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 ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé]

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Nikolaï Kolenka
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Nikolaï Kolenka

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MessageSujet: Re: ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé]   ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé] - Page 2 Icon_minitime1Sam 27 Mar - 3:33

Si la tempête arrivait, alors il irait s'abriter sous n'importe quel toit qui pourrait lui servir de refuge. Un toit de feuilles, de branches, de chaume...N'importe quel auvent ferait l'affaire, à partir du moment où il le protégeait des froides gouttes de pluie qui tomberaient du ciel couvert de nuages noirs. Nikolaï pouvait le sentir, ce vent qui soufflait de plus en plus fort, faisant voler son écharpe dans tous les sens, emmêlant ses cheveux qui semblaient ne plus vouloir tenir en place d'une quelconque manière que ce soit. L'air s'était sensiblement refroidit plus les minutes passaient, et il secoua sa tête, comme s'il avait voulu se débarrasser d'un embêtant insecte. S'il pleuvait, il irait s'abriter, et si le vent soufflait encore plus fort, il irait également s'abriter. Mais pour aller se cacher des éléments, il aurait fallu qu'il descende de son arbre, obligatoirement. Il n'avait pas deux choix, ni trois, seulement un seul. Il posa son regard de sang sur le sol sans verdure qui défilait à quelques mètres en dessous de lui, et un rictus dégoûté vint étirer les fins traits de son visage. Il ne voulait pas descendre, il ne voulait pas poser ses pieds à terre et se retrouver en face de son semblable aux yeux d'améthyste. Il ne le voulait réellement pas. S'il n'y avait qu'une seule solution, alors il en créerais une autre, afin de ne pas avoir à toucher le sol poussiéreux qui se soulèverait bientôt dans les airs. Nikolaï n'était pas une personne qui aimait avoir à choisir par défaut ou par obligation, à dire vrai, il détestait même cela. Il sentait comme un poids lui écraser la poitrine quand il devait le faire. C'était ignoble, chacun aurait du pouvoir choisir ce qui lui plaisait. Ou à défaut de 'tout le monde', au moins lui. Cette pensée l'amusa quelque peu, et il se balança d'avant en arrière sur sa branche, se penchant jusqu'à risquer d'en tomber. C'était illogique, pourquoi lui seul aurait-il eu droit à ce privilège? Tout le monde aurait trouvé cela injuste, mais d'un autre côté, le monde entier trouvait injuste chaque petite chose, chaque événement, chaque catastrophe. Ils ne savaient pas quand appliquer l'adage 'Qui sème le vent récolte la tempête', et se bornaient à répéter en boucle, comme de parfaits imbéciles, que ça n'aurait jamais du arriver. Les victimes, ils savaient parfaitement les jouer, il n'y avait aucun problème de ce côté là. Ils ne se rendaient simplement pas compte qu'ils méritaient tous les problèmes qui leur tombaient dessus, et même plus, s'ils pouvaient parvenir à se l'imaginer. Ils pouvaient tous paraître différents en surface, se distinguer des autres par la beauté ou la gentillesse, au final, à l'intérieur, ils étaient tous les mêmes. Et rien ne pourrait jamais changer ce qu'ils étaient, cette attitude, elle était gravée au plus profond de leur âme, au couteau, blessure qui ne cicatriserait jamais. Nikolaï ne prétendait pas en disant cela être meilleur que le commun des mortels, non, loin de là; Il était juste comme tous les autres, se démarquant du lot par son attitude marginale, mais fait du même bois que toutes ces personnes qui l'indifféraient au plus haut point. Regardez un chien mourir à terre, finalement, vous aurez tous le réflexe de vous apitoyer sur son sort, mais jamais vous n'aurez celui de le ramasser pour le soigner et lui donner à manger. Enfermé dans sa petite bulle depuis la plus tendre enfance, chaque individu se concentrait sur ses propres problèmes, l'idée d'aider celui dans le besoin ne traversant pas même leur esprit. Alors franchement, s'il lui avait été donné de pouvoir choisir ce qu'il désirait, même lorsqu'une seule réponse est possible et qu'elle ne le satisfait pas, qu'est-ce que les autres auraient pu dire? Ils s'en fichaient, c'était juste ce réflexe enfantin de vouloir un jouet quand on voyait un autre enfant en avoir un. C'était idiot, sans doute. Il ne portait aucun jugement sur ces attitudes 'automatiques', leur utilité ou leur sens variait selon les points de vue. Le sien n'étant pas meilleur que celui d'un autre, il ne le considérerait pas comme absolu. Tout était relatif, rien n'était vraiment sûr, et pour pouvoir s'assurer d'être dans le vrai, on devait douter de tout.

De tout. Il n'y avait rien qui soit vraiment vrai dans ce monde où tout dépendait du côté dans lequel l'on se plaçait. Comme sur un échiquier, au blanc et au noir, on ne pouvait associer le bien et le mal, et ils pouvaient être les deux à la fois comme n'être aucun des deux.

Un nouveau coup de vent avait balayé la colline dénuée de toute végétation, et le Démon aux cheveux sombres du cette fois-ci fermer ses yeux afin que la poussière soulevée par le mistral ne l'aveugle pas. A la danse macabre des feuilles mortes venait s'ajouter des poussières et des objets dont-il n'aurait pu citer le nom, qui tourbillonnaient, tourbillonnaient en une danse effrénée avant de se reposer au sol comme si rien ne s'était passé. La colère du ciel où s'amassait nombre de nuages aux teintes noires et grisâtres fondrait bientôt sur eux tel un oiseau furieux, et il n 'aurait plus qu'à se cacher pour éviter de se prendre un coup fatal. Oui mais là encore, il aurait fallu qu'il ai trouvé une réponse à sa question, il ne pouvait pas descendre, il ne le voulait pas. Il tourna sensiblement son visage trop pâle vers Demian quand ce dernier lui adressa la parole, fixant de ses deux yeux encore à demi-fermés les mouvements du chapeau de son interlocuteur, qui menaçait dangereusement de rejoindre le ballet aérien qui se préparait au dessus de leurs têtes. A sa place, Nikolaï l'aurait maintenu sur sa tête, s'il y avait tenu un minimum. Mais ce n'était là que son avis, l'autre pouvait bien faire ce que bon lui semblait de son chapeau, ce n'était pas lui que sa perte allait incommoder. Comme pour contrarier le rouquin, une autre bourrasque parcouru la colline, faisant de nouveaux voler les hétéroclites objets qui reposaient à terre il y avait à peine quelques secondes. La coiffure de Nikolaï, si tant est que l'on pouvait réellement appeler ça une coiffure, était définitivement gâchée à présent. Cela le vexa, et il fit une sorte de petite moue, expression physique de son mécontentement. C'était sa faute, s'il était décoiffé, il aurait pu faire comme Demian lui avait suggéré, descendre et ainsi se mettre plus à l'abri du vent qu'il ne l'était en restant perché sur le bras de cet arbre mort aux branches décharnées. Mais comme il l'avait dit et répété un peu avant, il ne descendrait pas. Le Démon aux yeux rouges n'aimait pas se retrouver face à quelqu'un, ou en tout cas, pas face à quelqu'un de plus grand que lui ce qui, il devait l'admettre, arrivait assez souvent. En étant plus petit, il avait cette impression d'infériorité, comme si l'autre le dominait de toute sa hauteur, méprisant et condescendant. Comme si, en étant obligé de lever son regard pour croiser celui de l'autre, il admettait sa faiblesse. C'était pour cette raison que le Démon avait prit l'habitude de se percher pour parler aux autres, et de ne pas descendre à moins que la situation ne l'exige ou que l'autre soit parti. Or, ici, la situation ne l'exigeait pas, et Demian était toujours là, dans cette même position, comme s'il avait été fait de pierre. Il ne bougeait pas, alors qu'il commenceait pourtant à faire si froid. Ou peut-être était-ce tout simplement lui, qui tremblait parfois quand le vent glacial venait fouetter son visage et la peau nue de ses bras.


''Mais peut-être as-tu peur que nous te faisions du mal? Il pourrait aussi bien t'en faire d'ici. Mais nous ne te forcerons pas à descendre. Nous ne pourrions pas... Le jour va bientôt mourir. ''

A ces paroles, Nikolaï posa son regard sur l'horizon, où le soleil, héros à l'agonie, se vidait de son sang. Bientôt le jour céderait sa place à la nuit, puis à une autre journée, dans un cycle qui ne semblait pas avoir de fin. Il pourrait l'attaquer de là où il était, la distance qui les séparaient n'était pas un obstacle insurmontable. Mais ce serait la même chose à terre, à la différence qu'il serait plus petit, et il préférait donc garder cette distance qu'il avait mit entre eux en montant sur cet arbre malade. De là, au moins, il pouvait se donner l'illusion d'être intouchable, invincible. Même si ça n'était qu'une illusion, elle était assez agréable pour qu'il n'ai pas envie de s'en détacher. Il tapota les deux bouts de branches qu'il avait gardé ensemble, accompagnant la mélodie du vent qui filait à travers les rares végétaux qui avaient eu la témérité de pousser sur cette terre sèche. Il s'étira ensuite, comme s'il sortait d'un long sommeil, toujours aussi haut perché, avant de n'élever sa voix, qui sonnait étrangement lente et sans émotion:

« Il est clair que 'vous' pouvez me faire du mal même si je suis perché, mais il en serait de même au sol. D'ici, je vois tout ce qu'il y a à voir. C'est plus agréable que rester au sol et ne voir que de la terre poussiéreuse. »

Il pencha sa tête sur le côté en une mimique intriguée.

« Le soleil va mourir pour mieux renaître le lendemain. Croyez-'vous' qu'un jour il puisse se coucher pour ne plus jamais se lever? »

Au moment même où il finit sa phrase, une goutte vient s'écraser sur sa main gantée, puis une autre, et encore une autre. Bientôt, ce serait un véritable déluge, et il n'avait même pas eu le temps de chercher sa fameuse deuxième option. Quel malheur.
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Demian Ellisei
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Demian Ellisei

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MessageSujet: Re: ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé]   ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé] - Page 2 Icon_minitime1Sam 1 Mai - 20:30

Il n'y avait aucun mal à la pluie ou, s'il y en avait certes, cela ne différait pas grandement du soleil ou du vent. Eux aussi avaient leurs désavantages; ni plus, ni moins. Il suffisait pour cela de les trouver et Demian n'en avait pas envie. Peut-être aurait-il dû? Peut-être cela aurait-il été intéressant à penser. Mais il ne voulait pas. Ne savait pas pourquoi. La plupart du temps il se plaisait à songer, laissant son esprit vagabonder jusqu'aux frontières les plus lointaines de ses propres réflexions tandis que lui-même marchait à pas lents vers une destination lui étant encore à ce moment le plus souvent totalement inconnue. Leurs pensées dérivaient doucement, dévalaient le long des collines herbeuses de Moria et s'écorchaient sur les pics des plus hautes montagnes d'Hatès, ceux-là même qui déchiraient le ciel et la nuit lorsque venait l'aube. Parfois même elles se perdaient dans de brumeuses forêts sans aucun espoir de revoir un jour la douce lumière caressante du soleil. Mais ce n'était pas important ce jour là; Demian et ses pensées restaient à l'exact même endroit, réfléchissant à ce que ses yeux aux reflets d'améthyste voyaient. Le reste, étrangement, il n'avait guère plus envie d'y réfléchir présentement. Sans doute le paysage aux allures fantomatiques alentours lui était suffisant sur l'instant. Au fond, n'était-il pas magnifique? Cela, était purement subjectif bien entendu mais il n'en restait pas moins qu'il lui plaisait assez. Et devant lui, un arbre mort se tenant, envers et contre tout, debout dans toute sa grandeur, face à plus qu'une petite brise. Une tempête aurait un jour raison de ses branches, qui s'écraseraient au sol dans l'anonymat le plus complet. Et eux aussi un jour, tomberaient et ne se relèveraient pas. Pour peu que ce ne soit pas dans un endroit particulièrement fréquenté, se dit-il, personne n'aurait remarqué sa disparition. Pas plus que quiconque ne s'en serait senti attristé de quelque façon que ce fut. Personne ne s'occupait de ces arbres à demi morts attendant que les jours passent, si l'on assumait bien sûr qu'ils aient une quelque conscience, et il en allait de même pour lui. Et pour le monde entier dans une moindre mesure. Certaines personnes étaient juste un peu moins seules que d'autres, rien de plus. Rien de moins. Qu'importait que l'on pleure votre perte? Qu'importait d'avoir une splendide stèle? Qu'importait même qu'elle soit ornée du moindre épitaphe? Cela ne comptait pas. Et cela ne compterait jamais. Demian ne savait pas ce qu'il y avait après la mort; mais quel que ce soit, pire ou meilleur, que l'on verse des torrents de larmes salées à la seconde où la funeste nouvelle parviendrait aux oreilles des 'proches' ou 'd'amis', cela ne changerait rien. A ses pieds, au milieu de poussières et autres particules qu'il ne parvenait à reconnaitre, ni n'essayait véritablement de le faire d'ailleurs, gisaient les brindilles de bois cassées par Nikolaï. Il posa son regard sur elles; dans ses yeux néanmoins, rien d'autre, si ce n'était justement le manque de toute trace de sentiments. Ce n'était pas qu'il n'en ressentait aucun: juste qu'il ne savait comment les interpréter, comment les exprimer, ni n'en voyait l'utilité. Pauvres branchages; un coup de vent un peu plus fort que les autres aurait tôt fait de les emmener autre part, loin d'ici, loin de cette colline, loin de cet arbre. Et, à peine une poignée de secondes plus tard, elles s'envolèrent. Certaines choses étaient prévisibles, d'autres non. Mais celle-ci l'était, voilà tout. Il continua de fixer le sol toutefois, un court instant, avant de ne reporter son attention sur le lointain, sur l'horizon. Les chances que les feuilles mortes valsant selon un rythme que personne n'aurait su déterminer, ou les fines branches voyagent jusque là bas devaient être bien minces. Pas inexistantes; bien peu de choses l'étaient, au sens du Démon. Nul n'avait le droit d'affirmer que tel événement arriverait et pas un autre. Les grands amoureux des détails diraient, de leur côté, qu'une possibilité était plus plausible qu'une autre. Un mathématicien rétorquerait à qui voudrait bien l'entendre que les chances de l'une sont égales à zéro. Mais ce n'étaient là qu'idées acquises et conventions; on pouvait réitérer une expérience des centaines de millions de fois, rien ne garantirait que le résultat de la suivante serait la parfaite réplique de la précédente. On n'avait pour cela d'autre choix que de recommencer, toujours et encore pour au final se retrouver bien misérable, incapable de mettre un point final à tout cela. Un point final. Un point final, tu devrais mettre un point final à cette conversation. Cette personne devant toi n'a rien de bon. Personne n'a rien de bon. Le monde entier devrait s'endormir et attendre ainsi la fin de l'éternité. Ne le laisse pas mourir, tue le, murmurait la voix dans sa tête. L'Autre n'avait de cesse de lui susurrer ces mots à l'oreille, en permanence. A la seconde même où il rencontrait quelqu'un.

Mais Demian n'était pas un tueur, non: et Il ne viendrait pas prendre sa place s'il ne le voulait point. Détruire. Détruire pour ne pas reconstruire. Etait-on jamais plus en sureté que seul avec soit-même et ses pensées, avec sur le sol rien d'autre que notre propre ombre et celle de personne d'autre? Pouvait-on prétendre se sentir mieux lorsque le regard des autres passait à travers vous, blessure d'où ne coulait pas de sang? Il avait reporté son regard sur Nikolaï. Son regard ne passait pas à travers lui; il le regardait. Le vent souffla encore, chantant cette même mélodie qu'il entonnait depuis la nuit des temps sans jamais s'en lasser, chargé de tous les maux du monde, de tout ce qu'on brisait, de toutes les âmes s'envolant et de toutes les craintes. De tant de choses que l'on ne pouvait ni sentir ni voir. Un vent de crépuscule, se dit Demian. Ne penses-tu pas, continuait l'Autre, qu'il pourrait aussi porter les cris et la vie d'une dernière personne avec lui? Ne penses-tu pas que sa mélodie n'en serait que plus belle? Et Demian ne savait pas. Et Demian ne répondait pas. A cette question il savait qu'il ne répondrait jamais.

Il allait pleuvoir.

« Il est clair que 'vous' pouvez me faire du mal même si je suis perché, mais il en serait de même au sol. D'ici, je vois tout ce qu'il y a à voir. C'est plus agréable que rester au sol et ne voir que de la terre poussiéreuse. »

Il n'y a rien à voir de plus, se dit-il, qu'il ne puisse voir se là où il était. Tout du moins le supposait-il. Le ciel chargés de lourds nuages sans cesse poussés au loin par la brise était visible d'ici. Il en allait de même pour l'horizon, pour tout. Et la terre, et la poussière. Elles auraient pu être belles en d'autres circonstances. Pouvoir ne signifiait pas être. Il ne les plaignait pas: qui aurait plaint de la terre? Lorsque le soleil posait l'un de ses brillants rayons lumineux sur le sol, la poussière qui dansait dans l'air prenait un tout autre aspect. On pouvait essayer de l'attraper, tendre la main et fermer les doigts dessus, elle fuyait et nous échouions à coup sûr. Elle volait dans les airs et ne tombait pas, restant ainsi, en suspension, voltigeant et invisible dans l'ombre. Il ne faisait ici pas très clair, et le soleil, maintenant rouge, baignait dans un ciel empourpré qui semblait de sang. On ne pouvait parler de lumière dans ce paysage. Et les grains de poussière de ressemblaient pas à des fées. Nikolaï avait peut-être raison; peut-être tort. Peut-être les deux. En soit, il ne s'occupait point de trouver ce qui serait le plus agréable. On ne vivait pas, on survivait. C'était dans la nature même de tout un chacun de chercher à prolonger sa vie, aussi mauvaise soit-elle. L'améliorer n'était pas nécessaire pour cela, et le rouquin ne cherchait par conséquent point à le faire. Il sentit une goutte d'eau, froide, s'écraser sur sa joue et y laisser un fin sillon comme l'aurait fait une larme sans en être une. Cela faisait des années qu'il n'avait pleuré, sans doute plus. De cela même il ne se souvenait plus; avait-il seulement un jour pleuré? Il chercha dans sa mémoire, sans toutefois rencontrer le moindre écho. En déduisit que la réponse devait être non. N'en était pourtant pas si sûr.

Bientôt, une autre suivrait celle-ci, et ainsi de suite. Messagères célestes tombant au sol avec un léger bruit dans lesquelles d'aucun se plaisaient à noyer leur tristesse.

Il devait y avoir du mal à la pluie. Mais Demian n'avait pas plus envie de le chercher qu'une poignée de minutes plus tôt. Il ne répondit pas à la phrase de Nikolaï. Qu'aurait-il pu dire? Lui-même n'était pas sur cet arbre. Ne pouvait savoir ce que ressentait son interlocuteur aux yeux rouge vif. Se contentait de penser, supposer, tandis que ses yeux aussi vides que des billes de verre ou un miroir restaient posé sur l'autre Démon sur l'arbre. Son arbre. S'il revenait ici un jour et qu'à nouveau la pluie tombait, il y penserait sûrement, n'oubliait pas ce qu'il voyait des autres; mais il ne pensait pas revenir. Une impression, quelque chose qu'il ne pouvait expliquer. Ce paysage mort était beau, pourtant.

Mais, oh, ne serait-il pas mille fois plus beau si cet arbre était habillé de rouge? Entendit-il sans qu'aucun des deux protagonistes de la scène n'eût pourtant élevé la voix.

