Mithos Areh'temoeë villageois 
Messages : 41
Inscrit depuis le : 14/04/2009
Age : 28
Localisation : Une rue d'Imura
Feuille de personnage
Nom/prénom: Areh'temoeë Mithos
Arme: une épée
fonction: villageois
 |  Sujet: Re: ♪♫...Let it snow...♪♫ (PV Claid, quelqu'un de sympa quoi, parce que bon.xD)  Dim 31 Jan - 0:36 | |
| Il n'avait jamais été donné à Mithos Areh'temoeë de faire de la magie. Cet art, puisque dans une certaine mesure c'en était, ou tout du moins à ses yeux, était malheureusement inaccessible aux Humains, quels qu'ils soient, seigneurs ou paysans, roches bourgeois ou simples travailleurs. Très simplement, à partir du moment où l'on ne possédait ni longues oreilles pointues -toutefois, ce genre de personnes étaient plutôt rares à Hatès, et avec raison, puisque pas toujours aussi bien traitées qu'elles auraient dû l'être...- ou de cheveux sombres accompagnés d'yeux noirs ou rouges, alors il devenait purement et simplement impossible de faire quoi que ce soit qu'y s'en rapproche, que ce soit de près ou de loin. A ce niveau là, il eut été bien en peine d'affirmer le contraire tout en croyant ce qu'il racontait, les autres étaient plus que largement avantagés. Curieux de tout, étant donné qu'il allait même, comme le prouvait cette fort intellectuelle discussion avec son tout nouvel ami, jusqu'à s'intéresser au sort des vers de terre ainsi que de la vue des chouettes et des hiboux, il paraissait plus ou moins axiomatique qu'il se soit penché un peu plus avant sur ce dernier sujet. Sans pour autant obtenir la moindre réponse satisfaisante, une que personne avant lui n'aurait jamais découverte. Rien, que du vide, et une immense déception. D'ordinaire, il tentait de ne pas y penser, une cruelle envie, jalousie coupable, l'assaillant dès lors qu'il le faisait. Mais bien souvent, ses pensées, vagabondant sur des sujets tous plus divers et variés les uns que les autres, y revenaient au final. Et quand le blond avait une idée en tête, il se trouvait incapable de l'en déloger, quoi qu'il fasse. Peut-être, songea-t-il l'espace d'un instant, peut-être que si je savais utiliser la magie, je pourrais rentrer chez moi en un claquement de doigt et rester ici plus longtemps. Mais à l'instar de nombre d'autres choses, ces projets, ces idées désordonnées florissant dans l'esprit de l'habitant de la capitale, ne resteraient que de vaines et stupides suppositions. Comment aurait-il pu connaitre la réponse à sa question? Il aurait pu la poser, bien entendu. Mais la réponse aurait sans nul doute varié selon la personne à qui il s'adressait, n'étant propre à personne en particulier. Non, en vérité, il ne désirait pas que l'on lui réponde de toute manière; il devait rentrer chez lui. C'est ce qu'il aurait dû penser et il le savait. Il devait être quelqu'un de responsable, il devait grandir et se comporter en adulte à présent, cesser de prendre des initiatives sans en toucher un mot à qui que ce soit, être ponctuel, poli et moins bruyant. Responsable.
Mais il ne l'était pas, et, ne nous voilons pas la face, ne le serait sans doute jamais. Un jour, il se souvenait avoir essayé -et échoué, cela va sans dire- de pratiquer de la magie. Il n'avait gagné qu'à avoir l'air passablement ridicule pendant un bon moment, à écarter les bras, faire de grands gestes et crier des formules, ou plus exactement des suites de sons qui ne méritaient pas même l'appellation de mots, ne figurant dans absolument aucun dictionnaire, tout en s'étonnant que rien ne se passe. Il avait finit par renoncer. Il pouvait vivre sans, ce n'était pas un problème. Pas un problème insurmontable, en tout cas. Il y avait plus important, plus préoccupant que cela. Mais tout de même, la solution aurait été bien plus évidente s'il avait pu se téléporter directement chez lui. Cependant, il devrait trouver autre chose, courir à l'évidence restait la meilleure option, quoique pas idéale pour autant. Il finirait essoufflé, et en rentrant chez lui, on lui demanderait les raisons, si raisons il y avait, de son retard. Une fois de plus. A croire qu'ils ne s'y habitueraient jamais, à ces absences. A chaque fois, ils finissaient par s'inquiéter, bien qu'il leur ait dit au préalable de ne pas le faire, se demandant où diable avait-il pu bien passer. Et invariablement, il leur fournissait le même style de réponse, plus ou moins laconique suivant ses humeurs du moment. Parti faire un tour en ville, parti s'acheter quelque chose de ''super hypra important pour lui'', parti voir un ami, faire un bonhomme de neige. N'importe quoi, en somme, tout et n'importe quoi, mais jamais rien qu'il jugea dangereux pour sa santé, ni le lac. Néanmoins, il ne se sentait pas irrité pour autant, il était normal que sa famille se fasse ainsi du souci pour lui; le point dérangeant, c'était la punition qui s'en suivait. Privé de dessert? Alors même que c'était là la meilleure partie du repas? Il l'aurait très mal vécut, pour sûr. Positivant, il décida de courir plus vite que jamais, quitte à se tuer à la tache s'il le fallait. Il devrait bien en être capable, non? Certes, il y avait de fort risques pour qu'il trébuche au minimum une ou deux fois, mais c'était loin d'être problématique.
