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 Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}

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Lance Vosesviatski
Personne très très effrayante même s'il n'en a pas l'air.XD
Lance Vosesviatski

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MessageSujet: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} Icon_minitime1Lun 17 Jan - 21:31

{'tain mon poste est nul et bizarre. Tu t'en contenteras, hein! Il fallait que je le poste avant d'en ouvrir d'autres, si tu vois ce que je veux dire...8D

*Sors un gros livre à la couverture louche XD*Je jure solenellement que Lance Vosesviatski n'attentera pas à la vie, la pureté ou l'intégrité physique d'Elizabeth Esel Cordelia Middleford dans ce poste. Je voudrais aussi préciser que mon client (Lance, oh oui...!8D) n'aura pas même une pensée meurtrière ou déplacée la concernant.u__u

Maintenant, tu peux répondre? En plus j'ai mis un titre hyper cool, même s'il veut rien dire.=D}

Lance détestait Premaris.

Non mais, sérieusement, il détestait cette ville. Elle était jolie, d'accord. Et animée, oui. Et bien faite, sans doute. Et proche du château, c'était une certitude. Mais il ne comprenait pas comment on pouvait vouloir habiter ici, et il était on ne peut plus honnête en disant cela. Ses yeux à la limite entre le bleu et le vert se posèrent autour de lui, incertain. D'abord, il faisait froid. Enfin, il ne faisait pas froid à proprement parler, il ne fallait rien exagérer tout de même : mais il faisait plus froid qu'à Akita, il pouvait en jurer. Moralité, il avait l'impression d'être le pire des frileux, qui sortait à peine de chez lui de peur de n'attraper un banal rhume. Ce qui était faux, bien entendu, il aimait beaucoup marcher-c'était assez agréable, de son point de vue. La Capitale était simplement trop proche de la Froide Hatès, il pouvait le sentir au vent frais qui soufflait dans ses cheveux argentés. Si attaque il y avait, il n'aurait pas été étonnant que ses habitants fuient pour le Sud ; ils auraient été prévenus, franchement. Il n'y avait pas idée, d'aller s'établir près de l'ennemi et de partir en pleurant ensuite. Enfin, ce n'était pas vraiment la..., question, si question il y avait. Ah, si : pourquoi il détestait Premaris. Mis à part à cause du froid, il pensait pouvoir citer le bruit, de même. C'était inévitable, les grandes villes étaient aussi les plus bruyantes. Et pour quelqu'un qui, comme lui, passait la plupart de ses journées dans un silence quasi-totale, ça pouvait vite devenir insoutenable. Certes, les servantes parlaient entre elles et Seth venait parfois le déranger, mais mis à part cela, sa grande demeure était très calme. Il y avait bien les fois où ses cousins venaient lui rendre visite, mais cela ne durait jamais que quelques heures, et ils ne pouvaient pas venir tout le temps non plus-bien qu'ils habitent dans la même ville. Ah, en revanche, quand ils étaient là c'était loin d'être silencieux, pour sûr. Léonore ne faisait guère de bruit, étant plus mature que son frère, mais Laurian..., sautait partout. Il ne se souvenait pas d'une seule visite de sa part qui n'ait pas finit par un objet quelconque cassé. Bientôt il n'y aurait plus rien à briser sur les meubles, et on ne se demanderait pas de la faute de qui c'était! Tayron, heureusement, restait assis et n'osait toucher à rien. De son côté, pas de quoi s'en faire. Un soupir satisfait passa la barrière des lèvres du jeune homme, qui s'arrêta un instant pour observer autour de lui. Enfin, le silence pouvait vite paraître plus dérangeant que le bruit, quand il devenait omniprésent. Ce qui ne voulait pas dire pour autant qu'il appréciait les cris et discussions trop vives des passants, oh non! Il s'en passait largement. Dans les quartiers plus riches, fort heureusement, l'on savait mieux se tenir que dans les rues plus populaires. Raison pour laquelle il préférait marcher dans ce genre d'endroit, quand d'aventure il devait aller à la capitale. Ce qui, et il s'en plaignait régulièrement, arrivait bien trop souvent à son goût. N'aurait-il pas pu rester sagement à Akita, sans rien demander à personne? Apparemment non. Il avait des choses à faire ici, et étant le seul représentant de sa 'famille' encore en vie, il n'avait guère le choix de ce côté là.

Lance pinça les lèvres quand une bourrasque souleva ses cheveux et lui fit faire un mouvement involontaire vers l'avant, mal assuré sur ses jambes. A force de vivre dans un endroit où le vent frappait sans arrêt, on finissait par ne plus y prêter attention-ou en tout cas pas plus qu'on ne devait faire attention au soleil à Oria, à la neige à Hatès, ou bien encore à la pluie à Sal'ahë. L'habitude, sans doute. Hm! Il savait ce qu'il n'aimait pas, à Premaris. Ses cousins. Se disant cela, il jeta un machinal coup d'œil derrière lui, sans vraiment prêter attention aux personnes qui passaient près de lui. Quand il devait, parfois, se rendre à la capitale, c'était chez sa Tante qu'il logeait-en toute logique. Elle acceptait toujours, et bien qu'il n'aimait pas rester là-bas il devait tout de même avouer que c'était pratique. D'ailleurs, il la soupçonnait de chercher n'importe quel prétexte pour ne pas avoir à rester seule chez elle avec ses enfants. Ce qu'il trouvait triste, vraiment, dans un sens. Son mari était parti parler affaire il ne savait trop où-et ça ne l'intéressait pas, de toute façon-la veille, ce qui avait coïncidé de peu avec son arrivée. Entre Premaris et Akita, il y avait un sacré chemin : raison pour laquelle, s'étant levé de bonne heure, le jeune Métisse était encore fatigué. Cela étant, plutôt s'écrouler de sommeil sur une allée pavée que rester se reposer avec tous les cris qui résonnaient dans le Manoir. Tristan et Iyanna n'osaient rien dire quand il était là, pour une raison inconnue, mais dès qu'il changeait de pièce ils se remettaient à rire et à courir dans tous les sens. Insupportables. Quand à Addison..., elle l'avait salué à son arrivée, et depuis faisait le fantôme. Elle ne parlait pas, le regardait vaguement quand il passait, se remettait à lire, laissait ses cadets lui courir autour sans bouger le petit doigt..., et ça avait quelque chose d'effrayant, sans qu'il s'explique pourquoi. Et puis elle lançait de drôles de regards à Seth, et ça avait le don de l'énerver autant que ça l'inquiétait. Non pas qu'il pensait qu'elle allait le tuer, mais on ne sait jamais. Il avait une image de ses cousins assez caricaturale, et à chaque visite leur attitude ne l'aidait pas à la changer. Une légère grimace apparut sur le visage du jeune homme aux yeux bleus, qui se remit à marcher. Ce n'était pas une bonne journée, non. Il était fatigué, et puis il n'était pas d'humeur à faire quoi que ce soit de constructif. Mis à part peut-être marcher, donc. Et encore, il ne pensait pas passer sa journée à errer en ville, ça n'aurait de toute façon pas été une bonne idée. Ici, il ne pensait pas risquer quoi que ce soit ; mais il devait avouer être d'une nature assez inquiète et méfiante, et les petites rues ne lui inspiraient absolument rien. Il était tout de même bien habillé, entièrement de bleu et de blanc, et sa manière même de parler ou de marcher ne donnaient pas l'impression qu'il était pauvre. Moralité, il était une cible parfaite pour les personnes plus démunies qui cherchaient des victimes à détrousser, ou..., eh bien, ou ce genre de choses-ou en tout cas en était-il persuadé. Bon, évidemment, ce n'était pas tout à fait exact et il en était conscient, mais il n'y pouvait rien ; il voyait les choses comme ça, il les voyait comme ça, hm. Lui faire changer d'avis aurait pris un certain temps, et cela aurait de toute façon été plus ou moins inutile.

Uh? Lance cligna des yeux un instant, regardant un bout de tissu coloré se poser à ses pieds. Amusant, tiens. On aurait presque dit un papillon qui venait se poser là pour il ne savait quelle raison, cherchant sans doute un peu de repos. La métaphore trouvait vite ses limites cependant, dans la mesure où du tissu ne risquait pas de penser ou vouloir quoi que ce soit, mais..., eh bien, ç'avait été la note poétique de la journée, disons. Il se baissa pour le ramasser, et le regarda avec perplexité. Un nœud, peut-être? Ça pouvait être tout autre chose, difficile à dire. Lance n'avait jamais été très 'accessoires mignons', de par son caractère mais aussi parce qu'il craignait que cela ne le fasse paraître moins mature. Bon, il y avait bien une chose qu'il savait, c'était que ce genre de choses ne poussaient pas sur les arbres et, en conséquent, ne volaient pas naturellement dans les rues. Ou alors il avait manqué quelque chose d'important dans sa vie, clairement. Il jeta de furtifs coup d'œil autour de lui, cherchant à qui cela appartenait. Un homme d'un certain âge sur le côté droit-hm, sûrement pas...-un couple et leurs enfants sur la gauche-mais ça ne semblait pas aller avec leurs tenues, malheureusement. Il poussa un bref soupir, et un nouveau coup de vent plaqua sa veste contre son dos, lui rappelant que si quelque chose avait été emporté vers lui, alors ça devait venir de derrière. Il pivota donc sur ses talons, et avisa une jeune fille à quelques mètres de là. Oh, de toute façon que ce soit à elle ou pas, il aurait essayé. Sinon il ne lui restait plus qu'à partir avec et l'accrocher à un animal quelconque.

«Hm, Mademoiselle!»

Disant cela, il agita légèrement le bout de tissu dans sa main, sans bouger pour autant-pas que c'était trop d'effort, mais..., il n'y avait pas pensé, à dire vrai. Dans le pire des cas, elle le prendrait pour un imbécile. Tant qu'elle ne le prenait pas pour un malade, aucune importance.
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Elizabeth Middleford
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Elizabeth Middleford

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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} Icon_minitime1Sam 5 Mar - 14:40

[HS: Il a plutôt pas intérêt, non!T__T
Et voilà, il sauve son noeud, Lizzy lui saute dessus. Enfin, pas littéralement non plus hein, mais bon. Elle, trop s'attacher aux petites choses et avoir des réavtions disproportionnées? Jamaaaaaaais...XD]


Elizabeth, par définition, aimait absolument tout ce qui était mignon, ou à tout le moins, ce qu'elle considérait comme tel. Ayant une vision à la fois fort étendue et très sélective de ce concept, il était de fait difficile de savoir si, oui ou non, elle qualifierait telle ou telle chose de 'trop mignonne' ou bien justement tout le contraire. Toutefois, il y avait fort à parier que si vous preniez un objet, n'importe lequel, qui n'aie pas vraiment de connotation effrayante ou quoi que ce fut de cet acabit, qui se trouvait être coloré dans des tons roses vifs ou pastels -de préférence, des peluches ou autres petits objets en forme de cœurs ou de fleurs-, elle le range dans cette catégorie où s'entassaient sans ordre apparent dans son esprit tout ce dont l'apparence lui avait fait, das le bon sens du terme, forte impression. A ceux-ci, nulles modifications à apporter; ils étaient parfaits comme ils étaient. Le reste néanmoins ne jouissait pas d'un semblable traitement de faveur et, dans sa grande mansuétude, elle tentait de rendre par tous les moyens possibles et imaginables ces 'horreurs' dignes d'être regardées, contemplées, bref, acceptables. Combien de fois Sebastian, majordome de son très cher fiancé, avait-il fait les frais de cette attitude, exactement? Il aurait fallu pour répertorier tous les accessoires, divers et variés, dont elle l'avait un jour affublé, un temps colossal... Car niveau imagination, là n'était pas le problème: la jeune Middleford aurait toujours une nouvelle meilleure idée pour embellir tout ce qui l'entourait -créatures inanimées ou non, d'ailleurs, et leur avis n'était pas à prendre en compte au goût de la demoiselle. Bien sûr, après tout, elle s'en faisait presque un devoir sacré; le noir, le gris, ces couleurs n'évoquaient rien de positif, rien de beau, rien de resplendissant et de joyeux. Or, à moins d'avoir un sérieux problème, on préférait toujours être heureux et sourire, définitivement. Ce n'était pas en arborant les teintes du ciel un ennuyeux et triste jour de pluie, ou éternellement nuageux qu'on arriverait à quoi que ce soit de bon, elle en était intimement persuadée. Cela partait donc d'une bonne attention, quoi qu'on en dise, mais pouvait rapidement commencer à taper sur les nerfs des personnes ne s'y étant pas encore accoutumées. Dans l'entourage direct de la jeune fille, elles n'étaient certes pas légion, mais tout de même; le pire dans tout cela était sans doute qu'elle savait pertinemment que l'on pouvait facilement en être incommodés, et ne cessait pas pour autant. Consternant? Pas vraiment. Égoïste? Peut-être un petit peu. Mais si tout le monde avait bien voulu s'habiller correctement, dans des tons autres que ce perpétuel noir, ce bleu si sombre, elle n'aurait pas eu tant à faire! Des dentelles, du blanc, du rouge, du roses, quelque chose de clair, avec des fleurs et des perles. Les garçons n'étaient pas plus en reste; sous prétexte qu'ils n'avaient pas à porter de jolies robes multicolores, ils se croyaient parfois exempts de tout bon goût. Eh bien non, pas de l'avis de la petite aux grands yeux émeraudes, en tout cas. Rien que sa propre chambre regorgeait de ces tissus doux et brillants, de peluches et de poupées au teint de porcelaine, souriantes et portant des chapeaux plus fantaisistes et élégants les uns que les autres. Il n'était pas rare qu'elle engage la conversation avec untel ou untel en lui disant que son collier, ses boutons de manchette, sa coiffure ou n'importe quoi d'autre, était trop mignon et qu'elle aurait bien voulu avoir les mêmes, ou que tout l'intérieur du palais soit aussi beau et ainsi de suite. Mais on pouvait aussi comprendre par là que même dans l'un des lieux les plus richement décorés de tout Moria, le plus fastueux, possédant de magnifiques sculptures, des tapisseries sans pareil, du marbre, des pierres précieuses et de l'or et de l'argent, elle trouvait le moyen de se plaindre et de trouver que ce n'était 'pas assez'. Exigeante à un point difficilement imaginable sur ce point, ses caprices étaient monnaie courante, et ce qu'importe la qualité de l'ouvrage.

Là était sans nul doute la raison pour laquelle elle ne quittait pas si souvent les murs rassurants du château de la Princesse Grimm. A l'intérieur, tout brillait, et même si elle aurait de temps à autre voulu que ce ne soit que plus joli encore, ce n'était en rien semblable à ce qu'on pouvait voir en ville. Premaris était grande, majestueuse, et elle ne savait encore quels adjectifs sa mère aimait placer pour décrire leur capitale. Elle en convenait, ce devait être vrai; mais il fallait savoir rester réaliste -quoique ce ne fut pas véritablement son fort, et ce depuis toute petite- et comparer ce qui était comparable. Dès cet instant, à quoi bon aller contempler ce que l'on pouvait voir en mille fois mieux avec encore moins d'effort? Elle se le demandait et, la plupart du temps, ses conclusions l'amenaient à ne pas bouger trop, et à se cantonner d'arpenter les longs et luxueux corridors et riant. Ou en cherchant Shieru, ce qui n'était somme toute vraiment pas la moins courante de ses activités, elle le reconnaissait. Pas qu'elle passât son temps à le déranger, mais de toutes les choses mignonnes qu'elle connaissait, il remportait de loin la palme d'or, se plaçant sans plus de préambule en première position. Elle ne l'avait d'ailleurs pas trouvé, ce jour-ci, et s'était sentie d'humeur à sortir. Oh, pas que ce soit l'évènement du mois, il ne fallait rien exagérer non plus! C'était naturellement vers les quartiers les plus nantis qu'elle s'était dirigée; avec leurs beaux jardins fleuris, les fontaines, les rues parfaitement pavées, bref, tous les agréments nécessaires pour faire d'un endroit un véritable décors de théâtre, c'était, et de loin, celui dans lequel elle préférait se promener. La fillette aux longs cheveux blonds et bouclés, comme toujours ramenés en deux couettes, avait opté pour une tenue rose. Couleur largement dominante dans toute sa garde-robe, de toute manière, ce qui n'avait honnêtement rien de surprenant. Un bandeau plus foncé, ainsi qu'un collier dans la même teinte, s'ajoutaient harmonieusement à la robe rose pâle et blanche, ornée de force de nœuds papillons sur le bas de la jupe, ainsi qu'au niveau de la ceinture. Quelques centimètres de talons à peine la rehaussaient, et elle portait des bracelets de perles, et des manches longues -il était de notoriété publique qu'il ne faisait pas toujours très chaud, et si elle tombait malade, Elizabeth était persuadée que ses parents seraient très inquiets, et Shieru également, alors... Elle ne marchait pas depuis très longtemps, et ne savait où donner de la tête. A droite, à gauche? Il lui semblait très étonnant qu'elle n'aie encore buté dans personne, à ne pas regarder où elle marchait! Mais le sol était nettement moins captivant que les maisons, les personnes, les fleurs, voire même le ciel ou ses pensées, dans une moindre mesure. Si les autres regardaient où ils allaient, elle en était fort aise, ils n'auraient qu'à se pousser. Elle en était donc à ces quelques magnifiques pensées quand elle entendit une voix, dans son dos, l'interpeler. Enfin, elle pensait, puisque ladite personne n'avait pas prononcé son nom, mais 'mademoiselle' pouvait très bien lui être adressé. Elle en eut de toute façon la confirmation en se retournant.