« Le soleil va mourir pour mieux renaître le lendemain. Croyez-'vous' qu'un jour il puisse se coucher pour ne plus jamais se lever? »

En prononçant ces quelques mots, il avait penché la tête sur le côté. Le jour mourait avec le soleil, oui. Et la nuit viendrait prendre sa place, douces ténèbres, voile noir percé d'étoiles veillant sur les rêves et le sommeil des gens. Demian ne voyait pas dans l'obscurité, mais avait remarqué qu'on y entendait bien mieux qu'en pleine lumière. On n'y était nullement désavantagés. Personne ne nous voyait, le monde était calme. Avec pour seul bruit la clameur des cigales et des grillons. Comme il aurait été bon que la nuit dure toujours, songea le schizophrène. Mais le soleil se lèverait le lendemain, créant une nouvelle aurore, colorant le ciel non plus de rouge mais d'un doux rose pâle, habillant le monde de couleurs pastel. Demian n'aimait pas le matin et, si pour les éviter il fallait que le soleil meure, alors peut-être cela eût-il été une merveilleuse chose. L'Autre surtout détestait ces matinées; mais leurs avis se mélangeaient jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un. Des pensées de toutes les couleurs possibles et imaginables se fondant les unes avec les autres dans la plus belle et artistique des anarchies. Mais il était de notoriété publique que la couleur que l'on obtenait en agissant ainsi était un noir profond.

Comme la nuit. Le rouge ressemblait à Nikolaï pour ses yeux. Et lui, la couleur qui lui ressemblait n'était nulle autre que le noir.


''Nous ne pouvons le savoir. Nous sommes bien ignorant... Tout en sachant beaucoup de choses. Il pencha la tête sur le côté tout en posant une main sur le rebord de son chapeau où s'écrasaient d'ores et déjà mille gouttes d'eau glaciale. S'il venait à disparaître il nous manquerait. Et tant qu'il sera là nous l'abhorrerons. Nous ne pensons pas qu'il disparaitra pour nous avant que nous mourions. ''

Une brève seconde s'écoula. Une seconde, c'était affreusement court. Pas le temps de prononcer u mot. Pas le temps de voir quoi que ce fut. Trop court pour ressentir quelque sentiment. Pas assez pour tuer quelqu'un. C'était le temps que mettait un mourant à pousser un dernier soupir. Pour deux amoureux d'échanger un dernier regard. C'était à la fois trop court et trop long. Et, de même, pendant ce laps de temps à la valeur si changeante, Demian ne fut plus Demian. Une colère profonde, haine et dégout de tout, tristesse mêlée d'une ineffable folie, passa au travers de ses yeux d'améthyste posés sur Nikolaï et l'arbre de ce dernier.

Si on le
tuait la pluie laverait le sang de nos mains. Doux murmure. Comptine macabre aux airs redondants. La pluie laverait le sang. Il n'avait rien contre lui. Mais il n'avait rien pour l'apprécier non plus. Cette colère était simplement si grande qu'elle avait à être dirigée contre tous pour rester supportable.

Et cela ne dura qu'une seconde avant de ne cesser brutalement.

''Il n'y a plus de soleil pour les morts. Il pleut. Les feuilles ne voleront plus, maintenant qu'elles sont trempées. Quel dommage. ''

La pluie continuait, battant maintenant son plein, bruissement qui irait s'intensifiant. Une petite pluie qui se transformerait peut-être en averse. Où dormiraient-ils ce soir si les nuages obscurcissaient les étoiles et la lune? Qu'importait; il trouverait une ville. Et s'il n'en trouvait pas il s'abriterait de la pluie et contemplerait la nuit jusqu'à ce que le temps passe, écoutant le silence de glace et le bruit de l'averse, seul sans l'être.

Et s'il voulait dormir, l'Autre prendrait alors sa place.
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Nikolaï Kolenka
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Nikolaï Kolenka

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MessageSujet: Re: ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé]   ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé] - Page 2 Icon_minitime1Sam 29 Mai - 17:17

Ces arbres morts et cette végétation si rare qui ne reprendrait plus jamais le contrôle de ce sol abîmé par les poussières que le vent amenaient ne plaisaient pas tant que ça à Nikolaï. Ce paysage était beau, dans un sens, mais ne lui plaisait pas vraiment. Cette colline était morte, et si elle avait un jour été verdoyante et la terre natale de nombre d'oiseaux, elle n'était à présent plus qu'un bout de terre ravagé par les vents, laid, morne, que la lumière du soleil couchant venait inonder de sang. Nikolaï se demanda si ce phénomène avait un nom précis, et s'il aurait pu s'appliquer au reste du pays de Moria. La dégradation de la beauté, la disparition de la vie, tel un incendie qui ravage une maison pour n'en laisser que des cendres fumantes et des objets aux contours informes. Le démon aux yeux rouges n'avait jamais eu l'occasion de voir une maison se faire dévorer par des flammes rouges qui léchaient le ciel diurne ou nocturne, mais il imaginait que ça devait être impressionnant. Laid, beau? Sans doute que pour les personnes à qui appartenait la maison, il était laid. Pour un artiste sorti chercher de l'inspiration, le feu devait être une bénédiction, une splendeur qu'on ne pouvait décrire à l'aide de simples mots. La beauté était relative, de toute manière. Personne n'avait le même opinion sur la même œuvre d'art, personne ne la voyait de la même façon, le vécu, les émotions ressenties alors influant sur ce qu'ils pensaient de l'objet en question. Beau, laid, laid, beau...Au final, se dit le démon en levant son regard vers le ciel qui continuait de déverser sa cargaison d'eau froide, cela avait peu d'importance, d'être beau ou laid. On pouvait vivre quoi que l'on était, et la qualité de la vie que l'on menait ensuite n'était qu'une option. Le Confort, les compliments, la réclusion...Tout cela était horriblement aléatoire et était déterminé par les qualités que l'on possédait à la naissance et celles que l'on développerait plus tard, en grandissant, s'épanouissant, telle une fleur qui attend le Printemps pour éclore à nouveau. A la différence que celui qui était mit à l'écart serait à jamais mit à l'écart de la société dans laquelle elle vivait. Et alors quoi? N'était-ce pas mieux, d'être rejeté? Nikolaï disait cela car au cours de ses nombreux voyages, il avait eu l'occasion d'observer nombre de personnes, toutes plus différentes physiquement les unes que les autres, mais qui étaient au fond toutes les mêmes à l'intérieur. Où qu'il aille, c'était cette même mentalité, ces mêmes réactions face à l'inconnu. Ces réactions violentes, et qui faisaient mal. Il avait observé ces personnes en groupe, la manière dont-elles agissaient, la nature de ce qu'elles pensaient, au service de quoi elles mettaient leur dite intelligence. Et c'était à chaque fois la même, tant et si bien qu'à la fin, il ne cherchait plus à déterminer tout cela, car il était certain de trouver les mêmes paramètres que chez leurs voisins qu'il était déjà allé voir auparavant. Mais face à ces personnes que l'on disait intégrées, il y avait celles que l'on disait rejetées. Et ces personnes, elles étaient plus particulières que les autres. Elles pensaient différemment, appliquaient le peu qu'elles savaient différemment, agissaient différemment. N'était-ce pas intriguant? Elles étaient plus seules, sans endroit où vraiment retourner, abandonnées à leur sort. Et pourtant...La logique de ces personnes qui vivaient dans de riches et grandes maisons aurait voulu qu'ils se meurent de tristesse sur les trottoirs, de tristesse car ils n'appartenaient pas à cette société qu'ils prétendaient privilégiée et dont ils faisaient partis. Mais il n'en était rien, et les reclus avaient développés une logique et une pensée commune aux reclus, mais différente de ceux qui étaient intégrés. Pourquoi, pourquoi? La société était-elle si déterminante dans le façonnement de l'être vivant? Peut-être. Probable. Nikolaï avait beaucoup d'exemples qui prouvaient la véracité de cette hypothèse, mais il aurait suffit d'un seul contre exemple, auprès duquel il serait négligemment passé sans le voir, pour réduire à néant cette théorie. Et le jeune homme aux cheveux foncés ne s'appuyait pas à des murs aux pierres effritées pour se reposer, c'était bien trop dangereux.

Et comme tout le monde le savait si bien, l'être vivant fuyait le danger, se cachant à l'ombre de la sécurité pour ne jamais être blessé. Une réaction typique. Avoir mal était bien, des fois, pourtant. Nikolaï se coupait pour se rappeler ce qu'était la douleur, sinon, il l'aurait oublié, à force de vivre dans la sécurité, non?

''Nous ne pouvons le savoir. Nous sommes bien ignorant... Tout en sachant beaucoup de choses. S'il venait à disparaître il nous manquerait. Et tant qu'il sera là nous l'abhorrerons. Nous ne pensons pas qu'il disparaitra pour nous avant que nous mourions. ''

Nikolaï écouta Demian parler sans faire le moindre bruit, ses yeux toujours dirigées vers l'éther parsemé de lourds nuages noirs. C'était vrai, enfin, il le pensait. On ne constatait qu'on aimait une personne qu'une fois qu'elle nous avait à jamais quittée. Une fois que clamer notre amour pour elle était devenu inutile, une fois que ces mots n'atteindraient jamais ses oreilles. Pourquoi verser tant de larmes alors que personne n'était là pour les enlever de nos joues rougies? Si l'être vivant se complaisait dans la sécurité, il se complaisait surtout dans l'attente, et n'agissait jamais au bon moment. Sans doute que des décennies d'attente leur avaient enlevé la capacité à réagir quand il le fallait. Était-ce grave, était-ce triste? Il n'en savait rien, la tristesse et la gravité dépendant de chacun. Mais comme le monde continuait de tourner sans jamais s'arrêter, il fini par se dire que cela ne devait pas être trop grave. Quand on hésitait entre deux solutions, mieux valait prendre la demi-mesure. A moitié faux, à moitié vrai. Ça valait mieux que complètement faux, ça valait moins que complètement vrai, il imaginait. C'était la solution de facilité. La place à l'ombre que tout le monde chérissait tant.

Nikolaï baissa soudainement sa tête, par la faute d'une goutte un peu trop aventureuse tombée dans son œil gauche. Il se frotta l'œil de sa main pour en faire partir l'eau, et s'aperçut alors que des milliers de petites gouttelettes étincelantes étaient venues se déposer sur son bras. Ah, la pluie commençait à se faire violence, pensa-t-il en poussant un léger soupir. Être mouillé ne faisait de mal à personne, mais il n'aimait pas particulièrement cela. C'était froid et désagréable. Comme pour l'incommoder encore plus, une bourrasque vint fouetter sa peau humide, le faisant frissonner. Son écharpe s'éleva doucement dans les airs, pour la deuxième fois en quelques minutes, et se reposa lentement le long de son corps. Mince. Il allait être malade. Il le savait. A chaque fois qu'il pleuvait et qu'il avait froid, il tombait malade. Ce n'était pas agréable non plus. Mais il n'y pouvait rien.

''Il n'y a plus de soleil pour les morts. Il pleut. Les feuilles ne voleront plus, maintenant qu'elles sont trempées. Quel dommage. ''

Nikolaï reposa son regard de la couleur du rubis sur l'homme qui se tenait toujours debout, en bas de l'arbre sur lequel il s'était perché. Il essuya la pluie de son visage, repoussant les sombres mèches de cheveux mouillées venues lui obstruer la vue. Qu'en savait-il. Peut-être que là où allaient les morts, si toutefois ils allaient quelque part, il y avait un soleil. Peut-être même y avait-il une lune, des fleuves, d'autres morts encore? Personne n'était revenu des couloirs où s'arrêtait la vie pour pouvoir le conter aux vivants. Nikolaï pensait qu'il ne fallait pas mélanger morts et vivants, qu'à partir du moment où notre cœur s'arrêtait de battre dans notre poitrine, et que nos yeux se refermaient sur un monde qu'on ne reverrait plus, on devenait autre chose. Autre chose que ce que nous avions toujours été par le passé. Quelque chose de nouveau, qui errait il ne savait où, à la recherche d'il ne savait trop quoi. Une sorte de cycle inconnu des vivants, un cycle éternel qui ne prendrait jamais fin. Être mort, ce n'était pas triste, ce n'était pas horrible. C'était juste un changement qui, comme tout changement, faisait peur. Mais il n'était pas en droit de juger ce que représentait la mort pour les autres. Elle était tout, et rien à la fois. Parce que dans chaque regard, elle adoptait une valeur différente. Comme toute chose sur terre.

« Peut-être que là où ils sont, il pleut aussi. Peut-être qu'il y a du soleil. Personne ne sait. Les feuilles pourriront dans la terre, comme les corps qui se décomposent dans les cimetières. Ça n'a rien de triste, rien de dommage, non. C'est comme ça. »

Il regarda les deux bâtons trempés qu'il tenait entre ses mains, pour ensuite les jeter dans le vide. Mouillés, ils ne faisaient plus une si belle musique.

« Elles ne peuvent plus voler, c'est comme ça. Le soleil aussi, pourrait ne plus se lever. Dites moi si 'vous' pensez que quelque chose est impossible, en ce monde. »

La pluie continuait de tomber, accompagnée de ce vent glacial qui continuait de faire voler son écharpe et ses cheveux. Il voulait qu'elle s'arrête, elle ne lui plaisait pas. Elle allait encore le rendre malade. Être malade ne lui plaisait pas.
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Demian Ellisei
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MessageSujet: Re: ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé]   ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé] - Page 2 Icon_minitime1Ven 2 Juil - 20:02

Il était difficile de se souvenir de chaque petite chose que l'on voyait, de chaque détail, jusqu'au dernier objet sur lequel nos yeux se posaient avant de sortir d'une pièce, avant de partir parfois pour ne plus jamais revenir. Ce n'était pas s impossible sans doute; pas pour tout le monde et, dès lors qu'il existait, quelque part en ce monde, une exception, alors la règle était brisée. Ce n'était plus 'impossible'. Le regard améthyste du Démon se promena sur les branches au sol, sur les brins d'herbe sèche emmêlés les uns dans les autres, sur les formes absurdes et abstraites, sans contours précis, des nuages dans la voûte au dessus de sa tête, sur les arabesques dessinées dans l'écorce vieille et ridée de l'arbre sur lequel était installée la personne avec laquelle il parlait depuis un moment déjà. S'il s'y attardait alors il distinguait quelque tracé lui semblant vaguement familier, un visage peut-être, le pourtour malhabile et sinueux d'une bouche, d'un œil, d'un sourire ou d'une grimace. Si l'on avait demandé à quelqu'un d'autre ce qu'il distinguait, la réponse eût été différente probablement. Là où d'aucuns voyaient une fleur, d'autres voyaient tout autre chose, sans même qu'on puisse établir de rapport logique entre elles. C'était normal, c'était habituel. Si Demian avait fortement pensé à une maison aux murs de pierre grises et froides, mais aux fenêtres éclairées et au jardin fleuri, alors, n'aurait-ce pas été ce que l'arbre aurait représenté pour lui? On apercevait ce que l'on désirait apercevoir et rien d'autre. Il en allait de même pour bien d'autres faits: la plus cartésienne des personne ne se met-elle pas à entendre des bruits étranges et à les interpréter comme autant de signe de l'être disparu après sa mort? Si. On souhaite se rassurer, on souhaite beaucoup. On espère de tout son cœur, jusqu'à ce qu'il n'y est plus rien à espérer. On espère tellement qu'à vrai dire, il est difficile d'avoir un jugement objectif sur quoi que ce soit. Demian lui, ne voulait rien. Il se contentait de marcher et de vivre, de penser, de parler parfois bien que cela n'ai jamais été indispensable. Les hommes utilisaient le langage pour se comprendre entre eux et exprimer ce qu'ils ne pouvaient dire sans les mots; fort bien. Mais personne ne comprenait ce que disait Demian. Non que cela lui déplaise cependant. Non que cela lui plaise non plus. A quoi bon se plaindre de ce que l'on ne pouvait changer? Cela n'avait nulle utilité. Son regard se reposa derechef sur l'arbre vétuste, impassible. S'en souviendrait-il? Quelque part au fond de lui, il savait que malgré tous les efforts qu'il aurait pu faire, le nombre d'heures qu'il aurait, si tant avait été qu'il l'aie voulu, passées à chercher dans son esprit, jusque dans les tréfonds les plus lointains et obscurs de sa mémoire, la voix de ses parents ou de ses frères et sœurs, il n'aurait rencontré qu'un immense vide, le néant et les ténèbres qu'engendrent invariablement l'oubli de ce qui a pourtant été présent de longues années durant. La disparition progressive d'un fantôme qui vous hantait depuis votre plus tendre enfance. Ils laissent toujours un vide en partant, une place inoccupée dont personne ne se souciera plus jamais. Jamais.

A l'inverse il aurait pu raconter la moindre irrégularité des murs de ce qui avait été sa chambre, la nuance exacte de la couleur de ces quatre parois à la vieille tapisserie élimée lorsque le soleil pointait au loin, à l'horizon semblant irréel, teintant le monde d'un rose pastel et d'une lumière tamisée, lorsqu'il aurait du être endormi mais qu'au lieu de cela, il regardait ces pierres avec le sentiment étrange qu'elles seraient toujours là. Constante dans ce monde changeant trop vite pour que nous puissions nous y adapter sans laisser derrière nous ces quelques miettes de cœur et d'honnêteté qu'il nous restait. Il aurait tout aussi bien pu décrire les lattes de bois foncé et tâché de ci là par l'humidité qui composaient le plafond de cette même pièce, sur lequel avaient dansé des ombre, qu'il avait fixé avec une intensité profonde d'interminables minutes durant, se changeant peu à peu en heures, s'étirant et se succédant les unes aux autres dans un ordre parfait, qui ne souffrait guère le moindre retard. Il aurait pu parler d'une allée dans une petite ville d'Oria, près de la mer, des fleurs blanches et nacrées qui poussaient à ses bords, de l'ombrelle d'une jeune fille de bonne famille passant en chantonnant par cet endroit, des motifs de la dentelles qui l'ornaient, du bruit des vagues, ténu mais présent, et de l'odeur de sel et d'iode. Alors qu'à côté e cela, un nombre incalculable de faits que d'aucuns auraient considéré comme mille fois plus importants s'étaient comme évaporés, recouverts d'une douce brume, épais brouillard, fumée noire, cachés de la vue de tous. Même de la sienne. Le jeune Ellisei ne faisait en effet guère partie intégrante de ces personnes se souvenant de tout, pas plus que de ceux se rappelant les moments joyeux ou importants de leur vie. Ni ses anniversaires, dont il avait oublié la date, ni de quelque tragédie. Il se devait de faire un tri dans son esprit et, incapable de choisir ce qui, jusqu'à son dernier souffle, l'accompagnerait, alourdirait son cœur, cela semblait se faire dans le hasard le plus total, la plus illogique des anarchies. Ce ne devait pas être le cas de tous, songea Demian. Et il savait parfaitement que l'autre Lui et sa propre personne se souvenaient de choses différentes; ne fusse que la perception, le plus souvent diamétralement opposée, qu'ils avaient des choses, les changeaient jusqu'à les rendre méconnaissable. Une peinture que l'on donnait à un enfant et dont il mélangerait les couleurs, ne ressemblerait très vite plus à ce qu'elle avait jadis été.
Rappelle toi, lui disait l'Autre parfois, rappelle toi leurs rires et leurs moqueries, leurs airs goguenards puis le goût de leur peur, chaque fois que nous relevions la tête pour mieux les voir. Le sang sur nos mains, le verre brisé à nos pieds, les miroirs fêlés sur toute leur longueur, les reflets distordus de ceux s'y mirant, les cris horrifiés de ceux qui voulaient se faire appeler de nous 'papa' et 'maman'. Mais jamais de telles choses ne lui revenaient à l'esprit, jamais il n'y avait prêté une quelque attention, ne fut-ce que réduite. Les craquelures lézardant les miroirs ne lui importaient guère; la personne ne changeait pas, seul l'image d'elle-même le faisait. On pouvait se crever l'œil dans une glace, percer à l'endroit exact où on le voyait, il existerait toujours. Alors, pourquoi s'en soucier? Il ne s'en souvenait pas. L'Autre oui. Leurs mémoires étaient à la fois différentes et complémentaires; la manière dont ils se souviendraient de cet endroit varirait s'ils ne l'oubliaient pas. L'oubliras-tu, demandait une voix persistante, si ce Démon meurt? L'oubliras-tu? Seras-tu heureux de l'oublier? Veux-tu t'en souvenir? Nous ne pouvons choisir; mais nous pouvons décider de quoi ce souvenir sera fait. Un rubis liquide comme le sang?

