir l'air méchant ne signifiait pas être méchant. Mais en général quand on arborait un visage fermé et peu sympathique, on n'était pas avenant et gentil avec quiconque nous adressait la parole. Et puis il faisait froid, et elle n'avait pas que ça à faire que de discuter avec quelqu'un, qui qu'il soit. Enfin, si, mais là n'était pas la question. Il ne lui inspirait aucune confiance, quoi qu'il en soit. La jeune Elfe aux yeux bruns s'efforça de garder son regard planté dans celui de son interlocuteur, tentée de regarder alentours de nouveau. C'était à la fois une manière de se rassurer, et à la fois une manière de ne pas avoir à soutenir son regard. Non pas qu'il lui faisait peur ou quoi que ce fut dans ce goût là ; simplement qu'il la dérangeait. C'était étrange, d'avoir des yeux d'une couleur tellement opposée. C'était dérangeant, tout simplement. Elle avait l'impression qu'un de ses yeux n'était pas le sien, tout en se sachant ridicule de penser des choses pareilles. Se faire ce genre de reflexions sur une personne aux yeux vairons, dire qu'elle était bizarre et différente, ce devait être à peu près le même raisonnement qu'entretenaient les Démons à l'égard des Elfes, avec en plus une savante touche de rivalité et de haine. La différence n'était jamais quelque chose qui tournait à notre avantage, Lou-Chrysoline en était intimement persuadée. On pouvait aimer cela, d'une certaine manière : être regardé, pointé du doigt, que tout le monde connaisse votre nom. Mais très vite ça pouvait vous mettre à l'écart, être le motif de rejet que les autres employaient pour ne pas avoir à vous parler, à jouer avec vous, à vous fréquenter. Non, être différent des autres n'était pas enviable. Ça ne pouvait que difficilement l'être, de son point de vue.

Après, ce n'était qu'un avis personnel. Elle ne comptait forcer personne à l'adopter.

« Il est certain que vivre dans un endroit où vous devez vous méfier de toute personne susceptible de vous regarder de travers ne doit pas être facile. Je n'ai aucun aprioris envers ce que vous représentez, et si je venais à vous haïr, ce serait pour ce que vous êtes, non pour votre race. Cependant, ce n'est guère la faute des habitants de ce pays, si vous êtes regardée de travers, pas plus que ce n'est la vôtre, d'ailleurs. »

Lou-Chrysoline écouta sa réponse, sans mot dire, attendant qu'il poursuive. La seule réaction visible qu'elle eut à cela fut un froncement de sourcil, qu'elle ne chercha pas à cacher. Oui, ce n'était pas simple. Seulement pour elle c'était et serait toujours la faute des habitants de ce pays. Rien ne les forçait à détester les Elfes, ils ne faisaient que suivre le mode de pensée archaïque et stupide que leurs parents leur avait inculqué. Ils décidaient d'être stupides, c'était leur faute de près comme de loin. Et puis il fallait bien un coupable dans l'histoire, impossible de faire autrement. N'en vouloir à personne et dire que c'était comme ça et pas autrement, qu'on y pouvait rien..., non, vraiment trop compliqué. Pas qu'elle tenait absolument à haïr les Démons, loin de là ; simplement qu'il lui était difficile de se dire qu'ils ne pouvaient rien à leurs idées ou leur manière de réagir par rapport à cela. L'ignorer, c'était aussi bien. Tant qu'on ne lui faisait pas de remarques désagréable, ça ne la dérangeait pas. Mais les regards, les paroles blessantes ou les actes en eux-même étaient vraiment difficiles à supporter. Alors si elle n'avait pas même pu se dire que c'était de leur faute..., non. C'était de leur faute, c'était comme ça. Ce n'était sûrement pas de la sienne, alors ça ne pouvait venir que d'eux, il n'y avait plus le choix. Que celui-ci, en face d'elle, dise ne pas déteser quelqu'un par rapport à sa race était tout à son honneur. Mais la plupart n'étaient pas comme ça, c'était ainsi. Elle même, si elle avait été une Démone, n'était pas bien sûr de ce qu'elle aurait fait en présence d'une Elfe qui 'n'a rien à faire là'. Elle ne savait pas, vraiment pas. Mais elle n'y était pas, et cette seule pensée lui faisait généralement abandonner l'idée de s'imaginer dans une autre situation.

« Comment croyez vous qu'un Démon puisse vivre dans le Royaume d'Oria? Un Elfe entouré de Démons et un Démon entouré d'Elfes revient au même. Alors dites moi, au final...A qui revient la faute, qui faut-il blâmer pour ce manque de tolérance? »

Un Démon, à Oria? A qui revient la faute? Eh bien, aux Elfes d'Oria et aux Démons d'Hatès. Spontanément,c 'était ce qu'elle aurait eu envie de répondre. Dès que les personnes étaient en groupes elles se sentaient plus fortes, et s'en prenaient aux minorités, plus faibles. C'avait toujours été comme ça et ça ne changerait sûrement pas. Et, même si c'était méchant et que ces personnes ne le méritaient sans doute pas le moins du monde, la jeune Elfe aux longs cheveux auburn ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était tant mieux pour eux. Ce n'était dans ce cas qu'un juste retour des choses, qu'un Démon isolé se fasse maltraiter par des Elfes, cette fois-ci en plus grand nombre. Et sans doute que ces Démons devaient rêver de voir un Elfe se faire insulter par un de ses compatriotes, c'était certain. Méchant et injuste, mais elle n'y pouvait strictement rien et ne comptait pas changer de façon de pensée pour si peu. Pour autant qu'elle en sache, elle n'irait de toute façon jamais à Oria, jamais. Elle n'avait rien contre eux et n'habitait pas loin de la frontière, mais ce n'était pas chez elle. C'était le royaume ennemi au sien. Et ça avait beau être égoïste, elle se fichait bien de ce qui se passait là-bas. Elle n'y était pas, elle ne pouvait pas savoir, ne pouvait pas juger, en aucune façon.

« Et de grâce, cessez de regarder autour de vous comme si quelques personnes allaient sortir de chaque recoins pour faire Dieu sait quoi. J'ai l'impression d'être un dangereux personnage, avec vous. »

Lou-Chrysoline-dont le regard s'était encore perdu autour d'eux-redressa brusquement la tête, regardant son interlocuteur.

«Je n'ai pas encore décidé si vous en étiez un ou pas, se contenta-t-elle de répondre, évitant tout de même de le regarder dans les yeux. Rien ne me dit que vous ne l'êtes pas, après tout.»

Elle laissa s'écouler quelques instants, pestant intérieurement contre le froid qui balayait la capitale du royaume ce jour là. On avait beau être habitué, on continuait d'avoir froid. C'était comme ça, et ça n'avait rien de franchement étonnant. A Oria, ils devaient continuer d'avoir trop chaud en été. A Moria, les tempêtes devaient encore en surprendre plus d'un. A Sal'ahë..., non, c'était différent, là-bas. Lou-Chrysoline doutait fortement que la pluie les dérange encore d'une quelconque façon, ou que son absence en fasse autant. Mais c'était un contexte différent, forcément. Avant, les pluies devaient parfois les gêner plus que de mesure. Avant, plus maintenant.

«Et je n'habite pas à Oria, je ne peux pas juger. Mais je continuerais de penser que ce sont les Démons qui manquent de tolérance. Ceux d'Hatès, si vous préférez.»

La jeune Elfe fronça de nouveau les sourcils, tapant légèrement du pied sur le sol avec son talon. Elle n'y avait jamais fait attention avant, mais maintenant qu'elle le regardait de plus près...

«Et je ne connais pas votre nom. Vous n'avez pas l'air d'être dans le besoin, je me trompe?»
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Keith Weillert
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MessageSujet: Re: Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE}   Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE} Icon_minitime1Sam 24 Avr - 20:53

Keith n'aurait jamais prétendu pouvoir comprendre la jeune femme en face de lui, et s'il l'avait fait, ç'aurait de toute manière été un éhonté mensonge. Chacun avait ses propres idées, un vécu différent de tous ceux des autres, et personne ne pouvait comprendre ce par quoi son voisin était passé avant de l'avoir soi-même vécu. On restait dans l'ignorance de la persécution avant de soi-même se faire persécuter, on ignorait la chaleur d'un incendie sur la peau avant que votre propre maison soit en flammes, et alors? Keith n'avait jamais non plus prétendu être un modèle de gentillesse et de compréhension. Il acceptait le fait de ne pas comprendre ce que cela pouvait bien faire de se promener à Imura avec des oreilles en pointe dépassant de vos cheveux, mais être gentil avec cette fille simplement car elle savait ce que cela faisait, elle, il ne le ferait pas. Si cette jeune Elfe lui paraissait détestable et bonne à envoyer promener, pour parler poliment, alors il serait désagréable avec elle, comme il l'aurait été avec n'importe qui ne lui plaisant pas. Il se fichait bien de ce que les autres autour de lui avaient bien pu vivre à travers leur vie parfois bien remplie, lui aussi avait eu sa dose de malheurs, ce n'était pas pour aller s'apitoyer sur le sort des autres. Chacun sa vie, chacun son chemin, et il n'était pas le genre de personne à passer sur un autre chemin tout ça pour aider une personne à se relever, ou à être plus gentil avec une personne simplement car son chemin était plus pavé de cailloux que les autres. On avait bien assez à faire de son malheur, ce n'était pas pour alléger celui des autres à notre détriment, n'est-ce pas? Certains le faisaient par gentillesse, d'autres encore pour avoir la conscience tranquille. Et quel que soit le cas de figure, le métisse aux yeux vairons trouvait cela stupide. Il ne mettait pas d'œillères, se rendait compte de la misère de beaucoup de personnes, mais se contentait de passer sans rien dire son chemin. Il avait arrêté la jeune fille aux longs cheveux car elle l'avait intriguée, c'était tout. En aucun cas dans le but de se moquer ou la plaindre. Il verrait ensuite, au fil de cette conversation qui se terminerait bientôt, si elle était digne d'intérêt ou non. Et comme il l'avait dit, si non, peut importe son passé, il se montrerait cruel. Peut-être était-ce injuste aux yeux de beaucoup, mais pas aux siens. Ne fallait-il pas, comme se plaisaient à le répéter nombre de gens en ce monde, prôner l'égalité? Traiter les gens de la même manière, sans en faire partir aucun sur un piédestal ou au contraire d'un creux, c'était ce qu'il faisait, alors il ne voyait strictement pas le problème. Pour l'instant, cette jeune femme, il ne la détestait pas plus qu'il ne l'aimait, et il se contentait de la regarder sans aucune expression étirant ses traits, neutre et stoïque. Et elle, elle évitait son regard, posant sans cesse ses yeux foncés sur le décor autour d'eux, toujours à la recherche de ce monstre imaginaire qui la guettait pour la manger. Au moins, il aurait bien aimé qu'elle le regarde, il avait la fâcheuse impression quand elle faisait ça qu'elle ne l'écoutait qu'à moitié, ne portant qu'une oreille distraite à ses paroles. Keith ne souhaitait pas qu'elle lui prête une attention soutenue, sourcils froncés et regard braqué sur son visage, mais il ne désirait pas non plus qu'elle ne cesse de détourner son regard comme si elle ne l'écoutait pas.

