Steal a Book,or not? {TERMINE}

Elle retournerait travailler, et s'effacerait à nouveau, doucement, jusqu'à se faire entièrement oublier. De Jing comme de Jayden; de toute façon, se dit-elle alors, il y avait bien peu de chances -que disait-elle, de risques- pour qu'ils se souviennent d'elle plus que le strict minimum. En effet, aucune de ses paroles ne devaient les avoir particulièrement vexés, blessés, ou marqués dans quelque sens que ce fut, positif, négatif, qu'en savait-elle. Sa manière de dire les choses avait été aussi plate qu'inintéressante et entrecoupée, peu claire, et encore moins osée. D'autant que, la plupart du temps, elle s'était contentée d'un hochement de tête, parfois, mais rarement, ponctué d'un commentaire destiné à calmer les esprits, et rencontrant chaque fois un échec somme toute inexorable. Seul fait important que la grande timide devant l'éternel aie accompli: une gifle. Et encore, accompagnée d'excuses à profusion, ce qui devait bien, dans le fond, témoigner de son manque total d'audace et de confiance en elle-même, en dépit des paroles du rouquin à son égard, qui n'avaient pas été pour lui plaire. Se tenant debout, le dos droit, les mains croisées et se torturant mutuellement à longueur de temps, les yeux sagement rivés sur le sol et la tête baissée, elle aurait presque pu passer inaperçue, parmi tous ces rayonnages immobiles. Quant à son apparence, était-ce seulement la peine de l'évoquer? Depuis des lustres, ce qui lui semblait être toujours en réalité, elle savait pertinemment ne pas avoir eu le droit à ce joli visage et cette silhouette en sablier qu'avaient certaines, et qui faisaient se retourner les garçons à leur passage. A l'inverse, elle n'avait pas non plus un visage disgracieux, ou quoi que ce fut de cet acabit-là. Elle était juste..., normale. Normale à un tel point que, fût-elle plantée devant vous, vous n'auriez pas pu vous souvenir de son visage. L'archétype même de la servante faisant son travail, bon gré mal gré, ni trop gentille ni trop méchante, ni trop douée ni trop maladroite, ni trop intelligente ni trop stupide. Souvent, songeait Marielle, elle jetait alentours un coup d'œil circulaire, et son regard croisait alors une multitude de gens qui, sur ces quelques points, lui ressemblaient. Elle se doutait bien que si, dans quelque temps, elle sortait en ville et passait, par inadvertance, dans la même rue que le villageois, il fut capable de replacer un nom sur sa personne. Une vague impression de déjà-vu? Oui, peut-être bien. Ce sentiment que vous avez d'avoir vu quelqu'un, quelque chose, avant, sans pouvoir pour autant vous souvenir de l'heure, des conditions et de l'endroit. C'était ainsi, et on l'oubliait vite. Lui, ne ferait pas exception à la règle. Quelque part, c'était rassurant. D'une autre, un peu décevant. Quelle petite fille n'avait jamais rêvé d'être belle comme le jour? Enfin, d'un autre côté, c'était exactement l'effet recherché, alors, il ne devait pas y avoir de problème d'aucune sorte. Ces traits communs lui étaient plus qu'utiles. Au premier signe de nouvelle bataille avec Hatès, ses missions s'accompliraient dans le noir pour la majorité. Mais les soupçons retombaient toujours vite, quand on ne pouvait vous différencier des autres idiots sur lesquels vous preniez modèle. Et puis, en ce qui concernait l'autre serviteur, une discussion, de temps à autre, n'avait jamais tué personne. Ou en tout cas, pas au sens propre du terme, et c'était bien celui-ci qu'elle entendait. Il avait beau dire, il ne devait pas être si solitaire; pour être venu lui parler, de son propre chef, et engager la conversation, lui demander, même, de lui accorder son amitié, il n'était pas concevable qu'il ne puisse agir de même avec d'autres personnes. Avec un peu tout le monde, se serait-elle avancée à dire. Parce qu'après tout, elle n'était pas différente. Elle demanderait à certaines de ses amies, peut-être le connaissaient-elles. Dans le fond, ça n'aurait rien eu de surprenant. Au bout d'un moment, il finirait par se rendre compte qu'il avait fait le tour de toutes les choses qu'il pouvait bien trouver à lui dire, et qu'elle, ne disait jamais rien qui sorte vraiment de l'ordinaire. Ils seraient amis, bien entendu. Mais aussi étrangers. Ce n'était pas un traitement pire que ce qu'elle réservait à tout un chacun; certes, il y avait certaines personnes auxquelles elle tenait véritablement. Sans arrières pensées, ce qui était pour elle une sorte de petit exploit personnel. Mais il n'en ferait jamais partie intégrante, voilà tout. En cela, elle n'était en rie, étrange ou calculatrice: ils pouvaient s'entendre, mais guère plus. La jeune fille aux courts cheveux pâles continua de fixer le sol de la bibliothèque, se demandant si elle devait, ou non, partir de suite. La probabilité qu'une tierce personne fasse son entrée et complique le tout, changeant la donne au passage, et lui créant des ennuis à la pelle, continuait de trotter dans son esprit, hantant la moindre de ses pensées sans qu'elle y puisse rien changer. La Prudence, disait-on, était mère de sagesse et de sureté, et pour une fois, elle n'avait rien à y redire. C'était son mot d'ordre, après tout, un des principes qui lui collaient au cœur et à la peau.