Le jeune homme -pas que ce soit très étonnant, elle aurait été vraiment surprise de découvrir une jeune femme avec une voix semblable, au contraire- tenait à la main un tissus, qui... Hm, eh bien, un tissu, en tout cas. Lizzy resta un instant à le regarder, avant de ne porter rapidement la main droite à son poignet gauche, avec une moue oscillant entre 'mon dieu non ma jolie robe est mortellement défigurée' et 'je vais faire un scandale ma pauvre robe'. Avant de ne finalement opter pour un sourire et s'avancer vers son interlocuteur. Une lady se devait de marcher doucement, avec beaucoup de grâce.

Mais si personne n'était là pour lui rappeler sans cesse les règles de la bienséance, la jeune noble les reléguait un peu trop fréquemment en marge de son esprit...

Ce fut donc en courant presque qu'elle arriva à son niveau. Comment ça, ça ne se faisait pas de serrer des inconnus dans ses bras? Il avait sauvé sa robe! S'il manquait le nœud au poignet gauche, elle ne valait plus rien, elle en était sûre et certaine. C'étaient dans les plus petits détails que siégeait toute l'importance, ils faisaient toute la différence. Elle le lâcha donc après deux ou trois petites secondes, un grand sourire sur le visage.

« Ma robe aurait été fichue, si tu ne l'avais pas retrouvé! Tu sais, dit-elle comme pour se justifier, avec le vent, il a dû s'envoler. »

La timidité et Elizabeth Esel Cordelia Middleford ne se rencontreraient sans nul doute jamais. Ni dans cette vie, ni dans une prochaine... Aborder des inconnus comme s'ils étaient des amis de longue date ne l'avait jamais gênée. D'autant qu'il n'avait pas l'air bien méchant; et puis, habillé de cette manière et marchant ici, il devait être riche. Les gentlemans n'étaient pas dangereux, pas vrai? Ils étaient tous très polis. Lui, avec ses cheveux très clairs et une jolie couleur d'yeux, ne lui inspirait aucune défiance -INCONSCIENTE.T__T.
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Lance Vosesviatski
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} Icon_minitime1Mer 6 Avr - 19:34

{Mon poste craint et est bizarre, mais aime le. Deuxième poste de Lance, wouhouuu BUVONS MES AMIS 8DD

Et il lui fera pas de mal, rhooo..., c'est plus lui qui a peur d'elle qu'elle qui a peur de lui, je te signale...X'D}

Après avoir interpellé la personne, à quelques mètres devant lui, Lance se mit à espérer diverses choses, toutes plus variées les unes que les autres, à une vitesse empêchant toute réflexion correcte. Comme par exemple 'faites que ce soit à elle', ou 'faites qu'elle ne soit pas de mauvaise humeur', 'faites qu'elle ne pense pas que je l'ai volé', 'faites que je ne le lâche pas brusquement à cause du vent', ou bien encore 'faites qu'elle m'entende et que je ne doive pas l'appeler de nouveau'. Entre autre. Non pas qu'il était d'un caractère particulièrement inquiet ou nerveux, mais il n'était pas de ceux qui ne s'inquiétaient de rien, pour sûr. Ce n'était pas non plus qu'il n'aimait pas les inconnus, bien sûr, mais..., il était méfiant, et dans la mesure du possible préférait éviter de parler à qui que ce soit qu'il ne connaisse pas dans les moindres détails. Donc, évidemment, s'il se retrouvait dans ce genre de situation, il était un peu nerveux. Peut-être aussi n'était-il plus aussi habitué à parler qu'il l'était avant? Ça devait y faire, certainement. A force de rester enfermé chez lui, il avait perdu l'habitude et les réflexes que la plupart des autres entretenaient à longueur de temps. Comme celui de la conversation, par exemple. Quand vous passez votre temps à lire ou à rédiger on ne sait quel papier inutile, parler n'est même plus en option, ça devient une nuisance. Une nuisance, hein? Il devenait vraiment aigri, ça n'allait pas du tout. Comme si parler était une nuisance..., c'était agréable de parler, enfin, en général, et tout dépendait des situations et des personnes, bien sûr, mais il devait en aller de même pour tout le monde. Il le pensait, tout du moins. Il ne parlait guère qu'avec Seth, finalement. Et ses cousins, quand il avait la chance de les voir. Ça ne faisait vraiment pas grand monde. Les servantes qui allaient et venaient chez lui il ne leur adressait pas la parole, ou très peu. Il ne les trouvait pas désagréables, et elles étaient bien souvent plutôt gentilles et prévenantes, mais on ne sait jamais. Et puis elles ne restaient jamais très longtemps, de toute façon, il n'aurait pas eu le temps de nouer de quelconques liens avec elles. Donc oui, il pensait pouvoir se qualifier officiellement de garçon antipathique et tout à fait asocial, maintenant qu'il avait fait le tour de la question. Merveilleux, vraiment. Mais qu'y pouvait-il? Il avait peur, c'était un fait. Il avait déjà peur pour le peu de personnes à qui il tenait vraiment, alors de là à vouloir en connaître d'autres, il y avait un pas à franchir. Il ne savait pas où ils étaient, ni qui ils étaient, mais ils pouvaient prendre l'apparence de qui bon leur semblait et ils en avaient après lui. Et Lance ne tenait absolument pas à mettre qui que ce soit en danger par sa faute. Le pire dans tout cela, c'était qu'il ne pouvait même pas les sauver, il ne pouvait rien faire pour les aider : quand il s'en rendait compte, c'était déjà trop tard. Trop tard, oui. Il était souvent trop tard, avec lui, il en avait bien peur. Si au moins il arrivait à savoir avant, à prévoir, à deviner ce qu'ils allaient faire, il pourrait peut-être..., mais non. Ils étaient peut-être là, ils pouvaient être partout. Comment vivre sereinement, dans ces conditions? Il en avait déjà mal à la tête. Enfin, il n'avait rien bu depuis un moment, c'était déjà ça. Apparemment. Il ne voyait pas où était le problème, vraiment ; Seth semblait en voir un, lui. Ne penser à rien, pourtant, lui semblait bien mieux que se prendre la tête sans arrêt : il n'avait pas peur, dans ces cas là, il était ailleurs. Fuir la réalité avait quelque chose de tentant, il ne le niait pas.

Là, par exemple, il aurait bien aimé se mettre en mode 'fuite rapide et organisée', ça l'aurait grandement aidé. Fuir était décidément plus simple que faire face, et il se rendait compte maintenant qu'il n'avait absolument aucune envie, pas même la plus petite, de faire face à quoi que ce soit. Parler lui semblait difficile, il avait peur de dire une bêtise ou de paraître idiot. Ou de ne pas savoir quoi dire tout court. Il resta néanmoins planté là, le tissu crispé dans sa main, à espérer de toute ses forces qu'elle ne l'avait pas entendu, finalement. Oh, ça règlerait le problème, pour sûr ; mais il n'aurait pas eu l'air très aimable, s'il l'avait jeté dans le vide, comme ça. Et puis c'était lui qui l'avait appelée, non? Un peu de courage, mince! Ce n'était pas comme s'il avait appelé un homme d'un mètre quatre-vingt-dix, musclé à outrance, avec un air tout sauf aimable et deux énormes chiens à ses côtés. Ça, au moins, il en était sûr. Même de dos, la jeune fille n'avait pas l'air dangereuse. Enfin, de dos, justement, elle n'avait pas l'air dangereuse. Peu de risques qu'elle ait l'air de l'être de face, dans ce cas. Peu de risques qu'elle le soit tout court. Il se détendit légèrement en la voyant se retourner, à la fois heureux de ne pas avoir à crier à travers rues pour qu'elle l'entende et légèrement déçu de ne pas pouvoir faire demi-tour et ignorer ce qu'il tenait à la main. C'était fou ce qu'il n'était pas logique avec lui-même, parfois. Je ramasse, j'appelle, et je regrette de l'avoir fait trois secondes après? Ça ne pouvait pas marcher, ça.

Il baissa le bras qui tenait le tissu en constatant qu'elle avait dû voir ce qu'il lui montrait, et haussa les sourcils, partagé entre l'inquiétude et l'étonnement. Elle avait l'air de réfléchir, ou tout du moins de chercher quelque chose : peut-être vérifiait-elle qu'elle n'avait rien perdu. Ou peut-être cherchait-elle un sifflet? Il avait dans l'idée que toutes les jeunes filles (et même les garçons, dans une certaine mesure) de riche condition devaient avoir quelqu'un près d'eux, pour assurer leur sécurité. Serviteur ou autre, peu importait. Comme elle semblait seule, il se pouvait que cette personne soit partie un peu plus loin et qu'elle veuille l'appeler? Peu probable, il n'avait rien fait de mal. Ou il ne lui semblait pas, en tout cas. Il eu la réponse à sa question en la voyant porter la main à son poignet, l'air..., pas heureuse, en tout cas. Un instant, il eut peur qu'elle ne se mette à crier, ou il ne savait trop quoi de cet ordre là ; fort heureusement, elle n'en fit rien. Ça devait bien être à elle, alors. Tant mieux. Ainsi elle pourrait retrouver son 'bout de tissu', et lui n'aurait pas à se promener avec à la recherche d'un éventuel propriétaire, qu'il n'aurait sans doute jamais retrouvé. Le vent portait les choses bien loin, parfois : si quelque chose s'envolait, le perdre des yeux signifiait le perdre tout court, bien souvent.

Quand elle s'avança vers lui, il dû faire des efforts considérables pour ne pas faire un pas en arrière. De un, ça n'aurait pas été très poli ; de deux, il n'avait aucune raison de le faire, il fallait bien qu'il l'accepte d'une façon ou d'une autre. Elle n'aurait pas couru vers lui pour le poignarder, au milieu de tout, c'était impossible. Improbable, plutôt. Le mot lui plaisait bien moins, mais il était plus juste. C'était bien pour cela, qu'il ne sortait qu'en journée, et dans des lieux un minimum fréquentés tout de même. Trop de passage le gênait, mais les lieux vides l'effrayaient plus encore. Si vous vous faisiez agresser, avoir quelqu'un pour vous aider pouvait toujours être utile.

De toute façon, quand elle le serra dans ses bras, il n'eut plus trop l'occasion de penser à s'en aller. Il cligna des yeux, complètement pris au dépourvu. Et, avant qu'elle ne le lâche, il dû avoir l'air aussi intelligent qu'une pierre. Et encore. Au moins, si elle n'avait pas l'air intelligente, une pierre n'avait pas l'air bête. Faculté que lui, malheureusement, n'avait pas.

« Ma robe aurait été fichue, si tu ne l'avais pas retrouvé! Tu sais, avec le vent, il a dû s'envoler. »

Lance entrouvrit sa bouche, laissant s'échapper un vague 'euhm' des plus explicite, avant de lui rendre son sourire. Elle n'avait pas l'air méchante, vraiment : il s'en rendait compte maintenant qu'il avait l'occasion de l'observer de plus près. Au contraire, avec ses boucles blondes et sa jolie robe rose, elle lui faisait penser à une de ces poupées qu'il pouvait voir, parfois, dans les vitrines des boutiques d'Akita. Il devait y en avoir aussi ici, d'ailleurs.

Il lui tendit son 'élément indispensable à sa tenue', sans lequel visiblement sa vie aurait été chamboulée, à plat sur la paume de sa main droite. Coincé sous son pouce, tout de même, de peur qu'il ne s'envole à nouveau.

«Ce n'est rien, vraiment, répondit-il d'une voix mal assurée, sans cesser de sourire pour autant. Il est tombé juste devant moi, j'ai eu de la chance. C'est vrai qu'il y a beaucoup de vent, c'est assez contraignant, parfois.»

Il resta sans rien dire quelques secondes, se maudissant de ne pas avoir lu de livres sur l'art de la conversation ; s'il tenait tellement à sa tranquille solitude, ça aurait été le moins qu'il pouvait faire. Et ça n'aurait pas été de trop, il s'en rendait compte maintenant. Il n'était même pas très sûr du 'tu' : devait-il l'employer en réciproque, comme il le faisait habituellement? Seulement si elle était Noble, par exemple, eh bien... Cela ne serait-il pas un manque de respect? Ce que ça pouvait être compliqué...

«Oh, je suis vraiment désolé, répondit-il soudainement, presque en s'exclamant, lorsqu'il sortit de sa réflexion. Je m'appelle Lance Vosesviatski, enchanté. Et, hm..., tu vas réussir à le remettre, ou tu as besoin d'aide?»

Pour ce qui était des discours reliés et bien architecturés, il repasserait. Il n'avait jamais été doué pour ça, de toute façon, et ça ne changerait sans doute jamais. Il était même sûr que ça allait en empirant, avec le temps, au contraire! Enfin. Tant qu'il y avait l'essentiel, ça ne l'avait jamais dérangé jusque là. Eh bien, il ne serait jamais un grand orateur, voilà tout.

