Du plaisir pour faire passer le temps.[PV Hanni...Et qui veut, s'il est intéréssé...XD]-TERMINE

Dail marchait le long d'une des grandes allées pavées, son regard d'émeraude dirigé vers les arbres verts qui s'étendaient à perte de vue, boisant l'immense parc du château royal qui, sans être une véritable forêt, pouvait toutefois se vanter de possèder une agréable végétation. Sur la pelouse verte, seulement quelques fleurs s'agitaient doucement sous l'effet de la douce brise qui balayait le parc, offrant un peu de fraîcheur aux promeneurs de fin de journée. A l'horizon, le soleil n'avait pas encore commencé à décliner, dardant encore ses lumineux rayons sur le château du pays d'Oria, et sûrement aussi sur tout le reste du pays. Dail leva sa tête vers le dit soleil, se protégant les yeux de sa main. Bien que la fin de l'été approchait à grands pas, la température était toujours aussi forte, dans son pays. Sal'haë n'aurait pu se vanter de possèder de telles températures, pas même en plein été. Cette forte chaleur, le prince de la contrée d'Oria y était habitué depuis qu'il était enfant, alors elle ne l'incommodait guère plus. Certes, comme beaucoup de gens, il la trouvait parfois étouffante, mais jamais au point de vouloir enlever tous ses vêtements et se jeter dans une cuve remplie d'eau froide. La pensée que Dahrenn devait lui avoir de la neige en ce moment même et guère n'avoisiner que les 0% au baromètre le fit sourire. Il aurait bien voulu voir sa tête, s'il avait du séjourner à Oria pendant un moment. Mais pourquoi ainsi se moquer, il n'aurait pas fait le fier sous une tonne de neige, lui non plus.

Il s'était un moment arrêté pour pouvoir observer ce soleil si éclatant, et reprit sa marche dans un petit soupir. Ah, l'accident de la dernière fois lui était revenu en mémoire, et son morale avait chuté d'un coup. Déjà qu'il n'était à la base pas si haute que cela...En tout cas, s'il y avait bien eu une chose que le jeune homme aux cheveux blonds avait décidé après cette étrange nuit, c'était de ne plus JAMAIS toucher à une seule goutte d'alcool de toute sa vie. jamais, il se le promettait. Le liquide alcoolisé avait apparament sur lui un drôle d'effet, et en plus d'avoir, pendant qu'il était saoul, un comportement plus qu'anormal, cela ne lui apportait que maux de tête et nausée atroces. Hmm, il l'avait bien sentit, le lendemain, il avait été incapable de se lever, et encore moins de marcher sans grimacer de douleur. Il avait forcé sur sa cheville, qui n'avait pas apprécié, et lui avait fait comprendre de manière plutôt violente, il devait le dire. Heureusement, de ce côté là, il allait mieux, et se déplacer n'était plus un problème. Oui, la cheville et les maux de tête s'étaient effacés avec le temps, il avait juste fait semblant d'être malade le lendemain, ce qui n'avait pas été complêtement un mensonge, d'ailleurs, et tout s'était réparé.

Oui, ça, ce n'était que physique. Ce qui l'embêtait le plus, c'était ce qu'il avait pu dire ou faire durant cette soirée. Là, forcément, c'était moins facile à réparer. S'il ne se souvenait pas exactement de ce qu'il avait fait, il savait qu'il avait des choses gênantes, et il savait aussi à qui il les avaient fait. Il avait été plus qu'incorrect envers un jeune noble qu'il avait déjà croisé auparavant, celui qui l'avait été à sortir du labyrinthe le jour où il s'y était perdu et tordu la cheville. Ah, vraiment, il en était plus qu'honteux rien que d'y penser. Pourquoi diable lui avait-il fait ça? Il était saoul, mais tout de même...Et le pire c'était qu'au lieu de parler à ce dernier pour s'excuser et s'expliquer, il l'avait soigneusement évité ces derniers jours, passant exprès par les couloirs où il n'était pas, se faufilant discrètement hors d'un pièce lorsqu'il y entrait. C'était une attitude pitoyable, il se l'accordait, mais il n'avait vraiment pas osé. Pour des choses aussi gênantes, il était tout sauf courageux. Il se faisait honte, vraiment, mais ne pouvait se résigner à aller voir cet Hannibal pour s'excuser. C'était ce qu'il aurai du faire, pourtant...

Ah, il se détestait d'être aussi lâche...

Perdu dans ses pensées, le jeune prince avait pourtant continué de marcher, sans faire attention où il pouvait bien aller. Le résultat ne se fit pas attendre: Il se prit quelqu'un dans sa royale personne, manquant de peu de faire une rencontre express avec le sol pavé. Heureusement, il arriva à retrouver son équilibre, s'excusant immédiatement auprès de la personne qu'il avait bousculé, sans toutefois levé les yeux vers elle:

"Je suis désolé, je ne regardais pas où j'allais! Je ne vous ai pas fait mal, au moins?"

Hannibal poussa un petit soupir, et posa son regard doré autour de lui. Ca faisait quelques minutes qu'il marchait dans le parc, et à dire vrai il ne savait pas tellement pourquoi. Pour se dégourdir les jambes ou pour s'aérer l'espri, au final ça importait peu ; le résultat était le même, il marchait. Ce Parc d'ailleurs était un bon endroit pour une promenade, et ce depuis aussi loin qu'il s'en souvenait. La seule chose peut-être qu'il déplorait dans cette large étendue de verdure était le manque flagrant de fleurs. Bien sûr, cela venait de la chaleur assez élevée qui regnait en quasi-permanence à Oria, mais c'était triste tout de même. Il ne doutait pas qu'à Hatès ils puissent en avoir plus, ou même que leur pays glacé ne puisse se vanter de grandes étendues boisées et vertes ; cela étant, ils avaient la neige. Ils avaient des montagnes de neige, de poudreuse et de glace que tout les autres pays connaissaient plus que rarement, et certainement pas dans ces proportions là. Et Oria plus que tout les autres était exempt d'épisodes neigeux. A la place, ils avaient le soleil, la chaleur. On s'y habituait vite, au fond, si on avait vécu là toute sa vie. Hannibal aimait bien le soleil, la neige ne lui manquait pas. Et puis de manière générale, la pluie ou le froid, ça ne lui convenait pas.

Le jeune brun reposa ses yeux devant lui, appréciant le silence qui régnait en ces lieux. Il avait beau tenter de se concentrer sur les rares bruits qui venaient le perturber, il n'y arrivait pas franchement. A dire vrai, la plupart de ses neurones étaient plutôt concentrés sur le dirigeant de ce beau royaume qu'était Oria, à savoir Dail Shan'haron. Parce que depuis quelques jours, le beau Prince était aux abonnés absent. Enfin, il ne doutait pas qu'il fut toujours au sein même du château, et il ne doutait pas plus que nombres de personnes dans son entourage l'ait vu ces derniers temps. Il pensait très clairement que le jeune homme aux grands yeux verts l'évitait lui particulièrement. Ce n'était pas du tout par narcissisme, ni parce qu'il se disait que dès qu'il ne le voyait pas durant cinq minutes c'était qu'il l'évitait ; il le savait, tout simplement. Après 'l'incident' de la Salle a manger, il ne l'avait plus revu. Et les raisons, il n'avait même pas besoin de les chercher : elles lui sautaient aux yeux. Il se rappellait bien, ce jour là, s'être dit que de toute évidence il allait chercher à ne pas le croiser pendant quelques temps après. Et d'après ce qu'il avait pu constater, il avait visé juste. Il voulait bien croire aux coincidences, mais tout de même, c'était un peu gros. Qu'il décide de fuir les pièces où il entrait après ce jour précisément, ce n'était pas l'oeuvre du hasard. Et même si le jeune homme aux ondulés cheveux noirs comprenait très bien la réaction de son Prince, cela ne l'empéchait malheureusement pas de se sentir sommes toute un peu triste. Certes, il ne passait d'habitude pas ses journées à discuter avec lui, il ne le voyait à dire vrai que très rarement. Mais au moins Hannibal savait-il qu'il ne le détestait pas, qu'il ne le fuyait pas intentionellement puisqu'il ne le connaissait tout simplement pas. Alors que là, il le faisait exprès, et il savait pertinement ce qu'il faisait. Qu'il se sente géné ou même honteux il pouvait le comprendre et l'accépter, mais s'il n'osait plus jamais le regarder en face cela n'allait décidément rien arranger du tout. Enfin, s'il ne voulait pas s'expliquer ou même dire quoi que ce soit, il ne pouvait pas l'y obliger.

Il ne pouvait pas faire la conversation à quelqu'un qu'il n'avait pas vu, de toute façon. Et puis il se voyait mal le courser dans le château, donc...

Hannibal marchait, toujours en pleine bataille interieure avec ses pensées hétéroclites, lorsqu'il...,enfin, lorsqu'il percuta quelqu'un. Ou plutôt lorsque cette personne le percuta, puisqu'elle ne semblait pas regarder devant elle à ce moment là. Et, à dire vrai, la première réaction qu'Hannibal faillit avoir fut de s'énerver. Faillit, puisque cette voix, il ne la connaissait que trop bien.

"Je suis désolé, je ne regardais pas où j'allais! Je ne vous ai pas fait mal, au moins?"

Hannibal observa la personne qui venait de prendre la parole, la détaillant l'éspace d'un instant avec ses fins yeux clairs. Le fait était qu'à moins d'être tombé sur le sosie parfait de Dail Shan'haron, c'était tout simplement lui qui venait de le percuter à l'instant. Et il ne put s'empécher de se faire la reflexion qu'il ne devait pas encore avoir remarqué qui était en face de lui, parce que sinon il n'aurait peut-être pas eu tout à fait la même réaction. Quand au fait qu'il ne regardait pas devant lui à ce moment là, il le croyait volontier ; parce qu'il aurait parié que s'il l'avait remarqué quelques mètres plus tôt, il aurait changé de direction. Lui qui tenait apparemment tant à l'éviter, c'était vraiment être malchanceux que de le bousculer accidentellement dans un endroit aussi vaste. Enfin, le jeune homme aux cheveux blonds avait toujour été maladroit, de ce qu'il en savait...

Le jeune noble ne put retenir un sourire amusé, sans pour autant poser son regard ailleurs que sur son interlocuteur.

"Non, je vous remercie mais tout va bien."

Hannibal pencha très vaguement sa tête sur le coté, et croisa ses bras. Remarque, maintenant qu'il l'avait en face de lui il n'allait pas non plus le laisser repartir comme si de rien n'était. Tant qu'à éclaircir la situation, autant le faire maintenant. Parce qu'au fond, il doutait qu'il daigne lui rentrer de nouveau dedans sans faire exprès pour s'expliquer par la suite...

