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 Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline]

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Lou-Chrysoline Lacey
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Lou-Chrysoline Lacey

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MessageSujet: Re: Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline]   Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline] - Page 2 Icon_minitime1Mar 30 Avr - 5:10

« Non. Pas toujours. Je viens de Moria. Mais maintenant, on doit bouger tout le temps. Les recherches de mon père, tu sais, ça intéresse pas mal les gens d’Hatès aussi. »

Moria ? A l'évocation de ce pays, les lèvres de Lou s'étirèrent sur une ligne droite et interloquée. Eh bien, elle n'arrêtait pas de croiser des personnes liées à cet endroit ; elle aurait aimé prendre ça pour un signe et faire ses bagages, partir en voyage à son tour – mais impossible. Elle avait sa boutique, ses habitudes, ses amis, sa famille, surtout, ses parents qui auraient froncés les sourcils, grincé des dents, tendus les mains pour la supplier de ne pas faire quelque chose d'aussi inutile et stupide. « On est bien, à Hatès, c'est chez nous » ; « on ne part pas d'un pays en guerre, ça peut être dangereux » – et au fond, ils avaient sans doute raison. Alors elle les aurait écoutés, souriante et déterminée, et aurait retroussé ses manches pour faire plus de gâteaux que la veille. La vie était ainsi faite.
Enfin, rêver de voyage et de connaître ses grands-parents était une chose ; bouger sans cesse en était une autre. Ça ne semblait pas être un sort très enviable, ballotté ainsi d'une maison à une autre...
Lou ne put s'empêcher de le plaindre. Un peu.

« Mais moi, je m’en tape complètement de ce qu’il fait. » Tiens ; son empathie s'envolait à grand pas. « Ce qui empêche pas que je doive suivre. Ils se valent bien, ces coins, de toute façon. On n'est pas mieux pas moins bien ailleurs. »

Hm. Il disait ça maintenant, comme ça, mais ça ne pouvait pas être tout à fait vrai : elle s'imaginait mal qu'on puisse ne pas préférer Hatès à Oria, par exemple, ou inversement. Reins appuyés contre le meuble derrière elle, bras croisés, la jeune femme regarda son jeune invité mordre dans un second croissant. Pas étonnant qu'il meure de froid, s'il n'avait pas l'habitude du pays : croiser quelqu'un ne s'habillant pas assez était, dans les parages, assez rare pour être noté. C'était appeler aux problèmes, aux rhumes et autres maladies toutes plus invalidantes les unes que les autres.
Un soupir fusa dans l'air. Heureusement que c'était sa porte qu'il avait martyrisé, en fait. Vu ses manières, il eut été bien mal accueilli chez un de ses voisins. Peut-être qu'ils l'auraient cuisiné, tiens.

Un sourire amusé étira ses lèvres à cette pensée. Mieux valait garder ça pour elle.

« Eh bien, tu dois voir beaucoup de paysages très jolis, conclut-elle en se redressant. Mais si tu ne veux pas mourir, une prochaine fois, tu ferais mieux de t'habiller plus chaudement. Et de ne pas tabasser les portes des autres. »

La jeune elfe fit un pas en avant ; baissa les yeux vers Camille. Elle lui aurait bien demandé en quoi consistait le travail de son père au juste, pourquoi il se montrait si détaché de ses parents – mais ça ne la regardait pas et, aussi curieuse soit-elle, elle se rendait compte que ce n'étaient pas des questions qu'elle était en droit de poser. Après tout, elle n'aurait certainement pas apprécié qu'un parfait inconnu débarque et lui demande son âge, sa taille et sa source de revenus : cet enfant aussi avait le droit à son intimité. Lou-Chrysoline garda donc tant bien que mal la bouche close,
« Pourquoi doit-on rester dans cette pièce ? », en revanche, ça la concernait directement. Presque trop, même.

« Mais trêve de plaisanteries. On repasse de l'autre côté. Hop, exécution. »

Un mouvement d'index, légèrement penchée vers lui ; elle n'accepterait pas de refus. C'était encore elle qui décidait dans sa propre maison, à ce qu'elle sache.
S'il le fallait, elle emploierait les grands moyens.


Dernière édition par Lou-Chrysoline Lacey le Jeu 13 Mar - 16:17, édité 2 fois
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Camille Rosenthal
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MessageSujet: Re: Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline]   Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline] - Page 2 Icon_minitime1Jeu 9 Mai - 18:59

Camille leva les yeux au plafond, pas convaincu. Les paysages défilaient avec l’ennui d’une galerie d’art et la prestance d’un atelier poussiéreux : ocres, blancs, verts, gris, azurins, cendrés, froids, humides, secs, brouillés, leurs contours hésitants manquaient de panache pour séduire l’œil capricieux du gamin. Leur prestance, incapable de soutenir un regard aussi morose, s’en allait la queue entre les jambes pour ne laisser devant lui que des étendues sans intérêts aux allures de tableaux miteux. Il repensa au désert de Kahei, voisin torride d’Eloria, et à la manière dont l’air y ondulait, provocateur. La pièce lui parut tout à coup beaucoup plus froide, d’une fraicheur presque agréable. Pour rêver de voyages, claironna-t-il, il fallait n’avoir jamais voyagé. C’était comme tout, on s’en lassait. On devenait aigri. On donnait de grands coups de pieds dans le chambranle de portes coiffées de neige et on s’en prenait plein la figure, plein les épaules, plein le nez. On reniflait, on se plaignait, rien n’allait comme on voulait –et puisqu’on ne voulait rien de particulier, il fallait s’y attendre. On devait écouter des conseils à deux pièces trois cailloux sur sa manière de s’habiller.

S’il résumait, c’était une idée atroce et cette bonne femme l’énervait avec sa sollicitude hypocrite. S’emmitoufler sous des couches d’hermine et de fourrure argentée n’avait rien de déplaisant en soi –mais qu’on le lui ordonnât plus ou moins relevait de l’hérésie. Réaliste et inconscient, Rosenthal sut à cet instant, mû d’une de ces certitudes baignées d’évidence indifférente, qu’à sa prochaine sortie une légère chemise de lin couvrirait seule ses épaules menues. On ne refaisait pas un homme. Sa propre attention savamment détournée du carnage dans la pièce attenante, il n’y accorda aucune pensée. Jusqu’à ce que son hôte se décidât à ramener sur le tapis le cadavre qu’il s’était si bien acharné à caser dans un placard. Conscient que son secret ne tenait plus que par les fils blancs dont ses mensonges décousus seraient tissés, le blond grimaça et observa un silence de mauvais augure :

« Mais trêve de plaisanteries. On repasse de l'autre côté. Hop, exécution. »

Exécution, exécution, récita-t-il avec un humour funeste. Pour sûr, il y allait avoir exécution. Sans se presser, il se traina vers la porte puis sembla se raviser au dernier moment : c’était pas envisageable comme solution. Le coupable tout désigné, c’était lui –et pour cause. Pointer du doigt chaque âme de ce bas monde n’eût en rien arrangé sa situation, faire des pieds et des mains pour qu’elle n’en découvrît rien n’eût pas été d’une aide plus précieuse. L’efficacité de ses scénarios était d’une timidité maladive, tardait à pointer le bout de son nez. Lui, en attendant, se trouvait planté devant la porte, face à son interlocutrice, sans rien dire. Je vais me prendre une bonne baffe, jura Camille. Il n’était pas d’humeur. En dépit des congères arrimées à ses chevilles qu’il peinait à nommer « pieds », l’important était de sortir et vite, sans perdre une seconde. Les femmes avaient de quoi retourner l’estomac le plus accroché.

