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 Winter Kills [Matthilde]

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Mathilde Leylani
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Mathilde Leylani

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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] - Page 2 Icon_minitime1Lun 9 Juin - 4:50

C'était tout ou rien. Mathilde le savait bien, doigts crispés sur le tissu de sa jupe comme pour mieux chasser la tension ; s'il décidait de le dire, rien au monde ne pourrait l'en empêcher. Elle pourrait user de tous ses stratagèmes pour le retenir le plus longtemps possible et, par la suite, lui en faire voir de toutes les couleurs jusqu'à lui rendre la vie impossible pour se venger, mais ça ne changerait rien. Le mal serait fait. Il fallait à tout prix – vraiment à tout prix, au sens strict du terme – éviter pareille situation. Peu importe à quel jeu de chantage il veuille jouer, elle n'aurait eu d'autre choix que de le suivre sagement pour préserver son secret. Elle ne pouvait pas se permettre de jouer aux plus malins. Le menacer était déjà une chose ; restait à espérer que ça ne se retourne pas contre elle. Il y avait son frère, en jeu. Il y avait sa famille, ses parents, sa propre réputation, leur maison – qu'ils devraient quitter si les rumeurs se propageaient. Elle n'aurait plus été tranquille nulle part. Qui avait envie de vivre avec des regards étranges posés sur son dos et des mains mesquines tentant sans cesse de soulever sa jupe ou d'appuyer sur un torse trop plat ?
Pas elle, en tout cas. Pas elle.
Jamais. C'était tout simplement hors de question.
Hors de...

… Pardon ?

La jeune fille, qui avait jusque là adopté l'air sérieux et décidé de toute personne sûre d'elle et de ce qu'elle fait, sentit ses yeux s'ouvrir tout grands lorsque le garçon prit – involontairement, soit – la parole. Comment ça ? Elle n'avait pas rêvé, si ? Il venait bien de lui faire une sorte d'aveu ? Maîtresse d'elle-même presque en toutes circonstances, quoi que capable de prendre de bien mauvaises décisions par moments, Mathilde n'était pas vraiment sujette aux mots qui glissaient sur la langue ou aux exclamations non voulues et trop souvent traîtresse ; pour les reconnaître et en tirer partie, en revanche, elle était championne. Ce n'était que trop facile d'appuyer sur les veines saillantes pour couper la circulation. Faire le plus mal possible.
Et elle aurait pu masquer sa surprise pour plutôt se mettre à chercher ce qu'elle avait bien pu dire qui le perturbe tant, s'il ne l'avait pas devancée avec un brio admirable. Résultat, ses pupilles ne firent que se rétracter un peu plus au milieu de ses grands yeux bruns.

« Vous savez quoi. Oui, j’aime les hommes, je suis gay, homo,  tout ce que vous voulez. Vous aimez vous travestir, peu importe, chacun son truc. Maintenant vous savez quelque chose que vous ne devriez pas savoir aussi. Je ne dis rien, vous ne dites rien. Satisfait ? »

… Eh bien.
Si elle s'était attendu à ça.

« … Eh ? »

Ses sourcils se froncèrent, comme si elle essayait de procéder et intégrer ce qu'on venait de lui avouer. Il était... Gay ? Comme, il aimait les hommes ? Vraiment ? Hébétée, profondément perdue, Mathilde serra les lèvres et croisa les bras, observant le jeune homme de haut en bas. Il n'avait pas l'air... Enfin, pas qu'il y ait un air pour ça – du moins ça ne semblait pas être le cas, sinon cela aurait fait longtemps qu'on aurait su reconnaître les gens comme ça dans la rue. Ça n'aurait pas été spécialement bon pour elle non plus, à priori, aussi évitait-elle d'espérer que ça finisse par arriver. Quoi qu'il en soit, elle ne l'aurait jamais imaginé s'il ne l'avait pas dit de vive voix, l'air aussi convainquant qu'elle l'avait été en lui admettant son propre secret. Elle l'aurait plutôt imaginé avoir du succès auprès des filles, voire en jouer. Comme la plupart des beaux garçons.
Un rire, enfin, se glissa entre les lèvres de la demoiselle. Aussi spontané qu'involontaire, il commença par être masqué derrière une main délicate ; mais, bientôt, ses épaules furent agitées de tremblements. Elle en avait presque les larmes aux yeux.
Et elle n'y pouvait rien ; c'était juste tellement...
Tellement improbable !

« Oh, pardon, s'excusa-t-elle en essuyant ses yeux, peinant à se calmer tout à fait. C'est juste... Très improbable et franchement drôle. »

S'entendre rire, rire vraiment – pas ce petit rire de gorge trop doux et réprimé qu'elle servait à ses amies – avait quelque chose d'effrayant ; ce n'était pas désagréable, pourtant. Ils étaient dans une ruelle, n'importe qui aurait pu arriver et, même si c'était à peu près aussi improbable que leur rencontre, ils auraient eu l'air fin si ç'avait été le cas.

« Donc, vous êtes... » Elle fit un petit geste de la main, venant recroiser ses bras, sourire aux lèvres. « D'accord. Disons que je n'ai pas vraiment le choix de dire quoi que ce soit ou non, étant donné ce que vous savez sur moi. »

Elle marqua une brève pause ; réfléchit.

« Vos proches savent ? »

Eh, quoi ? Elle avait le droit de se renseigner. Maintenant qu'il savait, elle ne le lâcherait plus jamais du regard. S'il valait mieux garder ses amis proches et ses ennemis encore plus proches, Zen rentrait aisément dans la catégorie « à ne plus lâcher d'une semelle ».
Et encore.
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Zen Lutlyngton
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] - Page 2 Icon_minitime1Dim 13 Juil - 2:33



Aujourd’hui est un bon jour, mais bien sûr ; il suffisait qu’il y ait pensé pour que tout soit ruiner, comme de par hasard.

Il faisait soudain affreusement chaud dans la petite ruelle isolée et ça n’avait rien de plaisant, ni la source, ni le résultat, ni rien du tout. Où était la température si agréable qu’il avait si durement attendue toute l’année pour sortir ? D’un moment à l’autre, la sueur allait commencer à perler sur son front si la situation ne bougeait pas. Les secondes qui passaient – non, même les microsecondes à ce niveau là- étaient tout simplement un supplice. Révèle à une parfaite inconnue ton secret le plus sombre, tu sais, ce petit truc stupide qui pourrait bien te valoir ta place dans la vie ? C’est cool. Génial.

On innove tous les jours.

Enfin, au moins, il ne s’était pas exactement fourré tout seul dans cette atroce situation, la blonde n’en menait pas si large que cela avec sa –umh- condition. A ses yeux, c’était un marché très valable, un secret contre un autre, ce qui ne l’empêchait pas d’être angoisser comme un innocent attendant le verdict dans une sale affaire dans laquelle il s’était malencontreusement trouvé emmêlé jusqu’à en devenir le suspect numéro un. Peut-être qu’il avait signé son arrêt de mort en faisant cela. Peut-être qu’il devrait se couper la langue pour être certain que cela n’arrive jamais à nouveau. L’espace d’un instant, il considéra même engager un assassin pour se débarrasser du travesti. Franchement, il avait l’air aussi fiable qu’une chaise en château de carte.

Et le fait qu’il se mit à rire n’arrangea en rien l’état de Zen, bien au contraire. Oubliez l’assassin, il allait l’étrangler là, maintenant, et finir sa vie en prison. Rien à faire, au moins son secret sera avec lui jusqu’au bout, c’était le plus important. Au fond, qu’est-ce qu’il en avait à faire de cette Mathilde, hein ? Ahaha. Zen se sentait plus irrité que jamais – ou plutôt, disons, qu’il ressentait tellement de sentiments négatifs et anxieux qu’il n’arrivait pas à gérer qu’il s’en énervait de lui-même. Typique ; il n’était pas connu  pour sa grande tolérance ou patience, encore moins pour ses capacités sociales, ça se saurait. Le garçon serra les dents pour ne pas creuser un peu plus sa tombe.

C’est qu’elle riait bien en plus. Enfin, il, très clairement il, impossible de ne plus entendre la distinction bien qu’il n’était pas exactement certain de si c’était beaucoup flagrant simplement parce qu’il le savait ou parce que le blond ne faisait même plus attention.

« Oh, pardon. C'est juste... Très improbable et franchement drôle. »

Improbable ? Drôle ? Ça n’était pas les mots qui lui venaient à l’esprit concernant la situation, mais grand bien lui fasse si ça l’éclatait de voir ainsi étalé ses secrets au grand jour. Chacun son type de petits ‘plaisirs’, qui était-il pour juger. Pour vouloir être une fille, déjà… Il aurait dû s’en douter. Il fallait bien avoir une petit penchant de ce côté pour ça.

