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 Winter Kills [Matthilde]

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Zen Lutlyngton
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Zen Lutlyngton

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MessageSujet: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] Icon_minitime1Mar 29 Oct - 17:43

Aux yeux du jeune Lutlyngton, il n’y avait pas meilleure saison que l’hiver, et ce surtout à Oria, pays écraser par la chaleur une bonne partie du temps. Il n’avait rien contre le pays en lui-même, actuellement il l’appréciait même beaucoup, cependant le climat l’incommodait plus qu’il ne lui plaisait. Non, sérieusement, c’était de la torture à ce point. Et dès que l’on pense qu’il ne peut pas faire plus chaud, comme si le pays avait un esprit de contraction bien développé, le soleil se mettait à taper encore plus fort ! L’été lui était tout simplement insupportable. En plus la plupart du temps, au lieu de prendre un joli teint halé, sa peau tournait tout simplement au plus désagréable des rouges, et bonjour le pelage. Zen préférait de loin son teint blanc à ce rouge fantasque et douloureux.
Il y avait également la sueur. Beaucoup de sueur. Trop de sueur.

Très peu pour lui, merci.

A cause de toutes les raisons citées et bien d’autres encore, le garçon ne sortait pratiquement jamais de sa campagne en été. Voir même en début d’automne et fin de printemps. L’hiver, en revanche, il passait une bonne partie de son temps à l’extérieur et multipliait ses voyages en ville avec plaisir non dissimulé – bien qu’il n’avait absolument pas l’air d’apprécier cela le moins du monde aux yeux de ceux qui pouvaient bien le croiser, mais son expression naturelle donnait automatiquement l’impression qu’il était mécontent en permanence. Ce qui n’était pas loin de la vérité, en somme, mais enfin.

Le fait était que là, il faisait relativement frais donc il pouvait s’adonner à une sorte de lèche vitrine agréable dans la ville sans avoir l’envie de se pendre ou de pourfendre la moitié des passants ; une envie par ci, par là, mais ça, c’était normal, on ne pouvait l’en empêcher. Surtout les enfants. Zen suivit du regard une troupe d’enfants qui courraient à travers la petite foule de passants tout en criant et faisant des trucs étrange… Des trucs que seuls les enfants font, vraiment. Il y avait un bon tas de blond là-dedans, à croire qu’Oria avait ce genre de gènes dans la terre.
Enfant. Blond. Ennuyant. Bruyant. Edwyn.

Là, il était énervé maintenant, bien joué. Lui qui pensait s’être débarrassé efficacement de son demi-frère, il fallait qu’il le hante jusqu’ici ! La vie était vraiment trop injuste.
Zen considéra longuement faire un croche-pied au prochain gamin blond qui passait à côté de lui, juste pour assouvir son besoin de violence fondamentale, et par la même occasion se sentir mieux en imaginant qu’il s’agissait d’Edwyn qui mangeait la terre avec enthousiasme, cependant il se rappela qu’il était à présent un grand garçon et que ce n’était vraiment pas faire preuve de maturité que de faire tomber des gosses –innocents- dans les rues. C’était quelque chose d’enfantin, d’indigne de lui, il n’avait qu’à se calmer et tout irait bien.
Alors ce fut vraiment un regrettable incident que son pied aille un spasme et parte sur le côté juste au moment où un petit garçon passait. Zen fut vraiment terriblement attristé de voir le pauvre enfant se ratatiner face la première sur le sol dur. Il se sentait mal pour cela, si mal. Il en aurait presque pleuré pour lui, mais qu’y peut-on ? Son pied avait bougé tout seul, les incidents arrivent, voilà tout.


« Oups, désolé. »

Voilà, il s’était même excusé, que demande le peuple. Le garçon se redressa, à peine égratigner, laissant au Lutlyngton le plaisir de constater qu’il y avait une certaine ressemblance avec Edwyn, son imagination complétant le travail. Le regard larmoyant, le garçon ne s’attarde cependant pas – oh grand dieu merci- et se contente de murmurer une formule de politesse diverse avant de filer. Ah, au moins il était bien élevé, une chose rare. Ca où il avait eu peur de son sourire offert si gracieusement, c’était également plausible.
Quoi qu’il en soit, le garçon se sentant soudainement bien plus léger et heureux repris son chemin tranquillement. Un peu plus et il se serait mis à humer un air joyeux, mais il ne fallait pas non plus exagérer ; la bonne humeur de Zen n’atteignait que rarement ce point. Il fallait vraiment que quelque chose de génial arrive pour qu’il ne se sente plus au point d’humer. D’ailleurs, il était presque certain qu’aux funérailles de son cher frère, il pourra lui dédicacer une chanson – puisqu’il était évident que le blond périrait plus tôt que lui, race oblige. Le plus tôt, le mieux. Il pouvait même l’aider.

C’est ainsi que Zen décida de partir à la recherche à travers la ville de moyens pour aider son frère à accélérer son voyage souterrain. En passant devant une pâtisserie, il se dit que s’étouffer dans un gâteau serait une magnifique mort.

OUPS:
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Mathilde Leylani
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] Icon_minitime1Sam 23 Nov - 3:51

« Romane ? »

Mains croisées devant sa longue jupe crème, Mathilde jeta un regard dépité alentours. L'affluence à cette heure n'était pas pire qu'à une autre ; les rues n'étaient pas plus bondées ce jour-là que le précédent, et le fond de l'air était à peine trop frais à son goût. C'était en clair un temps idéal pour se promener, une occasion parfaite de se changer les idées – alors évidemment, évidemment, il fallait qu'elle se retrouve coincée à chercher une petite idiote à travers la capitale. Non pas que la demoiselle détestait sa jeune cousine, loin de là (ce n'était pas Rachelle, après tout, et rien que pour ça elle méritait toute son affection) mais lui courir après ne faisait clairement pas partie de ses plans pour la journée. Il lui était déjà arrivé de devoir la chercher des heures durant pendant des parties de cache-cache à l'intérieur, alors s'il fallait fouiller tout Eloria... Il y avait de quoi être découragée d'avance.
Énervée malgré son sourire parfaitement cordial, la jeune fille remit son chapeau en place d'un geste élégant et questionna du regard le garçon qui l'accompagnait. Pour la énième fois depuis une demi-heure, ce dernier se contenta d'un haussement d'épaule indifférent. Merveilleux, non ? C'était fou ce que son cousin pouvait lui être d'une aide précieuse en cas de problème. Un ange, vraiment. Enfin un porte-manteau, plutôt, vu sa capacité de réaction – il aurait au moins pu faire semblant de s'inquiéter pour sa sœur, histoire de. Mais non. Même pas. Sa nonchalance avait parfois le don de taper sur les nerfs de la demoiselle ; cela dit, elle se souvenait toujours à temps que la famille était un lien sacré qu'il était interdit de briser sous les roues d'une calèche.
Plutôt que de s'ennuyer à pousser son aîné sous un cheval, elle décida donc de passer ses nerfs sur Matthew en rentrant. Motif ? Il n'avait pas eu à chercher Romane pendant une heure. Elle, si. C'était une raison parfaitement recevable et de toute façon, elle ne lui demanderait pas son avis avant de lui renverser un encrier sur la tête. C'était dix fois moins drôle s'il s'y attendait, étrangement. Dix fois moins dangereux, aussi – elle ne se serait pas risquée à l'approcher de front avec de l'encre dans les mains. On est jamais trop sûr que l'arme du crime ne se retournera pas contre soi.
Or si Matthew aimait massacrer ses cheveux, elle tenait aux siens. Que ce soit clair.

« Elle rentrera toute seule, tu sais. »

Mathilde, lèvres serrées sur une moue agacée, acquiesça sans le vouloir. Bien sûr, que Romane rentrerait toute seule : ce n'était pas vraiment le problème. Le problème, ce serait d'avoir perdu contre une gamine de dix ans à « attrape moi si tu peux ». Perdre, c'était insupportable. Intolérable. Pourtant, elle aurait dû s'y attendre en la voyant prendre ses jambes à son cou ; les enfants avaient des capacités insoupçonnées dans l'art de se faufiler partout plus vite que les grands. Elle était bien placée pour le savoir, après tout, et avait passé l'âge d'être vexée pour si peu.
Si son esprit de compétition pouvait comprendre ça, maintenant, ce serait parfait.
Bercée par le son de ses talons, elle resserra son gilet contre elle sans y penser. Si elle rentrait maintenant, peut-être aurait-elle le temps de passer chez Linda... Sa queue de cheval, en parfait miroir de ses pensées indécises, se balança de gauche à droite lorsqu'elle s'arrêta près d'une boutique quelconque. L'ennui, c'était de ne pas savoir si son amie serait là ; elle détestait faire du chemin pour rien, surtout lorsque ça impliquait le risque de se retrouver face à des personnes qu'elle n'aimait pas. Nommément, les parents de la concernée. Il y avait des limites à l'hypocrisie qui rendait même ses plus beaux sourires légèrement amers.

Son dilemme gravissime – rentrer chez elle ou rester encore un peu – prit fin lorsque ses yeux se posèrent sur une silhouette à priori inconnue. Fille de ses parents oblige, la demoiselle savait distinguer les frusques des vrais tissus quand elle les voyait ; or, ce n'était pas exactement tous les jours qu'elle avait l'occasion de croiser quelqu'un de potentiellement bien élevé dont elle ne connaissait pas encore le nom. Ses parents, les amis de ses parents et toute cette fausse-bourgeoisie complaisante ne cessait de s'inviter et de se sourire ; que ce soit sa chère Linda ou cette bécasse de Rachelle, elle commençait à avoir fait le tour. Or il était toujours bon de connaître du monde, oui ? Surtout que si chercher une petite fille pendant des heures ne faisait pas partie de son agenda, connaître tous les jolis garçons d'Oria y était définitivement. En deuxième page, sans doute, sinon en première.
Toute crème et sucrée, elle décocha un sourire radieux à Joël.

