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 ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]

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Takeshi Wilhelm
bourgeois
Takeshi Wilhelm

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Localisation : Juste derrière toi. Je te tourne la tête, que tu me voies?==*

Feuille de personnage
Nom/prénom: Wilhelm Takeshi
Arme: lames
fonction: bourgeois (orfèvrerie)

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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 3 Icon_minitime1Mer 25 Mai - 18:38

[Je comptais répondre à ce post dimanche dernier histoire de pas être en retard, mais on m'a crié dessus en me disant de ne pas le faire, dooonc c'est pas ma faute, voilà tout.==
Ah, et tant que Lance frappe pas ma douce et tendre petite Lizzie, moi je m'en fiche. Ils aiment ça, mes persos de toute façon, se faire malmener.XD
Posté. clown ]
Takeshi passa sa langue sur ses lèvres gercées par le vent salé que charriait la mer. Tout son être était tendu, prêt à réagir au moindre signal d’alarme, à bouger à la plus ténue trace de danger. Son intégrité physique était primordiale et il le savait. Souffrir était mal ; la douleur à l’état pur, qui faisait son chemin à travers un complexe réseau nerveux pour finalement atteindre le cerveau. Même elle ne parvenait à secouer cet esprit solidement arrimé au vide béant de l’indifférence, tout juste le corps se protégeait-il de ces agressions à sa manière. Le mal à l’état de sensation était différent du Mal ressenti par l’âme. L’un faisait couler le sang, l’autre les larmes. L’un avait un goût métallique et l’autre salé. Il y avait longtemps de cela, ce jeune homme debout sous le déluge des éléments n’aurait pas été capable de les différencier tant cet étau qui lui enserrait le cœur lui semblait réel, doté d’une existence physique presque. A présent que l’un avait disparu, avait levé l’ancre pour aussitôt sombrer dans les profondeurs abyssales de l’océan, il comprenait. Et ne pouvait plus qu’attendre en fixant de ses yeux vides la mer que les morceaux de bois épars de ce navire à la précieuse cargaison soient ramenés à la surface par quelque lame de fond, quelque vague venue remuer le sable des milliers de lieues sous leurs pieds à tous. Qu’elles jettent ces vestiges contre les rochers et qu’il puisse les regarder plonger à nouveau, être certain cette fois-ci qu’ils étaient bel et bien morts, et pas envolés, disparus un beau matin sans laisser de trace. Comme un être cher partirait brutalement sans laisser derrière lui le moindre mot d’au-revoir. Et pour l’heure, Wilhelm ne ressentait plus de ce Mal qu’une brûlure diffuse dans son corps : des cicatrices, plaies sur sa peau d’un blanc laiteux qu’il avait parfois lui-même recousues le lançaient à nouveau, comme chaque fois que l’adrénaline montait en lui. La petite brune semblait tellement calme de son côté, il en allait de même pour Angelina. Tellement sereines, tandis que lui luttait pour être autre chose, se débattait sans savoir pourquoi. Ces faciès lisses étaient tels ceux de poupées ; lui aimait la mort qui figeait vos derniers instants dans le ridicule propre à ce qui fait peur, inhérent à ce qui fait Mal. A ce que fait le Mal. A ce qu’il faisait, lui, de temps en temps ; la bouche ouverte sur un cri silencieux, les yeux écarquillés, les doigts crispés…

Il se souvint alors du jour où il avait enterré son père ; où il l’avait regardé descendre dans une caisse de bois précieux. Il lui en avait voulu alors que les pelles tassaient la terre au-dessus de lui, il lui en avait beaucoup voulu. Beaucoup trop. Et puis il avait posé des fleurs, tourné ses yeux secs comme l’exigeaient les convenances vers l’éther azur. Et il avait appris à s’en sortir. Et il s’était vêtu de noir. Et il avait fait le deuil de sa colère plus que de cet homme ; l’image de ce visage gris, les yeux clos mais le visage en paix avait marqué son esprit. Un cadavre avait alors pour lui été beau sans être vraiment triste, mais c’était il y avait tellement, tellement longtemps. Takeshi avait prié pour que cet homme endormi sous terre fasse autant de cauchemar que lui le soir ; à présent, il ne souhaitait plus rien. Avait compris, alors qu’ils s’amoncelaient devant lui en un charnier informe, tandis qu’ils s’empilaient les uns sur les autres, que les enterrements donnaient une fausse idée de la Mort. Des mouchoirs pour la rendre déplorable, des macchabées habillés et coiffés pour l’occasion. La vérité était tout autre ! Tuez quelqu’un, se dit le jeune homme aux colliers scintillants, sera-t-il si digne ? Non. Ce n’était que du fard pour faire moins peur faute de causer moins de tort. La terreur sera imprimée sur ses traits, et non ce vide. Ce vide…, il chasserait le vide du visage de ces deux jeunes filles. Le remplacerait par un ridicule grotesque, incapable pourtant de l’amuser. Il le ferait sans raison, il le ferait parce qu’il en avait envie. Parce qu’il n’en avait plus envie. Parce qu’il refusait de s’en ficher, parce qu’il voulait voir, savoir, comprendre, aider, enfoncer, couper, et pour toutes les autres bonnes raisons de ce monde. Pour plus encore peut-être. A moins que ce ne fut pour rien ; à moins que ce ne fut pour tout. Les deux à la fois ?

Sans doute aurait-il dû être étonné de voir cette peluche trempée, lourde rejeter d’un coup de patte la promesse de mort que gracieusement il avait offert à Angelina. En morceaux, dans le ciel, le vent, et la mer, les vagues. Nul doute qu’ainsi dispersée à travers le monde, elle aurait trouvé. Un nouveau sourire machinal et tordu étira les lèvres du bourgeois. A moins que ce ne soit nulle part ? Sa vie ne prendrait un sens que lorsqu’elle aurait trouvé ce ‘n’importe quoi’ qu’il ne connaissait pas, ce ‘quelque chose’ sur lequel elle pourrait trébucher sans s’en rendre compte. Sans le ramasser, le laisser trainer par terre au milieu des déchets, des crasses. Pourquoi ne pas saisir cette opportunité ? Elle était belle ; ce qui était beau était fait pour disparaitre. S’il la laissait pourrir à regarder le ciel sans le voir, elle ne trouverait jamais plus rien. Rien du tout. Or elle ne cherchait pas le néant ; quiconque aurait à travers son regard eu un aperçu de son âme aurait remarqué qu’elle l’avait déjà depuis longtemps. Alors, si cette chance allait disparaitre, pourquoi, pourquoi, pourquoi ne pas se laisser faire ? Puisqu’elle devait mourir de toute façon. ? Puisque maintenant était la meilleure des heures pour ce faire. Il ne le fut toutefois pas. La gamine aux cheveux châtains lâcha son parapluie, le tissu de sa robe prit une teinte plus foncée. Trempée. L’eau dégoulina sur ses cheveux comme elle le faisait sur les siens. Sur ceux, plus longs, de la Démone aussi. Elle ruissela sur sa peau, sur son visage, tandis que la protection inutile roulait au sol, dévorée par les gouttes, trainée dans la boue, au milieu de toutes ces flaques qui s’étendaient à n’en plus finir. Elle l’avait lâché. Wilhelm su qu’il aurait dû arrêter ; que c’était terminé. Qu’il avait eu ce qu’il avait voulu plus tôt l’espace d’un instant, et que ça ne lui avait rien fait. Incapable d’être déçu de cela même, il ne put que rester immobile, là, comme une statue d’ivoire, une statue d’argent. Aussi froide, vide, à la peau aussi roide que la pierre maintenant, lui semblait-il.

Il ne partit pas.

«Tu joues mal. Vous devez partir. La pluie ne va pas s'arrêter de tomber.»

Vous devez, toujours, encore, et encore, et encore jusqu’à en perdre la tête. Perdre la tête ? Quelle drôle d’idée ! Takeshi songea à les égorger. Il pensa à l’hémoglobine un temps, puis à la trachée sectionnée, aux lambeaux de chair et à la difficulté de couper une si grande surface, si profonde. Elle le séduisit pourtant, quelque part ; s’il poussait l’horreur à son degré le plus infâme, paroxysme macabre, peut-être se passerait-il autre chose ? Silence. Pas de réponse, toujours pas. Toujours ce silence pesant qui ne le quittait pas, marchait dans son sillage sans discontinuer. Qui ne dit mot consent. Il se passerait quelque chose donc.

« Non. Tu n’as rien de plus à faire ici non plus, lâcha-t-il d’un ton monocorde, dévoilant une rangée de dents parfaitement alignées en un sourire manquant de chaleur. Si je joue si mal, c’est que je ne connais pas vos règles. Y en a-t-il seulement ? »

Il s’interrompit suite à ces paroles : bien entendu, oui, c’était certain. Un jeu sans règle n’était pas un jeu. Il fallait qu’il y ait quelque chose à faire, il fallait qu’il y ait un but, il fallait beaucoup de choses à vrai dire. Comment jouer sans connaitre les principes fondamentaux ? Il ne voulait pas partir ; il ne voulait pas rester. Quelque part, cette absence de tout choisissait pour lui. Ne rien faire était faire quelque chose, paradoxe inexorable. Il restait donc.

« Oui, évidemment, évidemment. Montrez-moi, alors ! Le premier à perdre sa tête a perdu ? »

Il ne perdait jamais. Pas lui. Pas une seule fois. Les erreurs n’étaient jamais siennes, le monde était tel qu’il le voyait. Ce qu’il ne voyait pas n’avait pas d’existence à ses yeux. Ce qu’il ne reconnaissait pas n’était juste pas là. C’était simple, n’était-il pas ? Tout était tellement, tellement simple que c’en devenait compliqué.
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Angelina Reilly
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Angelina Reilly

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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 3 Icon_minitime1Ven 15 Juil - 16:40

Angelina regarda alternativement Takeshi, puis la fille à la robe bleue, et ce ciel qui ne cessait de déverser sur eux et sur la campagne sa froide cargaison. Il était laid, gris, masse informe de nuages tout aussi informes. La petite Démone, souvent, s'était demandé ce qu'elle avait bien pu trouver à ces nuages par le passé. Lorsqu'elle posait sur eux ses yeux, lorsque dans la journée ils se plaisaient à s'étirer en d'étranges formes, elle ne parvenait plus à voir dans ces arabesques blancs les formes d'animaux qu'elle y avait vu par le passé. Elle revoyait cette petite fille aux longs cheveux roses, qui courrait et courrait jusqu'à en perdre haleine, désignant avec un enthousiasme exagéré les nuages aux deux personnes qui la suivaient. Chien, chat, oiseau...Y avait-elle vu une colombe, une fois? Maintenant, elle n'y parvenait plus. Son imagination semblait être à un point mort, incapable de voir les chimères que les enfants se construisent dans le noir. Pourtant, elle aurait du pouvoir s'en souvenir, non? Elle n'était peut-être plus une enfant, mais elle l'avait été. Ces souvenirs auraient du lui être accessibles, non seulement les images qu'ils renfermaient, mais aussi les sensations qui devaient les accompagner. Mais elle, elle visionnait ces images sans rien ressentir, comme si ça avait été là la vie de quelqu'un d'autre, et non la sienne. Mais il s'agissait bien de la sienne, n'est-ce pas? La sienne. Elle apparaissait dans ces souvenirs, elle se reconnaissait. Toutefois, elle n'était rien de plus qu'un spectateur de ces mémoires silencieuses. Où était le son, où étaient...Les sentiments?

Les sentiments?

La jeune fille posa son regard clair sur l'herbe, le visage aussi inexpressif que de coutume. Inexpressif, comme depuis trois longues années. Parfois, la tristesse faisait son chemin jusqu'à ses traits, et son cœur se serrait désagréablement. Angelina s'attendait alors à sentir des larmes perler au coin de ses yeux, mais rien ne venait. Ses yeux restaient désespérément secs, et elle se sentait vide, si vide...Quelque chose manquait, elle le savait, mais elle était bien en mal pour autant de déterminer ce qui manquait exactement. Était-ce les larmes? Était-ce les sanglots, le corps rendu tremblant par la tristesse et l'anxiété? Elle ne savait pas. Elle savait que lorsque l'on se sentait triste, l'on devait pleurer, mais les larmes ne venaient plus, chez elle. Plus depuis ce fameux jour, et Angelina cherchait à savoir ce qui s'était passé. Ce qui s'était passé durant ces quelques jours d'absence, de sommeil blanc, sans rêves. La fillette s'était réveillée, et depuis, rien n'était plus comme avant; Ses parents avaient disparus, elle ne parvenait plus ni à rire ni à sourire. Comme si son cœur s'était coupé en deux, et que la deuxième moitié s'en était allée elle ne savait trop où. Le visage de la fille aux cheveux châtains était aussi inexpressif que le sien, excepté les rares moments où il se tordait en une disgracieuse grimace, seule preuve apparente de son mécontentement. Elle rassemblait à une poupée, un jolie poupée de porcelaine aux grands yeux. Il fallait qu'elle reste pâle et inexpressive, si elle voulait être utile. Quitte à jouer les poupées, autant le faire vraiment. Sinon, une telle mise en scène était inutile. Tellement inutile. Et ce couteau dans ses mains...

«Tu joues mal. Vous devez partir. La pluie ne va pas s'arrêter de tomber.»