"Ah, mais vous, vous allez bien? Demanda-t-il avec un léger sourire. Je dois dire que je commençais à m'inquiéter, cela faisait un moment que je ne vous avais pas vu...,j'en étais même venu à me demander si vous n'étiez pas mort. Mais à l'évidence vous vous portez comme un charme, donc tout va pour le mieux."

Si Dail n'avait pas levé son regard vers celui qu'il avait malencontreusement percuté, c'était tout simplement car il n'y avait pas pensé et n'en avait pas eu le temps. Il lui avait déjà fallu toute sa concentration pour réussir à frester sur ses deux jambes après la collision, alors...Regarder dans qui il était rentré était devennu tout à fait secondaire dans son esprit. De toutes façons, cette dite personne s'en serait sûrement allée sans rien dire par la suite, alors qu'il voit qui c'était n'avait pas vraiment d'importance. Seulement, la chance semblait être de nouveau contre lui, car cette dite personne ne tarda pas à faire une manifestation sonore, qui le fit tréssailir pour le coup:

"Non, je vous remercie mais tout va bien."

Dail releva automatiquement sa tête vers la personne qui venait de lui adrésser la parole, même s'il savait très bien qui se trouvait en face de lui en ce moment même. Et lever la tête ne fit que confirmer les craintes qu'il avait eu en entendant le son de la voix de la personne en face de lui: Il s'agissait bel et bien d'Hannibal Winter. Quelle chance, celui qu'il s'était appliqué à éviter dans tout le château ces derniers jours, il lui rentrait dedans, dans un immense parc où des dizaine de personnes se promenaient chaque jour. Oui, c'était vraiment de la malchance, on ne pouvait pas apeller ça autrement. La seule personne qu'il évitait était celle dans laquelle il rentrait en se promenant. Il méritait vraiment la palme d'or des idioties et malchances en tous genre, décidement. Et si le fait qu'il lui soit rentré dedans n'était pas assez gênant en soit pour le jeune garçon aux cheveux dorés, Hannibal n'avait pas l'air de tranquillement vouloir repartir pour finir la promenade qu'il avait entammé. Et Dail en eu de nouveau la confirmation quelques secondes plus tard, lorsque le noble réeleva la voix, avec un petit sourire, sa tête penché sur le côté et son regard doré dirigé vers lui:

"Ah, mais vous, vous allez bien? Je dois dire que je commençais à m'inquiéter, cela faisait un moment que je ne vous avais pas vu...,j'en étais même venu à me demander si vous n'étiez pas mort. Mais à l'évidence vous vous portez comme un charme, donc tout va pour le mieux."

Dail se sentit immédiatement rougir à ses paroles, rougissement qu'il essaya d'atténuer au maximum, sans grand succés toutefois, puisque ses joues prirent tout de même contre sa volonté une légère teinte rosée. Hannibal avait deviné qu'il l'avait évité ces derniers jours, Dail en était certain. Mais ça, le noble avait du s'y attendre, non? Dès la nuit de l'incident, il avait du s'en douter, alors ça n'avait pas du trop le surprendre de constater qu'effectivement, le jeune prince d'Oria avait décidé de l'éviter au maximum. Mais si ça ne l'avait pas surpris, cela l'avait peut-être tout de même véxé, ou fâché, ou attristé, où il ne savait trop quoi encore comme sentiment que le brun en face de lui pouvait avoir ressentit ces derniers jours. Mais Dail ne pouvait strictement rien faire de ce côté là: Il n'avait pas eu le courage d'aller lui parler, allant jusqu'à l'éviter en permanence, histoire de ne pas se retrouver coincé quelque part avec lui, dans un endroit où Hannibal aurait été suceptible de lui demander de s'expliquer, ou éclaircir la situation. D'ailleurs, éclaircir la situation, Dail en avait sans doute autant besoin que lui. Les souvenirs de cette étrange soirée qu'il avait en mémoire étaient pour la plupart flous, et s'alignaient de façon complêtement décousue et incohérente. Il aurait été proprement incapable de raconter en détail ce qu'il avait bien pu faire cette nuit-là. Tout ce qu'il savait était qu'il avait eu des geste qu'il n'aurait jamais du avoir envers ce jeune homme, et que ces dit gestes étaient la raison principale pour laquelle il le fuyait. Mais qu'est ce qu'il lui avait prit, même saoul, de faire ce genre de choses? Cela lui ressemblait tellement peu, il éspérait qu'Hannibal s'en rendait compte aussi. S'il avait jusque là refusé de parler avec lui, c'était également par peur de ce que le noble aux cheveux ondulés allait bien pouvoir penser de lui. Il n'avait pas envie de lire un quelconque mépris dans ses yeux dorés. vraiment pas.

Le jeune homme aux yeux d'émeraude ne pu s'empêcher d'avoir un petit mouvement de recul, alors qu'il adressa au noble un sourire idiot, tout en lui répondant, sur un ton clairement gêné et nerveux à la fois:

"Ah ah, Mr.Winter, quelle bonne...surprise, fit-il, cherchant le mot qui aurait pu le mieux qualifier cette innopinée rencontre, Je ne vois pas pourquoi vous avez pu penser une telle chose (En fait si, il voyait très bien pourquoi)...Vous le voyez, je me porte pour le mieux, et...et...et..."

Dail fut obligé de s'arrêter dans sa phrase, ne trouvant réellement plus ses mots. Le modèle d'éloquence qu'il était souvent était à bien présent bien loin, et il se sentait vraiment stupide de ne pouvoir aligner deux phrases sans balbutier de la sorte. Et bien, il avait toutes les chances, aujourd'hui. Il était sûr qu'il n'allait jamais oublier ce jour-ci non plus. Cela faisait un peu trop de jours marquants à son goût dans sa vie, subitement....

"Et je suis désolé si j'ai pu vous inquièter d'une quelconque manière, finit-il par ajouter, sur un ton qui se voulait plus assuré et calme que le précédent, Ce n'était en aucun mon intention. D'ailleurs, je suis désolé de devoir ainsi vous laisser, mais j'ai encore beaucoup de travail, comprenez..."

Dail amorça un volte-face, se préparant à partir en direction du château. Non, en fait, c'était faux, il n'avait strictement rien à faure pour le reste de sa journée. Mais ça, Hannibal n'était pas censé le savoir. Du moins, il l'éspérait...

Hannibal garda ses yeux dorés posés sur son interlocuteur, un petit sourire accroché sur ses lèvres. Le fait était que, de son point de vue, la situation était assez improbable mais dans le bon sens. C'était assez amusant de se dire que lui qui avait cherché à l'éviter ces derniers temps venait de lui rentrer dedans sans le vouloir, alors même que les probabilités pour que ça arrive étaient assez faibles. Enfin, lui n'allait pas s'en plaindre. Le jeune homme aux cheveux blond en face de lui, en revanche, il n'était pas persuadé que ça lui fasse particulièrement plaisir de le revoir maintenant. Pour preuve, la légère teinte qu'il prit après que le brun ait prit la parole. ce devait être assez gênant pour lui, d'autant plus qu'Hannibal lui avait plus ou moins clairement fait savoir qu'il avait compris qu'il l'évitait intentionnellement. Enfin, Dail devait bien s'en douter, qu'il le remarquerait. Il devait bien se douter aussi qu'il ne pourrait pas changer de couloir quand il l'apercevait indéfiniment ; ce n'était juste pas possible. Certes, le château était grand et ce petit jeu du chat et de la souris pouvait durer assez longtemps. D'où la volonté du plus âgé de mettre les points sur les i, et de dissiper au maximum le malaise qui s'était installé entre eux.

Hannibal regarda son interlocuteur reculer, l'air franchement gêné et peut-être quelque peu nerveux aussi.

"Ah ah, Mr.Winter, quelle bonne...surprise. Je ne vois pas pourquoi vous avez pu penser une telle chose...Vous le voyez, je me porte pour le mieux, et...et...et..."

Hannibal garda son sourire, pas forcé le moins du monde pour l'instant. Oui, il était gêné, n'importe quel idiot l'aurait remarqué sans trop de difficulté. Quand au fait que ce soit une bonne surprise, il doutait fort qu'il soit réellement de cet avis là. Il devait plutôt être en train de se demander comment diable il avait pu tomber sur cette personne là justement à ce moment là justement.

"Ah, je ne sais pas. Peut-être que c'était juste moi qui n'était jamais au bon endroit, sait-on jamais", répondit-il avec un soupir et un petit haussement d'épaule faussement fataliste.

Hannibal ne se départit pas de son léger sourire, mais une question lui traversa brusquement l'esprit. Il l'évitait pour ne pas avoir à répondre de ses gestes, c'était évident. Mais que se rapellait-il de ses gestes, au juste? Est-ce que la scène était très-trop-claire, malgré la dose d'alcool qu'il avait ingurgité, ou est-ce qu'au contraire les vapeurs alcoolisés l'avaient rendue floue? Hannibal ne pouvait pas en être sûr, mais il aurait préféré la deuxième hypothèse. S'il se souvenait juste qu'il avait fait des 'choses qu'il n'aurait pas du faire' sans savoir quoi exactement, ça l'arrangerait aussi bien. Parce que s'il avait la soirée dans le détail dans sa mémoire, ils n'étaient pas sortis de l'auberge, loin de là. En tout cas une chose était sûre, c'était que si lui ne s'en souvenait pas, il ne comptait pas lui rafraichir la mémoire. Ce n'était pas comme s'il avait commis un meurtre, certes ; mais en revenant là-dessus, il aurait du aussi analyser ses réactions. Et, pour être très clair, le jeune noble aux cheveux ondulés n'avait pas franchement eu l'impression d'avoir été très catégorique. Il ne l'avait jamais vraiment repoussé comme n'importe qui aurait du le faire, et ça il le savait parfaitement.

Remarque, ça il ne l'aurait sans doute même pas remarqué.

"Et je suis désolé si j'ai pu vous inquiéter d'une quelconque manière. Ce n'était en aucun mon intention. D'ailleurs, je suis désolé de devoir ainsi vous laisser, mais j'ai encore beaucoup de travail, comprenez..."

Lorsqu'Hannibal le vit tourner les talons, l'air prêt à aller s'occuper, il eut un petit rire ni franchement nerveux, ni franchement serein. Bien sûr, il ne doutait pas qu'il avait mille fois mieux à faire que de parler avec lui, mais il ne pouvait pas se résoudre à le laisser partir de la sorte. Sinon ils allaient à coup sûr repartir dans la toile du "Tu arrives je pars, tu pars j'arrive", et ça l'agaçait. Il n'aimait pas laisser des situations comme celles-ci s'installer, ça ne donnait jamais rien de bon. Une raison parmi tant d'autres pour laquelle il attrapa le bras du blond Prince avant que celui-ci ne s'éloigne, le tirant légèrement vers lui.

"Excusez-moi, mais je n'ai pas envie de devoir vous courir après pendant des heures pour ne serait-ce avoir qu'un semblant de regard, répondit-il de sa voix toujours aussi aimable et douce malgré tout. Je me doute bien que vous n'avez pas envie de vous parler, mais moi c'est l'exact contraire."

