♪~...Stupid Humans...~♫-{Hase'! Ou quiconque croyant s'appeler Haseo...XD}

[J'étais pas inspirée, nnnf.=~=

Mais j'ai répondu.8D

Oh, 3ème page! Je suis si fière de moi~!]

Lidwine n'avait pas particulièrement froid et, de fait, n'avait pas encore pensé à remettre la veste qu'elle avait enlevé avant de ne monter sur la glace. Elle devait encore être avec son trident, près de l'arbre ; et comme personne n'avait pu venir entre temps sans se faire remarquer, tout était encore à sa place, elle en était certaine. La jeune fille se mordit la lèvre un instant en se disant que si sa veste était mouillée par la neige, sa mère allait à proprement parler la tuer. Vraiment la tuer. Sa chemise mauve et noire, ce n'était pas trop grave : elle en avait des dizaines qui se ressemblaient toutes, même si chacune était différente de sa voisine. Il en allait de même pour sa jupe noire ou ses bottes brunes, ce n'étaient rien qui ne soit pas remplaçable. Ses bas d'un mauve très clair, son cache-œil..., tout ça, elle pouvait le jeter et en redemander sans que ça n'offusque réellement sa génitrice. Parce que l'argent ne manquait pas, sans doute. Sa mère avait repris l'entreprise de son père, étant fille unique et seule héritière réelle qu'ils aient à portée de main. C'était une femme, mais elle dirigeait cela mieux que personne, et avait su faire prospérer de manière impressionnante le commerce. Sa mère était très gentille et vraiment quelqu'un de bien, Lidwine le savait et pouvait en témoigner si qui que ce soit disait le contraire pour elle ne savait trop quelle raison. Mais elle avait tout de même du caractère, et savait diriger avec un naturel qui forçait le respect. Elle n'était pas stupide, sans doute assez loin de là. Son ainée n'était en revanche pas un modèle d'intelligence, même si la jeune femme s'entêtait à expliquer à sa fille que ce n'était qu'une question d'apprentissage et de bon-vouloir-chose qu'elle n'arrivait pas à appliquer, aussi motivée soit-elle. Elle était un peu en-dessous de la moyenne, voilà tout : il n'y avait pas de quoi fouetter un chat. De toute façon il n'y avait rien à faire contre cela, et jamais dans sa vie la demoiselle à l'unique œil mauve n'aurait besoin de s'y connaître en sciences, en mathématiques ou Dieu seul savait quoi. Elle aurait simplement besoin de savoir se tenir et de se taire, de ne pas faire honte à son futur époux et de faire des enfants. Malgré l'air concerné de sa mère quand elle lui expliquait qu'il fallait qu'elle se marie, que c'était primordiale pour son futur et celui de ses enfants, elle n'était pas convaincue. Riche, elle l'était déjà : qu'elle se marie à un Noble ou à un Bourgeois, elle le resterait. Donc ça ne lui apporterait rien, rien que des ennuis et des choses toutes plus désagréables les unes que les autres. Lidwine savait d'ors et déjà que ce ne serait non pas elle mais son cadet qui reprendrait l'entreprise de leur mère, et aurait la lourde responsabilité d'en prendre soin et de faire des bénéfices, en faisant profiter sa future femme. Elle, elle devait se marier. Révoltant, certes, même si compréhensible ; la demoiselle se doutait bien que sa mère ne voulait pas qu'elle ne suive le même parcours qu'elle, à être abandonnée par quelqu'un qui n'en voulait sûrement qu'à son argent. Lidwine jeta un bref coup d'œil sur sa gauche, soupirant légèrement en constatant que ce fichu manteau était toujours à sa place, posé sur de l'herbe qu'elle devinait sèche. Oui, elle se marierait et aurait beaucoup d'enfants, ne serait pas heureuse et ne ferait pas ce qu'elle voulait ; peu importe, ça ne justifiait apparemment pas le fait qu'elle s'habille n'importe comment ou sorte trop tard le soir avec des personnes que sa mère ne préférait même pas connaître de nom. De fait, elle devait s'habiller avec les vêtements que sa mère choisissaient ou sur lesquels-miracle!-elles arrivaient à se mettre d'accord. Ce qui donnait en général des tenues assez simples mais élégantes, chères mais pas trop, pas trop sombres mais pas roses pur autant. Oui, elle s'habillait de manière élégante et assez simple-bourgeoise, en somme-quand elle sortait en ville, comme elle le voulait quand elle s'éclipsait le soir, et avec de jolies robes et de belles coiffures, de jolis bracelets et chaussures quand elles rendaient visites à des personnes un peu haut placé ou complètement bourgeoises. Pour faire bonne impression. Elle se demanda un court instant la tête qu'aurait fait Haseo si elle était venue ici avec de hauts talons, une robe longue parée de multiples rubans et dentelles et sûrement coiffée de manière beaucoup trop élaborée pour qu'elle l'ait fait elle-même, avec très certainement un chapeau posé sur sa tête? Surpris, sans doute. Autant habillée d'une simple jupe, de bottes et d'un débardeur elle pouvait avoir l'air d'une sorte d'aventurière un peu farouche, d'une jeune fille de classe moyenne et indomptable, autant quand elle était habillée comme elle aurait toujours du l'être et qu'elle souriait légèrement on aurait dit une jeune bourgeoise polie et respectueuse, bien élevée, tout à fait charmante.

C'était un peu comme être schizophrène, même si elle n'était pas sûre du mot. Quelque chose comme ça, en tout cas.

Lidwine laissa glisser ses mains sur les épaules d'Haseo, l'observant doucement, puis décida de les renouer derrière sa nuque une fois de plus. Elles étaient bien, là, donc nul besoin de les bouger, n'est-ce pas? Peut-être auraient-elles été mieux ailleurs, elle ne savait pas ; et ça n'avait pas de réelle importance, de toute manière. Celles d'Haseo en revanche ne cessaient de bouger, comme s'il n'arrivait pas à les tenir en place. Ou qu'il tenait à caresser chaque partie de son corps en particulier-tant que ce n'était pas déplacé, bien sûr. Elle doutait honnêtement qu'il ne fasse quoi que ce soit de ce genre de là, il n'avait pas l'air d'un pervers fini jusqu'ici. Ce n'était pas désagréable, aussi ne dit-elle rien, ne fit aucune remarque de peur qu'il ne le prenne mal. La jeune fille aux cheveux mauves ne savait pas si son ami avait froid ou pas, ça aurait été difficile à dire dans son cas. Sa propre peau était toujours plus ou moins froide, constamment exposée à des températures mordantes pour quiconque n'y serait pas habitué. Même à l'intérieur de sa propre maison, la température devait être bien moins élevée que dans celle d'Oria. Parce qu'à quoi cela aurait-il servi, d'avoir excessivement chaud à l'intérieur? Ils auraient eu extrêmement froid en sortant et seraient tombé malade plus souvent que de raison. Non, ça n'aurait définitivement pas été une bonne idée, et de toute façon elle y était plus qu'habitué, à présent. Mais Haseo, lui, semblait donc avoir vécu tout d'abord à Sal'ahë, le royaume des pluies. Puis à présent à Oria, le royaume du soleil. Aucun de ces deux pays n'était particulièrement froid, et le voilà qui allait courir les campagnes gelées de la froide Hatès. Ce n'était pas bon pour sa santé, c'était certain, et ce aussi résistant soit-il. De ce qu'elle en savait, les Antarr étaient peut-être plus résistants que la moyenne, mais les changements de température les affectaient tout autant que le reste du monde. Passer un Antarr d'Oria à Hatès aurait peut-être été moins cruel que de faire faire la traversée à un Elfe, mais il n'en restait pas moins que c'était loin d'être agréable, pour sûr. Et puis? Lui n'en était qu'un demi, s'il ne lui avait pas menti. Donc il devait bien avoir froid, logiquement. Non pas que ça la dérangeait, puisque ça ne devait pas le déranger lui-même outre-mesure étant donné qu'il n'en montrait aucun signe. Elle n'était pas médium, après tout.

"Pourquoi?Et bien...Je ne sais pas trop. Je crois que plus on aime et plus on a peur que l'autre refuse des marques d'affection. J'imagine que ça va de paire,puisque c'est ce que je ressent."

Lidwine tordit légèrement sa bouche en entendant cette réponse qui, en vérité, ne répondait pas vraiment à la question posée. Il ne savait pas ce qui pourrait la pousser à refuser? Uh. Donc avait-il une vraie raison de ne pas le faire, à part celle raisonnable et ridicule à la fois qui était d'avoir peur de sa réaction? Elle ne bougeait pas, ne disait rien, était assise tranquillement sur lui. Honnêtement, si elle n'avait pas voulu qu'il l'embrasse, elle se serait redressée quand il en avait parlé, lui expliquant clairement que ce serait non, non et non. Mais maintenant, cela étant, elle reconsidérait la chose et se demandait s'il devait avoir le droit ou pas de l'embrasser. Il l'avait déjà fait, certes, mais si elle avait tenu à tout faire comme il le fallait, ça n'aurait pas du être le cas. Est-ce que, simplement parce qu'ils ne se verraient pas souvent, ils devaient aller trop vite et passer sur des détails qui étaient tout de même importants? Lidwine aurait voulu dire non, mais ne savait pas exactement si cette réponse était juste. Ils étaient déjà passés sur des détails importants, de toute manière. N'aurait-elle pas l'air hypocrite si elle ne le faisait remarquer qu'à présent?Ses mains restèrent nouées derrière la nuque d'Haseo, son esprit vagabondant sur les lignes de son visage.

"Je n'ai jamais dit que je t'en voulais,tu sais. En fait,j'aime beaucoup ça. C'est étrange."

Lidwine sourit légèrement, balançant sa tête de gauche à droite avant de ne planter son unique œil mauve dans ceux rouge rubis d'Haseo. Étrange? Oh, c'était plutôt si ça l'avait réellement embêté qu'elle aurait trouvé cela étrange, en réalité. Heureusement cela ne semblait pas être le cas, donc elle pouvait continuer à le taquiner autant qu'elle le voulait, jusqu'à ce que l'un des deux se lasse et qu'ils n'arrivent à un résultat ou un autre.

«Ah oui? Donc je peux continuer, j'imagine? Demanda-t-elle en appréciant le contact de la main d'Haseo sur son visage pâle. Quoi que je ne suis pas sûre de vouloir, maintenant...»

Lidwine lui sourit de nouveau, un sourire joueur et amusé pour bien lui montrer qu'elle n'était nullement fâchée, qu'elle ne comptait nullement s'énerver sur quelque chose qu'il aurait dit ni se vexer 'pour de vrai', comme disait les enfants. Oui, c'était 'pour de faux', voilà tout. Pour de faux.

«Je ne connais pas grand chose de toi, tu sais, répondit-elle en détournant son regard, faisant mine de réfléchir. Tu devrais peut-être commencer par là, avant de ne vouloir me voler un autre baiser, tu ne crois pas?»

Invité

[Tu mérite des félicitations,décidément.XD

J'aime pas mon post,j'ai l'impression d'être parti en HS complet....O__o]

Mercenaire était une bien grande définition.Ou plutôt,c'était l'inverse.Le métier de mercenaire avait une bien grande définition.Ou plutôt non.Le métier de mercenaire avait beaucoup,beaucoup trop de définitions.C'était comme essayer de donner une définition très précise du mot "Dirigeant".Daccord,un dirigeant ca gouvernait,un mercenaire,c'était payé pour rendre service.Mais une définition précise ne se contenterait pas de cela.Précisément,un Dirigeant pouvait être aussi bien un gouverneur qu'un gouverné,pouvait être aussi bien un fêtard qu'un dictateur,pouvait être aussi bien un combattant qu'un pacifiste,un partisan qu'un véritable dirigeant,et ce quel que soit son charisme ou sa lignée.Dans les systémes actuels de la politique,c'était toujours le mode de lignage qui était en application.Le Roi Shan'haron avait été un roi de naissance,tout comme la reine Grimm,et dans un sens,comme le roi Bellanca.Seule la reine Hider n'était pas de sang royal,de ce que savait le jeune homme aux yeux rouges,elle était même issue d'une famille pauvre génétiquement parlant,et malgré ça c'était Melfia la plus efficace de ces quatre là.La plus efficace partout,a n'en point douter.Haseo n'aimait pas,mais alors pas du tout la reine Hider,néanmoins il devait être objectif sur ce sujet là.En globalité,Melfia était bien plus douée dans pratiquement tout les domaines que ses trois homologues.Son pays tout entier était une arme entiérement dévoué a sa cause,elle était d'une intelligence redoutable,elle pouvait décider de raser un royaume voisin d'un battement de cil,et une semaine plus tard,d'avoir exaucé ce petit caprice,elle était précoce aussi,et particuliérement charismatique...Plus que les trois autres.Oh,Haseo ne remettait absolument pas en doute les compétences des trois dirigeants a priori "normaux" dans le pays de Lysandre mais néanmoins,il lui apparaissait comme évident que même si ils étaient très compétents,Melfia l'était encore plus.Peut être a cause du cristal,peut être parce que pour une fois,ca n'est pas le fils de telle personne qui accéde au trône mais bien une enfant du peuple,malgré le fait qu'elle ait été élevée par une famille riche.Et les trois autres?Maintenant qu'Haseo y repensait,chacun des dirigeants avait accédé au pouvoir de maniére plus que précoce,et souvent de façon inhabituelle.Le mercenaire avait déja vut un roi ou deux se succéder sans qu'aucun remous ne soit effectué.Pourtant,Dail était devenu roi suite a la mort prématurée de son grand frére,Melfia suite a la mort du roi qui l'avait désigné elle,malgré le fait qu'elle n'était alors agée que d'un peu plus de quatorze ans si il calculait bien,et Dahrenn était devenu roi dans des conditions étranges après la mort de ses propres parents.Tient,ils sont tout les 4 orphelins,en plus.Un drôle de point commun chez des gouverneurs.Haseo,lui,n'était pas a proprement parler "orphelin".Il avait un pére,probablement une mére,les deux se trouvant séparés dans des endroits qui lui étaient inconnus.Son pére ne portait même plus le même nom que lui,dailleurs.Il était fort peu probable que le fils et le pére se recconaissent si jamais ils se revoyaient.De toutes maniéres,si son paternel était encore en vie,il était un Antarr pour le moment.Et sans doute le resterait t-il a jamais,un Antarr sans pitié qui ne recconaîtrait pas son fils.Et son fils ne recconaîtrait pas son pére.Quand a la génitrice du mercenaire,inutile d'en parler.Il n'avait jamais eu de mére,il n'a jamais grandit avec quelqu'un d'autre que son pére,et ne savait même pas ce que cela pouvait bien faire de se faire dicter sa conduite par quelqu'un qui n'avait pour seul mérite que de nous avoir porté neuf mois dans son ventre.Il ne savait pas ce que cela pouvait dire.Lidwine avait une mére elle,non?Oui,elle lui avait dit quelque chose comme ça.Avait t-elle un pére,aussi?Sûrement,même lui en avait un,même si il était un cas plus que particulier.Mais il devinait que si elle ne lui parlait pas de son paternel,c'était pour une bonne raison.Haseo n'aimerait pas creuser sur un terrain miné,surtout pas si la mine en question menaçait sa relation avec elle.Il était amoureux d'elle,il était hors de question de mettre en danger l'amour qu'elle semblait éprouver pour lui.Ou non.Qu'elle éprouvait pour lui.Haseo en était sur a présent.Elle lui en voulait tellement il y'a quelques instants,et a présent balladait ses douces mains sur ses épaules a califourchon sur lui.Oui,elle l'aimait autant que lui l'aimait.Et ça,ca valait toutes les explications sur la famille du monde.

Mais tout de même,Haseo ne savait absolument rien de la vie privée de Lidwine.C'est dingue,non?Il était fou d'elle au point de risquer sa vie tout les jours sur les routes pour la revoir,et il ne savait même pas exactement l'âge qu'elle avait...Enfin,bon,l'âge,cela pouvait en général se deviner d'un regard.Facilement.Mais il ignorait tant de choses sur elle...Il ne savait pas si elle aimait se promener tout les jours,comme elle avait eu l'excellente idée de le faire sur les vestiges du temple des glaces,le jour de leur rencontre...Il ne connaissait même pas la raison pour laquelle elle portait ce cache oeil,ni sa fonction.Mais au vut du fait que sa mére semblait plus ou moins diriger sa vie,et surtout après un coup d'oeil expert a l'arme qu'elle maniait,il lui semblait plus qu'évident que Lidwine était d'une famille plutôt aisée.Donc une Noble.Non pas une Noble...Une Noble n'avait presque jamais ce caractére insoumis,cette force dans l'âme et cette espéce d'indépendance naturelle qui attirait tant un homme comme Haseo.Une Noble n'avait pas ce genre d'attitude,parce qu'elle était éduquée pour être sage et polie.Une bourgeoise aussi,mais avec beaucoup moins de moyens mit en oeuvre,et surtout beaucoup moins d'insistance.Si un bourgeois n'engendrait pas de descendance,c'était automatiquement beaucoup moins grave que si un Noble était dans le même cas.De toutes maniéres,cela aurait beaucoup étonné Haseo qu'une Noble féminine soit du genre de Lidwine.Le genre a savoir se battre et a aimer le faire.Le genre a savoir séduire,et a aimer le faire.Le genre de fille que Haseo aimait,en clair.Une Noble avait très peu de chances d'être ainsi.Moins qu'une Bourgeoise en tout cas.Et une riche villageoise,peu probable aussi.Ce genre de personnage agissait comme les Nobles sans en être,pensant juste que leur argent les rendaient plus intelligents que les autres.Lidwine ne pensait pas cela,et ne se comportait pas comme cela.Mais en revanche,elle était bel et bien plus intelligente que les autres,du moins aux yeux du mercenaire.N'était-ce pas évident qu'elle l'était?Elle parvenait si facilement a lire dans ses pensées,a deviner ce que Haseo désirait,a faire de lui une sorte de marionette qui ne parvenait que rarement a se rebeller....Elle aurait put faire de lui son jouet,oui.Elle aurait put,mais elle ne le faisait pas,et il lui en était recconaissant.Sans doute ne voulait t-elle pas le considérer comme un jouet mais bel et bien comme son amant "officiel".Elle ne voulait pas simplement le voir pour l'embrasser et passer un agréable moment purement physique avec lui.Non,c'était autre chose.L'amour physique n'incluait pas les baisers comme celui que Haseo convoitait avec tant de hardise,de toutes maniéres.Un baiser,c'était plus une preuve d'amour qu'autre chose.Dans une relation physique,les lévres ne se touchent pas souvent.En revanche,elles touchent souvent autre chose,mais c'est une autre histoire.Enfin pour l'instant,c'était tout sauf physique entre eux.Il y'avait bien un vague coté osé,mais franchement,rien de choquant pour qui que ce soit,de lui ou elle.Après bien entendu,n'importe quel idiot qui passait par là se serait mit a imaginer les pires atrocités,mais ca n'était pasle cas.Ils étaient juste là,l'un sur l'autre,et se carressaient sans même s'embrasser.Tout ce qu'ils faisaient était parfaitement...Légal.Même si ca serait sans doute mal vut,il n'était pas en train de la violenter,elle n'était pas en train de le repousser,ils ne faisaient rien de choquant,et n'avait même pas échangés de baiser.Non,vraiment.Ce qui se passait là était tout sauf physique.Le baiser qu'ils échangeraient tôt ou tard ne serait pas une espéce d'aspiration que les assoiffés lubriques se font entre eux.Non,il serait doux,délicat.Comme un papillon qui viendrait se poser sans bruit sur la fleur que formait le sourire de Lidwine.Elle souriait toujours,dailleurs.Tant mieux.C'était si bon de la voir sourire.Il avait l'impression de pouvoir sourire lui même dans ces cas là.