« Donc, vous êtes... D'accord. Disons que je n'ai pas vraiment le choix de dire quoi que ce soit ou non, étant donné ce que vous savez sur moi. »

Non, effectivement, elle n’avait rien à redire. Toujours crispé, il autorisa ses épaules à descendre légèrement, abandonnant progressivement sa stance défensive pour un regard empli de méfiance et de suspicions. Alors elle ne dirait rien ? Marché conclu ? Qu’elle le dise clairement, il lisait mal entre les lignes. A en croire son expression à présent nettement plus détendue, elle ne semblait plus avoir à l’esprit de le menacer pour s’assurer son silence, Zen aimait imaginer que cela signifiait qu’elle n’allait pas le balancer en échange. Ce serait très impoli.

« Vos proches savent ? »

Il haussa un sourcil d’instinct, perplexe. Ça n’était définitivement pas le type de questions auxquelles il s’attendait – d’ailleurs, il ne s’attendait à aucunes questions, il était prêt à filer comme un voleur sans demander son reste, pas à faire la conversation. Il se mit à jouer avec la fabrique de sa manche du bout des doigts, alerte. Il balaya nerveusement la ruelle du regard à la recherche d’un quelconque regard indiscret, puis, n’en voyant autant, décida qu’il ferait aussi bien d’y répondre.

« Non, ils-… Attendez, pourquoi vous voulez savoir ça ? »


Il devait y avoir un motif supérieur, une volonté propre derrière cette question, il n’y avait pas d’autres moyens. Inconsciemment, il se trouva reculer d’une pas, plissant les yeux comme si cela l’aiderait à disséquer l’expression de sa complice d’un jour afin d’y trouver sa motivation.

« Des menaces ? Nous… Nous avons bien un accord, n’est-ce pas ? »

Ou peut-être pas.

Peut-être était-elle sans scrupules. Ça n’avait aucun sens qu’elle divulgue ainsi sa condition, certes, mais sait-on jamais.

Ne pas faire confiance aux femmes et aux travestis, jamais. Ni aux hommes d’ailleurs. Pas même aux chats. Ah, il ne pouvait pas même se faire confiance, il finissait toujours pas se trahir d’une manière ou d’une autre.

La prison ne semblait pas être une si mauvaise alternative au final.
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Mathilde Leylani
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] - Page 2 Icon_minitime1Mar 16 Sep - 0:52

Mathilde était curieuse ; ça ne lui jouait que rarement de mauvais tours, mais ça restait vrai malgré tout. Elle aimait savoir, aimait comprendre, aimait que les points soit sur les i et que la barre des t soit correctement tracée. Savoir si oui ou non la famille de son complice savait ne lui apporterait, finalement, pas grand chose : ça ne lui enlèverait rien non plus cela dit. C'était ce qui comptait. Elle adorait gagner, bien entendu, mais détestait en ce sens surtout perdre. Jouer à un jeu et repartir comme elle était venue n'était pas exactement agréable, mais ce n'était pas à qualifier de détestable. Ce qui l'était aurait été de repartir démunie, délestée, peu importe le terme – avec quelque chose en moins. Que ce soit sa veste ou sa fierté, elle ne l'aurait pas supportée. Ce garçon ne pouvait pas avoir la main mise sur elle. Elle le jurait. Elle serait celle des deux qui serait capable de prendre les décisions et de faire trembler les murs, pas le contraire. Il n'assiérait aucune domination sur sa personne uniquement parce qu'il savait quelque chose – et ce tout simplement parce qu'à compter d'aujourd'hui, elle aussi savait. Elle savait pour son petit secret.
Restait maintenant à déterminer la taille, l'importance et l'intérêt dudit secret.
D'où sa question on ne peut plus indiscrète.
Elle ne cherchait pas à marcher sur des œufs tout simplement parce que même s'ils éclataient sous sa semelle, elle était déjà couverte de tomate après tout ; un peu plus ou un peu moins, ça se verrait dans tous les cas. Elle y allait donc franchement, sans se préoccuper des éclaboussures éventuelles qui, il fallait le dire, risquaient de laisser des traces indélébiles sur sa peau claire. Le pire aurait été que ce charmant jeune homme fort bien de sa personne ne décide de lui faire la peau – au sens très strict du terme. Quelqu'un d'autre l'aurait fait. Si elle avait eu plus d'estomac et de cran et qu'il ne lui avait pas si légèrement tapé dans l’œil, elle aurait été en droit de vouloir lui planter une lame dans le cœur. Juste pour être sûre. Juste pour qu'il se taise.
Alors, est-ce que ta famille sait ?

« Non, ils-… Attendez, pourquoi vous voulez savoir ça ? »

Oh. Sourire poli aux lèvres, Mathilde pencha très légèrement la tête sur la gauche pour questionner le garçon du regard. Pourquoi se demander ça tout à coup ? Après lui avoir répondu, de plus – elle avait donc eu l'information qu'elle désirait. C'était bien tout ce qui comptait la concernant, puisqu'elle reléguait bien loin de son champ de vision les inquiétudes éventuelles de Monsieur joli garçon. Ce n'était pas la peine de reculer, quand même, cela dit ! Elle avait pensé à le tuer, d'accord, mais il ne pouvait pas le savoir et elle n'avait aucune intention de réellement le faire. Pour de vrai. Hors de son imagination. Débordante, parfois, certes. Quoi qu'il en soit, la jeune fille pouvait rire de son malaise tant qu'elle le voulait ; ça ne changeait rien au fait qu'elle n'avait pas le moindre moyen de pression sur lui et que, bien avant qu'elle n'ait le temps de lui couper la retraite, il s'en serait rendu compte et l'aurait poussée hors de son chemin en menaçant de révéler son secret au monde entier avant de partir la tête haute.
Elle ne pouvait guère que le rassurer.
Cela dit, imaginer que sa famille ne sache pas avait quelque chose de... Triste.
Elle-même n'aurait pas su comment faire si elle avait dû cacher quelque chose d'aussi important toute sa vie. Sûrement cela aurait-il ajouté un nombre incalculables de facteurs tous plus compliqués les uns que les autres à l'équation. Ils n'auraient pas pu s'en sortir sans que leurs parents le sachent. Ça paraissait évident.
Si ce n'était qu'une question de « j'aime les garçons », en revanche... Oui, ça devait être jouable. Et pas forcément honorable, donc elle comprenait qu'il n'ait pas eu envie de le révéler à ses parents, frères et sœurs éventuelles et tout ce qui s'ensuivait.

« Je suis terriblement blessée, lâcha-t-elle d'une voix parfaitement plate malgré son sourire. Enfin, sérieusement. Que voulez-vous que je fasse ? Que j'aille voir vos parents pour tout leur raconter ? Vous avez moins à perdre que moi, je pense. Alors... »

Un pas en avant.

« … Quoi que mes parents sachent pour moi, je n'ai aucune envie que mes voisins, ou mes amies l'apprennent. Ce qui exclue donc l'envie d'aller répéter ce que je sais sur vous partout où j'aurai l'occasion de le faire, vous me suivez ? Si vous faites la même chose de votre côté, je ne vois pas où est le problème. »

Son visage se détendit quelque peu. Ça sonnait bien. Ça pouvait marcher.

« En revanche, puisque je suis bornée et parfaitement casse-pieds. » Ça avait le mérite d'être clair, n'est-ce pas ?  « Je refuse catégoriquement de sortir de votre vie comme j'y suis entrée ~ »
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Zen Lutlyngton
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] - Page 2 Icon_minitime1Sam 18 Oct - 4:08

Zen regrettait amèrement d’avoir mis un seul pied dehors seulement parce que le temps semblait clément pour son petit corps de métisse. Le regret étant comme une sorte de seconde peau pour lui ces temps-ci, les décisions idiotes se multipliant comme les âneries de son crétin de demi-frère, il pensait s’y être habitué; malheureusement, le jeune travesti lui avait fait découvrir la vraie douleur qui accompagne le regret. 


Fantastique, tout ce dont il avait toujours rêvé sur une plateau d’argent portée par un jeune homme avec le monde autour du petit doigt. S'il devait décrire la situation en un mot : ugh. 


Que les petites filles perdues se fassent assassiner dans les ruelles sombres, ça n’a plus rien à faire avec lui - de toute sa vie; ça n’apporte jamais rien de bon de jouer le bon et généreux samaritain qui aide sans compter les jolies demoiselles, qui, en plus, en temps normal, ne l’attire pas plus qu’un poisson mort en temps normal. Mais voilà, la curiosité, ce vilain, vilain défaut. Enfin, voyons le bon côté des choses, son instinct avait été correct: quelque chose clochait chez la blonde. 


Mais tout de même, respect. Le ‚déguisement‘ était parfait et il admirait sa volonté à le garder ainsi, de la voix jusqu’au bout des ongles. En général, lorsqu’il lui arrivait d’enfiler une robe, il ne parlait juste pas et l’enlevait le plus rapidement possible une fois son objectif atteint. Enfin, il n’allait pas non plus lui dire qu’en tant que travesti intempestif, il respectait son travail sur sa personne; elle aurait deux choses contre lui. Inacceptable. De plus, il ne comptait pas vraiment lui faire la conversation - et puis quoi encore? Lui payer un café? Jamais de la vie. Ses intentions étaient juste trop flous.

