Let's play a game.XD-TERMINE

"Je ne vois pas bien ce que vous entendez par là. Vous distraire?"

Le jeune homme aux cheveux ondulés s'était lentement détaché de lui, avec un petit soupir alors qu'il prononçait cette phrase. Visiblement, il n'avait pas bien compris ce que Dail voulait dire par "le distraire". Pourtant, le jeune garçon aux cheveux dorés pensait qu'il avait plutôt été clair sur ce point là. Mais il fallait croire qu'Hannibal n'avait pas compris le sens de ses gestes, et qu'il ne voyait pas du tout de quoi il voulait parler en disant cela. Mais le fait était que le jeune prince d'Oria en doutait fortement, d'où son air semi-étonné sur le moment. Pour lui, le jeune noble avait fort bien compris ce qu'il avait voulu entendre par là, mais ne voulait tout simplement pas le comprendre. Avait-il peur de ce qu'il pourrait faire? Il semblait ne pas être décidé à lui rendre ses marques d'affections, mais Dail avait bien remarqué qu'il avait mit du temps à se détacher de lui, et avait hésité à se détacher de lui. Qu'il lui fasse ceci ne devait donc pas trop lui déplaire, au final. La seule chose qui se dressait contre le fait qu'il puisse pleinement l'apprécier était sa raison. Il ne devait pas vouloir se laisser faire car lui était saoul, et le prince, en plus de ça. Il raisonnait encore normalement, et si Dail avait été sobre, il aurait parfaitement comprit tout cela. Mais là, le fait était qu'il était tout sauf sobre, et qu'il ne voyait pas pourquoi Hannibal ne se laissait pas faire, surtout si ça lui plaisait.

"Il y a plein de façon de distraire quelqu'un."

Hannibal avait reposé ses mains sur la table sur laquelle il se trouvait lui même assis, le fixant de ses deux yeux dorés, et passant une main dans ses fins cheveux de la couleur de l'or. Certes, Dail le lui accordait, les manières de distraire quelqu'un étaient mutliples, et toutes différentes. S'il lui avait demandé de le distraire, sans n'avoir eu aucun geste ou parole envers le brun, il aurait pu comprendre que ce dernier se pose la question de savoir comment il devait le distraire. Mais avec ce qu'il lui avait fait par avant, il trouvait réellement cela clair. Mais bon, si Hannibal ne voyait absolument pas de quoi il voulait parler, ou du moins le prétendait, il allait se faire un plaisir de lui montrer ce qu'il attendait de lui. Peut-être verrait-il mieux ce qu'il désirait, après ça?

Le jeune homme aux yeux d'émeraude saisit la main qu'Hannibal avait doucement posé sur ses cheveux, l'écartant de sa tête, l'enlacant de ses doigts, assez fermement pour qu'il ne puisse l'enlever de son étreinte, mais pas trop, pour ne pas lui faire mal. Lui faire mal n'était pas du tout le but de Dail, au contraire, tout ce qu'il voulait était lui faire plaisir. Il ne le connaissait pas très bien, il ne l'avait pas rencontré beaucoup de fois par le passé, pour ne pas dire presque pas, mais étrangement, il l'appréciait. Il ne savait pas pourquoi, peut-être que ses sentiments présents étaient modifiés par l'alcool. Peut-être, mais pour parler franchement, c'était le cadet de ses soucis en ce moment même. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il l'appréciait plus que bien, et qu'il avait envie d'être proche de lui, ou plus. Et si cela lui faisait du bien d'être à ses côtés, alors pourquoi se retiendrait-il? Hannibal n'avait pas l'air de détester cela, en plus, alors...Il ne voyait vraiment aucune raison de s'arrêter ou modérer ses actions.

Ce soir là, il faisait passer ses envies avant la raison. Pour une fois qu'il le faisait, personne n'allait le critiquer, non?

"Tu ne vois vraiment pas ce que je veux dire par là? lui demanda-t-il avec un petit sourire, se rammenant au niveau d'Hannibal, promenant sa main libre sur le cou de son compagnon, Moi, je suis sûr que tu comprend très bien ce que je veux dire..."

Arrêtant de ballader sa main sur son cou, la faisant descendre sur le torse du jeune homme, il déboutonna les boutons qui avaient le malheur de se trouver sur son passage, toujours avec ce petit sourire qui ne le quittait plus, étirant ses minces lèvres en un inquiètant rictus. Une fois qu'il en eu déboutonner la moitié, il tira violement en arrière la main qui tenait celle de son ami, le renversant à moitié sur lui. Ne faisant guère attention à la gêne qu'aurait pu avoir Hannibal de se retrouver dans une telle position, il posa ses lèvres sur la peau qu'il avait dénudé, remontant ainsi le long de son torse, jusqu'à son cou. Il les détacha ensuit de la peau d'Hannibal, redressant sa tête souriante vers le visage de son compagnon, passant sa langue sur ses lèvres d'une façon provocatrice.

"Alors, tu vois ce que je veux dire, maintenant?" dit-il d'une voix lente et douce, renouant ses bras autour du cou du jeune noble aux yeux dorés, son visage de nouveau à seulement quelques centimètres du sien.

Marielle aurait du dormir, à cette heure tardive. Elle le savait parfaitement, d'ailleurs. Seulement voila, en plus de ne pas trouver le sommeil, elle n'avait aucune envie de dormir. Pourquoi? Parce que, dans ce fichu royaume, il n'y avait guère que la nuit qui était supportable. Les journées, en été sur le royaume d'Oria, étaient tout bonnement insupportables. Pour les habitants, habitués à ces températures, peut-être pas. Mais pour elle, habituée aux éternelles glaces d'Hatès, là... C'était bien différent. Certes, il était bien loin de faire froid, dans les couloirs.

Mais, cette nuit là, elle trouvait vraiment l'air trop étouffant.

La jeune fille, au moins, ne risquait pas de se perdre. En règle générale, elle avait plutôt un bon sens de l'orientation, et ne risquait pas grand chose. Surtout que, d'autant qu'elle se souvienne, elle ne risquait pas de croiser grand monde, à cette heure ci, dans les couloirs. Tout le monde devait dormir...

Et ce n'était pas plus mal, en soi.

Au moins, comme ça, personne ne lui poserait de questions. Elle en était lasse, de toutes ces questions idiotes... Sans importance, et pourtant, elle devait toujours faire attention, rester sur ses gardes. On s'emmêlait vite les pinceaux, s'embourbait dans tous ces mensonges. Or, si elle se perdait dans ce qu'elle disait, s'il y avait la moindre incohérence dans ses récits, elle pourrait se faire avoir.

Et ça, ce serait vraiment bête, n'est-ce pas? La moindre erreur lui était interdite. Se faire discrète, passer inaperçue. Ca, elle savait le faire. Donc, elle le faisait... Et elle aurait continué à le faire, sans doute, si elle avait pris un autre couloir.
Si elle était retournée se coucher. Si elle avait pris une autre direction...Le hasard, pour ainsi dire, faisait parfois bien mal les choses.

Toujours était-il que, lorsqu'elle arriva à proximité de la salle à manger, des éclats de voix lui parvinrent aux oreilles. Curieuse, elle s'approcha de la porte, entrouverte. Et elle le regretta aussitôt.

Oui, aussitôt...

D'abord, elle aperçut très clairement Dail Shan'haron, le prince d'Oria. Le stupide prince d'Oria... Avec ce qui lui semblait être un noble. Elle ne se souvenait pas de son nom, mais, toute fois, elle était sûre et certaine de l'avoir vu, un jour. Aperçu, peutêtre, au détour d'un couloir... Aucune importance, de toute façon. Elle passa une main dans ses cheveux clairs, ouvrant de grabnds yeux ronds au moment ou le blond ouvrit la chemise de son interlocuteur, avant de ne l'attirer contre lui, tout en l'embrassant.

Espionne, d'accord. Apprendre des choses intéressantes, oui. Mais ça non seulement ça ne devait pas avoir la moindre espèce d'importance, mais...

Elle ne s'y était pas attendue, pas du tout. Marielle se laissait rarement prendre au dépourvu, mais sur le coup, elle devait bien avouer qu'elle en restait coite.

Restant plantée là, les bras ballants, elle devait avoir l'air d'une belle imbécile... Ne sachant pas que faire, à savoir se taire et partir sur la pointe des pieds -ce qui ne servirait pas à grand chose s'ils l'avaient vue- ou prononcer un mot, une phrase, n'importe quoi.

Reprenant un peu de son assurance, elle releva la tête, et entra carrément dans la pièce. De toute façons, plus moyen de reculer, maintenant...

"Monsieur, Prince...? commença-t-elle, la surprise dans sa voix n'étant pas vraiment tout a fait feinte. Je crois que je dérange, je suis désolée, je ne pensais pas que... Enfin, que vous... Ici, et, je veux dire..."