«Ah oui? Donc je peux continuer, j'imagine? Quoi que je ne suis pas sûre de vouloir, maintenant...»

Cette fois ci c'était certain.Tôt ou tard,ils finiraient par s'embrasser,peut être pas sauvagement,mais au moins ils s'embrasseraient comme deux êtres qui s'aiment.Elle n'était pas sûre de vouloir,de plus?Ca voulait tout dire,ça.Elle n'était pas sûre de vouloir continuer a jouer a ce petit jeu,Elle était donc aussi impatiente que lui de le recevoir ce baiser.Simplement,a l'instar de son amant,elle préférait faire durer le plaisir au maximum.C'était plus plaisant que de tout recevoir d'un seul coup,ca oui.Faire durer encore un peu le plaisir.Continuer ce petit jeu de séduction pour finalement remporter la récompense malgré une très probable défaite.

«Je ne connais pas grand chose de toi, tu sais. Tu devrais peut-être commencer par là, avant de ne vouloir me voler un autre baiser, tu ne crois pas?»

Tient,justement.La question d'en savoir plus sur l'autre arrivait enfin.Sur le moment,Haseo stoppa un court instant ses caresses sur la joue de Lidwine,réfléchissant très sérieusement a la question.Tout lui dire était une très très mauvaise idée.Elle savait déja tout inconsciemment de toutes maniéres.Mais ca n'était pas une discussion sérieuse.C'était sur le théme de l'amusement.Donc,déclaré des choses assez banales sur lui lui apparaissait comme sans réel danger,et tout a fait réalisable.Il n'y avait plus qu'a.

"Hmm... fit t-il en penchant sa tête vers l'arriére,faisant lui aussi semblant de reflechir a la question.Et bien je m'apelle Haseo Weapons,je suis agé d'environ vingt ans...Je suis un mercenaire,j'aime les plats a base de viande et étudier les armes en général,j'ai eu également quelques aventures amoureuses çà et là...et...Je suis fou amoureux d'une démone au splendide oeil mauve depuis quelques temps déja."

Il reposa son regard sur le dit oeil,avant de pencher doucement sa tête sur le coté.Sans dire autre chose pour l'instant,il laissa son pouce droit glisser un peu de la joue de Lidwine pour frôler le bout des lévres de la jeune fille.Oui,il avait presque perdu le combat de la séduction,mais....Il se battrait encore.Pour faire durer le plaisir.Pour que l'aboutissement soit une véritable éruption au lieu d'un simple incendie.

Est ce que cela est suffisant?Et puis,je refuse de te "voler" un baiser,voyons....Moi je n'embrasse que lorsque ma partenaire est parfaitement consentante,tu sais.J'espére que c'est ton cas.

C'était vrai, elle ne savait même pas son âge.

Ou le savait-elle? Lidwine chercha à se souvenir s'il le lui avait déjà dit, sans succès cependant. Non pas qu'elle avait une mauvaise mémoire, mais même si le jeune homme le lui avait dit quand ils étaient près des ruines, elle n'aurait pas jugé cela important sur le moment : ce n'était alors qu'un étranger, qu'elle n'aurait jamais cru connaître vraiment un jour. Et quand on ne juge pas quelque chose comme étant important, on s'en souvient rarement-sauf quand on a la chance d'avoir une excellente mémoire, mais ce n'était pas le cas de la demoiselle aux cheveux mauves. Ce n'était vraiment pas quelque chose qui changerait sa vie, à priori, que de connaître l'âge d'Haseo. Non, il était certain que ça n'affecterait en rien les sentiments qu'elle pouvait avoir pour lui ou sa façon de le regarder. Ça ne l'aiderait pas d'une quelconque façon, ça ne la choquerait sûrement pas. Oui, la question pouvait paraître stupide, en réalité : mais la Démone trouvait cela d'une importance capitale. N'étant pas habituée aux relations stables-même si celle-ci ne l'était pas tant...-et au partenaires uniques, il lui semblait d'une importance vitale de reproduire tout les schémas ou clichés sur l'amour qu'elle pouvait bien connaître. Pour un peu, s'il avait habité ici, il aurait pu penser que son amante était totalement fleur-bleue et stupidement romantique. Elle ne l'était pas, pas le moins du monde ; mais après deux ans passés à voleter d'un garçon à un autre, de flirts en conquêtes en passant par de nombreuses ruptures, la conception qu'on pouvait avoir de l'amour était totalement différente de celle des autres. Or, là, la demoiselle au cache-œil noir venait de se rendre compte qu'elle ne connaissait que peu de choses sur le jeune homme aux cheveux blancs. Oui, très peu de choses. Ce qu'il lui en avait dit succinctement, ce qu'elle avait deviné, ce qui était évident ou visible..., mais pas ce qui comptait le plus, en somme. Son âge, ce qu'il aimait, ses goûts et habitudes..., elle ne savait rien, absolument rien de ce que pouvait bien contenir le cœur d'Haseo Weapons. Or n'était-ce pas censé être là la base de toute relation durable? Tout du moins ses amies lui avaient-elles dit cela, et elle voulait bien les croire sur ce point. Le seul amant qu'elle ait réellement aimé, sincèrement aimé avant Haseo avait été Aiden. Or cela avait été totalement différent puisqu'ils se connaissaient déjà depuis un certain temps, quand ils s'étaient avoué leur amour réciproque et qu'ils étaient devenu un couple à part entière. Les confidences lui étaient venues naturellement, quand ils parlaient. Et puis ils se voyaient tellement souvent que ce genre de choses s'imposaient, qu'ils parlaient sans se poser de questions fondamentales. Haseo, se dit-elle, je ne le verrais que très rarement. Je ne le verrais que quand il serait envoyé à Hatès, ou près de Moria. Où était l'intérêt d'une telle relation? Aucune idée. Mais puisqu'elle ressentait quelque chose pour lui, elle n'avait pas envie de le laisser partir-encore moins de le chasser-sous prétexte que ce serait compliqué. Et un jour ils ne se verraient plus. En quoi cette relation était différente de celle qu'elle avait avec d'autres filles, d'autres garçons, et qui ne duraient que quelques soirs? Aucune idée. Les sentiments, voilà tout. Ils s'aimaient, mais elle avait la désagréable impression que leur relation, le temps qu'elle durerait, n'aurait rien d'une vraie relation. Parce qu'ils n'auraient jamais le temps de faire tout ce qu'ils voulaient faire, ce qu'ils devaient faire, ce qu'ils auraient du, voulu, pu faire en d'autres circonstances. Les amours à distance ne pouvaient pas fonctionner, elle ne le savait que trop bien. La jeune fille se savait en plein dans une erreur monumentale, en plein dans des souffrances futures inévitables, et c'était trop tard pour faire quoi que ce soit contre cela maintenant que c'était devenu agréable. Il aurait mieux valu qu'elle ne le rencontre jamais, c'était très clair. Pourtant c'était arrivé. Que le destin aimait jouer avec ses nerfs, c'était terriblement cruel..., jamais elle ne serait heureuse de toute façon, c'était une évidence à laquelle elle commençait doucement à s'habituer. Elle aurait pu continuer à se bagarrer toute sa vie avec son frère, mais il avait fallu que cet espèce d'idiot ne l'éborgne. Elle aurait pu vivre dans une famille heureuse, mais il avait fallu que son père ne s'en aille. Elle aurait pu rester avec Aiden et même se marier avec lui, mais il avait fallu qu'il la trompe. Elle aurait pu continuer d'aimer Haseo en cachette, mais il avait fallu qu'il habite à Oria. Les hommes, dans sa vie, étaient tous de profonds idiots qui ne réussissaient jamais à faire les choses comme il fallait. A se demander pourquoi elle ne les avait pas déjà totalement abandonnés pour la gente féminine-même si elle avait déjà considéré la question il y avait quelques temps de cela et que, finalement, ça lui avait paru trop fatiguant de faire le tri.

Lidwine continuait de sourire, chantant une chanson de sa connaissance dans le secret de son esprit. Il ne fallait pas se presser, mais pas aller trop lentement. Tout était question de timing, toujours. En l'occurrence, l'embrasser ou pas..., à ses yeux, ça ne changerait pas grand chose. Non pas qu'un baiser n'était pas important : simplement qu'ils avaient perdu beaucoup de leur signification, pour elle. C'était beau et agréable, bien souvent, mais en donner ou en recevoir ne lui semblait plus important, choquant, ni même un tant soit peu étrange. Ça ne l'aurait réellement pas dérangé si, un soir où elle était sortie-discrètement-avec ses amis, on l'avait mise au défi d'embrasser un illustre inconnu, dans une taverne quelconque. La sacralisation des baisers, l'importance de n'embrasser que quelqu'un qu'on aimait, rester pure jusqu'au mariage..., autant de principes qu'elle ne comprenait pas, autant de barrières qu'elle avait franchie depuis longtemps déjà. Personne ne le savait-ou presque-de toute façon : et tant que sa réputation et celle de sa famille n'en souffrait pas, c'était l'important. Sa mère n'avait pas grand chose à voir avec sa mauvaise conduite de ce côté là, c'était en grande partie du à l'espèce d'idiot aux cheveux bruns qui lui avait brisé le cœur. Mais sans doute que pour le jeune homme aux yeux rouges en face d'elle c'était assez important, elle ne savait pas. Oui, peut-être même était-ce plus qu'important : peut-être qu'il aurait trouvé horrible qu'elle ne soit pas fidèle, qu'elle se moque des autres et joue avec leurs possibles sentiments dans le but avoué de les rendre triste. Personne n'aurait trouvé cela bien et charmant, de toute manière, c'était un fait. Ce n'était pas fait pour l'être. Mais ce n'était à la base pas quelque chose qui était censé être su : ça ne regardait guère qu'elle, quelques unes de ses connaissances tout au plus-et pas les plus avouables, c'était le moins que l'on puisse dire. Ses amies dans la bourgeoisie ne s'en doutaient pas un seul instant, elles ne devaient pas même penser qu'elle avait déjà passé le pas. Elles, elles devaient appliquer le 'pure jusqu'au mariage' et certaines semblaient trouver cela tout à fait normal. Elle, c'était trop tard. Mais non, personne ne devait le savoir, pas une personne de plus qu'à présent. Ce qui, en conséquent, englobait Haseo. Il ne saurait rien, rien, rien, même s'il fallait qu'elle mente sans arrêt pour cela, même s'il fallait détourner doucement la conversation si elle en venait à la question d'une fidélité quelconque. Lidwine était libre, elle détestait se sentir enchaîne à quoi que ce soit, à qui que ce soit. Elle voulait pouvoir rentrer chez elle et s'allonger sur son lit en se disant que si elle le voulait, le lendemain, elle aurait pu rompre avec lui. Il ne lui fallait pas d'une relation où l'autre l'aurait serré trop fort, l'aurait étouffé à lui en faire mal, préférant l'étrangler plutôt que de la laisser faire le moindre mouvement. La jeune fille à la tenue mauve et noire n'était pas une possession, n'était pas un objet ou une conquête ; elle n'était ni un prix ni un jouet. Qu'on la traite ainsi et elle aurait montré les crocs, comme tout animal à qui on présentait une cage. Et si, par malheur, les barreaux de la cage se refermaient sur elle, elle aurait préféré se tuer à essayer d'en sortir plutôt qu'attendre et se laisser gentiment mener en laisse. Lidwine n'était pas comme ça, non. Jamais. Et si elle obéissait, si elle acceptait qu'on lui mette un collier et une corde, c'était que les raisons en étaient suffisantes et qu'elle pensait avoir assez de mou pour faire ce que bon lui semblait. Ce qu'elle ferait, très probablement, au moment de se marier. Mais pas ici, pas maintenant. Alors elle mentirait, voilà tout. Ce n'était pas comme si elle avait le choix. Elle ne le lui laissait pas non plus.

"Hmm... Et bien je m'appelle Haseo Weapons,je suis âgé d'environ vingt ans...Je suis un mercenaire, j'aime les plats à base de viande et étudier les armes en général, j'ai eu également quelques aventures amoureuses çà et là...et...Je suis fou amoureux d'une démone au splendide œil mauve depuis quelques temps déjà."

Lidwine continua de sourire, appréciant la morsure du vent contre son visage et la main d'Haseo, toujours contre sa joue. Environ vingt ans? Environ? Allons bon, il ne connaissait pas son âge? Voilà quelque chose de bien étrange. Elle se doutait bien qu'il était plus vieux qu'elle, et qu'il était jeune, donc ça ne la surprit pas plus que de mesure. La jeune fille ne put retenir un léger rire en l'entendant poursuivre, jugeant qu'il y avait de toute manière peu de risques qu'il se vexe pour cela. Après tout, ce qu'il avait dit n'était pas d'une importance capitale, c'était au contraire des informations assez légères, qu'on pouvait donner à à peu près n'importe qui, même un inconnu total. De toute façon, c'était le genre de questions qu'elle ne se posait qu'après coup, et qui ne servaient donc en somme à rien du tout.

Est ce que cela est suffisant?Et puis,je refuse de te "voler" un baiser,voyons....Moi je n'embrasse que lorsque ma partenaire est parfaitement consentante,tu sais. J'espère que c'est ton cas.

Un sourire étira les lèvres de la jeune fille, et elle haussa asymétriquement ses sourcils.

«Je ne sais pas, laisse moi réfléchir...Environ vingt ans?Tu devrais être certain de ton âge, non? Répondit-elle en haussant les épaules, désinvolte. Et quelques aventures ça veut dire plutôt deux ou plutôt quinze, hm?»

Lidwine ramena son bras gauche contre elle, et posa son index contre les lèvres d'Haseo, l'empêchant-symboliquement, toutefois-de répondre à sa question.

«Et tu espères que je suis consentante, ou tu espères que je n'embrasse personne qui ne l'est pas? Demanda-t-elle en riant, l'air amusée à cette idée, tout en rejoignant ses mains derrière la nuque d'Haseo. Parce que pour l'un je ne sais pas encore, mais il est vrai que je viole régulièrement de beaux jeunes hommes dans des ruelles sombres. Évidemment.»

Invité

C'est sur,ils ne se connaissaient pas vraiment.Ils ne s'étaient rencontrés qu'une fois après tout,comment auraient t-ils put avoir le temps de bien se connaître?Haseo le savait,Lidwine était une personne très mystérieuse a ses yeux.Elle ne lui avait rien dit de très fondamental sur sa vie,si ce n'est le fait qu'elle avait une mére,et qu'elle ne semblait pas a même de faire ce qu'elle voulait,bien qu'elle soit vraisemblablement assez riche pour se permettre quelques fantasies.Oui,il ne savait rien d'elle,et quand il y réfléchissait,elle ne devait pas en savoir beaucoup sur lui non plus.Oh dieu du ciel,ca parraissait tellement invraisemblable comme situation,non?Il l'aimait pourtant.Elle aussi l'aimait.Ou en tout cas,il ne la laissait pas indifférente.Personne n'aurait accepté tant de proximité avec autant de joie peinte sur le visage,sinon.Et puis surtout,il y'avait eu cette colére quelques instants plus tôt.Une colére qui,si elle lui avait fait mal,l'avait quand même convaincu d'une chose: Lidwine tenait a lui.Elle n'avait pas aimé le voir arriver en retard,elle s'était peut être demandé ce qui lui était arrivé.Elle s'inquiétait peut être,même.En tout cas,elle avait été en colére contre lui en le voyant arriver,et aussi heureuse comme en témoignait son attitude présente.Donc oui,elle tenait a lui.Il ignorait sincérement si elle tenait a lui autant que lui tenait a elle,mais tant qu'elle disait l'aimer,et qu'il avait des preuves pour coroborrer cette théorie,il serait quand même heureux.Daccord,il ne savait pas grand chose d'elle.Daccord,elle ne savait pas grand chose sur lui.Mais au moins,tout deux savaient certaines choses,ils s'aimaient,et savaient qu'ils s'aimaient.Haseo l'aimait,il savait qu'elle l'aimait.Elle aussi l'aimait,et elle devait aussi avoir compris depuis longtemps qu'il était tout autant amoureux d'elle.N'était-ce pas là le plus important?Pour lui si,en tout cas.Oh bien sur,il aurait tellement aimé en savoir plus sur elle,connaître ses goûts,ses habitudes,savoir si oui ou non elle avait déja passé le cap de la sexualité,savoir si son pére était encore auprès d'elle,bien qu'il doute de cela assez fortement,il voulait aussi savoir son âge,si elle était plutôt menteuse et manipulatrice ou honnête et sincére....Il aurait voulut le savoir.Mais peut être qu'au fond de lui,il le savait déja?Il savait qu'il l'aimait.Cela voulait dire qu'elle avait les qualités qu'il recherchait chez une femme.Elle était belle.Fiére,et oregeuilleuse probablement aussi.Elle avait un sens de l'honneur,sinon elle n'aurait pas autant insisté sur le fait qu'il l'aime vraiment.Elle avait souffert un jour,a cause d'un de ses amants.Elle lui avait dit quelque chose comme ça sur les montagnes,en tout cas.Dailleurs,il lui avait juré qu'il ne lui ferait jamais de mal,a ce moment là.Et c'était vrai,il ne lui ferait jamais de mal,tout simplement.Jamais,oh grand jamais il ne léverais une main colérique sur elle pour la frapper,jamais il ne sortirait sa faux devant elle avec une autre idée en tête que de l'épater.Jamais il ne lui ferait de mal,jamais il ne la tromperait,n'irait en voir une autre,lui mentirait sur certains points...Oh,bien sur,il ne lui mentirait pas,non.Si elle lui demandait explicitement quelque chose,il doutait être en mesure de mentir a quelqu'un qui vous regardait avec cet oeil si mauve et si profond.Mais....Il pouvait quand même faire en sorte que "cela ne tombe jamais dans la conversation".C'était faisable,après tout.Ils ne se connaissaient même pas encore intimement,il était parfaitment possible qu'il réussise a éviter a chaque fois les sujets délicats.Comme par exemple son passé Antarr,ou encore sa vie en tant que mercenaire.Il doutait qu'elle serait heureuse d'apprendre qu'il avait été emprisonné sur l'île des froids,par exemple,ça c'était vraiment quelque chose a éviter de lui dire.Mais si elle lui demandait de but en blanc si il l'avait vraiment été,alors il répondrait sûrement oui.Il ne pouvait pas lui mentir,ou pas bien longtemps en tout cas.Dailleurs,il ne pouvait pas non plus la tromper,impossible.Même physiquement.Il ignorait pourquoi,mais depuis qu'ils s'étaient embrassés sur les montagnes,plus aucune femme ne déclenchais chez lui de réaction masculine.Aucune.Pourtant,il y'en avait de très jolies au château d'Oria,et certaines étaient aussi a son goût.Mais aucune ne lui avait rien inspiré de masculin face a quelque chose de féminin.Aucune n'avait eveillé en lui les pulsions amoureuses,rien.Comme si son corps et son esprit étaient totalement sous le charme de la démone a l'oeil unique.C'était peut être ça,l'amour.Dans son cas,tout du moins.

