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 Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline]

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Camille Rosenthal
Camille Rosenthal

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MessageSujet: Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline]   Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline] Icon_minitime1Dim 18 Mar - 1:24

[AHA, c'est fait, le harcèlement commencera bientôt et ne finira... JAMAAAAAIS, MOUAHAHAHAHAHA !XD
Posté.Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline] 110805123045455675





D’un coup de pied, Camille passa toute sa rage sur un malheureux tas de neige qui alla se fracasser contre un mur en un millier de petits cristaux glacés. Ce que cette ville pouvait être ennuyeuse, ce qu’elle pouvait manquer d’intérêt ! Il n’y avait pas à tergiverser : rien, dans ce pays sans cesse couvert de poudreuse, ne l’attirait et, s’il s’était écouté, sans doute serait-il resté à Moria. Le manoir là-bas était plus beau quoique moins grand, plus proche de la civilisation. Un simple coup d’œil alentours lui suffit à déclarer qu’ici, ce n’était pas le cas : l’endroit n’aurait pas pu être plus mort, à moins de se transformer en cimetière. Si tôt le matin, il n’aurait pas dû s’en étonner et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de pester contre ces gens qui ne sortaient jamais de chez eux, contre son père qui avait toujours besoin de travailler de ci, de là, contre le froid, contre sa mère qui ne remarquerait son départ qu’à son retour, contre ses bottes dont le talon battait la mesure sur le sol de ce bouge ridicule, contre la brise qui faisait voler les pans de son mince gilet autour de lui, contre tout et n’importe quoi qui eût l’insigne honneur de lui traverser l’esprit en coup de vent. Très élégamment, il renifla après avoir éternué. Quelle plaie, songea-t-il, comme s’il avait besoin de tout ça, n’était-il pas déjà suffisamment malchanceux comme ça !

Camille leva les yeux au ciel, vaste étendue grisâtre et morne. Un instant, il se demanda s’il allait neiger. Très vite, son attention retomba sur ses jambes nues et ses doigts rougis par le froid mordant : ah, peut-être qu’au final, il aurait dû les prendre, ces gants… Mû par l’ennui des quelques derniers jours, Rosenthal s’était levé ce matin-là avec la ferme intention de ne pas rester cloîtré dans cette baraque immonde qui puait la mauvaise humeur. Il s’était habillé rapidement d’un chemisier blanc, d’un de ces shorts courts qu’il affectionnait tant, d’un gilet sans manches vert bouteille. Devant la psyché dans sa chambre, ses doigts avaient courus sur les vestiges encore visibles d’un bleu sur sa joue droite. Coiffé, chaussé, il avait attrapé une veste de printemps en lin sur la patère et, sans avoir pris le temps de saluer personne, dédaignant la table dressée pour le petit déjeuner, ignorant avec une superbe réciproque sa mère assise à sa broderie, sur le fauteuil devant la cheminée, il s’était élancé dehors. Et avait marché.

Marché tant et si bien qu’il en était lassé. Il s’adossa à un mur. Quelle poisse. Nouveau coup de pied, la neige ne résista pas à l’impact. En plus, comble du malheur, son ventre criait famine. « Tais-toi un peu » et autres « ferme-la » ne parvinrent pas à faire obéir l’estomac rétif à toute sorte d’injonction de la part de son cerveau. Il poussa un soupir agacé et rejeta une mèche de cheveux derrière son oreille ; eux non plus n’obéissaient pas, les gueux ! Pour un peu, je me raserais la tête, rêvassa-t-il. Et alors je me ferais passer pour un étranger sourd-muet. Quoique je ne pourrais pas parler. Comment faire comprendre aux gens que je ne comprends pas ce qu’ils disent si je ne peux pas en placer une ? La logique de ce raisonnement l’absorba une minute, avant qu’il n’en revienne à ses mains et s’emporte à nouveau, vouant cent fois aux gémonies le vent qui les rendait si rouges.

Et cette fois-ci, un minuscule agrégat de flocons ne fit pas les frais de son vague à l’âme ; eh quoi ! Ça n’aurait pas été assez, si ? Ils n’opposaient aucune résistance, ils s’envolaient au premier choc, il n’aurait servi à rien, à rien du tout ! Avisant une porte, sans plus de réflexion, il décocha un nouveau coup de pied dans celle-ci ; le chambranle trembla et une couche de neige vengeresse atterrit sur le pauvre bougre, s’immisça sous la couche déjà trop maigre de ses vêtements et lui arracha de très gracieuses injures. Il manqua de riposter –parce qu’évidemment, il était limpide que cette porte l’avait fait exprès !– quand la douleur se rappela à son pauvre pied et qu’elle s’ouvrit à la volée. Parfait, parfait ! Le comportement d’une porte devait bien refléter celui de son affreux propriétaire…
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Lou-Chrysoline Lacey
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MessageSujet: Re: Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline]   Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline] Icon_minitime1Sam 21 Avr - 20:26

{ NOOOON NOOOOON LOU NOOOOON... ! Ne laisse pas le monstre rentrer dans ta maison ! c____c

T'as de la chance que Lou soit gentille et que j'aime bien Camille, sinon on l'aurait laissé crever de froid à la porte. Et ça aurait été marrant. Mais non, je l'aime bien et Lou est gentille. Le monde est mal fait. 8D

Et le titre est... du génie. C'est du génie, on est d'accord. Cool}



Comme à peu près chaque matin, Lou-Chrysoline s'était levée de très bonne heure et de bonne humeur. Elle s'était étirée, avait mangé un bon petit déjeuner pour ne pas avoir faim jusqu'à midi, s'était changée. Rien, absolument rien n'aurait su entacher sa bonne humeur : ni une maladresse, ni une souris, ni une chaise cassée – non, vraiment rien. Chaque fois qu'un petit soucis lui faisait perdre son sourire, quelques secondes suffisaient pour qu'il revienne illuminer son visage. Rien de plus normal ; après tout, elle adorait le matin. L'après-midi et le soir il lui arrivait d'être fatiguée, d'avoir fait de mauvaises rencontres ou tout simplement d'avoir le moral en berne. Mais le matin, qu'est-ce qui pouvait bien venir l'ennuyer ? Rien, exactement. Elle pouvait prendre son temps pour se changer, pouvait faire un peu de ménage, manger en chantonnant et préparer ses gâteaux en toute tranquillité. C'était vraiment le meilleur moment de la journée, il n'y avait pas à revenir là-dessus. Sans compter que, pour une fois, elle s'était couchée de bonne humeur, avait bien dormi et s'était levée à l'heure. Si on lui avait posé la question, sa vie n'aurait pas pu aller mieux – et ce en dépit de tous les problèmes dont elle se souviendrait très certainement dans l'après-midi.
Le froid de l’extérieur ne l'atteignait pas, et quoi qu'il ne faisait pas extrêmement chaud chez elle, la cheminée du rez-de-chaussée suffisait à réchauffer les quelques pièces qui constituaient sa maison. Raison pour laquelle elle n'avait enfilé qu'une robe beige simple qui couvrait tout juste ses genoux, légèrement décolletée, avec des bas bruns pour protéger ses pieds nus. Ça ne lui serait d'aucune utilité contre le froid, mais... Tant pis. Elle avait toujours aimé s'habiller comme bon lui semblait en se levant, même si au final elle devait se changer ou rajouter trois ou quatre couches de vêtements par-dessus la première pour ne pas mourir de froid en sortant. Songeant qu'elle devrait mettre le nez dehors à un moment ou à un autre, elle profita d'un court moment de lucidité pour grimper les escaliers et se mettre en quête d'un gilet, d'une veste et d'une écharpe – qu'elle déposa sur son lit, bien en évidence. Au moins, comme ça, elle ne perdrait pas de temps pour rien.

Après avoir passé en revue ce qu'elle devrait faire de sa journée, la jeune elfe noua ses cheveux en une queue de cheval sommaire à l'arrière de sa tête et attrapa son balais pour faire un brin de ménage. Pas que la poussière l'insupportait, mais elle préférait de loin perdre dix minutes chaque jour à ranger un peu plutôt que gâcher une journée entière à le faire toute les deux semaines. C'était sûrement une question de point de vue, mais travailler un petit peu quotidiennement lui semblait plus judicieux. Surtout que personne ne le ferait pour elle. A moins qu'elle ne paye son petit voisin, peut-être... Mais elle craignait qu'il ne casse plus de choses qu'il n'en rangerait, donc mieux valait éviter de le lui proposer.

Quelques minutes lui suffirent à ranger le salon, et elle repassa d'un pas dansant dans la pièce à l'entrée, qui lui servait à entreposer ses gâteaux et, de manière générale, à gagner sa vie. Elle ouvrait un peu plus tard aujourd'hui, de toute façon. Personne ne lui avait demandé de faire quelque chose en particulier pour ce jour-là, donc ni stress ni inquiétude en perspective. L'avantage à habiter dans un endroit comme Niimü'san était sans conteste la taille et les clients ; si elle avait habité à Imura, elle n'aurait pas pu connaître aussi bien tout le monde, et ses horaires auraient sûrement été moins tranquilles. Elle avait grandi ici et connaissait à peu près tout ses voisins. C'était beaucoup plus agréable de savoir à qui elle s'adressait et de pouvoir discuter avec eux, de son point de vue. Elle aimait pouvoir demander des nouvelle et ne pas se prendre la tête. C'était son quotidien, elle l'aimait tel quel. Il ne lui arrivait jamais rien. C'était ennuyeux parfois, mais bien souvent agréable et reposant.
La jeune femme allait se diriger vers sa cuisine quand un bruit sourd la fit sursauter. Elle se tourna, surprise, et jeta un regard suspicieux à la porte qui menait du salon à l’extérieur. Hm. Si ç'avait été un client (drôlement mécontent, en plus...) il aurait frappé de l'autre côté. Un ami, peut-être ? Elle haussa les sourcils, de plus en plus déconcertée à mesure qu'elle réfléchissait. Elle ne voyait pas qui aurait pu lui rendre visite maintenant, et encore moins pourquoi cette personne aurait violemment frappé sa porte.