Balbutier ainsi, ce n'était pas son genre. Mais cela ferait plus sérieux, peut-être. Plus vrai. Et puis, de toute façon, elle savait parfaitement ce qu'elle risquait. Bon, en soit, ce n'était pas elle qui avait quoi que ce soit de mal.
La salle à manger, ce n'était pas un endroit pour se genre de... Choses?
Esquissant un semblant de sourire confu, Marielle fit un pas en arrière, petit. Elle ne devait pas l'oublier, elle n'était qu'une simple servante ici.

Cette situation, tout de même... Elle aurait été à mille lieues d'imaginer que le prince avait une liaison. Mais, avec un garçon, qui plus était, là...

Hannibal commençait à avoir de serieux problèmes pour aligner deux pensées cohérentes. Malgré tout, il parvenait à comprendre aisément que la situation avait considérablement dévié depuis qu'il était entré dans cette salle à manger qu'il connaissait si bien. Certes, ça avait commencé de manière relativement spéciale avec son envie pour le moins insolite de jouer. Après, il s'était faché. Après, il avait pleuré. Après, il avait bien cru qu'il allait réellement aller dormir. Et pour finir, il avait la très nette impréssion qu'ils étaient retombés dans un scénario encore différent. Il se rapprochait plus de la première, mais Hannibal sentait avec une étrange clareté que ça allait glisser, justement. Ca allait dériver, ça allait glisser, et il craignait de ne pas pouvoir s'accrocher à quoi que ce soit. Et pour l'instant, le jeune brun aurait réellement voulu qu'il aille dormir. C'aurait été plus simple, forcément.

Mais rien qu'à l'air du jeune homme aux cheveux blond, il pouvait deviner que ce n'était plus du tout dans ses intentions. Et ses intentions, il avait peur de les comprendre. Pas précisément, mais au moins pouvait-il les ranger dans une grande catégorie. Il n'était pas bien dur de deviner ce qu'il voulait, et même si Hannibal mettait du sien pour ne pas le comprendre n'importe qui de sain d'esprit aurait vu qu'il n'était pas totalement embrumé. N'importe qui de sain d'esprit, et même quelqu'un de saoul comme le jeune Prince, à dire vrai, il le craignait. Et le fait qu'il enlace sa main-bien qu'en soit ce n'était pas une sensation des plus désagréable-ça ne faisait que le conforter dans son idée. Son étreinte était ferme, mais pas douloureuse pour autant. Elle était juste assez douce pour ne pas lui donner envie de la retirer de sa prison, et juste assez ferme pour qu'il ne puisse de toute façon pas l'enlever aussi facilement qu'il l'aurait voulu.

"Tu ne vois vraiment pas ce que je veux dire par là? Moi, je suis sûr que tu comprend très bien ce que je veux dire..."

Hannibal ouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose, mais finalement sembla se raviser puisqu'aucun son ne sortit de ses entrouvertes. Là où il fut pour protéster, en revanche, fut lorsque la main qui se promenait au niveau de sa nuque décida de descendre, déboutonnant à moitié sa chemise pour la deuxième fois de la soirée. La seule chose qui fit qu'il ne dit de nouveau rien fut qu'en fait, il ne parvenait pas à trouver quoi dire. Parce que, au fond, il n'était même pas d'accord avec lui-même, alors de là à savoir s'il cautionnait ou pas les actes de son interlocuteur..., ça devenait assez compliqué. Il y avait toujours cette importante partie de lui qui voulait le repousser avec un stupide sourire géné, tout en lui disant que c'était une mauvaise idée, qu'il allait mal, qu'il ferait mieux d'aller se reposer, que sa cheville elle aussi avait besoin de repos et que sa tête allait être aussi douloureuse que cette dernière s'il ne décidait pas de limiter les dégats maintenant. Et puis il y avait surtout cette notion de remords, d'ivresse qui était tellement trop présente qu'elle n'en devenait que trop évidente. Il était saoul, c'était...,immoral, de le laisser faire des choses qu'il allait fatalement regrétter le lendemain, entre deux mal de tête et quelques nausées dues à l'ingurgitation excéssive d'alcool. Et puis il y avait cette encore plus stupide autre moitié, qui ne se sentait pas l'âme de le repousser. Peut-être un peu d'égoïsme, peut-être un peu d'amour aussi, tout simplement. Physiquement ou moralement, il n'en restait pas moins qu'il l'aimait.
Il sortit de ses pensées hétéroclites quand Dail Shan'haron tira violemment sur sa main, l'attirant brusquement contre lui. S'il n'avait pas compris tout à l'heure, de toute façon, le blond Prince était on ne peut plus clair sur ses intentions. Et là, Hannibal était perdu entre l'envie de le repousser et de le laisser faire, et au final il ne faisait rien.

Le brun ne put réprimer un frisson lorsque les lèvres de Dail se posèrent sur sa peau, et se mordit violemment la lèvre inferieur. Qu'il ne parvienne pas à se persuader qu'il fallait qu'il se détache de lui ne signifiait pas pour autant qu'il devait l'encourager, en fait. Même si, s'il continuait à faire des gestes idiots de la sorte, il allait commencer à avoir de serieux problème. Hannibal était quelqu'un de foncièrement honnête et respectueux ; mais même s'il tenait à ce que le jeune homme aux grands yeux verts ne fasse rien qu'il pourrait regretter, il n'en restait pas moins un être humain. Un être humain attiré par celui qui ne céssait de le provoquer, qui plus est. Et son dernier geste, après avoir relevé son visage vers lui, était lui-même on ne peut plus explicite.

"Alors, tu vois ce que je veux dire, maintenant?"

Le jeune Noble allait répondre-puisque ne rien réussir à dire commençait à l'énerver passablement-quand il entendit un bruit, un stupide bruit qui n'avait rien à faire là. En l'état des choses et à cause des battements éffrénés de son coeur, il n'aurait certainement pas pu l'identifier clairement ; mais de toute façon, c'était inutile. Oui, parce que finalement, ce qu'il avait entendu ne tarda pas à se manifester plus clairement. Même trop clairement à son goût, peut-être.

"Monsieur, Prince...? Je crois que je dérange, je suis désolée, je ne pensais pas que... Enfin, que vous... Ici, et, je veux dire..."

Lorsqu'il entendit le début du commencement de la phrase, Hannibal sursauta, et se retourna plus ou moins vers la porte. Plus ou moins, parce que les bras du jeune homme restaient enlacés autour de son cou, et que sa position actuelle n'était pas prévue initialement pour aller regarder ce qui se passait derrière lui. Lui qui avait tant craint que quelqu'un arrive auparavant, il fallait croire qu'il aurait mieux fait de continuer de se méfier des noctambules. Parce que la jeune fille qui se tenait dans la pièce, elle était parfaitement réveillée, parfaitement sobre-bien entendu-et sans doute pas complètement stupide.

Oh, et puis, même en étant stupide, ce qu'elle avait vu était on ne peut plus équivoque, non?

Il se détacha complètement du blond Prince, et regarda le jeune fille d'un air à la fois agacé et confus. Voilà, dans quelle situation ils s'étaient mis, maintenant...

"Ah, je..., enfin, vous, qu'est-ce que vous..."

Le jeune homme passa une main dans ses cheveux, cherchant de nouveau quoi dire. Il n'y avait pas à dire, Hannibal n'arrivait plus à rien ces dernières minutes. Sans doute que c'était normal, après tout. Sans doute, mais là, ça l'agaçait. Et plus encore, le fait que cette jeune fille puisse éprouver l'envie d'aller répéter ce qu'elle avait interprété de la situation l'énervait. Lui, à la rigueur, ce n'était pas bien grave ; il était sobre, et il assumerait totalement de ne pas l'avoir repoussé. Mais Dail, lui, était saoul, et il ne devait pas même se rendre compte que ce qu'il faisait était étrange. Alors non, ce n'était pas particulièrement une bonne idée d'aller colporter n'importe quoi à n'importe qui.

"Pardon, mais je pense que...,enfin, vous n'avez rien à faire ici!répéta-t-il, en oubliant même de fermer sa chemise, toujours à moitié ouverte."

Il reposa son regard doré sur Dail, à coté de lui, puis sur la jeune fille aux cheveux clairs qui était rentrée dans la pièce.

"Pardon, vous allez où bon vous semble, mais..."

Hannibal s'arréta, et poussa un petit soupir contrit.

"Non, restez là. Le temps qu'on éclaircisse la situation, voulez-vous?"

Des questions taraudaient la jeune fille aux cheveux clairs depuis qu'elle était entrée: pourquoi les deux jeunes hommes étaient-ils là? Un lieux certes peu fréquenté en pleine nuit, mais accéssible à tous tout de même. Il existait, au château, des endroits bien plus... Discrets, où personnes ne risquait de les déranger dans leurs occupations pour le moins... Etranges, pour ainsi dire. Et puis, la manière dont la regardait le Prince d'Oria ne lui plaisait pas franchement...