Le jeune homme aux cheveux blonds poussa un discret soupir, envoyant dans l'air un petit nuage de buée qui disparu presque immédiatement. Il ne savait pas quelle heure il était, mais à vrai dire, cela lui importait peu. Il n'avait plus dix ans, il pouvait se promener dans les rues de la capitale d'Hatès sans avoir à revenir à une heure précise, à partir du moment où il avertissait son père de son départ. Tout ce dont-il était à peu près sûr, c'était qu'il ne devait être ni trop tôt, ni trop tard. Quelle précision, n'est-ce pas? Il enviait ces personnes qui pouvaient deviner l'heure qu'il était simplement en regardant la position du soleil dans les Astres. Quoi que...Levant son regard dépareillé vers le ciel gris et nuageux, il ne parvint pas à trouver là où elle aurait du être la boule lumineuse qui apportait au monde la chaleur et la lumière. Sûrement une épaisse couche de nuages empêchait-elle les yeux de pouvoir la distinguer. Nuages qui, il le pensait, apporteraient sous peu une autre chute de neige, comme pratiquement chaque jour, sur le grand royaume d'Hatès. C'était dommage, il aurait voulu se promener encore dans les rues, finalement, mais avec la neige et ce froid qui allait empirer certainement, ç'aurait été du suicide, pratiquement. Les Hatéiens savaient quand il valait mieux rentrer chez soi et quand marcher dans les grandes rues ou la campagne enneigée environnante était possible. On avait beau dire, à force de vivre dans le froid, on s'habituait à ces températures glaciales et ces chutes intempestives de neige. Il avait été impressionné, il devait l'avouer, quand il était pour la première fois venu dans ce pays où les dunes étaient faites de neige et non de sables. Il avait eu froid, et quasiment immédiatement après être arrivé au château, il était tombé malade et avait du rester au lit plus d'une semaine, attendant que la fièvre daigne bien baisser. Puis au fil des années, il s'était fait à ce climat si différent de celui de Moria, et aujourd'hui, son teint était devenu aussi pâle que ceux qui étaient nés ici et avaient grandis dans cette ville enneigée le trois quart du temps. Il se demanda soudain, regardant la jeune femme, si elle était née à Hatès, ou si elle avait ensuite déménagée ici d'un autre pays de Lysandre. Il était en droit de se le demander, une Elfe à Hatès était assez rare pour qu'il soit intrigué, après tout. Et comme il l'avait dit, ça ne l'aurait pas dérangé du tout de lui poser cette question plutôt indiscrète, il se fichait bien de l'effet que ça pourrait lui faire.

«Je n'ai pas encore décidé si vous en étiez un ou pas. Rien ne me dit que vous ne l'êtes pas, après tout.»

Il remarqua qu'elle le regardait enfin, mais évitait de planter directement son regard dans le sien. Lui se contenta de la regarder comme il le faisait depuis le début, ne se souciant pas du fait que ça puisse la gêner d'une quelconque manière. Il laissa s'écouler cet instant de silence sans rien dire, attendant que la jeune femme reprenne la parole. Il jugeait que rétorquer quelque chose était totalement inutile, et c'est pour cela qu'il se contenta de la regarder sans un mot. Était-ce le fait que ses deux yeux aient une couleur différente qui la dérangeait? Si c'était ça, et bien il en était vraiment désolé, mais il n'y pouvait strictement rien. Lui aussi se serait bien passé de cette différence, et plusieurs fois il avait souhaité, étant jeune, que son œil rouge disparaisse, ou ne devienne doré par il ne savait trop quel miracle. De cette façon, les autres enfants l'auraient acceptés plus facilement, et il n'aurait pas eu à passer à travers toutes ces épreuves durant son enfance. Aujourd'hui encore, il souhaitait que ses yeux se décident sur une même couleur, et la seule chose qui avait changé était la couleur en question. S'ils étaient tous deux devenus rouges, alors il aurait été comblé. Pourquoi refusait-on de lui accorder cette si simple petite chose? Il se le demandait. Il ne demandait pas la lune, pourtant. Si Dieu existait, alors des hauteurs éthérées où il résidait, il ne faisait pas beaucoup d'efforts pour le peuple du bas dont-il faisait parti. Compréhensible, dans un sens. Ils ne valaient pas vraiment la peine qu'on s'intéresse à eux, tout ce qu'ils savaient faire était détruire, détruire, encore, et décevoir.

«Et je n'habite pas à Oria, je ne peux pas juger. Mais je continuerais de penser que ce sont les Démons qui manquent de tolérance. Ceux d'Hatès, si vous préférez.»

Keith haussa ses épaules, écartant de son visage une mèche de cheveux un peu trop téméraire venue se placer devant ses yeux. Un petit vent s'était mit à souffler sur la rue silencieuse et les deux personnes qui se trouvaient en son sein, comme pour se moquer d'eux, dans un murmure. Les Démons manquaient de tolérance, oui. Mais tout autant que les Elfes, ou certains humains. A la fin, on ne savait plus qui blâmer. D'où venait toute cette haine, qui l'avait amenée en ce pays le premier? A qui il fallait couper la tête pour tout ce malheur qui envahissait le cœur des rejetés? Puisqu'il n'y avait pas de coupable désigné, chacun en désignait un, selon ce qu'il avait vécu. L'Elfe éleva une dernière ois la voix, tapant son talon contre le sol, et il sembla à Keith que c'était à son tour de prendre la parole. Il laissa dériver son regard sur les alentours, les murs gris qui les entouraient, pour finalement le reposer sur la femme à qui il parlait. Il n'y avait toujours personne. Quand cesserait-elle de se méfier comme ça?

« Il ne tient qu'à vous de me croire ou non quand je vous dis que je ne vous ferais aucun mal. Et en effet, je ne suis pas dans le besoin. Je me nomme Keith Mavis, j'habite au château. »

Il pencha légèrement sa tête sur le côté, et fixant toujours le visage de l'Elfe, il lui demanda, avec un petit sourire cette fois-ci, comme si ce qu'il s'apprêtait à dire eut été drôle, au moins pour lui:

« Et vous? Je ne connais pas non plus votre nom, il me semble. Allez-vous me le dire, ou vais-je devoir me renseigner auprès des archives pour le savoir? »

Évidemment, si elle refusait de lui faire savoir son nom, il n'irait pas vraiment le chercher dans les archives, il n'aurait même pas été sûr de le trouver là-bas. Il n'y avait pas beaucoup d'Elfes à Hatès, mais ils ne se comptaient pas non plus sur les doigts d'une main. Et il n'avait pas deux jours de sa vie à perdre dans de vieux papiers poussiéreux juste pour savoir un nom qu'il aurait pu savoir de la bouche de la jeune femme elle-même ou des habitants d'Imura, peut-être.

[Dis moi si j'ai marqué une bêtise, hein...XD]
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Lou-Chrysoline Lacey
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MessageSujet: Re: Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE}   Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE} Icon_minitime1Lun 17 Mai - 2:06

{Certainement pas! Tu sais bien que quand tu écris des bêtises, je ris comme une demeurée en les lisant et je te laisse chercher ce que tu as fait de mal...!>8D

Bwahahahahaha.XDDDD}


Lou-Chrysoline se savait butée, c'était bien un de ses principal défaut. Elle était aussi méfiante : la force des choses lui avait appris à l'être, et elle ne pouvait pas tirer un trait là-dessus aussi simplement, juste parce qu'elle le désirait. Il fallait savoir composer avec les différents traits de notre caractère, réussir à mettre ses qualités en avant et faire de ses faiblesses des forces. C'était ce que tout le monde disait, ce que personne n'appliquait. Difficile de se dire qu'il fallait essayer de changer pour plaire au maximum de monde possible en faisant le moins d'efforts possible : parce qu'après tout, la personne que nous étions n'avait pas à changer, et ce pour qui que ce soit. Pour autant, qui n'aurait pas voulu être appréciée pour ce qu'il était, ou même pour ce qu'il n'était pas? Être détesté de tous était insupportable, et la jeune femme n'aurait souhaité cela à personne, réellement. C'était cruel que de souhaiter la mort de quelqu'un, c'était tout aussi cruel que de souhaiter son malheur à ce point. On pouvait détester quelqu'un, mais pas vouloir qu'il se porte mal. Tout du moins raisonnait-elle ainsi, et en était-elle assez fière, quelque part. Si elle n'aimait pas quelqu'un elle se contentait de l'éviter, ou bien de l'insulter, voire de le frapper ; seulement des choses qui ne resteraient pas, que des choses qui marquaient mais ne duraient pas. Parce qu'après tout, chacun sa vie. Chacun ses amis, chacun ses convictions. Ne pas avoir les même convictions que son voisin ne signifiait pas qu'on devait aller le tabasser ou tout les jours repeindre sa porte avec des mots blessants et cruels, écrits à la peinture. Ça partait, la peinture. Mais les mots resteraient, parce qu'on ne cessait de les entendre. Lou-Chrysoline était bornée, oui. Elle était aussi assez méfiante, même quand elle essayait de ne pas l'être. C'était pour cela qu'elle n'appréciait pas particulièrement cet homme. Et puis, elle n'en avait rien à faire de lui : il était peu probable qu'elle le recroise un jour. Ils étaient deux étrangers qui allaient se connaître l'espace de quelques minutes pour reprendre leurs chemins respectifs par la suite, comme si rien ne s'était passé. Leur vie ne changerait pas suite à leur rencontre, ils ne prendraient pas de décision grave en conséquent de leur dialogue. Non, rien ne changerait. Si l'un d'eux mourait, leur relation n'en serait pas altérée pour autant ; et, cela, c'était assez triste. Tout le monde se fichait de tout le monde, cette ville n'était formée que de petits groupes, groupes qui ne se mélangeaient pas ou peu. Et pourtant, ils arrivaient à être cruels entre eux. Enfin, il devait sans doute en être ainsi. Être sociable et totalement asociale à la fois était naturel chez les êtres vivants intelligents comme les Démons, les Elfes et les Humains ; à vrai dire, elle ne s'en faisait plus tellement. C'était une adulte, à présent, et elle faisait de son mieux pour ne pas juger les personnes à leur apparence. Pour autant, elle n'arrivait pas à se faire à ses yeux dépareillés, et ça la dérangeait grandement. Ne faisait-elle pas une 'fixette' là-dessus comme quelqu'un d'autre en aurait fait une sur ses oreilles? Elle faisait de son mieux pour considérer cela comme normal, mais il n'y avait vraiment rien à faire : c'était dérangeant. La jeune Elfe aux trop longs cheveux auburn n'aimait pas porter tant d'importance à un si petit détail, parce qu'on lui faisait régulièrement subir la même chose ; et c'était dans ces moments là qu'elle comprenait, ne serait-ce qu'un peu, qu'on puisse ne pas aimer ces différences, si petites, qui en induisaient tant d'autres. De là à les condamner, non. Rejeter quelqu'un sur cette simple base, non. Lou-Chrysoline faisait de son mieux pour faire abstraction de l'apparence et des impressions que lui laissaient ses interlocuteurs, pour plutôt les juger à leurs actes et paroles. Mais en réalité, et n'importe qui aurait pu l'approuver, c'était un exercice très compliqué. Le fait que cet homme ait l'air aisé et assez froid n'aidait pas, elle devait bien l'avouer. Qu'il ait eu l'air sympathique et avenant et elle se serait sentie légèrement plus à l'aise, ce qui était tout à fait naturel, dans le fond. Pas trop non plus : qu'il ait eu l'air trop gentil et agréable et elle aurait eu deux fois plus peur qu'à présent. Non pas qu'elle pensait que tout les hommes de ce monde lui en voulait, mais prudence était mère de sureté, comme on dit. La jeune femme aux yeux bruns savait qu'elle était loin d'être laide, même si elle l'admettait rarement, et savait aussi qu'il n'y avait pas que des personnes honnêtes et prévenantes dans ce bas monde ; alors combien y en avait-il dans les ruelles d'Imura, c'était une question qui méritait réflexion.