« En fait, madame, je vais m’en aller. C’était très sympa de me donner à manger et tout, mais je crois qu’il faut que je rentre. Finalement, hein, mes parents vont s’inquiéter, c’est galère d’être puni, tu l’aurais sur la conscience si tu me retenais. »

Il lui adressa un grand sourire et lui tendit la main, priant de tout son être qu’elle s’en saisisse et le laisse filer avant d’esquisser un pas de plus en direction de ses gâteaux. C’était quitte ou double –mine de rien, lui préférait quitter.
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Lou-Chrysoline Lacey
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MessageSujet: Re: Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline]   Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline] - Page 2 Icon_minitime1Dim 19 Mai - 15:40

Ça commençait à sentir le brûlé, tout ça ; le caramel brûlé, précisément – ou peut-être le glaçage raté, les ingrédients mal dosés ou autres douloureuses expériences de la vie quotidienne, quoi que celles-ci n'avaient, elle en convenait, pas vraiment d'odeur. C'était la même chose en ce moment précis. Son nez ne se plissait pas sur des relents de fonds de casserole, ni sur les cadavres abîmés de petites bestioles venues rendre leur dernier soupir dans les endroits les plus improbables de sa maisonnée : ça ne sentait même pas les ordures ou les parfums trop forts d'une cliente quelconque. Pourtant, la jeune femme était persuadée de capter, d'une façon ou d'une autre, l'odeur atroce des complots et des trahisons. Ça flottait dans l'air comme les cris d'un croissant trop cuit : parfois, elle se prenait à réellement s'attrister du moindre gâteau raté. Ces créations étaient un peu ses enfants, tous semblables en apparence, tous délicieux – évidemment – mais uniques au monde malgré tout ; ceux que Camille venait de manger, Dieu en fut témoin, n'auraient jamais eu qu'une seule existence. Après avoir été consciencieusement mâchés, ils ne revenaient pas. Heureusement d'ailleurs. Quoi que voir de petites tartes et choux à la crème revenir en rampant jusqu'à sa cuisine lui aurait fait chaud au cœur, sans doute... Mais ce n'était pas la question. En général, ce genre d'images lui venaient quand son corps décidait de lui rappeler qu'elle avait un peu trop envie d'avoir des enfants. A défaut d'autre chose, ces gâteaux avaient donc pour elle des allures de bébés.
Qu'elle n'avait aucun problème à manger, par ailleurs, que ce soit inquiétant ou non.
Cet air contrit sentait lui aussi les ennuis : ce garnement a dû faire des bêtises, pesta-t-elle intérieurement. Qu'avait-il pu faire de grave en deux minutes à peine, en silence et sans l'alerter ? Cette question attisait autant sa curiosité que ses craintes. La jeune elfe avait beau « sentir la trahison à des kilomètres à la ronde », elle n'avait pas la plus petite idée de ce qui avait pu se passer dans la pièce d'à côté pour pousser le garçon à vouloir rester ici. Les scénarios que lui présentait son imagination étaient sûrement pires que la réalité – et il y avait tout intérêt, parce qu'elle avait une sacré tendance à exagérer quand elle s'inquiétait. Lorsque sa mère disait être tombée dans les escaliers, Lou imaginait déjà la jambe cassée. Au moins avait-elle rarement de mauvaises surprises.
Quand Camille se dirigea bon gré mal gré vers la porte, un soupir de soulagement balaya son cœur. Peut-être qu'elle se faisait des idées, tout compte fait. Ce n'était pas parce qu'il avait l'air un peu casse-pied que c'était nécessairement un vandale ou un voyou ; peut-être qu'elle sentait uniquement le parfum de ses propres inquiétudes. Elle l’espéra, honnêtement, pendant peut-être une seconde.
Et puis il s'arrêta.

« En fait, madame, je vais m’en aller. C’était très sympa de me donner à manger et tout, mais je crois qu’il faut que je rentre. Finalement, hein, mes parents vont s’inquiéter, c’est galère d’être puni, tu l’aurais sur la conscience si tu me retenais. »

Lou-Chrysoline resta pensive un bref instant, débattant intérieurement sur la marche à suivre. Elle était à peu près persuadée maintenant qu'il avait des raisons de vouloir fuir – quelles qu'elles soient – et aurait préféré le garder à portée de main pour le sermonner ou le faire ranger : d'un autre côté, s'il se mettait à hurler, elle pourrait avoir des ennuis. Or il avait typiquement l'air du genre d'enfant capricieux prêt à crier qu'on en voulait à sa vertu ou ses beaux yeux uniquement pour se tirer d'un faux pas. Si on la prenait réellement pour une croqueuse d'enfant – peu en importe le sens, d'ailleurs – le commerce deviendrait rude. Ce n'était pas le but.
Un gentil sourire aux lèvres, compréhensive du bout de ses pieds à la pointe de ses longs cheveux, elle tendit le bras et saisit la main du garçon dans la sienne. Serra. Un peu trop. Ne lâcha pas. Sourit, encore, parce qu'elle était de ces femmes cruelles qui adoraient faire du mal aux enfants. Ça allait de soi. Et ça la fit rire, quelque part, qu'il puisse craindre une réprimande ; elle ne pensait pas avoir l'air d'une violente mégère.
Quoi que.

« Mademoiselle, corrigea-t-elle calmement. C'est mademoiselle. Je suis sûre que tes parents ne se rendront compte de rien ! Tu avais l'air sûr qu'ils ne remarqueraient pas ton absence, tout à l'heure. »

Elle ponctua cette remarque d'un nouveau sourire. C'était presque amusant, en fait.

« Tu devrais prendre un gâteau pour la route, au moins. Ou je pourrais t'accompagner un peu. Hm ? »


Dernière édition par Lou-Chrysoline Lacey le Jeu 13 Mar - 16:13, édité 1 fois
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Camille Rosenthal
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MessageSujet: Re: Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline]   Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline] - Page 2 Icon_minitime1Dim 23 Juin - 16:02

A la seconde où, d’une poigne ferme, l’ogresse lui coupa la retraite, Camille sut qu’il était fini. Son sourire factice partit en déconfiture et tira les commissures de ses lèvres vers le bas tandis que ses sourcils se fronçaient et qu’une ride de souci barrait son front. Un milliard d’arguments percutants l’assommèrent de leur pertinence douteuse : ce n’était pas de sa faute, il ne l’avait pas fait exprès, elle n’avait pas le droit de le frapper, il avertirait ses parents, on n’enlevait pas un enfant comme ça, il n’était pas méchant, oh non, ça non, il était certain de n’avoir pas mauvais fond, sa journée n’avait pas bien commencé, il n’y pouvait rien si dans un mouvement d’humeur son obéissance avait trébuché, ces gâteaux avaient l’air très bon, et lui avait très faim, comment eût-il pu résister ? Eh, diable, rien ne tout cela ne risquait de fonctionner correctement et redresser la situation en sa faveur. Il était mort. Je suis mort, conclut-il aussi, une nouvelle fois. Aussi mort qu’une mouche sous une coupole de verre, qu’une fourmi dans un flacon débordant d’eau ou qu’un poisson échoué sur la berge. C’est d’ailleurs l’image qu’il devait évoquer, à ouvrir la bouche pour aussitôt la refermer.

Le gamin appuyait sans conviction sur ses talons, refusant vaille que vaille de mettre un pied devant l’autre. Ce n’était pas si facile. Tôt ou tard, il le savait, la mégère l’emporterait. Pourtant rien ne parvenait à le décider à coopérer. Pourquoi pas aller chercher le couperait qui tomberait sur sa pauvre petite nuque gracile, tant qu’elle y était ! C’était absolument hors de question, arguait-il. Son cerveau de son côté, s’activait à chercher jusque dans les recoins les plus suspects de son imaginations des excuses, des prétextes, enfin une solution qui n’impliquât pas de sauter à pieds joints dans le trou.

« Mademoiselle. C'est mademoiselle. Je suis sûre que tes parents ne se rendront compte de rien ! Tu avais l'air sûr qu'ils ne remarqueraient pas ton absence, tout à l'heure. »

Nouvelle grimace pour répondre au sourire de son vis-à-vis. Une petite voix lui souffla que telle expression ne seyait pas à un parfait enfant de chœur mais, à travers le prisme déformant de son esprit, il ne lançait guère que la réplique conforme, trait pour trait, de celle qui étirait le faciès de la pâtissière. Oh, par pitié, eût-il envie de supplier, par pitié, je n’ai rien fait de mal, laissez-moi m’en aller. Le regard rivé au plancher, il s’admonesta d’avoir été si bavard. Voilà ce que tu récoltes, à ne jamais faire attention à ce que tu peux bien raconter au premier venu. Cela ne lui avait pas semblé d’une grande importance, tout à l’heure ; au contraire, ç’avait été si convenable, tellement de circonstance ! La vie n’était pas tendre avec lui qui l’aimait tant. Le blondinet se mordit la lèvre, l’intérieur des joues, et se refusa à relever la tête. Il était quand même sérieusement mal barré. La faute à pas de chance, encore.

Surtout qu’elle avait raison, la vieille.