« Je vais chercher par là, je reviens ~ »

Ce qui signifiait soit « à dans deux semaines », soit « à dans une heure ». L'un dans l'autre, elle était partie pour ne pas revenir tout de suite ; depuis le temps qu'ils se connaissaient, il devait heureusement s'en douter.
A pas légers, et après avoir vérifié que son chapeau tenait en place, la jeune fille vint doucement tapoter le bras de l'inconnu. Voire effleurer – politesse oblige.

« Excusez moi ? » Mains de nouveaux devant sa jupe, elle attendit qu'il se tourne tout à fait vers elle. « Je suis vraiment désolée de vous déranger, mais – je cherche une petite fille, à peu près de cette taille, toute blonde. Vous ne l'auriez pas vue, par hasard ? Elle a un gros ruban dans les cheveux... »

Plutôt difficile à rater, vu le mauvais goût de sa tante. Enfin ; au moins, sa cousine lui aurait servi à quelque chose. Elle devrait la remercier en la revoyant.


POUF:
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Zen Lutlyngton
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] Icon_minitime1Sam 30 Nov - 20:53

Aujourd’hui est un bon jour, c’est certain.

En l’espace de cinq minutes, Zen a déjà trouvé au moins six façons d’assassiner son frère, d’une manière plus ou moins discrète ; certaines pourraient le conduire directement en prison, s’il y pensait plus longtemps que quelques secondes, mais cela n’a que peu d’importance au milieu des images du blond agonisant sous sa main. Ce n’était pas comme s’il les mettrait en œuvre un jour, donc cela n’avait honnêtement pas plus d’importance que cela. Du moins, il n’y penserait pas sérieusement tant que le jeune garçon se tient à carreau et ne crie pas d’immondices ou ses secrets sur tous les toits de la région – ce qui serait fort déplaisant et appellerait à une réaction rapide et sanguinaire. Eh, il le mériterait. Pas de gâteau, pas de poison, mais un bon pourfendage, du sang à foison et des cris d’horreur…
Sinon, il n’était vraiment pas un sadique assoiffé de sang, vraiment. Juste un noble distingué avec une vieille rancune qui ne cessait de grossir à chaque bouffée d’air qu’Edwyn prenait. De l’air gâché, en son avis propre.

Perdu dans son imagination, ses yeux bleus glissant sur les nombreuses boutiques aux alentours, Zen n’avait absolument pas l’air d’imaginer des meurtres aux yeux des passants. Au contraire, il avait certainement l’air d’un beau garçon bien habillé avec un air plaisant qui se réjouissait de cette plaisante ballade loin de ses responsabilités étouffantes. En sommes, il avait l’air tout à fait normal, même commode, chose qui arrivait aussi souvent que la pleine lune. Ah, si son père le voyait, il serait tout à fait séduit à ce moment précis… Le garçon aux cheveux noirs inscrivit dans un coin de sa tête sa nouvelle trouvaille : penser aux moyens multiples d’assassiner son demi-frère et pousser des enfants pouvaient le rendre paisible, même pour un cours instant. Sa solitude et le calme de la rue semblait également aider. Il ne faudrait tout de même pas qu’il ait l’air trop aimable, ou l’on pourrait le…


« Excusez moi ? »

Déranger.

Une douce caresse sur son épaule ainsi qu’une voix plaisante l’interrompent dans ses pensées. La voix appartient à quelqu’un de jeune, peut-être autour de son âge, l’intonation est douce, polie. Garçon ou fille ? Personnellement, son jugement penche sur garçon, n’ayant pas encore mué il semble.
Doucement, il se retourne et tente de contrôler son expression tombante lorsque son regard bute sur ce qui semble être une figure féminine aux longs cheveux blonds. Ah, raté.

« Je suis vraiment désolée de vous déranger, mais – je cherche une petite fille, à peu près de cette taille, toute blonde. Vous ne l'auriez pas vue, par hasard ? Elle a un gros ruban dans les cheveux... »

En tous les cas, Zen a le plaisir de constater que la jeune fille est tout ce qu’il y a de plus raffiné. Bonne posture, délicate et bien coiffée, elle lui a tout l’air d’être une fille de bonne famille. Bonne nouvelle d’un côté, au moins elle ne semble pas être une malpolie qui lui ferait perdre sa bonne humeur en quelque secondes, mauvaise nouvelle d’un autre parce que se mettre dans les mauvaises grâces d’une bonne famille est plus facile à faire que le contraire, et que généralement, les filles sont juste tellement plus susceptibles… Et ennuyantes.

Bien. Ne la fait pas pleurer Zen. Doucement, fait bonne figure, ne fâche personne.

A-t-il vu une petite fille ? L’image de l’enfant qu’il pousse flash rapidement dans sa tête, et l’espace d’un instant il s’en inquiète. Bien heureusement, c’est une petite fille qu’elle recherche, de plus avec un grand ruban et probablement aussi bien habillée que l’inconnue l’était-elle-même ; le garçon qu’il avait bousculé – par accident- était déjà, du sexe opposé, et habillé comme un paysan, alors le doute fut de mince durée. S’appliquant à garder une visage posé et neutre, le plus plaisant qu’il le pouvait tout en évitant de s’attarder sur le visage de la jeune fille – elle avait les yeux presque rougeoyants, lui semblait-il, étrange-, le jeune homme lui répond d’un ton plus doux qu’il n’en avait l’habitude.


« Il ne me semble pas l’avoir vue, navré. En revanche, j’ai aperçu un groupe d’enfants qui courraient ; je doute qu’elle fasse parti du groupe, cependant. »

Contrôle, contrôle, tout est question de contrôle, et pour l’instant, il pensait bien faire.
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Mathilde Leylani
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] Icon_minitime1Sam 21 Déc - 8:57

Tout un gardant dans un coin de sa tête qu'elle cherchait vraiment une petite fille avec un grand ruban (il n'aurait plus manqué qu'elle l'oublie, la pauvre petite) Mathilde s'appliqua à énumérer en silence ce qu'elle pourrait trouver en guise de conversation. Il s'agissait, comme souvent, d'éviter le simple mais poli « bonjour et au-revoir » qui s'appliquait en général à de telles rencontres. Les passants pouvaient être aussi inventifs que mal lunés lorsqu'ils étaient pressés ; si ce garçon allait quelque part, ou bien encore s'il s'apprêtait à rentrer chez lui, elle se voyait mal insister pour qu'il reste lui faire la conversation. C'aurait été totalement inconvenant et la jeune fille, comme elle se plaisait à le penser, était un modèle de bienséance en public. Surtout comparée à son frère. Or on ne manquait jamais, jamais une occasion de lui rappeler qu'elle n'était pas fille unique.
Fort heureusement, puisque l'inconnu ne la regarda pas avec ces drôles d'yeux plissés qui criaient « je suis sûr de l'avoir déjà vue quelque part », il ne devait pas être une connaissance de Matthew. Ce qui, sachant que son jumeau n'avait absolument aucun ami présentable, semblait aller de soi. Ce garçon avait trop de tenu pour pouvoir s'entendre avec un abruti pareil – sans compter qu'elle aurait probablement retenu ses traits si tel avait été le cas. Mathilde avait bonne mémoire pour les jolis visages. Tout était question de priorités, toujours. Inutile de préciser qu'elle connaissait les siennes sur le bout des doigts.

Tout en jouant à entrelacer et délacer ses doigts devant sa jupe, elle profita d'un bref moment de silence pour observer le visage de son vis-à-vis sans avoir l'air trop insistante. Il avait de beaux yeux bleus, les cheveux foncés – la peau plutôt claire, également, quoi que pour une personne de bonne famille ça n'avait rien de spécialement choquant. Un physique harmonieux. Pas quelqu'un qu'elle se serait efforcée d'oublier pour ne pas s'en infliger le souvenir, quoi qu'il en soit ; ce garçon ne lui disait donc définitivement rien. Ou presque, du moins. Cette légère sensation de déjà-vu qu'elle éprouvait en le voyant était trop infime et diluée pour mériter d'être prise en compte : l'on voyait tant de monde, ne serait-ce qu'au centre-ville, que les impressions comme celle-là étaient monnaie courante. Peut-être l'avait-elle déjà aperçu quelque part. Difficile à dire.

« Il ne me semble pas l’avoir vue, navré. En revanche, j’ai aperçu un groupe d’enfants qui couraient ; je doute qu’elle fasse parti du groupe, cependant. »

Le sourire de la demoiselle se fit ennuyé ; elle regarda sur sa droite, pensive, comme dans l'espoir que la fugitive sortirait d'un coin de rue pour venir s'accrocher à sa taille. Ce que, bien sûr, elle aurait profondément détesté. La coïncidence aurait été trop cruelle pour être innocente.
Revenant au garçon, elle chassa la possibilité d'un petit geste élégant du poignet. Sa cousine n'était pas exactement le genre de personne qu'on pensait avoir vu, qu'on avait peut-être aperçu ou qui était potentiellement partie là-bas : c'était une enfant très vive et facile à repérer, pour rester polie. Elle était... Eh bien, elle devait tenir de cette même mystérieuse branche de la famille que Matthew. Dieu seul savait d'où ça pouvait venir.

« Oh, non, je ne pense pas... C'est le genre d'enfant qui se remarque, je dirais. » Elle baissa les yeux, comme pour chercher ses mots. « Elle est très... Bruyante. »

Et, on ne le répétera jamais assez, elle se promenait avec un énorme nœud dans les cheveux – détail qui, Dieu lui en soit témoin, était loin d'en être un. Elle aurait pu jurer que cette chose allait se prendre dans tout ce qui dépassait. Rien qu'à le regarder, elle en avait presque de l'urticaire ; sans exagération.