Pour l'instant, réussir à se convaincre que cet homme aux longs cheveux blonds et aux yeux étrangement dépareillés était quelqu'un d'inoffensif lui suffirait.

« Il ne tient qu'à vous de me croire ou non quand je vous dis que je ne vous ferais aucun mal. Et en effet, je ne suis pas dans le besoin. Je me nomme Keith Mavis, j'habite au château. »

Hm. Le château? Bien, c'était encore mieux que ce qu'elle aurait pensé. Ou pire, tout dépendant du point de vue. Certes, elle n'avait rien de particulier contre les Nobles, mais elle ne les portait pas dans son cœur pour autant. Grande généralisation peut-être, stéréotypes sûrement, mais il n'en restait pas moins que pour quelqu'un qui n'en avait presque jamais vu il était impossible de se les imaginer autrement que par des préjugés parfois grossiers et totalement faux, parfois très justes. Elle ne pouvait d'ailleurs que trouver étrange de parler avec quelqu'un de si important-du moins de si..., haut placé dans la société, disons-alors qu'elle, elle n'existait tout simplement pas à si grande échelle. Une simple pâtissière, qui n'avait vraiment aucune importance que ce soit. Elle n'en avait que pour ceux qu'elle connaissait, ses voisins proches peut-être aussi : ce n'était certes pas glorieux, mais après tout c'était le lot de la plupart des habitants de ce pays et de ceux voisins. Tout le monde ne pouvait pas être particulier, ce mot n'aurait plus eu aucun sens si ç'avait été le cas. Il fallait des moins beaux et des personnes très belles, des génies et des sots, des dirigeants et des badauds. Chacun était utile en son sens, n'est-ce pas? Et même si eux, les simples villageois, n'étaient caractérisés qu'en masse, ils étaient importants tout de même. Ne jamais sous-estimer qui que ce soit, c'était de toute façon l'union qui faisait la force. Elle fit une petite moue avec sa bouche, la tordant légèrement, et croisa ses bras plus fort contre elle. Keith Mavis, hein. Elle s'en souviendrait, elle avait une assez une bonne mémoire. Enfin, il lui servirait pour les prochaines minutes au moins, donc ce n'était pas totalement inutile ; c'était d'ailleurs la raison qui l'avait poussé à lui demander son nom. Difficile de parler à quelqu'un sans savoir comment l'appeler, encore plus difficile de dire 'Monsieur' tout du long quand elle le pensait plus jeune qu'elle de quelques bonnes années. Il avait beau être plus grand et plus imposant, en quelque sorte, et elle avait beau être à peine une jeune adulte, il n'en restait pas moins qu'elle pouvait dire qu'il était plus jeune qu'elle. L'appeler 'Monsieur' lui aurait donc semblé étrange, et l'appeler 'Jeune Homme' l'aurait été encore plus-ça lui aurait simplement donné l'impression d'avoir récemment fêté ses quatre-vingt dix ans, et ce n'était pas l'impression qu'elle avait d'elle-même, donc...Moralité, savoir son prénom et son nom de famille était utile, et ça le serait toujours de toute façon. Ils n'en avaient pas pour rien : s'ils ne les avaient pas utilisés, autant leur donner un numéro de série et l'imprimer en grands caractères sur leur joue.

« Et vous? Je ne connais pas non plus votre nom, il me semble. Allez-vous me le dire, ou vais-je devoir me renseigner auprès des archives pour le savoir? »

Lou-Chrysoline sortit de la léthargie dans laquelle sa réflexion et le froid l'avaient plongés, et reporta son regard sur le jeune homme en face d'elle. Les archives? Cette idée lui arracha un léger sourire, et elle fut presque pour lui répondre qu'il n'avait qu'à aller les consulter, ces maudites archives. Elle doutait qu'il l'eut réellement fait tant c'eût été stupide et sans intérêt, mais l'idée était somme toute intéressante. Qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir sur elle, dans les archives? Pas grand chose à priori, mais il n'empêchait que ça l'intriguait. Quel était l'intérêt de ficher les personnes qui habitaient dans ce royaume, puisque de toute façon ils y mourraient et n'auraient, au final, rien fait de concret aux yeux de la monarchie? Enfin, qu'importe. Son nom. Elle pensait bien pouvoir lui donner, il n'y avait aucun risque à faire cela. Après tout il lui avait donné le sien, elle pouvait bien faire de même ; tout était donnant-donnant, comme elle se plaisait à le dire. Une bonne action aurait du en entrainer une autre, un malheur aurait du être suivi d'une bonne nouvelle, une mort d'une naissance. Ça aurait été bien, que tout soit équilibré de la sorte. Ce n'était pas le cas, mais ça n'empêchait personne de rêver, ne serait-ce qu'un peu.

«Lou-Chrysoline, finit-elle par répondre en haussant les épaules, passant sa main droite dans son épaisse chevelure foncée. Lou-Chrysoline Lacey. Et je doute que regarder les archives pour trouver le nom des inconnues que vous croisez soit votre passe-temps favori.»

La jeune femme laissa s'échapper un petit nuage de fumée blanc, qu'elle suivit du regard jusqu'à ce que, quelques secondes à peine plus tard, il ne se fonde dans l'air froid de la capital. Elle posa sa main gauche sur sa hanche, et dévisagea son interlocuteur.

«Dites moi, Keith, dit-elle en insistant bien sur le prénom qu'elle venait d'apprendre-parce qu'après tout, pourquoi dire M. Mavis?-haussant les sourcils asymétriquement. Ça vous prend souvent d'arrêter les jeunes Elfes dans la rue, comme ça? Ce n'est pas ce que j'appelle être un gentleman.»
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Keith Weillert
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MessageSujet: Re: Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE}   Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE} Icon_minitime1Dim 13 Juin - 22:45

Keith n'était pas une personne qui avait pour habitude d'aider les autres ou les soutenir quand un événement tragique venait les frapper de plein fouet. A quoi bon tenter de réconforter ceux qui pleuraient, à plus forte raison quand on les connaissaient pas? Keith passait à côté de ceux qui se sentaient mal sans rien dire, se contentant d'un léger coup d'œil dans leur direction. Si quelqu'un venait de perdre ses parents et pleurait à s'en vider de toute l'eau de son corps, ce n'était pas une main amicale sur son épaule qui allait faire disparaître la douleur, ni même l'atténuer. Keith le savait bien, les douces paroles ne servaient à ceux qui les prononçaient qu'à se débarrasser de ce sentiment de culpabilité qui les aurait habité s'ils n'avaient rien fait. A quoi cela servait de demander à l'autre s'il allait bien s'il était évident qu'il allait mal? Le métisse aux cheveux dorés trouvait cette attitude simplement détestable et hypocrite, presque déplacée. Mais tout dépendait du point de vue, il imaginait, et il existait certainement un grand nombre de personnes qui pensaient le contraire, et un bon nombre d'autres personnes qui aimaient qu'on les plaignent. Lui ne faisait parti d'aucune de ces deux catégories, n'aidant pas ceux qui pleuraient et n'aimant pas qu'on le plaigne pour une quelconque raison que ce soit. S'il était triste, et bien, c'était son affaire à lui, pas aux autres, qui se fichaient de toute manière complètement de ce qu'il pouvait bien ressentir, en vérité. Le jeune homme était habitué à dépeindre la société dans laquelle il vivait d'une manière négative, et aussi loin qu'il s'en souvienne, il n'en avait jamais fait l'apologie. La société, ce groupement d'êtres différents et pourtant si semblables se dégradait au fur et à mesure des années qui s'écoulaient, lentement, comme autant de glas qui résonnaient dans le ciel nocturne et diurne en temps de guerre. Elle chutait lentement dans les abîmes de l'absurde et du désespoir, et n'avait rien à quoi se raccrocher pour freiner ne serait-ce qu'un minimum sa longue chute. Tous les esprits étaient obnubilés par l'argent, l'amour, la renommée, par tout ce qu'ils ne possédaient pas, par tout ce qu'ils ne posséderaient jamais. Les êtres vivants naissaient sans rien connaître du monde et grandissaient avec leur cœur serré par l'angoisse de mourir. Pouvait-on pleinement profiter de la vie qui nous avait été donnée par nos parents si nous avions peur de mourir à chaque coin de rue? Certainement pas. Si Keith levait les yeux au ciel, il ne voyait qu'un épais manteau grisâtre qui cachait aux yeux des habitants le soleil qui était censé apporter la chaleur au pays de la glace éternelle. Certains le voyaient bleu et porteur d'espoir, mais lui ne voyait là qu'un funeste présage de ce qui les attendait tous à la fin, et comme il l'imaginait, beaucoup d'autres personnes en ce monde. Il était pessimiste, profondément négatif, et portait sur le monde qui l'entourait et la société un regard critique et blessant. Il crachait son venin sur toutes les fautes commises par les hommes au cours de la longue Histoire du monde, et ne se lassait pas de démontrer aux autres que, vu leur passé et ce qu'ils avaient du traverser, s'en sortir aujourd'hui n'était qu'une chimère qui ne deviendrait jamais réalité. Les hommes reproduisaient encore et encore les mêmes erreurs, comme un réflexe, et s'étonnaient par la suite que tout aille mal. Le racisme n'était qu'un exemple parmi tant d'autres que cette société décadente n'apprenait rien et continuait de se détruire elle-même, sans chercher à s'en sortir. Keith en était alors parvenu à la conclusion qu'elle devait se complaire dans la médiocrité et la méchanceté, à un tel point qu'elle se fichait du mal qu'elle faisait à ceux qui n'arrivaient pas à s'y intégrer, et n'essayait par conséquent pas de changer. C'était stupide, vraiment. Keith trouvait la société stupide, les gens qui la composaient stupides, et toutes les choses que ces personnes entreprenaient, qu'elles soient égoïstes ou prétendues 'pour le bien du peuple', stupides et inutiles également. Personne ne pouvait prétendre faire avancer le monde, tout ce que l'on faisait ne servait qu'à le faire régresser. Ou à défaut de le faire régresser, le faisait stagner, ce qui n'était pas vraiment mieux, il en convenait. Ou peut-être pire? Au point où ils en étaient arrivés, il n'était plus sûr de rien. Ce monde était déjà un joli pandémonium, et quoi que l'on fasse, rien ne pourrait le rendre pire qu'il ne l'était déjà.