Qui jouait mal? Que ce soit elle ou Takeshi, aucun ne jouait mal, car personne n'avait définit les règles du jeu au préalable. Omocha, bien qu'alourdi par la pluie qui ne cessait de tomber, se dressait de toute sa hauteur devant Angelina, qui fixait sans aucune expression ses adversaires. Rien de plus que des pions, comme elle, sans aucun intérêt. Omocha n'était pas grand, mais elle pouvait changer la donne, si la situation l'exigeait. Sa magie était forte, comme celle de tout Antarr, il fallait simplement qu'elle veille à ne pas l'utiliser trop longtemps. Sans quoi, elle serait fatiguée, et ne pourrait pas faire le chemin du retour. Ah...Ses cheveux étaient trempés. La fillette aux yeux rouges les repoussa machinalement derrière son épaule. Ils la dérangeaient. Mais jamais elle ne les couperait. Pourquoi? Parce que ça faisait joli.

« Non. Tu n’as rien de plus à faire ici non plus. Si je joue si mal, c’est que je ne connais pas vos règles. Y en a-t-il seulement ? »

Takeshi, lui, souriait, se dit Angelina en posant son regard sur l'Humain aux cheveux gris. Mais ce sourire était faux. Juste un réflexe, un mouvement, que l'on faisait sans trop savoir pourquoi. Tout manquait cruellement de raison, en ce bas monde. Un jeu, ils n'en connaissaient pas les règles. Un jeu sans règles était inutile, Angelina le savait bien. Pour autant, il fallait jouer. Jouer avec eux, sans règle, sans rien du tout. La pluie continuait de tomber, le vent de souffler, et la jeune fille commençait à avoir froid. Un long frisson la parcouru, sans qu'elle y porte grande attention. Le combat, c'était tout ce qui importait, sur le moment. Ce 'jeu', en premier évoqué par la fille maintenant sans parapluie. Sa pauvre robe, elle allait être toute gâchée. Une telle pensée arracha un froncement de sourcils à Angelina: Personne n'aurait du forcer une belle poupée à gâcher sa robe.

« Oui, évidemment, évidemment. Montrez-moi, alors ! Le premier à perdre sa tête a perdu ? »

Angelina reposa son regard sur Takeshi, puis sur la fille aux cheveux châtains, avant de faire un pas en arrière, donnant plus d'espace à Omocha. Si on l'attaquait, Omocha saurait la défendre, il savait toujours la défendre. Il ne manquait jamais à sa tâche. Car s'il l'avait fait, il aurait été inutile, et ce qui était inutile n'était plus bon qu'à être détruit. Inutile, et encore bon à quelque chose...Cette pensée, au fin fond de son esprit, trouva tout de même un écho plaisant. Et à terre, la pluie continuait de tomber, tomber, rendant le terrain glissant. Si elle faisait un autre pas en arrière, est-ce qu'elle tomberait?

« Un jeu sans règles n'est pas un jeu. » Laissa-t-elle s'échapper, sans vraiment y penser.
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Allyriane Kaylee
villageoise
Allyriane Kaylee

Messages : 68
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Nom/prénom: Kaylee Allyriane.
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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 3 Icon_minitime1Sam 3 Sep - 18:55

{J'ai fait, euhm, TROP. (Enfin trop, c'est vite dit...X'D) Mais j'ai une excuse! Allyriane est une Antarr, j'adore les Antarrs, j'ai pas Rplayé avec Ali' depuis Avril et l'inspiration n'attendait que moi...!|D

...Hm, bref.8D}
Tu risques de mourir. La voix se fraya un chemin dans la tête d'Allyriane, pollua ses pensées, la força à prêter attention à elle. Tu risques de mourir. Les mots étaient emplis d'un sens qu'elle ne parvenait pas à saisir, comme une vérité implacable, qui n'avait nul besoin d'être démontrée pour être acceptée. C'était la vérité. Elle ne savait pas pourquoi, mais c'était la vérité. C'était un fait, et Allyriane aimait les faits simples, concis, précis, qui l'aidaient à tout remettre en place, à tout arranger correctement. Ses grands yeux bruns, ses grands yeux vides fixaient sans vraiment le regarder le garçon aux lames acérées, au sourire obscène. Puis la petite Démone à la grande peluche, la toute petite Démone trempée jusqu'aux os. Ils n'avaient rien à faire là. Et elle, elle risquait de mourir. Est-ce que l'un ou l'autre aurait pu la tuer? Est-ce que la pluie aurait pu la tuer? Certainement, ce n'était pas impossible. Les deux solutions étaient plausibles, acceptées, pas vérifiées mais acceptées tout de même. Parce qu'elles étaient logiques, et que la logique elle-même était quelque chose de très sensé. Si elle restait là trop longtemps, peut-être que ces personnes décideraient de se débarrasser d'elle. Décideraient de la jeter dans la mer, ou peut-être de l'enterrer sous le sol meuble, glissant, imbibé d'eau. Ils pouvaient le faire. Ils avaient l'air de pouvoir le faire. C'était une idée à considérer. Si elle restait trop longtemps sous la pluie, sans parapluie, à la merci des gouttes d'eau glacées, alors peut-être attraperait-elle une maladie. Un virus. Peut-être qu'elle devrait rester allongée dans son lit et attendre d'aller mieux, de pouvoir marcher à nouveau. Elle perdrait du temps. Elle n'avait pas de temps à perdre.

Ses yeux bruns se posèrent sur le parapluie, à ses pieds, détrempé et inutile, et elle se sentit envahie par une vague d'impuissance. Le parapluie était inutile, il l'empêchait de se défendre. Si elle ne se défendait pas, ils pourraient la tuer. Si elle n'avait plus de parapluie, elle pourrait se faire tuer par la pluie. Elle sentait l'eau couler le long de ses cheveux, couler sur ses joues, glisser sur son menton et disparaître sur le sol. Elle la sentait ronger ses bras nus, s'infiltrer dans le tissu de ses chaussettes, détremper la semelle de ses chaussures parfaitement cirées. Elle s'infiltrait dans sa peau, elle la rendait malade. Son visage resta impassible. Quoi qu'elle fasse, ce ne serait pas 'bien'. Ce serait mal, ce serait douloureux et ce serait embêtant. Profondément embêtant. Rien n'allait comme elle l'avait prévu. Rien du tout, rien, rien, rien, rien. Elle ne contrôlait pas ce qui lui arrivait, elle ne pouvait pas contrôler les mouvements de ces deux personnes, elle n'avait aucun pouvoir sur eux. Elle pouvait leur ordonner de bouger mais ils n'obéiraient pas, ils n'obéissaient pas. Ils n'étaient pas des poupées, pas des objets, ils étaient comme elle. Ils pouvaient décider de désobéir. Ils pouvaient penser. Et elle ne pouvait rien contre ça. S'ils ne voulaient pas rentrer à leur place, s'ils ne voulaient pas se tenir tranquille et disparaître, elle ne pouvait pas les y forcer. Elle ne le pourrait jamais. A cette idée, la jeune fille ne put que serrer les poings. A s'en faire mal.

S'ils ne voulaient pas rester sagement à leur place, ils n'avaient plus qu'à mourir. Mourir, mourir, mourir. Qu'ils meurent. Qu'ils disparaissent.

« Non. Tu n’as rien de plus à faire ici non plus, Si je joue si mal, c’est que je ne connais pas vos règles. Y en a-t-il seulement ? »


Les règles? Ces deux mots trouvèrent un drôle d'écho dans les oreilles d'Allyriane, mais son visage resta impassible, le bras tendu, le couteau dans sa main au bout du bras tendu. Il ne connaissait pas les règles. Leurs règles. Ce n'étaient pas les siennes, ce n'était pas elle qui avait décidé des règles, elle ne faisait que les appliquer à la lettre, autant qu'elle le pouvait. Et ils auraient dû faire pareil. Ils auraient vraiment dû faire pareil, faire comme elle, rester à leur place. Respecter les règles de la vie, celles qu'on leur avait imposé et qu'ils devaient respecter à tout prix. Ne pas mourir était la première des règles. Il fallait survivre. Même si le sommeil était tentant, même si le sommeil était réparateur et agréable, il fallait se réveiller. Se forcer à ouvrir les yeux, ne pas sombrer dans un trou noir. Même si parfois elle était fatiguée, que son corps lui faisait mal et qu'elle n'arrivait pas à faire couler de l'eau le long de ses joues, il fallait se réveiller, toujours, sans arrêt. C'éatit peut-être ça, la règle la plus difficile. Rester en vie. Sans raison. Sans chercher à en connaître la raison. C'était comme attendre indéfiniment dans une pièce sombre, sans bouger, à se demander si quelque chose allait se passer. Si quelque chose allait finalement se passer, ou si jamais rien n'arriverait. Mais il fallait attendre, pas le choix. Parce que si elle sortait de la pièce et que quelque chose s'y passait ensuite? Non, il fallait attendre. Attendre, attendre, attendre.

Agir.

« Oui, évidemment, évidemment. Montrez-moi, alors ! Le premier à perdre sa tête a perdu ? »


Le premier à perdre sa tête. Allyriane tourna doucement sa tête vers Angelina, regarda ses cheveux détrempés par la pluie, puis redirigea son regard sur le garçon. Sa peluche était devant elle, sa peluche la protégeait. Personne ne la protégeait plus, elle. Elle n'avait plus son parapluie. Il ne lui restait plus que son couteau, pauvre couteau, qui était lui aussi agressé par la pluie. Qu'avait-elle fait au ciel pour qu'il l'agresse de cette façon, continuellement? Non, non. Il ne l'agressait pas elle. Elle était juste là, au mauvais endroit, au mauvais moment, et subissait sa colère en même temps que sa cible véritable. Mais qui était-elle? Il pleuvait tellement, à Sal'ahë. Il pleuvait tellement, tout le temps. Les nuages s'amassaient sans cesse, le tonnerre résonnait parfois. Quel drôle de décors. Quelqu'un était en colère contre eux. Peut-être était-ce Dieu. Mais si c'était bien Lui, alors c'était peine perdue. Il pouvait tremper les moutons tant qu'il le voulait, ça ne changerait rien. La bergère était à l'abri, elle. C'était l'important.

Elle avait froid.

« Un jeu sans règles n'est pas un jeu. »


En effet. Les règles étaient déjà établies, alors ils pouvaient jouer. Jouer à ne pas perdre leur tête. C'était trop simple. Le jeu était de faire tomber la tête de l'autre, alors. Et si dans les règles il était inscrit qu'ils ne devaient pas mourir, alors comment pouvaient-ils jouer? Elle ne savait pas. Sa tête lui faisait mal, elle avait chaud et froid à la fois, et elle ne savait pas comment réagir. Comment agir. Fallait-il attendre, cette fois? Ou agir? Le couteau était toujours devant elle, son bras commençait à lui faire mal.

« Je ne mourrais pas, dit-elle d'une voix atone, monocorde, énonçant le plus simple et avéré des faits. Est-ce que vous allez mourir, vous? La pluie va peut-être vous tuer. »

La pluie, encore et toujours la pluie, intolérable, froide, qui détrempait une robe qui ne devait pas être trempée, qui la faisait trembler, qui engourdissait son esprit. Elle ne détestait pas la pluie. La pluie devait la détester. Elle était peut-être son ennemi naturel. La pluie contre les humains. La pluie gagnerait au final.

« Sans tête on ne peut plus jouer. Et si on ne joue plus on a perdu. C'est idiot. Je n'ai pas envie de perdre ma tête. Je dois encore rentrer chez moi. »

Sa voix était faible, aigüe, et elle devait parler plus fort que d'habitude pour se faire entendre malgré la pluie qui tombait autour d'eux, sur eux, en eux. Sa gorge lui faisait mal. Elle n'avait pas l'habitude de parler.
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Takeshi Wilhelm
bourgeois
Takeshi Wilhelm

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Nom/prénom: Wilhelm Takeshi
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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 3 Icon_minitime1Mer 28 Sep - 18:02

[Allez, t'es excusée MPDT, on sait bien comment c'est, entre toi et les Antarrs... D'ailleurs, même moi je me rends compte qu'on peut limite deviner ce que je lis en ce moment par rapport à mes posts, ce qui est GRAVE. Hm...-___-'
Posté, lammas lammas ovce ovce...~... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 3 110805123045455675]


Il faudrait, songea Takeshi, la jeter à la mer. Ou l’emmener avec lui. Ceci dit, il n’avait pas le droit de se promener en ville, une tête sous le bras : elle fixerait de ses yeux morts les passants sans les voir, et les passants lui ressembleraient beaucoup, à n’en point douter. Peut-être aurait-il deux têtes, une foncée, brune, une claire, jusqu’à ce que les cheveux tombent et que la peau pourrisse, et que les muscles atrophiés tombent en morceaux sur le sol : alors il n’aurait plus que deux crânes, sans visages, sans expression, dépourvus même d’identités. Oh, oui, ne serait-ce pas magnifique ? Elles auraient perdu leur tête, les deux petites filles, perdu la tête ! Et donc perdu le jeu. Et puis après, quand il s’ennuierait –il s’ennuierait vite, cela faisait trois ans maintenant qu’il ne faisait rien et il ne s’ennuyait toujours pas ; aussi cela ne tarderait-il plus, c’était évident, il n’avait jamais été très patient– il reviendrait ici, sur cette falaise où il aurait laissé les corps : il leur rendrait leur tête, et ils joueraient à nouveau tous les trois. Près de la mer, sous une pluie diluvienne, sous des nuages anthracite, au milieu de flaques boueuses, là, juste là, balayés par un vent salé, bercés par le bruissement régulier et furieux des vagues en colère, engourdis par le froid et l’odeur d’iode. Ils joueraient comme ils allaient jouer maintenant, chacun aurait retrouvé sa tête et il ne faudrait pas la perdre, surtout, il gagnait toujours, tout le temps, alors il devrait faire très attention à sa tête. Une tête, se dit alors Wilhelm, se coupait. Ou s’arrachait, corrigea-t-il en jetant un coup d’œil à la peluche imbibée d’eau de pluie. Frapperait-elle suffisamment fort pour rompre les vertèbres et envoyer un morceau seulement valser au loin ? Sinon, cela ne servirait à rien : il n’aurait plus manqué que ça ! Angelina aurait tout gâché si elle avait fait tomber dans les flots son corps disloqué : il serait mort. Quelle étrange perspective que celle d’être mort. Et pour ne rien arranger, il aurait conservé, attachée sur ses épaules, sa tête. Qui plongerait dans l’eau la lui enlever ? Personne. Alors il gagnerait, quelque part, ce jeu.