Faillir n'avait jamais été en option, pour elle. Elle réussissait, point final. Et ce, dans tout ce qu'elle faisait. Parce qu'elle prenait les mesures et précautions qu'il fallait dans ce but, et qu'elle avait les moyens nécessaires. Techniquement, elle aurait dû être partie depuis longtemps. Et le savait parfaitement; mais d'un autre côté..., d'un autre côté, elle ne pouvait pas partir au beau milieu d'une 'conversation', de but en blanc, sans raison valable. Elle releva la tête, et croisa le regard de Jing, qui reprit la parole. Une fois assuré qu'elle, ne le ferait pas. Ce n'était pas dur de comprendre: le silence, elle connaissait. Il permettait de ne pas créer plus de gêne, faute de la chasser. Et c'était déjà ça; honnêtement. Il allait rétorquer quelque chose, elle le savait. Et était quelque peu désireuse de l'entendre, elle l'avouait. Allons, qu'allait-il trouver à dire, cette fois, pour se défendre? Elle était consciente qu'il ne la trouvait pas si sotte, mais il devrait faire mieux que le soutenir pour l'impressionner. La jeune Aelan guettait la bonne occasion de s'enfuir de la grande salle emplie de livres inutiles, et incompréhensibles et poussiéreux, l'ombre d'un sourire sur les lèvres.

"Je n'ai jamais dit que Marielle était stupide, loin de là. Bien au contraire, je pense qu'elle pourrait être la personne la plus intelligente du coin. Elle n'a pas prouvé son intelligence? Qu'importe, vous vous avez prouvé votre stupidité, et moi je sais d'avance que je suis loin d'être quelqu'un de très cultivé."

La principale intéressée ouvrit de grands yeux étonnés. Et cette fois, Dieu savait que ce n'était pas feint. Elle baissa les yeux derechef, tandis qu'elle se demandait ce qui avait bien pu l'amener à une telle conclusion. Certes oui, il avait raison. Mais de là à le dire, il y avait de la marge... Quoique, il était vrai que s'il se trouvait lui-même idiot, et au vu du peu d'estime qu'il semblait avoir pour Jayden, ce ne devait rien avoir de bien surprenant. Une fois de plus, elle était la solution 'par défaut'. A peine plus tôt, ça avait aussi été le cas avec le rouquin. Comme il ne voulait pas adresser la parole au serviteur, eh bien, il la lui avait adressé à elle. Une autre personne aurait été présente dans la salle, et ses propos auraient différés. Elle en restait persuadée. Un vague soulagement s'insinua dans ses veines et termina de calmer son esprit, qui avait un léger bond tout sauf agréable. L'espace d'une seconde, elle s'était demandé si elle commis la moindre erreur. Avait fini par conclure, tout aussi rapidement, que non, pas le moins du monde. Et puis, il ne l'aurait pas remarqué, quand bien même c'eût été le cas. Aucun risque.

Ah, ceci dit en passant... Elle non plus, n'était pas cultivée! Elle fuyait les livres comme la peste. C'était d'un ennui..., ils racontaient tantôt des histoires qui n'avaient pas ne fut-ce que la prétention d'être véritables, tantôt des contes dont la vraisemblance laissait franchement à désirer, tantôt une histoire d'amour aussi niaise qu'écœurante, tantôt l'Histoire d'un royaume ou autre, qui était passée et que plus personne ne voulait connaître tant elle était lointaine et complexe... Quel intérêt cela avait-il, de lire? De connaître, sur le bout des doigts, une carte? Aucun. Voilà la réponse qu'elle aurait fournie à quiconque lui aurait posé la question. Enfin, elle aurait enrobé la vérité de velours, en disant juste ne pas avoir le temps, ni la passion de ces ouvrages. Tout cela pour dire que, question culture, elle n'était pas la mieux lotie. Vraiment. Et de son point de vue, ce n'était pas une honte.

"Et effectivement, elle pourrait me frapper je ne pense pas que je me mettrais en colère. Mais je pense que ce ne seras pas le cas, vu qu'elle n'a aucune raison de le faire. Du moins j'imagine. Je n'ai pas le souvenir de t'avoir manqué de respect. N'est ce pas?"