Mais Keith ne jurait de rien, car à chaque fois qu'il le faisait, un malheur lui tombait dessus pour lui prouver le contraire, comme pour le narguer et lui dire: 'Tu vois bien, tu avais tort!'. Donc, il n'allait pas s'éterniser plus sur ce sujet, le rangeant dans un coin de sa mémoire, au cas où l'envie de l'approfondir lui revienne sur le chemin du retour. Reposant ses yeux dépareillés sur la jeune Elfe devant lui, yeux qui s'étaient perdu dans l'aveugle contemplation des murs gris qui les entouraient, il fut un instant tenté de lui demander ce qu'elle pensait de la situation actuelle de Lysandre. On ne pouvait pas se former une théorie avec seulement son point de vue personnel, il fallait questionner plusieurs personnes et rassembler toutes ces idées, jetant ce qui nous paraissait erroné et incorporant à notre propre raisonnement ce qui nous paraissait au contraire digne d'intérêt. Keith avait pour habitude de discuter de politique et d'avenir avec certains de ses amis, conversations qui amenaient souvent de petits conflits entre eux, leur manière de penser étant radicalement différentes sur ce point. Mais il pensait que c'était une bonne chose, la discussion n'aurait pas été intéressante s'ils pensaient exactement la même chose. Il ne savait pas pourquoi, mais il pensait, son regard toujours vissé dans celui brun de son interlocutrice, que cette dernière n'avait pas du tout le même avis que lui en ce qui concernait la société et l'actuelle situation du pays aux autres Royaumes. Le fait qu'elle soit une Elfe justifierait cette divergence, car il était évident que les créatures aux longues oreilles ne devaient pas avoir le même point de vue que les autres races. Et il en allait de même pour les Démons qui vivaient à Oria. Tiens, maintenant qu'il y pensait, d'ailleurs, cette jeune femme n'avait guère l'air avenante et amicale. Le ton de voix qu'elle avait utilisé pour lui parler jusqu'ici n'avait pas été très chaleureux non plus. Elle avait l'air méfiante, prête à s'enfuir au moindre geste suspect ou à se défendre s'il tentait quoi que ce soit de déplacé à ses yeux. Voilà qu'il avait réussi à se trouver un point commun avec l'Elfe aux longs cheveux, il n'avait jamais pensé qu'il pourrait en exister, pourtant. Ils avaient tous les deux l'air de personnages franchement antipathiques et avec qui l'on avait tout sauf envie de discuter lorsqu'on les rencontrait dans une rue quelconque. A moins que ce ne soit que sa présence qui rendre les traits de la jeune femme aussi crispés? Si c'était le cas, il en était réellement désolé. Mais ce n'était pas comme s'il pouvait changer le regard qu'elle portait sur sa personne. Si elle le trouvait effrayant, si elle se méfiait de lui, il n'y pouvait rien. Et honnêtement, il s'en fichait bien. Ce qu'elle pensait de lui n'allait pas changer sa vie, après tout.


«Lou-Chrysoline. Lou-Chrysoline Lacey. Et je doute que regarder les archives pour trouver le nom des inconnues que vous croisez soit votre passe-temps favori.»

Keith ne pu s'empêcher de légèrement sourire à cette remarque, son visage ne prenant toutefois pas pour autant une expression aimable. Oh, vraiment, elle croyait? Il était sûr que si elle ne lui avait pas donné son nom, il ne serait pas allé le chercher dans les poussiéreuses archives des sous-sols du château, archives auxquelles il n'aurait peut-être pas même eu accès. Demander des informations aux différents passants aurait de son avis été bien plus efficace, et il aurait certainement à la fin réussi à obtenir le prénom de la jeune femme, moyennant quelques efforts pour cela. Quelques efforts bien dérisoires comparé à ceux qu'il avait l'habitude de fournir au quotidien. Enfin, elle lui avait donné, il n'avait donc aucune raison de réfléchir à comment il aurait ou l'obtenir si elle ne lui avait pas dit. Lou-Chrysoline Lacey, donc? C'était un beau prénom, de son avis, et très peu commun, il n'avait jamais croisé personne portant le même, et Dieu savait qu'il avait croisé des Jeunes femmes dans sa vie, pourtant. Le métisse aux yeux vairons aimait bien les prénoms composés, des prénoms qu'on créait de toutes pièces, qui ne ressemblaient à aucun autre. Peut-être son fils ou sa fille aurait-il un prénom composé, il n'en savait rien. Ce n'était pas le moment de penser à ça, de toute manière. Lou-Chrysoline reprenait, posant sa main gauche sur sa hanche, après quelques secondes de silence durent lesquelles seul le vent résonna aux oreilles du Noble aux longs cheveux:

«Dites moi, Keith, Ça vous prend souvent d'arrêter les jeunes Elfes dans la rue, comme ça? Ce n'est pas ce que j'appelle être un gentleman.»

Keith pencha légèrement sa tête sur le côté, haussant lui aussi ses fins sourcils. Hmm? Bien évidemment, que cela lui prenait souvent, à vrai dire, il sortait tous les jours dans les grandes rues d'Imura dans l'unique but d'arrêter les jeunes et jolies Elfes qu'il croisait. Non, plus sérieusement...Elle lui avait fait une drôle d'impression quand il l'avait aperçu, alors il avait voulu vérifier si cette impression était justifiée ou si simplement il devenait fou. Elle aurait pu être une Antarr, ou que savait-il encore, alors il avait préféré s'en assurer. S'il avait su que c'était une jeune femme, sans doute aurait-il montré plus de déférence à son égard. Mais il ne l'avait su qu'après l'avoir apostrophée, alors qu'il était trop tard pour changer quoi que ce soit. Enfin, enfin...Cette jeune femme s'était acérée être une Elfe, et non une personne passablement dangereuse, et cela le rassurait, malgré tout. Même si elle n'avait pas l'air disposée à faire la conversation, c'était cent fois préférable à un tueur en série ou un Antarr. De plus, elle était belle, et malgré tout ce que l'on pouvait dire, cela rendait la conversation plus aisée. Entre parler à une personne disgracieuse et une personne belle, qu'auriez vous choisit? On avait toujours plus de mal à regarder la laideur dans les yeux.

« Vous m'avez intriguée, rien de plus. Répondit Keith en haussant vaguement ses épaules, laissant s'échapper de ses lèvres un clair nuage de buée, Mais ce n'est pas comme si je vous avais agressée, n'est-ce pas? A moins que mes actions ne vous aient gênée d'une quelconque manière. Je m'en excuse, si c'est le cas. »

Il laissa s'écouler un moment de silence, puis reprit, toujours sur ce même ton neutre de voix:

« Cela vous dérange-t-il que je vous ai adressé la parole? Peut-être alliez vous quelque part? »
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Lou-Chrysoline Lacey
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Lou-Chrysoline Lacey

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MessageSujet: Re: Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE}   Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE} Icon_minitime1Mer 21 Juil - 21:54

{Comme dirait des gens que je connais, c'est NUL mais c'est FAIT!XDDD

Mwahahaha.>8D}



Lou-Chrysoline n'aimait pas..., vraiment son pays.

Ou plutôt si, elle l'aimait, mais n'aimait pas particulièrement ce qu'il était en lui-même. Ni la façon de gouverner de leur roi, ni l'animosité qu'il entretenait avec le pays du soleil, ni l'antipathie que ses habitants éprouvaient à l'égard de sa race. Pour autant elle n'en aurait changé pour rien au monde, comme quoi ça ne devait pas avoir tant d'importance, au final. Entre Oria et Hatès, le pays du froid avait sa préférence. Ce n'était pas une question de haine envers l'autre, simplement d'attachement envers l'endroit où elle était née. Elle n'était qu'une simple pâtissière, habitant dans un village qui était extrêmement proche des frontières d'Oria : la politique, ça lui passait relativement au-dessus de la tête. Relativement. Parce que même si ça ne l'aidait pas dans sa vie de tout les jours, même si ça ne changerait pas sa vie de savoir que telle ou telle décision avait été prise parce que ceci ou cela, il n'empêchait que se tenir au courant était un minimum important selon elle. Il fallait avouer que quand on résidait dans un pays en conflit avec un autre, et à plus forte raison encore quand on était si près de la frontière séparant les deux, on devait faire attention et s'informer. Ne serait-ce qu'un minimum, tout connaître sur le bout des doigts ne lui aurait pas servi, une fois de plus. Enfin. En tout cas, elle savait plus ou moins de quoi il retournait. De là à dire qui avait tort et qui avait raison, certainement pas : se lancer dans ce genre de débat lui semblait dangereux, on ne savait jamais à quel point son interlocuteur pouvait être patriote-et Dieu savait qu'elle en connaissait qui auraient sauté dans le ravin sans hésitation si leur roi le leur avait demandé. Mais en tout cas, elle tablait sur une victoire de la froide Hatès, tout simplement pour ne pas avoir d'ennuis. La jeune femme avait bien sûr déjà songé à aller s'installer à la capitale, par exemple, craignant qu'en cas d'attaque ennemie son village ne soit détruit, ou tout du moins abîmé ; mais elle ne l'avait jamais fait. Ce n'était pourtant pas un endroit particulièrement rassurant, malgré le fait qu'il soit paisible en temps normal. A priori ils n'auraient pas attaqué des civils, mais elle ne tenait pas à faire parti des 'dommages collatéraux' qu'on déplorait après chaque bataille, aussi courte soit-elle : aussi, plus vite cette guerre serait finie, mieux ce serait à ses yeux. Oui, mieux ce serait. Cela étant, bien qu'elle se sentait ici chez elle et qu'elle n'avait rien d'une intruse, elle avait parfois l'impression d'en être une tout de même. Ah, ces satanés oreilles! Si elle avait pu, bien sûr qu'elle les aurait fait disparaître. Si sa tranquillité ne tenait qu'à cela, aucun problème, vraiment, elle les donnait à qui en voulait! Les cacher était difficile, surtout quand, comme elle, on avait l'extrême chance d'en avoir des longues, effilées, difficiles à dissimuler. Sa mère en avait des plus petites, bien plus discrètes, qui ne se voyaient presque pas sous ses longs cheveux. Elle, on ne voyait que ça. C'était à cause d'elles qu'on l'arrêtait de la sorte au beau milieu d'une rue, en général. Pas parce qu'elle avait l'air sympathique et qu'on aurait bien voulu discuter quelques instants avec elle. Alors oui, elle aimait son pays, mais dans son cas il était difficile de trouver que tout était parfait. La jeune femme aux longs cheveux auburn comprenait que deux contrées puissent se faire la guerre, mais ne voyait pas les tenants et les aboutissants de cette haine qui restait trop présente entre les êtres aux oreilles pointues et ceux aux yeux rouges. Ce n'était pas dire cela qui changerait quoi que ce soit, elle s'en rendait bien compte ; aussi se taisait-elle et assumait-elle sa condition du mieux qu'elle le pouvait. Un brin d'amertume au fond d'elle-même continuait de serrer son estomac, douloureusement, doucement, comme un arrière-goût qui reste longtemps après avoir avalé quelque chose de travers. Mais ce n'était rien, on réussissait vite à l'oublier, à passer par-dessus cela, et chaque jour qui commençait était nouveau et porteur de promesses. Elle avait envie de penser que si ce ciel était gris et triste pour l'instant ce n'était que pour avoir l'air encore plus beau quand il se dégagerait, et que les rayons du soleil réussiraient à braver le froid et à réchauffer quelque peu les habitants de ce royaume piégé dans un éternel Hiver. Oui, parce qu'il était impossible de se complaire dans sa tristesse et de ramer dans le vide, elle s'en était rendu compte il y avait longtemps déjà. Aller de l'avant était, selon elle, la seule solution pour braver les malheurs quotidiens. Parce que même si quelqu'un l'avait frappé, ce jour là, pour une raison ou une autre, la triste vérité était qu'elle aurait survécu. Elle aurait survécu et aurait dû se relever, ignorer la douleur et se remettre à marcher. Parce qu'à chaque fois qu'elle posait un pied devant l'autre elle aurait pu craindre de ne déraper et de ne se briser la cheville, mais même en se disant cela elle aurait su, à cet instant, que même si ça lui arrivait elle y aurait survécu. Dès lors, puisqu'elle savait que même les pires humiliations, les pires douleurs ne l'auraient pas tuées, elle ne pouvait que voir le bon côté des choses et ne pas regarder où elle marchait. Elle ne tenait à craindre que la mort, parce qu'il n'y avait bien qu'elle qui avait une issue définitive et irrémédiable.