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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} Icon_minitime1Dim 17 Avr - 12:41

[HS: T'as de la chance, j'ai un peu plus confiance en lui qu'avant, parce que maintenant il m'amuse.==v
*non, n'a pas non plus vraiment chopé la transition, mais bon, on ne cherchera pas plus loin, hein...XD*
Allez, je t'ai répondu, génial non? C'est un amour, Lizzie, mais elle est un peu limitée des fois j'ai l'impression... 8D
Posté. What a Face ]

Elizabeth n’avait jamais aimé ces relations distantes et froides comme de la glace, les sourires de vipères que s’échangeaient parfois certaines grandes dames, les regards de connivence après avoir aperçu quelque personne dont la démarche manquait de grâce. C’était… Triste ? Oui, se disait-elle alors souvent, c’était juste triste. Elle-même n’était peut-être pas toujours un modèle de gentillesse, et il lui arrivait plus que fréquemment de faire passer sa propre personne avant les autres, avant ces gens qu’elle ne connaissait pas. Après ceux qu’elle aimait, oui, plus ou moins, mais elle se connaissait malgré tout un comportement fleurant parfois avec l’égoïsme. Toutefois, s’il y avait un reproche que jamais personne n’aurait pu lui faire, ç’aurait bien été de se moquer, ouvertement ou pas d’ailleurs, d’autrui. Si quelque individu avait, selon des critères connus d’elle seule et difficilement identifiables, une allure ou des manières la faisant croire qu’ils pourraient devenir de bons amis, elle allait immuablement vers lui pour engager la conversation. Elle parlait alors beaucoup, beaucoup plus qu’elle n’écoutait dans les faits, mais pas de choses aussi inintéressantes que répétitives. Le dernier scandale, un repas raté, une rumeur lancée par untel ou untel qui courait dans les couloirs et qu’il fallait à tout prix propager encore un peu, non, sûrement pas ! Tant qu’à faire, pourquoi ne pas discuter des fleurs ? Parce que, premièrement, on n’en parlait jamais assez. Deuxièmement, elles étaient très belles et troisièmement, il y avait un tas de détails intéressants à préciser sur ces dernières ! Définitivement, c’était une merveilleuse idée, perdue parmi tant d’autres dans l’esprit rose bonbon de la jeune Middleford. Il y avait aussi les bijoux, il y avait les ours en peluche et, lorsque ces thèmes étaient indubitablement épuisés, alors restaient les grands autres, comme l’amour, comme l’amitié. Et l’Amour avec un grand A, aussi et surtout, qui prenait une si grande place dans son cœur. Il se disputait le monopole de la conversation avec toutes ces choses mignonnes précédemment citées, et quelques autres concepts qui ne faisaient en revanche clairement pas le poids. N’était-ce pas mieux ? Plutôt que de tenir des propos ennuyeux à outrance… Certes, il était compliqué, pour certains, de s’adresser à un presque inconnu comme à une vieille connaissance, mais la jeune fille aux grands yeux émeraude ne voyait pas le problème, comme toujours ; aveugle et étrangère aux mauvais côtés de la vie aussi sûrement que la lune l’était à la journée, et le soleil à l’obscurité. Entre ça et des dialogues rigides, dirigés d’une main de fer par les convenances et l’étiquette, son choix était rapidement fait, et dépourvu de la plus vague hésitation ! Ne pas ressembler à une parfaite demoiselle, évidemment, l’aurait hautement dérangée si qui que ce soit le lui avait fait remarquer. Mais mis à part de sa mère, les remontrances se faisaient rares. Qu’aurait-elle dit en la voyant serrer dans ses bras un inconnu ? Elle préféra ne pas y songer. Gâcher sa journée de la sorte ne faisait absolument pas partie de ses projets, merci ! Quoique, à la réflexion, ledit jour avait bien failli l’être de toute manière : si elle avait perdu son ruban, eh bien, elle était persuadée qu’elle en serait littéralement morte ! Evidemment, elle usait et abusait d’hyperboles. En permanence. Lizzie était ainsi faite, et son entourage ne pouvait que prier que cette inclinaison à toujours tout exagérer s’atténue, faute de disparaitre, avec le temps. Le souci était qu’elle croyait, dur comme fer, à ce qu’elle disait. Vraisemblablement aurait-elle été déçue d’avoir malencontreusement égaré un de ses accessoires de tissu précieux, mais cela ne serait pas allé plus loin. Elle aurait exigé que l’on répare sa robe et que, pour la peine, et pour la consoler de cette absence momentanée de ladite tenue dans son immense armoire, on lui en achète une nouvelle, encore plus belle, encore plus colorée, encore plus mignonne. Et une pour Shieru, aussi, parce qu’il n’en aurait jamais suffisamment non plus à son goût. Mais non, pensez-vous, pour elle sur l’instant, il ne faisait pas le moindre doute qu’elle en serait morte. Et que donc, par extension, ce jeune homme aux cheveux clairs lui avait tout bonnement sauvé la vie ; parce que, oui, il fallait qu’elle suive son raisonnement jusqu’au bout. Elizabeth ne faisait jamais, ô grand jamais, les choses à moitié. Quand elle désirait un gâteau, il fallait qu’il soit couvert de glaçage et de fraises, qu’il lui arrive au moins à la taille. Quand elle voulait sortir quelque part pour se détendre dehors ou faire des promenades à cheval, il fallait que ce soit largement en dehors des murs de la capitale. Bref, tout devait être fait dans les grandes mesures. Ce qui faisait de ce jeune homme un héros, ni plus ni moins. Au moins aux yeux de la jeune fille, faute de ceux du reste du monde…

Elle ne se départit pas de son habituel sourire en le lâchant, et s’amusa gentiment de son air profondément gêné. L’avait-elle surpris ? C’était possible, après tout. Elle n’en fit néanmoins pas grand cas, trouvant cela plus drôle qu’autre chose. Peut-être n’aurait-elle pas dû réagir aussi vivement ? Ce qui était fait, songea-t-elle, était fait et puis, de toute façon, le propre de ce qui était spontané était justement de ne pas être réfléchi. Alors tant pis, ce n’était pas non plus comme s’il avait l’air d’un monstre, ou même prêt à lui hurler dessus pour ne pas avoir été suffisamment polie avec lui. Surpris, oui. Mais pas méchant ou outré, vexé, bref, quoi que ce fut de ce détestable acabit. Donc au final, nul besoin de regretter quoi que ce soit.

«Ce n'est rien, vraiment. Il est tombé juste devant moi, j'ai eu de la chance. C'est vrai qu'il y a beaucoup de vent, c'est assez contraignant, parfois.»

Lizzie hocha énergiquement la tête, marquant sa muette approbation. Les coiffures devaient toujours être très serrées pour ne pas se défaire à cause d’un coup de vent, les barrettes correctement fixées et les chapeaux bien attachés ! Sans quoi, ils s’envolaient indubitablement, et les retrouver relevait de l’impossible. Encore qu’ici, les gens ne devaient pas être très enclins au vol. Après tout, pour arpenter ces rues, il fallait d’ores et déjà être très fortuné, et Elizabeth ne pensait guère qu’ils en soient à un accessoire près. En particulier quand ils allaient avec une tenue en particulier, cela devenait stupide de le garder pour soi alors qu’il jurerait avec tout ce qu’on pourrait porter…

C’était elle, d’ailleurs, qui avait eu de la chance ! Quelqu’un avait pu le lui rendre, alors qu’il aurait très bien pu s’envoler et… Et… Eh bien, et être perdu pour toujours, elle supposait ? Quelque chose comme ça, de terrible en tout cas, c’était certain. Si la fillette aux cheveux bouclés s’attachait autant à de simples objets si aisément remplaçable, cela ne laissait que présager du sort que subiraient les enfants qu’elle aurait plus tard. Quant à celui de son futur eh bien, cela tenait plus du fait accompli que de l’hypothétique.

«Oh, je suis vraiment désolé. Je m'appelle Lance Vosesviatski, enchanté. Et, hm..., tu vas réussir à le remettre, ou tu as besoin d'aide?»

Lance ? C’était un prénom court, mais pas si laid. Et puis, c’était celui de la personne qui l’avait aidée, aussi se retrouvait-il presque automatiquement catapulté parmi les favoris d’Elizabeth. Bon, après une bonne centaine d’autres, mais ce n’était pas si grave. Etait-ce de sa faute, si elle partait toujours en quête de prénoms magnifiques à donner à ses enfants à venir ? Certes, elle avait encore le temps, mais rien ne l’empêchait de commencer à chercher dès maintenant ! En revanche, elle avoua avoir une sorte de doute sur l’orthographe de son nom de famille. Un ‘c’, un ‘s’ ? Les deux ? Un ‘y’, un ‘i’ ? Ou s’il était noble, peut-être était-ce quelque chose comme ‘von Sees-viatsky’ ? C’était possible, en soi, elle n’en aurait pas été très étonnée. Enfin, un peu, dans les faits, parce que ç’aurait été assez spécial mais, elle s’y serait faite. Les nouvelles rencontres n’étaient pas si fréquentes pour elle, dans la mesure où toutes les personnalités du château lui étaient, d’une manière ou d’une autre, connues. Quant à Elizabeth Middleford, fiancée du cousin de la Princesse lady Grimm, aussi bruite qu’enjouée, difficile de ne pas la reconnaitre. Chaque noble jouissait dans les couloirs d’une notoriété associée au prestige de son nom dans le meilleur des cas, à de sales rumeurs ou une réputation désastreuse dans le pire. Mais une fois sortis de ses murs, on les révérenciait, les respectait sans les connaitre, ignorant de tous les détails. L’identité exacte, notamment. Elle ne connaissait pas Lance. Lance ne la connaissait sûrement pas non plus, dans ce cas ? Il ne devait pas vivre au château.

« Ca ira, répondit-elle en souriant toujours, je vais demander aux servantes de s’en occuper, et puis j’en demanderais une autre en attendant qu’elles aient terminé ! Elles sont très douées pour tout réparer, tant que ce n’est pas trop difficile. Mais je vais devoir faire attention, jusque-là… »

Seulement, Lizzie n’avait pas la moindre envie de retourner immédiatement au palais a lors qu’elle venait tout juste d’en sortir. Parce que, premièrement, elle se ferait sérieusement remonter les bretelles pour être sortie seule, détail qui ne l’avait pas frappée en premier lieu. Et puis, mince, elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait, non ?

« Je ne t’ai jamais vu, dit-elle, la mine pensive, mais c’est peut-être normal si tu habites ici. Oh, je sais ! Je parie que tu habites dans la grande maison avec le jardin plein de fleurs bleues que j’ai dépassé tout à l’heure ! »

Les devinettes ? Plus ou moins. Ce n’était pas tant un éclair de génie qu’une supposition pure et simple, basée sur la simple apparence. Il avait juste un visage qui allait avec ce style de demeure, de jardin. Il ne fallait souvent pas chercher bien loin pour expliquer les actes de la demoiselle. Leur motivation était souvent aussi évidente qu’elle semblait l’être de prime abord. Sans faire attention, elle ne se rendit pas même compte qu'elle n'avait pas donné son nom. L'habitude d'être reconnue dans les couloirs, sans doute, lui avait fait perdre ce réflexe pourtant basique... Mais il ne fallait pas lui en vouloir, ce n'était pas de sa faute si elle était si tête en l'air.
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} Icon_minitime1Sam 14 Mai - 18:58

{Un peu? Wah, t'es sympa avec elle! Moi j'aurais dit que c'est rien qu'une arriérée et que...8DD

Nooon, je plaisante. J'aime bien Lizzie, elle est cool. Sinon bah, voilà. J'ai POSTE. OUAIS. Et je veux internet, bouuuh...T___T}


Une des pensées qui revenait le plus souvent à l'esprit de Lance était celle disant qu'il avait de la chance que, justement, on ne puisse pas lire dans ses pensées. Il avait toujours eu la fâcheuse tendance de se perdre dans des réflexions parfois sans le moindre rapport avec la situation, et était persuadé que la seule chose qui l'empêchait de passer pour un dérangé était de garder toutes ces choses pour lui, de les cloîtrer entre les parois de son crâne. Il était toujours en train de réfléchir à quelque chose, de se poser des questions sans intérêt ou trop complexes, et avait dû apprendre au fil du temps à ne pas décrocher de la conversation malgré ses divagations. C'était une question d'habitude, sûrement. Le jeune homme avait beau tenter d'écouter attentivement ce qu'on lui disait, rien à faire. C'était un peu comme s'il ne pouvait empêcher son esprit d'agir à sa guise, de penser à ce que bon lui semblait et de réfléchir sur les sujets qui l'intéressaient. Lui, il n'y pouvait strictement rien. Raison pour laquelle, honnêtement, il préférait que personne ne lise dans ses pensées. Il n'y aurait vu qu'un vague ordre, peu de logique et des inquiétudes multiples et sans réels fondement la plupart du temps. Peut-être s'inquiétait-il trop de tout? Il n'en avait pas la moindre idée, et ne parvenait de toute façon pas à faire taire ses craintes. Les pensées rationnelles semblaient le fuir comme la peste, et il peinait à se rassurer convenablement. Pourquoi avoir peur, franchement, d'une jeune fille qui avait l'air en tout point totalement inoffensive? Elle semblait gentille, riche, et n'avait en aucun cas l'air de nourrir de noirs desseins à l'égard de qui que ce soit. Mais justement, se dit Lance en tordant sans s'en rendre compte ses mains devant lui, s'il avait voulu faire du mal à quelqu'un il aurait eu l'air le plus innocent possible, c'était logique. Ça ne signifiait pas que quiconque ayant l'air aimable était dangereux, mais... Ça signifiait bien que certains pouvaient l'être, non? Ça devait aussi vouloir dire qu'il n'avait aucun moyen de différencier les personnes réellement gentilles des potentiels assassins ou agresseurs, et ça n'avait absolument rien de rassurant, bien au contraire. Devait-il rester à distance de tout le monde pour être vraiment en sécurité? Il ne savait pas comment les autres, autour de lui, faisaient pour reconnaître les amis des ennemis, les personnes biens des personnes mal intentionnées. Mais lui, il savait qu'on lui voulait du mal. Qu'on voulait du mal à d'autres personnes, aussi. Sauf que eux ne le savaient pas, ils n'en avaient aucune idée ; c'était peut-être pour cela, qu'il était aussi méfiant quand le reste du monde était insouciant. Et l'idée que ce soit lui qui puisse avoir un problème ne lui était jamais venu à l'esprit, pas la plus petite fois. Il savait qu'ils existaient, qui qu'ils soient, il n'en doutait pas un instant. Il savait qu'ils avaient tué ses parents et son frère. Et lui, il...

Non, vraiment, heureusement qu'on ne pouvait pas lire dans ses pensées ; il aurait sans doute eu de graves ennuis, si ça avait été le cas. De très graves ennuis. Le sourire qu'affichait la jeune fille en face de lui l'apaisa quelque peu, sans qu'il s'en rende vraiment compte, et il lui sourit à son tour. Le jeune homme aux cheveux clairs ne pensait pas se mettre en danger en lui parlant, et ne pensait pas plus que quelqu'un allait le poignarder sans raison, au beau milieu d'un quartier si bien fréquenté : aucune raison de s'en faire. Il lui restait bien un bon millier d'inquiétudes insolubles qui couraient à travers son cerveau, mais heureusement l'habitude lui permettait de n'y prêter qu'une vague attention. Avec le temps, on devait sûrement pouvoir apprendre à vivre avec tout et n'importe quoi. Ou presque tout. Il ne doutait pas un seul instant, par exemple, que cette demoiselle se serait rapidement consolée de la perte de son ruban, s'il ne lui avait pas retrouvé. Elle n'y aurait très certainement plus pensé dès qu'elle aurait enfilé une autre robe, ou que ses parents lui en auraient offerte une autre. A moins qu'elle n'ait une valeur sentimentale ou que ce soit sa préférée, évidemment... Mais elle aurait sûrement fini par oublier aussi, après tout. Dommage que tout ne soit pas si simple à mettre sous silence, vraiment.

« Ça ira, je vais demander aux servantes de s’en occuper, et puis j’en demanderais une autre en attendant qu’elles aient terminé ! Elles sont très douées pour tout réparer, tant que ce n’est pas trop difficile. Mais je vais devoir faire attention, jusque-là… »

Lance acquiesça, rassuré. Si c'était réparable, alors tant mieux. Il n'était pas sans savoir que les servantes, en effet, étaient souvent douées pour réparer les choses qui lui semblaient complètement fichues ; Il se souvenait que l'une d'elle avait recousu la manche d'une de ses chemises, une fois, de manière à ce que cela passe totalement inaperçu. Et pour quelqu'un qui n'avait jamais appris comment et avec quoi coudre, il ne pouvait qu'être impressionné. C'était leur travail, après tout, et il était normal qu'elles sachent faire ce qu'on pouvait bien leur demander. Le fait qu'elle parle de servantes, ainsi habillée et dans ce quartier, n'avait par ailleurs absolument rien d'étonnant. Lui-même n'était pas Noble, et il en avait chez lui ; qu'elle soit Bourgeoise ou Noble, elle devait en avoir au moins une. Ou deux, étant donné qu'elle avait utilisé le pluriel. Ça ne lui en apprenait malheureusement pas beaucoup, mais au moins il était rassuré quant-aux sort de sa robe.