Hannibal ne lâcha pas sa manche pour autant, gardant ses doigts serrés sur les plis du tissu. Il n'avait pas une franche envie de le laisser partir, même s'il savait pertinemment qu'il n'y pourrait pas grand chose s'il décidait de s'en aller tout de même.

"A moins que vous ne puissiez vraiment pas me voir, je doute que vous n'ayez pas quelques minutes à m'accorder, ajouta-t-il avec une petite moue. Enfin, si vous ne voulez vraiment plus jamais me croiser dites-le maintenant, j'irais m'installer à Hatès, ou Moria..., ou Sal'ahë..."

Il garda ses yeux dorés posés sur son interlocuteur,et eut un sourire amusé.

"Ca vous évitera d'avoir à sélectionner les endroits où vous vous rendez suivant ma présence ou non dans les lieux."

Non, évidemment, quand il avait tourné les talons, prêt à s'éloigner, Dail n'avait pas vraiment cru qu'il pourrait s'en aller aussi facilement, malheureusement. Mais même s'il avait plus ou moins prévu qu'Hannibal chercherait à le retenir par un quelconque moyen, il ne pu réprimer un léger mouvement de surprise quand ce dernier le saisit par la manche, le forçant à s'arrêter. Oui, visiblement, éclaircir la situation était le principale objectif du brun, à présent, mais il aurait dû s'en douter.

"Excusez-moi, mais je n'ai pas envie de devoir vous courir après pendant des heures pour ne serait-ce avoir qu'un semblant de regard. Je me doute bien que vous n'avez pas envie de vous parler, mais moi c'est l'exact contraire."

Le jeune homme aux yeux verts ne pu s'empêcher de pousser un petit soupir, alors qu'il restait tout de même obstinément dos au jeune homme aux cheveux sombres. Effectivement, il n'avait que très moyennement envie de lui parler, sur l'instant. A vrai dire, il n'en avait même pas envie du tout. Hannibal était la dernière personne avec qui il avait envie d'entammer une discussion ou une explication. Sur le coup, Dail aurait même mille fois préféré discuter avec Melfia des différents moyens de torturer quelqu'un pour qu'il souffre un maximum, sans pour autant mourir ou perdre connaissance. C'était dire si pour lui, la situation était réellement gênante et déséspérée...Mais comme se dégager de l'étreinte du noble et s'en aller en courant après lui avoir asséné un coup aurait sans doute été une des pires idées qu'il ai jamais eu de toute sa vie, Dail se contenta de se retourner légèrement vers Hannibal, assez pour voir son fin visage, en tout cas. Ah, il ne doutait pas que s'il allait falloir lui donner des explications, il allait encore s'emmêler les pinceaux dans ses phrases et ses mots, et qu'au final, ils ne seraient pas plus avancés qu'ils ne l'étaient maintenant.

"A moins que vous ne puissiez vraiment pas me voir, je doute que vous n'ayez pas quelques minutes à m'accorder. Enfin, si vous ne voulez vraiment plus jamais me croiser dites-le maintenant, j'irais m'installer à Hatès, ou Moria..., ou Sal'ahë...Ca vous évitera d'avoir à sélectionner les endroits où vous vous rendez suivant ma présence ou non dans les lieux."

Les joues de Dail se recolorèrent immédiatement une fois qu'il eu entendu ce que le noble avait dit, et ses yeux d'émeraude quiitèrent le visage d'Hannibal pour aller se perdre dans la contemplation de l'herbe qui ondulait à côté d'eux. S'il avait tout à l'heure lourdement insinué qu'il cherchait à l'éviter tout le temps qu'il était au château, il venait cette fois de clairement lui dire. Dail était donc à présent certain qu'Hannibal avait remarqué qu'il l'avait évité depuis ce soir là. D'un autre côté, même un idiot l'aurait aisément remarqué, et comme le jeune homme qui l'accrochait avait l'air tout sauf idiot, il n'y avait rien de plus normal au fait qu'il ai remarqué son petit manège. Et ça, ça embêtait Dail, dans un sens. Parcequ'en l'évitant ainsi, il s'était lui même détesté pour avoir fait cela. Et normalement, cela aurait dû mettre l'autre en colère, non? Les gestes qu'il avait eu envers lui aussi, auraient dû le fâcher, le vexer, que savait-il encore...Et pourtant, Hannibal gardait toujours ce timbre de voix étrangement doux et calme quand il lui parlait, souvent accompagné d'un sourire. Et s'il était en colère contre lui, alors, rien dans sa voix où ses gestes ne laissait transparaître cette hypothètique colère. Mais voilà que le jeune prince aux cheveux blonds s'emmêlait encore dans des pensées sans réelle importance pour ce qui allait se passer par la suite.

Hannibal désirait des explications, c'était clair, mais que dirait-il, s'il lui demandait de s'expliquer? Qu'il était saoul, qu'il n'avait jamais voulu faire ça, qu'il était désolé d'avoir porté atteinte à son intégrité et que plus jamais cela ne se reproduirait? Très certainement, oui, il n'aurait rien pu dire d'autre. Quant à la justification de chacun de ses gestes, il aurait de nouveau évoqué l'alcool, qui avait brouillé sa perception de la réalité et modifié son raisonnement et ses pensées. C'était bien facile, comme explication, mais jamais il n'auraut pu dire autre chose...

Car si ce n'était pas à cause de l'alcool qu'il avait fait tout cela, alors il ne savait vraiment pas pourquoi.

Se décidant tout de même à regarder de nouveau Hannibal, en essayant de ne pas rougir cette fois-ci, il se retourna complêtement vers lui, forçant ce dernier à lâcher la manche qu'il avait atrappé. Il lui adressa ce même sourire gêné qu'il y avait à peine quelques minutes, et lui demanda, sur un ton qui aurait presque pu paraître innocent:

"Bien, je suppose que nier serait inutile présentement, puisque vous semblez vous en être rendu compte par vous même...Mais si je puis me permettre, de quoi voulez vous que l'on...parle, en ce cas?^^"

Comme menteur, on trouvait mieux que Dail, c'était sûr. Il savait très bien de quoi ils voulaient qu'ils parlent, mais il feignait encore l'ignorance, peut-être dans le but d'échapper à un gênant interrogatoire. En tout cas, ce qui était sûr, c'était que si Hannibal voulait parler de ce qui s'était passé il y avait plusieurs jours, ils iraient ailleurs: Il était inutile que les promeneurs entendent sur quoi portait leur conversation...

[Grmbl...@__@]

Hannibal fut tout de même un tantinet soulagé de constater qu'il semblait s'être résolu à ne pas partir à toute vitesse. Oh, sans doute que pendant un quart de secondes il aurait trouvé drôle de le voir ainsi courir pour lui échapper, mais ça n'aurait pas duré. Le dépit et la tristesses seraient bien vite revenus, et il n'aimait pas ce genre de sentiments. Il préférait ceux qui lui faisait du bien, que ce soit le bonheur, l'amour, la joie ou même le plaisir. Tant que ça ne formait aucune boule dans sa gorge, que ça ne nouait pas son estomac et qu'il ne se sentait pas malheureux ou délaissé, il s'en moquait. Il y avait nombre de sentiments qui, à la réflexion, n'étaient pas désagréable à ressentir. Les sentiments en eux même n'étaient pas non plus les seules choses qui pouvaient le rendre heureux ; indirectement, le simple fait de parler avec Dail Shan'haron, que ce soit de la pluie et du beau temps ou bien encore d'autre chose, ça le rendait stupidement heureux.
Enfin, là la situation était telle que ce n'était pas tout à fait le mot qu'il aurait posé sur ce qu'il ressentait, mais c'était assez particulier. Même s'il était assez triste de s'être fait ainsi éviter par le jeune homme aux cheveux blond, il n'en restait pas moins que lui en vouloir restait au dessus de ses capacités actuelle. Et ça, ça se traduisait principalement par son sourire et son ton de voix doux et toujours tellement calme, toujours tellement serein. Ce qui était loin d'être une constante, puisque quand il s'énervait, elle devenait profondément désagréable...

Hannibal ne parvenait toujours pas à se départir de son sourire mi-tranquille mi-amusé, en partie à cause des vagues couleurs que son interlocuteur prenait de temps à autre, au gré de ce qu'il lui disait. C'était sans doute beaucoup moins amusant pour le principal concerné, mais il doutait pourtant qu'il fut réellement énervé. Si le Prince avait été courroucé, sans doute l'aurait-il senti. Or là, il avait surtout l'impression qu'il était gêné, atrocement gêné. Après tout, ça n'avait sans doute rien d'étonnant quand on savait l'objet de leur discussion futur. Il était vrai que dans le genre gênant, ce devait être assez élevé, comme degré. Il était saoul, d'un autre coté. Toutes les actions, tout les gestes qu'il avait pu avoir envers lui, c'était uniquement du à l'alcool. Rien que l'alcool.

Le jeune homme aux fins cheveux foncés regarda le dirigeant d'Oria se retourner complètement vers lui, s'échappant donc par là-même de la faible étreinte qu'exerçait son bras sur sa manche.

"Bien, je suppose que nier serait inutile présentement, puisque vous semblez vous en être rendu compte par vous même...Mais si je puis me permettre, de quoi voulez vous que l'on...parle, en ce cas?^^"

Hannibal afficha un air étonné pendant un instant, puis eu un petit rire de gorge. Ah, bien sûr, s'il voulait faire celui qui ne comprenait pas...,enfin, peu importait. De toute façon, il n'allait pas pouvoir esquiver avec des phrases de ce genre là et un air innocent indéfiniment.

Ca ne ma-rche-rait pas...

"De quoi je veux qu'on parle? répéta-t-il, faisant mine de n'avoir pas très bien compris la question. Ah..., je ne sais pas...,nous ne sommes pas obligé de parler, hm?"

Hannibal lui sourit, et pencha de nouveau sa tête sur le coté. Il n'aurait jamais pensé le trouver là, franchement. Mais maintenant qu'il l'avait trouvé, le fait était que, réellement, il ne comptait pas le laisser s'en aller. Oh, bien sûr il allait finir par repartir, c'était une évidence. Mais pas tout de suite. Pas tant qu'il ne serait pas sûr d'avoir complètement dissipé le malaise. Il était bien conscient qu'avec ses phrases à double-sens il risquait surtout d'en créer un nouveau, mais ce ne serait au final peut-être pas plus mal. Autour d'eux, il n'y avait pas grand monde. Cela étant, il y avait tout de même des personnes qui passaient, et parmi elles certainement des commères notoires. Il en avait vu assez pour toute une vie, et ne tenait pas particulièrement à ce que ces personnes puissent penser qu'ils ne parlaient pas des arbres autour d'eux. Parler doucement, pour n'être compris que de lui seul, pour l'instant c'était un peu sa seule option.