D'accord, elle ne le connaissait pas très bien. Mais, de ce qu'elle savait, ce n'était pas quelqu'un de foncièrement méchant, suscpetible, ou même facilement contrariable. Or, là, il avait l'air très contrarié, en colère. En soi, elle pouvait comprendre, d'un certain côté. Et d'ailleurs, elle se félicitait d'avoir réussit à l'énerver.

Tant qu'elle pouvait l'embêter, de quelques manières que ce soit, et pour peu que ça ne se voit pas, elle sautait sur l'occasion. Parce que, vraiment, elle n'aimait pas la personne qu'était Dail Shan'haron. Sans en connaitre vraiment les raisons, mais elle ne l'aimait pas. Le fait qu'il soit le dirigeant d'un pays ennemis du sien n'arrangeait rien. Enfin, en tant que personne, pour ce qu'elle en savait...

Le jeune et beau xD noble entama une phrase, ou tout du moins esseya. Gêné, il bafouillait, et semblait s'emmêler dans ses paroles. Marielle esquissa un semblant de sourire, joignant les mains dans son dos, affichant l'air mi choqué, mi indécis, mi embarassé de celle qui savait qu'elle ne devrait pas être ici, mais qui ne savait pas s'il était dans son intéret de senfuir à toute jambes ou de rester.

Bien que son choix, quant à lui, soit déjà tout arrêté.

"Pardon, mais je pense que...,enfin, vous n'avez rien à faire ici!

Marielle leva les sourcils, et ouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose mais se reprit juste à temps. En effet, rétorquer au jeune homme qu'elle avait autant à faire ici que lui n'était pas une bonne idée. Mieux valait ne pas partir dans ce terrain là, on ne savait jamais trop jusqu'où ça pourrait aller. Non, en fait, elle préférait ne même pas savoir...
Penchant la tête sur le côté, elle soutint son regard un moment, avant de ne rebaisser les yeux.

Respecter ses supérieurs. Pas que ça lui pose trop de problèmes, d'ordinaire. Le ton otoritaire sur lequel les nobles s'exprimaient, elle s'y était habituée mais, selon la personne de qui il venaient, celapassait plus ou moins bien. Par exemple, que Bara ou Dahrenn Bellanca lui parlent comme ça, elle s'en fichait. Que le blond devant elle fasse pareil, et cela passerait mille fois moins bien.
Faisant taire cette petite flamme de défi naissante -dieu seul savait combien ce genre de "petite flamme" appelées orgueil mal placé pouvaient provoquer comme incendies... - elle attendit que le brun reprenne la parole. Ce qui ne tarda pas, d'ailleurs.

"Pardon, vous allez où bon vous semble, mais...Non, restez là. Le temps qu'on éclaircisse la situation, voulez-vous?"

Souriant à nouveau, elle songea que, de toute façon, lui demander son avis était purement superflu. Qu'elle dise qu'elle préérrait s'en aller de suite ou au contraire, rester, ça ne changerait strictement rien. Quant au fait qu'elle allait où elle voulait, on pouvat dire qu'il avait plus ou moins fait écho à ses pensées.

Eclaircir la situation.

Tenter de lui faire avaler des mensonges plus gros qu'une maison, oui! De ce qu'elle avait vu, tout était clair, limpide, significatif, et les gestes qu'avaient eu le prince étaient absolument irrécusables. En bref, elle savait ce qu'elle avait vu, et on ne lui ferait opas avaler n'importe quoi. Elle était loin d'être bête...

Enfin, en un sens, il ne fallait pas forcément être une véritable lumière pour comprendre la situation... Peut-être allaient-ils juste s'assurer qu'elle n'irait pas répéter tout ça partout, en fait. C'était très probable, et avaiit toujours plus de chances de réussite que de réfuter ce qui sautait plus ou moins au yeux. S'ils n'étaient pas idiots...
Et puis, les commérages allaient très vite, ici comme partout ailleurs. Les gens aimaientles potins, et ils se répandaient comme une trainée de poudre, allant en s'accentuant

L'expression, pourtant, de Dail, lui laissait un goût amer. Quelque chose clochait et elle n'arrivait pas à déterminer quoi, exactement. Dans l'absolu, cela pouvait être un simple et inutile petit détail. Mais c'est bien parce que les détails comptent tellement qu'il vaut mieux ne jamais les ignorer et toujours tendre l'oreille. Tout du moins, c'était comme ça qu'elle raisonnait.

Effectivement, vous dérangez. Qu'est ce que vous faites là?"

L'espionne planta son regard dans celui si dur de celui qui venait, pour la première fois, d'élever la voix. Cette phrase avait été prononcée avec une telle animosité, elle confirmait à merveille le regard qu'il avait eu quelques temps plus tôt, et la conforta dans sa thèse que, ou quelque chose n'allait pas, ou il était juste très en colère de s'être fait i=ainsi interrompre -et pas inquiet le moins du monde-, ou elle s'était complètement trompée à son compte, autant pour elle.

Jugeant, selon la position hiérarchique de deux jeune hommes devant elle, qu'il serait plus sage de d'abor répondre à "son prince", puis ensuite à l'autre personne.

"Her bien, vous m'en voyez désolée, Prince. commença-t-elle, sans bredouillements cette fois ci, mais je n'arrivais pas à trouver le someil et je suis venue ici par pur hasard. Je n'i pas de raison particulière, si j'avais su que... Je ne serais pas venue, bien évidemment..."

Elle baissa la tête à nouveau, avant de ne la relever pour parler au noble aux côtés de Dail. D'ailleurs, il n'avait même pas refermé sa chemise.

"Si vous y tenez, monsieur. Néanmoins, si je puis me permettre... Je ne suis pas du genre à aller dire n'importe quoi à n'importe quoi, si c'est cela qui vous préoccupe..."

Oh, bien sûr, à n''importe qui, non. Mais le dire à une seule, une simple amie, qui elle était parfaitement du genre commérer tous les ragots et potins du coin, ça elle pouvait. Faire mourir de honte le prince d'Oria... Une perspective bien tentante, en soi. Le seul problème était que l'autre personne en patirait aussi. Et puis, il pouvait s'avérer d'être plus bénéfique pour elle de tenir sa langue, savait-on jamais.

Elle verrait, selon la tournure des évènements.

Hannibal passa sa main dans ses cheveux foncés, tentant de trouver quelque chose à dire. Tout à l'heure déjà il avait trouvé la situation asez étrange, insolite, mais pas nécéssairement profondément désagréable ou désastreuse. A présent que la jeune fille était arrivée inopinément dans la pièce, il commençait même à regrétter lesminutes qui avaient précédés. Comment avait-il pu, ne serait-ce que quelques minutes, oublier qu'ils n'étaient pas dans une pièce fermée, ou dans laquelle personne ne pouvait rentrer? Bien sûr, on pouvait être tenté de crorie qu'à cette heure-ci, dans une pièce animée aux heures seules des repas, on pouvait éspérer un calme Olympien. Sans doute même que les autres soir, cet endroit ne devait pas recevoir de visite du tout de toute la nuit. Alors pourquoi précisément lanuit où il avait aprouvé des difficultés à s'endormir, toutn le monde semblait faire de même? Le Prince avait visiblement eu besoin d'un remontant, et cette demoiselle aurait du dormir depuis bien longtemps elle aussi. Oui, mais malgré tout, malgré ces faits avérés justes, il aurait du faire attention. Hannibal aurait du reter aussi vigilant que lorsqu'il venait à peine d'entrer la pièce, craignant à tout moment l'arrivée d'une personne plus ou moins discrète. Enfin,il devait bien avouer que la jeune fille aux mi-longs cheveux clairs avait choisi son moment pour rentrer, aussi. Elle serait arrivée quelques minutes avant, elle n'aurait pas eu le loisir de faire d'aussi grands yeux étonnés. Elle se serait demandés ce qu'ils pouvaient bien faire aussi proches l'un de 'lautre, mais au moins y aurait-il eu une once de doute, une petite place pour les questionnements bien fondés. Que là, c'était assez équivoque. On ne peut plus équivoque. Et le fait que cette fille n'ai pas connaissance du contexte dans son intégralité ne le désservait pas, bien au contraire ; elle pouvait très bien croire que le blondPrince était aussi sobre qu'elle et lui.

"Effectivement, vous dérangez. Qu'est ce que vous faites là?"

Le brun détourna son regard vers Dail, l'observant un instant. Il avait l'air très courroucé, peut-être un peu vexé, aussi. Cela venait sans doute du fait que dès lors que la jeune fille était rentrée, il avait été proprement 'coupé dans son élan'. Ce n'était peut-être pas plus mal, d'ailleurs ; parce qu'en l'état des choses, le jeune Noble n'était pas persuadé qu'il l'aurait durement repoussé. Donc la partie de lui qui avait envie de le voir regagner prestement ses apprtements pouvait avoir apprécié, l'éspace d'une seconde, son intrusion. Pourtant, ladite seconde n'avait pas duré longtemps. Il se sentait plus gêné,encore un peu troublé, et qelques peu agacé aussi. Mais le sentiment qui dominait clairement restait la gêne. Hannibal ne connaissait pas cette jeune fille. Sans doute devait-elle travailler au château comme servante, ou quelque chose dans ce goût là ; il était loin de connaître tout leurs visages, tant les lieux étaient grands. Mais s'il y avait une chose que, dès tout petit,il avait stéréotypé à leur sujet, c'était qu'elles adoraient répandre des rumeurs. Oh, c'était bien sûr involontaire, on le disait à quelqu'un, qui le disait à quelqu'un, qui le disait à quelqu'un...,et moralité, tout lemonde était au courant de tout en très peu de temps, ici. Et la dernière chose qu'Hannibal voulait, en l'état des lieux, c'était qu'elle aille répéter à quelqu'un qui répéterait à quelqu'un ce qu'elle avait vu, ou ce qu'elle avait interprété de la scène.