Restait à passer de la théorie à la pratique. Ce qui n'était facile qu'en théorie, une fois de plus.

Ses yeux foncés se levèrent vers le ciel, cherchant quelque chose à regarder pour éviter de fixer son interlocuteur. Lui n'avait pas l'air de détester particulièrement les Elfes, et elle s'en félicitait grandement. De là à savoir s'il détestait viscéralement Oria ou s'il aimait particulièrement Hatès, impossible à dire. Ce n'était pas comme si son opinion l'intéressait particulièrement, alors qu'importe ; discuter politique n'était pas dans ses intentions, à priori, et de fait elle ne s'en faisait pas trop. Discuter quoi, d'ailleurs? Ils ne parlaient de rien en particulier jusque là, elle n'avait guère fait que lui renvoyer ce qu'il lui disait au visage, se défendant du mieux qu'elle le pouvait contre elle ne savait pas même quoi. La jeune femme s'était sentie agressée et s'était cachée derrière sa carapace, la fermant complètement, ne laissant qu'une minuscule ouverture pour pouvoir respirer et ne pas être tout à fait dans le noir. Et quand elle s'enfermait de la sorte, difficile de briser son mutisme. Comme un animal effrayé se replierait sur lui-même et attendrait que l'orage passe, elle fronçait les sourcils, fermait son visage et répondait par des réponses laconiques et assez agressives, espérant que cela suffirait à décourager son interlocuteur et à la libérer de cette situation qui la gênait et l'effrayait. Pour autant, en l'occurrence, ils continuaient de parler. Oui, plus que discuter, ils parlaient. Elle entendait bien que des mots sortaient de la bouche de ce jeune homme aux cheveux blonds et elle savait pertinemment qu'elle-même en prononçaient en réponse à chacune de ses répliques, donc ils parlaient. De là à parler de discussion, non. Peut-être pas. Il l'avait arrêté pour lui demander ce qu'elle faisait là, sûrement parce qu'étant une Elfe elle lui avait fait une étrange impression ; puis suite à cela, chemin faisant, ils en étaient arrivé là où ils en étaient. De toute façon qu'aurait-elle pu lui dire? Lui demander s'il avait de la famille, ce qu'il pensait d'Hatès, s'il n'avait pas trop froid, s'il était né là ou s'il avait connu d'autres horizons que celui-ci? Ça n'aurait pas eu sa place ici, elle se serait sentie ridicule. Et en aucun cas il n'aurait eu à répondre à cela, ç'aurait été des plus indiscrets quand elle ne le connaissait que depuis quelques minutes et qu'elle n'avait, somme toute, pas montré la moindre trace de sympathie à son égard. Quand on était chaleureux et amical, totalement extraverti, on pouvait aller vers les autres et leur adresser la parole comme cela, à la manière des jeunes enfants ; malheureusement ce n'était pas exactement son cas. Elle était loin d'être timide, certes, mais ça ne faisait pas d'elle quelqu'un qui irait sourire et plaisanter avec la personne qui l'avait frôlée quelques instants plus tôt. Les enfants, au moins, ne se posaient aucune questions inutiles. Ils avaient de la chance, en un sens...

« Vous m'avez intriguée, rien de plus. Mais ce n'est pas comme si je vous avais agressée, n'est-ce pas? A moins que mes actions ne vous aient gênée d'une quelconque manière. Je m'en excuse, si c'est le cas. »

La voix de Keith-c'était bien Keith, n'est-ce pas?-la sorti de ses pensées et elle reposa ses yeux sur lui. Intriguée? Oh, elle imaginait bien. Si elle même parvenait à repérer avec plus ou moins de précision les Démons qui passaient près d'elle, la réciproque ne devait être que deux fois plus vraie. Elle était habituée à sentir la présence de cette race et ça ne la perturbait pas ; mais quand le nombre d'Elfes marchant dans ces rues était si restreint, être intrigué ne relevait pas de l'anormal, très loin de là. Elle pinça légèrement ses lèvres, l'air vexée. Hm. Peut-être qu'il ne l'avait pas gênée ni agressée à proprement parler, mais..., mais qu'importe. Lou-Chrysoline détestait se tromper, de toute façon. Et puis cet homme l'avait interceptée alors qu'elle traversait une ruelle vide, n'était-il pas normal dans cette configuration de s'inquiéter? Après tout..., c'était tout à fait dans son droit de s'être inquiétée. De s'inquiéter. Au moins s'excusait-il. C'était déjà ça, au moins ce garçon était-il poli. Quel âge pouvait-il bien avoir, tiens? Plus jeune qu'elle, à priori..., de combien, difficile à dire. Pas de tant? Il n'avait pas l'allure ni la démarche d'un jeune adolescent. La vingtaine?

« Cela vous dérange-t-il que je vous ai adressé la parole? Peut-être alliez vous quelque part? »


Lou-Chrysoline promena ses sombres pupilles autour d'elle, comme si la réponse à sa question se trouvait écrite sur les murs des bâtiments alentours. Allons donc..., quelque part? Ehm. Très bonne question, en vérité. Allait-elle quelque part, revenait-elle de quelque part...? Avec tout ça, elle en avait presque oublié le pourquoi de sa présence ici. Et bien, elle se promenait. Voilà. Ce devait être cela, puisqu'elle ne voyait rien d'autre qu'elle aurait pu faire à ce moment précis de cette journée précise, alors qu'elle était dans la capitale. Donc ça ne la dérangeait pas tellement. En essence, du moins, ne la retarderait-il pas pour quoi que ce soit. Peut-être aurait-elle du dire qu'elle avait à faire et qu'il la dérangeait, en effet? La jeune Elfe secoua légèrement sa tête de gauche à droite, soupirant doucement. C'était quand on commençait à mentir ainsi qu'on ne s'en sortait plus. Et s'il lui avait demandé où elle allait précisément? Non, non. Elle garda sa main gauche posée sur sa hanche, laissant tomber la droite le long de son corps.

«Vous ne m'avez pas gênée à proprement parler, je ne me sens simplement pas à l'aise, répondit-elle finalement. Eh bien, vous auriez très bien pu vouloir m'agresser. Comment suis-je censée différencier les personnes bien intentionnées des autres au premier coup d'œil?»

La jeune femme posa son regard sur le sol un court instant avant de ne reprendre.


«Et je n'allais..., nulle part en particulier. Je marchais, tout simplement. Je ne compte pas rester très longtemps ici, je voulais juste observer le paysage, si l'on peut dire ça comme ça.»
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Keith Weillert
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MessageSujet: Re: Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE}   Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE} Icon_minitime1Sam 28 Aoû - 6:35

Keith n'aimait ni ne détestait particulièrement sa vie. Ça aurait presque pu paraître triste, énoncé comme ça, il en convenait tout à fait. Mais le jeune homme aux yeux dépareillés n'ayant jamais été un amateur de tous ces artifices dont on pavait nos phrases pour les rendre moins dures, il ne le dirait pas autrement, se contentant de cette simple expression pour exprimer ses sentiments. Il ne le nierait pas, étant enfant, il n'avait pas été très chanceux ou heureux, ne trouvant de l'amour que dans les bras de ses parents. Sa petite maison était devenue de longues années durant son seul terrain de jeu, là où il passait le plus clair de son temps, refusant de sortir et surtout, refusant de voir les autres enfants qui habitaient son village. Le village où il avait passé son enfance, Keith ne se souvenait plus de son nom, et se demandait même s'il en avait un jour eu un. De taille modeste, c'était un amas de maisons de pierres et de paille, un petit village tranquille et sans histoire, anonyme, qui n'avait jamais souffert de la guerre ou de la faim. Les habitants n'y étaient pas pauvres, mais n'étaient pas riches non plus, se contentant de l'essentiel et parfois de petits extras, occasionnellement. Moria étant un pays où les trois différentes races cohabitaient et formaient chacune une part égale de la population, il n'aurait normalement pas eu à souffert de la discrimination. Il était né à Akita, et avait du y vivre les deux premières années de sa vie, mais il n'avait aucun souvenir de cette ville dont on vantait la grandeur et où la prière avait une grande place. Il savait simplement qu'ils avaient du déménager, car son Père avait eu quelques démêlés avec des Bourgeois, qui avaient donnés de lui l'image d'un être sanguinaire et sans pitié. Ils étaient donc partis et s'étaient installés loin, dans un petit village où personne ne pourrait les reconnaître. Seulement voilà, hasard malheureux ou sadique caprice du destin, le village dans lequel ils avaient emménagés n'était alors peuplé que d'humains, et son père, encore une fois, faisant figure d'exception, avait été craint et beaucoup se refusaient à lui adresser le moindre mot. Sa mère, fort heureusement, se fit aimer de presque tous, et cet équilibre parvint à les faire mener une vie à peu près normale. A peu près. Les enfants, se dit Keith, songeant qu'il inculquerait aux siens le respect d'autrui dès leur plus jeune âge, étaient des êtres bien immatures et curieux, enclins à la méchanceté gratuite, ne réalisant pas le plus souvent que les mots qui sortaient de leur bouche pouvaient faire plus de mal qu'ils ne le pensaient. Les mots avaient une plus grande portée encore que les gestes, et le métisse aux longs cheveux blonds l'avait bien vite compris. S'il n'avait pas eu cet œil rouge, si seulement ses deux yeux avaient été dorés, alors certainement n'aurait-il pas eu à subir tout ça, mais avec des si, il était bien connu qu'on referait le monde. On ne pouvait pas effacer le passé, ni le reconstruire, on pouvait simplement vivre avec, et espérer qu'avec le temps, les cicatrices se refermeront assez pour qu'on les oublient. Keith avait eu une enfance malheureuse, et après la mort de sa mère, qui avait creusé dans son cœur un trou énorme, et qui jamais n'avait pu être comblé, même après sept ans d'absence, ils étaient retournés à Hatès, pays natale de ses parents. Il avait là-bas été surpris d'apprendre que son Père était de Noble lignée et que le père de ce dernier étant mort, et sa mère lui ayant pardonné sa faute, il avait hérité de tous les biens de sa famille. C'était grâce à tout cela qu'il pouvait à présent mener une vie plus que confortable, loin de toute la discrimination de ce petit village sans nom, et dont les toits de paille resteraient à jamais gravés dans son esprit, image permanente et qui le hantait chaque jour que Dieu faisait, comme pour lui rappeler toute la souffrance dont-il avait été victime là-bas. Si c'était ça, que le Tout Puissant se rassure, il n'oublierait jamais rien de tout ça, ça avait été trop désagréable pour qu'il le puisse un jour. Une expérience qu'il ne souhaitait à personne, pas même à son pire ennemi. Ils étaient nombreux, le Noble aux cheveux clairs le savait, à pouvoir relater cette même expérience, et sans doute que certains avaient vécus bien pire. Quelques uns n'étaient même plus de ce monde aujourd'hui à cause de ça.