Le seul moyen d'en avoir le cœur net était d'ouvrir, visiblement. Elle traversa donc la distance qui la séparait de ladite porte à grandes enjambées, sourcils froncés, et sans prendre le temps d’attraper une veste ou de se chausser, elle l'ouvrit en grand. Ses bras nus, que les manches courtes de sa robe ne protégeaient malheureusement pas, se couvrirent instantanément de frissons.
Son air sévère et ennuyé s'envola au profit d'un étonnement véritable quand elle tomba nez à nez avec un jeune garçon qui ne lui disait absolument rien, bien trop peu habillé vu la température et apparemment congelé. Ou pas loin, en tout cas. La main sur la poignée de la porte, elle leva le nez pour constater que son coup de pied, de poing ou de quoi que ce soit avait dû faire dégringoler la neige sur lui.

Et même si elle brûlait de savoir pourquoi diable il avait frappé à sa porte avec autant de force alors qu'elle ne le connaissait absolument pas, elle connaissait ses priorités. A savoir : ne pas le laisser mourir sur place.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-elle en ouvrant de grands yeux étonnés, jugeant le tutoiement de mise vu l'âge qu'elle lui donnait. Uh, peu importe. Tu vas mourir de froid si tu restes là, rentre. Allez allez. »

Elle s'écarta légèrement de l'entrée pour lui laisser la place de rentrer et lui désigna l'intérieur d'un signe de tête. Aussi cruelle soit-elle et aussi mal élevé puisse-t-il être, elle se voyait mal le laisser dehors. Le temps de le sécher, au moins. Et de savoir pourquoi il avait fait ça, aussi. Ensuite elle pourrait le renvoyer mourir dans la neige, ça ne lui poserait plus de problème de conscience. A priori.


Dernière édition par Lou-Chrysoline Lacey le Jeu 13 Mar - 16:19, édité 1 fois
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Camille Rosenthal
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MessageSujet: Re: Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline]   Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline] Icon_minitime1Lun 28 Mai - 20:20

[Au contraire, le monde a bien joué son coup pour une fois.>8D
Du génie, oui. Je vous ferais regretter le bon vieux temps où je mettais pas de titre !XD
Posté.Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline] 110805123045455675



Difficile de déterminer ce à quoi, exactement, Camille s’était attendu en assénant un coup au chambranle ; avait-il pensé se sentir mieux après l’avoir fait ? Ou avait-il seulement pensé ? Si la réponse ne sautait pas aux yeux c’est que lui-même, se fût-il posé la question, se serait trouvé bien en peine d’y apporter une réponse, quelque insatisfaisante qu’elle eût put être. Il en allait de même pour les jurons d’une rare violence qu’avaient trop naturellement formulés ses lèvres délicates : que lui avaient-ils donc apporté, si ce n’avait été en temps normal le regard scandalisé d’une de ces vieilles mégères trop à cheval sur les mœurs pour l’être sur quoi –ou qui en l’occurrence– que ce fut d’autre ? L’habitude sans doute avait son rôle à jouer dans cette sombre comédie –tantôt farce de mauvais goût, tantôt sanglant Grand Guignol. Son langage était aussi fleuri et orné que sa tenue vestimentaire et tout aussi synthétique, direct : provoquant, Rosenthal ne cachait que ce qu’il désirait cacher et déballait le reste sans plus de fioritures quand la morale l’eût plutôt induit à subtilement le suggérer. Ainsi réveiller un inconnu de bon matin ne lui était pas embarrassant : il aurait plus manqué que ça, s’indigna le gamin, c’était quand même sa putain de porte qui lui avait fait mal ! Pour un peu, il eût presque soutenu que c’était elle qui avait commencé, à le narguer de son immobilité crasse et de son silence si…, si insupportable ! Camille n’aurait pas réfléchi, Camille n’aurait pas pensé plus que ce qu’exigeaient de lui de si ineptes paroles, Camille aurait pu soliloquer des heures sur ce que l’occupant de ces lieux lui devait en dédommagement et ce que l’emploi du temps du monde entier aurait dû se caler au sien pour qu’il ne fût jamais si seul dans les rues, Camille aurait pu faire tout un tas de choses absolument stupides qu’il était coutumier de l’entendre débiter ou voir faire.

Mais il ne le fit pas. Il s’attendait, à la vérité, à de sévères remontrances au mieux, une torgnole au pire –ils auraient osé, ces pauvres cons ! Indécis, il baissa tout de même la tête, ses cheveux platine tombant en mèches brillantes et lisses devant ses yeux pâles où couvaient déjà les braises encore fumantes de la colère contenue d’une précédente dispute. Courber l’échine restait parfois le moyen le plus rapide de s’échapper de situations désagréables : ne pas écouter surtout, acquiescer seulement, blablabla, oui bien sûr, c’est tellement vrai que ça m’en crève les yeux, maintenant je dois m’en aller. Dégradant, rabaissant, quasi avilissant : eût-il cru en lui, Rosenthal aurait remercié Dieu de ne pas lui en avoir accordé la conscience. Intérieurement, il ne se cherchait déjà plus d’excuses : mensonges éhontés dans tous les cas, peu salvateurs à priori, Camille détestait de surcroît avoir à s’expliquer. Tant pis ! Au diable les justifications toutes plus nulles les unes que les autres, aux gémonies l’improvisation peu probante ! Une bonne vieille honnêteté bien crue ne résolvait pas plus de problèmes mais au moins avait-elle l’insigne mérite de ne pas demander d’effort. Ce qui, pour un paresseux grincheux comme ce gamin-là, valait toute l’efficacité du monde.

Lorsque la porte s’ouvrit à la volée sur une grande jeune femme, Camille releva immédiatement la tête et ouvrit de grands yeux ronds : ça alors ! Il l’étudia de pied en cap, rapidement, bouche bée. Allégorie même de l’intelligence, la controverse n’était pas permise. Si ça se trouve, commenta-t-il, elle va même pas me gueuler dessus. Après tout, elle n’avait pas l’air si fâchée –et à moins que sa tenue de nuit ressemblât fort à une robe, elle était déjà levée.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? Uh, peu importe. Tu vas mourir de froid si tu restes là, rentre. Allez allez. »

Camille resta debout, immobile dans l’entrée. Il jeta un coup d’œil assez absent à ses chaussures dont les semelles couvertes de neige tassée ne manqueraient pas de salir le plancher, se remémora la façon peu amène dont il avait traité –fut-ce physiquement ou verbalement– la maison et se demanda si cette dame n’avait pas manqué quelque chose. Arrogant et imprévisible, Rosenthal aimait décontenancer et s’était habitué à ce qu’on l’évite, comme on évite tout ce qui peut s’avérer potentiellement dangereux pour notre vie, sensibilité, réputation ou santé. Mieux, il le recherchait. Au vu du peu qu’il sortait, du peu de gens que son chemin croisait, les manifestations de gentillesse n’étaient pas son fort. Tant et si bien que face à elles, il ne savait pas comment il était supposé réagir.

C’est en gratifiant la jeune fille d’un regard plus interloqué que reconnaissant qu’il passa le seuil de la porte. Immédiatement, une douce chaleur l’enveloppa : Dieu qu’il pouvait crever de froid, dehors ! Y avait pas idée, créer un monde aussi couvert de neige. Elle s’envolait en petits tourbillons, recouvrait tout, et rougissait la peau d’une façon plus que disgracieuse. Il renifla –comble de la grâce lui aussi. Laissa trainer son regard alentour. Reprit, bon gré mal gré, sa contenance.

« J’avais pas froid, maugréa-t-il en  guise de « merci »,j’en avais juste l’air. »

[i]C’est alors que, remontant le regard à hauteur du visage de la jeune fille, il ne put le détacher de ses oreilles. Longues, effilées, plus significatives qu’un panneau brillant « bonjour, je suis une elfe ». Originaire de Moria, Camille foulait depuis quelques années les trois royaumes de Lysandre à intervalles plus ou moins réguliers. Ainsi y avait-il au moins un défaut duquel on ne pût l’accabler : ce genre de vie rendait peu enclin au racisme. Les Humains, les Elfes, les Démons, les métis : tous plus horribles et chiants les uns que les autres. Sans distinction aucune.
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Lou-Chrysoline Lacey
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MessageSujet: Re: Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline]   Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline] Icon_minitime1Lun 2 Juil - 18:13

{ Pffff... Elle va torturer cet enfant, tant pis. Cool

Je pense pas pouvoir regretter ce temps-là. En fait. C'était trop... Sans titre. 8D }


La main droite sur la poignée de la porte et la gauche serrée contre sa taille, Lou ne put réprimer un nouveau frisson. Malgré tout, le garçon prit son temps. Il baissa les yeux sur ses chaussures et, en miroir, elle baissa les siens vers ses pieds uniquement protégés par ses bas bruns. S'il ne voulait pas rentrer, qu'il le dise tout de suite ; ça lui aurait évité de congeler pour rien. Elle n'allait pas le traîner de force à l'intérieur s'il préférait mourir de froid dehors, hein...
Hm. Quoi que. Ça se discutait. Il n'était pas suffisamment vêtu – mais à quoi avait-il pensé en s'habillant ? – était trempé par la neige et, histoire de compléter le tableau, trop jeune pour que ça ne l'inquiète pas. Elle n'avait pas la plus petite idée de qui il pouvait bien être, de son nom ou de la raison pour laquelle il avait frappé sa porte, mais pour l'heure tout cela importait peu. Elle aurait tout le temps de l'interroger quand il serait au chaud à l'intérieur. Si elle l'avait laissé filer et qu'il était tombé gravement malade par la suite, elle s'en serait mortellement voulu. Il était même probable que, s'il avait fait demi-tour, elle l'aurait rattrapé et poussé de l'autre côté de la porte ouverte. S'il était suffisamment malpoli pour agresser sa pauvre maison, elle le serait assez pour le séquestrer le temps qu'il se réchauffe. Ce n'était certainement pas elle que ça allait déranger. Et qu'est-ce que faisaient les parents, hein ? Comment pouvait-on laisser sortir un jeune garçon sans lui mettre au moins quatre manteaux sur le dos ? Ce genre de choses lui échappaient complètement.
Heureusement pour elle comme pour lui, après un regard interloqué et un silence quelque peu gênant, le garçon se décida à entrer. Elle attendit qu'il se soit un peu éloigné pour refermer la porte. La laisser ouverte avait quelque peu refroidi l'entrée, mais qu'à cela ne tienne ; le feu aurait tôt fait de chasser cette petite parcelle d'air froid. Quand on habite dans un endroit où les entrées et sorties sont fréquentes, on s'habitue vite à ce genre de désagréments. Tant qu'elle ne grelottait pas, tout allait pour le mieux.

