♪♫...Let it snow...♪♫ (PV Claid, quelqu'un de sympa quoi, parce que bon.xD)

Un justicier, oui. C'état un peu tout le monde qui voulait l'être, mais au final, presque personne n'avait l'occasion de sauver quelqu'un d'un réel danger, au moins une fois dans sa vie. Ce n'était que rarement par faute de volonté, ni même par fautes de personnes à sauver. Non, généralement, il s'agissait plutôt d'un cruel manque de moyens. Par exemple, s'il voyait une personne d'une extrême maigreure sur le bas côté de la route, le jeune Areh'temoeë n'y pourrait strictement rien, du fait qu'il n'avait tout bêtement pas vraiment de quoi prendre quelque chose pour la dite personne. Pareil quand quelqu'un se faisait agresser, il suffisait qu'il soit plus fort que vous pour vous inciter grandement à reculer. A vous enfuir, sans rien faire, puisque de toute façon vos chances de réussites n'étaient pas optimales. La peur, donc.

Et Mithos savait parfaitement qu'il ne se différenciait pas du lot par sa bravoure ou quoi que ce soit dans le genre. Qu'il n'était pas non plus particulièrement fort, et surement pas le meilleur combattant d'Imura, la "capitale" d'Hatès (toutes ces embrouilles entre le fait qu'il habite à Oria ou Hatès, que l'un soit dans l'autre et ce genre de choses qu'il jugeait tout à fait politiques et militaires, il n'y comprenait rien, et s'en fichait royalement, alors bon, une grande ville avec un château, il pouvaitbien l'appeler capitale...). Et aussi, il savait bien qu'il ne le serait jamais. Ce qui expliquait peut-être, en un sens, qu'il soit à un tel point ce qu'on pourrait appeler une commère. "Il y a un truc louche? Parfait, alors prévenons tout le monde, ça évitera un accident... Quelqu'un de franchement bizarre en ville? Allons demander aux autorités compétantes d'aller voir qui c'est, hein, on n'est jamais trop sûr..."

Claid, par exemple, ferait partie de ces gensplus forts que lui qu'il préviendrait et à qui il pourrait demander de l'aide. Après, leproblème avec leblond était que le "danger" pouvait aussi bien être un tueur en série de coccinelles qu'un homme tuant tout le mond esur son passage...

"Ce... Ce n'est rien, je t'assure! Tout le monde peut y arriver! ^^" "

Le soldat agita se smains devant lui, et Mithos sourit de plus belle. Pour lui, shooter la statue qu'il n'arrivait pas à atteindre avait été quelque chose de très amusant. En revanche, que tout le monde puisse y arriver... Il faudrait qu'il demand eà quelqu'un d'autre d'eessayer pour être sûr. Vu qu'il avait un doute, hein, n'y parvenant lui-même pas très bien...

"Tout le monde... Sauf moi! "répondit le jeune homme sans cesser de sourire pour autant, nullement vexé.

Levant la tête vers le ciel, il remarqua qu'il allait bientôt devoir rentrer chez lui... Ou qu'il se ferait passer un savon, bien comme il faut. Pour la simple et bonne raison que toujours, toujours, sa famille s'inquiétait. Enfin, avec un gamin aussi maladroit que lui, il y avait de quoi, d'accord, mais... Ah, la principale raison était aussi et surtout que le repas allait être froid s'il rentrait trop tard. Et que ça le mettait invariablement de mauvaise humeur. Bah, s'il courait sur le chemin du retour sans se casser de jambe au passage, il devrait être rentré largement à temps. D'un naturel tout sauf stressé, le jeune garçon aux yeux bleus ne s'en inquiétait pas. Ceci dit, il ne s'inquiétait jamais, même quand il aurait franchement mieux valu.

Reportant son attention sur Claid, il croisa les bras. Plus la soirée avançait, plus le soleil disparaissait et, par conséquent, plus la chaleur s'amoindrissait. Habitué au climat neigeux de la contrée nordique, Mithos, sil n'avait pas chaud, n'avait pas trop froid non plus. Une seconde, il se demanda si les gens des autres royaumes pourraient survivre à un hiver ici ou s'ils en mourraient. Imaginer des gens enmmitoufflés dans de trop nombreuses couettes même en été lui arracha un nouveau sourire.

"Au fait! Maintenant que j'y pense... Tu n'es pas le fils d'un vicomte ou je ne sais trop quoi? Non, je dis ça parce que, depuis peu, j'ai remarqué que je possédais le don et la maladresse de découvrir le rang des gens quand je leur ai bien parler comme je l'aurais fait à un bon pote..."

Mithos ouvrit de grands yeux ronds. Ca, pour sûr, c'était pas un don tip top... Enfin, tout dépendait du caractère de la personne en face mais généralement... Etre noble, et qui plus était un noble important, ça signifiait avoir de l'argent. PLein d'argent. Faire ce qu'on voulait. Avoir tout ce dont on rêvait et ne même pas avoir besoin de travailler, avoir une super grande maison, de la nourriture bizarre avec des noms imprononçables, des vêtements impossible à enfiler rapidement et très drôles, et... Et toutes sortes de choses du même acabit. Bien entendu, ne connaissant la noblesse que de vue -et encore, bien peu...- il ne savait rien des obligations qui allaient avec, telles que le mariage forcé, la bonne conduite à adopter, un code depolitesse et des choses à ne pas faire. Lui, n'en connaissait que le bon côté... Et se prenait souvent à l'envier, ce qui expliqua l'air mi incrédule, mi rêveur qui habita un instant ses yeux. Un instant seulement car, la seconde d'après, il éclata d'un grand rire, incapable de s'arrêter. Pas pour se moquer, bien sûr. Simplement s'imaginer, lui, simple villageois, en grandepersonne de la haute noblesse, ne sachant pas quel couvert utiliser à table (il avait entendu qu'ils en avaient au moins... Enfin, qu'ils en avaient vraiment beaucoup trop.) ou s'ils avaient une manière bizarre de demander de l'eau, ou comment ils réagiraient s'il leur lançait le contenu de son assiette dessus...

"Ne t'en fais pas, je ne compte pas te kidnapper pour une rançon si c'est le cas...!"

C'était vraiment trop drôle. Ne sachant pas trop quoi répondre, le simple non étant tout à fait exclu de sa liste, Mithos se mit à réfléchir en quatrième vitesse, avant de n'abandonner cette idée. Réfléchir à ce qu'on allait dire, ben voyons. Quand il faisait ce genre de choses, ça ne donnait jamaisn mais alors jamais rien de bon. Alors, son sourire disparaissant aussitpot de son visage pour laisser place à un air faussement sérieux, il appliqua la méthode qu'il appliquait toujours. A savoir, ne pas en avoir et dire ce qui lui passait par la tête.

"Un noble? En fait, je suis la frère caché du roi, mais chut hein, je suis ici incognito... Je compte lui voler le trône et dominer le monde."

Ce qui lui passait par l'esprit. Par définition, absolument n'importe quoi, ce que Claid devrait en principe remarquer. De un, il n'avait ni l'allure ni les manière de quelqu'un de la famille royale. Et de deux... De deux, tout le monde était au courant que le roi n'avait pas de frère.

Claid sourit à Mithos en le voyant se sous-estimer lui-même avec l'humour qui lui était propre... Avec de l'entrainement et de la détermination, rien n'était vraiment impossible à faire, mais le garçon aux cheveux rouge se garda de le lui dire, sinon ils ne s'en sortiraient jamais. Le blondinet pouvait penser ce qu'il voulait, le jeune soldat restait persuader qu'un jour peut-être, en retentant la manœuvre, il y arriverait sans problème.

En fait, le sang-mêlé ignorait beaucoup de chose sur lui-même... Le fait de ne pas connaître ses parents, de ne pas savoir de quelle race il faisait réellement partie, ou même d'ignorer dans quel pays exactement il avait vu le jour pour la première fois... Peut-être que c'était tout ceci, tout ce flou, ce mystère qui ne s'élucidait pas, le fait d'avoir tant d'ignorance qui au fond, faisait que le jeune métisse manquait profondément de confiance en soi dans certain domaine. Pas dans ceux où il fallait faire preuve de courage dans un combat ou une situation déplaisante, mais dans celui où exprimer ses sentiments sur la famille, les amis, les amours... Claid éprouvait beaucoup de difficulté à ce niveau, ayant vécu plutôt longtemps dans la solitude car, il faut l'avouer, son grand-père n'avait jamais été pas d'un grand réconfort... Pas une seule fois, les deux mots du 'je t'aime' n'avait franchi ses lèvres pour le dire à son petit-fils qui n'attendait que ça, non qu'il ne l'appréciait pas, mais peut-être qu'il pensait cela inutile. La logique du quand je le pense, il le sait. Dans l'état actuel, il était quasiment sûr et certain que le soldat n'arriverait pas à dire à un simple chien qu'il l'appréciait. Pourquoi? L'idée était la même, devine le. Des gestes, peut-être, la parole, non. À croire que c'était dans le sang... Mine de rien, cette éducation dure et ce manque jamais comblé n'avait jamais rendu Firestone Jr. différent des autres enfants, au contraire, il n'en avait été que plus sensible. Même si le seul membre de sa famille jamais connu à ce jour n'avait pas été présent quand il en avait besoin. Enfin, il avait été là physiquement jusqu'à ses quatorze ans, lui épargnant au moins la situation d'être seul... Mais tout a une fin.
Oui, dans à l'heure actuelle, Claid était seul. Il n'avait rien à quoi s'attacher et finalement, c'était plutôt un avantage, vu d'un certain côté: personne ne se ferait du souci pour lui si il venait à disparaître et vis-versa.
Oui, la question de Mithos l'avait fait réfléchir, et cela le ferait sûrement encore cogiter ce soir...

Une famille... On peut bien vivre sans après tout... Il ne vaut mieux jamais la connaître pour ne pas être peiné, mais si on ne la connait pas, on est malheureux aussi... Le seul bon côté, et encore, qui n'était donné qu'à une infime partie des gens, était d'être né dans une famille riche... Ces gens là, aussi appelé noble, pouvaient rester très soudé entre eux grâce à l'argent... Une fois qu'un homme a goûté au luxe, il ne peut plus s'en passer... Même après une dispute, les enfants revenaient vite vers leurs géniteurs en tendant les mains. D'un côté, c'était normal, les parents étaient là pour aider et soutenir leurs enfants, mais Claid voyait aussi le côté malsain de profiter des gens... Enfin, après tout, il n'y connaissait rien, il était passé à côté de quelques nobles sans pour autant vivre avec eux et connaître leur train de vie, mais l'idée qu'il s'était faite était à peu près la même pour tous... Quelqu'un qui possède de l'argent est forcément quelqu'un qui se sent fort...

En voyant Mithos rire autant sans éprouver la moindre gêne, le roux devina vite la réponse... Même en posant la question, il se rendait ridicule. Toutes ces classes sociales étaient une vraie plaie pour lui, il n'y avait rien à redire là-dessus...
Il enfonça d'avantage son menton dans son écharpe et se tira nerveusement une mèche rebelle qui avait réussie à franchir son bandeau, il la fixa un moment mécontent. Pourquoi devait-il sortir du lot comme ça? Les autres soldats ne parlaient pas de cela aux civils, lui le faisait, et le pire, c'est qu'il en était content, c'était rageant... Il soupira, provoquant un nuage d'eau qui s'estompa aussitôt.
Le garçon aux yeux bleu se calma assez rapidement avant de réussir à parler correctement. Un sourire malicieux passa sur son visage avant de prendre un air digne, qui sonnait faux d'ailleurs.