Elle souriait; elle souriait toujours, la bougre. A part quand elle ne souriait pas, ce qui allait de soi. Zen se dit qu’il était encore préférable qu’elle sourit au lieu de pleurer ou encore crier au quatre coins du monde qu’il est gay (pas que cela soit, dans l’immédiat, potentiellement dangereux, normalement). Bien, il ne décèle pas de mesquinerie dans son visage, mais la méfiance est reine, à jamais. 


« Je suis terriblement blessée. Enfin, sérieusement. Que voulez-vous que je fasse ? Que j'aille voir vos parents pour tout leur raconter ? Vous avez moins à perdre que moi, je pense. Alors... Quoi que mes parents sachent pour moi, je n'ai aucune envie que mes voisins, ou mes amies l'apprennent. Ce qui exclue donc l'envie d'aller répéter ce que je sais sur vous partout où j'aurai l'occasion de le faire, vous me suivez ? Si vous faites la même chose de votre côté, je ne vois pas où est le problème. »

Oui, bon, d’accord. Ca lui semblait... Honnête. Clair, net, crystal. Il ne recule pas lorsqu’elle s’avance, jugeant qu’il n’a rien à craindre de la blonde (dans l’immédiat). Pour ce qui est de ‚qui à le plus à perdre‘, il est certain que l’un serait nettement plus dans l’embarras si son secret venait à se faire la malle, cependant Zen ne parierait pas sur le ‚moins à perdre‘ au sens où pratiquement tout ce qu’il a pourrait bel et bien lui filer entre les doigts. 


Alors il n’y a pas d’échappatoires, il est dos au mur; en réalité, ils le sont tous les deux, mutuellement coincés entre deux murs contre leur gré. Si ça n’était pas du joli. Il imagine que ça aurait pu être pire, histoire de se rassurer et regonfler un peu son courage. Tant qu’ils tiennent tout deux leurs langues, tout ira bien. Ils n’ont qu’à faire chemin à part et dans un an, ils auront déjà oublier toute cette mésaventure. Probablement. 
 Malheureusement, si Zen trouvait son idée brillante, elle n’était pas du goût de la blonde ; il n’aurait pas du être si surpris, après tout, c’était elle qui l’avait abordée en premier lieu. 
 


« En revanche, puisque je suis bornée et parfaitement casse-pieds, je refuse catégoriquement de sortir de votre vie comme j'y suis entrée ~ »


Eh bien, elle le disait si bien. Zen fronce les sourcils, clairement irrité par la grande nouvelle. Comme lui annoncer qu’elle ne faisait pas tout à fait parti de son plan de vie? Il tente d’exprimer tout son ressenti dans un grognement guttural qui se voulait le plus discret possible, passant une main dans ses cheveux, se frayant avec grande peine une raison qu’il ne trouva jamais.


Bien. D’accord. Si elle est bornée est casse-pieds, il a au moins le mérite d’être grognon et également borné. Si elle veut le coller, il n’a qu’à la convaincre de ne pas le faire. Discrètement, insinuer que ça n’est pas une bonne idée en étant, par exemple, particulièrement désagréable et incorrect; ça, il sait faire.


« Parfait. »


Et sur-ce, il plaque ses deux mains sur la poitrine du travesti - simple curiosité vraiment. Tâte. Ah oui. S’il avait eu besoin d’une confirmation physique, il l’avait à présent entre ses deux mains et c’était curieusement satisfaisant. Ou peut-être que c’était simplement le fait que l’action allait potentiellement lui ramener sa pleine liberté. 


« C’est bien fait, de loin on dirait presque que c’est réel. »


Plus trop à présent. S’il n’avait pas beaucoup eu l’occasion de tâter la poitrine de ses dames, Zen était à peu près certain que c’était une toute autre sensation de moelleux. Le brun adresse un sourire en coin au blond, relativement fier de lui et de son hypothétique nouvelle mauvaise image.

Parfait, en effet.
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Mathilde Leylani
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] - Page 2 Icon_minitime1Mar 11 Nov - 18:59

Mathilde ne se considérait pas réellement comme bornée et casse-pied, non – elle savait ce qu'elle voulait, nuance. Or en cet instant, ce qu'elle voulait, c'était tirer partie d'un événement autrement qualifiable de malheureux. Elle ne savait pas exactement ce que garder contact avec ce garçon pourrait lui apporter au juste, pour l'instant ; mais s'il y avait bien une chose qu'elle savait, c'était que ça pourrait lui être profitable d'une façon ou d'une autre. Gardez vos amis proches et vos ennemies encore plus, n'est-ce pas ? Eh bien c'était ce qu'elle comptait faire. Ce jeune homme n'était pas son ennemi, pas son ami non plus – rien de moins qu'un étranger qui en savait un peu trop pour en rester un en toute impunité. Elle en savait trop de même, alors quelle importance ? Ce serait du donnant-donnant. Si elle avait besoin de quelque chose qu'il pouvait lui apporter elle pourrait le faire chanter et en retour, lui pourrait faire de même avec elle. Ce n'était pas forcément la plus agréable des situations, elle voulait bien le reconnaître, mais avoir tout simplement confiance en lui et le laissait vaquer à ses occupations sans s'en soucier était au-dessus de ses forces.
Elle avait créé toute cette vie sur des mensonges. De jolis mascarades, des parades nécessaires, des trompe-l’œil parfaits ; elle n'était pas la seule à risquer sa vie dans cette histoire. Les fondations même de leur maison reposait sur des compromis et autant de non-dits. Ce n'était pas facile tous les jours, leurs parents en souffraient beaucoup et eux-même peinaient parfois à marcher bien droit, mais c'était nécessaire pour que rien ne se sache, que tout se passe bien, que rien n'aille de travers. Jamais Mathilde n'aurait supporté être celle qui ferait s'écrouler la famille sur elle-même. C'était hors de question. Tout simplement hors de question.

Alors ce type, là, il resterait bien au chaud dans son champ de vision. Ce n'était pas concevable autrement ; elle n'accepterait aucun refus.

Aucun.

… Eh ?

La surprise prit d'abord le pas sur la gêne ; tête baissée vers les bras de Zen, elle haussa les sourcils pour mieux les arquer ensuite. Le rouge lui monta aux joues et, avant même qu'elle n'ait pu pousser un cri, tout s'étrangla dans sa gorge en un amas compact d'embarras saupoudré de colère noire. Il n'avait pas le droit de faire ça ! Et de commenter, en plus, tant qu'à faire ! Non mais pour qui il se prenait, ce –
Certes, ce n'était pas sa vraie poitrine et il n'y avait donc aucun mal à ce qu'il la touche, mais ça restait honteusement déplacé comme attitude. Elle n'aurait jamais osé poser ses mains sur son torse, déjà, pour commencer ; alors que lui mette les mains sur le sien ! Il n'y avait vraiment plus aucune gêne, de nos jours, c'était... Tout simplement inadmissible.

Pourtant, à son plus grand étonnement, elle parvint à rester calme ; à esquisser un sourire tordu par la colère et, le plus simplement du monde, vint lui écraser le pied avec son talon.

« Et de loin, vous avez presque l'air d'un gentleman ! s'exclama-t-elle d'une voix grondante qui aurait très clairement mérité qu'elle soit qualifiée de 'il'. On ne touche pas la poitrine d'une demoiselle. Même si elle  est. Fausse. »

Cette dernière partie lui laissa un goût amer sur la langue. Si seulement elle était vraie...

« Mais je suppose que vous ne devez pas vraiment voir la différence, étant donné que vous êtes... »

Gay. Mais elle ne le dirait pas, non.

« Ça vous plairait, vous, que je vous touche de façon déplacée ? Alors ne recommencez pas ! »

La réponse était non, bien sûr.
Ce qui ne l'empêcha pas de rougir un peu plus encore, prude comme elle savait l'être parfois.
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Zen Lutlyngton
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] - Page 2 Icon_minitime1Dim 16 Nov - 21:03

 
Il s’attendait à la claque, pour être tout à fait honnête, alors il ne pense même pas à protéger ses pieds. Et il se serait bien passé de la surprise.
Accessoirement de la douleur.

Zen laisse s’échapper un long sifflement de douleur tandis qu’il se retient avec énormément de mal de s’agenouiller pour caresser son pauvre pied torturé. La saloperie. C’était, certes, judicieux, mais ça n’allait pas l’empêcher d’associer l’incident à sa grandissante rancune. Et puis, au fond, c’est un peu de sa faute aussi; il n’a jamais prétendu être un gentleman. Si elle se fourvoyait, c’était bien de sa propre faute, puisqu’il n’avait lui même pas l’impression d’avoir agit de manière à l’induire ainsi en erreur.

Elle était venue d’elle-même et il ne la tenait pas en otage d’une quelconque manière. Il ne nie avoir fait des faux pas dans tout cela (sa bonté le perdra), toutefois Zen est persuadé qu’il n’est pas, des deux, le plus fautif.