« Je ne viens pas souvent par ici, s'excusa-t-elle poliment. Je crois que je nous ai un peu perdues, et... Je devais veiller sur elle, mais, vous savez, les enfants... »

Sans compter que cette sale peste était drôlement rapide. Amusante et adorable par moments, mais quelle gamine intenable et...
Sans plus lever le regard vers lui, elle ramena sa main gauche contre son bras droit.

« Vous êtes vraiment sûr de ne pas l'avoir vue ? »

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Zen Lutlyngton
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] Icon_minitime1Ven 27 Déc - 2:59

    Sourire et toilette impeccable, la jeune femme en face de lui semblait être le genre de personne que dont tous les nobles raffolent – son père et sa presque mère y compris. Sans nul doute, elle ferait très bonne impression auprès de la communauté restreinte que lui-même fréquentait, presque trop même. Son regard n’osait pas la dévisager plus, de peur de paraitre impoli ou désagréable, ou tout simplement par manque total d’intérêt ; elle pourrait être la plus belle fille du pays, ça ne changerait définitivement rien en sa façon de gérer l’affaire. Lui-même devait simplement devenir l’archétype noble, incarné la noblesse dans ses manières et son ton, garder un port élégant de la tête, avoir fière allure, appliquer toutes ces leçons d’étiquette à la perfection… En gros, il devait être une personne qu’il n’était que trop souvent pas ; et ça n’était pas faute d’essayer.

    Mais bon, tant qu’il ne devait pas tenir le même masque inlassablement pendant plus d’une heure, il pouvait s’en sortir, il avait pleine confiance en son nouveau comportement révolutionnaire. Et si jamais il se sentait sur le point de craquer, il pouvait toujours s’imaginer décapiter Edwyn.

    « Oh, non, je ne pense pas... C'est le genre d'enfant qui se remarque, je dirais. Elle est très... Bruyante. »

    Ah oui, bruyante. C’est ce que les enfants font. Du bruit. Trop de bruit. Ils vous poussaient jusqu’à votre limite avec une aisance… eh bien, enfantine. Zen n’avait rien de bien spécial contre les enfants, à part être ennuyeux, hyperactifs, malpolis et extrêmement bruyants, ils ne lui avaient jamais rien fait de grave ; cela ne l’empêchait pas de les détester du plus profond de son petit cœur. Sérieusement, il fallait être totalement masochiste pour aimer passer plus d’une demi-heure avec ces diables, et encore.
    Bon dieu qu’il ne voulait pas d’enfants.

    « Je ne viens pas souvent par ici. Je crois que je nous ai un peu perdues, et... Je devais veiller sur elle, mais, vous savez, les enfants... »

    Zen acquiesça de tout cœur. Il savait, oui, un peu trop bien. Lui-même avait une petite cousine dont l’activité fétiche était d’échappée à la vue de tous en une demi-seconde top chrono – ce qui forçait l’admiration, la sienne notamment, car combien de fois n’aurait-il pas souhaité avoir autant de talents pour la fuite à l’insu de tous en plein milieu d’une réception. Si elle n’avait pas été complètement humaine, il l’aurait jurée démon prodige ; mais les cheveux blonds et les yeux bleus ne permettaient guère aucune confuse.

    Son regard bleu suivit systématiquement le mouvement de bras de sa jeune interlocutrice, faute de pouvoir la regarder droit dans les yeux. Son ton était toujours doux et poli, Zen n’écarta cependant pas de son esprit la possibilité qu’elle soit en réalité une insupportable peste, comme un grand nombre de femmes. Il avait appris avec le temps qu’il ne fallait pas se fier aux apparences, et surtout pas à la première impression. Elle pouvait, tout comme lui d’ailleurs, jouer la comédie. Ou peut-être qu’elle était vraiment aimable et douce en permanence. Ennuyant.

    « Vous êtes vraiment sûr de ne pas l'avoir vue ? »

    Le métisse plissa légèrement les yeux et remonta son regard jusqu’au visage pâle de la demoiselle, quelque peu intrigué par tant d’insistance. Elle devait être vraiment désespérée pour insister à ce point alors qu’il ne l’avait clairement jamais vu, et si elle comptait sur lui pour l’aider dans ces recherches, et bien elle pouvait se brosser – les cheveux, pendant des heures durant. Mais ça, elle le faisait déjà probablement. Peut-être même qu’elle se les faisait brossés ; que ce ne soit pas une servante ou une quelconque volontaire d’ailleurs. Certains trouvaient ça vraiment passionnant de brosser les longs cheveux soyeux des dames, lui… En général, il préférait décoiffer, de toute manière, mais il devait avouer qu’il ne dirait pas non à des beaux cheveux. Mais plus court.

    Il croisa les bras sur sa poitrine, se répétant de respirer calmement, de parler doucement. Là, tu n’es pas Zen, tu es un Lutlyngton, tâche de faire bonne figure, et avec un peu de chance, ce sera vite terminé. Ensuite il aura tout le loisir de retourner à ses pensées et d’inventer une centaine de façon d’assassiner un blond.

    « Je compatis avec votre situation ; ma propre cousine est une professionnelle des escapades en ville à notre insu. »

    Le brun prit une autre inspiration puis adopta l’air le plus désolé qu’il trouvait dans sa librairie d’expressions à utiliser lors d’interactions sociales avec la haute-société. Il secoua la tête très légèrement de droite à gauche, les lèvres courbées vers le bas, le regard morne.

    « Malheureusement, je suis presque certain que je n’ai pas aperçu cette enfant. »

    Toutes mes condoléances.

    Pour faire bonne figure, Zen balaya à nouveau la rue des yeux, se retournant même pour démontrer sa bonne fois à la demoiselle, mais rien n’attira son reg-…

    Oh ? Juste au moment où il se retournait, une petite tête blonde avec un ruban d’une horrible couleur rose rentra dans son champ de vision– ce devrait être interdit de porter cela. Quoi que ce pouvait être une bonne idée de remplacer les vêtements de son demi-frère avec ces coloris. La petite silhouette se faufilait déjà entre la foule, disparaissant à vue d’œil.
    Pas le moins alarmé toutefois –il n’était pas du tout dans l’urgence de retrouver la fillette, ce n’était pas son problème, il reposa son regard clair sur la demoiselle, l’expression neutre.

    « De quelle couleur est son ruban ? »
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Mathilde Leylani
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] Icon_minitime1Sam 18 Jan - 1:49

Mathilde s'était d'ors et déjà résolue, si ce charmant jeune homme venait à l'abandonner sur place pour un motif ou un autre, à aller frapper sous vingt-quatre heures contre une porte en bois ouvragé que sa meilleure amie ne manquerait bien sûr pas d'ouvrir. Non pas pour que quelqu'un l'écoute se plaindre d'avoir été lâchement laissée à son sort par un horrible goujat – quoi que – mais uniquement pour remettre en marche la formidable machine de ses relations ; si Linda ne voyait absolument pas de qui il s'agissait, une autre de ses amies, pourquoi pas leurs aînés ou même leurs parents, finiraient bien par savoir mettre un nom sur le goujat en question. Simple formalité. Le monde n'était pas si grand, d'autant plus lorsque l'on parlait de ce milieu : les riches, ne leur en déplaise, étaient bien moins nombreux que le peuple. Plus on montait sur l'échelle, pire c'était. Or, à première vue et sans trop risquer de se tromper, la demoiselle pouvait affirmer que Monsieur avait plus de moyens qu'elle. Ce serait très largement jouable.
Alors certes, lui demander son nom aurait été un tout petit peu plus simple que jouer à « qui cela peut-il bien être ? » à grand renfort d'arbres généalogiques soigneusement dessinés sur une jolie table basse, mais Mathilde s'ennuyait parfois trop pour son propre bien. Et puis l'occasion ne s'était seulement pas présentée – on ne décline pas son identité à tout va, comme ça, sans faire attention aux codes de la politesse et tout ce qui s'ensuit. Un peu de tenue, tout de même.

En attendant, ce cher inconnu n'avait toujours pas pris la poudre d'escampette – grand bien lui en fasse. Polie et confuse, elle leva un regard empli de toute la compréhension du monde vers le jeune homme. Les cousines, décidément... Elle n'en avait guère qu'une de présentable ; les deux autres, soit plus peste et pimbêche qu'il n'aurait dû être permis de l'être, soit trop vive et bruyante, semblaient se battre pour obtenir la palme de la personne la plus casse-pied au monde – détrônées de peu par Matthew, toujours prêt à sauver la veuve et l'orphelin en étant plus ridicule et embêtant qu'eux.
Songeant que, finalement, tout cela ne tenait peut-être pas aux gênes mais à la place dans la fratrie (dont elle s’autoproclamait centre, sans accorder d'importance au fait qu'elle-même était la cousine de quelqu'un d'autre), Mathilde faillit demander à son interlocuteur si lui aussi avait un petit frère insupportable. Ça aurait eu le mérite d'éclaircir un des plus grands mystères de ce monde.

« Malheureusement, je suis presque certain que je n’ai pas aperçu cette enfant. »

Zut.
Ce ne fut pas une grande nouvelle, puisqu'après tout elle n'avait fait que lui reposer avec plus d'insistance une question à laquelle il avait déjà répondu, mais malgré tout. Elle ne pouvait pas la lui reposer une troisième fois : il fallait trouver autre chose. Tête baissée, bien contente que les larges bords de son chapeau empêchent le soleil de la transformer en écrevisse, la jeune fille se mordit consciencieusement l'intérieur des joues. Elle ne pouvait tout de même pas lui attraper le bras et lui demander de l'aide de la façon la plus directe qui soit – c'eut été acceptable venant d'un garçon un peu pressé, encore, mais pas d'une fille de bonne famille. Elle se devait d'être en retrait, douce et... Eh bien, polie, discrète. Ce n'était pas à elle de proposer ou de faire le premier pas. Pour un peu, dans ces moments-là, elle en aurait presque préféré être un garçon.
Tout ça pour éclater d'un rire cynique dans le plus parfait des silences. Mon Dieu. Elle n'était vraiment jamais contente de rien.