"Her bien, vous m'en voyez désolée, Prince. Mais je n'arrivais pas à trouver le someil et je suis venue ici par pur hasard. Je n'ai pas de raison particulière, si j'avais su que... Je ne serais pas venue, bien évidemment..."

Hannibal acquiesca en silence, et c'est à peu près à ce moment là qu'il se rapella qu'avec sa chemise ouverte, il ne devait pas avoir l'air très présentable. Raison pour laquelle il entreprit de renouer les boutons que Dail avait défait quelques minutes auparavant, lorsqu'il tentait de manière on ne peut plus explicite de lui faire comprendre ce qu'il entendait par 'divertir'. Il ne quitta pour autant pas la demoiselle qui avait pris la parole des yeux, cherchant à établir si sa version des faits pouvait être véridique ou si elle inventait. Inquistoire qui ne dura pas longtemps, tant il se trouva ridicule à chercher si elle pouvait être venue ici pour une raison qu'elle leur cacherait. C'était une stupide concours de circonstance, rien de plus. Et ça, il allait bien devoir faire avec, ça il n'avait pas le choix.
C'est à peu près ce moment là aussi qu'il commença à se demander s'il devrait l'informer de l'état d'ivresse du jeune Prince. A dire vrai, il ne savait trop que faire. S'il ne le lui disait pas, il y avait fort à parier que la demoiselle le remarque de toute façon, mais s'il lui disait ça n'arrangerait certainement rien. Parce qu'il y avait toujours la possibilité qu'elle ne le voit pas, et que s'il le lui disait, elle allait pouvoir vouloir répéter ceci aussi. Ca n'avait rien à voir avec lui, certes, mais il n'avait pas une franche envie de voir le jeune blond se retrouver affublé d'une étiquette d'alcoolique qu'il ne méritait absolument pas.

"Si vous y tenez, monsieur. Néanmoins, si je puis me permettre... Je ne suis pas du genre à aller dire n'importe quoi à n'importe quoi, si c'est cela qui vous préoccupe..."

Hannibal croisa ses bras, toujours en pleine réflexion. Oh bien sûr qu'il ne la croyait pas le moins du monde, pour l'instant. Sans doute aussi qu'il n'aurait pas cru un Moine auréolé de lumière s'il lui avait répété la même chose mot pour mot avec un air convaincu. Le brun doutait de pouvoir obtenir la certitude de son pseudo silence, et il doutait fort que le Prince aux fins yeux verts ne l'aide dans ce sens. Il était agacé d'avoir été interrompu, et ça se sentait. Alors lui, il était censé faire quoi, dans tout ça? La laisser partir, la retenir pour lui dire il ne savait trop quoi, la faire promettre tout en sachant que certains n'avaient que faire de ce genre de chose? Non, franchement, il trouvait que cette soirée lui donnait plus de mal de tête que de raison. Là, pour le coup, il commençait à serieusement regrétter le confort de son lit.

"Ah, je suis censé vous croire, j'imagine..., répondit-il en soupirant, l'air relativement fatigué, pour le coup. Sans vouloir vous vexer, je doute que vous puissiez tenir complètement votre langue. Ce n'est pas contre vous, mais très franchement.."

Il décroisa ses bras, reposant ses fins yeux clairs sur Dail, toujours sur la table de la Salle à Manger. Il devait avoir serieusement mal à la cheville et à la tête-si tant est qu'il était en état de vraiment s'en rendre compte, et il allait avoir besoin de lui pour revenir. Il n'y avait personne de particulier à blâmer, dans cette histoire ; Hannibal se sentait aussi fautif qu'il n'amputait la faute à Dail. Peut-être même plus à lui-même qu'au Prince, mais ce devait être normal après tout.

"Hm, je ne vais pas vous dire que ce n'est pas ce que vous croyez, j'imagine que ça ne va pas changer grand chose...,tout dépend de ce que vous croyez, en fait ; Même si ça me paraît évident, enfin bon... Et pourrait-on savoir qui vous êtes, au juste?"

"Her bien, vous m'en voyez désolée, Prince. Mais je n'arrivais pas à trouver le someil et je suis venue ici par pur hasard. Je n'ai pas de raison particulière, si j'avais su que... Je ne serais pas venue, bien évidemment..."

Désolée? Dail doutait sérieusement du fait que la jeune fille en face d'eux le soit réellement, désolée. Elle avait l'air de la gentille petite fille qui avait vu quelque chose qu'elle n'aurait jamais dû voir, avec un visage en conséquence, ennuyé et désolé. Mais quelque chose dans le ton de sa voix laissait Dail penser qu'elle était tout sauf désolée de la situation. Après, c'était peut-être l'alcool qui influençait son jugement et faussait sa perception de la réalité. Il n'aimait pas cette fille, car elle était rentrée au mauvais endroit au mauvais moment, et il essayait donc de lui trouver tous les défauts et tares imaginables. Il se trompait peut-être donc sur ce qu'elle pouvait bien ressentir en ce moment même, mais était pour l'instant intimement persuadé que cette jeune fille était tout sauf désolée ou gênée, à l'inverse de ce qu'elle essayait de leur faire croire ou paraître. De toutes manières, cela importait très peu également à Dail de savoir ce qu'elle pensait vraiment de cette situation. Tout ce qu'il voulait, c'était qu'elle disparaisse de sa vue au plus vite, avant que l'envie de lui jeter un objet contendant à la figure pour la faire fuir ne traverse son esprit embrumé par l'alcool.

Oh, en fait, de ce côté là, c'était un peu trop tard, en réalité, à partir du moment où son regard vert avait croisé l'éclat argenté du chandelier posé sur la grand table de la salle à manger...

Dail entendit vaguement la fille répondre à Hannibal, et ce dernier lui répondre également quelques minutes plus tard. Il n'avait pas bien suivit ce qu'ils s'étaient dit, sa tête s'amusant à le lancer d'une façon particulièrement douloureuse, lui rendant tout écoute ou suivit constant quasiment impossible. Il n'avait donc réussit qu'à comprendre la dernière phrase de la réponse du noble aux cheveux ondulés. Ce dernier venait de demander à la fille aux cheveux gris qui elle était. Perdant peu à peu l'air perdu qu'il avait du arborer l'espace de quelques secondes à peine, le prince aux cheveux dorés posa son regard vert sur Hannibal, avec une expréssion interrogative. Il se demandait en réalité pourquoi diable il lui demandait qui elle était. Il ne comprenait vraiment pas pourquoi il lui demandait ceci. L'identité de cette intruse était vraiment la dernière des choses que Dail avait envie de savoir, et il voulait vraiment qu'elle se retire de cette pièce, même si son compagnon ne semblait pas du tout avoir la même vision des choses que lui. Hannibal semblait vouloir mettre au clair la situation avec cette fille, bien lui expliquer tout ce qui s'ét Oait passé, mais surtout s'assurer qu'elle n'irait rien répéter à tous les autres membres du château royal dès le lendemain matin. Oui, cela devait-être la chose principale dont-il voulait s'assurer. Pour protéger sa propre réputation et la sienne, peut-être.

Dail, lui, ne s'inquiètait pour l'instant pas de ce genre de chose, qu'il jugeait pour l'instant peu importante. Pour l'instant, et car il était saoul. S'il ne l'avait pas été, il aurait été certain qu'il aurait réagit comme Hannibal, ou approximativement. Mais le fait était qu'il avait bu, et qu'il n'était plus en pleine posséssion de ses moyens, réagissant de façon illogique et totalement imprévisible. Oui, car s'il n'avait pas été saoul, il n'aurait jamais fait ce qu'il allait faire sur l"instant; N'adressant aucun regard à la jeune fille au milieu de la grande pièce éclairée par la lumière de la lune, il atrappa le bras d'Hannibal, l'enserrant dans l'étreinte de ses propres bras. Il jeta un regard toujours aussi peu aimable à la jeune fille aux yeux d'argent, et lui répondit, d'un ton parfaitement en accord avec la lueur de ses beaux yeux clairs:

"Son nom m'importe peu."