Délaissant la porte pour se tourner vers son invité surprise – qui était trempé, oui... Et elle qui avait fait le ménage, tant pis – la jeune femme le détaille rapidement. Il n'avait pas l'air trop terrorisé. Ce qui était une bonne chose, évidemment. Elle aurait été vexée qu'on la prenne pour une psychopathe ou une mangeuse d'enfants. Les mains sur les hanches, songeuse, il fallut que l'inconnu élève la voix pour qu'elle se souvienne de ce qu'elle devait faire. A savoir : lui trouver de quoi se sécher. De quoi se changer, elle n'aurait pas été jusque là. Elle n'avait rien qu'il puisse mettre, à priori...

« J’avais pas froid, j’en avais juste l’air. »

Lou ne put réprimer un rire indulgent. Bien entendu, ça crevait les yeux : il avait l'air d'avoir froid mais, en vérité, il était à température idéale. Elle secoua gentiment sa tête de gauche à droite et se dirigea vers  la porte, au fond du salon, qui menait à l'étage.

« Oui, ça me paraît évident. » Elle se tourna vers lui une fois arrivée à la porte et, après une brève réflexion, lui désigna la table rectangulaire qui trônait au centre de la pièce. « Je vais chercher de quoi te sécher, tu peux t’asseoir là. »

Elle faillit ajouter 'sans toucher à rien' mais, au dernier moment, se ravisa et se contenta d'ouvrir la porte et de grimper les marches. Il se pouvait que ce garçon ne soit qu'un voleur mal intentionné. Elle aurait peut-être dû l'emmener avec elle, ne pas le laisser seul dans la pièce. Mais voilà, il n'avait pas l'air d'un dangereux criminel réduit à voler pour vivre. Il semblait même plutôt aisé, vu ses vêtements. Pas pauvre en tout cas. En d'autres circonstances elle s'en serait voulu de le juger uniquement sur son apparence, mais, et c'était franchement regrettable, elle ne pouvait pas penser à tout en même temps. Elle se concentra donc sur sa mission : trouver de quoi le sécher. Elle jeta finalement son dévolu sur une serviette blanche avant de ne redescendre rapidement les escaliers.
Parce que peu importe de quoi avait l'air l'inconnu, il restait un inconnu. Le laisser seul avec ses affaires ne la rassurait pas, même s'il n'y avait pas grand chose de valeur dans le salon. De simples meubles, quelques bibelots et autres décorations, peut-être une photographie accrochée à un mur... Sa maison était des plus simples. Par manque de moyens et d'imagination, sans doute. La pièce la plus personnelle restait sans doute sa chambre – et encore. Mais puisque ça lui convenait ainsi, inutile de tergiverser plus que nécessaire. Sa demeure était personnelle à sa façon : elle lui rappelait pleins de bons souvenirs.

Elle referma la porte derrière elle et avisa le garçon, sur la tête duquel elle posa avec plus ou moins de délicatesse la serviette qu'elle venait d'aller chercher. Avant de très aimablement frotter ses cheveux blonds. Content ou pas, le traitement serait le même. Elle en profita pour se faire la remarque qu'il était définitivement humain, vu la pâleur de sa chevelure. Trop préoccupée par ses vêtements trop fins et sûrement humides, elle n'avait même pas envisagé que ce garçon puisse être un démon hostile à sa race. Quelle idiote.

« Je peux savoir pourquoi tu as frappé à ma porte comme ça, maintenant ? Demanda-t-elle avec un sourire plus sévère. Si tu veux me donner ton nom, tiens, c'est le moment. »


Dernière édition par Lou-Chrysoline Lacey le Jeu 13 Mar - 16:29, édité 1 fois
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Camille Rosenthal
Camille Rosenthal

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MessageSujet: Re: Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline]   Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline] Icon_minitime1Mer 11 Juil - 16:19

Puisqu’il le lui disait ! Evidemment que, sous toute cette neige, il n’avait pas eu même un tout petit peu froid. Ça allait sans dire, jura le blond, pourtant bien content d’avoir trouvé en cette maison un peu de chaleur. Une fois, il avait dormi toute la nuit la fenêtre grande ouverte : les battants claquaient parce qu’il y avait une grosse tempête, comme si souvent lorsque l’automne, fatigué, soufflait de brusques rafales les feuilles mortes sur le sol détrempé pour faire place nette à un rude hiver au nord de Premaris. Il y avait survécu, quoique les raisons d’un tel comportement ne fussent jamais réellement éclairées. Il est pas encore né, le temps qui me fera mettre autre chose que ce je veux sur le dos, continua Camille, je le crie à la face du ciel. Il l’en défiait. Sa mauvaise humeur pourtant commençait à fondre face à l’âtre brûlant de la cheminée. L’endroit, petit mais convivial, était plutôt agréable. La défiance de Rosenthal resta quant-à-elle plus aiguisée jamais : les murs, les meubles, le sol et le plafond, tout y était différent de ce à quoi il était habitué. La digne froideur rigide des angles nets et ouvragés de la table à manger en chêne clair, le sourire moqueur des chérubins sur les moulures n’avaient rien à voir avec cet environnement-là. Les choses n’y étaient pas usées, mais utilisées. Drôle d’endroit, commenta-t-il pour lui-même.

Il entendit l’elfe corroborer d’un ton peu convaincu ses paroles ; ne s’en formalisa pas. Elle lui désigna une table au centre de la pièce, qu’il considéra d’un air prudent et buté. A priori nul danger à obéir, ni pour lui ni pour sa petite fierté. Après tout, elle n’avait fait qu’énoncer une possibilité sans lui donner l’ordre de faire ce qu’elle lui demandait. Il tira une chaise, s’assit dessus, conclut qu’un coussin n’aurait pas été de trop –quoiqu’il les jetât toujours n’importe où chez lui, arguant qu’il n’en avait nul besoin. La jeune femme avait monté les marches, il l’entendait plus haut, même s’il ne savait plus trop pourquoi elle l’avait laissé là. Ni pourquoi elle lui avait ouvert sa porte ou, à tout le moins, sans la refermer de suite après lui avoir fait comprendre qu’il n’était pas censé donner de coups de pieds dans les portes. Perplexe, il tira sur la manche de sa chemise : le tissu était beau et doux, mais pas très épais. Et maintenant humide, collant à sa peau. Son gilet devait paraitre plus sombre, mais qu’importait. Il balança ses jambes, trop conscient que se lever pour aller observer les quelques décorations ne serait pas du meilleur effet. Il ne s’en souciait pas, ah, de l’impression qu’on avait de lui ! Il s’en contrefichait ! Mais il n’avait pas non plus envie de se prendre une claque, c’était compréhensible.

Des bruits de pas retentirent derechef dans l’escalier, l’informant du retour de la propriétaire. Il ne se tourna pas, plus avachi qu’autre chose, et lui coula un simple regard en coin. Un frisson courut sur ses bras lorsque, sans ménagement, la brune entreprit de sécher ses cheveux. Il manqua de peu de lancer de belles protestations au comble de la politesse, mais se reprit de justesse. L’expression arrimée à son beau visage ne laissait pourtant pas le moindre doute quant à ses ravissantes pensées au sujet d’un pareil traitement. Sa servante s’en chargeait à la maison. Parfois elle lui faisait mal ; il l’avait déjà frappée pour moins que ça, cette pauvre idiote. Il retint son bras qui, d’emblée et guidé par de mauvaises habitudes, manqua de peu d’aller violemment repousser ces mains qui l’agaçaient. Elle n’avait pas de raison de faire ça, et ses cheveux seraient emmêlés. Elle devait le détester à cause de la porte. Les femmes étaient parfois particulièrement fourbes.

« Je peux savoir pourquoi tu as frappé à ma porte comme ça, maintenant ? Si tu veux me donner ton nom, tiens, c'est le moment. »

Il haussa bon gré mal gré les épaules, boudeur et sacrément vexé. Qu’est-ce qu’elle s’en foutait, de toute façon, de son nom ! Et puis il ne l’avait pas cassée, sa fichue foutue porte, de quoi se plaignait-elle ? C’était de sa faute, peut-être ? Il s’exhorta à un calme –très relatif, il fallait l’admettre– bienvenu. L’opération fut peu concluante mais constituait tout de même un net progrès.