Her, il pensait beaucoup, mais il n'était pas sûr de grand chose, se dit-elle à elle-même avec une certaine ironie. Et, non, elle ne risquait pas de le frapper. Cette envie profonde de les défenestrer restait, diffuse, mais de le frapper, non. Il n'était pas méchant et, aussi et surtout, elle n'était pas violente. Le brun n'était pas du genre, semblait-il, à s'emporter pour un rien. A moins qu'il se fiche du tout? Marielle ne le pensait pas, mais tirer des conclusions hâtives au sujet de personnes qu'on connaissait à peine était dangereux, risqué. Or, ces deux adjectifs n'étaient utilisés qu'avec une négation dans ses phrases. Il l'appréciait, voilà tout. Elle lui adressa un nouveau sourire maladroit, et articula un simple 'oui' rapide. Hors de question de retourner dans de longs discours..., et puis quoi, encore? Elle ne voulait pas qu'on s'intéresse à elle, au contraire. Elle voulait qu'on l'oublie, qu'on la laisse. Et elle voulait toujours s'asseoir, ceci dit en passant. Quelle plaie. Au moins, il était difficile de rebondir sur une réponse si courte et concise.

«Vous avez pas mieux à faire que de rester planté là à rien faire? Je croyais que vous étiez payés pour travailler, pas pour faire beau. Ou laid. Pour ce que ça change...»

La jeune demoiselle s'inclina poliment, sans prêter de réelle attention à son geste. Un reproche était immanquablement suivi de plates excuses. Ce comportement était de l'ordre du réflexe plus que d'un autre, dans la mesure où elle servait, à longueur de journées, des nobles qui savaient se faire obéir. Elle n'avait pas à le faire, elle ne lui devait aucune obéissance. Mais dans les faits, il n'avait pas tout à fait tort. C'était osé, alors que c'était lui, qui était intervenu et l'avait interrompue dans son travail! Elle le détestait pour cette franchise aussi bien que pour cette insolence. Ce n'était simplement pas supportable, il fallait regarder la vérité en face, que ce fut pour la contourner et la modifier par la suite, ou pour la respecter le plus fidèlement possible.

« Je... Vous avez raison, je vais retourner travailler. Je... Je n'appelle pas la garde, alors, ne faite rien de mal, s'il vous plait! Je vais... Je vais faire comme si je ne vous avais pas vu! »

Elle jeta un coup d'œil rapide à Jing, avant de s'incliner une nouvelle fois et de passer, d'un pas pressé, la porte de la bibliothèque, marchant vite, courant presque. Le sous-entendu de ses paroles était très clair: elle ne voulait pas d'ennuis, lui non plus sûrement, pas plus que Jing. Alors, autant faire en sorte que personne n'en aie, en faisant 'comme si' ils ne s'étaient jamais croisés, ni plus ni moins. Une occasion pareille de tirer sa révérence ne se serait peut-être pas représentée; les deux autres, de leur côté, pouvaient bien faire ce qu'ils voulaient. Même si elle se doutait bien qu'ils n'allaient pas discuter des heures de leurs ô combien nombreux centre d'intérêt communs autour d'une bonne tasse de thé. Quel dommage, ils auraient pu, pourtant! Jing avait le plateau, après tout. Ses pas résonnèrent dans le long corridor, et elle se sentit plus soulagée à mesure qu'elle s'écartait de la bibliothèque. Voilà qui avait brisé la monotonie de sa journée! Marielle, qui se souvenait de tout ce qui lui semblait important, se dit qu'elle ferait bien de ne pas les oublier. Juste 'au cas où'. Prudence est mère de sureté, oui. Une bien belle ligne de conduite.


[HS: RP fini pour Marielle! Faites comme vous voulez, maintenant. Comme 'Jayden doit conclure avec Jing', hein, Nina...X'DDDDDD
Cette erreur va me hanter jusqu'à la fin de mes jours!XD]