"Un noble? En fait, je suis la frère caché du roi, mais chut hein, je suis ici incognito... Je compte lui voler le trône et dominer le monde."

Claid haussa un sourcil, plissa les yeux avant de s'apercevoir que cela n'avait rien de méchant. Sa main se plaça sur sa hanche, il pencha la tête sur le côté avant de faire un sourire qui dévoila l'une de ses canine. Finalement, cette attitude puérile lui plaisait de plus en plus, lui-même n'étant pas si adulte que ça dans sa tête, de plus, il avait encore du temps à perdre et faire des rencontres comme ça, il faut avouer que ça ne lui arrivait pas tout les jours. Aussi c'est sans problème qu'il entra une fois de plus dans le jeu de Mithos.
La jeune recrue détendit son visage, s'inclina légèrement avant de mettre sa main droite sur sa poitrine.

"Oh? J'ignorais tout cela, veuillez m'en excuser... Pour ce qui est de vos projets, sachez que je ne m'y opposerai pas et garderai tout cela secret."

Quoi que... Avoir le 'frère' de Dahrenn à la place de celui-ci sur le trône ne serait pas reposant non plus... Mais cela tenait la route, après tout, pour l'instant, le plus jeune dirigeant avait peut-être à peine un peu plus que 15 ans, Mithos ne devant pas en être loin...
D'un regard extérieur, la scène aurait pu porter confusion... Le soldat qui s'incline devant un jeune villageois se faisant passer pour le futur maître du monde. Heureusement pour les deux compères, personne ne semblait leur porter de l'attention.

"Il doit vous falloir beaucoup d'ambition pour vouloir détrôner votre frère, j'imagine que la difficulté n'est pas la même que celle de votre précédente entreprise" déclara Claid en pointant la statue du pouce, un sourire complice et même un peu moqueur sur les lèvres.

Des secrets, cela pouvait être amusant à garder. Savoir quelque chose que les autres ne savent absolument pas, ne soupçonnent même pas c'était, en un sens, grisant. Là où ils se posaient des questions, vous déteniez les réponses et ne pouviez pas leur dire. C'était en somme avoir une longueur d'avance sur tout le monde ou, dans une moindre mesure, au moins sur ceux qui n'étaient pas au courant. En plus de cela, pour que quelqu'un vous confie un secret, il devait avoir sacrépment confiance en vous. C'était donc somme toute relativement gratifiant que d'en connaitre un qui ne soit pas à soit. Mais en même temps, c'était intenable, surtout pour les gens comme Mithos. Si on sait quelque chose, on doit le dire, non? C'est mieux ainsi, de partir sur un pied d'égalité, avec les mêmes connaissances et tout ce qui va avec. C'était mieux, mille fois mieux, de ne pas avoir de secret, alors. Oh, bien entendu, tout le monde n'avait pas besoin de tout savoir sur tout le monde, surtout dans le grande capitale, la plus grande ville d'Hatès, où chaque habitant ne connaissait pas oblgatoirement l'identité de son voisin ou encore, à plus forte raison, d'une personne habitant à l'autre bout de la ville.

Non, certaines personnes trouvent cela ennuyeux que de répéter des choses dont tout le monde se fiche partout. Des choses qui ne servent strictement à rien, certes, mais que le blondinet trouvait très amusantes à dire. En somme, finalement, on aurait aisément pu le qualifier de "commère". Il ne mentait pas, mais mieux valait ne pas lui confier d'important secrets, si on espérait qu'ils le restent. C'était même une très mauvaise idée que de le faire, dès lors qu'on le connaissait un minimum, on s'en abstenait. Aussi paraissait-il alors naturel que le jeune Areh'temoeë lui même n'ai pas de véritable secret.

Il était comme ça, et quand il pensait quelque chose, quand il savait quelque chose, il le disait. Cosnséquence, à bien y réfléchir, ce qu'il avait dt à Claid paraissait encore plus énorme et idiot. S'il avait été le frère du roi, il serait allé le voir, la bouche en coeur, et... Aurait avisé pour la suite.

Néanmoins, il trouva très amusant que le soldat entre dans son jeu, lui répondant en s'inclinant légèrement.

"Oh? J'ignorais tout cela, veuillez m'en excuser... Pour ce qui est de vos projets, sachez que je ne m'y opposerai pas et garderai tout cela secret."

Mithos continuait de sourire, tout en tentant bon gré mal gré de prendre un air un tant soi peu plus sérieux. Entreprise bien plus hardue qu'il n'y paraissait, pour lui. Il ne s'y opposerait pas, qu'il disait? Il fallait bien dire que, de ce qu'il savait en tout cas, Dahrenn Bellanca n'était pas la personne la plus aimable du monde, et loin de là, encore... Alors ce n'était pas étonnant qu'une personne sympathique comme Claid ne l'aime pas, du point de vue de l'habitant d'Imura. Au fond, le roi faisait son travail, mais rien ne l'empêcherait d'être un peu plus compréhensif et gentil. Qu'est-ce que cela coûtait de plus, de l'être? Ecouter les autres n'était pas un mal, c'était même tout le contraire. Et dans l'optique où on connaissait leur problèmes, on pouvait les aider à les résoudre. Altruiste, Mithos l'était. Pas trop, non plus, puisque lui même ne possédait pas une véritable fortune, question argent. Mais dire à quelqu'un qu'on était là, qu'il n'était pas seul, cela valait parfois autant que lui offrir un quelconque soutient matériel. Assez démonstratif, le jeune garçon ne cachait pas bien souvent ses véritables sentiments, trouvant préférable de ne pas mentir là dessus, à part évidemment quand cela s'avère être absolument nécéssaire. Il n'y avait pas grande utilité à ne pas dire ce qu'on pensait vraiment, au fond de soit, quand on n'avait rien à cacher, pas vrai? Et on n'avait rien à cacher si on ne mentait pas. A force de raconter n'importe quoi, on était pris dans une sorte d'engrenage et on en sortait plus, se perdait et s'emmêlait dans ses propres mensonges ou déformations, même légères, de la vérité.

Quand à garder cela secret, eh bien... Claid devait être un peu plus doué que lui pour cela, parce que sinon, "ils n'iraient pas bien loin", comme on disait... Mithos repoussa une mèche de cheveux blonds, retombant sur son visage pâle, derrière son oreille, avant de ne croiser les bras à nouveau. Tous les soldats n'étaient pas comme son nouvel ami, et c'était bien dommage. Il songea que, peut-être, ils pourraient se croiserà nouveau un jour. Ce serait amusant, pour sûr. Enfin, même si ce point là dépendait beaucoup des circonstances dans lesquelles se feraient leurs retrouvailles...

"Il doit vous falloir beaucoup d'ambition pour vouloir détrôner votre frère, j'imagine que la difficulté n'est pas la même que celle de votre précédente entreprise"

De l'ambition... Ce n'était pas forcément ce qui lui manquait. Tout être vivant avait besoin de se fixer des buts pour vivre, et d'ambition pour les atteindre. Détrôner le roi, par contre, ce n'était même pas quelque chose qu'il tenterait. C'était suicidaire, non? De un, le nombre de gardes armés sachant se battre bien mieux que lui était décourageant. Et plus que tout, la réputation du roi lui même en tant que combattant devait achever ceux qui y auraient, accéssoirement, pensé. C'était une évidence mais, dans le cadre de cette conversation, cela n'avait plus l'air d'être si étrange que ça. Parce que justement, ils racontaient n'importe quoi, et n'étaient pas sérieux.

Mithos laissa ses yeux bleus dériver vers la direction que pointait Claid en souriant. La statue qu'il avait essay" de bombarder de boules de neige, sans résultat apparent. Hum. Stupide statue, elle l'avait complètement décrédibilisé... C'était le cas de le dire, il avait, sur le coup, été un peu ridicule. Enfin, mieux aut en rire qu'en pleurer et puis, le ridicule ne tuait pas, non? Tout de même...

"Hm! Je ferais enlever cette statue pour la remplacer par une énorme sculpture en forme de coeur, pour la peine! Et puisque tu es mon premier partisant, tu seras mon bras droit!^^ "

Mithos, comme à son habitude, avait accompagné sa phrase de grands gestes.

''J’aime''
Le lion. C'est un animal puissant et majestueux qui incite le respect, alias le roi des animaux en raison de sa crinière, le plus gros félin mais il est aussi un signe du zodiaque. Il est d'une nature tout en puissance et en confiance, un leader en somme, car il est fait pour diriger. Il possède de l'honneur et du prestige, du fait qu’il est la vedette partout où il va. Son élément est le feu, ses principal qualités sont la confiance, l’héroïsme et le charisme tandis que ses défauts sont le fait de toujours vouloir dominer, l’intolérance et la violence...
C'est pour ce genre de chose, que Claid pensait qu'il ne fallait pas trop compté sur l'astrologie et toutes ses superstitions, pour ne pas dire ‘pas du tout’. Comment le pourrait-il de toute façons? Il avait beau respecter les croyances des autres, le fait que seul lui puisse choisir sa façon d'être était l'évidence même. Il avait beau être lion, il ne possédais pas tous ces mérites... La seule chose véridique devait être le fait qu'il savait maîtriser seulement et uniquement le feu en matière de magie, même si le résultat n'était jamais très fructueux... Il faut bien dire que le verbe 'maîtriser' était bien généreux...

"Hm! Je ferais enlever cette statue pour la remplacer par une énorme sculpture en forme de cœur, pour la peine! Et puisque tu es mon premier partisan, tu seras mon bras droit!^^ "

Le jeune soldat pencha sa tête sur le côté avec un léger 'gné'. Pour un immense sculpture en forme de cœur à la place de celle d'un homme dont personne ne devait vraiment savoir le nom, il n'était pas tellement contre, c'était une question de goût après tout... Il est parfois dommage que tout le monde ait un avis différent, qui lui est propre. Des gens trouveraient ça mignon, romantique, artistique. D'autres, au contraire, stupide, pittoresque, laid... Mais Claid devrait aimer vu que 'les lions sont créatifs'. Il eu une légère grimace suivie d'un crissement de dent à cette pensée... Un conseil tout bête au passage: lisez votre horoscope, mais ne l'écoutez jamais, et ce, même si il prévoit que vous deviendrez bientôt riche... Cruel dans un sens, véridique dans un autre. Peut-être que tout cela était fait pour faire réfléchir en fin de compte. Essayer de changer de comportement.
Cette plaisanterie de nouveau roi entre les deux garçons n'avait rien de bien-bien méchant, même si ils parlaient quand même de détrôner le roi en personne. Rien de malsain pour le gentil soldat qu'était Claid. Mithos avait dû s'en apercevoir et en être légèrement étonné, il ne devait pas avoir l'habitude de ce genre de patrouille, quoi que, il faudrait lui demander un jour... Tout cela avait beau être 'pour de faux', cet espèce de baptême pour proclamer le métisse bras droit l'avait toucher émotionnellement. Le blondinet semblait accordé sa confiance plutôt facilement. Le sentiment que Claid ressentie à cet instant fut assez confus, indescriptible... Peut-être à la fois heureux, mais aussi attristé. Si il y avait bien quelqu'un qui trouvait que la méfiance était stupide mais malheureusement nécessaire, c'était bien lui. De plus, les chances pour que Claid soit bras droit était aussi élevées que celle pour que Mithos devienne roi. Non que cela ne lui aurait pas plu, mais il en était profondément incapable. Soyons sérieux, même pour un royaume miniature, avoir le rouquin à un poste important, c'était tracé une croix sur la catégorie qu'il occuperait, que ce soit niveau militaire, ou même culinaire... Et ce dernier savait bien qu'il n'était pas fait pour les travaux importants. Soldat, c'était plutôt simple en soit, il n'y avait pas à s'occuper de grand chose, rien à apprendre à part quelques obligations, rien à voire avec un stratège ou bien un général.
Le garçon à l'unique œil vert eut un petit rire nerveux. Il se gratta doucement la joue avant de se passer la main dans les cheveux.

