♪~...Stupid Humans...~♫-{Hase'! Ou quiconque croyant s'appeler Haseo...XD}

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De facon objective,etait t-il totalement fautif dans la situation présente?De facon objective,subjective,avait t-il une part de respnsabilité aussi grande que celle que Lidwine voulait lui faire endosser?Le jeune mercenaire ne pensait pas réellement a cela quand il etait arrivé,a priori il n'y pensait pas plus pour le moment,mais il faut dire que l'idée commencait a le tenailler,alors qu'elle n'avait jamais ne serait-ce qu'éffleurer son esprit dans le long mois qui l'avait séparé de sa douce.Etait t-il vraiment fautif?La question méritait éffectivement d'être creusée.Il l'avait bien fait attendre,c'etait un fait.La douleur qu'il ressentait encore sous la forme de petits picotements sur sa joue,qui avait toutefois retrouvée sa couleur habituelle,en témoignait.Lidwine etait en colére,et elle lui avait fait sentir cela.Cette colére,il savait qu'il l'avait mérité.Ou du moins,il le pensait sincérement.Car si il y'avait bien une chose que le jeune homme n'etait pas,c'etait bien quelqu'un de lâche,fuyant ses responsabilités.Comment aurait t-il put l'être,de toutes facons,dans la situation ou il se trouvait?Il avait des devoirs,des obligations.Il etait lié a Lidwine par le pacte tacite qu'ils échangeaient,car ils s'aimaient.Il etait lié par le pacte,plus concret,fait a Dail sous la forme du contrat engagé avec le prince de la contrée du Soleil.Il avait des devois vis a vis des deux personnes,et pour dire la vérité,c'etait ce qui rendait sa relation aussi complexe qu'elle l'etait actuellement.Il n'etait pas du genre a fuir,ou a ne pas prendre ses responsabilités,ni même a les oublier.Bien au contraire,il avait même souvent tendance a porter la charge sur ses épaules,et a endosser des responsabilités qu'il n'aurait jamais dut avoir en temps normal.Il trouvait cela parfaitement naturel.Pensait que c'etait la moindre des choses.Il n'avait pas a trahir Dail,il devait lui apporter un cristal si il en trouvait un.Il n'avait pas non plus a trahir Lidwine,il devrait payer,payer le prix fort si jamais il lui ferait du mal.En l'occurence,il lui en avait fait.Il avait plus ou moins encaissé le choc douloureux de la gifle,même si cette derniére n'etait,il faut dire les choses comme elles sont,pas réellement dangereuse sur le point de vue physique (après tout Haseo avait déja encaissé des coups d'épée et de haches,autrements plus dangereux que la gifle de la démone) mais pour autant,le geste n'en fut pas moins aussi douloureux qu'une fléche directement plantée dans son coeur.C'etait un peu idiot,vut qu'elle l'avait frappé a la joue,mais il avait eu mal au coeur.Il faudrait qu'il reconsidére ce sujet,un jour,avoir mal a un endroit lorsqu'un tout autre etait touché etait un phénoméne bien étrange.Peu importait sur le moment de toutes facons.En tout cas,il ne s'estimait toujours pas sorti d'avance.Il trouvait qu'il n'avait toujours pas payé sa dette,mais il préférait tout de même laisser cela a Lidwine.Le soin de juger.Il n'avait jamais été très doué pour juger par lui même.Certes,il avait ses propres opinions,ses avis,ses convictions et ses pensées,mais il n'avait tout de même jamais été très autonome en matiére de jugement.Car il savait qu'il etait toujours un Antarr quelque part,et qu'un jugement Antarr ne pouvait aboutir qu'a une catasrophe.Peut être etait-ce pour cela qu'il travaillait en temps que mercenaire,a la solde d'un autre personnage,plus apte a prendre des décisions.Cela lui paraissait assez évident,sur le moment.Il n'etait pas tellement peu apte a juger,c'est simplement qu'il n'avait aucune confiance en son jugement la quasi totalité du temps.Et en effet,il ne pouvait qu'approuver totalement son attitude.Après tout,si il s'etait écouté,il aurait rendu sur le champ une visite a la mére de Lidwine,a laquelle il aurait demandé la main de sa fille et en cas de très probable refus,voire même carrément certain,il aurait enlevé sa fille pour partir faire sa vie dans un autre pays.Et très franchement,il trouvait ce jugement absurde,ce qui etait en soit totalement absurde aussi vut qu'il s'agissait de son propre jugement,et que donc,il trouvait lui même son raisonnement absurde.Absurde,absurde.Pourquoi il avait fallut que ce soit sur lui que tombe la faculté de penser et d'eprouver des sentiments humains pour un Antarr?Par moment,il lui aurait parut si facile de tout laisser tomber et de redevenir un pantin au service de cette reine qu'il adorait auparavant,mais qu'il detestait a présent.Il lui semblait si simple qu'il ne soit jamais devenu cet être hybride entre deux êtats.

C'est sur que rester Antarr avait des avantages pour quelqu'un qui se trouvait a présent dans la situation ou il etait.Il ne se souvenait pas réellement de sa vie étant un Antarr,mais il avait une idée assez précise sur l'être qu'il incarnait autrefois,les cris des personnes qu'il avait massacré de sang froid le renseignait suffisamment sur le type de monstre qu'il avait put incarner.Malgré cela,il savait qu'il avait été un militaire,très probablement l'un des plus gradés dans l'armée de Sal'ahë,qu'il avait eu une probable réputation,et qu'il etait haut placé dans la hirarchie.Il savait même qu'il avait eu des relations "amoureuses".Entre guillemets,car on ne peut plus vraiment parler d'amour,dès qu'il s'agit d'un Antarr.Donc Haseo avait une situation,certes horrible,mais plutôt réjouissante pour lui,dans sa "vie antérieure".Après tout,militaire doué,recconnu,gradé et ayant une vie 'sentimentale' cela etait plus proche de la réussite sociale qu'autre chose,non?Et ce,même si il massacrait des personnes innocentes,et qu'il n'eprouvait rien d'autre que l'insatiable soif de sang propre a tout Antarr.Il avait tout de même une situation stable,un équilibre qui ne se serait très probablement pas rompu.Une vie simple,même pour un Antarr.Une vie qu'on aurait peut être même souhaité,si ce n'etait pas celle d'un Antarr.Par moment,le mercenaire songeait que cette vie n'etait peut être pas si mal,comparée maintenant au fait qu'il etait quasiment traqué par des criminels recherchés,par des Antarrs lancés a sa poursuite sur ordre militaire de Sal'ahë,ou plus simplement par des parents revanchards de ses victimes quand il etait auparavant le monstre assassin.Mais quand il repensait a cela,Haseo avait désormais la parade ultime.Car si il avait eu des relations,plus physiques et sexuelles que véitablements amoureuses quand il etait encore dans les rangs du pays irradié,il n'avait jamais,il en etait sur et certain,il n'avait jamais ressenti la plénitude qui l'envahissait chaque fois qu'il contemplait l'oeil de Lidwine,jamais il n'avait ressenti le bonnheur que lui procurait l'écoute de la voix de la jeune fille,jamais il n'avait ressenti le soulagement qu'il eprouvait,et avait érpouvé quand Lidwine l'avait consolé,écouté avant qu'il ne réalise qu'il etait tombé amoureux d'elle,sur les hauteurs d'Hatès.Tout ceci,c'etait des sensations qu'il ignorait,des sensations merveilleuses.L'amour véritable,l'amour humain.Rien qu'éprouver ce sentiment valait la peine de se retrouver dans une situation précaire,de se faire poursuivre par une quasi armada de gus mal intentionnés et de se faire gifler plusieurs fois.Aimer etait véritablement merveilleux.Haseo n'arrivait pas a croire ce qu'il pensait,mais il le pensait tout de même,et très fort de surcroit.Aimer etait véritablement quelque chose de merveilleux.Même si cela avait son lot de souci,le fait d'aimer Lidwine,et de sentir qu'elle l'aimait en retour,c'etait formidable.Tout simplement.Le jeune homme soupira,songeant que décidement,le pacte qui le liait a la jeune démone etait bien trop fort pour être rompu de quelque maniére que ce soit.Le fait que le pacte avec Dail soit concret pouvait peut être sembler qu'il etait plus solide,mais cela n'etait qu'une illusion.Le pacte avec Dail avait beau être très solide,concret,reposant sur des bases réelles,il n'en restait pas moins solide,et par conséquent,déstructible.Tandis que le pacte avec Lidwine etait immatériel.Il n'avait pas de consistance autre que l'amour.Et cela etait plus sur que n'importe quel fondement.On ne pouvait pas le détruire,même si on le voulait.Haseo ne l'aurait pas put,lui du moins.Il savait qu'il ne pourrait pas trouver le bonnheur dans les bras d'une autre femme,ou d'un autre homme bien qu'il n'ai jamais eu de tendances dans ces eaux la.Il savait que jamais,il ne pourrait en toucher une autre,a part sur les endroits communs tels que les bras ou le dos.Il savait qu'il n'aimerait qu'elle,et que cela continuerait sans doute pour longtemps,très longtemps.Peut être même pour la fin de sa vie,après tout il risquait de mourir d'un instant a l'autre.Il aimait Lidwine,elle l'aimait aussi.Il etait inconcevable qu'il puisse en aimer une autre.

«Oh, que vois-je? Vous voulez attenter à ma vertu, jeune homme? Vous devriez me demander en mariage avant de ne seulement songer à me voler un autre baiser»

Haseo la regarda,et irrémédiablement,un sourire se forma sur ses lévres.Il s'etonna presque de la facilité avec laquelle il souriait.C'etait tellement difficiel,d'habitude!Même quand quelque chose de drôle se produisait,même quand il etait avec des personnes qu'il appréciait beaucoup,il n'etait jamais arrivé a sourire aussi facilement.Il regarda la seule personne au monde capable de faciliter ce qu'il considérait comme un exploit,qui souriait aussi.Elle jouait,elle s'amusait.Il ne voyait aucune objection a cela.Le jeu faisait parti de l'amour,après tout,il le savait bien.En tout cas,elle ne pouvait pas être sérieuse.Il aurait adoré la demander en mariage,mais il savait que c'etait impossible.Cela lui interdisait t-il pour autant de se prendre au jeu?Non.Pas du tout,loin de la même.La jeune fille écarta la main d'Haseo sur ses lévres et le regarda d'un air de défi.Si elle le provocait,elle allait voir ce qu'elle allait voir.

Je l'aurais fait immédiatement après vous avoir embrassé pour la premiére fois,charmante demoiselle,mais je crains de ne pas bénéficier des ..."qualités requises" pour obtenir une réponse positive a cette demande.Croyez bien toutefois que j'en suis fort contrarié.

Il la regarda,avec le même air qu'elle il y'a quelques instants,avant de la voir boudeuse,comme une jeune fille dans l'enfance a qui on avait privé quelque chose qu'elle ne considérait pas important,mais qu'elle voulait récupérer quand même.Elle se rapprocha.Haseo la regarda,toujours détendu même par leur promiscuité,mais tout de même un peu nerveux a l'idée qu'il ne pouvait la toucher.Pas encore.

«Et tu oublies que tu m'as fait attendre.Je ne vois pas bien pourquoi tu ne devrais pas attendre, toi aussi.»

Affichant également un même air boudeur,le jeune mercenaire regarda l'oeil unique de la démone,continuant de lui caresser la main avec celle qu'elle n'avait pas repoussé.Il se servit de celle qui avait touché les lévres de Lidwine il y'a quelques instants pour aider l'autre dans cette tâche.A présent,il enlacait la jeune fille,avec tendresse,mais son visage montrant toujours une expression faussement contrarié.

Oh?Dois-je comprendre que tu n'en as pas envie?

Il accentua son regard rouge,prenant presque l'expression larmoyante de l'enfant qui demande a récuperer son jouet préféré après une période donnée de privation.Bien sur,cette expression sonnait fausse,et trahissait totalement les tendres gestes que ses mains avaient envers elle.Il passa une main dans les cheveux de la jeune fille,commencant a timidement lui masser le cuir chevelu de maniére douce et agréable.C'etait assez incroyable comme il pouvait être doux avec elle.Comme avec personne.

Oh, quelle heure pouvait-il bien être?

Lidwine se le demanda brusquement, fronçant à peine les sourcils. Oui, quelle heure pouvait-il bien être, au juste? Elle n'aurait su le dire rien qu'en regardant le soleil, et à vrai dire cela l'embêtait assez. La jeune Démone n'aurait su dire combien de temps elle avait pu passer ici avant qu'Haseo n'arrive, pas plus que combien de temps ils avaient passés là ensemble depuis. Pas vraiment longtemps, mais combien exactement? La notion de temps, qui n'était déjà pas claire pour elle à l'accoutumée, lui avait cette fois totalement échappée. Ces minutes lui étaient à la fois insupportables et agréables, terriblement longues et ô combien courtes à la fois. C'était contradictoire, elle le savait pertinemment ; mais ça, elle n'y pouvait rien. Elle ne le contrôlait pas. Elle haïssait ce garçon, et elle l'aimait pourtant. Elle voulait le voir souffrir, et essayait de le faire sourire pourtant. Elle voulait qu'il s'en aille, et craignait qu'il reparte pourtant. C'était stupide, et elle-même était particulièrement stupide, en cet instant précis. La demoiselle aux cheveux mauves n'aurait jamais du le laisser l'approcher de la sorte, pas plus qu'elle n'aurait du le laisser poser sa main sur sa joue, comme il le faisait à présent. Elle aurait du se montrer inflexible et ne jamais lui pardonner. Pourquoi? Honnêtement, la jeune fille n'en savait rien. Mais le fait était que cette pensée restait et subsistait en elle, sans qu'elle sache trop pourquoi. Oui, parce qu'après tout, il s'était excusé. Et il avait dit que ce n'était pas de sa faute. Alors c'était sans doute que ce n'était réellement pas de la sienne, non? Il n'avait aucune raison de lui mentir, absolument aucune. Oui, et puis elle avait envie de le croire. Haseo l'aimait, comment aurait-il pu lui mentir? Cette pensée était rassurante en soit, c'était vraiment soulageant de se dire qu'il ne pouvait tout simplement pas lui mentir, qu'il ne pouvait pas lui dire quoi que ce soit qu'il ne pensait pas. Parce qu'il lui avait dit qu'il l'aimait, et que ces mots avaient valeur d'ordre. Quand on aime quelqu'un, on ne le blesse pas intentionnellement. Quand on aime quelqu'un, on ne se moque pas de lui. Quand on aime quelqu'un, on reste avec lui pour toujours. Idées stupidement puériles qui pourtant étaient agréable à entendre, et que malgré tout Lidwine aimait à se dire. C'était faux, mais sur le moment elle tenait à être rassurée, et à faire taire la petite voix en elle qui lui disait qu'elle aurait du continuer d'être terriblement en colère contre Haseo. Les doutes venaient avec l'amour, alors ça n'avait rien d'étonnant qu'elle doute et s'inquiète. Oui, c'était tout-à-fait normal, banal même. Tout le monde doutait, ça arrivait à chaque être doué d'une conscience. Mais là, Haseo ne pouvait juste pas lui mentir. Impossible. Totalement impossible.

Et si ça en aurait rassuré plus d'une de se persuader de cela, cela provoqua une immense bouffée d'angoisse en Lidwine. Parce que penser ce genre de choses ne l'avait jamais aidé, dans le passé. C'était se mettre un bandeau sur les yeux. Trahir des promesses était simple, ridiculement simple ; combien de fois l'avait-elle fait elle-même? Dire des choses qu'on ne pensait pas était aisé pour beaucoup et mentir tout autant. Déguiser la réalité, déformer les faits. Parler dans le vide. Parler sans le penser. Difficile de savoir ce que l'autre pensait réellement et ce qu'il ne disait que pour parler et pour rien d'autre. Lidwine s'était déjà fait avoir une fois, et les cicatrices mettaient un temps fou à guérir, chez elle. Et celle qu'on avait laissé dans son cœur était exactement comme celle sur son œil droit ; elle était refermée, mais chaque jour que Dieu faisait son reflet dans le miroir lui rappelait ce triste jour. De même, la gentillesse d'Haseo lui faisait peur. Chat échaudé craint l'eau froide ; ce garçon aux cheveux blancs et aux iris rouges ne lui avait jamais fait de mal, mais rien ne lui disait qu'il ne lui en ferait pas. Volontairement, soit entendu. Les aléas du destin la faisait tout le temps souffrir, tant et si bien qu'elle n'y prêtait guère plus attention. Non, ce qu'elle craignait était qu'il ne veuille que s'amuser, ou bien qu'il ne tienne pas vraiment à elle. Mesurer l'ampleur des sentiments du mercenaire en face d'elle lui était impossible, on ne lui avait pas donné cette faculté. Et d'ailleurs, personne ne l'avait. Le seul pouvoir extraordinaire qu'on pouvait utiliser pour être sûr de quelque chose était la confiance. Lidwine pensait lui faire confiance, mais ne pouvait s'empêcher en corollaire de douter de lui. Ce n'était pas contre lui, vraiment : il n'avait rien fait de mal jusque là, si ce n'était d'être en retard-même si c'était terriblement grave en soit. Lidwine avait beaucoup joué avec le cœur des gens ces dernières années, tant et si bien qu'elle se demandait si ce ne serait pas un juste retour des choses qu'à nouveau on puisse jouer avec le sien. Mais elle voulait faire confiance à Haseo, réellement. Elle le voulait, et essayait d'appliquer, d'oublier ces pensées négatives et ces craintes puériles.

Après tout, l'amour commençait vraiment non pas quand on arrêtait de se demander si l'autre mentait, mais quand les deux se sentaient incapable de se mentir l'un à l'autre.

Je l'aurais fait immédiatement après vous avoir embrassé pour la première fois, charmante demoiselle, mais je crains de ne pas bénéficier des ..."qualités requises" pour obtenir une réponse positive a cette demande. Croyez bien toutefois que j'en suis fort contrarié.

Lidwine garda son air boudeur un moment, mais ne put s'empêcher de se remettre à sourire, laissant s'échapper un petit soupir amusé en entendant sa réponse.

«Je ne pense pas que ma mère serait d'accord, en effet, répondit-elle avec un air plus sérieux, acquiesçant doucement. Surtout pas si elle savait que vous avez voulu voler la pureté de sa fille unique, mon Dieu! Mais tu ne manques pas de qualités, juste de rang social. Dis lui que tu es fils de Duc et elle ne vérifiera même pas ton âge...»

Mon Dieu, oui. C'était à peu près ça qu'elle avait dit, quand elle avait compris qu'elle n'amènerait jamais sa fille vierge au mariage. Mon Dieu. Comme s'il y pouvait quelque chose, celui-là. Il n'avait sûrement pas le temps de surveiller ses fréquentations, avec les problèmes qui régnaient sur son pays et les voisins. Pour le reste elle exagérait, bien sûr, et savait que sa mère prenait ne serait-ce qu'un minimum son avis en considération. Bien sûr il serait un jour où contente ou pas elle n'aurait plus le choix, mais si un prétendant la répugnait vraiment ou lui faisait peur, elle savait qu'elle écouterait ce qu'elle avait à dire. Le démone à l'unique œil violet avait beau rabattre toutes les fautes et les problèmes qu'elle avait sur le dos de sa mère, il n'en restait pas moins que c'était sa mère. Mère qui avait des problèmes elle aussi, et une vie compliquée à gérer. Et son frère n'avait rien arrangé, bien sûr. Comme s'ils avaient besoin de cela.

Oh? Dois-je comprendre que tu n'en as pas envie?

Lidwine ouvrit la bouche, comme pour répondre quelque chose, mais finalement se ravisa. Pas envie? Hmmm..., elle ferma les yeux l'espace d'un instant, ne laissant cette semi-réflexion être perturbée que par les doigts d'Haseo dans ses cheveux et sur sa peau. Pas envie, hein? Non, ce n'était pas vraiment ça. Au contraire, Lidwine ne se souvenait pas avoir jamais refusé un quelconque contact physique avec quelqu'un d'attirant, encore moins en considérant qu'elle ne l'avait pas vu depuis longtemps. Pour la majorité des femmes, c'étaient des moments terriblement important, à plus forte raison encore la 'première fois'. C'était la concrétisation d'un amour-ou d'une union, tout du moins-et de l'attente qu'était censée précéder le mariage. Mais ça, Lidwine n'en savait guère grand chose. Elle avait laissé Aiden la toucher quand elle avait quinze ans, et pourtant elle ne se souvenait pas avoir jamais songé qu'elle pourrait se marier avec lui. C'était venu naturellement, 'de fil en aiguille', en quelque sorte. Et après lui, nombreuses étaient les personnes avec qui elle avait passé ce qui pourrait être qualifié d'agréable moment. Hommes ou femmes, adolescents ou jeunes adultes, plus jeunes ou plus vieux qu'elle, toujours attirant bien sûr, mais pas des personnes qu'elle avait aimé avec son cœur. Alors oui, la Démone imaginait sans peine que de ce côté là elle était loin d'être un modèle. Qui plus est, ça n'avait dorénavant plus vraiment ce sens sacré ou important, pour elle. L'amour physique-purement physique-n'avait rien de particulier à ses yeux. C'était juste un moment de plaisir comme un autre, qu'on avait tendance à vouloir partager avec quelqu'un de séduisant. Mais l'idée d'un jour retomber amoureuse ne lui avait jamais traversé l'esprit, à dire vrai. En général quand elle voulait obtenir quelque chose des autres ou que d'autres voulaient obtenir quelque chose d'elle, ça n'avait rien à voir avec l'amour. Parfois elle ne les avait même jamais revus, après. Ce n'était pas des choses dont elle était particulièrement fière, mais c'était elle et elle faisait très bien avec. Alors oui, elle aurait même du sauter sur l'occasion ; elle aimait Haseo, non? Quoi de plus normal que d'être attirée par lui, en ce cas? Et pourtant, elle hésitait trop. Et pour être honnête, elle savait que quand elle hésitait ce n'était pas bon signe. La jolie bourgeoise au cache-œil savait-ou espérait-qu'il ne se moquait pas d'elle, mais...

«C'est pas ça..., répondit-elle en détournant son regard, évitant celui de son interlocuteur. C'est pas du tout le problème, c'est juste...»

Elle laissa sa phrase en suspens, cherchant ce qui allait suivre. C'était juste quoi, hein? Elle-même ne savait pas bien, finalement. Et expliquer quelque chose qu'elle ne comprenait pas elle-même allait s'avérer être une entreprise ardue, elle s'en rendait bien compte.

«Haseo, tu m'aimes vraiment, n'est-ce pas?», demanda-t-elle, plantant son unique iris violet dans celui de son interelocuteur.