« Parce que, lâcha-t-il, bougon, car il détestait les explications. Je devais être…, énervé, de toute façon. »

Il croisa les mains devant lui. « Parce que ». Voilà tout ce à quoi les questions avaient droit, de sa bouche, en guise de réponse. S’il avait fait quelque chose, ça le regardait ; si c’était mal elle n’avait qu’à le punir ; si ça ne l’était pas elle n’avait qu’à lui ficher la paix avec, c’est ainsi qu’il déclinait ses actions et ainsi qu’il voyait leurs possibles conséquences. Qui se préoccupait de savoir pourquoi ? Ca changeait rien aux faits, rien à rien. Ce n’était ni quelque chose d’agréable, ni quelque chose d’utile, ni même quelque chose d’obligatoire. Camille aimait contrarier ses interlocuteurs, aussi n’en donnait-il que très rarement. Cette fois-là n’aurait, simplement, pas fait exception à la règle.

« Camille », finit-il par dire après une visible hésitation, sans y apposer son patronyme.
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Lou-Chrysoline Lacey
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{ SUUUUPER LOU ! o/ }

Le garçon ne sembla pas ravi qu'elle agresse ses cheveux comme ça ; mais franchement, il n'avait que lui-même pour se plaindre. Ce n'était pas elle qui avait été lui renverser un seau de neige sur la tête. Ce n'était pas elle non plus qui lui avait demandé de donner un coup dans sa porte. Il n'avait sûrement pas cherché à attraper la mort mais elle n'aurait pas été jusqu'à dire qu'il s'était montré prudent. Quand on sort dehors par un froid pareil, on s'habille chaudement ! On fait attention au temps, aux endroits où l'on met ses pieds. Peut-être avait-il voulu faire le malin devant des amis. Ou peut-être s'était-il retrouvé coincé dehors pour une raison ou une autre... Des dizaines de points d'interrogation et de possibilités se poussaient dans la tête de Lou-Chrysoline tandis qu'elle séchait les cheveux du blond. La politesse l'empêchait de l’assommer de questions ; c'est bien la seule chose qui maintint sa bouche fermée. Si ça n'avait tenu qu'à elle, elle lui aurait demandé de son âge jusqu'à son adresse.
Ce n'était même pas vraiment par curiosité. Plutôt par inquiétude. Maintenant qu'il était assis chez elle, elle se sentait concernée. Évidemment.
Entre cette serviette et la cheminée, elle pouvait au moins le réchauffer un peu. Et s'il acceptait de lui parler et de se détendre, peut-être pourrait-elle lui demander où étaient ses parents. Elle aurait donné cher pour savoir quel genre de personnes pouvaient laisser sortir leur fils trop peu vêtu. Surtout à Hatès ! Elle ne connaissait aucune mère qui ne veillait pas au moins à habiller ses enfants correctement. Le froid pouvait faire des ravages, ici. Ce n'était pas à prendre à la légère. Elle n'avait pas la plus petite idée de la façon dont ça se passait dans les autres Royaumes, mais toute de même... Qui dit neige dit manteau, non ?

« Parce que. Je devais être…, énervé, de toute façon. »

Ah, une réponse. Plus soulagée par le semblant de conversation qu'elle avait réussi à établir que par la réponse en elle-même,  la jeune femme afficha un sourire satisfait. 'Parce que' n'était pas une explication, loin de là – mais pour l'instant, elle s'en contenterait. Elle n'avait pas envie de l'énerver ou de le bloquer. Mieux valait qu'il dise 'rien' plutôt qu'il ne dise, justement, rien. Communiquer avec quelqu'un qui se refuse à vous parler, c'est... Compliqué. Très. Trop pour elle. Si elle voulait qu'il finisse par lui expliquer ce qu'il faisait dehors si tôt et sans dix couches de vêtements, il allait falloir qu'elle entretienne la conversation. Ça, c'était dans ses cordes.
Et vu l'heure, elle n'avait pas grand chose d'autre à faire pour l'instant.

« Camille »

Le prénom la surprit et, sans y prêter attention, elle s'arrêta pour regarder le visage du garçon. Camille, hein ? Son nom n'aurait sûrement pas aidé, de toute façon. Camille. Elle associa le prénom au visage, jugea qu'ils allaient bien ensemble ; puis, comme si elle n'avait attendu que cette simple information pour faire cesser la torture, elle tira la serviette de sa chevelure blonde. Bon. Elle l'avait emmêlée au passage, d'accord – mais rien qui ne puisse être arrangé en quelques coups de peigne. S'il s'en plaignait, elle irait lui en chercher un. Cette décision prise, elle posa la serviette humide sur la table et fit un pas en arrière. Main gauche sur sa hanche, songeuse, elle l'étudia quelques secondes avant de ne reprendre la parole.
Que faire de lui, maintenant ? Elle ne pouvait pas le jeter à la porte, mais elle ne pouvait pas non plus l'attacher à sa chaise pour le forcer à rester et à répondre à ses questions. L'idéal restait qu'il attende ici le temps de sécher. Et donc, en attendant, il pouvait...

Ah ; bien sûr. Mademoiselle est pâtissière.

« Tu as faim, peut-être ? demanda-t-elle avec une certaine bonne humeur. Je dois bien avoir quelque chose de mangeable qui traîne. »

Et soudain, sans prévenir, son expression passa de la taquinerie à l'inquiétude. Sa main gauche vint sans préavis se poser sur le visage du garçon qu'elle tourna, doucement, pour mieux voir le bleu sur sa joue. Penchée vers lui, sourcils froncés, elle ne put réprimer un soupir désapprobateur. Ça n'avait pas l'air tout récent mais vu l'endroit où il était placé, pas étonnant qu'elle grince des dents. Avec un peu de chance il s'était juste pris une porte dans la figure. Ou était tombé. Elle ne pouvait que l’espérer ; e, quoi qu'il en soit, ça ne la regardait pas.
Elle le relâcha donc, se redressa, afficha un nouveau sourire sur son visage pâle. Teint d'inquiétude, celui-là. On est bon comédien ou on ne l'est pas.

« Ah... Mais peut-être que tes parents vont s’inquiéter si tu ne rentres pas, non ? »

Innocemment, comme si de rien n'était. Elle ne faisait que se renseigner ; elle n'aurait pas aimé lui attirer d'ennuis, voilà tout.


Dernière édition par Lou-Chrysoline Lacey le Jeu 13 Mar - 16:27, édité 1 fois
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Camille Rosenthal
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MessageSujet: Re: Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline]   Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline] Icon_minitime1Mer 15 Aoû - 19:24

[Oui, super Lou !o/
Ben je profite tant que j'ai de l'inspiration, puis je retourne à Takeshi, et puis euh je sais pas après, Tristan sûrement. Ouais ouais ouais, on gère là. Cool]



Camille affecta de ne rien remarquer du regard scrutateur posé sur lui et passa des doigts malhabiles dans ses cheveux platine. Il ne tremblait plus, la chaleur de l’âtre avait quelque peu engourdi ses sens ; s’il l’avait voulu, sans doute aurait-il pu s’endormir sur cette table, la tête reposée entre ses bras, sur ses manches bordées de dentelle encore humides. Seulement voilà, il n’en avait aucune envie et ce malgré son besoin compulsif de déroger aux règles les plus élémentaires de la politesse. Cet environnement ne lui était pas familier, et si cette femme croyait avoir gagné sa confiance en martyrisant ses pauvres cheveux, elle se trompait royalement. Lui, il ne comptait sur rien ni personne si ce n’était lui-même, et ce n’était pas près de changer. Il ne se faisait pas avoir aussi facilement, pas comme d’autres imbéciles. Les yeux rivés sur la table, il regretta presque d’avoir donné son nom et se réfugia dans un silence salvateur, caché derrière une mine boudeuse et jura de n’en plus sortir de sa vie entière.

Cela dit, la vie entière, c’était peut-être un peu long ; ambitieux mais mauvais perdant devant l’éternel, Rosenthal avait appris à faire la part des choses. Il releva brusquement la tête lorsque la jolie brune éleva la voix, et prêta à ses paroles une oreille des plus attentives. A l’instant même où sa fringale se rappelait à son bon souvenir, elle enchaîna :

« Tu as faim, peut-être ? Je dois bien avoir quelque chose de mangeable qui traîne. »

Le gamin eut une sérieuse frayeur tandis qu’il songeait que son hôte avait dû lire dans son esprit. « Pauvre garce », cracha-t-il en son for intérieur avec animosité avant de fixer, l’espace de quelques secondes, le visage de son interlocutrice en quête d’une réaction quelconque. N’en constatant aucune, il balaya cette idée ridicule, se reportant sur celle, plus réaliste, d’une simple coïncidence sans plus de signification. Aussi délicieuse actrice eût-elle put être, ce n’était pas crédible. Une femme s’insurgeait ou se vexait de mots comme ceux-là, ou se mettait en colère, devenait blanche, devenait rouge, mais il n’en connaissait aucune qui restât à ce point impassible.

Camille eut toutes les peines du monde à réfréner un sourire ; quelque chose à manger. Le petit déjeuner manqué du matin, dédaigné par le petit, faisait cruellement défaut à son estomac. Des croissants, du pain blanc, des gâteaux, des confitures, du lait, des fruits, des biscuits, des raisins secs, de la crème fouettée, de l’eau, du thé, un service aux couleurs pâles avec de jolies fleurs bleu roi. Comment ne pas être séduit par ces images quand on n’avait rien avalé depuis la veille ? Je ne me fais pas avoir par de la nourriture, aurait clamé l’arrogant bambin. C’était pourtant peu ou prou le moyen le plus direct d’y parvenir.

Il manqua de se mordre la langue lorsque la jeune femme avança sa main vers son visage ; le dossier de la chaise le retînt de reculer, et il ne se détendit que lorsque les doigts fins de son vis-à-vis effleurèrent sa joue. Les sourcils à nouveau froncés, il n’esquissa pas un geste pour la repousser, trop pris au dépourvu pour vraiment comprendre. Eh quoi ? Elle voulait dresser son portrait ? Soulagé qu’elle ne l’ait pas frappé, il hésita à se dégager. N’en eût pas besoin. Il soutint son regard, inquiet cette fois, sans sourciller. Cette femme était sacrément bizarre, mais il en avait vu de pires chez ces gens-là. Pas de quoi s’étonner, se dit-il. Vraiment pas. Il comptait répondre à sa précédente question par l’affirmative, mais n’eut pas seulement le temps d’y réfléchir.


