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 ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]

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Takeshi Wilhelm
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Takeshi Wilhelm

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... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 2 Icon_minitime1Mer 24 Mar - 2:22

La pluie tombait et les oiseaux ne chantaient pas. Ne chantaient plus, ayant sans doute pris refuge sous quelque arbre aux feuilles détrempées par la colère qui se déversait du ciel d'un gris monotone, encombré d'épais nuages aux vagues contours, flous, informes. La mer en dessous se déchaînait elle-aussi, les vagues allant l'une après l'autre se briser sur les durs rochers, se fondant avec le firmament plus loin, à l'horizon. Les nuances moirées de la mer. La grisaille au dessus d'eux. Le bruissement continu de la pluie tombant, glissant sur sa peau. Doucement d'abord, elle avait finit par s'intensifier jusqu'à parvenir à mouiller chaque recoin de la nature environnante. Chaque feuille de chaque arbuste, chaque pétale de chaque fleur, aussi rares puissent être ces dernières, à cause du sel sans doute, qui avait rendu toute perspective de luxuriante végétation impossible. Le jeune homme jeta un nouveau coup d'œil alentours; un paysage bien inachevé. Que manquait-il? Il n'aurait su le dire; incomplet toutefois, il l'était et sur ce point là, pas la moindre hésitation. Ce n'était pas de la couleur. Ses yeux n'en avaient pas, blancs comme de paresseux nuages un jour d'été si le temps était clément. Et il ne jugeait pas que sa personne manquât de quoi que ce fut. Il n'aurait jamais parlé en termes dépréciatifs de lui; il ne mentait plus depuis quelque temps déjà, la vérité étant au moins aussi coupante que les lames avec lesquelles il prenait un malin plaisir à trancher à travers chair et os. Il ne se mentait pas plus à lui-même, et, en outre, cette vérité-ci tenait plus de la douce caresse que de la coupure sanguinolente. N'était-il pas mieux qu'elles? Si, il l'était. Il les valait peut-être cent, mille fois. Peut-être plus qu'il ne saurait jamais compter; il ne désirait pas savoir. Son regard revint à la fillette aux cheveux roses qui ne devait pas partir. Il ne mentait pas, l'avait d'ores et déjà dit. Par conséquent si l'on observait cette ligne de conduite, ses paroles n'étaient pas à prendre à la légère. Elles n'étaient pas que poussière emportée par le vent jusqu'aux tréfonds de la mer, dont on ne s'est jamais soucié et dont on ne se soucie pas et dont on n'aura plus jamais à se soucier. Elles étaient de véritables avertissements, manière de prévenir que la Mort dans toute sa glaciale et cruelle splendeur approchait à grands pas, et c'était votre vie qu'elle allait arracher de sa faux. Ou votre cœur qu'il allait transpercer, cribler de couteaux. Ou vos bras qu'il allait pendre à un arbre. Ou votre langue qu'il allait savamment couper. Ou vos dents qu'il allait une à une jeter dans telle ou telle plage de galets et vous laisser les rechercher, pour des heures s'il le fallait. Aussitôt il se corrigea, pas qu'il soit un grand amoureux des détails mais celui-ci avait son importance: pas s'il le fallait. Juste s'il le souhaitait. Etait-il sadique de penser de telles choses? Cette fille voulait partir, elle ne voulait pas se battre. Estimait-elle la force de ses deux possibles adversaires supérieure à la sienne à un tel point qu'elle n'eût au final pas eu la moindre once d'espoir de remporter la victoire ou même, dans une moindre mesure, de sauver sa vie? Cherchait-elle simplement à s'épargner d'inutiles blessures? Un animal blessé allait lécher ses plaies, attendant qu'elles soignent d'elles-mêmes et tâchant de ne pas mourir durant le processus. Et parfois en effet, ils ne mouraient pas. On racontait que la défaite nous apprenait plus qu'une victoire et, pourtant, personne ne cherchait à perdre. Nous visions tous la première place ou, pour eux autres Antarrs, plus précisément la deuxième. A moins bien entendu que l'on ne considérât que leur sublime Reine, dans toute sa magnificence, sa sublimissime intelligence, sa perfection que même les Dieux ne sauraient prétendre égaler et plus encore, ne puisse être comparée à eux, simples êtres peuplant ce monde sur lequel elle régnait et marchait, né sur cette terre dans l'unique but de la servir, d'accomplir jusqu'à la dernière et plus futiles de ses volontés jusqu'à ce que mort s'ensuive. Quoi qu'il en fut en tout cas, on n'aspirait jamais à la défaite, et ce dans n'importe quel combat que ce fut. Parce qu'elle blessait et laissait d'affreuses cicatrices qui chaque seconde menaçaient de se rouvrir; elles étaient une nuisance. La défaite nous apprenait, oui, dans le sens où, devenant plus faible au niveau physique, nous n'avions d'autre choix que celui d'améliorer notre technique si nous voulions survivre. Et le but de tout un chacun n'était-il après tout pas de rester le plus longtemps possible les deux pieds sur la terre, les yeux grands ouverts, capable de voir le monde et le monde étant capable de nous voir?

C'était ainsi, sans qu'il en comprenne réellement les raisons, si bien sûr il y en avait. Les caprices des êtres vivants de cette terre n'étaient pas toujours motivés, justifiés. On voulait rester parce qu'on voulait rester. Il ne désirait pas voir le sourire de quelqu'un plus longtemps comme il avait lu, avant tout cela, avant de ne réaliser que les choses n'allaient pas comme elles auraient dû aller. Il ne voulait pas admirer tel ou tel paysage pour des dizaines d'années encore; il se fichait d'eux comme de la première vie qu'il avait ôtée de sa main. Peut-être pour tuer encore et encore? Ses lèvres s'étirèrent à nouveau en un sourire trop grand tandis qu'il renversait la tête pour fixer le ciel qui les surplombait, lourd, s'étalant de tout son long sur le monde et Dieu savait ce qu'il y avait par delà ce dernier. Il sentit d'innombrables gouttelettes d'eau s'écraser sur son visage trop pâle, les sentit dans ses yeux, les sentit glisser le long de son coup. Il la redressa brutalement. Ce paysage était incomplet, se rappela-t-il. Et finalement, peut-être bien que c'était vraiment cette absence totale de couleur qui lui faisait si cruellement défaut. Du rouge. La robe bleue de cette fille brune deviendrait rouge malgré la pluie, qui elle-même ne pourrait plus laver le sang qui souillerait la terre et le fin tissu bleu bellement ouvragé, qui coulerait
(le sang hein, pas la robe...XD) en de minces filets de sa bouches et se mêlerait à l'eau et à la terre aussi trempée qu'eux en cette morne journée. Ce qu'elle serait belle une fois ainsi décorée. Il prendrait son parapluie. Il en avait assez de sentir ce froid accentué plus encore par la bise maritime, chargée de sel et sentant l'iode. Et l'autre en serait le silencieux témoin, silencieuse à jamais mais encore en vie, sûrement. A moins qu'il ne change d'avis. Cela lui arrivait souvent, pour le meilleur comme pour le pire. S'il pensait que cet endroit ferait un parfait sépulcre, il agirait en conséquence. Mais en attendant, en attendant qu'il se décide, il ne voulait pas qu'elles partent. Ou il serait obligé de les tuer. Les tuer, partir pour toujours, toujours, très loin, plus loin que cet horizon pourtant inaccessible où se fondaient ciel et mer... Plus loin, pour toujours. Elles ne partaient pas, dans tous les cas. Ou peut-être la mer aurait-elle la bonté de les emporter loin d'ici. Il ne savait pas non plus. Ne se sentait pas concerné. N'allait pas tomber dans cette eau plus glacée que les gouttes de pluie, lui.

"Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire. Je ne t'obéis pas."

Son attention soudainement se reporta sur Angelina. Angelina qui ne voulait pas qu'il lui donne d'ordre. Mais, se dit-il, il ne l'avait pas véritablement fait s'il pensait les choses autrement. Il ne s'agissait là que d'une simple évocation de faits inévitables, une explication quant à ce qu'elle ferait et serait dans l'incapacité de faire si lui ne le désirait pas. Or, il s'était montré extrêmement honnête dans ses paroles. Si la demoiselle ne faisait pas un pas de plus, elle ne partait pas. Et si elle reculait, il la tuerait sans le moindre tremblement dans les doigts, si ce n'étaient ceux causés par quelque bourrasques plus forte que ses devancières. Il essayerait. Les orbes blancs qui lui tenaient lieu d'yeux restèrent un moment posé sur elle par la suite. L'Antarr n'aurait su dire combien de secondes s'étaient écoulées, le temps, valeur soit disant inestimable, ne comptant plus que peu dès lors que la vie elle-même n'avait plus grand intérêt. Son visage avait repris cette expression lisse, absente. On aurait pu se laisser aller à croire qu'il se complaisait dans la rêverie la plus profonde qui soit mai il n'en était rien. Takeshi restait parfaitement conscient du moindre mouvement autour de lui, prêt à réagir en conséquence, rapidement, efficacement. L'atonie en ce monde n'était pas chose permise. Et pourtant la pluie endormait, berçait autant qu'elle l'énervait. C'était paradoxal, c'était incompréhensible; mais il avait depuis fort longtemps déjà cessé d'arpenter les couloirs compliqués, dédales sans fin se ressemblant à s'y méprendre tout en restant singulièrement différents, de son esprit à la recherche de quelque compréhension sous quelque forme que ce fut. Il ne voulait pas dormir à jamais sous cette averse et, à vrai dire, il ne tenait pas même à y rester plus longtemps. A nouveau il tira sur ses manches, cachant ses mains à l'intérieur; piètre protection toutefois, la pluie battante ayant depuis un moment déjà pénétré dedans. Cette sensation d'agacement revint alors plus forte encore que précédemment, lui brûlant la poitrine, l'endroit où se situait son cœur vide de toute trace de sentiment et, à l'image de cette terre bordant de trop près la mer, rendu impropre à voir fleurir encore de belles choses. Seule cette colère restait ou, si elle était certes accompagnée d'un certain engourdissement, elle restait tout du moins prépondérante. Elle était sa douce compagne, son amie de toujours, la seule dont il ait besoin et la seule qui lui reste. La seule qu'il tolérait. Il ne savait s'il l'aimait ou non, cette sensation. Le vide, la colère, le vide, la colère, le vide, la colère puis encore le vide. La colère ou la brusque envie de couper quelque chose. Oui, c'était plutôt ceci, considéra le jeune homme aux nombreux colliers. Il ne savait pas réellement ce qu'était la colère à proprement parler; mais il se souvenait avoir eu envie de frapper les autres aussi par le passé, lorsqu'il était en 'colère'. Alors ce devait être ça. Ce sentiment avait besoin d'un nom, pas nécessairement d'être juste; cela ne concernait que lui. Tout ce à quoi il pensait ne concernait personne d'autre que lui.
Cela tournait en un cycle immuable, qui ne serait ni ne devait être changé. Etait-ce ce que certains nommaient la 'folie'? Il ne se sentait pas fou; juste vide ou agacé. Ces deux sentiments portaient des noms qu'ils connaissaient tous; ils n'étaient pas la folie. Et pourtant, le sourire qu'il arborait témoignait de l'exact contraire de ces paroles. Ces filles le mettaient dans une colère noire; Angelina le contredisait. Mais Angelina avait tort. Mais Angelina se trompait. Angelina ne partirait pas tant qu'il ne le lui dirait pas. Angelina n'allait pas bouger, Angelina n'allait pas mourir.

''Obligée... Tu n'es pas obligée. Si tu n'avances pas tu ne partiras pas. Et si tu avances, tu ne partiras pas non plus. Je n'en ai pas envie... dit-il. Alors tu ne le feras pas, je ne te laisserais pas faire. Tu ne peux pas partir. Mais tu peux pourrir ici pour toujours. Ou voyager avec la mer, mais tu ne peux pas partir. ''

La brune avait les sourcils froncés, constata-t-il. Mais elle n'avait pas de véritable émotion peinte sur son commun visage de poupée de porcelaine. Petite poupée au visage figé tentait de ressentir quelque chose et d'afficher sur son trop lisse visage un peu plus que ce fantôme de sourire, de haine ou de tristesse. Jolie poupée portant un pâle et insipide masque aurait voulu désirer quelque chose. Et, songea-t-il, sans doute à la fois solide comme du diamant et fragile comme une mince paroi de verre. Elle serait recouverte de rouge, rouge, un rouge vermeil, le plus beau qui soit. Et elle se briserait en mille morceaux éparses sur le sol. Mille morceaux d'indifférence et de vide, ou peut-être de colère. Ses yeux ne reflétaient rien. Takeshi n'avait pas la moindre idée de ce qu'il en était des siens.

Vide.

«Pars! cria la fille à la robe bleue. Tu n'as rien à faire là, tu dois t'en aller! Si je dois te tuer je te tuerais, mais tu ne dois pas être là. Tu n'as rien à faire là. Tu n'as pas à te tenir là. Tu n'as pas à donner d'ordre. Tu n'as pas à exister. Tu n'as pas à me blesser. Tu n'as pas à rester. Alors vas-t-en, ou je m'arrangerais pour que tu partes. Et toi, Angelina, tu dois partir aussi. Loin. Il pleut, alors vas-t-en.»

Elle avait haussé la voix jusqu'à ce que cette dernière se soit faite beaucoup plus forte qu'une poignée de secondes auparavant. Néanmoins, l'intonation avec laquelle ces paroles avaient été prononcées détonnait étrangement avec leur hauteur. Le son de sa voix aigüe parvenait jusqu'à ses oreilles à des décibels bien trop élevés pour lui. A nouveau, le bruissement de la pluie. A nouveau, la houle. Et le long discours déclaré de cet air plat, désincarné et monotone. Rien de tout cela ne lui plaisait, décida le jeune garçon. Il ne pouvait pas assécher la mer. Il ne pouvait pas faire cesser la pluie. Mais peut-être pourrait-il faire taire cette fille? Peut-être serait-elle plus agréable à entendre si elle ne possédait plus sa langue pour parler? Des sons inaudibles, étouffés. Que ce serait amusant à entendre... D'autant qu'elle n'avait de cesse de lui ordonner. Fais ceci, fais cela. Elle ne pouvait affirmer de la sorte où il se devait d'être et où il ne devait pas. S'il existait alors il devait exister. Il n'avait pas besoin de raison pour cela; il attendrait. Et tuerait le temps jusqu'à qu'enfin le temps le tue. Quant à la blesser. Il n'en avait pas le droit? Elle pouvait alors considérer qu'il se l'arrogeait. Et il resterait. Et il était resté. Et il allait rester encore et encore, des milliers de gouttes tomberaient encore avant que ce moment n'arrive. Il ne disait rien, observant un silence parfait que rien n'eût su troubler. Ce n'était pas qu'il souhaitait connaître les moyens qu'elle comptait employer pour le faire partir; mais il avouait ne pas les connaître. Elle ne pouvait pas. Il n'en était pas persuadé et ne l'aurait pas juré. Il ne jurait plus de rien de toute façon, puisque, leur Reine, sur laquelle il n'aurait jamais osé juré quoi que ce fut, mise à part, il n'avait plus rien en lequel il croie suffisamment pour ne le trahir à aucun prix. Elle voulait se battre et il voulait du sang, il voulait que le rouge colore sa robe bleue. Les lames seraient lavées par la pluie; dommage, pensa le jeune Wilhelm. Que de joliesse si stupidement gâchée... Il partit d'un nouveau rire, plus court cette fois-ci que l'autre.

Sal'ahë lui allait à merveille. Car même s'ils entendaient des cris, les gens se contentaient de passer leur chemin sans plus y penser. Etait-ce le cas partout ailleurs? Amusant. Amusant. Ce ne serait pas amusant mais, le très net avantage lorsque l'on ne ressentait plus rien, c'était que la moindre once de sentiment apparaissait telle un véritable trésor, que l'on passait son temps à chercher encore et toujours et qu'invariablement, on finissait par perdre encore une fois sans même que nous en ayons vraiment eu connaissance.

''Je l'ai déjà dit, tu ne me tueras pas. Parce que tu ne peux pas. Mais je peux te blesser, même si je n'ai pas à le faire. Alors tes lois ne servent à rien, si je peux les transgresser aussi facilement... Je me demande en combien de morceaux je pourrais te briser? Dix? Trente? Mille? Continua-t-il, belliciste. Beaucoup, beaucoup, beaucoup de morceaux de chair. Tu ne me tueras pas parce que tu ne peux pas. Mais tu peux essayer. ''

Il marqua une courte pause avant de ne reprendre, s'adressant cette fois-ci non pas à l'une mais aux deux jeunes filles qui se tenaient sur cette même falaise, à ce même moment, sous cette même pluie.

''Qu'en pensez-vous? Vous n'en pensez rien... Mais la pluie sera rouge, d'un beau rouge vermeil. ''

Cette pression sur sa poitrine, encore. Et cette envie de tuer, toujours. De s'abriter de la pluie. Mais serait-il toujours aussi important de le faire si elle prenait cette belle couleur? Il n'en était pas si sûr.

Il eut un nouveau rictus. Bientôt, bientôt, se répétait-il en boucle dans son esprit tortueux, détruit et reconstruit selon les règles étranges qu'étaient celles des habitants du pays de la brume et des pluies diluviennes. Bientôt, bientôt. Bientôt.
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Angelina Reilly
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Angelina Reilly

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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 2 Icon_minitime1Ven 30 Avr - 19:14

Angelina avait parfois des réminiscence de son passé, des émotions qui la traversaient sans qu'elle sache pourquoi à l'évocation d'un mot ou à la vue d'un certain objet. Un tremblement la parcourait, et elle frissonnait en fixant le vide, comme si à l'intérieur d'elle quelque chose se battait pour l'empêcher de se souvenir, se souvenir de pourquoi elle avait si froid. Mais c'était bien, très bien, redécouvrir quelque chose depuis longtemps oublié faisait en quelque sorte peur à la jeune Antarr. Comme pour se rassurer, elle s'était enfermée dans ces habitudes qui formaient son quotidien, sans aucun regard pour ce qui se passait autour d'elle et dont elle se fichait éperdument. Ignorer le reste du monde, ne s'intéresser à une personne que lorsqu'elle nous abordait ou nous agressait, marcher sans s'arrêter sur le bonheur ou le malheur d'autrui, pas même sur le sien. Simplement avancer sans se poser de questions, survivre dans ce monde d'où l'amour et l'amitié avaient disparus, rendant toute promenade beaucoup plus monotone mais également beaucoup plus calme et silencieuse. Oui, c'était bien comme ça. Tout ce qu'il restait de ce qu'Angelina avait été, c'était de vieilles photos posées sur le rebord d'une cheminée trop peu utilisée depuis les trois dernières années, des peluches, des cahiers d'écriture, objets maintenant sans valeur pour leur propriétaire, et des habitudes, des réflexes qui ne disparaitraient que lorsque la mort viendrait l'arracher aux bras de la vie. Les rires et les sourire avaient disparus avec le temps, et la Démone aux longs cheveux roses essayait tant bien que mal d'évaluer l'ampleur de cette perte. C'était difficile, elle doutait de pouvoir y arriver. Qu'est-ce que cela pouvait faire de rire, d'être heureux, de courir après ses amis, d'être amoureux, inquiet? Elle avait tout oublié ce jour-là, et malgré tous ses efforts, sensation de froid, le vide le plus complet. Et mu par cette sensation d'inutilité qu'elle ressentait alors, elle abandonnait tout et recommençait à faire ce qu'elle avait interrompu pour réfléchir. Mais c'était plus fort, et elle recommençait, encore et encore, obtenant toujours ce même vide en guise de réponse. Que devait-elle en conclure? Qu'avec cette pierre, tous leurs sentiments leur avait été ôtés? C'était la réponse la plus logique, celle qui aurait expliqué ce manque de réaction quand elle invoquait ses souvenirs. Quand rien ne pouvait nous répondre, un long silence suivait notre interrogation. Angelina passait son regard clair de la jeune fille au parapluie au garçon aux bijoux, prête à reculer au moindre mouvement menaçant. Elle n'aimait pas le regard de Takeshi, en plus d'être dépourvu de toute émotion, il ne possédait aucun iris, aucune pupille. Il était blanc, seulement blanc, et elle n'aimait pas ça du tout. C'était laid, et sur l'instant, elle voulu s'approcher de lui pour crever ces deux orbes qui la regardaient, crever ces deux choses si laides qui ruinaient la beauté de son visage. Elle préférait encore regarder la brune, qui même si ses yeux possédaient cette couleur si commune aux humains, étaient grands et composés de tout ce qu'il fallait.