Pour sûr, Jing avait joué sur les mots. Être cultivé n'avait rien à voir avec l'intelligence. Il y'avait des personnes qui connaissaient beaucoup de choses dans le monde, et qui n'avaient pas la moindre once d'intelligence pour autant. Ouvrir et lire un livre était à la portée de n'importe qui. De n'importe qui, pas de n'importe quoi, pensa le voleur en regardant encore Jayden qui fixait le plafond avec son air ahuri. Le rouquin n'aurait pas put par exemple, mais sinon écrire un livre était à la portée de n'importe qui, vraiment. Il aurait put le faire lui, Marielle aussi sans doute. Dahrenn Bellanca, Melfia Hider aussi, sans doute. Peut être Dail Shan'haron et Amy Grimm également. Après tout, leurs deux pays n'étaient pas encore totalement ruinés. Très sincérement, Jing Sneaked n'appréçait réellement aucun des quatre dirigeants. Melfia Hider avait été une Reine normale, mais elle n'avait pas sût empêcher la catastrophe de la mort de Jake et Jeremy, même si la mort de ce dernier fut plus une bénédiction, et elle n'avait pas non plus levé le petit doigt lorsque la famille Sneaked avait dût déménagé dans un autre pays pour fuir les problémes des proches de Jeremy. Melfia n'avait rien put faire, Amy Grimm de son coté, n'avait malgré tout qu'une quinzaine d'années. Malgré toute sa bienveillance qui était totalement factice, le jeune kleptomane pensait avec raison que une jeune fille à peine entrée dans l'adolescence ne pouvait pas faire une bonne reine. Dahrenn Bellanca était un roi dur et intransigeant oui. Aucun doute là dessus. Jing ne lui ferait aucune remarque, c'était sûr. Quand à Dail Shan'haron, il était monté sur le trône par pur hasard. Il avait été élevé pour devenir soldat, pas souverain. Rien d'étonnant à ce que son pays soit toujours en guerre contre une nation qui aurait dût se faire écrasée à la base. Jing avait ce point de vue là. Il n'en démordait pas, et si il était hors de question qu'il le partage en public, il était convaincu que Oria finirait par perdre la guerre contre Hatès. Et ça n'avait rien à voir avec le fait que Marielle soit originaire du pays des glaces, non loin s'en faut. Bien au contraire, Jing trouvait simplement qu'un soldat à la tête d'un pays ne pouvait pas amener la victoire. Dahrenn Bellanca n'était pas qu'un guerrier exceptionnel, c'était un chef redoutable et redouté. Dail Shan'haron n'était qu'un guerrier. Jing le savait pour l'avoir étudié avant de s'infiltrer dans ce château. C'était pour ça qu'il avait choisit Dail plutôt qu'Amy, Dahrenn où Melfia comme cible de son larcin royal. Dérober une couronne, c'était un rêve de cambrioleur. Il voulait l'atteindre, aucun doute là dessus. Et il avait choisit de s'infiltrer dans le château de Dail, tout simplement. Pourquoi? Juste parce que c'était le château du dirigeant le plus en vogue pour devenir sa victime. Voler Grimm aurait été trop simple, la pauvre n'était qu'une petite fille. Jing n'avait rien contre l'âge, il était même plutôt enclin à dire que la valeur n'attendait pas le nombre des années. Mais tout de même, la Reine de Moria n'avait que 15 ans. C'était plus jeune que lui, et c'était une fillette qui s'était retrouvée sur le trône suite à la mort de ses parents. Où à la mort de l'un et la disparition de l'autre du moins. Peu importait, la voler lui semblait beaucoup trop facile. Or, Jing voulait devenir un voleur connu, un voleur presque légendaire. Le premier à avoir réussi à dérober une couronne royale d'un des 4 pays de Lysandre, et à l'âge d'a peine 16 ans. Et dérober une couronne qui en valait la peine. Dérober la couronne de Melfia était à la hauteur du défi, mais pas du tout envisageable. Trop dur, tout simplement. Sal'ahë était l'enfer sur terre, s'y rendre à présent était signer son arrêt de mort. Un point c'est tout. Sal'ahë était un véritable endroit où la mort regnait en maîtresse absolue. Impossible ne serait-ce que de passer la frontiére, même si il était né là bas. Il n'était pas un Antarr. Il n'avait aucune chance de survivre là bas. Sal'ahë, impossible. Hatès, la couronne de Dahrenn, c'était déja plus abordable. Mais cela restait assez ardu. Outre le fait que Dahrenn Bellanca soit un dirigeant bien plus strict et sévére que l'était Dail Shan'haron, il y'avait aussi à prendre en compte la véritable forteresse qu'était le royaume des glaces. Ceinturé par des montagnes et porteur d'un climat extrême, Jing n'avait pas la moindre envie de s'y retrouver seul et sans le sou. Restait Oria, un pays proche du desert mais tout de même fertile, avec un Dirigeant qui tenait plus du soldat qui s'était retrouvé au pouvoir par obligation que par compétence, un château pas très fortifié, un climat chaud, mais supportable, des lois plus clémentes envers les étrangers... Oui, Oria avait été la cible parfaite.