« La... ? »

Battant des cils, un peu perplexe, Mathilde jeta un coup d’œil dans la direction où s'était perdu le regard du garçon un instant plus tôt.
Ça, elle ne s'y était pas attendu.

« Hm, fuchsia, comme sa robe, répondit-elle en fronçant légèrement ses jolis sourcils. Vraiment... »

Sentant son instinct de compétition refaire surface à l'idée qu'il ait pu l'apercevoir – elle devait toujours l'attraper si elle voulait gagner, n'est-ce pas – la jeune fille referma sans le vouloir sa main droite sur la manche gauche du garçon.

« Oh – vous l'avez vue passer ? »

Ses yeux analysèrent la foule, sans résultat. Bon. Aux grands mots les grands remèdes.

« Écoutez, si vous m'aidez à la retrouver – à ces mots, son visage reprit une expression parfaitement cordiale et concernée – je vous promets de vous en être redevable jusqu'à la fin de mes jours. »

Derrière son sourire absolument parfait, un « sinon » muet tardait de se faire entendre. En lieu de cela, elle ajouta un « s'il vous plaît » toujours aussi inquiet qu'irréprochable.


Lol:
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Zen Lutlyngton
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] Icon_minitime1Mer 22 Jan - 23:57

    Zen compatissait avec la jeune fille, ce qui ne voulait pas dire pour autant qu’il était prêt à sauter dans la foule pour se lance à la recherche d’une petite fille aux goûts de la mode douteux – car il avait beau ne pas être un expert dans la mode féminine, si c’était bien elle qu’il avait vu, il fallait vraiment lui offrir une nouvelle paire d’yeux. Ou lui demander si elle savait où trouver du tissu de ce coloris et quelqu’un apte à lui en faire des vêtements. Quoi que, connaissant un peu trop à son goût le personnage qu’était Edwyn, si ça se trouve, il adorerait trop sa nouvelle garde-robe, et là, c’étaient ses propres yeux qui en pâtiraient tous les jours jusqu’à ce que l’un d’eux décide de partir ; il n’était pas prêt à faire un tel sacrifice.

    « Hm, fuchsia, comme sa robe. Vraiment... »

    Vraiment laid ? Oui, vraiment. Quoi qu’il en soit, la demoiselle n’avait fait que confirmer ces doutes. Il était à présent au moins quatre-vingt pour cent certain qu’il venait juste de voir la disparue passer. Et non, cela ne lui donnait pas forcément plus envie d’aller à sa suite – ses beaux yeux souhaitaient vivre un peu plus longtemps. En tous les cas, il ne pouvait que saluer la grande endurance et mentale de son interlocutrice, parce qu’il en fallait pour vouloir retrouver une gamine bruyante habillée de cette manière – ou alors le fuchsia était très en vogue chez ses dames et il se ferait lyncher pour avoir une aussi basse opinion de la couleur, bien qu’il en doutait.
    Il remercia cependant le bon sens de la blonde, elle et ses vêtements aux couleurs agréablement pâles.

    Une main se referma sur sa manche gauche, doucement, sans aucune intention de le contraindre visiblement. Cependant l’action lui fit froncer légèrement les sourcils, son regard bleu se concentrant un peu plus sur le visage de son interlocutrice, qu’il discernait assez mal à cause de son chapeau tandis qu’elle scrutait la foule.

    « Oh – vous l'avez vue passer ? »

    Zen ne répondit pas, yeux rivés sur le visage qu’il arriva enfin à distinguer plus nettement lorsque son regard remonta sur son visage. Bonne nouvelle, durant le court laps de temps où il ne l’avait pas regardé, il ne s’était pas horriblement transformé, et ses yeux restaient étrangement rougeoyants.

    « Écoutez, si vous m'aidez à la retrouver, je vous promets de vous en être redevable jusqu'à la fin de mes jours. »

    La demande ne lui sembla pas tout à fait terminée, comme si quelque chose pendait aux lèvres de la jeune fille sans qu’elle n’ait l’intention de le laisser sortir. Finalement, une formule de politesse en sortit tandis qu’elle lui souriait. Ah les femmes. Peut-être pensait-elle l’avoir avec un sourire, le forcer dans une quête risquée…
    Elle était assez jolie, son visage pâle gracieux et ses expressions dégageaient une forme d’élégance bien pratiquée qu’il savait reconnaître après de nombreuses années dans un milieu de nobles. Si elle n’était peut-être pas une enfant de noble, elle avait tout de même dû recevoir une bonne éducation et à en considérer sa peau pâle et mains délicates, travailler en extérieur n’était pas quelque chose à laquelle elle était habituée ; il n’apprenait rien de nouveau en réalité, c’étaient des choses faciles à déduire rien qu’en un coup d’œil. En revanche, il y avait un truc qui le titillait bien qu’il n’aurait jamais su dire quoi, et ce n’était pas le simple fait que ce soit une femme.

    Il y avait quelque chose particulier chez elle, ça l’ennuyait profondément de ne pas savoir ce que c’était.

    Le garçon haussa un sourcil, laissa ses bras lentement retomber de chaque côté de son corps, perplexe. Ça ressemblait limite à une forme de chantage de la part de la blonde – s’en était peut-être d’ailleurs, les femmes sont fourbes, comme ça. Il se demanda vaguement de ce qu’il pourrait bien faire de sa reconnaissance éternelle, et à moins qu’elle ne soit une fée pouvant résoudre tous ces problèmes d’un claquement de doigt, il ne voyait pas ce qu’il pourrait un jour faire du fait qu’elle lui doive une faveur. Honnêtement, Zen était vraiment proche de l’envoyer balader.
    Et puis il se souvint qu’il était censé être un Lutlyngton bien éduqué et pas Zen la brute qui fait pleurer toutes les filles. En plus, il n’avait rien à faire.

    Lâchant tout de même un léger soupir pour faire part de son manque flagrant d’enthousiasme, le brun passa sa main droite derrière son cou, ses yeux bleus toujours rivés sur le visage de sa très-prochainement-compagne-de-recherche.

    « Bien, bien, je vais vous aider. Elle est vraiment facilement repérable, je doute que l’on en ait pour bien longtemps. »

    Et ni une, ni deux, le garçon laissa son cerveau derrière et referma sa main sur celle qui tenait sa manche. Il se mit vivement en marche, entrainant derrière lui la jeune femme – certes, il y avait plus délicat et raffiné, mais au moins, il en aurait vite finit et pourrait retourner à sa recherche. Et puis, elle n’allait tout de même pas se briser parce qu’il la tire un peu par la main, ni pleurer parce qu’il vient de lui prendre la virginité de sa précieuse main, ce serait ridicule… Il espérait du moins, cependant rien que d’y penser, son esprit n’était pas en paix.

    Se rappellant qu’il essayait de s’attirer ses faveurs et non pas sa furie, Zen prit un rythme plus doux, sa main se faisant plus lâche autour de celle de la jeune femme.

    « C’est votre sœur ? Cousine ? »

    La question ne servait absolument aucun intérêt à part le fait que généralement, les gens aimaient bien discuter durant une agréable ballade en ville. Apparemment.

    Les yeux rivés sur la foule à l’affut du cauchemar rose, le garçon n’arrivait toujours pas à trouver ce qui le tracassait chez la blonde, et honnêtement, ça le froissait pas mal.  


    Hot hot a écrit:
    J'espère que j'ai utiliser la bonne couleur, je m'en souvenais plus. /se tire une balle/
    Sinon Zen est déjà super entreprenant, vois comme ça va vite.  Cool 
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Mathilde Leylani
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] Icon_minitime1Jeu 20 Fév - 7:06

Mathilde, quoi qu'au figuré, avait croisé les doigts pour ne pas avoir à être désagréable. Tant qu'à faire, elle préférait qu'on lui sourit et acquiesce sans se faire prier : devoir insister ou se mettre à pleurer lui faisait, de façon très naturelle, affreusement mal au cœur. C'est à dire à l'ego, dans son cas – mais malgré tout, il ne fallait pas négliger ses pauvres sentiments blessés par les innombrables rustres mal élevés qui croisaient son chemin, elle le craignait, un peu trop fréquemment à son goût. Peut-être cela tenait-il à son éducation partiellement masculine, mais la jeune fille détestait rester sans rien faire quand elle jugeait qu'on lui manquait de respect. Ou qu'on ne faisait pas ce qu'elle voulait. Ou qu'on la contredisait.
En clair, un peu tout le temps. Rester souriante et polie demandait une grande maîtrise de soi, qu'il aurait parfois été bon d'applaudir. Yeux levés vers le jeune homme, elle s'appliqua à ignorer son soupir et tout ce qu'il pouvait impliquer dont elle n'avait que faire à l'évidence. C'était compliqué, tout ces codes et ces règles à respecter pour être bien vu en société. Enfin, pas pour elle qui excellait en tout, ça allait de soi – mais, et il fallait le souligner, ce n'était ni simple ni forcément inné. Donc... Si elle devait s'exclamer le pire des mensonges pour le forcer à l'emmener histoire de la faire taire, ce ne serait clairement pas de sa faute mais celle de la société . Et de ce garçon, pour ne pas avoir fait ce qu'elle voulait. C'était un monde, tout de même.