"Oh? C'est que... Je ferai un bien piètre bras droit...!" L'informa-t-il, un peu maladroitement.

Ne sachant pas lui-même si il plaisantait encore ou non. Sans doute les deux, il y avait de la vérité dans ses dires... Il aurait beau être son premier partisan, cela n'enlevait, ou plutôt rajouter, rien à ses capacités. Claid était Claid, qu'il soit soldat ou chef des armées, métisse ou sang-pur, lion ou bélier.
Il remua la tête, chassant les quelques flocons qui s'étaient déposés dans ses cheveux flamboyants pour de nouveau sourire, inlassablement.

"Mais je suis tout à fait d'accord pour le cœur géant...!"

Il se tourna vers la statue qui était toutefois à la place de leur cœur inexistant. De toute manière, le rouquin ne pourrait pas penser à autre chose que cette journée en voyant la pierre à l'effigie d'une personne particulière mais inconnue de lui...

"Tu n'aimerais pas plutôt ton portrait?" Demanda Claid. "Quoi que... Si c'est pour qu'elle soit une cible pour les boules de neige..." Finit-il, joueur.

Un énorme coeur. Oui, un énorme coeur, au fond, ce ne serait pas si mal. C'était bien plus joli qu'un homme dont tout le monde avait oublié jusqu'au nom. Enfin, tout le monde, c'était vite dit mais lui en tout cas, n'en avait pas la moindre idée. Comme quoi, ce n'était pas comme s'il avaittant que ça marqué les mémoires... Alors qu'un coeur, ça ne correspondait à rien en particulier, c'était simple et... Et cette idée était aboslument idiote. Mithos était peut-être un peu trop jovial et optimiste de temps à autre mais pas non plus complètement idiot et par conséquent, savait parfaitement que cette perpective irréalisable l'était, et pas qu'un peu. Mais idiot ne voulait pas toujours dire laid, ou horrible. Juste que, devant le grand château aux foid murs de pierre, sans aucune décoration et la grande capitale qui, à l'instar de ce dernier, semlait avoir été faite pour la guerre, une statue aussi... Spéciale, disons, aurait détonné. Il ne fallait pas être un génie pour s'en rendre compte, d'ailleurs. Ca n'aurait rien à faire là, rien du tout. L'ambiance de la ville était clairement militaire, comme prête à subir de nombreux mois de siège sans céder.

Cette comparaison fit sourire Mithos. Après tout, les gens d'Oria avaient toujours très chaud, alors ils ne tiendraient pas aussi longtemps. Ils se fatigueraient en premier, alors ils ne efraient jamais une chose pareille. Bah, ça n'avait pas grande importance, non? L'essentiel était que la ville avait cette ambiance là, et qu'un coeur n'y aurait pas trouvé sa place, aussi fort qu'il l'eut souhaité. Quoi que, si on y réfléchissait un peu, un coeur en pierre, qui ne battait pas, et était constemment gelé, ça correspondait assez bien à la descrption qu'on faisait du maître des lieux... Voilà qu'il trouvait amusant, en soit. Comment réagiraient le roi et bon nombre de nobles si on les comparait à un gros coeur, tout de pierre ou de glace qu'il soit? Rien qu'imaginer leur tête était suffisant pour rendre le sourire au jeune garçon blond. Pas qu'il crut une seule seconde que ce projet serait un jour réalisé, pas de méprises. Il le trouvait juste amusant, de la même manière qu'il trouverait drôle que tout le monde s'habille en clown pour défiler dans les couloirs du château.

Des idées folles, que formait son sprit dès qu'il en avait la moinbdre occasion pour se divertir. Il n'avait pas le besoin compulsif de les mettre en pratique lorsqu'il savait exactement comment cela se serait passé. Cela lui allait, du moment qu'on ne l'empêchait pas de penser à tout ça. C'était relativement ironique de penser que certaines personnes avaient le pouvoir de faire mille et une choses mais, paradoxalement, ne faisaient rien du tout de tout leur pouvoir que s'acheter deux ou trois babioles de ci de là, alors que d'autres, qui ne pouvaient strictement rien faire du tout, avaient des plans jusqu'à plus soif.

Faire partie de cette deuxième catégorie lui allai(t bien mieux. Ainsi, personne ne viendrait lui reprocher quoi que ce soit, puisqu'ils ne sauraient jamais ce à quoi il pensait... Ce qui ne l'empêcherait bien entendu pas de rire au passage des personnes qui faisaient l'objet de ces pensées. Alors maintenant, quand il passerait ici, le blondinet penserait automatiquement à une statue de coeur géante. Et tant pis si personne ne comprenait pourquoi il riait...

"Oh? C'est que... Je ferai un bien piètre bras droit...!"

Un mauvais bras droit? Ca, Mithos en doutait. Ou en tout cas, pas mauvais dans le sesn où il l'entendait, il le savait pour être grosso modo dans le même cas. Si le jeune garçon avait régné, il aurait fait n'importe quoi. Alors il n'avait pas besoin d'un bras droit sérieux, non? Il avait besoin d'un bras droit qui soit gentil et qu'il apprécie, alors de son point de vue, Claid aurait été le candidat parfait. En plus de cela, il devait savoir se battre et, même si cela pouvait sembler insignifiant, -et pour cause...- il avait tout de même lancé cette fichue boule de neige en plein dans la tête de cette statue. On ne pouvait pas dire que l'habitant d'Imura n'avait pas d'amis, ni même qu'il ne tienne sérieusement à personne, bien au contraire: il aimait qu'on l'aime et aimait aimer. Et le soldat qui lui faisait face faisait partie de ces gens auxquels, sans qu'il sache réellement pourquoi, il faisait confiance. D'ordinaire, il ne faisait pas confiance aux représentants de l'ordre. Pas le moins du monde, mais ce n'était pas une raison suffisante pour généraliser le cas et dire qu'aucun d'entre eux n'étaient sympathique. La preuve.

Il ne pensait pas avoir de mauvaises surprises avec les gens qu'il appréciait. Parce que justement, s'il les aimait bien, pourquoi douter d'eux? Il n'y avait aucun intéret à cela. Il secoua donc sa tête de gauche à droite, cherchant à démentir ces dernières paroles. Enfin, s'il n'était pas doué pour commander, alors ils seraient deux.

Ou bien peut-être, plus probablement, monterait-il sur le trône et deviendrait le roi du "royaumes des catastrophes"... Comme ça, si Claid n'était pas doué pour ce genre de choses en temps normal, il deviendrait le bras droit parfait. Enchaîner gaffe sur gaffe, c'était aussi et surtout la spécialité de Mithos, voir même l'une des choses qu'il faisait le mieux. Renonçant à l'idée d'expliquer cette idée, tout aussi idiote que les précédentes qu'il avait eues, il se contenta de lâcher un "Je t'assures, pas forcément! " accompagné d'un grand sourire.

"Mais je suis tout à fait d'accord pour le cœur géant...!"

Ah, il était d'accord pour le coeur? Parfait comme ça, ils s'entendraient encore mieux s'ils avaient les mêmes avis. Un coeur à la place d'une statue d'un homme qu'il ne connaissait pas. Ce serit beaucoup mieux, quoi que les gens puissent en dire et, peu importe si ça détonnait avec le reste. Il n'aurait qu'à changer le château, après. Le rendre plus drôle qu'il ne l'était maintenant, en tout cas. Mais qu'à la vue de l'austère château, Mithos savait que ce n'a aurait pas non plus été si facile. Claid lui demanda ensuite s'il n'aurait pas préféré son portrait, avant de ne rétorquer qu'il risquait de devenir cible de boules de neiges. Cette dernière remarque le fit rire, étant donné que la personne jetant de la glace dessus n'était à la base, autre que lui.

"Ah, tu as raison! Alors je mettrais une statue des gens que j'aime pas, comme ça tout le monde pourra les bombarder!^^
Dis, il y a quelqu'un que tu détestes vraiment, dont on puisse mettre la statue, hein?" dit Mithos avec un vague haussement d'épaule.

Peut-être qu'au fond, Claid se sous-estimer parfois un peu trop. Il était bien loin d'être un soldat parfait, mais n'était pas non plus un incapable, même si vers ce genre de personne qu'il s'en rapprochait plus. En plus d'être inutile, la question ne se posait pas, être quelqu'un de trop haut-placé ne lui plaisait pas comme idée. Car en général, ceux qui étaient au sommet de la pyramide hiérarchique, étaient ceux qui étaient plus haïe que aimé. Cela ne voulait pas dire qu'un dirigeant ne pouvait pas être parfait et était un être abjecte venu tout droit des Enfers, non, cela voulait dire que le pouvoir et la richesse, détenu par une personne aussi bonne et gentille qu'elle peut l'être, attirera toujours la convoitise des autres. Bien sûr, le rouquin n'imaginait pas une seconde, que quelqu'un, aussi répugnant soit-il, soit détesté de tout le monde. Ce genre de personne n'existait pas, bien heureusement. Rien qu'un mendiant était déjà adoré par son chien, alors un roi... Il devait certes attiré la jalousie ou la colère de quelques un, il devait être aussi aimé par sa famille ou même ses serviteurs, tout cela, dans un cas très global.
Non franchement, même si il avait fait parti d'un tout petit groupe, s'étant formé pour n'importe quelle raison que se soit, Claid aurait préféré avoir un rôle sans importance, qui ne nécessite pas sa présence, et donc, aucune obligation à proprement parlé. Il n'avait jamais joué le rôle principal, ne voulait pas vraiment essayé, et s'en portait plutôt bien.

"Je t'assures, pas forcément!" S'écria Mithos, tout sourire.

Ce garçon avait beau être adorable, Claid doutait sérieusement de ses propos. Il lui répondit tout de même par un sourire. Qui sait ce qu'il avait en tête? Ils n'avaient peut-être pas la même conception des qualités à avoir pour être un bon bras droit. Au pire, si il y tenait vraiment, le jeune homme à l'unique œil émeraude serait son 'bras gauche', si toutefois le blondinet pensait à inventer ce rang... Mais quand même, si tout cela se réaliser, quel royaume ils auraient créé à eux-deux! Une sorte de pays des merveilles, où n'importe qui pouvait être au comble de sa joie, comme de sa tristesse. Cela aurait plus ressemblé à un cirque qu'à autre chose! N'importe qui ce serait rendu compte, rien qu'en apercevant le cœur géant qui trônerait sur la place de la capitale, que le roi actuel affirmait bien ses goûts et ses opinions.
Après sa petite plaisanterie sans importance, qui malgré tout semblait en avoir une, le garçon aux yeux bleu eu comme un déclic, comme si il se rendait compte que ce que le soldat avait fait remarqué n'était pas si bête que ça en fin de compte. En tout cas, toute l'attention de Claid lui appartenait.