« Je ne t’ai jamais vu, mais c’est peut-être normal si tu habites ici. Oh, je sais ! Je parie que tu habites dans la grande maison avec le jardin plein de fleurs bleues que j’ai dépassé tout à l’heure ! »

Un sourire gêné étira encore une fois les lèvres du jeune homme, qui laissa doucement retomber ses bras le long de son corps. Il ne tenait pas particulièrement à se casser un doigt, faute de l'avoir trop tordu, pas plus qu'il ne tenait à avoir l'air embarrassé ou mal-à-l'aise. Même si, il en avait bien conscience, ça devait crever les yeux. Pour une fois, il était heureux que son père lui ait appris à bien parler : bien qu'il ait beaucoup perdu ces dernières années, il avait au moins gardé la capacité de gérer son stress et de laisser ses mains tranquilles. 'Les mains', lui avait dit son père, 'en disent parfois bien plus long que le visage'. Alors il les laissait le long de son corps, et se concentrait sur autre chose. Il ne savait, en revanche, pas bien comment interpréter le 'si tu habites ici'. Cela voulait-il qu'elle habitait dans une autre ville et n'était ici que temporairement, comme lui, ou plutôt qu'elle habitait le château? L'un dans l'autre, les deux lui semblaient possible.

«Hm, en réalité je n'habite pas ici, répondit-il poliment, comme à son habitude, je réside à Akita. Je suis venu passer quelques temps chez mes cousins... Mais il ne me semble pas qu'il y ait des fleurs bleues dans leur jardin, non. Elles sont plutôt blanches.»

Mais chez lui, en effet, il y avait bien des fleurs bleues-tout simplement parce qu'il trouvait cette couleur très jolie. Enfin, certaines teintes. Le cobalt, par exemple, était extrêmement beau ; et avec l'argent, c'était les deux couleurs qu'il appréciait le plus particulièrement. Quant-aux fleurs, ce n'était pas qu'il les adorait, mais sa mère avait toujours beaucoup tenu à celles qui étaient plantées devant leur grande demeure. Par respect, ou peut-être parce qu'il était habitué à leur présence, il avait continué de les faire entretenir. Elles rendaient les lieux plus agréable, moins sinistre, et c'était toujours ça de gagné.

Ce n'est qu'après avoir parlé qu'il se rendit compte, assez brusquement, qu'il ne connaissait toujours pas le nom de son interlocutrice. Il avait imaginé qu'elle se présenterait après que lui-même l'ait fait, mais il était formel, elle n'avait pas dit mot à ce sujet. Peut-être avait-elle oublié? Ou était-ce intentionnel? Il aurait aimé lui redemander, pour plus de commodité, mais hésita la seconde de trop et ne le fit pas. Si elle avait fait exprès de se taire, alors elle refuserait cette fois explicitement de décliner son identité: et face à un refus, il se serait senti extrêmement mal-à-l'aise. Donc il ne dit rien. Espérant que, peut-être, elle s'en rendrait compte par elle-même avant qu'il n'ait à élever la voix pour lui poser la question.

«Excuse moi, mais tu n'habites pas ici, alors?»
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Elizabeth Middleford
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} Icon_minitime1Dim 15 Mai - 17:02

[Désolée pour internet, mais tu sais, depuis juin dernier moi je veux un ordi portable, et je fais sans... On y survit, quoi.^^'
Et t'as dit que je pouvais te répondre quand je voulais, et comme j'avais des masses de posts à Never, et que je vais déjà lui répondre mercredi, et bah je me suis dit que je pouvais répondre ici, puisque j'avais de l'inspi et... Bref.==
Posté. clown ]
La chance avait une nouvelle fois offert son plus beau sourire à la fillette, comme maintes fois auparavant. Jamais elle ne lui avait fait défaut, à tout le moins, jamais sans se rattraper de la plus admirable des manières quelque temps plus tard. Elizabeth avait toujours été épargnée par le destin, les épreuves, et le sentier linéaire sur lequel elle marchait était bordé de fleurs roses dépourvues de la moindre épine. En comparaison au parcours que certains devaient mener, des cahots qui parsemaient leur route, des tournants décisifs et compliqués à négocier, de la fadeur du paysage qui s’offrait à leurs yeux désabusés, et de la solitude de leur interminable promenade, elle se savait bénie par le sort. L’argent n’avait pour elle jamais été un problème comme il pouvait fréquemment l’être. Le travail n’avait pas posé plus de difficultés, l’amour même s’était rangé de son côté le plus naturellement du monde, engrais indispensable à la floraison du bonheur de la demoiselle Middleford. Son visage n’avait rien de particulièrement disgracieux, ses longs cheveux aussi blonds que bouclés lui conférant des allures de poupée de porcelaine ; impression encore renforcée par ce sourire loin d’être convenu qui en permanence étirait ses lèvres. Sa famille se portait bien. Ses amis étaient nombreux, gentils, attentionnés et elle était constamment entourée des objets les plus mignons auxquels elle aurait su penser. Un rire de la part de son fiancé serait venu couronner ce spectacle et, si jusqu’ici elle ne l’avait guère plus entendu depuis bien longtemps, elle savait également qu’un beau jour, il serait capable d’être vraiment heureux. Encore une fois, au moins une, se répétait-elle fréquemment avec beaucoup de confiance. Assurance qui lui venait sans nul doute des succès, des privilèges qui n’avaient de cesse de s’amonceler à ses pieds sans qu’elle ne fasse rien d’autre qu’attendre, vivre sans se soucier de grand-chose. Aujourd’hui encore, songea-t-elle avec bonne humeur, là où une autre aurait pu perdre son ruban de manière attristante, sotte et définitive, elle n’avait pas eu à essuyer ce déboire. Avait-elle tendu la main à qui que ce soit, avait-elle exigé d’un tierce qu’il l’aide à chercher ? Avait-elle seulement pris des précautions pour ne pas l’égarer ? Bien sûr que non. Toutes ces considérations lui étaient pleinement étrangères et, pourtant, ce jeune homme serviable l’avait interpelée pour lui restituer son bien, qu’il avait dû deviner précieux. Et parce que Lizzie n’avait jamais rien affronté, jamais seule en tout cas, elle ne pouvait décemment comprendre que d’autres aient des problèmes. Se sentent mal ? Oui, elle pouvait s’en rendre compte et ne poussait pas l’aveuglement jusqu’à pareil point. Mais de là à comprendre véritablement ce que ressentaient, par exemple, ces pauvres orphelins, ces veuves éplorées, un gouffre abyssal se dressait. Elle était née sous une bonne étoile, et cette dernière ne semblait pas prête à s’éteindre. Elle irradiait même, diffusant sa belle lumière sur la vie tranquille de la petite à la robe rose. Une bourrasque de vent la contraint à replacer une mèche de cheveux correctement, et elle prêta cette fois-ci une attention toute particulière à ce qu’aucun élément de sa belle tenue ne s’envole. Il n’était pas question de courir après à travers tout le quartier si ce n’était plus loin encore, à fortiori avec des chaussures comme les siennes ! Elle ne serait parvenue qu’à abîmer plus encore sa robe et le savait pertinemment. Il ne fallait néanmoins pas se faire d’illusions : elle aurait vite eu fait d’oublier l’incident, et perdrait vraisemblablement encore beaucoup de choses.

Tête en l’air un jour, tête en l’air toujours, lui avait dit une de ses amies alors qu’elle s’était brusquement rendue compte avoir laissé une pince à cheveux dans la chambre de cette dernière. Ou lorsqu’elle était arrivée, catastrophée, une demi-heure en retard à son cours de dessin, sous prétexte d’avoir oublié en avoir un à cette heure. Même chose pour celui de musique, par ailleurs et, si elle se souvenait bien, ce genre de mésaventures lui étaient notamment arrivée pour celui de bonnes manières. Et encore bien d’autres dont elle n’avait plus le souvenir, sans doute car elle ne s’était pas tant fait réprimander à leur sujet, quand elle ne les avait pas plus simplement passés sous silence auprès de sa mère. Elle se demanda si Lance pensait à tout ou si, au contraire, il lui ressemblait et avait une fâcheuse tendance à pousser trop de choses en marge de son esprit, pour ne les ressortir que trop tard. Quand elles ressortaient tout court, cela dit en passant. Ah, peut-être avait-il oublié de dire au jardinier d’arroser les fleurs du jardin ? Si elle se le demandait, c’était parce qu’elle avait cru apercevoir une fleur fanée, d’un marron fort peu esthétique, perdue au milieu du massif. Elle ne s’avisa que ladite habituation n’était pas sienne que lorsqu’il reprit la parole :

«Hm, en réalité je n'habite pas ici, je réside à Akita. Je suis venu passer quelques temps chez mes cousins... Mais il ne me semble pas qu'il y ait des fleurs bleues dans leur jardin, non. Elles sont plutôt blanches.»

Lizzie ouvrit de grands yeux étonnés. Ah bon ? Il habitait à Akita ? Ses notions de géographie, quoiqu’elle les eût jugées une bonne centaine de fois inutile et laborieuses à apprendre, pouvaient finalement se révéler un peu moins accessoires qu’il lui avait semblé de prime abord. Akita était une grande ville, quoiqu’inférieure à Premaris, et le climat y était plus chaud. Quant à ses cousins, sans doute n’avait-elle juste jamais été amenée à leur adresser la parole. Le monde était si grand, et même la capitale dans une moindre mesure, comment aurait-elle pu connaître jusqu’à la moindre âme la peuplant ! Elle ne cessa pas pour autant de sourire, d’humeur décidément radieuse. Une maison à fleurs blanches, une maison à fleurs blanches… Ce pouvait être…, oh, il y en avait beaucoup trop pour qu’elle puisse fixer son choix sur l’une d’entre elles en particulier ! Elizabeth préférait de toute manière le rose ; mais ce n’était qu’un avis personnel, et il n’allait pas à tout le monde.

«Excuse-moi, mais tu n'habites pas ici, alors?»

La demoiselle laissa son regard courir alentour une ou deux secondes avant de reporter son regard vers Lance –qui avait décidé que, finalement, ses mains ne méritaient pas un tel châtiment et les avaient laissées tranquilles, de toute évidence. Si elle habitait ici ? Ici où, Premaris ? Ce quartier ? Elle ne se posa toutefois guère beaucoup de questions ; Lizzie restait Lizzie et, quoiqu’il advienne, jamais elle n’apprendrait à réfléchir posément avant de parler. Jamais, au plus grand dam de ses parents.

« Tu veux dire, dans ce quartier ? Eh bien, non, tu as raison, en fait j’habite au château. Je me promène ici, c’est tout. »

Elle sembla hésiter, avant de reprendre non sans un coup d’œil circulaire, sur le ton de la confidence :

« En fait, commença-t-elle, je me suis un peu enfuie, je n’avais pas envie d’une servante avec moi aujourd’hui. Tant que je ne rentre pas trop tard, ils ne devraient pas trop paniquer ! »

Puis elle tapa ses mains l’une contre l’autre, l’air vaguement désolée, avant de reprendre.

« Mais j’y pense, tes cousins t’attendent ? Je t’embête ? Tu dois rentrer ? Tes parents vont te punir à cause de moi ? Ou tu n’es pas pressé ? »
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} Icon_minitime1Lun 4 Juil - 20:15

{Moi je suis en retard et j'ai plus d'ordi, maintenant. Je passe au stade suivant.8DDD

Et mais oui mais bien sûr tu peux répondre quand tu veeeeeuheeeux. Sauf si je te l'interdis. Mais je sais pas pourquoi je ferais ça. Enfin bref. Toi qui t'inquiétais tant de pas voir de réponse ici, te voilà comblée! Lance est de retour! pig Je kiffe cette tête de petit cochon.°x°}

Honnêtement, Lance sentait qu'il allait faire une syncope s'il ne connaissait pas le nom de son interlocutrice. Ça allait devenir obsédant, comme idée. Non pas pour il ne savait quelle lubie étrange et déplacée, bien entendu, mais tout simplement parce qu'il ne le connaissait pas. Et qu'elle ne le lui avait pas donné quand il s'y serait attendu. Maintenant il ne savait plus comment faire pour le lui demander, comment faire pour lui faire remarquer qu'elle ne le lui avait pas dit. Et si pour certains ç'aurait été une formalité aisée et simple, ça ne l'était pas pour lui. L'interrompre, lui faire une remarque dont il ne savait pas si elle allait mal la prendre, c'était absolument stressant. Ou peut-être qu'il en faisait trop, il ne savait pas. Tout ce qu'il savait c'était qu'il ne savait pas comment elle s'appelait, justement, et qu'il ne savait pas s'il devait plutôt le lui faire remarquer ou attendre qu'elle le remarque. Oh mais, sans doute penserait-elle qu'il était stupide de ne pas lui avoir demandé plus tôt, si elle s'en rendait compte... C'était horrible. Vraiment, il le pensait! Faire une montagne d'un rien était devenu sa spécialité, de toute façon. Le stress et l'inquiétude faisaient partie intégrante de sa vie, et il s'était presque habitué à sentir les battements de son cœur accélérer et son estomac se nouer sans cesse, à présent. C'était vivable. On s'y faisait. Enfin, à part ses mains qui se faisaient régulièrement maltraiter et son cœur qui frôlait la crise cardiaque à chaque fois que quelqu'un s'approchait trop près de lui, évidemment. Ce n'était pas grave, absolument pas grave. Il le lui demanderait si besoin était, et voilà tout. Il n'avait pas besoin de son nom pour s'adresser à elle, enfin il ne pensait pas. A priori. S'il en avait besoin il ferait en sorte de ne pas le dire, point final. Ou bien il n'aurait qu'à feindre l'étonnement et le lui demander à ce moment là, ce ne serait pas plus mal... D'ailleurs il n'avait toujours pas abandonné l'idée qu'une jeune fille de riche famille ne devait pas se promener seule, et que si c'était le cas elle avait dû semer les personnes qui l'accompagnaient. Même si elle n'avait pas franchement l'air d'une fugitive d'une quelconque sorte, pour être honnête. Elle avait l'air d'une jeune fille propre sur elle et bien élevée qui profitait d'un moment de tranquillité pour aller marcher dans un quartier tout ce qu'il y avait de plus sûr et sécurisé, et c'était certainement ce qu'elle était en effet. Une jeune fille inoffensive qui marchait dans un quartier inoffensif où tout le monde avait des intentions inoffensives et ne prêtait même pas d'attention à lui. Seth aurait rit de l'entendre penser de telles choses, franchement... Et il n'était pas sûr qu'il aurait eu tort, pour une fois.

Ses bras toujours le long de son corps, il cherche à évacuer la tension inutilement accumulée en soupirant
légèrement. Pourquoi fallait-il qu'il soit aussi méfiant? Se méfier de cette jeune fille, c'était comme se méfier d'un papillon. Plus ou moins. Enfin, sauf qu'un papillon aurait été incapable de lui faire du mal, alors qu'elle aurait pu être armée. Ce qui était tout aussi ridicule puisqu'elle ne risquait pas d'être armée. C'était même hautement improbable. Il aurait mieux fait d'arrêter de penser, au lieu de penser des choses aussi stupides...

« Tu veux dire, dans ce quartier ? Eh bien, non, tu as raison, en fait j’habite au château. Je me promène ici, c’est tout.»

Les yeux clairs de Lance s'écarquillèrent un temps sous l'effet de la surprise, puis il replaça ce sourire aimable sur son visage. Au château, alors? Donc elle était Noble. Ça avait quelque chose d'impressionnant, tout de même ; il n'avait pas intérêt à lui manquer de respect, en tout cas. Il ne connaissait pour ainsi dire personne dans la Noblesse, ses connaissances s'arrêtant aux amis et collègues de son père qui étaient tout comme lui dans la Bourgeoisie. Néanmoins, et malgré les relations plus ou moins tendues qui existaient entre ces deux mondes, il respectait les habitants du château. Et de toute façon, ils méritaient le respect. Que ce soit les personnes Haut-Gradées ou les simples Nobles aux rangs divers et variés, il ne leur aurait jamais manqué de respect. Loin s'en faut. Et ce même si la Noble en question semblait plus jeune que lui et affichait un sourire rassurant et amical.