Même dans la mort, même enfoui dans les profondeurs abyssales et malmené par les lames ou projeté sur des brisants, il n’aurait pas perdu. Magnifique, non ? Superbe ? Splendide ? Le garçon ne savait plus, si tant était qu’il ait un jour su. De ça aussi, il doutait. Il fallait sans cesse tout remettre en question quand la réponse n’était pas absolue, pour un jour pouvoir peut-être trancher, dire « oui » ou « non ».
Trancher, trancher ? se demanda Takeshi. Trancher une, deux têtes et gagner le jeu. Fallait-il qu’il gagne pour ne pas perdre ? Ah, il aurait pu abandonner ! Rentrer chez lui, s’asseoir sur le fauteuil près de la cheminée, celui qui avait jadis appartenu à son père. Regarder les bûches se consumer, et puis dire bonjour à sa mère, dire bonjour à sa sœur. Il aurait eu la tête bien attachée sur les épaules, ça oui, il n’aurait pas perdu ! Mais, vrai, il n’aurait pas gagné non plus. Toujours gagner, ne perdre jamais ? La nuance était là et l’enquiquinait sérieusement, autant que la pluie qui plaquait ses cheveux clairs sur sa peau blanchâtre. Oui, il pouvait rentrer. Ses jambes auraient pu le porter bien plus loin que ça, il le savait, elles l’auraient porté partout, n’importe où tant qu’il le désirait : elles étaient solides et, depuis que son esprit avait perdu en vulnérabilité ce qu’il avait gagné en légèreté, elles ne se fatiguaient plus si vite. Ni elles, ni ses yeux qui bien souvent restaient ouverts jusque tard dans la nuit. Ils restaient ouvert ici aussi, fixant les deux poupées fragiles, entièrement blancs. Ils lui donnaient un drôle d’air. Pourtant il ne rentrerait pas ; après tout, il restait encore à décider si l’abandon était une défaite et, surtout, si partir serait abandonner. Oh, le serait-ce, oui ? Le jeu pourrait continuer s’ils étaient loin les uns des autres, parce qu’au fond n’importe qui, ou n’importe quoi pouvait arracher une tête, et promouvoir ainsi vainqueur le dernier survivant : ce n’était tout de même pas bien difficile. Aussi loin qui voguassent ses pensées, son corps restait quant à lui alerte, tendu en dépit du vent mordant et du froid, de sa peau roide et du rideau de pluie qui réduisait son champ de vision. Au moindre signe, il serait prêt à réagir. A défendre sa « vie » ou, à tout le moins, à repousser sa « mort ». Rien de dangereux toutefois dans les paroles de la jolie petite Angelina :

« Un jeu sans règles n'est pas un jeu. »

Oui, bien sûr, bien sûr, c’était entendu, ça ! Ils étaient d’accord, et d’ailleurs, qui aurait pu disconvenir de l’absolu ? La réponse était claire, limpide : oui. Oui, un jeu sans règle n’était pas un jeu. Eh bien en ce cas, il fallait en inventer ! Perdre la tête, alors ? Cette contrainte lui plaisait beaucoup, elle était amusante et puis, ils pourraient continuer à jouer sans rester les uns près des autres. Quand il serait trop tard, quand il aurait envie de rentrer ou, plus probablement, qu’il ne verrait plus d’intérêt à être ici, au milieu de la boue glissante. Près des falaises, d’où il était si aisé de chuter. C'était une bonne idée, une idée de maître. Il en était un, à n’en point douter. Un idiot en aurait convenu, parce que ça aussi c’était absolu.

Il était un maître, et il était un chef-d’œuvre.
Surtout un chef-d’œuvre, pensa-t-il, la Reine l’avait si bien réussi. Elle réussissait toujours tout si bien !

« Je ne mourrais pas. Est-ce que vous allez mourir, vous? La pluie va peut-être vous tuer. »

Et pourquoi, pourquoi donc aurait-elle fait ça ? Ah, ce n’était pas suffisant peut-être, de le tremper comme ça ? De mouiller ses cheveux, son noble faciès, de lui donner froid, de courir sur ses bijoux sans lui demander la permission, de refléter toutes ces belles choses et de ne pas s’arrêter pour autant, d’imprégner ses vêtements ? Il aurait en plus fallu qu’elle le tue, cette pluie ? Non, il ne mourrait pas, lui non plus. Ce qui était beau était voué à disparaitre ; ce qui resterait le lendemain serait laid. Mais lui était l’exception, même s’il ne comprenait pas pourquoi. Il en avait assez, d’essayer de tout comprendre, se dit-il. C’était fatigant. Et il ne pouvait pas dormir alors, il ne fallait vraiment pas courir de risques.

Non, il ne mourrait pas. Il n’en avait pas envie –il n’avait envie de rien. Ca n’aurait pas eu de sens, de mourir. Moins encore maintenant, alors qu’il n’avait pas encore été très utile. Wilhelm méritait tellement, tellement mieux que ça…

Mieux. Ça aussi était absolu. Il gagnerait le jeu, elles perdraient la tête : voilà qui leur servirait de leçon.

« Sans tête on ne peut plus jouer. Et si on ne joue plus on a perdu. C'est idiot. Je n'ai pas envie de perdre ma tête. Je dois encore rentrer chez moi. »

Evidemment. Puisque le principe était là, quel était le problème ? Quand quelqu’un perd il ne peut plus jouer, constata Takeshi avec indifférence, c’est tout à fait normal. Comme quand on n’a plus de pions aux échecs, comme aux dames, comme à n’importe quoi. Quand on perd on ne joue plus. Alors, quelle importance cela revêtait-il, qu’on ne puisse s’amuser sans tête ? Puisque de toute manière, on avait perdu au moment où elle tombait ? On n’avait plus, poursuivit-il, d’intérêt à avoir de quoi jouer puisqu’on n’en avait plus le droit. C’était stupide. Elle voulait rentrer ? Très bien, il en était fort aise. Elle devait rentrer, mais lui avait choisi qu’elle restait.


Alors elle resterait. Pont final.

« Alors pas le choix, il faut gagner ! Sinon tu vas rester ici, ce serait bête, hein ? Dis. Allez, Angelina, qui commence, qui engage ? Il faut se décider, sinon on n’aura plus le temps de finir aujourd’hui ! »
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Angelina Reilly
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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 3 Icon_minitime1Mer 19 Oct - 20:13

Pourrait-elle courir plus vite que la lame, si Takeshi la lançait dans sa direction? Pourrait-elle esquiver le couteau si Allyriane lui lançait dessus? Non, elle ne pourrait pas. Si Omocha n'avait pas été là, campé sur ses deux pattes alourdies par la pluie devant elle, elle n'aurait pas tenu un seul instant face à ses deux adversaires. Le couteau que sa peluche avait dévié un peu plus tôt, lui sauvant la vie, se serait figé dans sa tête, lui ôtant tout espoir de pouvoir rentrer chez elle ou continuer ses recherches. Angelina se savait faible, sans Omocha. Elle savait que sans Omocha, elle serait inutile, et que la peluche ne serait pas plus utile qu'elle, sans la magie de sa maîtresse pour l'animer. L'un sans l'autre, ils ne valaient pas grand chose, songea la fillette aux cheveux roses avec une indifférence froide. La fille qui n'avait plus de parapluie et Takeshi savaient se battre, eux. Ils lui auraient tenus tête, même sans les lames qu'ils se plaisaient à lancer pour se défendre. Presque inconsciemment, Angelina baissa les yeux vers ses bras fins et pâles. Des bras qui semblaient prêts à se casser au moindre mouvement trop brusque. Des bras qui n'étaient pas fait pour se défendre. Le reste de sa silhouette était semblable à ses bras, mince et inapte au combat. Elle ne serait jamais arrivé à soulever une arme, toute menue que la démone aux grands yeux était. Elle se fit la remarque qu'elle était encore jeune, et que son corps n'avait par conséquent pas finit de se développer, mais les quelques centimètres et kilos qu'elle prendrait dans les années à venir, si elle vivait jusque là, ne changeraient pas la donne. Angelina Reilly serait toujours trop mince et trop petite pour pouvoir à elle seul représenter une sérieuse menace. C'était un handicap. Sans Omocha, elle mourrait à coup sûr. Alors elle ne devait pas le perdre, sans quoi elle deviendrait inutile.

Et tout le monde savait comment ce qui était inutile finissait. Elle n'avait pas envie de finir comme ça. Pas maintenant, pas alors qu'il lui manquait toujours...Quelque chose. Pas maintenant qu'elle avait encore un rôle à remplir auprès de sa Reine. Plus tard, si c'était ainsi qu'elle devait finir, elle ne broncherait pas. Mais tout de suite, c'était simplement impossible, impossible.


« Je ne mourrais pas. Est-ce que vous allez mourir, vous? La pluie va peut-être vous tuer. »

Angelina releva la tête afin de pouvoir observer une partie du ciel gris. La pluie? Elle n'avait jamais pensé que la pluie pourrait la tuer. Elle n'en avait pas la force. Elle avait la force de se faire courber les fleurs et les plantes sous son poids, les petits animaux aussi, mais pas les gros animaux comme eux. Ils pouvaient se promener sous elle et défier ouvertement sa colère, ça ne changeait rien. La pluie, face à eux, était désespérément impuissante. Est-ce que ça la chagrinait, de ne rien pouvoir faire contre eux? Est-ce que c'était pour ça qu'elle ne cessait de redoubler de violence, dans un ultime assaut pour les faire ployer? Angelina se dit qu'elle n'en savait rien. Si le temps était fâché contre Sal'ahë, ça ne faisait rien. Ne les affectait pas. La pluie à elle toute seule ne pouvait rien faire. Ignorant le froid qui s'emparait de son corps, elle passa une petite main humide sur son visage mouillé pour en balayer quelques gouttes importunes. Importunes, mais pas dangereuses.

« Sans tête on ne peut plus jouer. Et si on ne joue plus on a perdu. C'est idiot. Je n'ai pas envie de perdre ma tête. Je dois encore rentrer chez moi. »


La Démone aux yeux tristes acquiesça aux paroles de la fille aux cheveux bruns. Elle aussi devait rentrer chez elle, et avant tout continuer ses recherches. Sans tête, ce ne serait pas très pratique. Elle avait besoin de ses yeux pour voir, bien qu'elle ne savait pas ce qu'elle cherchait. Comment aurait-elle fait sans ses yeux? Sans son nez pour respirer? Si ça se trouve, ce qu'elle cherchait n'était pas un objet mais une odeur, elle ne pourrait pas savoir avant d'avoir trouvé. Angelina avait besoin de sa tête, et ne comptait pas se la faire prendre, encore moins pour un jeu aussi stupide. Elle n'avait pas envie de jouer, d'ailleurs...Pourquoi ne la laissait-il pas partir? Elle avait tant de choses à faire. Pas envie de jouer. Non, pas envie de jouer...

« Alors pas le choix, il faut gagner ! Sinon tu vas rester ici, ce serait bête, hein ? Dis. Allez, Angelina, qui commence, qui engage ? Il faut se décider, sinon on n’aura plus le temps de finir aujourd’hui ! »


La jeune fille, se sentant appelée, tourna sa tête vers Takeshi. Son regard, mélange perpétuel de tristesse et d'indifférence, se perdit au bout d'un moment dans le vide. Qui commence? Elle ne savait pas. Elle s'en fichait, elle voulait juste quitter cet endroit. Ou descendre sur la plage, pour voir s'il n'y avait rien qui puisse l'aider sur le sable mouillé d'eau et de sel. Elle ne voulait pas mourir, ça non. Dans l'esprit embrouillé de souvenirs et de visages d'Angelina, c'était la seule chose dont elle était absolument certaine, et qu'elle se répétait souvent, comme pour ne pas l'oublier; Je ne veux pas mourir.

« Qu'est-ce que ça change? C'est le plus rapide qui gagne. Moi je ne veux pas jouer. »

Non, elle ne voulait pas jouer. A quoi bon? Qu'est-ce que ça lui apporterait? Au fond, tout ceci était ennuyant. Mais comme ce jeu
était aussi dangereux qu'il était ennuyant, Angelina ne se permettait pas de tourner le dos et partir. Parce qu'elle voulait vivre, oui.