Parce que, soyons honnêtes, entre quelques égratignures et ne pas avoir le droit à un dessert, le choix était rapidement fait.
Lorsque Claid reprit la parole, Mithos sursauta légèrement, pris dans ses hétéroclites pensées, concernant le chemin le plus court, rapide pour gagner sa maison où devaient d'ores et déjà l'attendre sa sœur et ses parents. Oh, il fallait également espérer qu'ils ne se mettent pas dans la tête de partir à sa recherche. Ce serait la pire des idées, s'il rentrait et trouvait le foyer vide.
"Oui parce que malgré tout, mon job m'oblige à m'occuper du bien-être des civils!"
A ces mots, Mithos se mit à rire derechef. C'était bien vrai; il était du devoir de ces grands hommes au prestigieux uniformes de la toute aussi prestigieuse armée d'Hatès de faire attention à ce que rien de fâcheux n'arrive à n'importe laquelle des si nombreuses âmes de la capitale du pays aux neiges éternelles. Et il en faisait partie. Une fraction de seconde, il se demanda si être privé de dessert constituait un fait suffisamment grave pour que le rouquin s'en occupe. Sûrement que non, c'était bien peu probable. Ils étaient en charge des problèmes sérieux, touchant un grand nombre de gens et... Sa vision des soldats devait être bien erronée, décidément. Ils n'étaient pas tous comme ça, aussi se corrigea-t-il immédiatement. Rétif à toute forme d'autorité quelle qu'elle soit, il n'aurait lui-même jamais pi y entrer. Toutefois, présentée de la manière dont le métisse le disait, les mauvais côtés de la profession semblaient disparaître, comme le vent chasse les nuages et rendait le ciel bleu. En ces temps troublés pourtant, les mauvais auraient dû ressortir mais, allez savoir, Claid devait être plus doué avec les mots qu'il ne le pensait. Ou bien était-ce le blondinet qui était trop naïf? Sans doute les deux, sans doute un seul, il n'en savait rien. Et cela lui allait très bien comme ça.
Enfin, il hocha tout de même la tête, avant de ne brusquement s'arrêter au moment où son aîné sorti ce qui lui fit tout d'abord penser à une sorte de marteau, qui se mit à grandir, encore et encore, jusqu'à obtenir une taille plus que respectable. Grand. Trop, ou en tout cas plus que n'importe quel marteau qu'il ai jamais vu. Pas marteau, non. C'était sensiblement différent mais le mot exact lui échappait. Il l'avait sur le bout de la langue, mais ne parvenait pas à s'en souvenir. Ce genre de choses avait d'ordinaire le don de l'agacer, voir de l'énerver ce qui était bien plus grave, mais cette fois-ci dérogea à cette règle, trop absorbé par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux pour vouloir réellement lui donner un autre nom que ''marteau''. La pensée que, étant un métisse, il serait capable d'utiliser la magie -c'en était, à n'en point douter, quoi d'autre que la magie aurait été capable de réaliser ce genre d'exploit?- ne lui avait pas même effleuré l'esprit. Quel idiot il faisait,de temps à autre. C'était élémentaire; les métisses, mélange de deux races ou plus lorsqu'enfant de deux parents n'appartenant eux-même véritablement à aucune race, avaient tous les avantages de chacune d'entre elles. Chanceux? Cela dépendait du point de vue que l'on choisissait de prendre mais, de celui de Mithos, ils l'étaient bel et bien, oui. Il aurait lui même adoré cela, se disait-il. Être un Démon, non. Il aimait bien ses cheveux d'un joli blond platine et ses yeux de la couleur du ciel -ou de la mer, disait-on, mais il n'en savait strictement rien lui-même, ne l'ayant jamais vue autrement que sur de rares tableaux aux couleurs exotiques- et ne les aurait échangé pour rien au monde. Façon de parler, bien sûr.