En tout cas,au sujet de Lidwine,c'est vrai qu'il n'en savait pas autant qu'il l'aurait souhaité.Il aurait voulut savoir au moins une chose qui lui semblait importante: était t-elle oui ou non vierge?Malgré ce qu'on pouvait penser,cela avait une grosse importance a ses yeux.Certes,Haseo n'aimait pas Lidwine que pour son physique,et n'avait aucunement l'intention d'uniquement assouvir des instincts primaires puis s'en aller,non.Il l'aimait,et comptait bien la fréquenter.Mais dans l'amour et les fréquentations,il arrivait toujours un moment ou les deux personnages avaient ce genre de relations.Et il ne faisait nul doute que si cela continuait ainsi,Haseo finirait par se retrouver dans cette situation.Pour lui,ca ne serait pas la premiére fois.Il saurait comment s'y prendre,saurait ce qu'il convient de faire pour qu'elle se sente bien.Mais pour elle?Est ce qu'elle était totalement novice en la matiére?Il en doutait,mais en même temps,elle semblait si....Si pure par moment qu'il avait quelques doutes.Et puis,elle avait aussi l'air très jeune.Dix sept?Dix huit?Seize peut être?Elle était jeune,et faisait jeune aussi,c'est certain.Il doutait qu'elle soit aussi vieille que lui,il doutait qu'elle ai en dessous de seize ans.Mais tout de même,seize et dix sept ans,c'est assez jeune pour ce genre de choses.En général,c'est vers cet âge là que l'on commencait a avoir ce genre de relations avec d'autres personnes.Lui,il avait commencé vers...Hmm...Dur a dire,il n'avait pas une mémoire très précise de sa vie antérieure.Mais il aurait dit qu'il avait quand même commencé avant de devenir Antarr,et comme le cristal avait frappé le pays de Sal'ahë il y'a trois ans,il supposait avoir commencé les relations intimes vers l'âge de...Seize,dix sept ans?Oui,exactement l'âge qu'elle semblait avoir,en fin de compte.Cela ne faisait que renforcer l'hyppothése qu'elle n'était bel et bien plus vierge,selon lui.Mais il y'avait toujours un risque,oui toujours.Tant qu'elle ne lui aurait pas dit,en toutes lettres,il continuerait de douter,c'était dans sa nature après tout.On ne pouvait pas espérer survivre longtemps dans son cas,si on ne remettait pas en doute tout ce qu'on entendait.Néanmoins,si il y'avait bien une personne en qui il aurait put avoir confiance,c'était elle.Lidwine,il lui faisait confiance,il savait qu'elle ne le trahirait pas.Parce qu'elle l'aimait,parce qu'elle était honorable.Du reste il n'en savait rien,mais elle était pour lui la personne la plus fiable de ce monde.Dail était fiable aussi,mais c'était un roi,et un roi doit toujours faire des sacrifices,doit toujours mentir si besoin est,doit toujours faire passer son peuple avant toute autre chose.Dail était,sans aucun doute,quelqu'un de très loyal et honnête.Mais si jamais Haseo était en difficulté,ou capturé par Dahrenn,le mercenaire doutait fort que son employeur mette des moyens en oeuvre pour le récupérer.Il était un pion,une arme utilisée par Dail pour mettre la main sur les cristaux.Une arme redoutable,certes.Mais une arme quand même.Pour Lidwine,il était plus que cela.Pour elle,il était quelqu'un qu'elle aimait,et c'était autrement plus gratifiant que la sensation d'être un outil au service de quelqu'un.Même si être un outil était la seule chose qui lui permettait de gagner assez d'argent pour se maintenir en vie,tout de même.Oui,tout cela était compliqué.Fort complexe.Peut être aurait t-il dut tout plaquer pour tenter d'aller faire sa vie a Hatès,en se reconvertissant en forgeron.Il était bon en forgeron,son pére en étant un des plus connu,lui même était un excellent artisan dans le métal forgé.Oui,sans doute aurait t-il put vivre comme forgeron,mais il était Haseo,un être avec des cheveux blancs,des yeux rouges,et une faux géante a ses cotés.Absolument rien de dissimulable.Il fallait donc vivre plus dangereusement,et éviter de mettre en danger des vies.Tant qu'on ne le croirait pas mort définitivement,il n'aurait jamais la paix.C'était comme ça.

«Je ne sais pas, laisse moi réfléchir...Environ vingt ans?Tu devrais être certain de ton âge, non? Et quelques aventures ça veut dire plutôt deux ou plutôt quinze, hm?»

Elle haussa les épaules,et le regarda toujours souriante.Il fit lui aussi un sourire,continuant de lui caresser la joue,et de profiter de cette proximité entre eux.Oui,qu'est ce qu'il était bien,là...Avec la femme de sa vie sur lui,son visage si près du sien,sa joue sous ses doigts de guerrier,qui s'attendrissaient pour elle....Oui,il était bien.Il s'apprêtait a lui répondre quand il sentit le fin index de Lidwine sur ses lévres.Il haussa les sourcils,surprit qu'elle ne le laisse pas répondre.Mais si elle préférait qu'il se taise pour l'heure,il se tairait,aucun probléme avec ça.De toutes maniéres,la question concernait son passé.Et son passé était des plus flous.

«Et tu espères que je suis consentante, ou tu espères que je n'embrasse personne qui ne l'est pas? . Parce que pour l'un je ne sais pas encore, mais il est vrai que je viole régulièrement de beaux jeunes hommes dans des ruelles sombres. Évidemment.»

Haseo continua de hausser les sourcils un moment,appréciant son rire et le fait qu'elle place ses mains derriére sa nuque.Il souria a son tour,continuant de lui caresser la joue.Puis il passa doucement sa propre joue contre l'un des bras de Lidwine autour de sa nuque.Il l'aimait,oui.Il l'aimait décidément plus que tout.Et ca n'était pas une petite guerre qui allait changer cela.

"Disons que je ne suis pas très sur de mon passé avant un certain événement.Mais je dirais quand même vingt ans,et plus de dix.Peut être pas quinze,peut être moins peut être plus.Je ne sais plus vraiment."

Il se rapprocha soudainement d'elle,son nez se trouvant en contact avec celui de sa belle.Oui,maintenant il avait perdu.Définitivement perdu.Elle était trop forte pour lui.Il était trop,beaucoup trop amoureux.

"Oh,voyons.Comme si il était possible que tu viole quelqu'un.Avec toi,n'importe qui serait consentant."

Il poussa un léger soupire,fit doucement coulisser sa main sur la joue de la démone derriére sa nuque et assura sa prise sur cette derniére.

"Par ailleurs,je te signale que tu a gagné la partie.Je n'en peux plus de te resister.Je t'aime trop pour ça.Excuse moi si tu n'en voulais vraiment pas."

Il avança alors son visage de quelques centimétres,tout en poussant légérement la main derriére la nuque de Lidwine.

Un baiser,ce n'était peut être rien,mais pour lui,c'était plus que tout.Quand il embrassait Lidwine,il se sentait enfin normal.Enfin vivant.

Ce n'était pas que Lilian aimait se faire disputer ou s'attirer des ennuis. Il détestait même cela, se faire disputer par quelqu'un n'était jamais très glorieux, et il en était toujours honteux. Seulement voilà, il était une personne qui, lorsqu'elle était en colère où qu'on la mettait au défi, s'emballait très facilement et avait tendance à ne pas considérer la situation au préalable. Certainement que ce trait de caractère allait lui attirer de graves ennuis comme il lui en avait attiré tant dans le passé, mais sur le moment, ce n'était pas ce qui préoccupait le plus le jeune Démon aux yeux écarlates. Il aurait tout le temps de s'en repentir lorsque son professeur s'apercevrait de sa disparition, et qu'il enverrait tous ses assistants à sa recherche, de peur que, qui sait, il soit allé rendre visite à quelqu'un dans le but avoué de lui ôter la vie. Pensée complètement stupide aux yeux de Lilian, mais qui n'était pas sans fondements. Tous les élèves de l'académie où on l'avait envoyé étaient passablement violents et avaient des antécédents de ce genre, la méfiance était donc de rigueur lors de chaque sortie à la capitale et dans chaque petite bourgade où leur cher professeur décidait de les arrêter afin de leur expliquer l'histoire d'Hatès et Lysandre en général dans ses moindres détails. Lilian ne pu s'empêcher de lever les yeux au ciel en repensant au véritable cour magistrale auquel ils avaient assistés sur la place principale d'un petit village qui avait le malheur de posséder une fontaine ancienne, sous le regard amusé de ceux qui faisaient leurs courses. Cet homme ne savait vraiment pas se contrôler, parfois, et se rendait ridicule partout où il passait. S'il avait été lui, Lilian se serait terré dans sa maison, et n'en serait plus jamais sorti, tentant tant bien que mal de conserver le petit bout de fierté et dignité qui lui restait. Et dire qu'il avait seulement vingt-quatre ans, ce professeur...Sûrement passerait-il les cent-vingt années environ qui lui restaient à vivre dans un asile, à délirer sur chaque vase datant de plus de cinquante ans qu'il verrait.

Poussant un long et profond soupir, Lilian continua d'avancer à pas rapide sur le sol enneigé qui défilait sous ses pieds, sourd aux chants des oiseaux posés sur un buisson décharné non loin de lui et aux couinements de divers animaux qui fuyaient à chaque pas qu'il faisait. Ce qu'il pouvait l'énerver, ce qu'il pouvait l'énerver...Si Merich ne lui avait pas lancé ce défi, insistant lourdement sur le fait qu'il n'y arriverait pas et n'oserait jamais le faire, il n'en serait pas là maintenant! Cet idiot savait malheureusement comment toucher son égo et ébranler sa fierté, ce qui en soit n'était pas bien difficile à faire, il en convenait, mais tout de même...Toujours à toujours le point sensible et l'exploiter au maximum cet espèce de...Le jeune homme eu du mal à retenir un juron, et tapa violemment du pied contre sol, faisant voler la neige autour de lui en une pluie de cristaux froids. Il n'était pas inquiet de la punition qu'il allait recevoir à son retour, pas plus qu'il n'était en colère d'avoir cédé aux sarcasmes de son meilleur ennemi, il était simplement frustré de devoir marcher autant et de ne pas réussir à chasser de sa tête le sourire satisfait de cet...Hummm, crétin d'imbécile de caricature d'être pensant. Voilà un assemblage d'adjectifs qui, s'il en était, lui allait pour le mieux. Continuant sa marche vers le Lac du Pendu, là où Merich lui avait défié de se rendre, il retourna vaguement sa tête pour regarder par dessus son épaule la direction d'où il venait, on regard ne rencontrant alors néanmoins que de blanches et brillantes plaines. Ils s'étaient arrêtés quelques heures dans un petit village à quelques kilomètres seulement du Lac du Pendu, et s'il ne s'était pas trompé, ils n'en partiraient que dans deux heures. Peut-être aurait-il le temps de revenir avant qu'ils ne s'aperçoivent de sa disparition? Improbable. Impossible presque. Lilianne et ses autres amis avaient promis de le couvrir du mieux qu'ils le pouvaient, mais Lilianne était incroyablement maladroite, et Xavir avait tendance à parler plus vite qu'il ne pensait. Sans compter Ambre, cette sale peste, qui allait tout faire pour que le professeur remarque sa disparition. Un jour, Lilian les tuerait, il s'en faisait la promesse. Ou à défaut de leur ôter la vie, il les défigurerait, ou les empêcherait de pouvoir se déplacer autrement qu'en fauteuil roulant. Rien qu'à cette pensée, ses pâles lèvres s'étirèrent en un effrayant sourire, et un petit rire s'échappa de ses lèves entrouvertes. Un jour, oui, il ferait ça. Il devait juste être patient, ce n'était qu'une question de temps, après tout.

Oui, un jour, ils se repentiraient de l'avoir provoqué et s'être moqués de lui. Ils s'en mordraient les doigts, oui, oui.

Vérifiant que son pistolet se trouvait toujours accroché à sa ceinture, Lilian se demanda confusément s'il aurait besoin de l'utiliser durant son petit 'voyage imprévu'. Il ne pensait pas, honnêtement, les campagnes d'Hatès n'étaient pas remplies de brigands et malfrats en tout genre, ou en tout cas pas plus que dans les autres pays, mais savait-on jamais. C'est toujours lorsque l'on oublie de se munir de son arme que l'on en a le plus besoin. Prudent, Lilian ne quittait jamais son arme à feu, pas même pour les excursions avec son académie. Il suffisait de prendre l'arme la moins encombrante, la placer dans sa ceinture, et la cacher à l'aide d'un long manteau noir, et le tour était joué. Personne ne se rendait compte qu'il était armé. Et lui était rassuré, en cas de bagarre ou n'importe quoi de ce genre, il pouvait parfaitement se défendre. Il était bon au combat à mains nues, il devait ça aux luttes de son enfance avec sa soeur, sans doute, mais si le type en face de lui possédait une épée ou une massue, il y avait fort à parier pour que ses poings et ses pieds ne lui soient d'aucune utilité. Il n'était pas bien grand, il n'était pas bien lourd. Il détestait l'admettre, mais il était loin d'avoir la carrure d'un fier et fort guerrier. Ah, ce n'est pas comme s'il désirait être musclé de partout, quelle horreur...Rien que le fait d'y pense le fit frissonner de dégoût. Simplement que ces hommes aussi hauts que larges étaient clairement avantagés dans un combat, car même sans savoir manier une arme quelconque, leur force physique faisait la différence. Le jeune Démon aux cheveux noirs secoua sa tête, posant son regard de sang sur un lapin d'un blanc aussi immaculé que la neige dans laquelle il marchait, qui venait de s'échapper d'un buisson pour en rejoindre un autre, et le tout en deux trois bonds seulement. Lilian songea que s'il avait été aussi rapide que ce lapin, il serait déjà arrivé depuis longtemps au Lac du Pendu. Plus vite il serait là-bas, plus vite il pourrait rentrer et rejoindre ses amis à ce village dont-il avait complètement oublié le nom. Avait-il un nom, pour commencer? Ah, il n'en savait plus rien. Il était vraiment trop énervé, et ce n'était pas bon pour lui.

Quand il était énervé, il avait tendance à tout faire de travers, sans réfléchir. Hors, il avait encore besoin de penser à un moyen de prouver aux autres qu'il était bien allé au lac, et n'était pas resté en bordure du village, à attendre sagement que le temps passe pour pouvoir revenir par la suite. Il n'était pas un lâche, il était courageux, voir même téméraire, et si on lui lançait un défi, il le relevait sans faillir. Mais les vrais lâches cherchaient toujours la faille dans la roche, le point faible, le petit défaut qui ferait douter les autres de la valeur du valeureux.

Les lèvres de Lilian s'étirèrent en un grand sourire lorsqu'il aperçut, au loin, les arbres qui bordaient le Lac du Pendu. Il accéléra sensiblement la cadence, ses bottes noires s'enfonçant chaque fois dans la neige moelleuse. Soucieux d'y arriver le plus vite possible, il se mit à courir sur la fin, s'arrêtant seulement lorsqu'il entendit des voix. Il s'immobilisa alors immédiatement, les yeux grands ouverts, l'oreille tendue. Des murmures dont-il ne parvint pas à saisir le sens volèrent jusqu'à lui, et il fronça ses sourcils, se mordant la lèvre inférieure. Mince alors, pourquoi diable y avait-il quelqu'un là-bas juste quand lui voulait y aller? Ce n'était pas qu'il avait peur de se retrouver face à d'autres personnes, mais c'était d'un ennuie...Il n'avait aucune envie de discuter avec quelqu'un sur le moment, pas plus que se battre. Finalement, il avait bien fait d'emporter son arme. Comme ça, si les personnes (car il lui semblait bien avoir perçut deux timbres de voix différents) étaient hostiles à sa présence, il aurait de quoi se défendre. Mais tout de même, gâcher quelques précieuses minutes à argumenter avec des étrangers, ça l'embêtait quelque peu. Quelle galère...Rien ne se passait jamais comme il le désirait.
S'approchant à pas de loup du lac, il se servit des arbres afin de se cacher de ceux qui discutaient près de l'eau gelée, s'approchant discrètement, le plus possible. Une fois à quelques mètres du lac en lui-même, il osa passer sa tête de derrière un arbre décharné pour observer la scène, mais ses yeux furent attirés par quelque chose de brillant à terre, à quelques mètres à peine de lui. Fronçant les sourcils, il ne parvint qu'à distinguer une vague forme, enfoncée dans la neige de tout son long. Une arme...? Il voulait en être sûr. Sans un bruit, il dégagea son pistolet de sa ceinture, le cachant dans son dos pour s'approcher de la chose métallique. Il se cacha de nouveau derrière l'arbre, scrutant ce qui se trouvait posé à côté avec de grands yeux. Un trident? Alors peut-être que...Non, ça aurait été stupide, et puis après tout, elle n'était pas la seule à manier un trident en ce pays, alors...Levant sa tête vers les deux formes près du lac, plus proches de lui qu'il ne l'aurait cru, Lilian faillit s'étrangler sur place.