La fillette à la peluche détestait quand il manquait à un objet une de ses parties, elle détestait voir quelque chose de beau brisé à terre, c'était pour elle un insupportable gâchis. Ils ne servaient qu'à cela, ils n'avaient pas d'autre utilité sue faire beau. Une flûte produisait de la musique, un Humain chantait, mais ce n'était que secondaire. A partir du moment où une fois posés sur le sol, immobiles, ils étaient beaux, et qu'on pouvait les regarder sans grimacer, alors était là leur seule utilité. Angelina rangeait consciencieusement ses poupées sur ses étagères, ses peluches sur son lit, ses bibelots sur ses étagères, ses tapis soigneusement posés au sol, sans aucun plis. Sa chambre était belle, elle l'avait toujours été. La poussière et les insectes n'y avaient pas leur place car ils étaient laids, inutiles. Seulement un oiseau ou un chat au magnifique pelage aurait pu s'y installer sans qu'elle trouve quelque chose à y redire. Tout, tout devait être beau s'il désirait être utile. Le garçon aux cheveux gris l'apostropha, et déportant son regard sur le sol trempé, le visage d'Angelina resta neutre, complètement neutre. Elle partirait si elle le voulait, elle était libre d'aller où bon lui semblait, de s'asseoir quand ses jambes se dérobaient sous elle, de partir si elle désirait être de retour dans tant de temps. Ce n'était sans aucun doute pas ce garçon qui lui dirait ce qu'elle devrait faire, elle le refusait. La plus jeune resta là sans rien dire, ni relever son regard rouge, toutefois. Il 'était pas utile de lui répondre, car les mots ne résoudraient rien, elle le savait bien. Sans un bruit, elle déposa Omocha à terre, juste devant elle, sur l'herbe mouillée. La pluie avait tellement imprégnée la grande peluche qu'elle en était devenue très lourde, mais ce n'était pas son poids qui avait décidé Angelina à la poser à terre. Si quelqu'un l'attaquait, il lui suffirait d'un simple ordre, d'un simple mot, pour qu'Omocha se dresse entre elle et son adversaire. Elle était trop jeune, trop petite, trop frêle, pour pouvoir se battre à mains nues ou avec une quelconque lame. Une épée, c'était trop lourd, elle n'avait jamais apprit à manier des armes, alors même si elle en avait une dans ses mains, elle se serait rapidement fait tuer. Pour compenser cette faiblesse physique, la magie était le moyen idéal. Et c'était avec elle, si elle avait à le faire, qu'elle se battrait contre ces deux personnes.

«Pars! Tu n'as rien à faire là, tu dois t'en aller! Si je dois te tuer je te tuerais, mais tu ne dois pas être là. Tu n'as rien à faire là. Tu n'as pas à te tenir là. Tu n'as pas à donner d'ordre. Tu n'as pas à exister. Tu n'as pas à me blesser. Tu n'as pas à rester. Alors vas-t-en, ou je m'arrangerais pour que tu partes. Et toi, Angelina, tu dois partir aussi. Loin. Il pleut, alors vas-t-en.»

La jeune fille aux longs cheveux redressa son regard vers celle au parapluie, ses traits toujours aussi inexpressifs. L'un lui disait de rester, l'autre de partir. Elle n'en écouterait aucun. Elle ne partirait pas immédiatement, car elle avait encore envie de rester sur cette falaise bercée par le chant de la mer et ses vagues qui se déchaînaient contre les rochers, quelques mètres plus bas. Mais tout à l'heure, lorsqu'elle jugerait inutile de rester ici plus longtemps, elle s'en irait, en courant, marchant, trottinant, elle n'en savait encore rien. Elle verrait le moment venu, ça n'avait sur l'instant aucune sorte d'importance. Elle ferait ce qu'elle voulait, non ce que la brune ou Takeshi lui demanderait de faire. Angelina balança sa tête de gauche à droite, doucement, pendant une minute environ. Elle se stoppa ensuite, soudainement, laissant ses deux mains se poser sur sa poupée de tissus, devant elle. Elle n'avait rien à dire, elle ne hausserait pas inutilement sa petite voix. La pluie continuait de tomber, froide et violente guerrière, obligeant parfois la petite Démone à fermer ses yeux pour ne pas que les gouttes n'entrent dans ses yeux et ne l'aveuglent. Le vent soulevait ses cheveux mouillés, alors que sa jupe, collée à ses jambes par l'eau tombée du ciel, se refusait à un quelconque mouvement. Angelina commençait à avoir froid, mais cela lui importait en fin de compte peu. Qu'elle s'en plaigne ou non ne changerait rien, mieux valait se taire que parler pour ne rien dire. Le vent jouait à ses oreilles une désagréable mélodie, au moment même où Takeshi avait parlé. Elle n'aimait pas le son de sa voix, ni son sourire, il était effrayant. Elle savait bien que ce garçon était dangereux, il était armé, et n'était pas réticent à blesser autrui. Elle, elle ne le faisait seulement et uniquement lorsque cela s'avérait nécessaire, jamais par plaisir. Le sang tâche, et tuer ne lui faisait pas plaisir, de toute manière.

Y avait-il quelque chose qui lui fasse réellement 'plaisir', en ce monde?

« Tu ne sais pas ce que je pense. Mais une pluie rouge serait laide. La pluie n'a pas de couleur. Elle est belle ainsi, pas autrement. »

Quelle idée. Une pluie rouge. Tout comme le sang, elle aurait sali ses vêtements, aurait laissé des traces sur ses jambes et ses bras, dans ses cheveux qu'elle mettait tant de temps à coiffer chaque matin devant sa glace. Transparente comme elle était, elle était belle, et ne gâchait pas la beauté des arbres et du paysage qu'elle arrosait. Rouge', elle aurait tout recouvert, aurait tout rendu inutile et laid. Rien que cette idée lui faisait froncer ses fins sourcils. Non, décidément, mieux valait qu'elle n'essaye pas de se représenter mentalement une telle horreur. Devant elle, la peluche, immobile pour l'instant, continuait de s'alourdir sous le poids des centaine de gouttes qui lui tombaient dessus à la seconde. Angelina repassait de nouveau son regard sur les deux autres protagonistes de cette scène, Takeshi qui souriait et la fille qui semblait fâchée, attendant sans vraiment l'attendre leur réaction.

Ce qu'elle attendait vraiment, c'était que le temps passe, ni plus ni moins.
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Allyriane Kaylee
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Allyriane Kaylee

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fonction: Riche villageoise.

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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 2 Icon_minitime1Sam 22 Mai - 2:45

Allyriane fit craquer ses phalanges, et sa lèvre se crispa un instant dans un tic nerveux. Tout devait rester bien droit et carré, rien ne devait dépasser. Les limites devaient être respectées, les jugements toujours les même. Les réponses à des questions données devaient toujours se répéter, exactement à l'identique. Chaque personne devait être à sa place, avoir sa place, rester à sa place. Chaque poupée sur son étagère, les jambes dans le vide, le dos contre le mur. Chaque peluche posée bien droite sur le lit. Chaque couvert rangé à l'endroit qui lui était réservé, dans tel tiroir. Tout devait être propre, tout devait rester propre et rangé : ainsi elle était sûre de savoir où elle mettait les pieds, ainsi elle ne risquait pas de perdre quoi que ce soit. La petite Antarr détestait perdre les choses auxquelles elle tenait, qui avaient un minimum d'importance. Qui étaient jolies ou utiles. Peut-être que, quelque part, elle pensait qu'en rangeant tout, petit à petit, en remettant tout à sa place partout où elle passait, elle finirait par retrouver ce qui lui faisait cruellement défaut, là, au creux de sa poitrine. Quelque chose manquait, ça n'avait pas pu disparaître : rien ne disparaissait, jamais. Alors c'était quelque part. Simplement elle ne savait pas où. La seule chose qu'elle savait était que quand elle tordait le cou d'un petit rongeur, quand elle voyait quelque chose disparaître dans leurs petits yeux noirs et déjà ternes, elle avait l'impression étrange d'avoir récupéré, ne serait-ce qu'un court instant, cette chose qu'elle recherchait. Plus ce qu'elle tuait était gros, plus ce qu'elle ressentait était fort. C'était simple, non? S'ils perdaient quelque chose, alors elle devait le récupérer. C'était le point de vue de la jeune fille, et qu'importe si c'était vrai ou pas, l'hypothèse était recevable. Dès lors, l'utilité de faire des tests lui avait paru évidente. Seulement en avait-elle le temps? Pas réellement, pas tellement, pas tout le temps. Alors parfois, et seulement parfois, quand elle n'en pouvait plus de ne plus avoir aucune réaction face à ce qui avant l'aurait attristé ou réjouie, quand elle avait envie de donner des coups dans tout ce qui l'entourait, elle sortait. Tuer un être humain, ça n'avait rien à voir avec tuer un petit animal. Rien à voir. La nuque n'était pas aussi fragile, ils ne se laissaient pas faire. C'était douloureux et dangereux de se battre contre quelqu'un d'autre : aussi évitait-elle l'affrontement, en règle générale. Seulement quand elle frappait quelqu'un, ou tout du moins essayait de l'atteindre, elle ressentait ce quelque chose au plus profond d'elle-même qui lui donnait envie de rire, qui lui donnait envie de rire et de tourner sur elle-même comme si ç'avait été la chose la plus amusante qu'elle ait jamais faite de sa vie. Pourtant, ça ne lui arrivait que peu souvent. Ce n'était pas prévu dans son emploi du temps, se battre. C'était bien souvent, au contraire, le résultat fâcheux d'un malentendu tout aussi fâcheux. Là il n'y avait pas de malentendu : simplement la demoiselle aux yeux bruns voulait que ce garçon s'en aille, que cette fille s'en aille, et ils restaient plantés là. Inadmissible. Intolérable. Les Humains, Démons et Elfes comme tout autre être vivant n'étaient que des objets, des objets animés certes, mais des objets tout de même. Ils devaient rester à leur place, et ne plus en bouger. Ces deux là elle ne savait pas où ils auraient du être, aujourd'hui, à cette heure-ci, alors qu'il pleuvait averse autour d'eux. Mais en tout cas ils n'avaient rien à faire là. Et ils n'avaient pas l'air décidés à l'écouter, qui plus est : ils n'en feraient qu'à leur tête, ils resteraient là et n'en bougeraient sûrement pas. Inadmissible. Intolérable. Ils devaient partir, c'était ainsi. Ils étaient comme deux moutons égarés, et s'ils ne retrouvaient pas très vite leur chemin le loup viendrait les manger. En bon berger, Allyriane se devait de les ramener, vite, très vite. Sinon le loup les mangerait, c'était certain. Elle voulait bien faire le loup, si ça leur permettait de courir se réfugier plus loin, hors de sa vue. Là où ils auraient du être, depuis tout ce temps. Hors de sa vue. Elle ne niait pas leur existence pas plus qu'elle en affirmait l'utilité ou l'inutilité ; elle se contentait de dire qu'ils n'avaient pas à être dans son champ de vision. Pas trop longtemps, pas maintenant. La jeune fille aux courts cheveux bruns ne devait voir que ceux qu'elle connaissait, sur qui son cerveau pouvait mettre un nom et des informations complémentaires plus ou moins précises. Les inconnus n'étaient que des ombres grisâtre qu'elle croisait sans vraiment voir, et qui ne devaient jamais, jamais prendre la moindre petite couleur. Elle ne les voyait pas, ils étaient en périphérie de sa vision, près d'elle parfois et si loin pourtant. Il était improbable qu'elle reste très longtemps en compagnie des mêmes personnes, qu'elle soit en ville ou ailleurs, à cause de simples coïncidences.

Ils devaient partir, c'était tout. Elle avait ses raisons de vouloir cela, qu'ils ne les connaissent pas ni ne les comprennent n'y changeait rien.

''Je l'ai déjà dit, tu ne me tueras pas. Parce que tu ne peux pas. Mais je peux te blesser, même si je n'ai pas à le faire. Alors tes lois ne servent à rien, si je peux les transgresser aussi facilement... Je me demande en combien de morceaux je pourrais te briser? Dix? Trente? Mille? Beaucoup, beaucoup, beaucoup de morceaux de chair. Tu ne me tueras pas parce que tu ne peux pas. Mais tu peux essayer. ''

Allyriane avait reprit son expression vide et terne, comme celle de toutes les poupées sur ses étagères. Elle entendait plus qu'elle n'écoutait, mais elle entendait malheureusement trop bien encore à son goût. L'adolescente à la robe bleue serra ses mains autour de son parapluie, et le fit tourner sur lui-même. Elle n'aimait pas le rire de ce garçon, sans savoir ce que ne pas l'aimer signifiait. Il résonnait désagréablement dans ses oreilles et blessaient ses tympans. Ce n'était pas agréable, vraiment pas agréable. Et puis qui était-il pour dire ce qu'il disait? Dix morceaux? Trente? Mille? Non, elle ne pouvait pas être brisée en mille morceaux. Puisqu'elle pouvait vivre quand elle était entière, en morceaux elle ne pourrait plus le faire : et ça, c'était à proprement parler hors de question. Allyriane n'aimait pas particulièrement vivre, mais elle ne pouvait pas mourir. Enfin, bien sûr que si, elle pouvait mourir : mais d'un autre côté elle devait quand même se lever le matin, et ne pouvait pas ne pas préparer le déjeuner, le lundi, le jeudi et le vendredi. Autrement, elle n'aurait pas pu manger. Et ses parents non plus, ils n'y auraient peut-être pas pensé. Alors non, définitivement, être découpée n'était pas une bonne idée, et elle ne comptait pas le laisser faire s'il décidait de joindre les gestes à la parole. Et essayer? La petite demoiselle n'essayait pas, elle y arrivait ou n'y arrivait pas. Mais elle ne se souvenait pas avoir déjà essayé en envisageant ni l'une ni l'autre des options. Or elle ne se battait pas si elle pensait perdre, ça n'aurait eu aucun intérêt, n'est-ce pas? Être blessée ne la dérangeait pas, tant que ça n'atteignait pas ses fonctions vitales. Son corps n'était qu'un instrument de sa pensée, et en cela il n'était pas différent d'une lame, d'une cuiller ou d'une baguette. Il lui servait à se battre, à manger, à marcher, à respirer. La seule chose qui différait était qu'elle n'en avait qu'un, un seul pauvre petit corps, si frêle et si fragile : il fallait en prendre soin, il ne fallait pas qu'il se brise. Elle ne laisserait personne le briser, il lui servait de trop de manières différentes, il lui servait bien trop pour qu'elle laisse un étranger le défigurer, l'abîmer, le découper. Elle ne pouvait peut-être pas le tuer, peut-être pas le blesser non plus. Elle ne le savait pas, elle n'en savait rien. Mais lui non plus ne savait pas. Comment aurait-il pu savoir? Ils ne se connaissaient pas, ne s'étaient jamais vus, elle ne connaissait ni son visage ni le son de sa voix. Oh, la jeune fille imaginait bien que leurs gabarits n'avaient rien de semblables, elle savait que du haut de son mètre cinquante-cinq, avec sa petite quarantaine de kilos et ses bras si fins, ses petites jambes et ses grands yeux bruns, elle aurait été donnée perdante dix contre un. Sans doute qu'il était plus fort qu'elle, il avait l'air de l'être en tout cas : mais Allyriane était quelqu'un de facilement sous-estimée, et c'était une grave erreur. Ses os étaient solides, bien plus solides que ce qu'elle frappait avec ses jambes ou ses poings, ses avant-bras ou même ses pieds. Elle était solide, son arme était son propre corps et de fait, elle le sentait bien mieux que quiconque se servant d'une lame ou de quoi que ce soit d'autre. Elle savait jusqu'où elle pouvait aller, et sentait avec précision chacun des coups qu'elle administrait. Oui, la petite demoiselle était forte, et elle le savait. Il ne fallait pas l'oublier, elle n'aimait pas qu'on l'oublie. Elle aurait aimé le pousser dans la mer, le précipiter dans les flots furieux ; mais comment faire avec un seul bras? Il ne fallait pas qu'elle se mouille, sa robe ne devait pas être touchée par les gouttes de pluie, pas une seule petite gouttelette ne devait atteindre le tissu bleu. Ses souliers étaient déjà un peu salis, mais elle n'en faisait pas grand cas : ce n'était pas si grave, ce serait vite nettoyé et ils seraient à nouveau propres et lisses. Quelques secondes, minutes tout au plus suffirait à rendre brillantes ses chaussures. Alors que sa robe, elle n'imaginait même pas le temps que ça lui aurait pris pour qu'elle sèche. Elle n'était pas faite pour être mouillée, elle ne devait donc pas l'être.

Aussi simple que ça.

Le garçon aux yeux blancs parla de nouveau, évoquant une pluie rouge. Rouge vermeil. Quelle idée étrange et désagréable. Une pluie rouge..., si la pluie était rouge, alors les océans aussi auraient du être de cette couleur. Or elle n'avait jamais vu de rivière rouge, ni de mer rouge, ni d'eau rouge en générale. L'eau était transparente, il ne pouvait en être autrement. Le seul liquide qui avait le droit d'être de cette couleur écarlate était le sang, le sang chaud qui coulait des plaies. Pas l'eau, ça n'aurait pas été normal. Il ne fallait pas mélanger ce qui ne pouvait l'être, il ne fallait pas aller contre l'ordre naturel des choses. Allyriane avait déjà bien assez à faire comme ça avec sa petite vie bien tranquille pour en plus devoir s'occuper de la nature. Non, elle s'occupait d'elle-même. Et c'était très bien comme ça. La petite fille aux cheveux roses pris la parole à son tour, et corrobora plus ou moins son idée, même si elle s'en moquait éperdument et que leurs raisons semblaient drastiquement opposées. L'esthétique, la jeune humaine s'en moquait. Beau ou pas, si c'était là ça y restait, si ça devait partir ça partirait. C'était ainsi, il n'y avait pas à réfléchir plus que cela. Tiens, d'ailleurs la petite Démone avait posé sa drôle de peluche par terre. Quelle drôle d'idée, une fois encore. Elle prendrait encore plus l'eau si elle était posée à même le sol, non?

«La pluie n'est pas rouge, elle ne sera jamais rouge, répondit Allyriane sur un ton de nouveau purement informatif, comme si elle avait décidé de faire un état des lieux plus qu'un commentaire personnel. Tu ne me découperas pas, non. Je peux être ici, mais pas toi. Ni toi.»

Elle attendit un instant, toujours crispée sur le manche de son parapluie, insensible à la pluie qui tombait autour d'elle.

«L'eau n'est pas rouge, elle ne sera jamais rouge. Si on vous découpe et qu'on vous jette dedans, elle le sera. Un temps. Alors allez vous en.»
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Takeshi Wilhelm
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Takeshi Wilhelm

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Aimer, ne pas aimer. Deux termes en parfaite opposition, bel oxymore, mots aux douces consonances et qui, pourtant, restaient étrangement étrangers au jeune homme aux yeux vides et blancs. A le voir ainsi on aurait pu jurer du contraire; on aurait pu aisément conclure de par son comportement, ses paroles, ses geste, de par sa personne elle-même qu'il n'appréciait pas ces deux jeunes demoiselles. Lui en revanche aurait déclaré haut et fort que ce n'était guère la réponse exacte: leurs actions, leur présence même en un sens, le contrariaient follement. Ni plus, ni moins. Contrarié. La pluie battante n'avait pas arrangé la situation qui, déjà avant elle pourtant, menaçait de dégénérer, de se transformer en un magnifique bain de sang irisé de mille reflets différents de rouge. Il devait faire froid; Takeshi le sentait, il sentait les gouttes glacées courir, rouler sur sa peau laiteuse, il sentait ce contact désagréable dont était exemptée la brune à la robe bleue. Qui restait. Lui donnait des ordres. Restait. Angelina ne valait guère mieux. Leur opinion ne comptait pas, à elles, fluettes jeunes filles, petites et minces. Des poupées. L'Antarr n'avait jamais affectionné ces êtres de porcelaine impassibles, sans réactions, sans objectifs et sans ambitions. Ils ne saignaient pas lorsqu'il plantait l'une de ses lames à travers eux; les aiguilles ne s'enfonçaient pas aussi facilement dans cette matière dure que dans la peau tendre des humains, des Démons, des elfes. Alors immédiatement il se corrigea; elles n'étaient pas de misérables petits jouets de plastique ou de verre, mais de tout aussi pathétiques personnes avec lesquelles il avait maintenant une brusque envie de s'amuser. L'espace d'un instant, il songea à leur crever les yeux. Elles pourraient toujours remplir les orbites vides de ce qu'elle voulait. Pourquoi pas l'œil vitreux et de couleur fantaisiste de l'une de leur dames de porcelaine, par exemple? Elles devaient en avoir; et si elles n'en avaient pas, cela ne changeait de toute façon rien pour lui. La vie de ces deux personnes ne lui importait au final que peu: en quoi ce que pensaient les autres le concernait-il? Ce qu'ils faisaient, tant que cela ne le touchait pas, tant que ce n'était point en sa présence, pourquoi aurait-il dû s'y intéresser? Elles n'étaient rien; rien d'autre qu'un amas de chair, d'os et de muscles, d'organes vitaux ou superflus. Un tas de sang et d'eau, de peau et diverses autres choses dont le nom, compliqué et inutile, lui échappait encore. Il avait tué des gens, dans sa vie pourtant encore bien courte, beaucoup de gens. Tellement qu'à vrai dire il avait depuis longtemps perdu le compte de toutes ces victimes agonisantes sur un sol froid, dur, de pierre ou de gravier, d'herbe ou de sable, sec ou humide. Et pas une seule fois il n'avait vu d'âme. Nul place pour celle-ci dans le corps, nulle place pour l'esprit. Dans la poitrine, on ne trouvait que la cage thoracique, on ne trouvait que les poumons, on ne trouvait que le cœur. Pas d'esprit, rien; juste des organes morts ou encore faiblement battants, s'accrochant fébrilement à la vie qui les faisait pourtant tant souffrir. Et le cœur n'était à la base de rien. Une pompe renvoyant le sang à travers le corps et rien de plus. Rempli de ce liquide rouge au goût métallique, il permettait la vie et toute sorte de choses. Mais en rien l'amour. Mais en rien l'amitié. Mais en rien l'espoir. Rien. Rien. Rien. Rien que du vide et du noir, le néant. Eux autres Antarrs possédaient ce muscle frappant leur poitrine. Takeshi l'avait. Et il ne ressentait pas, il ne ressentait plus, ces émotions auxquelles il s'était habitué lorsqu'il n'était encore qu'un simple insecte sur ce monde, incapable de se défendre. Mais leur fantôme, pâle ombre de ce qui avait un jour été un véritable déluge, copie noire et blanche d'une image jadis nuancée de toutes les teintes imaginables, planait toujours sur son esprit, le hantait, vieil objet dont on ne se soucie plus depuis des lustres mais dont la présence ne parvient à nous devenir familière. Pour colorer ce tableau d'encre et de neige, seul le vermeil s'imposait. Lui seul n'était pas absorbé par le reste. Qu'il aurait aimé que cette teinte cinabre recouvre sa vie et la rende illisible! Que n'aurait-il pas fait en ce but? Le soleil empourprait le ciel, s'y vidait de son sang et il désirait que son existence soit telle cette voûte rubescente en fin de journée. Le jeune Wilhelm savait que cela ne durait pas, et que le noir de la nuit reprenait inlassablement ses droits; mais rien ne l'empêchait de recommencer le lendemain. Ce n'était guère qu'il n'aimait point les ténèbres mais, inconsciemment, sans même le savoir, on recherchait ce que l'on avait perdu. Et faute de le retrouver, faute de le voir à nouveau tel qu'il était au moment de sa brusque disparition, on tentait de le remplacer.