"Ah, tu as raison! Alors je mettrais une statue des gens que j'aime pas, comme ça tout le monde pourra les bombarder!^^ "

Le rouquin laissa brusquement sa tête basculée en avant. Ce n'est pas vraiment à ce genre de conclusion qu'il voulait en venir mais bon... Il ferait avec. C'était bien le genre de chose que l'on pouvait attendre de la part d'un jeune garçon qui n'a toujours pas quitté la période de l'enfance. Leurs idées étaient bien différentes de celle que pouvaient avoir les adultes. Claid, se situant entre les deux, voyait bien sûr le côté absurde, mais aussi l'autre, celui qui faisait que l'idée pour le moins farfelue devait avoir ses bons côtés. Lui-même se demanda, si à cet âge, il aurait eu l'imagination d'inventer un truc du genre. Tout le monde pensait que faire un monument à l'image de l'ennemi dans la ville maîtresse d'un royaume, n'était pas normal. Il valait mieux utilisé la place pour les gens que l'on respectait, ou même une forme quelconque, du moment que sa beauté soit satisfaisante pour tout le monde, qu'importe les goûts, et surtout, que ça occupe la place. Mais quand on y réfléchissait, l'idée de Mithos n'était pas si idiote de son point de vue. Si il détestait vraiment quelqu'un, il aurait peut-être éprouver de la satisfaction en voyant des enfants visaient le visage de la statue de cette personne si peu apprécié, ou voir les pigeons et la météo la dégrader petit à petit, c'était toujours mieux que de le voir se réaliser en vrai en fait...

"Dis, il y a quelqu'un que tu détestes vraiment, dont on puisse mettre la statue, hein?" Reprit le blondinet en haussant les épaules.

Par simple curiosité sans doute. Le sang-mêlé porta un doigt sur ses lèvres, faisant mine de réfléchir.
En fait, d'aussi loin qu'il se souvienne, il n'avait jamais vraiment détesté quelqu'un. Il y avait bien sûr eu des enfantillages avec d'autres garçons, lorsqu'il était lui-même gosse, ou encore de l'intimidation avec une personne rencontrait dans un lieu public, mais rien de bien grave à ce qu'il 'déteste' qui que ce soit. Cela n'enlevait en rien que cela pouvait arriver d'un jour à l'autre. Le jeune homme possédait un caractère plutôt facile à vivre, et lorsqu'il rentrait en conflit avec quelqu'un, c'était que ce dernier l'avait bien cherché. Après ça, Claid était rancunier et ne pardonnait pas facilement, même que c'était lui qui cherché des noises aux gens qui avaient osé le décevoir sur ce point là, par simple jeu, s'emportant plutôt facilement...

"Hé bien... Pas vraiment en fait... La plupart des gens avec qui je ne me suis pas entendu, je ne suis pas resté longtemps en leur compagnie. Du moins, pas assez pour les détester comme il faut..." Avoua la jeune recrue qui n'avait jamais eu de lieu fixe pour s'installer. "Je crois que tu vas devoir refaire la déco' de cette place sans moi, je ne pourrai pas t'aider sur ce coup là!" Plaisanta-t-il en disposant ses mains jointes sur sa nuque, souriant. "Je te tiendrai au courant si je rencontre quelqu'un que je n'aime pas du tout...!"

Aucun risque. Enfin, il l'espérait...

Les gens en trouvaient parfois d'autres bizarres, étranges. Parce qu'ils avaient une particularité quelconque, qu'ils étaient un peu différents, on ne voulait pas aller avec eux. C'était comme ça partout et, même avec toute la bonne volonté du monde, cela ne changerait probablement jamais. C'était assez triste, quelque part, que les choses doivent se passer ainsi pour ces personnes, surtout quand on ne pouvait généralement rien contre ça. La nature jouait parfois de bien mauvais tours, c'était le cas de le dire. Faire habiter un elfe au beau milieu d'humains ou de démons, offrir un caractère un peu trop "spécial" à quelqu'un, c'était relativement cruel de la part de cette très chère Dame Nature. Enfin, du point de vue de Mithos, on serait toujours un peu bizarre au moins aux yeux d'une personne sur terre, c'était comme ça, point final. Lui-même n'était pas apprécié de tout le monde, et le savait pertinemment. Sa manière de voir les choses, son côté un peu gamin sur les bords, le fait qu'il fonce toujours dans le tas, pour ainsi dire, sans vraiment y réfléchir au préalable, devait paraitre étrange et inconcevable pour les personnes timides, prudentes et terre-à-terres, il ne s'en formalisait pas pour autant. Il était comme ça, et une personnalité ne se modifiait pas sur commande. Il ne comprenait pas ces personnes, qui en retour le lui rendaient bien, ce qui en soit était parfaitement... Normal. Mais cela ne l'empêchait pas de ne pas les critiquer. Ceux qui insultaient les gens qu'ils ne comprenaient pas, le jeune blond, en règle générale, les détestait. Claid n'était pas à Imura depuis bien longtemps mais, d'après lui, il ne tarderait pas à repérer les "personnes à éviter".

Il lui aurait bien dit de qui il s'agissait, mais le problème principal était justement qu'elles différaient pour chacun. Alors, au final, s'il avait dû mettre une statue d'une personne qu'il détestait vraiment, et qu'il avait sérieusement cherché, sans doute aurait-il trouvé. Présentement, il se contentait d'éviter les gens ayant l'air de penser que pour t'empêcher de leur dire quoi que ce soit, un poing valait mieux qu'une bonne discussion, ceux qui criaient à la supériorité de telle ou telle race (ou pire, ceux qui réunissaient ces deux catégories à la fois...) et, en général, les représentants de l'ordre. Or, pour détester quelqu'un faut-il encore lui avoir adressé la parole plus de deux secondes et demi. Donc, résultat, en évitant les gens dont il savait qu'il n'apprécierait pas le caractère, il ne les haïssait pas. Somme toute, il ne détestait pas grand monde, mais n'aimait pas tout le monde non plus.

Alors, cette statue, qui pourrait-il représenter dessus? Peut-être que le rouquin aurait une bonne idée.

"Hé bien... Pas vraiment en fait... La plupart des gens avec qui je ne me suis pas entendu, je ne suis pas resté longtemps en leur compagnie. Du moins, pas assez pour les détester comme il faut..."

Ça, c'était plutôt une bonne idée. On devait rester longtemps avec ses amis, le plus possible, mais les gens qu'on n'appréciait pas, il n'y avait pas de véritable intérêt à rester avec eux. Sans quoi cela signifiait qu'on ne les détestait pas tant, au final, ou bien qu'on était tout bonnement et simplement masochiste...On cherche toujours à s'éviter un maximum de souffrances, de préserver son cœur et conserver son bonheur hors-d'atteinte. Il en allait de même pour la grande majorité des personnes vivant sur cette terre, de cela, le jeune Areh'temoeë en était certain. Ce qui expliquait qu'après un évènement plus ou moins traumatisant, on s'enferme seul avec ses larmes, de peur que le sort en fasse encore couler de nouvelles. Tout un chacun raisonne de cette manière, en en ayant connaissance ou non, qu'importe. Et dès lors que quelqu'un nous critique, nous renvoie avec des mots nos pires défauts au visage, ça fait toujours, invariablement, mal. Du moment que c'est une vérité, cela allait de soit. Le plus simple était donc de s'écarter de ses ennemis aussi rapidement que permis, le seul souci étant bien entendu que ce n'était pas toujours possible.

Après tout, pour Mithos, mieux valait supporter une ou deux injures plutôt que de devoir s'écarter des gens qu'on aimait par la même occasion. Aussi, après coup, le blondinet se demanda-t-il si Claid avait agi de la sorte. Sans doute n'en saurait-il rien, malgré sa curiosité naissante, il avait compris qu'il valait mieux ne pas trop s'attarder sur certains points. Et son petit doigt lui disait que les amis en faisaient partie intégrante.

"Je crois que tu vas devoir refaire la déco' de cette place sans moi, je ne pourrai pas t'aider sur ce coup là! Je te tiendrai au courant si je rencontre quelqu'un que je n'aime pas du tout...!"

Le jeune garçon aux yeux bleu eut un énième sourire. Pas qu'il souhaita que son tout nouvel ami fasse une expérience de la sorte, ce n'était pas ça. Simplement qu'il avait envie de sourire, de un, et puis de deux parce qu'il se demandait bien quelle serait la première personne à bénéficier de l'immense honneur que d'être détesté par Claid. Et aussi ce qu'il devrait faire pour mériter un tel sort. Lui voler sa petite amie? Probablement pas, tout bien réfléchi, s'il venait d'arriver, il ne devait pas en avoir. Ou peut-être juste l'insulter? Lui donner de mauvaises informations? Le faire tomber devant tout le monde? Ou mieux encore, un supérieur imbuvable qui lui pourrirait la vie? Toutes ces hypothèses méritaient d'être étudiées avec attention, et ne n'attendaient qu'à trouver une infirmation ou une confirmation. Pour cela, il lui demanderait, quand il le reverrait, s'il détestait quelqu'un maintenant, et pourquoi. Ah, et qui aussi. Juste par curiosité cependant, ce dernier point. Mithos était curieux sur à peu près tous les sujets possibles et imaginables, alors...

Quant à refaire seul toute la décoration de ce lieu un tantine trop froid, plat et austère... Rendre tout ça un peu plus joyeux n'aurait sérieusement pas été une mauvaise idée. En venant ici, les gens ne trouvaient pas de réconfort, ou en tous cas, pas lui. Quoi que, envoyer des boules de neige sur une grande et prestigieuse statue, d'un tout aussi grand et prestigieux homme à coup sûr, avait un côté amusant. Ce n'était pas comme s'ils l'avaient véritablement dégradée, de toute façon. A priori, il y aurait encore d'autre tempête de neige, qui auraient vite fait de masquer leur œuvre.

Enfin, s'il avait du améliorer l'endroit, il aurait commencé par changer les couleurs. Le gris n'était certes pas laid, mais pas très gai non plus. Tandis que le bleu clair, par exemple, ou le rouge vermeille, c'était tout le contraire. Jaune doré, ou même rose fushia. N'importe quoi tant que les couleurs étaient vives et belles, c'était parfait. Pas au gout de tout le monde, bien sûr, à celui d'une toute petite poignée de gens seulement même. Et il en faisait partie. Avisant l'une des nombreuses boutiques, une autre idée lui vint, idée qu'il ne tarda d'ailleurs pas à formuler à haute voix:

"On devrait remplacer tous les magasins ici par des magasins de bonbons, plaisanta-t-il, sans que son sempiternel sourire ne le quitte, ce serait meilleur. Et repeindre les murs des maisons en bleu, parce que j'aime bien le bleu.^^ "

Le bleu était définitivement un meilleur choix. Il aimait moins le rose. Quant aux bonbons, il n'en mangeait même pas tant; voir même très peu. Mais néanmoins, malgré le peu qu'il en avait, il les trouvait délicieux. Relevant la tête, il posa une nouvelle question à Claid, passant du coq à l'âne, comme à son habitude, bien que cela s'avère quelques fois être un peu déconcertant. On s'y faisait, avec le temps.