« On ne touche pas la poitrine d'une demoiselle. Même si elle  est. Fausse. »

Lèvres pincées, il croise à nouveau les bras. C’était quelque chose qu’il ne pouvait pas comprendre, au dessus de lui et que, probablement, il ne comprendrait jamais. C’est une mentalité difficile à saisir pour lui, comme pour beaucoup d’autres, il n’en doute pas, que de vouloir être à tout prix une femme. Lui que ne s’était jamais habillé en femme que par extrême nécessité n’aurait certainement pas vu d’inconvénient à ce qu’on lui touche la poitrine; quoi que par un complet étranger, ça devait être assez perturbant.

Enfin, le garçon veut bien admettre sa faute. Après coup, ça semblait plutôt dégoûtant, mais vraiment, elle ne lui laissait pas le choix que d’utiliser les grands moyens, ceux des rustres.

« Mais je suppose que vous ne devez pas vraiment voir la différence, étant donné que vous êtes... »

Ah, coup bas. Il s’efforce de garder un impassible malgré la grimace qui travaillait sur ses défenses. La blonde a raison, alors pas besoin de s’énerver sur ce point; ça n’est pas comme si c’était une mauvaise chose, pas comme si c’était quelque chose qu’il n’aurait pas pu avoir. Il n’en avait pas envie, point. Au final, une poitrine n’est qu’un amas de graisse, un peu plus de viande, un peu moins… Ca lui est égal.

« Ça vous plairait, vous, que je vous touche de façon déplacée ? Alors ne recommencez pas ! »

Zen hausse les épaules, volontairement désinvolte, yeux glissants vers la rue principale, comme un enfant ennuyé par une mère qui le gronde.

Et quel âge a t-il, ce garçon? 14-15 ans? Le brun se demande combien de temps il allait encore pouvoir dissimuler tout ça sans soucis. Il en avait fait l’expérience, ça devient plus dur avec le temps. Ca n’allait pas être simple tous les jours pour lui, et d’un côté, Zen respectait ça, cette détermination, peut-être.

Ca n’empêchait pas qu’il préférerait ne pas l’avoir sur le dos, voyez-vous. On peut respecter quelqu’un pour quelque chose et ne pas vouloir le côtoyer. Quelqu’un dévoué à son idée est impressionnant, ça ne veut pas dire qu’on y adhère.

Une femme, hein? Quel gâchis.

Il repose son regard sur le travesti dont les joues avaient à peine commencé à pâlir à nouveau. Eh bien, au moins il ne risquait de se faire harceler sexuellement avec ce gosse. Le noble lui adresse un sourire trop étiré pour être honnête, trop féroce pour être innocent.

« Bien mademoiselle, je tâcherai de garder ça en tête. Ca ne devrait pas être une insurmontable épreuve; c’est pas comme si l’envie me tenaillait, n’est-ce pas, vu que c’est pas trop mon truc, robes, maquillage, parfums et poitrines. »

N’est-ce pas.

« Les cheveux longs, c’est un autre sujet. »

Elle va bien finir par abandonner.
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Mathilde Leylani
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] - Page 2 Icon_minitime1Mar 25 Nov - 20:55

Elle n'aimait pas son sourire.
La jeune fille le décréta en fronçant les sourcils, pas loin de retrousser les babines pour lui feuler dessus – eut-elle été un chat, elle n'aurait pas hésité un instant à agir de la sorte. Seulement voilà, il paraît que les demoiselles bien sur elles ne feulent pas, ce qui paraissait concevable, ma foi. Aussi se contenta-t-elle de plisser les yeux, le fixant du regard comme un chasseur devant sa proie. Au moindre faux pas elle lui sauterait dessus, elle pouvait en jurer ; ce n'était pas parce qu'il semblait s'amuser de la situation qu'elle lâcherait l'affaire, oh que non. Bien sûr, elle pouvait tout aussi bien décider que ce n'était qu'un rustre et faire demi-tour en pleurnichant pour faire plus crédible quant-au mensonge « quelqu'un m'a renversée et m'a attirée dans une ruelle sombre bouhou » (en espérant que le marchand ne l'ait pas reconnue et ne vienne pas frapper chez ses parents, ce qui aurait été bien malvenu) ; seulement non. Non, non et renon. D'une certaine façon elle comprenait son attitude – rustre malgré tout – et de l'autre... Quelque chose lui donnait irrémédiablement envie de continuer à l'ennuyer encore et encore jusqu'à ce que quelque chose de bien n'en sorte.
C'était plus fort qu'elle. Elle cherchait le bon en chacun, tel une parfaite samaritaine.
Ou du moins essayait-elle de s'en persuader très fort, la vilaine fille.


« Bien mademoiselle, je tâcherai de garder ça en tête. » Voilà qui commençait fort bien, constata-t-elle en hochant la tête d'un air malgré tout quelque peu blessé. « Ça ne devrait pas être une insurmontable épreuve; c’est pas comme si l’envie me tenaillait, n’est-ce pas, vu que c’est pas trop mon truc, robes, maquillage, parfums et poitrines. »

Oui, tout à fait. Il était vrai qu'eut cet homme été un pervers notoire, il l'aurait été pour les garçons ; ses habits et ses cheveux, tout comme son visage androgyne sans doute, n'étaient probablement pas ce qu'il devait rechercher en premier. Enfin, pas qu'il soit obligé d'aimer les types ultra musclés avec de la barbe et un magnifique service trois-pièces, bien sûr – chacun ses goûts et tous les goûts sont dans la nature. Quelque chose comme ça. Du moins, se risqua-t-elle, il faudrait avoir des goûts relativement spéciaux pour tomber amoureux d'elle. Si elle avait été un garçon aimant les hommes, et  non une femme dans un corps de garçon aimant les hommes – nette différence, elle ne serait probablement pas tombée amoureuse de sa personne. Pas qu'elle ne soit pas magnifique, soit entendu. Mais une fille recherchait souvent chez un homme une certaine forme de grandeur, de classe, de protection ; rien qu'elle puisse offrir, en clair. Mais de là à savoir ce qui plaisait aux hommes chez les hommes...
C'était vraiment le trou noir total. Elle n'en avait aucune idée.

… Ah. Eh bien. Apparemment.

« Les cheveux longs. »

Une main sur sa hanche, elle passa ses doigts dans sa longue chevelure blonde. Il essayait de lui dire quoi, au juste ? Si c'était un compliment elle le prenait, mais bizarrement elle doutait que ce soit ce qu'il ait voulu lui dire.

« Dooonc. Vous aimez les cheveux longs. Vous ne trouvez pas ça un peu étrange, tout de même ? Je croyais que vous seriez plus... Enfin, si vous aimez les hommes, ce n'est pas pour qu'ils aient l'air d'une fille, hm ? »

Haussement de sourcil circonspect.

« Mais mes cheveux sont magnifiques, en tout cas, je sais. Comme le reste de ma personne. »

Elle lui coula un regard appuyé signifiant plus ou moins « n'est-ce pas ? »
Pas qu'elle veuille se faire violer, mais elle voulait au moins qu'on la trouve suffisamment belle – enfin, ou beau, au point où elle en était – pour la penser désirable. Pas violable. Nuance.

« Et faites attention. J'ai des mains aussi, figurez vous, et je peux parfaitement m'en servir. »

Elle appuya ce point comme s'il était d'une importance radicale. Le jour n'était pas venu où elle salirait lesdites mains, mais voyez vous, elle aimait bluffer. Ou faire croire qu'elle était aussi intrépide que son frère.
Curieuse, en tout cas, ça oui.
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] - Page 2 Icon_minitime1Lun 26 Jan - 17:42

Et elle tenait bon, la carne. Il paraît qu’il est très difficile de se débarrasser de la mauvaise herbe, visiblement c’était bel et bien vrai et à présent, Zen compatirait avec le pauvre jardinier qui ne cessait de ronchonner comme quoi leur terrain était vraiment pénible et plein de mauvaises herbes. Il était certain qu’à Oria, l’herbe n’était pas en abondance, mais quand elle y était, elle ne partait pas.

La blonde là, était l’une des rares herbes du coin qui ne voulait pas partir. Enfin, pas pour l’instant, du moins, car s’il y avait bien une chose à laquelle Zen excellait - en dehors des études, bien sûr -, c’était être tellement mauvais et perturbant que tout le monde le fuyait. C’était son talent, un don naturel qu’on lui avait offert au milieu de toute cette colère et il comptait bien l’utiliser le plus souvent possible. Sans la traumatiser. Ou lui faire du mal (plus qu'elle n'en avait déjà) si possible; il n’avait pas besoin d’une mauvaise réputation au prêt de la bourgeoisie s’il voulait survivre dans ce monde.

Il la regarda passer une main dans ses longs cheveux blonds, l’air perplexe, répétant ses mots comme s’ils n’avaient aucun sens. Malheureusement, elle n’avait ni l’air franchement blessée, ni franchement effrayée. Juste perplexe. C’était un début. Mettre le doute dans sa petite tête qu’elle n’était pas tout à fait à l’abris d’une quelconque attaque - qui n’arriverait jamais, il n’était pas une bête, tout de même. Le but était de la faire se sentir menacée, un minimum, jusqu’à ce qu’elle en ai assez de se sentir sur le fil.