« En fait, je me suis un peu enfuie, je n’avais pas envie d’une servante avec moi aujourd’hui. Tant que je ne rentre pas trop tard, ils ne devraient pas trop paniquer ! »

Là, les yeux de Lance s'écarquillèrent nettement. Pardon? Enfuie? Servante? Pas trop paniquée? Pour un peu il aurait saisi sa main et l'aurait ramenée aussitôt au château, mais il doutait qu'elle trouve cela..., comment dire, amusant. Et puis elle aurait sans doute protesté, et il ne voulait surtout, surtout pas qu'on pense qu'il était en train de l'enlever. Ça aurait bien été sa chance! Il n'imaginait même pas le visage de sa Tante en entendant qu'on l'avait accusé de vouloir enlever une jeune Noble. Ça n'aurait pas été amusant plus d'une seconde, pour sûr. Ce qui ne l'empêchait pas d'être inquiet pour son interlocutrice et pour lui-même, bien sûr : il n'avait pas envie que quelqu'un vienne la chercher, mort d'inquiétude, et ne lui fasse une quelconque remarque. Était-elle donc sortie sans prévenir personne? Et si elle s'était faite enlevée? Et si elle se faisait enlever sur le chemin du retour? Peut-être même ses parents pensaient-ils qu'elle avait été enlevée, à l'heure qu'il était? Peut-être quelqu'un était-il à sa recherche? Peut-être que...

« Mais j’y pense, tes cousins t’attendent ? Je t’embête ? Tu dois rentrer ? Tes parents vont te punir à cause de moi ? Ou tu n’es pas pressé ? »

Le jeune homme secoua vaguement sa tête de gauche à droite, à la fois pour sortir de ses réflexions et pour répondre aux multiples interrogations de la présumée fugitive. Suite à quoi il acquiesça. Conscient que ce n'était clair ni pour elle ni pour lui, il s'excusa d'un sourire et passa brièvement sa main dans ses cheveux, songeant que de toute façon le vent les avait déjà plus ou moins dérangés. Et puis quoi qu'il en soit, il ne risquait pas de les mettre dans un parfait désordre simplement en passant sa main dedans : tout du moins ce n'était jamais arrivé, jusque là. Et s'il fallait un début à tout, il était des choses qu'il espérait ne jamais voir de sa vie. Elles constituaient une longue liste qui s'allongeait chaque jour et qui, par malheur, raccourcissait à chaque fois que l'une d'elle se produisait. Être accusé d'enlèvement, ça n'y était pas encore. Il faudrait qu'il l'ajoute, tiens.

«Hm, bien sûr que non, vous, tu ne me déranges pas, répondit-il précipitamment. Je ne pense pas que mes cousins m'attendent, donc je ne suis pas particulièrement pressé, non. Et mes parents sont...»

Il laissa sa phrase en suspend, comme s'il cherchait ses mots. Mes parents sont...

«... Je vis seul, conclut-il dans un sourire légèrement forcé. Mais tu es sûre que tu ne vas pas avoir d'ennuis, toi? Je veux dire, à sortir seule comme ça... Peut-être que tes parents vont s'inquiéter, ce serait tout à fait..., compréhensible.»

Il laissa s'écouler une seconde, les bras de nouveau le long du corps, s'interdisant de tordre ses pauvres doigts d'une quelconque façon, puis ajouta :

«Excuse moi mais, hm, je ne pense pas connaître ton nom.»
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} Icon_minitime1Mer 13 Juil - 15:50

[C'est tellement facile de rplayer avec ma petite blonde aux grands yeux verts que je pourrais faire ça toute la sainte journée !XD
Donc je te réponds. Cool
Posté. clown ]
Elle était bien mal placée pour poser des questions pareilles ! C’était plutôt elle qui, dans cette histoire, qui aurait eu tout intérêt à rentrer au pas de course ! Le pire étant que la blondinette le savait et persistait malgré cela à n’en rien faire, non point pas esprit de contradiction mais par envie de rester, sans plus d’arrière-pensées. Motivée par ce qui se traduisait chez elle presque comme un besoin compulsif de poser ses jolis yeux verts sur les façades sculptées, ornées et fleuries des maisons, l’idée qu’elle finirait bien par se faire punir ne l’occupait que peu. Pourtant, Dieu savait comme Lizzie passait son temps à se projeter dans l’avenir ! Elle s’y jetait corps et âme, échafaudant quelque plan, racontant avec un aplomb désarmant ce qui n’était pas encore arrivé mais qu’elle jugeait écrit, destiné. Quelles seraient les toilettes magnifiques qu’elle porterait alors, à quoi ressemblerait son salon, quelles seraient ses peluches, sa coiffure, le nom de ses enfants. Et encore maints autres détails le plus souvent aléatoires, sur lesquels elle s’imaginait avoir une totale emprise. Toutefois, pas un mot sur ce qui lui dirait sa servante à son retour ; rien, pas ne fut-ce qu’un songe inquiété. Le problème venait peut-être de la proximité des évènements : voir, mais voir loin, tel était le concept qu’elle appliquait inconsciemment. Spéculer sur les semaines, voire les mois à venir n’avait rien d’intéressant pour elle, alors, s’il était question de minutes ou de jours, c’était peine perdue ! La petite tout de rose vêtue en attendait beaucoup du temps qui passait, et si elle était déjà plutôt heureuse, pour reprendre ses propres mots, elle le serait assurément plus encore à mesure que sa vie avancerait. C’était une certitude, que diable ! Comment aurait-il pu en être autrement, puisque c’était ce qu’elle voulait ? Le passé n’était pas si important que ça, dans les faits. Le présent était délicieux, ainsi que le sa vie prochaine en tant que femme mariée et comblée. Faire fi de la linéarité des jours qui suivraient tout en sachant les apprécier mieux que quiconque était devenu, par la force des choses, la spécialité d’Elizabeth Middleford. Son domaine de prédilection. Sans doute l’explication à sa légère désobéissance était-elle de cette teneur ou, à tout le moins, du même acabit faute d’être rigoureusement similaire. Si elle avait envie de rester, sur le moment, alors il y avait fort à parier qu’elle resterait ; sauf si bien sûr son interlocuteur éprouvait quelque empressement à la quitter. Quoique dans ce cas de figure, Elizabeth aurait continué sa marche entre les jardinets pastels et les allées pavées, les fenêtres à croisillons, les fontaines et autres décorations du genre.

Elle se balançait à présent d’un pied à l’autre, l’immobilité ne lui seyant guère. Son regard inquisiteur fixé sur Lance Von Sees-Viatsky, elle se demanda s’il ne pourrait pas rester un moment. Après tout, il aurait été fort impoli de sa part de le laisser partir sans l’avoir assez remercié d’avoir sauvé sa robe d’une perte si regrettable ! Un vague coup d’œil derrière son épaule avant de revenir à l’objet de son attention lui assura que personne ne venait la chercher par là. La logique n’était pas toujours son fort, aussi ne considéra-t-elle pas vraiment que l’incarnation tout en tablier et souci d’éventuelles remontrances et d’un prompt retour au château viendrait plutôt de devant elle. Puisqu’elle avait fait demi-tour pour retourner vers Lance alors qu’il détenait son ruban. Oh, elle ne s’en occupait de toute façon que très superficiellement : à partir du moment où il ne lui arrivait rien, ce n’était pas une incartade si grave aux règles, point à la ligne. Elle n’était plus une enfant ! Aussitôt, Lizzie se reprit : si, elle l’était, et n’avait pas envie de devenir adulte trop rapidement. Mais se trouvait suffisamment grande pour prendre soin de sa propre personne, fut-ce le temps d’une petite promenade dans l’un des quartiers les plus sûrs et surveillés de cette grande ville qu’était la leur ! Si cette servante voulait l’attraper, qu’elle la cherche et la trouve toute seule, tiens. Elle s’en fichait pas mal, elle, parlait avec Lance. Ou se promenait ? Les deux à la fois, l’un n’empêchant pas l’autre, conclut-elle un peu rapidement.

«Hm, bien sûr que non, vous, tu ne me déranges pas. Je ne pense pas que mes cousins m'attendent, donc je ne suis pas particulièrement pressé, non. Et mes parents sont...»

Ah, parfait ! La blonde joignit ses mains devant elle, ses lèvres s’étirant à nouveau en un radieux sourire. Si ses cousins ne l’attendaient pas, il n’avait aucune raison partir précipitamment, alors qu’ils venaient tout juste de se rencontrer. Elle ne répondit toutefois rien, une lueur de curiosité peinant à s’éteindre dans ses yeux émeraude : ses parents quoi ? Ils quoi ? Partis en voyage pour leurs affaires compliquées, des transactions ? Oh, à l’étranger ! Peut-être à Oria ? Son interlocuteur n’aurait en ce cas pas eu de grosses inquiétudes à avoir, les routes étaient sûres entre leurs deux nations. C’était tout du moins ce qui lui avait été dit ; la traversée jusqu’à Hatès pouvait être plus difficile en raison du froid, supposa-t-elle, mais ils devaient faire partie d’un convoi plus que correct. La raison à cette dernière spéculation ? Leur fils semblait propre sur lui et ne détonnait pas dans ce paysage, ses vêtements étaient mignons et il avait un relativement joli visage –relativement seulement, parce que celui de son fiancé l’était tout de même beaucoup plus. Peut-être se sentait-il triste à cause de leur absence ? L’image d’un pauvre petit chaton abandonné au bord d’une route s’imposa aussitôt à Lizzie, qui ressentit de suite une compassion tout à fait déplacée au vu des circonstances envers son vis-à-vis.

«... Je vis seul. Mais tu es sûre que tu ne vas pas avoir d'ennuis, toi? Je veux dire, à sortir seule comme ça... Peut-être que tes parents vont s'inquiéter, ce serait tout à fait..., compréhensible.»

La demoiselle répondit à ces questions par un haussement d’épaules d’une désinvolture un rien consternante dans cette situation. Ce n’était pas si important, si ? Bon, elle ne disconvenait pas que l’on se ferait du souci pour elle, mais ce n’était pas nécessaire ! Bien que tout dans son attitude, dans ses manies et manières rappelât celles d’une petite fille plus inconsciente qu’innocente, elle ne se laissait pas démonter et entendait conquérir fièrement la confiance de ses pairs. En revenant saine et sauve, souriante et n’ayant perdu dans la bataille qu’un ruban, par exemple.

Elle croisa ses mains dans son dos cette fois, tandis que les bras de Lance avaient derechef trouvé leur place le long de son corps. Lizzie s’apprêta à balayer les craintes de Lance, justifiées au possible aux yeux de tous sauf les siens, lorsque ce dernier reprit la parole.
Pour lui faire part d’un léger détail qui, pour le coup, lui avait complètement échappé.

«Excuse-moi mais, hm, je ne pense pas connaître ton nom.»

Les yeux déjà grands de la fillette s’arrondirent encore, et elle se couvrit la bouche de la main gauche, sincèrement gênée. Elle ne le lui avait pas communiqué ? Etrange, elle était pourtant persuadée de l’avoir fait au préalable ! Oh, peut-être avait-elle oublié ? Peut-être, peut-être, sûrement, même ! Voilà une bourde qui aurait eu vite fait de la discréditer auprès de beaucoup, et qui ne correspondait pas à l’idéale lady que sa mère entendait qu’elle soit ! Quelle nulle, quelle nulle ! Esquissant un sourire d’excuse, elle se chercha un prétexte quelconque pour excuser sa méprise, sans rencontrer de franc succès. C’était peine perdue, elle avait oublié.

« Hm, je suis désolée, vraiment ! Je pensais que je l’avais fait. Mais je n’ai pas dû faire très attention, en fait, j’étais tellement contente que tu ais attrapé mon ruban que j’ai été distraite, commença-t-elle en s’embrouillant vaguement. Elizabeth Esel Cordelia Middleford. »

Par habitude, elle donnait son nom complet, comme il était d’usage lors de grande réceptions. Sa mère le lui avait toujours recommandé, ainsi que son professeur de bonnes manières. Elle s’arrêta un instant, avant de reprendre :

« Mais je préfère qu’on m’appelle Lizzie ! »

Ladite jeune fille jeta un regard à l’entour, avant de revenir à Lance : ses difficultés à fixer son attention sur un point précis quand il y avait tant à voir ne la quittaient pas.

« Ne te fais pas de souci, ils s’inquiètent pour rien ! Il ne peut rien m’arriver, ici, c’est un quartier sûr. Enfin, il a l’air calme, tu ne trouves pas ? Oh, tu ne m'en veux pas pour mon nom, au moins ? Je te jure que je n'ai pas fait exprès ! »
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} Icon_minitime1Mer 31 Aoû - 21:05

{Trololol. \o/

Et ce serait bien le malheur de répondre avec Lizzie toute la journée! Ça voudrait dire que je répond à Lizzie toute la journée aussi, or ça me parait compliqué...u___û}


Les mains jointes devant elle, un sourire aux lèvres, la jeune fille ressemblait vraiment à l'idée que se faisait Lance de la 'petite fille parfaite' type. Elle était mignonne, souriante et polie. Sûrement ses parents étaient-ils des gens bien, des personnes respectueuses et respectables. Peut-être même avait-elle des frères et sœurs, pour compléter le tableau. Il n'aurait pas osé lui poser ce genre de questions, et savait par avance qu'il devrait se contenter de s'imaginer la réponse qu'elle aurait pu lui donner. Ce n'était pas très grave, de toute façon. Il n'avait pas besoin de la connaître dans les moindres détails ; ils venaient de se rencontrer, et ce genre de questions lui aurait sans doute paru..., déplacé. Lui, en tout cas, jugeait que cela n'aurait pas été correct. Ses yeux bleus-verts se posèrent sur la demoiselle aux belles boucles blondes, se baissèrent doucement vers le sol, puis remontèrent vers elle avant qu'il ait pu avoir l'air impoli. Il n'aimait pas regarder les autres dans les yeux. Ça le gênait. Il préférait de loin fixer un point plus ou moins défini, comme par exemple un collier ou une boucle d'oreille, et ne croiser le regard de l'autre que quand c'était nécessaire. Il avait la désagréable impression que, dans le cas contraire, on violait son intimité. Ce que ça pouvait être ridicule, franchement... Mais il n'y pouvait rien. Ce n'était pas comme si cette fille allait lire quoi que ce soit dans ses yeux, pourtant, mais il savait qu'il ne réussirait pas à soutenir bien longtemps son regard amical. Amical, oui. Il l'était sûrement, ou tout du moins en avait-il l'impression. Elle avait l'air tout à fait gentille, et il avait vraiment envie de pouvoir discuter avec cette jeune fille sans être tendu et angoissé. Ne pas y arriver, de fait, l'énervait plus que de mesure. Ou, en l'occurrence, le déprimait complètement. Il se sentait stupide, à s'inquiéter tout le temps. Si seulement il y avait eu une façon de s'empêcher de penser, il aurait pu...

Quand la presqu'inconnue plaça sa main devant sa bouche, gênée, il réussit néanmoins à se détendre quelque peu. Au moins, il saurait son nom. Elle allait le lui donner, puisqu'elle s'était rendue compte à présent qu'elle ne le lui avait pas communiqué. Peu importe pourquoi elle ne l'avait pas fait, tant qu'elle lui disait comment elle s'appelait. Quand il pourrait mettre un nom ou un prénom sur ce visage souriant, il se sentirait mieux C'était sûr. Évident. Il ne savait pas pourquoi, mais c'était ainsi. Peut-être parce que, de la sorte, elle ne lui serait plus totalement inconnue? Lance n'avait pas envie de chercher le pourquoi du comment, et se concentra sur ce qu'elle disait. Il ne s'agissait pas de ne pas l'entendre! Il n'aurait plus manqué que ça, vraiment. Demander aux gens de répéter était impoli, son père le lui avait assez dit comme ça de son vivant. Il fallait prêter une oreille attentive à ce que les autres disaient. C'est donc ce qu'il fit, quand elle reprit la parole.