"Alors, alors, toi, tu as une couleur préférée? "

Claid posa son regard émeraude sur son cadet, le sourire toujours pendu aux lèvres. Chaque question que le blondinet avait le don d'imaginer et de sortir à tout bout de champ, le faisait, mine de rien, réfléchir. Parce que très peu de gens auraient voulu savoir la vie sans intérêt de Claid Firestone, parce que déjà, lui même comprenait qu'il n'y avait rien de bien exaltant là-dedans, rien qui puisse faire rêver quelqu'un par les aventures pour le moins banales qu'il avait vécu. Il était né sans connaître ses parents, a grandis aux côtés de son grand-père, a vécu sur les routes... Qu'est-ce qu'il pouvait rajouter en dehors de faits inventés? Bien sûr, qui n'aurait jamais rêvé d'avoir eu sa vie à l'inverse de celle qui l'avait vécu? Probablement personne, parce que même le plus heureux des hommes aurait souhaité changer ce petit détail qui faisait qu'il ne pourrait jamais être totalement satisfait. Mais changer le passé était quelque chose de tout à fait impossible, on pouvait certes se racheter pour une faute, mais jamais y revenir dessus pour ne jamais l'avoir faite. C'est pour ce genre de chose que l'homme faisait d'avantage confiance au futur, un élément qu'il pensait pouvoir mieux contrôler, alors qu'en fait, tout lui échappé comme de l'eau entre les doigts. Le pauvre pouvait toujours espéré devenir riche, il y avait vraiment peu de chance qu'il le devienne un jour, sans toutefois être pessimiste, juste réaliste. Le seul regret de Claid était celui d'avoir été un nomade durant son enfance, du fait qu'il n'avait pas pris de repères dans n'importe quel lieu dans toute son existence. À cause de cela, le rouquin n'avait non plus jamais ressenti le sentiment de se sentir en sécurité dans un domicile qui serait le sien, et serait toujours présent pour l'accueillir en cas d'extrême nécessité. Mais au fond, il se disait que cela n'avait aucune importance, parce que maintenant, alors qu'il avait décidé lui-même de rester vivre un moment à Hatès, il était aussi perdu que le premier jour. Tout les endroits par lesquels il était passé lui semblait inconnus tout au fond de lui-même.
Alors que le combattant remuait une énième fois la tête pour chasser les flocons de ses cheveux rougeâtre, il se demanda quel avait été le plus beau jour de sa vie, un agréable souvenir, un heureux moment dont il se souviendrait tout le reste de sa vie. Son cœur s'emballa et il se mordit sa lèvre inférieur tandis qu'un doute l'assaillit, en se rendant compte qu'aucune idée ne lui venait, comme si on avait passé un coup d'essuie-craie sur sa mémoire. Il avait vécu l'enfance après tout, il était impossible qu'il ne retrouve pas dans cette période un souvenir pleinement heureux. Bien sûr, plusieurs lui venait à l'esprit, mais aucun 'vrai', qu'il l'ait vraiment marqué... D'un côté, ne rien répondre de joyeux à Mithos pour que ce dernier le prenne en pitié ne l'enchantait pas trop. Il préférait le laisser dans l'ignorance de son passé. D'une part, parce qu'il n'aimait pas en parler, son passé n'avait jamais été rose malgré son optimisme, et que divulguer des moments qui nous ont rendu fragile ne servait à rien à part à se faire du mal et dire ouvertement ses faiblesse. Or, cela, le soldat n'en avait pas besoin, même si il était face à un garçon incarnant à lui seul la gentillesse. Claid n'était pas du genre à se confier, toute sa vie, il avait garder ses problèmes au fond de lui, ne les avouant à personne. Sa conscience en était devenue lourde, de petits tracas avaient suffit au fil du temps à prendre énormément de place. L'autre raison, aurait été de se prendre pour l'homme le plus malheureux du monde, le plus à plaindre. Ne connaissant pas franchement Mithos, il éviterait de s'aventurer sur ce terrain qu'il pensait miné. Le blondinet en face de lui avait peut-être vécu des choses épouvantables, ou sinon de merveilleux moment sans aucun souci. Dans les deux cas, le jeune homme à l'unique œil vert ne lui apporterait rien, il lui zapperait simplement le moral, et franchement, il voulait être la dernière personne à pouvoir enlever un sourire à quelqu'un qu'il appréciait.

"On devrait remplacer tous les magasins ici par des magasins de bonbons. Et repeindre les murs des maisons en bleu, parce que j'aime bien le bleu.^^ "

Claid redressa la tête. De quoi parlaient-ils déjà? Ah oui, re-décorait la place d'Imura à leur sauce.
Sans s'en rendre compte, par pur réflexe, un doux sourire se fit une place sur le visage du jeune homme. L'idée de magasins de friandises partout était si puéril, mais tellement enchanteresse. En fait, jusque là, le rouquin n'avait pas vu un seul confiseur à Hatès, il connaissait le nom d'entreprise mais n'en avait jamais aperçu. Mais si il devait voir l'une de ces fameuses boutiques, ce serait ici. C'était la capitale, il la connaissait mal mais il pouvait aisément deviner que tout se passer ici niveau commerce en tout genre. Peut-être que secrètement, le garçon aux yeux saphir devait se moquer de quelqu'un comme lui, qui était déjà sur la voie de l'adulte et qui n'adoptait pas les airs revêches de tous soldats qui faisaient son travail répétitif avec ennui mais honneur. Ceux qui n'avait pas vécu leur enfance jusqu'au bout souhaitait la prolonger lorsqu'ils sont plus âgés, s'offrant alors la possibilité d'être dans l'instant 'ne nous soucions pas de ce qui peut arriver pour le moment'. Tout bonnement rester à Neverland.
Bien sûr, à peine sa phrase terminait, le regard de Claid se reporta automatiquement sur les murs qui les entouraient et formaient la place sur laquelle ils se trouvaient. Pour lui, des bâtiments grisâtre, ne se voulant pas vraiment esthétique, n'avaient rien d'étrange. Au pire, il ignorait si il se serait dit un jour qu'il serait pas mal de les repeindre en une couleur différente... Mais en bleu franchement... Tout cela aurait pu faire village d'enfant avec un gros cœur entourait de confiserie couleur ciel. Pourquoi pas après tout? Les chances que cela se passe étaient minimes, disons le carrément: impossible. Mais c'est comme si Claid et Mithos avaient réussi à faire de la capitale d'Hatès un lieu débordant de gaieté. En rouvrant les yeux, rien n'aurait changé malheureusement, mais c'est bien le genre de chose que l'on aime toutefois garder pour soi: son propre monde, inventé de toutes pièces, que l'on a pas toujours envie de partager.
La jeune sentinelle n'eut pas le temps de répondre que le villageois enchaina immédiatement:

"Alors, alors, toi, tu as une couleur préférée?" Dit-il, enjoué.

Quel changement brutal de sujet...! Quoi que, le rapport était peut-être en liaison avec la couleur des maisons. Même si la couleur préférée de Claid ferait selon lui très mauvais goût pour des bâtiments... Mais une question reste une question, et il y répondrait comme il l'entend.

"Le vert!" Affirma-t-il, plus que sincère. "Pas de doute, j'adore cette couleur! Mais surtout pas le vert pomme, hein! Le vert plus foncé, mais pas autant que les sapins, genre... Mmh... Gazon?" Finit-il en se passant la main sur son menton, un peu hésitant. "Ah! Et j'avoue aussi avoir un penchant pour le orange!"

C'était bien dommage pour lui, il se trouvait dans le pays où voir de la verdure relevait du miracle. Le sol étant toujours recouvert d'un épais manteau blanc. Sale coup du sort effectivement, mais il n'en partirait pas pour une raison aussi peu importante. Disons simplement que voir cette couleur à l'état naturel lui aurait remonté le moral, mais rien de plus... Si Mithos aimait le bleu, il ne devait pas en voir tout les jours non plus à cause des épais nuage qui alimentait en neige les terres froides du nord. Maintenant, le jeune homme se forçait à aimer le blanc, qui malgré tout, était une couleur magnifique, même si elle paraissait neutre ou bien triste.

"Bien! Moi maintenant, je veux savoir ton animal préféré!" Poursuivit Claid sur le même ton qu'avait employé le plus jeune des deux quelques secondes auparavant.

Allez savoir si ils faisaient la pair... Mais une chose était sûre, c'est qu'ils avaient de nombreux points communs malgré leurs différentes réponses.

Claid leva la tête vers le ciel qui s'était encore assombri. Il ne savait pas quelle heure il était. En fait, il n'avait vraiment plus aucune notion du temps, et franchement, il s'en moquait bien. Autant certaines personnes accordaient une priorité primordiale au temps, autant le soldat s'en fichait éperdument. Pourquoi certaines personnes étaient pressées de nature? Tout simplement parce que leur vie devait être bien chargée et trop courte pour réaliser tout leurs objectifs. Mais qu'importe, il fallait essayer, dire que tout était perdu d'avance était une faute monumentale. Bien sûr, même les gens qui n'étaient pas défaitistes pour un sou avaient eu leur moment où toutes actions leur auraient semblé inutiles... Claid étaient de ces gens-là. C'était la vie qui forgeait le caractère des gens, et la sienne avait été semé d'embûches. Toutefois, il était là, bien entier, en train de parler avec un jeune garçon qui avait tout ce qu'il y a de plus heureux. Pour preuve qu'il ne fallait jamais baisser les bras, et pourtant, il pensait tellement souvent à tout laisser tomber... Le problème était qu'il n'avait pas de but. Vivre sans vraiment savoir pourquoi, c'était dérangeant. Il se plaisait à penser qu'il vivait au jour le jour, essayer de deviner de quoi serait fait demain, ce qu'il apprendrait, qui rencontrerait-il ou si tout simplement, il trouverait la mort. Claid se fichait bien de l'heure, du futur... Aussi bien, chaque seconde de l'existence était à apprécier à sa juste valeur, que l'on soit né roi ou mendiant, il y avait toujours du positif, dans quoi que ce soit, mais à différents degrés. C'est avec ce genre de mentalité que tout le monde devrait vivre, du moins, c'est ce qu'il pensait, sincèrement...

"Eh bien, profite ici de notre beau gazon... Blanc, de nos toits blanc, de notre magnifique ciel... Blanc, et... "

Le regard émeraude du rouquin se re-concentra sur Mithos, en souriant, on ne peut plus serein. Oui, si il voulait voir du gazon, il pouvait déjà faire ses valises et se mettre en marche pour partir d'Hatès, à moins de bien chercher sous l'épais manteau blanc. Car le sang-mêlé avait bel et bien remarquer que tout ce que lui avait désigné le blond avec des gestes étaient loin d'être la couleur qu'il aimait tant. Car durant un moment, il lui avait semblé que le jeune garçon avait cherché de la couleur verte autour de lui, et en était arrivé à la conclusion que le blanc régnait en maître ici, qu'importe où les yeux se dirigeaient, ce qui était la vérité après tout. La région d'Hatès n'était pas connue pour ses verts pâturages à perte de vue. Mais sérieusement, cela ne dérangeait pas le jeune homme appartenant à l'armée, quelqu'un pouvait adoré le jaune terne, ce n'est pas pour autant qu'il rêverait de vivre dans un désert, même si dans son cas, il s'était plutôt bien fait au pays du froid. Au début, il était réticent à l'idée de devenir un 'habitant' de cette contrée, mais finalement, tout c'était plutôt bien passé, il s'était fait à la basse température en un rien de temps et n'avait pas encore attrapé de rhume. Oui, et il en était heureux, de ces petits détails qui peuvent quand même changer une vie et qu'il avait réussie à éviter jusque là.

"Humpff... Oui, ça c'est sûr!" Confirma le rouquin sur le même ton, le visage un peu confus.