« Tu devrais prendre un gâteau pour la route, au moins. Ou je pourrais t'accompagner un peu. Hm ? »

Il agita frénétiquement la tête et entreprit de démentir toute velléité de prétendue gentillesse de la part de cette femme. Oh, c’est qu’il allait bien, très bien, et n’avait même plus du tout faim ni froid et connaissait par cœur le chemin pour rentrer chez lui, et c’était qu’elle devait travailler pour gagner sa vie et que laisser ses étals comme ça tous seuls n’était pas une bonne idée. C’était qu’il habitait pas loin, mais un peu loin malgré tout –assez proche pour qu’elle n’eût pas besoin de l’accompagner, assez loin pour qu’elle perdît de toute façon trop de temps à le faire si l’envie l’en prenait. Résigné ou presque, il poussa un discret soupir et répondit dans une dernière tentative, la mort dans l’âme :

« Non, ça va, je te dis, je vais bien, en fait… »

Et cet être mû par la cruauté n’en aurait rien à faire de ses élucubrations. Alors, puisqu’elle n’était pas sa mère, il décida de passer à l’attaque qui, notoirement, constituait la meilleure des défenses :

« Vous avez pas le droit de me retenir. Si vous me frappez, dit-il, je crie et je le dirai. »

Coup de poker ; il ne savait strictement pas à qui rapporter ce genre d’incident. Ragaillardi par ce dernier mur derrière lequel se retrancher, il releva la tête, lèvres serrées et sourcils froncés. Quitte ou double, ma mie.

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Lou-Chrysoline Lacey
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MessageSujet: Re: Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline]   Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline] - Page 2 Icon_minitime1Jeu 11 Juil - 18:01

En constatant que son sourire et sa gentillesse ne semblaient pas mettre son jeune interlocuteur plus à l'aise ou plus en confiance, Lou-Chrysoline retint un soupir. Il n'avait pas pu faire quelque chose de si grave ; elle n'avait rien entendu tomber. Si toutes les étagères s'étaient renversées les unes sur les autres, ses longues oreilles en auraient forcément perçu le fracas – et puisqu'elle se serait immédiatement précipitée sur les lieux du crime, Camille n'aurait pas eu le temps de cacher quoi que ce soit. Pourtant, vu l'insistance qu'il montrait à vouloir sortir de la maison sans lui laisser le temps de retourner dans la pièce attenante, le doute était permis. Plus les lèvres du garçon s'étiraient sur un désaccord évident, plus la jeune femme brûlait d'aller vérifier que tout était en ordre : ses doigts ne relâchèrent pas leur étreinte. Elle comptait bien le garder prisonnier jusqu'à ce que mort s'ensuive s'il ne se décidait pas à lui expliquer le pourquoi du comment, comme tout garçon honnête aurait dû le faire depuis bien longtemps. C'était vraiment un fichu sale gosse.
Seulement sale gosse ou pas, il restait à ses yeux un enfant. Elle ne lui aurait jamais fait plus de mal qu'une petite colère ou des exclamations outrées. Serrer sa main un peu plus fort que nécessaire était la seule forme de violence qu'elle se serait permise – et franchement, songea-t-elle en tâchant de continuer à sourire, parfois elle aurait aimé avoir moins de scrupules à se montrer méchante.

« Non, ça va, je te dis, je vais bien, en fait… »

En fait je vais t'expliquer ? En fait je veux bien que tu me raccompagnes ? C'aurait été trop beau. Sourcils froncés, Lou écouta la suite de ses paroles avec patience et attention. Et inutile de dire qu'il lui en fallut, de la patience, pour ne pas tout simplement le traîner dans la pièce principale sans plus se préoccuper de ses explications bancales – et menaces, à présent. D'ici, de toute façon, personne ne l'aurait entendu crier à moins qu'il ne hurle : il y avait encore peu de monde dans les rues, et les voisins étaient habitués à ce que les enfants qu'elle gardait parfois pour dépanner s'égosillent de temps à autre. Sans compter que riche ou non, ce garçon n'était pas originaire du village ; or, elfe ou pas, elle y était née. En d'autres termes, il aurait eu le plus grand mal à faire croire à une majorité qu'elle l'avait cruellement tabassé pour rien.
Le seul problème, dans cette histoire, était que convaincre ses parents serait sans doute suffisant pour lui créer des ennuis dont elle n'avait vraiment pas besoin. Quand on représente une minorité à peine tolérée, plus souvent détestée, se faire remarquer n'est pas la meilleure des idées que l'on puisse avoir.
Ennuyée, la pâtissière se mordit la lèvre. Elle avait abandonné son sourire pour une réflexion plus sérieuse, cherchant l'espace d'un bref instant l'inspiration sur le sol et ses bas. Ce ne fut pas très concluant mais, malgré tout, elle parvint à en tirer une conclusion aussi simple que rassurante : pour l'heure, elle devrait faire avec. Lui également.

« Je ne frappe personne, statua-t-elle sur un froncement de sourcils vexé. Encore moins les enfants. »

Qu'il soit content ou non d'être catalogué comme tel lui importait peu.  Le réel problème était que plus les arguments avançaient, plus elle se rendait compte que leur situation menait à un cul-de-sac : il ne voulait pas la laisser passer, elle ne voulait pas le laisser partir, et s'ils continuaient ainsi ils seraient encore là quand les premiers clients arriveraient. Qu'il fasse une scène devant eux aurait vraiment pu être embêtant ; mieux valait éviter. Alors le laisser partir, ou le traîner à sa suite sans se préoccuper de son avis et de sa jolie voix ? Que faire...
Sans le lâcher, la jeune femme jeta un regard curieux à cette porte qu'on ne voulait pas la laisser franchir.

« Soit tu me donnes ton nom complet, soit tu me dis ce que tu as fait comme bêtise. Si tu le fais je te laisserai partir sans te manger, promis. »

Souriant à ce « sinon » resté muet, elle croisa les doigts. Espérons qu'il ait juste mis le doigt dans un autre gâteau.


Dernière édition par Lou-Chrysoline Lacey le Jeu 13 Mar - 16:12, édité 1 fois
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Camille Rosenthal
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MessageSujet: Re: Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline]   Hi miss, can you lend me your balloons as recoupment, please ? I hit your fuckin' door.♪ [PV : LACEY Lou-Chrysoline] - Page 2 Icon_minitime1Mer 24 Juil - 4:04

Jamais le grand Camille ne se laisserait avoir par une fausse sollicitude de vieille ménagère, jura le petit en se mordant l’intérieur des joues. Il pouvait déjà imaginer l’arc de cercle que ne manquerait pas de dessiner son poignet avant de s’abattre sur sa joue, de le tirer par les cheveux, de se saisir de son coude ou dieu seul savait encore quelles mauvaises idées pourraient traverser son esprit retors de femme. Sur ses gardes, tendu, le regard farouche, Rosenthal cherchait toujours un moyen commode de se défaire de l’étreinte horrible de ces doigts qui refusaient de le laisser prendre ses jambes à son cou. Il fallait rentrer au plus vite ; assumer ses bêtises, quelle drôle d’idée ! Si le métier de celle-là était de faire à manger, elle pourrait toujours en refaire. Il se consolait avec ce mantra qu’il répétait à l’occasion entre ses lèvres serrées. Jamais argument aussi percutant n’était né de son brillant intellect qui, misérable, faisait son possible pour sauver sa peau et ne tarderait pas à jouer les filles de l’air –Camille sentait le trou noir arriver, s’approcher à grands pas, chausser ses bottes de sept lieues pour lui faire un joli pied-de-nez. Bientôt, le blond ne saurait plus quoi faire ni qu’inventer ni quel stratagème élaborer, perclus de panique, rouillé, et son joli minois n’allait pas cette fois lui être d’une grande aide.

Cela dit c’était tout ce qui lui restait. Le coup d’œil circulaire qu’il jeta avait de quoi inquiéter plus d’un monstre de sérénité : en cas d’échec, jeter ceci ou cela, nota-t-il. C’était dommage, et surtout c’était risqué mais ce serait tant pis. La sorcière, parce qu’elle ne pouvait décemment être autre chose, décida manifestement de tout nier en bloc. Pas dupe, le gamin scruta les yeux marron de son interlocutrice. Si elle croyait l’avoir aussi facilement ! L’innocente victime la fixait à présent d’un œil torve plein de promesses de mort qu’il ne comptait pas tenir mais qu’il ne manquait pas de formuler mille et cent fois en son for intérieur.

« Soit tu me donnes ton nom complet, soit tu me dis ce que tu as fait comme bêtise. Si tu le fais je te laisserai partir sans te manger, promis. »

Sourcils arqués aussitôt froncés. Si ce n’était pas un piège grossier, il se demandait bien ce que c’était.

« Camille Ro-, commença-t-il avant de se raviser, incertain quant à l’usage que pouvait en faire l’ignoble pâtissière. Robert. T’y as cru, toi… »

Il se demanda un instant si elle comptait avertir ses parents : la belle affaire. La belle jambe que ça me ferait, sourit-il sans en avoir l’air. Le jour où papa prendra des visites, il pleuvra des grenouilles. Le côté maternel de l’affaire lui arrachait une moue plus marquée. Les excuses mielleuses n’étaient pas son truc. Les punitions longue-durée n’étaient pas son truc. Et s’ils s’en fichaient dans le meilleur des cas, lui raflait la mise. Il y avait une part de risque non-négligeable et, arrogant au-delà de toute commune mesure, il décida pouvoir s’en sortir à moindre coût que ça. C’était ridicule !
La seconde option ne lui inspirait rien de bon non plus. De deux maux, choisir le moindre, eût raconté quelqu’un de sage. Eh bien en l’occurrence, les deux lui paraissaient insurmontables. La sorcière avait le goût de la démesure, certainement. Lui aussi. Faits pour s’entendre.