« Dooonc. Vous aimez les cheveux longs. Vous ne trouvez pas ça un peu étrange, tout de même ? Je croyais que vous seriez plus... Enfin, si vous aimez les hommes, ce n'est pas pour qu'ils aient l'air d'une fille, hm ? »

Zen haussa un sourcil, mi-figue mi-raisin. Il n’avait jamais considéré les cheveux longs comme un atout spécialement réservé aux femmes, ô ça non. Certains hommes les portaient à merveille, beaucoup même. Il ne parlait pas non plus de cheveux arrivant aux hanches, mais aux épaules, aux épaules, c’était bien, parfait. A proprement parler, les cheveux de la blonde étaient trop longs à son goût et donc hors jeux, toutefois, là encore, il ne s’agissait que de la faire vaciller, rien de plus, rien de personnel.

« Mais mes cheveux sont magnifiques, en tout cas, je sais. Comme le reste de ma personne. »

Eh bien, en voilà au moins une qui ne rigolait pas avec le narcissisme. Il dût se mordre la joue pour ne pas rouler des yeux d’exaspération. Magnifique, ouais, c’est ça. Fragile comme une brindille, pâle et terriblement chiante, c’était tout ce qu’il voyait. Certes, dans un sens, il concédait qu’elle (et il) n’était pas repoussante. Pas de quoi grimacer, mais à son goût, habillé ainsi, pas de quoi avoir des bouffées de chaleur non plus.

Il lui adressa un sourire forcé. Mais oui t’es belle, allez, vire.

« Et faites attention. J'ai des mains aussi, figurez vous, et je peux parfaitement m'en servir. »

Ses yeux avaient bien failli sortir de leurs trous pour se faire une petite ballade solo. Alors là. Alors là. Zen en aurait presque éclaté de rire. Presque.

Oh, bien sûr, il avait compris après quelques longues secondes d’incrédibilité qu’elle faisait là une menace, probablement contre ses bijoux de famille, malheureusement ce n’était pas le sens qui prédominait dans son esprit de jeune adulte en bonne santé. La pauvre, si jeune et innocente, ne réalisait sans doute même pas que ses mots pouvaient avoir un possible double-sens. C’était presque trop bon pour être vrai.

Le garçon la détailla à nouveau de haut en bas, une lueur mesquine dans le regard, un sourire qui lui donnait l’air d’un renard ayant repéré une fantastique proie étendu sur les lèvres.

« Oh, vraiment? Vous m’avez pourtant l’air un peu jeune pour ce genre de choses. Mais enfin, il n’y a rien de mal à commencer tôt, j’imagine. »

Il n’avait pas été des derniers à s’y mettre lui-même. Elle, en revanche, ça ne l’étonnerait pas qu’elle prenne tout son temps. Elle avait cet air de sainte nitouche, sans compter sur sa, ahem, condition un peu spéciale. Enfin, c’était tout en son honneur, sans doute, d’être virtue sur ce point.

« En ce qui concerne mes préférences, vous savez, il y a de nombreux hommes aux cheveux et ça n’enlève rien à leur charme, ni à leurs… performances. C'est même mieux. »

Regard appuyé, sourire innocent; il était le roi des funambules.
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Mathilde Leylani
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] - Page 2 Icon_minitime1Mer 28 Jan - 3:48

Mathilde n'était pas spécialement fière d'elle sur le coup ; elle sentait bien à ses propres répliques qu'elle commençait à perdre pied. Le stress lui serrait la gorge comme un étau, appuyant sur ses veines et ses artères dans le but avoué de faire imploser son pauvre cerveau. Elle aurait pourtant dû être habituée à gérer la pression. Chaque fois qu'elle sortait, chaque fois qu'on la regardait d'un peu trop près, chaque fois qu'une main délicate se posait sur sa cuisse – tout ça, c'était autant de raisons pour elle de paniquer et de fondre en larmes. Pourtant, jamais ça ne lui arrivait. Elle avait une maîtrise d'elle-même tout simplement phénoménale dans ce genre de situations : elle ne laissait rien voir, se rattrapait, trouvait des combines toujours plus élaborées pour que son mensonge ne soit pas percé à jour. C'était un travail de tous les jours, une attention constante à porter au moindre détail.
Et pourtant, en quelques minutes, ce garçon avait réussi à réduire tout ça à néant.
Il fallait dire que si la demoiselle était plutôt en avance sur son âge dans bien des domaines – intellectuels, principalement – elle n'avait strictement aucune expérience dans celui dont ils parlaient à demi-mots depuis quelques secondes : c'était, pour elle, un monde totalement inconnu. Relativement effrayant, aussi. Elle n'y connaissait presque rien et le peu qu'elle était obligée d'en savoir, elle aurait préféré l'oublier. Devant leurs drôles de manies et leur obsession d'être l'autre genre, leurs parents avaient jugé complexe de leur expliquer ces choses-là ; à qui dire quoi, et comment ? Expliquer à Matthew – le vrai Matthew – ce qui se passait entre un homme et une femme ne lui aurait rien apporté. Il, elle, n'aimait pas les femmes, après tout.
Leurs pauvres, pauvres parents. Pas étonnant qu'ils aient abandonné l'idée. Sans doute espéraient-ils encore qu'ils s'assagiraient et se marieraient avec quelqu'un du bon sexe.
Seulement ça... Non, non. Plutôt mourir que d'être avec une fille. Que de toucher une fille. Que d'aimer une fille.

Sur ce point, au moins, elle comprenait parfaitement Zen.

« Oh, vraiment ? Vous m’avez pourtant l’air un peu jeune pour ce genre de choses. Mais enfin, il n’y a rien de mal à commencer tôt, j’imagine. »

Interdite, la jolie blonde mit un moment avant de comprendre ce qu'il était en train d'insinuer. Quand enfin ses propos remontèrent jusqu'à son cerveau, elle se sentit devenir rouge comme une fraise bien mûre ; couleur que ses paroles suivantes n'arrangèrent en rien, loin de là. Yeux écarquillés, grimace aux lèvres, elle croisa ses bras sous sa poitrine, mains crispées sur ses bras frêles.
Elle était curieuse de savoir en quoi la longueur des cheveux d'un homme pouvait améliorer ses « performances » mais, après réflexion, ne comptait pas demander. De peur qu'il réponde. Parce qu'il ne se serait pas gêné, bien sûr. Ce type devait être le pire des pervers, un détraqué notoire qui aimait les garçons aux cheveux longs et ne se gênait pas pour ramener n'importe qui dans sa chambre dès que ses parents avaient le dos tourné. Peut-être même qu'il allait voir des prostitués, pour ce qu'elle en savait.
Ça avait un côté fascinant qu'elle préférait oublier.

L'interdit, hein. Gentille fille de bonne famille.

« Vous. Je. » Les mots ne semblaient pas vouloir sortir de sa bouche ; lèvres pincées, elle leva les yeux au ciel un moment pour se concentrer. « Vous avez un vrai problème. Vous savez quoi, je ne suis pas comme vous – j'ai des principes, moi. Vous ne devriez pas toucher quelqu'un avant d'avoir promis de l'épouser. »

Ce qu'il ne risquait pas de faire un jour s'il préférait les hommes, hm. Eh bien. Tant pis pour lui. Bien fait, même.

« Je ne vois pas ce que vous trouvez de bien là-dedans. C'est juste vulgaire. »
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] - Page 2 Icon_minitime1Mar 3 Fév - 0:41

Il n’y avait rien de plus satisfaisant que de se sentir prendre du terrain sur ses ennemis. Mathilde commençait à prendre plus de couleurs qu’un champ de coquelicot et lui était dans une zone bien confortable, comme s’il avait été en train de siroter son thé tout en parlant chiffon avec son meilleur ami. Il n’y avait plus de tabou ici, pour lui. La blonde savait qu’il était gay, savait qu’il aurait préféré se pendre que de toucher une fille, et maintenant elle le savait particulièrement connaisseur des sujets les plus secrets. On le murmurait, on y faisait allusion, c’était sur le bout des lèvre sans jamais s’en échapper, mais pour lui, peu importait à présent. 
Zen avait joué cartes sur tables et n’en avait pas fini, pas tant qu’elle en aurait décidé ainsi et qu’elle le laissait. Il se rendait bien compte que ça n’était pas un comportement très juste ou digne d’un homme de son rang, toutefois il n’avait jamais été très juste, ni particulièrement adapté à son rand, alors vraiment, autant en profiter maintenant. Il y avait quelque chose d’amusant à voir ses joues se colorer de rouge ainsi, comme la plus innocente des petites roses. C’était presque mignon, honnêtement. Un peu ridicule aussi.