C'était la pire ironie du sort qu'on lui ai jamais faite. Le pire hasard qui lui soit tombé dessus. La plus grosse coïncidence de l'univers. Et avec du recul, une des meilleures choses qui aurait pu lui arriver en ce jour.

Rentrant sa tête derrière l'arbre, il attendit là une minute ou deux, immobile, écoutant la conversation que tenaient les deux autres. Un garçon, et une fille. Une voix qu'il reconnaissait, malgré le fait qu'elle était peut-être plus grave que la dernière fois qu'il l'avait entendue. Le garçon, en revanche...Il ne pensait pas le connaître. Mais comme ce dernier lui tournait le dos, il avait été impossible de voir ses traits. Hmm...Une immense sourire vint illuminer d'une manière inquiétante le visage du cadet Auura, alors qu'il s'agenouilla avec mille précautions dans la neige, agrippant de sa main gauche le manche du trident, qu'il ramena sans bruit derrière l'arbre. Comme ça, elle n'aurait aucun moyen de se défendre contre un potentiel ennemi. Jamais, pas même en rêves, il n'avait imaginé pareille occasion de pouvoir revoir sa soeur. Dommage que sa mère ne soit pas avec elle...Il aurait beaucoup aimé la saluer elle aussi. Tenant toujours fermement le trident dans sa main, Lilian écarta maladroitement une mèche de cheveux noire venue se placer devant ses yeux grenats, reculant d'un ou deux mètres, mettant entre lui et le couple-Enfin, il imaginait que c'en était un, vu qu'il venait de se mettre à s'embrasser...Uuuh...-, de façon à ce qu'ils ne puisent parvenir jusqu'à lui en quelques pas, mais assez près pour ne pas manquer sa cible s'il décidait de tirer. N'importe qui connaissant Lilian savait de toute manière qu'il ne ratait que très rarement sa cible, étant un tireur diablement précis. Oui, s'il décidait de tirer, sur n'importe quelle partie de leur corps que ce soit, il ne raterait pas sa cible.

Ils avaient intérêt à être sages et gentils, s'ils ne voulaient pas repartir blessés chez eux.

« Quelle bonne surprise, fit-il enfin, plantant le trident dans la neige à ses côtés, le mettant ainsi bien en évidence, un grand sourire étirant ses fines lèvres, si j'avais un jour cru pouvoir te revoir...Et en bien charmante compagnie, si je puis dire! Voilà une bien curieuse coïncidence, ne trouves-tu pas, Lidwine? »

Sans plus attendre, il pointa l'arme à feu dans leur direction, ajoutant immédiatement:

« Si vous bougez, je tires. Je vous préviens. »

Lilian était sérieux en disant cela. S'ils bougeaient, il tirerait sans le moindre remord. Mais ça, Lidwine le savait aussi bien que lui, il en était intimement persuadé. Ah, retrouver sa chère soeur était déjà assez amusant et ironique en soi...Alors en plus, avec un homme! C'était le comble du bonheur, non? Il attendait avec impatience que ce dernier tourne la tête vers lui, d'ailleurs. Il voulait voir à quoi il ressemblait. Des cheveux blancs...Il avait tout l'air de ne pas être banal, ce mystérieux inconnu. Les autres pouvaient bien attendre au village encore un peu; Il avait trouvé bien plus intéressant en ces lieux.

[Mwahahahaha. Je crois m'apeller Haseo!XD~]

{Dois-je appeller Lilian Lilian Weapons, à présent? Ca fera bizarre, mais...X'DDD}

Il y avait des personnes, sur Terre, qui finiraient leur vie heureux et très vieux.

Lidwine, malheureusement pour elle, n'avait pas le profil type. Pas de chance. Non contente de s'attirer des ennuis sans le vouloir, elle ne pouvait s'empêcher d'aller en chercher d'autres et de taper sur tous les murs susceptibles de s'effondrer sur elle. La jeune fille n'avait absolument aucun contrôle sur sa vie et n'arrêtait pas d'enchaîner les mauvais choix, ne cessait de prendre les mauvaises décisions. Et les rares bonnes choses qu'elle avait réussi à faire dans sa vie, elles finissaient toujours par mourir d'elles-même, comme si elles étaient empoisonnées, comme si elles ne pouvaient rester en bonne santé. Comme si le sol sur lequel elles poussaient n'était pas assez fertile, en quelque sorte. Elle avait fait quelques erreurs par le passé, sa mère en avait faites de même, et de là ainsi que de sa malchance avaient découlées toutes les autres. Et, les unes après les autres, elles avaient fait de la demoiselle ce qu'elle était. Le pire dans tout cela était que la démone à l'unique œil mauve était incapable de réparer quoi que ce soit, n'était pas assez intelligente pour pouvoir couper ce cercle vicieux et enfin repartir du bon pied. Elle en était à proprement parler incapable, c'était comme ça. Ce qui était triste, en un sens, car elle avait à peu près tout ce dont une jeune fille aurait pu rêver : de l'argent, de jolies robes, des servantes qui s'occupaient d'elle, une mère gentille et malgré tout compréhensive. Et avant, elle avait un petit frère avec qui se battre, un petit-ami gentil et drôle. Oui, sans nul doute que durant quelques temps, sa vie lui avait paru plus ou moins parfaite. Quelques temps avant que son frère ne disparaisse de sa vie en lui crevant l'œil, quelques temps avant qu'Aiden ne la trompe. Ensuite, ça n'avait plus jamais été pareil. Elle avait terriblement changé, et pas dans le bon sens. Elle se rendait bien compte que ce n'était pas bien, qu'elle aurait dû essayer de rectifier son comportement et de redevenir une gentille jeune fille, qui ne causerait pas autant de soucis à la seule famille qui lui restait. Mais ça non plus, elle n'y arrivait pas. Elle trouvait presque amusant de se moquer des autres, ne pouvait s'empêcher de désobéir à sa mère, jouait à pourrir la vie de sa servante-qui pourtant ne cherchait qu'à l'aider, et elles le savaient toutes les deux. Depuis plus de deux ans, Lidwine était tout bonnement incapable d'être vraiment gentille avec qui que ce soit, et ça la pesait tout de même. Elle était simplement mauvaise, méchante et cruelle envers des personnes qui en général ne le méritaient pas le moins du monde. Pour autant, elle ne changerait pas. Elle ne changerait plus, pas à moins d'y être contrainte. Elle savait pertinemment qu'il était trop tard pour faire marche arrière, et elle n'en avait de toute façon pas particulièrement envie non plus. Elle était comme ça, et s'efforçait de se dire que c'était normal, qu'elle se fichait de ce que pouvaient bien penser les autres. Parce qu'elle avait beau dire qu'elle détestait sa mère, elle se sentait tout de même mal à chaque fois qu'elle pleurait à cause d'elle. Parce qu'elle avait beau se dire qu'elle et Haseo c'était temporaire et ce n'était pas si grave que cela, elle se sentait triste à l'idée que ce soit sans lendemain. Parce qu'elle avait beau dire haut et fort qu'elle détestait Aiden et n'en avait plus rien à faire de lui, son coeur se serrait tout de même douloureusement à chaque fois qu'elle le voyait. Faire semblant avait ses limites, et il y avait des jours où elle aurait tout donné pour pouvoir retourner en arrière, retenir son père, être plus gentille avec sa mère, être moins violente et blessante envers son frère, pardonner à Aiden. Honnêtement, si elle avait pu faire tout cela, elle l'aurait fait sans hésiter, peu importe ce que cela aurait impliqué. Mais ce n'était pas possible. Et elle resterait comme elle était. Dans quelques minutes elle aurait déjà oublié sa mélancolie et pesterait contre des choses futiles, penserait à ce garçon à qui elle a brisé le coeur, récemment. Crierait contre sa mère en lui disant qu'elle ne comprenait vraiment rien à rien. C'était comme ça. Elle n'y pouvait vraiment rien.

Son regard resta posé sur le visage d'Haseo, qu'elle étudia dans ses moindres détails. Il ne connaissait rien d'elle. Vraiment rien. Remarque, à l'entendre, elle n'avait pas particulièrement l'impression que ça le tracasse, lui. Elle retint un soupir, sa bouche en ligne droite. C'était important, selon elle. Ça ne l'était peut-être pas pour lui? Ils auraient tout de même pu avoir un semblant de conversation, ça aurait pu être fort utile. Après, elle ne pouvait pas savoir ce qui se passait dans la tête de son amant ; c'était d'ailleurs bien là la source litige, hm. Elle, elle aurait tenu à le connaître un peu mieux. Remarque, si c'était sans lendemain..., elle continua de l'observer, pensive. Le mieux aurait été de ne pas s'attacher, parce que franchement, cette relation était vouée à l'échec. Elle ne disait pas que ce n'était pas la peine d'essayer, mais si c'était pour avoir mal de nouveau..., elle ne savait pas trop. Ce qui était sûr, c'était qu'elle voyait la fin de leur relation clignoter dans un coin de sa tête, et qu'elle ne lui plairait pas, pas du tout. Et ce n'était pas espérer que sa mère la fiancerait le plus tard possible qui y changerait quoi que ce soit. Il fallait être réaliste, et elle l'était suffisamment : s'ils pouvaient se voir une fois tout les deux mois, elle serait peut-être fiancée la prochaine fois qu'ils se verraient. Et une fois fiancée, elle serait enchainée. Mariée, ce serait pire. Elle ne pourrait plus jamais le voir quand elle aurait la bague au doigt, c'était une certitude. Et même si elle l'avait pu, elle n'y tenait pas. Le but n'était pas exactement de faire honte à son mari, qu'elle le trouve insupportable ou pas. Elle savait que ce genre de choses se savaient à une vitesse phénoménales, que ce soit dans la bourgeoisie ou la Noblesse : or si elle pouvait supporter quelques rumeurs et deux ou trois regards de travers, elle était sûre de ne pas pouvoir vivre en tant que paria, en tant que personne à qui 'il ne faut pas parler'. Ah, que c'était compliqué! Pour un peu, elle aurait préféré être un arbre. Eux, au moins, ils n'avaient pas à se casser la tête. Elle elle devait vivre sa vie, survivre jusqu'à en mourir. Et ce n'était pas facile tout les jours. Ça ne devait pas être plus simple pour son amant, mais la Démone aux cheveux violets avait déjà assez de problèmes pour essayer en plus de porter les siens ; de toute façon elle ne pouvait rien faire pour l'aider. Il allait avoir des ennuis si quelqu'un le voyait ici. Elle espérait qu'il s'en rendait compte, parce qu'elle se mettait en danger elle-même ainsi que sa famille pour le voir. Oui, elle espérait qu'il s'en rendait compte. Parce que ce n'était pas rien, loin de là.

"Disons que je ne suis pas très sur de mon passé avant un certain événement. Mais je dirais quand même vingt ans,et plus de dix. Peut être pas quinze,peut être moins peut être plus. Je ne sais plus vraiment."

Elle pencha sa tête sur le côté, amusée, gardant ses mains nouées derrière la nuque du jeune homme aux cheveux blancs. Hm, oui. Sans doute, ça se tenait ; elle ne savait pas comment marchait la mémoire des Antarrs, de toute façon. Quant-au nombre..., et bien, il lui semblait tout à fait..., hm, normal? Elle imaginait. Elle n'avait pas grand chose à quoi comparer, sachant que sa propre expérience était totalement..., comment dire, débridée. La jeune fille n'avait aucun respect pour elle-même, comme le lui avait répété des centaines de fois sa chère mère, et aurait pu tomber enceinte à quinze ans. Bon, de son avis, comme elle ne l'était pas,c'était tout ce qui comptait ; mais elle avouait qu'elle avait eu trop de relations, aucun doute là-dessus. Elle, ça l'amusait. Elle jouait avec le cœur et le corps des autres, voilà tout. Ce n'étaient pas toujours des relations à proprement parler, mais c'était physique, donc ça comptait. Elle plissa légèrement son nez quand Haseo rapprocha son visage du sien, laissant son sourire s'élargir sensiblement.

"Oh,voyons. Comme si il était possible que tu viole quelqu'un. Avec toi,n'importe qui serait consentant."

Elle fit une petite grimace, histoire de lui faire part de sa pensée. Bien sûr que non, n'importe qui n'aurait pas été consentant. Sa servante, par exemple-ce n'était pas faute d'avoir essayé, mais bon...-ne l'aurait jamais été. Et puis elle n'était pas particulièrement jolie. La démone à l'unique œil violet savait s'habiller et se coiffer, se maquiller pour se mettre en valeur. Mais quand elle était au naturel, elle n'avait rien d'exceptionnel. Juste un œil en moins.

"Par ailleurs,je te signale que tu a gagné la partie. Je n'en peux plus de te résister. Je t'aime trop pour ça. Excuse moi si tu n'en voulais vraiment pas."

La protestation de Lidwine fut étouffée par les lèvres d'Haseo, qui se posèrent sur les siennes. Protestation plus formelle qu'autre chose, de toute façon, puisqu'elle resserra son étreinte sur son amant juste après, l'embrassant sans réellement se poser de questions. Oui, elle ne prêtait plus la moindre attention au décors, qu'elle scrutait pourtant régulièrement quand Haseo était arrivé. Il ne s'agissait pas qu'il se fasse prendre, n'est-ce pas? Parce que comme elle l'avait dit, en venant le voir elle s'était mise en danger, elle et sa famille. Et le but n'était pas d'avoir ce genre de problèmes insolvable. Elle ne voulait pas créer plus d'ennuis et de soucis encore à sa pauvre mère, non. Mais là, en cet instant, elle avait absolument tout oublié-et elle s'en fichait : elle embrassait Haseo. Pour cela, elle s'était toujours dit qu'elle tenait des garçons. Faire plusieurs choses à la fois, jamais. Elle n'y arrivait pas.

« Quelle bonne surprise, si j'avais un jour cru pouvoir te revoir...Et en bien charmante compagnie, si je puis dire! Voilà une bien curieuse coïncidence, ne trouves-tu pas, Lidwine? »

Lidwine ne décolla pas instantanément ses lèvres de celles d'Haseo en entendant une voix, mais elle ne mit pas bien longtemps pour autant à défaire son étreinte et poser des yeux ahuris en face d'elle, derrière le jeune homme aux yeux rouges. Par réflexe plus qu'autre chose elle repassa sa jambe au-dessus de son amant, les mettant toutes deux du même côté, agenouillée dans l'herbe humide, posant son regard autour d'elle. Ça lui donnait l'amusante impression que la femme d'Haseo venait d'arriver et qu'elle cherchait ses vêtements-sauf qu'elle les avait toujours, en l'occurrence, mais qu'importe. Elle arrêta bien vite de rire intérieurement cependant en cherchant son trident des yeux, et en constatant avec un agacement non dissimulé que c'était la personne en face d'elle qui lui avait pris. Et voilà qu'il les menaçait, maintenant. Mince! Elle aurait dû le garder près d'elle, quelle espèce d'i...

...Oh. Oh.

«Lilian?»

Elle ouvrit de grands yeux étonnés, dévisageant le jeune homme qui se tenait debout à une distance raisonnable d'eux. Il était peut-être plus grand, il avait peut-être changé, mais elle n'aurait pas pu se tromper. De toute façon, il n'y avait que lui pour lui parler comme ça. Mon Dieu. Elle fut pour se relever, mais s'arrêta immédiatement dans son geste, s'asseyant sur ses jambes dans un geste rageur. Ça, elle s'en doutait. S'ils bougeaient, il tirerait. Aucun problème là-dessus. Pas besoin d'une démonstration pour être certaine que ça ne le dérangerait pas le moins du monde. Pour un peu, la jeune fille aurait senti son œil droit la lancer douloureusement, rappel violent d'une des dernière fois où elle avait eu l'occasion de lui parler. Elle croisa les bras, fronçant les sourcils. Voilà. Sa journée était officiellement complètement, irrémédiablement gâchée.

«Oh, je t'en prie, dit-elle en levant les yeux au ciel. Qu'est-ce que tu fais ici? Je suis absolument certaine que tu n'as rien faire là, tout seul. Tu t'es perdu?»

Elle enfonça ses ongles dans son bras, jetant un vague coup d'œil à Haseo, près d'elle. Il valait mieux qu'il reste tranquille, mais elle doutait qu'il puisse le faire. Elle détestait être impuissante, or, sans son arme, elle l'était complètement. Surtout quand une autre arme était braquée droit sur elle. Ce n'était pas très agréable, comme situation.

«Et au cas où la notion t'aurais échappée, ma 'compagnie', cela fait des années qu'elle ne te regarde plus. Cela ne t'a jamais vraiment concerné, de toute manière. Et je peux savoir ce que tu fais ici, à part voler mes affaires et nous menacer avec ton jouet? Tu es venu regarder le paysage?»