« Ah... Mais peut-être que tes parents vont s’inquiéter si tu ne rentres pas, continua-t-elle d’un ton faussement guilleret, non ? »

Rosenthal ramena ses pieds sur la chaise et entoura des bras ses genoux. Un sourire empreint d’un évident cynisme étira ses lèvres. S’inquiéter, eux ? Ah, la belle affaire ! Ils ne remarqueraient pas seulement qu’il s’était évaporé. Sa mère n’était guère dans de bons jours souvent, ces derniers temps ; quant à son père, il ne sortirait pas de son étude à moins d’y être contraint. Il ne le verrait pas plus qu’à l’ordinaire. Et très honnêtement, ni l’un ni l’autre ne s’en porterait plus mal que ça.
Incapable d’arrondir les angles, Camille n’envisagea pas un seul instant de fabuler ou de se taire. Les enfants étaient la seule propriété de leurs parents et si cela n’avait tenu qu’à lui, il y avait fort à parier qu’il aurait répondu, provocateur, que ses parents n’en avaient rien à fiche et que de toute manière il n’aurait pas non plus obéi le cas échéant. Sur ses gardes, il ne le fit pas.

« Comme s’ils allaient s’inquiéter pour si peu ! A tous les coups, lâcha Camille en haussant les épaules, désinvolte, ils s’en rendront même pas compte. Une fois, j’ai passé la journée sous mon lit et… »

Jugeant l’anecdote de peu d’importance, il la conclut d’un « bref » d’une simplicité biblique, sans plus de façons. Ce n’était pas très intéressant, et il s’était plus ennuyé qu’un rat crevé ce jour-là. Une horreur. Il avait reparu à table le lendemain et avait été quitte pour un bon mal de dos, une fichue mauvaise idée parce qu’il s’était très mal tenu et que c’était un dimanche, jour de repos où son père avait daigné paraitre.

« Et puis j’ai faim, moi. T’as quoi, madame ? »
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Lou-Chrysoline Lacey
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Lou-Chrysoline faillit faire une remarque sur les bonnes manières en voyant le garçon poser ses pieds sur la chaise mais, finalement, elle se tut. C'est fou à quel point les impressions que l'on a d'une personne peuvent changer rapidement : maintenant qu'elle n'arrivait plus à détacher son regard de ce bleu, réprimander le jeune homme lui aurait irrité la gorge. Tant qu'elle ne serait pas sûre et certaine que ses parents étaient des gens biens, le doute subsisterait. Et tant que le doute subsisterait, l'envie de se montrer un peu trop gentille continuerait de la tirailler.
Après tout, s'il avait déjà des problèmes chez lui, inutile d'en rajouter. Les enfants étaient et resteraient un de ses plus gros points faibles : qu'ils aient cinq ou quinze ans, elle ne pouvait s'empêcher de les materner gentiment. Alors si en plus ils n'avaient pas une vie facile... Ça en devenait presque personnel.
Ses propres parents n'avaient jamais usé de violence sur elle. Jamais. Ils s'aimaient, l'aimaient et elle le leur rendait bien. Son image  de la famille normale étant basée sur la sienne, s'imaginer que d'autres configurations puissent exister la laissait toujours perplexe. Triste, aussi. Indignée. Peut-être idéalisait-elle les choses, mais jamais la jeune femme ne pourrait accepter que certains parents trouvent normal de sans cesse battre leurs enfants. ''Ça leur apprend le respect'' ; ''C'est très bien pour eux''. Bien sûr, oui. Bien sûr.
Et bien elle, ça ne lui convenait pas. Qu'on se le dise.

Le sourire de Camille, trop amer à son goût, ne fit qu'ajouter à son malaise naissant. C'était toujours la même chose, quand elle ne connaissait pas son interlocuteur : la crainte d'aborder un sujet difficile, sensible ou même tabou revenait régulièrement torturer ses synapses. Difficile de savoir sur quel pied danser.

« Comme s’ils allaient s’inquiéter pour si peu ! A tous les coups, ils s’en rendront même pas compte. Une fois, j’ai passé la journée sous mon lit et… »

A ces mots, lâchés avec tant de désinvolture qu'ils en paraissaient presque d'une banalité affligeante, le visage de l'elfe passa d'inquiétude à compassion. Pour ne pas se rendre compte de la disparition de leur enfant, ils devaient être des parents... Exemplaires. Elle en connaissait qui auraient remué tout Niimü'san après une demi-heure d'absence, alors une journée ! Un enfant – et même un adolescent – avait le temps de mourir ou de se perdre mille fois pendant un si long laps de temps.
Au moins, ici, il ne serait pas coincé sous un lit. Elle n'était pas bien sûre de vouloir savoir pourquoi il avait décidé de passer la journée là, pas plus qu'elle ne l'était de connaître l'issu de cette mésaventure. Malgré tout, ça l'intriguait plus que nécessaire. Ce n'est pas tes affaires, Lou ; tout ça ne te regarde pas, s'invectiva-t-elle en silence. Il n'a pas l'air plus choqué que ça, tu vois bien. Il a même l'air d'être en pleine forme.
Un peu mince, peut-être. Mais là, ça ne voulait strictement plus rien dire. C'était uniquement son amour de la nourriture et des gâteaux qui lui faisait voir de la maigreur là où il n'y en avait pas toujours. Un enfant un peu potelé lui semblait tout de même plus heureux de vivre qu'un autre plus maigre, mais...

A part lui dire de manger plus ou mieux, elle ne pouvait pas faire grand chose contre ça.

« Et puis j’ai faim, moi. T’as quoi, madame ? »

Un sourire éclaira son visage tandis qu'elle corrigeait – « Mademoiselle » – par habitude. Manger, en voilà une bonne idée ! Plus à l'aise dans ce domaine qu'elle connaissait par cœur, elle énuméra mentalement ce qu'elle pouvait proposer à son invité surprise avant de prendre la parole. Un petit exercice que lui avait appris son père étant plus jeune pour, en théorie, l'aider à réfléchir avant de parler. Ça marchait en général plutôt bien.
Sauf quand elle ne pensait pas à le faire. Mais ça, hm... Elle n'y pouvait rien.

« Je dois avoir des croissants, répondit-elle en dépliant ses doigts les uns après les autres pour suivre le compte. Des biscuits aussi, je crois. Et des gâteaux d'un peu toutes les sortes. Je vais te montrer, ce sera plus simple. »

D'un geste de la main, elle l'invita à la suivre. Il était peut-être très bien installé là, mais elle n'allait quand même pas tout bouger juste pour lui ; s'il voulait manger, il allait devoir marcher un peu. Ce qui, vu la taille de sa demeure, ne devrait pas le tuer.
Elle passa sans plus de manières à la pièce attenante, où elle recevait ses clients et entreposait ses gâteaux. Puis, une hésitation. Elle n'avait pas de pâtisserie particulière à faire ce jour-là, mais on est jamais à l'abri de rien : il se pouvait qu'elle ait besoin de tout ce merveilleux tas de sucre.
Enfin. Elle n'était pas à ça près, après tout. Rien de tout ce qui était posé sur l'étagère à sa droite n'était vraiment cher. Ces gâteaux-ci étaient petits, au contraire de ceux posés derrière elle. Mais comme à priori il n'avait pas faim à ce point...

« Voilà. Si rien ne te plaît, tu vas devoir mourir de faim. »

Ça aurait été triste, tout de même, aussi espéra-t-elle qu'il ne soit pas particulièrement difficile à ce sujet. Il lui donnait l'impression de l'être mais ça ne voulait rien dire, non – ou du moins s'efforça-t-elle de le croire.


Dernière édition par Lou-Chrysoline Lacey le Jeu 13 Mar - 16:25, édité 1 fois
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Camille Rosenthal
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« Mademoiselle », corrigea la jeune femme sans sembler réellement y prêter attention. Camille, lui, ne put que l’entendre et se jurer d’y faire la sourde oreille : eh bien quoi, alors ! Madame, mademoiselle, c’était exactement la même chose à ses yeux –et à ceux du reste du monde, excepté peut-être ceux des principales intéressées. Certes elle n’était pas mariée, mais avait-elle besoin de le conter sur tous les toits ? Quelqu’un finirait par vouloir d’elle et alors, qu’elle fût épousée ou non ne changeait pas grand-chose ; on pouvait bien prendre ce qui nous intéressait ou, à défaut de l’avoir pour soit tout seul, l’emprunter de loin en loin. Elle était assez jolie, celle-là, alors ça n’aurait pas dû poser problème. Une bague au doigt, c’était tout ce qu’il lui manquait et, se dit le gamin avec assurance, ce n’était rien du tout. Il ne dit rien, ne bougea pas et darda sur le sol un regard empreint d’une animosité que celui-ci n’avait absolument pas méritée. Madame, répéta une voix têtue dans sa tête. On ne la lui faisait pas : elle n’avait pas d’alliance, mais elle était sacrément vieille.

Rosenthal, le menton toujours appuyé sur ses bras, hésita avant de se corriger. Elle était un petit peu vieille.

« Je dois avoir des croissants. Des biscuits aussi, je crois. Et des gâteaux d'un peu toutes les sortes. Je vais te montrer, ce sera plus simple. »

Son sourire, disparu pour un temps, revint à la charge et éclaira son visage d’un éclat enfantin sans taches. A la mention de toutes ces viennoiseries, son estomac se tordit. Dans quelle demeure il était tombé ! Petite, sans prétention et sans beauté véritable, sans noblesse et sans tapis brodés ; mais elle devait être pleine de nourriture, à ras-bord, tandis qu’un feu flambait dans la cheminée. Il faisait chaud, il était tranquillement assis et ne demandait rien de plus. Le gamin n’avalait guère beaucoup de choses ni matin, ni midi ni soir ; il jouait les pique-assiettes et mangeait deux, trois choses à demi affalé dans son lit, ou se levait dès que la permission lui en était donnée, laissant derrière une chaise mal rangée et une assiette à moitié pleine près d’un verre de mauvais vin sirupeux. Mais là, constata-t-il avec bonne humeur, là je crève de faim.