« Hm, je suis désolée, vraiment ! Je pensais que je l’avais fait. Mais je n’ai pas dû faire très attention, en fait, j’étais tellement contente que tu ais attrapé mon ruban que j’ai été distraite. Elizabeth Esel Cordelia Middleford. »


Elizabeth Esel...? Il dû faire un gros effort pour rester impassible et ne pas ouvrir, comme elle il y avait quelques instants, des yeux ronds. Son nom était très..., long. Comment était-il censé deviner ce qui faisait parti du nom et ce qui faisait parti du prénom, dans tout ça? Peut-être avait-elle un prénom composé. Ou plusieurs noms. Ce ne serait pas étonnant, ce ne serait même bizarre en aucune façon, il le savait très bien. C'était bien le problème, avec les familles riches. C'était toujours dans ce genre de milieu que se trouvaient les noms les plus prestigieux, particulièrement dans la Noblesse, et ils aimaient particulièrement rallonger les choses. Déjà qu'il avait parfois du mal à faire comprendre quel était son nom à lui... Il n'osait imaginer ce que ça aurait été s'il en avait eu plusieurs!

Il en était donc à se demander comment appeler Elizabeth Esel quelque chose, quand elle coupa court à toutes ses questions.

« Mais je préfère qu’on m’appelle Lizzie ! »


Lizzie? Eh bien... Ça faisait une sacré réduction, pour le coup. Il lui aurait bien demandé s'il était bien sage de l'appeler comme ça (parce que ça ressemblait plus à un surnom qu'autre chose, qu'ils se connaissaient mal et que, de plus, elle était certainement dans la Noblesse alors que lui, il...) mais abandonna en la voyant regarder autour d'elle. Il avait vraiment du mal à engager la conversation, il fallait croire. Répondre aux questions, il y arrivait. En poser lui-même, c'était une autre histoire. Changer de sujet, n'en parlons même pas. Il fut cela dit soulagé de voir qu'elle observait autour d'elle, et en profita pour déporter son regard sur le sol. Si elle l'avait fixé avec insistance, comme certaines personnes savaient si bien le faire, ça l'aurait embarrassé. Alors que si son regard passait d'une chose à un autre, comme un papillon, c'était bien mieux. Pour lui, en tout cas. Parce qu'il n'était pas sûr que la majorité aurait partagé son point de vue. Pas sûr du tout, même.

« Ne te fais pas de souci, ils s’inquiètent pour rien ! Il ne peut rien m’arriver, ici, c’est un quartier sûr. Enfin, il a l’air calme, tu ne trouves pas ? Oh, tu ne m'en veux pas pour mon nom, au moins ? Je te jure que je n'ai pas fait exprès ! »


Impressionné par la facilité qu'elle avait à enchainer les mots et à la fluidité de ses paroles, il ne sut tout d'abord que répondre. Elle ne devait pas se poser d'inutiles questions, elle. Sans doute était-elle plutôt du genre..., hm, insouciante. Heureuse de vivre, en somme. Mais il était plus agréable de parler avec quelqu'un qui souriait qu'avec un dépressif, aussi jugea-t-il que c'était une bonne chose. Frappé par sa propre remarque, il se força à sourire. Que dire, maintenant? Il aurait aimé lui expliquer qu'il n'y avait aucun problème, qu'il ne lui en voulait pas le moins du monde, mais craignait d'en faire trop. Peut-être devait-il répondre à sa première question avant de la rassurer? Suivre un ordre, une certaine logique? En même temps, ce qu'elle venait de dire attendait peut-être une réponse plus urgente. Alors, il..., il...

…, ne savait absolument pas quoi faire.

« Hm, non, je ne t'en veux pas du tout! répondit-il finalement, agitant doucement ses mains devant lui pour donner du poids à ses paroles. Ça n'a aucune sorte..., d'importance. Je sais bien que tu ne l'as pas fait exprès. »

Pourquoi aurait-elle volontairement gardé son nom pour elle, après tout? A moins qu'elle n'ait peur qu'il la reconnaisse. Ou qu'elle ne lui fasse pas assez confiance pour vouloir le lui donner. Ou parce que... Non, non. Elle n'avait aucune raison d'avoir fait ça volontairement. Et puisqu'elle le disait, il n'y avait rien de plus à dire. Cette idée le rassura, et il s'y accrocha. Elle n'avait aucune raison de lui mentir, et elle ne le ferait pas.

« Ce quartier est plutôt calme, oui. C'est pour ça que j'aime m'y promener,
ajouta-t-il avec un sourire plus détendu. Et, hm, c'est normal que tes parents s'inquiètent. Ils doivent tenir à toi, c'est tout. C'est s'ils ne s'inquiétaient pas, que ce serait..., eh bien, inquiétant, justement. »

En effet. Si une jeune fille pouvait disparaître sans que quiconque ne s'alerte de son absence, c'était inquiétant. Triste, aussi. Mais Lizzie n'était certainement pas une orpheline ou une enfant battue, et sa disparition aurait fait des vagues. Sans le moindre doute. Lance ne songeait pas un seul instant que des parents puissent ne pas aimer leurs enfants, et pensait la réciproque tout aussi valable.

Enfin. Tant que personne ne venait chercher la jeune blonde manu militari, c'était le principal. Il n'avait aucune, mais alors aucune envie de se retrouver coincé dans ce genre de scène.

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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} Icon_minitime1Sam 3 Sep - 12:01

[Pas tant. Souviens-toi nos calculs, hein. Quatre RP's le matin. Ca va très vite, si tu dors une heure par jour, entre 13 et 14...XD
Allez, posté.Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} 110805123045455675
Lammas, lammas.XD]
Venant d’une autre cette inquiétude qui ceignait le cœur Lizzie aurait pu sembler stupide ; elle-même en était consciente. Quelle tête en l’air elle faisait ! Sans doute que Lance, songea-t-elle, déçue, regretterait de l’avoir abordée. C’était une certitude, maintenant, elle le voyait bien ! Il devait la prendre pour une rustre ou une idiote. Ou les deux, ce qui aurait été un comble puisque, honnêtement, elle ne pensait être ni l’un ni l’autre. Un instant elle se mit à sa place : comme il avait dû être gêné ! Et elle qui n’avait rien remarqué ! Son cas était irrécupérable, désespéré. Déjà elle s’imaginait avec quelle amertume ce Von Sees-Viatsky repenserait à ce jour : il se montrait des plus courtois –héroïque presque dans ce monde en tous points exagéré derrière les yeux de la fillette– en lui rendant son précieux ruban, et elle ne lui déclinait pas son identité. Oh mais quelle gourde ! Evidemment, subsistait la possibilité qu’il ne lui en tînt guère rigueur, ce qui aurait été très agréable et indulgent de sa part. La petite blonde lui offrit son plus beau sourire d’excuses, sincère. Elle n’aurait pas pu être plus désolée, se répéta-t-elle. Pour ne rien arranger, Lance ne semblait pas aussi…, volubile qu’elle. Plus tendu ? Elle ne pouvait le déterminer ; contrairement à quelques individus fort perspicaces, elle n’était pas douée pour deviner l’humeur des gens à leur visage, leur expression, leur gestuelle. Tout au plus comprenait-elle lorsqu’ils étaient embarrassés, pour peu que ce fût suffisamment évident. Eh bien quoi, jamais il n’avait été exigé d’elle d’en être capable ! Sur l’instant toutefois pareil don lui aurait été plus qu’utile. Cherchant à se savoir pardonnée, elle tenta en vain de croiser le regard de son vis-à-vis : peine perdue, semblait-il. Elle ne s’en offusqua pas, et ne s’attarda pas sur ce détail, aussitôt jugé sans importance parce que contrariant.

La réponse à sa question ne tarda pas à fuser, claire et rassurante : il ne lui en voulait pas, et n’avait pas remis sa sincérité en doute une seconde ! Parfait, pensa Elizabeth. Tout allait bien en ce cas, son erreur était balayée et elle n’aurait plus à y penser. D’ailleurs, c’était déjà plus ou moins le cas : il ne lui fallut pas plus de deux brèves secondes pour être obnubilée par autre chose, n’importe quoi, ses yeux faisant régulièrement la navette entre Lance et le décor. Chez elle, les émotions gagnaient en intensité ce qu’elles perdaient en durée. Nul doute qu’il s’agissait de là où le bât blessait : elle oubliait et répétait ses fautes sans s’en rendre réellement compte. Il ne lui fallait pas longtemps pour passer du rire aux larmes et vice-versa. En tout cas, s’en fit-elle la remarque, elle sentait qu’ils allaient bien s’entendre, tous les deux ! La petite Middleford avait nombre d’amis auxquels elle tenait, et il faudrait désormais compter avec Lance. Son avis ? Elle ne le lui avait pas demandé et n’y pensait pas tant pour elle leur bonne-entente était…, axiomatique, voilà. Il lui parlait, elle lui parlait et ils ne se disputaient pas : mieux, ils ne s’ennuyaient pas. Pas elle, à tout le moins, aussi se laissa-t-elle aller à songer que la réciproque était forcément valable. Tout semblant d’inquiétude envolé, elle avait troqué sa mine contrite contre une expression joyeuse, enjouée. Elle lui seyait tellement mieux ! Elizabeth avait envie de faire plus ample connaissance avec son « nouvel ami ». Une marche en solitaire était idéale pour étudier le paysage, les sculptures, les fontaines et autres somptueux jardins, mais la présence d’un tierce pour écouter ses commentaires, les affirmer voire infirmer s’il n’était pas d’accord, bref, de quelqu’un avec qui converser, rendait indiscutablement sa petite escapade plus attrayante. Tant qu’il ne lui rappelait pas qu’elle devait rentrer, cela allait sans dire. La fillette aux larges boucles claires se prit à penser qu’elle n’aurait pu rêver un meilleur compagnon de route que lord Von Sees-Viatsky. Certes, elle aurait préféré partager ce moment –comme tous ceux de sa vie de manière générale, ce qui était humainement impossible, et ce au plus grand dam de la demoiselle…– avec son fiancé, mais ce dernier était toujours tellement occupé… Sebastian aussi, puisqu’il lui semblait souvent qu’ils allaient de pair.

Aussi avait-elle décidé que Lance était parfait pour ce rôle, qu’elle lui offrait de bon cœur sans imaginer une seconde qu’il eût pu refuser. Vraiment, il n’y avait pas de raison pour cela puisque son oubli ne l’avait pas offensé, n’était-il pas ? Lizzie était bien décidée à s’entendre avec lui de toute façon, et ce même si son nom était difficile à prononcer. Von Sees-Viatsky, vraiment, elle n’y aurait jamais pensé toute seule !

« Ce quartier est plutôt calme, oui. C'est pour ça que j'aime m'y promener. Et, hm, c'est normal que tes parents s'inquiètent. Ils doivent tenir à toi, c'est tout. C'est s'ils ne s'inquiétaient pas, que ce serait..., eh bien, inquiétant, justement. »

Lizzie croisa les bras, boudeuse. Oui, ils tenaient à elle, et ceci et cela, mais ce n’était pas une raison pour si peu lui faire confiance ! Elle avait grandi, et se considérait comme tout à fait capable de se débrouiller sans aide à présent. Etait-il donc nécessaire qu’une servante l’accompagne partout où elle allait ? Oh, bien entendu, jamais la blondinette ne se serait plainte de sa présence lorsqu’en ville la pauvre femme devait porter ses affaires. Mais là, de suite, Elizabeth ne voyait pas l’utilité d’un tel boulet. La demoiselle ne se rendait pas compte de l’injustice de ses propos, trop occupée à critiquer cette constante surveillance qui pesait sur elle. Dans les longs corridors du château, il y avait toujours quelqu’un pour vous reprendre, vous dicter votre conduite et votre pensée. Et même à l’extérieur, il n’y avait pas moyen d’être tranquille sans désobéir ! Elle poussa un petit soupir résigné, pas décidée pour autant à faire marche-arrière. Encore moins maintenant qu’elle avait rencontré Lance.

« Oui, concéda-t-elle de mauvaise grâce, mais tout de même, ai-je encore cinq ans pour qu’ils me suivent encore partout ? Je suis une jeune fille maintenant, je suis parfaitement capable de me promener seule, au moins ici ! »

Elle se tut un instant, en pleine réflexion, avant de reprendre la parole :

« Enfin, je peux me promener seule, mais tu peux quand même venir avec moi. Tu m’as rendu mon ruban, après tout, ce ne serait pas digne d’une lady de s’en aller comme ça. »

Tandis qu’elle parlait, sa gaité était revenue. Ce n’était pas le moment de penser à de mauvaises choses, il fallait rester positif !
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} Icon_minitime1Dim 16 Oct - 18:46

{Je tiendrais pas une semaine à ce rythme là, je pense... A mon avis je serais morte au bout de cinq jours! Et au bout de deux ou trois, mes postes voudraient plus rien dire tellement je serais fatiguée.XDD

Et pour le HS qui sert à rien : Je viens de me rendre compte que dans le dernier poste de Mary au salon, j'ai marqué 'elles n'avaient pas d'autre choux que de se côtoyer'. Applaudissez moi pour faire les plus belles fautes d'inattention qui soient. \o/

Lammas lammas ovce ovce...~ =v=}

Quand la jeune fille qui lui faisait face croisa les bras, visiblement contrariée, il faillit esquisser une grimace. Grimace qu'il réussit fort heureusement à retenir, s'appliquant à garder sur son visage un sourire poli. Qu'avait-il dit qui ait pu l'agacer? S'il s'en referait à la logique alors c'était ce qu'il venait de dire, là, à l'instant, qui l'avait contrariée. Que ses parents s'inquiètent, donc...? Peut-être n'avaient-ils pas le même point de vue sur la chose, tout simplement. Qu'elle semble boudeuse ne voulait pas dire qu'elle le haïssait ou se demandait comment l'assassiner, fort heureusement! Malgré tout, après avoir pensé à cela il ne put tout à fait effacer cette idée de son esprit, et son sourire se tendit une fois de plus. A ses yeux, avoir quelqu'un qui s'inquiétait de l'heure à laquelle on rentrait, des vêtements qu'on portait ou même de l'endroit où l'on se rendait, c'était assez flatteur. L'inquiétude était pour lui une forme d'affection comme une autre, aussi agaçante puisse-t-elle être parfois. Être totalement seul, sans personne pour s'inquiéter de quoi que ce soit, c'était ça qui aurait été bien triste. Ah... Personne n'est jamais content de ce qu'il a, de toute façon. A quoi bon se casser la tête? Si ses parents avaient encore été près de lui, il se serait plaint qu'ils l'étouffaient trop, et aurait protesté pour avoir plus de liberté. A présent qu'il était seul, il regrettait ce trop-plein d'affection qu'il avait eu durant son enfance. Il en aurait certainement été de même pour son interlocutrice. Essayer de lui expliquer qu'elle aurait dû se réjouir que ses parents s'inquiètent pour elle aurait été stupide, aussi se promit-il de ne pas le faire. Il allait se contenter d'être heureux pour la jeune fille, et tout irait très bien. Tant qu'elle ne lui en voulait pas, bien sûr. Dans le cas contraire, il n'aurait pas su quoi faire ni quoi dire. S'excuser? Ou bien... Ou bien se taire, il ne savait pas trop. Comme d'habitude. Qu'il soit sûr de lui et plein d'entrain était plus qu'extrêmement rare, et il le déplorait. S'il avait eu plus confiance en lui-même, peut-être aurait-il été un meilleur compagnon de discussion. Mais c'était encore et toujours une question qu'il ne pouvait poser à personne, et à laquelle il n'aurait donc jamais de réponse satisfaisante.

Autant se concentrer sur ce qu'elle disait, et espérer qu'elle ne le prendrait pas en grippe. Ce qui risquait d'arriver, si elle voyait qu'il ne l'écoutait pas et préférer penser à tout et n'importe quoi. Il s'efforça donc de prêter une oreille attentive aux mots qui sortaient de sa bouche, sans rien laisser paraître de ses possibles inquiétudes.