Quel dommage que ce soit aussi le lieu de vie du Jayden, cet animal étrange. Il semblait que la chaleur ai fait fondre son cerveau dès sa naissance. Si tant est qu'il en ait eu un à la naissance dailleurs. Il devait être si petit que fondre lui avait prit quelques minutes. Comment ses géniteurs pouvaient t-ils le laisser ainsi en vie? Si Jing avait un jour des enfants, et que l'un d'eux ressemblait à ça, il l'étranglerait sur le champ. Pas question d'avoir un fils comme ça, voyons! C'était moche, bête et surtout ça n'avait aucune qualité qu'il fallait recconaître, à part... La tenacité peut être? Jing devait bien admettre que c'était assez fort de rester ainsi aussi buté alors que Jayden s'était fait enfoncer plus d'une dizaine de fois. Oui, c'était assez fort, et très très enervant aussi. Surtout qu'il n'avait même pas l'air de comprendre qu'il était totalement battu par le kleptomane. Oh, ce dernier n'avait aucune prétention, hein. Simplement, il était persuadé que Jayden était le simple resultat d'un improbable croisement entre une huitre et une carotte. Sur lesquels on aurait vomi par dessus. Et cela donnait Jayden. Le quotient intellectuel d'une huitre, la même obstination alors qu'on venait de l'ouvrir déja un bon nombre de fois, la couleur d'une carotte et la même corpulence que cette derniére, l'odeur de la flaque de vomi... Oui, cela se tenait vraiment bien cette théorie. Quand à ces vêtements hideux, sans doute devait t-il les avoir découpés dans un sac poubelle. Noirs et avec des reflets de lumiére. Oui, un sac poubelle. Sans doute la maison où il vivait, tiens. Vivre dans une poubelle semblait tellement adapté au Jayden. Jing n'avait guére envie de réaliser un documentaire sur la vie de cet animal étrange qu'était le Jayden, mais il devait bien avouer que cela suscitait assez la curiosité. Comment parvenait t-il à vivre dans la société, lui qui devait inspirer des envies de meurtre à chaque personne qui lui adressait la parole? Une question bien vaste. Comment pouvait t-il encore rester là, à croire qu'il avait le dessus, alors qu'il s'était pourtant fait détruire verbalement des dizaines de fois? La réponse était plus simple sur ce coup là. Parce qu'il était complétement stupide, et qu'il ne comprenait même pas qu'il s'était fait détruire. Ah, là là... Décidément, les animaux ne sont plus ce qu'ils étaient autrefois. Jing se souvint d'un âne que sa famille avait emporté pour le déménagement à Oria après la mort de son pére et de son petit frére. Un âne assez vieux, gâteux et qui boîtait lorsqu'il marchait. Un âne complétement idiot, cela allait de soi. Mais au moins, il avait eu le mérite de pouvoir porter des bagages. Là, le Jayden n'aurait même pas fait l'affaire. Pas assez de muscles. Il se serait brisé en tentant de soulever une valise. Et on ne pouvait même pas le manger, pas assez de graisse. Ce truc n'était qu'une sorte de tas d'os dressé en l'air, avec une coupe de cheveux rapellant furieusement une carotte orange. Oui, le Jayden ne semblait même pas comestible. Cela aurait été bien indigeste de tenter de le manger. Pourtant, cela aurait débarassé le monde d'un bien lourd fardeau. Ah, si seulement cet animal pouvait s'endormir en suçant son pouce! Peut être qu'il s'empoisonnerait lui même comme ça, et on pourrait faire brûler son cadavre par la suite. Comme ça, il irait rejoindre les enfants qu'il pourrait faire avec la terre, car c'était bien là sa seule chance d'en avoir. Une carotte plantée dans le sol, changée en cendre, ferait un bon engrais pour un autre plan de carotte. Des carottes plus dociles cette fois, qui n'iraient pas fricoter avec une huitre sous une chute de vomi pour donner naissance à un Jayden. Dieu merci, il était un cas unique. Il était forcément un cas unique. Sinon, Jing allait quitter Oria, tout simplement. Même si Sal'ahë était un pays infernal, au moins les Antarrs n'étaient pas des crétins. Ou pas autant que l'était Jayden.


«Vous avez pas mieux à faire que de rester planté là à rien faire? Je croyais que vous étiez payés pour travailler, pas pour faire beau. Ou laid. Pour ce que ça change...»

Travailler? Oh tiens, cet animal connaissait le sens de ce mot. Et bien en le regardant on aurait pas cru ça. C'était surprenant, vraiment. Enfin, peut être qu'il connaissait simplement le mot, et qu'il l'avait sorti comme ça juste pour essayer de montrer qu'il pouvait parfois être un brin intelligent. Ou pas, vut qu'il ne pouvait jamais l'être. Sans doute l'avait t-il dit sans en connaître le sens. Qu'un type pareil connaisse la définition du mot travail serait très étonnant. Il suffisait de voir ce qu'il faisait pendant que d'autres honnêtes ou pas trop honnêtes étaient censées travailler. Jing travaillait, bien sûr. Marielle aussi. Après tout, ils étaient sur leur lieu de travail, et c'était cet individu qui était censé partir. Mais bon, cela serait sans doute trop compliqué pour lui faire entrer ça dans le crâne. Quand à sa derniére remarque, Jing ne songea même pas à lui retorquer quelque chose. C'était assez pathétique quand même. Pour un peu, on aurait dit que le Jayden reprenait presque mot pour mot les phrases de Jing. Ce dernier voulait bien croire qu'il pouvait être doué pour les échanges verbaux, mais là... Et puis c'était insultant de se faire reprendre par ce truc orange.