Invité

[Je préfére encore Haseo Auura....Même si ca en fera deux,dans ce cas.XDDD

Okay,c'était pas drôle.Je me la ferme.ç__ç]

Haseo avait déja connu des moments de sa vie,qui éventuellements auraient put être les plus beaux moments de sa vie,si seulement il n'y avait pas eu ce fameux élément perturbateur qui venait a chaque fois ternir le beau tableau d'une parcelle de vie qui aurait dût être parfaite.Un simple instant de bonnheur qui aurait put être absolu se voyait gâcher en un instant par un....Un moustique.Oui,un moustique.Ce genre de truc n'existait que pour faire le plus de nerfs a vif,de toutes maniéres.Est ce que cet insect suceur de sang avait une autre utilité que de venir polluer l'existence des êtres humains?Et même des autres races,d'ailleurs.N'importe quel individu avait connu ce genre de sensation.Un bonnheur,incroyable et démesuré a portée de main,en un instant réduit en miette par l'arrivée d'un moustique.Peut importait la taille de ce dernier,dailleurs,les moustiques étaient un terme général utiliser par le subconscient du mercenaire a tête blanche pour désigner les éléments perturbateurs de la vie.Qu'elle soit quotidienne ou pas,dailleurs.Tout pouvait être gâché par l'arrivée d'un moustique,dans n'importe quel moment qu'on aurait put savourer comme étant le plus beau moment de son existence.Par exemple,dans la vie quotidienne...Au reveil du mâtin,le plus souvent,on est enervé.Principalement Haseo,dailleurs.Il ne ressentait,il est vrai,que peu de choses a part l'enervement dans son êtat actuel,mais il se doutait que c'était typiquement humain d'être de mauvaise humeur lorsqu'on se reveille fondamentalement tôt.Dans ce genre de cas,on prends souvent quelque chose pour se requinquer.Pour aller mieux dès le mâtin.Et la boisson la plus évidente pour ça,c'est bien entendu une tasse de café.Quand on se rends compte qu'il n'en reste plus,on est immédiatement enervé.Quand on se rends compte qu'aujourdhui les magasins en vendant sont tous fermés,on est doublement enervé.Quand on se rends compte que de toutes maniéres,le café ne fait qu'enerver encore plus,on est triplement enervé.Et cela continue,ainsi de suite.Une longue série d'éléments perturbateurs ou de moustiques qui venaient gâcher a tour de rôle un instant qui aurait été béni par les divinités,si tant est que celles ci existent.Tenez,par exemple.Haseo était avec Lidwine.Il venait de la retrouver,elle,la femme de sa vie et de ses rêves,après plusieurs semaines de séparation.Il ne savait toujours que peut de choses sur elle,mais au final,cela ne l'interessait qu'au second plan.Lidwine était la femme de sa vie.Peu importait qui elle soit,elle était et resteras sans doute pour toujours,l'unique femme que Haseo Weapons soit en mesure d'aimer après son reveil en tant qu'ancien être Antarr.Oui,elle était l'unique femme qu'il était capable d'aimer.La seule pour laquelle il se sacrifierait corps et âme,et peu importe qui elle était vraiment.Elle pouvait être une meurtriére,une dévérgondée,une pauvre idiote sans le moindre sens moral,ou une combinaison de tout cela a la fois,elle était quand même l'unique femme qui tenait entre ses doigts le coeur d'Haseo.Il ne pouvait pas le reprendre,maintenant qu'elle le lui avait aussi habilement sutbilisé.Ou peut être lui avait t-il offert?Peu importe.De toutes maniéres,il était avec elle.Avec la femme de sa vie,et elle même était vraisemblablement amoureuse de lui.Et cela était le plus beau cadeau que l'on aurait put lui faire dans sa vie.Aimer et être aimé en retour était une chose incroyable pour lui.Il avait déja éprouvé cela auparavant,mais l'avoir ainsi perdu de vue,puis retrouvé était formidable.Un peu comme être parti d'un endroit particulier qu'on adorait pour plusieures années,et y revenir enfin en constatant que l'endroit avait évolué en quelque chose d'encore meilleur.Oui,c'était un peu comme cela.Le fait d'avoir été incapable de ressentir les sentiments réciproques pendant aussi longtemps,et d'enfin les retrouver sous l'effet de la fameuse rencontre providentielle et magique procurait au mercenaire une sorte d'effet euphorique.Il se sentait si bien qu'il avait envie de placer Lidwine juste a coté de lui pour regarder la glace fondre doucement sous l'effet du soleil.Pour regarder divers animaux des neiges courir dans ces bois blancs.Pour la regarder elle,et sa silouette de démone divine dans l'entourage totalement blanc qui ceinturait le jeune couple.Il voulait aussi l'avoir dans sa couche,bien évidemment,mais....Pas de la même maniére que...Que "d'habitude" dirons nous.Haseo avait prit pour "habitude" de ne coucher avec des femmes parce qu'il en avait envie.Evidemment,c'était aussi le cas avec Lidwine,mais cela ne s'arrêtait pas là.La plupart des relations d'Haseo n'étaient que des amourettes de jeunesses,des relations de pur plaisir avec des partenaires assez variées,et des éxperiences d'Antarr dans le but de trouver quelque chose qui procurait autant de plaisir que ôter une colone vertebrale de l'endroit ou elle se trouvait en temps normal.Oui,a part cela,Haseo n'avait eu que très peu de relations sérieuses,et c'était la premiére fois depuis son reveil qu'il ressentait quelque chose d'aussi fort envers quelqu'un.Envers une femme.Voilà pourquoi il l'avait embrassé avec toute la tendresse qu'il pouvait.Voilà pourquoi a présent,il se considérait dans un êtat second.Comme quelqu'un qui méritait d'aller au Paradis,en fait.Comme quelqu'un de bien et d'amoureux,d'une jeune fille qui l'aimait aussi.Et il était bien,simplement avec ça.Oui.

Malheureusement,les moustiques se pointent toujours quand on ne veut surtout pas d'eux.

« Quelle bonne surprise, si j'avais un jour cru pouvoir te revoir...Et en bien charmante compagnie, si je puis dire! Voilà une bien curieuse coïncidence, ne trouves-tu pas, Lidwine? »

Doucement,Haseo sortit de son pays coloré et joyeux dans lequel le baiser avec Lidwine l'avait doucement glissé.Il sortit pour redevenir l'être habitant dans un monde brutal et sans pitié.Pour redevenir quelqu'un qui n'avait pas de réel but en tête.Pour redevenir quelqu'un qui ne pardonnerait jamais a ce moustique d'être entré en scéne a cet instant précis.Il aurait put le faire plus tôt?Plus tard?Il fallait qu'il le fasse juste maintenant,juste alors qu'Haseo avait a peine effleuré les nuages du paradis.Il venait d'en ressortir en y étant plongé depuis a peine quelques instants.Il venait d'en ressortir a cause de quelqu'un.Haseo sentit les lévres de Lidwine s'éloigner des siennes.Il décida,par un court instant de lucidité,de se pourlécher les lévres afin de ne perdre aucune goutte de tout ce que Lidwine venait de lui concéder.Puis il rouvrit les yeux,les sourcils largement froncés,les yeux ecarlates rougeoyant de colére envers ce nouvel intrus.Un moustique géant.Haseo remarqua que sa compagne avait des yeux assez exhorbités,et regardait par dessus l'épaule du mercenaire aux yeux de sang.Celui ci en déduisit rapidement deux choses.De une,Lidwine et ce moustique se connaissaient.Au vut de la voix,ca n'était probablement pas la mére de la jeune démone,sinon le timbre serait plus féminin et plus agé.Au contraire,la voix du moustique était...Très caractéristique du moustique,en fait.Jeune et arrogante.Nasillarde vaguement sur les bords,peut être?En tout cas clairement masculine.Un jeune garçon donc,qui venait d'interrompre ce qui aurait put être le plus bel instant de la vie d'Haseo,et ce sans le moindre remord.Pour cela,le moustique paierait.Il était donc probable que le moustique soit une connaissance masculine de Lidwine.Peut être un membre de sa famille,ou un amant qu'elle aurait put avoir.Si c'était le cas,il allait pouvoir mourir en paix d'avoir un jour eu l'opportunité de toucher Lidwine Auura.Haseo le tuerait sans aucun remord,ou alors avec une pointe de désolation pour ce pauvre type dont le seul tord aurait été d'avoir interrompu la plus importante "conversation" que Haseo Weapons avait eu jusque là.Il avait réalisé aussi que si ils se connaissaient,il était évident que Lidwine ne l'appréciait fichtrement pas,ou ne s'attendait en aucun cas a le voir là.La thése du piége était donc réfutée avant même d'avoir été avancée.Haseo remarqua aussi que Lidwine cherchait quelque chose du regard.Probablement le trident.Le fameux trident que Lidwine portait souvent avec elle.Elle ne l'avait plus,il n'était plus là.Probablement éait t-il entre les mains du moustique a présent.Si il pensait avoir ainsi désarmé les deux personnages assis l'un sur l'autre,il se trompait lourdement.Haseo ne portait pas ses armes sur lui,il les invoquait grâce a des techniques magiques.Le pouvoir du cristal de Kara-Xanthe était encore en lui,et comme chaque être touché par ce pouvoir maudit,Haseo était doté de la faculté de se servir de la magie.En général il ne s'en servait que pour faire apparaître ses armes,mais il arrive qu'il érige des boucliers ou des boules de feu,avec.Après tout,on ne survit pas aussi longtemps a bon nombres de poursuivants sans des techniques de défense assez élaborées.Haseo était un attaquant dans l'âme,mais il pouvait parfaitement se défendre avec ses dons de magie.Ils n'étaient,certes,pas très élevés,mais assez pour lui permettre d'être encore vivant.En revanche,ils allaient peut être permettre au Moustique de ne plus être vivant d'ici peu.Lorsque Lidwine prononça le nom de "Lillianne" Haseo eu un doute sur le genre du moustique.Lillianne était un nom féminin.Un nom complétement féminin,oui.Pourtant,la voix était bien celle d'un homme.Il faut croire que ce moustique avait un nom véritablement anrogyne,alors.Il devait s'apeller....Lilian,ou Lilian,ou même Vivien.Peut être Haseo avait t-il mal entendu.Mais cela était peu probable après tout.Il avait une ouie très bien développée,et si Lidwine avait prononcé "Lilianne" il avait entendu "Liliane".Donc l'homme s'apellait très certainement ainsi.Quel prénom ridicule....

«Oh, je t'en prie! Qu'est-ce que tu fais ici? Je suis absolument certaine que tu n'as rien faire là, tout seul. Tu t'es perdu?»

Hum.De son coté,Lidwine semblait assez affolée.Ou tout du moins,elle n'était pas tranquille,cela se voyait et se sentait.Haseo était amoureux d'elle,il voyait bien quelque chose n'allait pas bien pour elle,depuis l'arrivée de cet individu.Elle n'avait pas l'air dans son êtat normal.Nul doute que ce "Lilian" quel qu'il fut,était quelqu'un de nefaste pour Lidwine.Et automatquement dans l'esprit d'Haseo,cela en faisait quelqu'un a éliminer."Lilian" avait déclaré plus tôt qu'au moindre mouvement,il tirait.Au vut des actions de Lidwine,il semblait évident qu'il possédait une arme a feu.C'était quelque chose de rare dans ce monde,une arme a feu.Et de cher.Mais redoutable.Les fois ou Haseo avait eu affaire a ce genre de matériel lui restaient gravés pas seulement dans la mémoire.Quelques impacts de balles se trouvaient encore sur sa peau,et même a l'arriére de sa nuque,qui avait heureusement été cette fois là,protégée par un bouclier de magie.Haseo fit doucement craquer sa nuque,persuadé qu'il avait tout le même le droit de bouger autant que Lidwine.C'est ainsi qu'il écouta sa petite amie parler quelques instants avant de le regarder,probablement en train de se demander ce qu'Haseo allait faire.

«Et au cas où la notion t'aurais échappée, ma 'compagnie', cela fait des années qu'elle ne te regarde plus. Cela ne t'a jamais vraiment concerné, de toute manière. Et je peux savoir ce que tu fais ici, à part voler mes affaires et nous menacer avec ton jouet? Tu es venu regarder le paysage?»

Haseo,malgré la situation,eu un sourire.Elle ne pouvait s'empêcher de le séduire,même dans ce genre de contraintes et d'événement,elle le séduisait encore par son attitude.Il eu de nouveau envie de se serrer contre elle après ce qu'elle venait de dire,mais se retint avec fermeté.Ca n'était plus le moment de batifoler.Doucement,Haseo prit une inspiration avant de se retourner vers l'agresseur au pistolet.Le mercenaire tentant de gommer toute trace d'origine Antarr de ses traits parvint a afficher un visage assez peu commun,plutôt impressionant,mais en aucun cas d'origine Antarr.Il froncait les sourcils envers ce type,regardant Lidwine encore une fois,avant de se retourner totalement vers ce "Lilian".Il ressemblait assez a Lidwine,a bien regarder.De loin,en tout cas.Il y'avait vaguement un air de famille...Mais cela ne voulait pas tout dire pour autant.Haseo regarda le pistolet,sans rien dire.Il se contenta simplement de concentrer son pouvoir magique en lui dans l'optique de dresser un bouclier si besoin est.Une fois celui ci conçu,il lui aurait suffit de se jeter sur Lilian en brandissant une dague sortie de nulle part grâce a sa capacité spéciale.A ce moment là,plus aucun doute sur ses origines Antarrs,mais au moins plus de témoin non plus.Seulement,il ne pouvait pas le tuer si facilement.Pas encore.Haseo se contenta donc de jauger Lilian du regard,sans rien dire,se contentant d'attendre.Lidwine pouvait peut être régler cela par la diplomatie.Peut être.

Lilian n'avait jamais prétendu une seule fois dans sa courte vie être le fils ou le frère que tout le monde rêvait d'avoir. Il n'aurait jamais osé le prétendre, tant ceci aurait paru déplacé et faux. Il le savait bien, et avait eu l'occasion de s'en rendre compte plus d'une fois, il faisait parti de cette catégorie de personnes que l'on désirait savoir le plus loin possible de nous, qu'on envoyait en paquet cadeau à de grands inconnus histoire de lui 'apprendre la vie' et qu'il ne recommence pas ses erreurs passées. Oh oui, n'importe qui aurait pu remarquer, à la manière dont en parlait le jeune Démon aux yeux rouges, que ce dernier n'avait toujours pas pardonné à sa famille de l'avoir envoyé dans cette Académie, tout à l'Ouest d'Hatès, suite à cette rencontre qu'il avait faite entre l'œil droit de sa soeur et ce couteau prit au hasard sur une des nombreuses tables de leur demeure. Et certainement ne lui pardonnerait-il jamais, aussi triste que cela puisse paraître. Aux yeux de Lilian, toutefois, rien de tout cela n'était 'triste', car après ces quelques années passées entre les murs de cette école où on lui remémorait chaque jour que Dieu faisait ce qu'il avait fait subir à sa soeur, les derniers liens qui l'unissaient par le passé à sa famille avaient définitivement été rompus. Qu'on ne le prenne pas pour un monstre, lui aussi ressentait la joie, la peur, la tristesse et l'amour. Il n'était pas une sorte de Monsieur-sans-cœur qui pouvait se passer de la compagnie des autres et vivre en ermite le reste de sa pauvre vie, certainement pas. Comme chaque personne en ce monde, il avait besoin d'être entouré pour bien se sentir, et cet entourage dont-il avait besoin, sa famille en avait un jour fait parti. Seulement...Au fils des années et jusqu'à ce jour fatidique, les liens s'étaient épuisés à force de disputes et principalement à cause de ce sentiment d'injustice et d'infériorité qu'il avait commencé à ressentir envers la manière dont leur mère traitait sa soeur aînée. Cette différence de traitements entre eux n'avait jamais été du à autre chose que leur différence d'âge, mais sur le moment, pour le petit garçon qu'il était alors, ça avait paru tout sauf évident. Et il avait beau se le répéter aujourd'hui, que leur mère n'avait voulu que bien faire, et éloigner le plus jeune de ce qui pouvait le blesser, pensant sûrement que de cette façon, il n'adopterait pas le comportement impulsif et bagarreur de sa soeur. Il se le répétait en boucle et pourtant, cette colère sourde qui lui tordait l'estomac ne voulait pas disparaître, et il savait qu'il n'aimerait plus jamais sa mère de la même façon, pas plus que sa soeur, d'ailleurs. Parce que pour lui, ce qui lui été arrivé était profondément injuste, et que sa mère n'avait fait ça que pour se débarrasser de lui, car de toute façon, elle l'avait toujours préféré à lui. Pourquoi? Parce qu'il ne lui ressemblait pas? Parce qu'il avait le visage de son père? Parce qu'il avait toujours été quelque peu violent? Il ne savait pas. Et pour parler franchement, cela lui importait peu, à présent. Le mal était fait, et il ne serait plus jamais le même. Ses sentiments avaient changés. Il n'avait plus besoin de ces deux femmes qui avaient constitués de si longues années durant sa seule et unique famille, refuge ultime à ses larmes de douleur. Elles l'avaient abandonnés, comme son père l'avait abandonné avant même de voir son visage, et ça, il ne leur pardonnerait jamais. Elles pouvaient mourir, il s'en moquait royalement. Il n'avait plus aucun lien avec elles. Elle n'étaient plus rien à ses yeux. Et si les choses n'étaient pas ce qu'elles étaient, sûrement se serait-il fait un plaisir de torturer Lidwine jusqu'à ce qu'elle le supplie de l'épargner. Il l'aurait fait, et elle savait qu'il l'aurait fait. Quiconque le connaissait savait pertinemment que ses menaces étaient rarement des paroles en l'air. S'ils bougeaient, il tirerait. Il jurait qu'il tirerait. Pas dans la tête, non, le but n'était après tout pas de les tuer, il ne voulait pas avoir plus d'ennuis qu'il n'allait déjà en avoir pour s'être éloigné sans autorisation du groupe! Mais dans les genoux, pour les obliger à devoir ramper et ne plus pouvoir se relever, il l'aurait par contre fait. S'ils voulaient tant que ça se lever, il leur donnerait l'occasion de pouvoir rester des semaines et des semaines sans pouvoir ne serait-ce que s'asseoir, ça leur apprendrait à lui désobéir. Et puis, ce serait entièrement leur faute, non? Il l'avait bien dit: Levez vous, et je tire. A partir de là, ils étaient prévenus, et la faute leur incombait s'ils décidaient de malgré tout braver cet interdit.