Lidwine savait pertinemment qu'il allait dire oui, mais il n'empêchait qu'elle avait besoin de l'entendre. Ridicule? Peut-être, mais elle voulait l'entendre. Qu'il parle, qu'il lui raconte n'importe quoi s'il le voulait, mais qu'il la rassure. Qu'il trouve les mots. Elle savait qu'il les avait, de toute façon ; elle le savait pertinemment, là encore. Alors s'il les avait, elle voulait les entendre. Peu importe ce que ce serait, comment ce serait dit, avec quel ton ce serait dit. Tant qu'elle arrivait à se persuader complètement qu'Haseo l'aimait et qu'elle aussi l'aimait, ça lui irait. Tant qu'elle arrivait à se persuader que ce ne serait jamais uniquement physique entre eux, ça lui irait parfaitement. Lidwine n'aimait pas être consolée ou câlinée à outrance, elle n'aimait pas qu'on voit ses faiblesses, aussi petites et ridicules soient-elles. Mais là, elle n'y pouvait strictement rien. Elle était forte et volontaire, mais elle n'en restait pas moins qu'une jeune fille de dix-sept ans. Haseo repartirait, elle ne savait pas quand elle le reverrait ensuite. Haseo pouvait se moquer d'elle, comme il pouvait mourir sans avoir le temps de la revoir. Elle allait se fiancer dans trop peu de temps à son goût. Elle était énervée et avait accumulé une quantité incroyable de stress ces dernières semaines. Il habitait le royaume ennemi au sien. C'était un demi-Antarr. Elle ne l'avait pas empêché de prendre à son pays quelque chose dont il avait besoin pour le donner au sien. Elle ne savait pas ce qui se passerait si on les voyait ou qu'on le trouvait, un jour.

Et, mine de rien, ça commençait à faire beaucoup.

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Haseo n'etait pas quelqu'un dont il etait facile de deviner immédiatement les émotions qu'il pouvait ressentir.Il n'avait encore jamais rencontré quelqu'un dans sa vie,ou n'en avait plus le souvenir après sa période de "blanc" tant qu'il etait encore l'Antarr au service de Melfia,il n'avait jamais rencontré quelqu'un qui etait a même de savoir ce que le demi-Antarr aux cheveux blancs songeait.Et cela pouvait se comprendre,dans un sens.Après tout,il restait a moitié Antarr.A moitié humain,certes,mais a moitié Antarr quand même.Et cette moitié Antarr etait bien plus forte que sa moitié humaine.Alors certes,c'etait beaucoup grâce a cette fameuse moitié Antarr qu'il etait encore en vie a l'heure actuelle.Sans les pouvoirs magiques du cristal qui circulaient encore dans ses veines,Haseo doutait qu'a l'heure actuelle,il puisse prétendre a être quelqu'un de très très puissant,comme il l'etait.Oh,certes,il etait extraordinairement fort,surtout pour un humain,dans le maniement des armes et l'art du combat.Mais la puissance du cristal lui permettait beaucoup de compromis.Elle lui octroyait la faculté d'utiliser la magie par exemple,a court débit,mais suffisant pour se tirer de quelques situations.Elle lui octroyait la possibilité d'invoquer ses fameuses armes qui surgissaient du néant quand il en avait besoin.Elle lui octroyait également la possibilité,qui lui etait de plus en plus utile,de pouvoir endurer n'importe quel climat sans réelles conséquences.Le pouvoir magique du cristal avait beaucoup d'avantages.Mais même si ces fameux avantages etaient une partie de ce qui lui permettait de survivre aujourdhui,Haseo ne perdait pas non plus de vue que c'etait également la puissance du cristal qui l'avait placé dans cette situation a la base.Le cristal avait frappé Sal'ahë,et avait finit par épargner un de ses habitants,en l'occurence,lui même.Et si cette chance de ne plus vraiment ressentir ce vide absolu qu'etait les sentiments Antarr etait quelque chose que le jeune homme considérait comme l'un des plus grands cadeaux qu'il ai jamais recu dans sa vie,il fallait aussi recconaître que c'etait a cause de ce soudain changement de statut qu'il etait devenu le paria traqué de sa race.Haseo n'aimait pas les traîtres,il n'aimait pas qu'on faille a son honneur,ni a ses devoirs.Il méprisait les personnes qui avaient trahirs leur serment pour quelque chose d'autre.Mais il savait qu'il en etait lui même un,et en un sens,il se méprisait lui même.Bien sur,il avait eu d'excellentes raisons de trahir Sal'ahë.N'etant plus vraiment un Antarr,il etait évident que l'armée de ces derniers n'avait alors pour objectif que de vouloir sectionner a la racine le parasite qui s'etait infiltré dans son armée.De ce fait,Haseo n'avait pas eu a choisir bien longtemps.C'etait son ancienne loyauté sous l'influence du cristal,ou sa propre vie qui venait d'obtenir un sauf conduit providentiel pour tenter de repartir dans une vie qu'il ne pouvait esperer que normale.Il n'avait donc pas vraiment eu le choix,losqu'il avait compris que rester dans l'armée de Melfia Hider signifiait mourir de la main de ses propres hommes,qu'il avait lui même commandé sur le champ de bataille.La perspective l'effrayait,et il n'avait eu aucune autre alternative que de s'enfuir,devenant ainsi le traître a Sal'ahë.Il n'avait pas eu le choix,et il le savait.Mais ca n'etait pas pour autant qu'il ne méprisait pas son attitude.Attitude qui avait découlé de sa libération du cristal,et par extension,du cristal lui même.De la Kara-Xanthe.

Mais au final,même après qu'il se soit enfuit du pays irradié,Haseo n'avait pas eu une vie plus simple qu'auparavant.Il avait dès lors prit conscience que son êtat unique ne l'arrangeait absolument pas.Certes,il etait a moitié humain,et c'etait ce qui faisait de lui le paria de la race des Antarrs.Mais certes,il etait aussi a moitié Antarr,et cela faisait aussi de lui le paria de toutes les autres races de Lysandre.Le monde avait peur des Antarr,rien d'ettonant après les horreurs qu'ils avaient commis.Haseo lui même avait été l'auteur de beaucoup d'atrocités,toutes plus horribles les unes que les autres.Si il en parlait un peu a Lidwine,il aurait parié que cette derniére serait fort capable de l'eviter un moment.Comment voulez vous approcher naturellement comme elle le faisait actuellement,quelqu'un dont on venait d'apprendre qu'il avait rasé un village,et qu'il s'etait amusé un temps avec les survivants de maniére macabre,avant de tous les achever jusqu'au dernier,simplement parce que Melfia leur avait demandé de partir chercher quelque chose qui etait présent dans ce village?La reine se moquait bien de cet endroit.Il pouvait être rasé ou rester en parfait êtat,elle n'en avait cure.Alors ses hommes et lui en avaient profités.Parce qu'un Antarr aimait cela,la mort.Un Antarr aimait détruire,piller,tuer,tout ce qu'il pouvait.Il savait au fond de lui que la seule personne que les Antarrs ne pourraient jamais tuer,c'etait Melfia Hider.Mais mis a part cela,il aurait parié tout l'or du monde que chaque Antarr de l'armée aurait adoré tuer tout ses congénéres,juste pour le plaisir.Si ils ne le faisaient pas,c'etait parce que Melfia le leur avait interdit,dailleurs.Haseo n'en parlerait jamais a Lidwine.Il ne lui dirait jamais toute les horreurs qu'il avait commis,tout les meurtres qui le hantait encore.Elle etait bien assez intelligente pour se rendre compte de l'ampleur toute seule.Mais malgré le fait qu'elle s'en rende compte,le demi-Antarr etait quand même parfaitement certain que si il le lui disait de vive voix,elle avait toute les chances d'avoir peur de lui.Et Haseo avait trop peur de perdre Lidwine.Voila pourquoi,quoi qu'elle ferait,il continuerait de croire en elle.Peu importait si elle le haïssait,ne l'aimait plus,le trompait,aurait peur de lui,il continuerait de croire en elle,parce qu'il etait amoureux d'elle.Il le savait,ca au moins,c'etait evident.Mais il n'aurait peut être,ou sûrement,pas supporté que la demoiselle Auura ne l'aime plus.Cette perspective le terrorisait,il ne pouvait pas y penser,parce que le simple fait d'y songer le faisait presque retomber dans un êtat purement Antarr.C'etait assez horrible l'influence que Lidwine pouvait avoir sur lui.Ou plutôt,l'opinion de Lidwine sur lui avait un effet sur Haseo qui pouvait changer son êtat,jusqu'au plus profond de lui même.Elle ne l'aimerait plus?Il serait triste,en colére,brutal.Comme un Antarr.Elle l'aimerait encore?Il serait heureux,doux,satisfait de cela.Il serait comme un Humain.Elle pouvait agir sur lui comme personne,et cela le rendait aussi apeuré que content.Il venait de trouver la personne avec qui il voulait partager tout ses moments de bonnheur.La personne qui pouvait agir sur son êtat.La personne qui pouvait le faire redevenir humain,ou du moins,lui rendre ses sentiments humains.S'ôter la puissance du cristal parraissait impossible.Augmenter son ressenti humain vis a vis des personnes autres que lui même,cela lui paraissait si simple,maintenant qu'il connaissait Lidwine...Le jeune Antarr soupira légérement.Lidwine,de son coté,sourit après avoir laissé passé son air boudeur.Il etait avec elle,pour l'instant.Et pour l'instant,c'etait tout ce qui comptait.

«Je ne pense pas que ma mère serait d'accord, en effet. Surtout pas si elle savait que vous avez voulu voler la pureté de sa fille unique, mon Dieu! Mais tu ne manques pas de qualités, juste de rang social. Dis lui que tu es fils de Duc et elle ne vérifiera même pas ton âge...»

Haseo pencha doucement sa tête sur le coté,ses mains continuant de caresser le cuir chevelu de la jeune fille avec tendresse.Cette voix qu'il avait si souvent ré entendu dans ses rêves lui enchantait ses oreilles.Fils de Duc....Le jeune mercenaire fit mine de reflechir un instant,avant de répondre de nouveau,l'air également plus sérieux.

Hum...Je suis fils d'un très célébre et très riche forgeron....Cela pourrait t-il passer?Mieux vaut qu'elle ne vérifie pas plutôt ou je suis né,et ou je travaille dans ce cas....

Il fronca un peu les sourcils,remarquant que son aimée etait perturbée après qu'il lui ai posé une question sur son envie.Il avait dit cela plus pour tenter de lui voler un baiser,mais a prèsent qu'elle semblait un peu perdue,il reprenait un air complétement sérieux.Elle etait si belle quand elle s'inquiétait,elle avait l'air tellement plus fragile que quand elle parlait normalement...Deux facettes de Lidwine,chacune ayant réussi a gagner le coeur vide du mercenaire d'Oria.

«C'est pas ça... C'est pas du tout le problème, c'est juste...»

Haseo la regarda.Elle avait détourné le regard,elle l'inquiétait un peu.Elle semblait fortement touchée par les paroles qu'il venait de dire,et pour être honnête,cela l'inquietait également.Avait t-il posé le doigt la ou il ne fallait pas?Venait t-il de dire quelque chose de mal?Il ne savait pas vraiment de quoi il s'agissait,il ne connaissait pas encore très bien le mode de pensée de Lidwine,mais...Il savait quand elle semblait désorientée,et cela n'arrivait pas souvent.Interieurement,il se promit de ne plus jamais redit de pareilles phrases qu'en cas d'absolue necessité.

«Haseo, tu m'aimes vraiment, n'est-ce pas?»,

Le mercenaire pencha sa tête sur le coté,l'air un peu destabilisé par cette question.Elle avait dit plus tôt qu'il lui déclarait son amour un peu trop souvent,il s'etait donc promis de réduire ce genre de propos,et voila qu'elle lui demandait si...Il hocha la tête vers Lidwine.Il n'avait pas besoin de savoir,elle etait sérieuse,il ne devait pas plaisanter,ou quoi que ce soit d'autre.Lentement,il passa ses bras autour de la nuque de Lidwine,l'enlacant tendrement,et posa son menton sur l'épaule de la démone,en soupirant d'aise.

Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour te rendre heureuse.Tout.Parce que oui,Lidwine.Je t'aime vraiment.Je t'aime plus que tout au monde.Il n'y aura personne d'autre que toi dans ma vie,a présent.Et d'une certaine maniére,tu seras toujours avec moi.Parce que je t'aime.

Il savait que ce romantisme mielleux n'etait pas le genre de Lidwine,ni le sien en fait.Mais elle avait besoin de ca pour l'instant,et il n'avait pas le choix.Et puis au fond,il etait sincére.On ne peut plus sincére.

Fallait-il être heureuse de ne pas avoir été à Sal'ahë, ce jour là?

Oh, objectivement oui. Très heureuse. Ce royaume, à l'opposé du sien, avait été frappé par un mal terrible. Elle devait bien avouer que, sur le moment, elle n'y avait pas compris grand chose. Mis à part qu'ils venait de se passer quelque chose de grave, de vraiment très grave. Pour une jeune bourgeoise, le très grave n'avait certes pas une grande signification ; tout lui paraissait d'un désintérêt profond, quand au contraire certains de ses actes semblaient prendre des proportions démesurées. Mais certainement qu'à quatorze ans, elle n'était pas assez mature pour pouvoir comprendre réellement quoi que ce soit à ce qui venait de se produire. Et puis il fallait dire que sa mère avait fait en sorte qu'elle ne s'inquiète pas trop pour ça, qu'elle se concentre sur ses cours et qu'elle fasse comme si de rien n'était. Le royaume des pluies leur faisait face, mais était tellement loin ; quoi qu'il leur arrive, ça ne les regardait pas. Peut-être leur pays, mais pas eux. Comment quelque chose de si important pouvait bien toucher une pauvre jeune fille aux grands yeux mauves vivant tranquillement sa vie? Aucunement, c'était impossible. C'était pour ça qu'elle n'avait pas tout de suite compris qu'elle avait assisté à ses dépends à un changement radicale, majeur de la vie des habitants de Lysandre. Que finalement, à partir de ce jour là, tout serait un peu différent. Pas pour tout le monde, pas à échelle d'homme bien sûr : mais à plus grande échelle, si on voyait plus grand. Maintenant Sal'ahë était peuplée d'être ni vraiment vivants, ni vraiment morts. Des personnes qui selon toute vraisemblance, ne ressentaient plus rien. C'était ce qu'elle en avait entendu, en tout cas. Pourtant, la démone aux cheveux violets avait du mal à y croire. Ressentir, c'était naturel et inné pour tout être vivant, que ce soit les Elfes, les Démons ou les Humains. Impossible de faire autrement : on ressentait peine, joie, amour ou colère. Et quelque part, elle ne pouvait pas s'empêcher de se dire que ça devait être bien, parfois. Pas dans le sens où c'était mal de ressentir, mais dans le sens où ça devait leur éviter bien des problèmes. Ils étaient devenus forts, et n'avaient plus besoin de se tourmenter à propos de choses stupides et insignifiantes. C'était triste, bien entendu. Horrible. Mais impossible à s'imaginer. C'était comme essayer de dessiner quelque chose qu'on ne connaissait pas, ou tenter de s'imaginer comment on vivrait si on ne voyait rien. Eux trouvait cela horrible, mais sincèrement elle doutait que les Antarr eux-même souffrent de leur condition. S'ils ne s'en rendaient pas compte, comment auraient-ils pu?

Lidwine secoua doucement sa tête de gauche à droite, faisant une légère grimace, quand Haseo lui répondit. Son lieu d'origine... En cela, Haseo Weapons était un mystère pour elle. Il était bien un Antarr, non? C'était ce qu'il lui avait dit et continuait de lui dire, tout du moins. C'était peut-être simplement un mensonge pour se rendre intéressant, elle n'avait aucun moyen d'aller vérifier cela. Mais à la vérité, elle ne savait trop qu'en penser. Le garçon à côté d'elle ne devrait rien ressentir, et pourtant il lui disait bien l'aimer. Contradictoire, complètement contradictoire. L'amour était après la haine le sentiment le plus fort qu'on pouvait ressentir, de son avis, et en cela ils étaient frères et sœurs. Était-ce possible que la Kara-Xanthe perde de son effet sur une seule personne, un seul habitant de la maudite Sal'ahë? Et se pouvait-il qu'elle croise et tombe amoureuse de cette même personne? Possible, juste tellement improbable. En tout cas s'il disait vrai, elle ne comprendrait jamais vraiment comment il marchait. Les autres personnes, la jeune fille pouvait tenter de les comprendre et de raisonner comme eux ; ils avaient beau ne pas forcément avoir le même mode de pensée qu'elle ils étaient fait avec la même base, et leur caractère n'avait aucunement été altéré par une quelconque pierre aux étranges pouvoirs. Alors que lui, comment pouvait-elle même ne serait-ce que faire semblant d'essayer de le comprendre? Son cœur ne devait pas battre comme le sien, ses sentiments devaient être peut-être plus ténus, peut-être déviés, peut-être même toujours inexistants. Elle n'en savait rien, après tout. Et une fois encore il se pouvait qu'il lui ait menti sur toute la ligne, pour être intéressant ou pour voir jusqu'où la stupidité démoniaque pouvait aller. En cela elle ne se croyait pas la meilleur, et se savait nantie d'une intelligence tout-à-fait dans la moyenne, pas plus bête qu'un autre mais pas vraiment intelligente pour autant. Alors oui, il aurait pu lui mentir sans qu'elle prenne le temps de se demander s'il l'avait fait ou pas. Pas naïve, mais pas méfiante sur tout non plus. Dans la moyenne, toujours dans la moyenne. Lui, c'était une exception. Il devait être recherché, s'il avait dit vrai. Il aurait aussi des problèmes à Hatès, si en effet il venait d'Oria pour voler les fragments de Kara-Xanthe. Lidwine n'aimait pas le laisser prendre ce que son propre roi recherchait pour l'amener au sien, mais elle n'y pouvait rien. Même si elle avait pu l'en empêcher, jamais la demoiselle à l'unique œil violet n'aurait touché cette chose. Jamais. C'était extrêmement dangereux, aussi petit soit le morceau. Certes, la jeune bourgeoise aimait le danger ; mais pas s'il était sous cette forme, pas si c'était quelque chose qu'elle ne comprenait pas. Les armes, elle comprenait : frapper et se défendre, elle savait faire. Seulement ça, non. Elle ne maitrisait pas, et ne pouvait pas être sûre que ça lui ferait un mal terrible et irréversible si elle y touchait. Elle voulait mourir de la main de quelqu'un d'autre, elle voulait voir venir le coup et avoir le temps, durant quelque secondes, de se dire qu'elle allait mourir. Masochiste? Pas vraiment, non. Simplement ça, elle le savait. Qu'avec un coup d'épée ou de quoi que ce soit bien placé, elle mourrait. Elle ne voulait pas mourir de maladie. Pas de vieillesse. Non, elle voulait mourir tuée, peu importe comment. Mais quelque chose de concret. Sûrement pas à cause d'un satané cailloux qu'elle n'avait nullement besoin de toucher.

Lidwine ne dit rien quand Haseo passa ses bras autour de son cou, le laissant poser sa tête sur son épaule. Ce n'était jamais désagréable de se faire enlacer, de toute façon.

Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour te rendre heureuse. Tout. Parce que oui, Lidwine. Je t'aime vraiment. Je t'aime plus que tout au monde. Il n'y aura personne d'autre que toi dans ma vie, à présent. Et d'une certaine manière, tu seras toujours avec moi. Parce que je t'aime.

La jeune fille resta ainsi sans bouger pendant qu'il parlait, se laissant légèrement aller, arquant ses sourcils. Uh..., n'importe quoi pour la rendre heureuse? Rendre quelqu'un heureux, c'était une des choses dont on pouvait dire 'plus facile à dire qu'à faire'. Et, pour être tout-à-fait honnête, Lidwine ne savait pas s'il lui apporterait plus de bien que de mal, à terme. Mais elle voulait croire qu'il en valait la peine : autrement ça n'aurait servi à rien de tenter quoi que ce soit, n'est-ce pas? A partir de là, son point de vue sur la situation était loin d'être objectif, et elle le savait. Juger aurait été franchement malvenu de sa part, et pourtant n'importe qui aurait dit que c'était à elle de juger, et à personne d'autre. Ironique, franchement ironique et mal fichu. C'était dans des moments pareils qu'elle jugeait qu'il aurait été drôlement pratique d'avoir une petite conscience qui flotterait à côté d'elle, pour la guider dans ses choix. Ses amis..., ses amis, elle ne pouvait pas leur parler d'Haseo. Les bourgeois ne devaient pas le savoir, même si elle avait toute confiance en eux. Et les autres..., non, ça ne devait pas s'ébruiter. Elle ne voulait pas causer d'ennuis à Haseo, et ne voulaient pas en avoir elle-même non plus, ce qui en soit était assez compréhensible. Pour autant, la rendre heureuse, n'aimer qu'elle, qu'elle resterait avec elle jusqu'à la fin de sa vie, quelque part..., qu'il l'aimait..., c'était beau, certes. Sans doute que beaucoup de jeunes filles auraient aimés qu'on leur dise quelque chose comme ça, elle n'en doutait pas un seul instant. Surtout si c'était sincère. Oui, surtout si c'était sincère. Si ça ne l'était pas, c'était la plus cruelle des réplique qu'on pouvait donner à un Prince Charmant. La plus cruelle et la plus malhonnête. Mais tant que c'était sincère, c'était...

Lidwine se dégagea brusquement de l'étreinte d'Haseo, appuya la paume de ses mains contre ses clavicules et le poussa contre l'herbe, restant juste au-dessus de lui. Elle resta un moment là, sourcils froncés, à fixer ses yeux rouges, laissant le tissu mauve et noir de son haut se coller à son dos et se détendre devant elle. Puis, finalement, elle se décida à parler.

«Aha? Mais comment tu peux savoir ça? Que tu m'aimes, je veux dire. Tu es un Antarr, tu n'es pas censé ressentir quoi que ce soit ; alors si maintenant tu ressens quelque chose pour moi, comment tu peux être sûr et certain que c'est bel et bien de l'amour et pas quelqu'autre sentiment un peu similaire?»

Elle rejeta d'un mouvement de tête machinal une mèche de ses cheveux qui la gênait, gardant ses deux mains appuyées contre le torse de son interlocuteur.

«On ne peut pas dire que tu me connaisse vraiment, ça ne fait pas longtemps qu'on s'est rencontré. Qui te dis que je ne suis pas quelqu'un d'horrible et de détestable, et que je ne me fiche pas complètement de toi? Qui te dis que je n'ai pas prévenu les autorités et qu'elles ne vont pas venir d'une seconde à l'autre? Tu ne peux pas en être sûr, et ma parole ne vaut pas grand chose...»