Un rubis liquide.

« Peut-être que là où ils sont, il pleut aussi. Peut-être qu'il y a du soleil. Personne ne sait. Les feuilles pourriront dans la terre, comme les corps qui se décomposent dans les cimetières. Ça n'a rien de triste, rien de dommage, non. C'est comme ça. »

Là où ils allaient. Sous terre? Le rouquin ne comprit pas la phrase de Nikolaï. Bien sûr, qu'il pleuvait sous terre. L'eau s'insinuait en elle par la moindre ouverture, dans les racines des arbres, entraînant de nombreuses choses avec elle. Certes ils ne sentaient pas la froideur des gouttes tombant et roulant, laissant derrière elles un sillon humide, mais il pleuvait tout de même. Un crachin glacé. Mais les rayons du soleil ne perçaient pas à travers la terre; elle les bloquait plus sûrement encore que les feuilles verdâtres, haut dans les forêts. Une seconde il pensa que peut-être son interlocuteur ne pensait pas à la terre; mais où alors? Au sens de Demian, une fois que le cœur avait définitivement cessé de battre, après l'irrémédiable cessation de toute activité dans le cerveau, c'était la fin de quelque chose. La fin d'une vie. D'aucuns songeaient que l'achèvement d'une chose était le début d'une autre; pas nécessairement, se dit le schizophrène. Pas nécessairement. Tout pouvait ne pas être éternel. Parfois les choses s'arrêtaient et c'était ainsi; qu'importe ce que l'on ferait pour l'éviter, c'était ainsi. Cela ne le dérangeait pas de disparaître. C'était dans l'ordre des choses. Mais il n'en avait guère envie. Les âmes ne devaient aller nulle part, pensait-il. Si tant était qu'elles existaient. Se refusant à porter un jugement sur une chose aussi abstraite que la mort, il reposa soin regard sur l'autre Démon, toujours cassant des branches à un rythme que lui seul devait connaître. Rien de triste, rien de dommage? Une chose pouvait être naturelle mais rester profondément attristante. Cela ne lui plaisait guère que les feuilles ne voyagent point de nouveau. Alors c'était dommage. La mort de cette personne ne serait dommage pour quiconque. Si, si, elle le serait. Ou elle ne le serait pas. Non, oui, non. Ignorance éternelle. Rancune. Dommage.

« Elles ne peuvent plus voler, c'est comme ça. Le soleil aussi, pourrait ne plus se lever. Dites moi si 'vous' pensez que quelque chose est impossible, en ce monde. »

Nous. Pensons-nous que quelque chose soit impossible? Le soleil était là, brillait au dessus d'eux, quoi qu'occulté parfois par des nuages ou les ténèbres. Il pourrait. Un conditionnel qui trouvait ici tout à fait sa place, plus que partout ailleurs. Il était probable qu'il se lève le lendemain, à l'instar de toutes les matinées précédentes. Aucun signe avant coureur, rien. Rien qui sorte de cette suite d'évènement plus ou moins répétitive que nous nous plaisions à nommer 'ordinaire'. Quelque chose était-il impossible? Certaines sans doute. Une chose que personne ne pourrait faire, jamais, que personne n'aie jamais fait. Irréalisable dans le présent, le passé comme le futur. Il ne pouvait décemment lister un à un tous les faits, jusqu'au plus insignifiant, de ce monde. Peut-être un autre l'aurait-il pu. Une ultime chose dont on aie la preuve qu'elle soit irréalisable. Cela devait exister, quelque part. Ou peut-être que cela n'existait pas. Comment le savoir? Que pensaient-ils, au juste? Cette question le pris au dépourvu, peu ou prou du moins.

« Nous, dit-il, n'avons pas de réponse à donner. Nous ne connaissons pas l'avenir. Nous ne nous souvenons pas du passé. Des choses sont impossibles maintenant. L'étaient-elles avant, et le resteront-elles? Nous ne savons pas. Impossible est un grand mot. Nous ne l'aimons pas beaucoup. »

Il marqua une courte pause, ne semblant pas se préoccuper des gouttes d'eau lui martelant le visage. Les questions avaient une réponse différentes pour chaque personne se la posant. On ne donnait jamais de réponse 'satisfaisante', 'bonne' ou 'mauvaise'. Pour lui, pour eux, une chose n'était guère impossible si elle ne l'avait pas toujours été et qu'elle ne l'était pas pour toujours. Mais là encore, toujours était un mot sonnant atrocement faux. Il ne fallait point croire en l'éternité; comme toute chose elle finissait par se briser, comme toute illusion elle se flétrissait et disparaissait, devenait hideuse avant de mourir.

« Nous n'aimons pas beaucoup les absolus. Il n'y a pas de réponse 'absolue'. Tu as la tienne et nous avons la notre. En quoi t'intéresse-t-elle? Nous sommes trempé. Tu... »

Tu. Tu es. Tué. Non, non, il ne le tuerait pas. Les autres étaient intéressants, et les autres ne s'intéressaient à personne. Les autres. Tous ceux qui n'étaient pas lui, en d'autres termes. Il faisait partie des autres pour Nikolaï. Mais 'ses' autres ne s'intéressaient pas à lui, leurs regards le traversaient sans le voir, comme du verre. Et parfois certains dérogeaient à cette règle. Pour diverses raisons. Demian aimait savoir. Cela lui donnait l'impression d'appartenir à quelque chose, un endroit, d'exister. Et l'Autre, trouvait dans leurs réponses mille et une raisons de les haïr. Pas qu'il en ai réellement besoin. Ni même envie. Il les trouvait et c'était tout, jusque dans chacun de leurs hypocrites sourires.

Savoir, voir. Et cette pluie qui tombait sur eux; il la sentait. Il savait qu'elle tombait. Et savait qu'elle était glaciale. Quel désagréable contact. Le sang lui au mopins, est chaud, entendit-il. Au moins, oui... Au moins.
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Nikolaï Kolenka
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MessageSujet: Re: ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé]   ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé] - Page 2 Icon_minitime1Mar 3 Aoû - 17:45

Nikolaï se demandait souvent, idée qui s'insinuait au cours d'une précédente réflexion la plupart du temps, s'il aimait vivre ou si, au contraire, il détestait cela. Cette question le rongeait de l'intérieur, le laissait perplexe, énervé peut-être, car jamais il n'avait trouvé de réponse satisfaisante pour rendre complète cette équation et pouvoir la reléguer au fond de son esprit, dans un tiroir qu'il n'aurait qu'à ouvrir de nouveau pour revoir le résultat de sa réflexion. Seulement voilà, il n'avait jamais trouvé quoi que ce soit qui le satisfasse un tant soi peu, et cela faisait des années qu'il piétinait sur une interrogation à laquelle n'importe qui aurait répondu en quelques secondes à peine, d'une voix assurée ou hésitante, peu importe, la réponse aurait tout de même été là. Chaque vision de la vie était différente selon les personnes interrogées, et si parfois ces différentes visions pouvaient se ressembler, elles n'étaient jamais semblables, jamais. Chacun construisait sa vision du monde en fonction de ce qu'il avait vécu, ce qu'il vivait en ce moment même, et l'avenir qui lui était promit dans quelques années, mirage qui deviendrait bien vite, trop vite réalité. Nikolaï ne doutait pas du fait que les plus riches devaient beaucoup aimer leur vie, en grande majorité, car il était bien connu que l'argent faisait le bonheur, et que sans argent, seul dans les rues, aucun bonheur d'aucune sorte n'était possible. Donc logiquement, et aux yeux des autres, il vivait une vie minable, placée sous le signe du malheur, qu'il aurait mieux fait de quitter le plus vite possible, en cherchant un travail et une situation stable, ou tout simplement en s'entaillant les veines. Partir...Nikolaï n'en voyait pas l'intérêt. Il n'avait guère au cours de sa vie vu d'intérêt à quoi que ce soit, et c'était sans doute pour cela qu'il ne parvenait pas à savoir s'il aimait vivre ou non. Qu'est-ce que c'était, vivre? Cela se résumait-il à marcher droit devant soi sans destination précise? Cela s'apparentait-il à dépenser son argent au gré de ses envies et sans aucune prudence, ou bien à vivre sa passion et tout faire pour qu'elle devienne le centre de notre vie? Il ne savait pas. Là encore, il pensait que la réponse à cette question dépendait du point de vue de celui à laquelle elle était posée, de son rang, de son milieu social, de sa personnalité, de ce par quoi il était passé étant enfant. Il y avait un nombre incalculable de paramètres qui entraient en jeu pour chaque réponse, et par conséquent, on ne pouvait prétendre aucune réponse comme universelle. Posant ses mains froides et mouillées par la pluie qui ne cessait de tomber du ciel, en grosses gouttelettes glaciales et transparentes, à l'image du cristal, sur ses genoux, il serra ces derniers assez fort pour s'en faire mal, la douleur ne le faisant néanmoins pas ciller ni changer d'expression, il avait l'habitude. Il ne savait pas pourquoi il marchait, il ne savait pas pourquoi il avançait dans ces paysages sans aucune grâce, à la recherche de quelque chose dont lui même ignorait l'identité précise. Avait-on besoin d'une raison pour marcher? Certains auraient dit oui, certaines auraient dit non. Le démon aux yeux cinabres, lui, n'en pensait rien. Il se contentait de marcher, car il sentait, confusément, que c'était là la seule chose qu'il était en mesure de faire, et serait à jamais en mesure de faire pour le siècle et quelques années qui lui restaient encore à passer sur cette terre rongée par les maladies. A condition que, bien entendu, cette terre résiste et lui permette de marcher sur sa surface jusqu'à la fin. D'entre lui et elle, il n'était pas le plus malade des deux, c'était une chose certaine. Lui tombait malade tout seul, sans personne à part le vent et la pluie pour l'aider. La terre, elle, appréciait le vent et la pluie comme une petite fille appréciait les doux rayons du soleil de Juillet sur sa peau tannée. Ça ne lui faisait pas de mal, non, seulement un bien être qu'on ne saurait décrire à l'aide de mots. Les conflits, la guerre, la haine, les cris, les pleurs, l'égoïsme des hommes, voilà tout ce qui pouvait rendre la terre malade et incapable, à long terme, de porter encore en son sein ce peuple qui passait son temps à se déchirer. Ils n'auraient plus que leurs larmes pour pleurer quand la maladie serait visible et leur sauterait aux yeux, leurs larmes pour se lamenter et se plaindre, comme ils savaient si bien le faire. Les hommes gémissaient souvent, mettant tous les malheurs qui les frappaient sur le compte du destin ou d'une quelconque divinité qui régnerait sur les lointains cieux qui composaient son Royaume sacré.

Pour sûr, ils aimaient à créer de grands conflits, c'était si simple de faire partir un feu, après tout, quand l'étincelle est en notre possession. Tellement tentant, tellement amusant, tellement grand. Mais quand venait le moment de l'éteindre, plus personne ne savait comment s'y prendre. Alors ils continuaient de contempler le feu pendre de l'ampleur, impuissants, incapable de contrôler ce qu'ils avaient créer de leurs propres mains. Des mains sales, tâchées de sang, qu'aucune eau, bénite ou non, ne saurait laver de leurs péchés.

Poussant un soupir inaudible, qui se perdit dans le fracas de l'eau qui tombait violemment à terre en un désagréable tintamarre, Nikolaï ouvrit ses mains, paumes tournées vers le ciel, admirant d'un regard absent les gouttes qui venaient s'y déposer avant de ne disparaître ou se lier entre elles pour former une sorte de marre, qui finirait elle aussi par disparaître au fil des secondes qui s'écoulaient lentement, rythmées par le bruit de la pluie qui ne cesserait pas avant un moment, certainement. Le Démon aux yeux violets était toujours debout, immobile, non loin de lui, en contrebas de l'arbre dont-il avait fait son perchoir pour la discussion, si toutefois on pouvait donner à cet échange le nom de discussion. N'importe quel nom aurait convenu à Nikolaï, de toute manière, il n'y en avait aucun plus approprié que les autres. En essayant bien, on pouvait modeler à notre guise ce qui se trouvait devant nous pour le faire coller à la définition qu'on voulait lui donner. Ce n'était pas difficile, ce n'était pas simple. C'était une question de logique, voilà tout. Ah, la logique...Encore ce mot qui ne lui plaisait guère. Il devrait un jour le défier en duel, pour voir qui d'eux deux survivrait à cet affrontement. Il voulait vérifier si la logique était aussi implacable qu'on le prétendait, aussi imbattable que les scientifiques se plaisaient à le clamer. Chaque chose en ce monde avait sa faiblesse, il suffisait de la trouver et l'exploiter afin d'obtenir ce que l'on désirait. C'était relativement aisé de trouver celles des êtres Humains, Elfiques et Démoniaques, d'ailleurs; Ils avaient tous la même, sans aucune exception. On touchait un point sensible chez quelqu'un, c'était le même chez son voisin. Quelqu'un qui savait cela pouvait mettre le monde à ses pieds sans aucun problème, pensait le jeune homme aux cheveux sombres.

Une réaction en chaine, en chaine, en chaine, en chaîne, enchaînée. Une réaction à laquelle nous ne pouvions échapper, tous enchaînés les uns aux autres par un lien invisible. Si l'un tombait, il entraînait l'autre dans sa chute. Pour pouvoir survivre, il fallait couper le lien. Même si c'était dur. Même si ça faisait mal. La douleur était-elle à ce point insupportable? Ah ah. Là aussi, les avis différaient selon la personne. Un seul ne voulait rien dire, n'avait aucune valeur. Relativité.

« Nous n'avons pas de réponse à donner. Nous ne connaissons pas l'avenir. Nous ne nous souvenons pas du passé. Des choses sont impossibles maintenant. L'étaient-elles avant, et le resteront-elles? Nous ne savons pas. Impossible est un grand mot. Nous ne l'aimons pas beaucoup. »

Nikolaï pencha sa tête sur le côté à ces mots, ses prunelles de sang fixant son interlocuteur d'une manière qui aurait pu paraître effrayante. Il ne savait pas? C'était possible, tout était possible. Rien n'était impossible. Le jeune homme aux cheveux en bataille avait lu des livres qui narraient que, si plusieurs personnes pensaient quelque chose possible, et que personne n'était en mesure de démontrer qu'elle était impossible, alors elle l'était. Si un groupe de personnes affirmaient qu'il y avait un monstre dans une des nombreuses collines qui parcouraient le paysage du Royaume de Moria, et que personne n'était en mesure de démontrer le contraire, alors ce monstre existait bel et bien. C'était le principe du contre exemple. A moins de n'avoir un contre exemple qui donnait alors un caractère erroné à la règle, cette règle était bonne, marchait. On pouvait dire que deux plus deux égal cinq, ce serait bon tant que personne n'arriverait en prouvant par A plus B que deux plus deux était égal à quatre, en vérité. Tout était possible en ce monde, et rien n'était réellement faux. Même la plus stupide des légendes pouvait prendre une nature véritable si rien ne venait la contredire. L'impossible n'existait pas dans la nature à la base; C'était l'homme qui l'avait crée de toutes pièces, à l'images des horloges et des pendules, pour se donner l'illusion de contrôler ce monde. Im-po-ssible...Impossible. Il pouvait ne pas l'aimer s'il le voulait. C'était son choix.

« Nous n'aimons pas beaucoup les absolus. Il n'y a pas de réponse 'absolue'. Tu as la tienne et nous avons la notre. En quoi t'intéresse-t-elle? Nous sommes trempé. Tu... »

Demian avait reprit la parole après un instant de silence, ne finissant cette fois pas sa phrase. Une goutte dégoulina le long du visage de Nikolaï, pour aller se déposer su son sombre pantalon, d'ores et déjà trempé par l'eau du ciel. Oui, pas de réponses absolue, c'était vrai. Chacun répondait différemment, personne n'avait la même réponse à donner à une même interrogation posée. Si rien n'avait différencié les hommes, et s'ils avaient été amenés à vivre la même vie, exactement la même, tous sans aucune exception, alors là, ils auraient répondus la même chose. Différents à l'extérieur, mais les mêmes à l'intérieur. Et ça, rien ne pourrait jamais le changer. Tous étaient fait à partir du même moulage, seuls les différenciaient les épreuves qu'ils avaient du traverser au long de leur vie. Mais elles n'avaient données qu'un caractère profondément superficiel à ces personnes, qui reprenaient leurs instincts de base lors de certaines situations. Nikolaï trouvait cela pathétique, en un sens. Personne n'avait de mérite, personne n'était plus courageux ou au contraire plis couard que les autres. Tout le monde était exactement pareil. Exactement pareil. Si on récompensait quelqu'un, ou le punissait, il fallait récompenser ou punir tous les autres. Tout le monde aurait pu faire la même chose. C'était une forme de la justice bien intéressante, et plus juste que toutes les autres.

« Il n'y a pas de réponse absolue, oui, fit Nikolaï après un moment de silence, durant lesquelles seul le bruit de l'eau qui tombe au sol se fit entendre, et elle ne m'intéresse pas vraiment. Je pense. Mais si je ne possède que la mienne, ma réponse n'a aucune valeur. En la comparant aux autres, elle en a. Aux yeux du monde tout du moins. Qu'en pensez 'vous'? Pensez 'vous' que l'on puisse vivre avec uniquement ce que nous pensons? »

Nikolaï agita doucement sa tête à la manière d'un chat une fois qu'il eu finit de parler, se débarrassant de l'eau qui s'était accumulée dans ses cheveux et sur son visage à la peau si pâle. Il n'aimait pas la pluie. Elle était toujours trop froide et le rendait malade. Et avec le vent qui soufflait en permanence sur les terres de la contrée occidentale de Lysandre, son état n'était pas près de s'arranger.

[Bha...Voilà, quoi.X'DDDDDDDDDD]
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Demian Ellisei
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MessageSujet: Re: ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé]   ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé] - Page 2 Icon_minitime1Ven 13 Aoû - 13:43

L'homme avait peur de la mort. C'était stupide, c'était ainsi. On cherchait à tout prix à se protéger, à s'envelopper d'un voile rassurant de sécurité, on fermait les yeux quitte à ne plus rien voir pour ne pas être confronté à la réalité, morne, triste, grise, terne. On préférait étouffer sous les jours qui passaient, sous les douleurs qui s'entassaient, on vivait comme on le pouvait, on tentait d'aller loin, encore une minute encore, juste une seconde de plus. On tuait pour cela. Encore deux jours. Deux jours, puis quatre, puis trois, on voulait toujours plus. On rampait sur le sol, sans cesser de regarder derrière soit, si le monstre nous avait rattrapé. Lui, avait bien compris cela. Personne n'était là pour lui dicter sa manière d'agir alors, il jouait avec ses pauvres victimes en s'approchant, s'écartant, revenant à la charge pour finalement les emporter. Oui, l'homme avait peur de la mort comme il avait peur du monstre qui le poursuivait. Il finirait toujours par nous atteindre. On le savait pertinemment. On le sentait, on l'entendait, chacun savait ce qu'il représentait. Personne, personne ne le voyait; mais il n'y avait nul besoin de cela pour ne pas douter de sa présence. On se le décrivait comme hideux, atroce, la pire créature que l'on puisse avoir à affronter. Demian se souvenait de ce qu'on lui en avait dit; la mort, l'Ankou, avec sa cape noire et son air effrayant, viendra chercher chacun en cette terre. Il se souvenait d'images. Un squelettes portant une grande cape noire comme une nuit sans lune, aux orbites vides et creuses, béantes, débouchant sur le néant le plus total qu'il puisse nous être donné de contempler. Une énorme faux enfin, à la lame usée mais néanmoins coupante, et la Mort semblait lui sourire. Il en avait toujours eu l'impression. La Mort, regardez là; pourquoi l'avez-vous dessinée souriante? Personne n'avait jamais compris sa question, petit. On lui disait qu'elle ne souriait pas. On lui disait qu'il ne la verrait que dans très longtemps, la grande Faucheuse d'âmes. Mais alors, il s'était demandé: comment sait-on à quoi elle ressemble, si on peut la voir qu'au moment de ne plus revenir? Et plus il y avait réfléchis, plus cela lui avait semblé illogique. L'Autre partageait son avis, comme si souvent d'ailleurs. Pourquoi n'était-elle pas belle et joviale, pourquoi une faux alors qu'il lui suffisait de prendre la main des mourants pour les emmener ailleurs? Cette question avait torturé son esprit, longtemps, longtemps. Mais il n'avait guère pu se résoudre à aller la voir de lui-même; il savait, même petit, que de là-bas, on ne revenait pas. Plus il avait grandi d'ailleurs, et plus il avait remis en doute ses certitudes sur le simple fait que l'on aille 'ailleurs' une fois que l'on en avait finit avec cette vie.