Et Takeshi avait trouvé. Toutes ces anciennes et brillantes sensations, il les avait remplacées par l'ivresse du combat et du sang qui coulait d'une plaie béante. Toutes ces couleurs, par du rouge vermillon, le gris cassé des ossements et esquilles, le mauve rosé de la chair sous la peau pâle de ceux qui s'attiraient ses foudres. Une peau généralement si pâle, depuis que la brume s'était levée sur le royaume des pluies. Un brouillard tantôt épais et tantôt fin, sans contours et conférant aux choses un aspect fantomatiques alors même que si le soleil n'était guère de la sorte occulté, ils auraient sans doute pu sembler accueillant.

Cette falaise était escarpée, l'un d'eux pourrait bien tomber et s'écraser sur les rochers. Et ce ne serait pas lui. Ce n'était jamais lui. Lui était au dessus des autres, quoi que les autres puissent en dire. Il y avait longtemps de cela, dans une vie qui ne semblait plus être la sienne, si lointaine, plus éloignée encore que l'horizon -que l'on avait du mal à distinguer à cause de la mer et ses vagues qui se confondaient avec la couleur grisâtre du ciel- on lui avait souvent dit le contraire. Tant de personnes l'avaient regardé de haut sans qu'il puisse leur tenir tête. Il se souvenait bien de ce qu'il avait ressenti à l'époque, même si cela ne serait plus jamais le cas à présent. Les souvenirs étaient un précieux fardeau nous traînant vers le fond et nous condamnant à la noyade mais dont on refusait de se séparer et qui, quand bien même nous l'aurions souhaité, était comme solidement attaché à nous par les chaînes de nos envies passées, des horreurs, des larmes que nous n'avions pas pleuré et de nos plus sincères colères. Quiconque le salissait l'alourdissait encore; il était intouchable maintenant. Il ne l'était pas avant. Et ces personnes devaient mourir. Dans un cadre plus général, tout le monde devait mourir. Sauf lui, sauf sa Reine. Sauf ceux qui devaient rester pour souffrir.

Et ces deux filles, elles devaient indubitablement mourir. Ici et maintenant, autre part et plus tard, qu'en savait-il. En serait-il l'auteur? Indéterminable. Tout se jouait au fur et à mesure. Les prévisions n'étaient jamais exactes. Attendre, attendre, agir, attendre.

Attendre.

« Tu ne sais pas ce que je pense. Mais une pluie rouge serait laide. La pluie n'a pas de couleur. Elle est belle ainsi, pas autrement. »

Une bourrasque de vent se fit plus forte que les autres, et Takeshi protégea son visage avec son bras, avant de ne les croiser à nouveau. Laide. Si le monde n'était fait que de jolies choses, il ne vaudrait pas même la peine qu'il daigne poser son regard sur lui. La beauté était éphémère et d'une affreusement courte durée. L'éclat de peur dans les yeux d'une personne, puis d'acceptation de sa propre mort sans doute, ne durait qu'une fraction de seconde avant de sombrer dans un Oubli dont elle ne sortirait jamais plus. Ce qui était beau, était fait pour disparaître. Ce qui restait était toujours laid. Seule la mirifique Melfia Hider avait, par un procédé dont il ignorait jusqu'au plus basique principe, réussit à sortir de ce lot monotone, à s'élever au dessus de la souillure éternelle de ce monde pour briller, indéfiniment, sans fin, au dessus d'eux et leur rappeler leur misérable place. Pas celle du jeune homme, toutefois; il admirait sa Reine. Mais il ne se jugeait pas si pitoyable que cela. Il partirait un jour lui aussi, et pourtant il restait malgré cela éternel. Ce raisonnement n'avait aucune logique, contradictoire, paradoxal. Mais pour lui, dont la folie avait ravagé les ruines de son esprit, cela n'avait guère d'importance. Tout ce qui était beau s'envolerait pour retourner à son état de cendres initial, de poussière, brûlé par sa propre supériorité face à toutes ces autres choses dégoutantes qui n'avaient de cesse de se pâmer à ses côtés en espérant pouvoir se réchauffer ou peut-être même se consumer auprès de ces flammes. Tout ça n'était qu'éphémère. A grande, comme à petite échelle. Ce qui était beau ne durait jamais. Ce qui était beau s'évanouissait dans la noirceur de ce qui était laid et disgracieux, pour en ressortir souillée à son tour. Ou ne plus revenir. La pluie, transparente, était telle des milliards de miroirs reflétant inlassablement votre image et, par conséquent, elle n'avait cette beauté que l'on trouvait à certaines choses que lorsqu'elle était en leur présence. Ici la pluie était laide. Faite pour continuer de tomber, puis cesser et recommencer. Elle ne durerait pas qu'un nycthémère (putain, je kiffe ce mot, mais grave! J'aurais pu mettre jour et nuit, mais je l'aime trop!XD) et ne s'éteindrait jamais vraiment. Une belle pluie ne durait pas parce que ce qui la rendait belle disparaissait. Et donc elle devenait laide.

Et donc elle pouvait tout aussi bien être rouge sang.

L'autre jeune fille déclara d'une voix égale qu'elle ne le serait pas; libre à elle, songea Takeshi, de penser ce qu'elle voulait. Contre cela on ne pouvait rien et les pensées n'étaient pas dangereuses. Pas tant qu'elles restaient à l'état de pensées et non d'actes et de paroles. Si elle ne le disait qu'une fois, si elle ne faisait que le penser alors, elles n'étaient pas dangereuses. Elle poursuivit sa phrase, jugeant que ni lui, ni la démone aux trop longs cheveux roses n'avaient le droit, que elle en revanche détenait, de se tenir ici, à cet endroit précis où elle-même se tenait. Mais il ne comptait pas partir, toujours pas, pas encore, ni maintenant, ni avant, peut-être après même sûrement, mais pas dans les secondes qui suivraient ni les minutes, de ce que le garçon aux cheveux gris blanc pensait.

«L'eau n'est pas rouge, elle ne sera jamais rouge. Si on vous découpe et qu'on vous jette dedans, elle le sera. Un temps. Alors allez vous en.»

Les prévisions n'étaient jamais exactes. Attendre, attendre, attendre, attendre, attendre, attendre, se répéta le bourgeois. Attendre et attendre, attendre encore, était le seul moyen de connaître l'avenir. Quant au fait que l'eau n'aurait ce coloris que l'espace d'un temps, court, cela n'avait pas d'importance. Le sourire de Takeshi revint, ce même sourire sans joie et sans haine, sans condescendance, celle là même qui l'avait pourtant accompagné tout au long de sa précédente vie. L'eau coulait le long de ses joues, sans épargner ses colliers brillants, si brillants, qui tintèrent légèrement lorsqu'il fit un pas en avant. Triviale notion que le temps qui passerait avant que la mer houleuse ne reprenne cette couleur bleue verte; ses profondeurs étaient plus noires que la nuit et, après tout, le noir n'avalait-il pas toutes les autres couleurs? Le rouge aussi. Le bleu aussi. Le vert, le marron, le rose, le mauve et le violet et le gris. Toutes. Ce n'étaient pas parce qu'elles étaient plus belles parfois qu'elles lui résisteraient. Il ne détruisait rien, transformait tout, étouffait tout. Ce qui était beau, disparaissait. Takeshi n'aimait pas étouffer; mais percer, couper, trancher. Détruire. Tuer. Les voix de ces deux jeunes filles l'insupportaient. Mais si elles mouraient elles ne parleraient plus, elles ne pourraient plus se plaindre et lui n'aurait plus de raison de le faire. La clameur des cris des morts aurait été intéressante à entendre. Oh, aurait-il reconnu les atroces voix distordues par la douleur des gens à qui il avait tout pris, tout volé et jeté?

Ah, mais les morts n'avaient pas de voix. Au contraire des vivants.

« Ce qui est beau, dit-il, est fait pour disparaître. Ce qui reste est toujours laid. De l'eau rouge serait belle. Une pluie de sang. Que je parte? Je ne m'en irais pas. Tu veux me forcer? Tu ne peux pas. Elle ne peut pas non plus. »

Il marqua une pause, un rire dément s'échappant de ses lèvres entrouvertes.

« A moins que vous ne vouliez disparaître vous aussi? »

Suite à cela, il se tut. Partir? Pourquoi partir? Pourquoi rester? Il n'avait guère besoin de raison pour déduire cela; juste de ses envies et caprices. Même s'il pleuvait. Juste de savoir qu'il voulait rester. Il le voulait, pensa-t-il.

[HS: Putain, j'aime pas mon post, je crois même que je le hais... Enfin bon, c'est vous qui devez vous le coltiner, pas moi, donc bon...XD]
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Angelina Reilly
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Angelina ne pouvait même pas faire semblant d'être heureuse. Si certains pouvaient encore étirer leurs lèvres en un sourire forcé et sans saveur, la jeune Antarr aux longs cheveux roses n'était pas même capable de faire ce simple geste. Elle avait essayé, pourtant, devant un des grands miroirs qui décoraient sa maison, mais elle n'y était pas parvenue. Quoi qu'elle fasse, à moins de n'étirer les coins de ses lèvres à l'aide de ses mains, elle ne parvenait pas à reformer sur son visage trop pâle l'expression qu'elle avait sur la majorité des photos qui reposaient tranquillement sur le haut de la cheminée, recouvertes d'une épaisse couche de poussière. Angelina était vite parvenue à la conclusion qu'elle ne pouvait plus sourire, qu'elle avait définitivement perdu le secret qui lui permettait de sourire comme elle l'avait fait si souvent par le passé. Ça ne la rendait pas triste, pas plus que ça ne la rendait heureuse, il y avait longtemps qu'elle n'avait plus la possibilité de ressentir quoi que ce soit de ce genre, de toute façon. Simplement, elle ressentait en elle un immense vide à chaque fois qu'elle regardait ces photos ou pensait au temps où elle courrait encore en riant dans les champs avec sa famille ou ses amis. Rire...Elle ne savait plus comment rire non plus. Ses joyeux éclats de rire résonnaient encore dans ses oreilles, secouant désagréablement sa mémoire, mais elle avait beau les entendre, elle ne parvenait pas à les reproduire, tout comme le sourire. Elle se revoyait rire et sourire, mais elle n'arrivait pas à se rappeler de l'effet que cela pouvait bien produire. Elle ne savait plus ce que cela pouvait faire d'être heureux. Repensant à tout cela, l'estomac de la fillette aux grands yeux à l'éclat ennuyé se serra, et elle porta machinalement une main à sa poitrine, son visage ne trahissant cependant en aucun cas sa soudaine douleur. Il manquait, il manquait quelque chose. Il manquait un morceau de son âme, quelque chose s'en était allé ce jour là, et elle voulait savoir quoi. Elle voulait savoir ce qui lui manquait, ce qui la rendait incomplète. Oui, Angelina détestait quand il manquait un bras à une poupée de porcelaine, ou qu'une page avait été arrachée à un livre. Chaque chose en ce monde servait uniquement à faire beau, et s'il lui manquait une partie, elle était laide, et ne servait par conséquent plus à rien. Bon à jeter à la poubelle. Hors de vue. Et cette règle s'appliquait autant aux objets qu'aux êtres vivants. S'il manquait quelque chose à Angelina, alors elle n'embellissait plus le paysage, elle ne servait plus à rien. La petite fille se devait de retrouver la partie manquante, le morceau de son âme qui s'était envolé lorsque la Kara-Xanthe les avaient tous possédés. Elle en avait besoin, c'était CAPITAL. Incomplète, elle était indigne de fouler les terres sacrées gouvernées par l'invincible et sublime reine Melfia. Incomplète, elle n'était pas en mesure d'aider sa Reine du mieux qu'elle pouvait. Incomplète, elle était inutile, inutile. Incomplète, il n'y avait que la mort qui l'attendait au bout de ce chemin parsemé de roc tous plus coupants les uns que les autres. Angelina, les mains crispées sur la tête détrempée d'Omocha, pencha légèrement sa tête sur le côté, les mots des deux autres devant elle ne l'atteignant à présent plus. Elle devait retrouver la pièce qui manquait au puzzle, afin de pouvoir coller entre elles les pièces assemblées et en faire un joli tableau, qu'elle pourrait enfin être fière de montrer au reste du monde. Un tableau magnifique, chef d'œuvre final de toute une vie. C'était pour cette raison qu'Angelina cherchait ses parents. Ils étaient toujours présents sur les photos, et elle semblait heureuse d'être avec eux, alors...Si elle les retrouvait, peut-être pourrait-elle de nouveau sourire et ressentir ce sentiment oublié depuis trop de temps déjà. Cela ne l'embêtait pas de ne plus rien sentir, de ne plus pleurer, de ne plus rire. Mais si elle avait besoin de toutes ces choses pour être entière, alors elle les voulait. Et elle les aurait. Elle en faisait le serment.

Car inutile, elle pouvait tout aussi bien se tuer. Sa vie n'avait aucune valeur et elle ne servait à rien. Une vie inutile ne valait pas la peine d'être vécue.

Angelina passa négligemment une petite main blanche dans ses trop longs cheveux roses, qui collaient désagréablement à ses épaules et pendaient lamentablement le long de son dos, ayant perdu la brillance qui les caractérisaient d'ordinaire. Roses. Angelina aimait beaucoup ses cheveux, ils étaient long, lisses, doux, et de la même couleur que ceux sa Reine. Ou tout du moins, c'est ce que sa mère lui avait souvent dit par le passé. Angelina pouvait encore entendre sa voix, douce et plutôt grave, lui murmurer une petite berceuse pour l'aider à chasser les cauchemars et s'endormir. C'était inutile, pourtant, ce n'était pas de simples mots qui allaient l'aider à dormir ou chasser d'hypothétiques monstres de ses rêves. Mais elle imaginait que pour l'enfant qu'elle était alors, ces mots avaient valus toutes les serrures et protections physiques du monde. Parfois, c'était son père, quand sa mère était trop occupée, ou juste parce qu'il en avait envie, qui venait lui conter une histoire au contenu bien stupide mais tellement intéressant pour un enfant. Ces moments là, la fillette aux yeux rouges s'en rappelait parfaitement, jusqu'au moindre petit détail. Ils restaient coincés dans sa tête, refusant de s'en aller. Les visages de ceux qui lui avaient donnés le jour étaient gravés dans sa mémoire comme des prières dans un roc, et ne s'en iraient probablement jamais. Elle devait les retrouver. Elle se rendait bien compte que dans ses souvenirs, quand elle était avec eux, elle était heureuse. Du moins, elle souriait. Elle était entière, il ne lui manquait rien. Ce qu'il s'était passé les quelques jours après l'irradiation de la Kara-Xanthe, elle était incapable de s'en souvenir, par contre. Tout ce dont elle se rappelait, c'était s'être réveillée dans son lit, encore toute habillée, comme si elle s'était effondrée dessus, exténuée, sans avoir eu le courage d'enfiler ses vêtements de nuit. Que s'était-il passé, que s'était-il passé? Que faisait-elle au moment où le cristal avait touché les mains de sa Reine? Pourquoi n'y avait-il eu plus personne dans la maison une fois qu'elle s'était enfin réveillée de son doux engourdissement? Pourquoi tant de noirs dans sa mémoire? Pourquoi? Beaucoup trop de questions se bousculaient en un véritable pandémonium dans l'esprit d'Angelina, et la petite démone coupa court à ses actuelles pensées, posant ses yeux sur la jeune fille à la robe bleue et le garçon aux cheveux gris qui continuaient de parler. Ses mains se resserrèrent sensiblement sur sa peluche, toujours immobile devant elle. Le ton ne montait pas, mais les mots disaient tout. S'ils se battaient, elle allait aussi être obligée de se battre, afin de quitter cet endroit, et continuer ses recherches. Elle ne devait pas rentrer trop tard chez elle, sinon, son dîner serait froid.

Et Angelina détestait manger froid. Elle jetait à chaque fois le plat dans la poubelle s'il était trop froid. Elle ne savait pas pourquoi précisément, mais elle ne supportait pas de manger froid. Ah, ce n'était pas comme si ça l'intéressait de savoir pourquoi, de toute manière, non?


« A moins que vous ne vouliez disparaître vous aussi? »

Si Angelina n'avait pas prêté jusque là une oreille attentive aux paroles que s'échangeaient ses deux voisins, elle fronça très légèrement ses sourcils à l'entente de la phrase de Takeshi. Disparaître? Elle ne voulait pas disparaître, elle ne pouvait pas disparaître. Il n'était pas en mesure de décider de leur sort, à elle et la brune aux grands yeux marrons. Elles étaient maîtresses de leurs gestes et leurs pensées jusqu'à ce que leur Reine ne décide du contraire. Ce n'était certainement pas un garçon qui semblait penser avoir le contrôle de tout qui allait décider pour elles du chemin qu'elles prendraient pour rentrer chez elles, ou si même elles ne rentreraient jamais chez elles. Peut-être qu'il n'y avait personne qui attendait Angelina chez elle, mais elle n'aimait pas manger froid. Elle devait continuer ses recherches, puis rentrer chez elle, manger, dormir. Et le lendemain, se lever, et recommencer la journée en suivant le même schéma, strictement le même. Elle ne pouvait pas mourir tant qu'elle n'aurait pas retrouvé ce qu'elle cherchait. Elle ne le laisserait pas agir à sa guise. La démone aux longs cheveux n'était pas une personne belliqueuse dans l'âme, mais si elle sentait sa vie en danger d'une quelconque façon, elle se protégerait, et tuerait s'il le fallait. Elle pouvait fuir, aussi, mais il était fort probable que le garçon, ayant décidé par elle ne savait trop quel caprice ou pulsion que ni elle ni l'autre fille ne s'en iraient, la rattraperait avant qu'elle ai pu se mettre en lieu sûr. Au final, n'importe quelle solution menait au combat.

S'il voulait se battre, alors elle se battrait. Elle ne se laisserait pas faire. Morte, elle ne pourrait plus chercher ce qu'elle herchait depuis tant de temps. Morte, elle ne pourrait pas retrouver le morceau manquant de son âme. Oh non, elle ne mourrait pas. Elle avait trop de choses à faire pour pouvoir
se permettre de mourir ici-même.

« Je ne disparaîtrais pas. Répondit simplement Angelina, sur un ton aussi lisse que les galets qui s'amassaient par milliers sur les plages de sable blanc du pays des pluies, je ne peux pas disparaître. Je ne disparaîtrais pas. »

Son visage avait à présent retrouvé cette expression neutre qu'elle arborait si souvent. Angelina gardait son regard vissé sur Takeshi, afin de prévenir toute attaque. Car indubitablement, si attaque il y avait, ce serait de sa part. La fille aux courts cheveux châtains ne semblait pas vouloir se battre. Peut-être ne désirait-elle pas salir sa jolie robe? Elle avait raison, si c'était le cas. Sa robe n'était pas le genre de robes que l'on mettait pour marcher sous la pluie. Elle était bien trop belle. Une fois mouillée, elle aurait été laide. Inutile.

[Worst post ever.XD]
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Allyriane Kaylee
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Allyriane Kaylee

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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 2 Icon_minitime1Dim 8 Aoû - 20:22

{Eh bah moi je kiffe mon post. Na. ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 2 Icon_cool

J'adore les Antaaaaarrs...°w°}

Allyriane n'en pouvait plus de les voir se tenir dans son champ de vision.