Fort heureusement pour la jeune fille et son fortuné interlocuteur, il finit par acquiescer bon gré mal gré à sa demande. Sourire aux lèvres, ravie et soulagée, la demoiselle nota à peine la partie de sa réponse qui sous-entendait sans trop chercher à se cacher un « plus vite on en aura fini, mieux ce sera » profondément vexant. Elle avait, quoi qu'il arrive, confiance autant en elle-même qu'en sa cousine : lorsqu'il s'agissait de se cacher, elle était loin d'être la plus mauvaise. Rose fuchsia ou non, leur avantage était léger.
Et puis que leur promenade dure dix secondes ou une heure, au fond, importait assez peu. Prédire l'avenir n'était pas dans ses cordes. Il se pouvait qu'une minute lui suffise pour vouloir s'éloigner le plus possible de cet individu, peut-être affreux en réalité – et dans le cas contraire, une heure pouvait être grandement insuffisante. Qui vivra verra.
La sensation d'une main sur la sienne la prit par surprise, faisant ciller ses yeux écarquillés plus que nécessaire tandis qu'elle emboîtait le pas à l'inconnu. Ce qui, concrètement, revint à enchaîner les petits pas délicats et les foulées plus pressées, en quête désespérée d'un rythme intermédiaire qui n'existait malheureusement pas chez elle. Soit on marche doucement et avec grâce, soit on court comme la pire des villageoises. Aucun juste milieu n'avait été inventé pour ses jolies robes et ses petites chaussures.

Ses pas se firent plus réguliers lorsqu'il eut la bonté de ralentir ; par réflexe, elle remua le bout des doigts pour vérifier qu'il ne les avait pas détruits avec les siens.

Notez qu'elle n'avait pas encore protesté. Parfois, elle se surprenait que son naturel sache si bien se tenir tranquille.

« C’est votre sœur ? Cousine ? »

Muette et jusque là bien décidée à le rester (le fait qu'il lui ait saisi la main la préoccupant plus, à vrai dire, que la place de Romane dans son arbre généalogique), Mathilde mit un court instant à remettre son cerveau en marche.  Répondre « qui ? » n'aurait pas exactement fait d'elle une fille brillante.

« Ma cousine, répondit-elle calmement, lissant une mèche de cheveux de sa main libre. Je n'ai pas de sœur, à vrai dire. Uniquement un frère. »

Enfin, à priori. S'il n'était pas mort entre temps. Très préoccupant.

« Ah, et, je ne me suis pas présentée, ajouta la jeune fille en jetant un regard sceptique à sa main captive. Je m’appelle Mathilde Leylani, enchantée. Encore merci de bien vouloir m'aider ! C'est très gentil à vous. »

En fait, c'était ça – elle n'aimait pas qu'on la touche. Pas qu'il risquait de faire une étude poussée de sa structure osseuse juste en lui touchant la main mais, allez savoir. C'était le genre de détails qui devaient commencer à la différencier de son frère, à son âge.
Quelle chance que sa confiance en elle ne la quitte jamais. Ces craintes s'en allaient toujours bien vite.
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] Icon_minitime1Lun 24 Fév - 0:23

    Il y avait franchement trop de monde dans les rues et les gens semblaient se multiplier par la seconde. L’heure de pointe venait, sans aucun doute, tandis que lui était coincé avec une blonde au bout des doigts à la recherche d’une créature rose fushia. Quelle magnifique journée, il se réjouissait d’avance du dénouement ! Il se plaignait, il ronchonnait, mais honnêtement, ça aurait pu être sacrément pire et la faute était partiellement sienne : il avait eu le choix de se dérober rapidement, après tout, bien que curieusement, il avait senti comme un couteau sous sa gorge lui intimant doucement d’accepter. Que ce soit son nom, la curiosité ou la jeune fille qui tenait le couteau, il n’en avait aucune idée, l’important était le résultat.

    La main de la demoiselle était chaude dans la sienne, lui rappelant à chaque seconde qui passait sa présence, comme si elle n’occupait pas déjà assez son esprit. Zen était perturbé, vraiment, et il avait beau avoir le doigt sur la solution, il n’arrivait pas à l’extirper. Il se demandait vaguement également si, sur l’échelle des choses à ne pas faire avec un étranger, lui tenir la main était plutôt un 8 ou un 9. Lui, ça ne le dérangeait évidemment pas ; une main est une main, un contact physique n’a rien d’extraordinaire. Le noble peinait souvent à comprendre cette drôle de philosophie que les gens –ô combien prudes peuvent-ils être ?- semblaient promener en laisse partout où ils allaient, de peur d’avoir un contact physique. Enfin, il ne pouvait décemment pas tenir la blonde en laisse, il paraissait que c’était encore pire que tout. Et puis, si ça la dérangeait vraiment, elle n’avait qu’à reprendre pleine possession de sa chair, il n’en serait pas offensé. De plus, il avait le sentiment qu’elle n’était pas le genre à taire ses protestations, comme de nombreuses femmes. Ah, la migraine lui venait rien qu’en y pensant.

    « Ma cousine. Je n'ai pas de sœur, à vrai dire. Uniquement un frère. »

    Zen fut frapper d’un nouvel éclair de compassion en l’entendant prononcer ces mots. Une cousine barbante qui se sauvait dès que l’on clignait des yeux et un frère… En deux mots : l’horreur. Enfin, Edwyn n’était pas son frère – pas exactement, comme il se tuera à la dire jusqu’à la fin de ses jours. Ils n’avaient aucun lien de parenté, pas même la moindre ressemblance, qu’elle soit au niveau physique ou mental ; à part le nom, un ami et l’habitat, ils ne partageaient rien, et c’était bien mieux ainsi.
    Bon, la situation était certainement différente pour elle, peut-être même qu’elle s’entendait bien avec le dit frère, bien qu’il avait énormément de mal à concevoir une quelconque bonne relation fraternelle avant d’en imaginer une catastrophique.

    « Ah, et, je ne me suis pas présentée. Je m’appelle Mathilde Leylani, enchantée. Encore merci de bien vouloir m'aider ! C'est très gentil à vous. »

    Ah oui tiens, curieux. Ils ne s’étaient présentés. Comme ça aurait été dommage de ne pas le faire.

    Leylani ? Le nom lui était inconnu, cependant il n’était pas rare pour Zen de ne pas avoir un nom mineur répertorié dans son cerveau. Il ne se baladait pas non plus avec un annuaire recensant les noms des gens de bonne famille – à en croire son père parfois, il avait l’impression qu’il devrait. Jetant le nom dans un coin du cerveau, il se retînt de ne pas afficher une expression désobligeante sur son visage, gardant la même expression concentrée sur le visage (Echo l’appelait « l’expression de la constipation ultime ». Grossier.), les yeux rivés sur la foule.
    Gentil, oui, adorable même, il l’était. Rangeant le sarcasme dans sa petite boîte imaginaire, le garçon fit à nouveau preuve d’une incroyable courtoisie.

    « Je vous en prie, ce n’est pas grand-chose. »

    Si, c’était beaucoup. Sa reconnaissance éternelle avait intérêt à être cher.

    « Zen Lutlyngton. »

    Il aurait pu –du – ajouter une formule dîtes de politesse au fromage fondu du genre ‘le plaisir est le mien’, toutefois il estimait avoir fait preuve d’assez de courtoisie pour un bon siècle. Il ne fallait pas non plus trop lui en demander, ou il risquait d’imploser –ce qui serait fâcheux, soyons bien d’accord.
    Déconcentré l’espace d’un instant par une petite fille en robe rose, il évita de justesse de heurter un homme qui semblait aussi pressé que distrait. Lorsqu’il se décala vivement sur le côté, il n’eut d’autres choix que de tirer tout aussi vivement la Leylani avec lui, sa poigne se faisant douloureuse. Il jura à voix basse.

    S’il manqua de rentrer dans un stand de légumes de quelques millimètres, elle n’eut pas autant de chance que lui. Il ne vit pas l’impact, mais à en juger par le bruit et les dégâts, il allait devoir apprendre à maîtriser sa force dans les moments stressants un peu mieux que ça.

    Enfin, encore une fois, ça aurait pu être pire ; il aurait pu être celui qui se prenait le stand. La reconnaissance éternelle dans la jeune fille commençait par ce sacrifice, il la félicitait.
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] Icon_minitime1Mer 26 Mar - 6:49

« Zen Lutlyngton. »

Lutlyngton, Lutlyngton... Sur le coup, joli sourire aux lèvres, ce nom ne lui dit rien – rien de confirmé à cent pour cent, du moins, et elle tenait à être sûre avant de se lancer dans des conjectures à n'en plus finir. Ses parents, comme ceux de ses amis, étaient très au courant de tout et n'importe quoi. Les conversations à table comportaient forcément leur lot de on-dits et de ragots, dont l'adolescente était particulièrement friande. Elle n'aurait pas juré avoir entendu parler des Lutlyngton, mais... C'était tout à fait possible. En tout cas, à défaut d'en savoir plus, le patronyme sonnait plutôt bien. Et par bien, il fallait naturellement comprendre riche. La demoiselle avait l'oreille pour ce genre de choses autant que l’œil pour les beaux tissus : tous les Nobles n'avaient pas de beaux noms mais en général, les paysans non plus. Elle se rendait bien compte que c'étaient les propriétaires qui donnaient du prestige à leurs patronymes ou prénoms et non le contraire, mais ça n'y changeait rien. Shan'haron aurait toujours sonné pertinent et raffiné, de son avis – idem pour Bellanca ou même Grimm, Hider. Idem pour Lutlyngton.
Évidemment, Leylani était mieux. Mais quand même.
Dire que la demoiselle avait perdu son objectif de vue, regard allant prudemment – poliment – du sol devant ses pas au garçon dont elle tenait la main, aurait été un bel euphémisme. Sa motivation à retrouver la fillette était aussi constante que la position du soleil dans la journée. Ce n'était pas comme s'il s'était agi d'autre chose que d'un prétexte, après tout : elle ne pensait pas un seul instant que Romane puisse arriver de nulle part pour gentiment les informer qu'ils pouvaient arrêter de chercher. Ça n'aurait pas été le pire scénario, mais... Dans la mesure où tout cela ne lui aurait appris de ce garçon que son nom et ses oh combien charmantes expression faciales, si, tout de même. Du moins presque. La seule option pire que celle-là aurait été de se faire cruellement planter sur place tout à l'heure – dixit son ego. Étant donné que ce n'était pas arrivé, il ne lui restait qu'à gérer son temps de sorte à ne pas en manquer. Vraiment, il y avait peu de risques pour que cette idiote sorte de sa cachette. Elle allait courir encore un moment.