[Moi et Angelina on est géniales, et c'est tout.8D]
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Allyriane Kaylee
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Allyriane Kaylee

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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 3 Icon_minitime1Ven 18 Nov - 19:32

{J'ai voulu faire enfin un poste sans HS, mais c'est raté. Trop dur. Et puis j'ai mis le temps mais voilà! C'est répondu!*__*

Tu voudrais devenir maître : POKEMOOON. Tu es prêt à tout pour qu'enfin : CA CARTOOOONNE!}


Si elle restait comme ça, le bras tendu sous la pluie, les doigts serrés sur le manche de son couteau, ne risquait-elle pas de rouiller? Peut-être que ses muscles allaient durcir, que ses articulations allaient se bloquer, qu'elle ne pourrait plus jamais bouger le bras. Elle en avait besoin, pourtant. Allyriane ne pouvait pas se désarticuler maintenant, elle avait trop à faire. Dormir, se lever, manger, préparer le repas, parler, marcher, s'habiller, se taire... Son emploi du temps très strict ne lui permettait pas de faire ce que bon lui semblait. Et d'ailleurs, rien ne lui semblait bon. Alors elle ne pouvait pas se désarticuler, rouiller, mourir, perdre sa tête, parce qu'elle avait encore beaucoup trop de choses à faire. Quand enfin elle n'aurait plus que du temps libre, peut-être pourrait-elle y songer. Quand elle aurait amassé assez de temps, quand elle aurait fait tout ce qu'elle avait à faire, alors et alors seulement elle pourrait jouer. En attendant elle devait se contenter d'avancer, de mettre un pied devant l'autre, sans relâche, sans se fatiguer, sans protester. C'était le sort qui était réservé à tout être vivant, et elle n'échapperait pas à la règle. Mettre un pied devant l'autre, avancer. Sans jamais s'arrêter, sans même faire la plus petite pause. Les secondes s'enchainaient tellement vite ; même si elle leur avait demandé de s'arrêter, de l'attendre, elles ne l'auraient pas fait. Elles auraient continué de filer à toute allure, de glisser entre ses doigts comme un filin tranchant. Pourquoi ne le comprenaient-ils pas, ça? Pourquoi ce garçon ne voulait pas la laisser partir? Le temps partait, lui, il filait! Il ne le retiendrait pas avec des mots, il ne pourrait jamais l'empêcher d'aller où bon lui semblait, de faire des ravages partout sur son chemin. Il aidait d'abord les fleurs à éclore, et puis il s'installait sur elles et les fatiguaient jusqu'à ce qu'elles abandonnent, qu'elles se laissent tomber au sol, qu'elles perdent leurs pétales et tous leurs éclat. Ils devaient s'en aller, vite, avant que le temps ne s'impatiente trop et qu'il ne décide de peser trop lourd sur leurs frêles épaules. Ils devaient retourner à leur place, sagement, avant que quelqu'un ne s'aperçoive qu'ils étaient en faute. Elle voulait retourner là où elle aurait dû être.

Toute cette situation était bien trop compliquée. Stressante. Bien trop stressante.

Mais Takeshi ne semblait pas prêt à partir, Angelina n'esquissa pas un pas, et la pluie coulait toujours le long de ses cheveux bruns. Le bras tendu, menaçante, prête à se défendre au moindre mouvement de l'un ou l'autre de ses interlocuteurs, la jeune fille n'en menait pourtant pas large. Quelque chose au fond d'elle-même lui disait de faire demi-tour, d'ignorer les gêneurs, de faire comme si de rien n'était, de courir pour rentrer chez elle et se mettre à l'abri, se sécher. Mais si elle faisait ça, ils risquaient de la blesser. Elle leur tournerait le dos et, si la petite démone ne semblait pas menaçante, il n'en était pas de même du garçon. Elle n'avait pas le droit de mourir, alors ce jeu était stupide. Allyriane n'avait pas le droit de mourir. C'était chose sûre. Or si elle perdait sa tête, elle serait bel et bien morte. Quel était l'intérêt d'un jeu dont les règles obligeaient l'un des participants à désobéir à une autre règle? Aucun d'eux ne devait mourir, pas maintenant, pas aujourd'hui. Et si aucun d'eux ne pouvait perdre, aucun ne pouvait gagner non plus. Quel jeu stupide, stupide, stupide. Elle n'avait pas le droit de mourir et c'était la seule règle qui importait à ses yeux. Ça, et être à l'heure pour rentrer.

« Alors pas le choix, il faut gagner ! Sinon tu vas rester ici, ce serait bête, hein ? Dis. Allez, Angelina, qui commence, qui engage ? Il faut se décider, sinon on n’aura plus le temps de finir aujourd’hui ! »

Pas le temps de finir aujourd'hui. Les muscles de la jeune fille se contractèrent brusquement, et elle plia doucement le bras qui tenait le couteau, sans baisser sa garde pour autant. Elle ne voulait pas rouiller, c'était hors de question. Passer la journée à ne rien faire l'était tout autant. S'ils jouaient ils le feraient rapidement, en quelques secondes tout au plus ; ainsi elle pourrait rentrer, personne n'aurait perdu et personne n'aurait gagné. Ils reprendraient plus tard, ils ne reprendraient pas ; elle s'en moquait. Elle n'avait pas le temps d'avoir le temps pour ça. Ils n'avaient rien à faire ici, dans ce paysage, et elle n'avait pas à obéir à cet humain. La demoiselle s'accrocha à cette idée aussi fort qu'elle s'était accrochée à son couteau ou au manche de son parapluie, avec une énergie proche de celle du désespoir. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, et elle faillit poser sa main contre sa robe pour tenter de le calmer. Mais ses mains étaient trempées, sa robe était trempée, et elle n'avait pas envie de mouiller un peu plus l'un ou l'autre. Alors elle resta là, sans bouger, sans rien dire. A se faire martyriser par la pluie comme toutes ces fleurs stupides qui poussaient dans l'herbe.

« Qu'est-ce que ça change? C'est le plus rapide qui gagne. Moi je ne veux pas jouer. »


Le plus rapide gagne, mais elle ne voulait pas gagner. Gagner voudrait dire que quelqu'un avait perdu, or elle avait déjà décidé que personne ici n'avait le droit de perdre sa tête. Ils n'auraient pas dû être ici, en ce moment, alors le paysage devait rester tel quel. Ils ne devaient laisser aucune trace de leur passage, devaient être silencieux et ne toucher à rien. Avec un peu de chance, on leur pardonnerait leur écart. Avec un peu de chance, la pluie cesserait de les punir pour leur inconscience. Ils n'avaient pas le droit d'être là, et encore moins de mourir ici.

Un point c'est tout.

« Je n'ai plus de parapluie, répondit-elle de sa petite voix atone. J'ai froid. Et j'ai besoin de ma tête. Pourquoi tu veux jouer à ça? Ce jeu est stupide, je dois rentrer. »

Elle laissa s'écouler une seconde, comme pour réfléchir. La pluie continuait de tomber, le temps continuait de filer. Et elle, dans tout ça, n'avait pas le temps d'avoir le temps d'attendre.

« Personne ne doit perdre sa tête, alors comment veux-tu jouer? C'est impossible. Vous devriez partir, maintenant.»
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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 3 Icon_minitime1Sam 10 Déc - 18:04

Takeshi avait toujours eu tout un tas de choses à faire : des devoirs, disait-on. Son devoir, lui répétait-on. Ce qu’il devait dire, le sermonnait-on également. Ce qu’il devait faire, n’arrêtait-on pas de lui seriner. Ceci, cela, ici, pas là, à côté, plutôt ceci, plutôt cela, mais non mon chéri, tu n’as absolument pas le choix, je dis, tu fais, point, n’ajoute rien, ne souris pas, ne grimace pas, ne bouge même pas. Des ordres encore, des ordres sans arrêt. Oh, vrai, lui aussi en distribuait : à tout son monde. Tous ceux qui ne le commandaient pas étaient comme esclaves soumis à sa funeste volonté. Pour sûr, il savait le faire à la perfection, il avait été à bonne école, et rares étaient les âmes qu’il n’eût jamais mis en demeure d’une chose ou d’une autre. Le fils de son père, l’élève de ses professeur avait établi ses propres règles dans la mesure de ses possibilités, dans la petite case d’obédience qui correspondait à sa marge de manœuvre, si restreinte. Il y faisait la loi, il y était roi, il y était maître et seigneur. Une habitude que cet éclat subit quelques années plus tôt n’avait sût lui retirer ; mauvaise ? Peut-être, comment l’aurait-il su ? N’avait-il pas de tous temps été ainsi ? Bien sûr que si, oui, et personne ne s’en était jamais plaint. Personne qui comptât. Ah, plus personne ne comptait à présent ! Se faire respecter, se faire obéir et obéir en retour, c’était ainsi que le monde tournait. On m’écrase alors je t’écrase, c’est comme ça. Wilhelm garda son regard fixé sur les deux jolies petites poupées de verre : eh bien quoi ? Que comptaient-elles faire exactement ? Il fallait commencer, il fallait faire vite ! Lui qui savait mieux qu’elles, tellement mieux, le leur avait dit.

Alors pourquoi ne s’exécutaient-elles pas ? Ce n’est pas raisonnable de ne pas écouter ! Il faut bien obéir à quelqu’un ! N’est-ce pas joli, n’est-ce pas magnifique de ne se soumettre qu’à un concept ? Non ! C’était laid. C’était mal, ce n’était pas ce qu’il fallait faire et Dieu lui eût-il annoncé le contraire rien ne lui en eût fait démordre. Ça aussi, il ne savait que trop bien le faire : tenir les positions fièrement, sans céder un iota de territoire au doute. Sans bouger, sans glisser dans la boue ou la pluie. Haut les cœurs ! Wilhelm avait raison. Et Wilhelm savait bien, lui, que c’était à quelqu’un qu’il fallait obéir. Obéir à ceux qui ne nous obéissaient pas. Lui leur ordonnait : elles faisaient. S’il disait « Jouons ! » alors ils joueraient, parce que c’était comme ça que tout devait se passer, parce qu’il l’avait décidé et que ses décisions n’étaient pas contestables. La logique ? Ah ! quelle blague ! L’eût-il entendue dans d’autres circonstances, ah ! il en aurait ri peut-être. On ne discutait pas les ordres. Même s’ils n’étaient pas teintés de ce fond de logique et de « Bien » qui nous donne envie d’y obéir. Même s’ils ne sont pas tout à fait dans notre intérêt. Même s’ils ne nous apportent rien du tout.

Il disait quelque chose ! Il l’avait dit, pas vrai ? Il avait dit qu’ils joueraient ! Alors, pourquoi sa demande n’était-elle pas encore honorée ? Il se fichait de comprendre ! Ce qu’il aurait été bon de se mettre en colère ; en lieu et place de quoi il ne ressentit qu’une grande incompréhension qu’elle-même il ne comprenait pas. Il ne faut pas dormir, il ne faut pas chercher à comprendre ; c’est trop fatiguant, trop fatiguant.

« Qu'est-ce que ça change? C'est le plus rapide qui gagne. Moi je ne veux pas jouer. »

Le plus rapide ? Oh, non, non, ce n’était pas si simple, s’exclama une petite voix sifflante dans sa tête. Il n’eût plus manqué que son jeu fut aussi facile à gagner ! Il n’eût plus manqué qu’il leur laissât l’occasion de gagner, l’occasion de le tuer, lui ! De briser cette œuvre d’art ! Jamais ! Eh bien, qu’elle attaque ! Takeshi banda ses muscles ; lance-les, petite Angelina, lance les dés. Tente ta chance. Sa tête ne roulerait pas sur le sol, pas plus qu’elle ne s’envolerait dans la mer, pas plus qu’elle ne s’échouerait sur la grève en contrebas, jetée sur les brisants pas les lames salées : elle resterait solidement attachée sur ce cou frêle et encombré de chaînes en argent, de perles, de maillons d’or sertis de pierres précieuses si lourdes et brillantes sous la pluie glacée, de richesse, de parures par trop étalées aux su et vu de tous. D’autorité. Qu’elle soit rapide, et lui, lui prouverait que la rapidité ne faisait pas tout : il se protégerait, se défendrait et d’un coup de couteau couperait la main impertinente au moment où celle-ci se croirait vainqueur incontesté. La hargne qu’ils avaient tous si bien perdue, égarée ! Voilà qu’elle était remplacée par cette violence calculée. Cette envie de ne pas mourir, cette peur sourde qu’ils n’identifiaient pas comme telle et qui comptait tant et tant dans un combat. Tellement, tellement. Tant, tant. Mais à elle seule elle ne constituait pas une force digne d’être reconnue.

En revanche, avec une lame aiguisée…, là seulement, peut-être offrirait-elle la victoire.

« Je n'ai plus de parapluie. J'ai froid. Et j'ai besoin de ma tête. Pourquoi tu veux jouer à ça? Ce jeu est stupide, je dois rentrer. »

Besoin de sa tête, oui. Par pitié. Elle en avait cruellement besoin, oui, elle ne pouvait rien faire sans. Mais eh bien, à la vérité, lui aussi en avait besoin s’il désirait gagner ! Lui aussi avait froid, sa peau, il ne la sentait plus. Il la voyait, laiteuse, blafarde, sa main prête à repousser tout assaut si ce n’était celui, effréné mais inoffensif au final, des larmes de l’éther gris et couvert.

Une seule question le laissa un instant paralysé. Pourquoi ? Oui, pourquoi ? Cette question fit s’abaisser les commissures de ses lèvres : pourquoi…, quelle question. Il ne savait pas y répondre et ne pouvait y trouver de réponses dans un silence. Elle l’embêtait, l’enquiquinait, il ne savait qu’en faire, où la mettre, comment l’oublier. Et la réponse, qu’il avait serrée en ses mains abîmées à peine plus tôt ! Il l’avait perdue de vu, elle lui glissait entre les doigts sans qu’il n’y pût rien changer. C’était frustrant et il ne se sentait pas frustré. Ça aussi, c’était sacrément frustrant. Il laissa son regard trainer un instant sur la petite brune à la robe mouillée : tais-toi ! Hurlait la sale petite voix. Fais-la taire, fais-la taire, depuis quand a-t-elle à discuter ! Fais-la taire !
Il aurait bien aimé sans doute. Peut-être, peut-être pas, il penchait pour « oui ». Mais il ne le faisait pas. Quelque chose clochait, chez lui. Ou quelque chose clochait chez le monde entier.