Il posa ses pieds au sol avec un « ploc » qui lui arracha une grimace, avant de croiser les bras. Un bon hôte apportait les plateaux à table ! Ne pas être le seul à ignorer ce qui lui apparaissait être les fondements les plus basiques de la politesse le contraria à un point difficilement imaginable. Que lui y dérogeât c’était une chose, que quelqu’un ne se plie pas à ses moindres caprices –pis, qu’il ne pensât pas à les devancer– en était une autre ! Il ne tarda pas à la rejoindre ; l’odeur de tous ces gâteaux pourtant lui fit momentanément oublier sa colère : le café et le chocolat qu’il avait ramenés de son séjour à Oria quelques mois plus tôt lui avaient laissé un souvenir à la fois amer et alléchant, douceâtre, et c’était sans inutiles palabres qu’il déclarait leur préférer une crème à la fraise.

« Voilà. Si rien ne te plaît, tu vas devoir mourir de faim. »

Il promena son regard sur les différentes marchandises pour lesquelles il n’aurait pas à payer, concentré comme seuls les enfants pouvaient l’être sur de si petites choses, avant de se tourner vers l’elfe.

« T’en as, des trucs ! C’est pas les mêmes que chez moi, nota-t-il, mais ça a pas l’air trop mauvais. Tiens, montre celui-là ! »

Plutôt qu’attendre sagement, Camille décida de se pencher et de s’improviser une cuiller de son index pour entamer le glacis rouge de la friandise. Il grimaça, lâcha un « trop sucré », et pivota sur ses talons pour faire à nouveau face à la grande brune.

« Dis, tu dois bien savoir ce qui est le meilleur, toi ! Un truc chaud, demanda-t-il en tirant la manche de la femme, t’as pas ? »

Exigeant mais ne se sentant en rien obligé, il replongea son doigt dans le gâteau et sourit, mi-figue mi-raisin :

« C’est assez bon, en fait. Alors, pourquoi t’as autant de gâteaux que ça ? »
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Bon ; qu'il soit affamé allait peut-être la desservir, finalement. Le sérieux avec lequel il étudiait les gâteaux lui tira un léger sourire, qu'elle ne prit pas la peine de cacher à son invité surprise. Il y avait au moins un point sur lequel ils avaient réussi à se mettre d'accord et, franchement, c'était bien mieux que rien – surtout quand ce point était aussi important que l'était la nourriture. Elle aurait eu bien du mal à apprécier tout le monde, à aider la veuve et l'orphelin ou même à apprendre respect et courtoisie à des enfants mal élevés, mais elle savait cuisiner. C'était toujours plaisant, de pouvoir se reposer sur des valeurs aussi sûres que celles-là. Ses gâteaux et autres douceurs du même genre étaient bien sûr meilleurs que ses dîners, mais elle se débrouillait suffisamment pour avoir confiance en elle à ce niveau-là. Quand il s'agissait de préparer un petit-déjeuner de roi, Lou n'avait peur de rien.
Partager non plus n'était pas trop effrayant. Vu sa carrure, elle ne pouvait pas s'imaginer que ce garçon engloutisse toute sa boutique. Aussi affamé soit-il.
Sérieusement, où étaient ses parents ?

« T’en as, des trucs ! C’est pas les mêmes que chez moi, mais ça a pas l’air trop mauvais. Tiens, montre celui-là ! »

Pas trop mauvais, hein ? Levant les yeux au ciel, elle ne vit tout d'abord pas que le garçon avait décidé qu'une seconde d'attente c'était beaucoup trop ; quand elle s'en rendit compte, poings sur les hanches, il eut droit à des yeux indignés comme seuls les marchands savent en faire. Généralement, ce n'était pas bon signe pour le garnement qui venait d'embarquer une pomme pour son compte.
Et même si elle l'avait techniquement autorisé à se servir, ce manque de politesse et de manières ne lui plaisait que très moyennement. Enfant gâté, sûrement. Il ne devait pas avoir l'habitude qu'on lui dise non, qu'on le fasse attendre ou qu'on lui donne des ordres. A part venant de ses parents, peut-être – puisque ce genre d'enfants étaient généralement issus de familles aisées et que, là-bas, il lui semblait que c'était tout l'un ou tout l'autre.
Sauf que. Sauf que, tant qu'il était chez elle, c'était à ses règles qu'il allait devoir se plier. Content ou pas.

« Dis, tu dois bien savoir ce qui est le meilleur, toi ! Un truc chaud,  t’as pas ? »

Ben voyons. Bienveillante malgré ses sourcils froncés, elle se demanda si des croissants lui iraient. Parce que des gâteaux chauds, elle n'en avait certainement pas.
Quoi que. S'il remettait ce doigt dans ce gâteau une seule fois de plus, elle allait être tentée de lui plonger la tête dedans. Perdu pour perdu...

« C’est assez bon, en fait. Alors, pourquoi t’as autant de gâteaux que ça ? »

Oh ? Qu'il n'ait pas déjà compris le pourquoi du comment la surprit, mais ce qui était évident pour elle n'avait pas à l'être pour tout le monde. Surtout s'ils n'habitaient pas dans les parages, comme ce devait être le cas de ce charmant jeune homme.
Elle répondit donc, et ce malgré l'expression agacée dessinée sur son visage. Chaque chose en son temps.

« Je suis pâtissière, expliqua-t-elle simplement. J'en vends, donc évidemment j'en ai beaucoup. Maintenant si tu pouvais éviter de mettre le doigt dedans, ce serait gentil. On a des couverts ici. »

Et chez lui aussi, elle n'en doutait pas – mais comme il n'en connaissait vraisemblablement pas l'usage, la précision ne risquait pas d'être de trop.

« Je vais te chercher des croissants, abdiqua-t-elle dans un soupir. Mais ne touche pas à tout ! Enfin sauf à celui-là. » De la main, elle désigna celui qu'il avait déjà tenté de massacrer de ses doigts. « Tu y as déjà touché, de toute façon.  »

Après un dernier regard pour Camille, elle partit en quelques rapides enjambées dans la pièce attenante. Chercha les viennoiseries des yeux ;  en plaça quelques-uns, encore tièdes, sur un plat. Si ça ne lui convenait pas, tant pis pour lui : la jeune femme ne pouvait pas se permettre d'en refaire juste pour le bon plaisir d'un garçon qu'elle ne connaissait pas – et ce n'était pas son attitude qui allait l'y encourager.
Elle se retourna d'un geste décidé, peu tranquille à la simple idée d'avoir laissé ce garçon seul avec ses bébés – enfin, ses gâteaux ; donna, trop pressée, un coup de coude dans un verre.
Dans un bruit peu encourageant, il éclata en mille morceaux.

« Mince. » Elle faillit taper du pied terre, mais les éclats au sol l'en dissuadèrent. « J'arrive dans deux minutes ! »

A l'adresse du jeune homme, cette fois. Juste le temps de prendre un balais et elle les lui ramènerait, ses 'trucs chauds'. Allez. Deux minutes et elle reviendrait dans la salle, l'assiette posée à plat sur la paume de sa main.
Ensuite, ils pourraient discuter de son attitude déplorable. Envers sa porte, pour commencer. Son « j'étais énervé » n'avait rien expliqué du tout, or elle tenait à savoir pourquoi elle devait jouer aux hôtes pour ce Camille.
La raison de sa présence à Niimü'san pourrait aussi bien faire l'affaire, tiens.


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Camille Rosenthal
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Spoiler:


Camille se fendit d’une exclamation surprise alors que l’elfe déclarait être pâtissière, puis il fronça les sourcils, visiblement contrarié par Dieu seul savait quoi dans ses paroles. Ignorant plus que stupide, Rosenthal était au fait de ce qui se faisait et ne se faisait pas en ville : vendre deux, trois choses était la base de tout commerce et le commerce, la base de toute richesse. Cela allait sans dire. L’inconvénient de ce raisonnement à la logique imparable qui s’articulait de lui-même, comme une vieille chaîne rouillée dans l’esprit mal huilé de la sale peste, était d’y avoir été trop solidement rivé à grands coups de marteau. Cette idée lui était devenue familière, tant et plus qu’il en associait naturellement les deux termes. Qui était vendait était marchand, certes oui, mais plus encore qui était marchand était riche. La famille de sa mère, engoncée dans le velours de cols amidonnés et endimanchés dans la gaze de soieries emperlées l’était ; son père, mal rasé, bougonnant, négociait un prix pour ses découvertes et l’était tout aussi indéniablement ; cette femme-là, grande, enjouée, aurait immanquablement dû l’être. Mais elle brisait à coup de bois grossier et d’une noble générosité un peu pincée la règle avec laquelle Camille s’était si souvent fait taper sur les doigts. Qui aurait pu lui reprocher d’en être perturbé ? Un marchand qui n’était pas riche, diable s’il avait jamais vu une chose pareille !
Instinctivement, il releva la tête et chercha du regard, inquisiteur, les rideaux de taffetas qui auraient comme par magie dû apparaître aux fenêtres, retenus par des cordons de fils doré ; rien. Il se mordit l’ongle du pouce, le front plissé de concentration. Le choc de la révélation lui fit passer sous le nez l’occasion de mettre à nouveau la patte au gâteau pour le simple plaisir de désobéir.