Il ne trouvait pas d’intérêt à taire la chose tant elle lui semblait naturelle. A son âge, certaines et certains étaient déjà mariés, parfois avec déjà des enfants, et pourtant aucun n’en parlait. C’était comme si c’était juste une obligation, comme si personne, jamais, n’y prenait aucun plaisir. On expliquait toujours ça aux enfants de manière chaste, et il trouvait ça quelque part triste parce que certains ne verront jamais ça comme plus qu’une obligation. Ils manquaient définitivement quelque chose, pauvres âmes.

Et Mathlide était encore jeune, certes, il le comprenait, mais tout de même, tout de même. Il n’avait pas l’impression d’être si vulgaire que ça, il ne faisait que tranquillement mal interprété ses propos pour la faire tourner en bourrique, rien de mal à ça, n’est-ce pas? Elle avait d’une enfant intelligente, elle comprendrait bien le message à un moment où à un autre sans qu’il n’ait à lui dire explicitement qu’il voulait qu’elle s’en aille.

Quoi que. Il n’était plus si certain qu’il la voulait partie. 

Zen haussa un sourcil amusé lorsqu’elle se mit à balbutier quelques mots sans queue ni tête, les joues toujours rouges. Mignon, oui, c’était mignon. 

 « Vous avez un vrai problème. Vous savez quoi, je ne suis pas comme vous – j'ai des principes, moi. Vous ne devriez pas toucher quelqu'un avant d'avoir promis de l'épouser. »

Le problème était que s’il avait attendu jusqu’ici pour toucher quelqu’un, il aurait été en train de tromper sa femme en permanence et il n’était pas certain que c’était plus respectable. Et puis. Une femme. Mon dieu. Il ne pouvait pas décemment promettre d’épouser un homme, ça n’était pas autorisé, allez savoir pourquoi. Tabou, tabou, tabou… Au diable tout cela.

Oh mais. Oh. OH. Le génie.

« Je ne vois pas ce que vous trouvez de bien là-dedans. C'est juste vulgaire. »

Il manqua d’éclater de rire, se contenant de justesse afin de ne lâcher qu’un petit rire amer, cru. Vulgaire, vulgaire, il n’avait vraiment pas l’impression de l’être. Il secoue la tête, souriant.

« Oh, vous dîtes seulement cela parce que vous n’avez jamais essayé, je vous le promets. »

Il ne faut pas juger le livre par sa couverture ou les commentaires que les gens en font. Parfois, vous trouverez qu’un livre que beaucoup haïssent ou prétendent détester sont en réalité parfaitement à votre goût.

Zen attrapa une longe mèche blonde entre ses doigts, la lissant doucement. Il fit un pas un avant, histoire d’être un peu trop prêt pour qu’elle soit à l’aise, histoire de faire mieux passer son message. L’air pensif, il fit glisser la mèche pour la rattraper après.

Le pauvre garçon.

« Et donc, suivant votre raisonnement, si je venais à… », il fit une pause, comme pour chercher les mots qu’il avait en réalité déjà sur le bout de la langue. Il plia la mèche entre ses doigts, reprenant d’un ton doux. « Si je venais à vous promettre de vous épouser, alors vos principes ne tiendraient plus, n’est-ce pas? »

Après tout, Mathilde, comme elle le disait être, était une femme, et lui un homme, sur les papiers.

N’est-ce pas?
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] - Page 2 Icon_minitime1Dim 3 Mai - 0:46

Vulgaire. Le mot avait glissé sur sa langue avec une facilité étonnante, sans qu'elle songe un seul instant à le remettre en question ou à qualifier la chose autrement ; c'était vulgaire, voilà tout. Nul besoin d'y repenser à deux fois. A ce sujet, elle ne se trompait pas.
Bien sûr, ce n'était pas un jugement qu'elle s'était fait par elle-même après avoir fait le tour de la question et tenté tout ce qui pouvait être tenté (fort heureusement par ailleurs). Elle n'avait eu ni l'occasion ni l'envie d'essayer et, jusque là, ça ne lui avait vraiment pas manqué. Parce que c'était sale, justement – parce que ce n'était pas bien, parce que ça ne se faisait pas. Ou du moins pas en dehors des liens sacrés du mariage, qui pardonnaient semblait-il bien des offenses. Mathilde avait entendu ces discours en tant que garçon ; les avait entendus de nouveau en tant que fille. Elle pouvait de fait affirmer que le tabou était nettement plus présent du côté des jupons que de celui des pantalons, dont la prétendue virginité relevait parfois plus du parjure qu'autre chose. Évidemment. C'était tellement plus simple pour eux. Cela dit, ça ne changeait pas grand chose en définitive. Homme, femme, aligner les conquêtes était tout juste méprisable. Vain et méprisable. Parfaitement.

Le fait qu'elle se sente légèrement lésée dans cette histoire ne l'aidait pas à vouloir assouplir son jugement non plus ; ne pas aimer son corps lui donnait difficilement envie de l'utiliser pour quoi que ce soit.

D'autant plus que pour être honnête, elle ne voyait pas trop comment ça se serait passé au juste. Elle ne pouvait pas s'imaginer avec une femme ; et un homme...

Aha.

Le rire du garçon fit écho à celui de sa conscience. Aucun des deux ne fut franchement agréable à entendre.

« Oh, vous dîtes seulement cela parce que vous n’avez jamais essayé, je vous le promets. »

Il le lui promettait ? Eh bien, qui était-elle pour ne pas le croire, vraiment – après tout, l'avis d'un homosexuel déviant devait valoir beaucoup plus que celui de ses parents ou de ses amies. C'était le moment idéal pour se dévergonder et aller se rendre compte que la vie de débauché était la meilleure qui soit. Parfait. Meilleur plan au monde. Comment avait-elle pu ne pas y penser jusque là ?
Exaspérée, elle leva les yeux au ciel. Qu'il ait soit-disant de l'expérience en la matière ne faisait pas de lui une source fiable : clairement, ce garçon n'était pas fréquentable. S'il l'avait été, pour commencer, ils n'auraient jamais eu cette conversation. Ils se seraient mutuellement promis de garder le secret, auraient compati au sort de l'autre et seraient peut-être même devenus bon amis, qui sait – mais ils n'en seraient pas là, non, certainement pas. La conversation l’entraînait doucement mais sûrement en terrain inconnu, là où elle ne pourrait plus ouvrir la bouche sans risquer de se noyer. C'était une des choses qu'elle détestait le plus au monde. Une des situations qu'elle tentait d'éviter à tout prix. Le pire étant qu'elle y arrivait bien, d'ordinaire.
D'ordinaire.
Nerveuse, elle ne put empêcher ses sourcils de se froncer en le sentant saisir une mèche de cheveux entre ses doigts. Elle avait bien compris qu'il était sans gêne, mais ce n'était pas –
Oh.
Parce qu'elle le regardait droit dans les yeux lorsqu'il fit un pas en avant, elle se sentit peut-être plus gênée qu'elle ne l'aurait été si elle s'était contentée de fixer le sol. Il était trop près, trop près. Beaucoup trop près. Pour autant, hors de question de perdre à ce jeu, quel qu'il soit ; elle ne recula pas.

« Si je venais à vous promettre de vous épouser, alors vos principes ne tiendraient plus, n’est-ce pas? »

Elle faillit lui rétorquer que ses principes étaient ceux de la majorité ou encore que de toute façon elle aurait préféré mourir plutôt que de l'épouser ; sans trop qu'elle sache pourquoi, lèvres entrouvertes, quelque chose l'arrêta.

« … Non, répondit-elle prudemment, bras toujours croisés, posant sur Zen un regard méfiant. C'est le principe du mariage. C'est mieux pour avoir des enfants. Entre autres. »

Bien sur, ça, ça ne les concernait pas. Ce qui...
Mon Dieu, ces contradictions.

« Seulement si vous demandiez en mariage toute personne avec des principes, vous finiriez avec un harem, je le crains, enchaîna-t-elle rapidement pour masquer son trouble. Et vous ne voulez probablement pas d'un harem. Encore moins d'un harem de femmes. Ce serait prodigieusement inutile et... »

Et elle ne savait absolument plus ce qu'elle disait. De l'air, pitié ; il la perturbait, à être là. A rester trop près. A. Exister. Voilà.

« Ça vous dérangerait de me rendre mon espace privé ? »

Son ton se voulait désintéressé, tout au plus légèrement ennuyé. Ce n'était pas à elle de bouger, tout de même. C'était lui qui l'ennuyait.
Elle se doutait bien que sa gêne devait être plus qu'apparente mais pour l'instant, mieux valait ne pas y penser.
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Zen Lutlyngton
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] - Page 2 Icon_minitime1Jeu 4 Juin - 21:43


Elle était mal à l’aise, c’était évident; elle avait beau faire des pieds et des mains pour le convaincre du contraire, regard rivé dans le sien sans ciller, il était difficile de ne pas le remarquer. C’était assez cruel de sa part, il l’admettait, mais le rouge lui allait si bien au teint, qu’y pouvait-il? Et, aussi enfantin que cela pouvait sembler (oh, et puis il n’avait que 17 ans, franchement), elle avait entrepris de ruiner sa journée avant même qu’il n’y pense lui-même. Elle l’avait fait sortir de ses sentiers battus, il ne faisait que lui rendre la pareille - ou presque.
La proximité, le sujet de leur discussion, sa simple présence, tout était perturbant pour la blonde; à présent que lui avait jeté ses cartes sur la table, il n’y avait plus grand chose qui pouvait le déranger. A moins, bien sûr, qu’elle soit encore plus vicieuse qu’il ne le pensait et qu’elle aille annoncer à tout le monde que Zen Lutlyngton est gay. De ce cas si, il n’aurait pas l’occasion de l’arrêter et sa seule possibilité serait de répliquer son attaque en dévoilant sa nature - toutefois il n’y aurait vraiment rien d’amusant là dedans. Alors, s’il ne pouvait l’empêcher d’ouvrir sa bouche une fois qu’il l’aurait quitté, il pouvait au moins lui taper un peu plus sur les nerfs, c’était juste et gratifiant.