« Je... Vous avez raison, je vais retourner travailler. Je... Je n'appelle pas la garde, alors, ne faite rien de mal, s'il vous plait! Je vais... Je vais faire comme si je ne vous avais pas vu! »

Jing la regarda, alors qu'elle se retirait avec une petite révérence. Il lui fit un sourire, la vit s'en aller doucement par la porte, et l'entendit s'éloigner pas à pas au loin. Tandis que le jeune pseudo serviteur se retrouvait avec l'animal en liberté, il poussa un léger soupir, avant de saisir le plateau de thé et d'y placer tout ce qui avait put déborder auparavant. Puis il le souleva, et avança vers la porte, sans le moindre regard pour Jayden. Il se disait sincérement que moins il lui parlerait, mieux il se porterait. Sérieusement, il suffirait peut être de l'ignorer pour ne pas l'avoir encore dans les pattes. Oh, mais pouvait t-il réellement le laisser dans cette bibliothéque? Il y'avait là des ouvrages assez recconus tout de même... Libre à ce Jayden d'en voler plusieurs. Jing pencha sa tête sur le coté, et poussa légérement la porte avec son pied. Sortant de la bibliothéque, il avança dans le couloir emprunté par Marielle quelques secondes plus tôt, et donc à priori desert. Il effectua une vingtaine de pas; après quoi il cria tout simplement "Un intrus dans la bibliothéque! Gardes!", puis il posa tranquillement son plateau sur un buffet situé à cet endroit là, avant de placer les mains dans ses poches pour continuer à avancer dans le couloir qui était complétement desert. Bien, maintenant avec un peu de chances, l'animal serait mit en cage. De toutes maniéres, Jing était déja parti. Et à moins que Jayden ne soit assez stupide pour se jeter dans le couloir à sa suite, et donc se retrouver nez à nez avec les gardes arrivés entre temps, le jeune voleur était tranquille. Il restait une chance à la carotte en passant par la fenêtre au moins. Enfin, maintenant, il était tranquille. Bien, à présent, voir ce qui pouvait valoir cher dans les cuisines.


[Over for Jing too. Maintenant on va savoir si Jayden va se faire capturer ou pas. Mwahaha, vengeance.XD]

{Si c'est ça que t'appelle une vengeance, je suis tranquille pour le restant de mes jours...X'D

Et MCDM, je me suis TROMPEE! J'étais confuse, voilà tout. JAYDEN IS STRAIIIIIIIIGHT!>___<

J'aime finir des postes. Ça me donne la sensation d'avoir fait quelque chose de bien. Avancer le schmilblick, au moins. Et non, tu ne sauras pas, Aeon. Enfin tu peux imaginer. Et tu sauras précisément la prochaine fois que Jayden postera..., un jour.ù___ù }

Jayden n'avait rien à faire là, d'accord. Ça ne l'avait pas empêché de rentrer, de rester, de parler, voire de reprocher aux autres de ne pas faire ce qu'ils devraient-alors que franchement, c'était lui le moins à sa place ici. Était-ce étonnant? Pas vraiment. Il se fichait bien de savoir ce que les autres pensaient de lui, dans la mesure où il ne les connaissait que peu ou qu'il ne les appréciait pas. Il ne connaissait pas Marielle, trouvait Jing pathétique : donc il s'en moquait. Le jeune homme aurait bien aimé, évidemment, savoir ce qu'ils pensaient de lui ; c'était une curiosité tout à fait naturelle. Même si cela n'aurait rien changé à son comportement, quoi qu'il en soit..., ses parents n'avaient toujours pas réussi au bout de trois ou quatre ans à le rendre plus aimable, ce n'était pas eux qui allaient y arriver en dix minutes de conversation. Ça aurait été le comble de l'ironie. Un peu comme réussir en un rien de temps ce que quelqu'un essayait de faire depuis des années et des années. Ce genre de prouesses avaient le don d'en énerver plus d'un, pour sûr. C'était sans doute pour cela, d'un certain côté, que Jayden se complaisait dans sa normalité intellectuelle et physique. Il n'était pas particulièrement fort ou faible, n'était ni un génie ni un cancre : et pour être clair, ça lui convenait mieux que bien. Les extrêmes, ça ne faisait qu'attirer une ribambelle d'ennuis tout sauf souhaités et, oh non, il ne souhaitait pas avoir ce genre de problèmes. Tant que c'était son attitude et ses paroles qui lui en créait, il les assumait. Mais si, par exemple, le fait qu'il soit grand lui en avait attiré, cela l'aurait énervé au plus haut point. Ce qui était indépendant de chacun n'aurait pas dû être jugé, si le monde avait été bien fait. Rien n'aurait dû être jugé, s'il avait été réellement bien fait. Malheureusement pour un peu tout-à-chacun dans ce beau pays et dans les autres, rien n'était parfait. Que ce soit ici ou ailleurs. Raison pour laquelle certains pouvaient vivre heureux, et d'autres non. Ça, c'était vraiment amusant : à quel point le bonheur pouvait tenir à peu de choses. Et à quel point le sort de chaque personne pouvait changer du tout au tout en un claquement de doigt, à cause d'une seul décision, d'une seule bêtise ou d'un mauvais choix. Pour toutes ces raisons, Jayden aimait lire-particulièrement tout ce qui pouvait être qualifié de livres 'ennuyeux et tout juste bons à alimenter le feu', du genre livres d'Histoire, avec un grand H. Ou histoires tout du moins vraisemblables. C'était intéressant, selon lui. Il ne forçait personne à adopter son point de vue, mais ne cherchait pas particulièrement à s'en cacher non plus : ce n'était pas une honte, non? Et si on lui disait que son caractère n'allait pas avec cet intérêt pour les livres, il se contentait de jeter la première chose qui lui passait sous la main sur l'autre. Ou de lever les yeux au ciel, quand c'était sa mère qui lui en faisait la remarque, l'air comblée pour X raison-de toute façon, elle avait toujours l'air comblée. Ses parents détestaient lire, pour leur part : comme quoi ça n'avait rien à voir. En fait, il n'était même pas sûre qu'ils sachent vraiment lire, comment dire, correctement. Lui-même savait écrire et lire sans problèmes-bien qu'il n'était pas sûr de ne faire aucune faute, mais quelle importance?-mais il doutait franchement que ce soit leur cas. Le jeune homme n'avait jamais vraiment abordé ce sujet avec eux, et de fait ne pouvait pas répondre à cette interrogation muette avec certitude. Pas comme si écrire servait à quoi que ce soit, pour la plupart des villageois. Lire pouvait l'être un minimum, mais écrire? Pas à grand chose. Peu de personnes dans son entourage allaient encore à l'école passés leur treize ans, et certains n'avaient même jamais fréquentés ces bancs. Presque personne n'écrivait de lettres, de toute façon..., et si ponctuellement ce besoin se faisait ressentir, il n'y avait qu'à demander l'aide de quelqu'un qui en avait la capacité. Voilà tout. En tout cas, lui pouvait. Lire l'aidait à avoir plus de vocabulaire et à savoir écrire correctement, à défaut d'avoir été longtemps assis sur une chaise à obéir à un maître quelconque.