"Nous pourrions tout aussi bien nous promener, en attendant l'heure du repas. Je n'aime pas particulièrement manger, mais la salle à une géométrie assez intéressante..., et puis on y trouve de tout, c'est amusant. Même des choses auxquelles on ne s'attend pas forcément, d'ailleurs..."

Hannibal redressa sa tête, faisant vaguement voler quelques mèches de ses cheveux sombres. Il doutait fort de l'intérêt quelconque qu'il pouvait bien porter à cette salle-à dire vrai il n'avait jamais vraiment étudié particulièrement la conception des lieux-mais ça, c'était complètement superflu. Si quelqu'un était passé, il n'aurait sans doute même pas saisi de quoi diable ils pouvaient bien parler.

Dail, en revanche, devait très bien saisir.

Hannibal ne se départit pas de son sourire, mais prit un air un peu plus sérieux. Après tout, cette conversation était on ne peut plus sérieuse. Sans doute qu'il ne se serait pas embarqué dans des phrases à double-sens si le jeune blond en face de lui avait tout simplement accepté de discuter, mais en l'état actuel des choses il trouvait ça plutôt bien venu.

Le brun reposa sa main sur le bras de Dail, mais cette fois il pressa doucement son bras, pas sa manche. Ce geste n'avait rien qui pouvait paraître déplacé, et il lui arrivait même régulièrement de le faire à qui que ce fut, ami ou simple connaissance. Bien que, évidemment, pour lui le jeune homme aux grands yeux verts représentait plus qu'une simple connaissance, ou même que son dirigeant actuel.

"Vous savez très bien de quoi je veux qu'on parle, hm?", finit-il par dire, sans réussir à prendre une voix de circonstance ; Il avait beau faire, elle restait toujours aussi douce et fluide.

Dail était on ne pouvait plus gêné. La situation présente ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Il aurait préféré être à des milliers de kilomètres de là. Même les glaciers d'Hatès auraient été préférables à ce qu'il était en train de vivre en ce moment même. Il ne parvenait même plus à regarder Hannibal dans les yeux sans être prit d'une soudaine et violente envie de rougir. Le jeune prince d'Oria avait donc de nouveau baissés ses yeux émeraude vers l'herbe verte qui bordait de part en part l'allée blanche sur laquelle il avait été obligé de s'arrêter en heurtant Hannibal. Et même s'il ne regardait en ce cas pas son interlocuteur, il ne rougissait plus comme une petite fille à qui son "amoureux" aurait fait un bisou sur la joue. D'un autre côté, si l'étendue verdoyante était parvenue d'une quelconque manière à lui décrocher quelques couleurs, il aurait commencé à s'inquièter et se poser des questions sur sa santé mentale et physique...

"De quoi je veux qu'on parle? Ah..., je ne sais pas...,nous ne sommes pas obligé de parler, hm?"

Le regard de Dail se releva légèrement, sans toutefois se poser sur le visage ou tout autre partie du corps du noble en face de lui, se demandant vaguement ce qu'il sous entendait par là. Le prince aux cheveux blonds arbora l'espace de quelques secondes un air à la fois surpris et perturbé, mais il chassa bien vite cette expréssion de son pâle visage. S'il ne pouvait s'empêcher de rougir comme un demeuré à chaque fois qu'il lui parlait ou le voyait, certes, il ferait avec. Cela était assez incomodant, mais il s'y habituerais, et à la fin, il ne le remarquerais presque plus. Du moins, il l'éspérait. Mais s'il y avait une chose qu'il s'appliquerait alors à faire, ce serait donner à son visage l'expréssion la plus sérieuse qu'il pourrait faire. Il ne voulait pas paraître gêné ou perturbé, à partir de maintenant. Il voulait pouvoir prendre les choses avec sérieux et détachement, et même s'il doutait fortement du fait de pouvoir le faire, il pouvait toujours faire semblant, ou au moins essayer. Qui ne tente rien n'à rien, et il ne voulait pas avoir l'air troublé. Il avait déjà l'air assez idiot comme ça, ce n'était pas la peine d'en rajouter, ni de faire croire à Hannibal qu'il était en quelque sorte en position de force.

Mais pour ça, ça devait être trop tard, il devait déjà le savoir...

"Nous pourrions tout aussi bien nous promener, en attendant l'heure du repas. Je n'aime pas particulièrement manger, mais la salle à une géométrie assez intéressante..., et puis on y trouve de tout, c'est amusant. Même des choses auxquelles on ne s'attend pas forcément, d'ailleurs..."

A l'entente de cette phrase, le beau regard vert du blond se posa directement sur le visage du brun, et malgré cet air tout à fait sérieux et neutre qu'il s'appliquait à garder collé à son visage, son regard reflétait un énervement et une nervosité assez forts. Bien sûr, qu'il avait compris de quoi il voulait lui parler, et ce depuis le début. Il ne l'avait certainement pas retenu par le bras pour discuter du temps et du soleil avec lui. Il voulait lui parler de ce qui était arrivé la fois où il avait un peu trop bu dans la salle à manger, et il venait explicitement de lui faire comprendre cela. En tout cas, si Hannibal pensait qu'il n'avait au début pas compris de quoi il voulait parler, il était maintenant sûr que ce dernier avait compris, rien qu'au regard qu'il lui avait lancé.

Dail ne réagit pas quand Hannibal lui atrappa le bras, le serrant doucement de sa main. Il se contenta juste de jeter un regard aux alentours; Il n'y avait pas beaucoup de monde dans le parc, aujourd'hui. Parceque le soleil n'était pas encore en train de décliner en de belles couleurs orangées à l'horizon, et que la plupart des gens estimaient qu'à cette température, mieux valait rester dans leurs chez-sois, à l'abris des rayons brûlants du soleil. Ils n'étaient donc pas beaucoup à se promener dans les allées de pavés blancs. Et ça, c'était plutôt une bonne chose, du point de vue de Dail: Personne ne pouvait donc, à priori, surprendre leur conversation, tant qu'ils parlaient à voix basse, du moins. S'ils se mettaient à crier, là, forcément, ils avaient plus de chance d'être repérés et entendus.

C'est pour cela que lorsqu'Hannibal lui demanda s'il savait de quoi il voulait parler, le jeune homme aux cheveux clairs agita doucement sa tête. Oui, bien sûr, il voyait de quoi il voulait parler, c'était tellement évident...seulement...

"Oui, je vois très clairement, trop, peut-être même...Mais si vous voulez absolument parler de ceci, ce n'est pas ici que nous le ferons." dit-il à Hannibal, avec de nouveau un regard autour de lui.

S'assurant qu'aucun regard trop curieux n'était braqué sur eux, Dail, se dégagea doucement de l'étreinte du jeune homme, atrappant lui même le bras de ce dernier, l'entraînant rapidement à sa suite hors de l'allée blanche sur laquelle ils s'étaient arrêtés. Il l'entraîna ainsi plus loin, à l'ombre d'un arbre, où personne ne se promenant dans le parc ne devrait les voir ou les entendre. Ils étaient ici normalement à l'abris des oreilles et regards indiscrèts.

"Bon, fit Dail, redirigeant son regard vers Hannibal, lui ayant lâché le bras, que voulez vous savoir? Que voulez vous dire?"

Hannibal retint un petit soupir, et posa un instant son regard autour de lui. Ce Parc était vraiment beau, de son point de vue, alors il n'y avait acune raison de ne pas s'y promener à quelqu'heure que ce soit. Evidemment, à cette heure-ci de la journée il faisait plutôt chaud, ce qui expliquait sans doute le peu de personnes qui marchaient alentours. Et à dire vrai, le jeune noble préférait ça comme ça, parce que dans le cas de figure où il y aurait eu plus de 'passants' ils auraient été plus inquiétés. Comme ses intentions n'étaient ni plus ni moins de s'expliquer et pas du tout de lui créer des ennuis, ça ne lui aurait pas forcément plus plu que ça. D'ailleurs, il ne préférait pas qu'il le déteste purement et simplement. Tant qu'à faire, il ne savait pas trop s'il aurait préféré savoir qu'il le déteste, ou qu'il continue de l'éviter tout les jours. C'était assez complexe, puisque dans un cas il serait fixé mais ne pourrait définitivement plus éspérer quoi que ce soit venant de lui, même un simple dialogue, tandis que de l'autre coté il ne le verrait pas et ne serait finalement jamais fixé sur quoi que ce soit. Non, en fait il voulait qu'il ne l'évite plus, et qu'il ne le déteste pas. Et puis, il n'avait pas vraiment de raison de lui en vouloir, non? Hannibal n'avait pas fait quoi que ce soit de répréhensible, jusque là..., de son point de vue, tout du moins.

Le regard que Dail lui lança, il ne lui plut que moyennement. Pas dans le sens où il l'énerva, juste qu'il ne l'aimait pas. Il aimait les voir joyeux, doux ou pétillants. Quand ils étaient tristes ou en colère ils ne perdaient rien de leur éclat, mais ledit éclat était beaucoup moins agréable à observer. Le brun ne savait pas bien ce que voulait dire ce regard, mais à vrai dire il ne s'attarda pas longtemps là-dessus. Il avait besoin de s'expliquer, que l'autre le veuille ou non. Quand on connaissait un minimum Hannibal, on se doutait bien de toute façon qu'il ne comptait pas se montrer désobligeant, ni qu'il allait lui demander des excuses d'une voix cinglante. Non, ce n'était pas du tout son but actuel. Le brun Noble tenait simplement à éclaircir la situation, et à se débrouiller pour que le dirigeant cèsse de l'éviter. C'était certes au fond un but un peu égoïste, mais c'était un but tout de même. En tout cas, le jeune homme aux grands yeux verts semblait avoir très bien compris de quoi il voulait parler. D'un autre coté il restait persuadé que dès le départ il savait déjà de quoi il tenait discuter, et qu'il n'avait jamais vraiment cru qu'il le laisserait partir sans rien dire. Quand Hannibal était parti sur quelque chose de toute façon, difficile de le faire changer d'avis.

"Oui, je vois très clairement, trop, peut-être même...Mais si vous voulez absolument parler de ceci, ce n'est pas ici que nous le ferons."

Hannnibal se contenta d'un vague mouvement de tête lorsqu'il lui répondit, et ne formalisa pas le 'trop'. De même il ne dit pas un mot lorsque le blond se dégagea doucement de son étreinte, et qu'il atrappa son bras avant de ne l'emmener plus loin. Hannibal se contenta de le suivre, tout en se disant que d'un certain coté, ce n'était pas plus mal qu'ils s'écartent de l'allée. Si quelqu'un les avait vu, il était vrai que même sans être une commère proféssionelle il pourrait se poser des questions. Et ça, ce n'était pas non plus son but principal, en l'état des lieux. Lorsque Dail le lacha, il l'avait conduit à l'abris des regards possibles d'éventuels promeneurs, sous l'ombre rafraichissante d'un arbre. Qu'on reste dans les sentiers et les allées ou qu'on s'en écarte, les lieux avaient toujours autant de charme. C'était vraiment agréable, comme endroit.