Lidwine soupira, bouche fermée, gardant son regard foncé vissé dans celui d'Haseo. Elle ne le faisait pas ni ne l'avait fait, mais c'était un fait : elle aurait pu. Elle savait qu'elle aurait pu. La jeune fille aurait tout-à-fait pu s'amuser avec lui juste pour voir s'il était complètement stupide tout comme elle aurait tout-à-fait pu être stressée de son absence parce qu'elle avait prévenue les autorité qu'un Antarr chercheur de Kara Xanthe rodait de temps à autre à Hatès. Ça tenait du possible. Pourquoi il la croyait sur parole, en ce cas? Et pourquoi l'avait-elle cru elle, d'ailleurs? Il pouvait la tuer, là, si l'envie lui en prenait. L'amour rendait stupide, stupide, stupide. Elle avait oublié à quel point, en deux ans.

«Je suis sûre que ton petit roi n'aimerait pas te savoir là, ajouta-t-elle finalement, haussant asymétriquement ses sourcils mais restant là où elle était pour autant. Tu as le droit d'être ici, au moins? Tu risques d'avoir des ennuis.»

Invité

La vie peut être bien étrange, vous ne trouvez pas? L'on peut croiser une personne dans un bar, dans une rue, dans un quelconque endroit, si on la connais, même de vue, on ne peut que la remarquer, essayant en vain de faire fonctionner notre cerveau pour se souvenir de cette personne. Avec le temps, pour les personnes « ordinaires », les souvenirs s'effaçaient un à un, vers une destination inconnue, pour laisser place à d'autre souvenirs qui eux aussi disparaîtront, dans des temps plus ou moins long. Pourtant, même si ses souvenirs s'en vont à jamais dans un endroit inconnu, il reste en nous un sentiments, une envie, un désir qui refait surface, comme pour nous indiquer que l'on à déjà vu cette personne. Parfois, si c'était un ami, on peut ressentir une grande vague de chaleur en nous, nous poussant à être chaleureux avec. Au contraire, si c'était quelqu'un que l'on appréciait moins, et encore plus si c'était réciproque, on ressent comme de la colère monter en nous, et nous avons bien moins envie d'aller poliment la saluer. De plus, si c'était bien plus intime qu'une amitié, comme de l'amour, on peut être pousser par des remords ou des regrets, et on se sent tout de suite mal à l'aise. Ce genre de sentiment nous rappelle, que même si mentalement, on ne se souviens pas de la personne, notre corps lui, à enregistrer le moindre changement pour nous le renvoyer en temps voulu. C'était de même pour nos cinq sens. En revoyant une personne connu, on pouvait repenser à un aliment manger avec elle, un parfum sentie en sa présence, tant de petite attention qui nous surprend quand elle reviennent au grands galop. Pourquoi, le corps humain était ainsi. C'est surement ce qui différencie le plus l'être humain de l'animal, cette intelligence plus développée permettant de mieux comprendre ce qui l'entoure, même si parfois, l'humain ne fait pas attention. Pourtant, malgré ses sens développés pour reconnaître quelqu'un, il pouvait très bien se passer un autre phénomène. On pouvait très bien passer à côté d'une personne, plus ou moins proche, que l'on ne reconnais pas, alors que cette personne vous reconnais immédiatement. Dans ce cas la, les sens peuvent ne pas vous envoyer de sensation, et on se retrouve un peu penaud devant une personne qui peut connaître toute votre vie sans se souvenir ne serait-ce que de son prénom. Oui, la vie, en plus de ne pas toujours être joyeuse, elle était un totale mystère pour la plupart de l'humanité. Pourtant, elle avait dotée certains être de dons que d'autre ne possédaient pas. Les démon étaient beaucoup plus resistants, les Elfes etaient la race la plus vive et la plus gracieuse de tout Lysandre, les Antarrs avaient une force incommensurable et le montraient bien. Certains pouvaient être jaloux, d'autre envieux et désireux sans jalousie, et d'autre encore pouvaient se contenter de ce qu'ils avaient. Bâtie sur le même plan, chaque humains ou monstres se développaient mentalement de la façon dont ils le voulaient, qu'ils vivent dans une château enfermé, dans une ferme ou bien dans un charmant petit village. Oui, les seules choses qui nous différenciaient étaient ses petits instants, qui avait l'air anodin, mais qui pouvait changer la vie. Un baiser déposé sur les lèvres d'un amant, une gifle donné à l'un de ses enfants, son corps offert à un partenaire bien envieux, tous ses instants étaient magiques pour chacune des personnes, bien que parfaitement normale.

Ses instants étaient surement ce qu'il pouvait y avoir de plus beau dans la vie. Un bonheur partagé, seul ou parfois à plusieurs, qui changeait l'existence. Un baiser partager pouvait après quelques années se transformer en mariage, ou en enfants. Une gifle pouvait finir en procès, ou une simple caresses pouvait conduire à un amour fort et pur des plus passionné. Du moins, c'est ainsi que le jeune Antarr le voyait. Peut être que son point de vue pouvait paraître étrange, mais combien de fois sétait-il eztrouvée dans ce genre de situation, celle ou on croit connaître une personne, qui autrefois était un ami proche, sans toutefois se rappeler de tout les instant passés en sa compagnie, ou même se rappeler le son de sa voix, de son rire, de ses pleurs qu'on avait pus tant de fois avoir essuyer. Oui, il avait connu tant d'instant semblable. Celui ou on s'arrête pour regarder par deux fois la personne qui vient de nous frôler, croyant avoir retrouvée un vieil ami d'enfance, qui au final n'était rien d'autre qu'une personne inconnue, perdue dans la foule de personnes qui se dirigeaient toute dans des directions différentes. Des directions spatiales, mais aussi des directions de choix de vie. Et Haseo croyait t-il au destin,finalement?La réponse etait simple, non. Haseo ne croyait pas trop au destin,et a fort raison puisque le demi-Antarr etait quelqu'un dont le destin avait été parsemé de malheurs depuis trois ans. Depuis ses dix septs ans, depuis que le crital maudit avait causé la décadence de Sal'ahë, Haseo avait eu une existence pour ainsi dire fort malchanceuse. C'etait surtout pour cela qu'il ne croyait plus au destin depuis longtemps.Mais depuis qu'il avait rencontré Lidwine, depuis qu'il etait enfin amoureux fou de quelqu'un, de quelqu'un qui le comprenait et qui l'aimait en retour, il se pouvait que sa perspective des choses avait changée. Comme il se pouvait que non, en fin de compte, remarquez. C'etait Haseo, et Haseo etait un être entété. Cela etait un fait, même Lidwine aurait put le confirmer alors qu'elle ne le connaissait pas depuis longtemps. Un entété. Alors qu'il venait gentiment de réconforter la personne qu'il aimait plus que tout dans ce monde, il se rendit compte que son acte eu un effet beaucoup plus révélateur. Lidwine etait tellement redevenue...Normale?Redevenue moins triste...Elle avait été consolée. En tout cas, elle n'etait pas dans le même êtat qu'avant les paroles du mercenaire, ce qui laissait a penser qu'il avait bien réussi a la consoler. Néanmoins, elle semblait a présent plus enclinte a le faire tourner en bourrique. Visiblement, elle avait besoin d'évacuer encore un peu sa colére.

«Aha? Mais comment tu peux savoir ça? Que tu m'aimes, je veux dire. Tu es un Antarr, tu n'es pas censé ressentir quoi que ce soit ; alors si maintenant tu ressens quelque chose pour moi, comment tu peux être sûr et certain que c'est bel et bien de l'amour et pas quelqu'autre sentiment un peu similaire?»

Ca,c'etait un fait...C'etait un Antarr,de ce fait il n'etait pas censé ressentir quelque chose.Le probléme,c'etait qu'Haseo etait sur d'une chose,il n'etait plus complétement un Antarr.Et un sentiment tel que l'amour etait peut être masqué par la puissance du cristal,néanmoins c'etait un sentiment que Haseo Weapons avait déja connu auparavant.Une ou deux fois,quand il etait jeune,avant de devenir le terrifiant animal tranfsformé par la Kara-Xanthe.Et il se souvenait ce que cela pouvait faire,aimer.Rendre stupide,devenir complétement dépendant de l'autre,avoir besoin de le voir constamment...Le coeur qui bat,et toutes ces choses étranges.Il se souvenait assez précisement de ce que l'amour faisait ressentir,et par comparaison,il ne pouvait que dire qu'il aimait Lidwine.Parce que justement,l'amour semblait le seul sentiment assez fort,hormis la haine,a être en mesure de franchir les barriéres du cristal,a franchir tout ce que la Kara-Xanthe pouvait mettre sur sa route,pour finalement être libéré.L'amour.Oui,il aimait Lidwine.Il pouvait l'affirmer.Pas le prouver,c'etait évident,mais il pouvait l'affirmer.A elle de le croire,ensuite....

«On ne peut pas dire que tu me connaisse vraiment, ça ne fait pas longtemps qu'on s'est rencontré. Qui te dis que je ne suis pas quelqu'un d'horrible et de détestable, et que je ne me fiche pas complètement de toi? Qui te dis que je n'ai pas prévenu les autorités et qu'elles ne vont pas venir d'une seconde à l'autre? Tu ne peux pas en être sûr, et ma parole ne vaut pas grand chose...»

Dieu,qu'elle etait Lunatique....A peine l'avait t-il consolé dans ses bras que la voila qui se détachait de lui,et le regardait dans leur position assez indécente.Il aimait beaucoup qu'elle le regarde comme ca,c'etait toujours agréable de sentir le corps de la personne qu'on aime ainsi a demi sur vous.Mais bon,il se demandait si il n'aurait pas préféré qu'elle reste le menton sur son épaule.La au moins,elle etait vraiment sur lui,et ca restait très très agréable.Enfin...Elle avait littéralement changé d'humeur en quelques instants.Il l'avait consolé très facilement,il faut croire,puisqu'elle n'avait plus l'air triste,plus du tout.De ce fait,il put de nouveau arquer un de ses sourcils blanc,et regarder Lidwine d'un air surpris.Elle disait cela,certes.Mais il etait plus ou moins certain qu'elle n'en pensait pas vraiment un mot.Elle n'avait pas fait cela,plus qu'une certitude morale,c'etait de la logique.Si elle avait vraiment été alerter les autorité,il y'aurait un bon moment qu'il les auraient apercus,vut,sentis,ou tout simplement que ces messieurs auraient surgit de leur cachette pour l'attaquer.Maintenant qu'il etait au sol,c'etait le meilleur moment,après tout.Et puis,si elle avait vraiment été du coté d'Hatès,elle aurait dut l'empêcher de prendre le cristal la derniére fois.Logique,logique.Pour ce qui est du fait qu'elle se fiche complétement de lui...Il chassa la pensée immédiatement de sa tête.Si elle se fichait de lui,elle,alors vraiment,il ne serait plus capable d'aimer.Il l'aimait justement parce qu'elle s'interessait a lui.Justement parce qu'elle avait été celle qui l'avait réconforté au bon moment.Si elle avait menti...Mais elle n'avait pas menti.Il le savait.Il le fallait.Elle n'avait pas menti.C'est impossible.Et même si ca l'avait été,elle ne l'avait pas fait.Si elle l'avait fait,sans doute l'aurait t-il tué.Il n'osait même pas reflechir plus loin a la question,l'idée même qu'elle mente etait déja inssuportable.Alors l'idée de la tuer,c'etait....Il n'y pensa plus.Il n'avait pas besoin d'autant de sentiments dérangeants.

«Je suis sûre que ton petit roi n'aimerait pas te savoir là. Tu as le droit d'être ici, au moins? Tu risques d'avoir des ennuis.»

Le mercenaire regarda les deux mains de la jeune fille qui l'avait poussé dos contre terre.Elle aimait être au dessus,ca c'etait une certitude.En règle générale,Haseo etait plutôt quelqu'un qui avait tendance a dominé son partenaire pour ce genre de situation.A lui dire et a lui donner des directives,même si il etait toujours tendre.Enfin,ca c'etait avant,il y'a trois ans.Aujourdhui,il ne savait plus trop comment réagir,puisque les rares relations qu'il avait eu depuis son "eveil" etait des relations rapides, purement physiques.De ce fait,dominance dominé...Ca n'avait plus d'importance.Pour le moment elle etait en colére,et elle voulait visiblement rester la maîtresse.Ca ne le dérangeait pas du tout.Bien au contraire,en fait.Il porta ses bras sur son torse,placant un de ses doigts sur son menton,faisant mine de reflechir,tandis que l'autre,cherchant un endroit ou aller,finit par se poser doucement sur la main de Lidwine.Oui,il avait besoin de contact,il fallait croire.

Comment te dire ce que je ressens...C'est compliqué,Lidwine.Je ne suis pas un Antarr normal,tu le sais...Si c'etait le cas,je ne t'aurais même pas adressé la parole.Mais je suis sur d'une chose,en tout cas.Je t'aime.Je me souviens plus ou moins de ce qu'on ressent quand on est amoureux,et je ressens cela pour toi,malgré ce fichu cristal qui m'empêche de tout ressentir.C'est pour ca que je suis sur d'être amoureux.Fou amoureux de toi.Même si tu as le droit d'en douter,visiblement....

Il ferma ensuite doucement ses iris rouges pour les rouvrir un peu après,plantant son regard rubis dans celui violet de la jeune femme.Un oeil unique,tellement beau.Et ce cache oeil,que masquait t-il au juste?Mystérieuse,belle a la fois.Elle avait tout pour plaire,il se demandait parfois comment il avait put être aussi chanceux qu'une aussi jolie fille l'aime en retour.

Pour ce qui est de ce que je pense sur toi...Tu as raison,tout ce que tu as dit,tu aurais put le faire.Tu aurais put,mais tu ne l'as pas fait.Parce que...Je ne sais pas,j'ai vraiment l'impression que tu m'aime aussi.Peut être que tu me ment,après tout.Tu est peut être quelqu'un de detestable.Mais je refuse de le croire.Je n'y croirais jamais,jusqu'a ce que j'en ai la preuve irréfutable;et...Et encore je n'ai pas la certitude que cela changeras mon point de vue sur toi.

Il remua un peu la main qui etait sur celle de Lidwine,retirant celle de son menton pour la poser doucement sur son coeur.Oh,certes,ca n'avait rien de symbolique,il fallait simplement qu'il la pose quelque part,et c'etait l'endroit le plus proche qu'il avait trouvé.

Et non,mon....Roi n'accepterait probablement pas de me voir comme ca...Mais j'ai le droit d'être ici,dans ce pays ou dans l'autre.Je dois chercher encore des cristaux,c'est tout ce pourquoi je part d'Oria officiellement....Mais...Mais même si tout cela m'est interdit,même si je n'ai pas le droit de te voir,je le ferais quand même.Sinon je m'en voudrais toute ma vie.Tu peux le comprendre,non?Je t'aime après tout.Et je t'ai déja dit que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour te rendre heureuse.Absolument tout,et ce ne sont pas des..."ennuis" qui m'arrêteront.

Ça, pour sûr, Lidwine était pire que lunatique.

D'ailleurs, beaucoup de ses amis lui disaient qu'elle était totalement incompréhensible, par moments. Ce n'était bien sûr pas intentionnel, il se trouvait juste qu'elle avait des réactions parfois totalement disproportionnées et qu'un rien pouvait la faire passer du rire aux larmes ou des sanglots aux cris de colère. Ce n'était pas montrer ce qu'elle pensait d'une situation qui la gênait, et quand elle devait rester polie et sourire malgré la haine ou la tristesse qui la rongeait, c'était toujours très difficile. Oui, évidemment. Comment feindre? La jeune démone n'avait jamais compris comment on pouvait sourire quand, au fond de nous même, on avait envie de pleurer. Être aimable avec quelqu'un qui l'insupportait lui était aussi compliqué, et elle avait le plus grand mal à ne pas rire quand quelqu'un tombait, par exemple. Respect, apparences..., toutes ces notions lui avaient été enseignées depuis sa plus tendre enfance, et elle avait appris à plus ou moins les intégrer et les respecter, sans vraiment se poser de questions. Mais depuis deux ans Lidwine avait décidé de n'en faire qu'à sa tête et de vivre pleinement sa vie, comme elle l'entendait, sans règle ni compromis. C'était dangereux, c'était stupide, mais honnêtement? Elle s'en fichait. Elle ne voulait pas réfléchir aux conséquences, elle ne voulait pas avoir à réfléchir tout court. Bien sûr, elle se doutait bien qu'elle n'aurait pas le choix, bientôt : elle allait devenir une adulte, et devrait faire preuve de discernement, de maturité, de plus de calme. Elle devrait grandir, et ça c'était inévitable. Le temps continuerait sa course qu'elle le veuille ou non ; dans cette pas de pause ni d'arrêt, jamais. Il fallait suivre le rythme et ne jamais s'arrêter en cours de route, voilà tout. Lidwine était suffisamment bien placée pour savoir qu'en allant si vite, prendre les bonnes décisions n'était pas toujours aisé : se tromper faisait parti de ces choses auxquelles on ne pouvait pas échapper, personne dans ce monde ne pouvait dire ne jamais, jamais avoir commis la plus petite erreur. Elle même en avait fait un nombre incalculable, et continuait d'en faire encore aujourd'hui. Mais à ses yeux, vivre pleinement ces dernières années, et peut-être encore celle à venir, ce n'était pas une erreur. Après, elle n'aurait plus jamais l'occasion de s'amuser comme bon lui semblait, de se faufiler dehors pour aller retrouver des amis qu'elle ne devrait pas fréquenter ou d'envoyer au diable tout ses bons principes, que sa mère avait mis si longtemps à lui inculquer. Si elle voulait s'amuser, la jeune démone devait le faire maintenant ou jamais. Ensuite elle se fiancerait, se marierait, et ce serait un peu la fin d'une époque. Elle ne serait plus une enfant, et ça, ça lui faisait terriblement peur. Devoir s'assagir, rester calme et faire des choses raisonnables d'elle même, sans qu'on ait à le lui dire, ça lui paraissait à proprement parler totalement improbable. Et pourtant, ça finirait par arriver, la jeune fille aux cheveux violets le savait pertinemment, et ça la mettait à proprement parler hors d'elle. Bientôt elle ne serait même plus maitre de ses propres actions, c'était révoltant. Révoltant. Bientôt, elle ne pourrait plus voir Haseo non plus. Et pourtant, ça faisait combien de temps qu'ils se connaissaient? Si peu, vraiment peu. C'était injuste, vraiment injuste.

Mais quoi? Elle n'y pouvait rien. Vraiment rien.

Elle garda ses sourcils froncés, tordant légèrement sa bouche dans une mimique courroucée. Tout ce qu'elle avait dit, elle le pensait. C'était vrai, après tout ; il ne pouvait pas dire le contraire. Qu'importe ce qu'il répondrait, dans le fond ses réponses ne l'importaient pas tant. C'était plus pour lui dire ce qu'elle avait dit que pour lui poser de réelles questions qu'elle avait dit ça. Elle voulait qu'il sache que c'était compliqué, et qu'il en souffre au moins autant qu'elle. Il était vrai que des deux, elle n'était en proportion pas celle qui prenait le plus de risques : mais elle devait bien plus se faire violence que lui, dans cette relation. Enfin, elle ne pouvait en être sûre ; tout ce que la jeune Démone pouvait dire, c'était qu'elle se faisait violence, en tout cas. Non pas pour être avec lui, ça n'avait rien de vraiment compliqué. Simplement que, pour une part du moins, elle trahissait son pays. Or le sentiment de patriotisme de la jeune bourgeoise était suffisamment élevé pour qu'elle puisse vouloir la mort de tout les Oriens pour le bien de son pays : laisser Haseo prendre la Kara-Xanthe, c'était trahir son pays. Au moins d'une certaine manière. Et elle devait bien l'avouer, elle était loin d'aimer ça. Dail Shan'haron n'avait aucun besoin de cette pierre, elle en était persuadée : il ne la voulait que pour en faire un mauvais usage, ce qui était loin d'être le cas de son roi. Dahrenn Bellanca en avait bien plus besoin que lui, et les fragments auraient du lui revenir à lui, pas aux autres. Alors évidemment, elle n'aimait pas savoir qu'Haseo cherchait des fragments pour les rapporter dans son royaume-au sien ennemi. Si les choses n'avaient pas été ce qu'elles étaient, elle aurait été plus que capable de le charmer dans le but unique et avoué de le dénoncer, ça ne lui aurait posé strictement aucun problème. Mais elle ne pouvait pas. Et c'était bien ça le problème. Elle l'aimait, et à la fois aurait voulu le voir mort. Comment faire, dans ce genre de situation? La demoiselle à l'unique œil mauve aurait bien sûr préféré qu'il arrête de faire ce qu'il faisait, mais ça aurait aussi voulu dire renoncer à sa possibilité de passer à Hatès Dieu-seul-savait-comment. C'était un véritable conflit intérieur, il ne fallait pas croire que les choses étaient si simples qu'elle les laissait paraître ; mais comment expliquer décemment à la personne en face d'elle que son travail la répugnait? Impossible, ou du moins ne voyait-elle pas de moyen acceptable de le faire. Alors elle se taisait. Parce qu'elle avait peur de le perdre, si elle faisait trop de faux pas. Et Lidwine se rendait bien compte que le fait même de se dire ça, de réfléchir aux conséquences et de ne pas dire tout ce qu'elle pensait, c'était devenir mature. Elle se mordit la lèvre inférieure, regardant la main qu'Haseo venait de poser sur la sienne.

Comment te dire ce que je ressens...C'est compliqué,Lidwine. Je ne suis pas un Antarr normal,tu le sais...Si c'était le cas,je ne t'aurais même pas adressé la parole. Mais je suis sur d'une chose,en tout cas. Je t'aime. Je me souviens plus ou moins de ce qu'on ressent quand on est amoureux, et je ressens cela pour toi, malgré ce fichu cristal qui m'empêche de tout ressentir. C'est pour ça que je suis sur d'être amoureux. Fou amoureux de toi. Même si tu as le droit d'en douter,visiblement....

Lidwine acquiesça en silence, sourcils toujours froncés. Certes, elle ne pouvait pas nier qu'il n'était pas un Antarr..., étrange. Parce que si tout les Antarr étaient ainsi, elle ne leur voyait pas tellement de différences avec eux-du moins pas autant que les rumeurs pouvaient bien leur laisser entendre. Quant-à l'amour..., là, elle ne pouvait que le croire. C'était à elle de décider s'il mentait ou pas, personne ne pourrait jamais lui prouver qu'il ne mentait pas. Certains de ses propos avaient beau sembler contradictoires, elle avait envie de le croire. Même si ça ne voulait strictement rien dire. On lui avait déjà dit 'Je t'aime' avec une sincérité désarmante, et ça n'avait pourtant jamais été vrai. L'amour, c'était..., comme un jeu de hasard. Tout le monde croit aimer, il faut tomber sur celui qui le pensera véritablement, sans se tromper. Et c'est difficile, bien sûr. Très difficile.