En attendant, la jeune fille semblait plus encore sur ses gardes que jamais - ce qui n’avait rien de surprenant considérant sa position. Elle le fixait comme si, d’un moment à l’autre, il allait se transformer en diable et lui voler son âme injustement, sans contrat ni rien. Avait-elle vraiment tord? Atrocement, oui. Il était plus civilisé que cela, le diable, tout de même.

«… Non. C'est le principe du mariage. C'est mieux pour avoir des enfants. Entre autres. »

Des enfants, hein? Judicieux choix d’argument. La demoiselle sembla rapidement - trop rapidement- compte de sa faute puisqu’elle enchaina vivement, ne lui laissant pas le temps, à son grand malheur, d’en placer une.

« Seulement si vous demandiez en mariage toute personne avec des principes, vous finiriez avec un harem, je le crains. Et vous ne voulez probablement pas d'un harem. Encore moins d'un harem de femmes. Ce serait prodigieusement inutile et... »

Prodigieusement inutile, chiant et ennuyant à mourir, oui; mais il n’avait jamais parlé d’un désir de harem, juste d’elle. Le petit oiseau s’aventurait de lui-même sur des sujets assez tortueux, ce qui ne manqua pas de le surprendre. Si un harem, ça n’était pas vulgaire… Elle perdait pied, il le voyait bien, la pauvre. Son éloquence se faisait la malle, et lui, le grand méchant loup, lui souriait gentiment en lissant une autre mèche de cheveux - incroyablement doux, d’ailleurs - entre ses doigts, comme si de rien n’était.

« Ça vous dérangerait de me rendre mon espace privé ? »

Zen laissa retomber la mèche blonde sans pour autant en faire de même pour son bras qui restait en suspens. Bien entendu, ça ne le dérangerait pas de faire un pas en arrière, pas le moins du monde même; cependant, ça ne le dérangerait pas non de rester ici, tout près d’elle. Son espace privé était assez vaste comparé au sien, pour sûr. Il hésita un instant, partagé entre deux alternatives. Il préférait sans l’ombre d’un doute ne pas bouger, cependant son but n’était pas non plus de se faire haïr à vie par la blonde; les contacts, ça pouvait toujours servir.

« Eh bien en réalité, cela me dérangerait, commença-t-il, doucement, puisqu’il se trouve que je me sens très bien, ici. Mon odeur est-elle désagréable? Mon visage? »

Ce sont des choses qui arrivent, malheureusement; bien que, bien sûr, ça n’était pas son odeur ni même la forme de son visage qui dérangeaient la demoiselle.
Zen, complètement à l’aise, continua de soutenir le regard de son interlocutrice, souriant. Il ne recula pas, se contentant de rabattre son bras le long de son corps, frôlant - par pur hasard- le bras de la jeune fille au passage.

« Je suis bien d’accord sur le fait qu’un harem de femmes me serait plus qu’inutile; pour être honnête, un harem d’hommes me serait tout autant inutile, bien que moins déplaisant. Mais là n’était pas la question. Je ne parlais pas d’épouser tout un groupe de demoiselles de bons principes. »

S’aurait été un véritable cauchemar. Une lui suffirait bien. Ou aucune, vraiment.

« Quel intérêt aurais-je à épouser une quelconque jeune femme avec des principes? Ce serait terriblement ennuyeux. Je parlais de vous, et de vous seulement. »

Si s’avait été une autre, ils n’auraient pas ce genre de discussion de toute façon.
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Mathilde Leylani

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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] - Page 2 Icon_minitime1Sam 4 Juil - 20:42

Ça le dérangerait ? Oh, bien sûr, songea-t-elle en levant ostensiblement les yeux au ciel. Il était vrai que faire un simple pas en arrière aurait sans doute été bien trop difficile pour lui, le pauvre. Avec ses jambes en carton et ses bras en papier mâché, il devait déjà peiner à bouger. Lui demander de faire un mouvement supplémentaire était vraiment cruel de sa part – et déjà, elle regrettait d'avoir été si terriblement insensible à ses problèmes.
Mais quelle espèce de sale –
L'expression de son visage chancela sans se briser lorsque la main du garçon frôla sa peau. Ce n'était rien, vraiment. Elle avait beau ne pas apprécier qu'un inconnu pose ses mains où que ce soit sur sa personne, ce n'était pas ça qui allait la faire trébucher ; il n'y avait rien qu'il puisse découvrir qu'il ne sache déjà, quoi qu'il en soit, et elle doutait franchement qu'il aille jusqu'à faire quoi que ce soit de réellement déplacé.

Il y avait des limites au mauvais goût. Déviant et infréquentable ou pas, elle le pensait un minimum civilisé. Aucune raison d'être effrayée ; elle n'avait pas peur. La gêne était presque aussi insupportable, cela dit, et avait le défaut d'être parfaitement justifiée.

Il ne bougeait toujours pas.

« Je suis bien d’accord sur le fait qu’un harem de femmes me serait plus qu’inutile ; pour être honnête, un harem d’hommes me serait tout autant inutile, bien que moins déplaisant. »

Tout dépendait de sa définition de l'inutile. Enfin – qu'il ne rêve pas de posséder une montagne de prétendants dévoués à ses moindres caprices n'était pas une mauvaise chose, bien entendu. Elle ne pouvait pas le critiquer pour ça. Elle aurait pu s'étonner qu'il ait encore un vague sens de la morale, tout au plus, mais l'attaque restait indirecte ; et quoi qu'elle excellait à ce genre de choses, la suite de ses paroles l'incita au silence. La demoiselle se doutait bien qu'il ne tenait pas concrètement à épouser (ou du moins demander en mariage) n'importe quelle fille trop vertueuse à son goût. En effet, ce n'était pas le propos. Ce qu'elle voulait dire par là, c'était plutôt que vouloir épouser quelqu'un uniquement pour que ses principes ne tiennent plus relevait de l'idiotie la plus complète. Et puis quoi, encore ? On n'épouse pas quelqu'un que l'on déteste par vengeance, on ne vole pas l'amoureux d'un autre juste pour la faire pleurer. Les motifs étaient juste ridicules comparés aux conséquences d'un tel acte.

Ce n'était pas rien, un mariage. C'était indissoluble et sacré. Une fois la bague passée au doigt...

« Quel intérêt aurais-je à épouser une quelconque jeune femme avec des principes ? Ce serait terriblement ennuyeux. Je parlais de vous, et de vous seulement. »

Son regard revint en ligne droite chercher celui de Zen, la stupéfaction prenant un instant le pas sur la gêne. En d'autres circonstances, son côté fleur bleue aurait été ravi. Vous et vous seulement. Mais ce n'était que des piques destinées à la faire fuir ; il voulait la gêner, l'ennuyer. Rien de plus. Il se contentait de vouloir lui faire mal ou lui prouver qu'elle avait tort – et tout ça parce qu'il avait eu le malheur d'être maladroit.

Ses mains se crispèrent un peu sur ses bras.

« Eh bien ça ne change rien, je vous ai déjà répondu, lâcha-t-elle, une pointe d'agacement perçant dans sa voix. Non, ils ne tiendraient plus. »

Un sourire cynique vint éclairer son visage. Relevant son avant-bras gauche, elle vint glisser ses doigts dans sa queue de cheval, ramenée devant son épaule.

« Mais évidemment, je ne doute pas que vous rêviez de m'épouser pour me donner tort, ajouta-t-elle avec une ironie presque palpable, adoucissant de nouveau sa voix pour la rendre plus féminine. Je suis totalement votre genre, c'est vrai. Robe, maquillage, parfum... Ce n'est pas comme si l'envie vous tenaillait, n'est-ce pas. »

Quoi qu'il y ait à perdre, elle ne perdrait pas. C'était elle qui avait refusé de partir comme une voleuse, après tout ; elle ne le laisserait pas se moquer d'elle et la gêner impunément.
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Zen Lutlyngton
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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] - Page 2 Icon_minitime1Jeu 24 Déc - 2:13


L’idée était brillante, il trouvait, bien que maladroite et probablement terriblement haïssable. Ca n’était pas la situation rêvée, ni même la partenaire rêvée, toutefois il doutait qu’un jour la situation et la partenaire seraient réunis, alors il pouvait toujours saisir sa chance, là, à quelques centimètres de la fausse blonde. 
Il ne cherchait pas à la traumatiser ou se venger d’une quelconque manière, vraiment, il se trouvait juste parfaitement bien en place si proche d’elle et ça n’était pas son regard noir qui allait le déloger. Regard qui se fit stupéfait lorsqu’elle le retourna vers lui, comme si ses paroles avaient été surprenantes. Etrange, pourtant il avait l’impression d’aller parfaitement droit au but. Sans doute pensait-elle qu’il ne s’agissait qu’une série d’arrogantes propositions sans fonds, simplement dans le but de se venger d’une quelconque phrase qu’il aurait mal pris, toutefois Zen faisait rarement des propositions sans fond- il faisait rarement des propositions en réalité.