"Bon, que voulez vous savoir? Que voulez vous dire?"

Hannibal céssa son inspection rapide des alentours, pour reporter son attention entière sur Dail. Que voulait-il dire, et que voulait-il savoir? C'était là une très bonne question. Il savait qu'il voulait s'expliquer, éclaircir la situaiton, mais de là à savoir précisément ce qu'il voulait savoir ou dire, c'était autre chose. Dail avait-il vraiment besoin de justifier ses gestes, au fond? Il était sous l'emprise de l'alcool, et aucun de ses gestes n'était du à autre chose qu'à ce maudit liquide. S'il lui demandait de se justifier, il svait pertinnement ce qu'il allait lui répondre. Qu'il avait bu. C'était tellement évident, tellement trop clair dans son esprit qu'il ne voyait plus très bien pourquoi lui poser cette question là.

"Je me doute bien que vous aviez bu, là n'est pas le problème...,commença-t-il en se tournant complètement vers Dail. Je ne cherche pas à obtenir des excuses de vous, en fait..."

Un léger sourire se déssina sur les lèvres d'Hannibal, et il avança vers son interlocuteur, se stoppant lorsqu'il fut beaucoup plus proche que lui que quelques instants auparavant. Oui, il n'allait certainement pas lui demander de s'excuser, il n'avait aucune raison de lui demander une chose pareille. Et puis après autant, aussi paradoxal que celui puisse paraître, il avait autant détesté ce moment qu'il l'avait apprécié. Et dans ses faibles tentatives pour se défaire des étreintes du blond, malgré le fait qu'il était mortellement gêné et qu'il aurait sans doute sur le moment préféré retourner dormir, le fait était que jamais ça n'avait eu quoi que ce soit de désagréable qu'il l'embrasse, qu'il l'enlace...

"Non, ça peu m'importe. Vous n'avez pas à vous excuser, et puis on ne peut pas dire que vous ayez fait quoi que ce soit qui vous ai fait profondément chuter dans mon éstime. Mais..."

Le brun appuya avec la paume de ses mains sur les clavicules du blond et le poussa contre l'arbre, avant de ne lui sourire de nouveau. Son geste n'avait rien eu de franchement brutal, mais n'avait pas été particulièrement doux pour autant. Malgré tout, le sourire peint sur ses traits fins et son ton de voix restaient tout aussi calmes et doux que précédemment. Ca pouvait avoir quelque chose d'inquiétant, quelque part, mais pour l'instant il ne s'en préoccupait pas vraiment.

"...,mais j'aimerais que vous céssiez de m'ignorer de la sorte, ajouta-t-il avec une petite moue, sans pour autant laisser son interlocuteur partir pour autant. Je n'aime pas ça, ça me rend vraiment..., très, très triste."

"Je me doute bien que vous aviez bu, là n'est pas le problème... Je ne cherche pas à obtenir des excuses de vous, en fait..."

Dail tappa légèrement du pied contre le sol, détournant son regard du jeune noble, qui s'était remit à sourire et qui s'était rapproché de lui. Vraiment, il détestait cette situation. Il détestait l'alcool. Il détestait la salle à manger. Il se détestait lui même pour avoir bu. Il détestait tout de cette nuit si particulière, qu'il aurait bien voulu ne jamais vivre. Cette situation le gênait horriblement, et le fait qu'Hannibal l'aborde de nouveau l'embêtait encore plus, et le forçait à se remémorer le peu qu'il s'en souvenait. Dans sa mémoire, il entendait le bruit d'une bouteille qui se brisait à terre, des éclats de voix, des voix qui avaient parfois prit un timbre qu'elles n'auraient jamais dûes prendre. Les gestes et les paroles, il ne s'en souvenait que partiellement. Mais cette partie de mémoire lui suffisait amplement pour se détester d'avoir fait ça. Comment avait-il seulement pu le toucher ainsi? Cela ne lui ressemblait pas du tout, pas du tout...Sobre, il n'aurait jamais fait tout cela, il n'aurait jamais osé. Alors simplement penser qu'il avait pu faire une chose pareille réusissait à de nouveau le faire ressembler à un joli lampion rouge. Et plus le jeune homme rougissait, plus il été gêné. Et plus il sentait qu'il été gêné, plius il se mettait à rougir, passant du rose pâle au rouge vif en l'espace de quelques secondes à peine. Et en conclusion, le pauvre Dail n'arrivait pas à s'en sortir, avec ces stupides rougissements intempestifs, qui le troublaient au plusbhaut point. Ah, si seulement il avait été capable de retrouver une couleur de peau normale...

"Non, ça peu m'importe. Vous n'avez pas à vous excuser, et puis on ne peut pas dire que vous ayez fait quoi que ce soit qui vous ai fait profondément chuter dans mon éstime. Mais..."

Dail avait finalement décidé de reporter son regard d'émeraude sur le visage d'Hannibal, lorsqu'il eu jugé qu'il avait retrouvé un minimum de contenance, attendant la suite de la phrase de ce dernier. Ce que le jeune noble aux cheveux ondulés fit par la suite, il ne l'avait pas vraiment prévu, par contre. Il l'avait saisit par les clavicules, le poussant sans trop de douceur contre le tronc de l'arbre qui se trouvait derrière eux. Il continuait de sourire, d'un sourire doux, mais qui fit légèrement peur au prince, sur le coup. Pourtant, sa voix avait une intonation tout sauf terrifiante, mais le geste qu'il venait d'avoir l'avait perturbé, et il ne savait même pas pourquoi. Une telle proximité le gênait affreusement. Le pauvre, lui qui avait réussit à retrouver un visage d'une couleur normale et humaine, le voilà qui avait instantanément reprit la couleur d'une tomate bien mûre. Quant-à l'expréssion de son visage, elle restait à peu près correcte, sans pour autant être tout à fait sérieuse. Il était complêtement décontenancé, sur le moment, et il ne savait vraiment pas pourquoi...Pourquoi se mettait-il à rougir d'une telle façon lorsqu'il se retrouvait près de lui? C'était stupide, cela ne lui était jamais arrivé auparavant...Et c'était horriblement gênant.

"...,mais j'aimerais que vous céssiez de m'ignorer de la sorte. Je n'aime pas ça, ça me rend vraiment..., très, très triste."

Le jeune homme aux cheveux blonds n'avait pas cherché à partir de là où il était, ayant de toutes manières deviné par la pression qu'éxerçait les mains d'Hannibal sur lui qu'il ne le laisserait pas partir aussi facilement. Il allait apparament devoir attendre qu'il décide par lui même de lui rendre la libre liberté de ses mouvements. Il se contenta de lui adrésser un petit sourire confus, lui répondant sur un ton tout à fait en accord avec l'expression de son fin visage:

"Je n'ai jamais eu l'intention de vous rendre...triste, vous savez...(Il marque une légère pause, jetant un vague regard vert autour de lui, sans pour autant que son petit sourire le quitte.) Vous pourriez me lâcher, s'il vous plaît? Une telle proximité me...gêne."

En prononçant ces mots, Dail eu la désagréable sensation qu'il ne maîtrisait plus grand chose de cette étrange situation, si toutefois ill l'avait à un quelconque moment contrôlée. Il sentait que la situation du soir où il avait un peu trop bu s'était inversée. Ce n'était plus lui qui faisait ce qu'il voulait, à présent, celui qui se trouvait en face de lui avait un clair avantage face à lui, et ça, même s'il était le prince d'Oria. Parcequ'en l'état des choses, Dail n'était pas sûr qu'il aurait pu faire quoi que ce soit pour le forcer à le lâcher, par exemple. Il ne savait pas pourquoi, mais être avec cet homme lui faisait un drôle d'effet, et il détestait ça. Il n'aimait pas ne pas arriver à cerner ce qui n'allait pas chez lui, et là, c'était en l'occurence le cas. Il n'arrivait même pas à stopper cet abruti de rougissement, qui se plaisait à déserter son visage, pour revenir ensuite, puis repartir, revenir, sans jamais le laisser tranquille. Enfin en attendant, tout ce qu'il pouvait faire était sourire d'une façon toujours aussi stupide à Hannibal, en éspérant que ce dernier voudrait bien le lâcher, au final...

S'il ne voulait pas, après...Et bien, il n'arrivait pas trop à déterminer ce qu'il ferait, en fait...

Hannibal observait les traits du blond, pour l'instant coincé entre lui et l'arbre qui leur faisait de l'ombre. C'était adorable, il ne céssait de rougir, de tenter de reprendre une teinte plus normale, puis finalement se remettait à rougir de plus belle. Enfin, sans doute que le geste qu'avait eu Hannibal à son égard avait du profondément le perturber, et il le comprenait parfaitement. Lui-même ne savait pas très bien pourquoi il avait fait ça, et à dire vrai ce geste ne lui ressemblait que peu. Enfin, ce n'était pas qu'il ne lui ressemblait pas ; c'était juste qu'en temps normal il n'aurait jamais fait une chose pareille. Le jeune homme qu'il avait plaqué contre l'arbre était le Prince d'Oria, son superieur hierarchique le plus élevé par définition. Ce n'était certes pas très malin de faire une chose pareille, mais ça lui était venu...,comme ça. Il avait agi sans vraiment trop y réfléchir, et au moins une fois dans sa vie il n'avait pas envie de le lacher, de prendre un air gêné et une teinte à la sienne pareille pour finalement le laisser vaquer à ses occupations. Non, là Hannibal n'avait pas envie de le laisser repartir, tout du moins pas pour l'instant. Le brun agissait par stupides coup de tête sur le moment, et il ne tenait pas trop à réfléchir plus que ça. Parce qu'il savait que s'il réfléchissait trente secondes de plus, il se mettrait à douter, et il n'arriverait plus à rien. Il le laisserait s'en aller. Et il n'aurait au final rien gagné que des regards troublés et inquiets, et puis rien d'autre. Et ça, ça ne l'intéréssait pas le moins du monde. Même pas du tout, mais alors du tout. Quoi que quelque part, ça avait quelque chose de plaisant que de savoir que d'eux deux, c'était cette fois lui qui avait le plus de pouvoir sur l'autre. Sauf que contrairement à la situation dans laquelle ils s'étaient retrouvé dans la Salle à Manger, il était parfaitement sobre. Et Dail était parfaitement sobre. Pas la moindre goutte d'alcool ne circulait dans ses veines, ni dans celle de personnes autour de cet arbre.

"Je n'ai jamais eu l'intention de vous rendre...triste, vous savez...Vous pourriez me lâcher, s'il vous plaît? Une telle proximité me...gêne."