Pour ce qui est de ce que je pense sur toi...Tu as raison, tout ce que tu as dit, tu aurais put le faire. Tu aurais put, mais tu ne l'as pas fait. Parce que...Je ne sais pas, j'ai vraiment l'impression que tu m'aimes aussi. Peut être que tu me mens, après tout. Tu est peut être quelqu'un de détestable. Mais je refuse de le croire. Je n'y croirais jamais, jusqu'à ce que j'en ai la preuve irréfutable ; et...Et encore je n'ai pas la certitude que cela changera mon point de vue sur toi.

Oh. Lidwine décrispa légèrement les traits de son visage, presque nostalgique. Ça lui rappelait quelqu'un, ça. Bien sûr, qu'elle aurait pu! Elle aurait même plus que pu, elle aurait du. Mais ça, elle n'était pas certaine qu'il le comprendrait, de toute façon. Et quant-au fait qu'elle l'aimait..., ça, une fois encore, c'était à lui de juger. Elle pouvait le lui répéter, mais ça ne lui prouverait rien. Il faudrait qu'elle le lui montre à travers ses actions, c'était toujours à travers les actions de chacun qu'on pouvait déterminer de la valeur d'un individu. Ou en tout cas, c'était ce qu'elle se plaisait à croire. Mais fallait-il être naïf..., s'il l'avait vu avec un autre, par exemple, l'aurait-il toujours aimé? Savoir que l'autre n'a fait que jouer un jeu tout du long est terrible, mais malheureusement ça n'a pas le pouvoir de tout effacer. S'il l'aimait vraiment, il ne le saurait jamais mieux qu'en l'ayant perdue. C'était une certitude. C'était tellement stupide, d'aimer quelqu'un alors qu'il est horrible, qu'il vous a fait quelque chose d'impardonnable, qu'il vous a brisé en mille morceaux. Et pourtant, on y peut rien. Le cœur continue de faire des bonds quand on voit cette personne, on ne peut rien faire contre ça. Alors oui, il l'aurait sans doute aimé tout de même. Il aurait souffert, mais il aurait continué.

Lidwine l'écouta jusqu'à ce qu'il ait vraisemblablement fini de parler, et frappa son torse de sa main libre, l'air de nouveau énervée.

«Certainement pas! Et d'ailleurs, si tu as des ennuis ça ne me rendra sûrement pas heureuse, répondit-elle en faisant la moue, ne voulant pas non plus qu'il croit qu'il l'ait réellement mise hors d'elle. Débrouille toi pour ne pas en avoir, si tu tiens absolument à venir ici. Et tant que tu en parles, je t'aime ET je suis détestable, les deux vont très bien ensemble, jusqu'à preuve du contraire. Je t'aime, je suis détestable, posséssive et bien d'autres choses que tu préfères ne pas savoir.»

Elle se redressa très légèrement, et passa sa jambe gauche au-dessus d'Haseo, se mettant tout-à-fait à califourchon sur lui. La jeune fille s'assit sur ses jambes, gardant ses mains posées sur lui tout de même.

«Et je t'interdis, dit-elle en appuyant fortement sur ces mots, je t'interdis de m'aimer si je fais quelque chose d'horrible. Je ne veux pas. Si un jour je fais quelque chose d'atroce, passe à autre chose. Et je me fiche bien de savoir si c'est possible ou pas, débrouille toi. Enfin, ce n'est pas comme si ça risquait d'arriver, mais sait-on jamais», ajouta-t-elle en faisant un signe de la main.

La jeune fille força un léger sourire, et resta à l'observer quelques secondes sans rien dire, l'air de l'observer, pour finalement opiner du chef, dubitative. Elle savait ce que ça faisait, et elle ne le souhaitait à personne.

«Hm. Disons que je te crois, tu m'aimes. Tant que ton côté Antarr ne risque pas de m'écorcher vive, je pense que ça devrait aller...(elle laissa s'échapper un petit rire, et reprit:) Et désolée de te dire ça, mais j'espère que tu ne ramasseras pas beaucoup de cailloux. Mon roi en a bien plus besoin que le tien, je n'aimerais pas qu'il n'en trouve pas assez à cause de toi. Sir Dail peut bien s'en passer, lui. Il pourrait aller les chercher chez Grimm, plutôt...»

Lidwine sourit plus franchement, et pencha sa tête sur le côté.

«Quoi que, j'aime bien, finalement. Maintenant, je sais qu'il y a un Orien dans ce monde qui n'est pas insupportable, laid et idiot.»

Invité

Le devoir,c'etait quelque chose qui lui tenait particuliérement a coeur.Haseo avait la facheuse tendance a toujours tout prendre trop au sérieux.Pour quelqu'un qui n'as plus que de très vagues souvenirs de la joie et de l'amusement,rien d'etonnant.Il n'empêche qu'on lui faisait le plus souvent la remarque qu'il prenait toujours tout beaucoup trop au sérieux.Au premier degrés.Un peu comme si les plaisanteries et les futilités ne faisaient pas parti de son vocabulaire.A croire qu'il n'etait plus capable de se distraire depuis qu'il avait subit les radiations de la Kara Xanthe.Il prenait toujours tout a la lettre.Quand il avait un travail,il l'exécutait proprement.Sans doute estimait t-il que le sens des responsabilités etait tout ce qu'il lui restait,après avoir vut ses sentiments se faire balayer littéralement par les effets du cristal maudit.Et même si a présent,il redevenait petit a petit un humain,il n'en reste pas moins un Antarr,ou au moins un Ancien Antarr.Et il savais qu'au fond,peu importe ses efforts,cela ne changerait jamais vraiment.Quoi qu'il fasse,Haseo resterait quelque part un Antarr,tant que la flamme de sa vie ne serait pas soufflée par la mort.Tant qu'il resterais en vie,il resterait un Antarr,dans un sens.Il etait strictement impossible de nier ce fait.Alors oui,sans doute etait t-il un être qui se rapprochait énormément d'un humain.Mais malgré tout,il restait une de ces créatures horribles et sans conscience que l'apparition de la Kara Xanthe avait causé.Enfin,ca c'etait quand même parler très vite.Il n'etait pas sans conscience,il n'aurait pas put,comme il y'a quelques mois,sortir sa faux pour tout trancher sur son passage,dans l'unique but de rechercher la recconaissance de quelqu'un.Enfin,si,peut être qu'il en serait capable,mais au moins maintenant,il arrivait a mesurer bien plus facilement les conséquences de ses actes.Et puis,avec Lidwine a ses cotés,son humanité avait tendance a souvent refaire surface.Les moments ou il regrettait amérement d'avoir massacré tant de gens,sans même connaître leurs noms etaient de plus en plus fréquents.A plus forte raison quand un parent d'une de ses victimes se présentait a lui,dans l'espoir de venger son proche tué par quelqu'un qui a présent,etait en mesure d'expier ses fautes.Expier ses fautes,remarquez...Ca aussi,c'etait parler très vite.Haseo savait qu'il avait commis maints et maints crimes par le passé.Les pires comme les moins pires.Le meurtre,le pillage.Le vol aussi.Toutes sortes de choses dont il n'avait pas a être fier,et dont il ne l'etait dailleurs pas du tout.Il ne se souvenait pas avoir fait quelque chose de moralement correct,du temps ou il etait encore la bête au service d'Hider.En même temps,il avait la mémoire très floue quand il s'agissait de cette époque.Un peu comme si son coté humain faisait tout ce qu'il pouvait pour bloquer ces souvenirs,tentant de les faire appartenir a quelqu'un d'autre.Un moyen comme un autre de se protéger de l'être qu'il incarnait autrefois.Comme si il s'agissait d'une autre personne.Mais bien sur,Haseo n'etait pas dupe au point de se faire berner par son propre subconscient.Même si ce dernier essaiyerais de dédoubler sa personalité,il etait a parier que le mercenaire garderait ses souvenirs de guerre.Ca n'etait pas des souvenirs glorieux,en fait il aurait même préféré les oublier.Mais en les conservant,il avait au moins un lot de consolation: il avait la preuve qu'être un Antarr n'etait en rien quelque chose de souhaitable.Ca lui fournissait au moins la preuve qu'il avait bel et bien commis des crimes,ainsi que la punition qu'il endurait pour cela.Que l'on le croit ou non,les remords pour des crimes que l'on as commis sous une emprise exterieure sont quelque chose de très douloureux.Pour quelqu'un comme lui,bien plus sensible mentalement que physiquement,c'etait même l'une des pires tortures que l'on puisse imaginer.En tout cas,le devoir etait,et resterait sans doute a jamais une des valeurs sûres du mental et de ce qui constituait la psychologie d'Haseo Weapons.Le devoir,et l'honneur.Ca allait de paire,bien evidemment.Une dette etait une dette,et si Haseo ne la remboursait pas,alors il ferait entorse a son devoir,et a son honneur.Il ne l'avait fait qu'une fois,ce genre de choses.QUand il avait deserté l'armée de Sal'ahë.Mais pouvait t-on réellement parler de traitrise dans son cas?Il avait fuit le pays parce qu'il etait en danger.Qui plus est,il s'etait engagé dans l'armée de Sal'ahë,certes,mais il estimait n'avoir jamais eu l'ambition de servir Melfia corps et âme,et si celle ci voulait attenter a la vie du jeune homme aux cheveux blancs,alors il n'aurait pas le choix.Il ne l'avait pas eu,dailleurs.C'etait rester et mourir,ou partir et tenter sa chance.Même si tenter sa chance etait très risqué,il en avait fait l'experience,rester aurait été de la pure folie.Et il n'avait aucune envie suicidaire.Pas alors qu'une deuxiéme chance dans la vie lui etait offerte.

Dailleurs,il estimait de son devoir de vivre a fond cette deuxiéme chance qu'on avait eu la bonté de lui accorder.Il avait été endormi dans la peau d'une bête féroce pendant trop longtemps.Le fait de se reveiller,il apparentait plus cela a une chance a saisir qu'autre chose.Comment aurait t-il put interpreter cet evenement autrement,de toutes maniéres?Il avait eu la chance de redevenir partiellement humain,même après les crimes qu'il avait commis.Il avait eu la chance de pouvoir tenter d'expier les divers péchés qu'il avait put commettre dans sa vie,plutôt que de vivre sous la servitude d'un cristal et d'une reine complétement folle.Sans doute que si il serait encore Antarr,il aurait vut ce reveil comme une malédiction.Un moyen de diminuer la confiance que Melfia et ses congénéres lui accordait.Un parasite a se débarasser immédiatement.Son point de vue changeait probablement en fonction de son êtat actuel.Mais en tout cas,pour rien au monde,il n'aurait voulut redonner libre cours a l'animal qui dormait en lui.Pour rien au monde il n'aurait souhaité que l'Antarr qu'il portait encore dans son être se manifeste a nouveau.Il eu la peur de la journée en imaginant Lidwine face a face avec un Haseo complétement possédé a nouveau.Elle se serait sans doute enfuie...Ou au moins aurait t-elle courut,jusqu'a ce que le monstre qu'il serait devenu lui sectionne ses jambes.Haseo secoua sa tête avec violence a cette pensée.Il etait hors de question que Lidwine souffre,elle etait quelqu'un de trop exceptionnel pour ca.A plus forte raison,il etait hors de question que ce soit lui qui la blesse.Ce genre de problémes,il ne l'avait encore jamais connu,mais n'espérait pas le connaître un jour,bien au contraire.Il n'avait pas la moindre envie que ce monstre Antarr se mette a faire du mal a ceux que Haseo avait réussi a apprécier,malgré son êtat a moitié privé de ses sentiments.Son Roi,par exemple.Bien que Haseo doutait être en mesure de le vaincre en combat singulier,il suffisait parfois d'un très court instant pour que Dail Shan'haron soit victime de la faux.Malgré les formidables capacités militaires de Dail,Haseo savait que si l'Antarr qu'il gardait en lui reprenait le dessus dans une conversation apparemment anodine,il y'avait fort peu de chances pour que le Prince Orien dégaine ses chaînes et étrangle son mercenaire avant que celui ci n'eu le temps de lui infliger une blessure a la capacité mortelle.Un sujet délicat.Et qu'en etait t-il avec Lidwine,alors?Haseo la devinait assez forte,le trident qu'elle portait et qu'elle savait aisément lancer a leur premiére rencontre,prouvait que la démone n'etait pas une novice dans le maniement des armes.Pour autant,il savait que,quel que fut son niveau,elle n'aurait pas put rivaliser avec lui.Elle etait visiblement de naissance assez aisée,du genre bourgeoise ou Noble.Ce genre de personne,bien que recevant parfois une éducation dans l'art de la guerre,ne favorisait que rarement l'apprentissage au combat,et a plus forte raison quand il s'agissait d'une fille.Les jeunes femmes n'apprenaient jamais le maniement des armes dans les millieux nobles,ou du moins pas de maniére officielle.Un Noble devait savoir courtiser,parler et se battre en duel.Une Noble devait savoir sourire,faire la révérence et alimenter une conversation.Il savait comment ca fonctionnait.De toutes maniéres,il avait aussi pleinement conscience de sa propre puissance.Et en toute franchise,si il lui avait été obligatoirement imposé de tuer Lidwine,alors il savait qu'il en avait les capacités.Même si l'idée le répugnait plus que tout.Il en avait le pouvoir.Du moins,physiquement parlant.Après,il lui etait impossible de lui faire du mal.Impossible.Du moins,pas tant qu'il restait un humain,un humain total.

Lidwine parla.Presque autant que lui même avait parlé.Il avait dailleurs été fort surpris de s'entendre ainsi jacasser,ca n'etait pas vraiment son genre de s'étaler dans de longs dialogues.Elle se disait detestable.Haseo fronca les sourcils.Plus elle parlait,plus ses sourcils blancs comme la neige qu'il y'avait au sommet des montagnes si proches s'arquaient de plus en plus.Elle se dénigrait?Elle se disait detestable,mais amoureuse de lui.Elle disait que ca n'etait pas indissociable.Et pire que tout,elle lui interdisait de l'aimer si jamais elle venait a faire quelque chose d'horrible.Le mercenaire avait a présent les sourcils très rapprochés l'un de l'autre.Pour un peu,ils auraient put former une ligne blanche sur son front,si il froncait encore.Mais il s'arrêtait.Sans doute parce que Lidwine avait cessé de parler,et aussi parce qu'il etait physiquement impossible qu'il parvienne a froncer encore plus les sourcils.La jeune femme,elle,se placa a califourchon sur lui,pour son plus grand bonnheur,avant de rire entre quelques mots,et de lui faire un sourire,en penchant sa tête sur le coté.A présent,elle venait de lui faire un compliment.Ca faisait toujours plaisir,un compliment.Il sourit a son tour,laissant ses sourcils se détendre,avant de pousser un soupir assez long.Il se servit d'une de ses mains pour repousser une de ses méches de cheveux blancs,qui etait tombée sur son front,avant de poser cette même main sur celle de Lidwine.Il la regarda.Avec un air a mi chemin entre le suppliant et l'amusé.

Tu est peut être detestable,je t'aime pour ce que tu est.Donc,si tu te considére comme detestable,reste le.Je t'aime ainsi,pour ce que tu est.

Il repoussa un soupir,avant de lever sa main,pour la placer a coté de lui,et étendit ses bras.Il caressa doucement l'herbe froide sous laquelle il se trouvait,avant de regarder Lidwine,en penchant egalement sa tête sur le coté.Peut être pour la regarder de maniére plus droite...

Tu sais,je me demande encore ce que je dois faire pour avoir droit a un baiser.C'est que c'est fichtrement difficile a obtenir.

A bien y réfléchir, Lidwine était loin d'être une experte en relation amoureuse. C'était même le contraire, plutôt, étant donné qu'elle ne se souvenait pas avoir vécu une expérience amoureuse simple, s'étant terminée sur une note triste mais tout de même positive. Non, loin de là. Elle avait aimé une fois par le passé, et il lui semblait bien qu'elle aimait à présent. Elle ne pouvait décemment être sûre de ses sentiments quand elle n'avait vu cet homme qu'une fois et qu'il vivait si loin de chez elle, là où elle n'aurait jamais posé les pieds-et ce pour rien au monde-mais elle supposait l'aimer, tout du moins, et agissait comme si c'était le cas. Alors que faire quand on est en couple avec quelqu'un..., elle ne s'était pas posé ce genre de questions depuis tellement longtemps qu'elle s'en serait presque sentie vieille, pour un peu! En principe, tout était censé venir naturellement. Tout devait s'enchainer sans qu'on se pose de question, tout devait venir comme si on avait déjà fait ça toute sa vie. Il n'y avait pas de mode d'emploi pour les personnes amoureuses, elles n'avaient qu'à se débrouiller et y aller comme elles le sentaient, voilà. Or Lidwine avait la fâcheuse tendance de tout faire de travers quand elle n'avait pas d'instruction précise sous les yeux, elle le savait pertinemment. La vie ne l'avait pas dotée d'une intelligence hors du commun, ni d'un don quelconque pour pressentir les choses : alors la voilà aveugle, en train de tâtonner frénétiquement pour sortir d'ici au lieu de rester calme et de longer les murs. Et, une fois qu'elle aurait commis l'irréparable, là seulement elle se dirait que 'Oh, mince, j'aurais du faire ça comme ça'. La jeune fille n'avait pas particulièrement envie de briser la relation qu'elle entretenait depuis peu avec Haseo simplement par mégarde ou dans un pur accès de colère. Elle ne voulait pas non plus qu'il se mette à la détester, ou pense qu'il pouvait y avoir mieux ailleurs. A cette idée, et malgré le sourire toujours planté sur ses lèvres pâles, Lidwine ne put s'empêcher de se crisper. La demoiselle aux cheveux mauves ne doutait pas.un.seul.instant qu'il y avait mieux ailleurs. Elle le savait, l'admettait, l'avouait, peu importait le terme tant qu'il voulait dire qu'elle était au courant. Jamais elle n'avait dit être la femme la plus belle de ce monde, ni même d'Hatès, ni même d'Imura. Jamais elle n'avait dit être la personne la plus intelligente que cette Terre ait jamais porté. Jamais elle ne dirait être particulièrement douée en quelque chose, ni qu'elle pouvait se considérer dans une élite, et ce dans quelque domaine que ce soit. Jamais elle n'avait prétendu avoir le caractère le plus simple et agréable qui existe. Et puis après tout, personne n'était parfait, non? Pourtant il y avait bon nombre de couples qui réussissaient à vivre ensemble malgré tout, et qui s'aimaient comme ils étaient, avec leurs qualités et leurs défauts. Il fallait faire des compromis, c'était bien connu : deux personnes voulant vivre ensemble devaient composer avec le caractère de l'un et de l'autre. Les habitudes de l'un et de l'autre. Les envies de l'un et de l'autre. Problème réglé avec Haseo, non? Ils ne vivraient jamais ensemble. Elle le savait de source sûre, c'était ainsi et elle n'y pouvait strictement rien. C'était peut-être mieux comme ça, après tout. S'ils avaient vécu l'un à côté de chez l'autre, à quelques minutes de marche seulement à pied, par exemple..., est-ce qu'il l'aurait aimé de la même façon? S'il avait pu la voir quand ça lui chantait et qu'elle avait pu faire de même, est-ce que ça ne l'aurait pas lassé? Et, à force de la voir si souvent, n'en aurait-il pas eu assez? Ne se serait-il pas ennuyé? N'aurait-il pas voulu aller voir ailleurs, en cherchant le courage au fond de lui-même pour venir lui avouer que, depuis un certain déjà, il ne l'aimait plus et qu'ils n'avaient plus rien à faire ensemble? Ou peut-être aurait-elle du le découvrir elle-même, parce qu'il n'aurait pas eu le courage, ce foutu courage, de venir lui avouer en face que c'était fini? Il l'aurait peut-être fait souffrir deux fois plus que ce qu'elle souffrait maintenant, peut-être qu'elle lui en aurait voulu toute sa vie d'être tombé amoureux d'elle, si jamais il l'avait réellement aimé. Difficile à dire. Elle n'en savait rien, et pourtant elle en était persuadé. Haseo vivait loin de chez elle, ils ne pourraient se voir que rarement. Une relation à distance, elle n'y croyait pas trop. Ça ne durerait pas éternellement. Ils devraient se quitter. Mais au moins, ce serait à cause d'une donnée indépendante d'eux-même. Et, quelque part, la Démone était rassurée qu'ils doivent un jour ou l'autre se quitter de cette manière. Ce ne serait pas sa faute, elle n'aurait rien à voir avec ça. Elle se dédouanait, se déculpabilisait, et même si ce n'était peut-être pas la meilleur des choses à faire elle s'en moquait : la jeune Hatèienne ne tenait pas à souffrir de nouveau, non. Jamais. Lidwine avait beau ne pas avoir l'air d'une romantique finie, elle pensait qu'une fois qu'on avait donné son coeur à quelqu'un, qu'on s'était dit à raison que c'était la bonne personne, alors on ne récupérait jamais vraiment ce qu'on avait donné. Le coeur, ce n'était pas un organe jetable, les sentiments qu'il renfermait ne pouvaient pas être nettoyés et jeté pour faire place nette pour le prochain. Non, elle ne pensait pas que c'était possible. On pouvait aimer par la suite, mais pas pareil. Ce ne serait jamais vraiment pareil.

Et il fallait vivre avec. Voilà tout.