Lorsque Claid enchaîna sur sa question, le garçon aux yeux bleu parut surpris. C'est vrai qu'après réflexion, il ne savait pas vraiment pourquoi il avait posé cette question, comme ça, pour savoir. Aimer un animal plus qu'un autre était profondément stupide, mais c'était comme ça que l'humain, l'elfe, le démon ou même l'Antarr fonctionnait, tout le monde avait des préférences, c'était un fait. Sans le laisser paraître, comme un automatisme, lui aussi voulait en savoir plus sur son nouvel ami, et ça commençait comme ça, sur des questions toutes bêtes et sans aucun intérêts particuliers. Ou peut-être que tout simplement, Mithos et sa manière de poser des questions à tout-va déteignait sur lui, ce qui d'un côté, serait assez embêtant. Non qu'être curieux soit une mauvaise chose mais ce n'était pas non plus un grand avantage, ou en tout cas pas dans la profession qu'exerçait Claid...

"Peut-être les chiens? Ils sont gentils, je trouve, mais j'aime bien les autres aussi... Les hiboux, par exemple, tu ne les trouve pas bizarres? Sortir la nuit, comme ça..." Répondit le jeune Areh'temoeë.

Les chiens, hein? De toute manière, quand on posait cette question bien trop commune, on pensait tout d'abord aux animaux domestiques. Ça tournait autour du chien et du chat et à la limite du cheval, étrange non? Ou dans le pire des cas, on aimait pas les animaux, ce qui était un peu plus dérangeant. Claid trouvait cela ridicule, détester les animaux, c'est à dire toutes les autres espèces qui peuplent la planète... Parce qu'ils étaient sales, pas développés, stupides? Au moins eux, ils ne s'entretuer pas pour rien, tuer avait toujours une nécessité dans le but de se nourrir, tandis que les bipèdes n'avaient pas de raison valable, ça leur faisaient plaisir, c'est tout. Enfin, pour en revenir au sujet, Mithos semblait aussi fasciné par les hiboux, c'était déjà beaucoup moins commun et donc plus intéressant, tout avait été dit sur les chiens de toute façon. Alors que Claid venait de poser une question, que son interlocuteur enchaînait déjà sur une autre. En fait, il demandait plus l'avis du soldat, mais celui-ci redoutait déjà le moment où l'interrogation qui lui poserait lui serait sans réponse. Il n'était pas une encyclopédie vivante et ne voulait pas dire des mensonges que le villageois croirait seulement dans le but de se faire passer pour quelqu'un d'instruit, ce qu'il n'était en aucun cas. Le peu qu'il savait, il l'avait appris dans les livres, et autant dire qu'il n'en possédait pas une pleine bibliothèque, et il ne se souvenait pas non plus avoir lu un ouvrage complet sur les prédateurs de la nuit. Mais si il fallait seulement donner un avis, alors cela était encore dans ses cordes...
Claid se passa une main dans ses cheveux ébouriffés pour se rendre compte que la neige s'y était de nouveau installée.

"Pas vraiment..." Commença-t-il dubitatif. "Eux doivent te trouver bizarre que tu sortes la journée...!"

C'était la logique même selon lui. Les espèces vivantes étaient toutes différentes et c'était tant mieux. Le monde serait bien triste si tout le monde se ressemblait. Le but de Claid n'avait pas été de contredire Mithos, il ne le précisa même pas tellement il savait que ce dernier n'y voyait aucun mal, vu son état d'esprit qu'il jugeait apte à comprendre parfaitement malgré l'image bon enfant qu'il donnait, sous-estimer les gens n'est jamais très flatteur...

"Moi ce que je trouve étrange, c'est que nous voyons bien moins bien qu'eux dans le noir... Ça serait un sérieux avantage... Qu'est-ce que t'en dis?" Finit-il joueur tellement l'idée lui aurait parut possible.

Voir dans le noir n'était bien sûr pas indispensable, certains animaux étaient même aveugles alors... Et le jeune homme avait dit ça sans réel intentions derrières la tête, ça l'aurait aidé d'accord, mais il ne voyait pas en quoi pour le moment. Sans doute que le moment venu, il repenserait à ce moment. Le champs de vision de Claid étant déjà divisé par deux...

On disait bien trop souvent -et bien trop vite- que la curiosité était un vilain défaut. Une fois de plus, tout dépendait de quel côté on se trouvait pour insinuer une pareille chose. Autant cela était une véritable bénédiction pour les scientifiques qui, si ils n'avaient pas été un minimum curieux, n'aurait pas découvert toutes ces choses qui nous permettaient de vivre un monde où l'on connaissait les grandes lignes. Après tout, il devait être désagréable d'être né sur une terre où l'on ignore tout et qu'un geste se réfléchit pour ne pas rencontrer la mort plus vite que prévus. Comme par exemple, la connaissance de savoir si une plante est vénéneuse ou non et si elle est comestible. Cela était bien sûr étroitement lié aux progrès de la technologie mais qui, sans cette curiosité qui animait plusieurs formes de vie, n'aurait bel et bien jamais vu le jour.
Et de l'autre côté, il y avait la curiosité et ses mauvais côtés. Tout le monde savait à quel point cette attitude pouvait amener bien des problèmes, et les exemples étaient aussi nombreux que les personnes qui en faisaient l'expérience... Sans mentir, Claid était de ceux-là. Sans réelles mauvaises intentions, il avait voulu savoir l'âge d'une fille avec qui il avait brièvement parlé, et avait regretté sa question quelques minutes plus tard à peine. Certaines choses ne devaient pas être demandées. Dans cette situation, c'était mal poli et peut-être même vexant. Au fond, il était probable que ce trait de caractère était le pire ennemi existant. Parce que l'on disait que la connaissance était un grand pouvoir et pouvait être dangereux, et que l'on faisait croire à certaines personnes des mensonges pour les 'protéger', ou tout simplement garder cela pour soi-même. Les êtres dotaient d'intelligence supérieure à de simples animaux étaient finalement bien étranges en plus d'être profondément égoïstes. La plupart des personnes aimaient les secrets, se sentant spéciale par rapport au voisin qui l'ignore... Seulement voilà, l'envie de le dire l'emportait presque la totalité du temps, comme si il brûlait la langue au fur et à mesure qu'il reste non partagé avec quelqu'un d'autre. Et malgré tout cela, on ne pouvait s'en passer. Chaque être en possédait un minimum et en avait besoin pour vivre dans un monde bien trop compliqué.
Pour Mithos, Claid ne voyait aucun mal aux questions qu'il posait sans arrêt, qu'elles aient un intérêt utiles ou non. Du fait qu'il le considérerait plus vers ce côté scientifique, qui petit à petit, faisait avancé. Rien ne disait qu'en rentrant chez lui, le garçonnet réaliserait un truc à partir des réponses que lui avait donné le soldat, disons plutôt qu'il se coucherait avec la certitude d'avoir appris quelque chose aujourd'hui, qu'elle soit vraie ou fausse. Contrairement à lui, le rouquin n'en posait pas tellement. Certes, il avait appris que dans une conversation partagée avec Mithos, il était plus dans le rôle du 'questionné' que du 'questionneur', mais sa soif de savoir n'était pas aussi grande que celle de son interlocuteur. Dire qu'il était dans le juste milieu aurait été un mensonge, car quand il voulait réellement une réponse précise et claire, il ne se retenait pas sur les moyens avec quoi il l'obtiendrait. Juste que, soit il en posait trop, et pas forcément avec tact, soit il préférait resté muet et rester avec une question qui lui resterait longtemps dans la tête, quitte à ne pas dormir. Sûrement que cela s'appliquait aussi dans le cas de de la tête blonde en face de lui, quand ce dernier posait une question sans réponse -certain que ça lui était déjà arrivé- même si cela n'était qu'une futilité, il en fallait bien peu pour attirait notre entière attention. Mais quand maintenant Claid pensait que le villageois posait des questions sans arrêt, ce n'était pas des 'pensées en l'air', cela était décidément trop vrai.

"Ce serait amusant, comme ça, je pourrais aller dehors même en pleine nuit, mais seulement en été, sinon je tomberais malade, et... Ah, et puis, je voulais savoir, aussi!" Répondit-il tant bien que mal, tout enjoué.

Il était surprenant de voir à quel point le jeune Areh'temoeë passait vite d'un sujet à l'autre, le soldat se sachant parfaitement incapable d'une telle prouesse. Au fur et à mesure que les minutes passaient, il se découvrit par contre un don particulier d'être une oreille attentive plutôt qu'une bouche intéressante. Le garçon aux yeux bleu était une vraie pile d'énergie à la batterie inépuisable. Il n'avait pas dû être rare qu'on le surnomme 'moulin à parole' vu le nombre de mot qu'il arrivait à enchaîner en seulement une minute. Le pauvre n'avait même pas le temps de raconter une idée, un fait vécu ou quoi que ce soit d'autre, de peur d'oublier ce qu'il avait à dire ensuite. Le rouquin plissa les yeux avec un sourire quelque peu gêné, lui par contre, craignait de perdre le fil de la discutions et de demander à Mithos de reprendre plus lentement, le faisant alors passer pour quelqu'un qui finalement, n'arrivait pas à le suivre et ressemblait à toutes les autres personnes à qui il avait pu adresser la parole au hasard comme ça dans la rue. Et justement, Claid ne voulait pas faire parti de ces personnes, car bizarrement, il éprouvait l'envie de ne pas décevoir le jeune garçon d'une quelconque manière que ce soit. Aussi, il continua à l'écouter sans mot dire. Parler avec Mithos Areh'temoeë relevé d'un vrai exercice de concentration mais pour le moins intéressant, car avec lui, on était toujours à des années lumière de ce que l'on appelé l'ennuie.

"Je me demandais si eux ils ne voyaient pas dans la journée, comme nous on ne voit pas la nuit. Parce que sinon, je ne voudrais pas être à leur place, le soleil me manquerait trop...!"

Oui, très intéressant. Disons que le plus jeune des deux savait poser les questions auxquelles personne n'aurait jamais pensé. Par contre, quand il s'agissait de répondre à ces questions si spéciales, il y avait une personne pour le faire à ce moment précis, qui n'était autre que Claid, vu qu' au départ, elle lui était destinée. Après quoi, le garçon à la longue chevelure dorée leva les yeux au ciel, cherchant le soleil qu'il avait mentionné.

"...Même si on ne le voit pas trop, aujourd'hui..." Fit-il, un peu mélancolique.

À son tour, le jeune homme au bandeau vert dirigea son regard émeraude vers l'étendue nuageuse qui faisait office de ciel aujourd'hui. En plus du crépuscule sur lequel la nuit n'allait pas tarder à prendre complètement le dessus, l'étoile qui réchauffait la planète avait l'air une fois de plus, totalement absente, totalement inexistante derrière les épais nuages chargés de neige d'Hatès, le royaume qui n'avait pas le droit à la chaleur de cet astre. Cette simple pensée arracha un frisson frileux tout le long de l'échine du combattant. Si le soleil d'ici manquait à Mithos, c'est que ce dernier n'avait pas vu celui des autres royaumes, car le rouquin avait beau apprécier sa nouvelle patrie, il y voyait des inconvénients, la météo étant l'un des principaux. Ses souvenirs datant d'il y a quelques mois étaient déjà flous, et il le regrettait amèrement. Si elle le pouvait, la personne en face de lui voudrait voir un autre paysage que la neige au moins une fois dans sa vie, et lui, qui avait réalisé ce souhait sans vraiment y accorder une grande importance, oublié à la vitesse grand V. Comme quoi, on ne se rendait jamais réellement compte de la chance que l'on avait. Mais si il y avait une chose qui était resté dans l'esprit de Claid, c'était bien l'impression de chaleur lorsque le soleil brille sans aucun nuage à l'horizon, ça, il savait qu'il ne l'oublierait pas si tôt, parce que c'était une sensation qu'il avait tout simplement vécu. Dirigeant son unique pupille sur son cadet à nouveau, il remua doucement la tête. Personne n'aurait su à ce moment là si Claid Firestone était nostalgique ou non, parce que lui-même ne le savait pas exactement. Comme quoi, même les questions les plus simples n'avaient pas les réponses les plus faciles, voire même aucunes.
Franchement, Claid n'était pas un spécialiste du monde animal, et les rapaces de la nuit n'était pas une de ses passions premières sur laquelle il était incollable. Toutefois, sa logique le fit pencher sur le fait qu'un hibou ne devait pas être forcément très à l'aise dans des milieux ensoleillés car jamais il n'en avait vu voler haut dans le ciel. Après, dire qu'ils étaient totalement aveugles le jour aurait été un risque de dire une grosse bêtise, car déjà, il n'avait à l'esprit aucun animal qui ne verrait pas le jour pour mieux voir la nuit. Car même quand le soleil est haut, ce genre d'oiseau vivaient, dans des lieux sombres comme des sous-bois, mais ils étaient quand même bien réveillés, les yeux correctement ouverts.