Hannibal sourit de plus belle, visiblement amusé par l'air confus du captif. Connaissant un tant soit peu Dail Shan'haron, il doutait en effet fort qu'il l'ai évité par pur sadisme, dans la seule et unique intention de le rendre triste. D'ailleurs, ce n'était même pas dit qu'il ai parié sur le fait que son absence volontaire le rende triste. A priori, si ses sentiments envers lui n'avaient pas été ce qu'ils étaient, ça l'aurait peut-être énervé. Peut-être aussi que dans la Salle à Manger il n'aurait pas eu la même réaction, mais qu'il aurait plutôt été en colère, voir réellement énervé contre le prince. Il était vrai que s'il ne l'avait pas aimé et s'il avait été quelqu'un d'autre, il l'aurait sans doute mal pris. Très mal pris, peut-être même. Mais à quoi bon se dire ce genre de chose, le fait était là, et ces sentiments ne partiraient pas sur commande, certainement pas. Il n'avait peut-être aucune chance avec ce jeune homme là, mais ça il n'en saurait pas sûr tant qu'il n'aurait pas au moins vaguement éssayé. Ce n'était certainement pas en le regardant de loin ou en lui parlant de temps à autre qu'il allait lui faire comprendre quoi que ce soit, ou même qu'il allait pouvoir éspérer deviner s'il avait la moindre chance ou s'il valait mieux qu'il tente de passer à autre chose dès à présent, avant de ne plus pouvoir le faire du tout. Si ce n'était pas déjà trop tard, d'ailleurs. Parce que Dail Shan'haron, ce stupide Prince de dix-huit ans aux beaux cheveux dorés et aux grands yeux vert, il le captivait, purement et simplement. Et ça, il n'y pouvait pas grand chose.

Quand à le laisser partir, clairement, il se faisait de jolies idées. Parce que présentement, c'était la dernière des choses qu'il voulait faire, le lâcher, le laisser s'en aller ou même tout simplement reprendre une discussion plus diplomatique et réglementaire.

"Je me doute bien que ce n'était pas volontaire, répondit-il dans un souffle, son étrange sourire toujours au bout de ses lèvres. Je ne vous vois pas comme quelqu'un aimant faire souffrir les autres de la sorte volontairement. Quant-à vous lâcher..."

Hannibal enleva une de ses mains de Dail, et il appuya son avant-bras à l'endroit où étaient précédemment ses deux mains, rapprochant son visage jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'à quelques centimètres de celui du blond.

"Hm..., je n'ai pas envie de vous laisser partir pour l'instant."

Il s'éloigna légèrement de nouveau, sans pour autant le lâcher. Il ne comptait pas lui faire de mal, de toute façon. Il en aurait été bien incapable. Si même il sentait qu'il inquiétait trop son interlocuteur, ou si d'une manière ou d'une autre Dail se montrait réellement énervé ou si visiblement sa présence l'indisposait, il le laisserait partir. Il ne pourrait rien y faire, si le jeune homme en face de lui le trouvait trop...,entreprenant, et que ça ne lui plaisait mais alors pas le moins du monde. Si ça ne faisait que le gêner, ce n'était pas tant grave en soit. Parce qu'au fond, tant qu'à faire, sans doute qu'il préférait encore savoir que Dail l'évitait plutôt qu'il le dégoûtait. Ca, ça ne lui plairait pas du tout.

Pour le coup, là il serait vraiment triste.

Il passa sa main libre dans les cheveux de Dail, et lui sourit gentiment, aimablement. Sourire qui sans doute ne collait pas franchement avec les gestes ou paroles qu'il pouvait avoir, d'ailleurs.

"Mais, Pourquoi cela vous gêne? Si réellement ça vous énerve, ou que vous tenez absolument à ce que je m'en aille, dites le clairement. Si vous n'êtes pas très convaincant, je n'aurais aucune raison de bouger..."

Vraiment en ce moment même, Dail se haïssait pour ne pas parvenir à être plus ferme envers le jeune homme juste à quelques centimètres devant lui. Il aurait dû, pourtant, pouvoir lui dire de se pousser d'une voix assurée, sans balbutier ou rougir de manière tout à fait imprévisible. Cette attitude ne lui ressemblait pas non plus. Lui qui d'habitude, sans être extrémement extraverti pour autant, était quelqu'un de relativement assuré et calme dans l'ensemble, il donnait là une image contraire de ce qu'il était. Et cela vint se gréffer à la liste des choses qui l'énervaient décidement beaucoup aujourd'hui lorsqu'il s'en rendit compte. Il détestait paraître ce qu'il n'était pas, et là, c'était ce qu'il était en train de faire, paraître ce qu'il n'était pas. Et c'était bien involontaire, pour son plus grand malheur. S'il avait eu un quelconque contrôle sur ses émotions, il aurait tout d'abord césser de rougir comme un véritable abruti, et aurait retrouvé un visage on ne pouvait plus sérieux. Oui, s'il pouvait, seulement, il avait essayé maintes fois, et en était parvenu à la conclusion que tout simplement, il n'y arriverait jamais. Il se sentait troublé, agacé, effrayé, et toutes ces émotions différentes pouvaient clairement se lire sur son visage malgré tous ses efforts. Il n'arriverait pas pour l'instant à mentir, il en eu la confirmation quand le jeune homme en face de lui reprit la parole:

"Je me doute bien que ce n'était pas volontaire. Je ne vous vois pas comme quelqu'un aimant faire souffrir les autres de la sorte volontairement. Quant-à vous lâcher..."

Et comme il ne pouvait visiblement pas s'empêcher de le "torturer", Hannibal trouva bon de se rapprocher encore plus de lui, ne laissant qu'à peine quelques centimètres entre leurs deux visages. Honnêtement, tout en tentant de garder le visage le plus sérieux qu'il pouvait offrir au Noble en face de lui, ce qui n'était vraiment pas chose aisée, Dail se demandait bien ce que ce dernier recherchait en faisant une telle chose. Qu'avait-il en tête, à ce moment précis? Le jeune homme aux cheveux blonds aurait bien voulu le savoir, car il était maintenant à peu près sûr qu'Hannibal ne le lâcherait pas aussi facilement. Que voulait-il? Qu'il s'énerve? Qu'il cri? Qu'il rougisse encore? Qu'il ne sache absolument plus quoi faire? Qu'il se demande ce qu'il devait faire?
Peu importe ce que cela pouvait être, ça ne faisait pas vraiment plaisir à Dail. Parceque le jeune homme aux grands yeux clairs ne savait pas comment réagir, ne savait pas quoi dire non plus. Le repousser? Il en aurait été incapable. Sa volonté était aussi résistante qu'un schamallow, sur le coup. Et il n'était pas bien sûr de saisir la cause de ceci.
Hannibal mit fin à son calvaire mental quelques minutes plus tard, s'éloignant lentement de lui, remettant une distance respectable bien que courte entre eux deux, avec cette petite phrase que Dail s'était de toutes façon attendu à entendre:

"Hm..., je n'ai pas envie de vous laisser partir pour l'instant."

Dail se mordit la lèvre inférieur, embêté. Oui, évidemment, qu'il ne voulait pas le laisser partir, il ne l'aurait pas atrappé de la sorte, sinon. Mais ça n'arrangeait pas le prince aux cheveux dorés, qui combattait toujours mentalement pour savoir quelle réaction serait la meilleure, éjectant immédiatement celle qui consistait à crier ou apeller à l'aide de son esprit. A part le rendre un peu plus ridicule, cela n'arrangerait rien de sa situation, il le savait. Oui, la meilleure solution était encore d'insister pour qu'il se pousse, mais il savait d'hors et déjà avant de prononcer cette phrase qu'elle serait sans effet à moins d'y mettre une pointe d'énervement. Et s'énerver, ou même faire semblant, il en était incapable. Résultat, il était encore en train de se demander comment réagir lorsqu'il sentit quelque chose se poser sur ses cheveux, coupant net le flot de ses pensées. Dail se rendit rapidement compte qu'il s'agissait de la main d'Hannibal, qui lui souriait toujours de cette façon particulière qui n'arrangeait en rien sa couleur, et qui s'était remit à parle de sa voix toujours aussi douce:

"Mais, Pourquoi cela vous gêne? Si réellement ça vous énerve, ou que vous tenez absolument à ce que je m'en aille, dites le clairement. Si vous n'êtes pas très convaincant, je n'aurais aucune raison de bouger..."

Dail chercha sur le moment quoi lui répondre, et dû bien batailler deux bonnes minutes avant qu'une phrase cohérente ne se forme dans son esprit:

"Je n'en sais strictement rien. Et comment diable voulez-vous que je puisse me montrer convaincant avec vous à quelques centimètres à peine de moi?"

Le prince de la contrée d'Oria leva son regard vers Hannibal, semblant vouloiur ajouter quelque chose à ses paroles. Lors de sa courte mais intense réfléxion sur le ppurquoi de tous ces geste d'Hannibal et leur but, Dail était parvenu à une réponse, qui même si elle n'était peut-être pas la bonne raison, méritait d'être testée. Après tout, s'il savait pourquoi, peut-être arriverait-il mieux à aligner ses pensées et parler? Peut-être...Mais rien n'était moins sûr, cela étant.

"Pourquoi faites vous ceci? Est-ce dans le but de me faire regrétter ce que j'ai pu vous faire ce soir là? Si c'est cela, sachez que je suis désolé si j'ai pu d'une quelconque manière vous bléssez ce jour là."

Il avait baissé les yeux en prononçant la dernière phrase, tournant légèrement sa tête vers le côté. Il ne pouvait pas voir le parc dans son intégrité, de là où il était, mais il était pratiquement certain qu'il n'y avait presque plus, voir plus personne dans les allées blanches. Donc il avait eu raison, crier n'aurait servit à rien, personne ne l'aurait entendu...

Mais au fond, avait-il vraiment envie que quelqu'un l'entende...?

Hannibal déroba son regard sur sa droite, observant les alentours de nouveau. Il avait beau être presque complètement sûr que personne ne passerait par ici, il ne voulait pas que quelqu'un les surprenne ainsi. Remarque, il fallait avouer que si quelqu'un les avait surpris il y avait tout de même peu de chances que le Prince soit inquiété. Parce que d'un point de vue extérieur ça aurait sans doute été le fait d'Hannibal, et Dail n'aurait pas été spécialement ravi de la tournure des événements. Ce qui, finalement, n'était pas si loin de la vérité que ça. Enfin, ce n'était pas non plus comme s'il était réellement en danger, même si Hannibal seul pouvait en être sûr, en l'état actuel des choses. Malgré le fait qu'il soit cette fois sobre, Hannibal se rendait compte qu'au final, il n'arrivait pas plus à deviner ce à quoi il pouvait bien penser. Sans doute qu'il aurait voulu partir, ça, ça lui paraissait évident. Après, est-ce qu'il avait peur, est-ce qu'il commençait à s'énerver, est-ce qu'il n'était qu' atrocement embarrassé ou même autre chose encore, il aurait eu du mal à en être certain. Peut-être tout ça à la fois, à plus ou moins moindre dose? Ce point là restait sombre, mais il s'employait à l'éclaircir comme il pouvait, avec les moyens du bord.