Lidwine se détendit quelque peu en sentant la main d'Haseo se poser sur la sienne, mais évita son regard, le posant tour à tour sur à peu près tout ce qu'elle pouvait regarder sans se tordre le cou, loin devant elle. La jeune Bourgeoise voulut se lever et retourner faire du patin sur le lac, mais après avoir serré ses lèvres elle décida que ce n'était en aucun cas une bonne idée. Il fallait rester là, avec Haseo : elle ne le verrait pas longtemps, il ne resterait sans doute pas longtemps. Après il repartirait, et il reviendrait Dieu seul savait quand. Elle ne savait pas quand. Il ne savait sûrement pas quand non plus, d'ailleurs. Elle aurait bien demandé à Dieu de l'éclairer sur ce point, mais sachant que ça ne marchait pas comme ça elle se retiendrait. Elle pourrait lui demander de veiller sur Haseo, mais elle doutait qu'il ait le droit à une quelconque protection étant donné le passé qu'il devait avoir, en tant qu'Antarr. Tant pis, elle se débrouillerait seule. L'envie de se lever la reprit de nouveau, et elle retint un léger soupir, ne voulant toujours pas croiser le regard de son interlocuteur. S'il n'avait été qu'un homme de plus, la situation aurait sans doute été inversée : c'était lui qui aurait voulu parler, et elle qui l'en aurait empêché. Quand elle trouvait une cible potentielle et qu'elle le charmait, ce n'était que dans le but avoué de lui faire le plus de mal possible. Ou pour s'amuser le temps d'une nuit, tout bonnement. Là, c'était différent : et, ne sachant comment faire, quoi faire, elle s'abstenait de prendre des initiatives douteuses ou de dire quoi que ce soit qui aurait pu gâcher l'ambiance d'une manière ou d'une autre. Son expérience passé ne lui servait de toute façon pas à grand chose, tant Aiden et Haseo étaient deux personnes différentes ; à tel point que parfois elle se demandait comment elle pouvait être amoureuse des deux. Enfin, comment elle pouvait aimer Haseo tout en ayant aimé Aiden. Haseo était un garçon qu'elle n'avait pas encore tout à fait cerné, mais qui semblait avoir un caractère à la fois compliqué et étrangement simple. Aiden, c'était un beau parleur. Doué, elle l'admettait volontiers : un vrai Prince Charmant. Ça ne l'étonnait vraiment pas qu'il ait du succès. Après tout, c'était peut-être ça qui lui plaisait chez Haseo : il ne lui rappelait pas du tout cet espèce d'imbécile cruel et sans état d'âme, ce menteur sans parole qui n'avait que faire des sentiments des autres. Rien à voir, rien à voir du tout. Pas la moindre petite ressemblance. Si ce n'était, peut-être, ce qu'il disait..., parfois, de temps en temps, quand il lui disait qu'il l'aimait. Mais ça n'avait rien d'étonnant. Il ne devait pas y avoir mille façon de dire Je t'aime.

Lorsqu'il lui répondit, elle posa son unique œil violet sur lui, haussant asymétriquement les sourcils. Oui, elle se considérait comme détestable et savait qu'elle l'était. Elle comprenait bien que ça ne lui saute pas aux yeux, à lui, étant donné qu'elle ne lui avait pas fait le compte-rendu précis de toutes les choses qu'elle avait faites-et qu'il préférait très certainement ignorer, de toute façon. Certaines filles étaient la bonté incarnée, elle, elle aimait jouer avec les sentiments des autres. Certainement parce qu'on avait joué avec les siens par le passe ; elle ne savait pas et ne comptait pas faire sa psychanalyse maintenant de toute façon. En revanche, il ne savait pas ce qu'il disait. Il voulait qu'elle reste la personne qu'il connaissait, pas le côté détestable qu'il n'avait pas même ne serait-ce que touché du doigt. Il disait des choses sans le penser, ou tout du moins sans vraiment savoir ce qu'il disait. Il tenait à ce qu'elle reste une personne qui jouait avec le cœur des hommes et des femmes sans distinction, adepte des nuits sans lendemain et pire que fâchée avec la monogamie? Non, certainement pas. Loin de là. Elle en doutait, et plus que cela elle était même persuadée que ce n'était pas le cas. 'Reste comme tu es, ne changes rien', c'était comme lui demander de le tromper. Lui, ne connaissait pas encore tout d'elle. Elle ne connaissait pas tout de lui non plus. Ça viendrait, avec le temps, elle n'en doutait pas : ça venait toujours au fil des heures passés ensemble. Elle espérait simplement qu'elle aurait assez de temps pour cela.

Tu sais,je me demande encore ce que je dois faire pour avoir droit a un baiser.C'est que c'est fichtrement difficile a obtenir.

Elle se redressa légèrement et esquissa un bref sourire, chassant toutes les pensées parasites, ne concernant pas Haseo, de son esprit. Elle devait se concentrer sur l'instant, c'était la meilleur des solutions. Il n'y avait rien d'autre à faire, de toute façon. Elle ne changerait malheureusement jamais le passé, et elle ne pouvait deviner de quoi le futur serait fait. C'était ses gestes, le moindre de ses gestes, le plus petit soupir sorti d'entre ses lèvres qui seraient les pierres de ce futur. Et le pire dans tout cela, c'est qu'elle ne verrait le résultat final que quand elle serait loin devant, et qu'il ferait parti du passé. La Démone au trident s'installa plus confortablement, et eut un petit sourire en coin.

«Tu te demandes encore? Et bien, je pense que je peux te laisser réfléchir encore quelque temps, alors. Il n'est pas difficile à obtenir, c'est juste toi qui n'arrive pas à l'avoir. Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de compliqué là-dedans. Quand tu auras trouvé comment l'avoir, tu l'auras, non?»

Invité

Haseo avait t-il de l'experience dans les relations amoureuses?Etait t-il quelqu'un qui savait gérer tout les types de relations?Allant du simple rspere voir durer toute une vie?on durable qu'on espere voir durer toute une vie?Peut être l'etait t-il.Peut être l'avait t-il été,en fait.Il n'en savait rien,a vrai dire.C'etait ridicule,dailleurs.Comment aurait t-il put le savoir?De sa vie précédant l'irradiation par le cristal,il ne conservait que très peu de souvenirs.Il se souvenait avoir aimé,auparavant,et s'en rapellait très clairement a présent qu'il aimait de nouveau.Il se souvenait plus ou moins avoir eu un pére,avoir vécu assez simplement dans son enfance...Des bribes,ca et la de sa "vie antérieure" lui revenaient parfois.Mais c'etait rarement très clair,comme souvenirs qui refaisaient surface.En fait,ca ne l'etait jamais,quand il y reflechissait.Le plaisir de ressentir un corps nu contre le sien,ca il s'en rapellait.Il faut dire aussi que,même dans les quelques mois qui avaient succédés a son "reveil" depuis son êtat Antarr,Haseo avait tout de même eu l'occasion de se rallier a la chaleur dégagée par les contacts humains.Oui,il s'en souvenait,du plaisir que l'on avait a serrer quelqu'un dans ses bras,et a aller plus loin.Il se souvenait de plusieures choses,totalements séléctives.Par exemple,forger des armes etait tout naturel chez lui.Il se souvenait avoir étudié longuement cette discipline,peut être lorsqu'il etait enfant.Mais il ne se souvenait pas pour autant des rudiments qu'il avait acquis auparavant.Il ne se souvenait pas de chaque détail de cette formation.Simplement,il se souvenait en avoir recu une.Après,si son esprit n'etait visiblement pas disposé a révéler qu'il etait capable de forger le métal,son corps lui,semblait parfaitement se souvenir de chaque étape étudiée dans l'art de la forge.Aussi,il n'arrivait pas du tout a determiner comment ou pourquoi,mais quand on lui confiait une lame a réparer,ainsi qu'un necessaire pour l'activité de réparation en question,il etait sur de pouvoir arriver a remettre a l'êtat quasiment neuf la dite lame.Après,cela dépendait peut être de la catégorie de l'arme,mais c'etait déja un peu trop technique pour lui,la.Il ne se souvenait pas si il avait un jour réparé une arme de type Claymore,par exemple.Il n'aurait sut dire si il aurait été capable d'en réparer une aujourdhui.Et il y'avait le même principe pour a peu près tout les aspects d'une vie "normale" dirons nous.Il se souvenait en avoir eu une,il se souvenait avoir fait "ceci" avoir fait "cela" mais n'en avait pas pour autant chaque souvenirs impregnés dans son cerveau.Seul son corps semblait se rapeller,avec visiblement assez de plaisir,de quelle manire il vivait antiérieurement.Le baiser qu'il avait déja donné a Lidwine,sur la montagne la premiére fois qu'ils s'etaient rencontrés,il n'avait rien fait de spécial a ce moment la.Son corps avait simplement repris le dessus,comme a chaque fois qu'il ne se souvenait plus avec exactitude de l'attitude a adopter.Il n'avait plus vraiment "embrassé quelqu'un" depuis qu'il etait devenu cet sorte d'hybride a la fois humain et Antarr,et celui qu'il avait offert a Lidwine,on pouvait considerer cela comme le premier baiser qu'il avait donné dans sa nouvelle vie.A l'inverse,on pouvait aussi considérer qu'elle etait son premier amour,puisqu'il ne se souvenait pas avec la précision qui convenait de toutes celles qui auraient dut la préceder.Sans doute avait t-il aimé,a une autre époque.Sinon il serait probablement encore un jouvencaux sans la moindre experience.Il en avait,de l'experience,au fait?Sûrement.Il savait qu'il en avait.Il savait qu'il avait plusieures fois connu le plaisir de la chair,c'etait ancré en lui.Aussi sûrement qu'il savait qu'il avait déja embrassé quelqu'un,qu'il avait déja aidé son pére lors de son travail,et qu'il s'etait déja entraîné au maniement des armes.Il savait ca.Après,il aurait été incapable de décrire avec précision ou,et quand il l'avait fait pour la derniére fois.Quand il etait Antarr?Peu probable,sinon il s'en serait souvenu très clairement.C'etait étrange dailleurs,ce point ci.Tout ce qui précédait son irradiation lui apparaissait comme flou,mais depuis cette dite irradiation,il avait une mémoire totalement dans la norme humaine,voire légérement supérieure.Il se souvenait très bien de plusieurs meurtres qu'il avait commis,de chaque agenouillement devant la reine Hider,il se souvenait très bien de donner des ordres a des troupes,et de lui même appliquer ceux de ses supérieurs.Il se souvenait très bien de sa vie d'Antarr,et même si celle ci n'etait pas vraiment compliquée (Elle se résumait a massacrer tout ce qui n'etait pas de son coté la plupart du temps) il etait quand même assez etonné de se rapeller du nom de ce comptable qui l'avait supplié en se présentant,lui sa femme et ses enfants,plutôt que de se souvenir de la premiére fois qu'il avait embrassé une jeune fille.Un premier baiser,c'etait un souvenir qu'on oubliait pas en général.Comme la derniére fois ou on as mangé un steak,selon lui.Et bien lui,il ne s'en souvenait pas.Ou il s'en rapellait avec beaucoup moins de précision que le nombre de têtes qu'il avait coupé lors d'un raid sur un village désormais rayé de la carte depuis un an.

Alors pouvait-il vraiment prétendre avoir l'experience?Pouvait t-il vraiment dire que Lidwine n'etait pas la premiére jeune fille avec laquelle il entretenait une relation amoureuse,qu'elle n'etait pas la premiére envers qui il nourrissait des désirs tous plus variés les uns que les autres?QU'elle n'etait pas la premiére qu'il eu envie d'épouser,de féconder,d'aimer et de chérir jusqu'a la fin de ses jours?Il ne savait pas quoi répondre a cette question,et c'etait sans doute pour ca qu'il evitait au maximum de se la poser.Il ne préférait pas parler du passé,et Lidwine semblait fait du même bois.Ca se voyait,en elle,qu'elle n'etait pas une novice,au moins dans les contacts physiques.Elle semblait avoir déja eu bon nombre de petits amis,d'amants ou plus simplements de connaissances avec lesquels elle s'amuse parfois au dela de la bienséance.Quand il y reflechissait,Haseo ne savait pas vraiment quel genre de fille elle pouvait être,dans la vie quotidienne.Si elle etait aussi captivante que les fois ou elle se trouve en sa compagnie,il savait qu'elle ne pouvait être que la femme de sa vie.En tout cas,il avait eu un indice,sur son comportement une fois qu'elle etait "en couple" si il pouvait dire ca comme ca."Je ne suis pas quelqu'un de très fidéle" lui avait elle confié sur les montagnes.Elle lui avait dit qu'elle n'etait pas quelqu'un du genre a s'engager dans une relation durable.Et si elle même le disait,c'est que cela devait être vrai.Lidwine n'avait,de toutes maniéres,pas vraiment le profil de la gentille petite fille un peu niaise qui n'avait jamais connu vraiment d'hommes dans sa vie.Elle etait plutôt d'une type devergondée,en fait,si il aurait dut être honnête.Honnête avec ses impressions.Et puis,elle se disait detestable.Comment pouvait t-elle l'être?Il n'en savait pas grand chose non plus.Peut être etait t-elle une de ces femmes qui joue avec le coeur et le corps des hommes?Elle etait assez belle pour ca,il n'en doutait pas un seul instant.Elle etait aussi assez captivante pour.Il ne l'aimait pas uniquement pour sa beauté physique,mais aussi,et surtout,pour cette sorte d'aura qu'elle dégageait.Mystérieuse,attrayante,attirante,un peu comme les ténébres.A la fois terrifiant,et beau a la fois.En tout cas,une chose etait sûre,Haseo etait amoureux d'elle.Et il ne pouvait pas en aimer une autre.Même si il l'avait voulut,il aurait très certainement eu beaucoup de mal,en fait.Dans un êtat comme le sien,ou chaque sentiment pouvait être complétement atténué ou au contraire,extrêmement amplifié,il n'etait pas sur de pouvoir ne serait-ce que penser a une autre femme de la même maniére qu'il pensait a Lidwine.Il n'en avait pas l'intention,de toutes maniéres.Il avait quand même un sens de l'honneur développé.Après tout,il partirait bel et bien chercher le cristal pour Dail,après s'être en allé d'ici.Il irait bien le rapporter au roi,si cristal il y'avait.Et il reviendrait,ensuite,pour reccomencer.Ainsi,il complétait son accord avec le roi d'Oria,et ses obligations envers la femme qu'il aimait.C'etait un peu serré comme situation,et il etait conscient que cela ne pouvait durer bien longtemps,mais au moins,il remplissait toutes les parties des "contrats" qu'il avait put passé,et ce de maniére honorable.

«Tu te demandes encore? Et bien, je pense que je peux te laisser réfléchir encore quelque temps, alors. Il n'est pas difficile à obtenir, c'est juste toi qui n'arrive pas à l'avoir. Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de compliqué là-dedans. Quand tu auras trouvé comment l'avoir, tu l'auras, non?»

Le mercenaire regarda celle avec qui il partageait pour l'instant un moment assez intime.Il faut dire qu'un tel contact ne lui semblait pas franchement très familier,du moins,pas de cette maniére.Ce devait être la premiére fois dans sa vie qu'une femme se tenait a califourchon sur lui,sans pour autant se servir de l'engin qu'il avait entre les jambes,comme tout homme.Pour tout dire,ca ne lui déplaisait pas du tout,au contraire,ca le rendait très heureux.Il etait content que Lidwine soit dans cette position,il savait qu'au moins,elle lui témoignait de l'affection au travers de cette posture.Il avait envie de se redresser immédiatement,de poser ses lévres sur les siennes et de caresser le corps pâle de la démone avec douceur,mais il s'abstint pour l'instant.Il ignorait si elle prendrait bien le fait qu'il décide de laisser libre cours aux envies qui pouvaient lui venir,et si elle décidait de considerer cela comme quelque chose de totalement lubrique,il se doutait qu'elle serait alors très décue.Et il ne voulait pas la décevoir.Il s'abstiendrait donc,de toutes formes de manifestation affective,jusqu'a ce qu'elle léve elle même l'interdiction.Après,rien ne lui interdisait de tenter de la faire chavirer,même si en l'occurence,elle n'avait pas l'air disposée a baisser sa garde.Le jeune garcon aux cheveux blancs eu donc un léger sourire flottant sur ses lévres,avant de se relever a la force de son bassin pour placer son visage vers celui de Lidwine.Il utilisa une de ses mains pour affirmer sa position et la rendre plus confortable,avant de poser doucement son front sur celui de la demoiselle.

Je ne sais pas trop.Tout dépends de si tu en as envie ou non,en fait.Si tu ne veux pas m'embrasser,j'aurais beau avoir trouvé comment l'avoir,je ne l'aurais pas.

Doucement,il rapprocha son visage du sien,sans pour autant attendre la proximité extrême.A présent,il etait très proche d'elle.

Je ne peux pas avoir au moins un indice?

Lidwine était curieuse, mais savait où s'arrêter. Elle était en revanche totalement inconsciente, et n'avait jamais vu de quelconque limite à ses envies. Ah, ce que ça devait être énervant d'être terriblement intelligent, poli, respectueux et tout ces adjectifs hautement désirables et agréables à observer chez les autres : elle aurait préféré mourir que de devenir comme ces gens là. Certes, ce devait être franchement appréciable, et puis on devait vivre de manière bien plus simple et belle en s'approchant de la perfection. Elle ne remettait pas cela en question, elle ne disait pas non plus qu'elle détestait ou méprisait ceux qui étaient responsables et matures, ceux sur lesquels on pouvait compter. Simplement la jeune démone n'était pas comme ça, elle ne serait jamais comme ça et elle préférait considérer cela comme une chance que comme une malédiction. Ainsi, comme tout adolescent, elle ne voyait ni ne comprenait le danger auquel elle s'exposait parfois. Elle ne comprenait pas tout ce qu'on lui disait, elle ne faisait pas vraiment attention non plus. Elle ne voyait pas de nette différence entre ce qui était interdit et ce qui ne l'était pas, et aimait plus que tout le risque et l'adrénaline que cela apportait. En un mot, elle était totalement inconsciente. Il fallait dire que si elle avait reçu une bonne éducation, elle n'avait peut-être pas grandi dans le cadre idéal pour devenir une jeune fille calme et sans histoire, c'était certain. Elle n'avait pas de père, elle était riche, sa mère était gentille mais n'avait pas une très grande autorité, son frère et elle avaient un fort caractère, et ils n'étaient pas tant appréciés dans le voisinage. Tout cela réuni, non, ne donnait pas le décors qu'il fallait pour une jeune fille comme il faut. Oh, elle ne rejetait pas la faute sur sa mère, loin de là : la pauvre avait bien assez de problèmes comme ça pour qu'elle tienne à lui en donner encore plus en l'accusant de tout les maux de ce monde. C'était la faute de beaucoup de détails accumulés, qui avaient forgés son caractère. Elle n'avait après tout pas toujours été comme ça, elle n'avait pas toujours tenu à défier toute autorité se plaçant devant son chemin. Étant petite elle avait été tout ce qu'il y avait de plus adorable, bien qu'ayant déjà un caractère assez affirmé. Mais le temps et la force des choses avaient fait d'elle ce qu'elle était maintenant : une jeune fille plus ou moins insupportable, plus ou moins insoumise, plus ou moins incompréhensible. Il avait bien fallu qu'elle s'affirme, c'était une question de survie. Sa mère ne pouvait se débrouiller seule, elle avait dû l'aider et faire en sorte de soulager le poids qui écrasait ses trop fragiles épaules. Pas parce qu'elle le lui avait demandé, simplement parce que ça c'était imposé à elle ; elle était l'ainée, elle n'avait d'autre choix que d'aider cette femme qui l'avait mise au monde et l'avait élevée du mieux qu'elle l'avait pu. La demoiselle aux cheveux violets savait que sa mère n'avait pas eu une existence particulièrement simple, et elle savait qu'elle ne la facilitait pas avec ses escapades et son comportement tout à fait inapproprié. Elle devait gérer elle-même son commerce, devait s'occuper de ses deux enfants, et vivait seule. Seule, sans mari. N'était-ce pas là le point le plus choquant de son existence? Cette femme avait deux enfants, mais n'était pas mariée, n'avait pas même un homme dans sa vie. C'était honteux, n'est-ce pas? Elle avait bien eu quelqu'un, oui, il y avait longtemps de cela. Un bourgeois, un homme magnifique avec lequel elle aurait sans doute voulu faire sa vie, avec qui elle aurait voulu s'enfuir, pour qui elle aurait absolument tout abandonné. De drôle de rêves d'adolescente, n'est-ce pas? Et son charmant fiancé, après l'avoir mise enceinte, l'avait purement et simplement abandonnée. Quelle idiote, vraiment, de se faire avoir de la sorte. Elle aurait du abandonner ses enfants au couvent, n'aurait-elle pas du s'en débarrasser et laver son honneur? C'aurait été la meilleur des solutions. C'était ce que ses parents voulaient. Pourtant non, elle avait gardé sa fille, avait élevé son fils, et avait gardé la tête haute malgré les remarques de ses voisins. Mlle Auura était une femme gentille et prévenante, certes, mais elle ne s'était jamais laissé marcher sur les pieds. Et c'était peut-être la raison qui faisait qu'on la respectait encore, ne serait-ce qu'un minimum. Lidwine avait beau mener la vie dure à sa mère, elle aurait frappé la première personne osant l'insulter ou critiquer la vie qu'elle avait mené. Elle ne reprendrait pas le commerce de sa mère, si ç'avait été en projet elle en aurait bien plus entendu parler, c'était certain. Mais elle l'aidait du mieux qu'elle pouvait, elle s'arrêtait quand elle voyait bien qu'elle était allée trop loin. Elle restait avec elle quand elle n'avait pas l'air d'aller bien, même si c'était simplement pour ne rien dire. Lidwine lui pardonnait la plupart des choses qu'elle avait pu faire par le passé, et sa mère savait fermer les yeux sur ses écarts. C'était un peu comme un pacte tacite, elle ne savait pas trop.

En tout cas, elle aurait hurlé de savoir qu'elle était avec un homme en cet instant précis. Elle était parfaitement au courant de son attitude avec les hommes-et même les femmes, même si elle l'avait accepté plus..., difficilement, disons-et ne cessait de lui répéter qu'à jouer de la sorte elle finirait par tomber enceinte, qu'aucun homme ne voudrait se marier avec elle dans l'état où elle serait et qu'elle finirait comme elle, à élever son enfant seule où à devoir l'abandonner dans un orphelinat ou au couvent. Ce n'était souhaitable, elle en convenait. La jeune femme continuait de regarder Haseo, mémorisant chaque détail, même minime, de son apparence. Qu'aurait-elle dit, si elle lui avait parlé d'amour? Difficile à dire. Elle lui avait déjà hurlé que jamais, jamais plus elle n'aimerait qui que ce soit après Aiden. Si elle était revenue sur sa parole, elle ne savait pas si elle l'aurait crue. Et qu'importe : elle ne devait pas savoir, personne ne devait savoir. Personne à Oria, personne à Hatès. Personne avec un grand P, absolument personne. Le moindre idiot au courant de leur relation aurait pu tout casser et les mettre tout deux dans une situation pire que délicate. Mais de cela elle ne se rendait qu'à moitié compte, et c'était bien pour cela qu'elle était avec lui en cet instant précis. La démone à l'unique œil violet n'avait pas une capacité de réflexion assez élevée pour pouvoir comprendre toutes les retombées de cette relation, et n'avait pas assez de patience pour vouloir y réfléchir posément, peser le pour et le contre. Alors elle restait là, avec cet homme aux cheveux blancs et aux yeux étrangement rouges, elle restait assise sur lui et le regardait avec ce sourire en coin qu'elle aimait tellement. Elle savait que ça ne durerait pas et que ça la faisait souffrir, mais elle se disait qu'elle ne connaissait simplement pas toutes les issues possible, et qu'éventuellement, peut-être, l'une d'elle serait acceptable, ne serait pas trop brutale et dangereuse. La jeune femme ne pouvait qu'espérer de toute façon, il n'y avait guère grand chose d'autre qu'elle aurait pu faire. Espérer et attendre, attendre et espérer. Ce serait long et ils ne se verraient que peu, mais elle l'aimait. C'était un Antarr et elle pas, mais elle l'aimait. Il était humain et elle démone, mais elle l'aimait. Il se fichait peut-être d'elle, mais elle l'aimait. C'était un ennemi de sa patrie, mais elle l'aimait. Elle l'aimait, et c'était sans doute l'élément le plus difficile à établir, le moins clair et le moins précis dans toute cette histoire ; pourtant sur lui reposait tout les fondements de ce qu'ils seraient ensemble. C'était comme construire une maison sur un sol dont on ne connaissait pas la consistance. Si c'était du sable, tout s'écroulerait. Si c'était de la pierre, ça durerait bien plus longtemps.