Une fois ses yeux reposés sur l'ouvrage, il s'était bien décidé à ne pas les relever. Le villageois aux cheveux roux en avait assez de 'parler' avec cet être décérébré qu'était Jing, et il n'y avait qu'une façon d'arrêter cela : qu'un des deux s'en aille. Il avait bien compris dans les secondes qui avaient précédées que ce pauvre type n'arrêterait pas de lui répondre, même s'il ne lui adressait pas la parole. Une vraie plaie. Il vit néanmoins, malgré qu'il fixait les lignes inscrites sur les pages blanches, la jeune fille s'incliner légèrement. Elle s'était bien inclinée, n'est-ce pas? Pour le coup, il releva ses yeux bruns et haussa un sourcil. C'était quoi, cette manie? Ne travaillant pas au château-Dieu merci!-il ne connaissait pas tout les codes de politesse utilisés par ceux qui, eux, le faisait. Cela étant, il savait pertinemment ce que signifiait s'incliner, il n'était pas totalement ahuri non plus. Et Jayden, honnêtement, était persuadé que c'était une très mauvaise idée de travailler ici. Non pas que ça ne payait pas assez, ou même que c'était trop difficile ou quoi que ce soit..., simplement que c'était malsain. Après tout, ils passaient leur temps à s'incliner et acquiescer, sans la moindre chance de dire ce qu'ils pensaient vraiment ; et ça, c'était franchement malsain, de son point de vue. Il ne savait pas exactement si le mot convenait, mais..., c'était celui qu'il aurait employé. Malsain. Ce n'était pas sain, comme genre de relation, ça. Comment cela aurait-il pu l'être? Il demandait à ce qu'on le lui explique. Il était persuadé que ça n'aurait jamais tenu la route. Ça aurait été aussi bancale que ce que disait Jing ; et ce qu'il pensait de l'intellect du brun en disait suffisamment long. Jayden ne dit rien cependant, se contentant de poser ses yeux fins sur la jeune servante, attendant qu'elle sorte. Parce qu'elle allait sortir, n'est-ce pas? Il ne pensait pas qu'elle réponde quoi que ce soit d'autre. Mis à part qu'elle y allait, soit entendu. Du peu qu'il en avait vu, elle n'était pas du genre à chercher les ennuis, mais plutôt à les éviter soigneusement. C'était un peu le cas de tout le monde, dans le fond, mais c'était particulièrement marqué chez elle. Et de toute façon quand on s'excusait d'avoir frappé quelqu'un qui le méritait, on ne restait pas discuter tranquillement avec quelqu'un qui vous avait, plus ou moins, demandé de vous en aller. Ils pouvaient voir ça comme une aide, tout les deux : ils ne pouvaient pas rester de toute manière, à moins de ne chercher à avoir des problèmes plus ou mois graves. Pour être entré, il se ferait sortir plus ou moins gentiment. Peut-être qu'ils demanderaient à voir ses parents, il ne savait pas trop. En tout cas, rien de franchement grave. Mais eux, pour avoir laissé quelqu'un qui n'avait rien à faire là lire tranquillement? Ahun, mauvais plan. Ils auraient eu de petits soucis, il aurait pu le parier. Et puis c'était logique, après tout. Il se fichait bien de savoir qu'ils avaient eu des problèmes ou non, ça ne le regardait pas et il s'en moquait éperdument ; c'était une simple remarque. Ils feraient mieux de partir. Sait-on jamais. Évidemment, il fallait que l'information remonte jusqu'au cerveau malade du singe, et autant dire que ce n'était pas gagné. C'était rare, des crétins comme lui. Il aurait presque dû être mis en cage.