Son orgueil lui faisait oublier les possibles imprévus. Parce qu'il n'y avait rien qu'une actrice née ne puisse gérer, non ?

Bien sûr que si.

Si sa réaction face à ses pauvres doigts maltraités et à l'embardée du jeune homme se limita à une exclamation à peine audible, yeux plissé par la crainte de se prendre quelqu'un ou quelque chose dans la figure, celle qui s'échappa de sa gorge lorsqu'elle heurta le stand fut légèrement – très très légèrement – plus forte. Quand on a mal et qu'on est surpris, on crie. Elle n'y pouvait rien. Ce n'était pas gênant.
Que sa voix ait dérapé dans les graves, en revanche, l'était beaucoup plus.
Momentanément détachée de Zen, qu'elle avait lâché  après avoir percuté ces pauvres tomates et perdu l'équilibre, Mathilde sentit son visage devenir plus rouge que les taches sur sa jupe. Mon Dieu mon Dieu mon Dieu – elle aurait voulu s'enterrer sur place ou disparaître dans les fissures du sol, tuer cet abruti, peut-être, ou juste se débarrasser de tous les témoins potentiels de ce qu'elle considérerait encore longtemps comme une des pires choses qui lui soit arrivé de toute sa vie. S'humilier en public était une de ses grands terreurs. Il n'avait pas le droit.
Sitôt redressée, sans perdre de temps à épousseter sa robe ou sécher ses yeux embués de colère, elle se pencha en avant en signe d'excuse. Pas que ça avance beaucoup le marchand, qui avait l'air particulièrement heureux que son étale ait été à moitié démoli par on ne sait qui : malheureusement pour lui, elle ne comptait pas rester l'aider à tout ranger.

« Je – je suis désolée, je – je vous repaierai, excusez moi ! »

Parfaite dans le rôle de la fille pressée et momentanément dans les ennuis, Mathilde en oublia de récupérer son chapeau ; sa main vint se refermer sur celle de Zen et, sans se préoccuper de son avis, elle partit à grandes enjambées droit devant. Loin, si possible.
Mais quel abruti, abruti, abruti, abruti...
Une fois que, la foule aidant, elle fut sûre qu'on allait pas les poursuivre pour les assommer à coup de tomates, elle regarda autour d'elle et tira sans ménagement sur le bras du garçon. La ruelle dans laquelle elle venait de l'entraîner, transversale, menait à un cul de sac : en théorie, presque personne ne devrait passer par là et ce n'était pas non plus un coupe-gorge. Juste une ruelle. Habiter en ville avait ses avantages.

« C'est – j'espère que vous êtes fier de vous ! Merci, vraiment ! »

La colère et le stress ne lui réussissait pas. Un pan de sa jupe était tâché de tomate et le stand y avait fait un très léger accroc ; son chapeau était aux abonnés absents, et tant qu'à faire elle devrait vraiment repayer cet homme plus tard si elle voulait pouvoir repasser dans les environs. Ses parents seraient ravis.
Surtout, elle priait pour que le bruit de sa chute ait étouffé son éclat de voix.

« Je... »

Une grimace tendit ses traits. Sa main gauche, appuyée contre ses côtes, côté droit, serra machinalement le tissu de son chemisier.
Merveilleux. En plus, elle avait mal.

Est-ce qu'elle avait le droit de le tuer, au moins ?<§div>
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] Icon_minitime1Mer 2 Avr - 0:28

    Zen n’était pas tout à fait certain de ce qui le perturbait le plus au milieu de tout ce dramatique incident. D’abord, il était confus. Tout était allé si vite. A peine le temps de s’éviter une collision dangereuse qu’il avait une blonde partiellement couverte de tomate à ses côtés et un cri pour le moins déroutant résonnant dans ses oreilles et, pour l’amour de dieu, pourquoi est-ce que ces rues étaient si bondées, ça n’avait aucun sens.

    Son regard bleu vagua rapidement des tomates à la jupe jusqu’au visage de la jeune fille et il n’y vit aucune différence dans la couleur. Il eut à peine le temps de commencer à ouvrir la bouche pour une quelconque réplique – peut-être une excuse ou une plainte qui sait, lui aussi était une victime- que la blonde était déjà sur ses pieds à s’excuser auprès du vendeur – ah, oui, il y avait ce problème aussi- et la seconde d’après ils filaient à toute allure entre ce qui semblait être tout le peuple d’Oria réunit. Sûrement qu’il n’y avait pas plus de monde que d’habitude, mais sa perception de « beaucoup de monde » variait selon son humeur, qui, à présent, était passée dans les négatifs. D’habitude, il était un rapide pour ce qui est de la compréhension des choses, prenant rapidement des décisions, bonnes ou mauvaises, qu’importe, cependant cette fois-ci, il était franchement confus. Et frustré. Et il frôlait la colère.

    Sales gosses.

    Et puis, il fallait dire que la blonde était une sacré rapide, tout autant qu’elle possédait une force assez étonnante, pour une fille, sans parler du cri qu’il n’arrivait pas à identifier comme le sien ou celui du voisin. Peut-être qu’il l’avait rêvé –ce dont il doutait fortement, il acceptait peut-être d’aider des parfaites inconnues dans la rue, mais il était toujours sain d’esprit, merci bien.
    Ils troquaient enfin les rues bondées pour une ruelle calme alors que Zen retrouvait pleine possession de ses facultés mentales. Au diable les gosses, au diable le cri –actuellement non-, au diable les vendeurs, au moins, il n’était pas couvert de tomates.

    Ce qui semblait être une faute grave selon la fille à en croire son expression.

    « C'est – j'espère que vous êtes fier de vous ! Merci, vraiment ! »

    Fier de lui ? Zen fronça les sourcils, croisa les bras, la scrutant comme si elle venait de lui écraser une tomate sur ses vêtements.

    Parce que c’était de sa faute ?

    C’était un accident indépendant de sa volonté qu’il aurait évité en premier lieu s’il ne baladait pas une blonde derrière lui, et il ne se serait pas baladé avec un blonde si celle-ci n’avait pas insisté pour qu’il la balade et… Bref, ça n’était pas de sa faute, et si elle voulait se plaindre à quelqu’un pour tout ça, elle aurait plus vite fait de faire une déclaration de guerre à toute la ville.

    Il allait lui répliquer quelque chose de bien senti, parce qu’être accusé à tort, ou, ça fout un peu en rogne, lui qui n’avait que de purs intention depuis le début –aussi purs que les intentions d’un noble puissent être-, toutefois la Leylani le prit de court à nouveau.
    Pour dire je. Puis grimacer en se tenant les côtes.

    Bien, il n’était définitivement pas un expert dans la langue des femmes, mais ce genre de langage était universel et Zen n’était pas tout à fait insensible. Elle venait de se prendre un étalage assez violemment, tout de même, ce genre de chose ne laissait pas tout à fait indifférent, que ce soit au niveau mental –elle était en colère, il comprenait, lui aussi- que physique.
    Zen grogna. C’est une femme. Elle crie probablement dans le grave, mais c’est une femme. On souffle un coup, on ne la fait pas pleurer. C’est encore plus chiant quand ça pleure.

    Le brun prit une grande inspiration, détailla à nouveau la blonde de la tête aux pieds, évaluant les dégâts, pesant ses mots, tournant sa langue sept fois dans sa bouche. Une approche tranquille.

    « Bien. »

    Bien. Et le trou noir. Il avait juste envie d’hausser le ton. Allez, dit des trucs doux, censés. Soit diplômate. Ca n’était pas de ma faute, j’ai évité quelqu’un, je suis désolé, est-ce que vous allez bien… Il y avait tant de choses à dire.

    « Dirigez votre mauvaise foi ailleurs, c’est pas de ma faute si vous ne tenez pas debout ! »

    On n’y est pas tout à fait, Zen. Pas tout à fait. Respire.

    « Votre jupe était laide de toute manière. »

    Trop pâle, c’est vrai.

    « Et vous criez comme un homme. »

    Ce qui n’a absolument aucun rapport, à part le fait que ça le hantait, vraiment. Depuis le début quelque chose clochait ; il lui fallait suivre toutes les pistes. Pas qu’il pensait qu’elle soit un homme. Pas qu'elle ressemblait à un homme.
    Juste que ça ne serait pas exactement une première.

    « Et euh, ajouta-t-il avec éloquence, sa voix baissant jusqu’à ressembler à un murmure. Vous allez bien sinon ? »

    Pitié, qu’elle ne devienne pas plus enquiquinante.