Il repoussa derrière son épaule ses cheveux, d'un geste brusque et énervé, se mordant la lèvre inférieure pour s'empêcher de grimacer. Il détestait, il détestait les humains. Si superficiels, si fiers, alors qu'ils n'avaient rien dont-ils pouvaient se vanter...Il les détestait vraiment. Si auparavant il avait voulu être comme eux, cette envie lui était à présent complètement passée. Il aurait même préféré être mi-Elfe mi-Démon que posséder dans ses veines la moitié du sang de ces créatures. Peut-être ses paroles étaient-elles violentes, peut-être étaient-elles déplacées, surtout si l'on prenait en compte le fait que sa défunte mère avait été humaine. Mais elle, c'était différent. Polie, Modeste, gentille, naïve, déterminée, elle n'était en rien superficielle ou fière. Il gardait d'elle un souvenir doux et amer à la fois, du fait de son départ trop soudain. Il n'avait même pas eu le temps de lui dire au revoir. Du jour au lendemain, sans qu'on daigne lui expliquer pourquoi, elle était partie, et il n'avait même pas eu le temps de l'embrasser une toute dernière fois. Dieu savait comme il l'aurait voulu, pourtant. Son Père et sa Mère avaient toujours été toute sa vie, les personnes auxquelles il tenait le plus. C'était pourquoi il aurait au moins voulu pouvoir se préparer à la disparition de sa mère, lui dire au revoir et je t'aime une dernière fois, avant qu'elle ne passe cette porte nommée Éternité pour ne plus jamais revenir. Enfin...Il était bien trop tard pour avoir des regrets, cela ne servait à rien. Elle était morte, et quoi qu'il dise, quoiqu'il fasse, elle ne reviendrait jamais à la vie. C'était dur, mais c'était ainsi.

Son regard hétérochrome toujours posé sur le visage de l'Elfe qui lui faisait face, Keith voulu soudainement, en plus d'un nom et d'un prénom, associer à ce visage un âge. Elle ne semblait pas être très vieille, mais n'était certainement pas une adolescente pour autant. Il lui donnait, à vue d'œil, aux alentours de vingt-deux ans, peut-être un peu plus. Mais là encore, ces suppositions n'avaient aucune valeur, car ils s'agissait là d'une Elfe; Elle pouvait être bien plus vieille qu'elle n'y paraissait au premier abord. Le même problème se posait avec les Démons, qui à un moment donné, vieillissaient bien moins vite que les Humains. Avait-elle des enfants, cette jeune femme? Des frères, des sœurs, des neveux, ses parents étaient-ils encore en vie, s'étaient-ils séparés, vivaient-ils toujours ensemble? Une foule de questions se pressaient à présent dans l'esprit de Keith, mais il eu tôt fait de les mettre de côté, dans un coin de son esprit, pour peut-être les ressortir plus tard, quand elles seraient d'actualité. Il doutait fortement que les parents de la jeune femme viennent à un quelconque moment dans la conversation, mais...Savait-on jamais. On ne pouvait jurer de rien, il était bien placé pour le savoir.


«Vous ne m'avez pas gênée à proprement parler, je ne me sens simplement pas à l'aise. Eh bien, vous auriez très bien pu vouloir m'agresser. Comment suis-je censée différencier les personnes bien intentionnées des autres au premier coup d'œil?»

Lou-Chrysoline venait de répondre, après avoir jeté un regard circulaire autour d'elle, comme si regarder les murs gris et nus qui les entouraient l'eut aider à répondre à sa question. Ah, il ne la blâmait pas, mieux valait être prudent lorsqu'on traversait ce genre de ruelles, et à plus forte raison lorsque l'on était une jeune et jolie Elfe comme la demoiselle qui lui faisait face. Keith n'insinuait pas par là que les rues étaient remplies de pervers, dangereux détraqués et violeurs en tout genre, ces catégories de personnes étant bien heureusement des minorités, mais il fallait être un minimum prudent tout de même. Mais que Lou-Chrysoline se rassure, elle n'était tombée ni sur un détraqué sexuel ni sur un malfrat, et les risques qu'il lui saute dessus et tente de l'étrangler sous le coup d'une bien étrange pulsion étaient proches du zéro absolu. Mais encore fallait-il le faire comprendre à l'Elfe aux yeux bruns, et quelque chose murmurait à Keith que ça n'allait pas être chose très aisée. Lou-Chrysoline s'apprêtant toutefois à reprendre la parole, il coupa court à ses pensées, écoutant parler la jeune fille dans le silence le plus complet, seul le vent froid de l'hiver qui venait souffler à ses oreilles rythmant la quiétude de la ruelle dans laquelle ils se trouvaient tous deux:

«Et je n'allais..., nulle part en particulier. Je marchais, tout simplement. Je ne compte pas rester très longtemps ici, je voulais juste observer le paysage, si l'on peut dire ça comme ça.»

Keith hocha doucement la tête suite à ces paroles, posant son regard aux couleurs dissemblables sur le gris ciel chargé de neige. Il allait bientôt neiger, ça ne faisait aucun doute, mais il ne mettrait guère de temps à faire le chemin jusqu'au château, ça ne posait donc pas de problème majeur. Il neigeait quasiment toute l'année, chaque jour, Keith était habitué à ce climat peu clément et agréable, depuis le temps. Le froid ne le dérangeait plus autant qu'avant, et il ne tombait plus malade chaque fois qu'il mettait le bout de son nez à l'extérieur. Pour sûr, les premiers mois avaient été bien éprouvants pour lui! Il ne pouvait que se féliciter que sa condition physique se soit arrangée avec le temps. Dans le cas contraire, il aurait été bien embêté. Rester enfermé dans ses appartements en compagnie de son Père à longueur de journée n'était pas une perspective qui l'enchantait au plus haut point. Pas qu'il détestait son père, bien au contraire, mais...Plus de quelques heures par jour était tout bonnement insupportable.

Aviez vous déjà essayé de passer plus de deux heures en compagnie de quelqu'un qui n'avait qu'une idée en tête, vous mariez le plus vite possible et voir ses petits enfants arriver tout aussi vite? C'était pire qu'agaçant. A la limite du supportable.

« Je ne vous en blâme pas, fit finalement Keith, croisant ses bras sur sa poitrine, un petit nuage de buée s'échappant de ses lèvres à chacune de ses paroles, il est vrai que j'aurais très bien pu être un dangereux criminel, ou un détraqué de je ne sais quelle sorte. La question est: Faut-il se méfier de tout le monde? »

Le Noble aux cheveux blonds marqua une courte pose, reposant ses yeux sur Lou-Chrysoline, puis reprenant, sur le même ton neutre et égal qu'il avait employé précédemment:

« Vous n'avez pas l'air d'habiter notre belle capitale, je me trompe? »

Il fallait croire que Keith était d"humeur à entamer une discussion, ou du moins un semblant de discussion. Si cette jolie Dame ne faisait que passer et n'allait nulle part en particulier, elle devait bien avoir cinq ou six minutes à perdre encore, n'est-ce pas?

[...Mon poste me file une sale impression.XDD]
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Lou-Chrysoline Lacey
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MessageSujet: Re: Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE}   Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE} Icon_minitime1Sam 11 Sep - 17:55