« Oui, mais tout de même, ai-je encore cinq ans pour qu’ils me suivent encore partout ? Je suis une jeune fille maintenant, je suis parfaitement capable de me promener seule, au moins ici ! »

Le silence qui suivit, bien qu'extrêmement court en réalité, sembla s'étirer interminablement. Les secondes auraient pu devenir des minutes, cela n'aurait pas étonné le jeune homme plus que cela. Son expression souriante s'était muée en un sourire inquiet, hésitant, et il ne put s'empêcher de se remettre à tordre consciencieusement ses mains devant lui. C'était une manie qu'il allait devoir perdre, s'il ne tenait pas à passer pour un imbécile complet ; seulement c'était plus facile à dire qu'à faire, et entre ça et stresser encore plus, son choix était déjà fait. Lizzie n'avait pas l'air..., spécialement en colère contre lui, c'était déjà ça de gagné. Son agacement semblait en vérité plus dirigé vers les personnes qui la 'suivaient partout', et ça le rassura quelque peu.
Seulement, sur ce point au moins, il ne pouvait être d'accord avec elle. Sérieusement... Lui qui s'inquiétait même quand il était dans sa propre maison, comment aurait-il pu acquiescer tranquillement et dire qu'en effet, elle ne risquait rien à se promener seule? C'aurait été un mensonge éhonté, et il n'avait aucune envie de la fâcher en la contredisant à tort et à travers. Ce n'était pas ses affaires, voilà tout. L'insouciance était quelque chose de merveilleux, vraiment. Il aurait aimé pouvoir marcher seul et sans inquiétude, juste à regarder le paysage et à penser à diverses choses amusantes et légères. Mais c'était un privilège qui lui avait été définitivement retiré il y avait de cela un an, et il savait qu'il n'aurait plus jamais l'esprit tranquille. Inutile de se bercer d'illusions ; il serait toujours effrayé par tout et tout le monde, et resterait toujours quelqu'un de solitaire. Parce que personne ne le comprenait, personne ne l'aurait compris. Et puis il ne voulait pas qu'il arrive malheur à qui que ce soit. Alors comme..., comme ses proches étaient les cibles d'il ne savait qui – ou quoi – il n'avait pas le choix. Bien sûr, qu'il aurait aimé être ami avec Elizabeth : elle semblait gentille, et son sourire, ses grands yeux et ses jolies boucles auraient remonté le moral de n'importe qui. Mais il ne voulait pas qu'elle ait des problèmes par sa faute, alors c'était hors de question. Sûrement que s'il se contentait de lui parler quelques minutes, elle ne risquerait rien. On ne pourrait pas les considérer comme proches, non? Il ne le pensait pas, en tout cas. Il l'aurait oublié dans quelques temps, elle aurait sûrement fait de même de son côté et tout irait pour le mieux. Si elle ne comptait pas pour lui, ils
ne penseraient pas à lui faire du mal. Tout du moins l'espérait-il.

Preuve en était que, jusque là, ni Seth ni aucun de ses cousins n'avait été pris pour cible. Ils allaient parfaitement bien – et pourtant, il ne niait pas que se débarrasser d'un ou deux de ces idiots lui aurait fait le plus grand bien.

« Enfin, je peux me promener seule, mais tu peux quand même venir avec moi. Tu m’as rendu mon ruban, après tout, ce ne serait pas digne d’une lady de s’en aller comme ça. »

Le sourire de Lance réapparut aussi soudainement qu'il était parti, et il acquiesça doucement. Si elle ne lui en voulait pas, alors tant mieux. C'était le principal. Il n'avait aucune envie de se fâcher avec la jeune blonde, honnêtement ; éviter les sujets possiblement sensibles ne serait sans doute pas une précaution superflue. Il n'aurait qu'à tâter le terrain avant de ne pleinement donner son avis, histoire de ne pas entrer en totale contradiction avec son interlocutrice. Voilà, il allait faire comme ça.

« Eh bien, jusque là tu as agi en parfaite Lady, répondit-il avec un sourire, reposant ses bras le long de son corps. Mais tu es sûre que je ne vais pas te déranger, si je t'accompagne? Je ne suis pas..., très doué pour faire la conversation, disons. »

Au moins, il l'aurait prévenu. Aucune fausse modestie dans ses paroles, pour le coup : il n'aurait pas pu être plus sincère. A part en disant qu'il ne parlait que rarement avec de nouvelles têtes, peut-être. Mais il n'avait pas envie qu'elle interprète cela d'une façon dérangeante, aussi n'ajouta-t-il rien. Il restait seul par choix, pas parce qu'il était un tueur en série laaaule ou qu'il haïssait le monde. Il en avait peur, ce qui était, il le pensait, une toute autre chose.


Dernière édition par Lance Vosesviatski le Jeu 8 Déc - 18:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} Icon_minitime1Mer 2 Nov - 13:56

[Ben, je devais plus me souvenir que t'avais marqué ça.==v
Et puis, tant pis, tu seras juste fatiguée au début, le temps de prendre le rythme !XD
Regarde, moi, je vais devoir reprendre le rythme "super j'ai école wouhouhou-houuu...==" jusqu'au 17 décembre. Grmph. Je vais me tuer.T__T
Posté.Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} 110805123045455675]



Sa bonne humeur semblait être, comme dès qu’elle disparaissait pour plus de dix petites secondes, définitivement revenue. Au beau fixe, vraiment ! Après tout, si ses parents ne lui accordaient certes pas une bien grande confiance, elle se contenterait de leur prouver, pas plus loin qu’ici ou plus tard que dès à présent, qu’elle en était plus que digne –contrairement à ce qu’ils devaient songer à son égard, et qui était en outre proprement vexant pour une personne aussi responsable, mature qu’elle ! Il allait de soi qu’elle ne pensait guère au risques encourus et que, le jour où elle se ferait enlever, ces considérations seraient considérées par ses soins comme « nulles et non avenues » ; bien sûr que non, elle avait toujours voulu qu’une servante la suive, ne fut-ce que par précaution, seulement voilà, personne n’avait été disponible au moment où elle, voulait sortir. Le pire dans cette histoire étant que Lizzie y croirait dur comme fer. Cela dit, sans doute cela valait-il mieux qu’être sans cesse inquiète, angoisser pour un oui ou un non, paniquer à n’en plus savoir que faire, perdre ses moyens et enfin, ne plus sortir de chez soi pour garantir sa propre sécurité –et encore, celle-ci n’aurait été que toute relative. Il pouvait arriver n’importe quoi et ce n’importe quand, mais était-ce bien la peine de s’en soucier sans cesse ? De se faire du mouron sans arrêt sur ce qui, possiblement, pourrait arriver ? Non. Du point de vue de la fillette aux jolies boucles blondes, la réponse tombait comme un couperet, nette, rapide et d’une précision mortelle : non. Ce n’était pas vivre, ça ! Lance aurait très bien pu être un horrible monstre aux aguets, guettant l’occasion de la poignarder quand personne ne regarderait pour nier l’avoir ne fut-ce que croisée plus tard. Mais, bon, il fallait reconnaitre que cette perspective perdait en réalisme ce qu’elle gagnait en originalité, et qu’à s’enfuir sous le simple et ridicule prétexte que, si, c’était tout à fait « possible » elle manquerait une magnifique occasion de se faire un ami hein, Lance.

Or, Elizabeth adorait inconditionnellement s’en faire, travailler ses relations aux autres constituant l’essentiel de ses journées. Têtue, bornée presque, lord Von Sees-Viatsky aurait pu lui lancer au visage les arguments les plus percutants, enchaînés avec la plus grande logique, impeccable sur le fond si bien que sur la forme pour ne pas l’accompagner qu’elle les aurait aussitôt balayés d’un désinvolte « ce n’est pas grave » ou « tant pis ». Pas qu’elle ne fît pas grand cas de ce qu’il aurait pu penser –n’avait-elle pas ressenti un vif désarroi à l’idée qu’il la prenne pour une étourdie ou une prétentieuse ?–, mais la petite ne voyait pas en quoi une promenade entre individus civilisés aurait pu leur être, à l’un comme à l’autre, néfaste. Elle en faisait tout le temps avec ses amies ! Dans le parc, après l’heure du thé : elles disposaient en effet d’un peu de temps avant d’avoir à faire acte de présence faute de réellement écouter et s’intéresser à tel ou tel cours, temps dont elles pouvaient faire l’usage qu’elles désiraient. Aucune d’entre elles ne s’étaient du reste jamais plainte de ces agréables ballades près des parterres de fleurs embaumantes, une ombrelle à la main.

Alors cela signifiait forcément que tout le monde aimait ça, dans la bonne société. Donc, Lance aussi. Donc, pas de souci, ils pouvaient marcher ensemble. La capacité d’Elizabeth à délibérément ignorer l’instabilité pourtant évidente à tous autres yeux d’un raisonnement dès lors que celui-ci l’arrangeait, il fallait bien l’avouer, forçait le respect.

« Eh bien, jusque-là tu as agi en parfaite Lady. »

Lizzie ne chercha pas à cacher son ravissement : en parfaite lady ! Comme c’était gentil. Elle savait bien que c’était faux, mais ce que c’était plaisant à entendre ! Ce n’était pas au château qu’elle aurait reçu pareil compliment. Toutes ces critiques de la part de ses précepteurs alors qu’elle faisait tant et tant d’efforts étaient fatigantes, à la longue. Eût-elle été remplacée par une statue, ils auraient toujours trouvé à redire à son sourire, ne l’auraient toujours pas trouvée suffisamment immobile à leur goût ! Et puis quoi, encore ? Pourquoi n’aurait-elle pas le droit de saluer chaleureusement les êtres qui lui étaient chers ? Ce n’était pas gentil, de leur réserver un accueil si froid que les grandes dames le faisaient ! Lance devait être, songea-t-elle avec entrain, un garçon fort aimable et compréhensif pour se rendre compte que parfois, le naturel engendrait l’oubli mais restait préférable à de constants artifices qui, eux, engendraient bon nombre d’erreurs stupides. Mais alors, vraiment stupides.

« Mais tu es sûre que je ne vais pas te déranger, si je t'accompagne? Je ne suis pas..., très doué pour faire la conversation, disons. »

Les sourcils de la « parfaite lady qui n’en était pas une » s’arquèrent : la déranger ? Mais enfin, puisqu’elle le demandait ! S’il ne lui avait pas semblé être un compagnon de marche idéal, elle ne lui aurait rien dit : ça n’aurait pas été très poli, elle n’en disconvenait pas, mais mieux valait un vague écart à l’étiquette que devoir supporter un ennuyeux pédant et laid plus longtemps que ce le strict nécessaire imposait ! Lance ne la connaissait pas encore très bien, commenta-t-elle sans amertume et sans douter de la pertinence de cet « encore », ce devait être la raison pour laquelle il ne savait pas cela. Ce n’était pas grave, en soi, ils avaient le temps de devenir de bons amis.

« Oh, tu ne risques pas de déranger, puisque je te le propose ! Je me serais tue sinon, tu sais. Et moi, je te trouve gentil. Donc, la conversation sera forcément agréable, assura-t-elle avec aplomb, tu ne crois pas ? »

Lady Middleford se fichait pas mal qu’il fût ou non causant ; ne pouvait-elle après tout pas faire une bonne partie de la conversation, en cas de problème ? Peut-être qu’il était timide ? A tordre ses mains devant lui de cette façon, c’était ce qu’il laissait transparaitre, songea Lizzie sans se départir de son grand sourire pour si peu. Car s’il l’était trop, on ne se privait pas de lui faire savoir, de temps en temps, qu’elle ne l’était pas assez. Ils contrebalanceraient leurs défauts mutuels, disons ! C’était parfait. Elle ne le voyait pas refuser, il n’y avait pas de raison.

Si ?
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} Icon_minitime1Jeu 8 Déc - 18:58

{AHAHAHAHAH RAPE.

Ou pas. Peu importe. Mais grâce à mon légendaire retard en ce moment, on est bientôt le 17 Décembre! Je fais avancer le temps plus vite, je suis un génie...8DDD}


Et encore ; 'pas très doué pour faire la conversation' était un euphémisme. Il suffisait de le voir tordre ses pauvres mains pour s'en rendre compte. Pour l'instant ses bras reposaient sagement le long de son corps, mais ça n'allait bien sûr pas durer. Dès que le stress ou l'inquiétude aurait à nouveau grimpé d'un cran, il allait recommencer à martyriser ses doigts pour se donner l'impression de faire quelque chose, tenter d'une manière ou d'une autre d'évacuer son malaise. Ça allait marcher quelques secondes, et puis il allait à nouveau recommencer. C'était un cercle vicieux, impossible d'y échapper. Il aurait vraiment aimé, pourtant, pouvoir parler à Elizabeth avec fluidité et tranquillité, comme si c'était la chose la plus simple au monde. Arrêter de se prendre la tête, de penser, de s'inquiéter pour tout et rien, de sursauter au moindre bruit suspect ou non... Évidemment, que ça aurait été plus agréable. Mais que voulez-vous? Il n'y arriverait jamais, c'était peine perdue. Étant d'une nature plutôt pessimiste, le jeune homme avait tendance à trop vite baisser les bras et à ne pas même essayer quoi que ce soit. De toute façon, il n'y arriverait pas. A quoi bon tenter sa chance, alors? Il confirmerait juste ses doutes, et il n'avait aucune envie de se déprimer plus qu'il ne l'était déjà au quotidien. Tant pis. S'il était incapable d'être serein ou de faire la conversation correctement, il pouvait au moins éviter de trop ennuyer son interlocutrice. Ce ne serait, quoi qu'il en soit, qu'un moment, une durée de temps limité. Il y survivrait, il oubliait, et ça n'aurait au final aucun impact majeur sur sa vie. Voilà. Même s'il l'ennuyait sans qu'elle ose le lui dire, ça n'aurait aucun impact majeur sur sa vie. Ce ne serait pas grave, ça n'aurait même aucune importance.

Et puis il savait parler, savait répondre et réfléchir plutôt correctement. Qu'il trébuche sur ses mots, hésite ou ne parle pas assez fort ne serait sans doute pas si répréhensible que ça, non...? La petite blonde n'avait pas l'air de celles qui ricanait à la moindre faute ou au moindre problème, mais sait-on jamais. Certaines femmes – tout comme certains hommes, sûrement – savaient mentir et jouer la comédie à la perfection. Peut-être se sentait-elle obligée de lui proposer de venir avec elle parce qu'il avait 'sauvé' son ruban? Il n'avait vraiment aucune envie de la déranger, et aucune envie non plus qu'elle soit contrainte de le supporter si elle n'y tenait pas. Mon Dieu. Il n'avait vraiment, vraiment aucune envie de la déranger. Ou plutôt, il avait peur de la déranger. Comme un enfant effrayé par le monstre sous son lit ou une jeune fille terrorisée à la vue d'une araignée, lui avait peur d'être de trop. Et s'il réussit à garder un sourire plus ou moins satisfaisant sur ses lèvres, il se remit cependant à serrer ses mains devant lui, sans réellement s'en rendre compte. S'il ne se déboitait pas un doigt avant la fin de la journée, il aurait de la chance.

« Oh, tu ne risques pas de déranger, puisque je te le propose ! Je me serais tue sinon, tu sais. Et moi, je te trouve gentil. Donc, la conversation sera forcément agréable, tu ne crois pas ? »

Ah? Le sourire de Lance se fit mélancolique ; il acquiesça en silence. Il n'avait jamais trouvé lui-même de manière efficace de dire à quelqu'un d'autre de le laisser tranquille tout en restant poli et amical ; elle avait beaucoup de chance, si elle parvenait à s'éclipser sans problème. Peut-être aurait-elle dit qu'elle était pressée, qu'elle avait à faire, qu'elle allait chez une amie ou... Ou quoi que ce soit qui lui permette de justifier un départ un peu précipité. Il n'aurait jamais proposé de l'accompagner, quoi qu'il en soit ; ça n'aurait sans doute pas été compliqué de se débarrasser de lui, dans les faits. Cette idée, loin de l'attrister, lui redonna un peu le moral. D'accord. Il était officiellement très simple de l'envoyer promener sans user de violence quand on ne voulait pas de lui dans les parages. Donc, s'il suivait cette logique, elle devait sans doute dire la vérité. Enfin, il ne pouvait pas en être tout à fait sûr, mais c'était définitivement mieux que rien. Le jour où Lance serait sûr de quelque chose, ce serait ni plus ni moins la fin du monde.