Mais même alors, même en en doutant, même s'il avait été pétris de certitudes de paradis céleste et d'enfer brûlant, cela ne lui aurait rien expliqué. Ce qu'il avait désiré savoir, c'était pourquoi les gens pensaient qu'elle était ainsi, aussi laide. Et le jeune homme avait fini par trouver ce qui lui semblait être une réponse plausible: c'était pour ne pas disparaître totalement. Si l'on avait des soucis, on pouvait y penser. Passer le pas. Au dessus des vagues en haut d'une falaise, en face de son miroir la main pleine de comprimés, dans sa chambre muni d'une chaise et d'une fatale corde, on y pensait. Et alors cette image que l'on avait étant enfant devait, supposait-il, nous revenir en tête. Comme elle faisait peur! Comme elle était mauvaise! Cette existence pathétique que l'on menait ne pouvait décemment être pire qu'une telle chose! Et alors on se retournait vers la porte de la pièce, on la déverrouillait et on sortait. On reculait du bord du précipice et des vagues déchainées. On jetait les médicaments. On retournait, l'air résigné, à son affligeant quotidien auquel ces personnes ne se feraient jamais, entretenant le vague espoir que tout aille subitement mieux. Au final, l'espèce humaine, les elfes et les démons, tous autant qu'ils étaient, avaient inventé cela pour ne pas s'autodétruire, et sourire à la Mort à la moindre difficulté rencontrée. Pour ne pas s'éteindre de manière définitive. Car en effet, si le monstre derrière nous devenait fée, gracieuse et gracile, n'aurions-nous pas plus envie de la suivre? Une pensée frappa l'esprit de Demian lorsqu'il eut ces réflexions, pour ne plus le quitter par la suite. La mort, pour l'opinion commune, était un squelette vêtu d'une cape élimée et sombre transportant une faux. Les Hommes étaient des squelettes auxquels la chair et le sang donnait un autre aspect et une illusion de vie, vêtu d'un voile coloré, tissus de mensonges, s'entretuant à l'aide de couteaux ou de mots. Ils avaient voulu se faire peur pour ne pas être tenté de partir. Et de toute évidence, ce qui les avait effrayés le plus n'était guère une éternité de douleur; pas plus que quelque créature difforme et maladive. Mais une image d'eux-même, une image de leur propre personne après le plus grand voyage qu'une homme puisse entamer. De soit-même? De son voisin? De son frère, de sa sœur? Le Démon aux yeux d'améthyste ne savait point.

Il leva le regard vers son insolite interlocuteur: lui aussi verrait la Mort. Lui faisait-elle peur? Ce n'était pas par amour pour la vie que l'on arpentait cette terre et que d'aucuns vivaient cette vaste plaisanterie qui n'avait de vie que le nom. Mais par peur. Lui aussi, avait-il un jour eu l'impression qu'elle lui souriait? Non, non, entendit-il en réponse à sa question muette. Non, non, non. Non. Personne. Personne ne comprend personne. Le cœur est fermé. Différents. Non, non, il ne sait pas. Peut-être? Avait-il peur de la moissonneuse d'âme? En avait-il peur? On désirait tous rester vivant un peu plus longtemps. Encore une minute encore, juste une seconde de plus. Encore. On tuait pour cela. Mais on tuait aussi pour tellement, tellement de choses. On tuait des gens, des concepts, on tuait tout. On tuait à cause de la Mort. Mais même sans elle, on aurait continué à tuer pour autre chose. Reposez en paix. Pourrissez dans un cercueil. Nikolaï avait peur. S'il n'avait pas peur alors il aimait la vie. Et s'il aimait la vie alors il avait peur. Mais s'il, s'il... Mais eux, mais tout le monde. Mais quoi, d'ailleurs? Ils n'aimaient pas la vie, ils n'aimaient pas la mort. Les deux leur souriait. L'un comme l'autre. Mais qu'importait, qu'importait d'être mort ou vivant. Ils seraient après tout toujours deux. Il était tout ce qu'avait l'Autre, l'Autre était tout ce qu'il avait. En vie ils seraient toujours ensemble. S'il y avait un endroit après tout cela, où s'arrêter après avoir tant marché, alors la Mort n'était pas plus atroce qu'autre chose. Et s'il n'y avait rien, ils n'auraient pas conscience de ne plus être.

Au final, une fois que l'on avait compris, cette peur devenait injustifiée. Le monde était mieux dans l'ignorance profonde en ce cas. Avait-il peur, lui, le Démon aux yeux rouges de l'arbre de la vieille colline? Avait-il peur du jour où les gens n'auraient plus peur de la Mort sans aimer leur vie? Peur, peur, peur. La pluie elle, tombait, imperturbable, battant les vieilles branches. Battant leurs visages aussi. Battant, battant, et battant encore.

« Il n'y a pas de réponse absolue, oui, et elle ne m'intéresse pas vraiment. Je pense. Mais si je ne possède que la mienne, ma réponse n'a aucune valeur. En la comparant aux autres, elle en a. Aux yeux du monde tout du moins. Qu'en pensez 'vous'? Pensez 'vous' que l'on puisse vivre avec uniquement ce que nous pensons? »

Pas de réponse absolue. Étaient-ils donc d'accord? Pour quelles raisons, en ce cas? Ou s'étaient-ils juste accordés sur une même version en surface seulement? Carmin était rouge. Pourpre était rouge. Mais carmin n'était pas pourpre. La rose était rouge. Mais était-elle vermeille ou cramoisie? Était-elle écarlate ou cinabre? Rouge. Les généralités s'appliquaient à tous de la même manière. Mais dès que l'on faisait mine de creuser, dès que l'on s'attardait un peu plus sur chaque individu, tout se nuançait jusqu'à devenir une œuvre d'art parfois calme, parfois macabre, parfois laide ou magnifique. Ils partaient d'un même principe de base, mais pour des raisons différentes, il en était certain, et probablement pour déboucher sur des conclusions tout aussi dissemblables. On était jamais identique à quelqu'un d'autre. Ce qui nous était propre ne pouvait être reproduis ou volé. Ce qui nous rendait ce que nous étions ne pouvait être vu et compris de quiconque ne le ressentait pas. Deux personnes marchaient sur une même route. L'une s'était enfuie de chez elle pour échapper à un mari violent, partant dans l'espoir de trouver au loin une vie meilleure, et l'autre se rendait en ville pour vendre ses marchandises. Ils mettaient tous deux un pied devant l'autre et, pourtant, personne n'aurait osé les comparer. N'était-ce pas la le même phénomène? Un nouvelle goute glaciale coula sur la joue de Demian, qui l'essuya d'un revers de la main. Quelle impression désagréable était-ce. Désagréable.

Il l'écouta parler. S'il n'avait que la sienne alors elle n'avait pas de valeur. Les yeux du monde. Le monde uniforme, monde monochrome, monde ni tout noir ni tout blanc, ni gris, ni rien. Le monde, les masses. Leurs vérités et querelles incessantes. Leurs douleurs incomprises. Leurs pensées auxquelles ils n'accordaient que su peu d'importance. La foule se réunissait, était dirigée par une personne dans un même but. Elle devenait une et indivisible. S'en exclure signifiait une vie hors de leurs normes trop bien définies pour être tout à fait honnêtes. Commettre une erreur sans implorer pardon. Une personne influente vous pardonnait, et les autres suivaient, incapables, trop faibles mentalement, pour résister à la force du courant. Dangereuse armée manipulée et manipulant, cailloux blancs d'une grande et tumultueuse rivière. Leur avis seul ne comptait pas. Ils le changeraient pour s'intégrer dans le rang. En les comparant alors, on savait où se situer et que changer. La volonté seule ne suffisait généralement pas à conserver son propre point de vue et, quand elle l'accordait, jamais on ne l'aurait exprimé. Et les pensées refoulées devenaient regrets avant de n'être oubliées pour toujours, de se dissoudre, d'agoniser avant de mourir sans un cri. Les guerres civiles éclataient lorsque quelqu'un brisait cette entente. Les gens ne savaient plus qui suivre. Ils avaient cessé de penser d'eux-mêmes et le brusque retour les perturbait. Ils n'avaient plus d'avis. Perdus et ne sachant que faire, ils se détruisaient entre eux. S'il faisait partie de la foule anonyme. S'il avait été emporté par le courant. S'il en était sorti, s'il s'en était exclu de son propre chef, si on l'avait mis à l'écart. Demian ne savait rien. Mais le simple fait que son interlocuteur sache cela le tendait à penser... A quoi pensait-il déjà, d'ailleurs?

Non, la partie de sa phrase qui le perturba fut la dernière. Avec seulement ce que nous pensions? Nous devions manger, boire, respirer. Qu'entendait-il par là? Que nous n'avions pas besoin de la pensée d'autrui? Peut-être, sûrement, sans doute. Mais il ne savait pas. Il n'était jamais seul avec ses pensées. Ils étaient deux, ils étaient un, deux facettes différentes, deux personnes, deux. Deux. Comment savoir si l'on pouvait vivre de sa propre pensée, lorsque la notre était sans cesse parasitée par ces bribes de phrases, ces mots coupés, cette voix, cette sensation rassurante? Seul. Être seul. Il ne l'avait jamais été. Ne le serait jamais. Cet arbre était seul. Mais lui ne l'était pas. Il sentait l'Autre. Sa présence. Il l'entendait surtout, il l'entendait lui susurrer ces mots à son oreille. Tue le, tue le. Il ne comprendrais pas. Savoir. Compréhension. Rejet. Animosité. Peur. Peur. Colère. Apathie. Et la Mort, Mort, qui continuait de sourire depuis les pages craquelées de ce vieux livre qu'il avait un jour lu. Nous étions seul juge de nos actes.

Seul.


« Nous n'avons jamais essayé. La foule est un. Elle ne pense que par la pensée des autres. Le contraire doit être vrai. Possible, peut-être. Penser différemment des autres ou le faire par soit-même est... Garder vivante sa propre pensée. Or si l'on pense on vit. S'écarter. Se mettre à l'écart. Ce que les autres pensent... N'est utile que si l'on veut changer ce que nous pensons. »

Et entrer dans leur norme. Lui, n'avait jamais été seul. Toujours Il avait été là, toujours ils avaient pensé ensemble. Alors, vivre de sa propre pensée devait être possible, si le courant n'était pas trop fort pour soit. Et que l'on était soit-même la plus inflexible et esseulée des âmes, prête à errer en ce monde. Ils pensaient à deux, mais ils pensaient seuls.

"Ta pensée seule a la valeur que tu lui donnes. Avec les autres, elle a celle qu'ils lui accordent. Et si elle diffère, elle sera effacée."

Ah, cette jeune personne avait décidément de bien singulières questions.

[HS: J'ai l'affreuse impression d'avoir raconté que de la m*rde dans tout le post, mais bon, tant pis hein... On va pas trop chercher.XD]
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Nikolaï Kolenka
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MessageSujet: Re: ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé]   ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé] - Page 2 Icon_minitime1Dim 3 Oct - 20:37

Nikolaï aurait bien voulu qu'il y ai de la musique, sur cette colline dépourvue de verdure. Une vraie musique, produite par des instruments à corde et à vent, ce genre de mélodie qui ravissait même les oreilles les plus exigeantes. Le bruit du vent entre les branches n'était qu'une musique brut et sans aucune douceur, qui lui écorchait les oreilles. Il ne l'aimait décidément pas. Étant plus petit, Nikolaï n'avait eu rien de mieux à faire de ses journées que d'écouter en compagnie de son chat la pluie qui tombait les sombres jours d'orage, et s'imaginer que le bruit qu'elles faisaient en tombant à terre était celui d'un violon dont on frottait doucement les cordes. Une très belle musique, sans l'ombre d'un doute. Serait-il parvenu à la recréée s'il en avait eu la possibilité? Il ne savait pas. Il ne savait pas même s'il aurait essayé, tout bien réfléchit. L'homme s'efforçait d'enfouir au plus profond de lui même ses moments de peine et de solitude, afin de ne pas avoir à en souffrir. Mais était-ce une bonne solution? Les mauvais souvenirs, gravés au fer rouge sur notre peau trop fragile, restaient en nous, et plus on tentait de les étouffer, plus ils se débattaient pour revenir à la surface. C'était normal, personne n'aimait être étouffé et ignoré, et les souvenirs ne faisaient pas exception à cette règle universelle. Cela signifiait-il que le malheur était plus fort que le bonheur? Le démon aux yeux de la couleur du rubis n'en savait rien, mais imaginait que pour beaucoup, ça devait être le cas. Le malheur plus fort que le bonheur, il voulait dire. Le bonheur était commun, que ce soit les petites ou les grandes joies, elles survenaient chaque jour, et illuminaient notre vie quotidiennement. Les peines, en particulier les grandes, étaient plus rares, et de cette manière, quand elles arrivaient, on avait bien plus de mal à les oublier que les joies. Quelqu'un qui avait été malheureux toute son enfance se souviendrait ainsi plus du jour où quelqu'un lui avait enfin tendu la main que des peines qui avaient pavées sa vie passée. L'homme faisait un caveau de ses peines, et allait déposer chaque jour des fleurs sur ces peines, et cette façon de faire ne permettait pas aux blessures de se refermer. Elle les maintenait ouvertes, et elles ne pouvaient pas cicatriser. Nikolaï poussa un très léger soupir, qui se perdit presque immédiatement dans le souffle du vent, qui continuait d'agiter ses cheveux, alourdis par la pluie qui ne cessait de tomber sur la colline nue. La nature de l'homme était pleine de contradictions, à un tel point que toutes les citer lui aurait prit la journée entière. Peut-être même plus, il ne n'était jamais attelé à une tâche d'une si grande ampleur. Mais quelle importance, au fond? Les prononcer n'allait pas les faire disparaître. Était-il nécessaire de les faire disparaître, d'ailleurs? N'était-elles pas nécessaires? C'était une bien intéressante interrogation, qui malheureusement ne trouverait jamais la moindre réponse, faire une comparaison avec et sans étant proprement impossible. Parfois, Nikolaï se prenait à penser que le monde n'était qu'un immense plateau de jeu dont on aurait pu changer la disposition à souhait. Faire des essais, voir quelle combinaison marchait le mieux, si les pions devaient reculer ou plutôt avancer. Ça aurait bien arrangé chaque personne en ce monde, c'était certain. Personne n'aurait plus eu à se lamenter de ses mauvais choix passés, ni même à en faire, puisqu'on pourrait toujours revenir en arrière si quelque chose n'allait pas, et faire cette fois-ci le bon choix, celui qui nous offrirait le bonheur dont on avait toujours rêvé.

Telle une pensée parasite, la question suivante s'insinua dans l'esprit de Nikolaï, sans que le Démon l'ai vraiment voulue, et sans qu'il n'y ai rien pu faire: Qu'aurait-il changé dans sa vie, s'il lui avait été accordé ce privilège? Il posa ses yeux dans le vide l'espace d'un instant. Avait-il besoin de changer quelque chose dans sa vie? Peut-être. Ça se discutait. Mais comment trouver l'élément à changer qui une fois remplacé, rendrait sa vie meilleure? Meilleure, là aussi le terme se discutait, mais le jeune homme aux cheveux foncés n'avait rien de mieux à proposer sur l'instant. Hmmm...Après quelques instants de réflexion, Nikolaï se dit finalement que sans doute, il choisirait de ne pas être né. Sa naissance n'avait servie à rien d'autre que rendre toute sa famille triste et endeuillée. Il y a de cela dix-sept ans, un huit Mai, une femme mourrait en donnant naissance à son troisième enfant, qui serait également son dernier, mais comment aurait-elle pu alors le savoir? Une vie pour une autre. Une étoile qui s'éteint alors qu'une autre voit le jour. Quelqu'un qui monte au ciel alors que quelqu'un d'autre retourne sur Terre. S'il n'était pas né, sa mère serait toujours en vie. Son père n'aurait pas été triste à en tomber malade. Ses sœurs auraient peut-être été plus gentilles avec lui qu'elles ne l'avaient été. Mais tout ça restait du domaine de l'hypothèse, et comme il l'avait déjà dit, il ne pourrait jamais vérifier si ces dires étaient véridiques ou non. Sa mère...Quelqu'un de bien, selon son père. Mais Nikolaï se méfiait de ce qu'on racontait des autres. On avait toujours tendance à exagérer les qualités et faire disparaître les défauts de ceux qu'on apprécie, tant et si bien qu'à la fin, le tableau est parfois méconnaissable. Et puis, la gentillesse n'était-elle pas relative?

Nikolaï se refusait à imposer à quoi que ce soit un avis préconçu. Car rien n'était absolu. L'absolu n'existait pas. C'était tout.


« Nous n'avons jamais essayé. La foule est un. Elle ne pense que par la pensée des autres. Le contraire doit être vrai. Possible, peut-être. Penser différemment des autres ou le faire par soit-même est... Garder vivante sa propre pensée. Or si l'on pense on vit. S'écarter. Se mettre à l'écart. Ce que les autres pensent... N'est utile que si l'on veut changer ce que nous pensons. »

Nikolaï pencha légèrement sa tête sur le côté suite à cette phrase, grimaçant quand un coup de vent importun vint amener les gouttelettes cristallines dans ses yeux. Il n'aimait pas du tout la pluie, ça c'était sûr. Il n'arrivait pas à l'aimer, car son chant était toujours moins beau que celui de dix milles violons réunis. Il était laid, et lui donnait envie de vomir. L'autre effaçait parfois de son visage trop pâle les gouttes qui y glissaient parfois, aussi devina-t-il que l'averse ne devait pas non plus 'les 'e nchanter. Il pensait. Il n'était sûr de rien. Même si Demian lui avait confirmé ceci de vive voix, il n'aurait pas pu en être certain. N'importe quel être vivant doté d'une intelligence assez développée pour réfléchir et parler était capable de mentir. On ne pouvait jamais savoir si celui qui était en face de nous nous disait oui ou non la vérité. Parfois même, nous ne savions nous-même plus distinguer le vrai du faux. Cette distorsion de la réalité était commune à présent, et nombreux étaient ceux qui s'inventaient un passé et un présent, dans le désir sans doute d'effacer la douleur accumulée au cours de nombreuses années d'une existence détestée et détestable. Mais était-ce, à l'image d'étouffer au plus profond de nous-même nos pires souvenirs, une manière de s'en sortir durable? Tôt ou tard, la culpabilité, les regrets et la tristesse nous rattrapaient, et rien au monde ne pouvait alors plus nous en sauver, condamné à passer le reste de notre existence dans les pleurs et la souffrance d'une vie que l'on aurait voulu ne jamais vivre. Pourquoi certains vivaient heureux alors que d'autres en arrivaient jusqu'à couper leurs poignets pour se sentir mieux? C'était quelque chose que Nikolaï trouvait fascinant en tous points. Tester la résistance mentale d'autrui, le forcer à vivre les pires choses qui soient, voir comment il s'en sortait, et le mettre s'il était toujours en vie, ne serait-ce que physiquement, face à quelqu'un ayant vécu toute sa vie dans un bonheur aussi profond et complet que le bonheur puisse être. Haine? Jalousie? Tuerait-il cette personne qui avait tout eu alors que lui n'avait connu que le malheur des années durant? Cette expérience semblait prometteuse de biens des réponses sur la nature de l'homme. S'il l'avait pu, Nikolaï l'aurait fait. Mais ne disposant pas du matériel requit et du temps nécessaire, il ne le pouvait pas. Dommage.