C'était insupportable, douloureux et dérangeant. Elle voulait qu'ils s'en aillent, qu'ils mettent leur jambes en mouvement et quitte les lieux vite, vite, pour que tout redevienne comme avant. Mais rien à faire, ils restaient plantés là. Pas un mouvement en vue. Et ce n'était pas vouloir qu'ils s 'en aillent qui les feraient s'en aller, c'était certain. Elle pouvait bien penser, elle pouvait bien se dire qu'ils n'étaient pas là, ils seraient toujours là. Ignorer les autres ne les faisaient pas disparaître. Or ils devaient partir, ils ne devaient pas rester là. Ce n'était pas les voir qui la dérangeait, ce n'était pas les entendre qui la perturbait, c'était de savoir qu'ils étaient là. Ce n'était pas une illusion, non, sa joue la piquait et elle voyait bien la pluie tomber sur leurs vêtements, couler le long de leurs cheveux, s'adapter à leurs contours sans pouvoir les éviter pour autant. Ils déviaient la pluie comme les arbres le faisaient, ils étaient trempés comme de vulgaires animaux perdus sous un orage. Or si ses yeux n'étaient pas fiables, si ses yeux pouvaient être malades et se tromper, si son cerveau pouvait lui faire faux bond et lui faire voir quelque chose qui n'existait pas, il ne pouvait pas dévier la pluie. Ce n'étaient pas des illusions, ils existaient. Et ils devaient partir. Ils n'avaient pas à être là, ils ne devaient pas chambouler sa vision des choses, ils ne devaient pas déranger la course de la pluie. Elle faisait un bruit légèrement différent quand elle s'écrasait sur eux, et la jeune fille aux cheveux bruns n'aimait pas cela. Ce bruit blessait ses oreilles, résonnait désagréablement dans ses tympans, sans arrêt, sans arrêt. Comme une cloche stridente qui essayerait de la prévenir qu'il y avait des intrus et qu'elle devait les chasser au plus vite. S'ils avaient ressemblés à des pierres, s'ils avaient eu la couleur de l'herbe ou qu'ils avaient été des millions de petits gouttes de pluie, alors ils auraient été moins dérangeant, moins voyant. Mais ils juraient tellement avec le paysage, ils étaient tellement visibles qu'il était impossible de ne pas garder ses yeux vissés sur eux. Comme une tâche de peinture verte sur un tableau entièrement noir et blanc, comme une tâche de sang sur une robe propre, comme une trace de poussière sur une étagère. Elle ne voyait que ça, ça l'obsédait, elle devait effacer les traces, nettoyer, tout rendre propre, propre, immaculé, tout à fait propre, blanc. Effacer ces deux personnes et les rendre à la terre s'il le fallait. En tout les cas, la solution était unique et simple : ils s'en iraient. Il n'y avait pas d'autre alternative, la jeune fille ne se le permettrait pas. Elle devait les renvoyer d'où ils venaient ou les faire disparaître ailleurs, mais ils devraient avoir rapidement débarrassé l'endroit. Elle ne savait pas comment elle s'y prendrait. Peu importe : la méthode importait peu, le résultat serait le même quoi qu'il en soit. Ils auraient disparus, seraient devenus invisible, inodore, incolore, aussi transparents qu'une goutte de pluie. Mais elle ne devait pas salir sa robe, ne devait pas être mouillée d'une quelconque manière que ce soit. Non, elle ne devait pas être mouillée. Ses chaussures pouvaient l'être, elles étaient étanches et marcher dans les cailloux ou l'herbe humide avec elles ne serait en aucune façon grave. Non, c'était possible, elle pouvait le faire. Mais sa robe ne devait pas l'être. Ses chaussettes devaient l'être le moins possible. Le ruban bleu dans ses cheveux ne devait pas être humidifié non plus. Ses cheveux non plus. Donc elle restait là, à l'abri sous son parapluie, le regard vide fixé dans le vide et pourtant posé sur ses deux interlocuteurs. Elle les voyait sans les regarder à proprement parler, mais ça lui convenait très bien comme ça. Comment les faire disparaître sans lâcher son parapluie? Et sans être en retard? La question posée se mit à courir à travers les couloirs de son esprit, frappant à plusieurs portes sans trouver de réponse. Elle la laisserait courir encore, jusqu'à ce qu'elle soit épuisée ou qu'elle n'ait trouvé une réponse. Elle avait lancé l'idée, maintenant c'était à son esprit de faire le reste. Les yeux toujours posés dans le vide, les mains toujours serrées autour de son parapluie, la petite coupure toujours présente sur sa joue. De temps en temps elle sentait une goutte tiède courir le long de sa joue, comme voulant s'échapper de ce corps détraqué et vide ; sa main rattrapait la fautive et allait invariablement se rincer sous la pluie, le bras tendu dans le vide. C'était un automatisme, quelque chose auquel elle n'avait plus besoin de réfléchir pour le faire. Elle avait réfléchi la première fois qu'une goutte avait perlé de la coupure, et avait décrété que la meilleure solution était de l'essuyer et de laisser sa main se rincer toute seule sous les gouttes transparentes, là où son parapluie ne la protégeait plus. Si elle avait choisi cette solution la première fois, elle l'aurait aussi choisie lors d'une seconde réflexion identique. Donc elle recommençait. Encore et encore. Jusqu'à ce que la plaie ne suinte plus de ce sang si encombrant.

Encombrant, inutile, inutile, tout juste bon à faire battre son cœur, à faire fonctionner son cerveau, à actionner ses muscles, inutile, encombrant, inutile. Inutile. Elle était inutile et ne vivait que parce qu'elle était née, elle était née donc elle vivait, elle vivait donc elle mourrait, elle pourrirait et servirait de nourriture à d'autres animaux qui eux aussi mourraient et serviraient de nourriture, s'ils n'étaient pas tués avant pour être mangés. Inutile.

« Ce qui est beau est fait pour disparaître. Ce qui reste est toujours laid. De l'eau rouge serait belle. Une pluie de sang. Que je parte? Je ne m'en irais pas. Tu veux me forcer? Tu ne peux pas. Elle ne peut pas non plus. »

Allyriane ne dit rien, ne répondit pas, se contenta de garder son regard fixé dans le vide, devant elle, se contenta de constater que ce garçon était toujours dans son champ de vision, que cette petite fille était toujours dans son champ de vision. Qu'ils ne disparaissaient pas d'eux-même. Ridicule. Ils n'auraient pas pu disparaître tout seuls, mais s'ils en avaient eu l'impulsion peut-être. Si elle avait lâché son parapluie et les avait précipités dans le vide, si elle avait dit à ses bras de se tendre, si elle avait dit à ses jambes d'avancer, de se plier, d'avancer, si elle avait dit au corps de ce garçon et de cette fille d'aller dans l'eau, alors ils auraient peut-être chuté dans le vide, ils auraient peut-être rejoint la mer et auraient fait une tâche rouge sur le tableau bleu et gris. Ce qui est beau est fait pour disparaître. Ridicule. Personne ne faisait rien pour rien, tout le monde avait des raisons d'agir, simplement ils ne les connaissaient pas toujours. On ne construisait pas quelque chose de beau pour qu'il disparaisse, mais pour qu'il reste. Beau, beau, beau. Il n'était pas laid, Takeshi. Takeshi était donc beau? Peut-être, recevable. Ce qui est beau doit disparaître. Takeshi doit disparaître. Takeshi ne doit pas rester. Elle fronça légèrement les sourcils, serrant le manche de son parapluie à en faire blanchir ses phalanges. Il devait disparaître, il l'avait dit lui-même, il l'avait dit donc il devait disparaître. Angelina aussi, le même raisonnement pouvait s'appliquer sur la demoiselle aux cheveux roses. Elle devait disparaître, pas rester. Quand leurs parents les avaient mis au monde, ils étaient beaux et devaient donc disparaître. Mais pourquoi les faire, alors, s'ils étaient voués à disparaître? Oh. Ce qui était beau disparaissait, ce qui était laid aussi. Tout finirait par disparaître. Voilà tout. Donc ce qui était beau aussi. Ce qui reste, ce qui reste. Il ne resterait rien, il ne resterait rien au terme de la course du temps et quand le soleil se coucherait pour la dernière fois sur ce monde en cendre il ne resterait absolument rien. Rien ni personne. Tout finirait par pourrir et rejoindre la terre. Tout finirait ainsi. Rien ne restait. Que ce soit laid ou pas. De l'eau rouge serait belle. Ridicule. Ce qui était beau l'était pour tous, ce qui était beau devait être normal, pas différent. Différent, difforme, rongé et déformé, il aurait été laid. De l'eau rouge n'existait pas. Comment pouvait-il dire qu'elle aurait été belle puisqu'il n'en avait jamais vu et n'en verrait jamais? Une pluie de sang. Ridicule, ridicule. Une pluie de sang, ça n'existait pas. Le sang pouvait gicler et éclabousser, comme l'eau, couler le long des dalles, se répandre à ses pieds et être épongé par le sol, laisser une vilaine trace dans la terre brune, laisser une odeur putride de mort dans l'herbe verdoyante. Mais pas pleuvoir. Les nuages ne saignaient pas. Il n'y avait pas de Dieux là-haut qui pouvaient saigner. Dieu était mort, Dieu était mort et pourrissait dans l'esprit des habitants de Sal'ahë la maudite. Dieu pourrissait et serait mangé par des insectes. Les plus forts mangent les plus faibles. Mort, Dieu était inutile et faible. Il était mangé par les insectes. Melfia Hider était Dieu, Allyriane savait que sa Reine se rapprochait de l'image qu'elle se faisait d'une quelconque divinité. Je ne m'en irais pas. Si. Il s'en irait. Il partirait, elle voulait qu'il parte donc il partirait. Elle le ferait partir. Peu importe comment. Il ne pouvait pas être sûr qu'il ne partirait pas, il n'avait aucun moyen de savoir s'il partirait ou pas. Elle le tuerait s'il ne partait pas. Elle pouvait le forcer, elle pouvait le faire partir s'il le voulait, s'il ne le voulait pas, donc elle pouvait l'y obliger. Il quitterait les lieux avec la petite Démone. Elle s'en assurerait. Elle ne serait pas en retard. Elle courrait, elle courrait très vite.

« A moins que vous ne vouliez disparaître vous aussi? »

Son rire était laid, son rire était malsain et elle voulait qu'il se taise. La cloche continuait de raisonner dans son esprit, tintant dans ses oreilles, se répercutant dans l'ensemble de son corps, lui arrachant u frisson involontaire. Ils devaient partir, ils devaient partir, ils devaient partir, ils devaient partir. Voilà tout. Ils partiraient donc. C'était logique, c'était tout ce qu'il y avait de plus acceptable comme hypothèse. Ils ne voudraient pas partir mais ils le feraient quand même. Oui, elle s'en assurerait. Elle ne pouvait pas disparaître, elle ne pouvait pas. Parce que même si elle avait disparu, elle devrait toujours se réveiller, elle devrait toujours aller à l'école. Elle n'avait pas vraiment le temps de mourir ou de disparaître. Non, pas le temps de mourir, elle ne voulait pas être en retard. Mourir l'aurait mise très, très, très en retard.

« Je ne disparaîtrais pas. Je ne peux pas disparaître. Je ne disparaîtrais pas. »

Si, si, si. Elle disparaitrait de son champ de vision, et si ce n'était pas une manière radicale de disparaître elle aurait néanmoins disparu, d'une certaine manière. Elle serait encore consciente, son cœur battrait, ses cheveux seraient alourdis par la pluie et ses traits toujours aussi mignons, mais elle aurait disparu du monde de la demoiselle aux grands yeux bruns. C'était tout ce qui importait. Le monde des autres et le sien entraient en collision parfois, la plupart du temps leurs bulles ne faisaient que se frôler, se déformer légèrement pour ne pas éclater. Elle ne tenait pas à ce que son monde se fonde avec celui de ce garçon qu'elle ne voulait plus voir, à ce qu'il ne fasse plus qu'un avec celui de la jeune fille qui ne voulait pas disparaître. Parce qu'après elle aurait entendu leur cœur battre, sans arrêt, et aurait su qu'ils étaient en vie quelque part. Et elle ne voulait pas. Elle les oublierait, ils disparaîtraient de sa mémoire au moment même où ils disparaitraient de cette falaise où ils n'avaient rien à faire. Oui. Ils disparaitraient de sa vue ou elle les ferait disparaître définitivement. Voilà tout.

Oh. Le sang avait cessé de couler.

« Tu t'en iras. Je te ferais partir si tu ne t'en vas pas. Et tu disparaitras. Tu disparaitras aussi. Vous disparaitrez.»

Allyriane fit de nouveau tourner son parapluie entre ses mains, puis fit quelques pas dans la direction du garçon aux cheveux gris. Angelina Reilly n'était pas dérangeante. Angelina Reilly partirait si lui partait. Mais il ne voulait pas qu'elle parte, elle voulait qu'il parte, qu'elle parte. Leurs deux hypothèses n'étaient pas compatibles. L'une devait être effacée et l'autre prouvée.

Elle s'arrêta à une distance respectable de lui et leva ses yeux vers les siens, penchant sa tête sur le côté.

«Tu ne veux pas disparaître. Tu peux disparaître tout de même, dit-elle en dévisageant la jeune fille avec la peluche, se retournant de nouveau vers le garçon avant de poursuivre. Tu peux disparaître si je le veux. Tu ne peux pas savoir. Alors vas-t'en. Je ne veux pas me salir.»
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Takeshi Wilhelm
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Takeshi Wilhelm

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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 2 Icon_minitime1Sam 4 Sep - 13:57

Tous ces évènements l'indisposaient. Takeshi avait envie de tuer, de couper, d'entailler jusqu'au plus profond de la chair de ces deux jeunes filles, il brûlait de sentir leurs os craquer sous la pression de ses poings, leur vie s'éteindre sous l'impact de la douleur lancinante s'insinuant dans leurs veines tranchées, il mourait d'envie de les voir se tordre sur le sol tel le dernier des insectes, il désirait plus que tout voir si, oh, si leurs yeux seraient amusants à trancher en deux! Juste parce qu'il le souhaitait. Juste pour voir. Juste pour savoir. Juste parce qu'il n'y avait jamais rien d'autre à faire. Courir après des sentiments perdus, dont il ne se souvenait plus que comme des ombres déformées sur un mur, après des rêves que jamais plus il ne ferait, chercher des choses dont l'aspect en lui-même lui était devenu plus inconnu encore que le goût amer de la peur, comment aurait-il pu? Passer près d'eux et ne pas les voir, s'ils étaient encore là, si quelque part en ce monde, ils n'étaient pas encore tout à fait morts? Ne les aurait-il pas écrasés par inadvertance, les prenant pour ce qu'ils n'étaient pas, les prenant pour un danger, une menace, par envie même? Comment savoir? Ils étaient perdus et ils l'étaient pour toujours. S'essouffler, frapper à toutes les portes dans le but avoué de retrouver une humanité jadis si présente et pourtant si ignorée, chercher un couteau pour déchirer le voile noir qui l'entourait, l'enveloppait. Quelle utilité? Le monde derrière lui pouvait aussi bien être plus sombre encore. Et cela faisait longtemps, si longtemps, qu'il avait appris à ne plus craindre le noir. Là où les autres ne nous voyaient guère, impossible pour nous de les voir. Peut-être une nuit éternelle était-elle tombée? Peut-être les ténèbres rassurantes avaient-elles décidé, dans leur infinie bonté, de ne jamais plus les quitter? La raison pour laquelle aucune culpabilité ne se formait en lui avec les flaques de sang coulant de la gorge ouverte d'une fillette et de sa mère, d'un vieil homme et de sa femme, peut-être se cachait-elle quelque part dans la pénombre. Ils ne les voyaient pas. Il savait qu'il les tuait, savait leur voler ce que jamais plus ils ne pourraient acquérir, ce qui pour toujours serait brisé, alors même qu'il n'en avait nul besoin. Il pouvait dire la couleur de leurs cheveux avant qu'ils n'aient pris cette vilaine teinte rougeâtre, baignant dans l'hémoglobine, et souillé de morceaux de matière grise coulant d'une plaie béante dans leur crâne. Il aurait pu jurer que ces yeux étaient bleus, verts ou marrons, rouge ou noirs, avant de n'enfoncer allègrement un couteau à travers eux, avant tout cela. Mais il ne les voyait pas. Ni tristesse, ni joie, ni colère, ni rien. Rien, rien. Rien que le néant, rien que la promesse d'une mort prochaine. S'il ne voyait rien de tout cela, s'ils étaient vides, alors peut-être, seulement peut-être, peut-être qu'ils n'avaient jamais été réellement vivants. S'ils ne ressentaient rien alors la Mort n'aurait su être si froide, son souffle n'aurait su être si nauséabond. Mais le jeune homme ne voulait pas mourir. Non, non, non, non. Pas maintenant, ni en ce jour pluvieux, ni le lendemain, ni plus trad, ni après, ni encore après. Mort. M-O-R-T. Était-il vivant seulement? Il devait l'être, s'il volait la vie de ces gens et la jetait à terre. Il devait indubitablement l'être pour agir de la sorte, pas vrai? Les morts ne tuaient pas les vivants. Ils ne sentaient pas les gouttes de pluie s'écraser sur eux comme elles le faisaient sur sa peau laiteuse. Ses yeux entièrement blancs étaient fixés sur les deux jeunes filles de la falaise. Blanc, entièrement blancs, pas noirs. Un voile pour recouvrir la noirceur profonde de son esprit, un voile pour dissimuler les pensées distordues d'un cerveau cassé, chutant depuis des années. Pourri par le sang n'ayant que trop coulé, rendu imperméable à toute émotion par le sel de ces larmes chaudes et disparues, pervers. Incapable même de souffrir, incapable d'habitudes, incapable de tout. Un charnier où se décomposait sans sépulture sa vie d'avant et toute trace de sourires sincères. Un champ de bataille? Non, non. Il n'y avait eu aucune chance de se défendre. Une extermination pure et simple. Elles aussi, se dit-il, elles aussi allaient s'évanouir dans le néant. Bonne nuit. Dans le noir de la nuit oui, Angelina, la fille en bleu au parapluie, elles allaient s'endormir les yeux ouverts sous la pluie glacée. Pourquoi ne partait-il pas? Il avait froid. Ce contact désagréable, cette eau effleurant son visage, faisait briller ses colliers et semblait les transformer en étoiles scintillantes. Mais il ne voyait pas cela. Tout ce qu'il voyait, c'étaient ces deux filles, ces deux intruses putréfiées déjà. Ils l'étaient tous, tous jusqu'au dernier habitant de cette contrée pluvieuse. Ils étaient moisis, ils étaient tous de véritables charniers à l'intérieur. Ils étaient morts depuis si longtemps. Et pourtant ils étaient vivants. Quel étrange paradoxe. Quel. Quel étrange. Paradoxe.

Le jeune homme tira à nouveau sur le bord de la manche de son pull trop grand, bien piètre protection contre cette eau dont il était, depuis quelques temps déjà, totalement imprégné. Il tordait ses doigts, sa bouche se tordait en un sourire mauvais et vide. Partir? Non point, il ne serait pas parti juste parce qu'on le lui demandait. Sans doute l'aurait-il déjà été s'il n'avait croisé personne. Imprévisible, il recherchait inlassablement quelque chose dont il aie envie, quelqu'un peut-être, dont il ne se lasserait pas dès les toutes premières secondes. Un semblant de sens, un début de réponse. Couper le lassait; et lorsqu'il ne s'en désintéressait pas, il n'y avait plus de sang à couler, à la fin, des blessures ouvertes. Oh, il voulait ce parapluie. Il voulait des cris. Mais il voulait le silence. Et il voulait. Il voulait. Il ne voulait plus. Il ne parvenait pas même à réellement désirer quelque chose. Un semblant d'envie pourtant pointait et, aussi vite, disparaissait dans cette brume de démence pour ne plus revenir. Angelina répéta simplement qu'elle ne disparaitrait pas. Foutaises; ce qui était beau était fait pour disparaître. Éphémère. Ce qui restait était toujours laid. Mais pas lui. Il resterait, pour toujours et à jamais, jusqu'à ce que son éternité se finisse et qu'il sombre dans le noir. Le noir qui engloutissait tout. Le NOIR. Le noir qui supplantait le rouge. Mais s'il drainait avec lui le sang de ses victimes, alors peut-être que le NOIR ne pourrait les prendre. Et qu'ils resteraient, cinabres et dégoulinant de sang, ainsi pour le reste de leur temps. ROUGE valait mieux que noir; rouge était le sang. Noir n'était que le noir. En être recouvert était n'être rien du tout.

« Tu t'en iras. Je te ferais partir si tu ne t'en vas pas. Et tu disparaitras. Tu disparaitras aussi. Vous disparaitrez.»