Quand Haseo se releva et approcha son visage du sien, Lidwine ne put que se pencher légèrement en arrière, comme pour maintenir la distance qu'il y avait entre eux. Cependant elle constata bien vite que si elle penchait de quelques centimètres encore, elle risquait de perdre l'équilibre-ou de se faire mal : mais elle avait de très gros doutes là-dessus, n'étant pas souple pour rien. La jeune fille le laissa finalement poser son front sur le sien, sans perdre ce petit sourire pour autant. La proximité physique ne la dérangeait pas, ça ne l'avait jamais dérangé : et si elle l'avait dit, qui l'aurait cru? Elle était habituée aux contacts et était tout sauf timide. Quand l'autre ne faisait pas le premier pas, ça ne l'avait jamais dérangé de le faire pour lui ; qu'est-ce que ces mijaurées prétentieuses devaient s'ennuyer, elle n'osait même pas imaginer tant ce devait être soporifique! Toujours à dire qu'elles étaient pures, gentilles, et bla, bla, bla..., c'était franchement amusant de les voir s'agiter dès que quelqu'un leur faisait des avances. Elle a-do-rait leur faire des avances, que ce soit sérieux ou non. C'était drôle, vraiment. Pas à toute, bien sûr : mon dieu, quelle réputation elle aurait eu dans ce cas..., non, pas toutes. Mais celles que les femmes ne laissaient pas indifférente, en revanche, elle ne se gênait pas. Pas dure à repérer, tant le moindre contact un peu trop proche-même si dénué d'intentions étranges-les gênait. Ah..., enfin, enfin. Qu'importe. Elle trouvait Haseo séduisant ; il l'était tout autant d'aussi près. De près, de loin..., ça ne faisait pas une grande différence de toute façon, la seule chose qui changeait était son rythme cardiaque.

Je ne sais pas trop. Tout dépends de si tu en as envie ou non,en fait. Si tu ne veux pas m'embrasser, j'aurais beau avoir trouvé comment l'avoir, je ne l'aurais pas.

Le sourire de la jeune fille s'élargit sensiblement, elle ne bougea pas. Ce n'était pas la pus confortable des positions, et elle se dit qu'elle aurait mieux fait de rester bien droite : ça aurait donné exactement le même résultat mais ça aurait eu le mérite d'être plus naturel pour son pauvre petit dos. Mais qu'importe, ce n'était vraiment pas la chose qui la préoccupait le plus pour l'instant.

Je ne peux pas avoir au moins un indice?

La jeune fille se mordit la lèvre inférieur et passa ses bras autour du cou d'Haseo, haussant un sourcil inquisiteur.

«Un indice? Oh, tu n'as pas besoin d'indice, si? Et si tu trouves comment faire c'est que je suis d'accord, c'est évident. Tu réfléchis beau-coup trop, monsieur le chercheur de cailloux.»

Invité

Tout ceçi pouvait paraître complétement absurde,comme cela pouvait paraître absolument necessaire.Tout dépendait d'un point de vue,et Haseo en bon demi-Antarr,partageait respectivement ces deux derniers points de vue,justement.Son coté Humain et son coté Antarr etaient complétement opposés entre eux,et dans le cas présent,ils pensaient chacun une chose différente de la situation.Ils avaient chacun leur opinion.Et les deux opinion confrontés donnaient naissance a celle de Haseo Weapons.Comme il pensait énormément a Lidwine et au moment présent ou il était avec elle,il devait supposer que c'etait son coté Humain le plus fort.Ou peut être pas?Après tout,son coté humain etait plus faible que son coté Antarr,c'etait un fait.Sinon,il n'aurait pas ces remontées de pulsions sanguinaires qui lui arrivaient constamment.Il avait regagné son humanité par un procédé qu'il n'arrivait pas a identifier,il était redevenu quelque chose qui ressemblait a un humain.Alors le cristal avait t-il des effets temporaires?Etait t-il entré en contact avec quelque chose qui l'avait fait redevenir un semblant d'humain il y'a quelques temps?Peut être.Une de ces explications était forcément la bonne,en tout cas.Il ne pouvait pas être redevenu humain par l'opération du saint Esprit.Même si au bout d'un moment,il commençait a avoir des doutes.De ce qu'il en savait,il était le seul et unique Antarr a avoir "réussi" a redevenir un demi-humain a l'heure actuelle.Pourtant,il avait été irradié en même temps que les autres.Pourquoi lui,en particulier?Qu'avait t-il fait de si spécial,en quoi était t-il si spécial pour avoir eu ce privilége?Car il s'agissait d'un privilége,il ne fallait pas se méprendre la dessus.Sa vie aurait sûrement été beaucoup plus simple si il était resté au service de Melfia,aucun doute la dessus.Il n'aurait pas eu a supporter la peine des personnes voulants se venger de l'homme qu'il était quand il avait massacré leurs familles,il n'aurait pas eu a supporter la traque incessante entre lui et des chasseurs de primes ou des hommes envoyés par Melfia afin de le retrouver.Il n'aurait pas eu a se retrouver obligé de travailler de maniére très ingrate pour gagner sa vie,avant de trouver un travail a Oria.Il n'aurait pas eu a supporter les regards si désagréables des gens "normaux" alors qu'il marchait dans les couloirs du château.Ca,c'était peut être le plus gros inconvénient de travailler a Oria et de loger au château.Tout les jours alors qu'il sortait de ses appartements,et qu'il croisait quelqu'un qui vivait dans ce château,il avait le droit a un regard mauvais,méfiant,apeuré.Le genre de regard qu'on lançe a un animal sauvage en cage,quand on avait l'impression que le cadenas ce cette derniére allait lâcher a tout moment.Un animal,hein...Ce n'était pas vraiment que la comparaison gênait le chasseur de Kara-Xanthe,simplement...Cela le dérangeait,voilà tout.Il était plus ou moins sûr que ca aurait été le cas de n'importe qui,en fait.Quel genre d'être humain aurait apprécié de se faire regarder comme un loup en cage?Personne.Mais voilà,lui il n'était pas un être humain normal.Lui,il était Haseo,Haseo Weapons.Et Haseo Weapons était tout,sauf quelqu'un de normal.Même si personne ne savait vraiment qui il était,il inspirait la crainte.Pas qu'il essaye d'inspirer cette derniére,vraiment,mais simplement,il était fait ainsi.Sans doute était-ce l'odeur du sang des milliers de gens qu'il avait tué sans jamais se soucier de savoir si il s'agissait d'hommes de femmes ou d'enfant.Même si le sang partait alors qu'il se lavait le corps,jamais son odeur ne disparaîtrait complétement.C'était une image,bien entendu,mais il savait que cela n'était pas totalement faux.Si on l'évitait,ca n'était pas parce qu'il avait une couleur de cheveux un peu étrange,ou des yeux d'une couleur rare,surtout chez les humains.Non,si on l'évitait et qu'il essuyait ce genre de regards,c'était parce que au fond de soi,on savait qu'il n'était pas complétement humain.Sans doute çela aurait t-il put passer,si la partie non-humaine en lui avait fait parti des autres races "naturelles" de Lysandre.Mais voilà,ça n'était pas le cas.Sa deuxiéme moitié était une moitié Antarr.Et de çe fait,il était encore plus mal vut a Oria qu'un démon pur souche.Même si il faisait tout pour ne jamais se faire remarquer.Tout ce qu'il pouvait,en tout cas.

Mais maintenant,il avait trouvé quelqu'un qui l'acceptait,comme il était.Quelqu'un qui disait l'aimer,et que lui était plus ou moins sûr d'aimer.Oh,sans doute qu'il ne se souvenait plus très bien de ce que l'on ressentait quand on était amoureux,mais il avait tout de même 17 ans quand il s'était fait irradier par le cristal.Et de ce fait,il avait déja eu l'occasion d'experimenter les domaines amoureux.Il ne s'en rapellait plus avec exactitude,mais il était sûr que Lidwine était loin d'être la premiére avec laquelle il se retrouvait dans ce genre de situation,le front contre celui de l'autre,a demander un baiser pour calmer ses pulsions.Non,ca n'était pas la premiére fois que Haseo était dans ce genre de situation.Le baiser qu'il lui avait délivré sur les montagnes n'était pas non plus le premier.Et il savait qu'il était déja allé plus loin,dans les relations de couple.Il était déja allé plus loin...Et elle?Maintenant qu'il y repensait,Haseo n'avait jamais vraiment sut quelque chose de la vie amoureuse de Lidwine.Ca ne le surprenait pas vraiment,après tout il ne connaissait pas grand chose a la vie de la demoiselle,mais ca le dérangeait quand même un peu.A la voir se comporter comme elle le faisait,il lui avait semblé assez évident que ce n'était pas sa premiére fois a elle non plus.Que le baiser qu'il lui avait offert était loin d'être le premier,aussi.Pourtant,il n'avait eu aucune confirmation.Il se demanda alors soudainement si Lidwine était quelqu'un de totalement chaste et pur.Il eu un léger froncement de sourcils a cette pensée.Ca paraissait tellement ridicule,dans son esprit,mais pourtant il y'avait bel et bien une chance pour que ce soit le cas.Elle ne lui avait jamais dit en toute lettres "Je ne suis pas une vierge effrayée par les hommes".Bon,effrayée par les hommes,y'avait quand même très peu de chances,sinon elle ne l'aurait sans doute même pas laissé approcher lors de leur premiére rencontre.Mais vierge?Il n'en savait rien.Après tout,elle n'avait que dix sept ans,non?Ou quelque chose comme ça.A dix sept ans...Lui,il ne l'était plus.Même si ça faisait quand même assez jeune pour perdre sa virginité...Ou pas?Il ne s'en rapellait plus tout a fait...Pour un humain,perdre sa virginité était souvent quelque chose de mal vut.La plupart des sociétés n'arrive pas a tolérer que des jeunes gens aient ce genre de rapport avant un certain âge.Mais c'était bien la premiére fois qu'il se posait ce genre de question depuis son "reveil".En tout cas,il était sûr d'une chose,si Lidwine pouvait effectivement être encore vierge,ça l'aurait dérangé dans un sens.Bien sur,il aurait été heureux,car çela aurait put signifier qu'il aurait été le premier duquel elle serait assez amoureuse pour lui permettre d'explorer son intimité,mais ça l'aurait dérangé.Parce que Lidwine lui semblait trop experimenté pour ça,premiérement,mais aussi parce qu'il ne voulait pas être le premier,mais il voulait en revanche être celui qu'elle aimerait.Elle lui avait déja dit qu'elle n'était pas quelqu'un de très fidèle.Il n'avait aucun moyen de le vérifier.Tout ce qu'il pouvait faire,c'était espérer qu'elle continue de l'aimer,comme elle le prétendait.Car lui,l'aimait.Cela ne faisait aucun doute.Même si plusieures parties de ce facteur restaient sombres dans son esprit,Haseo Weapons était persuadé d'aimer Lidwine Auura.Il ne savait pas trop pourquoi,il ne voulait pas vraiment le savoir,dailleurs.Tout ce qui l'interessait au final,c'était de savoir si elle l'aimait,et de pouvoir être avec elle.Le reste n'avait aucune espèce d'importance.Pour le moment,il était avec elle,et au vut de la maniére dont elle se comportait avec lui,il lui semblait qu'elle était amoureuse de lui,ou au moins attirée par lui.Il aurait tout de même préféré la premiére option,n'être pour Lidwine qu'un simple amant qu'elle fréquentait par goût du risque ne le tentait vraiment pas du tout.Il l'aimait sincérement,lui.Il était le plus doux possible avec elle.Il voulait qu'elle ressente la même chose pour lui.C'était normal,non?Sans doute.Du moins,se le figurait t-il.Encore une fois,il ne savait plus vraiment si c'était le cas,dans les castes hors-Antarrs.

Lidwine,elle semblait bien plus détendue que lui,en tout cas.Elle ne laissait rien paraître qui laissait entendre qu'elle était perturbée ou qu'elle ne savait que penser.Peut être,justement parce qu'elle était amoureuse,et qu'elle pensait ne pas pouvoir se poser de questions?Ou au contraire parce qu'elle ne ressentait rien pour lui d'autre qu'une attirance,et qu'elle ne se souciait donc de rien d'autre que le présent?Il ne savait pas.Il n'était pas dans sa tête,non plus,il ne pouvait pas savoir.En tout cas,ce qu'il s'avait,c'etait que Lidwine agit merveilleusement sur la suite des événements.Si elle se pencha un peu en arriére quand il remonta son dos,signe qu'elle devait encore être réticente a trop de promiscuité,elle le laissa poser son front contre le sien,et passa même ses bras fins autour du cou du mercenaire.Ce dernier assista a la scéne de son point de vue,et ne put que s'en réjouir.Même si elle semblait réticente a poser encore ses lévres sur les siennes,elle ne semblait pas vraiment detester les contacts physiques.Ces derniers constituaient des preuves,pour Haseo.Ils n'étaient pas brut,sans âme,comme ceux d'une relation uniquement basée sur l'attirance.Ils étaient doux et agréables,comme des plumes de soie.Cela témoignait du fait qu'elle ressentait pour lui bien plus qu'une simple attirance.Il ne savait pas encore avec certitude si elle l'aimait,mais au moins,il pensait compter pour elle,au moins.C'était déja ça de pris,maintenant.La démone en face de lui se mordit légérement la lévre.Ce simple geste eu un effet assez ravageur sur Haseo.Il la trouvait belle.Trop belle,peut être.Ce simple fait qu'elle se mordille doucement la lévre ne la rendait qu'encore plus séduisante.Si il s'était écouté,il l'aurait embrassé sur le champ.Même si il était évident que la position de Lidwine n'était pas confortable,elle semblait dôtée d'une certaine souplesse.Tant mieux.Mais pour autant,Haseo ne voulait pas la faire souffrir.Il préféra donc se reculer un peu,pour la laisser reprendre un peu ses aises,sans toutefois ôter les bras de Lidwine de son cou,et son front de celui de la jeune femme.Il voulait simplement qu'elle se sente plus a l'aise.

«Un indice? Oh, tu n'as pas besoin d'indice, si? Et si tu trouves comment faire c'est que je suis d'accord, c'est évident. Tu réfléchis beau-coup trop, monsieur le chercheur de cailloux.»

Haseo pencha doucement sa tête sur le coté,regardant l'oeil mauve de Lidwine avec ses deux iris écarlates.Il reflechissait trop?Peut être.Le mercenaire soupira légérement,puis il fit glisser son visage sur celui de Lidwine,posant ses lévres sur le front de cette derniére.Autant tâtonner le terrain,si elle n'appréçiait pas ça,c'était qu'un baiser était tout a fait hors de question.Alors doucement,il embrassa le front de Lidwine avec la tendresse qui le caractérisait quand il s'agissait de choses reliées a la démone.Il resta ainsi quelques secondes,avant de de nouveau faire glisser son visage,et de reculer légérement la tête pour regarder la bouche de Lidwine.Elle lui faisait vraiment envie.Vraiment trop.Il la regarda dans les yeux,après cela.Ou dans l'oeil pour un coté,dans le cas présent.

"Je réfléchis trop?Peut être.Mais si je ne réflechissais pas assez,ça fait un bon bout de temps que je t'aurais embrassé,tu sais."

Doucement,il releva ses mains,qu'il enroula autour de la taille de Lidwine.Voila.Comme ça au moins,il était sûr qu'elle ne partirait pas trop en arriére,elle avait un dossier pour se sentir plus a l'aise.Il préférait tellement qu'elle ne se mette pas dans des positions invraisemblables pour lui faire plaisir,toute souple qu'elle puisse être.

"Comment faire...Sincérement,a part me pencher et poser mes lévres contre les tiennes,je ne vois pas.Mais qu'est ce que je ferais si tu me repousse?C'est que je t'aime,moi.Je n'ai pas envie d'essuyer des refus...."

Lidwine était quelqu'un de fier, qui détestait demander de l'aide aux autres.

D'ailleurs pour un peu, elle aurait préféré mourir plutôt que de devoir avouer qu'elle était en difficulté dans tel ou tel domaine. C'était honteux selon elle, et, comme le plus abruti des garçons, elle voulait montrer qu'elle savait faire et qu'on avait pas besoin de lui montrer ni de l'épauler. Oui, comme le plus abruti des garçons. Non pas qu'ils étaient plus stupides que leurs homologues féminins, simplement qu'en général ils montraient moins leurs sentiments, préféraient agir seuls, plaçaient l'honneur et le courage à une dimension bien plus élevée que ces demoiselles. Or la jeune fille aux cheveux mauves, du haut de ses dix-sept ans, avait un mode de pensée qui relevait plus de celui d'un garçon que celui d'une fille-mais sur ce plan là bien entendu, uniquement sur ce plan là. Honneur, Respect et Valeur étaient trois mots qu'elle connaissait par cœur, et le mérite d'un soldat lui apparaissait d'autant plus évident qu'elle aurait aimé pouvoir en faire autant. Mourir pour sa patrie lui semblait être un acte censé et raisonnable, la mort lui apparaissait comme bien plus douce que l'humiliation, et jamais elle n'aurait cédé face à un ennemi potentiel. Elle était comme ça, l'ainée Auura : fière et stupide, à toujours foncer tête baissée quand elle aurait mieux fait de réfléchir. Ça lui avait déjà posé problème, tant son caractère avait du mal à cadrer avec l'attitude qu'elle devait avoir en société ; et si elle pouvait avoir l'air de s'en moquer éperdument ce n'était pourtant pas le cas, aussi devait-elle composer. Mais jamais, ô grand jamais elle n'aurait avoué à qui que ce soit qu'elle avait besoin d'aide. Plutôt mourir, oui, exactement. Seulement là où s'arrêtait la théorie commençait la pratique, et l'un sans l'autre fonctionnaient difficilement. Il était des personnes qui réfléchissaient et planifiaient sans concrétiser, d'autre au contraire agissaient comme ils le sentaient, sans prendre la peine d'y réfléchir ne serait-ce que quelque instants, quelques courts instants. La Démone faisait parti de la deuxième catégorie, et marchait avec ses principes simples qui avaient valeur de loi, sans pour autant se demander si elle serait capable d'appliquer le moment venu, sans se demander si c'était judicieux et intelligent. Parce qu'est-ce que ça l'était, de se taire quand on était complètement perdu? Est-ce que ça l'était, de serrer les dents quand on avait envie de pleurer? Pas particulièrement, pas vraiment ou vraiment pas. Mais c'était sa façon d'agir, et il fallait s'en accommoder. Personne ne la changerait plus, et jamais elle ne réussirait à tourner sa langue dans sa bouche avant de parler, ni une fois, ni deux, alors certainement pas sept. Et lorsqu'elle regardait Haseo et qu'elle se posait des questions à son sujet, à leur sujet, ou tout simplement que l'espace d'une seconde elle était prise d'un doute, elle se taisait ou le criait trop fort, bien trop fort. Le choix se faisait instinctivement, intuitivement, et ce n'était jamais ce qui méritait d'être dit qui l'était. Ce n'était pas sa faute, pas tout à fait tout du moins : qu'y pouvait-elle si sa bouche se mouvait toute seule, trop vite, et que son cerveau peinait souvent à suivre son rythme trop rapide et cadencé? Elle ne tenait pas à blesser qui que ce soit-enfin, pas dans le cas présent tout du moins...-et pourtant savait qu'elle risquait de le faire à chaque expression, parole ou mimique qui lui échappait. C'était toujours le risque, quand on était si proche de quelqu'un : il voyait tout, absolument tout de vous. Ce qui était bien, ce qui l'était moins. Absolument tout, même les plus futiles petits détails. C'était aussi agréable et rassurant qu'inquiétant, dès lors que vous n'étiez plus exactement sûre de vous, que vous vous demandiez s'il y avait des choses qu'il aurait mieux valu cacher à tout jamais. Lidwine comptait bien cacher certaines choses à Haseo, et ne lui dirait probablement jamais de sa vie-ou du temps que durerait leur relation, en tout cas. Leur futile nécessite et les problèmes qu'ils pourraient causer avaient beaucoup moins de valeur que le silence, alors il fallait se taire. Chut! Ne rien dire, se contenter de penser et de minimiser ses actes, mais ne rien dire.

Lidwine gardait se léger sourire flotter sur ses lèvres, délicatement, comme un papillon posé sur une fleur. Elle se sentait plutôt bien, là, à ne rien faire, soulagée qu'Haseo soit venue et légèrement inquiète pour la suite des événements-à grande échelle. Ce n'était pas des sentiments négatifs, ou rien qu'un peu : on pouvait difficilement se sentir mal dans son cas, ou tout du moins était-elle de cet avis. Après tout elle était avec l'homme qu'elle aimait, ils étaient seuls, ils étaient tranquilles, elle l'avait attendu et il avait fait tout ce chemin-en parti-pour elle. C'était bien, c'était très bien comme situation. Elle l'aimait, elle supposait l'aimer, et puis au final elle l'aimait. Même si ce n'était pas sûr et que par définition l'amour n'était pas quelque chose de certain, décider que ses sentiments étaient réels n'était pas risqué, pas trop. Si c'était bel et bien le cas, et bien elle aurait une longueur d'avance sur elle-même. Si ce n'était pas le cas et qu'il s'avérait que la jeune fille s'était trompé sur la nature de ses sentiments pour le mercenaire, alors elle n'aurait plus qu'à laisser les choses comme elles étaient. C'était pour cela qu'elle partait de l'affirmation plus ou moins avérée 'J'aime Haseo', et qu'elle se le répétait en boucle dans son esprit. J'aime Haseo, j'aime Haseo. Ça sonnait plutôt bien, non? En tout cas elle trouvait, elle, que c'était une très jolie phrase, qui résonnait agréablement dans ses oreilles. Ça ne regardait qu'elle et lui, et personne d'autre ; comme une sorte de secret dont elle n'avait pas besoin de parler, qui n'avait pas besoin de mots pour être clair et net. L'amour, l'amour..., quel sentiment étrange, tout de même. Il amenait autant de bonheur que de tristesse, commençait et arrivait forcément à son terme un jour, était plein de promesses et d'avertissements à la fois. Et pourtant, on avait beau savoir que c'était dangereux et que ça finissait mal la plupart du temps, on continuait de tomber amoureux. C'était sans doute l'arnaque la mieux ficelée au monde, la religion qui faisait le plus d'adepte et le piège qui faisait le plus de victimes volontaires. Lidwine ne savait pas si on n'aimait qu'une fois ou si on pouvait le faire sans limites, indéfiniment. Elle ne savait pas non plus comment savoir si on avait réellement aimé ou non, si on aimait réellement ou pas. Mais sûrement que si l'autre nous faisait souffrir, alors et seulement alors on pouvait être sûr et certain que ce qu'on avait ressenti pour cette personne était fort. Après tout, on disait bien qu'on ne se rendait jamais compte de ce que l'on avait avant de l'avoir perdu. Même si c'était terriblement triste et négatif, comme pensée, ce devait sans doute être vrai.