« Rien me dit que tu le feras pas quand même, avança Camille. Et puis j’ai rien fait, d’abord ! »

Par souci d’honnêteté ou de simple vraisemblance, une moue grimaçante étira ses jolis traits d’enfant et, la mort dans l’âme, il se décida à nuancer quelque peu son propos :

« Enfin, presque rien. Quasiment, tu vois… »

Parti comme il l’était, autant tout déballer. Cette pensée hantait son cerveau qui, en effet, s’apparentait dorénavant plus à une page vierge de toute réflexion qu’autre chose. Il l’avait sentie venir. Loin de s’avouer vaincu, Camille refusa de lâcher l’affaire. Déjà, il se défendait et en oubliait d’articuler :

« Caaunpeuglissé. Mais je peux repayer tout ça, expliqua-t-il, sincère et désinvolte. Ou le double, si tu dis rien à ma mère. Ça t’intéresserait, hein ? Allez, laisse-moi partir. »

Il hésita entre un « mégère » ou un « s’il-te-plait » pour achever sa sentence mais ravala ses belles idées. On n’était jamais trop sûr.
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Lou-Chrysoline Lacey
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Rhaaaa mais quelle sale peste. Lèvres serrées sur une moue ennuyée, Lou-Chrysoline se demanda s'ils allaient un jour réussir à trouver un compromis valable. Pas que ça le dérangeait de passer sa journée à le tenir par la main pour lui faire cracher le morceau mais, si, ça la dérangeait. Elle n'avait pas que ça à faire. Oh, lui ne devait pas avoir une montagne d'obligations prête à l'écraser, certainement, mais tout le monde n'avait pas cette chance : elle devait gagner sa vie, elle. Alors s'il avait cassé un autre de ses gâteaux préparés avec amour, elle préférait le savoir avant d'être seule face aux faits. Histoire de pouvoir se préparer mentalement au traumatisme et, surtout, de savoir si oui ou non elle pouvait le laisser libre de ses mouvements. Il était évident qu'une fois relâché, ce garnement filerait par la porte d'entrée sans demander son reste. Assumer ? Pensez-vous. Soudain, la jeune femme se sentit emplie d'une profonde et sincère empathie envers tout les marchands qui, dans les rues d'Imura, criaient après des gamins s'appliquant à leur voler leur source de revenus. C'était beaucoup moins triste et mignon quand ça vous arrivait à vous, étonnamment.
D'autant plus que, trop fin ou pas, cet enfant-là avait clairement les moyens de manger. Ce n'était pas comme s'il s'agissait d'un pauvre orphelin désirant juste mettre les doigts dans ses gâteaux parce qu'il n'avait jamais eu l'occasion d'en goûter : Camille n'avait pas la moindre excuse. Et dire qu'elle lui avait proposé à manger... C'était vraiment plus fort qu'elle.

« Rien me dit que tu le feras pas quand même. Et puis j’ai rien fait, d’abord ! »

Ah oui, vraiment ? Sceptique au possible, l'elfe fronça les sourcils. S'il n'avait rien fait, ils n'en seraient pas à se menacer l'un l'autre pour passer ou ne pas passer une fichue porte. S'il n'avait rien fait, il l'aurait laissée retourner dans la salle principale sans rien dire – et s'il n'avait rien fait, pour finir, il n'aurait pas eu peur qu'elle aille punir son absence de bêtises. En clair, si, il avait fait quelque chose. Restait à savoir quoi.
Lorsqu'il reprit, plus nuancé cette fois, Lou desserra légèrement son étreinte pour se focaliser sur ses paroles. Il n'y avait, dans cette pièce, que des pâtisseries et peut-être des plats, quelques bibelots cassables : les dégâts ne pouvaient pas être très variés. S'il avait fait tomber quelque chose, elle aurait forcément entendu le bruit de fracas ou de chute depuis la pièce attenante. Restaient donc ses pauvres gâteaux, silencieux dans leur douleur, qui n'auraient pas fait le moindre bruit peu importe l'ampleur du sévice. Il avait pu les jeter contre les murs, en écraser un, tous les faire tomber par mégarde... A ce stade, elle était prête à croire qu'il les avait tous mangés sans en laisser la plus petite miette.

Plus rien ne l'aurait étonnée. Ou du moins le pensait-elle.

« Caaunpeuglissé. Mais je peux repayer tout ça. Ou le double, si tu dis rien à ma mère. Ça t’intéresserait, hein ? Allez, laisse-moi partir. »

Yeux ronds, la pâtissière jeta au fautif un regard ne trahissant que trop bien son incompréhension. Ça a... Glissé ? Par terre ? Comment ça, glissé ? Qu'est-ce qui avait glissé ? Pas les présentoirs, au moins ? Plus paniquée qu'elle ne l'aurait voulu à l'idée de devoir refaire tout ce qu'elle avait déjà pris tant de temps à faire la première fois, la jeune femme passa une main angoissée derrière sa nuque. Allons, du calme – calme toi. Ce n'était sûrement que trois fois rien. Inutile de s'imaginer le pire. Si ç'avait été une catastrophe horrible et irrécupérable, Camille aurait sans doute fait demi-tour sans demander son reste, plutôt que de chercher à détourner son regard de la bêtise. Sûrement.
Et puis il proposait de repayer. Quel gentleman.

« Comment veux-tu que je prévienne ta mère ? Je ne sais ni ton nom ni où tu habites, souffla-t-elle en guise de réponse. Et puisque tu peux repayer le double, pourquoi tu ne l'as pas dit dès le début ? Ça ne doit pas être si grave que ça... »

Ça n'avait pas intérêt à l'être.
Sans plus se préoccuper de son jeune invité, elle relâcha son étreinte et le poussa sans brusquerie sur le côté pour enfin passer cette fichue porte. Faute avouée à demi pardonnée, comme on dit : elle n'était plus très sûre de vouloir appliquer cette règle, mais qu'importe. S'il filait, elle n'allait pas lui courir après dans la neige, sans chaussures ni veste. C'aurait été un coup à attraper la mort.
A pas mesurés, presque réticents, Lou avança dans la pièce. A première vue, il n'y avait rien de... Bizarre. Pas de gâteaux écrasés sur les murs, en tout cas. Quel soulagement.

« … Qu'est-ce qui a glissé ? »


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Camille Rosenthal
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Elle ne me connait pas, bien sûr, soupira Camille, soulagé. La sorcière ne pouvait donc rien faire contre lui : ni lui jeter d’affreux sorts, ni le laisser en pâture au sien après avoir averti une autre mégère aux cheveux plus clairs et au sourire plus figé. A compter de cet instant, ce fut pour lui la fin d’une bataille sanglante et particulièrement dévastatrice : il lui restait suffisamment de courage pour continuer la guerre ; le gamin était énergique, inventif et avait les jambes prestes. Un seul mouvement brusque de la part de son hôte donnerait le signal d’une retraite précipitée. Regroupement des muscles, ramassage des idées, déploiement rapide vers l’extérieur. Il eût voulu se détendre, donner de lui une image plus bravache, mais malgré lui ses lèvres restaient hermétiquement closes, serrées l’une contre l’autre comme pour empêcher sa langue de faire plus de ravages qu’elle n’en avait déjà causé. Ses épaules tendues tiraient sur son dos, ses chevilles étaient prêtes à esquisser un demi-tour efficace capable de le porter en une seconde hors de portée de la grande brune.

C’était plus fort que lui. Une prudence farouche le faisait se dandiner d’un côté, de l’autre, tourner la tête ici et là, jeter des coups d’œil tantôt méfiants, tantôt franchement mauvais à chaque coin de mur, sur chaque élément de mobilier. Comment la croire, celle-là, et pourquoi elle plus qu’une autre ? Distribuer de l’argent en échange d’une absolution pleine et entière fonctionnait parfois ; parfois, cela voulait dire que ça ne fonctionnait pas toujours, précisa intérieurement le petit à l’iris pâle. La certitude qu’on cherchait à le punir lui au-delà de son forfait solidement arrimée à sa poitrine le lui soufflait souvent d’un ton monocorde. Les gâteaux, c’était assez accessoire ; ce qui comptait dans cette sombre affaire était qu’il les ait faits tomber. Glisser, corrigea Rosenthal, peu importait à ce stade. Il était hors de question de se prendre une gifle pour une bêtise aussi ridicule que la mort de quelques ronds sucrés. Une seconde, il défia sa geôlière du regard. Elle ne comprenait rien à rien, et lui se retrouvait prisonnier de ses serres de harpie. Lorsqu’elle le relâcha, un mauvais pressentiment l’étreignit et étouffa le sourire qui menaçait de remonter le long de sa gorge depuis ses entrailles nouées. Elle allait rentrer, et lui devait prendre une décision importante. C’était une question de secondes : s’enfuir tel un courant d’air ou tenir ferme ses positions. Trop impliqué pour ne pas se soucier de la fin de l’histoire, il se contenta de suivre du regard la silhouette de la commerçante.