Son regard se reposa doucement sur Dail, qui ne semblait pas plus avoir réussi à trouver quoi que ce soit à dire que les secondes qui avaient précédées. A sa place, qu'aurait-il fait de plus, après tout? D'autant plus que contrairement à la dernière fois qu'ils s'étaient vus, les rôles avaient plus ou moins été inversés. Et Hannibal, bien qu'il n'ai jamais réussi à se servir correctement d'une quelconque arme et qu'il déteste se battre, n'en restait pas moins un jeune homme comme les autres. Et ledit jeune homme devait bien faire dix centimètre de plus que le blond, et sans doute qu'il était aussi plus lourd. Moralité, il aurait beaucoup moins de mal à le retenir que si ce fut le contraire-bien que saoul, Dail était très persuasif.

"Je n'en sais strictement rien. Et comment diable voulez-vous que je puisse me montrer convaincant avec vous à quelques centimètres à peine de moi?"

Hannibal, que son sourire avait quitté depuis quelques minutes, ne put l'empêcher de revenir. Il était vrai que ce devait être un tantinet déstabilisant, mais c'était précisément le but de la manœuvre. Le brun ne doutait pas un seul instant de la capacité du Prince aux grands yeux verts de se montrer convaincant une fois qu'il l'aurait lâché, mais ça n'avait plus aucun intérêt. Non, ce qu'il voulait savoir, c'était s'il arrivait à le faire avec lui, si près de son propre visage. Certainement que, à l'évidence, il n'y arriverait pour l'instant pas. Soit, peu importait. Hannibal se sentait de toute façon très bien ici, malgré l'apparente gène du captif. Il n'avait qu'à élever la voix, se débattre, ou que savait-il encore dans ce genre là, et il l'aurait lâché. Mais comme présentement le brun n'avait pas particulièrement envie de s'écarter, qu'il ne dise rien n'était pas plus mal.

"Pourquoi faites vous ceci? Est-ce dans le but de me faire regretter ce que j'ai pu vous faire ce soir là? Si c'est cela, sachez que je suis désolé si j'ai pu d'une quelconque manière vous blessez ce jour là."

Hannibal haussa un sourcil, ayant perdu son sourire de nouveau au profit de la réflexion. Pourquoi faisait-il ça? Très bonne question, qu'il s'était déjà posé quelques minutes auparavant sans trouver de réponse concluante. Parce que. En revanche, il doutait qu'implicitement il veuille lui faire regretter ce qu'il lui avait fait, ce soir là précisément. Certes, c'était l'impression que ça pouvait donner, qu'il lui rendait la monnaie de sa pièce. Pour autant, ce n'était pas le cas. Tout du moins, pas réellement. Parce que, pouvait-il vraiment dire qu'il l'avait blessé en faisant ce qu'il l'avait fait? Pas physiquement, en tout cas. Moralement, en ce cas? Sur le coup, peut-être que oui, dans un coin de sa tête. Mais après, maintenant que ça faisait plusieurs jours que ça c'était produit, plus vraiment.

La seule chose qu'il avait pu lui faire de mal, c'était de l'avoir embrassé, de l'avoir enlacé. Parce que si comme il le pensait ce n'était du qu'à l'alcool, en ce cas oui c'était cruel. Il ne l'avait sans doute pas fait intentionnellement, mais ça n'en restait pas moins sadique. Parce que si lui ne s'en souvenait pas précisément, Hannibal lui jamais ne pourrait l'oublier, que ce soit en bon ou en mauvais. Alors oui, c'était cruel. S'il l'avait embrassé une seule et unique fois, à cause de la boisson qu'il avait bu, et que jamais, jamais plus ça ne se reproduisait, il aurait préféré ne jamais se lever ce soir là.

Le brun ne se rendit même pas compte à quel point son visage s'était refermé, plus triste qu'amusé à présent.

"Ah..., oui, peut-être que vous m'avez blessé. Mais certainement pas de la manière dont vous pouvez le penser, répondit-il dans un soupir. Et puis, que vous souvenez-vous de ce soir-là, au juste?"

Le jeune Noble fit revenir ce satané sourire sur son faciès sur lequel toute trace d'une hypothétique tristesse avait de nouveau disparu, et il se mit à jouer avec une mèche des jolis cheveux blonds de son otage.

"Vous avez l'impression que je vous fasse regretter quoi que ce soit? Moi je trouve ça plutôt agréable, pour ma part."

Peut-être n'aurait-il pas dû poser cette question, finalement. C'était ce qu'était immédiatement venu à l'esprit de Dail après avoir vu le visage de celui qui lui faisait face une fois qu'il eu finit de parler. Le sourire qui avait toujours étiré ses lèvres depuis qu'il l'avait plaqué contre cet arbre venait de disparaître, au profit d'un visage à l'expréssion réellement triste. Dail s'en voulut immédiatement, sachant que c'était sans aucun doute ce qu'il avait dit qui l'avait fait adopter un pareil faciès. Etait-il triste? Mais pourquoi donc, en ce cas? L'avait-il bléssé le soir où il avait un peu trop abusé de la boisson? Ses souvenirs de cette soirée étaient flous, mais il savait encore en gros ce qu'il avait fait. Mais il aurait eu plus tendance à penser que ses gestes auraient offensé celui qui les avait recu, et non l'aurait bléssé. Le fait était qu'il ne voyait pas bien pourquoi cela aurait pu le blésser. Ca lui échappait complêtement. Mais Hannibal lui permettrait peut-être d'éclairer sa lanterne par sa réponse. Et c'est exactement ce que le beau noble aux cheveux ondulés fit quelques secondes plus tard:

"Ah..., oui, peut-être que vous m'avez blessé. Mais certainement pas de la manière dont vous pouvez le penser. Et puis, que vous souvenez-vous de ce soir-là, au juste?"

Dail ne pu s'empêcher de lancer un regard à la fois surpris et troublé au jeune homme en face de lui. Pas de la manière dont-il pouvait le penser? Ce dont-il était certain, à présent, c'était qu'il l'avait en tout cas bléssé. Et il en fut réellement désolé. Il savait pertinement qu'il avait bu, et que ce qu'il avait fait, il ne l'avait pas fait dans le but de blésser Hannibal, loin de là. Il ne l'aurait jamais fait intentionnellement, et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir, maintenant qu'il savait avec certitude que les gestes qu'il avait eu envers lui l'avait bléssé. Et maintenant, ce sentiment prenait encore plus de place dans son esprit, plus encore que la gêne qui était revenue s'installer en deux traces rouges sur ses joues à l'évocation de ce fameux soir d'été. De quoi il se souvenait? Il ne se souvenait pas de grand chose, en vérité. Il aurait bien été incapable de lui énoncer tous les détails de cette soirée qu'il aurait préférée oublier, seulement les grandes lignes. A savoir qu'il avait eu des gestes déplacés envers lui, là aussi les détails, il ne s'en souvenait pas et préférait ne pas s'en souvenir, et qu'une personne dont l'identité lui avait échappé les avaient surpris dans la salle à manger. C'était tout ce dont il se souvenait, et cela lui suffisait amplement. Sûrement les souvenirs d'Hannibal devaient eux être moins flous et beaucoup plus précis. Oui, il devait même se souvenir avec précision de chaque geste faits, de chaque paroles prononcées. Oui, Dail ne doutait pas un instant que cela devait être plus dure pour le noble que pour lui. Il s'en souvenait parfaitement bien, lui ne s'en souvenait que très peu. Et pourtant, le très peu arrivait encore à lui faire prendre des couleurs...

Il fallait croire qu'il était malgré tout le plus gêné des deux. Et c'est sûrement pour ça qu'il ne répondit pas, se contentant de baisser ses deux orbes d'émeraude vers le sol, et de rougir bêtement comme il le faisait depuis qu'il lui était rentré dedans.

Mais le silence qui s'était installé après la phrase du jeune homme aux yeux dorés fut bientôt brisé par ce même jeune homme, qui venait d'élever la voix de nouveau:

"Vous avez l'impression que je vous fasse regretter quoi que ce soit? Moi je trouve ça plutôt agréable, pour ma part."

Heureusement pour Dail qu'il ne pouvait rougir plus que maintenant. Ses joues avaient d'hors et déjà la couleur d'une tomate bien mûre, et si elles avaient pu foncer davantage, elle seraient sûrement passés du rouge vif au violet. Mais fort heureusement pour le dirigeant, ce ne fut pas le cas, et ses joues gardèrent cette couleur qu'il commenceait à réellement détester d'un commun accord. Dail était maintenant persuadé que le gêner était tout ce que désirait Hannibal. Et que peut-être même qu'il faisait bel et bien cela pour lui faire regretter d'avoir eu tous ces gestes dans la salle à manger cette nuit-là. Oui, c'était forcément cela, après tout, il n'avait aucune autre raison de faire une chose pareille, sinon, non? Ou alors, cette raison autre que la vengeance, Dail ne voyait pas du tout qui elle pouvait bien être. Et la main du jeune homme aux cheveux sombres posée sur sa tête ne l'aidait que très moyennement à ordonner de manière pertinente et cohérente toutes ses pensées. Le jeune homme aux cheveux blonds poussa un petit soupir, levant sa propre main, qui alla capturer de sa douce étreinte celle du brun, pour ensuite l'écarter de sa tête. Malgré tout, une fois qu'il l'eu éloigné de ses cheveux, avec lesquels il avait trouvé bon de jouer, il ne lâcha pas sa main pour autant, la tenant fermement entre ses minces doigts. Dail ne se demanda même pas sur l'instant pourquoi il n'avait pas lâché la main du noble, car il n'avait aucun réponse à apporter à cette interrogation. Donc il n'y avait aucune raison de se torturer l'esprit pour une réponse qu'il ne trouverait de toutes façons pas, non?

"Je ne sais pas. Je ne sais plus rien." fit Dail, gardant ses yeux obstinément baissés vers le sol.

Oui, sur le coup, il ne savait plus quoi penser ou dire. Plus rien du tout. Et pourtant, Dieu savait que c'était rare chez ce dernier...