{Moi aussi. C'est le SDPB. Syndrôme Du Poste Bizarre.XDDD

Allez, la prochaine fois que je réponds, on ouvre la deuxième page!X'D}

Lou-Chrysoline n'avait rien contre le garçon en face d'elle. Pas personnellement, en tout cas. Elle aurait été bien en peine de dire s'il était détestable et désagréable : elle ne le connaissait pas. Donc théoriquement, elle ne pouvait pas le détester. La seule chose qu'elle détestait un tant soit peu en lui était le fait qu'il soit possiblement raciste. C'était une hypothèse et rien d'autre, puisqu'en le voyant elle n'aurait bien sûr pas été en mesure de voir sur lui s'il détestait les Elfes ou pas. Mais il lui semblait bien que si ce n'était pas un Démon à proprement parler, du sang des être aux yeux rouges coulait dans ses veines. C'était difficile d'expliquer comment elle le savait, mais elle le savait : quand elle passait près d'un Démon, la drôle d'impression que cela lui laissait lui affirmait que c'en était bien un. Pour ce jeune homme aux longs cheveux blonds, l'impression était nettement moins affirmée. Sans doute un métissage quelconque entre Humains et Démons, être plus précise était hors de ses capacités. Seulement si tout les Démons ne détestaient pas les Elfes, la plupart de ceux qui détestaient les Elfes étaient des Démons. Et quand, comme la jeune femme, on avait de jolies oreilles en pointe, on apprenait vite à faire attention. Seulement vivre reclus, dans son coin, terrorisé à l'idée qu'on veuille nous faire du mal..., non, très peu pour elle. C'aurait été trop compliqué, trop triste, trop agaçant ; pour sa part, elle avait choisi un autre mode de vie, et assumait parfaitement le fait d'être différente des autres. Enfin, elle l'assumait sans se mettre en danger pour autant, bien évidemment-elle n'était pas complètement suicidaire non plus. Fort heureusement pour elle, la jeune fille aux cheveux auburn habitait dans un petit village, bien loin de l'agitation perpétuelle de la capitale : là-bas, tout le monde connaissait tout le monde. Elle connaissait presque toutes les personnes qui s'arrêtaient dans sa pâtisserie, savait qu'une telle prenait toujours ceci ou untel toujours cela, que quand c'était l'anniversaire du petit Jordan elle devait toujours faire un gâteau au chocolat-parce que ses parents étaient incapable d'en faire un correct..., en bref, c'était une vie paisible et tranquille. Pas de rebondissements, presque aucune agression. C'était un peu comme une grande famille, en quelque sorte, et si quelques personnes de Niimü'san n'appréciaient pas les Elfes, la majorité s'étaient plus que bien habitué à la présence de la famille Lacey. Elle avait des amis parmi les Démons et les Humains, et personne ne faisait plus grand cas de voir ses oreilles dépasser de ses cheveux légèrement ondulés. Mais ici, à la capitale, entre ces murs gris et froids, c'était différent. Elle était une étrangère, et sa race rappelait douloureusement le pays du soleil, qui était clairement leur ennemi. Là où il y avait des Elfes dans chaque ville, où il n'était pas étrange d'en voir dans les rues mais où, en contrepartie, les Démons étaient vivement critiqués. L'inverse de sa situation. Et de fait, comme elle ne faisait pas parti de la race dominante, elle était la cible du racisme de bon nombre de Démons-et même d'Humains, ce qui était complètement idiot. Prudence était mère de sûreté, et c'était bien la raison pour laquelle elle portait une capuche quand elle se rendait à la capitale, quitte à avoir l'air encore plus étrange que si elle n'en avait pas porté. Il n'était pas si inhabituel que cela de voir quelqu'un marcher avec une capuche sur la tête dans un pays où la neige était monnaie courante, où le vent était parfois glacial et où les températures pouvaient descendre extrêmement bas, après tout. Et tant qu'à faire, même si elle savait que si elle parlait avec quelqu'un il se rendrait compte qu'elle était une Elfe, autant ne pas montrer ses oreilles pointues à tout le monde. Sait-on jamais. Comment, dans de telles conditions, ne pas entretenir un ressentiment envers la race à la peau pâle et aux cheveux sombres? Quand quelqu'un ne vous aimait pas, il était rare que vous l'aimiez en retour. Il en allait de même pour Lou-Chrysoline, qui ne pouvait s'empêcher d'avoir peur quand elle se retrouvait seule avec un Démon,à plus forte raison encore quand il n'avait pas l'air franchement sympathique. Elle savait se défendre, mais n'avait pas particulièrement envie d'avoir à mettre en pratique un jour-même si ça lui était déjà arrivé. D'autant plus qu'elle n'était pas sûre d'obtenir gain de cause, étant une Elfe. La jeune fille aux yeux bruns n'était même pas tant caustique ou désagréable en vérité, étant d'un naturel assez avenant et généreux à la base, mais les jours passés à se faire rejeter par les autres à cause de sa race avaient forgés son caractère de manière différente que dans d'autres conditions. Tant pis, ça n'avait pas une grande importance. Tout ce qui lui importait pour l'instant était de savoir si ce jeune homme, oui ou non, était dangereux. S'il était raciste. S'il risquait de l'agresser ou de lui créer des ennuis. Il pouvait avoir l'air de ne pas lui vouloir de mal et lui en vouloir tout de même, tout à chacun ne portait pas son dégoût accroché sur son visage.

Elle reposa ses yeux sur lui, tentant de s'habituer à son étrange regard par la même occasion. C'était étrange, d'avoir deux yeux qui ne pouvaient s'accorder à être d'une même couleur. Encore, si ç'avait été deux différentes nuances de brun, ou bien un œil vert et un œil bleu, ce serait sûrement mieux passé. Mais rouge et doré..., il fallait dire que c'était particulier. Elle ne détourna cependant pas son regard cette fois, cherchant à desceller toute trace d'animosité cachée dans ses yeux dépareillés. Il lui avait dit ne pas lui vouloir de mal ; comme elle le lui avait répliqué, elle ne pouvait en être sûre. Elle était néanmoins légèrement rassurée en se faisant la réflexion que, très certainement, s'il avait voulu l'agresser il l'aurait déjà fait. Il y avait toujours un risque, mais il s'amenuisait et c'était bien là le principal. La jeune Elfe aux très longs cheveux bruns déporta son regard autour d'elle de nouveau, cherchant tout simplement quelque part où le fixer. Comme beaucoup d'autres personnes, fixer son interlocuteur dans les yeux ne lui avait jamais paru être une entreprise facile, à plus forte raison encore quand son regard était si dérangeant. Les murs autour d'elle et le sol sous ses pieds lui semblaient dès lors très intéressant, et bientôt elle était certaine que la moindre de ces pierres n'auraient plus aucun secret pour elle-même si elle n'était pas persuadée que c'était une bonne nouvelle. Il faisait très froid, mais même si elle frissonnait elle y était habituée. Depuis toute petite elle avait vécu dans ce climat, et elle n'avait presque plus aucun souvenir de l'époque où, semblait-il, elle passait des semaines entières au lit et retombait malade dès qu'elle passait la porte. Son organisme n'était visiblement pas fait pour supporter ce genre de température, et passer brusquement du tempéré climat de Moria à la neige d'Hatès avait été une rude épreuve pour son corps de petite fille. Et pour ses parents aussi, peut-être même à plus forte raison encore ; il lui semblait que même à présent, après plus d'une vingtaine d'années passées ici, ils n'étaient pas tout à fait habituer. Venir habiter à Niimü'san quasiment dès sa naissance avait eu l'avantage de vite la mettre face au problème, et de laisser à son corps le temps de se faire au nouveau climat auquel il était confronté. De ce qu'elle avait pu en constater, elle était à présent aussi résistante que n'importe quel humain étant né dans ce beau pays immaculé. Et si sa peau était légèrement plus halée que la moyenne, elle n'en restait pas moins d'une pâleur conforme à la moyenne. Alors oui, marcher dans le froid, ça n'avait rien d'inhabituel ou d'insupportable. Elle s'en accommodait très bien.

« Je ne vous en blâme pas, il est vrai que j'aurais très bien pu être un dangereux criminel, ou un détraqué de je ne sais quelle sorte. La question est: Faut-il se méfier de tout le monde? »

Lou-Chrysoline haussa les épaules, réfléchissant à sa question et analysant rapidement sa réponse. Oui, il aurait pu-et même si elle commençait sérieusement à douter du fait qu'il puisse être dangereux, elle ne baissait tout de même pas sa garde pour autant. Sait-on jamais. Quant-à sa question..., c'était très vague, très compliqué comme interrogation. Elle aurait pu passer des heures et des heures à chercher la meilleure des réponses à donner sans pour autant être satisfaite, à priori. Se méfier de tout le monde ou pas? Si elle le faisait, alors sa vie deviendrait vite un enfer, et elle-même deviendrait très rapidement paranoïaque et renfermée. Si elle ne le faisait pas, alors elle risquait de se retrouver dans des situations qui ne lui plairaient pas le moins du monde. Une juste moyenne ce serait imposée., mais il était difficile de repérer où elle se trouvait, cette fichue limite entre le trop et le pas assez.

« Vous n'avez pas l'air d'habiter notre belle capitale, je me trompe? »

Elle releva la tête vers lui lorsqu'il lui posa cette question, et croisa ses bras devant elle, pensive. Non, il ne se trompait pas. Il était vrai que si elle avait réussi à se perdre dans sa propre ville, ça aurait été très gênant..., mais heureusement pour elle et ses parents, ils avaient eu la jugeote de s'installer dans un village. Il n'était pas très grand, rien à voir avec Imura ; mais il avait un certain charme, et elle n'aurait voulu en partir pour rien au monde. La jeune femme ne savait pas exactement pourquoi mais quand d'autres voulaient s'éloigner du cocon familial, aller faire leur vie ailleurs, elle-même n'y tenait pas plus que cela. Elle n'habitait vraiment pas loin de chez ses parents, et ne déménagerait probablement jamais. Ce n'était pas comme si elle avait les moyens d'aller habiter à la capitale, de toute façon : elle n'était qu'une simple pâtissière, pas une grande architecte ou une couturière de talent. Elle avait assez d'argent pour vivre tranquillement, mais ça n'aurait jamais suffit pour changer de vie et tout recommencer à zéro. Et puis on avait beau dire, on s'habituait vite à son lieu de vie. Elle connaissait tout le monde, peu de ses amis étaient partis ailleurs en vieillissant, et c'était bien agréable de se sentir chez soi. Connaître chacun de ses voisins était bien plus sain, selon elle, que de croiser des inconnus à chaque fois qu'on sortait de sa demeure. Non, très peu pour elle.

Lou-Chrysoline acquiesça finalement, faisant un vague geste de la main avant de ne recroiser ses bras.

«Je suis pâtissière à Niimü'san, répondit-elle simplement, jugeant que cela répondait tout à fait à sa question. C'est une petite ville au Sud de la forêt rouge, pas très loin d'Oria. Rien à voir avec Imura, je vous l'accorde. C'est bien plus tranquille, en un sens.»

Elle souffla un petit nuage de buée dans l'air, et secoua légèrement sa tête de gauche à droite.

«Je n'ai jamais compris comment on pouvait vivre ici, avec tant d'inconnus et de bruit. Sans vouloir vous offenser.»
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Keith Weillert
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MessageSujet: Re: Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE}   Unexpected meeting.[PV Lou-Chrysoline] {TERMINE} Icon_minitime1Mer 20 Oct - 18:21