Un moment, puis deux, puis trois. Rien ne semblait vouloir se passer. Camille ne parvenait pas à déterminer s’il s’agissait ou non d’un signe encourageant. Il se pencha en avant. D’ici, il avait une meilleure vue sur l’embrasure de la porte et ce qui se cachait dans cette pièce. Nulle découverte pour ses yeux éblouis : il l’avait déjà parcourue du regard, saccagé toute une partie du présentoir et fui la scène de crime aussi sec. Peut-être aurait-il été mieux avisé de s’enfuir par la fenêtre sans demander son reste. La politesse restait en toutes circonstances le dernier de ses soucis, si elle en faisait seulement partie après l’écrémage radical auquel ne manquait pas de se livrer le joyeux bambin.

« … Qu'est-ce qui a glissé ? »

Il haussa les épaules, dubitatif : lui expliquer, ne pas lui expliquer ?

« Ben, les gâteaux », statua-t-il avec toute la platitude de l’évidence dans sa voix qui ne paraissait déjà plus si inquiète.
A présent, il était libre. Camille évalua ses chances de s’en sortir contre la propriétaire des lieux, et les estima plutôt bonnes. Se faufiler dehors, maintenant que son poignet ne faisait plus figure d’otage, n’avait sans doute rien de trop sorcier. Les carreaux couverts d’une mince couche de givre, ses vêtements encore humides collés à sa peau le retenaient à l’abri des quatre murs et de l’agréable chaleur du foyer. Rentrer chez lui, c’était l’assurance de ne pas être puni. Mais que ferait-il là-bas ? Cette question le taraudait sans le hanter. Un prompt retour s’imposait pour ne pas finir en poudre pour gâteau, il ne s’attarderait pas. Une ou deux petites minutes n’avaient cela dit jamais tué personne.

« Je voulais pas tout casser, ajouta-t-il sans avoir l’air de s’excuser. Ça va pas être embêtant, non ? T’en as plein. Tu peux en refaire d’autres. »

Il pointa du doigt les pâtisseries aux couleurs et crèmes mélangées, affaissés, mais ne s’approcha pas d’eux ni de leur mère :

« Là. »
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Le soulagement, tout comme la satisfaction, n'était malheureusement que de passage : les sourcils de la jeune femme ne tardèrent pas à se froncer sur une courbe perplexe. Elle avait la fâcheuse tendance de ne pas voir ce qui ne sautait pas aux yeux, passant allègrement devant problèmes et petites erreurs sans même les remarquer ; que ce soit dû à de légers soucis de vue ou une inattention chronique lui importait assez peu, mais quand bien même – c'était extrêmement irritant  de faire trois fois le tour d'une pièce pour finalement se rendre compte que le balais tant désiré se trouvait bien en évidence près de la porte. Yeux plissés, sans savoir quoi chercher, elle n'avait pas la moindre chance de trouver ce qui pouvait clocher : par ailleurs, elle était assez réticente à l'idée d'aller inspecter ses gâteaux rangée par rangée. Sait-on jamais. Ce garnement aurait pu en profiter pour démolir quelques pâtisseries dans son dos, ou encore s'enfuir en claquant la porte. Le garder dans son champ de vision semblait nettement plus sage, tant qu'elle ne saurait pas quel impardonnable méfait il avait bien pu commettre.
Enfin ; puisque ce n'était pas flagrant dès le premier coup d’œil, ça ne devait pas être si grave. Lou-Chrysoline était toujours bien plus impressionnée par les dégâts en eux-même que par leurs conséquences, directes ou non. Sur le coup, du moins. Ça ne l'avait jamais empêché de pester quand nettoyer de petits débris de verre prenait un temps fou, mais il n'empêchait que. Un fauteuil renversé et des plateaux à terre, ça faisait tout de suite bien plus peur qu'un verre renversé ! Et ce même s'il s'avérait par la suite que le verre avait fait une tâche indélébile sur le tapis. Même combat que pour les blessures. Plus ça saignait, plus elle paniquait.
Comme à première vue aucun de ses gâteaux ne souffrait d'une terrible hémorragie...

« Je voulais pas tout casser. Ça va pas être embêtant, non ? T’en as plein. Tu peux en refaire d’autres. »

La remarque l'aurait fait grimacer, s'il n'avait pas aussitôt attiré son regard en tendant un doigt coupable. C'était facile à dire, « tu peux en refaire d'autres » ; bien plus qu'à appliquer, en tout cas. Elle n'avait pas d'ingrédients illimités, pas d'argent à la pelle ni de temps à rallonge. Chaque fois qu'elle pouvait ne serait-ce que rater la cuisson d'une pâtisserie, c'était un peu de tout ça jeté allègrement par la fenêtre. Alors si en plus l'on venait s'amuser à réduire son travail à néant... Il n'aurait plus manqué qu'on la vole, tiens. Quelle misère.
Réticente à l'idée de devoir constater des dégâts incommensurables – mais discrets, apparemment – l'elfe suivit d'abord la direction indiquée des yeux ; puis, aussi tendue que s'il s'était agit d'une scène de crime potentiellement sanglante, elle alla se pencher sur ses jolies créations sucrées. Et s'il n'y avait pas plus de crème sur les murs qu'il n'y avait de tables renversées, elle n'avait pourtant pas souvenir d'avoir autorisé ces deux-là à s'embrasser. C'était même certain, en fait. Ils n'avaient rien à faire aussi collés l'un à l'autre. Vraisemblablement traumatisée (mais pas suffisamment pour en oublier le sens de ses priorités, n'en déplaise à son invité), Lou poussa un soupir excédé. Elle détestait. Vraiment. Qu'on gâche de la nourriture. Et si ce n'était pas à proprement parlé gâché, puisqu'elle pourrait toujours se débrouiller pour leur donner une forme acceptable et les servir à ses proches, c'était malgré tout invendable. Or gâcher de l'argent, c'était aussi sacrilège.
Mais puisque ses gâteaux avaient tendance à monopoliser le plan affectif avant de revenir sur des considérations strictement matérielles, la jeune femme se contenta tout d'abord de leur jeter un regard désolé.

« Ahhhh, mais vraiment... » Dépitée, elle se demanda si un couteau et de la patience seraient suffisants pour leur rendre leur perfection d'antan. « Regarde ça, tu les as complètement mélangés... »

Et c'était donc ça qu'il entendait par glisser. Si elle avait su, elle ne l'aurait jamais laissé seul ne serait-ce que deux minutes. Ça lui apprendrait à vouloir être gentille : les enfants réussissaient toujours à tout casser rien qu'en levant la main. Elle aurait dû le savoir.
Résolue, elle redressa le dos et croisa les bras, yeux rivés sur Camille.

« Bon. Je ne vais pas demander à tes parents de repayer ça, soupira-t-elle en désignant le crime odieux d'un vague geste de la main. Mais en échange, tu devras revenir m'aider. »

De son avis, inculquer aux autres la valeur du travail valait mieux qu'accepter leur argent. Sait-on jamais. Ça pourrait toujours lui apprendre quelque chose.

« Une fois, répéta-t-elle en guise d'argument. Sinon, je me renseignerai et j'irai expliquer à ta mère que tu tapais sur les portes en attrapant la mort, avant de détruire mes jolis gâteaux. »


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Camille Rosenthal
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Le gamin s’appliqua à regarder ailleurs tandis que la vieille sorcière jouait les pleureuses sur trois malheureux tas de sucre fruités. L’observation d’une culture de flocons de neige ne m’intéresserait pas plus que des remontrances à deux francs six sous, semblait clamer l’ennui de son visage. Nulle trace nulle part de nulle culpabilité : rien que cet ennui monstrueux et presque accusateur qu’esquissaient une mâchoire avancée, des iris impatients levés au plafond et un nez plissé. Cette attitude bravache taillait la part belle à l’insolence et Camille le savait. C’était ce qu’il voulait. Il ne manquerait plus que je lui fasse le plaisir d’avoir l’air touché par ses petits soupirs, elle n’a qu’à recommencer, ça l’occupera un peu, lâcha-t-il pour lui-même. Ça ne devait pas être bien compliqué, ça devait même l’amuser, alors de quoi se plaignait-elle ? Il ne l’avait pas fait exprès, après tout ! Il était aussi responsable de ce gâchis que des tempêtes de sable d’Oria et du ressac de la marée, d’un hiver trop rigoureux à Hatès ou d’un chien écrasé par une calèche. Ces trucs s’étaient mélangés, d’accord ; mais qu’on ne lui colle pas ça sur le dos, il n’avait rien d’un cruel malfaiteur. Un peu trop curieux sans doute, parfois maladroit c’était certain, mais c’était guère toutes les concessions qu’il acceptait de faire. Pour le reste, la grande brune n’avait qu’à se débrouiller. Pourquoi pas blâmer l’amour inconditionnel qui unissait ces deux gâteaux, ou l’arrangement douteux du présentoir qui les laissait s’écraser comme une purée trop liquide au moindre mouvement ?