Cette parole pouvait être interprêtée de plusieurs sens par la jeune servante, Dail le savait. Elle pouvait tout à fait voir dans cette phrase un ordre lui intimant de se retirer de la pièce, ou tout simplement la colère que Dail nourissait pour l'instant à son égard. Oh, très certainement, il irait s'excuser auprès d'elle une fois sobre, s'il arrivait toutefois à sortir de sa chambre et avait le courage d'affronter le regard de ceux qu'il allait croiser, si la rumeur se répendait suite à cet incident...

Marielle n'attendait pas vraiment de réponse de la part du prince d'Oria. Sans doute se fichait-il pas mal de sa réponse à elle, de toute façon. En soi, ce qu'elle avait dit n'était d'ailleurs pas tout à fait faux: avait-elle, en se levant, prévu de venir ici, de surprendre une scène plus ou moins explicite entre Dail Shan'haron et un autre noble? Non, bien sûr que non. Le hasard avait sa part de responsabilité la dedans, elle n'aurait su le nier. Personne n'aurait su le nier. Et puis, il n'y avait pas d'autre explications possible, non? Alors, oui, de ce côté là, la jeune fille se sentait plus ou moins en sécurité. C'aurait pu être une toute autre personne qu'elle, au fond. L'un dans l'autre, venant d'une autre servante, elle ne ne l'aurait pas forcément cru. Pas ignoré, mais...

Non, si on lui avait appris par quelque commérages, elle se serait renseignée au mieux. Le genre d'attitude qui ne lui était pas exclusive à elle seule, puisque le trois quarts des gens travaillant au château faisaient de même, ajoutant son grain de sel à chaque fois qu'il le répétait à quelqu'un d'autre. C'était toujours comme ça que ça finissait, au final, alors, d'un certain côté, que le noble -dont elle ne connaissait d'ailleurs toujours pas l'identité- ne la croie pas, elle n'en aurait pas été particulièrement surprise. Enfin, il y avait toujours une petite chance, n'est-ce pas?

Le regard que le prince dardait sur elle, s'il ne la mettait pas mal à l'aise à proprement parler, commençait sérieusement à l'agacer. S'il voulait lui dire qelque chose, qu'il fasse... Et puis, elle ne risquait pas grand chose, non? A part quelques mots blessants, très honnêtement... Et puis, seuls les mots des gens desquels on recherche l'estime, l'admiration, l'affection, ou tout autre sentiment de ce genre, pouvaient nous blesser. Si on se contre fichait de cette personne en revanche, les mots ne nous atteignaient pas, ils glissaient sur la peau, tout bêtement. Or, l'avis du Prince du royaume d'Oria, est-ce que ça devait compter beaucoup, hein? Non, non, et non. Il n'importait pas.

Mais il n'empêchait, quelque chose n'allait pas dans son comportement et sa manière d'agir... Mais elle passait à côté. Sans doute était-ce quelque chose de très visible et, même si elle luttait pour mettre le doigt dessus, dès qu'elle pensait saisir le début d'une explication, elle la perdait instantanément. Enfin, elle finirait bien par trouver par elle-même, n'est-ce pas? Enfin, ce n'était pas non plus comme si elle avat vraiment le choix... En effet, demander "hey, qu'est-ce qui va pas chez vous, aujourd'hui?" au jeune homme blond assis sur la table devant elle. Ca ne ferait pas très sérieux, et serait un total manque de respect, qui pourrait lui être largement reproché par la suite, et autant dire tout de suite qu'elle préférait éviter autant que possible.

"Ah, je suis censé vous croire, j'imagine... Sans vouloir vous vexer, je doute que vous puissiez tenir complètement votre langue. Ce n'est pas contre vous, mais très franchement.."

Marielle laissa retomber ses épaules, notant que le brun avait eu un soupir. Ce n'était pas non plus comme si c'était une grande surprise, de toute façon. Alors, tout de même, elle finit par se poser une grande question: s'il ne croyait pas qu'elle se tairait, c'est qu'il était sûr qu'elle parlerait. Donc, qu'allait-il faire, à part tenter vainement de la faire bouger de ses positions? Là, elle devait avouer, c'était le noir complet pour elle. Pas de par un manque de possibilités: mais justement par un trop plein. Il y en avait tellement et tellement qu'il lui semblait impossible de savoir quelle solution il adopterait. Ne jugeant pas nécéssaire de réfléchir et s'échiner sur un problème qu'elle ne pourrait de toute manière pas résoudre, elle le laissa de côté, dans un coin de sa tête, pour se concentrer sur la situation présente.

Elle aurait aussi aimé connaitre le nom de l'homme qui était avec Dail. Certes, elle pourraot toujours l'apprendre par la suite, mais il serait beaucoup plus simple de l'apprendre maintenant, vraiment. Néanmoins, demander son nom à une personne lui étant largement supérieur à elle pourrait être mal pris, mal interprêté. Elle devait répondre, poser des questions venait en second lieu. Attendant que le noble reprenne la parole, elle se détendit un peu, sans pour autant se mettre à l'aise.

Hm, je ne vais pas vous dire que ce n'est pas ce que vous croyez, j'imagine que ça ne va pas changer grand chose...,tout dépend de ce que vous croyez, en fait ; Même si ça me paraît évident, enfin bon... Et pourrait-on savoir qui vous êtes, au juste?"

Ce qu'elle croyait? Pour le coup, oui, elle devait être assez transparente. Comme n'importe qui l'aurait été. Ce qu'elle croyait? Et bien, que le prince et ce dit jeune homme s'apprêtaient à faire des choses bien peu catholique dans la salle à manger. Si on partait de là, on pouvait en tirer bon nombre de conclusions, par exemple celle qui disait que Dail Shan'haron allait avoir de sérieux problèmes de descendance, s'il préférait les hommes. Enfin, ce n'étaient pas ses affaires, après tout, mais...

De fait, lui dire que non ce n'était pas ça, ça n'aurait rien changé. Il ne se fatiguait pas pour rien... Marielle aimait bien cette personne ou, en tout cas, elle ne le détestait pas. Il lui demandait son nom, donc? S'apprêtant à lui répondre, elle fut brusquement interrompue par la voix du Prince, lui disant très clairement qu'il se fichait pas mal de qui elle pouvait être.

Non, ça n'allait pas, ça ne collait pas avec l'image qu'elle avait de lui. Là, il était brutal, méchant, et... Ce ton de voix glacial lui rappelait légèrement celui qu'employait son propre souverain. Et ça, franchement, c'était vraiment bizarre. Ne tenant plus ces regards timide, elle lança au blond un regard qui en disait long de ce qu'elle pensait, où l'on pouvait aisément lire le mépris qu'elle éprouvait à son égard, ainsi que sa profonde irritation, mêlé à un certain désarroi.

Enfin, la colère avait largement le dessus, il n'y avait même pas à comparer.

"Je conçoi parfaitement que mon nom ne vous importe que peu... Mon Prince. Après tout, une personne de votre rang n'a pas à se soucier de personnes comme moi, je le sais bien. répondit-elle d'une voix plate et monocorde.

Entortillant une mèche de cheveux gris autour de son doigt, elle adressa une sorte de sourire gêné à l'autre, avant de n'exécuter une petite révérence à son égard.

"Si mon nom à une quelconque importance à vos yeux... Je me nomme Marielle, Marielle Aelan."

Hésitant à ajouter autre chose, elle lui adressa un nouveau petit sourire d'excuse, cachant ses mains dans ses manches. Le sommeil ne tarderait pa à la ratrapper, à coup sûr. Ce n'était pas non plus comme si elle tombait de fatigue, mais cette petite escapade nocturne se ressentirait sans doute le lendemain. Enfin, il n'était pas temps de penser à ça, pas vrai?

"... Excusez moi de vous poser cette question, monsieur, mais... Si vous ne pensez pas que je me tairais, que comptez-vous faire? Je l'excuse encore, je n'aurais pas dû venir, mais... Je suis profondément désolée, désolée... "

Se confondant ainsi en excuses, elle se sentait en fait particulièrement chanceuse. Nombreuses auraient été les autres qui auraient voulu être à sa place, ne serait-ce que pour avoir un quelconqe commérage à colporter. Elle, ce n'était pas forcément ce qui l'intéressait le plus, mais bon...

"Son nom m'importe peu."

Hannibal ne put réprimer une moue surprise quand il sentir les bras de Dail se refermer sur le sien, l'emprisonnant dans leur doux étau. Il ne savait pas trop ce qui lui avait plus que l'autre décroché son air étonné ; le fait qu'il atrappe son bras de la sorte devant la jeune fille, ou son ton de voix à son égard. Il était plutôt méchant, plutôt cassant, plutôt colérique : en sommes, plutôt tout sauf Dail Shan'haron. Evidemment il était saoul, et il devait avoir l'impréssion qu'elle les avait dérangé, et que donc elle n'était pas appréciable en elle-même. C'était un peu simpliste come raisonnement, mais c'était celui que le jeune noble voyait le mieux coller avec l'expréssion qu'il pouvait observer sur le visage du dirigeant de la contrée d'Oria. C'était assez étrange, de le voir ainsi lunatique et facilement irritable ; il ne céssait de changer de mine, passant de la colère à la tristesse en passant par la joie ou même le désir en parfois un quart de seconde simplement. Enfin, là il semblait clairement contrarié. Et ça, il pouvait être certain que ça n'allait pas lui servir. Il restait à éspérer qu'il reste à l'état de simple colère interieur, sans se mettre à l'insulter ou à lui jeter ce qui lui passait sous la main à la figure. Si elle s'enfuyait en courant, ils ne seraient pas plus avancés. Parce que non seulement elle irait colporter ce qu'elle avait vu, mais en plus le Prince de son royaume aurait voulu la frapper. Et la frapper, chez les servantes et autres spécimens du type, ça pouvait vite se transformer en attentat pur à sa vie.