La brune fit quelques pas dans sa direction. Aux aguets, il se tint droit et sentit ses muscles se tendre sous sa peau. Ses réflexes n'avaient eu de cesse de s'aiguiser avec le temps. Mourir, lui? Non, non. Il ne pouvait pas. La nuit arrivait tous les soirs, mais le jour revenait inlassablement. De même pour lui; même si ce manteau d'encre se levait sur lui, il le percerait et reviendrait. Encore et encore. Pour toujours et à jamais. A jamais, jamais, jamais. Elle disait qu'ils disparaitraient. Mais pas lui. Elle n'était rien. Elle sombrerait à son tour dans la pénombre, et le NOIR engloutirait ses yeux noisettes, la blancheur de sa peau, jusqu'au bleu de sa robe. Il la dévorerait jusqu'à l'os. Il ne resterait rien d'elle. Elle serait laide. Mais pour l'instant, non. Pour l'instant ils se tenaient tous trois debout. Tous trois sous la pluie battante et sous les nuages. Sauf elle, qui était protégée. Cela ne la protégeait que des gouttes d'eau tombant du ciel. Que de cela. Elle ne l'aurait pas fait partir; sa robe aurait été colorée de rouge bientôt si telles avaient été ses intentions. Elle l'aurait fait partir? Illusion. Il l'aurait fait rester, il aurait fait voyager sa tête à travers les vagues s'écrasant sur les falaises, l'aurait jetée du haut de l'à-pic rocheux, elle aurait peut-être atteint les limites, cet horizon lointain. Celle d'Angelina aussi; si loin là bas, peut-être aurait-elle retrouvé ce qu'elle avait perdu. Elles auraient contemplé de leurs yeux vides de morts ce que le monde avait à offrir d'autre que du sang et de la brume, par delà cette ligne confuse entre le ciel grisâtre, si sombre, couvert de nuages, et cette mer houleuse et déchainée. Leur corps serait resté, assis sur la terre ou allongé sur un sol dur, un corps au bout duquel on n'aurait trouvé nul visage. Après s'être débarrassés du masque de le reste de ce monde odieux portait, ils avaient su s'élever plus haut que quiconque. Et leur corps étendu, immobile à jamais, pourrirait, au gré des vents, sous la pluie, sous le soleil, leurs formes souillées par le NOIR cachées par la brume flottant en mer, jusqu'à se décomposer entièrement. Si elle s'approchait, si elle s'approchait, la fille en bleu. Sa tête volerait dans les airs avant de rencontrer sa dernière demeure, vaste et changeante, aux reflets moirés. Elle serait d'abord rouge, puis cette couleur carmin disparaitrait. Elle était belle. Vermeille. Elle ne durerait pas. Ce qui était beau était fait pour disparaître. Elle adressa des paroles à la gamine et sa peluche. Quelle peluche hideuse. Sans doute resterait-elle encore après la mort de sa propriétaire tant elle était laide.

« Tu peux disparaître si je le veux. Tu ne peux pas savoir. Alors vas-t'en. Je ne veux pas me salir.»

Il.Ne.Disparaitrait.Pas. Jamais. Jamais, jamais, jamais, jamais. Elle, si. Il ne désirait pas partir. Elle ne voulait pas se salir? Mais le sang ne salissait guère; il décorait. Il décorait ses lames. Il décorait la vie, il décorait le monde avant de n'être lavé par la pluie. A Sal'ahë au moins, était-il épargné par les mensonges éhontés. Il ne comptait pas partir, personne ne partirait. Il ne savait pas pourquoi; ne jugeait pas avoir besoin de cela. Auprès de qui aurait-il dû se justifier? L'éternel dans l'une de leurs sacro-saintes églises? Dieu pourrissait dans le ciel. La seule étoile brillant encore d'un éclat suffisant pour leurs yeux aveuglés par une trop subite lumière et une trop cruelle vérité, il y avait des années de cela, la seule voix résonnant encore quelque part en eux, trouvant son chemin dans les dédales hasardeux des ruines recouvertes de la poussière de l'oubli de leurs âmes, était un bel ange sans ailes. Mais elles ne lui demanderaient rien sur la fille en bleu. Ni sur Angelina.

« Tu veux, tu ne veux pas... Tu ne veux pas, tu veux... Personne ne veut... Et personne ne veut pas. »

Des propos à demi-cohérents. Lui-même ne parvenait pas à vouloir plus de si courts instants... Il voulait, puis cette perspective devenait vide. Son assouvissement ne lui apportait rien. Pourquoi? Parce que. Parce que quoi? Parce que. Il voulait puis ne voulait plus, jamais assez longtemps pour le ressentir vraiment, jamais suffisamment pour être réel. Rien, jamais. On tendait la main, on refermait son poing, certain d'avoir enfin ce quelque chose dont on ignorait tout, mais rien. On ne pouvait que constater sans ciller son éternelle absence. Il ne lui manquait rien. Il n'avait rien perdu. Il n'avait jamais rien eu. Ce tableau noir et blanc, il lui paraissait l'avoir toujours connu. Peint de rouge, recouvert de lambeaux de crépuscule, chassé par la nuit. Il voulait. Il ne voulait pas. Il ne voulait plus; mais jamais assez.

[HS: J'y crois pas, j'ai vaincu! Impossible! Bon, c'est archi nul, mais j'ai vaincu quand même!XD]
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Angelina Reilly
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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 2 Icon_minitime1Mar 12 Oct - 21:10

Combien de temps cela allait-il encore durer? La fillette aux longs cheveux roses était ennuyée de toute cette mascarade, et souhaitait qu'elle s'arrête sur le champ. Parler à ces deux personnes n'était pas dans ses objectifs de la journée, et ne le serait de toute évidence jamais, alors autant que ça cesse immédiatement, ainsi elle pourrait repartir à la recherche de ses parents, et la jeune fille à la belle robe bleue pourrait continuer sa marche sans plus être dérangée. Et le garçon aux cheveux gris irait là où il le désirerait, rentrerait chez lui, s'abriterait quelque part, elle n'avait que faire de l'endroit où il se rendrait par la suite tant qu'il ne se mettait pas en travers de son chemin et ne l'empêchait pas d'avancer. Ce sentiment de lassitude extrême mêlé à une pointe de tristesse avait submergé tout son être en l'espace de quelques secondes à peine, sans qu'Angelina ne sache vraiment pourquoi. Elle avait arrêté de se demander d'où pouvait provenir cette tristesse et cet ennuie qu'elle ressentait parfois, n'ayant jamais trouvé à son interrogation de réponse satisfaisante. L'eau continuait de tomber, et le bruit des milliers de gouttelettes rythmait ses pensées, alors qu'elle se balançait légèrement de droite à gauche, au son de cette musique que seule elle semblait en mesure d'entendre. Angelina aimait bien écouter la pluie tomber, chaque goutte transparente qui s'écrasait sur le sol humide secouant son esprit d'images dont elle ne pouvait se rappeler la saveur. Plus elle tentait de saisir ce sourire qui étirait son visage dans ces souvenirs, plus il lui échappait, et elle ne pouvait que contempler ces images floues, comme des lettres que l'on aurait fait tomber dans l'eau et dont l'encre se serait à demi effacée. Souvenirs inutiles. Sourires perdus. Des rires qui résonnaient dans sa tête sans qu'elle puisse pour autant les entendre. Elle avait mal, mais elle ne savait pas d'où venait cette douleur lancinante et dont elle aurait tant voulu se débarrasser. Elle se sentait si mal, elle aurait pu se tuer, car morte elle n'aurait plus rien sentie. Mais mourir, elle ne le pouvait pas, car un simple pion sur l'échiquier ne décide pas lui-même de son sort. C'est la Reine qui décide si oui ou non sa mort est utile et s'il doit être éjecté du plateau de jeu. Elle ne pouvait rien faire d'elle-même, elle n'était qu'une marionnette décorée de solides fils dont se débarrasser était impossible. Et même une fois les fils rompus, la marionnette ne pouvait esquisser un seul petit mouvement. Elle n'était qu'un jouet destiné à suivre les ordres de son propriétaire, et au final, la fillette trouvait cela mieux. Elle n'aurait su quoi faire si on l'avait laissée libre. Son esprit autrefois vif était à présent voilé et elle ne pouvait ôter ce voile qui le recouvrait. Ça lui faisait mal, mal, mal. Que faire? Passant son regard clair de la fille au garçon, elle se dit que rester là plus longtemps serait une perte de temps. Mais si elle bougeait, Takeshi la tuerait. Elle devinait le garçon aux cheveux argentés bien plus fort qu'elle. Capable de tout. Angelina n'aimait pas cette sensation glaciale qui avait apaisé sa tristesse, c'était bien trop froid, froid comme la pluie qui ne cessait de tomber sur le paysage peint de vert qui les entouraient et sur eux. Ou deux d'entre eux, tout du moins, la fille à la robe bleue ayant toujours son parapluie entre ses mains trop fines. Angelina secoua doucement sa tête, écoutant en silence le dialogue des sourd des deux autres protagonistes de cette scène morbide. Elle fallait qu'elle s'en aille, maintenant, sinon elle rentrerait trop tard chez elle et le dîner serait froid. En rois longues années, elle n'était pas parvenue à retrouver la trace de ses parents. Bientôt, elle aurait quatorze ans. On lui ferait un gâteau avec quatorze bougies dessus, et elle les souffleraient sans y penser. A quoi bon? Elle ne voyait plus l'intérêt de ces tiges blanches qu'on plantait dans la pâte encore chaude. Peut-être l'avait-elle vu par le passé, mais maintenant, elle ne leur voyait plus aucun intérêt.

Quatorze ans bientôt. Elle était déjà grande. Aurait-elle du sourire à cette pensée? La fillette aux cheveux roses décida que ce ne devait pas être le cas, puisque ses lèvres restèrent fermement collées l'une à l'autre, telle une porte scellée dont on aurait perdu la clé. Une porte scellée. Sans clé. Inutile si elle ne pouvait être ouverte.

Alors que les gouttes de pluie se pressaient toujours à terre par milliers, comme une armée charge violemment sur une autre, la fille aux cheveux bruns fit un pas, puis un deuxième, suivit de quelques autres dans la direction de Takeshi. Angelina les regarda sans ciller, ne désirait pas se mêler d'un hypothétique combat entre ces deux entités. Elle voulait partir. S'en aller loin, marcher loin pour ensuite revenir sur ses pas et passer l'allée décorée de roses rouges qu'elle devrait rroser avant d'aller s'endormir. Si elles fanaient, elle serait obligé de les couper, et elle ne voulait pas que le petit chemin qui menait jusqu'à la porte d'entrée se retrouve nu et laid. Elle devrait alors en replanter d'autres, et l'attente serait longue, trop longue. Promenant son regard sur la faune qui l'entourait, elle remarqua que toutes les couleurs étaient rendues sombres par les nuages qui s'amassaient dans le ciel, chargés d'eau. Un tableau dont le peintre aurait utilisé trop de noir, en aurait abusé et barbouillé la toile jusqu'à ce que le plus clair des tons soit noyé en dessous. Ce n'était pas très judicieux, ne pu s'empêcher de penser la Démone à la peau pâle, son expression restant inchangée. Sans couleurs clairs, le monde ne serait qu'une tache sombre sans importance et sans intérêt. Il fallait du clair, du foncé, des tons entre les deux pour faire un tableau digne de ce nom. Les nuages noirs, si foncés, cachaient un ciel bleu et crachaient des gouttes cristallines, transparentes, très très clairs. Ça, c'était une véritable œuvre d'Art qui avait su mêler toutes les nuances existant en ce monde. C'était beau. Angelina regarda sur sa paume tendue vers le ciel quelques gouttelettes s'y écraser, pour presque immédiatement se recroqueviller et disparaître. Rien n'était plus parfait que la nature, ce que ce monde avait créer de lui-même, sans aucune aide extérieure. Les hommes n'avaient pas le droit d'y toucher, car tout ce qu'ils touchaient se désintégrait, lentement mais sûrement, pour finalement n'être plus rien qu'un informe amas de cendres. Laid. Sans aucune valeur. Angelina détestait cela, ça la mettait hors d'elle. Il aurait fallut faire disparaître ces meurtriers de la terre! Ceux qui détruisaient consciemment ce qui les entouraient ne méritaient que d'être détruits à leur tour. Et encore, une telle punition n'était pas même suffisante. Mais la petite Antarr aux grands yeux n'étant pas en mesure de juger ce qui était suffisant et ce qui ne l'était pas, ni même de juger les coupables ou décider qui était coupable et qui ne l'était pas, elle cessa de penser à de telles choses. Oui...Ce n'était pas à elle de décider de ce genre de choses, pas à elle.

Pour l'instant, elle devait trouver un moyen de se retirer sans y laisser la vie. Elle faisait ce qu'elle voulait, ces deux là n'avaient aucun pouvoir sur elle, strictement aucun. Si elle désirait s'en aller, elle s'en irait. Et le garçon aux cheveux argentés n'y pourrait rien. Elle n'était pas sa poupée, elle n'était pas son soldat de bois, elle n'était rien de tel, et ne le serait jamais. Vite, vite...Le temps pressait, et il semblait presque à Angelina pouvoir entendre les secondes qui passaient rythmer par le chant d'une pendule. Tic, tac...Pour elle, il était l'heure de partir. La fille et le garçon feraient ce qu'ils voudraient. Ça ne la concernait nullement. Chacun savait que la vie était bien plus belle si l'on ne s'occupait pas de ce que faisaient nos voisins.

Angelina serra un peu plus fort ses petits poings, poings si ridicules qu'ils n'auraient fait peur à personne, et ferma l'espace d'un instant ses yeux. Lorsqu'elle les rouvrit, elle poussa un inaudible soupir, et ôta ses mains de sa peluche gonflée d'eau de pluie. Omocha allait devoir sécher une fois qu'ils seraient rentrés à la maison. La petite fille aux longs cheveux espéra qu'il serait sec pour le lendemain, sinon, cela allait être contraignant. Mais pas assez pour l'empêcher de continuer ses recherches, cela étant. Devant elle, la peluche se leva doucement sur ses pieds, si lentement que l'on aurait pu sans mal ne pas le remarquer. Angelina ne voulait pas se battre, elle n'en avait pas envie. Mais elle voulait partir. Et s'il fallait se battre pour partir, alors elle le ferait, mais s'enfuirait si la lutte devenait bien trop inégale. Elle ne voulait pas mourir, on ne lui en avait pas encore donné l'ordre. De plus, ce vide dans son âme l'empêchait au final de réellement souhaiter quitter ce tout nouveau monde en construction. Avant de rendre définitivement son dernier souffle, elle devait combler ce vide et retrouver ces sensations perdues. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais il lui semblait que c'était essentiel. Elle avait besoin de...Savoir. Où étaient ses parents. Pourquoi ils étaient partis. Ce qui était arrivé durant son court coma. Pourquoi sourire lui était devenu impossible. Pourquoi elle ne ressentait rien en regardant les photos poussiéreuses posées au dessus de sa cheminée. L'ignorance perçait en nous des trous qu'il était difficile de combler; Mais elle ne comptait pas renoncer. Où aurait été sinon le but de tous ces pas qu'elle faisait chaque jour?

« Je dois partir, fit Angelina d'une voix lente et neutre, levant vers eux son visage où coulaient parfois quelques gouttes de pluie, Je ne peux pas rester là. Ce n'est pas ici. Rester là est inutile. Inutile. Complètement inutile. »

Complètement inutile. Elle n'avait plus rien à faire là. Si ce n'était pas là, elle devait chercher ailleurs, c'était aussi simple que ça. Chercher n'importe où, dans tous les endroits possibles, afin d'être sûre de les retrouver. Elle ne voulait pas perdre son temps à examiner le dessous de roches déjà soulevées. Si elle ne les retrouvaient pas et avait déjà cherché partout, alors elle recommencerait depuis le début, mais pas avant d'avoir tout fait. Pas avant, non, pas avant. Et le fait était qu'elle était loin d'avoir tout fait. Il lui restait tant d'endroits à examiner...Angelina laissa son regard vide poser dans le vide. Une vie sans sens est-elle une vie? Elle ne savait pas. La Démone aux cheveux roses n'arrivait pas même à savoir si ses recherches pouvaient être considérées comme un 'but'. Puis peu importe. But ou pas, elle allait continuer jusqu'à ce qu'elle les retrouvent ou s'écroule, c'était tout. Il n'y avait pas d'autres solutions à cette équation.

[Oui, mais toi, MPDT, tu es tordue. C'est pour ça que tu les aimes. Tu leur ressemble trop, mwahahahaha.X'D]
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Allyriane Kaylee
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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 2 Icon_minitime1Ven 29 Oct - 18:57

{Bah oui, je suis une Antarr refoulée. Et j'aime ça.X3

J'aime Ali', aussi. Buuuh. Avouez qu'elle est chou. Et en plus, elle vous aime tous~!^^-}

Allyriane n'était pas satisfaite. Elle n'était pas satisfaite, non, elle ne l'était pas. Loin de là. Rien n'allait comme elle le souhaitait et, de fait, elle ne pouvait décemment pas se sentir comblée. Elle ne pouvait pas 'sourire', parce qu'elle était contrariée. Et qu'il pleuvait. Sa main était mouillée, et la sensation de froid qui remontait le long de son bras était des plus désagréable. Ce qui était désagréable était à éviter, c'était une règle simple que l'on pouvait appliquer dans beaucoup de cas. Allyriane l'appliquait dès qu'elle le pouvait. Ne pas rechercher le désagréable. La pluie l'était, elle n'aimait pas la pluie parce que sa robe ne devait pas être mouillée. Voilà tout. Sa robe était jolie, la pluie la rendrait laide et lourde, alors elle ne pouvait pas apprécier la pluie. Elle ne pouvait pas rechercher son contact, ç'aurait été stupide. Elle n'était pas stupide, elle n'allait pas sous la pluie. Ils devaient être stupides, les deux idiots, avec leurs vêtements détrempés qui devaient peser lourd, lourd sur leur dos et leurs épaules. Ils devaient avoir froid, ils auraient dû vouloir rentrer. Se mettre l'abri. Se protéger des gouttes transparentes qui les agressait, tombait sur eux par rafales et s'accrochaient à eux, essayaient de les alourdir, de les faire tomber au sol, de les faire tomber au sol et de les recouvrir de terre meuble et humide, de les enterrer pour qu'ils cessent d'exister. Ainsi ils n'auraient plus froid, au moins. Ils auraient dû rechercher une protection, ils auraient dû se protéger d'une quelconque façon. Comme elle. Mais ils ne l'avaient pas fait, et ils ne partaient pas. Elle voulait qu'ils partent, ils avaient des raisons de partir, mais ils ne partaient pas. Pourquoi? Ce n'était pas normal, ce n'était pas logique, ils n'auraient pas dû rester là sans bouger, sans daigner aller dans un autre endroit. S'ils voulaient de la pluie, ils pouvaient bouger. Elle tombait ailleurs. Ils pouvaient aller ailleurs. Ils devaient sortir de son champ de vision et, brusquement, elle ferait en sorte de les oublier et de faire comme si leur existence était nulle et non avenue. Comme s'ils n'avaient jamais existé à ses yeux et que cet instant n'avait aucune importance, qu'il n'était nullement nécessaire de s'en rappeler et que, de toute façon, elle ne savait même plus ce qui venait de se passer. Ces souvenirs étaient inutiles, alors elle les rangerait dans un coin de sa tête, à l'abri de la pluie, là où ils ne seraient pas détrempés et illisibles mais où ils ne la dérangeraient pas pour autant. Et si jamais, si jamais elle les revoyait, alors ils seraient là, disponibles, prêt à être utilisés. Leur nom, leur taille, leur allure, tout lui reviendrait brusquement en mémoire et elle saurait ce qu'elle avait fait, ce jour là, à cette heure là, avec son parapluie et le sang sur sa joue, qui coulait encore et qu'elle essuyait avec sa main, qui coulait encore et encore. Elle n'avait pas mis de gant. Tant mieux. Elle aurait dû les nettoyer. Sa main était gelée, froide et glacée, tandis que le reste de son corps avait juste froid, était simplement parcouru de frissons désagréables. Oui, c'était désagréable. La chaleur était agréable, le froid n'aurait su l'être, étant son contraire. Elle ne pouvait apprécier son contact mordant sur sa peau trop pâle, sur son corps trop petit, trop frêle, trop mince. Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas non plus apprécier la coupure sur sa joue, et continuait de l'essuyer, inlassablement. Tant que le sang coulerait, elle l'essuierait. Tant qu'elle pourrait l'essuyer, elle continuerait. Ce garçon devait disparaître, cette fille devait disparaitre. Ils devaient partir. Il devait la laisser partir, partir, elle, elle resterait. Un peu. Quelques secondes. Le temps de ne plus les voir, de mémoriser ces falaises avec juste elle, rien qu'elle debout dessus. Ainsi elle pourrait se dire qu'elle avait été seule. Et que rien d'anormal ne s'était passé. Sa journée reprendrait donc son cours normalement, et elle pourrait aller manger, elle pourrait faire ce qu'elle avait à faire sans problème. Elle ne devait pas avoir de problème. Allyriane sentait le vent faire voler sa robe, la plaquer contre ses jambes, faire voler le ruban accroché dans ses cheveux, claquer contre son visage abimé. La coupure partirait, le sang sècherait. Il resterait une cicatrice. Elle la cacherait, elle se débrouillerait pour qu'elle ne se voit plus. Mais elle serait là. Et quand elle la verrait, elle penserait à ce garçon. Elle savait qu'elle aurait dû le tuer : ainsi, elle aurait su constamment, toujours, sans se tromper, où il se trouvait. S'il partait elle ne pourrait pas dire ce qu'il faisait. Où il était. Celui qui avait éraflé son visage, qui l'avait blessée parce qu'elle avait voulu remettre les choses en place. Et elle penserait à la petite démone aussi, parce que ces deux personnages se retrouvaient associés. Indissociable. Ils étaient ensemble, dans le même souvenir, impossible de les mettre l'un sans l'autre parce que, dans le fond, elle ne les avait jamais vu séparément. La cicatrice devrait partir. Sinon elle ne pourrait jamais ranger ce souvenir dans un coin de sa mémoire, elle serait obligée de le garder près d'elle, douloureux, présent, lancinant, à lui rappeler des choses qu'elle ne comprenait pas. Et la petite Antarr ne pourrait jamais mettre un point à ce chapitre. Elle devait le finir avant d'en passer à un autre. Ils devaient partir.