En les menaçant avec son pistolet, il ne cherchait pas à les tuer, c'était purement dissuasif. Il n'était pas venu ici dans le but avoué de mettre fin à leur existence, bien que c'eut été agréable tout de même. Il avait simplement relevé un stupide pari, était venu jusqu'ici, et avait par le plus grand et étrange des hasards croisé le regard de sa soeur qu'il n'avait pas revu depuis deux ans déjà. Une petite discussion s'imposait, dans ces circonstances, n'est-ce pas? Le vol de l'arme de la jeune femme aux cheveux violets n'était qu'une simple précaution car il était certain que si elle avait eu on arme en main, elle aurait tentée de l'embrocher par la suite! Et merci, il préférait éviter de rendre l'âme ici même, à un si jeune âge, et des mains d'une fille qu'il détestait plus que tout. Dooonc, pour résumer, s'ils restaient bien tranquilles tout le temps de leur discussion, il ne leur ferait aucun mal, et irait déposer le trident plus loin en partant, de manière à ce que Lidwine puisse le récupérer par la suite. En revanche, s'ils décidaient de bouger, ce qui aurait été proprement stupide, mais savait-on jamais, ces deux là pouvaient et étaient très certainement limités, ils se feraient blesser, et ce ne serait en aucun cas sa faute. Il les avaient prévenus. Après...Si ça les amusait de se faire tirer dessus, c'était eux qui voyaient, ce n'était plus de son domaine de compétence.

Lilian ne quitta pas le visage stoïque qu'il avait adopté lors de sa réflexion lorsque Lidwine prononça son nom, son regard grenat posé sur le visage de l'homme qui se tenait à côté de la Démone aux yeux violets. Des cheveux trop clairs, aussi blancs que la neige, et des yeux aussi rouges que le sang. Ce simple détail fit se froncer les fins sourcils de Lilian, alors que son pistolet restait fermement braqué dans la direction des deux amants. Des yeux rouges, alors qu'il n'était pas un Démon? Étrange. Le garçon aux cheveux noirs savait reconnaître ceux qui appartenaient à sa race, et il était clair que le garçon aux cheveux blancs n'était pas un Démon, ni même un métisse, il s'en serait aperçu, le cas échéant. Et comme il ne semblait pas posséder les attributs communs aux Elfes, il en déduisit qu'il devait être un humain. Un simple humain. Un humain avec des yeux rouges? Lilian n'en avait jamais vu jusqu'ici, mais personne ne lui avait dit que c'était impossible. Personnellement, il penchait plus pour des yeux marrons avec une teinte rouge dans la lumière, c'était tout de même plus censé. En tous les cas, ce type lui faisait une drôle d'impression, le genre d'impression que l'on ressent face à un homme de deux mètres de haut, au regard vide et tout de noir vêtu. Une impression de malaise, ténue certes, mais tout de même présente. Malgré ça, le cadet Auura ne cilla pas, immobile comme le marbre, ne quittant pas sa soeur et l'autre des yeux, attentif au moindre mouvement de ces derniers. Ils bougeaient, et il tirait, c'était aussi simple que ça. A voir la manière dont se comportait Lidwine, les ongles enfoncés dans son bras après sa tirade, il doutait qu'elle bouge. Elle savait à quoi s'attendre de sa part, de toute évidence. L'autre à côté d'elle, en revanche, avait l'air de l'archétype du guerrier sanguinaire qui reposait sa victoire sur ses armes et non sur son intelligence. Qu'à cela ne tienne! Il serait ravi de lui percer les genoux, une balle dans chaque, pour lui apprendre que quand il avait une arme braqué sur lui, et qu'il n'était clairement pas en position de force, tout ce qu'il devait faire était se taire et obéir à ses directives. Perdre ses genoux ou avoir la vie sauve? Il se demandait ce qu'il choisirait, ce brave homme. Il verrait, par sa réaction, s'il avait un minimum de jugeote ou non.

Retrouvant un sourire tout sauf rassurant, qui vint étirer ses fines lèvres, Lilian laissa s'échapper de ces dernières un petit rire. Oh que oui, ce qu'elle faisait ne le concernait plus et, en y réfléchissant bien, ça ne l'avait même jamais concerné, comme elle l'avait si gentiment fait remarquer. Elle pouvait s'envoyer en l'air avec le premier venu près du lac si ça lui chantait, jusqu'à ce qu'elle attrape une maladie et ne meurt dans d'atroces souffrances. Pour sûr, elle l'aurait bien mérité, et lui en aurait bien rit. Et quant à la raison de sa présence en ces lieux...Et bien, elle le saurait bien vite, n'est-ce pas? Ce n'était pas comme s'il s'était échappé de son Académie pour aller tuer deux ou trois personnes dans la capitale ou n'importe quel village qu'il trouverait sur son chemin. Violent et colérique, oui, il le concédait, mais il n'était pas un assassin. Ôter la vie à quelqu'un ne l'intéressait pas le moins du monde. Un visage était bien plus beau tordu dans une pure expression de frayeur que raidit par la mort. Si c'était froid, ça ne l'intéressait pas.

« Ce que je fais là? Ça ne te concerne pas. Finit-il par répondre, avec une moue ennuyée, Quant à savoir si j'ai quelque chose à faire en ces lieux...Sérieusement, qu'est-ce qui te fais croire que je n'ai pas le droit d'être ici? Tu ne sais pas même où je vis en ce moment même. »

Il marqua une légère pause, durant laquelle il ne fit qu'observer ses deux interlocuteurs, reprenant ensuite, sur le même ton cassant et froid comme la neige qui tombait si souvent sur la contrée des glaces:

« Je passais, puis mon regard s'est malheureusement attardé sur une vieille connaissance. Alors je me suis dit...pourquoi ne pas dire bonjour? C'est la moindre des choses. Tu sais bien combien je détesterais passer pour quelqu'un d'impoli à tes yeux. »

Sur la fin de sa phrase, son ton s'était fait moqueur, alors qu'un sourire en total accord avec son ton de voix était de nouveau venu étirer ses lèvres. IL gardait fermement son arme braqué vers ceux qui lu faisaient face, prêt à tirer au moindre mouvement suspect. Il n'avait pas peur, Lidwine n'avait pas son arme, de ce qu'il en savait n'avait jamais été très douée en magie, et l'autre à côté d'elle était un humain, donc par définition incapable d'user de magie. Il ne savait pas s'il était armé, mais ça n'avait dans le fond pas grande importance: Le temps qu'il fonde sur lui armé d'une épée ou quoi que ce soit d'autre, il aurait parfaitement le temps de lui tirer dans les genoux ou n'importe où d'autre afin de le stopper définitivement sans sa course. Mais il n'était pas stupide au point de l'attaquer, n'est-ce pas?

Lui, avec sa parfaite maîtrise des armes à feux et de la magie, était le maître du jeu dans cette petite confrontation. Et ça, il pensait que personne ici ne l'ignorait.

« Et lui? Une simple conquête, un véritable amour? Ajouta-t-il, désignant l'homme aux cheveux blanc du menton, Est-ce qu'il vient seulement d'Hatès? Tu peux parler de moi, mais notre mère sait-elle que tu es ici en compagnie d'un homme? J'en doute. De plus... »

Il fronça de nouveau ses sourcils, se disant que décidément, quelque chose clochait chez ce type:

« Il m'a tout l'air d'être quelqu'un de fort particulier. D'où vient-il? »

Peut-être venait-il d'Hatès, mais Lilian n'ayant jamais vu son visage auparavant, se permettait d'en douter. Étant Bourgeois, il avait côtoyé pas mal de monde dans son enfance, des basses comme des hautes classes de la société, et s'il n'avait ne serait-ce qu'une seule fois croisé le regard de cet homme dans son enfance, il était certain qu'il n'aurait jamais pu l'oublier. Un humain avec des yeux si rouges, et des cheveux si blancs...Ce n'était définitivement pas banal.

[Lilian Weapons, oui, ça le fait bien.-___ù]

{Finalement, on garde Lilian Auura, Lidwine Auura et Haseo Weapons. Ca va très bien comme ça.v__v

D'ailleurs ça le fait grave pas, Lidwine Mavis. Je viens de m'en rendre compte.=~=}

Lidwine allait commettre un meurtre. Voilà, un meurtre. Ce ne serait pas prémédité, mais ce ne serait pas un accident : ce serait un meurtre. Elle allait tuer son cadet, l'enterrer près du lac et rentrer chez elle en toute impunité, et personne ne saurait jamais ce qui s'était passé. Sa mère s'en rendrait sûrement compte si elle prenait des nouvelles de lui, les autres personnes, là où il était, s'en rendraient sans doute compte aussi : mais elle s'en fichait complètement. Il l'énervait, il l'agaçait et elle avait envie de le tuer, voilà tout. Ça aurait réglé bien des problèmes, et aurait mis un point final aux questionnements stupides qu'elle se posait sur l'endroit où il était ou la personne qu'il était devenu. Deux ans, ce n'était pas si long. C'était loin d'être court pour autant. Et elle se doutait bien que pour Lilian, qui avait été 'exilé', plus ou moins, de chez lui, ç'avait été un changement conséquent. Sûrement pas agréable, dans les faits ; mais comment en être sûre? Peut-être se sentait-il mieux que bien là où sa mère l'avait envoyé, peut-être avait-il un grand nombre d'amis, peut-être ne serait-il revenu pour rien au monde. Oui, peut-être que c'était mieux comme ça, qu'il valait mieux pour lui qu'il ait été envoyé là-bas. Mais franchement? Elle en doutait. Elle pensait bien qu'il lui en voulait, elle pensait même qu'il la détestait, à vrai dire. Et les rares fois où elle s'était figurée leur retrouvailles, elle avait eu beau tourner et retourner la situation dans tout les sens..., ça n'aurait jamais pu bien se passer. Pas aussi mal que là, certes, mais jamais elle n'avait pensé ou espéré qu'ils pourraient bien s'entendre à nouveau. Le jour où son jeune frère l'avait éborgné, il avait définitivement brisé tout ce qu'il pouvait y avoir de bien et d'agréable entre eux. Et leur mère l'avait envoyé elle ne savait même pas où, 'pour le calmer', comme elle l'avait si bien dit. Comme s'il comptait devenir sage et posé..., elle n'y avait jamais cru une seule seconde, et à présent elle en doutait encore plus qu'auparavant. Ils étaient fait sur le même modèle, tout les deux : ils ne seraient jamais des personnes calmes et gentilles, ils ne pourraient jamais être deux adultes responsables privilégient la diplomatie et la discussion. C'était dans leur caractère, on ne pouvait pas y faire grand chose. Quel gâchis. Parfois, quand elle voyait sa mère assise seule dans le salon, elle se disait que sa vie devait lui semblait bien triste, désordonnée, sans réel sens. L'homme qu'elle aimait l'avait quittée, lui laissant deux enfants dont elle avait dû s'occuper seule. Elle avait dû supporter les regards de travers quand on apprenait qu'elle était mère mais seule. Elle avait dû supporter les bagarres incessantes de ses deux enfants tout en gérant elle-même son entreprise. Son fils avait éborgné sa fille, et elle avait dû l'envoyer ailleurs, très loin d'elle. Et pour finir, sa fille n'avait cessé de lui créer des ennuis et de se faire mal voir. Alors oui, sans nul doute, Lidwine plaignait sa mère. C'était normal, après tout, quand elle était une des nombreuses raison qu'elle avait d'aller mal. En y réfléchissant bien, le départ de Lilian avait dû beaucoup l'affecter, malgré que la décision venait d'elle. La jeune démone s'était bien rendue compte que, un long moment après que son frère soit partie, sa mère s'était montrée bien plus froide qu'à l'accoutumée avec elle. Comme si c'était sa faute, en quelque sorte, si maintenant elles n'étaient plus que toute les deux. Elle la comprenait, d'un certain côté, mais n'approuvait pas du tout ce point de vue. Comme si elle avait demandé à cet imbécile de lui entailler le visage! Ce n'était tout de même pas elle qui lui avait donné le couteau en disant 'tiens, ça ferait bien d'avoir un œil en moins, tu m'aides?'. Il n'avait qu'à s'en prendre à lui-même. C'était de sa faute, s'il n'était plus le bienvenue chez elles et qu'il avait dû quitter le domicile familial. Lidwine s'était habituée à son absence, et en deux ans elle avait eu tout le temps de le ranger dans un coin de sa mémoire et de faire comme s'il n'avait jamais existé. Elle avait eu tout le temps nécessaire pour cela, oui, et s'y était bien employée, de manière efficace. Et le pire, dans cette histoire, était qu'elle ne l'avait jamais détesté. Elle se battait avec lui, oui : mais elle ne l'avait jamais haït, elle n'avait jamais voulu le voir mort, elle l'aurait protégé s'il avait eu des ennuis. Maintenant, c'était trop tard. Elle ne pourrait jamais retourner dans le passé et elle lui en voulait terriblement de l'avoir défiguré. Alors s'il pouvait mourir, oui, qu'il le fasse. De toute façon, qu'il soit mort ou vivait, quelle différence est-ce que ça faisait? Elle ne le voyait jamais, n'entendait jamais parler de lui, ne parlait elle-même jamais de lui. Elle s'était faite à l'idée, d'ailleurs, de ne plus jamais le revoir. Elle pensait bien encore quelques minutes auparavant que jamais elle ne pourrait plus lui parler et revoir son visage. Eh bien, elle s'était trompée. Il était là, maintenant, juste devant elle, et elle avait l'impression de ne jamais l'avoir vu passer la porte pour ne plus rentrer. Et le pire dans tout cela était qu'elle n'avait pas la sensation de l'avoir perdu de vue pendant deux ans. Elle était toujours aussi énervée contre lui, et avait l'impression désagréable qu'il venait tout juste de lever le couteau vers elle.

Voilà pourquoi, s'il n'avait pas volé son trident, elle aurait adoré lui crever l'œil à son tour. Voilà qui serait fait et bien plus juste, comme punition. Qu'ils soient à égalité, en quelque sorte. Qu'elle puisse arrêter de le détester de la sorte.

Lidwine garda son regard rivé sur le garçon aux cheveux noirs, se demandant ce qu'il comptait faire. Bien, il lui avait pris son arme et il les menaçait avec la sienne : et maintenant? Ils rattrapaient le temps perdu? Il comptait les tuer, peut-être? Elle ne pensait pas qu'il aurait été jusque là, à moins qu'il ne soit devenu tout à fait fou à lier durant son séjour 'ailleurs', mais sait-on jamais. La demoiselle aux cheveux mauves tenait à parer à toute éventualité, au cas où. Elle jeta un nouveau regard à Haseo, à côté d'elle, se demandant ce qu'il pensait de la situation. Pas grand chose, sans doute ; et puis ce n'était pas comme s'il pouvait faire quoi que ce soit, lui non plus. Antarr ou pas, il n'était pas à l'épreuve des balles. Elle aurait volontiers usé de magie pour se protéger ou essayer de désarmer son frère, mais n'essayerait même pas. A quoi bon? Elle avait toujours été particulièrement malhabile avec la magie, et n'avait de toute façon pas un grand potentiel à la base. Et quelque chose lui disait que ce n'était pas le cas de son frère, curieusement. Oh, elle était même sûre qu'il avait dû longuement s'entrainer pour manier parfaitement son arme, qu'il savait utiliser la magie à la perfection. Oui, elle en était certaine. C'était tout à fait le genre de choses qu'il pouvait être capable de faire, et qu'il aurait fait. Non, mieux valait se tenir tranquille pour l'instant et attendre de voir comment les choses allaient tourner. Il allait finir par partir, oui. Il ne lui ferait rien si elle ne bougeait pas et faisait ce qu'il disait. Là où s'inquiétait, c'était justement pour soin compagnon. Haseo. Pouvait-il s'en prendre à lui, ou sentir que quelque chose n'allait pas? Elle ne niait pas qu'il dégageait quelque chose de particulier, et elle avait attribué cela au fait que c'était un Antarr. Seulement si elle pouvait l'avoir senti la première fois qu'elle l'avait vu, le Démon aux yeux rouges pourrait sûrement faire de même. Et ce qui l'inquiétait, justement, était qu'il crée des problèmes à Haseo. Parce que là, tout les scénarios qui lui venaient en tête lui faisaient peur. Réellement peur. Et pour elle, et pour lui. Surtout pour lui.

« Ce que je fais là? Ça ne te concerne pas. Quant à savoir si j'ai quelque chose à faire en ces lieux...Sérieusement, qu'est-ce qui te fais croire que je n'ai pas le droit d'être ici? Tu ne sais pas même où je vis en ce moment même. »

Lidwine esquissa une grimace, mais ne répondit rien. Qu'aurait-elle pu y répondre? Il avait raison. Ça ne la regardait pas, et elle ne savait pas où il vivait. Elle n'en avait pas la moindre idée, pas la plus petite. Sa mère avait toujours refusé de lui dire quoi que ce soit, si bien qu'elle ne pouvait même pas dire s'il était dans une école, dans un quelconque centre, s'il était seul, avec beaucoup d'autres personnes, avec un petit groupe de personnes..., elle n'en savait rien. Mais elle était sûre d'une chose : si elle l'avait pu, elle lui aurait fait ravaler son sourire et il n'aurait plus jamais eu envie de rire de sa vie.

La jeune démone répondit au ton moqueur de son cadet par un sourire hypocrite, enfonçant un peu plus ses ongles vernis dans son bras. Oh, elle ne doutait pas qu'il détesterait sembler impoli à ses yeux, c'était presque l'évidence. Comme c'était touchant, la sincérité, l'amour fraternel, le pardon..., autant de notions que les Auura n'avait jamais intégré, et ne semblaient pas prêt à apprendre. Bien. Elle s'en fichait, elle avait juste à attendre qu'il parte et le problème serait réglé. Elle passerait le bonjour à leur mère de sa part, et rien qu'au regard qu'elle lui lancerait elle saurait si oui ou non il était normal qu'il soit dans les parages. Même si elle doutait que ce soit le cas.