La deuxième hypothèse, bien sûr. Il retint la deuxième.

« Personne ne doit perdre sa tête, alors comment veux-tu jouer? C'est impossible. Vous devriez partir, maintenant.»

Devriez ? C’était un conseil ! Fort de sa découverte, ses lèvres s’étirèrent en un nouveau sourire sans joie, partant vers la gauche, tordu. Un conseil, magnifique ! Les écouter, juste pour ne pas les respecter ! Les conseils, ce que cela pouvait être drôle ! Ah, cette petite fille si fragile lui donnait un « bon conseil » ! C’était à mourir de rire.

Pour croire qu’il le suivrait, elle devait avoir « perdu la tête ».
Boum boum, bam. Tombée, la tête, perdue, la raison. Elle avait déjà perdu ? Nul, songea-t-il. C’est nul. Je ne pars pas. Her, qu’y aurais-je gagné ? Y gagné-je seulement quelque chose ? Non, je ne veux pas partir, je ne veux pas rester, alors je reste, parce qu’il faut bien prendre une décision et que c’est chose faite. J’ai dit qu’on jouait. Alors on joue.

« Tu ne dois pas perdre ta tête parce que sinon, tu perds ! Mais si tu ne joues pas alors tu peux la perdre, lança-t-il, personne ne t’as jamais dit de ne pas la perdre autrement ! »

Il pivota vers Angelina, couteau en main, avant de s’élancer sans plus de cérémonie vers elle et sa peluche ; qu’il touche l’un, qu’il touche l’autre, lui s’en fichait ! Mais partir, il ne pouvait pas. Son bras droit, celui qui tenait la lame, effectua un rapide arc de cercle avant de se diriger droit vers sa cible.

« Alors crève ! »

Partir ? Partir ! Non, il ne pouvait pas ! Il ne pouvait pas partir comme ça sans tête sous le bras ! Comme ça, non, il ne pouvait pas partir comme ça !
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Angelina Reilly
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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 3 Icon_minitime1Lun 26 Déc - 21:27

Se battre, c'était mal, songea Angelina avec une soudaine conviction qui lui fit sensiblement ouvrir ses yeux teintés de tristesse. Comme un cri du cœur, comme quelque chose qui aurait été inscrit dans sa mémoire à l'encre, cette phrase revint la frapper de plein fouet, et semer la confusion dans son esprit. Se battre était mal, elle le savait, elle l'avait déjà entendu. Elle l'avait même sans doute déjà dit. Si Angelina n'avait pas été en présence de ces deux importuns armés, elle l'aurait essayé sur ses lèvres, pour voir ce que ça faisait, ce que ça lui rappelait. Mais il ne fallait pas qu'elle baisse sa garde, sans quoi un couteau se planterait dans sa peau pâle, l'empêchant définitivement de pouvoir se souvenir. Se battre, non, il ne fallait pas se battre. Encore plus qu'il y avait quelques secondes, cette perspective lui paraissait absurde. Et interdite. La petite démone avait envie de toucher le bras de la fille en bleu et celui de Takeshi, leur intimer l'ordre d'arrêter, que ce qu'ils faisaient était mal. Les renvoyer chacun de leur côté, puis reprendre elle-même son éternelle recherche. Comme un parent en colère ferait pour ses enfants turbulents. Angelina fronça les sourcils, songeuse. Elle n'était pas leur mère, c'était absurde. Ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient, ça ne la regardait pas. Seulement, ils la menaçaient aussi. Elle ne voulait pas se battre, c'était mal. La fillette se répéta encore cette phrase intérieurement, deux fois, trois fois, comme pour être certaine que c'était là la vérité. Se battre était mal. Peut-être que ça ne l'était pas quand c'était nécessaire. Takeshi et cette fille n'avaient pas besoin de se battre. Il était stupide, celui là, à vouloir leur arracher la tête.

« Je n'ai plus de parapluie. J'ai froid. Et j'ai besoin de ma tête. Pourquoi tu veux jouer à ça? Ce jeu est stupide, je dois rentrer. »

Stupide, oui. C'était complètement stupide. Si cette fille sans parapluie avait voulu se battre, alors Takeshi aurait pu l'attaquer. Jouer à son jeu étrange. Mais elle ne voulait pas, alors pourquoi s'écharner de la sorte ? Angelina non plus ne voulait pas. Sa tête, elle y tenait. La mettre en jeu était hors de question. Sans tête, elle aurait été inutile. Elle voulait rester utile, quoi qu'il arrive. Plus qu'un désir, c'était une sorte d'instinct. Omocha debout devant elle, la démone ne craignait pas grand chose. Cependant, elle restait alerte et attentive. Ça aussi, c'était un instinct, l'instinct de survie. Uh. Angelina détestait être mise au même niveau que les animaux. Tout ceci commençait à l'ennuyer sérieusement.

« Personne ne doit perdre sa tête, alors comment veux-tu jouer? C'est impossible. Vous devriez partir, maintenant.»

Si elle pouvait partir, elle le ferait. Elle avait décidé qu'elle devait partir, car ses recherches ne souffriraient pas de plus de retard qu'elle n'en avait déjà. Ses journées étaient trop courtes, comment faire si on ne la laissait pas les gérer comme elle l'entendait ? Un sentiment qu'elle associa au désespoir l'envahit lorsqu'elle se rendit compte qu'elle ne pourrait pas partir sans se battre. Son cœur lui fit mal, la phrase revint la hanter. Se battre, c'était mal. Très mal. Et ça faisait mal, aussi. Pourquoi vouloir jouer à un jeu si barbare sans raison ? Angelina se défendait quand cela était nécessaire, mais attaquait rarement sans raison. Parce que c'était mal. Infliger la souffrance apportait-il le plaisir ? Un soupir inaudible qu'elle même ne remarqua pas passa le cap de ses lèvres.

Tout lui paraissait tellement dénué de sens...

« Tu ne dois pas perdre ta tête parce que sinon, tu perds ! Mais si tu ne joues pas alors tu peux la perdre, personne ne t’as jamais dit de ne pas la perdre autrement ! »

Danger. Angelina réagit immédiatement lorsque le garçon aux cheveux gris pivota vers elle, Omocha faisant barrage entre le couteau et le corps menue de la Démone. Sans lui, Angelina serait morte, poignardée. Encore. Elle comptait le nombre de couteaux qui manquaient de lui ravir sa vie, et trouvait que ça en faisait trop d'un seul coup. Trop. Qu'est-ce que Takeshi voulait ? Pourquoi ne la laissait-il pas tranquille ? Elle qui était si petite et ne voulait pas se battre. Dans un cri, la lame s'enfonça dans le tissu, le transperçant. Angelina ressenti le coup aussi sûrement que si c'était elle qui l'avait reçu. Elle ne se plaignit pas, cependant, et garda un visage impassible. La jeune fille aurait vraiment voulu crier et s'énerver, mais elle ne le pouvait pas. Elle se contenta de donner mentalement ses ordres à sa peluche. Si elle se déconcentrait trop, Omocha tomberait à terre, chiffon sans vie. Il ne fallait pas que ça arrive. Elle voulait vivre.

« Laisse moi. Je ne veux pas jouer. »

Omocha abattit une puissante patte en direction de l'adversaire. La pluie effacerait le sang, si le sang coulait. La terre l'avalerait, avide de souffrance. Pourquoi tout le monde prenait autant de plaisir à voir souffrir... C'était quelque chose qu'Angelina ne comprendrait jamais. Jamais.

[Pokemon, c'est bien... Mais Billy Talent, c'est mieux (ou pas). And because I can't take an eye for an eye, in the afterlife I'll haunt you 'till you diiiie...♫]
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Allyriane Kaylee
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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 3 Icon_minitime1Ven 27 Jan - 18:58

{Mais ni Pokemon ni Billy Talent ne battra... DOROTHEE! Oh oui.8DD

Bon, c'est sûr que côté profondeur des paroles, par contre... v___v}

Allez-vous-en, allez-vous-en... Lèvres serrées, Allyriane observa le visage pâle du garçon. Son expression changea légèrement après qu'elle ait parlé ; impossible de dire pourquoi ni comment, cela dit. Elle pouvait juste le voir, le regarder, l'observer. Pas interpréter. Et puis elle n'avait pas le temps pour les jugement erronés ou les questions inutiles, elle était pressée. Tout le temps, sans arrêt. Il ne fallait surtout pas en gaspiller, du temps ; elle qui en avait déjà si peu, c'était impensable. Elle ne pouvait se permettre une telle perte. Quand on manque d'argent, on utilise celui qu'il nous reste avec parcimonie, petit à petit, on abandonne les choses futiles et on se concentre sur l'important, sur ce dont on a besoin. La jeune fille manquait cruellement de temps et tentait d'utiliser celui qui lui restait le plus intelligemment possible, en faisant les choses dont elle avait besoin, en mettant de côté tout le reste. Tic-tac, tic-tac... Chaque goutte de pluie était un nouveau mouvement d'aiguille, chaque tâche humide sur sa robe une nouvelle seconde de perdue. Encore une, encore une, et encore une, et encore, et encore. Et encore. Ses doigts se serrèrent à nouveau sur le manche de son couteau, se crispèrent autour du manche jusqu'à ce que ses phalanges en blanchissent. Allez-vous-en, allez-vous-en ! Ce n'était ni l'heure de jouer ni l'heure de rester, alors pourquoi insister ? Ils auraient tous dû retourner chacun de leur côté, ils auraient tous dû repartir sans se parler, sans rien dire, sans rien gaspiller. Pourquoi fallait-il que tout aille de travers ? Quelque chose avait sûrement déréglé cette horloge, plus rien ne se passait comme prévu. Allyriane détestait les imprévus. Ils la laissaient démunie, perdue, muette. Ils la laissaient sans défense, à la merci du premier prédateur qui voudrait lui voler sa tête. Tant qu'elle suivait la ligne bleue tracée devant elle, tout se passait bien. Il ne fallait pas mettre un seul pied en dehors, et pourtant... Pourtant, parfois, on la poussait sur le côté. Pourquoi Angelina était passée par ici ? Pourquoi Takeshi ne voulait pas les laisser s'en aller ? Les réponse à ces questions ne l'intéressaient plus – elle n'avait plus le temps de les écouter, non. Tout ce qui l'intéressait était le résultat. Tout ce qu'elle voulait était courir chez elle, retrouver le fil bleu sagement étendu devant elle et tout reprendre dans l'ordre, au son tranquille d'une horloge qui, elle, fonctionnerait correctement.

Alors qu'ils s'en aillent, à la fin !

« Tu ne dois pas perdre ta tête parce que sinon, tu perds ! Mais si tu ne joues pas alors tu peux la perdre, personne ne t’as jamais dit de ne pas la perdre autrement ! »

Le sourire de ce garçon était mauvais, il n'annonçait que des malheurs. Ne perds pas ta tète, sinon tu perds. Si elle ne jouait pas elle pouvait la perdre tout de même ? L'affirmation du jeune homme la désarçonna et, un bref instant, elle eut l'impression que le monde cessa de tourner autour d'elle. Comme pour lui donner le temps qui lui manquait, lui permettre de comprendre avant qu'il ne soit trop tard – et qu'elle n'ait définitivement plus de tête sur les épaules. Pourtant, durant ces quelques infimes secondes d'éternité, rien ne lui vint. Ni doute, ni certitude. Pas même la plus petite idée de la marche à suivre, de quoi répondre et de quoi taire. Le faire taire. Il fallait le faire taire, l’arrêter, le forcer à s'en aller. Personne ne perdrait sa tête. Ni elle, ni lui, ni la petite Démone pas plus que sa grosse peluche trempée. Un point c'est tout. Il n'y avait rien d'autre à dire, rien d'autre à savoir : personne ne mourrait, voilà tout. Elle ne laisserait personne perturber son emploi du temps plus qu'il ne l'avait déjà été.
Tout alla si vite, pourtant. Aussitôt que le garçon eut amorcé un mouvement, la jambe gauche de la petite brune effectua un mouvement de recul. Appuyée sur sa jambe à peine fléchie, elle replaça son couteau devant elle. Quelle maigre défense, un couteau. Comment avait-il pu la défendre de tout ces dangers jusque là ? Elle se le demandait. Il n'y en avait pas eu tant, au final. Il n'y en avait persque pa eu. Peut-être aurait-elle dû emmener une autre arme, finalement. Mais elle ne pouvait pas savoir qu'ils seraient là – et c'était bien ce qu'elle haïssait dans les imprévus.

Allyriane vit la peluche se dresser entre sa maîtresse et l'agresseur, tous sens en alerte. Il ne fallait pas baisser sa garde, pas maintenant. Sinon il en profiterait pour lui voler sa tête, sa tête dont elle avait encore tellement besoin. Sa robe mouillée commençait à peser lourd sur ses épaules, à coller désagréablement contre sa peau. Si elle devait courir, ses chaussures risqueraient de glisser sur le sol humide. Si elle devait bouger, sa robe trop longue et trop lourde l'empêcherait de bouger correctement. Il ne fallait pas faire la moindre erreur, pas la moindre. Personne ne la protégerait, elle. Personne.