Ils ne partaient pas. Toujours pas. Comme s'ils attendaient quelque chose, comme s'ils voulaient rester là, à prendre la mort sous la pluie. Ridicule : s'ils attendaient la mort, ils ne mourraient pas. Elle mettait toujours longtemps à venir, la mort, quand on la cherchait du regard, qu'on n'avait de cesse d'appeler son nom et de lui demander de nous emporter avec elle. Elle attendait que l'esprit soit complètement amorphe, qu'il ne puisse plus servir à rien, que l'espoir en ait eu marre d'attendre. Elle attendait que le corps se décompose, que les yeux soient gonflés et pleins de larmes, que les lèvres tremblent de froid et de désespoir, que les mains soient décharnées et le corps maigre, maigre, que l'on ne soit plus qu'un squelette avec un cœur qui bat, qui fait de son mieux pour battre et s'accrocher à ce qui reste. La mort avait beaucoup de chevets à visiter. Elle n'avait pas le temps pour les capricieux qui voulaient partir en avance. Alors ils souffraient. Beaucoup. Et quand, enfin, leur corps était sur le point de s'arrêter, de se casser définitivement, alors elle venait. Et elle leur rappelait tout ce qu'ils allaient perdre, tout ce qui allait leur manquer, tout ce qu'ils ne pourraient pas faire. Elle rappelait l'espoir et, d'un seul coup, sans leur laisser le temps de changer d'avis, elle les emmenait. Bien fait. Il fallait savoir attendre son heure, pas chercher à provoquer les éléments. S'ils attendaient la mort, qu'ils sautent de la falaise. Elle ne les verrait plus et la mort irait chercher leurs corps agonisants sur les rochers acérés. Tout le monde serait content. Mais le garçon restait debout, et la fille restait debout. Tout les deux debout, trempés, à se faire agresser par la pluie sans paraître dérangé le moins du monde. Ils devaient l'être. Mais à qui bon le montrer? Personne ne les aurait aidé. Tout le monde s'en moquait. Elle avait son parapluie, elle était protégée et se fichait de ce qui pouvait leur arriver. Tant qu'ils partaient. La cloche dans sa tête lui faisait de plus en plus mal, et elle ne put retenir une grimace. Ils devaient vraiment activer leurs jambes et faire leur chemin à travers le monde, loin d'elle en tout cas. Ou mourir là. Une fois morts, ils n'auraient plus aucune importance. Elle ne les verrait plus. Ils seraient comme cet arbre, là, ou l'herbe, ou même l'eau qui se jetait violemment contre la roche. Des cadavres sans vie. Ils ne bougeraient pas, ne ferait plus le moindre mouvement. Alors ils ne la gêneraient plus. C'étaient les deux seules solutions.

« Tu veux, tu ne veux pas... Tu ne veux pas, tu veux... Personne ne veut... Et personne ne veut pas. »

Elle voulait, oui. Elle voulait qu'il s'en aille, elle voulait qu'ils partent. Ils devaient partir. Personne n'était là, personne n'était pas là non plus. Personne, ça ne voulait rien dire. Allyriane n'avait jamais connu cela, 'personne'. Il n'y avait jamais 'personne', puisqu'elle était là. Personne, ça n'existait pas. Si personne ne veut, alors elle, elle veut. Et si personne ne veut pas, quelqu'un ne veut pas. Il ne voulait pas. Elle, elle ne voulait pas qu'ils restent, elle voulait qu'il parte. Les négations ne servaient à rien, il y avait des mots pour tout exprimer. Partir et rester suffisaient. Elle veut qu'ils partent. Il veut qu'ils restent. Pas besoin de 'pas', pas, pas..., inutile. Pourquoi utilisaient-ils tous des pas? Ils ne servaient à rien, les pas. Elle aussi utilisait des négations, parfois. Mais elle n'avait aucune idée de la raison qui la poussait à le faire. Elle le faisait, même si c'était inutile. C'était plus simple, et ce qui était compliqué n'était pas agréable. Oh..., Allyriane pencha sa tête sur la gauche, sur la droite, agita sa main sous son parapluie-sans salir la jolie robe bleue-et se remit droite, bien droite. Le sang ne coulait plus. Bien. Maintenant le leur pouvait couler, elle s'en fichait. Celui des autres n'arriverait pas sur sa robe. Elle y veillerait. Elle ferait bien attention, oui, de sorte qu'elle n'ait pas à la laver en rentrant chez elle. Ne pas perdre de temps, elle ne devait pas perdre de temps. Jamais.

« Je dois partir. Je ne peux pas rester là. Ce n'est pas ici. Rester là est inutile. Inutile. Complètement inutile. »

Inutile, inutile. Rester là était inutile, oui. Qu'elle parte ; elle pouvait partir, devait partir, allait partir. Elle allait partir. C'était une certitude, parce qu'ils ne pouvaient pas rester tout trois là l'éternité durant. C'était impossible, alors la petite fille et la peluche allaient partir. Bientôt. Elle allait y veiller, à ça aussi. Elle ferait bien attention. Maintenant, le garçon devait laisser partir et partir. Ou partir et laisser partir. L'ordre, ici, n'avait aucune sorte d'importance. Allyriane était lasse de se répéter : il allait falloir qu'il parte, maintenant. Dans les minutes qui allaient suivre. Il était grand, mais elle s'en fichait. Il était peut-être plus fort qu'elle, mais elle s'en fichait. Elle ne le savait pas. Lui non plus. Elle non plus. Aucun d'eux trois ne savait qui était fort et qui ne l'était pas, alors elle s'en moquait. Elle avait le droit de le faire partir. Menacer quelqu'un dont on sait qu'il est plus fort, non. Illogique, inacceptable, stupide, inutile, NON. Mais là, si. Possible. Elle ne savait pas, elle pouvait. Tant qu'elle ne salissait pas sa robe et ne lâchait pas son parapluie. Elle allait le tenir bien fort et protéger sa robe bleue avec les roses. La demoiselle aux grands yeux bruns passa son parapluie dans sa main gauche et sortit un couteau de sa manche. Elle n'avait pas pris son épée. Elle ne pouvait pas se salir. Stupide.

«Tu pars, répéta-t-elle à l'attention de la petite démone aux yeux roses, faisant tourner son couteau entre ses doigts. Vas-t-en. Je ne veux pas me salir. Toi aussi, vas-t-en. Laisse la partir et..., pars. Loin. Maintenant. Ou c'est moi qui te fais partir. Juré. Tu veux jouer?»
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Takeshi Wilhelm
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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 2 Icon_minitime1Mer 24 Nov - 19:20

Combien de temps cela faisait-il qu'il n'avait pas pleuré? Longtemps, si longtemps. Tellement de secondes, tellement de minutes, tellement d'heures ou de jours, ou de semaines, ou de mois ou d'années. Avait-il seulement un jour véritablement pleuré? Il n'en savait rien. Ne voulait rien en savoir, mais cherchait tout de même, malgré tout, malgré lui. Une réponse, n'importe laquelle, quelque part dans son esprit. Elle devait y dormir, y mourir doucement, agonisant sans un son, sans un gémissement de douleur, sans voix et dans le plus grand des anonymats que le monde eût su lui offrir. A moins qu'elle ne fut d'ores et déjà morte? A moins qu'il ne la trouve jamais. Avait-il besoin de savoir? Non. Avait-il envie de savoir? Il ne le pensait pas. Mais il devait savoir. Sans raison, sans comprendre pourquoi. Cela n'arrivait pas bien souvent. Juste parfois, comme maintenant, lorsqu'il regardait tantôt la mer, tantôt le ciel, tantôt quelqu'un qu'il n'avait pas connu, ou un visage familier. Ou son propre reflet dans la glace, à la fois si connu et si étranger. Son miroir ne lui montrait jamais ce qui avait si brusquement changé. Devant lui, seul le voile de ses yeux lui apparaissait nouveau. Lui apparaissait différent. Il ne lui donnait jamais de réponse satisfaisante à ses questions. Pas une seule fois. Le miroir devait avoir vu ses larmes couler et ses yeux rougis; mais ce n'était qu'une glace, sans vie. Sans rien. Se contentant d'imiter, de faire tout à l'envers, de dire ce que vous daigniez montrer de vous. Elle ne racontait pas votre tristesse, elle ne racontait rien. Elle était silencieuse, comme une tombe, comme la Mort. La Mort avançait dans le plus parfait des silences qui fut. Le plus calme, le plus grand, isolée des batailles. Sans un bruit, sans un son. Comme les réponses à ses questions. A l'intérieur de son esprit régnait cette quiétude de mauvais augure, la mer étale avant la tempête qui la pousserait sur les rochers. Allez, dis moi, depuis quand ai-je cessé de pleurer? Silence. Allez, raconte moi qui j'étais, avant. Silence. S'il te plait, explique moi pourquoi je riais et pourquoi je ne ris plus. Silence. Montre moi ce qui m'a jadis fait sourire, montre moi ce dont la beauté me faisait mal au cœur. Silence. Dis moi, je t'en prie, pourquoi tu ne réponds pas. Silence. Le silence, le silence, toujours et encore, était la seule chose qu'il pouvait entendre en écho à ses interrogations. Ni plus, ni moins. Juste cette absence de mots, qui le guettait à chaque phrase. Ce vide, là, ici, et partout. Aucune réponse, pas la moindre. La Mort apportait avec elle ce genre de paroles muettes. Alors il se tournait vers le miroir, et regardait, encore et encore, là où les réponses ne se trouvaient pas. Voir s'il était bien là, bien vivant. A l'extérieur. Si ses pensées d'avant étaient mortes et ne lui répondaient plus, alors il aurait dû s'écrouler. Tenait encore debout, bien droit, sur ses deux jambes, parlait, bougeait, savait et prenait. La vie était paradoxale. Il ne comprenait pas, ne comprenait plus. Et ne savait pas s'il avait un jour compris. Takeshi posa son regard sur les deux filles. Elles avaient des couleurs plein les yeux. Marron, rouge rosé. De quoi lui donner envie de vomir. Elles aussi, devaient connaître des réponses? Elles aussi, faisaient face au silence, peut-être. Angelina cherchait. Elle aurait dû abandonner. Lui aussi avait cherché, mais il n'avait rencontré que le silence et le noir, partout où il allait. Il n'y avait rien de changé dans ce monde, si ce n'était ses yeux. Tout ce que le miroir lui montrait, tout ce qu'il voyait, si ce n'était ce détail, était rigoureusement pareil. Y avait-il seulement quelque chose à comprendre ou à chercher? Non, se dit-il. Tout était plus simple si tout était vide. Si tout était rouge. D'un beau rouge, oh, d'un magnifique rouge cerise. Tuer pour sentir que l'on était là, bien vivant. Un bon prétexte. Il le faisait car il en avait envie, un instant. Une envie courte, brève, si petite. Il ne tuait pas avant. Pourquoi ne tuais-je pas? Silence. Il devait donc l'avoir toujours fait, sans s'en rendre compte. Il devait toujours en avoir rêvé. Il devait toujours l'avoir fait, en pensée. Et maintenant que ses pensées étaient mortes et se taisaient, que son cœur avait une teinte cinabre qui ne partirait jamais, il le faisait pour de vrai. Un vrai couteau, qui tranchait de la vraie chair. Ripait sur de vrais os. Il devait, oui, l'avoir toujours fait. Toujours. Ce silence n'aurait pas pu être interprété autrement.

Quel mal y aurait-il alors à faire de même pour elles? Silence. Un jour, se souvint-il, ce grand homme qu'avait été son père lui avait dit que se taire équivalait à approuver. Ce qui nous arrangeait, toujours. Il plia son bras, avant de ne le laisser mollement glisser le long de son corps. Il sentait l'approche inexorable d'un vent qui charrierait l'odeur métallique de l'hémoglobine mélangée à celle du sel et de l'iode. Rien ne le retenait plus ici. Rien ne le retenait plus ailleurs; qui aurait pu prétendre avoir autorité sur lui? La Reine, bien sûr. Mais elle n'était pas là, debout, sur cette falaise, tout près de la mer. Mais s'il posait la question alors, immanquablement, il n'entendait que le silence coutumier lui chuchoter son approbation muette. Qui ne dit mot consent, oui. Telle serait la vérité tant qu'elle l'arrangerait. Dogmatique, évidente. Changée en mensonges comme une ville se change en nécropole, charnier souterrain. Elle pourrirait lorsqu'il n'en aurait plus besoin. Et il la ressusciterait dès qu'elle serait à nouveau utile. Il ramenait ses vérités à la vie; il n'était pas Dieu, il était mieux que ça. Il aurait pu, s'il l'avait voulu, songea-t-il alors, raviver cette 'joie' d'avant. Il ne se souvenait juste plus de ce à quoi elle ressemblait. Oui, ce devait être cela. S'il coupait Angelina en si petits morceaux, qu'ils auraient pu être emportés par la bise, alors peut-être trouverait-elle des réponses? Ce qu'elle cherchait. Et si elle trouvait, sur le chemin, quelque chose qui lui appartienne, alors elle pourrait le lui rendre. Pourrait-il la ramener, elle aussi? Comme on ramenait de vieux souvenirs, comme des mémoires qui crèveraient une nouvelle fois la surface de l'eau croupie de nos pensées? Ah, non, songea le jeune homme au long pull. Comme la 'joie', son visage, il l'aurait déjà oublié. Il serait devenu noir et silencieux.

Et celui de la brune, alors? Oublié, lui aussi. Balayé.

« Je dois partir. Je ne peux pas rester là. Ce n'est pas ici. Rester là est inutile. Inutile. Complètement inutile. »

Inutile? Inutile. Chercher était inutile tant que l'on avait pas trouvé. Oh, si elle ne trouvait jamais, n'aurait-elle pas passé sa vie à d'inutiles occupations, comme elle disait? Le chemin n'avait de sens que si on finissait par voir quelque chose de merveilleux au bout, la souffrance ne tirait sa valeur et que de la délivrance qui la suivait. Une damnation éternelle n'offrait pas le moindre espoir. L'espoir..., il n'avait lui aussi de réelle utilité que s'il finissait par en découler un résultat. Les moyens ne servaient par définition qu'à atteindre un ultime but. Être ici? Oui, futile. Marcher jusqu'à chez soi, pour la chaleur. Pour les murs. Pour. Pour quelque chose, n'importe quoi. Parler pour se faire entendre, respirer pour oxygéner le corps, couper pour faire couler du sang, et ainsi de suite, encore et encore. Sans arrêt. Mais pas rentrer pour rentrer, vivre pour vivre, chercher pour chercher. Une quête qui ne connaissait pas de fin était accessoire. Ils vécurent heureux, et eurent beaucoup d'enfants? C'était un fin. Par exemple. Un dénouement, une phrase dont le point marquait l'arrête total, définitif. Ce qui était interminable n'était pas utile. Alors, ici, là bas, à moins qu'elle ne trouve, elle serait toujours aussi insignifiante. Pour tout le monde. Pour personne. Elle resterait, alors. Sous la pluie battante, sur la terre mouillée et glissante. A entendre les oiseaux qui ne criaient plus à cause de la tempête. A entendre la houle s'abattre contre mes rochers, mécontente sans doute d'avoir été ainsi brisée dans sa course. A s'entendre parler. A l'entendre, lui, aussi. A entendre la fille à la robe bleue mais bientôt rouge sanglant. Pourquoi faire? Pourquoi? Silence. Pour rien. Ça aussi, c'était inutile.

Et alors quoi?
Silence. Qu'importait l'endroit et le moment. Tout étant toujours lassant. Tout devenait toujours si futile, si futile. Rien ne pressait, non. Il ne voulait pas s'en aller, par plus qu'il ne voulait qu'elles partent. Pas maintenant, pas encore. Plus tard, alors? Oui, plus tard, si elles ne bougeaient pas.

Un, deux, trois. Trop tard. La petite au parapluie avait parlé. Elles allaient bouger.

«Tu pars, dit-elle, s'amusant avec le couteau entre ses doigts de porcelaine que Takeshi aurait adoré briser. Vas-t-en. Je ne veux pas me salir. Toi aussi, vas-t-en. Laisse la partir et..., pars. Loin. Maintenant. Ou c'est moi qui te fais partir. Juré. Tu veux jouer?»

Loin? Des kilomètres, des quoi? Loin. Quelle réponse magnifique, belle, belle. Elle ne résonna toutefois pas longtemps à ses oreilles. Parce que ce qui était beau était fait pour disparaître. Et que ce qui restait était toujours laid. Et, le faire partir? Comment? Ce n'aurait pas été si simple. S'il voulait rester. Il voulait, il ne voulait plus, il voulait, ne savait plus. Mais il savait qu'il resterait. Pas rester pour rester. Quel serait alors le but de son immobilité? Jouer. La brune l'avait elle-même dit, n'était-il pas? Elle avait demandé s'il voulait jouer. S'amuser signifiait bien ne pas s'ennuyer. C'était beau, de ne pas être lassé. C'était pourquoi ce sentiment était si éphémère qu'il en devenait insaisissable, brillant puis, si vite, fade. Terne. Son cœur battait plus rapidement, maintenant. Une sensation qui vous prenait tout entier. Ténue mais qui, pour quelqu'un ne côtoyant que le vide d'une absence cruelle de toute autre chose, plus irremplaçable qu'un feu d'artifice dans un ciel inondé par la nuit noire. Couper, déchirer, crever, crever, écorcher. Le mal, le bien, la limite était trop floue pour être saisie. Elle avait été habilement gommée, jusqu'à ce qu'il ne reste d'elle que quelques vestiges abandonnés. Tout juste suffisamment pour qu'il sente quelque chose en plantant un couteau dans un bras ou une jambe. Un morceau cassé d'une conscience qui n'avait pas survécu à la Pierre, à peine suffisante à présent pour posséder fut-ce une infime utilité.

Juste ça. C'était assez pour lui donner envie de se battre. Qui était le plus fort? Lui, elle, Angelina? Aucun d'eux trois, encore? Qu'en savait-il? Rien. Alors, qui mourrait? Tout le monde, personne? Lui, elles? Le sang battait à ses oreilles et, avec lui, le bruissement continu des gouttes qui martelaient sans relâche le sol.

« Je ne la laisse pas partir et je ne pars pas. Tu l'as juré, juré? Alors, essaie. Je veux jouer. On n'a qu'à jouer, tous ensemble! On verra. Qui perd, qui gagne? »

Il fit un pas en avant, sortant, de sa poche, une nouvelle lame. Ses nombreux colliers cliquetèrent, s'entrechoquant. Il ne mourrait pas; ce n'était ni l'endroit, ni le moment. Et ça ne le serait jamais. Ne l'avait jamais été. Vivre pourquoi? Vivre pour mourir? Vivre pour distribuer la mort? Vivre pour chercher la raison de cette existence? Takeshi ne se posa pas même cette simple question. La vie faisait partie de ces choses qui ne se justifiaient pas par autre chose qu'elle-même. Une exception. Et au fond, elle ne faisait que confirmer la règle.


[HS: Je sais pas ce que j'ai fumé en faisant ce poste, mais ça devait être quelque chose de fort...-___-'
Désolée pour la rapidité limace, mais j'ai toujours du mal avec Shii. Moins qu'avec Kriss, peut-être, mais du mal quand même.XD]
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Angelina Reilly
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Angelina Reilly

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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 2 Icon_minitime1Dim 26 Déc - 23:18

Angelina devait continuer sa recherche. Il n'était pas encore trop tard, elle avait par conséquent toujours le temps d'aligner ses pas l'un devant l'autre et se rendre à sa prochaine destination, destination qui n'avait de destination que le nom, puisque la fillette elle-même ne savait pas où ses pas la conduiraient une fois qu'elle s'en serait allée de ce lieu qui empestait le sel marin. Elle devait s'en aller, et elle s'en irait. Rester là n'était d'aucune utilité, ce qu'elle cherchait n'y étant de toute évidence pas. A quoi bon rester et risquer de se faire blesser? Une jambe en moins, elle ne serait pas allée bien loin. Un bras en moins, et manger allait lui être difficile. La douleur de la blessure, elle s'en moquait bien, ce n'était pas ça qui allait la tuer. Même si Angelina se coupait, elle ne pouvait que regarder le sang sombre couler et former des taches sur le parquet, qu'elle laverait de toute façon par la suite. Et la douleur? Où était-elle? Était-elle trop vite apparue puis partie, pour qu'elle ne puisse pas la sentir? Cette sensation piquante, ce malaise qui nous prend à la vue des ces bouts de chaire écartés. Angelina voulait la sentir, elle voulait savoir ce que ça changeait de souffrir, pourquoi on ne voulait pas souffrir, si ce n'était pas pour éviter la mort. Posant son regard clair sur une pauvre petite fleur qui ployait sous la force sauvage des éléments, elle se demanda, l'espace d'un court instant, si la chose aux couleurs ternes sous le ciel gris souffrait en ce moment même. Elle se courbait, n'arrivait pas à se redresser. Essayait-elle seulement de se redresser? Ce qu'elle pouvait être laide, courbée de la sorte. Angelina aurait voulu la redresser, la remettre droite, mais savait qu'elle ne réussirait qu'à l'abîmer un peu plus avec ses mains maladroites et mouillées. Qu'allait-elle faire sans aide, elle se demandait, la fleur? Si elle avait encore assez de force après la tempête, sans doute se redresserait-elle d'elle-même. Et si elle n'en avait pas, si toute sa force était partie avec la pluie, alors elle mourrait. Dans la boue, face contre terre, la plus grande des humiliations pour un être vivant censé mourir en regardant le soleil. La fillette aux cheveux roses espérait qu'elle allait se relever, alors, et ne pas mourir inutilement de la sorte. C'était comme jeter un bon gâteau à la poubelle, c'était dommage, inutile, ça salissait le tableau, l'enlaidissait. On ne faisait pas un beau tableau en jetant au hasard de la peinture sur une toile blanche, non. On travaillait, retravaillait, pour donner un résultat au delà de nos espérance, une splendeur sans égale. Donner un coup de pinceau au hasard sur un chef d'œuvre est une insulte à son créateur.