« Je vais te chercher des croissants. Mais ne touche pas à tout ! Enfin sauf à celui-là, lui concéda-t-elle avec un fatalisme fort à propos. Tu y as déjà touché, de toute façon. »

Il abandonna son ongle déjà à demi-mort et jeta un regard en coin de mauvais augure à son hôte bienveillant, décidé à prendre le contrepied du plus léger de ses mots. Le gâteau mutilé jeté en pâture à son attention folâtre et son appétit mordant le dégoûta instantanément : sucré, sans aucun piquant. Faire ce que l’on attendait de lui le paniquait ; mais s’étaler dans les viennoiseries le ferait larguer dehors sans vergogne, ce qui ne l’affolait pas moins –la neige en tourbillon qui fondait sur ses joues rougies et s’accumulait en agrégats gelés sur ses épaules, ses pieds qui glissaient maladroitement sur une plaque de verglas vicieusement plantée sur le bas-côté, la faim qui le tiraillait et le faisait pester à n’en plus finir, ces imbéciles qui dormaient derrière leurs épaisses fenêtres. La femme devait déjà amèrement regretter de ne pas lui avoir collé une bonne paire de claques avant de le mettre à la porte comme le dernier des malpropres et réfléchir à sa vengeance, fourbe comme toutes les siennes si ce n’était plus encore. Peut-être attendait-elle, campée là, un prétexte pour le punir ; peut-être ne voulait-elle pas qu’il se tînt à carreaux. Ou peut-être que si. Un peu perdu, le gamin grimaça fort gracieusement et soupira. Va pour les croissants, songea-t-il. On verra bien après, quand je serais moins trempé. Il dédaigna malgré tout le glacis rouge par principe et regarda la brune disparaître à côté.

Le bruit du verre brisé le fit sursauter et, alors qu’il reculait, buter dans le présentoir auquel, vaille que vaille, il se rattrapa. Tant mieux pour lui ; tant pis pour les gâteaux que son mouvement brusque avait réunis. Nouvelle grimace, derechef.
Il jura ne pas se souvenir que ces pâtisseries, la blanche et la rouge de tout à l’heure, s’aimassent au point de se mélanger sur les bords. Il se tordit les mains, jeta un coup d’œil apeuré et rapide vers la porte, écarta prestement les amants sucrés l’un de l’autre, détruisit dans le même temps la moitié gauche de leur infortuné voisin, balança un énième regard par-dessus son épaule, repoussa l’infidèle à la fraise entre ses deux prétendants et contempla d’un œil septique son œuvre d’une qualité douteuse. Il espéra ne pas se faire remarquer –comme il aurait pu espérer que la disparition de tout un étal de pommes passe inaperçu, sans grande conviction mais avec un sentiment de nécessité qui en comblait bon gré mal gré les lézardes gigantesques.

« Dépêche-toi un peu, cria-t-il bien aimablement, t’es vraiment pas douée ! »

Jugeant que le plus sûr moyen de ne pas se faire avoir était encore d’être loin au moment où elle découvrirait l’hécatombe, la mort de trois gâteaux qui avaient décidé de s’entretuer, il décida suivre l’elfe dans la pièce attenante et ferma derrière lui. Rosenthal mit un soin particulier à avoir l’air plus contrarié que coupable ; ne rencontra qu’une sorte de demi-succès qu’il devina peu rassurant. Son secret ne devait pas être éventé, se jura-t-il, sinon il serait dans de beaux draps, encore ! Il ne pria pas, en colère contre dieu et prêt à tous les blasphèmes. Cette espèce de gros lard assis sur sa chaise aurait bien pu l’aider, c’était le moment. Il allait se faire dévorer par une ogresse. Il repoussa une mèche de cheveux platine qui lui barrait l’œil, considéra les bris de verre et ne daigna pas proposer son concours pour les ramasser, exigeant plutôt :

« On avait dit des croissants, hein ? »
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Lou-Chrysoline Lacey
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Excédée, Lou-Chrysoline laissa s'enfuir un bref soupir. Le plateau et les croissants retournèrent dormir sur le meuble à sa droite tandis que, résignée et un peu triste pour son verre, la jeune femme passait de l'autre côté de la pièce pour s'emparer d'un balais. Ce n'était vraiment pas son jour de chance, il fallait croire. Elle était de bonne humeur en se réveillant, pourtant – et c'était franchement injuste de la faire espérer si au final ses espoirs d'une journée agréable et sans encombres finissaient en mille morceaux sur le carrelage. Un peu minée mais pas découragée pour autant, la jeune femme se fit la remarque que son attitude n'était pas très juste envers son invité surprise ; il n'était pas exactement une mauvaise nouvelle,c'était un peu exagéré. Un imprévu, plutôt. Ni bon ni mauvais. Pour l'instant, en tout cas : parce que si elle revenait avec les croissants et découvrait qu'il avait fait une orgie de sucreries, elle jurait que les viennoiseries, elle les lui ferait avaler de gré ou de force – et pas de manière agréable, que ce soit clair. Fulminant contre un petit morceau de verre qui refusait de rejoindre le tas, elle faillit bien tout envoyer valser sous un meuble : seule la voix du jeune Camille, aussi agréable qu'il l'était depuis le moment de leur rencontre, l'empêcha de choisir la facilité. Dépêche-toi ? Non mais il en avait de bonnes, lui !
Concédant malgré tout le côté « pas douée » de l'histoire, la jeune elfe finit d'entasser les bouts de verre à ses pieds. Ce faisant, elle ne put s'empêche de se dire que des chaussures ne seraient pas de trop. En fait, elle se demanda presque pourquoi elle n'en portait pas ; puis, sa mémoire ne lui faisant pas encore défaut, elle se souvint avoir été dérangée de manière totalement imprévue – ce qui pouvait expliquer qu'elle n'ait pas encore eu le temps de se chausser. Malgré tout, ça rendait la tâche beaucoup plus compliquée. Il ne s'agissait pas de planter un débris à travers le tissu de ses bas.

Le bruit d'une porte qu'on ouvre fit rater un battement à son cœur pourtant bien accroché, et c'est non sans un certain agacement qu'elle put constater la désobéissance du garçon. Bien bien bien. Bien. Il allait la faire tourner en bourrique, c'était peut-être même son seul et unique but depuis le début – ça ne l'aurait pas étonnée, tiens – et elle ne réussirait jamais à le faire tenir en place. Face à cette triste vérité, la jeune femme décida d'opposer un minimum de résistance. S'il continuait, elle le mettrait dehors. Point final. Elle se savait incapable de le faire, mais lui n'était pas obligé de la croire si gentille : elle comptait là-dessus pour le discipliner un peu.

« On avait dit des croissants, hein ? »

Balais à la main, suspicieuse, l'elfe acquiesça plus lentement que nécessaire. Les restes de son pauvre verre étaient encore au sol et elle craignit qu'il n'empire tout en voulant attraper les viennoiseries ; en désespoir de cause, elle tendit donc le bras pour pousser le plat avec plus ou moins de gentillesse contre le torse du garçon. Elle pensa aussi à lui reprocher son manque de tranquillité, mais se souvint juste à temps ne pas lui avoir ordonné de rester en place : impossible de lui faire la morale. Techniquement, elle ne lui avait pas dit de rester dans l'autre pièce. Juste de ne pas toucher aux gâteaux.
Enfin, pressé ou pas... Ce n'était pas une raison pour la suivre et ouvrir des portes sans permission.

« Tiens, lâcha-t-elle avec beaucoup de délicatesse. Tu peux les ramener dans l'autre pièce, hm ? Ce n'est pas très grand ici et je n'ai pas envie que tu mettes du verre partout. »

Flairant la bêtise à plein nez et sans lâcher son balais, la jeune femme le fixa de nouveau.

« Tu n'as pas tout mangé, rassure-moi ? »


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Camille Rosenthal
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Vas-y, Camille, se dit le joyeux bambin en plaquant un sourire factice sur ses lèvres. C’est le moment ou jamais de mettre en œuvre tes talents de comédien. Une multitude colorée de plans se forma dans sa tête : les uns intelligents, les autres bêtes, beaux, laids, tantôt réalistes, tantôt inconcevables, innocents, simples, compliqués, gentillets, alambiqués. Leur unique point commun semblait être leur finalité, heureuse et pleine d’espoir timide. La dame –pardon, demoiselle– ne devait pas passer le seuil de cette foutue porte avant que lui-même n’ait quitté les lieux, mangé, salué si le cœur lui en disait, trempé le sol fraichement balayé. S’il lui fallait pour cela débiter plus de mensonges que de mots à la seconde, grand bien lui en fît. Il songea se charger de cette tâche avec le sérieux et l’alacrité qui incombaient à une situation aussi délicate. Pas une seconde il ne pensa assumer ses actes, pas une minute il ne pensa à s’excuser platement, pas un instant il n’envisagea autre chose qu’un franc succès ou une fuite à l’anglaise. Il passa une main maladroite dans ses cheveux emmêlés, plus naturel qu’un oranger au beau milieu du Saitara et à peu près aussi à son aise qu’un poisson perdu dans le désert. Le tout était de faucher les croissants et d’éviter la claque ; cette femme ne pouvait tout de même pas le séquestrer, l’assigner à résidence, l’enlever ou il ne savait encore quelle absurdité dont ces créatures monstrueuses étaient de ferventes adeptes. Révérer le Dieu des punitions quitte à leur immoler leurs enfants, en bonnes païennes qu’elles étaient, ces mégères.