« Et lui? Une simple conquête, un véritable amour? Est-ce qu'il vient seulement d'Hatès? Tu peux parler de moi, mais notre mère sait-elle que tu es ici en compagnie d'un homme? J'en doute. De plus... »

Lidwine retint sa respiration dans un mouvement de pur réflexe quand Lilian fronça les sourcils en direction d'Haseo. Elle tenta malgré tout de garder son calme et de garder son expression agacée mais relativement sereine, craignant qu'il ne remarque qu'elle s'inquiétait. Pas pour la première partie de sa phrase, non : ça n'avait pas la moindre importance, et elle se fichait bien qu'il pense ou non que sa mère était au courant, au même titre qu'elles e moquait de l'image qu'il pouvait avoir d'elle. Ça ne pouvait que difficilement être pire que la réalité de ce côté là de toute façon, donc qu'importe. Ce qui lui faisait relativement peur, en revanche, était qu'il comprenne que son amant ne venait pas d'Hatès, en premier lieu. En deuxième lieu et à plus forte raison, elle craignait qu'il ne comprenne que, au moins en parti, c'était un Antarr. Qu'aurait-il fait s'il l'avait su? Il aurait pu aller trouver les autorités. Il aurait pu lui faire avoir des problèmes monstres, à lui et à elle. Et s'il lui avait demandé de l'abandonner là pendant qu'il allait le livrer aux autorités? Qu'aurait-elle pu faire, si ç'avait été le cas? Et qu'aurait-elle choisi, entre se créer de très graves problèmes à elle et à sa mère et abandonner Haseo? Elle n'avait pas envie de savoir, elle n'avait pas envie de répondre, elle ne tenait pas à tester son amour ou son courage, pas plus que son amour et sa fidélité envers sa patrie. Il ne fallait pas qu'il sache, voilà tout.

«Notre mère n'a aucunement besoin de savoir précisément tout ce que je peux bien faire, répondit-elle en haussant les épaules, l'air aussi détendue que possible. Et savoir ce que je ressens ou non pour lui ne changera pas ta vie.»

Lidwine fit mine de réfléchir un court instant puis arqua ses sourcils, comme si elle venait de se rendre compte de quelque chose d'évident.

«Oh, mais attends : ça ne te regarde pas. En fait, rien de ce que tu as demandé ne te regarde, que ce soit de près ou de loin. Comptes-tu nous retenir longtemps sans raison, ou vas-tu nous laisser tranquille? Je n'ai pas que cela à faire, vois-tu.»

Invité

[Lidwine Mavis où Keith Auura....

Grmpf. Ca aurait été mieux Lidwine Weapons... Tant pis.XDD]

Haseo avait toujours detesté le genre de situation ou, malgré toute sa force et sa puissance martiale, il était totalement impuissant. Et si cela se faisait souvent ressentir dans les moments ou les problémes étaient d'ordres politiques, cela était encore plus frustrant quand les dits problémes étaient en fait d'ordre physique. Quand il savait que si il n'y avait pas eu ceci où cela, il n'aurait pas eu ce genre de problémes. Il savait très bien que, malgré son armure il n'avait aucune chance de resister à une balle dans la tête. Dailleurs, il ne la portait pas actuellement, son armure. Il aurait bien eu du mal, c'était une mission de discrétion, cette fois ci. Il n'avait pas a cherché un fragment du cristal dans un environnement necessitant une protection supplémentaire. De plus, il était là pour Lidwine, plus que pour le caillou qu'il était censé chercher, il fallait être honnête. Et une armure ornée de pics noirs n'était pas le vêtement le plus agréable pour une rencontre avec celle qui habitait le semblant de coeur qui lui restait. Même si il l'avait eu sur lui, de toutes maniéres, il était bien conscient que cela n'aurait sans doute pas changé grand chose. Le type qui s'apellait "Lilianne" n'était pas un amateur avec les armes a feu. Cela, Haseo pouvait le dire d'un simple coup d'oeil. Il n'était peut être pas un tireur d'élite digne des armées de snipers d'Hatès ou quelque chose du genre, mais c'était très probablement un amateur éclairé, voire plus. Il tenait son pistolet de maniére très assurée, et avec une prise parfaitement adaptée. Il avait un pistolet, et il savait s'en servir. Il y'avait une chance pour que ce type ne sache pas viser avec son arme, mais au vut de sa maniére de la brandir, Haseo pensait plutôt que si il viserait la tête, la balle atteindrait la tête. Il ne savait pas si c'était bien le cas de ce type, de faire parti de ce genre de personnage capable de faire aller une balle d'arme a feu là où ils le désiraient, mais il ne préférait pas prendre de risques. Il s'était déja retrouvé en face de tireurs, c'était loin d'être la premiére fois, en tout cas. Il était toujours vivant, preuve qu'au final, il avait réussi a s'en sortir toujours quand il le pouvait. Mais là, il ne pouvait pas. Il y'avait Lidwine juste à coté de lui, il était tenu en joue a une distance plus que respectable, et ne portait aucune autre protection que des vêtements noirs. Des vêtements normaux dailleurs, puisque pour cette fois ci, il avait cherché a être discret plus qu'autre chose. Même si au final, son visage en lui même n'était pas du tout l'incarnation de la discrétion.... Mais cela pouvait s'arranger, il suffisait juste qu'il s'entraîne a calmer l'aura d'Antarr qui se dégageait de lui. Cela pouvait se faire, non? Après tout, il éprouvait des sentiments Humains, il était a demi-humain. Il n'était pas un Antarr, du moins pas complétement. Se faire passer pour un humain devrait être quelque chose de simple, il fallait juste qu'il comprenne comment faire. Pour l'instant, il ne le pouvait pas, en tout cas, et nul doute que le jeune garçon avec le pistolet avait très clairement remarqué la spécificité d'Haseo. Des cheveux blancs, ça n'était pas particuliérement rare en Lysandre, en revanche des yeux rouges pour un humain c'était déja bien plus rare. Et pas d'un rouge marron, en plus, un vrai beau rouge-grenat. Quelle plaie.... Ca l'avait bien aidé pour terroriser certaines victimes, mais la plupart du temps, ça lui attirait plus des regards interloqués, et méfiants. Avait t-on idée de naître avec des yeux de cette couleur parmi la race humaine? Il n'y pouvait pas grand chose, certes, mais c'était ainsi, ses yeux étaient rouges naturellement, et ses cheveux n'avaient pas une couleur aussi dérangeant que cela dans le fond. C'était surtout ses yeux, et le fait qu'il était humain. Et le fait qu'il n'était pas complétement humain, aussi. Tout ceci devait donner une impression bizzare quand on le regardait pour la premiére fois. Sans doute le jeune "Lillianne" avait t-il noté ces choses là. Haseo l'aurait parié, même si il n'avait personellement rien remarqué, trop occupper a fixer le canon de l'arme qui le tenait en joue. Dans ce genre de situation, l'arme était plus importante que tout. Si elle bougeait d'un milimétre, le tir ne serait plus mortel, si elle bougeait de quelques centimétres, le tir partirait dans une direction totalement opposée a celle voulut à la base. Il ne remettait pas en doute les capacités de tireur de "Lillianne" mais simplement, ce genre d'attitude l'avait sauvé plus d'une fois lors d'une rencontre avec ce genre de matériel. Le tireur avait parfois la fâcheuse tendance a décaler son arme de quelques pouces, et cela suffisait a un guerrier aussi aguerri qu'Haseo pour prendre automatiquement l'avantage. Bon, dans le cas présent, ça serait très très dur, remarque. Il était assis par terre, dos tourné a son agresseur, seul son visage était en face du jeune garçon. Lidwine était juste à coté de lui, et la distance qui les séparait était trop grande pour qu'il puisse la franchir en peu de temps. Il fallait attendre. Attendre et espérer qu'il ne presse pas la gachette.

« Ce que je fais là? Ça ne te concerne pas. Quant à savoir si j'ai quelque chose à faire en ces lieux...Sérieusement, qu'est-ce qui te fais croire que je n'ai pas le droit d'être ici? Tu ne sais pas même où je vis en ce moment même. »

Ah bon...? Dans ce cas, il était encore plus probable qu'il s'agisse d'un ancien amant de Lidwine... Du moins, c'était la thése la plus probable. Dans les souvenirs d'Haseo, la jeune femme lui avait révélé avoir souffert à vause de quelqu'un auparavant. Du moins, il avait le souvenir qu'elle lui avait dit quelque chose de ce genre. Peut être était-ce lui, le fameux ancien compagnon de la jeune fille? A cette pensée, la colére d'Haseo envers ce petit démon ne fit qu'augmenter, et de maniére assez exponentielle. Il avait fait du mal à Lidwine, il lui avait peut être brisé le coeur, laissée en larmes dans sa maison, qu'est ce qu'il en savait? L'important, c'était qu'il y'avait une chance pour que ce type soit quelqu'un ayant fait du mal à la personne qu'Haseo aimait le plus au monde. Et cela, même si il était du bon coté du pistolet, ça n'était guére un sort enviable. En attendant, Lidwine le connaissait, mais sans savoir où diable il vivait. Ce qui était quelque chose d'assez étrange, peut être était t-il juste une connaissance? Ou peut être avait t-il déménagé suite à quelque événement inconnu... Ce qui était dans un sens plus crédible, puisqu'ils avaient l'air de bien se connaître tout les deux. Et de plus, cela appuyait la théorie selon laquelle cet homme était un ancien petit-ami de Lidwine. Plus Haseo pensait a la situation et à la relation entretenue par ces deux Démons, plus sa haine envers le jeune "Lillianne" augmentait. Il faisait toutefois tout pour se calmer, ne laissant rien paraître sur son visage aux yeux rubis. Il ne devait en aucun cas montrer de la colére, cela pouvait révéler a ce type automatiquement le fait que Haseo n'était pas qu'un simple humain avec des yeux d'une couleur particuliére. Il ne devait en aucun cas montrer qu'il nourrissait des envies de meurtre envers ce petit garçon, sinon il deviendrait plus qu'évident qu'il mettrait sa tête sur le billot. Il ne devait pas montrer la moindre émotion. Juste se concentrer sur la situation, attendre un moment où il pourrait agir. En attendant, fixer le pistolet, faire basculer son regard quelques instants sur tout ce qui pouvait paraître avec de l'interêt, et écouter les échanges de paroles. Il ne pouvait faire que cela, et ç'était réellement frustrant, dailleurs.

« Et lui? Une simple conquête, un véritable amour? Est-ce qu'il vient seulement d'Hatès? Tu peux parler de moi, mais notre mère sait-elle que tu es ici en compagnie d'un homme? J'en doute. De plus... »

Haseo sentit Lidwine se tendre pendant un court instant, mais uniquement parce qu'il était encore tout près d'elle, et qu'il était dans un êtat d'êxtrême concentration. Il la comprenait, ce jeune garçon venait tout juste de mettre le doigt sur quelque chose de très délicat. Haseo ne venait effectivement pas d'Hatès, et il n'était même pas un être humain tout à fait normal. Il était un chercheur de Kara-Xanthe qui trouvait des morceaux du cristal sur le territoire Hatésien pour le compte de Dail Shan'haron. Et ça, il ne fallait surtout pas que "Lillianne" le sache. Pour autant, malgré le fait que le jeune garçon ai justement mit le doigt là où il ne fallait pas, Haseo n'eu pas le moindre changement d'expression. Tout juste si il haussa simplement les sourcils de maniére quasi-imperceptible pour quelqu'un se trouvant aussi loin. Haseo ne savait pas pourquoi il avait dit ça, mais il n'avait aucune maniére de le prouver, pas plus qu'il n'avait les moyens de le penser d'ailleurs. Il ne s'étaient jamais croisés? Et alors, Haseo pouvait très bien habiter dans un endroit où jamais "Lillianne" ne s'était rendu. Il se pouvait très bien que Haseo soit un simple habitant d'un quelconque village dans lequel jamais quelqu'un comme le jeune tireur n'aurait mit les pieds. Il était impossible que "Lillianne" connaisse toute la population d'Hatès, cela n'inquiétait pas du tout Haseo qu'il prétende le contraire. Le jeune garçon pouvait prétendre ce qu'il voulait, dire qu'il était un orphelin qui vivait dans les rues d'Imura, dire qu'il était un mercenaire originaire de la patri glacée, et passant par là à la recherche de travail... Les possibilités étaient multiples, et toutes étaient beaucoup plus crédibles que le fait qu'il venait effectivement d'Oria. Haseo n'était donc pas du tout, mais alors là pas du tout inquiet. Il était bien plus interessé par la premiére partie de la phrase, en fait. Ce que Lidwine pensait de lui, il était plus où moins convaincu de le savoir. Elle disait l'aimer, et elle était avec lui alors que cela était des plus dangereux, c'était suffisant pour le convaincre que pour elle, il était quelqu'un se rapprochant plus du "véritable amour". Elle, a ses yeux à lui, elle était le dit "véritable amour". Si cela était réciproque... Haseo ne pouvait pas prétendre que cela ne l'intéressait pas, mais il doûtait que Lidwine ne lui réponde. Elle avait son caractére, et il avait fallut pas mal de temps avant qu'elle ne l'avoue à Haseo. Qu'elle dise à "Lilllianne" la nature de ses sentiments ne serait probablement pas à l'ordre du jour. Et aussi "Lillianne" avait dit "notre mère". De ce fait, Haseo pouvait en conclure que ce type, là, c'était le frére de Lidwine. Probablement son petit frére, puisque malgré un visage assez mature, il était évident qu'il n'avait pas dépassé les seize ans. Lidwine, elle, semblait en avoir plutôt dix-sept où dix-huit. Il faudrait lui demander avec précision... Une fois que "Lillianne" serait parti. La haine d'Haseo s'évanouit un peu après avoir compris qu'au final, le jeune garçon n'était que le frére de Lidwine. probablement vivait t-il ailleurs, peut être suite à un divorce, ou parce qu'il était banni de la famille pour un comportement indigne. Peu importait, en tout cas, il ne semblait pas qu'il ai brisé le coeur de Lidwine, déja. Peut être avait t-il fait du mal à sa soeur, mais... Pour l'instant, rien ne semblait le confirmer. Lidwine ne l'aimait pas, Haseo non plus, mais pas comme si il était le fameux personnage qui avait brisé le coeur de Lidwine, par exemple. Non, rien de tout cela. Haseo le detestait, il aurait voulut le tuer, oui. Mais sa haine s'était atténuée. Et au fond, ça l'arrangeait bien.

«Notre mère n'a aucunement besoin de savoir précisément tout ce que je peux bien faire. Et savoir ce que je ressens ou non pour lui ne changera pas ta vie.»

Voilà, Haseo l'aurait parié. Déja, elle venait de confirmer qu'ils étaient frére et soeur, et en plus, elle n'avait pas révélé ses sentiments devant son jeune frére. Haseo le savait bien avant qu'elle ne réponde, il y'avait très peu de chances pour qu'elle révéle ce genre de choses à quelqu'un comme ce petit garçon. Le jeune mercenaire garda son regard sur le canon, esquissant l'ombre d'un sourire en entendant la voix de sa petite-amie. Elle avait vraiment le don pour le rendre béat, il faudrait qu'il parvienne à se contenir quand elle prenait la parole. Haseo prit une pronfonde inspiration, car il avait du mal à respirer correctement dans son êtat de concentration actuel, puis il écouta la seconde partie de la réplique de Lidwine.

«Oh, mais attends : ça ne te regarde pas. En fait, rien de ce que tu as demandé ne te regarde, que ce soit de près ou de loin. Comptes-tu nous retenir longtemps sans raison, ou vas-tu nous laisser tranquille? Je n'ai pas que cela à faire, vois-tu.»

A ces mots, Haseo ne put s'empêcher de hausser très légérement ses sourcils blancs. Il s'attendait à ce qu'elle réponde que rien ne le regarde, dans un sens comme dans l'autre, mais il se demandait sincérement ce que Lidwine entendait par "Pas que cela à faire". Est ce qu'elle avait prévu de continuer à être avec Haseo une fois que "Lillianne" serait parti? Pour tout dire, le mercenaire craignait qu'au contraire, elle soit trop remontée pour quoi que ce soit. Mais si elle voulait toujours rester un peu avec lui, il ne s'en plaindrait vraiment pas, bien au contraire. Il attendrait, en tout cas. Sans rien dire pour l'instant. Il va de soit qu'il ne pouvait rien dire, ni rien faire dailleurs. Cette conversation n'était pas la sienne, et il ne pouvait que faire en sorte que le pistolet ne touche ni Lidwine, ni lui même. Donc il resta dans la même position que lorsqu'il avait tourné la tête pour regarder Lidwine. Il ne bougea pas, se contentant de se concentrer, et d'écouter. Ca ne le dérangeait pas vraiment, tant que "Lilliane" s'en allait en laissant l'arme de Lidwine, et qu'il ne leur tirait pas dessus. Il pouvait attendre. Ce n'était pas la premiére fois qu'il attendait le bon moment. Et il était sûr que cela ne durerait pas encore très longtemps. Pas jusqu'au lendemain, en tout cas.