Angelina ne voulait pas que ce paysage, né des mains d'un artiste sans nom et confié à leur Reine, soit dégradé d'une quelconque façon que ce soit. Relève toi, petite fleur. Ce n'est pas l'heure de te coucher, l'éternité a tout juste commencé. Ne te couche que si on t'en donne l'ordre; A partir de maintenant, ta vie ne t'appartiens plus. Elle est au service du grand, du mieux, de l'intouchable. Alors ne te couche pas, ce soir. Ce serait un affront.

Reportant son regard vers les deux autres protagonistes de cette scène, Angelina vit que la fille toute de bleue vêtue avait sorti de sa manche un couteau. Elle allait se battre pour que Takeshi parte, de toute évidence. Restant bien sagement debout derrière Omocha, Angelina ne fut pas étonnée que le garçon aux cheveux gris, après avoir prit la parole à son tour, ne sorte de sa poche une nouvelle lame. Le visage de la fillette aux longs cheveux resta impassible, alors que le bruit des colliers s'entrechoquant envahissait ses oreilles, comme une mélodie dont on ne saurait se défaire. Cliquetant, ils étaient comme le bruit des aiguilles désordonnées d'une immense horloge, qui avait depuis longtemps perdu la notion du temps. Une horloge qui n'indiquait plus le temps, en voilà une bien drôle de chose. Vulgaire morceau de bois sans intérêt s'il en était, si elle possédait un cadran et des aiguilles qui avançaient, c'était pour indiquer l'heure. Ne pas être en retard, ni trop en avance. Sans cette fonction pour laquelle on l'avait exclusivement créée, elle ne servait à rien. Les horloges, Angelina les trouvait utiles. Très utiles. Mais dès qu'elles cessaient de fonctionner, il fallait les jeter. Pas les réparer, non, car même une fois réparées, un défaut pouvait toujours subsister, coriace maladie dont on ne pourrait jamais guérir l'objet. Alors autant en racheter une autre, c'était mieux. Plus pratique, et ça nous faisait perdre moins de temps, aussi. Tiens, elle se demandait si ses parents étaient partis en emportant une horloge. Peut-être, elle ne savait pas, elle n'avait pas pensé à regarder dans les différents meubles pour voir ce qui avait disparu et ce qui s'y trouvait toujours. Elle n'avait pas le temps, ses journées étaient trop remplies. Ah, elle devait partir. Elle n'avait pas le temps de se battre, elle devait repartir. Puis marcher, marcher, chercher. Chercher et trouver, pour être complète. C'était tout ce à quoi, en l'absence d'ordres, elle vouait son existence.

Restant sur ses gardes, Angelina attendit qu'un des deux n'entame le combat. Combat dans lequel, elle en était à peu près certaine, elle serait engagée de force. Bien. Omocha debout devant elle, elle se préparait à la moindre attaque, au moindre coup perdu qui aurait pu l'atteindre. Il pleuvait, et c'était bien pratique; Si le sang coulait, la pluie l'effacerait, et il ne subsisterait de la blessure qu'une coupure qui cicatriserait avec le temps. Angelina n'avait pas peur de se faire mal. Elle n'avait peur de rien, ou du moins le pensait-elle. Simplement, perdre son temps ici ne l'enchantait pas, elle avait autre chose à faire. Ses fines lèvres scellées, elle resta debout sans broncher, le regard fixe. Il n'y avait rien à ajouter, rien à rétorquer. Rien d'utile. Trois personnes allaient s'affronter ici, sur cette falaise que berçait le bruit des vagues allant s'écraser contre les rochers, et personne d'autre que les oiseaux ne seraient témoins de cette altercation. Ça avait si peu d'importance, au final. Que quelqu'un perde aujourd'hui ici la vie ou non, le monde continuerait de tourner. Un dernier cri, puis le noir? Cette pensée fit froncer les sourcils de la petite Démone à la peau trop pâle. Non, elle ne voulait pas mourir ici, elle ne mourrait pas ici. Sa vie n'était pas complète, pas encore, elle ne pouvait pas la laisser s'échapper maintenant. Il allait falloir attendre encore avant de ne graver sur la pierre froide son nom.


[Maître Pokémon, touloulou...~♫]
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Allyriane Kaylee
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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 2 Icon_minitime1Sam 29 Jan - 20:49

{Her her. Toujours en retard. Et j'aime toujours autant les Antarrs.>8D

D'ailleurs je suis pour qu'on lynche Angie. Vous en pensez quoi? Ca évitera à ma Ali' de se mettre dans des sales situations. Et puis Takeshi lui fait pas de mal! Même si elle mériterait bien d'être lynchée. C'est elle qui cherche la m*rde, dans le fond...X'DD}

Avant, dans la même situation, Allyriane aurait eu peur. Elle le savait. Même si elle ne savait pas ce qu'était 'avoir peur', elle savait qu'elle aurait été effrayée. Parce qu'elle risquait d'être blessée. Elle risquait d'abîmer sa robe. Elle risquait de mourir. Et ça, avant, Allyriane en avait peur. Elle était gentille, avant. Elle ne faisait rien de mal, avant. Elle ne se mettait pas dans des situations dangereuses, avant. Ses yeux bruns étaient perdus dans le vide, ne regardaient rien en particulier. C'était ça, qu'elle recherchait. Qu'elle voulait trouver. Re-trouver. Ce qui faisait qu'avant, elle avait peur. Qu'elle souriait sans se forcer. Qu'elle pouvait pleurer. Ou être triste. Que tout cela était plus que des mots sur du papier. Elle comprenait ce que voulait dire être heureuse, mais ne l'était pas. Elle n'arrivait plus à l'être. Peut-être qu'en souriant, elle le serait? Elle avait déjà essayé. Ça ne marchait pas. Ses lèvres s'étiraient sur les côtés, découvrant ses dents blanches et régulières. Mais c'était tout. Son visage changeait, mais à l'intérieur, son cœur battait de la même manière. Sa tension ne changeait pas. Rien ne changeait. Alors sûrement n'était-elle pas heureuse. Elle avait aussi essayé de pleurer. Parfois elle pleurait, quand elle avait très mal. Quand elle tombait lourdement. Ou qu'on la frappait. Des petits gouttes d'eau salée perlaient aux coins de ses yeux, et rougissaient ses joues. Mais rien ne changeait. Rien que ces petites gouttes d'eaux qui coulaient sur son visage et tombaient au sol, sans le moindre sens, sans aucune signification. C'était son corps, qui avait mal. Mais elle, elle, à l'intérieur, elle ne ressentait rien. On lui faisait mal, mais elle s'en fichait. Tant qu'elle ne mourrait pas elle se relèverait. Et tout recommencerait, encore et encore, tous les matins, la même chose, sans changement. Et ça ne la dérangeait pas. Elle aurait voulu que ça la dérange, quelque part. Casser l'horloge, qu'elle arrête de battre régulièrement, toujours. Qu'elle s'arrête. Que quelque chose change. Revenir à 'avant', refaire le chemin dans l'autre sens. Tourner les aiguilles dans l'autre sens. Tac-Tic. Tic-Tac. Son visage ne changeait pas d'expression, ses mains étaient fermement serrées autour du couteau, autour du parapluie. Rien ne changerait jamais. Et quand elle mourrait, rien ne changerait non plus. Elle ne verrait plus. N'entendrait plus. Ne sentirait plus. Ne goûterait plus. Ne parlerait plus. Ne penserait plus. Mais rien d'autre ne changerait. Son corps se décomposerait, et serait mangé par des animaux. Rien d'exceptionnel. Rien de particulier. Elle n'était qu'une personne parmi d'autres, tous pareils, sans aucun autre but que mourir. Mourir. Revenir à la poussière, revenir à 'avant'. Quand elle pouvait sentir, quand elle pouvait pleurer et rire et que ça avait encore un sens. Ses mains frêles tremblèrent légèrement, et elle desserra son emprise. Froid. Mouillé. Ils devaient être trempés. Tous les deux. Ils devaient avoir froid. Aussi. Mais elle s'en fichait. S'ils étaient partis, ils auraient moins froid. Peut-être. Ils n'avaient qu'à avoir un parapluie. Il fallait être prévoyant, se protéger, pour survivre. Allyriane savait se défendre de la pluie et des coups, pour protéger sa jolie robe bleue. La pluie continuait de tomber sur son parapluie, essayait de passer. Sans résultat. Il était fait pour ça, empêcher la pluie de passer, protéger la personne qui le tenait, qui était sous lui. Alors la pluie ne passerait pas. Sinon il n'aurait plus servi à rien. Et ce qui perdait son utilité devait être détruit. C'était ainsi. Le jour où la jeune fille perdrait son utilité, elle serait détruite. Elle mourrait.

Sa tête bien droite, sur sa nuque bien droite, sur ses épaules bien droites, sur son torse bien droit, sur sa taille bien droite, et ses jambes bien droites elles-aussi, mais sans être raide. L'harmonie était belle. Si tout avait pu rester à sa place, alors Allyriane se serait mieux sentie, là, sous son parapluie. Elle devrait déjà être rentrée. C'était embêtant. Après elle allait être décalée, et allait devoir oublier certaines choses pour pouvoir faire les autres. Par ordre de priorité. Et alors peut-être aurait-elle du temps libre. Pour faire quelque chose qui n'était pas prévu. Elle n'était pas très douée pour ça. Mais peu importe ; elle verrait bien en rentrant. Quand elle poserait ses chaussures cirées sur le pas de sa maison, quand elle les enlèverait et poserait le parapluie à sa place, là, avec sa petite veste qui ne servait qu'à faire jolie. Elle verrait l'heure. Sur la grande Horloge du salon, qui ne s'arrêtait jamais. Ses parents seraient là, assis quelque part. Seuls. En silence. Ils la salueraient quand elle rentrerait, en souriant. Comme toujours. Avec un grand sourire, comme si ça leur faisait plaisir. Alors elle sourirait aussi, parce que c'était comme ça, que c'était convenu, et elle monterait dans sa chambre. Elle irait frapper à la porte de Mikaël aussi, parce que c'était comme ça. Il fallait qu'elle lui parle. Lui parler de quoi? Elle ne savait pas. Peut-être lui dire. Lui dire quoi? Elle ne savait pas. Mais elle devait lui parler. Elle avait besoin de lui parler comme elle avait besoin de manger, et alors-alors peut-être qu'elle irait mieux. La pluie tombait toujours. Elle devait lui parler. Mais il ne serait pas là. Elle frapperait dans le vide, elle appellerait dans le vide, il ne serait pas là. Il n'était pas là. Parce qu'elle ne s'était pas bien occupée de lui. Peut-être. Elle ne savait pas. Elle ne saurait jamais. Il devait rentrer, sinon il allait attraper froid, sous la pluie. Et il aurait faim. Et il allait mourir. Si Mikaël mourait, elle était sûre qu'elle mourrait aussi. Mais elle ne savait pas pourquoi. Peut-être qu'elle avait su, elle ne savait pas. Ce n'était pas logique, mais cela lui semblait raisonnable. S'il mourait, alors elle mourrait aussi. Elle devrait mourir aussi. Il n'était pas mort, pour l'instant. Elle le savait. C'était comme ça. Il allait falloir attendre qu'il rentre, maintenant. Si elle ne rentrait pas maintenant, peut-être qu'elle allait le rater. Il fallait qu'elle parte. Qu'il parte. Qu'elle parte. Qu'ils partent, tous. La falaise avait besoin d'être seule. Il fallait s'en aller, pchit, pchit. Allez, dehors! Marchez, marchez, allez vous en! Activez vos jambes, partez! Il faut que vous partiez, sinon je vais être en retard. C'était ce qu'elle pensait, derrière son visage sans expression, derrière sa main qui serrait à s'en faire mal le manche du couteau. Si elle était en retard, elle allait rater Mikaël, et elle ne le reverrait plus jamais. Elle devait le voir, alors il fallait qu'ils s'en aillent tous. Qu'ils partent, partent..., ou alors..., ou alors, elle les ferait partir. Elle les ferait partir. Disparaître.

« Je ne la laisse pas partir et je ne pars pas. Tu l'as juré, juré? Alors, essaie. Je veux jouer. On n'a qu'à jouer, tous ensemble! On verra. Qui perd, qui gagne? »

Une lame dans ses mains, un couteau dans les mains d'Allyriane. Il allait falloir ranger tout ça, sinon elle allait salir sa robe. Plus tard, tant pis. Il allait la laisser partir et ils partiraient. Tous. Tous. Il fallait s'en aller d'ici, sinon elle allait être terriblement en retard. Et l'horloge ne lui obéissait pas. Elle ne s'arrêterait pas si elle le lui demandait. Elle avait déjà essayé de demander au temps de s'arrêter, pour lui laisser le temps de-elle ne savait pas. Mais non. Le temps ne lui avait pas obéit, et à cause de cela elle allait mourir. C'était injuste. C'était comme ça. Qui perd, qui gagne? Elle ne savait pas. Elle non plus. Lui non plus. Aucun d'eux trois ne le savait. Même si Angelina se taisait, elle ne savait pas. Elle se taisait mais elle pensait, c'était évident qu'elle pensait. Alors elle devait bien avoir des idées dans sa tête qui lui parlaient, ou avec qui elle parlait. Allez, Angelina, cours, cours! Si tu t'en vas il ne restera que lui. Si tu t'en vas tu vivras, plus loin, tu vivras sans gêner. Mais non. Angelina ne cours pas, elle reste là. Est-ce qu'elle sait ce que c'est, avoir peur, elle? Si elle le savait, elle le lui dirait peut-être. Mais elle ne peut pas pauser la question. Il faut se taire, car l'heure est grave. Oui, l'heure est grave et résonne douloureusement dans les oreilles de la petite demoiselle aux grands yeux vides. Oui, elle avait juré. Elle le ferait partir. Sinon, elle mourrait. Quand il partirait, elle pourrait partir. Sauf si elle avait trop mal. Si elle avait trop mal, elle devrait attendre de pouvoir remarcher. Et ensuite, elle partirait. Voilà. C'était comme ça.

Ses colliers sonnèrent l'alarme. Il avait fait un pas en avant. Allez. En garde? Il faut jouer, maintenant. Trois, deux, un, c'est l'heure. Vas-y, joue. Les dés sont lancés, quel chiffre va tomber? Si c'est le un, il faut partir loin. Le deux, tu peux faire un vœux. Le trois, il faut tendre tes bras. Le quatre, il va falloir se battre. Le cinq, tu peux le vaincre. Le six, il faut que tu périsses. Pourrisse. Gémisse. Meurt.

«Joues, alors, répondit-elle de sa voix aigüe et monocorde. Et pars ensuite.»

Quatre? Elle lança le couteau dans sa direction, d'un geste précis. Sans lâcher le parapluie. Il faut voir. Il faut essayer. Est-ce qu'il gagne, ou est-ce qu'il perd? Cinq ou six. Ou peut-être le un.
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Takeshi Wilhelm
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[HS: Oh mais ne t'en fais pas, pas d'inquiétudes, Takeshi a dans l'idée de lyncher les deux... Mais lui faites pas de mal, à lui, hein!XD
Bon, d'abord, faire réagir Angie et faire lâcher son parapluie à Alli'... Mais bon, et désolée du retard et du post nul, mais y avait pas de 29 février, et le tien datait du 29, alors bon, je, euh...XD
Posté. What a Face ]


Il n'avait, quelque part, sûrement jamais vraiment compris. Compris quoi? Ce qui poussait les gens à rester ensemble. Ni maintenant, ni avant. Il ne se souvenait pas a voir un jour détenu la réponse à cette question-ci, et le silence qui la suivait lui apparaissait donc comme la plus belle, la plus resplendissante des évidences. Il ne savait pas, mais n'avait jamais su. La réponse à cette question ne lui avait pas été enlevée, retirée, brutalement jetée contre les parois de son esprit pour les tâcher d'hémoglobine, indélébile, là, toujours. Elle devait être encore intacte, quelque part. Chez quelqu'un d'autre peut-être. Dans d'autres esprits. D'autres personnes. Ce n'était pas une question très intéressante; c'était une question tout de même. Et elle était là. Et elle avait une solution, à portée de main, juste autour de lui, une solution qu'il n'avait pas pu détruire ce fameux jour, plusieurs années auparavant, dans une vie qui n'était plus sienne. Ces deux filles l'avaient peut-être? La réponse. Les gens se rencontraient, se parlaient, s'appréciaient. Inutile. Tout ceci était complètement inutile, et seuls eux autres Antarrs pouvaient se vanter d'avoir su le comprendre et y remédier d'une si efficace, splendide et infaillible manière, à l'image de leur Reine qui les avait à son goût remodelés. Une famille. Des amis. Des concepts dépassés d'entre-aide et de fidélité. Les faibles s'unissaient pour survivre aux forts, s'était un jour dit Takeshi, il y avait bien longtemps de cela. Mais au fond, qu'importait la taille ou la puissance de leur si fragile union; le poison de la dissidence pouvait s'insinuer par le moindre interstice, le plus petit écart entre les plus insignifiants d'entre eux. Des pierres posées les unes sur les autres, sans aucun joint, pouvaient pour autant former un mur. Une pression suffisait pourtant à le détruire. Non, non, non. Les faibles avaient beau rester soudés, ensemble, toujours, jamais seuls, ils finissaient immuablement par s'écrouler à leurs pieds, à eux, les autres, les solitaires, les papillons nocturnes capables d'affronter les vents du nord. Ceux qui étaient à eux-seuls un mur, taillé dans un seul bloc de roc par les réflexions, les trahisons, la lucidité, et sculpté de formes effrayantes par l'érosion provoquée par toutes ces larmes qu'ils n'avaient même plus envie de pleurer. C'était ainsi, pas autrement. Le jeune homme aux cheveux clairs passa son doigt sur la lame au tranchant effilé qu'il tenait; les gouttes d'eau tombant en ligne droite du ciel effacèrent aussitôt la trainée rouge qui, l'espace d'une seconde, l'avait maculée. Les inondations causées par ces dernières ne faisaient guère autant de morts que les immenses vagues qui, sans prévenir personne, s'abattaient parfois sur les villes côtières pour ne laisser derrière elles que les vestiges d'une gloire déjà reléguée au passé, bientôt oubliée, des charpentes, des morceaux de bois flottants, de la terre détrempée, des tuiles cassées, et une odeur de mort qui habiterait encore les lieux un moment malgré la force des vents marins chargés d'iode et de sel. Encore une fois, une nouvelle, une énième, une éternelle, la victoire était accordée à la grandeur, et pas au nombre. Mais quelque chose dans ce raisonnement le gênait, le démangeait, fantôme d'une étrange sensation disparue, mais qui parvenait en dépit de tout bon sens à se rappeler à lui sans être sienne. Comme une vieille cicatrice que vous ne pouvez vous empêcher de gratter, de frotter, de torturer, de fixer, alors même qu'elle ne vous faisait plus mal. Il pouvait les battre, parce qu'il ne mourrait pas, parce que la pitié n'était pas de mise, jamais, jamais, parce qu'il était puissant, parce qu'il ne savait rien, rien du tout, et qu'il savait pourtant tout sur tout. Il était seul. Il tuait. Il était seul, seul, sans personne, juste son ombre. Son ombre qui le suivait partout, copiait ses mouvements, se calait sur ses pas, son ombre qui était lui mais qui n'avait ni cicatrices ni visage, ni sang ni consistance, ni cœur ni avis propre. Noire. Son ombre qui allait l'avaler, qui l'avait peut-être déjà fait. Était-ce elle qui tenait enfermés toutes les réponses? Ah, mais, le seul moyen de la tuer était de se tuer soi-même; et il ne pouvait pas mourir. Donc il pouvait gagner; c'était une évidence, une évidence, axiomatique, sûr, certain, sûr, sûr. Mais elles étaient deux. Étaient-elles un mur de pierres, ou une pierre changée en mur? Elles étaient seules, elles aussi, mais peut-être, peut-être seulement, si la réponse qu'il n'avait jamais eue, à cette question qui n'avait pas d'importance mais qui était une question tout de même, si elles la détenaient, dans le secret de leurs cerveaux malades et atrophiés, noyée dans cette matière grisâtre et fragile, alors...