Celle-ci avait l’air occupée à ramasser du verre, suffisamment cruche pour tout casser. Elle ne devrait pas se plaindre que je sois maladroit, se défendit-il mollement, elle vaut pas mieux, dans son genre. Le gamin était bien placé pour savoir que ce genre d’argument ne faisait jamais mouche ; qu’il n’avait jamais de réelle incidence là-dessus. Ce qui ne l’empêcha pas de l’avancer, les bras ballants, l’air toujours aussi exigeant. C’en était fini de lui s’il lui mettait la puce à l’oreille. Mais Rosenthal avait beau se pavaner, ce n’était pas un menteur et son improvisation avait, à cause du froid ou de son nez pris jura-t-il, quelque chose d’un vieil engrenage rouillé qui n’arrêtait pas de jouer les crécelles. Il grinçait autant que la pauvre femme grincerait des dents en découvrant le pot-aux-roses. Visiblement agacée, elle poussa vers lui les croissants. Vexé, plus froissé que les gribouillis de son père, Camille fronça les sourcils : et ça se disait respectueux, ces moins que rien ! Il s’en saisit malgré tout, en soupesa un, le reposa, en attrapa un second et mordit dedans, le jugea passable, vraiment, éparpilla un bon nombre de miettes par terre.

« Tiens. Tu peux les ramener dans l'autre pièce, hm ? Ce n'est pas très grand ici et je n'ai pas envie que tu mettes du verre partout. »

Il fixa son regard délavé sur l’elfe. Il lui fallait une excuse toute chaude dans les plus brefs délais. Sûr, jeta-t-il, c’est grand comme un placard à balais. Soucieux de se corriger, il monta la mise à cinq placards, mais ne serait pas allé plus haut pour tout l’or du monde. Ses yeux croisèrent ceux de la vendeuse. Il avait envie de chocolat. Il avait envie d’être à mille lieues d’Hatès.

« Tu n'as pas tout mangé, rassure-moi ? »

Vibrant d’une honnêteté qui ne lui était pas coutumière, il asserta que non et s’appuya à la porte qu’il avait soigneusement refermée derrière lui avant de répondre, sans cesser de manger pour autant :

« Mais si j’y retourne, je risque de le faire, c’est couru d’avance, hein. Vaut mieux que je reste ici. »

Il haussa les épaules et tenta un subtil changement de sujet :

« D’habitude j’aime pas ce qu’on mange à Hatès. Trop de soupe, trop de bouillon, tout ça, tu sais, c’est vraiment dégueu. Mais ça va, les croissants, j’aime bien. »
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L'eut-elle fixé avec un rien plus d'insistance, il aurait pu finir par en fondre ; sourcils froncés, Lou-Chrysoline ne lâchait plus sa cible des yeux. Qu'il ait désobéi était tristement réaliste, voire crédible, mais elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour ses pauvres pâtisseries abandonnées à leur sort dans la pièce attenante. Elle n'en était pas encore à croire que la solitude leur pesait, mais pas loin non plus – et bientôt, songea-t-elle avec une pointe d'amertume, je serai triste de les vendre. Ce jour-là, le célibat aurait définitivement rongé jusqu'à la moelle le bon sens sur lequel elle avait toujours pu se reposer sereine. En attendant, ses gâteaux étant ce qui se rapprochait le plus d'enfants dans son humble demeure, en prendre soin était sa priorité. Alors si ce mal-élevé avait osé en faire un tas au milieu de la pièce, parole de Lacey, il finirait enfermé dans un placard jusqu'à ce que ses parents ne proposent une rançon.
Enfin... Elle espérait quand même qu'ils n'auraient pas à en arriver là. Enlever qui que ce soit n'était à priori pas dans ses cordes. Ceci dit, et elle était on ne peut plus sérieuse cette fois, venir se plaindre aux parents et demander réparation pour les heures de travail perdues était une option parfaitement envisageable. Seul le souvenir des bleus et de la tenue trop légère du garçon la fit douter ; pas longtemps, mais suffisamment pour qu'une pointe de culpabilité ne lui vrille le côté. Attirer des ennuis à un jeune garçon qui en avait déjà n'était pas exactement sympathique. D'un autre côté, il n'avait qu'à se montrer un minimum poli et aimable.

Obéir à ses aînés, ce n'était tout de même pas la mer à boire.

Rassurée par son « non » franc, la jeune femme ne réussit malgré tout pas à se défaire de cette drôle d'impression de bêtise qui flottait, persistante, au milieu de la familière odeur de croissant. Il était appuyé à la porte, maintenant ; curieux, que cette pièce lui plaise autant. Main droite serrée sur le manche du balais, main gauche posée sur sa hanche, elle l'étudia avec une insistance teintée d'un doute presque palpable.

« Mais si j’y retourne, je risque de le faire, c’est couru d’avance, hein. Vaut mieux que je reste ici. »

Ha ; un sourire amusé étira les lèvres de la demoiselle. Parce qu'il se préoccupait de ne pas manger les gâteaux, maintenant ? Curieux, pour quelqu'un qui n'avait pas hésité à y mettre le doigt quelques secondes auparavant. Cette couleuvre passait difficilement. Elle s'efforça malgré tout de ne rien dire, tenant peut-être à ce que ce calme provisoire dure encore quelques instants, et se jura qu'il lui était peut-être simplement poussé une conscience durant son absence. On ne sait jamais : il disait peut-être vrai. Peut-être.
A vrai dire, c'était très peu probable. Même son côté bienveillant peinait à ne pas faire la grimace et ouvrir la porte pour s'assurer que tout n'était pas renversé par terre.

« D’habitude j’aime pas ce qu’on mange à Hatès. Trop de soupe, trop de bouillon, tout ça, tu sais, c’est vraiment dégueu. Mais ça va, les croissants, j’aime bien. »

Haussement de sourcil ; surprise autant par son manque de politesse que par son compliment, elle finit par en sourire. D'un geste habitué, elle saisit le balais dans ses deux mains et repoussa les débris dans un coin. Curieusement, elle doutait pouvoir trouver le temps et l'occasion de faire le ménage ici tant qu'il serait dans la pièce.

« Hm hm, je vais prendre ça comme un compliment. » Abandonnant le balais contre une commode, près des fragments de verre brisé, elle poussa un bref soupir. « Mais qui t'a appris à parler comme ça ? Tu n'as pas l'air dans le besoin, pourtant. Et puis les soupes sont très bonnes pour la santé ! Surtout vu le froid qu'il fait. Regarde-toi, tout congelé. »

Curieuse, elle croisa finalement les bras sous sa poitrine. Adossée à un meuble, elle lui coula un regard interrogateur.

« Tu n'habites pas à Hatès, d'habitude ? »


Dernière édition par Lou-Chrysoline Lacey le Jeu 13 Mar - 16:20, édité 1 fois
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T’as plutôt intérêt, morue, lâcha Camille en son for intérieur, parce que je sais pas si je t’en ferai d’autres de compliments. Ce ne devait pas être dans ses gênes, voilà ce qu’il songeait tandis que la grande brune dardait sur lui un regard suspicieux. Elle risquait de ne pas être contente en constatant le désastre sur l’étal, le gâchis de sucre, de glacis et de fruits frais. Son Ambulante Calamité s’appliqua à tracer le plus charmant des sourires sur son non moins charmant visage, conscient que ses mèches dorées et ses joues roses constituaient un rempart d’une efficacité toute relative contre la colère ombrageuse qui sourdait non loin. Il enfourna une autre bouchée, décida que définitivement, ce truc était bon. Le petit sourit pour lui-même sans se préoccuper des miettes qui tombaient au sl ou maculaient le pourtour de ses lèvres bien dessinées.

« Mais qui t'a appris à parler comme ça ? Tu n'as pas l'air dans le besoin, pourtant. Et puis les soupes sont très bonnes pour la santé ! Surtout vu le froid qu'il fait. Regarde-toi, tout congelé. »

Presque surpris, Rosenthal releva la tête et essuya sa bouche du dos de sa manche humide, inquisiteur. Son père gagnait l’argent, lui le dépensait allègrement mais l’incidence que cela aurait dû avoir sur son langage lui échappait plus ou moins. Les hommes sophistiqués avaient des jurons sophistiqués, les précepteurs tapaient sur les doigts de leurs élèves –mais lui n’avait plus de précepteur depuis longtemps. Ils jetaient l’éponge, les pauvres, la belle affaire, la belle maison ! Le salaire rondelet ne suffisait jamais à les retenir : l’atmosphère pesante du manoir, les déplacements, le maître irritable, les sautes d’humeur de la maîtresse, la servante discrète qui filait comme une ombre, les désordres du jeune garçon, tout ça leurs mettaient les nerfs à vif, imagina Camille. Pas qu’il le leur reprochât tant que ça, au fond. Lui aussi passait le plus clair de son temps en vadrouille, et il n’avait jamais voulu faire le moindre progrès en géographie et en calcul. L’excellence n’était pas dans ses projets, alors il pouvait aussi bien être vulgaire si cela lui chantait.
Comme pour confirmer les dires de la pâtissière, il renifla bruyamment. Les soupes et les bouillons étaient mauvais, point. Sa santé pouvait aller se faire mettre, on ne mourait pas d’un fichu rhume. Des affaires de qui elle se mêlait, celle-là ?

« Tu n'habites pas à Hatès, d'habitude ? »

Le blond se demanda où elle était allée pêcher sa question, et déduit avec nonchalance qu’il avait dû lâcher quelque chose durant leur conversation –quelque chose qu’il avait dû oublier, un mot ou deux qui lui étaient sortis de la tête. Il haussa les épaules, prit son temps pour répondre :

« Non, dit-il simplement. Pas toujours. Je viens de Moria. Mais maintenant, on doit bouger tout le temps. Les recherches de mon père, tu sais, ça intéresse pas mal les gens d’Hatès aussi. »

Camille finit le croissant, se saisit d’un autre et reprit le fil de son discours. Il ne donnait pas souvent d’explication :

« Mais moi, je m’en tape complètement de ce qu’il fait. Ce qui empêche pas que je doive suivre. Ils se valent bien, ces coins, de toute façon. On n'est pas mieux pas moins bien ailleurs. »
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