Ça aurait été tellement intéressant, pourtant.

"Ta pensée seule a la valeur que tu lui donnes. Avec les autres, elle a celle qu'ils lui accordent. Et si elle diffère, elle sera effacée."

Visiblement, lui et Demian avaient des raisonnements bien différents, et qui ne les menaient pas du tout aux mêmes conclusions. Si on gardait sa pensée pour soi, sans la communiquer aux autres, elle n'existait pas. Si quelque chose n'existait que pour nous-même, alors ce quelque chose n'existait pas vraiment. Et c'était à partir de ce moment-là qu'elle s'effacerait peu à peu. Il était donc essentiel de la dire, de la faire partager, car de cette manière, dans l'esprit d'autres, elle existerait. Elle existerait, pour quelqu'un d'autre que nous-même, et personne ne pourrait nier son existence. Elle ne disparaîtrait pas. Ah...Tout ceci était bien subjectif. Mais chaque chose en ce monde dépendant de celui qui la regardait et la jugeait, ce n'était pas si grave que ça, au final.

« Garder ses pensées pour soi, c'est les faire mourir. Fit Nikolaï, élevant soudainement la voix, un peu plus fort que de coutume, car la cadence de la pluie s'était faite plus forte, Elles stagnent et n'évoluent pas. Avec celles des autres, elles évoluent. Elles différent, elles évoluent...Peut-être que c'est pareil, au fond. Mais c'est peut-être mieux que mourir aussi. Changer... »

Nikolaï posa son regard rouge sur celui qui se tenait toujours debout, quelques mètres en dessous de lui. On mourrait, on changeait, on se transformait...Rien n'était éternel, tout était éphémère. Une pensée devait par conséquent également l'être. Elle ne restait jamais la même, se transformant au fils des années et des épreuves. On ne pensait pas la même chose à huit ans et à dix-huit ans. L'évolution était constante, en bien ou en mal, Nikolaï ne le savait pas, mais elle était bel et bien présente. En chaque être de cette planète. Animal, végétale...Tout le monde changeait. Sans aucune exception. Seule la manière de changer était différente.

« Peut-être que 'vous' vous êtes déjà dit que marcher n'en valait plus la peine. Est-ce que 'vous' vous êtes déjà arrêter d'avancer? D'avancer... »

On avance, et à chaque pas, quelque chose de nouveau se produit en nous. Le Démon aux cheveux foncés n'aimait pas marcher, c'était fatigant. Mais il ne pouvait pas faire autrement, alors il marchait quand même.

S'asseoir ou s'arrêter, c'était synonyme de mort. C'était comme tout abandonner. Cela en valait-il la peine? Marcher, s'arrêter...Qu'est-ce qui en valait vraiment la peine?


[Et moi c'est pire que tout. Sérieux...J'ai touché le fond.XDDDD]
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Demian Ellisei
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MessageSujet: Re: ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé]   ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé] - Page 2 Icon_minitime1Lun 25 Oct - 12:18

Ce qui était différent de soi était étrange et mauvais. C'était évident, n'était-il pas? Étrange et mauvais. Mauvais surtout, étrange d'abord. C'était ainsi que les émotions allaient, se succédant, ne laissant derrière elles qu'un long sillon amer et indélébile. On imitait ce que l'on avait toujours vu, ou ce que l'on avait vu en tout premier. On imitait, on intégrait ceci comme étant les 'normes' et l'on n'en sortait plus, conditionnés que l'on était par elles. Incapables de s'en affranchir, incapables de passer outre, incapable de restreindre ou d'étendre sa vision autrement que ce qu'elles nous dictaient d'une manière si autoritaire, ne sachant souffrir aucun refus, aucune hésitation, aucune rébellion. La porcelaine et l'or étaient des matériaux plus nobles que le bois. Qui en avait décidé ainsi? Cette perception n'était pas innée. On l'apprenait. On la savait. On la sentait. Ce qui était mieux, ce qui était moins bien. Ce qui allait et ce qui n'allait pas, ce que l'on se devait d'être et ce que l'on se devait de ne pas être. Ce que l'on évite, ce que l'on recherche. Ce qui est crucial, ce qui est capital, ce qui est important, ce qui est nécessaire, ce qui est inévitable. Les mots sculptaient la personne comme la serpe sculptait la pierre. Couper, tailler, chercher à reproduire l'image de la perfection que l'on nous avait apprise il y avait si longtemps de cela. Ce n'était pas rendre chacun identique; c'était s'assurer de leur conformité à ses propres règles. Le rendre solide? Non, non. Ce n'était en rien le but. Le rendre intègre? Non, il ne s'agissait guère là des la visée de ces actes inconscients. Lui donner les traits que nous avions et tous ceux que nous aurions aimé avoir? Sans doute, oui, était-ce là un début d'explication possible. Lui retirer toute envie d'aller voir quelles fleurs poussaient dans les autres jardins, si les roses ne pouvaient pas prendre d'autres couleurs, si les gens saignaient autant pour ce qui leur était cher, si le soleil mourait en fin de journée, si l'on était au courant que les larmes avaient un goût salé; telle était la volonté de tout un chacun pour son enfant. On ne le savait pas, à peine si l'on s'en rendait vraiment compte. Aveugles déjà, portant un bandeau sur les yeux, les mains liées dans le dos par des chaine en sucre, rendus sourds par trop de silence. On désirait juste protéger contre ce que l'on pensait 'dangereux', 'mauvais' et 'étrange'. Ce que l'on ne connaissait pas. Ce que les livres ne nous avait pas conté de la bonne manière. Ce qui nous faisait plisser les yeux de dégout, serrer le cœur d'angoisse et crier d'indignation. On ne voulait pas, on refusait, que la chair de sa chair aille s'aventurer sur ces terres méconnues et prétendument hostiles. Alors on répétait ce qui nous avait fait, nous, les détester sans les avoir jamais vues de nos yeux à nous. Et telle la mer creusant la roche pour former des grottes et couloirs de pierre, on assurait que jamais nos proches n'iraient se mélanger aux 'autres'. Et le plus insolite dans cette histoire, c'était bien que tout le monde le faisait. C'était aussi vrai pour Lysandre, après tout, se dit Demian, quoique dans une moindre mesure. On calomniait Oria à Hatès et inversement, tant et si bien qu'au final, ce n'était plus même une histoire de terres aux raisons vieilles comme le monde, mais une affaire de haine et d'exécration pure et simple. Qui disait que les Antarrs étaient mauvais? Tous. Eux-mêmes le pensaient-ils? Probablement pas. De fait, l'étaient-ils véritablement? Les vieux arbres séculaires des forêts de Sal'ahë avaient vu tant de meurtres être perpétrés sous leurs branchages, seuls témoins de ces massacres, fixant la terre et le ciel et plongeant leurs racines dans le sang imbibant cette terre. Eux auraient peut-être eu la réponse s'ils avaient été capables de penser. On les disait mauvais. On le disait dangereux lui aussi. Oh, il se souvenait tellement, tellement! Ces yeux qui l'accusaient et le condamnaient, leur âme chantant un chœur de haine, qu'il pouvait presque entendre encore chanter au diapason de la pluie qui martelait ici le sol, s'il se concentrait suffisamment. Mais il ne se trouvait pas dangereux ou mauvais. Alors, oui, ces arbres dont les plus vieux avaient vu des étoiles naitre et s'éteindre, qu'auraient-ils pensé de tout ceci? L'homme avait toujours versé le sang et la guerre avait toujours fait rage. Il suffisait de regarder autour de soit pour le voir; était-il pire de ne pas se penser mauvais quand les autres nous qualifiaient ainsi, ne cherchant en rien à changer notre manière d'être, ou d'en être conscient et de les refouler au plus profond de soi sans pouvoir les tuer complètement? Quelle question difficile. Quelle question sans réponse. En suspend dans l'air. L'opinion de la majorité serait pris pour vérité. Mais alors quoi? Le serait-il vraiment? Cette vérité dogmatique avait-elle le droit de prétendre à être la vérité absolue? Il n'y avait pas d'absolu. Mais alors il n'y avait pas plus de vérité universelle. Juste une possibilité acquise et élevée à ce prestigieux rang. On le disait mauvais. Lui ne jugeait pas. En avait-il le droit? Nous possédions les droits que nous nous arrogions.

'Il' le faisait. Parce que pour Lui, le monde était mauvais. 'Il' ne le connaissait pas; et alors? Les autres les avaient condamnés d'une seule voix. Il en ferait de même dans son for intérieur. Une petite boîte à musique chantait son dégout pour le monde sans trouver d'écho dans d'autres esprits, chansonnettes qu'affectionnait Demian, toujours accompagnées du bruit de ses pas incessants et, bien souvent, couvertes le vent, la pluie et effacées par le temps. Nikolaï devait avoir condamné des gens lui aussi. Qui? Pour quelles raisons? Quand? On condamnait aussi des pensées. On les dénonçait au monde comme une opposition à la 'vérité', menaçant de tout faire éclater et de devoir la modifier. Plutôt être dans l'erreur qu'accepter le changement, se disaient-ils tous. Plutôt ne rien prendre pour acquis qu'être dans l'erreur, auraient-ils tous dû se dire. Une nouvelle goutte se fraya un chemin jusqu'au visage blême de Demian. Il ne la chassa pas, cette fois-ci. Elles étaient tellement nombreuses. Elles ressemblaient un peu aux Hommes, pensa alors le jeune homme. Elles se laissaient dicter leur conduite par le vent qui balayait la terre. Si semblables dans leur composition, les reflets multicolores que le soleil faisait jouer sur elles sans que l'on s'en rende compte faisaient toute leur différence. 'Il' les condamnait aussi. Leur musique ressemblait à s'y méprendre à ces voix qu'il abhorrait tant. Mais Demian, lui, y voyait plutôt une sorte de ballet à la fois coloré et transparent. Les lourdes gouttes criaient leur rage d'avoir été interrompues par le sol, les arbres grêles ou leur propre silhouette, à lui et au Démon de l'arbre de la colline, mais si insignifiantes, ils ne leurs apparaissaient que comme un chuchotement, bruissement gagnant pourtant en puissance à mesure que le temps passait, à chaque seconde de silence.

Et le garçon aux yeux carmin le brisa comme il brisait la chute de la pluie.


« Garder ses pensées pour soi, c'est les faire mourir. Elles stagnent et n'évoluent pas. Avec celles des autres, elles évoluent. Elles différent, elles évoluent...Peut-être que c'est pareil, au fond. Mais c'est peut-être mieux que mourir aussi. Changer... »

'Il' s'insurgea alors. Quoi, comment? Non, non, que dit-il, elles n'évoluaient pas, elles mouraient sans un cri. Elles agonisaient avant de partir en fumée pour qu'autre chose sorte de ses cendres. C'était mourir. Ce n'était pas changer. Il pensait que? Les autres, les autres. Les autres. Ils ne faisaient rien changer car le changement leur faisait peur et qu'ils ne faisaient usage de leur peur de manière si disparate et fractionnée. Comme une denrée précieuses. Comme si elle risquait de les détruire. Le changement leur faisait peur; alors pourquoi changer? D'aucuns changeaient parfois; ils brûlaient le bras de leur idée, ils lui brûlaient les jambes ou les yeux, pour en construire quelque chose de mieux. C'était changer. Mais de deux choses l'une; ils s'arrêtaient en chemin et avaient alors tort, ou ils le faisaient tant et si bien qu'elle finissait par ne plus être elle. Petit à petit, doucement, doucement, ou d'un grand coup de vent, quelle différence? Le résultat était là; une idée en cendres. Le rouquin ne voulait pas dire que changer était synonyme de mort comme on pouvait l'entendre; il ne parlait pas d'un cœur immobile pour toujours, ne parlait pas de vers et de tombe, ne parlait pas de couture et de peau blanche. Il parlait de cette Mort qui continuait de lui sourire depuis les pages craquelées de ses vieux livres. Celle qui faisait peur. Changer un peu était évoluer. Mais pour laisser la place à quelque chose de nouveau et de meilleur, ne fallait-il pas d'abord céder sa place en ce monde? Pour une nouvelle aube, ne fallait-il pas accepter de laisser le soleil descendre aux enfers? Pour le simple plaisir de se rendre compte qu'il continuait à remonter? Il mourait tous les soirs. C'était le même astre qui remontait; lui, changeait, se modifiait, se transformait faute de rendre son dernier soupir. Le temps était un élément bien plus abrasif que l'eau et ces grottes; rien n'était jamais la copie conforme de ce qu'il était une seconde auparavant. C'était à force de changer que l'on finissait par recevoir le dernier baiser qui soit donné à un Homme. L'homme qui cherchait à évoluer. Celui qui évitait le changement. Celui qui se terrait, terrorisé, retenant son souffle pour rester le même. Contradictoire, n'était-il pas? Demian aussi l'était; mais après tout, si changer menait à la Mort, que stagner faisait de même, alors pourquoi s'en inquiéter? Le Monstre qui courait derrière nous finissait toujours par nous attraper. Il se l'était déjà dit. N'était certain de rien; il fallait douter de tout quand la vérité avait un goût de mensonge juste moins amer que les autres. Mais se permettait de penser que quelque part, il savait ce que nul autre ne savait; il ne voyait juste pas quoi. Chacun savait quelque chose.

Les idées ne changeaient pas vraiment. Non non, non, non. Elles ne changeaient pas; elles mouraient, partaient en fumée, faisaient place à autre chose, doucement, autre chose de mieux ou de moins bon, autre chose. Doucement souvent, insidieusement. Et sans que l'on s'en rende compte, on n'était plus le même. Jamais un homme ne retiendrais son enfance pour toujours; plus que ce qu'il voyait, il ne se rendait pas compte de ce qui avait changé chez lui. Quelque chose, se disaient-ils tous alors. Et plutôt qu'à tenter d le définir, ils le cherchaient à l'aveuglette dans leurs souvenirs brumeux. Alors, l'homme avait-il évolué et grandit, ou l'enfant était-il mort pour laisser sa place à l'adulte? Question de point de vue sans doute. Question de raisonnement. Question. Question. Pas de réponse? Tant pis.

« Peut-être que 'vous' vous êtes déjà dit que marcher n'en valait plus la peine. Est-ce que 'vous' vous êtes déjà arrêté d'avancer? D'avancer... »

Peut-être. Peut-être, peut-être, beaucoup de choses pouvaient être. Un tout aussi grand nombre auraient pu être et pourraient-être. Marcher. Avancer, un pied devant l'autre, sans s'arrêter, sans savoir où aller, juste marcher. Une colline, un village, des falaises, des montagnes crevant la voûte célestes, les nuages se déchirant sur leur pic. Oui, non. Avaient-ils déjà pensé ceci? Ils pensaient tellement, tellement, et encore tellement. Qu'auraient-ils pu faire d'autre que marcher? Avant, il y avait très longtemps, dans une vie qui ne lui semblait pl;us être la sienne, il s'était arrêté. Ou était-ce juste avant d'avoir commencé à avancer? Ce passé lui semblait si lointain à présent, si flou, si difforme et si clair à la fois. Des paroles, des bribes de conversations. Un bruit de verre brisé surtout, ses oreilles, encore et encore, le tintement du verre plus bas lui rappelant le bruit de la pluie. Ou la pluie lui faisait-elle se remémorer le verre? Il n'avait pas encore commencé, oui, sa longue marche. On lui avait alors demandé d'être lui, on lui avait demandé ce qu'il faisait, on s'était aussi demandé ce que l'on ferait de lui. On l'avait supplié d'être normal; comment aurait-il fait? Il ne connaissait rien à leurs normes. Il ne les avait pas comprises. Ils avaient alors attendu, attendu, tous les deux, cherchant que faire. Puis Il avait brisé l'enclave et ce faisant, avait trouvé la réponse qui n'avait eu de cesse de se dérober à eux. Ils ne pouvaient se réduire à leurs normes dont ils ignoraient les limites. Il n'y avait guère d'accueillants champs de fleurs au delà de celles-ci, ni de forêts effrayantes ou de belles clairières. Juste des paysages comme les autres, qui défilaient sous les yeux d'améthyste du jeune homme. On avait besoin de faire quelque chose dans sa vie. Alors il marchait. Qu'aurait-il pu faire d'autre? Mettre un pied devant l'autre, doucement, doucement, et les paysages. Il chantait, il dormait, et es ballons. Depuis ce temps, depuis le verre brisé et la cellule cassée, s'était-il arrêté? Il avait dormi et mangé. Mais jamais il n'avait fait de longue escale. Qui l'aurait retenu? L'Homme désirait faire rester ceux qu'ils aimaient pour les aimer encore mieux. Demian n'était pas fait pour être aimé. Car même très près, il restait très loin? Son esprit n'était pas dans la norme, disaient-ils. 'Il' n'aimait pas cette idée. 'Il' n'aimait pas grand chose. Tel un fantôme, il était là sans vraiment l'être. Marcher. Il marcherait sans doute jusqu'à la fin. Il marcherait peut-être tant et si bien qu'au final, personne ne saurait jusqu'où il avait été. Personne ne se rappellerait plus de lui. Lui-même aurait oublié son propre nom. Ils marchaient tous deux vers ce jour; l'oubli était synonyme de pardon. Personne ne le haïrait alors. 'Il' serait sans doute heureux de cela. Et lui serait heureux qu'Il se sente enfin mieux et délivré. En attendant, il fallait marcher, juste pour marcher.

« Nous ne nous sommes pas arrêté depuis que nous avons commencé. Nous ne sommes pas parti d'un endroit pour rester dans un autre. Nous marchons vers l'oubli. Nous marchons pour marcher. Nous n'avons pas besoin d'un endroit où rentrer et rester, tant que nous avons un endroit où aller. »

Le monde était vaste; Nikolaï était-il parti? Avait-il quelque part où aller et des gens pour se souvenir de lui? Le verre brisé. Aidons le, dit la voix dans sa tête, aidons le à marcher vers l'oubli, lui aussi. La mort est un bien doux linceul; oublions-le. Il s'y trouvera bien assez tôt de lui-même. Aidons-le à y aller.
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Nikolaï Kolenka
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MessageSujet: Re: ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé]   ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé] - Page 2 Icon_minitime1Ven 10 Déc - 18:19

Nikolaï avait lu des contes, étant enfant. Ces écrits imprimés sur des feuilles qui jaunissaient bien trop vite et ravissaient l'imaginaire des enfants qui peuplaient leurs souvenirs d'animaux parlants et fantastiques ou de sorcières aux pouvoir effrayants et merveilleux à la fois. Lui ne les avait jamais aimés, ou du moins n'avait-il jamais ressenti cet entrain particulier à tourner les pages pour découvrir quelle surprise se cachait à la page suivante. Non, jamais. Peut-être était-ce car son père ne voulait jamais leur lire d'histoire, à lui et ses sœurs, le soir avant d'aller s'endormir. Si Mirabelle et Miraïa se relayaient chaque soir pour lire une histoire à l'autre, lui n'avait personne à qui il puisse conter les aventures de tel ou tel personnage qui, par la force de ses sentiments, parvient à triompher du mal et ramener la paix et l'amour parmi les siens. Mais au final, était-ce si grave que cela, de ne pas avoir été enthousiasmé par les Contes durant notre enfance, qu'ils n'évoquent rien de spécial en nous à présent? Sentant la froide pluie dégouliner le long de ses joues trop pâles, le démon aux yeux rouges se demanda ce qui séparait l'enfant de l'adulte. Certains grandissaient trop vite alors que d'autres semblaient ne jamais quitter cet état d'excitation qui caractérise les plus jeunes dans les diverses activités qu'ils pratiquent. Qu'est-ce qui était mieux? Rester un enfant ou ne plus l'être trop rapidement? Le juste milieu était bien trop difficile à atteindre pour qu'on se puisse se vanter d'être le parfait équilibre entre ces deux solutions. Levant son regard vers le ciel gris qui continuait de déverser sur la campagne morne sa cargaison d'eau douce, Nikolaï se demanda combien d'enfants précisément pouvaient être sorti dehors dans les villages alentours afin de sauter fans les flaques et mettre en rogne leurs parents en tachant de boue fraîche leurs vêtements. Beaucoup sans doute. A l'école, Nikolaï avait vu que beaucoup d'enfants aimaient à sortir au dehors quand la pluie, la neige ou toute autre chose de la sorte se mettait à tomber du ciel. Lui se cachait, au contraire des autres, car sous ce tintamarre de gouttes, il serait tombé malade à coup sûr. Et s'il était malade, son père allait se fâcher, et lui donner une gifle pour s'être laissé aller de la sorte, c'était ce qu'il se disait, confusément, en regardant d'un œil vide ces enfants si différents de lui s'égosiller inutilement sous les exclamations inquiètes du professeur.