La jeune fille continuait de sourire, ses bras autour du cou du jeune homme aux yeux rouges, son front contre le sien, quand il bougea légèrement. Il remonta doucement, et posa ses lèvres sur son front. Elle ne bougea pas, ne dit rien, se contentant de frémir légèrement et de fermer les yeux un court instant. Ses gestes étaient doux, agréables ; il était presque difficile d'imaginer que cet homme était dangereux et criminel, et qu'il avait tué elle ne savait même pas combien de personnes de manière sûrement atroce. Lidwine ne savait pas dans quelle mesure une personne pouvait changer, ni de quelle manière cette histoire de semi-Antarr fonctionnait. Elle ne savait pas exactement s'il pouvait devenir violent d'un seul coup, comme ça, sans prévenir, ni même s'il était réellement un Antarr. Elle sentait bien qu'il était différent, mais n'aurait pas pu être plus précise. N'ayant jamais côtoyé d'habitants du Royaume irradié, elle n'avait aucun point auquel se référencer, rien pour la renseigner ; rien que la parole d'Haseo. C'était certes important, mais en aucun cas absolu. En aucun cas. Lidwine rouvrit les yeux quand il recula son visage, et planta son iris mauve dans les yeux rouges du jeune homme en face d'elle.

"Je réfléchis trop?Peut être. Mais si je ne réfléchissais pas assez,ça fait un bon bout de temps que je t'aurais embrassé,tu sais."

Lidwine sentit les mains d'Haseo s'enrouler autour de sa taille, lui fournissant un semblant de dossier contre lequel elle s'appuya légèrement. Pas trop non plus : il ne s'agissait pas de laisser penser qu'elle avait besoin d'appui, même pour son dos. Peu importe la position, la situation dans laquelle elle se mettait, elle était assez grande pour s'en sortir seule. La jeune fille haussa ses sourcils, ne s'offusquant toujours pas de leur proximité-et puis si elle avait voulu le faire, elle l'aurait fait bien avant. Ses mains étaient sur sa taille, son visage près du sien, et elle était simplement assise sur lui ; en aucune façon ce n'était la situation la plus gênante qu'elle avait pu vivre avec un homme ou une femme, très loin de là. De fait, non, ça ne lui semblait pas plus bizarre que cela, dans un sens.

"Comment faire...Sincèrement,a part me pencher et poser mes lèvres contre les tiennes,je ne vois pas. Mais qu'est ce que je ferais si tu me repousse? C'est que je t'aime,moi. Je n'ai pas envie d'essuyer des refus...."

Lidwine fit une petite moue amusée, gardant ses bras en collier autour du cou de son amant. Il n'y avait pas réellement mille façons d'embrasser quelqu'un, c'était certain. Enfin si, mais pas dans l'essence même du geste. La jeune fille avait déjà posé ses lèvres sur celles de nombreuses autres personnes, de bien des façons, mais ne savait pas si c'était le cas de son interlocuteur. La démone aux cheveux violets ne savait à vrai dire même pas s'il avait eu beaucoup d'aventures ou très peu, ou quoi que ce soit le concernant dans ce domaine et bien d'autre. Il faudrait qu'elle lui fasse subir un interrogatoire en règle, tant qu'elle y pensait. Parce que ni son âge, ni son caractère, ni même sa couleur préférée ou ses goûts concernant le sucré et le salé ne lui étaient familiers. Elle ne savait rien de tout ça, or ça aurait été une bonne base, de son point de vue.

«Des refus? Mais la vie est fait de contraintes, jeune homme, répondit-elle avec un sourire énigmatique, penchant légèrement sa tête sur le côté. Tu ne mourrais pas pour si peu. Enfin, je crois. Qui sait?»

La jeune fille mordit sa lèvre inférieur dans une mimique volontairement provocante, et s'installa plus confortablement dans un geste lent et précautionneux.

«Hm-Hm, et puis tu ne peux pas savoir avant d'avoir essayé, non?»

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C'est de la triche.

Ce fut la premiére chose a quoi Haseo pensa,après avoir vut l'attitude de Lidwine vis a vis de lui.Elle trichait.De ce qu'il en avait compris,sans le savoir le jeune couple s'était vraisemblablement embarqué dans une sorte de jeu de la séduction,cherchant a determiner lequel des deux craquerait en premier.Lequel de l'homme ou de la femme ne serait plus a même de resister au charme de son partenaire,et par conséquent poserait doucement ses lévres sur celles de l'autre,dans le but de lui livrer un baiser.Haseo avait déja embrassé des jeunes filles.Il ne se souvenait plus du nombre exact,mais de ce qu'il pensait,cela devait osciller entre dix et vingt.Daccord,c'était là une assez grosse marge,mais il n'était de toutes maniéres pas à même de se souvenir de chaque passage de sa vie amoureuse avec exactitude.Donc,entre dix et vingt lui paraîssait une moyenne plus que correcte.Il n'avait peut être pas eu à se comporter en Don Juan,mais il savait qu'il n'était pas un homme sans conquête non plus.Donc,il préférait se donner une bonne marge d'erreur,histoire de ne pas se tromper sur toute la ligne.De toutes maniéres,il avait eu un blanc total de plus de deux ans dans sa vie,après avoir été irradié par le cristal.Inutile de dire que pendant cette période,tout les souvenirs du mercenaire concernant l'amour et les gestes affectifs étaient encore plus flous que pendant son adolescence.Tout çe qui pouvait se rapporter a l'amour quand on était un Antarr,dans les souvenirs d'Haseo c'était le viol.Les Antarrs pillaient,tuaient et n'avaient donc aucun scrupule a violer.Tant que ça faisait plaisir...Lui,il ne se souvenait pas.Il se souvenait d'avoir tué,certes,mais pour autant il aurait été bien incapable de dire de quelle maniére éxacte il avait massacré le dernier paysan quand il était encore sous l'emprise du cristal.Tout dépendait de la maniére,en fait.Si il s'agissait juste d'une tête qui volait suite a un mouvement de faux plus ample que prévu,il n'y avait pas lieu de s'en souvenir.Si il s'agissait de quelqu'un enfermé dans un tonneau,tonneau dans lequel on avait planté une lance,pour ensuite empaler le malheureux tonneau sur une pique dressée sur le sol,là tout de suite on s'en souvenait beaucoup mieux.Lui,il s'en rapellait,en tout cas a présent qu'il était devenu capable de réaliser les horreurs qu'il avait commis.Dorénavant,il ne tuerait plus,ou du moins,qu'en cas d'absolue necessité.Il n'allait pas sombrer dans un serment profond d'ancien combattant,visant a combattre avec une lame en plastique pour ne plus tuer qui que ce soit,non.Ca n'était pas son genre,loin de là.Il ne pouvait pas vivre sans tuer,pas lui,c'était impossible.Lidwine,Dail,le pouvaient.Ils avaient l'argent,suffisamment de gloire pour se permettre de ne jamais vraiment sortir des limites imposées,et par conséquent avaient chacun de bonnes chances de ne jamais ôter la vie de quelqu'un.Enfin,pour Dail,c'était un peu différent.Tuer,Haseo ne doutait pas que le jeune roi a la tête blonde en soit capable.Très capable,même.Mais il était aussi sur que Dail avait,d'une certaine maniére,déja du sang sur les mains.Il était le roi d'un pays en guerre.Il avait des soldats,une armée sous ses ordres,qui se battait contre une autre armée,appartenant a Dahrenn Bellanca.De ce fait,les deux rois étaient naturellement tachés de sang,l'un comme l'autre.Ca pouvait choquer quand on y reflechissait,de savoir que deux jeunes Rois d'as peine dix huit ans pouvaient envoyer autant d'hommes a la mort,dans l'unique but de remporter une guerre contre un autre pays.Mais Haseo,ca ne le choquait pas.Envoyer des hommes a la mort ne voulait rien dire,si ces derniers étaient conscients du risque encouru.Il était bien plus grave,a ses yeux,de massacrer des innocents qui n'avaient jamais rien demandé et qui auraient dût vivre en paix tout le long de leur courte existence.Peut être avait t-il ce point de vue parce que c'était justement ce qu'il avait fait lui même?Il avait commandé des troupes au sein de l'armée de la reine Melfia,mais n'avait pratiquement jamais essuyé de pertes,la puissance du cristal rendant ses détachements quasi-invincibles.En revanche,il avait aussi attaqué de nombreux villages,détruit un nombre incroyable de maisons et tué des innocents de maniére atroce,juste pour le plaisir ressenti a l'époque.Ca,là,c'était totalement impardonnable selon lui.Alors il ne pourrait jamais se pardonner,sûrement.Même si il recherchait quand même a le faire.Il n'était pas non plus complétement suicidaire,hein...

Dailleurs le pardon,il lui semblait qu'il l'avait trouvé,depuis peu.Lidwine lui apportait tant de bonnheur qu'il lui était venu plusieures fois a l'idée de tout quitter pour la suivre.Oh,il ne disait pas qu'aux cotés de Dail,il s'ennuyait fermement,loin de là,pour autant il était fondamentalement amoureux de la bourgeoise au cache-oeil.Et ça,ça ne pouvait pas s'effacer comme ça,loin s'en faut.Il était heureux avec Lidwine près de lui,heureux quand elle passait ses bras autour de son cou et rapprochait son visage du sien.Il était heureux de pouvoir sentir la peau pâle de la démone sur ses lévres,en se comportant avec le plus de douceur possible.Oui,il était heureux,très heureux quand il était avec elle.C'est pourquoi il pensait qu'elle incarnait le pardon.Mais il ne se faisait pas d'illusions non plus.Au fond de lui,et tout comme elle sûrement,il savait pertinemment que leur histoire ne pourrait pas durer.Elle était démone et lui humain,déja mais le facteur le plus important était aussi leurs pays en guerre.Haseo travaillait pour Oria.Il était fier de pouvoir mettre un terme au pouvoir du cristal,même si cela impliquait de condamner tout son pays natal.Il avouait,bien sur,avoir des remords dans ce cas là,mais il n'avait pas non plus le choix,en même temps.Un contrat était un contrat,et il était sous les ordres du roi Shan'haron.Lidwine,elle,dépendait d'Hatès.Pourtant,il aimait la jeune fille,et il lui semblait bien qu'elle était aussi amoureuse de lui.Un bonnheur dans un malheur,ou un grand malheur dans un grand bonnheur....Même si le bonnheur s'avérerait sûrement plus petit,au final.Enfin,ca il n'en savait rien.Dieu,que tout ceci était compliqué....Reflechir n'était pas le plus gros point fort du mercenaire.Oh,il n'était pas stupide,loin de là,mais reflechir sur des sujets comme ceci,impliquant ses sentiments personnels,son code de l'honneur,la politique,la femme de sa vie,les obligations de son contrat et celles de son coeur...Tout cela pouvait sans doute donner la migraine a n'importe qui.Et Haseo n'aimait pas avoir la migraine.Il préférait se sentir bien,et en l'occurence,il se sentait bien.Il était avec Lidwine pour l'instant,non?Donc il n'avait aucune raison de faire la fine bouche,et de se priver de ressentir le bonnheur naturel qui l'envahissait quand il partageait son temps avec elle.Aucune autre raison que l'apréhension du moment ou il devrait finalement repartir,en cherchant tout de même le cristal dans les environs.Il se demandait si il allait en trouver un,cette fois.Il en ressentait la présence,mais il ne savait pas non plus avec exactitude où chercher...Oh,et puis zut!Pourquoi s'occupper du cristal maintenant?Ca n'était pas comme si il avait a le faire tout de suite,de toutes maniéres.Pour l'instant,il était bien plus affairé a autre chose,et cette autre chose,c'était ses pensées envers Lidwine.La démone provoquait en lui un curieux effet,mélangeant a la fois le plaisir absolu,le mystére de plus en plus épais,et l'attirance physique profonde.Le tout aurait put se dissiper avec un baiser,ou tout du moins assouvir une partie de ses envies,mais elle hésitait a lui offrir.Du coup,ils s'étaient embarqué dans cette espéce de...De jeu,il dirait.Une sorte de jeu de la séduction.Il était désavantagé,bien evidemment.Fou amoureux d'elle,il avait lançé le défi en demandant si elle pouvait l'embrasser,et l'envie ne faisait que monter de plus en plus en lui.C'était assez mesquin de la part de la démone,d'ainsi le faire patienter,mais il éprouvait curieusement beaucoup de plaisir a cela.Attendre le bon moment,faire durer le plaisir,garder le meilleur pour la fin...Oui,il n'avait jamais vraiment experimenté ce type d'experience,et cela le rendait particuliérement heureux.Curieux contraste,ça,d'être a la fois impatient et heureux a en pleurer.Décidément,plus il passait du temps avec elle,et plus il était persuadé qu'elle ne pouvait être que la femme dont il avait toujours rêvé.Joueuse,provocatrice,insoumise et fiére.Elle était fiére,en tout cas.Il ne la connaissait peut être pas aussi intimement qu'il l'aurait voulut,mais il la connaissait suffisamment pour déduire qu'elle était une personne fiére comme un paon,qui n'aurait sans doute jamais accepté d'aide de qui que ce soit,et n'aurait jamais avoué sa défaite face a quelqu'un.Et cette mentalité lui plaisait.Enormement.

Il la sentit frémir sous son baiser qu'il avait porté a son front.Alors c'était vrai,elle ressentait bien plus qu'une simple attirance physique pour lui.Il n'avait pas connu beaucoup de femmes non-amoureuses,qui frémissait quand on leur offrait un baiser sur une partie du corps.Et quand elle le regarda dans les yeux,le fixant avec son iris mauve,il en était convaincu.Elle ressentait bel et bien quelque chose pour lui,quelque chose de fort.Elle arrivait a véhiculer ce genre d'émotions dans son regard,elle au moins.Lui,il savait qu'il aurait déja plus de mal.Oh,il aimait Lidwine de tout son coeur,aucun doute la dessus,mais il était quand même encore une "sorte" d'Antarr.Et les Antarr,pour véhiculer les émotions,c'était loin d'être des champions.Pour autant,il essaya le plus fort possible de transmettre a son regard,qui fixait le bel oeil de Lidwine et par moment s'égarait sur son cache oeil masquant l'oeil qu'elle ne souhaitait pas montrer,le plus d'émotions possible.Elle devait savoir qu'il l'aimait autant qu'elle l'aimait lui.Peut être même plus qui sait?Il n'en savait rien.Ce genre de question n'était pas son genre,de toutes maniéres.Quand il passa ses mains derriére le dos de Lidwine,il sentit un léger,très léger poid dessus.Elle s'appuyait sur le dossier qu'il lui offrait,mais pas trop.Sans doute par la fierté qu'il appréciait tant chez elle.Elle n'avait besoin de personne pour s'en sortir seule.Elle était souple,comme fille,tient.Il n'avait pas vraiment remarqué cela,mais elle était effectivement très souple.Haseo reflechis quelques instants a la mine d'informations que ce fait pouvait lui apporter.La souplesse était utile dans de nombreux domaines.Elle pouvait aussi avoir un corps sculpté par ce genre d'exercice.Mais en régle général,les femmes les plus souples sont celles a avoir eu le plus d'amants.Haseo avait déja eu l'occasion d'explorer l'intimité de jeunes filles a la souplesse féline.Pratiquement a chaque fois,il avait été surpris de prendre autant de plaisir avec elles,et pratiquement a chaque fois,elles lui confiait que c'était gâce a beaucoup d'experience en la matiére.Lidwine faisait t-elle partie de cette catégorie de gens?Peut être.Peut être pas.Elle avait eu des amants,et il doutait qu'elle soit encore chaste,comme dirait les jeunes filles considérées comme "pures" par la société.Cela lui enlevait tout le coté petite fille innocente que certains hommes appréciaient.Cela lui rajoutait le coté plus versée dans l'art,plus mature et plus adulte,que certains hommes appréciaient tout autant.Dont lui,dailleurs.Enfin bref,le fait est que pour l'instant,elle ne fit rien de particulier de son coté,attendant simplement que le mercenaire finisse ce qu'il avait commencé.Une fois cela fait,la jeune fille eu un sourire.Haseo ne put s'empêcher d'en avoir un aussi.Amoureux,il l'était.Elle,elle semblait heureuse,et grâce a lui de surcroit.Rendre la personne que l'on aime heureuse,voilà comment un homme pouvait atteindre le bonnheur ultime.Aux yeux du mercenaire.

«Des refus? Mais la vie est fait de contraintes, jeune homme...Tu ne mourrais pas pour si peu. Enfin, je crois. Qui sait?»

Un sourire mystérieux peint sur son visage adorable,Lidwine lui avait répondu une réponse dans le prolongement du jeu de la séduction entamé plus tôt.Elle penchait aussi sa tête sur le coté.Et voilà,de la triche.Il ne savait pas comment elle le savait,mais elle le savait.La majorité des hommes ne pouvaient pas resister a ce genre de choses,ce genre de mimiques séductrices que les femmes font en général sans le faire exprès.Elle,elle savait ce qu'elle faisait,et ca n'en était que plus plaisant encore.Le jeune homme haussa doucement un de ses sourcils,affichant une mine légérement étonnée.Il n'en mourrait pas?Peut être.Il n'en était pas sur lui non plus.Un refus de Lidwine,cela pouvait déclencher des catastrophes chez lui,il était sur de ça.

«Hm-Hm, et puis tu ne peux pas savoir avant d'avoir essayé, non?»

Et après,on s'étonne qu'il pense qu'elle triche...Sérieusement,comment voulez vous qu'un homme amoureux resiste a cela?En plus de s'être installée plus confortablement sur lui,la voilà qui se mordait doucement la lévre dans une mimique qui aurait put rendre Haseo complétement fou si ses bras n'étaient déja pas occuppés ailleurs.Elle était assise sur lui,et elle avait conscience que cette position lui octroyait la presque totalité des pouvoirs.Et en plus,elle en rajoutait.Le mercenaire amoureux soupira légérement,haussant un temps les sourcils,avant de reposer son front sur celui de la jeune femme.Il était fou,en l'occurence.Si il n'avait pas été aussi fier et si il n'appréciait pas autant ce petit jeu,il aurait sans doute..."essayé" comme elle le disait si bien.Doucement,encore avec cette douceur caractéristique des moments ou il se trouvait avec son amante,il fit coulisser sa main droite dans le dos de la jeune femme,l'amenant derriére la nuque de Lidwine pour lui caresser l'arriére de ses cheveux.

"J'ai l'impression qu'il s'agit d'une provocation...Il faut faire attention avec ça,tu sais.J'ai tendance a toujours répondre au quart de tour,quand c'est bel et bien le cas."

Tandis que sa main droite caressait la nuque de la jeune fille,sa main gauche,elle,assurait sa stabilité.Elle remuait aussi un peu,dans le but de procurer encore plus de confort a Lidwine malgré sa position qu'il devinait tout de même un peu ardue.Une caresse sur la nuque,un semblant de massage au bas du dos.Il se demandait si elle pourrait s'en satisfaire.

"Surtout quand c'est de plus en plus tentant,en l'occurence.A présent j'en meurs vraiment d'envie.Ce qui ne fait que décupler ma peur du possible refus..."

Lidwine n'avait que dix-sept ans, et pourtant elle était persuadée d'avoir déjà tout vécu, tout expérimenté. Lidwine était une jeune fille, mais elle était persuadée de valoir autant que les garçons. Lidwine était une bourgeoise riche et nantie, et pourtant elle était certaine que les autres avaient moins à se plaindre qu'elle. Lidwine avait suffisamment d'argent et de renommée pour vivre tranquillement, mais elle se sentait obligée de tout faire n'importe comment. Comme beaucoup d'adolescents de son âge elle avait l'impression que le monde entier était contre elle, elle avait l'impression que toute rupture était la fin du monde, que sa mère était stupide et qu'elle faisait tout de travers, exprès pour l'énerver et restreindre son espace vital. Comme toute adolescente elle étouffait, avait besoin de plus d'espace, de plus que ce que sa grande maison au cœur de la capitale ne pouvait lui fournir. Elle n'aimait pas se plaindre. Elle le faisait tout le temps, pourtant, sans même s'en rendre compte ou chercher à le faire. Elle se plaignait de ci, de ça, de sa mère, de cette stupide servante qui voulait la suivre partout, de ses vêtements, de la société..., parce que, tout simplement, il fallait bien qu'elle trouve un exutoire à ce qu'elle ressentait et qui l'énervait, l'agaçait, l'insupportait. Elle ne changerait pas le monde, ne bousculerait pas les codes de la société, ne pourrait pas vivre seule et indépendante, ne pourrait pas faire ce qu'elle voulait. Pour réussir à accepter cela demain, elle devait cracher dessus aujourd'hui. C'était un peu une thérapie inconsciente, en quelque sorte, qui la faisait faire tout les contraires dans l'espoir que ça changerait quelque chose-même si elle savait pertinemment que ce ne serait jamais le cas. Du moins ne laissait-elle pas tout se passer sans rien faire, sans bouger, spectatrice de son propre destin. Elle voulait y prendre part le plus activement possible, le faire tourner, le changer dans un sens ou dans un autre, se débrouiller pour que, qu'il soit bon ou mauvais, ce soit elle qui en ait décidé ainsi. Pour l'instant elle glissait vers le négatif de manière trop claire pour son propre bien, mais ça ne lui importait que peu. Peut-être que si elle avait été pauvre elle aurait cessé de piétiner ses robes en disant qu'elle les détestait. Peut-être que si elle avait été malade elle aurait cessé de sortir trop court vêtue en plein hiver ou de mélanger les alcools quand elle sortait en ville avec ses amis-amis qu'elle n'avait pas le droit de voir, d'ailleurs. Peut-être que si elle avait été violée elle aurait cessé d'agripper tout ce qui bougeait. Peut-être que si on l'avait trompé pour une fille comme elle elle aurait cessé de pousser les autres à oublier leur petite-amie, petit-ami pour passer du temps avec elle. Peut-être que si sa mère l'avait battue elle aurait compris que celle qu'elle avait à présent était gentille, sans doute trop gentille, même. Mais ça n'arriverait pas, ça n'arriverait jamais : elle ne changerait donc pas avant un long moment. Enfin, long..., non, évidemment que non. La jeune fille à l'unique œil mauve ne savait que trop bien que le mot 'fiançailles' se rapprochait extrêmement vite d'elle, beaucoup trop vite. Elle n'avait en vérité jamais été aussi près de se retrouver la bague au doigt, et savait qu'à dix-sept ans il était peu probable qu'elle réussisse à obtenir quelques sursis auprès de sa chère mère. Non, elle serait fiancée. Sans doute bientôt. Moins d'un an, selon toute vraisemblance. Et rien qu'à cette idée la jeune fille avait envie de prendre ses affaires et de fuir, de s'en aller, de s'établir quelque part, seule, à vivre dans la misère, sans rien pour vivre, mais libre. Libre, libre! Elle voulait être libre, mais elle savait, elle savait au fond d'elle-même que même si elle répétait des jours entiers qu'elle préférait mourir plutôt que de ne pas l'être, c'était faux. Un horrible mensonge, éhonté, qu'elle proférait dans l'espoir qu'un jour il devienne vrai. Elle était incapable de partir, incapable de vivre sans les avantages qu'elle avait à présent, incapable d'opposer une résistance concrète et réelle. Sans doute que sa mère le savait. Sans doute qu'elle-même le savait. Et pourtant, une fois encore, ça ne changerait rien, strictement rien à sa situation. C'était frustrant de savoir la tournure qu'allait prendre les choses sans pouvoir y faire quoi que ce soit-ou plutôt sans avoir la volonté nécessaire pour tout envoyer valser et faire ce qu'elle voulait ELLE, et pas ce que les autres voulaient qu'elle devienne. Ah, c'était contraignant d'avoir un cœur..., si elle n'en avait pas eu, la Démone n'aurait eu aucun scrupule à inquiéter sa mère, à l'abandonner et à disparaître dans la nature. La jeune fille n'était malheureusement pas aussi insensible qu'elle pouvait le paraître, et de fait cette option aussi était impossible, interdite, infranchissable.