Il posa la main de son bras libre sur un des bras du jeune homme aux grands yeux verts animés par l'énervement, et lui offrit un bref sourire.

"Ne dites pas des choses pareilles..."

Ce fut tout ce qu'il lui dit avant de ne laisser son bras retomber le long de son corps et de ne reporter son attention sur la jeune fille aux cheveux argentés en face d'eux. Il préferait ne pas s'étendre dans un dialogue improbable avec lui pour l'instant. Parce que, quoi qu'il fasse, il ne réussissait qu'à avoir l'air gentil, aimable et tendre avec lui. C'était un reflexe, un défaut de fabrication, peu importe le nom qu'il pouvait lui donner ça n'y changeait rien.Même si celui-ci ne l'avait pas même apprécié, les rare fois où ils auraient dialogués il aurait gardé ce même ton, ce même air constamment gentil ou inquiet. Sans doute que s'il l'avait énervé ça aurait changé, mais de toute façon il ne pouvait concevoir de rester en perpetuelle brouille avec lui. C'était peut-être idiot, c'était peut-être stupide et irrationel, c'était peut-être contre-nature, mais c'était comme ça. Il n'y pouvait strictement rien.

Il aimait Dail.

Lorsque ses fins yeux dorés se reposèrent sur la jeune fille-qu'il soupçonnait fortement d'être une servante, à présent-il ne put retenir une mine sombre en interceptant son regard. Si Dail lui lançait des regards on ne peut plus équivoque, elle y répondait très bien de son coté. Elle n'avait pas l'air d'apprécier particulièrement le Prince de la contrée d'Oria, même s'il était fort probable que ce ne soit qu'une impréssion momentanée due à son attitude et à ses regards assez désagréables. Enfin, peut-être aussi ne l'aimait-elle juste pas, tout simplement. Tout le monde ne pouvait pas adorer son dirigeant, c'était clair comme de l'eau de roche. Il était presque certain que nombre d'habitants d'Hatès trouvaient que parfois leur souverain était trop cruel, et il était possible que quelques citoyens de Moria trouve leur Princesse trop gentille, au contraire. Il n'y avait que Sal'haë, qu'on ne pouvait évidemment pas mettre dans le même panier. Mais ce royaume-là, il n'avait aucun rapport avec les autres, c'était clair.

"Je conçoi parfaitement que mon nom ne vous importe que peu... Mon Prince. Après tout, une personne de votre rang n'a pas à se soucier de personnes comme moi, je le sais bien."

Hannibal joua un moment avec sa lèvre inferieur, écoutant la jeune fille parler distraitement. Son ton de voix calme et plat ne laissait à priori rien transparaître de ce qu'elle pouvait bien penser de ce garçon qu'elle appellait Prince. Le jeune homme aux jolis cheveux ondulés n'était pas persuadé que Dail Shan'haron fasse un tel tri séléctif, et ne pensait pas plus qu'il n'accorde aucune attention à son peuple et à son personnel. Certes, il ne pouvait pas parler à tout le monde, mais de là à dire qu'une personne de son rang n'avait rien à voir avec quelqu'un comme elle, il y avait de la marge. C'était triste si elle pensait vraiment ce qu'elle disait. Mais malheureusement, Hannibal n'y pouvait strictement rien. Pour l'instant, il était plutôt préoccupé à se demander s'il devait se défaire doucement de l'étreinte du jeune homme aux soyeux cheveux blonds assis sur la table, près de lui, ou si ça ne changerait pas grand chose qui'il le laisse accroché à son bras.

Il décida de remettre toute son attention au service de la conversation présente quand la jeune fille lui sourit vaguement, et exécuta une petite révérence.

"Si mon nom à une quelconque importance à vos yeux... Je me nomme Marielle, Marielle Aelan."

Hannibal acquiesca, décidant tout de même de ui rendre un semblant de sourire. Ce n'était pas avoir l'air d'un croque-mitaine qui l'aiderait à la faire taire, cétait certain. Au contraire, elle aurait sans doute moins de scrupules à aller répéter des choses sur des personnes qu'elle n'aimait pas, donc descendre dans son éstime n'avait pas un grand intérêt. Preuve en était que malgré tout, dans ce genre de situation, il n'était pas vraiment question de rangs et de place dans la société. Ils n'étaient présents que dans le cadre de leur dialogue, puisqu'ils faisaient que la jeune fille leur devait tout de même un minimum de déférence. Seulement au final, là c'était elle qui était en position de force, pas lui, pas Dail. Le but n'était pas de la faire oublier, le but n'était pas plus de la traumatiser ou de la maltraiter, il était juste de l'empécher d'aller colporter n'importe quoi à n'importe qui. Marielle Aelan. Remarque, il n'était pas prêt de l'oublier, ce prénom...

"Hm, pour l'instant il en a, en effet. Je ne vous l'aurais de toute façon pas demandé sinon, Marielle."

Il poussa un petit soupir, cherchant à défaire les noeuds qui s'étaient formés dans son esprit. Il ne voyait pas très bien comment faire pour l'empécher de parler de ce qu'elle avait vu, cru voir, interprété ou que savait-il encore. Il ne voulait pas avoir à supporter les regards de personne qui croiraient il ne savait trop quoi à son sujet, et ne tenait pas plus à entendre des ragots diffamant à propos de Dail. S'il ne réussissait pas à la contraindre au silence il ne se cacherait pas pour autant. Mais il était sûr que cette jeune fille là, sur qui il n'avait pour l'instant pas d'avis arrété-au contraire évident du Prince-deviendrait à ses yeux quelqu'un de détéstable. Et Hannibal détestait bien peu de monde, il fallait être clair. C'était un jeune homme poli et sociable, et s'il ne connaissait pas toiut le monde, ceux qu'il connaissait avaient en général une bonne opinion de lui. Oui, il ne svait pas se battre, certes il était un peu étrange parfois, et peut-être qu'il avait quelqu'étranges manies, mais pour autant il n'était pas désagréable, loin de là. Aors bon...

La jeune fille en face de lui lui adréssa un nouveau sourire qui en lui-même voulait déjà dire 'désolé', et se remit à parler sous les yeux préoccupés d'Hannibal qui finalement semblait avoir décrété qu'accroché à son bras, Dail ne risquait pas au moins de lui lancer quoi que ce soit dessus.

"... Excusez moi de vous poser cette question, monsieur, mais... Si vous ne pensez pas que je me tairais, que comptez-vous faire? Je l'excuse encore, je n'aurais pas dû venir, mais... Je suis profondément désolée, désolée... "

Hannibal passa sa main libre dans ses cheveux et l'y laissa un instant, fixant la demoiselle aux grands yeux argentés de ce même air pensif. Comment pourrait-il faire? Quelle très, très bonne question, vraiment. Se confondre ainsi en excuse était peut-être superflu, mais au fond...,tout dépendant de la sincérité de celles-ci. Si elle ne l'était pas, des milliers de désolé ne serviraient à rien d'autre qu'à décorer, à meubler le silence. Et très franchement, ça ne l'intéréssait pas, de parler pour ne rien dire. Surtout dans ce genre de situation.

Il fit un petit geste de la main dans sa diréction, et poussa un nouveau soupir.

"Oui, enfin vous êtes là maintenant, alors à moins que vous ne puissiez nous faire retourner dans le passé ça ne va pas servir à grand chose de revenir là-dessus...", répondit-il d'une voix fatiguée mais toujours aimable tout de même.

Hannibal laissa retomber son bras le long de son corps, cherchant ce qu'il pourrait lui répondre. Il n'allait pas la menacer, ce serait plus stupide qu'autre chose. Cela étant, la laisser partir sans rien dire ni même sans rien tenter n'était pas une brillante idée. Tant qu'à la laisser colporter des rumeurs sur lui et Dail, autant éssayer de la convaincre que ce n'était pas une bonne idée.

Sans la ruer de coup ou proférer de lourdes menaces à son encontre, toujours.

"Je ne pense pas que vous vous tairez, précisa-t-il avec un vague sourire. Et je comprendrais très bien que vous ayiez soudain envie d'aller parler avec vos amies, mais moi je préfererais que vous teniez votre langue. Si vous devez le faire une fois dans votre vie, pour l'instant j'aimerais que ce soit maintenant...,j'aurais bien du mal à vous forcer à ne rien dire, j'en ai bien conscience. Mais vraiment..."