« Laisse moi. Je ne veux pas jouer. »

Rien que ce pauvre couteau, arme bien dérisoire entre ses doigts glissants et trop fins. Elle pourrait le frapper, mais craignait une fois de plus que le sol ne se dérobe sous ses pas. Elle pourrait éviter, mais pas indéfiniment. Voilà pourquoi elle ne voulait pas jouer. Ses sourcils se froncèrent, sans qu'elle sache si c'était là une réaction appropriée. La peluche avait abattue une patte puissante en guise de défense, par le biais de la magie sans doute. Les jouets ne sont pas censés attaquer. Celui-là était une arme, rien de plus. Ce garçon devait se taire et se tenir tranquille, rien de plus. Rien de moins. Rien que ça.

« Il ne faut pas jouer sous la pluie, marmonna-t-elle d'une voix un peu tremblante. Vous allez vous faire mal. »

Mais n'était-ce pas là le but ? Se faire mal. Sa bouche se tordit en une grimace ennuyée. Elle ne savait pas comment réagir face à ce genre de situations. Elle ne savait vraiment pas. Une vague d'inquiétude remonta le long de sa colonne vertébrale et se répercuta dans son bras droit, jusqu'au couteau qu'elle tenait entre ses doigts.

« Tu as assez joué, maintenant vas-t-en ! »
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Takeshi Wilhelm
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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 3 Icon_minitime1Jeu 23 Fév - 0:42

[Profondeur des paroles ? Mais enfin, c'est plein de sens, avec une morale d'enfer, Dorothée...!XD
Pas autant que slipklnot ou A7X, mais...8D
Posté.... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 3 110805123045455675]




Takeshi suivit du regard le trajet que son bras avait imprimé à la lame, coupant l’air aussi sûrement que s’il avait été matériel. Pas un instant il n’avait pensé à ce qu’il faisait : eh bien quoi ? C’était un jeu et il jouait. N’était-ce pas là ce que faisaient tous les enfants lorsqu’ils se croisaient ? Allons, se dit-il, tu n’es plus un de ces gamins immatures pourtant. Tu devrais peut-être laisser tomber. Ce qu’il ne comptait évidemment pas faire. Pas sans une bonne raison. Revenir sur ses décisions revenait à avouer s’être leurré quelque part, avoir commis une erreur dans l’équation. Or lui n’en voyait aucune dans l’étalage de perfection dépouillée qu’avait été son raisonnement jusqu’ici. Non, pas la moindre. Dès lors, pourquoi changer d’avis ? Il avait décidé qu’ils s’amuseraient, tous les trois, à couper la tête des autres. A la détacher d’une nuque trop fragile comme une pomme trop mûre de sa branche. Il ne vit pas le mal dans tout ça, ne le vit pas parce qu’incapable de le reconnaitre. Sinon, peut-être. Si peut-être il y avait eu quelqu’un à l’entour pour lui expliquer à quel point les règles de la partie ne collaient pas avec les règles instaurées dans le pays. Si, alors peut-être qu’éventuellement. Rien ne pouvait être tout à fait certain lorsqu’il s’agissait de Wilhelm, toujours prêt à agir au plus fugace signe d’envie, au plus diffus des signaux de son cœur malade. Pas un instant son sourire asymétrique ne cessa de martyriser ses pauvres traits qui, sans cela, auraient presque pu paraître jolis. En l’occurrence, ils ne l’étaient pas, déformés par des fantômes, ruisselants de pluie, blanchâtres et blafards dans l’ombre.

La peluche encaissa le coup sans broncher –ce qui n’était que pure logique, une peluche ne bronchait pas en règle générale, pas plus qu’elle ne bougeait mais, au diable ces considérations ! Takeshi s’attendit à voir du sang couler de la blessure, mais rien ne vint. Après tout, un morceau de chiffon rembourré ne pouvait pas saigner. Angelina ? Oh oui, elle, le ferait ! Tout le monde était rempli de rouge à l’intérieur, malgré la pâleur de la peau de la fillette. La couleur de la chair ne variait pas selon les individus, songea-t-il en l’espace d’un éclair. Un simulacre de moue déçue se peignit sur le faciès de cette œuvre d’un artiste raté. Couper du tissu n’avait rien d’amusant. Les jouets ne méritaient pas une once de son attention –les siens, il les avait jetés depuis trop longtemps pour s’en souvenir, vendus sans doute, ou donnés, ou qu’en savait-il, ou qu’en importait-il. Lui se fichait pas mal de cette babiole mouvante et ridicule. Qui convoitait réellement la relique n’en avait que faire de la châsse. Et celle-ci n’était même pas belle.


Autant qu’il se fichât de l’être sans volonté ni vie qu’il venait de frapper, cela ne l’empêcha pas de lancer vers lui une de ses énormes pattes. Le garçon n’entendit que d’une oreille les protestations, molles, de la jeune propriétaire, son attention fixée sur ce qu’il devait faire à présent. Là. De suite. Maintenant. Il ne pensa pas se laisser écraser, pas plus qu’il ne pensa à se faire blesser. Il ne pensa pas même à bouger et pourtant, c’est ce qu’il fit. L’air souffla à son côté droit cependant qu’il tentait de retrouver un semblant de stabilité après avoir rapidement glissé pour éviter l’assaut de la peluche, vers la falaise ; elle ne tenait pas de couteau quoiqu’elle tînt à n’en point douter toutes ses promesses de mort à la plus légère maladresse, or la fille en bleu ne lâchait pas le sien, alerte, prudente. Une main sur le sol, dans la boue, ainsi qu’un de ses genoux. Derrière lui la pluie battante brouillait toujours l’horizon, il le devinait sans le voir. Pas besoin de prendre le risque de se retourner pour une vérification aussi inutile que triviale. Il se releva à demi, avant de constater non sans un certain dégoût que son pantalon était taché. Par sa main, par le sol, en définitive. La terre ne salissait que sous la pluie, et encore fallût-il qu’il y touchât ; ses yeux s’y attardèrent, il faudrait le faire laver. Sa mère s’en chargerait. Elle était là pour ça, au fond. Ces deux gamines aussi ; et toutes les femmes de ce monde.

Même sa mère. Surtout elle. Il n’y en avait qu’Une d’exclue. Mais, quelle importance de le préciser ? Ne l’était-Elle pas pour tout ?

« Il ne faut pas jouer sous la pluie. Vous allez vous faire mal. »

Surtout sa mère, oui. Le buste toujours légèrement penché, Takeshi observa un instant son reflet dans une flaque, sans cesse troublé par les innombrables gouttes d’eau venues s’écraser à sa surface. Ainsi, les détails prenaient cette allure floue de vieux souvenirs, là sans vraiment l’être. Son sourire s’effaça instantanément de son visage. L’inexpressivité, lorsqu’elle n’était pas habillée d’un semblant d’émotion, d’un déguisement quelconque, faisait peur à voir. Elle le satisfit pourtant, il fallait faire avec ce qu’on avait sous la main. Il songea un instant, figé, à partir, comme l’avait demandé cette fille. Parce qu’il ne fallait pas jouer sous la pluie, ni salir ses vêtements. Coup d’œil rapide aux bijoux qui pendaient à son cou. Ni porter trop de colliers, trop de diamant trop brillants –mais surtout il ne fallait pas jouer sous la pluie, parce que c’était dangereux. Coup d’œil rapide à la falaise et à la mer déchaînée, houleuse. C’était glissant, il en avait fait la malheureuse expérience. Coup d’œil à son reflet brouillé, derechef.

Une fraction de seconde avait été suffisante pour l’ébranler ; se sentir quelque chose enfin, au moins un peu. Tu devrais reprendre la partie quand il aura arrêté de pleuvoir, chantonna une voix de fantôme bienveillant. Il manqua de le faire. N’en fit rien. Maman et papa ? Par pitié, ils n’étaient pas là pour lui dire quoi faire et n’en avaient pas le droit. Il serait bientôt adulte et était déjà vivant, ce qui était donc mieux que tout ce qu’eux ne seraient jamais. Cette fille avec de longs cheveux clairs, Angelina, il ne la connaissait pas. Pas plus que la brunette au couteau. Et lui voulait jouer maintenant.

Je veux jouer maintenant moi, maman.

« Pourquoi ce serait vous qui décideriez ? Vous êtes…, vous n’êtes presque rien ! De petites filles sous la pluie qui ne savent pas quoi faire. C’est maintenant qu’il faut qu’on joue, maintenant, sous la pluie, sur la falaise ! »

Il marqua une pause, se redressa. Avança de sorte qu’il avait à présent le pied dans cette ridicule flaque. Ridicule. Et immédiatement, son sourire tordu revint au galop.

« Je n’ai pas le droit, il ne faut pas. Eh alors quoi ? Je le fais quand même et vous, vous n’avez même pas le choix ! Ils vont peut-être venir vous chercher, vos parents, quelqu’un va faire quelque chose, si vous n’avez « pas le droit », hein, dites ! On n’obéit pas une règle sans punition, jugea-t-il utile de préciser, et la punition, si vous ne jouez pas, sera de perdre votre tête ! »

Il hésita à s’élancer de nouveau vers la démone fragile et sa peluche. Si elle réduisait sa tête en bouillie, elle ne gagnerait pas mais…, mais quoi ? Voulaient-elles seulement gagner ?
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Angelina Reilly
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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 3 Icon_minitime1Sam 10 Mar - 23:52

Ne fait pas un pas de travers, Angelina. Si tu trébuches et tombe dans le gouffre, c'en est fini de toi.

Angelina suivit des yeux la patte d'Omocha qui s'abattait sur le garçon, puis celui-ci quand il glissa sur le côté pour éviter le coup de la peluche trempée de pluie. L'énorme peluche se remit immédiatement en position de défense sous l'ordre d'Angelina, qui scrutait alternativement les deux protagonistes de cette scène aux allures de fin du monde. Il ne fallait pas tomber dans le gouffre, il fallait faire attention. Ça, la petite Démone le savait par cœur sans avoir besoin de se le répéter. Mais que désignait le gouffre, exactement ? Cet avertissement était-il à prendre au sens propre du terme, ou bien était-ce que quelque chose de plus complexe qu'un simple vide, qu'un simple trou dans la terre ? Elle ne savait pas. En tout cas, Angelina refusait de s'approcher du bord de la falaise, c'était bien trop dangereux. Le sol était glissant, comme l'avait prouvé Takeshi, et le moindre faux pas pouvait lui coûter la vie. Or, la vie était une chose précieuse que l'on devait défendre à tout prix. Pas la vie au sens large du terme, mais notre propre vie. Ce qui nous anime et nous permet de marcher, ce qui fait battre ce cœur dans nos poitrines. Bam, bam. Sans la vie, il s'arrêterait, et c'en serait terminé. Non, Angelina devait bien défendre sa vie si elle voulait avoir la chance de retrouver ce qu'elle cherchait depuis trois ans déjà. C'était impératif, très important. Pourquoi, elle n'en avait pas la moindre idée, mais c'était important. Si elle le retrouvait, ce quelque chose qui lui manquait... Peut-être ne ferait-il plus aussi froid chez elle, lorsqu'elle rentrait le soir et se levait le matin.

La fille en bleu marmonna quelque chose qu'Angelina, à cause du bruit de la pluie qui martelait le sol, ne comprit pas. Sa seconde phrase, elle, fut au contraire très audible. Vas-t-en. Elle aussi aurait bien aimé que Takeshi s'en aille, elle ne se sentait pas en sécurité près de lui. La brune ne l'attaquerait pas sans raison, elle. Takeshi, si. Il était dangereux, très dangereux. Il s'en prenait à elle alors qu'elle ne lui avait rien fait, l'obligeant à se défendre. La fillette aux cheveux roses n'aimait pas se défendre. Elle n'aimait pas se battre. Faire du mal aux autres n'aurait pas du être son quotidien. Avant, elle était certaine que ça ne l'était pas. Alors quoi, qu'est-ce qui avait changé pour que la violence soit devenue omniprésente dans sa vie ? Une douleur la prit à la tête, et Angelina grimaça. Omocha flancha, très légèrement, presque imperceptiblement, sensible au trouble de celle qui l'animait. Lui et elle n'étaient qu'un. Il était logique que si elle trébuchait, il trébuche aussi. Reprends-toi, s'ordonna la jeune Antarr. Il n'y avait rien de plus dangereux que perdre la face dans une telle situation.

Ça pourrait te coûter ta tête.

« Pourquoi ce serait vous qui décideriez ? Vous êtes…, vous n’êtes presque rien ! De petites filles sous la pluie qui ne savent pas quoi faire. C’est maintenant qu’il faut qu’on joue, maintenant, sous la pluie, sur la falaise ! »

Angelina n'aimait pas la manière dont parlait le garçon. Pas du tout. Il émettait des jugements sans prendre la peine de vérifier qu'ils étaient réels. Elle n'était presque rien ? Pourquoi n'aurait-elle été presque rien ? Elle était à sa place. Elle faisait ce qu'elle devait. Ou elle était quelque chose, ou elle n'était rien. Mais pas presque rien, ça n'avait pas de sens. Takeshi l'agaçait, elle avait envie de le frapper, maintenant. Ce n'était pas bon. On ne doit pas frapper les gens sans raison, Angelina, tu le sais ! Mais il disait toutes ces choses, et il voulait sa tête... Pourquoi n'aurait-elle pas eu le droit de lui prendre la sienne ? Elle savait que désirer sa tête était mal, mais la désirer lui semblait logique. Plus logique que le laisser en paix. Que lui arrivait-il ?