Son regard était fixé sur l'arme du soldat, comme s'il s'agissait là de la dernière chose le reliant à la vie, les yeux écarquillés. Il restait là, bouche bée, sous la neige, avant de ne lâcher un léger ''woah..'' presque inaudible, résumant à a perfection ses pensées du moment. Il aurait eu envie de crier son admiration, de lui poser des centaines de questions à la fois comme il en avait l'habitude, voir même pire, de lui demander qu'il lui explique tout de A à Z, comment il avait fait, ce qu'il pouvait faire autrement, à quoi cela pouvait bien lui servir en détail, s'il pouvait toujours le porter malgré sa taille pour le moins étonnante, s'il pourrait lui prêter un jour, si, si...Tant d'interrogations se bousculaient dans sa tête qu'il ne savait plus même que dire, à laquelle donner priorité. Il s'apprêtait d'ailleurs à en faire part à son tout récent ami lorsqu'une pensée, bien moins plaisante, lui traversa l'esprit pour lui arracher un semblant de soupire déçu. Il devait rentrer chez lui, direction maison, pour manger, parler, aller se coucher. Et évidemment, il allait sans dire que personne là bas ne pourrait éclairer sa lanterne sur le pourquoi du comment de ce que venait de faire Claid. Son aînée était certes intelligente, expliquait certes parfaitement, mais elle se serait trouvée bien en peine de lui parler de ce qu'elle ne connaissait pas... Quelle plaie, songea-t-il. Ceci dit, toute la volonté du monde n'aurait pas suffit à empêcher les secondes d'inexorablement s'écouler une à une, juste le temps qu'il lui pose cette myriade de questions sans tarder encore plus. Qu'allait faire Claid avec cet objet?
"Courir, hein? Pour ma part, je rentrerai avec ça." Il sourit, avant de reprendre. "Tu es vraiment quelqu'un de bien, Mithos."
Il allait donc rentrer au château à l'aide de son maillet -maillet, oui, le mot lui était soudainement revenu à l'esprit une poignée de secondes plus tôt. Il eut un sourire un peu déçu, en pensant qu'il devait vraiment rentrer maintenant. La seconde partie de sa phrase néanmoins lui réchauffa le cœur. Quelqu'un de bien. Les compliments, quand dits sur le ton de la désinvolture, réconfortaient peut-être mais c'était lorsqu'il étaient sincères qu'ils touchaient le plus leur destinataire. Même s'il n'en avait pas l'air, le jeune Areh'temoeë avait besoin d'être rassuré, plus que de raison peut-être. S'il était une personne particulièrement optimiste, que le verre était pour lui éternellement à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, il avait parfois peur sans le montrer. Quand de mauvais souvenirs l'assaillaient par exemple, ou lorsque la culpabilité revenait en force le hanter. Il avait laissé quelqu'un mourir. Il ne l'avait pas tué, non, non. Mais pour lui, c'était du pareil au même. Pendant une longue période, il s'était considéré comme un moins que rien, une horreur. Avait été jusqu'à pensé qu'il aurait été mieux mort que vif. Heureusement, il ne le pensait plus à présent, faisait avec, comme on disait. Y pensait sans y penser. Il se demanda si Claid penserait toujours de même s'il le connaissait mieux. Eut envie de se dire que oui. Il lui adressa donc un grand sourire reconnaissant, et haussa vaguement les épaules. Il devait y avoir mieux que lui, pour sûr. Mais avoir l'estime de quelqu'un comme son interlocuteur lui faisait plaisir, en tous les cas. Il croisa les bras.
''Tu crois? C'est vrai? Toi aussi, tu sais. D'ailleurs, la prochaine fois,'' dit-il en désignant le maillet agrandi de Claid, ''il faudra absolument que tu me dises comment tu as fait ça! C'est génial!''
Il marqua une courte pause puis repris, après un coup d'œil derrière lui.
''Ah, je suis en retard... La prochaine fois par contre, je te montrerais des passages secrets d'Imura, et toi tu m'expliqueras comment tu fais! A bientôt, alors! Je vais être privé de dessert, je vais être privé de dessert!''
Après ces quelques mots et un signe de la main à Claid, Mithos se retourna et se mit à courir, aussi vite qu'il le pouvait, suivant tout d'abord l'artère principale. Puis il tournerait à gauche. Puis à droite. Quelques mètres plus loin, il dérapa sur la neige glissante recouvrant les pavés à nouveau, se relevant cette fois-ci très rapidement et reprenant aussitôt sa course. La fin de sa phrase avait exprimé sa plus grande inquiétude: il allait être privé de dessert...
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