Revoyant ce petit garçon aux cheveux en bataille, coupé du reste du monde par ce voile invisible qu'il n'avait, inexplicablement, jamais cherché à déchirer, le démon se demanda s'il avait été encore un enfant à ce moment-là, ou si cette joie censée animer les premières années s'était en lui d'ores et déjà éteinte. Éteinte. Tel un amas de cendres, non encore fumantes, mais déjà froides et inutiles. Un phénix qui ne se relèvera plus, et qu'on n'aurait osé pleurer, de peur de le voir se relever une dernière fois, la mort est si belle que devant elle notre souffle se coupe, et l'on ouvre grand ses yeux devant cette peinture sublime qui a le mérite d'être immortelle. Ou ce qui se approche le plus de l'éternité, en tous les cas. On ne tendrait jamais la main pour saisir la cape de la faucheuse, oh non, on préfère attendre qu'elle se tourne d'elle même vers nous et pose sur notre pauvre personne ses orbites vides de vie, c'est bien plus honorable de la sorte. On s'en sentirait presque fier, d'être le prochain nom sur la liste. Parce que, la mort, c'est la concrétisation de toutes nos peurs, le bouquet final d'une vie remplie ou pas assez, tout dépend de l'heure à laquelle sonne le glas. La peinture finale, la dernière œuvre, le dernier morceau, celui qui servira à notre jugement dernier.

As-tu été bon? As-tu été sage? Ces questions ne voulaient rien dire, et Nikolaï en riait bien. Rien ne servait d'être sage et miséricordieux le temps de notre passage sur cette terre rendue fertile par le sang et les corps de nos ancêtres: On aurait tout le temps de l'être après. Si Dieu existe, et qu'il est aussi bon qu'on s'amuse à le prétendre, il nous pardonnera. Oh oui, il nous pardonnera ces péchés qui n'ont de péchés que le nom. Il nous donnera un nouveau nom, et une nouvelle vie, pour effacer les erreurs passées. Et s'il n'existe pas, et bien...Nikolaï aimait bien la perspective d'une chute éternelle dans l'obscurité. Ça sonnait bien, non? Ding...Ça sonnait bien.

« Nous ne nous sommes pas arrêté depuis que nous avons commencé. Nous ne sommes pas parti d'un endroit pour rester dans un autre. Nous marchons vers l'oubli. Nous marchons pour marcher. Nous n'avons pas besoin d'un endroit où rentrer et rester, tant que nous avons un endroit où aller. »

Marcher vers l'oubli? Ça aussi, ça sonnait bien, ne pu s'empêcher de penser le jeune homme, quoique pour quelqu'un comme lui quoi détestait marcher, la chute semblait toujours plus séduisante. Ils marchaient, le Démon devant lui, et ne s'arrêtaient jamais. C'est vrai, il n'y a pas besoin d'un endroit où s'arrêter et un endroit d'où partir, tant que l'on a quelque part où aller. Nikolaï ne pensait pas aller quelque part, pour sa part, quoi qu'il eut été sûr que d'une certaine façon, il y avait quelque chose en lui qui contrôlait les pas qui l'amenaient dans les différents endroits qu'il visitait. Il marchait pour marcher, lui aussi, sans savoir pourquoi, et sans se soucier des paysages qui défilaient nuit et jour devant ses yeux qui avaient toujours été trop rouges au goût de ses camarades de classe. Qu'importe l'endroit par lequel on passait? Ce n'est pas comme si l'on comptait s'y arrêter pour y vivre. Chaque parcelle de terre était un refuge temporaire pour Nikolaï, et quand il rentrait chez lui quand il faisait trop froid pour rester dehors, il ne considérait pas les murs comme un chez lui, mais bien comme une parcelle de terre comme les autres. Une parcelle de terre qui avait, elle, l'avantage de le protéger du froid mordant et du vent qui le décoiffait. Au final, il était comme un animal, il errait sans but, à la recherche de quelque chose dont lui-même ignorait l'identité. Et quand il rentrait, c'était simplement pour ne pas mourir. Ce n'est pas l'affection qui pousse les chats à revenir chez eux quand on les abandonnent ou qu'ils se perdent: C'est qu'ils savent avoir la garantie d'être logé et nourrit par leurs propriétaires, et donc de ne pas mourir dans cet endroit.

Lui, c'était la même chose, il était un chat vagabond sans but, et qui mourrait un jour comme tant d'autres sur cette terre. A peu de choses près.

« Et pourquoi marcher? C'est l'assurance de ne pas mourir, peut-être? Croyez 'vous' que si l'on s'arrête, on meurt? Ce n'est peut-être pas essentiel de marcher, au fond. Peut-être. »

Beaucoup de peut-être. Rien ne semblait sûr en ce monde, décidément, et les réponses que l'on fournissait s'accompagnait bien souvent d'un peut-être, ou d'un sûrement, certainement, possiblement...Rien n'était sûr. Personne ne savait rien en cette Terre.

[...N'importe quoi. Je m'étonne moi-même d'avoir réussi à coordonner un minimum les pensées de Nikolaï.XDDD]
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Demian Ellisei
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MessageSujet: Re: ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé]   ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé] - Page 2 Icon_minitime1Sam 15 Jan - 13:03

Demian regarda à nouveau le ciel chargé de nuages d'un gris foncé, tirant vers le noir, et la pluie qui en tombait inlassablement. L'une de ces pluies dont on a l'impression qu'elles ne cesseront jamais. Une de celles que l'on regarde tomber par la fenêtre de sa chambre, séparé d'elle par une fine couche de verre, qui faisait pourtant toute la différence. Quelle différence? Celle entre le froid des gouttes glacées qui tombaient sur vous, sur chaque parcelle de votre peau, mouillant et refroidissant à son passage jusqu'à vos os, et la chaleur relative procurée par les murs d'une maison, d'un foyer, d'un âtre où brûlaient, craquaient, se consumaient des branches de bois sec. La différence entre celui qui ne faisait que l'observer, comme y étant étranger, et celui qui la sentait, la subissait, et ne pouvait ou ne voulait s'en protéger. Il ne pleuvait pas si souvent à Moria, se dit Demian. Pas si souvent. De fines averses, qui ne duraient guère bien longtemps. A Sal'ahë, les choses étaient différentes: il y était allé, quelque fois. Il allait sans dire qu'il ne s'y rendait plus, à présent. Parce que la Mort était à prescrire, parce que chacun voulait rester, parce que savoir et comprendre certains détails d'une vie, certaines règles, ne nous permettait pas d'y déroger pour autant. Le jeune homme était né ici, dans la contrée balayée par des vents plus ou moins violents selon les jours et les saisons qui se suivaient. C'était sans le moindre doute l'endroit qu'il connaissait le mieux. L'aimait-il, le détestait-il? Il se le demandait, parfois, sans raison apparente. Certains lieux évoquaient des souvenirs lointains, terriblement flous ou encore dotés d'une atroce précision. Puis, ses yeux d'un violet d'améthyste se posèrent sur Nikolaï. Lui, un Démon, aux yeux rouge, à la peau claire, aux cheveux sombres. Sur cette branche qui ne brûlait pas, ne craquait pas, ne se consumait pas dans un âtre. Le bois était mouillé, lui aussi l'était, et son corps déviait la course folle de la pluie. Une goutte ne serait pas grand chose, la puissance conférée par leur nombre seul leur permettait d'avoir une importance. D'être remarquées. Alors, Nikolaï, venait-il de Moria lui aussi? Et quelle importance? Cela devait en avoir une. Tout jouait un rôle. Petit, grand, les deux à la fois, tout en même temps. Oria peut-être, Oria le soleil? Ou Hatès et la neige. Ou Sal'ahë. Et sa pluie. Comme celle qui tombait encore, qui tombait, tombait sur eux et coulait sur chaque obstacle. De la tristesse condensée; on aurait dit que les pierres, la terre, le monde pleurait. Une larme qui coulait sur la façade d'une maison, sur une fenêtre, ou une simple goutte de pluie? Demian se demandait beaucoup de choses, mais ses questionnements trouvaient rarement des réponses, ou en trouvaient en trop grand nombre. Chacune criait sa version des faits, et au final, il n'entendait plus qu'un maelström de bruit, des morceaux de phrases fracturées et mélangées. 'D'où vient-il?' en faisait partie. Quatre réponses se frayaient un chemin jusqu'à son esprit à la fois clair et dérangé. Moria où la poussière volait toujours dans l'air en constant mouvement. Oria, la desséchée, d'où la mince brise ne pouvait chasser les grains de sable et les rêves fondus. Sal'ahë où les papillons avaient les ailes trop lourdes et mouillées pour s'envoler. Hatès glacée, où l'on se brûlait à la flamme du ressentiment à trop chercher à s'y réchauffer. Alors, alors, d'où venait-il, Nikolaï? Et surtout, où allait-il à présent? Le Démon ne savait que trop bien que chacun avait un passé, avait un jour habité dans quelque endroit qu'il considérait comme son 'chez lui'. Mais ce qui, à son sens, primait, était d'avoir une place où se rendre dans le monde. Hier nous avait affecté, hier nous avait peut-être fait du mal. Hier nous avait peut-être blessé ou tout le contraire; mais le penser suffisait à prouver que nous étions toujours là. Autrement dit, une fois passé, hier perdait inexorablement de son importance, et c'était avec une passivité, une impassibilité à toute épreuve que Demian regardait sa vie antérieure. Comme on aurait regardé la pluie tomber; mais sa protection à lui n'avait rien d'une pâle, translucide et froide fenêtre de verre. C'était l'Autre lui. L'Autre, Lui, qui le protégeait de tout, qui le protégeait de la vie, de la Mort, de la joie aussi, et des autres surtout, de tous les autres et de leurs regards, des autres et de leurs mots, de leurs paroles dont il ne distinguait plus le sens à force d'en chercher un. Ah, mais il ne le protégeait pas de l'assaut brutal des larmes du ciel chagrin. Non, non, il ne voulait pas le laisser faire. Il parlait à Nikolaï. Enfin. Chaque seconde qui s'était écoulée ne l'avait pas tué, du moins pas pour l'instant. Pas encore. Ce n'était pas le cas de l'avenir; lui, pouvait nous être fatal si l'on n'y prenait pas garde. Et il était certain que le jeune homme y portait une attention toute particulière, à tout instant. Son avenir consistait en une suite de pas égaux, faits un à un, tout au longs de milliers et de milliers de chemins. Il le savait. Ils le savaient tous deux. N'en étaient nullement dérangés.

Parce que dans les faits, que notre mémoire subsiste ou non, que ce soit dans le cœur des gens ou les lieux de ce vaste monde, cela n'empêchera pas la Faucheuse de nous offrir son doux baiser. On ne ramenait personne à la vie par des touchantes prières alors, mourir sur un chemin, après avoir esquissé le dernier pas que notre corps nous permette de faire, et allongé dans un lit entouré de personnes pleurant, apeurées, autour de vous, ne changeait rien à la donne.

On était tous morts, cadavres pourrissant sur Terre, au final. Et s'il y avait autre chose, plus loin encore, pour ce que l'on nommait 'l'âme', alors ils y marcheraient aussi, toujours et encore. Pour l'Éternité s'il le fallait. Qu'ils sachent ou non vers où aller. Et Nikolaï, alors? La question revenait, toujours, persistante: où allait-il, surtout? D'où venait-il? Demian reposa à nouveau ses yeux dans les siens: rouges.

Un rubis liquide, dit la voix à l'intérieur de sa tête. Un rubis liquide, si tu veux.

« Et pourquoi marcher? C'est l'assurance de ne pas mourir, peut-être? Croyez 'vous' que si l'on s'arrête, on meurt? Ce n'est peut-être pas essentiel de marcher, au fond. Peut-être. »

Pourquoi. Pourquoi? Pourquoi. Parce que, parce que c'était ainsi, parce qu'il le fallait, parce qu'il le savait aussi sûrement qu'il ne se l'expliquait pas. Pour l'oubli, oui. Sans doute. Quel linceul pouvait être plus cher payé que celui-ci, plus doux et épais? On ne pouvait s'arrêter si on voulait connaître l'Oubli, on se fatiguait, on s'épuisait, et puis on mourait. L'Oubli, oui, avec un O majuscule, un O joliment calligraphié, une lettre pour en souligner l'importance. Les majuscules qu'arborent toutes les grandes choses, ainsi que chaque pauvre hère de ce bas monde. Encore une fois, les Hommes s'étaient trainés dans la boue pour tutoyer des étoiles peintes sur un ciel de carton pâte; comment oser se comparer à tous les plus grands principes, tout ce qui était considéré comme transcendant, en mettant une de ces majuscules à son prénom? Un sapin était grand, face à une fourmis. Les Hommes l'étaient aussi. Mais ce même conifère semblait minuscule, un point, guère plus, face à une montagne. Et c'était dire, puisque l'Homme était lui-même petit face au sapin. Ah, certains marchaient donc vers la prospérité? D'autres marchaient vers tout ce qu'ils pouvaient apparenter à un rêve. Et lui, et eux, vers l'Oubli.

Et si Nikolaï marchait vers la Mort? Nous pouvons changer sa destination, si tu veux. Nous pouvons, nous pouvons sûrement. Changeons-la pour lui! Et il arrivera à destination. Bientôt. Changeons-la pour lui, si nous le pouvons!

« Ne pas mourir... Peut-être. »

Quelle importance. Ils mourraient tous, un jour, une nuit, une matinée ou lors d'un crépuscule aux douces nuances orangées. Ils mourraient tous, ils pourriraient tous, ils brûleraient tous quelque part. Le monstre, puisque tel ils le voyaient, finiraient par les rattraper; lui, n'oubliait personne. De lui on ne pouvait pas se cacher. Avez-vous déjà joué à cache-cache? Oh, oui, évidemment, se dit Demian. Toujours. Mais la Mort était douée, et l'endroit importait peu pour elle: elle avait tout son temps pour fouiller cette Terre entière. Et elle ne nous oubliait qu'une fois notre cadavre refroidi. Douée, à ce jeu-ci, oui. C'était la meilleure. Pour toujours et à jamais? Probable. Peut-être. Les Hommes, eux, pensaient qu'elle échouait face à leur Dieu. Qu'il était éternel. Le jeune homme avait plus d'une fois vu la Mort -, mais il n'avait jamais vu Dieu alors, au fond, il n'était pas certain qu'ils aient 'raison'. C'était leur vérité. Lui n'en avait pas. Pourtant, si l'Oubli ne venait qu'avec la Mort -puisqu'elle ne les oubliait que si elle les avait fauchés- alors ils ne devaient pas marcher pour rester en vie. Ils marchaient pour marcher, point final. Pourquoi? Parce que. Il ne savait pas. Ils ne savaient pas.

« Si nous nous arrêtons? Nous mourrons de toute façon. Nous n'irons pas plus vite que la Mort. Nous mourrons, nous nous cacherons mais nous mourrons tout de même. Un jour. »

La Mort aussi, avait une majuscule. Les débuts de phrases. La majuscule de ce qui commence.

« Nous serons oubliés si nous marchons. Seule la Mort se souviendra de nous. Elle seule nous trouvera encore. L'es-tu déjà? Oublié. »

Peut-être, peut-être pas. Tellement de choses 'pouvaient être', 'pouvaient de pas être', 'auraient pu être', 'pourraient être'... Et il était tellement difficile de les distinguer de ce qui était, parfois. Tellement, tellement difficile. D'où enait Nikolaï? Et qui l'aurait oublié. Qui.


[HS: Et bah bravo, parce que moi, c'est un gros bordel dans les pensées de Demian... M'enfin, c'est pas comme si c'était pas habituel/normal pour lui...XD]
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Nikolaï Kolenka
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MessageSujet: Re: ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé]   ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé] - Page 2 Icon_minitime1Lun 28 Fév - 3:59

Ce n'était pas que Nikolaï était indécis. Peut-être que, comme chaque être en ce monde, il choisissait la voie de la simplicité en répétant à longueur de temps que tout était relatif et qu'on ne pouvait rien désigner avec exactitude, sous peine de se tromper. Se tromper, personne n'aimait cela. Pour preuve: On se dégageait vire de toute responsabilité, ou bien se murait dans sa ridicule obstination en répétant à qui voulait l'entendre que de toute façon, l'on avait raison, et que les autres avaient forcément torts. Évidemment. C'était tellement plus simple de ne pas se prononcer, et d'attendre le verdict final pour dire 'oui, c'est que je pensais'. Peut-être était-il comme cela, ça n'aurait pas été étonnant. N'était-ce pas ce qu'il était en train de faire, d'ailleurs, en refusant d'émettre un jugement sur lui-même? Ah ah. Tout ceci était bien compliqué, décidément, songea le Démon aux yeux écarlates en secouant doucement sa tête, comme le faisait son chat lorsqu'il rentrait mouillé de dehors et qu'il devait se sécher. Sauf que, avec toutes les gouttes de pluie qui s'abattaient sur lui à la seconde, il ne risquait pas de sécher, son geste était aussi dérisoire que l'aurait été des bras levés face à un ras de marée. On réagit bien mal à la grandeur, c'était vrai. Beaucoup s'imaginaient encore que leurs paroles pouvaient sauver le monde. Mais à moins de n'être le Roi ou quelqu'un de très haut placé, jamais des mots ne peuvent influencer sur le destin d'un peuple entier. Quand certains avaient tendance à se dénigrer, la plupart des personnes présentes sur cette terre pensaient occuper un rôle bien plus important qu'il ne l'était en réalité. Quelle importance avons-nous sur cette terre? Pas la moindre, en réalité. C'est un terrible constat, qui s'avérait pourtant vrai dans la plupart des cas. Nikolaï ne prétendait pas servir à quelque chose non plus, ou en tout cas pas plus que les différentes personnes qu'il rencontrait au hasard de ses errances. Il ne servait à rien, tout juste bon à déambuler de lieux en lieux sans aucun but. Aucun but qu'il ne connaisse, en tous les cas. Si marcher suffisait à remplir ses journées, alors il marcherait, qu'avait-il d'autre à faire, de toute façon? Qu'il essaye de s'établir quelque part, on le rejetterait, comme on l'avait toujours fait. Personne ne voulait de lui, il l'avait bien compris. Et curieusement, il ne s'en sentait pas plus mal. Il ne ressentait pas de rancune face à ceux qui l'avaient rejeté, non. Il aurait du, sans doute, mais ce n'était pas le cas.

Et puis sa maison était abandonnée, maintenant que son père était mort et ses sœurs parties, quoi que le jeune homme aux cheveux foncés douta que cet endroit ait un jour été un foyer pour l'un d'entre eux. Avant la mort de sa mère, oui, peut-être. Mais pas après, plus après. Peut-être aurait-il du s'estimer heureux de ne pas avoir été tué ou abandonné par son père après sa naissance? Non. Il ne s'en estimait pas heureux. Cet homme dont la tombe n'était jamais fleurie n'avait jamais su prendre les bonnes décisions. Trop rigide, trop dur. Nikolaï trouvait cela pratique que de pouvoir se courber de temps en temps. Pas se courber en permanence, ça c'était tout sauf pratique. La soumission n'avait jamais réussi à personne, de ce qu'il en savait, même si peut-être il ne savait pas tout. Mais juste des fois, pour laisser passer, passer inaperçu. Passer inaperçu...Vivait-on plus longtemps si personne ne faisait attention à nous, il se demandait?