Ses mains se détachèrent à contrecœur l'une de l'autre, et il esquissa un sourire un peu plus détendu.

« Si vous – enfin, tu le dis, sûrement, oui, répondit-il finalement. Enfin, oui. D'accord. Merci. »

Ou l'art de mettre de faire des phrases de un ou deux mots – trois gros maximum. Il devait bien être la seule personne au monde – ou de Moria, au moins – qui ait un jour eu peur de cette jeune fille. A part s'il comptait quelques fleurs ou animaux traumatisés par son excès de bonne humeur... Quelques servantes, peut-être, si elle n'était pas exactement sage. Elle n'avait vraiment pas l'air méchante, pour le peu qu'il avait vu d'elle. Non, au contraire, elle semblait..., insouciante, libre de toutes craintes. Une telle attitude devait être agréable, pour sûr, mais ça n'en restait pas moins dangereux. Il aurait pu être lui-même quelqu'un de très mal intentionné : elle n'aurait certainement pas fait la différence.

Leurs réactions étaient presque parfaitement opposées, maintenant qu'il y pensait. Si elle avait dû avoir peur de lui, elle ne se serait pas méfiée une seconde ; il n'avait sûrement pas à se méfier d'elle, mais ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle en voulait peut-être à sa vie. Elle ne se serait pas méfiée d'inconnus à l'allure aimable mais aux pensées tordues, et lui aurait été capable de se demander si une petite fille n'allait pas sortir un couteau pour le poignarder. Il devait y avoir une large ligne noire entre l'insouciance et la paranoïa que ni l'un ni l'autre n'étaient près de franchir. Quel dommage. Peut-être étaient-ils obligés de choisir entre être dangereux pour les autres ou l'être envers soi-même. Ni l'un ni l'autre n'était enviable, dans un sens. Mais ça, les insouciants avaient la chance de ne pas s'en rendre compte. C'était peut-être pour ça, dans le fond, qu'il aurait préféré penser de la même façon que Lizzie. Ça avait l'air plus... Comment dire, plus reposant. Voilà. Beaucoup plus reposant.

« Tu allais par où, alors? Avant que je ne..., t'appelle. »
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} Icon_minitime1Lun 19 Déc - 17:43

[AHAHAHAHAH BRIQUE.
Et maintenant, on est le 19. Je voulais te répondre ailleurs, mais j'avais la tête qu'à te répondre ici.8D
Posté, yeah yeah yeah !Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} 110805123045455675]



Elizabeth avait, pour ainsi dire, toujours quelque chose d’intéressant à raconter. A tout le moins ses babillages incessants l’étaient-ils à ses yeux, faute d’importer réellement à ceux d’un tierce aux oreilles duquel les noms évoqués n’auraient pas rappelé grand-chose –et s’ils le faisaient, les évènements leur étant rattachés n’avaient de toute manière bien souvent que peu d’intérêt et de pertinence. Oh, Louisa la veille avait complètement raté sa broderie ! Mais ce n’était pas étonnant, elle n’avait jamais été douée pour ça, mais pour la musique, par contre ! Oui, non, parce que bien sûr il y avait bien Marlène qui la battait à plate couture, seulement elle était malade, et Armand était resté avec elle alors, pensez-vous, bien sûr qu’elle ne tenait pas tant que ça à être rétablie pour son cours de musique, elle n’avait pas mis le nez en dehors de sa chambre. Ce qui était dommage, parce que Julie-Laure avait ce jour-là une robe bleue en satin absolument remarquable, magnifique, et que sa mère lui avait offert le collier de perles devant lequel elles étaient toutes en admiration l’an dernier, à la grande fête où…, bref, le plus à plaindre dans toute cette histoire était sans doute Lance, dans le fond ; certes, la petite Middleford était aussi gentille que spontanée, mais il lui arrivait de lasser profondément et dans les règles de l’art ses interlocuteurs. Bien entendu, un discours passionné sur la couleur idéale d’une fleur, l’animal en peluche le plus craquant en règle générale, ou la forme la plus mignonne que vous ayez pu apercevoir dans les nuages avait son charme mais très vite, pouvait apparaitre comme futile et dérisoire. Les grands sujets importants et compliqués ne l’intéressaient pas beaucoup, côté particulièrement féminin de sa personnalité, il fallait bien le lui reconnaitre. Elle qui ne retenait pas grand-chose des recommandations maternelles avait au moins compris cela, intégré un malheureux principe : laisse la politique et l’économie aux hommes et aux grandes Dames, occupe-toi de ta toilette et de la couture. Elle n’était pas stupide, pourtant, pas vraiment différente de n’importe quelle autre ; mais facilement, on aurait pu le croire. Peu versée dans les réflexions profondes et laborieuses introspections, elle prenait les choses comme elles venaient sans plus s’embarrasser.

Ce qui pouvait tout de même devenir agaçant à la longue. Pas pour ses amies ! Non, elles abordaient d’elles-mêmes ces sujets et s’y intéressaient « pour de vrai ». Déjà à l’extérieur du château la donne changeait : elle avait bien compris que ce n’était pas amusant d’entendre parler de quelqu’un qu’on ne connaissait pas…, or elle ne connaissait personne sans doute dans la famille Von Sees-Viatsky et lui ne devait connaitre personne chez elle. Loin de s’en inquiéter, Lizzie s’en réjouissait plutôt : eh bien, c’était tant mieux, ils auraient encore plus de choses à apprendre l’un sur l’autre, et cette conversation chasserait l’ennui comme le vent le brouillard ! Confiante, elle ne perdit pas même de temps à chercher quelque chose à dire. Ça viendrait tout seul, pas de soucis à se faire, telle était sa politique ! Tranquille, elle fut heureuse de constater que sa bonne humeur devait être communicative puisque c’est un joli sourire que lui offrit son nouvel ami avant de répondre :


« Si vous – enfin, tu le dis, sûrement, oui. Enfin, oui. D'accord. Merci. »

Ah, ça devait vouloir tout simplement dire « d’accord, c’est gentil, allons marcher ensemble dans ce cas ! », sauf en plus poli, plus coupé, moins enthousiaste et, bref, moins Elizabeth. Elle n’en fut pas moins jouasse, toute à son emportement coutumier. Si sa moue s’était faite réprobatrice une seconde alors que son vis-à-vis était passé à un froid vouvoiement comme elle les détestait, elle récupéra aussitôt son sourire lorsqu’il se reprit. Cela mettait moins de distance entre eux et, si elle vouvoyait naturellement les adultes, les gens de son âge ne bénéficiaient pas de cet égard. A moins qu’on le lui fit remarquer mais, dans l’ensemble, cette règle pouvait bien aller valser plus loin tant qu’elle ne dérangeait personne. A l’instar en outre de maintes autres qui avaient eu le grand malheur de n’être pas au goût de la fillette aux lourdes boucles blondes.

« Tu allais par où, alors? Avant que je ne..., t'appelle. »

Lizzie prit un instant pour réfléchir ; ça, c’était une bonne question. Se promenant librement entre les allées fleuries et bordées de splendides demeures, elle ne s’était guère véritablement posé de questions et s’était contentée d’avancer au gré de ses pas et de ses envies, allant de ci voir les fleurs, de là s’extasier sur une statue ou une fontaine, là-bas encore pour complimenter cette dame qui avait un si joli chapeau et des gants si mignons. Ses pérégrinations désordonnées et dépourvues de réelle logique –quoi de plus normal pour une promenade ?– lui rendaient la tâche plus difficile. Elle haussa les épaules, avant de se tourner vaguement vers la droite : ce devait être par-là, pas vrai ? Elle croyait se souvenir de cela et puis, lorsque Lance l’avait appelée pour lui rendre son ruban sauvé des vents capricieux et « cruels destructeurs de tenues », elle avait dû se retourner et revenir sur ses pas. Elle en tirait donc les conclusions qu’il fallait en tirer de son point de vue sans plus s’y attarder, restant en surface et décrétant que, de toute façon, ce n’était guère si important que ça s’ils changeaient un peu de direction, il n’y aurait pas mort d’homme et puis, il y avait de belles choses à voir partout ici.

« Oh, par-là, je crois, dit-elle en pointant ladite direction du doigt, mais je ne suis pas tout à fait sûre non plus. Enfin, allons-y tout de même de toute façon, ça a l’air très joli ! »

Sans laisser plus de temps à son ami pour émettre quelque avis, elle attrapa son bras et avança –Elizabeth ou l’allégorie des bonnes manières… Désireuse de ne pas laisser le moindre blanc dans la conversation, elle décida d’interroger le jeune homme sur un peu tout ce qui lui passait par la tête, occupée à regarder alentours dans le même temps.

« Tu as dit que tu habitais à Akita, mais si tes cousins sont ici, tu dois avoir une belle maison, toi aussi ! Dis, elle ressemble à quoi ? Le château, tout le monde voit à quoi il ressemble, alors je n’ai pas grand-chose à raconter… Mais au moins, je ne peux pas dire que je m'y ennuie ! »
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Lance Vosesviatski
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MessageSujet: Re: Pink Blues~ {Elizabeth Middleford}   Pink Blues~ {Elizabeth Middleford} Icon_minitime1Ven 6 Jan - 1:59

{AHAHAHAHAHA. Pas taper. Méchaaante. ;A;

Oh oui, Lance va t'obséder, bientôt. Comme c'est merveilleux.8D

Posté posté posté postéééé...\o/}


Peu importe le sens dans lequel ils allaient tant qu'ils ne s'éloignaient pas des beaux quartiers. Ici tout était beau et bien rangé, et de fait Lance s'y sentait plus en sécurité. Rien de plus normal – les rues larges et bien éclairées inspiraient confiance au plus grand nombre, et puis ce n'était pas pour rien que l'on évitait de s'aventurer dans les passages plus étroits et moins fréquentés. Or quand, comme le jeune homme, on ne se sent pleinement tranquille qu'une fois enfermé entre quatre murs sans porte, on évite de se faire de trop grosse frayeurs. Enfin. Puisque Lizzie venait du château, elle n'allait sûrement pas s'éloigner plus qu'elle ne l'avait déjà fait. Inutile de s'inquiéter. Marcher n'avait jamais tué personne (quoique certains avaient déjà dû mourir en marchant) et il n'était certainement pas le premier à arpenter ces rues ; il ne lui arriverait rien. Absolument rien. Alors pourquoi n'arrivait-il pas à se détendre complètement, hein ? C'était peut-être une sorte de sixième sens toujours en alerte, un peu détraqué, qui lui donnait l'impression d'être constamment épié... Ou peut-être bien qu'il était constamment épié, tout simplement. Ne pas être au courant de quelque chose ne rendait pas cette chose moins vraie. C'était bien ça, le malheur. Tant qu'il n'aurait pas la preuve claire, précise, indéniable que rien ne lui arriverait, il ne pourrait pas se promener tranquillement. Tout ce qu'il pouvait faire était oublier momentanément, s'occuper l'esprit avec autre chose pour éviter de trop s'en faire. Minimiser, mais malheureusement pas effacer.

Ses yeux clairs scrutèrent le visage d'Elizabeth, comme s'il espérait y trouver une réponse quelconque. Son air tranquille et insouciant étaient assez communicatifs, aussi décida-t-il de se concentrer là-dessus. Il aimait marcher – elle aussi, sûrement – et si rien ne lui était jamais arrivé en marchant, alors il n'y avait aucune raison pour que cela change. Voilà. C'était plutôt la discussion, à vrai dire, qu'il appréhendait. Parler n'était vraiment pas son fort, il ne le dirait jamais assez. Lire, rester seul, écrire, rêvasser... Aucune de ses activités favorites ne nécessitaient d'ouvrir la bouche. Il lui était parfois même arrivé, quand il n'était d'humeur à rien, de ne pas dire un seul mot de la journée. Alors que la petite blonde à côté de lui, bien au contraire, semblait ne pas pouvoir tenir sa langue plus de quelques secondes. Remarque, dans le fond, peut-être était-ce préférable : s'ils avaient été deux à ne pas savoir quoi dire ni comment le dire, la conversation aurait tourné court. Mieux valait qu'elle parle beaucoup, oui. De trop longs silences auraient été bien plus gênants que l'entendre passer d'un sujet à l'autre d'une voix légère.

Un haussement d'épaule et un vague regard vers sa droite plus tard, la petite blonde pointait cette direction du doigt. Par là, alors ?

« Oh, par-là, je crois, mais je ne suis pas tout à fait sûre non plus. Enfin, allons-y tout de même de toute façon, ça a l’air très joli ! »

Le geste de la jeune fille fit ouvrir de grands yeux à Lance mais, n'osant protester, il se contenta de la suivre. D'accord. Jamais il ne s'habituerait aux personnes aussi spontanées – leurs réactions étaient bien trop difficiles à prévoir. Lui n'aurait jamais osé faire une chose pareille de peur de ne déranger et, comme bien des personnes sur terre, il peinait à imaginer qu'on puisse agir différemment de lui. Loin d'être aussi gênée que son interlocuteur Elizabeth posait déjà de grands yeux verts autour d'elle, apparemment sans but précis, et il n'eut aucun ma à deviner que ce très bref silence était voué à une mort imminente.

« Tu as dit que tu habitais à Akita, mais si tes cousins sont ici, tu dois avoir une belle maison, toi aussi ! Dis, elle ressemble à quoi ? Le château, tout le monde voit à quoi il ressemble, alors je n’ai pas grand-chose à raconter… Mais au moins, je ne peux pas dire que je m'y ennuie ! »

Ah, sa maison ? Le jeune homme fit un bref effort de réflexion, sans prêter la moindre attention au coup de vent qui décoiffa ses cheveux clairs. Il voyait à quoi ressemblait le château, en effet, et sa maison était assez jolie, oui, mais il ne pouvait décemment pas répondre ça. A quoi est-ce qu'elle ressemblait, à quoi est-ce qu'elle ressemblait... Sans doute parlait-elle de l’extérieur. D'instinct, il sut qu'il allait devoir rester assez vague. Il arpentait les couloirs à longueur de temps et aurait pu décrire sans peine les motifs qui ornaient le plafond de sa chambre, mais ne regardait malheureusement que peu la façade quand il sortait. Et quand il ne sortait pas, eh bien il ne sortait pas, justement. Bon... Elle n'avait pas demandé un examen détaillé, non ? Quelques adjectifs suffiraient.

« Eh bien, ma maison est..., assez grande, oui. Il y a des fleurs bleues, devant, ajouta-t-il en se souvenant de la remarque qu'elle avait faite plus tôt à propos des fleurs. Il y a beaucoup de fenêtres, aussi. Je suis tellement habitué que je ne fais pas vraiment attention aux détails, désolé... Mais elle est jolie, je crois. »

Même très jolie, quand la lumière passait par les grandes fenêtres et inondait les pièces de lumière. Elle était belle, oui, même si elle semblait terriblement vide. Et puis bien que le ménage soit fait très régulièrement, il y avait comme une odeur de renfermé, dans certaines pièces – d'oubli, peut-être. Parce que personne n'y rentrait. Et quand la nuit tombait, tout ce silence devenait un peu inquiétant. Ça faisait beaucoup d'espace pour une seule personne.
Mais elle ne savait pas qu'il vivait seul – du moins ne pensait-il pas l'avoir précisé – et il préférait s'attarder sur les jolies fenêtres ou les fleurs bleues. Seul l’extérieur les préoccupaient, et pour un passant quelconque sa demeure n'était en rien inquiétante. Jolie, en revanche, oui. Tout était question de point de vue.

Ses yeux bleu-verts se posèrent sur Lizzie, un court moment, tant par politesse que par réflexe.

« Ça doit être bien d'habiter aux château, ajouta-t-il d'une voix mal assurée. Tu dois avoir beaucoup d'amis et de, choses à faire, non ? »
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