"Qu'ils voient ou non en plein jour, je doute qu'être un de ces oiseaux soit très amusant... Comme tout animal à mon avis." Décréta-t-il au bout d'un petit moment, la mine pensive.

Et ça il le maintenait. Il était drôle de s'imaginer dans la peau d'un animal mais y restait toute une vie, ça tournerait vite à l'enfer quand on connaissait le vie humaine. Par exemple, Claid aurait voulu connaître la vitesse de courir avec quatre pattes, mais si c'est pour le soir dormir dans un terrier avec le sentiment d'insécurité, très peu pour lui. Sa vie était loin d'être aussi confortable que celle d'un Noble, mais elle restait dans des conditions agréables.

"Mais je sûr et certain que si ils le veulent, ils peuvent vivre le jour. Tout est une question de choix de vie..." Il observa Mithos une demie seconde. "Ils sont juste plus avantagés la nuit, vu que ce qu'ils chassent ont une vue moins performante que la leur."

Le jeune homme à l'unique iris verte se rendait compte que ces oiseaux étaient de plus en plus digne d'intérêt, le blondinet l'avait seulement réalisé beaucoup plus tôt que lui. Mais de dire ce genre de parole aussi sûrement le gênait. Mithos était déjà étonné qu'il puisse visé une statue à l'aide d'une boule de neige d'un seul coup, et là, il avait l'impression d'être un vantard à vouloir tout enseigné alors qu'au fond, il savait bien peu de chose... Sa pupille remonta vers le ciel qui se faisait de plus en plus sombre. Son service devait être fini depuis un moment déjà, il pouvait se permettre de trainer un peu. Mais le fait que Mithos ait une famille et donc des gens qui attendait sûrement son retour lui fit un peu mal au cœur. Il aurait été égoïste de gardé son nouvel ami pour lui tout seul et si lui aussi devait rentrer un peu plus tard que d'habitude, il ne pourrait pas avoir l'esprit tranquille et se sentirait affreusement coupable.

"Tu habites loin?" Demanda-t-il comme ça, sur un coup de tête, les sourcils légèrement froncés à cause de l'inquiétude.

Quand on veut, on peut. Voilà là une bien jolie ligne de conduite qu'il devait être bien agréable de respecter, du point de vue du jeune blond. Parce qu'ainsi, si le monde était réellement fait de la sorte, alors chacun vivrait selon ce qu'il aurait mérité, selon tous les efforts qu'il aurait fait, et non selon les aléas du destin, la chance et la malchance, l'endroit où il était né, et tous ceux qu'ils visiteraient par la suite. Ils feraient le métier qu'ils voudraient faire, et non celui qu'ils pourraient, pour peu qu'ils puissent exercer une profession tout court. Les paresseux récolteraient ce qu'ils auraient semé, et chacun aurait sa chance, tous partiraient sur un même pied d'égalité, ayant l'opportunité de s'élever bien au delà des cieux à chaque décision qu'il prendrait. C'était pour ce genre de monde là que chacun devrait prier, il en était persuadé. Lui-même ne voulait de vie toute tracée pour lui, il ne voulait pas qu'on décide à sa place de ce qui devrait lui arriver et de ce qu'il ne connaitrait jamais, ça non. Il tenait bien trop à sa liberté pour accepter que quelque chose comme ça ne se produise à son nez et à sa barbe sans qu'il ne fasse rien pour l'en empêcher. Et pourtant, il n'était pas à ce point naïf non plus: il savait faire la différence entre la réalité et les utopies. De part le biais de sa simple naissance, il y avait des choses auxquelles on ne pouvait rien changer, peut importait quelle était notre volonté et combien on essayait. Un fermier pouvait suer sang et eau toute sa vie durant, il n'aurait jamais assez d'argent pour payer à tous ses enfants les mêmes études que le fils riche et nanti du noble d'à côté. Et ce n'aurait pas été faute de courage, quoi qu'on puisse en dire. Tous les oiseaux ne volaient pas à la même hauteur suivant les ailes qu'ils possédaient, et si certains d'entre eux pouvaient tutoyer les étoiles, d'autres volaient à hauteur des cimes de grands arbres quand d'autres encore étaient cloués à leurs pieds. C'était ainsi, et on ne pouvait rien y changer, ni avec des mots, ni avec des actes. Pourquoi? Eh bien, l'explication était on ne pouvait plus simple: ceux qui pouvaient faire changer les choses étaient ceux qui étaient tout en haut, et ceux-là même n'avaient par conséquent aucun raison de les vouloir transformées. Mais ce n'était pas pour un si petit détail que Mithos aurait arrêté de rêver, sûrement pas; comme le disaient certains grands penseurs, il faut rêver comme si l'éternité s'étalait dans toute sa splendeur devant nous, et vivre comme si chaque jour était notre dernier à passer sur cette terre. Ainsi, on était pleinement heureux, il n'avait aucun doute sur ce fait là. Dans ce que certains auraient qualifié de ses "idioties", il était la personne la plus importante de ce monde, et accomplissait de grandes choses. Comme redécorer ce terne et triste endroit, tiens, par exemple. Et dans sa vie de tous les jours, il faisait... Eh bien, n'importe quoi qui, bien que sans être aussi grandiose, restait follement amusant, lancer des boules de neige sur la statue d'un illustre inconnu en était la parfaite représentation... Ou encore poser toutes ces questions: de un, cela lui paraissait être au comble du nécessaire de savoir toutes ces choses, et de deux, la vie était trop courte pour perdre du temps à se demander s'il fallait ou non poser celle-ci et pas celle-là. Il agissait, et seulement après, il avisait. Les conséquences, d'accord, n'étaient pas toujours les meilleures qui soient, mais que voulez-vous, on ne changeait pas sa façon d'être ou sa façon de penser...

Le tout était encore que les autres la comprenne et répondent à vos questions sans se formaliser de la vitesse à laquelle elles venaient, ou encore l'incongruité de certaines. Mithos ne demandait pas aux gens de répondre avec exactitude, mais généralement plus de dire ce qu'ils en pensaient. Il ne voulait pas mettre toutes les personnes qu'il croisait dans le même sac, mais il avait très vite constaté que plus la personne était riche et vieille, et moins elle écoutait. Il y avait certes des exceptions, mais faire du cas par cas n'aurait pas donné d'autre résultat que ça, alors il n'y voyait pas trop d'intérêt... Mais étrangement, Claid n'avait pas l'air d'avoir besoin de brancher un décodeur pour comprendre ce qu'il voulait dire, ou même de réfléchir trois longues heures durant pour ne finalement donner qu'un ersatz de réponse insatisfaisante. Alors oui, il l'aimait bien. Même s'il était un soldat et que Mithos avait parfois de sérieux problèmes avec ces gens là... Un instant, il se demanda de quoi ils pouvaient bien parler en premier lieu, avant de s'engager sur le sujet très intéressant des animaux. Des couleurs, de la place, et... Sans doute d'autre chose, au tout début, mais impossible de se rappeler. Laissant vite de côté cet exercice de mémoire, le blond jeta un regard étonné à son interlocuteur lorsque celui-ci lui répondit, l'air pensif, que de toute façon, être un animal ne devait pas être amusant.

Au contraire, ça devait l'être tellement. Les animaux n'avaient jamais l'air tristes, et n'avaient pas tous ces problèmes qu'avaient les "Humains et compagnie"... Il n'avait jamais vu un seul animal se soucier de la manière dont un autre s'adressait à lui, par exemple. Ni un en tuer un autre sans y être contraint pour sa propre survie. Bien entendu, ils devaient en avoir nombre d'autres, à ne point en douter, mais ils devaient somme toute être malgré tout beaucoup moins importants que les leurs. Ils n'avaient besoin ni d'argent, ni de travail. Un oiseau était libre comme l'air, chantait le matin et allait se coucher le soir, pour voler dans la journée et parfois dans la nuit. Ce devait être une belle vie, de vivre sans aucune frontière, de pouvoir voir tous les paysages de cette terre et tant d'autres choses encore.

Enfin, ça, c'était pour les oiseaux. Les chats et les chiens aussi devaient avoir beaucoup de chance, mais il ne parlait pas pour les vers de terre. Parce que mine de rien, ça ne devait pas être si passionnant que ça, la vie d'un lombric...

"Peut-être, mais ça doit être plus simple! A part les lombric, je ne suis pas sûr qu'ils soient très heureux tout le temps, eux..." ajouta-t-il sans vraiment prêter attention à ce qu'il racontait.

Se déplacer dans la terre toute la sainte journée, ramper, et se faire pourchasser par des colonies de fourmis affamées, manquer de se faire écraser toutes les trente secondes, très peu pour lui. Et son petit doigt lui disait que ce devait être le cas de la quasi totalité des personnes saines d'esprits de ce monde... Comme les limaces ou les escargots. Bizarrement, personne n'aurait voulu se réincarner en un de ceux là, quand d'autres avaient tant de succès auprès de l'audience, comme un aigle. Même les arbres valaient mieux qu'eux, en accord avec l'opinion générale.

"Mais je sûr et certain que si ils le veulent, ils peuvent vivre le jour. Tout est une question de choix de vie... Ils sont juste plus avantagés la nuit, vu que ce qu'ils chassent ont une vue moins performante que la leur."

Comme il y avait précédemment songé, le monde serait bien beau si tout fonctionnait de la sorte. Ceci dit, la seconde partie de sa phrase attira toute son attention: Un hiboux chassait des souris, si sa mémoire ne lui jouait pas de tours. Alors, cela voulait bien dire qu'une souris voyait mal dans la pénombre mais, comment le savait-on, ça? Certes, il aurait pu penser qu'à les observer, cela allait sans dire que c'était comme ça et pas autrement. Mais cela manquait cruellement de logique pour lui dans la mesure où, justement, il nous aurait été impossible de les observer dans le noir puisque nous même n'étions pas nyctalopes. Ne voyant néanmoins pas de raison de douter de la parole de son aîné, il fit de son mieux pour ne pas trop y repenser. Un quelque savant avait dû trouver une solution à ce problème très rapidement, en moins de temps qu'il ne lui en aurait fallu pour le dire, point final. Ce devait être évident. Et lui ne tenait tout de même pas à passer pour le dernier des idiots, d'autant que cette interrogation là ne le gênait pas plus que cela. Il la garderait sous le coude, et demanderait à sa soeur. Elle aussi, avait toujours réponse à tout, ou presque. Ce trait de caractère devait être quasiment indispensable dès lors que l'on avait dans son entourage quelqu'un comme Mithos. Les réponses trop concises qui consistaient simplement en un magnifique "parce que.", il les détestaient. Il ne considérait même pas cela comme une véritable réponse, "parce que". Mais il y avait des fois où il fallait savoir s'en satisfaire, bon gré mal gré. Alors qu'il poussait un très léger soupir -qui forma d'ailleurs un petit nuage de vapeur devant lui qui ne tarda pas à s'estomper- le rouquin lui demanda de but en blanc s'il habitait loin, et le jeune garçon lâcha un léger "Oh..." en s'apercevant que le ciel s'était encore assombri depuis qu'il était arrivé ici. Ce n'était pas vraiment qu'il vive loin, en vérité, puisqu'il était venu jusqu'ici à pieds. A son avis, la véritable teneur de la question devait plutôt ressembler à quelque chose comme "est-ce que tu arriveras chez toi à l'heure?", cela ne l'aurait pas étonné. Et à cette question il n'y avait pas trente-six réponses: c'était oui ou non. Et en l'occurrence, il le savait, il risquait fort d'être en retard... Comme maintes fois auparavant.