Non, franchement, c’était trop. Si elle y tenait tant que ça, elle n’avait qu’à y faire plus attention. Quelle idée de laisser un gosse seul avec eux ! Rosenthal se retranchait derrière son âge à l’envi, l’occasion était trop belle. Il n’avait pas vraiment le choix.

« Bon. Je ne vais pas demander à tes parents de repayer ça », dit-elle. Camille tourna vers elle une face ravie, tout sourire et guimauve. Il n’allait pas tarder à déchanter, mais à cet instant, il se contenta de savourer la bonne nouvelle. Difficile de prévoir ce qu’en eût dit sa mère : fils indigne ou pauvre petit chéri, ou je n’écoute pas, ou je ne sais pas, ou je fais attention ou je ne le fais pas, énuméra-t-il non un certain plaisir. Il n’aurait pas à se poser la question, pas à se soucier d’éventuelles conséquences, il boirait un thé très chaud dans une belle tasse et irait jouer dans sa chambre –sage comme une image, il le jurait cette fois.

« Mais »

Et pourquoi eût-il écouté une seconde de plus cette tirade qui ne l’intéressait déjà plus ? Camille se renfrogna, grimaça, riva à nouveau les yeux aux planches du sol et serra les dents. Il y avait cru, dur comme fer. Mais les femmes étaient toutes pareilles, les adultes mesquins se ressemblaient tous. Dégoûté et bouffi de défi, il leva ses iris adamantins vers elle et lui adressa le plus ironique des sourires, prêt à encaisser les conditions ridicules qu’elle poserait à sa prétendue bienveillance et, évidemment, à les refuser en bloc. Ce qu’il ne fit pas, trop abasourdi. Il afficha néanmoins une mine méfiante, lèvres serrées et regard perdu.

« Une fois. Sinon, je me renseignerai et j'irai expliquer à ta mère que tu tapais sur les portes en attrapant la mort, avant de détruire mes jolis gâteaux. »

D’accord, mais, sinon ; toute cette jolie phrase rappelait à son bon souvenir l’art des maîtres chanteurs ! Ses arguments n’étaient pas mauvais, du moins pas nécessairement. Mais ils ne lui plaisaient pas plus que sa façon de présenter les choses. Et l’aider en quoi, d’abord ? Croyait-elle qu’il savait faire des croissants ? Les goûter, ça oui, mais les préparer, c’était une autre affaire. Arguer que sa mère était morte lui sembla être une bonne idée, mais il ne parvenait pas à se souvenir s’il l’avait déjà mentionnée ; alors, tant pis, renonça-t-il, dépité. Qu’il tapât sur les portes, ce n’était pas grand-chose. Qu’il attrapât la mort, c’était plutôt courant. Qu’il eût encore cassé quelque chose, c’était carrément monnaie courante. Pourtant il restait là, pantois, un peu indécis, à réfléchir, peser le pour et le contre. Il fallait être sûr.

« Je sais rien faire de tout ton blabla, geignit-il. Je vois pas à quoi je vais servir, alors si c’est pour me mettre sur un tabouret pendant trois heures, tu peux aussi bien me dénoncer directement, ce sera pareil. »

Il mima sans le vouloir la pose de son vis-à-vis, bras croisés, l’air seulement plus buté. A contrecœur d’abord, il se dérida un peu : il avait vu cette stupide servante faire à manger, une fois, et s’il ne se serait pas trop risqué dans la cuisine, ça pouvait toujours être amusant.

« Et si je dis oui, c’est seulement parce que je veux bien ! Tu fais quoi, comme trucs ? Je balaie pas, s'enquit-il, hein ? »
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Persuadée d'avoir trouvé la meilleure solution possible au problème, Lou-Chrysoline ignora royalement la mine renfrognée du garçon. Les enfants, elle les connaissait bien : s'il avait fallu passer outre leurs bêtises chaque fois qu'ils avaient eu l'air contrariés ou même tristes, ce serait vite devenu l'anarchie la plus complète dans les foyers. Non, il fallait savoir être un minimum ferme dans ses décisions. S'imposer sans trop en faire. La jeune femme n'était pas de ceux qui jugeait nécessaire de menacer et frapper à tout bout de champ pour être obéi, mais elle restait malgré tout persuadée que l'inverse ne valait guère mieux : trop de libertés, ça ne pouvait mener nulle part. Ses parents avaient été doux et fermes à la fois et ça avait parfaitement marché, selon elle – quoi qu'elle n'était sûrement pas la plus à même d'en juger. Apprendre l'importance des efforts et du travail était vraiment quelque chose d'important à ses yeux. Attendre que tout arrive, bras croisés et pieds sur la table ? Jusqu'à preuve du contraire, ce n'était pas le genre d'éducation qui avait dû forger les grands hommes. Puisque Camille avait tout l'air d'un enfant aisé, un peu de travail manuel ne pourrait que lui faire le plus grand bien. Qu'on puisse ne pas savoir faire le ménage ou plier des vêtements... Vraiment, ça la laissait perplexe. Ce monde était sans doute trop loin du sien.
Après tout, les rares fois où elle avait eu l'occasion de s'adresser à une personne nettement plus riche qu'elle devaient se compter sur les doigts de la main. Il y en avait eu une, peut-être deux... Alors aussi déterminée soit-elle à aller jusqu'au bout de son idée en cas de refus, rendre visite à cette femme ne lui disait trop rien. Les limites de la politesse n'étaient pas toujours très claires à ses yeux ; dans des moments comme ceux-là, son impulsivité lui faisait vraiment peur. Elle n'avait vraiment pas besoin de s'attirer des ennuis auprès de personnes qui auraient pu lui en créer. Les regards mauvais de certains voisins lui suffisaient largement.

Un peu de tension fila de ses épaules à son visage lorsqu'il reprit la parole. S'il ne savait rien faire, alors raison de plus pour apprendre ; elle n'allait pas se laisser démonter comme ça. Buté comme il avait l'air de l'être, ce n'était pourtant pas gagné. Restait à espérer qu'il se montre raisonnable... Elle n'avait pas beaucoup d'arguments en sa faveur, si ce n'était celui parfaitement recevable qu'elle ne le mettrait pas sur un tabouret pendant trois heures – à moins bien sûr qu'elle ne trouve aucun autre moyen de le tenir tranquille. Jugeant que lui expliquer de futures punitions à de futures bêtises n'était pas la meilleure façon de le convaincre, elle garda les lèvres closes.
Ses gâteaux finiraient bien par être vengés d'une manière ou d'une autre. Serment de pâtissière.

« Et si je dis oui, c’est seulement parce que je veux bien ! Tu fais quoi, comme trucs ? Je balaie pas, hein ? »

Satisfaite d'avoir ne serait-ce qu'un peu piqué sa curiosité, la jeune femme esquissa un sourire soulagé. Heureusement qu'elle n'avait pas prévu de tout lui faire balayer ; ça lui éviterait d'avoir à inventer un mensonge convainquant à toute vitesse. La vérité était tout de même bien moins fatigante à gérer.

« A moins que tu ne renverses tout, pas de balayage, répondit-elle après avoir secoué sa tête de gauche à droite. Tu auras juste à m'aider un peu. Mélanger deux trois trucs, décorer... Rien de très compliqué, ne t'en fais pas. »

Bienveillante peut-être, mais pas tout à fait inconsciente : elle ne lui aurait jamais mis dans les mains quelque chose qu'il aurait risqué de réduire à néant. L'argent ne pousse pas sur les arbres, malheureusement. Pas question de le laisser faire encore plus de dégâts que ce pour quoi il avait été puni en premier lieu.
Prenant un air exagérément désolé, elle haussa les épaules.