« Je n’ai pas le droit, il ne faut pas. Eh alors quoi ? Je le fais quand même et vous, vous n’avez même pas le choix ! Ils vont peut-être venir vous chercher, vos parents, quelqu’un va faire quelque chose, si vous n’avez « pas le droit », hein, dites ! On n’obéit pas une règle sans punition, et la punition, si vous ne jouez pas, sera de perdre votre tête ! »

Angelina ferma ses yeux un instants, pensive. Ses parents ? Ils ne pouvaient pas venir la chercher, puisqu'ils n'étaient pas là. C'était elle qui aurait du les chercher. N'était-elle pas d'ailleurs en train de les chercher ? Ce sourire qui la hantait s'accrochait à leurs visages comme un vieux fantôme. Posant de nouveau son regard clair sur ce qui l'entourait, elle se fit à nouveau la remarque qu'elle devait continuer ses recherches. Cette envie, pressante, la reprenait de plus belle. Chercher et chercher encore, jusqu'à finalement trouver ou mourir. Il n'y avait pas d'autre alternative.

Mais mourir là, c'était hors de question. Angelina n'avait pas le temps de perdre sa tête, elle n'avait pas le temps de jouer.

« Pourquoi tu déciderais ? Tu n'es... Pas plus quelque chose que nous. Toi aussi tu es presque rien. » Laissa s'échapper la fille aux cheveux longs, avec une expression qu'on aurait pu assimiler à une profonde tristesse. Elle se sentait mal. Il fallait qu'elle parte, mais elle ne le pouvait pas. Tout ceci commençait à devenir absurde, et inutile.

[Nan, c'est vrai, Dorothée c'est la meilleure! Que de souvenirs!XD]
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Allyriane Kaylee
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{ J'avoue que... PERRINE OH MA PERRINE, PERRINE OH MA PERRINE, J'VOUDRAIS T'Y BEN T'BISER ! XDDD

Hyper profond. Merci, Dorothée. Je devais pas comprendre ça, avant. afro }




La patte de la peluche s'abattit sans hésitation sur le garçon et, l'espace d'un instant, de quelques précieuses secondes, la pluie empêcha Allyriane de voir correctement ce qui s'était passé. Jambe fléchie, bras tendu, doigts serrés sur son arme, elle dût battre plusieurs fois des paupières pour chasser l'eau qui brouillait sa vue. Allez, vas-t-en, je ne vois rien. Où est-il ? Alerte et prudente, elle suivit du regard le mouvement de repli de la peluche. Le garçon était là. En vie, en un seul morceau. Mouillé et salit, mais il allait bien – et sa tête était encore sur ses épaules, ça ne faisait aucun doute. Il était là, elle était là. Angelina était là aussi et personne n'avait perdu sa tête. Un soupir fendit l'air. Pour qui, pourquoi ? Elle ne savait pas. Elle se fichait de savoir ou non, ça ne lui importait pas. Tout ce qu'elle devait savoir était là, devant ses yeux. La pluie, la falaise. Le garçon qui se redresse, la fille qui se défend. Sa robe, trempée, qui n'avait jamais été aussi lourde par le passé. C'était tout. Juste ça. Toutes ces choses qui se tenaient dans son champ de vision, elle les mémorisa sagement, avec application. Elle n'aurait pas dû être là. Ils n'auraient pas dû être là. Ils perdaient du temps et la pluie était en colère contre eux. Ils gaspillaient du temps et ils n'avaient pas le droit de perdre leur tête. Était-ce parce qu'ils n'auraient pas dû être là, que tout lui semblait si laid et déformé ? Cet endroit lui arrachait des frissons par milliers. Ou peut-être était-ce la pluie. Ou peut-être était-ce la coupure, sur sa joue.

Peut-être était-ce tout ça à la fois.
Puis il y eut comme un moment de flottement. Sans paroles, sans gestes, sans agressions, sans ordres. Sans insultes. Rien que le bruit de la pluie, le bruit du vent, le bruit de la mer en contrebas. La jambe de la jeune fille se tendit de nouveau, doucement, et elle la ramena sans vraiment y penser à côté de l'autre. Seul son couteau, tranchant et pointé dans le vide, la différenciait d'une idiote sans défense. Personne ne mourrait. Elle en était persuadée, les choses ne pouvaient pas se passer autrement. Non, non. Non. Impossible. Impensable. Ça ne se passerait pas comme ça. Personne ne mourrait, le sang ne coulerait pas et la pluie cesserait de tomber. Voilà comment tout allait se passer. Il ne pouvait en être autrement. Accrochée à cette idée comme à une bouée de sauvetage, Allyriane songea à baisser sa garde, à laisser son bras se reposer. Il avait mal, il lui faisait mal et personne ne l'attaquait. Pourquoi le laisser tendu comme ça, pourquoi ? Elle ne savait pas, elle ne savait plus. La pluie l'empêchait de réfléchir correctement. Ce martèlement incessant, plic, plic, c'était insupportable.

« Pourquoi ce serait vous qui décideriez ? Vous êtes…, vous n’êtes presque rien ! De petites filles sous la pluie qui ne savent pas quoi faire. C’est maintenant qu’il faut qu’on joue, maintenant, sous la pluie, sur la falaise ! »


Les mots s'inscrivirent dans son esprit aussi clairement que s'ils avaient été couchés sur papier, noirs et calligraphiés. Et, comme elle l'aurait fait s'ils avaient été inscrits sur une feuille, elle y fit des annotations. L'habitude rendait l'exercice aisé, automatique. Elle ne décidait pas ; c'était juste comme ça. Il devait obéir, tout comme elles. Rien de plus logique. La suite de la phrase, plus complexe, lui arracha un énième frisson. Elle savait quoi faire, elle savait parfaitement quoi faire. Elle savait qu'ils ne devaient pas, plus jouer, et c'était suffisant. Elle n'était pas presque rien. Elle était elle, elle était Allyriane, et ce n'était pas presque rien. Elle n'était pas presque rien. Inutile, stupide, moche, muette, peureuse. Presque rien. Elle n'était rien de tout ça, non. Non, non !

« Je n’ai pas le droit, il ne faut pas. Eh alors quoi ? Je le fais quand même et vous, vous n’avez même pas le choix ! Ils vont peut-être venir vous chercher, vos parents, quelqu’un va faire quelque chose, si vous n’avez « pas le droit », hein, dites ! On n’obéit pas une règle sans punition, et la punition, si vous ne jouez pas, sera de perdre votre tête ! »

Elle ne pouvait pas perdre sa tête. Le sang de la jeune fille se glaça dans ses veines, ses grands yeux bruns fixement posés sur le visage du garçon. Ses parents. Est-ce que ses parents allaient venir la chercher s'ils n'avaient pas le droit de jouer ? La question, en apparence banale, ébranla complètement la petite brune. S'ils n'avaient pas le droit, pourquoi personne ne venait les en empêcher ? Jouez ou vous perdrez votre tête. Ne casse pas ce vase ou tu seras punie. Et si personne ne savait qu'ils n'avaient pas joué et que le vase, en morceaux, était caché sous la commode ? S'ils le réparaient avant, est-ce qu'ils seraient quand même punis ? S'ils avaient déjà joués et voulaient arrêter, est-ce que cela comptait ? Pourquoi pouvait-il désobéir si facilement, sans craindre de représailles ? Il n'aurait pas dû, c'était anormal.

Il le faisait pourtant. Et c'était bien ça, qui l'ennuyait.

Sans doute fallait-il juste qu'on lui explique gentiment que le jeu était terminé. Il ne devait pas avoir compris que leurs têtes resteraient sur leurs épaules.

« Pourquoi tu déciderais ? Tu n'es... Pas plus quelque chose que nous. Toi aussi tu es presque rien. »

Presque rien. A nouveau, le terme trouva un douloureux écho dans la poitrine d'Allyriane. Elle en baissa son couteau. Personne n'était presque rien, le temps filait, la pluie tombait et ils devaient rentrer. Si leurs parents ne venaient pas les chercher, alors ils devaient être assez grands pour le faire d'eux-même.
Elle fit un pas en direction de Takeshi. Puis un autre, et encore un autre. Elle s'arrêta bien vite, soucieuse de ne pas se mettre en danger. Et, à deux ou trois mètres de lui, elle tendit de nouveau son bras. Le gauche, cette fois. Paume ouverte, doigts écartés, elle ne jugea pas utile de lever la tête vers lui. Sa main droite et le couteau qu'elle tenait restèrent aux aguets. Au cas où.

« On ne peut pas perdre notre tête. Angelina en a besoin. J'en ai besoin. Toi aussi. Il faut obéir aux règles, pas en faire d'autres. Même la pluie veut qu'on s'en aille. »

Elle regarda la petite démone l'espace d'une seconde, inexpressive.

« Viens. Il faut rentrer, maintenant. Ce n'est plus l'heure de jouer. »

S'adressait-elle à l'un, à l'autre ? elle-même n'aurait su le dire. Aux deux, sûrement. Allez, ils devaient rentrer. Ce n'était plus l'heure de jouer.
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Takeshi Wilhelm
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Takeshi Wilhelm

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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 3 Icon_minitime1Ven 8 Juin - 22:41

[Les enfants c'est niais, ça voit pas le mal.8D
Posté. I love you ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 3 110805123045455675]




Cette boue qui dégoulinait sur ses vêtements retenait, égoïste, toute l’attention de Wilhelm. Un rapide mouvement du poignet et la donne n’en était que pire. Eh bien quoi ! Il avait pourtant essayé d’arranger les choses, de rectifier le tir. Pas une seconde il n’avait pensé que sa main, elle aussi, était poisseuse de terre mouillée. Ce qui restait était toujours laid, mais ce qui était laid ne restait pas toujours ; cette tache s’en irait bien, il faudrait s’en occuper tout de même. Ce n’était pas élégant. C’était sale, affreusement sale : les gens vous regardaient, vous scrutaient de leurs yeux éteints et fixes quand vous étiez sales. Ce n’était qu’une impression, mais plus réelle encore au regard de Takeshi que cette réalité qui semblait toujours prête à lui filer entre les doigts, glisser dans le mince interstice entre ses paumes jointes en une prière discordante. Il entendait en pensée comme à ses oreilles les critiques acerbes et les questions auxquelles, évidemment, il ne se donnerait pas la peine de répondre –et que personne ne s’était donné la peine de poser. Pourquoi ce garçon était-il aussi sale ? Les deux gamines avaient beau être trempées, l’eau avait beau ruisseler sur leur joli visage de poupée, sur leurs vêtements, sur cet ensemble bigarré de couleurs, de matière, de chair, la pluie ne salissait pas. La boue, si. Ca n’avait même rien à voir. Alors l’adolescent attendit, un instant, imperceptiblement, que le dégoût le submerge à l’horizon –celui de ses pensées et qu’il ne voyait pas, mais qui aurait tout aussi bien pu être celui formé par la mer qu’un rideau transparent masquait pour l’heure à la vue, et auquel il tournait le dos. Mais si la mer avait droit à la houle, nulle lune ne venait attiser de vagues chez lui, remuer les fonds marins : pas la boue, en tout cas.

Et pourtant, dieu savait que cette boue était dégoutante, à égoutter, couler jusqu’au sol depuis sa peau blafarde ! Qui viendrait lui parler ? Qui voulait jouer avec les enfants sales ?
Tu n’es plus un enfant, enfin ! Mais ces filles ne voulaient pas, après tout. Elles ne savaient dire que « non », elles ne savaient dire que « impossible », « devoir », encore et encore ! Elles ne savaient pas rire ni sourire et pourtant il pouvait les entendre se moquer de lui, se ficher de ce qu’il disait. Il pouvait, il en était presque sûr, entendre ces « presque rien » ne pas s’intéresser à ce qu’il faisait. Son estomac se tordit d’une atroce manière : comme un nœud dans ses boyaux, comme un cœur dans la gorge, mais aucun semblant d’émotion –juste ça. Le besoin de fendre de sa lame argentée le cou gracile de ces insolentes, de faucher les sourires qu’elles n’arboraient pas. Non, de leur en dessiner un ! Fini, de ne rien ressentir ! Elles auraient mal, et elles ne riraient plus quand des borborygmes et des bulles de sang rosé sortiraient à flot de leurs joues tranchées !

Oh, mais il fallait leur couper la tête. Parce que personne ne l’en empêchait, il avait le droit. Elles aussi ; mais elles ne le feraient pas. Il était trop fort pour ça. Pas vrai ? N’est-ce pas ? Il n’avait pas peur. Il fallait bien qu’il y ait une raison. Sans cela il aurait été bizarre. Or il n’était que supérieur. Affirmation qu’Angelina s’attacha à démentir, avec cette mollesse indolente qui ne la quittait pas. Presque rien, lui, ah ! Il était Takeshi Wilhelm, aux cheveux clairs, aux brillants sur le cou et la poitrine, trempé mais digne toujours, piétiné mais grand seigneur, peinture sans forme ou tableau sans cadre. Pas une poupée au sourire crucifié !

Le pied gauche de Takeshi amorça un mouvement vers l’avant tandis qu’il reportait son poids sur le droit. Le gouttes d’eau brouillaient toujours son reflet dans la flaque mais, tant pis, il ne la voyait déjà plus. Il s’arrêta net lorsque la petite brune s’approcha. Sans bouger, il tourna son regard voilé vers elle. Que faisait-elle ? Ne se rendait-elle pas compte que c’était dangereux ? Qu’elle allait perdre ! Il lécha une goutte d’eau tombée sur ses lèvres ; sa bouche se remplit immédiatement du goût du sel sur sa peau, charrié par le vent. Il aurait dû agir, là de suite, prendre leur tête, s’en aller. Il ne le fit pas.