« Je... Vous avez raison, je vais retourner travailler. Je... Je n'appelle pas la garde, alors, ne faite rien de mal, s'il vous plait! Je vais... Je vais faire comme si je ne vous avais pas vu! »

Le jeune homme tiqua en la voyant s'incliner de nouveau, puis la perdu de vue. Hop, partie. C'était fou, comme quelqu'un pouvait entrer et sortir de votre vie en quelques secondes à peine, n'est-ce pas? Pour un peu, c'en aurait été comique. Il connaissait des dizaines de personnes avec qui, tout comme Marielle, il avait parlé sans jamais les revoir par la suite. Des personnes qui entraient par la porte, vous saluait et ressortait sans rien avoir changé. Mis à part qu'il savait qu'à Oria il existait une Marielle Aelan, ça n'allait avoir absolument aucune conséquence dans sa vie. Oho s'il savait à quel point il se trompe...|D. Bah. Au moins elle ne comptait prévenir personne. Pas comme s'il comptait rester ici encore longtemps, de toute façon. Il ne faisait qu'attendre qu'on le remarque depuis qu'il s'était assis sur cette table. Que ça arrive maintenant ou dans deux heures, aucune importance. Il finirait bien par se faire sortir par ladite garde, et il n'avait jamais dit vouloir se cacher dans le château à vie. Ça n'aurait rien eu d'amusant, uh. Or, bien qu'il eût clamé le contraire en fronçant des sourcils agacés, Jayden cherchait avant tout à s'amuser.

Wah.

Marielle parti, c'était 'vachement silencieux, ici', nota mentalement Jayden en acquiesçant, satisfait. Avant de retourner à son ouvrage. Ce que faisait Jing? Euuuh..., il s'en fichait. Il l'entendait bouger et ramasser on-ne-sait-trop-quoi, entendit un bruit mat qu'il attribua distraitement à quelque chose qu'il aurait posé sur son plateau-son âme-sœur, qu'il ne quittait jamais même en allant emprunter un livre à la bibliothèque!-mais sans en être sûr toutefois. Peut-être parce qu'il s'en moquait royalement? Oui, ça devait y faire. Il lisait, l'autre gus, il aurait pu mourir qu'il n'aurait pas fait un geste pour l'aider. Enfin, en théorie en tout cas, et dans ses pensées hautement sympathiques de même. Et la porte se referma sur lui. Jayden ne bougea pas d'un cil, toujours plongé dans sa lecture, les sourcils légèrement froncés comme à chaque fois qu'il se concentrait suffisamment sur quelque chose. C'était assez intéressant, contrairement à ce que faisait cet espèce d'idiot. Il n'était pas assez concentré en tout cas pour ne pas l'entendre crier quelque chose, qu'il n'eut pas besoin de comprendre pour comprendre, en quelque sorte. C'était un peu comme si quelqu'un vous pointait du doigt d'un air sévère après que vous ayez volé quelque chose : vous saviez ce qu'il disait, même si vous n'entendiez aucun son sortir de sa bouche. Idem, ici. A moins qu'il n'ait crié quelque chose à la jeune fille qui était partie avant lui-auquel cas il lui faisait encore plus pitié-Jayden savait exactement ce qu'il avait dit. Un vague soupir sortit d'entre ses lèvres, et il leva les yeux au ciel. S'il croyait que c'était ça qui allait l'ennuyer, et bien il était encore plus stupide que ce qu'il croyait. Enfin, qu'importe. Il lui avait déjà démontré toute l'étendue de son extrême idiotie ces dernières minutes, et ça n'avait rien d'étonnant qu'il tienne à terminer sur une pitoyable et faussement méritée note d'auto-complaisance. Que fit Jayden? Ce fut bien simple. Il se leva, reposa le livre à sa place et retourna s'assoir sur la table, coudes sur ses genoux, soutenant son visage sur ses poings fermés. La garde? Il s'en moquait. Mieux, il l'attendait. Ce qu'il allait dire, en revanche..., eh bien. Il ne jurait pas qu'un nom ne sortirait pas de sa bouche. Mieux, il aurait parié que cela arriverait. Il avait une conversation très intéressante à leur rapporter. Il ne citerait pas Marielle pour la simple et bonne raison qu'elle-même n'avait rien dit, ou en tout cas avait déclaré qu'elle ne le ferait pas. Ça s'appelait un échange de bon procédés, comme disait son père.


Ah. Maintenant, il était l'heure d'y aller. Quelle heure était-il, au juste?