Hannibal s'arréta, peinant à trouver ses mots. Additionez la fatigue, présente bien que pour l'instant dissimulée-l'incongruité de la situaiton et le fait qu'il devait trouver quelque chose de convaincant à dire sur quelque chose d'assez difficile à réaliser...,et il devenait presque normal que ce pauvre Hannibal éprouve quelques difficultés de temps à temps à trouver ce qu'il voulait dire, exactement. Il se retourna l'éspace d'un instant vers Dail, et lui sourit. C'était stupide, il avait beau être dans une drôle de situation à cause de lui, il ne parvenait pas réellement à lui en vouloir. Enfin bon.

Il s'empréssa de reporter ses yeux clairs sur la seule jeune fille présente dans la pièce avec eux, et reprit un air plus formel., bien que clairement sioucieux.

"S'il vous plaît, ajouta-t-il dans un soupir."

"Ne dites pas des choses pareilles..."

Dail avait senti la main d'Hannibal se poser sur un de ses bras, alors que ce dernier avait tourné sa tête vers lui, lui offrant au passage un petit sourire. Il se retourna ensuite vers la jeune femme, et Dail ne pu réprimer une petite grimaçe une fois que le jeune noble aux cheveux ondulés n'eu plus eu ses orbes dorés posés sur lui. Sa tête le lançait terriblement, et sa cheville semblait vouloir la concurrencer au niveau de la douleur. Et dans cette bataille entre cheville et tête, Dail se retrouvait bien mal. Maintenant qu'il y pensait, dormir aurait pu être une très bonne idée, tout compte fait. Mais maintenant que cette jeune fille était entrée dans la pièce, il n'était plus du tout question de dormir, ou de tout autre chose, d'ailleurs. Hannibal semblait vouloir s'assurer qu'elle n'irait vraiment rien répéter, et cela pouvait prendre du temps, Dail s'en rendait compte. D'une manière confuse, mais il s'en rendait compte. Et le fait était que sur le moment, il était tout saif patient. Mais qu'était-il, tout de suite, à part méchant? Rien d'autre, et le regard que lui renvoya la servante aux cheveux gris ne fit qu'accentuer cette sensation. Oui, il était méchant, et si elle continuait d'ainsi le regarder, il allait être bléssant. Cela ne lui plairait certainement pas, mais elle n'aurait, du point de vue du jeune homme aux cheveux blonds, que ce qu'elle méritait.

Quoiqu'elle n'en serait peut-être même pas véxée ou attristée, s'il lui disait des choses vexantes ou bléssantes...Il ne savait vraiment pas quoi penser de cette fille.

Entre les excuses de la servante et les paroles d'Hannibal, dont-il n'arrivait toujours pas à saisir le sens, pas même les grandes lignes, Le jeune prince d'Oria arriva tout de même à comprendre une information; Cette jeune servante disait s'apeller Marielle Aelan. Et bien qu'il avait prétendu se moquer éperdument de son nom, il garda tout de même cette information dans un coin de sa tête, même s'il oublierait à coup sûr ceci le lendemain matin. Il était bien entendu dans son état inconscient de cette évidence, et se contentait pour le coup de le mémoriser. Il n'avait pas vraiment compris tout ce qu'avait dit Hannibal à cette dénommée "Marielle", voir il n'avait rien compris du tout, mais il s'en moquait un peu. Si ça amusait Hannibal de lui demander de ne pas aller répéter cela partout, et bien, qu'il essaye, même s'il n'était pas certains que les efforts du noble soient récompensés. Et même si elle promettait de ne rien dire le lendemain, personne n'aurait pu dire si elle disait la vérité ou bien si elle leur mentait et irait tout de même colporter cette rumeur à quelques amies, qui se feraient une joie de prendre chacune une partie du château et d'aller répéter là-bas cette rumeur, n'oubliant personne sur leur passage. Que l'on soit à Hatès, Moria ou Oria, s'il y avait bien une chose dont tout le monde rafollait et ne se privait en aucun cas, c'était les ragots. Les commérages qui circulaient faisaient le bonheur des femmes de chambres et autres jeunes femmes en mal de divertissement. Et l'allure à laquelle ils se répendaient était également assez affolante. A croire qu'elles avaient fait ça toute leur vie. Si seulement elles pouvaient faire preuve d'autant de rapidité et de professionalisme dans leur travail...

Mais du bouche à oreilles, cela allait tellement vite et se déformait aussi tellement...

Dail n'avait toujours pas lâché le bras d'Hannibal, et n'en avait vraiment aucune envie. Ce dernier s'était d'ailleurs de nouveau retourné vers lui, et lui avait encore sourit. Cette fois, Dail lui avait renvoyé son sourire, n'esquissant aucun grimace quand ses yeux dorés quittèrent de nouveau ses yeux verts. En revanche, il appuya sa tête contre son bras, son regard vert émeraude tourné vers la servante toujours présente dans la pièce. Sa tête lui faisait terriblement mal, mais il parvint tout de même à lui dire quelques mots:

"Pourquoi vous dites que vous êtes désolée, puisque vous ne l'êtes même pas..."

Sa voix n'avait plus cet accent particulièrement aggréssif et méchant qu'elle avait pu avoir quelques minutes plus tôt. Elle en restait clairement énervée, mais était bien plus douce que la première fois qu'il lui avait adréssé la parole. Cela était dû en partie à son mal de tête grandissant, qui grandissait avec sa fatigue, maintenant qu'il ne faisait plus rien à part observer, et aussi à cause du sourire d'Hannibal. Il ne savait pas exactement comment ni pourquoi, mais il l'avait apaisé, en quelque sorte...

C'était vraiment stupide, pourtant, non?

Du goût de Dail, il y avait vraiment trop de bruits dans cette salle à manger. Pourtant, Hannibal et Marielle, qui parlaient toujours entre eux sans que le jeune homme blond ne puisse saisir ne serait-ce que le sens de leurs paroles, ne parlaient pas excéssivement fort. Au contraire, même, ils avaient tendance à légèrement baisser la voix, sans doute dans la peur d'attirer l'attention de quelques autres insomniaques déambulant dans les couloirs près de la grande salle à manger. Même si le fait que quelqu'un d'autre ne rentre à ce moment là dans la pièce était fort peu probable. Enfin bon, pour l'instant, Dail était complêtement incapable de se rendre compte de ceci, cela ne l'intéréssait de toutes façons guère pas, et se contentait de serrer le bras d'Hannibal entre les siens, sa tête toujours posé sur ce dernier. Sa tête le lançait de plus en plus, chaque minute devenant plus insupportable que la seconde. Sa cheville ne semblait pas vouloir rester en reste, et le faisait également beaucoup souffrir, toujours plus de minutes en minutes. Il se sentait mal, et n'importe qui aurait pu le deviner s'il avait prit le temps d'inspecter ne serait-ce que quelques secondes le pâle visage du prince d'Oria, qui s'était transformé en une petite grimace de douleur. L'inactivité ne lui allait décidement pas, et le fait de ne rien faire accentuait sa douleur. En réalité, faire quelque chose lui faisait oublier qu'il avait mal, et comme il ne faisait à présent plus rien à part ressérer son étreinte sur le bras du jeune noble, il avait l'impression que la douleur qui émanait de sa tête et sa cheville était plus forte qu'à l'accoutumée, bien qu'elle ai toujours été ainsi. Il n'avait juste pas eu le temps de la sentir.

Dail avait détourné sa tête, la tournant dans le sens opposé à celui où la jeune fille aux cheveux clairs se tenait. Il n'avait pas envie de voir ce visage qu'il avait apprit à détester durant ces quelques minutes passées avec elle, et sûrement n'avait-il pas non plus envie qu'elle voit le siens. Personne n'aurait pu se prononcer là dessus, le prince aux cheveux dorés étant toujours saoul, et donc proprement imprévisible. Enfin, dans le cas de figure présent, il était à peut près sûr qu'il ne tenterait rien d'autre. Il souffrait, et même si l'envie de dormir, ou au moins se reposer, ne l'avait pas envahit pour l'instant, il ne tenterait rien de malheureux à l'encontre de la fille aux yeux gris ou de son compagnon aux cheveux ondulés. Parceque la force et l'envie lui manquaient. Il aurait été même inapable de tenir debout sans aide, et s'il avait lâché le bras d'Hannibal, il n'aurait pas été certain de parvenir à rester correctement assis sans tanguer de la droite à la gauche comme un bâteau coincé dans une tempête au milieu de l'océan. De plus, si Marielle l'avait vu ainsi perdre son équilibre sans raison apparente, elle se serait certainement posée encore plus de questions qu'auparavant, et serait même peut-être arrivée à une conclusion à la vue des débris de la bouteille toujours à terre. Oui, elle aurait au moins tenté de faire le lien entre le cadavre de la bouteille de verre et la soudain perte d'équilibre de son prince. Et si jamais elle se rendait compte que ce dernier avait un peu forcé sur la boisson, elle risquait d'ébruiter ce fait aussi, qui aurait sans aucun doute des répercussions encore plus désagréables que l'autre fait, bien que cela, Dail soit encore incapable de parfaitement s'en rendre compte.