« On ne peut pas perdre notre tête. Angelina en a besoin. J'en ai besoin. Toi aussi. Il faut obéir aux règles, pas en faire d'autres. Même la pluie veut qu'on s'en aille. »

Pas un geste ; à peine un semblant de réflexion peut-être. Il fallait tant réfléchir, quand on avait plus que sa tête à utiliser. Tout le monde avait besoin de sa tête mais un mort n’avait besoin de rien. Dans la mer où leur corps sombrerait, cela n’aurait guère plus d’importance : ce qu’elles avaient eu, ce qu’elles avaient et même ce qu’elles n’avaient plus. Obéir aux règles était, à la vérité, indispensable. Takeshi sans doute l’aurait fait s’il les avait connues. Mais la débauche d’indifférence à laquelle il faisait face, les murs blanchis à l’oubli plutôt qu’à la chaux auxquels il se heurtait l’en gardaient bien. Et puis, si c’était un nouveau jeu ? Nouveau jeu, nouvelles règles. Simple comme bonjour.

S’il n’avait pas eu le droit, on l’aurait empêché. Simple comme bonjour. Au revoir, mesdemoiselles.


« Viens. Il faut rentrer, maintenant. Ce n'est plus l'heure de jouer. »

Incapable de lâcher cette main tendue du regard, il surveillait pourtant ses arrières. La peluche, aussi ridicule cela semblât-il, aurait pu le tuer. Son ventre se tordait toujours et les mots prenaient un désagréable écho à ses oreilles, une voix en sourdine qui répétait, qui répétait un mot après l’autre, indistinctement. Mais moi, c’est maintenant que je veux jouer ! Je ne veux pas obéir. Elle s’était avancée vers lui : pour lui jeter une pierre ? Non. Elle aurait eu de la boue sur les mains. Ah, il était sale. Complètement sale, définitivement sale.

« C’est l’heure de s’amuser quand on n’a rien à faire d’autre ! Vous n’avez pas le droit, lâcha-t-il tandis que ses épaules s’affaissaient imperceptiblement, de vous moquer de moi ! Avec ta peluche, avec, avec… »

Il laissa la fin de sa phrase venimeuse mourir sur ses lèvres. Il n’en savourait pas les éphémères sonorités. Il s’en fichait.

« Vous n’avez jamais su vous faire obéir, reprit-il, toujours aux aguets en dépit de son air absent, son attention à présent focalisée sur le brun de ces cheveux, maman. »
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Angelina Reilly
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MessageSujet: Re: ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ]   ... Les titres, encore et toujours, pas besoin d'un titre!XD [PV Allyriane et Angelina...8D ] - Page 3 Icon_minitime1Mer 4 Juil - 14:59

Angelina avait besoin de saisir ces notions impalpables qui illuminaient parfois son esprit d'une cruelle lucidité. Elle avait besoin de comprendre, de s'attacher à des principes pour avancer. Elle avait besoin que la route sur laquelle elle marchait soit toute tracée, qu'elle n'ait pas à s'en faire. Pourtant, c'était d'autant plus difficile d'avoir une route prédéfinie, elle le savait bien. Sur un chemin d'herbes folles, la fillette n'aurait pas eu à s'inquiéter de dépasser les limites, puisqu'il n'y en avait pas. Quand le chemin que l'on suivait avait des contours imprécis, on était tout excusé de ne pas les voir et poser le pied à côté. Mais quand les côtés étaient précis et taillés avec magnificence ? Ça pouvait être rassurant. Et puisque c'était beau, c'était utile et préférable. Mais au fond ? On devait marcher selon une ligne droite, et l'on était sévèrement puni si l'on s'égarait ne serait-ce que d'un seul pas de notre route. Qui savait où l'on pouvait atterrir en franchissant ces parois végétales fleuries, agrémentées de ronces aux épines plus acérées que la lame d'un couteau ? Angelina avait eu sa réponse en se rendant sur cette falaise battue par les vents marins. Ce qui la dérangeait, dans ce triste tableau, c'était qu'elle était certaine d'avoir suivie son chemin. Jamais elle ne se permettrait de le quitter, elle qui avait besoin d'une idée pour avancer. Que s'était-il donc passé, si elle se trouvait toujours sur la petite allée de cailloux blancs qui était la sienne depuis toujours ?

Les autres y avaient fait irruption. Un couteau avait traversé la haie, manquant de se planter dans sa chair tendre. Un autre chemin avait coupé le sien, sur lequel marchait la fille à la robe bleue. Oui, ça devait être ça, songea la démone en prenant immédiatement ce fait comme acquis pour raisonner sans s'y perdre. A présent qu'ils étaient trois au même endroit, ça devait arriver parfois après tout, ils jouaient à un jeu morbide pour savoir qui allait avoir l'honneur de continuer à avancer. Le gagnant laisserait deux cadavres sans tête derrière lui. Une telle chose semblait presque logique aux yeux clairs d'Angelina. Mais il y avait toujours ce tintement dans ses oreilles qui la prévenait de l'absurdité d'un tel acte.

Non, ce n'était pas logique. C'était stupide. Elle ne voulait pas perdre sa tête, personne ne voulait perdre sa tête. Elle continuait à avancer si elle le voulait, ce chemin était le sien, elle en disposait comme elle l'entendait ! Si tout le monde retournait là d'où il venait, sans cris et sans gestes brusques, tout rentrerait dans l'ordre. Il suffisait d'oublier ce qui s'était passé ici. C'était simple. Enfantin. Alors pourquoi étaient-ils toujours sous la pluie à se tourmenter ?

« On ne peut pas perdre notre tête. Angelina en a besoin. J'en ai besoin. Toi aussi. Il faut obéir aux règles, pas en faire d'autres. Même la pluie veut qu'on s'en aille. »

Angelina en a besoin. La fillette acquiesça très légèrement à ces paroles étouffées par la pluie qui battait la mesure sur le sol détrempé. Elle devait garder sa tête sur ses épaules, la perdre aurait signifié un abandon total. Ça, le noir, et l'arrêt de sa quête à laquelle elle vouait sa vie et tout son temps. Or, elle ne pouvait pas l'abandonner avant de l'avoir achevée. Si elle le devait, après l'avoir accomplie, elle s'allongerait pour ne plus se relever, mais pas avant. Son corps tout entier se refusait violemment à cette hypothèse délirante. Angelina trembla, mais obligea son corps à se soumettre à sa volonté. Elle était maîtresse de ce qu'elle était, de ça seulement, mais c'était déjà trop. Retourne à ta torpeur, petite, et fais de beaux rêves: Tes jambes marcheront pour toi. Tu n'as pas besoin de réfléchir pour marcher. C'est simple comme bonjour. Laisse moi le faire pour toi.

« Viens. Il faut rentrer, maintenant. Ce n'est plus l'heure de jouer. »

A qui s'adressait la brune ? A elle, à Takeshi, au vent, à un vieux souvenir ? Ce n'était pas important. Il fallait rentrer. Quitter ce lieu à la senteur si entêtante de sel marin. Angelina poussa un soupir inaudible par la faute du vent et de la pluie. Elle était las; Las de tout. De marcher, de parler, de combattre. Soudainement, elle avait envie de fermer les yeux et se laisser glisser dans cette obscurité rassurante qu'elle connaissait par cœur à force d'y avoir séjourné.

« C’est l’heure de s’amuser quand on n’a rien à faire d’autre ! Vous n’avez pas le droit de vous moquer de moi ! Avec ta peluche, avec, avec… »

Angelina n'avait pas besoin de réfléchir pour affirmer qu'elle ne se moquait pas de lui. Se moquer n'avait aucun intérêt. Ce mot trouvait même une consonance écœurante dans son esprit. Il ne fallait pas se moquer, c'était mal. Elle devait continuer de chercher, s'en aller... Elle avait quelque chose à faire. Takeshi parla encore, une seule fois, et le visage d'Angelina s'illumina, imperceptiblement. C'était infime, comme changement, mais ça changeait tout. Maman, maman... Ce mot là était agréable. Joyeux. La démone aux cheveux roses l'associa à un sourire. Maman... Son envie de partir fut encore plus urgente, quoi que moins mécanique. Elle devait y aller, elle le savait. Elle le devait, elle devait. Sans blesser personne, sans se retourner. Maman... La lassitude l'avait désertée sans prévenir.

[Angelina est encore une enfant.|D]
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Allyriane Kaylee
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{ OULALALAH. J'ai écris n'importe quoi. X'D }


Viens. C'était la seule et unique chose que ses lèvres et ses mains semblaient capable de dire : viens. On s'en va, on part, j'en ai marre, viens, s'il te plaît. S'il te plaît. Sa tête toute entière était emplie du bruit sourd de la pluie, son corps alourdi par toute cette eau qui s'écrasait sur elle. Viens, allez. Son bras tendu allait finir par lui faire mal et, oui, certainement qu'il ne l'écouterait pas. Mais elle devait essayer. Elle n'avait pas le choix. Il fallait qu'elle rentre chez elle, qu'ils rentrent chez eux. Qu'ils abandonnent cet endroit sinistre et qu'ils se réfugient sous le toit d'une maison accueillante. Elle ne souhaitait plus que la chaleur d'un feu de cheminée, que le bruit rassurant d'une horloge qui indique que le temps passe normalement. Une illusion de bonheur ; une sensation de chaleur. Sa robe avait pris l'eau, ses chaussures aussi. Son parapluie était fichu. Tout, la pluie lui prenait tout. Sa chaleur, ses repères, ses affaires... La pluie n'arrêtait jamais de chanter et de danser autour d'elle, de percer des trous dans sa peau claire. Elle ne détestait pas la pluie, pourtant. Elle ne l'avait jamais détestée. La pluie est de la même humeur que moi ; je crois. Je pense. D'habitude, la pluie l'apaisait. Sûrement grâce au parapluie.
Sans protection ce n'était plus ses doutes mais tout son être que l'eau rongeait. C'était tout son être, ses résolutions, ses certitudes qui s’immisçaient dans le infimes craquelures sous ses pieds.
Alors viens, s'il te plaît. J'ai froid.
Mais il ne vint pas. Il se contenta de la fixer et Angelina, douce et trempée, resta aussi muette que sa peluche. Ils me regardent ; elle baissa un peu plus encore la tête, comme dans l'espoir idiot de pouvoir enfoncer son regard dans le sol. Elle avait sorti son couteau, elle avait voulu les faire partir par la force. Elle avait pensé, lui semblait-il, qu'ils seraient mieux morts qu'ici. Elle était ne serait-ce qu'un peu responsable de la situation. Et pourtant, pourtant – elle n'était plus sûre de rien à présent. Plus le temps passait, plus la petite brune paniquait, s'inquiétait, se perdait, fondait. Plus le temps passait et plus elle se noyait dans toute cette eau acide. Jusqu'à ce que, comme tout animal blessé, seul la fuite comptât. Fuir, s'en aller, retourner au chaud, rattraper le temps perdu, ne pas en perdre plus, garder sa tête. Tout ces mots tournaient encore et encore dans sa tête sans ordre ni logique ni espace ni cohérence et ils se cognaient cognaient contre les bords et elle ne savait plus rien du tout à part cette certitude évidente qui prenait tout l'espace –

Je veux rentrer.


« C’est l’heure de s’amuser quand on n’a rien à faire d’autre ! Vous n’avez pas le droit de vous moquer de moi ! Avec ta peluche, avec, avec… »

Son corps frêle se crispa au ton de sa voix. L'eau continuait de dégringoler le long de ses cheveux bruns, de ses joues et de son menton. Comme des larmes. Cela ne fit que renforcer cette sensation oppressante au creux de sa poitrine. Un million de petites aiguilles semblaient la traverser de part en part, emprisonnant son cœur, son estomac, ses poumons. Sa respiration se fit plus lente et saccadée. J'ai froid, j'ai mal, je veux rentrer. Et, pire que tout, l'incompréhension qui régnait en maître dans sa tête.
Pourquoi on ne nous arrête pas si on a pas le droit de jouer ? Pourquoi personne ne vient ? Pourquoi il pleut ? Pourquoi je suis là ? Pourquoi j'ai fait ça ? Pourquoi ils ne s'en vont pas ? Pourquoi j'ai mal ? Pourquoi est-ce qu'on se moque de lui ? Est-ce qu'on se moque de lui ? Pourquoi ? Pourquoi pourquoi pourquoi, pourquoi ?


« Vous n’avez jamais su vous faire obéir, maman. »

Ma...

Des sourires, des rires ? Un besoin de chaleur, en tout cas. Une embrassade, un bruissement de tissu. Un visage familier qui se penche vers elle. De jolis, jolis cheveux...
Le visage qu'elle voit chaque matin, chaque jour depuis tant d'années ne correspond pas au souvenir que ce simple mot fait resurgir. Il manque quelque chose ; il manque toujours quelque chose. C'est cette pièce manquante que le temps lui a prise, qu'elle tente de reprendre au temps tant qu'il en est encore temps. Maman, maman... Elle rit, non ?

Son regard toujours baissé, sa main toujours tendue, elle tourna lentement la tête vers Angelina. Pour se rassurer, vérifier qu'elle n'était pas seule ; l’appeler à l'aide, peut-être. Si elle comprenait, elle, elle pourrait lui expliquer. Répondre à ses questions. Ils pourraient s'en aller ; tout rentrerait dans l'ordre. Tout, tout rentrerait dans l'ordre. Plus de questions, plus de pluie. Rien que le temps qui passe et la logique rassurante qui rythme ses pas.
Son bras, tendu, commençait à lui faire mal.


« Viens, répéta-t-elle d'une petite voix, juste assez forte pour être entendue des autres. Il faut qu'on rentre, et... »

Et quoi ? C'est tout. Il faut qu'on rentre et rien d'autre. Angelina, Allyriane, Takeshi. La pluie. Le parapluie, la peluche. De ça, au moins, elle était sûre.

« Il fait froid. Personne... Ne se moque. Je veux juste rentrer. »
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