Car même si avant qu'il ne sorte on lui répétait qu'il faudrait qu'il soit rentré à temps et qu'on ne soit pas contraint de l'attendre pour le repas, autant en emportait le vent. D'un autre côté, il ne voulait pas que ses parents s'inquiètent pour lui, mais il n'avait pas non plus envie de rentrer maintenant. Il aimait bien discuter avec Claid. Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'il croisait quelqu'un qui avait d'ores et déjà vu la mer, et qui en ai un autre souvenir que "une grande étendue d'eau bleue", même si c'était il y avait longtemps de cela, qui puisse répondre à à peu près tout ce qu'il disait sans se sentir perdu au bout de deux minutes seulement. Surtout pour quelqu'un de l'armée d'Hatès, il était ouvert d'esprit. Rien ne lui disait qu'il ne le retenait pas ici, et qu'il ne voulait pas rentrer au château si son service était terminé, il savait qu'il aurait dû répondre qu'il allait rentrer chez lui, sans faire le moindre détour. Autant dire, mission impossible. Son seul souci était de ne pas être surpris par la nuit, le reste n'importait que peu.

"Loin, eum.. Loin comment, aussi? Je veux dire, je n'habite pas très loin..." répondit-il, cherchant ses mots mais sachant que, de toute façon, à priori, son demi-mensonge se verrait comme le nez au milieu du visage. "Je ne serais pas trop en retard, je n'aurais qu'à courir!^^' "

A la fin de sa phrase, à court de solutions, il avait opté pour un magnifique compromis. Oui, il était tard, et non, il ne serait pas tout àfait à l'heure. Mais presque.

N'importe qui en voyant Mithos Areh'temoeë dans la rue n'y aurait pas fait plus attention que ça. Il n'avait pas l'air d'un Noble, se comportait tout à fait normalement, était normalement constitué... Bref, aucun argument pour se retourner vers lui une fois qu'on l'avait croisé. Du moins, il n'exerçait pas une curiosité naissante chez les gens. Et le blondinet était un cas courant, car dans le triste monde dans lequel il vivait, les gens s'ignoraient entre eux, qu'importe la race. Pour en revenir au sujet des animaux, qui selon Claid devaient vivre une vie formidable mais trop stressante à son goût, lorsqu'il se croisaient dans un forêt ou un désert, ils ne s'ignoraient pas comme le faisaient les hommes. Par là, le rouquin ne voulait pas dire qu'il aurait fallu que tout le monde sert la main à tout le monde, cela aurait été dans le domaine du difficile et insupportable à la longue. Mais juste de ne pas faire comme si les autres n'existaient pas, même si il était maintenant hélas trop tard, cela étant devenu un geste auquel personne ne réfléchissait plus. Pour sa part, Claid attirait assez les regards, bon ou mauvais, en fonction de son uniforme militaire, mais aussi de son cache-œil qui éveillait l'attention de certain. Partout dans Hatès -et probablement dans les autres royaumes si il y était allé- il se faisait remarquer. Les sentiments qu'il en gardait étaient à la fois de l'honneur et de la fierté mais aussi, quelque part au fond de lui, la culpabilité. Sûrement parce qu'il savait que même si il n'avait rien fait de mal, certain le détestait. Mithos en était un parfait exemple, à l'exception que lui avait attendu avant de se faire une idée concrète de lui. Il ne mettait pas tout les soldats dans le même groupe de personne. C'était une qualité que Claid avait remarqué chez lui en plus de sa franchise, c'est pour cela que sa sympathie à l'égard du jeune garçon ne cessait de grandir. Avec lui, l'adolescent aux cheveux couleur fauve se sentait délivré de toute les obligations. Il n'était pas obligé de lui parler de façon restreinte, avec milles précautions comme il devrait le faire avec une personne de rang supérieur au sien, ni de lui devoir la politesse d'une personne de fonction égale à la sienne, et ô grand jamais celle autoritaire et prétentieuse qu'on coutume de faire les gens aisés aux personnes qu'elles estiment bien en dessous des animaux. Parce qu'au moment présent, il ne souhaitait pas lui parler en tant que soldat à villageois ou d'ainé à cadet, mais uniquement en temps qu'ami. Il ignorait la peur de s'attacher pour ensuite être mieux délaissé, parce que tout simplement, il ne la connaissait pas mais l'avait fait subir aux autre. Jusque là, c'est lui qui avait laissé tomber les gens qu'il affectionnait par ses va et vient incessants, jusqu'à ne plus revenir du tout. Bien sûr, il n'avait jamais songé qu'il pourrait blesser quelqu'un en faisant cela, et l'idée même qu'il puisse manquer à quelqu'un durant plus d'un mois lui paraissait impossible et plutôt comique, avec l'humour noir qui lui était propre. Pourquoi? Parce qu'il pensait qu'on raisonnait comme lui à ce niveau, quand il ne s'agissait pas d'amour ou d'amitié profonde, mais de simples rencontres qu'il n'imaginait pas durer longtemps. Claid pensait à être ami avec le blond en face de lui, mais il doutait fort de le voir autant qu'il le souhaiterait. Tout au plus, jusqu'à ce qu'il ait la vingtaine. Le temps qu'il resterait dans les environs...

Après la remarque sur les lombrics, le militaire se figea, cligna de son unique œil visible avant d'étouffer d'un rire qui, même si il l'avait voulu, ne pouvait pas passer inaperçu. Le poing fermé sur ses lèvres qui s'étiraient bien trop facilement et assez inconvenant pour la fonction qu'il occupait. Cette rencontre était assez spécial, et personnellement, il n'en avait jamais vécu une de ce genre ou s'en rapprochant. Autant Claid n'était pas quelqu'un de timide, autant Mithos fonçait vers les autres pour y déballer sa bonne humeur sans faille. Le jeune homme d'ailleurs eu du mal à retrouver tout de suite son 'sérieux' qui lui permettrait d'articuler au moins un mot compréhensible. Une fois fait, il enchaîna donc sur son point de vue sur les oiseaux nocturnes et leur comportement qui occupaient leur conversations depuis un moment déjà. Si on lui avait dit hier qu'il rencontrerait un garçon qui vous fait monter votre moral en flèche, ici à Hatès, où tout semblait gris, il y aurait cru difficilement mais si on lui avait précisé qu'ils parleraient d'un sujet plutôt banal mais intéressant, dans ce cas là, il n'en aurait pas écouter d'avantage. Et pourtant, sa situation actuelle lui arracha de nouveau un sourire, toutefois plus discret que le précédent. Mais il disparu aussitôt avec l'idée que Mithos possédait sûrement une famille qui pouvait l'attendre impatiemment dans l'angoisse et donc, qu'il avait des horaires à respecter. Comme il s'y attendait, la réaction du jeune Areh'temoeë ne se fit pas attendre et, reportant son regard saphir vers le ciel trop obscur. Claid se fichait bien de rentrer avec la nuit, son seul souci était celui que les températures se rafraichiraient encore d'avantage, car oui, c'était possible. Sauf que pour son ami, le cas était différent, le mieux aurait été que sa maison se trouve dans les habitations qui formaient la place sur laquelle ils se trouvaient. Mais le ton à la fois ennuyé et hésitant qu'avait employé son compagnon lui disait qu'effectivement, c'était un peu plus loin qu'il ne l'aurait souhaité...

"Loin, eum... Loin comment, aussi? Je veux dire, je n'habite pas très loin... Je ne serais pas trop en retard, je n'aurais qu'à courir!^^' "

L'expression seule de son visage sortant de l'enfance le trahissait. Si son but était de faire comprendre à Claid que tout irait bien pour lui, c'était raté. Avec tant de d'hésitation dans la voix, les gens qui pouvaient croire avec certitude que ce qu'il disait était vrai et s'en aller l'esprit tranquille étaient des idiots profond. Et si Claid devait être un idiot, ce serait dans le domaine culturel, comme par exemple, savoir le nom d'un homme qui a eu le droit à une statue à son effigie ou le fait de savoir si les oiseaux nocturnes avaient une vue performante en plein jour. Mais dans la catégorie 'réfléchir un minimum', il était sûr et certain qu'il ne serait pas recalé. Aussi, il jugea inutile d'expliquer ce qu'était loin pour lui, vu que apparemment, c'était assez loin pour Mithos, qui était le principal concerné. Et puis, il imaginait plutôt bien la scène: le blondinet rentrait en trombe dans sa maison et apprendre à sa famille qu'il était en retard à cause d'un soldat qui pensait plus à parler aux villageois qui le heurteraient, plutôt que de faire sa ronde jusqu'à ce que l'heure l'autorisant à s'arrêtait l'y autorise. Maintenant, il savait que Mithos était un grand bavard, et l'idée d'une rumeur ne lui plaisait guère. Soldat borgne et roux... L'objectif du jeune combattant était de rester discret et se 'fondre dans l'armée' sans problème. Courir ne changerait rien, à l'heure qu'il était, le jeune garçon devait déjà être en retard...
Dans la tête de Claid, de nombreuses idées se mélangeaient. D'un côté, continuer à se parler maintenant ne leur attireraient que des problèmes, mais de l'autre, c'était ce genre de moment qui devenaient de plus en plus rare et dont il fallait profiter autant qu'on le pouvait. Pour résumer, le garçon à l'unique iris verte voulait s'en aller pour sa vie professionnelle mais rester pour son bon plaisir. Si ça n'avait tenu qu'à lui, sûrement serait-il déjà assit dans la neige à parler de tout et de rien. C'est en pensant à cela, qu'il se dit que la vie des animaux avait finalement peut-être plus de bons que de mauvais côtés...
Il émit un souffle chaud dans son écharpe pour ensuite mieux redresser le visage et sourire à nouveau pour dévoiler l'une de ses canines.

"Oui parce que malgré tout, mon job m'oblige à m'occuper du bien-être des civils!" Dit-il de manière la plus vantarde possible.

Sur ces paroles, Claid reporta sa main nue sur le petit harnais attaché à sa jambe droite, où il ressortit son Maillet. Le poids vers le bas, sa taille se mit à doubler, tandis que le manche s'allongeait. Il y eu un léger crissement de neige mélangé au bruit sourd du pavé lorsque l'arme rentra en contact avec le sol.

"Courir, hein? Pour ma part, je rentrerai avec ça." Il lui sourit à nouveau avant de reprendre la parole, un tout petit peu plus sérieux. "Tu es vraiment quelqu'un de bien, Mithos."


[Qu'un fourre-tout j'ai fait là... --']