Hannibal regarda Dail, se demandant à quoi il pouvait bien penser. Ce serait sans doute un merveilleux don, que de pouvoir lire dans l'esprit d'autres personnes. Surtout quand la situation l'exigeait, à vrai dire. Et pourtant, Hannibal se demandait s'il aurait tenu à savoir ce qui occupait ses pensées s'il en avait eu le loisir et la possibilité. Oui, parce qu'au fond ce serait un peu comme une intrusion, une entrée par éffraction dans le seul endroit où il pouvait sans doute être un tant soit peu seul. Ce ne serait pas très juste, qu'il fouille ainsi dans son esprit. Même si, et il en était plus ou moins conscient, c'était loin d'être sa principale barrière. Non, c'était des raisons bien moins nobles, bien moins belles, plus égoïste et personelles. Mais ça, il ne pouvait s'en blâmer, et personne ne l'aurait fait. Parce qu'il n'existait personne qui soit entièrement dévoué aux autres. On remarquait bien plus la générosité de ceux qui d'habitude n'en faisaient pas preuve, tandis que les personnes qui ne céssaient de se dévouer aux autres ancraient ce trait de leur caractère dans la routine. Après, plus personne n'y prétait attention. Alors Hannibal avait beau être quelqu'un de gentil et d'extraverti, il restait néanmoins un tant soit peu égoïste. Et en l'occurence, même s'il avait pu et eu l'envie de savoir ce qui pouvait bien lui traverser l'esprit, il n'aurait pas été voir.

Parce que, au fond, il avait peut-être peur de ce qu'il pourrait y trouver.

En voyant le jeune homme aux jolis cheveux blonds baisser ses yeux verts vers le sol, tentant visiblement de réprimer des rougissements, Hannibal se remit à sourire. Bien, au fond il semblait gêné de nouveau. Enfin, de nouveau...,il n'avait sans doute jamais céssé de l'être depuis ces dernières minutes, donc le terme était un peu malvenu. Il était toujours aussi adorable comme ça, son regard vert perdu sur le sol, son joli visage teinté des couleurs prouvant son actuelle gêne, ses souples cheveux blonds si doux sous ses doigts. Définitivement, la tristesse qui avait tenté de s'emparer du brun quelques secondes plus tôt semblait avoir abandonné de nouveau la bataille, laissant place à cet air souriant qui lui était coutûmier. Bha, sans doute que Dail aurait beau faire quoi que ce soit, il finirait toujours par le lui pardonner. Quoi qu'il lui fasse, il finirait par s'en remettre, après un laps de temps plus ou moins long, après une tristesse plus ou moins grande, après de la colère, ou quoi que ce fut qui puisse l'envahir.

Tout ce qu'il voulait c'était lui sourire, et le voir sourire en retour.

Le jeune Noble ne put réprimer une mimique suprise en sentant la main du blond-qui fixait par ailleurs toujours l'herbe-atrapper la sienne, l'enlevant de sa chevelure claire. Non, en fait qu'il l'enlève de là ne le surprit pas tant que le fait qu'il ne le lâche pas par la suite, la gardant enlacée entre ses doigts. Cela étant, ça ne lui déplut pas forcément plus que ça. Que ce soit ses cheveux ou sa peau, le contact était toujours aussi agréable. En fait, il avait un peu de mal à comprendre le jeune homme en face de lui. Certes, il ne cachait pas sa gêne, mais s'il voulait réellement, fermement et avec conviction se défaire de son étreinte, il avait plusieurs façon d'y parvenir. Et il doutait fort qu'atrapper sa main soit une manière très éloquente de lui dire de s'en aller. Loin de là, en fait. Il ne le prenait pas du tout dans ce sens là, en tout cas, sans pour autant aller se dire que c'était une manière comme une autre de lui dire quoi que ce soit. Sans doute que ça n'avait même pas de sens particulier aux yeux de celui qui l'avait fait, alors aller en chercher un alors qu'il n'était pas à sa place serait compliqué.

"Je ne sais pas. Je ne sais plus rien."

Hannibal ne dit tout d'abord rien, perdu dans ses propres pensées. Plus rien? Allons bon, s'il ne savait plus rien...,enfin, c'était tout à fait compréhensible. La situation devait avoir quelque chose d'assez troublant pour le jeune homme appuyé contre l'arbre, et sans doute qu'en venant dans le parc il n'avait pas, mais alors pas du tout pensé à ça. A priori il n'avait même pas songé qu'il allait le croiser, parce que si ç'avait été le cas le blond Prince ne serait même pas du tout venu dans le Parc. Parce qu'il voulait l'éviter, quelques minutes auparavant. Et parce qu'Hannibal lui voulait qu'il le regarde, pas qu'il l'évite. Pas qu'il fixe le sol, ni qu'il le déteste. Qu'il le regarde, ne serait-ce que ça. Il ne lui en demandait pas beaucoup plus, étant donné la situation.

"Ah..., et bien moi je vous le dis dans ce cas, je ne vous fait en aucun cas regrétter quoi que ce soit. Ca n'a aucun rapport, du moins pas dirèctement. Ce serait,une bien drôle manière de vouloir vous faire regrétter quelque chose..."

Hannibal se défit doucement de l'étreinte qu'exerçait la main de Dail sur la sienne, et entrelaça délicatement ses doigts et les siens. Puis il rapprocha de nouveau son visage du sien, et, enlevant le bras qui le maintenant contre l'arbre, il atrappa son menton entre ses doigts et releva son visage, toujours avec autant de douceur et de délicatesse que précédemment.

"L'herbe ne va pas vous rendre vos regards, dit-il avec un sourire en coin. En revanche, moi j'aime bien vous voir sourire."

Dail ne savait plus ce qu'il devait dire ou faire. Cette situation le troublait réellement beaucoup, à tel point qu'il n'arrivait plus à décider de ce qu'il ferait mieux de faire ou non. Au début, quand il était rentré dans le jeune homme aux cheveux bruns, en plein milieu du parc, il avait tout d'abord été surpris, puis enervé. Quand il l'avait poussé contre l'arbre, il avait été gêné, comme lorsqu'il s'était souvenu de cette fameuse nuit. Et enfin, depuis quelques minutes, le jeune homme aux cheveux blonds était troublé encore plus qu'il n'était gêné. Il était troublé, et il ne savait même pas pourquoi, bien qu'il y réfléchisssait intensément, son regard toujours dirigé vers l'herbe verte qui s'étalait sous ses pieds. Ah, s'il s'était attendu à cela en quittant le château environ une heure plus tôt...Il ne savait même plus ce qu'il aurait fait alors. Se serait-il tout de même rendu dans le grand parc en connaissance de cause, ou bien se serait-il resté dans le château, à se promener dans les grandes allées éclairées de ce dernier? Il ne savait pas du tout, il n'était même pas capable d'apposer une réponse claire et précise à cette simple question. Pourtant, il aurait dû en être capable, non? Si cette situation le gênait autant qu'il le disait, pourquoi la réponse "Non, je ne serais pas sortit" ne lui venait pas immédiatement à l'esprit? Se pouvait-il qu'en dehors de ses incessantrs rougissements et de sa gêne à l'égard de cette situation et cette position, il se sentait tout de même bien là où il était? Non, il ne pouvait pas y croire, c'était tellement...

Improbable? Oui, c'était le mot qu'il cherchait. Mais dans ce cas, pourquoi ne lachait-il pas la main d'Hannibal en lui redemandant gentiment de le laisser partir?

"Ah..., et bien moi je vous le dis dans ce cas, je ne vous fait en aucun cas regrétter quoi que ce soit. Ca n'a aucun rapport, du moins pas dirèctement. Ce serait,une bien drôle manière de vouloir vous faire regrétter quelque chose..."

Dail frémit en sentant la main d'Hannibal lui échapper, puis ensuite se poser sur la sienne, entrelaçant doucement leurs doigts. Le jeune homme aux cheveux ressentait une curieuse impréssion de chaleur, qui ne venait pas des rayons du soleil dont les épaisses feuilles de l'arbre les mettaient à l'abris. Il ne chercha pas à savoir d'où elle provenait, même si inconsciement, il savait qu'elle était dûe à leurs deux mains liées. Mais elle était agréable, et il se sentait bien. C'était tout ce qui lui importait, sur l'instant.
Une moue surprise traversa son fin visage lorsqu'Hannibal lui prit le menton entre ses mains, le forçant ainsi à tourner son joli regard vert dans sa direction, et non dans celle de l'herbe juste en dessous d'eux. Ses deux yeux de nouveaux plantés dans ceux dorés comme l'or de son interlocuteur, il ne s'en sentit que plus troublé encore. Ah, il préférait mille fois regarder dans les yeux d'Hannibal qu'étudier les brins d'herbes du parc, mais l'herbe n'avait au moins pas un si joli regard et ne le troublait donc pas.

"L'herbe ne va pas vous rendre vos regard. En revanche, moi j'aime bien vous voir sourire."

Dail ne pu lui même réprimer un très léger sourire aux paroles du jeune noble, et faillit également lui répondre que c'était justement pour cette raison précise qu'il s'était appliqué à regarder la pelouse verte tout ce temps. Les regards qu'Hannibal lui avait sans cesse jeté l'avait gêné à un tel point qu'il avait dû baisser sa tête blonde et s'adonner à la contemplation de l'herbe du parc. Et maintenant qu'il le regardait dans les yeux, pour la première fois depuis quelques bonnes minutes déjà, il ne pouvait plus tourner la tête et regarder autre part que dans ses yeux. C'était si stupide, on ne pouvait pas être ainsi captif d'un simple regard...Mais il fallait croire que l'impossible pouvait devenir possible, il n'arrivait plus à s'en détacher. Qu'est ce que c'était idiot, tout de même...Il se retrouvait dans une drôle de situation et de position, à cause de ce jeune homme aux cheveux noirs. Il n'aurait jamais pensé se retrouver ainsi démuni et troublé face à quelqu'un. Il ne comprenait pas bien ce qui lui arrivait, n'arrivait plus à analyser correctement ses pensées. Que devait-il penser des battements de son coeur qui s'étaient faient plus rapides?

Il n'en savait strictement rien. Il lui répondit tout de même, resserant légèrement ses doigts sur la main d'Hannibal:

"Ah, c'est peut-être pour cela que je regardais l'herbe, ne croyez vous pas?"

Les yeux de Dail se fermèrent alors qu'un petit rire, dans lequel l'on percevait autant de joie que de nervosité, car elle ne le quittait plus depuis un bon moment, s'échappa de ses lèvres entrouvertes. Il ne savait toujours pas quoi penser de cette étrange situation. Son esprit était à la recherche de réponses qu'il n'arrivait pas à trouver, et au milieu de tout cela, Dail ne savait plus comment réagir. Peut-être que finalement, ses questions trouvèrent des réponses, car il se décida tout de même à faire quelque chose. Ou alors peut-être cela n'était juste qu'un geste éxécuté sur un coup de tête. En tout cas, cette fois-ci, il était sobre, et tout à fait maître de ses pensées ou ses actes. Là, il n'y aurait plus rien pour le défendre. L'alcool était peut-être un bon coupable, il serait ici son propre coupable et défenseur. Tous les choix lui revenaient, toutes les actions, tout ne serait que sa faute. Et il assumerait jusqu'au bout, comme il l'avait toujours fait, autant qu'il le puisse.

Doucement, Dail rapprocha son visage de celui de l'homme en face de lui, et posa doucement ses lèvres sur les siennes, sans pour autant défaire la main de l'étreinte qui la tenait.

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