Il y avait beaucoup trop de choses impossibles, dans ce monde. Elle aurait aimé pouvoir changer cela, mais..., ça aussi, c'était impossible.

La demoiselle continua de sourire à Haseo, trouvant sa position tout à fait confortable à présent. Ce n'était pas la chose qui la préoccupait le plus de toute façon, il fallait bien l'avouer. Sa relation avec Haseo aussi était compliquée, presque impossible ; seulement ça, ça ne serait vrai qu'à terme. Au final, oui, ils devraient se quitter. Mais ce qui était vraiment très bien pour l'instant, qui serait sans doute vraiment très triste par la suite, c'était qu'ils pouvaient se voir pourtant. S'ils ne pensaient pas trop à l'avenir et ne faisaient pas de plans clairs, alors ils pouvaient continuer de se voir et de faire ce que bon leur semblait sans que personne n'ait rien à y redire-puisqu'ils n'étaient pas au courant, tout simplement. Ce moment leur appartenait, ils étaient ensemble, ils faisaient, pensaient, ressentaient ce qu'ils voulaient et rien que ce qu'ils voulaient. Presque aucune contrainte, personne d'autre qu'eux. C'était peut-être cette sensation de liberté, aussi courte soit-elle, qui mettait la jeune fille aux cheveux mauves de tellement bonne humeur. Ça, et le fait qu'elle n'ait pas vu Haseo depuis longtemps et qu'elle ait dû attendre plus que prévu, évidemment. Elle n'avait rien contre les imprévus et les surprises, mais seulement quand ils étaient positifs. Quand ça ne l'était pas, ça l'énervait deux fois plus que tout le reste. Elle aimait bien pouvoir prévoir les catastrophes ou tout du moins trouver une explication qui tienne la route, une seule explication qui puisse tout régler et lui donner l'impression de tout contrôler. Être lâchée dans le vide était une sensation terriblement désagréable parce qu'il n'y avait rien à quoi se raccrocher, rien qui puisse ralentir la chute, rien qui puisse nous empêcher de tomber. On ne voyait pas le fond, on attendait le choc brutal et violent avec le sol en angoissant et sans réussir à penser concrètement, trop effrayé par la destination finale, aveuglé et rendue sourd par le vent qui sifflait et tempêtait autour de nous. Non, elle aimait avoir les pieds sur terre. Ou tout du moins être sur un sol dur et fiable. Et elle se dit, dans un nouveau demi-sourire, qu'Haseo avait beau être un sol friable et temporaire, il était tout à fait acceptable tout de même. L'amour était bien la seule chose totalement incontrôlable dans ce bas-monde, et aussi la seule chose que la demoiselle ne tenait pas particulièrement à contrôler. Après tout, si elle avait pu choisir, elle n'aurait pas aimé ce jeune home aux cheveux trop clairs et aux yeux trop rouges, à la peau trop foncée pour être un habitant du pays des glaces. Sans doute aurait-elle jeté son dévolu sur un Noble ou un Bourgeois, dans l'optique claire de pouvoir se fiancer avec lui et de ne pas avoir une existence trop ennuyeuse et triste au sein d'un ménage qu'elle n'apprécierait pas. Mais elle serait passée à côté de beaucoup de choses, en agissant de la sorte. A côté d'Haseo, entre autre. Peut-être que dans d'autre circonstances elle aurait simplement essayé de le charmer et de le dénoncer, voire de le tuer ou de le maitriser par elle-même si les circonstances l'avaient exigé? Ça ne l'aurait vraiment pas étonnée, se connaissant. Seulement au moment précis où ils s'étaient rencontrés elle était seule et nostalgique, et le voir la regarder ainsi, l'entendre parler lui avait rappelé à quel point elle se sentait bien, quand elle était avec Aiden. Peut-être qu'ils étaient ensemble à présent parce qu'elle avait eu ce fichu moment de faiblesse aux ruines, ça non plus ça n'aurait rien eu d'étonnant. Comme quoi le destin faisait bien les choses, parfois, même s'il gâchait tout le reste du temps.

Haseo reposa son front contre le sien, passa une de ses mains derrière sa nuque. Elle ferma à demi les yeux et un sourire plus large et plus timide à la fois se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle se retenait de se mettre à rire. Un sourire heureux, tout simplement. Elle se sentait bien, comme une petite fille, et avait envie de rire pour montrer au monde qu'elle était avec Haseo, qu'elle était bien, et qu'ils ne pouvaient rien faire contre cela. Lidwine se retint cependant, se contentant de sourire et de ressentir avec chaque parcelle de son corps les gestes et paroles de son amant. C'était agaçant, agaçant..., si elle n'avait pas eu envie de simplement rester assise là, ses bras autour de son cou, elle l'aurait sûrement déjà embrassé depuis longtemps. Mais non, non. Elle avait envie de jouer, alors elle jouait. Voilà tout. Il ne fallait guère chercher plus loin, ses actions ne nécessitaient pas toutes d'arrières-pensées ou de motifs quelconque. Elle se sentait bien, elle se sentait bien : c'était la seule explication valable qu'elle aurait pu fournir.

"J'ai l'impression qu'il s'agit d'une provocation...Il faut faire attention avec ça,tu sais. J'ai tendance a toujours répondre au quart de tour,quand c'est bel et bien le cas."

Le sourire de Lidwine se fit plus amusé, satisfait, et elle relâcha légèrement l'étreinte de ses bras. Répondre au quart de tour, hein? Ça, elle n'en doutait pas. Ça ne l'empêcherait pas de continuer à le 'provoquer', comme il l'avait dit, elle trouvait cela trop amusant. Elle le trouvait amusant, elle le trouvait drôle et gentil. Parce qu'il était gentil avec elle, honnêtement-ou tout du moins de son point de vue. Et respectueux, sans doute, aussi. Elle n'était pas vraiment certaine que d'autres garçons de sa connaissance auraient agi pareil si elle leur avait tenu le même discours, avec les même gestes et mimiques. Il était amusant, oui. Il lui donnait envie de rire, sans rien dire de drôle. Ce qui était suffisamment amusant là encore pour lui donner envie de rire et de continuer.

"Surtout quand c'est de plus en plus tentant,en l'occurrence. A présent j'en meurs vraiment d'envie. Ce qui ne fait que décupler ma peur du possible refus..."

Uuuuuh. Lidwine sourit de plus belle, prise de la subite envie de l'étouffer en le serrant fort contre elle-et de l'embrasser, mais non, hors de question! Elle ne perdait jamais, elle ne comptait pas commencer maintenant. Même si, perdante ou gagnante, le résultat serait toujours le même et resterait tout aussi agréable. Question de principe.

«Pourquoi je pourrais refuser? Dit-elle sur un ton amusé, sans bouger. Selon toi. Et je ne te provoque pas, voyons..., cela étant, je suis vraiment dé.so.lée si ça te dérange.»

Oui, pourquoi? Elle-même avait des éléments de réponse concernant le pourquoi d'un éventuel refus de sa propre part, mais elle était curieuse de savoir ce qu'Haseo pouvait penser concernant ce sujet. Et bien sûr que si, elle le provoquait. Ouvertement. Et la manière dont elle avait dit qu'elle ne faisait pas ne faisait que prouver le contraire, de manière une fois encore tout à fait volontaire. Après quoi la jeune fille rapprocha plus encore son visage du sien pour poser un baiser chaste au coin des lèvres du jeune homme, avant de ne rétablir une distance acceptable entre eux et de ne lui sourire du coin des lèvres, l'air de nouveau plus satisfaite que satisfaite.

«Ça va, je suis pardonnée?»

Invité

Pour sur,Haseo s'était découvert un coté joueur depuis quelques temps.En fait,depuis qu'il connaissait Lidwine Auura,le mercenaire se sentait comme plus léger,plus extraverti.Bien entendu,il restait loin des critéres qu'on attribueraient a une personne normale,mais il agissait tout de même relativement bien,au niveau social,pour quelqu'un de son statut.Enfin,quelqu'un de son statut...Ce statut était une place unique,en même temps.Il n'y avait personne d'autre que lui,dans cet êtat là,personne.Lui,Haseo Weapons,était le seul et unique être vivant a partager l'êtat d'un Antarr sanguinaire,avec celui d'un humain assez banal en somme,même si légérement grincheux.Il n'était qu'un Humain comme les autres,au final.Peut être qu'il avait ses différences de caractére,mais il était tout a fait normal,si on exceptait son coté Antarr.Un humain normal,d'une vingtaine d'année,qui avait grandit dans les armes et le métal,c'était ça sa véritable identité.Après,il se pouvait que son coté Antarrien fasse ressurgir en lui des cotés de sa personalité qui n'étaient pas là tout a fait naturellement.Par exemple,le goût pour les affrontements épiques lui venait probablement de son coté Antarr.Haseo n'était peut être pas naturellement un bon samaritain,mais il savait que si le cristal n'avait pas altéré sa personalité,il ne serait probablement jamais devenu aussi heureux uniquement a l'idée d'affronter quelqu'un de puissant.C'était bien là tout l'interêt d'un combat,en fait.La victoire est,et resteras le nerf de la guerre,c'était de notoriété publique.Mais le plaisir prit au combat était a ses yeux tout aussi important.Après tout,le combat était un jeu.La guerre était un jeu,simplement que les enjeux étaient bien plus grands qu'une partie d'echecs.La vie entiére était un jeu,en fait.Enfin,ca c'était juste un point de vue comme un autre.Le fait est que Haseo commencait a s'épanouir en tant qu'humain,depuis qu'il avait "offert son coeur a Lidwine".Façon de parler,bien entendu,il n'avait pas littéralement extrait son coeur de sa poitrine pour l'offrir a la jeune démone...Mais le fait est que depuis qu'il avait réalisé qu'il était bel et bien amoureux d'elle,il devenait plus extraverti,plus ouvert.Il en avait eu la preuve,a peine revenu au château du pays du soleil.Une fois revenu la bas,Haseo avait surpris le roi et un humain plus grand que ce dernier,en pleine...Occupation,oui.Et une fois cela fait,Haseo s'était senti plus...Plus libre.Le fait d'avoir surpris cette "conversation" entre les deux hommes l'avait rendu plus humain.Il ne s'était pas comporté comme un Antarr l'aurait fait dans cette situation,dailleurs.Il avait été gêné,n'aurait pas voulut se trouver là,comme n'importe quel homme normalement constitué.Il avait été gené,mais il avait quand même été content.La gêne n'était pas un sentiment d'Antarr,c'était un sentiment purement humain,et cela ne pouvait signifier qu'une chose: Haseo redevenait bel et bien un humain mentalement parlant.Mentalement parlant,car physiquement,il disposait encore de beaucoup de puissance.Certes,probablement qu'avec les pulsions de meurtres incessantes,une bonne partie de sa force avait aussi fichu le camp,mais il en restait quand même beaucoup.Sinon,il ne serait plus capable de ressentir les vibrations émises par la Kara-Xanthe,et encore moins de supporter des conditions climatiques aussi diversifiées que la différence de tempêrature entre Oria,pays du soleil,et Hatès,pays des glaces.Une grosse différence de climat,entre ces deux là,personne ne dirait le contraire.Le premier dégageait une chaleur étouffante,avait un soleil de plomb qui martelait la cervelle de ceux qui avaient le malheur de marcher en dessous,et possédait même un desert de dunes de sable,aride et sa vie,toute traces de l'existence balayée par la chaleur.Hatès était l'exact opposé.C'était un pays autrement plus en relief,bardé de nombreuses montagnes en contraste direct avec le plat desert d'Oria.Et le froid qui y régnait brûlait lui aussi,mais d'une maniére tellement plus différente que le soleil doré du pays de Dail.Oui,Hatès et Oria étaient extrêmement différents,bien plus que l'étaient Moria et Sal'ahë.Après tout,la pluie et le brouillard,c'était tellement plus différent que le chaud et le froid....Pluie et brouillard allaient même parfois de paire,dailleurs.Même si Sal'ahë avait encore envie de se demarquer des autres,quand même.Ne serait-ce qu'a cause des éclaires magiques de couleur mauves qui traversent le ciel de temps a autre,au pays maudit.Ou du moins,le traversait encore quand il avait vut le ciel Sal'ahëen pour la derniére fois.

Et donc,tout ceci avait contribué a l'éveil presque complet d'Haseo.Il n'était pas complétement humain,et ne le serait sans doute jamais.Mais il n'était plus complétement Antarr,et ne le redeviendrait sans doute jamais non plus.Il serait sûrement pour toujours,Haseo Weapons,le "Demi-Antarr".Un statut unique,et reflétant a merveille la solitude qu'il pouvait ressentir.Car il se sentait seul.En dépit du fait qu'il ai sympathisé avec le roi de son pays,qu'il ai croisé quelques Nobles quand il vivait au château,qu'il connaisse différents paysans a qui il avait loué ses services de mercenaire,et qu'il était amoureux d'une Hatésienne,Haseo était seul,car au fond,personne ne pouvait le comprendre.Pas complétement,pas a 100%.Personne.Lidwine était sans doute celle qui le comprenait le mieux,même si elle ne le connaissait pas réellement,et pourtant elle ne comprenait quand même pas tout de lui.Qui pouvait comprendre,dailleurs?Comment pouvait t-on avoir la force de s'imaginer avoir commis des crimes contre sa volonté?La manipulation mentale n'existait pas en ce monde.On pouvait corrompre et faire de personnes des pantins a notre merci,mais ils restaient quand même lucides,et avaient chacun la liberté de penser ce qu'ils voulaient.Mais son cas était différent.Tellement différent.Il n'avait même pas été vraiment manipulé,car toutes les horreurs qu'il avait commises,il les avait commises de bon coeur.Aller massacrer un village,c'était amusant pour un Antarr.Et même si l'acutel Haseo répugnait a l'idée de devoir tuer un innocent,l'ancien était bien plus amusé a cette perspective.Et personne n'aurait put comprendre ça.Personne.A part peut être quelqu'un qui partageait deux personalités?Quelqu'un avec un seul corps,mais deux esprits?Peut être.En fait,ce genre de personnes serait sûrement celle qui se rapprocherait le plus de son propre cas.A condition que l'une des deux personalités soit un tant soi peu normale,et que l'autre soit sanguinaire a souhait,là oui.Peut être qu'on pouvait un peu le comprendre.Mais pas totalement.Car il était,et resterait sans doute a jamais,un cas unique.De plus,il avait accepté ce fait depuis bien longtemps.Depuis qu'il avait accepté de travailler pour Dail,il avait définitivement tiré un trait sur l'espoir d'avoir un jour quelqu'un comme lui,quelqu'un qui vivrait avec le poids de ses actes commis en tant que monstre crée par un cristal contre nature,quelqu'un comme lui.Haseo avait tiré un trait sur cet espoir.Il n'espérait rien de ce coté là.Même si lui,avait réussi a survivre a l'emprise de la Kara-Xanthe,les autres Antarrs n'y arriveraient pas.Et lui,en serait en partie responsable.Il participait a la destruction de la seule chose qui aurait put les sauver,les autres morceaux de la pierre maudite.C'était son travail.Rapporter des bouts de cristaux pour que Dail trouve un moyen de les détruire.Tient,il faudrait qu'il mêne une petite enquête la dessus.Une petite enquête afin de savoir comment le jeune roi prévoyait de détruire les cristaux.C'est que le mercenaire doutait que ce genre de chose pouvait se fissurer avec un marteau et un burin.Il faudrait savoir comment Dail comptait s'y prendre.En rentrant,sans doute.En rentrant avec ou sans cristal.Il devras chercher,a un moment de toutes façons.A un moment,oui.Pas maintenant.

«Pourquoi je pourrais refuser? Selon toi. Et je ne te provoque pas, voyons..., cela étant, je suis vraiment dé.so.lée si ça te dérange.»

Parce que maintenant,il était occuppé.Occuppé avec elle,et elle passait avant tout le reste.Personne ne serait jamais au courant,ca coulait de source bien évidemment,mais de maniére personnelle,Haseo plaçait Lidwine au dessus de bien d'autres choses,voire en compléte tête de liste prioritaire.Peut être qu'il ne serait pas capable de faire un choix entre elle,et quelque chose de vital,comme l'honneur ou un contrat signé par le sang,mais il savait qu'elle avait une importance similaire a ces derniers.L'amour avait toujours une grosse importance,quoi que l'on dise.Même si certains le placaient après l'amitié,ou après les problémes d'ordre professionels,l'amour gardait toujours une place de choix dans le coeur des gens.On ne savait pas trop pourquoi.L'amour était un sentiment particuliérement étrange,ca c'est sur.Ca faisait souffrir,ca faisait jouir,ca permettait de prendre énormément de plaisir comme de prendre énormément de malheurs,ca brisait le coeur et le reconstruisait avec uen facilité déconcertante,ca commencait facilement,ca se terminait facilement dans un sens aussi.L'amour.Un sentiment des plus compliqués.Mais pour Haseo,un sentiment indispensable.Rien que pour l'avoir retrouvé,il était heureux de ne plus être le monstre Antarr.
Parce que ca procurait quand même du bonnheur

"Pourquoi?Et bien...Je ne sais pas trop.Je crois que plus on aime et plus on a peur que l'autre refuse des marques d'affection.J'imagine que ca va de paire,puisque c'est ce que je ressent."

Haseo était heureux,avec Lidwine sur lui,avec son doux visage près de lui,et les lévres de la démone prêtes a recevoir les siennes.Il était heureux,et elle semblait l'être aussi.Elle ne bougeait pas,mais elle avait un visage qui irradiait.Enfin,peut être pas a ce point,mais elle avait vraiment l'air heureuse.Il le ressentait en lui.Une émotion puissante peut parfois se transmettre aux autres,si on la ressent assez fort.Et lui,il ressentait le bonnheur de Lidwine.Très clairement.Quand elle se pencha doucement vers lui pour lui embrasser le coin des lévres,il dut mobiliser toute sa volonté pour ne pas "malencontreusement" tourner la tête au mauvais moment.Il la laissa faire,se contentant de fermer doucement les yeux,savourant un chaste,mais bien réel baiser de la part de son amoureuse.Oui,il était amoureux,et un tel geste de la part de Lidwine,c'était plus qu'une provocation.C'était comme balancer un énorme rocher dans un lac dans l'espoir que ce l'eau de ce dernier eclabousse les alentours.Autrement dit,un acte parfaitement considérable comme une provocation.Elle mentait quand elle disait qu'elle ne le provoquait pas.C'était évident.Mais elle avait tout de même agit pour se faire "pardonner".Qu'est ce qu'elle pouvait être....Extraordinaire,des fois tout de même.En l'occurence,là tout de suite,si Haseo avait écouté sa conscience,il aurait basculé sur le ventre,et lui aurait demandé sa main avant de se serrer contre elle en l'embrassant de toute la force de son amour pour elle.Oui,elle lui donnait ce genre d'envies.Elle était vraiment la seule a pouvoir le faire,dailleurs.Quand elle reprit la parole,avec sa petite voix de jeune fille,Haseo ne put s'empêcher de sourire réellement.C'était rare qu'il ai des sourires si sincéres.De vrais sourires.

«Ça va, je suis pardonnée?»

Le jeune homme la vit reprendre une distance respectable entre eux.Il baissa un instant le regard,se laissant aller a la contemplation du cou de Lidwine.Un très très joli cou,a n'en point douter.Vraiment magnifique.Les cous,on ne s'en préoccuppe pas assez,selon Haseo.Mais chez Lidwine,on pouvait.Parce que tout chez elle inspirait la beauté aux yeux rouges du mercenaire.Elle était belle,et la regarder,sous n'importe quel angle,procurait du bonnheur.Il eu un léger rire,très léger,avant de remonter son regard,et de décaler une de ses mains pour l'amener au niveau du menton de Lidwine.Menton qu'il caressa,tendrement comme a son habitude.Il la regarda de nouveau,un oeil planté dans l'iris mauve de Lidwine,l'autre oeil planté dans le motif qui ornait le bandeau masquant l'oeil de la démone.Il soupira faussement,prenant un air a la fois amusé et impatient.Oui,il était impatient,mais si elle aimait jouer,il lui ferait ce plaisir de jouer.D'autant qu'il aimait ça,lui aussi.Le jeu de la séduction.

"Je n'ai jamais dit que je t'en voulais,tu sais.En fait,j'aime beaucoup ça.C'est étrange."

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