« Ne pas mourir... Peut-être. »

Peut-être. Encore peut-être. Personne ne savait rien, au fond, c'était tellement évident. On ne pouvait que dire peut-être, parce que l'on ne savait rien. On se positionnait en défense, en défense de soi-même, pour que rien ne nous arrive. Hum. Nikolaï songea qu'il devait être fatigué, car ses pensées commençaient à devenir confuses. Il n'arrivait même plus çà se suivre lui-même, c'était dire. Avec cette pluie, aussi...Ça n'arrangeait pas son état. Si Dame Nature avait daigné le faire plus résistant qu'il ne l'était aux éléments, il n'en serait pas là. Ou à un moindre degrés. Ah, il allait être malade, il le savait. Les carillons résonnaient déjà dans sa tête, ce qui, honnêtement, ne lui plaisait que très moyennement, il devait l'avouer. Mourir...Si tu t'arrêtes, tu meurs. C'est juste pour forcer les gens à avancer, cette menace.

« Si nous nous arrêtons? Nous mourrons de toute façon. Nous n'irons pas plus vite que la Mort. Nous mourrons, nous nous cacherons mais nous mourrons tout de même. Un jour. »

Ça dépendait à quelle vitesse allait la mort, ça, se dit Nikolaï avec un semblant de sourire. Peut-être que certaines personnes la dépassaient, mais au final, elles finissaient toutes par être rattrapées. Était-ce car l'on ne se cachait pas assez bien de la grande Faucheuse aux orbites vides? Lui ne s'en cachait pas, mais espérait tout de même qu'elle ne le frapperait pas trop tôt de sa faux ensanglantée. C'est bête, de mourir jeune, quand même. Et même s'il n'avait rien d'autre à faire de sa vie que marcher en quête de réponses à des questions inconnues, il attendait patiemment de trouver un but à ses incessants voyages et ses interminables marches. Ou pas. Qui sait? Peut-être n'en trouverait-il jamais. Peut-être, peut-être...Voilà encore que ce maudit mot s'était insinué dans ses phrases. Il revenait tout de même bien souvent. En bien ou en mal? Qui aurait su le dire.

« Nous serons oubliés si nous marchons. Seule la Mort se souviendra de nous. Elle seule nous trouvera encore. L'es-tu déjà? Oublié. »

Oublié...L'était-il? Nikolaï pensait que oui. Plus personne ne se souvenait ni ne se préoccupait de lui. Personne ne l'avait jamais réellement fait. Pourquoi cela aurait-il commencé maintenant? Seul tu es né, et seul tu mourras. Lui était né entouré, mais seul. Oui, seule la Mort se souviendrait de lui, au bout du compte. Seule elle ne l'oublierait pas...Elle n'oubliait jamais personne, ne se dérobait jamais à son devoir millénaire, même si celui-ci peut-être était pénible. Quel dévouement, il aurait pu en rire. Mais là, en cet instant, sous cette pluie qui ne semblait pas vouloir cesser de déverser sa froide cargaison sur la campagne grisâtre, il ne ne fit pas. Parce que...Parce que, tiens.

Cette interrogation ne méritait pas de réponse précise non plus. Elle pouvait tout à fait s'en passer.

« La Mort, commença Nikolaï en secouant ses mains pour en enlever l'eau glaciale, n'oublie jamais personne. Mais si elle oubliait un jour? Que se passerait-il? Nous on ne le saura pas. Parce qu'elle ne 'vous' oubliera pas, et qu'elle ne m'oubliera pas non plus. »

Il hésita l'espace d'une seconde, avant de rajouter, d'un ton totalement détaché:

« Ainsi soit-il. »

[Internet bug sa race, c'est hyper désagréable. Enfin, j'ai enfin réussi à poster ce poste, au bout de trois fois à essayer, hein...@__@

Et j'ai même plus essayé de coordoner, cette fois. Résultat: Même Nikolaï se suit plus.XD]
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Demian Ellisei
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MessageSujet: Re: ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé]   ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé] - Page 2 Icon_minitime1Dim 27 Mar - 16:41

[HS: Je crois que c'est une habitude à prendre, en postant avec Demi' et Niko', on finit par s'y faire, qu'ils passent du coq à l'âne sans transition logique, quils racontent un truc et se contredisent la phrase d'après, qu'ils...XD
Allez, fo' ya Never... Tu sais ce que je vais faire, hein?XD
... ... ...

Posté. What a Face ]


Le froid ferait bientôt trembler ses mains, comme il en avait pris l’habitude. Conséquence inéluctable du vent sur sa peau rendue humide par le contact du tissus mouillé sur elle, mouillé par la pluie battante qu’il regardait tomber, juste devant ses yeux, tout autour de lui, maîtresse absolue de l’air pour un temps. Il la regardait tomber sans mot dire, observant un silence qui n’avait d’égal que celui de la mort, une immobilité qui ne trouvait son pareil que dans le cercueil que l’on recouvrira de terre. Pas le silence religieux des églises, si encombrant, comblé par des litanies parfois, chants à la gloire de l’Eternel régissant l’éphémère, résonnant dans l’air saturé d’encens. Ah, Demian n’avait jamais aimé les églises. N’appréciait pas la pluie non plus, en soit, mais elle au moins avait le mérite de ne pas être si prétentieuse. Elle était peut-être la colère du ciel, elle était peut-être son chagrin, elle pouvait être un million de choses différentes, et un autre million encore de choses que le rouquin ne connaissait pas, probablement. Mais les églises s’érigeaient vers le ciel, cette flèche tentant de percer des nuages toujours trop haut, de se perdre dans les hauteurs. Pas pour parler à cet hypothétique Dieu qui se laissait tant désirer, mais plutôt pour prouver aux hommes que eux ne pourraient jamais l’atteindre. Pas sans passer par ici. Pas sans franchir les grandes portes bellement ouvragées, sans s’être assis sur les bancs de bois foncé. Les églises rendaient Dieu détestable, elles le rendaient tout puissant quoiqu’il ne puisse au final rien faire. Et si tel n’était pas le cas, elles le rendaient miséricordieux quand il ne se souciait pas du destin de son monde qu’il devait trouver bien raté. Les prêtres et leurs suivants se consolaient, faisaient ce qu’ils pouvaient pour que les autres aient quelque chose à quoi se raccrocher au cas où ils tomberaient. Comme tout le monde, oui : ils faisaient ce qu’ils pouvaient. Ce n’était pas eux que Demian détestait, qu’Il détestait ; ce n’étaient que les églises. Que le bâtiment. Que ce qui s’y faisait, et non point ce qui s’y rendaient ou y officiaient. Ce n’était pas que le jeune homme fut très respectueux de leur travail, mais il ne le méprisait pas plus que les autres non plus. Les grands pontes de la religion fabriquaient Dieu à leur guise et selon leurs envies ou besoins comme un maçon construisait sa maison. Un Dieu pour se protéger des responsabilités, de la Mort et de la peur. Une maison contre le froid et pour ne pas s’égarer. Des fondations de mensonges et de confiance aveugle, et de l’autre côté de terre et de pierre, quelle était la différence, au fond ? Visible, certes. Importante, peut-être, sûrement, sans doute. Mais alors quoi ? Détestait-il les maisons parce qu’il n’en avait pas ? Non. Alors pourquoi détester Dieu ? Parce qu’il n’existait peut-être pas ? Parce que quoi ? Parce qu’il ne faisait rien ? Rien ne le garantissait. Rien ne garantissait non plus qu’il puisse faire quelque chose. Le Démon aux yeux rouges assis sur la branche de l’arbre, sous la pluie glacée dans le froid mordant d’une soirée agonisante et fatiguée, était peut-être Dieu. Ou peut-être était-ce cette jeune fille que Demian avait un jour croisée ? Aux longs cheveux auburn et qui ne cessait jamais de sourire. Comme la pluie ne cessait de tomber, et qu’il avait regardé de la même manière. Peut-être était-ce un individu qu’il ne connaissait pas, peut-être n’était-ce simplement personne. Comment le savoir, en être certain ? Il aurait pour cela fallu savoir ce qui distinguait Dieu des hommes. Et une fois la réponse à cette question trouvée, Dieu aurait su qui il était et aurait cessé d’exister. Car s’il était si humble qu’on le décrivait, jamais il n’aurait supporté d’être si haut et si seul.

Pour imaginer que Dieu surplombait tout le reste, les prêtres l’imaginaient-ils donc si solitaire ? Puisque Nikolaï était seul, faisait-il un bon candidat pour eux ? Sûrement que non. Au final, les prêtres s’étaient sûrement arrangés pour que Dieu n’existe pas. Trop parfait, trop seul, trop grand, trop paradoxal, trop contradictoire. Même la Mort ne pouvait rien contre lui, disaient-ils. Demian, lui, n’en était pas si sûr. L’Autre non plus. L’Autre était pourtant certain de bien des choses, persuadé jusqu’au plus profond de son être, son regard plus dur que du diamant mauve jugeant tout ce sur quoi il se posait comme un vice, une erreur. Sa main comme étant une gomme de chair capable d’effacer ce qui n’allait pas, mais pas de le corriger.
La faute était trop grosse, disait-il, pour être ignorée, pour être pardonnée, pour être changée, transformée sans en passer par là. Un rubis liquide, un rubis liquide, ses yeux seront semblable à son sang, c’est une erreur, une erreur, ce monde entier est une erreur, et si nous ne pouvons l’effacer nous devons annihiler ce qui le rend si laid. Moribond. Pas Dieu, Dieu ne refera pas ses créatures s’Il existe. Dieu ne sait pas qui il est, c’est certain.

« La Mort, n'oublie jamais personne. Mais si elle oubliait un jour? Que se passerait-il? Nous on ne le saura pas. Parce qu'elle ne 'vous' oubliera pas, et qu'elle ne m'oubliera pas non plus. »

Non. Elle viendrait les voir, un jour, un soir peut-être, un matin, demain sans doute, ou peut-être plus tard. Un jour, par une matinée grise, où la neige serait tombée dans la nuit, recouvrant un corps trop froid pour que le sang ou l’amour puisse le réchauffer. Dans le sang peut-être, le visage pâle et les lèvres bleutées, exsangues, la douleur vrillant son cerveau, leur cerveau, minant leur conscience et les drainant vers les profondeurs abyssales. Vieux peut-être, la peau tirée sur ses os, les articulations noueuses et le dos courbé, le visage mangé par des rides, creusé de ces sillons, les yeux presque aveugles couverts de cataracte, une canne supportant son poids pour qu’il puisse, une fois encore, une ultime et dernière fois, mettre un pied devant l’autre. Ou un jour de pluie à l’image de celui-ci, sous un ciel sanglant et crépusculaire, le soleil décédé pour un soir de son hémorragie coutumière teintant l’éther de rouge et de rose. Mais la Mort les cueillerait sur la route, sur un chemin, sur une colline, seuls. Seuls parce qu’ils l’étaient toujours, en permanence. Nikolaï ? Il n’était pas avec eux. Il était dans l’arbre. Il était trop haut pour que leurs mains l’atteignent. Il était hors de portée. Son esprit n’avait de cesse de dériver vers un ailleurs peut-être plus sombre, peut-être plus blanc, peut-être plus flou ou coloré de teintes pastel. Et leurs pensées, incapables de se focaliser, incapables de se fondre parmi celles des autres, ne trouveraient la compagnie que les unes des autres, à l’intérieur de leur tête partagée entre deux esprits si différents et si semblables pourtant. Une représentation du futur, une idée, pas de certitudes mais juste des hypothèses qui se vérifieraient avec le temps.

La Mort était vieille mais dévouée. Elle ne pouvait rien oublier. Elle ne pouvait laisser personne en marge, elle ne faisait que cueillir, ramasser les moissons du temps. Le Temps, qui érodait, qui abîmait et changeait, autant l’extérieur que l’intérieur, qui parfois polissait les surfaces jusqu’à en retirer la moindre aspérité. Qui parfois au contraire les creusait. Le Temps, qui faisait son office et n’abandonnait personne, lui non plus, faisait attention à ce que tout le monde le suive, se cale sur sa cadence folle, laissant ceux qui ne pouvaient plus avancer à cause d’un caprice de la vie à la Mort. Ils se complétaient. L’un ne serait rien sans l’autre. Estimerions-nous autant le Temps s’il ne nous emmenait nulle part, s’il n’avait pas une limite claire, nette, précise pour chacun d’entre nous ? S’il ne marquait pas le début et la fin de toute chose, serait-il si important dans cette société qu’était la leur et les cœurs, les esprits qu’elle avait de par ses règles conditionnés et rudement forgés ? On ne pouvait s’affranchir du Temps, on ne pouvait s’affranchir de la Mort. On ne les voyait pas, on ne les sentait pas, mais on savait qu’ils étaient là. Et qu’un beau jour ils nous emmèneraient, qu’un beau jour la Faucheuse se souviendrait de votre nom, que le Temps le lui soufflerait à l’oreille en un murmure funeste. Si la Mort oubliait, le Temps était là pour lui rappeler qui frapper, lui qui ne cessait de s’enrouler autour de vous, de vous tester, de vous éroder, d’oxyder, de rendre poussière, de rendre solide puis de fragiliser. Chaque seconde un peu plus. Quand il se lasserait de vous, vous disparaitriez. Pour toujours. Ainsi soit-il.

« Ainsi soit-il. »

Un écho de ses pensées. Un écho qui n’avait pas votre voix, un écho qui répétait vos paroles. Sans le savoir. Un écho, un miroir, un reflet sur une glace. Le même, et pourtant différent puisque tout y était inversé. La droite à gauche, la gauche à droite. Le visage du Démon resta impassible, indéchiffrable. Y avait-il seulement quelque chose à déchiffrer ? Rien n’était moins sûr. La pluie coulait toujours sur sa peau, il observait toujours ce silence de cercueil qui n’était pas celui d’une église. L’eau ruisselait sur ses cheveux, dévalait ses joues dont la pâleur cadavérique trahissait son appartenance à la race des Démons. Manipulateurs de magie. Aurait-il pu se protéger de la pluie ? Peut-être que oui. Dévier le déluge ? Sans doute. Mais il ne le fit pas. Sans savoir pourquoi, sans se le demander même. Il n’aimait pourtant pas ce contact glacé et humide ; mais parfois, les choses que nous n’aimions pas étaient nécessaires. Pas celle-ci, mais tout de même. L’heure n’était pas aux questions. Pas à celle-ci, pas pour lui. Pas maintenant.

L’heure était, l’heure était….

« Elle viendra. Assurément. Elle est une constante. Le Temps lui chuchotera notre nom. Un jour, nous ne savons pas quand, lequel. Tu as froid ? Peut-être que le froid te tuera. Peut-être qu’il nous tuera, nous qui pouvons le fuir mais pas lui échapper. Le froid, la pluie, le vent. »

Oui, la Mort viendrait. Si le froid durait, un jour, peut-être, s’il était trop fort et que nul endroit ne se profilait pour s’en abriter aussi loin que ses yeux puissent voir. Comme ce soir. Aucun endroit. Aucun abri. Mais personne, au final, n’était à l’abri du Temps. Tic, tac, tic, tac.
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Nikolaï Kolenka
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MessageSujet: Re: ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé]   ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé] - Page 2 Icon_minitime1Ven 22 Avr - 17:44

Si le Paradis existait, Nikolaï était certain au moins de ne jamais y mettre les pieds. Gageons que cet endroit dans lequel les hommes bons se retrouvent prétendument après la mort existe, et qu'il soit paré de fleurs aux mille couleurs et de merveilles dont on ne saurait trouver l'équivalent dans ce monde gris et terne, alors oui, il n'y entrerait jamais. Si tant est que ce lieu magnifique soit gouverné comme on se plaît tant à le dire par ce Dieu miséricordieux, il fallait au moins aller le prier chaque fin de semaine dans les églises pour espérer avoir plus tard le droit de séjourner sur ses terres fertiles. Lui n'avait jamais prié, n'en avait jamais vu l'intérêt, sinon celui d'apaiser les craintes des hommes les plus couards de ce monde, ou les plus coupables, autant de choses que même petit garçon, il n'avait pas été. Ni son père ni ses sœurs n'avaient cru en Dieu non plus, allant même jusqu'à, pour les deux jumelles, déchirer les livres sacrés devant les enfants qui rentraient de la messe en fin de semaine, avec ces petits rires moqueurs que Nikolaï avait toujours détesté entendre sortir de leur bouche. Dieu n'existait pas, c'est ce qu'il s'était longuement répété, demandant parfois l'avis de Babylone sut le sujet, avis inutile s'il en était, car le petit chat ne savait guère faire que miauler pour répondre à ses interrogations. Et maintenant, il ne pouvait même plus miauler. Levant vaguement son regard écarlate vers le ciel chargé de gros nuages noirs, il prit le temps de se poser à nouveau la question, scrutant avec attention les nuages, comme s'il s'était attendu à en voir surgir une tête masquée effrayante, le visage de l'orage qui déversait sur lui et Demian sa lourde cargaison de gouttes gelées. Est-ce que Dieu existait? Est-ce qu'il était possible qu'il habite quelque part dans le ciel, dans ces régions éthérées si lointaines, qu'aucun homme ne pouvait atteindre, pas même les plus grands en levant le bras? Si tel était le cas, il était bien vain d'espérer la moindre aide de sa part. Si eux ne pouvaient pas rejoindre le ciel, car il était trop haut, alors Dieu ne pouvait pas non plus descendre sur terre ou influer sur leur vie, car ils étaient bien trop bas. Même en tendant leur main en même temps, eux et Dieu, elles ne parviendraient pas à s'unir, car la distance qui les séparaient était trop grande pour être un jour comblée. Cette pensée donnait à réfléchir, et ce bien qu'elle n'aurait sans aucun doute pas plus aux croyants, qui n'aimaient guère qu'on cherche à ébranler leurs convictions, auxquelles ils se raccrochaient comme le naufragé se raccroche à un morceau de bois au milieu de la tempête. Qu'est-ce qui avait séparé les hommes et Dieu? Avant, ils devaient vivre ensemble, en parfaite harmonie. Peut-être que la vanité de ces créatures terrestres l'avait contraint à se retirer au ciel, là où la méchanceté des hommes ne pourrait plus le blesser? Le démon aux cheveux foncés aurait pu chanter cette chanson à travers tout Lysandre, peut-être quelques uns auraient-ils été fascinés par son histoire. Il y en avaient toujours pour s'intéresser aux inepties qui sortaient de votre bouche, et les premiers à s'y intéresser sont les parents, dès les premiers temps de la vie d'un homme. Il n'y a rien qui puisse prouver que Dieu soir aux cieux, rien qui puisse prouver qu'il n'y soit pas. Alors que faire, que dire? Vivre dans un doute perpétuel, lever les yeux au ciel et se poser sans cesse cette question, qui jamais n'obtiendrait de réponse? La ressasser pour que, allongé dans notre dernière heure, le corps tremblant de fièvre et d'inquiétude, on y pense jusqu'à la toute fin?