Si certaines personnes se ficheraient que leur dirigeant entretienne une relation plus qu'amicale avec un homme (bien qu'une minorité penserait dans ce sens là), que leur gouvernant aille se saouler la nuit dans sa propre salle à manger, ça passerait beaucoup moins bien. Et le pire dans tout cela, c'était que ce n'était arrivé qu'une malheureuse fois à Dail, et qu'il s'agissait de ce soir là. Le jeune homme aux yeux d'émeraude n'avait jamais bu d'alcool par le passé, ou alors en très faible quantités, loin de ne plus pouvoir le rendre maître de ses pensées et ses actions. Mais ça, qui le saurait? Des personnes auraient fortement tendance à aller dans le sens de la rumeur, et même si Dail en personne les démentissaient, le doute persisterait quand même dans les esprits. Et s'il y avait bien une chose que Dail ne voulait pas perdre, c'était la confiance que son peuple avait mit en lui au fil des années depuis qu'il avait reprit le pouvoir à la place de son frère. Cela avait déjà été asssez difficile pour lui, et ce l'était toujours, alors si même son peuple ne lui faisait plus confiance, il n'y arriverait jamais et finirait par s'écrouler.

Il ne parvint pourtant rien à dire, se contentant de fermer ses yeux, ne prêtant plus attention à la conversation de Marielle et Hannibal. Tout était tellement flou, dans son esprit, il n'arrivait plus à penser normalement...C'était horrible, de ne plus se savoir maître de ses pensées et ses paroles...

Quelle situation..., troublante. Oui, troublante était le mot, sans aucun doute. Hannibal n'aimait pas particulièrement les coincidences, et là il y en avait un amoncellement hétéroclite des plus désagréable contre lequel il ne pouvait rien. Oui, parce qu'il y avait coincidences et coincidences ; parfois, elles semblaient pouvoir être autre chose que de simples faits du hasard. Et puis il y avait d'autre fois, comme en cet instant précis, où Hannibal ne voyait que cette agaçante réponse. 'Parce que', et puis c'était et ce serait tout. Aucune raison particulière ne l'avait poussé à se lever ce soir là spécialement, ni n'avait poussé la demoiselle à se lever, ou même le prince. Cette malheureuse synchronisation dans leurs insomnies répéctives ne pouvaient avoir été calclées, et le jeune homme aux cheveux ondulés le savait pertinnement. Seulement parfois, il avait un peu de mal à avaler la pilule. Moralité, toute les trentes secondes il était pris de l'envie stupide de se pincer pour vérifier qu'il ne dormait pas, et qu'il était bel et bien réveillé. Enfin, la pression qu'exerçait le blond prince sur son bras devait suffir, après tout. Même si la situation était complexe, il y avait un monde entre le rêve et la réalité, et là Hannibal aurait pu dire avec certitude que Dail était bien accroché à lui, saoul dans la Salle à Manger, et que la jeune Marielle Aelan était bel et bien en face d'eux. Même si ça paraissait étrange, même si on pouvait se dire que c'était trop de malchances les unes à la suite des autres, c'était la réalité des fais pour l'heure, et ils devraient faire avec, autant qu'ils étaient dans la pièce à cette heure tardive.

Hannibal posa à peine son regard sur le Prince, qui ne semblait pas au mieux de sa forme. Très franchement, il aurait préféré pouvoir le ramener à sa chambre pour qu'il aille se reposer, et ce quoi qu'il puisse en penser. A ce stade là, qu'il veuille ou non aller dormir peu importait. De toute façon étant donné l'état dans lequel il semblait être, il ne devrait pas opposer une résistance immense quant-à aller s'allonger le reste de cette nuit. Sa tête devait le lancer, et sa cheville ne devait pas être guérie encore-et donc devait lui arracher quelques frissons douloureux le long de ses nerfs, très certainement. Evidemment s'il s'était mis à protéster vivement il aurait du trouver autre chose, mais là Hannibal ne voyait pas, ne voyait plus. Lui-même commençait à être gagné par cette même fatigue qui le fuyait quelques temps maintenant auparavant. Alors sans doute qu'il vaudrait mieux qu'ils regagnent tous leurs appartements avant que l'un d'eux ne décide de s'allonger là et ne fasse une sieste réparatrice.

Enfin, restait le problème Marielle...

"Je pense bien que vous pourriez le faire, ceci est tout à fait dans vos droits, et vos capacités, je présume... Et je me doute bien que ce n'est pas pour vous, je ne sais même pas qui vous êtes. Je ne pourrais rien dire, juste "un noble", et vous savez que les nobles sont très, très nombreux, au château. Par contre, il n'y a qu'un seul Prince, donc je me doute bien que c'est pour lui, oui... Mais un travail se regagne, même ailleurs, une réputation, non. Une fois cassée..."

Le Noble aux yeux dorés fronça vaguement les sourcils, n'appréciant que très peu les paroles de la jeune fille. Où voulait-elle en venir, au juste? Si c'était des sortes de vagues menaces, ou quoi que ce soit d'autre de toute façon, il n'aimait pas c'était un fait. Oui, une réputation était quelque chose qu'il fallait entretenir très tôt, et qui pouvait basculer en quelques secondes à peine. Et une fois que toute la masse compacte que représentait les autres vous avait catalogué comme si ou comme ça, difficile de se débarasser de cette image, qu'elle soit fausse ou pas. Et pour casser des réputations dans les règles de l'art, les rumeurs étaiet très fortes. Et puis même si vous restiez quelqu'un de bien aux yeux de certains, il suffisait de quelqueqss regards de travers pour semer le doute. Quant-à son nom, le brun doutait fort qu'elle en ai besoin ; si même elle disait 'Le prince et un...', ça suffirait largement. Pas besoin d'aller plus loin, puisqu'ici dans tout les cas c'était simplement le masculin qui pêchait. Mais ça..., il y pouvait quoi? Lui s'assumait très bien comme il était sans pour autant aller le crier sur tout les toîts, mais il doutait fort que le jeune homme aux beaux yeux émeraude ait envie de se retrouver affublé d'une telle réputation alors même qu'il était uniquement motivé par les vapeurs d'alcool qu'il avait inhalé.

Hannibal la fixa donc un moment ainsi, l'air peu aimable, même lorsqu'elle se retourna vers ce cher Dail.

"Mais ne me prêtez pas des paroles que je n'aurais pas eues, mon Prince. C'est justement parce que j'ai concience que l'estime de certaines personnes serait si dure à retrouer que je ne dirais rien... Et reprendrais mon inutile petite vie de servante pour l'instant. Je vous prierais d'excuser le trouble que j'ai causé. Vous semblez fatigué, et je le suis aussi... Puis-je me retirer, maintenant, ou souhaitez vous encore "discuter"? "

Hannibal n'avait pas l'impression qu'ils fussent en train de réellement discuter, mais il ne dit rien. Bien sûr qu'il avait envie qu'elle reste, et il l'aurait bien retenu jusqu'à ce qu'il soit sûr et certain qu'elle allait tenir cette langue qu'il devinait trop bien pendue, mais il ne le ferait probablement pas. Pourquoi? La raison la plus évidente, et peut-être la seule qui comptait réellement était accrochée à son bras. S'il faisait s'éterniser la conversation, soit elle allait finir par remarquer qu'il avait abusé de la boisson, soit lui allait se sentir mal. Et aucune des deux hypothèses ne l'enchentant plus que l'autre, il n'avait pas tellement le choix, au final. La santé de Dail passait avant tout si on prenait en compte le fait que dans tout les cas et à moins de lui couper la langue, Marielle pourrait parler. Leur mentir serait aisé, et la demoiselle pourrait très bien jurer pour aller ensuite tout de même colporter ses experiences nocturnes pour le moins mouvementées à ses amies, elles aussi bavardes. Non, il ne pensait pas qu'elle ait un quelconque intérêt à le faire, mis à part créer des ennuis à 'son Prince' qu'elle semblait tant aimer.

"Pour ma part je ne pense pas avoir quoi que ce soit de plus à ajouter, répondit-il en soupirant. Cela étant je ne compte pas oublier votre visage sitôt sorti, donc si vous décidiez de changer d'avis je le saurais. En d'autres circonstances j'aurais sans doute préféré être sûr de votre silence, mais comme vous l'avez dit, nous sommes tous exténués, hm..."

Hannibal se retourna vers le blond Prince, et posa sa main libre sur son épaule, de manière toujours aussi douce.

"Vous voulez aller vous reposer, à présent...?"

A dire vrai, Hannibal éspérait soit qu'il ne répondrait pas, soit qu'il répondrait qu'il était d'accord. Rester discuter était proscrit étant donné son état, et il éspérait simplement qu'il ne se discrédite pas de son propre chef, sans vraiment s'en rendre compte.