« Eh bien ça ne change rien, je vous ai déjà répondu. Non, ils ne tiendraient plus. »

C’était… Bon à savoir, il imaginait, bien que pour le coup, il n’avait pas vraiment la terrible envie de lui arracher ses principes. Elle pouvait bien les garder, il ne savait qu’en faire, honnêtement. S’avait été arrogance et pointe de sadisme. Il ne désirait, en aucun cas, la toucher ou lui faire du mal, bien qu’on aurait pu être facilement induit en erreur par la maigre distance les séparant et ses gestes quelques peu déplacés - là encore, arrogance et moquerie. Il n’était pas quelqu’un de très gentil, après tout.

« Mais évidemment, je ne doute pas que vous rêviez de m'épouser pour me donner tort. Je suis totalement votre genre, c'est vrai. Robe, maquillage, parfum... Ce n'est pas comme si l'envie vous tenaillait, n'est-ce pas. »


Zen tiqua; c’était plus fort que lui. Non, ça n’était pas l’envie qui le tenaillait, c’était certain, pas ainsi vêtue. Le parfum lui donnait plus mal à la tête qu’autre chose, d’ailleurs. S’il n’avait pas su le secret, il l’aurait oubliée aussi facilement qu’une autre, bien qu’avec cette drôle de sensation encrée dans son estomac - ce qui était plutôt bon signe pour la jeune femme, cela dit. Le déguisement lui allait à merveille. Maintenant, il fallait qu’il tienne; il lui souhaitait bien du courage.
Mais la question n’était pas là. Evidemment, il ne souhaitait pas l’épouser pour lui donner tort, s’aurait été idiot, bien qu’il reconnaissait qu’il aurait pu tout à fait en être capable, dans un moment de folie intense. Cependant il avait l’esprit très clair -aussi clair qu’il pouvait être en étant intoxiqué par ce parfum de la blonde. 

« Non, vous n’êtes pas mon genre, mais cela n’a aucune importance. Enfin, si, ça en a, puisque sinon je ne pourrais pas vous demander en mariage, voyez. »

Parce que c’était clairement ce qu’il était en train de faire, là. Demander en mariage une inconnue dans une ruelle sombre comme le pire de brigand. S’il prenait parfois le temps de réfléchir à ses actions, il n’aurait pas ce genre de problèmes pour commencer. 

« Vous n’êtes pas mon genre ainsi déguisée, mais vous êtes celui de mon père. »


Non, il n’a pas du tout l’impression de s’enliser. 

« Je veux dire que… Vous êtes une fille. D’apparence, fit-il avec de vagues gestes autour de sa personne. Et je suis un homme. On connait nos secrets, alors… »

Alors on s’épouse. Logique.
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Mathilde Leylani
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Mathilde Leylani

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MessageSujet: Re: Winter Kills [Matthilde]   Winter Kills [Matthilde] - Page 2 Icon_minitime1Jeu 7 Avr - 5:07

Sourire forcé aux lèvres, Mathilde profita d'un court moment de lucidité pour se haïr. C'était rare et ça ne durerait heureusement pas ; mais sur le moment, là, tout de suite, elle aurait proprement encastré son crâne dans le premier mur venu sans le moindre remord.
Parce qu'elle avait laissé sa cousine se perdre. Laissé son cousin seul. N'avait, au final, retrouvé personne. Tâché sa jupe. Perdu son chapeau. Blessé ses côtes, et Dieu sait que sa mère hurlerait si elle osait revenir avec un bleu – même si la jupe lui causerait probablement plus d'ennuis. Elle s'était humiliée en public, avait pleuré, avait dévoilé un secret susceptible de faire s'effondrer sa vie comme un bête château de cartes à un parfait inconnu sans la moindre raison, juste parce qu'elle était une imbécile immature impressionnable et s'était retrouvée incapable de réfléchir posément et de – juste. Jouer la comédie. Comme elle le faisait tout le temps, spontanément, sans en avoir vraiment besoin. Elle avait insisté au lieu de simplement partir une fois son atout inespéré en main.
Sortir de sa vie ? Elle aurait du sauter sur l'occasion. Elle n'aurait pas pu demander mieux.
Et il avait fallu qu'elle veuille le contraire.
Mon Dieu, qu'elle était stupide stupide stupide.

Yeux rivés sur un point neutre à sa gauche, la jeune fille s'évertua à se concentrer et laisser tout ça sous clef le temps qu'il faudrait. Elle pourrait s'étouffer sous son oreiller plus tard sans que ça ne lui cause encore plus de gêne – personne n'avait à savoir qu'elle avait bêtement fait de cette journée une des pires de sa vie, merci bien.
Sauf que Zen était au courant. Et par soucis d'équité, au cas où il pose problème, peut-être valait-il mieux en parler avec Matthew.
Urgh. L'idée l'enchantait.
Tout en tentant de mettre de l'ordre dans ses pensées, elle chercha à en mettre dans les mots de Zen. Ses cellules grises étaient pour ainsi dire déficientes depuis quelques minutes ; elle avait l'impression qu'il lui parlait une autre langue et qu'elle n'en saisissait que la moitié. Et encore. Qu'elle soit stupide était une certitude, qu'il n'ait aucunes manières en était une autre, mais où il voulait en venir, ça... Elle nageait. Ou coulait. Difficile à dire pour l'instant – elle n'approchait pas du but en tout cas.
Quel qu'il soit.

« Vous n’êtes pas mon genre ainsi déguisée, mais vous êtes celui de mon père. »

Ses yeux s'ouvrirent tout rond sur le visage parfaitement sérieux de Zen.
… Est-ce qu'il voulait qu'elle épouse son père, maintenant ? Est-ce qu'il insinuait que son père aimait aussi les hommes. Est-ce qu'il avait perdu ce qui lui restait de logique. Est-ce qu'elle était encore réveillée.
La possibilité qu'elle puisse rêver de ça était presque plus terrifiante, remarquez. Elle blâmait la colère et la frustration.

« Je veux dire que… Vous êtes une fille. D’apparence. Et je suis un homme. On connaît nos secrets, alors… »

Un petit soupir soulagé s'échappa inconsciemment d'entre ses lèvres en l'entendant poursuivre. Tout allait bien. Il ne savait juste pas parler.
Aussitôt qu'elle eut intégré ce qu'il disait, en revanche, ses sourcils se froncèrent.

« … Attendez. Pardon ? »

Réflexion ralentie ou pas, elle savait encore additionner deux et deux. Aux yeux de tous, elle était une fille : grâce à l'existence de Matthew, elle pouvait même aller jusqu'à l'être légalement. Ils n'avaient eu qu'à échanger d'identité de A à Z. Eut-elle été fils unique, la question ne se serait pas posée ; elle aurait dû garder ses pantalons et souffrir en silence. Mais là, elle pouvait être Mathilde Leylani sans que personne n'ait à savoir. Tant qu'elle restait suffisamment féminine pour tromper le monde, la supercherie ne pouvait que continuer à fonctionner.
Sauf qu'elle s'arrêtait au mariage, bien sûr. Elle aurait dû se déshabiller ; or son corps restait celui d'un homme.
Et Zen, donc, aimait les hommes. Qu'il ne pouvait pas épouser pour autant, c'était tout bonnement impossible.

Sauf si.

Mathilde, perplexe, en avait oublié qu'il était trop près.

« Vous n'êtes pas sérieux, lâcha-t-elle d'un coup, abasourdie – et ce n'était pas une question. Vous ne pouvez pas vouloir épouser quelqu'un uniquement parce que vous trouvez ça pratique sur le moment. Vous devriez me supporter toute votre vie, je vous signale. »

Puisqu'il ne la connaissait qu'à peine (et ne devait pas beaucoup aimer ce qu'il avait vu), le pari était risqué. Est-ce qu'il ne pouvait pas juste... Se marier à n'importe quelle idiote et la tromper ensuite ? Une idiote stérile, de préférence ? Les prétendants pour celles-là ne devaient pas se bousculer au portillon.
Un mariage l'aurait plus arrangé elle que lui, honnêtement. Cacher son orientation était un peu plus facile que se cacher soi des clavicules aux genoux.
… Ah.

« Surtout que je serais capable de dire oui. Vous savez. »
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