Nikolaï ne se faisait pas de soucis, en ce qui le concernait. Lui non plus ne savait pas si Dieu existait, il ne le saurait jamais. Peut-être qu'il souffrirait de ne pas le savoir, mais la douleur était relative, on lui accordait de l'importance uniquement si l'on y pensait. Il suffisait de l'ignorer, et elle se taisait. En tout cas, le jeune démon avait une hypothèse, qui n'était pas une certitude, mais qui lui traversait parfois l'esprit. Si Dieu était effectivement au ciel, il ne regardait pas les hommes. Ceux qui prétendaient sentir sa présence n'étaient que de fieffés menteurs, ou bien des hommes que la vie parvenait à tromper trop facilement. Si Dieu avait construit son palais de rêves au dans l'éther lointain, même s'il avait été présent par le passé peut-être, il était mort, à présent. Il était mort dans son royaume depuis longtemps, et il ne restait plus rien de lui à présent qu'un corps décomposé depuis des lustres. Ou bien, si l'on veut garder un semblant d'espoir, on pouvait penser qu'il s'était profondément endormi, d'un sommeil glacial et éternel, le visage pâle d'avoir tant souffert et entendu tant de cris. On ne se rend pas compte que Dieu ne répond plus à nos appels depuis trop longtemps maintenant pour qu'il soit encore debout. Au final, si Dieu existait, il était si différent de ces êtres cruels et méchants sans raison que les hommes étaient qu'il s'était exilé de ces terres brunes, les larmes aux yeux, ne comprenant pas leur attitude. C'était ça, le prix à payer pour être différent des autres: Les larmes, la souffrance et l'exil. Même en étant Dieu, on y échappait pas.

C'était triste. Est-ce que c'était triste? Nikolaï ne savait pas. Il ne voulait pas décider de son propre chef ce qui était triste et ce qui ne l'était pas. Son point de vue n'était pas universel. Mais y en avait-il un seul qui le soit, en ce monde?

« Elle viendra. Assurément. Elle est une constante. Le Temps lui chuchotera notre nom. Un jour, nous ne savons pas quand, lequel. Tu as froid ? Peut-être que le froid te tuera. Peut-être qu’il nous tuera, nous qui pouvons le fuir mais pas lui échapper. Le froid, la pluie, le vent. »

Oui, il avait froid. Il le voyait à ses membres qui tremblaient sous cette glaciale averse, mais n'était-ce pas évident? Eux aussi, ils devaient avoir froid. Pour autant, ce n'était pas si terrible que ça. Il n'en mourrait pas, de ce froid qui le faisait trembler, pas aujourd'hui en tout cas. Peut-être un autre jour, alors que de froid, ils s'engourdiraient, et qu'il ne pourrait plus les bouger. Alors là, paralysé sous la pluie ou la neige, il rendrait son dernier souffle. Ce serait que le temps aurait murmuré son nom à la Mort? Comme c'était lâche de sa part, au temps, de vendre ainsi les âmes de ses prisonniers. Il n'était ni plus ni moins qu'un Roi qui régnait en despote sur son royaume, sonnant le glas lorsqu'il en avait marre de voir telle ou telle personne sur ses terres. Nikolaï ne mourrait pas aujourd'hui, en vérité, il n'avait pas envie de mourir, pas maintenant. Il sentait bien qu'il n'était pas encore arrivé au bout du chemin, il avait encore tant de kilomètre à parcourir, tant de terres à fouler avant de pouvoir rejoindre l'autre monde, ou n'importe quel endroit dans lequel il atterrirait après. Il pourrait suivre la mort plus tard, si elle le désirait, mais pas tout de suite. Sentant une goutte rouler sur sa joue pâle, il l'essuya. Elle était glaciale. Gelée. Tout comme l'était sa peau trop blanche. Ah, c'était vrai, à Oria, tous les habitants avaient la peau bronzée. Rares étaient ceux qui possédaient encore un teint blanc, et ce malgré les ombrelles et autres produits. Lui, il avait toujours eu la peau d'une pâleur mortelle, même sous le soleil du pays du soleil. Jamais sa peau ne se fonçait.

Le propre des Démons.

« Je crois que je ne veux pas mourir, fit-il soudain, l'air songeur, mais je ne suis pas sûr, on est jamais sûr, jamais. Comment savoir? Est-ce qu'on peut être sûr? »

Il se le demandait. Il y avait beaucoup e choses qu'il ignorait en ce monde, au même titre que les autres âmes qui peuplaient cette terre d'indésirables. On pouvait seulement deviner, mais jamais être sûr. Pourquoi?

[NAAAAN! Arrête avec cette tête! Ca me fait...Peur.XD]
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Demian Ellisei
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MessageSujet: Re: ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé]   ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé] - Page 2 Icon_minitime1Ven 6 Mai - 16:31

[Ne me hurle pas dessus pour t'avoir répondu, parce que c'était Demian, Takeshi, Aleksei (ça c'est à part en plus), Morgan, Tristan (et lui c'était beaucoup plus récent)... Et pourtant j'avais pas l'Inspi et j'ai écris... Que de la merde.-_______-'
Et si je réponds à rien je prends le risque que ça s'entasse, surtout avec la rentrée, rappelle-toi comment je peux jamais répondre!>__<
Et pas grave, maintenant je suis adepte des têtes de clowns pour changer.>;^D
Posté. clown ]
A défaut de beaucoup parler, Demian pensait énormément. Comme si la nature dans un souci d’égalité avait décidé de conférer à son esprit ce qu’elle avait refusé à ses lèvres serrées : le mouvement. Décousues et incohérentes, ces pensées tantôt logiques, tantôt macabres, hantaient l’esprit perturbé de cet homme comme autant de fantômes de ce qu’il avait été. Un garçon seul, isolé. Un enfant silencieux. Puis un adolescent meurtrier. Un jeune homme apatride. Un ermite en marge de la société. Un individu dont la colère n’avait pas réussi à éclater, pour qui le cœur avait été une prison, retenant les sentiments aussi sûrement qu’une cage. Ils n’étaient jamais assez forts pour se frayer un chemin au travers de ce conglomérat de songes étranges, s’éteignant avant même d’avoir pu se transformer en mot. Je t’aime. Ce n’était pas qu’il ne l’avait jamais ressenti, bien au contraire. Souvent, tout le temps. Jamais suffisamment toutefois pour pouvoir le dire, l’articuler, l’entretenir. Alors au fond de lui-même s’était accumulé un agrégat d’émotions faibles, plus décharnées qu’un feuillu en hiver, laissées là à pourrir doucement. La grande Souillure de l’âme ; pour se mettre en sécurité elle s’était comme scindée en deux moitiés. L’une noire de ces déchets, ressentant ces choses et puant la mort à plein nez. L’autre vierge de ces affections, de ces transports avortés à la fois trop et pas assez puissants. Demian et Demian. Rien que lui, personne d’autre, lui le chanceux, lui le protégé, et lui le sale, lui dont seule la colère parvenait à transcender ; il fallait tout transformer en rage pour évacuer toute cette moisissure. Les esprits simples, lui avait-on dit un jour, n’avaient pas ce genre de problèmes. Le moindre choc, le plus petit bruit engendrait en eux la plus spectaculaire des réactions. Mais eux, dont la tête grouillait de réflexions, en étaient les malheureux sujets. Le regard de Demian trainait lentement autour de lui, plus lisse que du verre. Au contraire de la surface d’un lac, la pluie battante ne ridait guère sa surface plane. Et son reflet, toujours si net, lui souriait depuis l’autre côté, d’une oreille à l’autre. Impatient d’être là à nouveau, attendant qu’il ait besoin de son aide, de murs, attendant qu’il ait besoin de ressentir quelque chose. Les détails du paysage s’entassaient déjà dans la mémoire du Démon, souvenirs vivaces mais souvenirs tout de même. Ce brin d’herbe avait changé d’inclinaison, là ; ce nuage avait bougé. Cette branche, songea-t-il en fixant Nikolaï, était cassée. Encore cassée, en plusieurs morceaux. Et ces yeux rouges ne fixaient plus le même point qu’une seconde plus tôt. Des yeux rouges…, rouges, comme tellement de Démons. Demian regarda une goutte d’eau claire dévaler le long de ses doigts fins avant de s’écraser au sol sans un bruit, attirée par le sol et bue par la terre devenue meuble. Les hommes suivaient ce même chemin, trébuchaient et se relevaient certes, mais finissaient eux-aussi par rejoindre les profondeurs. Elles buvaient leur âme peut-être, et se repaissait de leur chair sûrement. Ne crachait pas les os. Peut-être cet arbre aurait-il fleuri au printemps si un cadavre avait enterré entre ces racines ? La mort apportait la Vie. Les pétales des fleurs, oui. Et ces gens retrouvés, la bouche ouverte sur un hurlement étouffé lorsqu’un mur plus vétuste que les autres s’écroulait ; pauvre emmuré vivant, que ce soit un chat ou un Elfe ou un Humain ou un Démon, pour assurer que la bâtisse reste debout. Chasser le mauvais œil. Alors, la Mort apportait-elle tout cela, n’étaient-ce qu’affabulations dangereuses empilées les unes sur les autres, se donnant des airs de vérité cachée et dégoutante, et paradoxale ? Demian ne pouvait en être certain.

Vérifie, lui susurra la voix dans son oreille. Vérifie, enterre-le ici ! Laisse le mourir là. Aide le à mourir là, regarde si cet arbre, si ce vieil arbre fleurit ! Si la Mort apporte le bonheur ou la chance ou la beauté à ceux qui la côtoient de si près sans tomber, alors je dois être si proche de la perfection. Nous sommes près d’elle. Elle est en nous. En moi ; vérifions s’il serait bon de lui servir une tasse de thé et de l’inviter à rester ! S’élever au-dessus des nuages nous protégera de la pluie. Toujours !

« Je crois que je ne veux pas mourir, mais je ne suis pas sûr, on est jamais sûr, jamais. Comment savoir? Est-ce qu'on peut être sûr? »

Etre sûr ? Oui, lui disait-Il. Etre sûr est possible. Et il comprit ; ce monde était sûr de lui-même, ces gens certains de la fausseté d’autres, de l’injustice de leur condition, parfois de leur mérite. Ils étaient sûrs de leur amour, sûrs de savoir marcher, sûrs de ceci, sûrs et certains sans chercher les complications. On pouvait de temps en temps être sûr de ce qui s’était passé avant nous, mais nous ne pouvions attester de l’authenticité, de la véracité des choses uniquement en l’ayant vue de ses propres yeux. Sans quoi il suffisait qu’un individu dise, sème le doute pour récolter une tempête d’incertitude. Alors d’aucuns se rangeraient d’un côté, d’autres à l’opposé. Et tous croiront à leur propre dogme, qualifiant son contraire de monceau d’imbécilité. Tous auraient raison, tous auraient tort, mais tous seraient sûrs. Seuls au milieu resteraient les incapables, les indécis, ceux qui refuseraient de plonger la tête dans l’eau, ou d’allumer la lumière, de retirer le bandeau qui couvrait leurs yeux et de se construire un joli monde de croyances, de carton-pâte. Ainsi ils s’évitaient de commettre une grossière erreur ; ils ne cherchaient pas à pointer du doigt la vérité. Se brouiller avec les uns pour s’entendre avec les autres. S’entendre avec tout le monde.
On avait souvent dit à Demian qu’il avait tort, qu’il se trompait, qu’il faisait mal ce qu’il faisait et ne faisait pas ce qu’il aurait dû faire. Il se souvint d’yeux gris foncés, embués de larmes accusatrices à la mort de son frère, braqués sur lui, plus ternes que le ciel un jour de pluie. Et des mots, des mots, des mots bouleversés comme lui n’en prononçait jamais, pas même ce jour-là alors que ses yeux à lui ne trahissaient que la vacuité de son âme. De mots qui ne trouvaient aucunes prises en dépit de ces certitudes acides qui les avaient animés.

On pouvait être sûr comme on pouvait avoir tort.


« Nous pouvons être sûr. Nous pouvons être sûrs et nous tromper, l’Homme est capable de beaucoup de choses. Il peut, dit-il, rendre vrai même ce qui ne l’est pas pour d’autres. Il peut créer la vérité à sa guise ; si l’on est jamais sûr de rien, alors il n’y a tout simplement pas de vérité. »

Demian marqua une pause. Ils n’étaient guère accoutumés à un tel rythme de parole, son silence si rassurant avait volé en éclat. Son mutisme reprenait le dessus, toujours, il se taisait mais pensait, autant, tellement, trop peut-être. Il palliait à cette lacune.

« Ne pas se prononcer est accepter son ignorance… Il sait ce qu'il doit faire, ici aussi. »

Cette dernière phrase avait été lancée dans le vide plus qu’autre chose. Que le vent Morien l’emporte au loin, derrière les collines, que ses paroles se déchirent sur les arbres tendant leurs branches noueuses vers l’éther, qu’elles aillent se fracasser sur la lune bosselée. Qu’elles se perdent dans les nuages.
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Nikolaï Kolenka
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MessageSujet: Re: ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé]   ... Toujours pas d'inspi pour les titres. [Terminé] - Page 2 Icon_minitime1Mar 14 Juin - 20:34

A quoi tout ceci rimait? Pourquoi restait-il ainsi, immobile sous la pluie, à parler avec un homme qui ne répondait jamais à ses interrogations? Nikolaï savait pertinemment qu'il allait attraper froid, il le sentait à ses membres engourdis parfois pris de tremblements. Il avait froid, était mouillé, et le vent qui continuait de balayer les immenses plaines de Moria finirait certes de sécher ses vêtements après l'averse, mais faciliterait aussi l'ascension de la maladie jusqu'à ses pauvres poumons trop fragiles. Fragile...Nikolaï aurait-il du maudire le sort de ne point l'avoir doté d'un physique résistante ou d'une carrure impressionnante? Le démon aux yeux rouges était petit, et il n'aimait guère cela, dans le sens où la plupart de ses congénères le dépassaient de quelques bons centimètres. Demian aux cheveux roux, juste en bas de l'arbre, l'aurait dominé de toute sa hauteur s'il était descendu de son perchoir; Raison pour laquelle il restait envers et contre tout assis sur sa maigre branche de bois, tout en haut de cet arbre décharné et agité par le vent. S'il était descendu, il aurait perdu son avantage, si toutefois on considérait qu'avantage il y avait, dans sa situation. Demian, Demian...Le regardant, malgré les gouttes de pluie qui le forçaient de temps à autre à fermer ses yeux, Nikolaï s'aperçut que ses yeux étaient violets. D'un joli violet, un violet calme, parfois animé d'un brusque éclat. Un éclat de violence, qui sans aucun doute rimait avec le 'nous' qui ponctuait ses phrases. Nikolaï ne savait pas ce que c'était que de tout partager avec quelqu'un. Même son corps, même ses mots, même ses yeux. Deux en un. Était-ce possible? La question se posait, on pouvait se la poser, tout comme trouver la réponse évidente.

Lui se la posait sans vraiment attendre de réponse. Tiens, c'était peut-être hypocrite de dire que Demian ne répondait pas à ses questions, non? Tout, aux yeux du cadet des Kolenka, était relatif, précaire, peu sûr. On devait douter de tout, car rien n'était certain, assuré, aucun sol n'était stable, les tremblements de terre étaient monnaie courante dans cette vie de soupçons. Alors même s'il lui donnait des réponses...Il ne s'en soucierait guère. Les étudierait l'espace d'un instant, avant de les jeter dans un coin de sa mémoire, ne s'en souciant plus du tout. Comme de coutume. Nikolaï ne changeait guère de manière d'être ou d'agir: Celle-ci lui semblait satisfaisante, pourquoi en aurait-il changé? Et contrairement à beaucoup de pauvres hères de ce monde, voir à toutes les pauvres hères de ce monde, il ne lui serait jamais passé par l'esprit de changer pour quelqu'un.

Ah ah, il s'en gaussait. L'idée, au fond de lui, lui paraissait aberrante et ridicule. Changer sa personnalité, sa nature? Impossible. On pouvait faire semblant, être caméléon, mais ça s'arrêtait là. Un changement radical et définitif était impossible, aussi fort qu'on puisse le vouloir. Renfermé et timide tu es, renfermé et timide tu resteras à jamais. Ce n'était pas simplement une façon d'être, c'était le reflet de notre âme, des mots gravés à même la roche, des mots qu'on ne pouvait pas effacer. Vouloir, vouloir...Nikolaï s'interrogeait aussi souvent sur la notion de volonté. Elle était si différente pour chacun...Elle méritait qu'on s'attarde sur elle, n'est-ce pas?

« Nous pouvons être sûr. Nous pouvons être sûrs et nous tromper, l’Homme est capable de beaucoup de choses. Il peut rendre vrai même ce qui ne l’est pas pour d’autres. Il peut créer la vérité à sa guise ; si l’on est jamais sûr de rien, alors il n’y a tout simplement pas de vérité. »

L'homme était capable de beaucoup de choses, oui, songea Nikolaï avec un certain plaisir. Il créait puis détruisait; Les animaux aussi pouvaient le faire, à plus petite échelle, mais ce qui distinguait les hommes des animaux à ce niveau-là, c'était que les hommes construisaient et détruisaient selon leurs envies, selon leur bon plaisir. Les animaux ne le faisaient que par nécessité, là où les hommes, encore et toujours, illustraient à merveille l'exemple du superflu. On n'est jamais sûr. Il suffit que quelqu'un ne pense pas comme vous pour que vous remettiez en cause votre propre jugement. La volonté des hommes est fragile...Elle ne tient jamais, elle s'effondre, trop facilement. Sûr, on ne l'est jamais. Il faudrait pour ça qu'on soit assez sûr de nous pour ne pas douter.

Tant que le doute existerait en ce bas monde, jamais personne ne pourrait être complètement sûr.

« Ne pas se prononcer est accepter son ignorance… Il sait ce qu'il doit faire, ici aussi. »

Nikolaï laissa un large sourire étirer ses traits, alors qu'il levait la tête vers le ciel gris, qui ne cessait de pleurer. Bientôt la pluie s'arrêterait...Peut-être. Reverrait-il Demian, lors d'un autre jour de pluie? Peut-être. Improbable, mais pas impossible. Pour l'heure, c'était le temps des Adieux. Nikolaï avait froid, mourrait s'il ne trouvait pas d'abri. Ses cheveux, d'où ruisselaient maintes gouttes glacées, se plaquaient désagréablement contre sa nuque malgré le vent. Tous les hommes étaient ignorants, alors? Ils attendaient tous l'avis d'un des leurs avant de se prononcer, rares étaient ceux qui imposaient leur opinion sans flancher. D'un geste souple, le démon aux yeux grenats se laissa tomber en arrière, retombant sans faute sur ses deux jambes en touchant le sol détrempé et humide. Il essuya une dernière fois son visage mouillé, adressa au Démon aux cheveux roux un dernier sourire.

Personne n'aimait le sourire de Nikolaï. On disait qu'il était tordu, étrange, faisait peur. Il fallait le pardonner; C'est qu'on ne lui avait jamais apprit à sourire, il avait du trouver le mécanisme tout seul.

« Alors les hommes aiment bien clamer leur ignorance. Ou alors ils ne savent pas qu'ils la clament. Ils pensent savoir. Tout savoir. Moi je ne sais rien, parce que rien n'est sûr. On ne peut pas prétendre...Non, on ne peut pas. »

D'un geste absent, il saisit un bout de son écharpe entre ses mains blanches, et l'essora avec une mine contrariée. Ah mince...Ça allait mettre du temps à sécher, tout ça.

« Adieu ou au revoir? Je ne sais jamais. Qu'en pensez 'vous'? Ah, si c'est au revoir, 'vous' pourrez le dire la prochaine fois. »

Il laissa filtrer un petit rire à travers ses lèvres entrouvertes, avant de disparaître à travers la pluie battante. Un jour, au détour d'un chemin...Il aimerait bien revoir ce Démon aux yeux violets calmes. Pour voir s'il avait changé, bien que curieusement, il pensait qu'il retrouverait le même. Dans deux mois, dans deux ans, dans dix ans, dans trente ans...Toujours le même, avec le même double éclat dans les yeux. Beaucoup de choses sont éphémères, pensa Nikolaï en éternuant. D'autres sont immuables. C'était un des plus beaux secrets de la nature, et un des mieux gardés.

[Oui, je me sentais de fermer le poste, d'un seul coup. Comme ça, tu pourras mettre un petit 'terminé' dans le titre après ton ultime message.XD

Oh, Demian est toujours aussi beau.*___*]
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