« Enfin, si même ça c'est trop dur pour toi... On peut aller te dénoncer directement, comme tu dis. »


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A moitié convaincu mais complètement réticent, la mine renfrognée de Camille ne s’égaya pas d’un iota : ses lèvres restaient irrémédiablement closes et boudeuses, les dents serrées, les sourcils froncés et les yeux crépitant d’étincelles. Il ne comptait pas ranger, il ne comptait pas balayer et il ne comptait pas faire la poussière ni le ménage. Claire, nette et concise, la réponse se refusait à fuser comme elle l’aurait pourtant dû. On en dira ce qu’on en voudra, ce n’était pas un mauvais bougre. Et puis il y avait la menace du tabouret, encore bien présente dans son esprit. Elle lui laissait un arrière-goût amer sur la langue et se tassait en un petit conglomérat de sel au fond de sa gorge. Il avait peur, et aucune envie d’être puni. Le bas de son dos finissait toujours par l’élancer dans ces moments-là, il grognait, il grinçait des dents, il se plaignait et c’était le drame, parce que la punition s’allongeait d’une heure ou deux et qu’il ne pipait plus un mot mais que, bordel, ça lui brûlait le palais de le faire, et vu le contenu assez bien senti, ça n’avait rien d’étonnant. Cette femme était une femme, on ne pouvait pas être sûr.
Alors, rien que pour assurer ses arrières, il se promit de faire mine de s’acheter une conduite. Avec un peu de chance, il se ferait oublier –un petit miracle ici et là, était-ce trop demander ? Il était vraiment nul pour se faire oublier. Il préférait ne pas y penser non plus et, dans le cas présent, sans doute était-ce plus confortable de ne penser à rien du tout.

« Tu auras juste à m'aider un peu. Mélanger deux trois trucs, décorer... Rien de très compliqué, ne t'en fais pas. »

Il passa sa langue sur ses lèvres gercées et fit mine de considérer ce qu’elle venait de lui dire, pour donner le change. Décorer, c’était dans ses cordes ou, plutôt, ça lui plaisait bien. De là à dire qu’il était doué, il y avait une marge plus un monde et deux empires. Le petit ne dessinait guère, plus enclin à sauter dans les arbres de branche en branche, à se rouler dans la neige jusqu’à ce que ses doigts rougis lui fassent trop mal, arracher les tuiles du toit et les jeter sur les chiens errants. L’habitude avait emporté le peu qu’il avait eu de patience et celle-là avait lavé le plus petit espoir de devenir un jour un grand artiste. Jeter de la peinture sur une toile, voilà, c’est fait et c’est un chef-d’œuvre. Il s’en fichait. Les gâteaux, il les mangeait, point final. Lui demander de rester, c’était sacrément risqué. Elle faisait ce qu’elle voulait, après tout. Penser que c’était au final lui qui jouait un tour de cochon le ragaillardit un peu. Un semblant de sourire effleura ses lèvres et vint se poser sur ses pommettes. C’était amusant, ce retournement de situation.

« Enfin, si même ça c'est trop dur pour toi... On peut aller te dénoncer directement, comme tu dis. »

Comme tu dis, comme tu dis, c’est malin, tu ferais mieux de te taire, pesta-t-il en silence. Il en était arrivé à un point critique où de deux maux, il ne lui restait qu’à choisir le moindre. Une punition, laquelle, quand et par qui ? Faire des gâteaux en gelée ou risquer le tabouret, c’était à voir. Il ne parvenait à s’y résoudre : le spectre de ses choix se réduisait à vue d’œil, et Camille prenait des allures d’achromate. Il fallait se décider. Et prier qu’elle ait autre chose à penser. Passer une commande géante ? C’est pas bête, nota-t-il, pas bête du tout. Elle aurait le nez dans les fraises, elle penserait pas à lui.

« N, non, non c’est pas la peine. Je peux faire ça. Mais si gâche tout, faudra pas me crier dessus. Et puis que ça dure pas longtemps, parce que j’ai… »

Il s’accorda une nouvelle seconde de réflexion : objectivement, c’était clair, il n’avait rien à faire. Pas de précepteurs, pas de leçons, rien que lui et ses caprices et sa stupidité à cultiver, en parfait imbécile.

« … Des trucs à faire. Un tas de trucs. Je suis super occupé, tu sais. Alors faire des glaçassions… »
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Lou-Chrysoline Lacey
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Alors ; acceptera, acceptera pas ? La demoiselle n'avait aucune envie de devoir mettre ses menaces à exécution, aucune envie non plus de s'échiner à trouver où ce garnement habitait pour ne pas le laisser s'en tirer si facilement. Tant qu'à faire, elle préférait de loin joindre l'utile à l'agréable. Faire des gâteaux serait plus profitable à tout le monde que cavaler dans la poudreuse ou rester assis sur un tabouret : de son côté, le choix était déjà fait. Restait juste à convaincre Camille du bien-fondé de sa démarche. Elle n'était pas tout à fait sûre qu'il finisse par accepter, même si cela semblait être la solution la plus avantageuse au final ; elle craignait également qu'il ne lui promette de venir l'aider, la bouche en cœur et les doigts croisés, uniquement pour se sortir de ce faux-pas et ne jamais plus remettre les pieds ici. A part l'en dissuader, elle ne pouvait pas faire grand chose contre ça – ce qui la ramenait au fait qu'elle avait tout sauf envie de gambader dans la neige en demandant à qui voudrait bien lui répondre s'ils savaient où logeaient une famille plutôt riche, probablement de passage, avec un fils tout blond et insupportable. Rien ne lui disait que qui que ce soit en aurait la plus petite idée, ni même qu'il ne lui avait pas menti sur certains points : sa seule consolation était que l'enfant ne devait pas passer inaperçu, dans un village où pour ainsi dire tout le monde se connaissait. Surtout s'il cognait aux portes ou jetait des boules de neige sur les animaux.
Quoi qu'il arrive, Lou se savait obstinée. Elle finirait bien par l'avoir, sa petite revanche – et dans le cas contraire, ça ne l'empêcherait pas de dormir. La vie continuait malgré tout.

« N, non, non c’est pas la peine. Je peux faire ça. »

A ces mots, un sourire fleurit sur les lèvres de la pâtissière. Bien ! Ça lui éviterait de devoir attraper sa main pour le suivre jusque chez ses parents – sans compter qu'elle aurait réussi à se sentir coupable si, une fois devant le fait accompli, elle s'était rendu compte que les parents en question avaient l'air vraiment rudes et sans pitié. Le but n'était pas non plus de traumatiser le garçon ; puis elle avait un commerce à faire tourner, et aucune envie de se faire promener un peu partout par un enfant soucieux de faire traîner les choses le plus longtemps possible. Jusque là, les choses s'annonçaient donc plutôt bien.
Jusque là.
Bras décroisés, la jeune femme sentit sa bonne humeur chuter doucement mais sûrement à mesure que Camille poursuivait. Il avait presque un don pour ça, il fallait le souligner ; commencer de manière tout à fait plaisante, puis se sentir obligé de tout gâcher le plus consciencieusement possible à grand renfort de « si », de « mais » et de « par contre ». Plus amusée qu'agacée cela dit, Lou-Chrysoline hocha pensivement la tête à ses demandes. Il avait vraiment un culot impressionnant, pour quelqu'un dans sa position. Elle-même n'avait pas été la plus obéissante des petites filles, elle le savait parfaitement, mais jamais – jamais – elle n'aurait été dire à un adulte « j'irai au piquet seulement si ça dure pas trop longtemps ». Ça lui paraissait si complètement déplacé que pour un peu, elle n'aurait su quoi y répondre : les parents de cet enfant avaient de sacré progrès à faire niveau éducation. Quand votre fils embête le voisinage et frôle l'insolence, il est temps de se remettre en question.

Son sourire, lorsqu'il eut finit, se fit volontairement compréhensif et empli d'une gentillesse sans bornes.

« Moi aussi je suis super occupée, tu sais. Alors m'occuper d'un petit garçon désobéissant... »

Elle ponctua sa remarque toute douce et toute crème d'un petit tapotage de tête. A cet âge-là, ils aimaient rarement qu'on les mette au même niveau que leurs éventuels cadets.

« Mais sauf erreur de ma part, je ne te fais pas une faveur. C'est une punition, rappela-t-elle en jetant un regard machinal aux gâteaux violemment assassinés. Donc ça durera... Eh bien, le temps que ça durera. »

Ni plus, ni moins. Elle ne tenait pas à passer la journée avec une catastrophe ambulante dans les jambes, mais dix minutes de travail – même intense – ne lui auraient pas appris grand chose. Le tout était de trouver un milieu qui lui conviendrait, sans non plus pousser le fautif à vouloir casser encore plus de choses dans sa boutique.

« Ce sera moins long que trois heures sur un tabouret », lança-t-elle à tout hasard.