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Mathilde Leylani

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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] Icon_minitime1Sam 26 Avr - 21:49

« Dirigez votre mauvaise foi ailleurs, c’est pas de ma faute si vous ne tenez pas debout ! »

Bam. Presque plus heurtée par ces mots que par l'étalage, Mathilde sentit immédiatement les larmes lui monter aux yeux. Parce que c'était juste méchant, que ça n'aurait pas dû se passer comme ça – qu'elle était en colère, avait mal, et était de fait incapable de maîtriser correctement les sentiments qui lui brûlait la poitrine à travers ses côtes. Le cœur en avait pris un sacré coup. Elle qui le trouvait jusque là charmant lui attribua soudain des airs de goujat sans le moindre tact. Ce n'était quand même pas de sa faute si LUI se sentait obligé de lui rentrer dedans et de la pousser sur les premiers marchands qu'ils croisaient juste pour le plaisir de l'entendre crier et de lui faire mal ! Ce n'était pas comme ça que l'on était censé agir avec une jeune fille, une demoiselle bien de sa personne de surcroît. Ce n'était pas comme ça qu'il aurait agit s'il y avait eu du monde autour d'eux. Seulement ils étaient seuls, sans personne pour témoigner de leur manque de manière.
Alors forcément, ça n'aidait pas.
Mais ce n'était pas une raison pour être si méchant, si ?
Sa jupe ne lui avait rien fait – elle non plus ne lui avait rien fait. Et lui, il la critiquait. Il ne trouvait vraiment rien de mieux à faire ? Comme lui demander si ça allait, proposer de repayer, s'affairer à essuyer les dégâts d'une manière ou d'une autre... Il y avait mille façons d'être un gentleman bien élevé et lui, il critiquait la manière dont elle s'habillait. Le rouge aux joues et les yeux toujours embués, Mathilde étouffa une exclamation indignée. Sa gorge était trop serrée pour lui permettre de protester plus clairement : la colère la faisait souvent pleurer, ajoutée au stress et à la peine. Elle n'aimait pas qu'on la critique. Non, mieux. Elle détestait qu'on la critique – avec tout ce que ça impliquait. Que les autres aient une mauvaise opinion d'elle malgré tous ses efforts, c'était tellement...

Tellement injuste.

Sa dernière remarque, lancée aussi gentiment que les autres, lui fit ouvrir de grands yeux bêtes. Elle n'y avait plus pensé, à ce foutu cri, jusqu'à ce qu'il le lui rappelle de la plus galante des manières. Comme un homme, hein ? Comme c'est étonnant. Comme c'est extrêmement, vraiment, tellement étonnant. Sa voix aurait pu passer pour celle d'une femme, grave certes mais malgré tout, si elle ne s'était pas évertuée à rester dans un ton plus doux, plus aiguë dès qu'elle sortait en public. La différence choquait. La différence intriguait. Pourquoi changer sa voix ? Forcément, que ça cachait quelque chose.
Et évidemment que non, elle n'allait pas bien.
Comme on donne un coup de pied final dans un château de carte déjà bien amoché, la jeune fille laissa les larmes couler le long de ses joues. Ses épaules furent bientôt secouées de sanglots et, bien malgré elle, elle dut poser ses mains contre son visage pour se sentir juste un peu moins honteuse. C'était ridicule. Elle ne pouvait pas parler, si elle pleurait – sa voix allait s'enrouer et ses paroles n'en auraient eu l'air que moins crédible encore. Elle ne pouvait pas le laisser partir comme ça. Elle était persuadée, dans son état, qu'il savait – il savait, il avait compris, il le lui avait insinué, c'était forcé. Paniquée, elle pleura de plus bel. C'était stupide. Elle aurait mieux fait de vraiment chercher Romane et ne jamais lâcher son cousin au profit d'un inconnu ; voilà où ça la menait, ce genre de choses. Elle se voyait déjà devoir annoncer à ses parents et son frère qu'ils devraient déménager, changer de noms, se refaire une vie, peut-être même s'installer au milieu des Antarrs... Elle ne savait pas. Honnêtement, elle ne savait pas.
Alors elle essuya ses larmes. Se calma. Inspira profondément. Releva les yeux vers lui, le regard plein de morgue et de sel brillant.

Ca n'allait pas se passer comme ça.

« Bien. D'accord. »

Elle laissa volontairement sa voix telle quelle, sans la tirer dans les aiguës. A quoi bon, franchement.
Frottant une dernière fois ses yeux, elle tira nerveusement sa queue de cheval devant son épaule. Avoir l'air parfaitement calme. Maîtrisée.
Effrayante, même, si possible. Ses sourcils froncés donnaient le ton.

« Soit vous vous taisez. Soit je vous fais taire. Des questions ? »

Elle n'avait aucune idée de comment le faire, mais avoir l'air sûre d'elle était le principal. Il ne pouvait pas deviner à quel point elle était influente au premier coup d'oeil ; le bluff, ça lui connaissait. Trouver les points faibles et exploiter les rumeurs aussi.
Alors qu'en fait, elle aurait eu mieux fait de le supplier de se taire ou de minauder en disant ne pas comprendre, voire de lui écraser le pied pour l'avoir comparée à un garçon.

Qui vivra verra.
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Zen Lutlyngton
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] Icon_minitime1Dim 25 Mai - 0:08




Il savait qu’il était foutu quand elle commença à pleurer.

Non, ça n’était pas tout à fait juste. En réalité, il savait qu’il était foutu le moment où elle était venue lui parler, il avait juste espéré que la chance lui sourirait un peu en cette belle journée. Eh bien, la voilà ta chance mon garçon. T’en as encore fait chialer une.

Une. Un. Honnêtement, sur le coup, il ne savait pas trop si elle s’était mise à pleurer parce qu’il l’avait ô si gracieusement insultée sur son style et comparée à un garçon – et dieu seul sait que les filles sont franchement trop sensibles sur ces petites choses- ou s’il avait en fait tapé dans le mille et oui, c’était un garçon qui prenait très à cœur d’être une fille. Allez savoir.
Enfin, oui, il voulait savoir. Peut-être qu’il en avait rien à faire, peut-être que c’était pas son affaire qu’il aime se travestir, toutefois il aimerait avoir une réponse claire, quelque chose à quoi s’en tenir que ce cri arrête de hanter son esprit. Elle faisait une jolie fille, quoi qu’il en soit, d’où sa surprise.

Si ça pouvait lui faire plaisir, il était vraiment très convainquant dans son rôle, il l’admirait. Même les larmes y étaient. Lui-même n’en ferait jamais une si belle imitation, malgré ses petites années de pratique.

Okay, c’est vrai, il paniqua quand elle se mit à pleurer. Il se trouva soudain vraiment très bête, comme bien souvent lorsque ce genre de choses arriver. Bête et vraiment très irrité, comme un chat brossé dans le mauvais sens du poil. Sérieux, elles peuvent bien prendre une ou deux critiques sans pleurer. Il n’avait même pas tant haussé la voix ! Exaspérant. Et plus il se demandait si c’était un il ou un elle, plus il s’embrouillait, plus il était énervé, plus il avait envie de crier et ça ne finissait jamais bien.
Zen voulu lui tapoter le dos, voulu la rassurer, voulu lui dire qu’il ne fallait pas faire attention à ce qu’il racontait parce qu’il était juste un imbécile que tout énervait, mais rien. Il était figé, les sourcils foncés, le regard perdu, la bouche entre-ouverte et rien qui sortait ; c’était peut-être mieux ainsi, considérant les idioties qui en sortaient la plupart du temps dans ce genre de situations. Et puis c’était pas de sa faute, merde !

Le garçon la regarda passer de sanglots à redoublement de sanglots au regard noir et déterminé qui faisait mal son travail à cause des traces de larmes restantes. Bon, au moins, elle avait cessé de pleurer, et plutôt vite, c’était une bonne chose. Sans doute.

« Bien. D'accord. »

Zen eut l’audace de se demander si le changement dans sa voix ne venait pas simplement du fait qu’elle  venait de pleurer avant de se rendre compte qu’elle –il, duh- avait tout simplement jugé cela inutile de jouer la comédie à ce stade-là, ce qui, indirectement, confirma ses doutes. La jolie blonde était un joli blond, au final. Ca ne changeait rien au fait qu’il pleurait, et donc était très possiblement un enquiquineur.

« Soit vous vous taisez. Soit je vous fais taire. Des questions ? »

Le visage sérieux, l’air calme, un ton qui se voulait menaçant, l’attirail était là, pourtant Zen était tout sauf affolé par la situation. Alors ça, c’était le meilleur retournement de situation du siècle, sans rire.

Des questions, il en avait des tonnes, ou du moins une ou deux, parce que ça ne lui arrivait pas tous les jours, de faire pleurer un travesti avant de se faire menacer. Il était toujours en colère pour s’être fait accusé à tort, cependant l’effet de surprise avait fait un joli travail pour couper le souffle à la rage, laissant place à des questions et l’incrédulité. Ce garçon était tout de même assez impressionnant dans son genre, il le lui accordait, et à présent qu’il avait mis une raison sur ce qui le dérangeait et le frustrait tant depuis leur rencontre, Zen se sentait un peu plus disposé à, disons, ne pas crier sur la blonde, du moment que celui-ci ne le faisait pas de son côté.

A en juger par son calme apparent, il n’était pas sur le point de le faire, cependant il était en train de pleurer tout ce qu’il savait une minute auparavant, alors franchement, le noble ne pariait pas sur son calme parfait.

Les bras toujours croisés fermement sur la poitrine, sourcils en permanence froncés, le regard perplexe, Zen refit un scan complet de son compagnon qu’il voyait à présent sous un nouveau jour ; il comprenait maintenant comment il avait pu se faire avoir, le déguisement était pratiquement parfait, et l’âge aidait à merveille pour cela, il en savait quelque chose.

Il aurait pu simplement lui dire qu’il n’avait nullement l’intention de crier au monde qu’il était un travesti, ça ne lui apporterait rien de bon de toute manière, mais bien entendu son cerveau et ses cordes vocales n’étaient pas sur la même longueur d’onde et la perplexité –plus que la curiosité- l’emporta.