Un autre mouvement. D'autres cliquetis, d'autres bruits provoqués par ces colliers qui pendaient autour de son cou; il en avait tellement. Tant, tant qu'il n'aurait pu les compter, et plus encore de reflets sur chacune des facettes de chaque pierre ornant le derniers de ces bijoux brillants. Un symbole, une habitude, tous les porter, tous. Se battre et voir le blanc des diamants se teinter d'un rouge profond. Ah, ne possédait-il que des rubis? La pluie aimait les diamants, la pluie aimait les saphirs, elle aimait l'or et l'argent. Les aurait aimés, si elle avait été consciente, consciente de ce qu'elle était, de ce qu'elle faisait, de son œuvre corrosive, d'elle-même, d'être, tout simplement. Mais elle était multitude, et l'union de faisait pas la force.

Parce que l'union était un concept trop fragile. Les autres étaient un bouclier de chair, un bouclier d'os, un bouclier sale et magnifique, couvert de sang, de terre et de poussière. Mais pas plus. Mais pas moins. Ils étaient, même s'ils n'étaient rien, et c'était déjà beaucoup. Agenouillez-vous, tous, agenouillez-vous, car vous êtes, mais je suis plus que vous. Baissez les yeux ou mourez, inclinez-vous et tombez à terre, mourez, agonisez, pourrissez, attendez, car je suis tout, je suis plus que vous.

Il était plus qu'elles.

«Joues, alors, dit la fillette au parapluie, dit la fillette aux cheveux bruns, dit la fillette au couteau. Et pars ensuite.»

Parfait, parfait, il jouerait, il partirait, il s'en irait et ne reviendrait plus. N'en avait pas envie. Pas pour l'instant, pas pour jamais peut-être, sans doute. Cet endroit serait joliment décoré, d'entrailles pendant des arbres comme les guirlandes aux fêtes, la peau étendue comme de belles tapisseries. Elle aussi raconterait des scènes de batailles, les ferait deviner sans images, juste par ce qu'elle était, par les traces que la fureur du ciel emplis de grisaille aurait dessiné dessus, enfant capricieux, enfant créant l'abstrait lui-même. Un chef-d'œuvre. Mais les artistes les créant n'étaient-ils pas eux-mêmes les magnifiques œuvres de quelqu'un d'autre? Lui, serait-il le chef-d'œuvre de Melfia, avait-il été celui d'un Dieu triste et agonisant, s'il ne tombait pas en pluie noire de putréfaction sur eux, était-il le créateur de ces scènes d'une beauté macabre? Quelle importance.

Il était plus qu'elles, il était plus. Aucune raison.
Il l'était.

La fille à la robe bleue lança son couteau vers lui. Un mouvement du poignet, souple, précis. D'une précision meurtrière qui ne serait pas suffisante, pas cette fois-ci; il se tenait prêt. Il le vit arriver, il vit l'éclair de sa lame, il sentit presque avec quel bruit il s'enfoncerait dans sa peau blafarde s'il n'esquissait pas un pas. Ses pieds ne bougeaient pas, il l'attendait. Je t'ai tuée en pensée, je t'ai tuée. Mes pensées sont mortes, tu vas mourir. J'ai réussi, j'ai déjà gagné. Ne le vois-tu pas? Tu es morte dans mon esprit. Tu vas mourir.

Tu vas mourir, gamine. Vous allez mourir. Vous allez rendre votre tout dernier soupir ensemble. Etes-vous seules? Avez-vous la réponse? La trouverais-je, moi, en ouvrant votre crâne? Le saurais-je?

Quel dommage de ne pas savoir, vous allez mourir. Vous allez définitivement mourir ici.

Au dernier moment, juste avant que la dernière milliseconde après laquelle il aurait été trop tard, il fléchit légèrement la jambe droite, et sentit l'air déplacé par le couteau au dessus de sa tête, au millimètre. La précision mortelle, oui, comme il l'avait dit, comme il l'avait su, comme il le savait toujours, comme il l'avait toujours u, serait ce qui lui permettrait de s'en sortir. La force si artistiquement sculpté de celui qui était seul. Sans attendre un instant de plus que ce qu'il avait alors jugé nécessaire, il couvrit la distance qui le séparait encore de la brune, ne le visant pas elle, mais le parapluie. Dans le même mouvement, une seconde lame vola vers la petit Démone, vola vers la fille avec sa peluche trempée et lourde, vola vers Angelina, tranchant l'air, tranchant sur son passage tout ce qui n'était pas. Un rictus étrange déformait les traits fins de son visage; allons, petite, dis moi, Angelina, quelle est-elle, ta force? Dis moi, gamine aux cheveux bruns, dis moi, que feras-tu, te battras-tu sérieusement, si tu lâches ce parapluie? Dites moi, mourrez-vous sans faire d'histoires? Le livre ennuyeux de votre vie. Le mot de la fin, joliment calligraphié, en rouge, joliment placé, en fin de page, joliment lu, joliment dit. Je suis un chef-d'œuvre, je suis une œuvre d'art, je suis un artiste.
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Angelina Reilly
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Angelina Reilly

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Angelina aurait voulu que la pluie s'arrête, ou au moins qu'elle ne tombe pas aussi fort. Elle mouillait ses vêtements, combien de temps allaient-ils mettre à sécher? S'il continuait de pleuvoir averse, elle n'allait pas pouvoir les étendre dans son jardin, et serait obligée de les laisser se débarrasser de leur eau à l'intérieur. Le sol serait humide, la surface sur laquelle elle les aurait étendus serait humide elle aussi. Elle allait devoir prendre le chiffon, et tout nettoyer, tout débarrasser de l'eau, de la poussière, avant d'aller se coucher. Il le fallait, de toute façon, elle n'avait le choix; Elle parlait de la poussière. Elle se déposait sur les meubles, petites particules qui la faisaient éternuer, recouvraient de leur présence velouté les photos de famille. Voile gris qui créait une distance entre elle et ces souvenirs dont elle ne percevait plus la saveur. Elle voyait en dessous un homme et une femme. Assez petits, qui se tenaient la main. Et une fillette, au milieu. Souriante, terriblement chétive et coquettement vêtue. Ridiculement heureuse. Mais c'est quoi, être heureuse? Cette famille, entourée par ce cadre aux motifs déteins, avait l'air heureuse, elle imaginait. Sourire, c'est être heureux, elle le savait sans savoir pour autant pourquoi elle le savait. Peut-être qu'elle l'avait lu dans un livre, un jour, ou que c'était un de ces souvenirs voilés dont elle rêvait parfois, dans ces nuits noires comme l'encre qui semblaient durer une éternité. La nuit, elle se réveillait, parfois. Elle entendait les bruits que le silence portaient jusqu'à ses oreilles, amplifiés en ces heures creuses où même le son de son propre cœur qui battait dans sa poitrine bourdonnait désagréablement à ses oreilles. Où les lumières étaient avalées par cette obscurité, qui ne lui faisait pas peur cependant. Elle ne la craignait pas, et même si elle l'avait crainte un jour, elle ne se rappelait pas ce que cela pouvait bien faire que de trembler sous les couvertures alors que l'on croyait entendre des bruits de pas s'approcher de notre lit. La nuit, il n'y avait que des bruits, et les bruits n'avaient jamais rien fait à personne, ils n'étaient pas dangereux. Pourquoi aurait-elle du craindre quelque chose qui n'était pas apte à la tuer ou, à moindre échelle, la blesser? Angelina avait dépassé ses craintes d'enfant depuis longtemps, ou tout simplement avaient elles été évincées de force d'un revers de la main. Peut-être qu'elles étaient toujours présentes, mais qu'elle ne parvenait plus à les sentir. Comment savoir, quand les yeux certes sont en mesure de voir, mais que le cœur et l'âme sont aveugles?

La fille en bleu et Takeshi allaient se battre, ici-même, sur cette falaise rongée par la pluie et le vent. Sans aucune considération pour elle ou ce qu'elle avait encore à faire avant de mourir: Elle n'accordait elle non plus aucune sorte d'importance à ce qu'ils pouvaient bien vouloir. Ils se fichaient les uns des autres, seul l'agacement ou cette sensation de 'pas à sa place' les faisant se regarder, se battre. Angelina ne savait pas si elle pouvait dire se détester, car elle ne savait plus ce que cela pouvait bien faire, que de détester quelqu'un. Est-ce que cela faisait mal? Est-ce que cela, au contraire, faisait du bien? Elle se souvenait confusément qu'un jour on lui avait dit que ce qui est mal ne nous cause pas forcément du malheur. Elle imaginait qu'elle n'avait pas du comprendre, à l'époque, et aujourd'hui encore la signification de cette phrase lui échappait. La fillette aux longs cheveux roses détestait ne pas comprendre, et elle garda ses fins sourcils froncés, seuls témoins visibles de son trouble intérieur. Elle cherchait des réponses à ses questions, elle avait besoin de savoir pourquoi. Pourquoi quoi, quelle importance, elle ne savait pas non plus précisément. Mais elle avait besoin de trouver. Trouver cette entité, cette chose qui l'aurait rendue complète, enfin. Sans sa réponse, une question ne sert à rien, et inversement; Elles existent l'une par rapport à l'autre. Seules, elles ne voulaient rien dire, ne servaient à rien. A rien. Elles n'existaient même pas réellement.

«Joues, alors. Et pars ensuite.»

Puis le couteau était parti, suivant les paroles de la fille aux grands yeux bruns. Angelina ne voulait pas jouer, elle n'en avait ni le temps, ni l'envie. Surtout pas le temps, d'ailleurs, l'envie, ça pouvait se discuter, ce n'était pas certain. Rien n'était certain. Levant un instant ses yeux au ciel, gris et alourdi de nuages, elle les reposa sur Takeshi au moment même où ce dernier se baissait pour éviter la lame de sa frêle adversaire. Une seconde plus tard, et elle se serait plantée dans son visage trop pâle et mouillé. Les colliers cliquetèrent à nouveau, joyeux brillant sous cette pluie diluvienne qui s'abattait un peu plus sur eux plus les secondes s'égrenaient lentement, et elle vit la lame arriver vers elle. Tranchante, rapide, et diablement précise. Elle l'avait déjà dit, elle ne voulait pas être mêlée à ce combat qui ne la concernait en rien, mais elle n'avait plus le choix, à présent. C'était défend toi ou meurt, et Angelina ne voulait pas mourir, elle ne pouvait pas mourir. Un cri résonna dans sa tête, et Omocha se leva sur ses deux pattes, devant elle, envoyant valser la lame d'un simple coup de patte. Cette dernière atterrie dans l'herbe, éclair d'argent sur ce sol trop laid et inégal. Pauvre petit Angelina, elle était si frêle, jeune et petite; Elle n'était pas une combattante, il fallait la protéger. C'est vrai, la jeune Antarr le concédait, elle ne valait rien au corps à corps ou avec une épée dans les mains. Avec un physique comme le sien, elle ne pouvait guère faire de miracles de ce côté là. C'est pour cette raison qu'Omocha se dressait devant elle, bougeant sur ses injonctions mentales; La magie des Démons a du bon. Lui, il était fort et puissant, peluche redoutable animée par la magie, forteresse que l'on devait affronter si l'on voulait espérer pouvoir l'atteindre elle.

Omocha, ce n'est qu'une peluche, et Angelina n'est qu'une petite fille au visage rond et aux yeux tristes. Mais lui il pouvait grandir pour la protéger. Angelina savait se battre, elle n'était pas une proie facile, ne se laissait pas avoir facilement, bien au contraire. Fixant les deux autres de ses yeux clairs, elle attendit, Omocha en position de défense, devant elle. Elle, la fille aux cheveux bruns, elle serait obligée de lâcher son parapluie pour combattre. Elle allait subir la colère des éléments, tout comme elle et Takeshi. Et lui, il allait sûrement perdre quelques colliers. Angelina refusait de laisser plus que quelques cheveux dans cette dispute. Mais ainsi va la vie. On ne sait jamais de quoi serait fait ce qu'on se plaît à appeler couramment 'lendemain'. Elle, elle ne savait pas. Eux non plus. Personne ne savait.


[Oh oui, un poste violent. On ne lynch pas Angie, la pauvre. Elle n'a rien fait, et c'est vrai, là, en plus!XD]
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Allyriane Kaylee
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Allyriane Kaylee

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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 2 Icon_minitime1Dim 24 Avr - 18:52

{Alors j'ai pas relu mon poste, donc AMEN. Hmmm, sinon je sais que j'ai eu un problème à un moment mais je sais plus lequel, alors prions Dieu pour qu'il n'y en ait pas chez moi du coup.X'DD

Bah oui, on a pas assez de postes violents. J'en connais qui vont subitement frapper leur interlocuteur. Cool }

Oh, non. Il ne fallait pas qu'elle soit mouillée. Il ne fallait vraiment pas. La pluie martelait son parapluie, tentait de passer au travers, sans succès. Elle n'y arriverait jamais. Il était fait pour la protéger, il ne faillerait jamais à sa tâche tant que ses doigts trop fins serreraient fort, fort le manche. C'était ça, le contrat. Elle devait le tenir, et en échange il l'empêchait d'être mouillée. Écartait la pluie. La laissait s'écraser sur lui et couler le long des baleines, goutter une à une à ses bords pour retomber sur le sol détrempé. Sa robe n'était pas faite pour la pluie. On ne l'avait pas prévue pour ça. On ne l'avait pas équipée pour résister aux éléments, ce n'était pas son rôle, ce n'était pas son but. Il fallait qu'on la protège, la jolie robe bleu, il n'y avait pas d'autre solution. Il n'y avait pas d'autre solution. Allyriane était coincée dos au mur, à quelques centimètres seulement, elle ne pouvait pas s'y coller de peur de ne salir sa tenue. Elle était coincée, et elle le savait. Il fallait les faire partir, il fallait partir soi-même, il ne fallait pas être mouillée mais elle avait besoin de ses deux mains à présent. Que faire, comment faire? Que faire, hein? Que faire... Elle ne savait pas. La réponse ne lui appartenait pas, elle ne la connaissait pas et ne lui était pas familière. Il faudrait trouver soi-même. Attendre que les choses viennent, ce n'était pas ce qu'il fallait faire. Non non non. Attendre, elle ne pouvait pas. Perdre du temps, elle ne pouvait pas. Elle n'en avait pas la possibilité ni le droit, il fallait toujours que tout soit à sa place, bien rangé, à sa place, là où il fallait, propre et soigné. Il fallait que tout soit en place. Si quelque chose dépassait légèrement, si on la poussait hors de son petit carré bien rangé, elle ne savait plus quoi faire. Sa tête lui faisait mal, elle peinait à respirer. Non, non, il fallait que tout soit à sa place! Elle ne saurait plus quoi faire, sinon, elle ne saurait plus où aller. Si les choses avaient le droit de bouger, que tout n'avait pas une place définie, alors elle non plus n'en avait pas une. Et alors, peut-être n'en aurait-elle plus du tout. Peut-être n'y aurait-il plus de place pour elle, peut-être l'oublierait-on, peut-être ne ferait-on plus jamais attention à elle. Elle avait cette peur sourde, au fond d'elle-même, qui ne cessait de la rappeler à l'ordre et de lui dicter sa loi. Si elle n'avait pas de place prédéfinie, elle n'arriverait pas à s'en faire une elle-même. Elle aurait des ennuis. Elle voulait qu'on la place, qu'on la dépose quelque part, pour être tranquille, certaine qu'elle aurait bien quelque part où s'assoir, une place où se poser. Tout devait avoir une place, une place qui lui appartienne. Ces deux personnes devaient avoir leur place qui les attendait, quelque part. Ils devaient avoir un 'chez eux', ils devaient avoir un endroit. Un petit carré bien défini dans lequel ils auraient dû rester, dans lequel ils devaient retourner. Sinon c'était dangereux. Sinon elle n'aurait plus de place, elle. Pourquoi rien ne marchait-il jamais comme elle le désirait? Pourquoi ne restaient-ils pas à leur place? Il y avait toujours des personnes, des personnes ou des choses pour chasser les autres et voler leur place, en occuper deux à la fois. Rire. Elle détestait ces rires aigües qui résonnaient dans son crâne, elle détestait ces rictus qui défilaient devant ces yeux. Si elle restait bien correctement là où elle devait être, ils disparaîtraient. Elle en était persuadée. Son cœur, serré, rata un battement : une mort d'une seconde. Une mort brève, la mort qui passe et s'en va, qui décide qu'il est encore trop tôt. Elle avait souhaité la mort, elle s'en souvenait. Elle le savait. Comme un souvenir confus qui lui revenait parfois, qui tentait de lui faire comprendre quelque chose. Après, elle allait mieux. Après, tout allait mieux. Et maintenant, tout allait comment? Il pleuvait, elle était protégée, et ils n'étaient pas là où ils devaient être. Ils ne voulaient pas partir. Allez, partez. Partez. Allez-vous-en, laissez moi tranquille. Laissez moi, laissez moi.

Le couteau vola, fila à travers l'air, le coupa en deux. Elle savait ce qu'elle faisait, elle savait où il devait aller et quel était son rôle. Vas-y, petit couteau, fais ton office. Rends toi utile. Après, ce sera un au-revoir. Peut-être un adieu. Son geste avait été précis, réfléchi. Le dé volait dans l'air, hésitait entre deux faces, était emporté par un courant d'air, retombait lourdement au sol. Tournait sur lui-même un instant, ne savait trop que choisir entre ces plusieurs chiffres, ces numéros noirs gravés sur ses faces blanches. Ou peut-être étaient-ce des absences de blanc sur des faces noires? Personne ne le saurait. Jamais. La lame continua sa route juste au-dessus du garçon aux cheveux clairs, sans se soucier de rien, retomba au sol bien plus loin. Ah. Adieu, alors, gentille lame. Lame. Lame tout court. Adieu tout de même, peut-être pourrait-elle le ramasser en partant. Elle en avait d'autres, peu lui importait. Ils n'allaient pas avec la robe, mais ils protégeaient la robe. Ils protégeaient sa peau, ses yeux, ses cheveux. Ils l'empêchaient de se faire agresser, il empêchait à quiconque de lui faire du mal. Et s'ils ne suffisaient pas, elle avait ses mains, elle avait ses jambes. Mais la robe n'était pas faite pour être mouillée. Et la robe n'était pas faite pour être abimée. Ce n'était pas une tenue idéale, pour se battre. Ce n'était une tenue idéale que pour marcher sous un parapluie, un jour comme les autres. Ils auraient dû partir. Pourquoi n'étaient-ils pas partis? Maintenant elle devait choisir. Et si elle laissait tomber son parapluie pour se défendre, elle serait trempée. Si elle ne le lâchait pas, elle serait en danger. Sa bouche se tordit dans une grimace ennuyée, sa main serra si fort le manche du parapluie que ses phalanges blanchirent sous la pression. Choisir. La jeune fille aux cheveux bruns détestait choisir. Elle avait toujours détesté choisir. Il y avait toujours deux bonnes réponses, deux mauvaises réponses. Des regrets et des déceptions, toujours. Elle ne voulait pas choisir. Aucune des solutions ne l'avantageait. Mais il fallait penser vite, décider vite, faire vite le choix qui l'avantagerait le plus. Vite, vite. Allez, vite, vite, vite. Décide, Allyriane, réfléchis. Tu n'as pas le choix. Décides-toi avant de ne plus rien pouvoir décider du tout.

Quand le garçon lança sa lame vers la Démone, elle fit un brusque mouvement dans l'autre sens, reculant de quelques pas. Un brusque coup de vent plissa ses yeux, fit voler ses cheveux, se prit dans son parapluie sombre et la força à desserrer son étreinte. Il l'handicapait. Elle n'arriverait pas à se défendre correctement, avec une seule main. Elle n'arriverait pas à se défendre correctement si le vent tirait son parapluie et lui faisait perdre l'équilibre. Il avait des lames, lui, peut-être en avait-il beaucoup. Il fallait faire un choix. Le meilleur des deux. Le moins pire, au sens strict du terme. Elle sortit vivement un autre couteau, le saisit dans sa main droite, et tendit son bras devant elle dans une posture de défense. La peluche avait dévié la lame. Oui, une Démone pouvait faire ça. Sans doute. Sûrement. Elle en avait eu la preuve. Sa main glissa sur le manche du parapluie. Elle le déplaça sur sa gauche, et le laissa tout simplement tomber sans plus de compassion sur le sol humide. Il était inutile, maintenant. Elle devrait en prendre un autre. Il n'avait pas su être la meilleure solution, alors peu lui importait ce qu'il advenait de lui à présent. L'eau coula sur ses cheveux, lui arrachant d'indésirables frissons, coula sur sa peau, coula sur sa robe dans un désagréable bruit de tissu. Elle n'était pas faite pour être mouillée. Sa frange brune se colla à son front, et quelques mèches plus longues se logèrent devant ses yeux, sans qu'elle en fasse grand cas. Ses cheveux avaient le droit de se placer comme bon leur semblait, ils pouvaient être en désordre si c'était ainsi qu'ils devaient être. Ça ne la dérangeait pas. Il voulait qu'elle lâche son parapluie ; elle l'avait lâché. Mais lui était toujours là. Toujours là, juste là, présence menaçante trop près d'elle. Peut-être devrait-elle lui trancher la gorge? Peut-être. Peut-être devrait-elle le lacérer? Peut-être. Elle aurait préféré lui planter son couteau en plein cœur. Ne pas être salie.

«Tu joues mal, lança-t-elle en tenant son couteau devant elle, jetant un regard vide à Angelina. Vous devez partir. La pluie ne va pas s'arrêter de tomber.»
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