Dernière édition par Lou-Chrysoline Lacey le Jeu 13 Mar - 16:09, édité 2 fois
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Camille Rosenthal
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Elle s’en repentira, jura le gamin avec un aplomb désarmant. Elle regrettera d’avoir osé élever la voix contre le grand Camille ; lorsque son nom serait craint de tous et par toutes les contrées de ce vaste monde, elle verrait ce qui l’attendrait. Des nuits passées à se retourner dans son lit, à se demander quand tomberait l’épée de Damoclès qui oscillait tranquillement au-dessus de sa tête, la bougresse. Faute de mieux, peut-être pouvait-il simplement jouer les terreurs de village. Le monde, le pays, le royaume, c’était beaucoup trop vaste. Mais ces petits gourbis ridicules étaient à sa portée –oh, dieu, il allait le lui faire regretter. Ces mots tendres passaient de la pommade à son égo sans cesse meurtri, d’une frilosité qu’il reconnaissait peu commune. Il ne faisait que ce qu’il avait envie de faire, ne disait que ce qu’il avait envie de dire, ne reconnaissait que ce qu’il lui plaisait de reconnaître ; n’obéissait qu’à ceux auxquels il voulait bien obéir.

Quelle chance elle avait, d’être tombée sur un si gentil garçon. Il ne se cacha pas pour lever les yeux au ciel, et ne fit pas le moindre effort pour ravaler la grimace qui revint à la charge assombrir ses traits. Blablabla, oui, non, bien sûr, cause toujours, tu m’intéresses. Punition ou pas, ça revenait à la même chose : c’était lui qui lui faisait une sacrée fleur. Au vu de sa propension à attirer les catastrophes, elle avait aussi de sacrées épines et un sacré parfum qui fleurait bon les ennuis –s’il pouvait se permettre de filer un peu sa belle métaphore de mangeurs de verdure. Il ne lui avait pas fait honte en refusant ses croissants, ne lui avait pas craché qu’ils étaient horribles, n’avait pas grogné alors que sa fichue foutue porte lui avait démoli le pied, et ne s’était pas sauvé en courant lorsqu’elle l’avait prié de ne pas le faire. Ciel, il ne l’avait pas seulement mordue. Sa punition, alors, c’était vraiment pour lui faire plaisir.

Le traiter de garçon désobéissant, dès lors, était vraiment un comble. Poser ses sales pattes sur sa tête en était encore un autre. C’était de deux choses l’une : ou elle se fichait de lui, ou elle se fichait complètement de lui. Dans les deux cas, la gratifier d’un regard charbonneux était un minimum. Le gamin avait des yeux pâles comme de la glace ; pourtant, loin d’être habités d’un froid polaire, il y démarrait souvent de petits incendies. On le taxait d’insolence pour ça. On avait rudement raison de le faire.

Un clignement des yeux accueillit sa remarque sur le tabouret. Il n’y avait pas que les flaques et les mares à être plus petites qu’un océan : il y avait aussi les lacs, les étangs et les mers, les bras de fleuves et les rivières. Concrètement, ça ne voulait rien dire. Cela n’empêcha pas Rosenthal d’apprécier la considération. Peu de choses étaient plus longues, agaçantes, insupportables et interminables que trois heures sur un tabouret. A part peut-être quatre heures, et cinq. C’était un sort qu’il ne souhaitait à personne –pas à grand-monde, rectifia-t-il tandis que la face boutonneuse et tachée de son père lui revenait à l’esprit, accompagnée de quelques autres à peine moins disgracieuses. Y en avait qui pouvaient aussi bien aller crever tout de suite.

« T’es vraiment superprécise, ironisa-t-il. Et pour quelqu’un de super-occupé, tu perds super du temps à me sermonner comme un vieux prêtre débile. »

Camille aimait blasphémer beaucoup plus qu’il ne détestait dieu. D’ailleurs il ne le détestait même pas ; c’était toujours amusant de sentir ces mots rouler sur sa langue.

« Et puis je suis plus un gamin. »
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Lou-Chrysoline Lacey
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Un vieux prêtre ? Eh bien. Merveilleux. C'était bien la première fois qu'on devait la comparer à un religieux – qui plus est vieux et débile, puisque tant qu'à être mal élevé et désobéissant, après tout, c'est vrai, pourquoi ne pas placer un petit blasphème ici ou là ; cet enfant avait vraiment tout pour plaire. Sourcils froncés, sévère et clairement fâchée par la façon dont il s'adressait à ses aînés, Lou-Chrysoline songea à retirer la partie sur le tabouret. Pas à voix haute, bien sûr – elle n'était pas stupide à ce point, quoi qu'elle se plaignait souvent de son incapacité à réfléchir aussi justement, prestement qu'elle l'aurait voulu. Dire à quelqu'un qu'il allait se faire tabasser puis couper les deux mains avait rarement dû faire revenir qui que ce soit : même le plus honnête des hommes aurait sans doute songé à fuir très loin plutôt qu'à se rendre gentiment. En revanche, se permettre de transformer un détail en petit mensonge... Il l'aurait bien cherché, hein. A n'être ni gentil ni poli on ne récoltait que de très mauvaises choses, à commencer par l'agacement et le mépris de ses voisins. Il pouvait s'estimer heureux que la demoiselle ne vit rien de pédagogique à le laisser livré à lui-même, debout dans un coin ; c'était passé à un cheveu. Les siens avaient beau être longs, la distance restait infime.

Bras croisés, la jeune femme fit « non » de la tête.

« Un peu de respect. » Nez plissé, elle se pencha un peu vers lui ; pas question de perdre à ce jeu-là. « Et toutes mes excuses, Monsieur, mais je continuerai à vous considérer comme un gamin tant que vous agirez comme tel. »

Comme beaucoup sûrement, la pâtissière n'avait jamais aimé ces enfants trop riches qu'il fallait traiter comme des princes ; elle n'avait rien contre un peu de déférence ici ou là, le système de titres ne la dérangeait pas, mais les enfants... Devoir obéir au moindre désir d'un sale gosse pourri gâté avait quelque chose de très, très énervant – extrêmement frustrant. Elle n'était pourtant pas violente mais, parfois, elle ne pouvait s'empêcher de penser que des claques se perdaient à tour de bras. Répondre aux adultes, ça ne se faisait juste pas. L'insolence l'horripilait autant que le gâchis ; et ce n'était pas peu dire, vu la façon dont elle souriait à quiconque ne finissait pas son assiette. Intolérable.
Tant que Camille était seul, au moins, elle pouvait bien frôler la ligne comme bon lui semblait. S'il allait se plaindre, elle le dénoncerait : aussi simple que ça. Dans les faits, évidemment, ça l'aurait gênée elle plus que lui... Mais elle avait toute foi en ce garçon pour être obéissant et sage ne serait-ce qu'une fois dans sa courte vie. Elle n'avait plus tellement d'autres options. S'il ne revenait pas, eh bien, soit ? Aller lui courir après ne lui aurait rien apporté. Autant oublier, franchement. Ça lui coûterait moins d'énergie et de temps.

Mais les bleus...

C'était tellement stupide ; ce n'était peut-être rien. Pourtant, elle ne parvenait pas à le détester tout à fait. Les « et si », accompagnés de toutes ces explications qu'elle lui aurait volontiers offertes pour justifier son comportement désagréable, adoucissaient son sourire avant même qu'elle ait pu être méchante. C'était juste trop dur. Il était encore petit, content ou pas – et elle avait un faible pour les petites choses désarmées, oui, sûrement. Elle voulait les protéger et les couver, c'était plus fort qu'elle. Les messages que son corps lui lançaient, plus clairs encore que les yeux de Camille, faisaient un peu plus mal à chaque année qui passait.
Alors même par procuration, c'était mieux que rien.

« Enfin ! » Soucieuse de détendre l'atmosphère, elle claqua des mains. « On verra quand on y sera. Dans, disons... Deux semaines, ça irait ? »

Elle avait du travail la suivante et passait un moment à la capitale ensuite ; sa mère n'aurait sûrement pas été contente de voir ce charmant garçon débarquer sans comprendre pourquoi.

« Sinon, la semaine prochaine, calcula-t-elle, la mine concentrée. Comme tu veux. Et j'ouvre bientôt, alors tu... Oh, tant que j'y pense – tu veux que je te prête un manteau pour le retour, peut-être ? Tu vas geler, sans. »

Lou le questionna du regard. Elle avait une veste à Anyelo qui traînait dans les parages depuis une éternité ; ça ferait office de cape, vu la taille du petit blond, mais ce serait mieux que retourner geler dans la neige habillé comme ça, encore à moitié trempé.
Puisqu'il était censé revenir, de toute façon.
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