« Et comment comptez-vous me faire taire ? »

La menace le laissait vraiment dubitatif, il espérait simplement que son interlocuteur ne prendrait pas cela pour un défi, ce serait fâcheux et il n’avait pas besoin de plus de larmes ou de cris, qu’ils soient graves ou aigus.
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Mathilde Leylani
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] Icon_minitime1Ven 30 Mai - 21:57

Bien sûr que Mathilde avait réfléchi ; bien sûr aussi qu'elle n'avait pas réfléchi assez. Elle était paniquée et ne savait pas quoi faire – alors forcément, elle s'était tournée vers la seule chose qu'elle pratiquait avec un brio qui aurait pu lui valoir mille compliments si ça n'avait pas dû être fait dans l'ombre. A savoir : le mensonge et les menaces. La jeune fille était très douée pour sous-entendre et cacher les ombres de son visage sous des sourires adorables ; dire les pires atrocités tout en gardant une expression calme et composée faisait partie de ces choses dont elle était capable mieux que personne. Personne n'est parfait. Même Matthew n'était pas si gentil que certains semblaient le penser : chacun avait ses défauts, les siens étaient juste particulièrement mesquins. Elle aimait avoir l'ascendant sur l'autre. Être maîtresse de la situation. Gérer les choses. Savoir où elle allait, emmener son compagnon où bon lui semblait. C'était ce qu'elle avait fait, par ailleurs, jusqu'à ce que le concerné ne l'aide gentiment à salir sa jupe et se blesser aux côtes. Depuis, elle enchaînait catastrophe sur catastrophe.
Et là, devant son regard, elle se rendit enfin compte de l'ampleur de la situation.
Son assurance, dès lors, se mit à craqueler comme un vieux mur de briques trop longtemps rafistolé. Il savait. Mon Dieu, il savait.
Qu'est-ce qu'elle avait fait, pourquoi avait-elle dit ça, pourquoi, pourquoi...

Mon Dieu.

« Et comment comptez-vous me faire taire ? »

Lèvres mordues, Mathilde joignit prudemment ses mains devant sa jupe. Elle n'avait véritablement aucune idée de quoi répondre à ça sur le moment – parce que qu'avait-elle eu en tête quand elle l'avait menacé, hein ? Le choc avait dû être plus violent qu'elle ne l'avait cru au premier abord, pour la laisser aussi démunie et perdue après-coup. Comment faire, que dire ? Toutes les propositions dont étaient capables son cerveau se bousculaient dans sa tête comme autant de clochettes affolées. Il fallait qu'elle trouve quelque chose. Elle devait trouver quelque chose. Elle ne pouvait pas rester là, muette, la bouche en cœur et l'air parfaitement stupide ! Doucement, elle passa la mèche encadrant le côté gauche de son visage derrière son oreille. Il fallait... Qu'elle gagne du temps. Qu'elle trouve. Ça ne devait pas être si difficile. Toute sa vie en dépendait, littéralement ; ce n'était pas le moment de jouer à qui sera le plus fort. Des deux, il était celui qui avait clairement l'avantage.
Alors, comment comptait-elle le faire taire ?

« Je pourrais... »

Un sourire fleurit sur son visage, parfaitement hors de propos. Elle avait toujours mal, ses habits étaient toujours tâchés et elle avait toujours laissé filé son plus grand secret dans les oreilles indiscrètes du premier inconnu qui était passé – très littéralement. Pourtant, elle ne perdait pas espoir. Jamais. Mathilde était de celles qui n'arrêtaient jamais, même une fois la bataille perdue d'avance. Jamais, jamais, jamais on ne la verrait jeter l'éponge avant que le verdict ait été donné, que les cloches aient sonné, que la corde ait été passée autour de son joli coup et que la trappe ait cédé sous ses pieds. Jamais.
Ce n'était pas ce garçon qui allait changer la donne. Sûrement pas. Elle se débrouillerait pour le faire taire s'il fallait en arriver là, un point c'est tout, et elle comptait bien le lui faire savoir. On est jamais aussi bavard une fois qu'on sait ce dont l'autre est capable.

« … Dire que vous avez essayé de me violer, répondit-elle très calmement, toujours de sa voix normale – ce qui la perturbait elle plus encore que le garçon, elle aurait pu en jurer. Ou que vous êtes du genre à ramener n'importe qui chez vous. Que vous n'aimez pas les femmes, au contraire. »

Autant de rumeurs faciles à répandre. Ça pouvait aller aussi vite qu'une traînée de poudre ; c'était ça ou rien. Elle n'avait plus le choix.

« Donc je vous conseille de vous taire. Je connais beaucoup de gens et tous adorent parler des autres. »

Le lui demander poliment aurait été trop difficile.
Pourtant s'il l'avait fallu, elle se serait vraiment effondrée en le suppliant de ne rien dire. Sa vie était en jeu. Celle de son frère et de ses parents aussi. Faites que ça marche.
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Zen Lutlyngton
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] Icon_minitime1Mar 3 Juin - 3:14



Jusqu’à ce qu’elle écrase bien le doigt sur le grand problème de sa vie compliqué, tout allait bien dans le meilleur des mondes pour le Lutlyngton.

Honnêtement, quoi qu’il arrive, il se tairait pour la simple et bonne raison qu’il n’en aurait rien à gagner, alors à ses yeux la situation ne ressemblait à rien de plus qu’à une mauvaise scène de théâtre. Certes, il pouvait à peu près comprendre la raison de l’acharnement de la demoiselle à vouloir cacher son petit secret, comprenait qu’elle veuille utiliser tous les moyens possibles pour être certain qu’il garderait à jamais sa grande bouche de noble scellé, mais avec lui, c’était peine perdue. A moins qu’on lui propose d’assassiner le blond qui le servait de demi-frère ou qu’elle lui fasse personnellement une sale crasse impardonnable, il resterait muet comme une tombe à propos de sa condition spéciale. Lui-même avait des choses qu’il n’aimerait pas voir étaler au grand jour et il avait beau avoir très mauvais caractère, il savait faire preuve de bon sens et de compassion.

Il avait déjà assez ruiné la semaine du garçon-qui-était-en-fait-une-fille comme ça.

Mais elle persistait à croire qu’il était le genre de goujat qui irait dire au premier venu que Mathilde Leylani était en réalité un travesti, et ça, il le lui reprochait. Très injustement sans doute, malheureusement ses pensées et la justice ne semblaient jamais s’accorder comme il se faudrait. Lui l’acceptait simplement, au dépit des autres. Peu importe, ça n’était pas assez de reproches pour exposer son plus grand secret à la société. A qui le dirait-il, de toute manière ? Son père ? Sa belle-mère ? Edwyn ? Echo ? Il n’avait pas grand monde à qui rapporter sa mésaventure avec la blonde, et à la grande partie de ces gens encore moins. Le seul risque était son ami, à qui il n’indiquerait jamais de nom si l’information venait à sortir par le plus grand des hasards. Vraiment, le secret –s’il en était un – était en sécurité avec lui. Vraiment.

« Je pourrais... Dire que vous avez essayé de me violer »

Wow, ça, c’était violent. Zen cligna des yeux et, oui, il l’admet, non sans une pointe de honte, son regard descendit puis remonta rapidement sur le corps de la blonde parce qu’il ne pouvait vraiment pas s’en empêcher. Pas dans ces vêtements, non, il  n’aurait jamais essayé.

Pas qu’il aurait essayé dans d’autres conditions, bien sûr. Il n’était pas une bête non plus, merci bien. Ce qui n’empêchait pas qu’en garçon, il avait vu bien pire.

« Ou que vous êtes du genre à ramener n'importe qui chez vous. »

Quiconque connaissait le garçon savait déjà que c’était parfaitement faux, le reste n’avait pas d’importance, vraiment. A part une fille qui pourrait témoigner l’avoir embrasser, personne n’irait lui chercher des poux sur ça. Normalement. Zen était secrètement persuadé que son père en serait presque heureux si la rumeur s’avérait vraie.

« Que vous n'aimez pas les femmes, au contraire. Donc je vous conseille de vous taire. Je connais beaucoup de gens et tous adorent parler des autres. »

Bam, adieu tranquillité. Zen se sentit réagir contre son gré à la mention de son propre sombre secret. Ses yeux s’élargirent, ses poings se serrèrent sur sa veste, sa bouche s’entrouvrit très légèrement et pour compléter le tout, il s’entendit avec horreur prononcer distinctement :

« Comment sav-… »

Ce fut un miracle qu’il réussit à s’arrêter avant de compléter sa phrase, mais le mal était fait, il venait de se jeter tête la première dans la gueule du loup ; contrairement à lui, elle semblait être le type à commérer sans fin et qui plus est, à avoir beaucoup, beaucoup de relations dans le beau monde –noble ou bourgeois, peu importait, tous se parlaient.
Zen se renfrogna, serra la mâchoire, soudainement de très mauvaise humeur. De toutes les personnes au monde à qui il aurait pu révéler cela par accident, il devait le faire à une blonde travesti qu’il venait de rencontrer, qu’il avait fait pleurer, et qui, de plus, comme si cela ne suffisait pas, avait une sacré rancœur contre lui. Maudit, il était maudit. Etait-ce parce qu’il avait souhaité la mort d’Edwyn ? Décidément, il lui pourrirait la vie jusqu’au bout, celui-là.

Il décida que tant qu’à faire, il pouvait bien tenter le tout pour le tout. Il plongea son regard océan dans celui du jeune travesti, espérant ainsi lui faire parvenir tous ses bons sentiments.

« Vous savez quoi. Oui, j’aime les hommes, je suis gay, homo,  tout ce que vous voulez. Vous aimez vous travestir, peu importe, chacun son truc. Maintenant vous savez quelque chose que vous ne devriez pas savoir aussi. Je ne dis rien, vous ne dites rien. Satisfait ? »

Zen ne savait pas trop s’il était censé se sentir mieux, plus léger, moins en colère ou quoi que ce soit. La seule différence était que son cœur battait beaucoup trop fort et qu’il se sentait plus ou moins bien. Quelle connerie, quelle énorme connerie. Il voyait rouge, très rouge, ça l’énervait, mais certainement pas plus que ça l’angoissait.

Et peut-être bien qu’il avait peur, aussi.
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