Keith se demandait parfois ce que sa vie aurait pu être s'il avait habité dans un autre pays que Moria les douze premières années de sa vie. Il avait beau dire, il était assez curieux de ce que pouvait être-ou avait pu être- la vie dans les contrées orientale et méridionale de Lysandre. Chaque personne connaissait de réputation les trois pays qui entouraient le sien, on en parlait après tout beaucoup, et il n'était pas rare que certains voyageurs content à leurs connaissances les paysages qu'ils avaient vu durant leur séjour. Ou même à d'autres personnes intéressées d'en savoir plus sur ce qu'était la vie au delà des frontières. Pour avoir habité successivement dans la Contrée des Vents puis celle des Neiges, Keith pouvait sans mal témoigner des grandes différences qui existaient entre ces deux pays. La vie dans l'un était radicalement différente de la vie dans l'autre, et bien qu'il ai vécu à Moria en qualité de villageois aux revenus moyens et à Hatès en tant que Noble de la Cour du Roi, il avait passé assez de temps à se promener dans les grandes rues de la capitale pour se faire une idée de la façon dont vivaient ses habitants. Et c'était très différent du mode de vie des citoyens de Moria. Le temps et la température moyenne des pays rythmaient à eux seuls une bonne partie de la vie des habitants, et il allait sans dire que les murs qui séparaient le Vent, la Neige, le Soleil et la Pluie n'étaient pas minces et ne pouvaient être abattus. On s'adaptait donc, construisait sa vie, sa maison, ses habitudes en fonction du temps. A Moria, il faisait parfois, il s'en souvenait encore très bien, et l'herbe verte parcourues de fleurs restait gravée dans sa mémoire, comme une entité mystérieuse qu'il ne reverrait plus jamais, un temps splendide, durant lequel sortir sans manteau sur le dos s'imposait. C'était certain, un tel temps à Hatès resterait à jamais une chimère dans l'esprit des habitants, habitués à voir de la neige tomber du ciel masqué par les nuages gris tout au long de l'année. Lui aussi s'y était habitué, depuis le temps, et le soleil qui marquait la peau de traces rouges douloureuses ne lui manquait au final que très peu. Peut-être était-ce car il signifiait pour lui, plus que de la chaleur et des promenades à travers la campagne, toute la douleur qu'on lui avait infligé étant enfant. Mais il n'allait pas revenir dessus. En plus d'être douloureux et serrer son cœur, tout cela ne concernait que lui. Personne d'autre, pas même son père, à qui il avait toujours tout caché. Keith n'était certes pas une personne particulièrement aimable, mais il se souciait grandement de ce que ressentaient ceux qui étaient chers à son cœur, et voir ses parents souffrir en même temps que lui était quelque chose qu'il s'était refusé dès le début. Ils avaient à l'époque déjà assez de problèmes, alors ce n'était pas pour en plus leur en rajouter. En tous les cas...Le soleil était loin de lui manquer. Levant légèrement sa tête vers le ciel couvert de nuages gris, prêts à déverser sur la ville leur cargaison de neige, le Noble aux cheveux dorés se prit à penser qu'à Oria, ils ne devaient pas même savoir ce qu'était la neige. Comment le pourraient-ils? Si ici ils voyaient le soleil, un soleil pâle et qui ne distribuait que peu de chaleur, certes, mais un soleil tout de même, à Oria, il faisait bien trop chaud et sec pour que la neige puisse tomber. Vision évanescente, fantôme lointain et mystérieux, elle devait leur paraître aussi familière que l'étaient ici les champs de fleurs. Sans doute certains avaient-ils lus des livres où était décrite la neige, quelques Nobles partis fêter il ne savait trop quelle fête sur les Terres de Moria avaient peut-être vus tomber des flocons, mais ça s'arrêtait là. La majorité de la population n'avait jamais vu de leur vie de neige, et n'en verrait très certainement jamais. Était-ce triste? Le métisse aux yeux vairons ne pensait pas que ça l'était, personnellement. Ce point de vue n'engageait cependant que lui, et il ne forçait personne à l'adopter, cela allait de soi. Chaque pays avait son propre climat, et avec ce climat ses avantages et ses désavantages. On devait se contenter de ce que l'on avait, c'était, sa Mère le lui avait souvent répété, le premier pas vers la richesse. Apprécier ce que l'on possédait était un signe de richesse intérieure, la richesse la plus importante qui puisse exister. Mais sa mère avait toujours été une personne extrêmement naïve et rêveuse, qui n'avait jamais accordé une grande importance aux biens matériels. Tant qu'elle était en compagnie de sa famille, rien ne pouvait l'empêcher de sourire. Keith devait l'avouer, il enviait cette facilité que certaines personnes avaient à idéaliser le monde et encore le penser capable de les surprendre, dans le bon sens du terme.

Car aux yeux du métisse aux cheveux blonds, il n'était plus capable d'arborer de nouvelles couleurs depuis bien longtemps déjà. C'était ainsi que pensaient souvent les gens avec lesquels la vie n'avait pas été très tendre: Un monde gris et monotone au sein duquel se répétaient les mêmes journées, encore et toujours, des journées aussi grises que les jours d'hivers. Keith ne détestait ni n'appréciait sa vie: Elle lui était à vrai dire égal. Peut-être était-ce bien le pire, d'ailleurs. On pouvait lui ôter, on pouvait lui laisser, il accepterait la décision du Tout-Puissant sans protester. Tout le monde devait mourir un jour, après tout, aussi le moment venu ne ferait-il pas le difficile. On ne pouvait pas s'accrocher éternellement à la vie; Vient toujours un moment où cela en devient ridicule et inutile.

Enfin. Keith n'étant pas sur l'instant mourant, il n'y avait guère de raison d'épiloguer là dessus. Rejetant d'entre ses fines lèvres entrouvertes un petit nuage de buée qui se confondit bientôt avec l'air, il reposa ses deux yeux dépareillés sur la jeune femme qui lui faisait face. Le Noble trouvait souvent amusant de comparer la vie de ses connaissances entre elles, elles étaient parfois si diamétralement opposées que la différence parvenait à lui arracher un rire. Mais le plus drôle était tout de même de voir que l'un enviait la vie de l'autre, alors que l'autre enviait la vie de ce dernier. L'on était, hélas, jamais satisfait de ce que l'on possédait. Ce que possédait le voisin était forcément mieux que ce que nous possédions, et ce même si dans les faits cela s'avérait être totalement faux. Même un objet similaire semblait bien mieux dans les mains de notre voisin. Ah, le monde n'était décidément peuplé que de gens envieux et indécis...Et Keith ne prétendait pas être au dessus de ça. Oh que non. Personne ne l'était, de toute façon, et ce quoi qu'on puisse en dire.

«Je suis pâtissière à Niimü'san. C'est une petite ville au Sud de la forêt rouge, pas très loin d'Oria. Rien à voir avec Imura, je vous l'accorde. C'est bien plus tranquille, en un sens.»

La jeune Elfe avait croisé ses bras sur sa poitrine, et le jeune homme acquiesça légèrement. Il avait vu juste, alors, elle ne venait effectivement pas d'Imura. Rien d'étonnant à cela, être un Elfe à Hatès était déjà assez compliqué ainsi, s'installer à la capitale, qui réunissait en son glacial sein les pires racistes et extrémistes qu'on puisse trouver à travers tout le Royaume, aurait été tout simplement synonyme de suicide. Social, bien entendu. Quoiqu'à bien y réfléchir, n'ayant jamais vécu ni su dans les détails ce qu'on faisait subir au quotidien aux personnes possédant de longues oreilles pointues, il n'aurait su s'avancer sur ce point là. Peut-être dans les cas les plus extrêmes le traitement pouvait amener au suicide. Mais Keith ne se risquerait pas à avancer des choses dont il n'avait pas la plus petite idée. Son vécu n'avait rien à voir avec celui qu'aurait pu être celui de Lou-Chrysoline Lacey si sa famille avait eu la joyeuse idée de s'installer ailleurs. Et lorsqu'il pensait à ça, il regardait en arrière et se disait, avec du recul et une certaine amertume, que tout ceci aurait pu être bien pire, et qu'il avait, dans son malheur, eu de la chance. S'il avait été un Démon à Oria ou un Elfe à Hatès...Non, décidément, il y avait bien pire que lui, et aurait toujours pire que lui. Il se sentait presque honteux de se plaindre, après ça. Les hommes se plaignaient pour peu de choses, et ne s'en rendaient compte qu'aux vues des malheurs d'autrui. Et encore, il était des personnes qui jamais ne s'en rendaient compte et continuaient de gémir sans considération. Keith les détestait. Les images de cire bloquées dans un globe de neige, qui ne cherchaient pas à en sortir ne l'intéressaient pas. Il leur préférait de loin ceux qui voyaient leurs limites, et assumaient leurs défauts; Qu'importe qu'ils pleurent, si ce n'était ni futile ni par ignorance. Malheureusement, ce genre de personnes se faisait de plus en plus rare. Quelle tristesse. La vérité serait bientôt entièrement dévorée par le mensonge, ce n'était qu'une question de temps.

«Je n'ai jamais compris comment on pouvait vivre ici, avec tant d'inconnus et de bruit. Sans vouloir vous offenser.»

Keith releva ses yeux vers la jeune femme, haussant un sourcil surpris. Ah bon? Elle n'aimait ni le bruit ni les inconnus? Difficile en ce cas de bien se sentir à Imura, en effet. Pour avoir lui-même passé son enfance et la majeure partie de sa vie dans un petit village sans nom, il pouvait témoigner de la difficulté à s'adapter à la vie de la ville. Et encore, s'il le décidait, en sa qualité de Noble, il pouvait tout à fait passer sa vie à se prélasser dans ses appartements et se promener dans les couloirs du grand château, sans rien faire d'autre, ni poser un seul pied en ville. Certaines de ses connaissances agissaient de la sorte, mais lui avait décidé de ne pas les suivre. Passer sa vie enfermé était bien trop triste, il fallait profiter de l'air frais tant qu'il y en avait encore. Et puis l'agitation de la ville et les campagnes qui s'étendent à perte de vue, qu'elle soient faites d'herbe et de fleurs ou bien de neige, tout ceci lui aurait manqué. La vie de château était certes agréable, mais il avait été habitué à l'air pur et la vie simple d'un villageois de condition moyenne, et il doutait de pouvoir un jour s'en passer. Les habitudes ont la vie dure, que voulez vous. Les avantages de la Noblesse, qu'il ne connaissait que depuis presque sept ans maintenant, lui semblaient parfois aussi dures et étrangères que la première fois qu'il les avaient entendues. Mais c'est bon, maintenant, il s'y est habitué; Ça ne lui plaît pas forcément toujours, mais il n'a pas vraiment le choix. Et c'est un avantage, d'être riche. Avec l'or, on, peut survivre même aux plus dures crises, à condition de bien savoir gérer son argent à ce moment-là. Keith se dit qu'il pouvait se féliciter, il ne connaîtrait jamais la famine. Des gens mourraient dans les rues, mais lui resterait en vie, mangeant chaque jour à sa faim. S'il y avait la Guerre, il serait protégé par les épais murs de pierres du château; Mais Lou-Chrysoline le serait-elle, dans sa petite pâtisserie, près d'Oria qui plus est?

C'était incroyable, tout de même, de se dire que ces personnes que vous rencontriez dans la rue, que vous bousculiez, auxquelles vous parliez, pouvaient mourir le lendemain sans que vous le sachiez. Incroyable, oui, c'était le mot. La vie était bien éphémère. C'était à en mourir de rire.

« On s'y habitue comme on s'habitue à la quiétude d'un petit village, je suppose, répondit Keith avec un petit haussement d'épaules, Ce n'est certes pas toujours facile, mais le temps vient à bout des dernières difficultés, au final. »

Le jeune homme s'interrompit quelques instants, comme s'il cherchait quoi dire par la suite. Puis il reprit, toujours sur le même ton:

« Je me demande si s'habituer au bruit est plus compliqué que s'habituer au silence. Qu'en pensez vous? »

Question étrange, Keith en convenait, mais non sans lien avec l'interrogation de la jeune femme aux oreilles pointues et très longs cheveux bruns. Alors? Qu'est-ce qui était donc le plus difficile? Les deux pouvaient rendre fou, après tout. Le choix n'était pas facile. Patissière...Tiens, maintenant qu'il y pensait, cela fit un drôle d'écho dans sa mémoire.

Etant petit, il avait toujours voulu être boulanger.

[Officiellement, c'est le pire poste de ma vie. Peut-être le fait que j'écoutais Get Outta My Way et 1980 en l'écrivant y est pour quelque chose...Voilà ce que ça fait, chez moi, un poste écrit avec de la musique.X'D]
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