Lilian n'était pas du genre patient, pas du tout. Fronçant ses sourcils en une mimique agacée, il leva ses yeux au ciel, comme si une quelconque aide pouvait lui être envoyée des Cieux. Son professeur avait déjà du remarquer son absence à l'heure qu'il était, et il ne faisait aucun doute sur le fait que ce dernier devait s'affoler et courir dans tous les sens en ce moment même. Agir rapidement et de manière concrète n'était pas le fort de cet homme, il ne le savait que trop bien. Mais ce temps de réaction relativement lent lui était avantageux: Peut-être pourrait-il, s'il avait beaucoup de chance, rentrer avant qu'il ne mette toute une escouade à sa recherche. La punition serait toujours au bout du chemin, mais s'il revenait avant que les choses ne se gâtent trop, elle serait bien moins dure. En tout cas, se dit le jeune homme aux cheveux d'ébène, une pointe d'ironie perçant ses pensées, il en aurait, des choses à raconter à ses amis à son retour! Tous connaissaient, de nom au moins, sa soeur. Il en avait parlé, et pour expliquer la raison de sa venue en ce lieu, il avait bien fallu l'évoquer, aussi douloureux et énervant cela avait-il pu être. Trent avait même développé, au fil de ses descriptions, un intérêt particulier pour cette dernière, à un point tel que Lilian se demandait s'il n'allait pas un jour s'échapper de l'Académie pour se rendre à Imura, tout ça uniquement pour voir le visage de Lidwine. C'était assez effrayant, il devait le dire. Surtout que sa soeur aînée n'avait rien de bien particulier qui pouvait faire s'intéresser n'importe quel homme à elle. Passant son regard de Lidwine à cet étrange homme qui se tenait toujours immobile à ses côtés, il tenta de se remémorer ce visage, mais il n'évoquait en lui aucun souvenir, rien du tout. Plus il le dévisageait, plus il était persuadé qu'il ne l'avait jamais vu de sa courte vie. Oh, il le concevait, il était loin d'avoir vu chaque personne de ce pays ou d'avoir retenu chaque visage que son regard de grenat avait croisé durant ces dernières années, mais il jurait devant Dieu ou n'importe quelle entité qu'on se plaisait à croire aux Cieux que s'il avait vu un type avec le même visage que celui du probable petit-ami de sa soeur, alors il s'en serait souvenu. Et plutôt bien, même. Pour avoir côtoyé autant de Démons que d'Humains, Lilian pouvait témoigner du fait que des yeux de rubis allaient rarement avec des cheveux aussi clairs que ceux du jeune homme. Les yeux rouges étaient le signe distinctif des Démons, cette race qui avait établie sa suprématie sur la Terre des Neiges éternelles. Lui-même possédait cet attribut commun aux membres de sa race, et en voir en plein milieu du faciès d'un humain le perturbait hautement, il ne le cachait pas. S'il n'avait pas été certain que ce type n'était qu'un humain, il aurait presque eu tendance à directement le penser Démon par la couleur de ses iris. Un Démon ne possédait pas obligatoirement des yeux rouges; Pour preuve, ceux de Lidwine étaient violets, tout comme ceux de leur mère et cet imbécile de Cédric avait des yeux dorés, par exemple. Mais d'un Humain possédant cette couleur d'yeux, il n'avait jamais entendu parler. Pas une seule fois. Il n'en avait jamais rencontré, et ne l'avait jamais lu nulle part. Quelques uns possédaient une couleur brune s'apparentant au rouge et pouvant lui ressembler dans la lumière, mais ça s'arrêtait là. Alors qu'était ce type, au juste? Était-il vraiment humain, qu'était-il, mince? Le cadet des Auura regardait le compagnon de sa soeur de travers, clairement, et ne cherchait pas à le cacher. Il ne l'aimait pas. Il lui faisait une drôle d'impression, et pas cette impression que l'on ressent parfois devant un homme au sourire trop grand pour être honnête. Une sale impression. Resserrant sensiblement son emprise sur son arme, qu'il gardait toujours fièrement braquée sur les deux tourtereaux, Lilian laissa s'échapper de ses lèvres entrouvertes un petit nuage de buée, qui se dissipa presque immédiatement dans le glacial atmosphère qui les entouraient. Ce que cela pouvait faire du bien, de respirer, tout de même. Marcher dans cette neige qui ne tombait pas toujours dans son Académie, située tout à l'Ouest d'Hatès, et regarder à sa droite, à sa gauche, et ne voir aucun accompagnateur dans son champ de vision. L'Académie dans laquelle l'avait envoyé sa mère n'était pas horrible, loin s'en faut. Accueillant exclusivement des enfants issus de riches familles, ils étaient tous de familles Bourgeoises, de ce qu'il en savait, exceptions faites de deux ou trois enfants de Nobles, il y avait là-bas tout le confort qu'un être vivant puisse désirer. Non, vraiment, c'était loin de l'image que n'importe qui pouvait se faire d'un endroit où l'on apprenait aux jeunes adolescents à problèmes à calmer leurs...Ardeurs, pour ainsi dire. Mais la liberté lui manquait terriblement, lui qui était à présent encadré dans n'importe laquelle de ses activités. Une étroite surveillance était nécessaire dans un tel endroit, mais tout de même...Marcher et courir librement lui manquait. Il l'avouait.

Et c'était une chose qu'il jalousait énormément chez Lidwine. Elle, elle était toujours chez eux, et même si sa condition de Bourgeoise l'empêchait de faire tout ce qu'elle voulait, elle jouissait néanmoins d'une liberté conséquente. Celle qu'il avait connue jusqu'à ses douze ans, en somme, et dont l'absence lui était si désagréable. C'était de la faute de sa soeur s'il avait tout perdu, et ça, Lilian ne pouvait pas lui pardonner. C'était pour cette raison qu'il avait terriblement envie de lui faire regretter sur le champ d'être toujours aussi arrogante et prétentieuse malgré ces deux années passées, en lui faisant par exemple un jolie trou dans le bras ou la jambe. Mais c'était bien connu, les balles laissaient des traces, qui ne disparaissaient parfois jamais; Et le jeune démon aux yeux rouges doutait fort du fait que leur mère apprécie de voir sa fille revenir en sang et bonne à directement envoyer chez le médecin le plus compétent de la ville. Et puis, Lidwine possédait déjà une marque indélébile qui lui rappelait chaque jour son existence, c'était en soi bien suffisant ainsi. Au moins, se dit Lilian, réprimant un petit rire, elle ne l'oublierait jamais. Ja-mais. Remarquant un petit sourire idiot étirer les lèvres du type aux côtés de sa soeur, Lilian haussa un sourcils surpris. Ah? Et qu'est-ce qui pouvait bien le faire sourire, cet imbécile fini? Sûrement pas avoir un canon dirigé vers lui. A moins qu'il ne soit complètement inconscient et masochiste, ce qui ne l'aurait pas vraiment étonné, au final. Déportant son regard de nouveau sur le visage de sa soeur, il écouta sans broncher la deuxième réplique de cette dernière, secouant légèrement sa tête pour chasser de devant ses yeux une mèche de cheveux noire que le vent frais avait impunément déplacée.

«Oh, mais attends : ça ne te regarde pas. En fait, rien de ce que tu as demandé ne te regarde, que ce soit de près ou de loin. Comptes-tu nous retenir longtemps sans raison, ou vas-tu nous laisser tranquille? Je n'ai pas que cela à faire, vois-tu.»

Oui, Lilian l'admettait, rien de tout cela ne le regardait. Mais un homme à l'aspect suspect sur le territoire d'Hatès, ça intéresserait peut-être le Roi, non? S'il aidait à la capture d'un possible traître-espion que savait-il, alors il se construirait une excellente réputation, autant auprès du peuple en général qu'auprès du Roi lui-même. Et s'il ne s'agissait là que d'un simple villageois que ses yeux et ses cheveux avaient rendu trop remarquable, et bien tant pis pour lui. On torturait et tuait les traîtres et les espions sans que personne y trouve rien à redire; Et si quelqu'un était ne serait-ce que suspecté de traîtrise, alors il subissait le même sort. Qui irait se plaindre de la disparition d'un potentiel ennemi? Personne. Lilian venait de songer là à quelque chose de bien plaisant. Et s'il dénonçait cet imbécile aux autorités, au lieu de tranquillement les laisser continuer leurs ébats après son départ? Qu'il dénonce quelqu'un qu'il pensait coupable de trahison atténuerait très certainement sa punition. On le traiterait en héros et tout le monde oublierait qu'il s'était éloigné plus qu'il ne l'aurait du de son petit groupe. De plus, il s'agissait là du petit-ami de Lidwine, et tout ce qui pouvait la blesser ou la faire pleurer était bon à prendre. Si elle aimait vraiment cet homme, sa perte serait tragique, non? Ah! Il imaginait la tête de leur mère si elle apprenait que sa fille fréquentait un possible ennemi d'Hatès. Ce serait à mourir de rire, à n'en point douter. Non, vraiment...Cette idée était vraiment séduisante, maintenant qu'il y songeait. Que faire? Le dénoncer, ou être miséricordieux et les laisser vivre leur amour? Hmm, hmm...Il n'avait aucune raison d'être gentil. Il détestait ces deux personnes. Il voulait que tous les malheurs du monde s'abattent sur eux. Et s'il pouvait être à l'origine de ces malheurs, alors c'était dix fois mieux. Pourquoi s'en priver alors? Décidément, cette conversation risquait de tourner à leur désavantage. Ce n'est pas comme s'ils avaient eu l'avantage ne serait-ce qu'un court instant, de toute façon. Comme le hasard faisait bien les choses, n'est-ce pas?

« Cela est vrai. Rien de tout ça ne me regarde, fit Lilian, un sourire mauvais étirant à présent ses fines lèvres, Mais peut-être qu'elles intéresseront plus notre bien aimé Souverain, qu'en penses-tu? Je dis ça...Je ne sais pas si cet homme est un simple citoyen ou quoi que ce soit d'autre, mais ça mérite d'être vérifié, non? Et qui de mieux que notre Roi pour s'assurer de ce genre de choses? »

Il laissa s'écouler quelques instants de silence, avant de reprendre, sans quitter des yeux ses deux interlocuteurs, son arme toujours dirigée vers eux:

« Ce serait bien trop bête de le perdre ainsi, tu ne crois pas? Mais d'un autre côté, je tiens trop à la sécurité de notre beau pays pour ne pas le signaler. Si tu me disais où il habite, ce qu'il fait dans la vie, si lui me donnait le nom de ses amis, de ses voisins, alors tout pourrait être vérifié, rentrer dans l'ordre, et on pourrait enterrer et classer cette affaire comme le plus gros malentendu qui soit. S'il est honnête, il n'a rien à perdre. Mais s'il est incapable de me fournir ces données, c'est sans doute qu'il a quelque chose à se reprocher. »

Secouant vaguement son bras qui commençait à s'engourdir, Lilian étira un peu plus son sourire. Mal. Il voulait leur faire mal. S'il dénonçait ce type, il n'aurait qu'à donner tous ces renseignements au Roi qui les vérifierait, et il serait déjà à demi innocenté. S'il avait une habitation, un travail, des amis et des voisins qui pouvaient témoigner en sa faveur, alors il n'avait rien à craindre, non? Ou pas grand-chose. Le sage et l'homme honnête n'ont jamais rien à se reprocher, et vont de l'avant sans aucune peur. Mais s'il n'a rien de tout ça, le Roi se fera un plaisir de lui extorquer sa véritable nature de sa bouche. La vérité ou la mort; On en avait tués pour moins que ça, et des innocents, parfois. Quand quelqu'un disparaissait, on n'osait rien dire, on n'osait rien demander, de peu d'être le suivant sur la liste; Les disparus sont jugés comme des criminels ayant eu des mots ou des actes jugés dangereux pour l'équilibre du pays. Et les traîtres et les criminels, on ne les protège pas, c'est bien connu. On ne les regrette, et on crache sur leur souvenir. Ah ah ah...! Comme c'était drôle. Il avait envie de marquer le coup, de faire quelque chose d'ignoble à sa soeur et cet homme. Le dénoncer. Comme tout bon citoyen devant une personne qui lui semble suspecte. Ce n'était ni plus ni moins qu'un devoir civique, Lidwine l'en excusera; N'aurait-elle, à sa place, pas fait la même chose?

« Et il est muet, j'imagine, puisqu'il n'ouvre pas la bouche? Ajouta-t-il. Ou alors fait-il la sourde oreille? Ou peut-être même ne me comprends-t-il pas? D'où viens-tu, es-tu d'Hatès? Ceci peut être vérifié, mais je pense que tu le sais aussi bien que moi. Alors? Si tu n'ouvres pas la bouche, d'autres que moi auront les moyens de t'extorquer ces réponses par la force. »

En danger, il l'était. Ça oui. Et qu'il ne lui réponde pas ou emploie un ton agressif pour lui répondre ne serait pas à son avantage Il était civilisé, non? Et il connaissait sa position. La provocation n'était pas du meilleur goût face à quelqu'un qui vous menace de vous dénoncer, mais allez savoir. Peut-être était-il attardé, ou autre chose de ce genre. Ça ne l'aurait ps étonné outre mesure; Il avait bien la tête du type qui fonce sans se poser de questions. Et bien, qu'il fasse marcher son cerveau, pour une fois; Il allait en avoir besoin au meilleur de ses capacités pour se dépêtrer de cette toile d'araignée dans laquelle il était piégé. Il allait falloir trouver des raisons pour qu'il ne le dénonce pas, à présent. Alors? Qu'allaient-ils dire, qu'allaient-ils faire? Lilian se délectait de leurs réactions comme s'il avait été au théâtre. Un cœur qui s'arrête de battre, des larmes et du désespoir: Il avait envie de semer le trouble. Et Lidwine et son petit-ami seraient ses deux victimes. La déchéance de l'être pensant était si belle à contempler.

[Lilian est un vrai poison, MWAHAHAHA. Vous allez en baver. Mais moi je l'adore.~♥]

{T'as raison Never, elle est cool, la vidéo de T&T. Je le regarde avec un autre truc de cinglé depuis tout à l'heure, ça m'aide vachement.X'DDD

En tout cas, moi, j'aime bien Lilian. Mais je préfère Lidwine. Lidwine est la meilleure Démone d'Hatès. YEAH. }

Super. En plus, Lidwine avait froid, maintenant. Elle s'en rendit brusquement compte lorsqu'un long frisson traversa son corps, lui arrachant une grimace équivoque. Oui, il ne faisait pas vraiment chaud. Heureusement qu'elle avait gardé sa veste sur elle, tiens. Malheureusement pour elle, ce n'était pas une petite veste à fonction plus esthétique qu'autre chose qui allait la couper du froid ; elle aurait aimé remettre son manteau, maintenant. Il n'était certes pas extrêmement épais et pouvait sembler bien léger, mais il tenait étonnamment chaud. Enfin, il aurait dû lui tenir chaud s'il n'était pas sagement posé au sol, au pied de l'arbre qu'elle avait entaillé avec la lame de son patin. Et avec ses patins, d'ailleurs. Trop loin pour qu'elle puisse l'attraper simplement en tendant le bras. Mince. Un long soupir s'échappa d'entre les lèvres de la Démone, qui était agacée au plus haut point dorénavant. La situation était loin de lui plaire, clairement. Mais comment aurait-il pu en être autrement? Elle était coincée là, à ne rien pouvoir faire sous peine de se faire traverser par une balle, menacée par son petit frère, et pour envenimer le tout en compagnie d'un homme qui n'avait absolument rien à faire à Hatès. Et quand elle disait absolument rien, elle mâchait ses mots : parce qu'en vérité, c'était bien pire que cela. Les ennuis qu'elle aurait pu avoir pour ne serait-ce que lui avoir parlé étaient incommensurable, elle ne le savait que trop bien. Mais, animée par cette insouciance propre aux adolescents tenant absolument à faire tout ce dont ils ont envie, elle n'en avait pas tenu compte. Elle s'était dit qu'au contraire, c'était absolument génial de vivre une histoire d'amour interdite ; qui n'en aurait pas rêvé? Ça avait un côté terriblement romantique, il fallait l'avouer. Un côté tragique, un côté fatalité. Un côté dangereux. En somme, un concentré de mauvaises idées qui avaient trouvé en Lidwine une terre propice où se développer. La jeune Démone avait beau enchaîner les erreurs, elle ne semblait jamais en apprendre quoi que ce soit. Elle se trompait, et se retrompait, et refaisait sans cesse les même idioties, sans jamais en tirer la moindre leçon. Elle aurait été capable de prendre quinze fois de suite le même chemin, tout en sachant que c'est le mauvais. Entêtée, têtue et stupide, voilà ce qu'elle était. Ce n'était certes pas cet état de fait qui allait l'aider à se sortir de ce pétrin, mais ça ne faisait jamais de mal d'être un peu lucide, parfois. Oh, il ne fallait pas croire ; elle recommencerait aussitôt la menace passée. Il aurait fallu lui faire réellement mal, pour qu'elle en retienne quoi que ce soit. Et encore, il n'était pas dit qu'elle en tire les bonnes leçons. Autant dire que c'était tout à fait inutile d'essayer de lui inculquer quoi que ce soit de cette manière. La jeune fille bougea légèrement, sentant un désagréable picotement se répandre dans ses jambes à force de rester dans la même position. Pourquoi rien ne se passait jamais comme elle le pouvait? C'était tellement ironique. Pour un peu, elle en aurait rit. Si elle n'avait pas été menacée par son frère, bien sûr. C'était fou, cette capacité qu'avait le destin de la laisser tranquille un temps, de lui faire croire qu'elle pourrait s'en sortir s'en problème. Pour finalement lui asséner un coup de poignard dans le dos contre lequel elle était totalement impuissante. Sans doute que si elle était sagement restée chez elle, Lilian ne l'aurait jamais surprise avec Haseo. Mais s'il était arrivé au moment prévu, ce ne serait pas arrivé non plus. Et si Lilian n'avait pas 'ailleurs', rien de tout cela ne serait arrivé non plus. Était-ce une manière de la punir de ces deux choses à la fois? C'aurait été bien injuste! Elle n'avait absolument rien fait de mal, rien du tout. Elle refusait qu'on mette tout cela sur son dos, elle n'en était nullement la cause. C'était la faute de son frère s'il était parti, c'était la faute d'Haseo si elle était là en ce moment. Elle n'avait rien fait de mal, ou refusait en tout cas d'admettre sa part de responsabilité dans cette situation. Au fond d'elle-même, elle savait très bien qu'elle y était en grande partie pour quelque chose, qu'elle n'avait rien fait pour éviter que ça finisse comme ça. Mais elle continuerait de secouer la tête en clamant son innocence, rien à faire. Et ce même si on lui mettait toutes les preuves sous le nez. Lidwine avait beau affirmer le contraire, elle n'avait jamais été très douée pour assumer ses responsabilité, et n'était courageuse que jusqu'à un certain point. Elle faisait les choses à moitié, n'allait pas au bout de ses idées. Transgressait les lois, mais revenait en courant quand on la menaçait réellement. Elle pouvait bien prétendre avoir marché, ça n'y changerait rien. Elle courait et allait se cacher. Et vite, encore. Elle voulait vivre libre comme l'air, sans attache, disait à qui voulait bien l'entendre que l'argent, elle s'en passait aisément, qu'elle se fichait d'avoir l'air jolie ou non. Mais elle aurait été incapable de vivre dans la misère, et aimait qu'on la regarde. Elle avait fait en sorte de se construire une solide carapace, qui avait eu tôt fait d'être renforcée par son fichu caractère ; et si certains points étaient exagérés, elle ne pouvait plus revenir dessus à présent. Il y avait pas mal de choses, dans sa vie, sur lesquelles elle aurait aimé revenir. D'ailleurs, son 'accident' en faisait parti. Parce que mine de rien, elle avait beau le détester et le regarder avec des yeux noirs, la maison était devenue subitement extrêmement vide, sans son petit frère.

Lidwine gonfla ses joues un court instant, comme vexée, puis détourna son regard vers le paysage couvert d'une fine couche de neige. Elle ne savait pas d'où il venait ni ce qu'il faisait là, mais elle avait le sentiment qu'il n'avait pas le droit d'être là, en tout cas. Sa mère ne lui avait jamais dit-n'avait jamais voulu lui dire-où elle avait envoyé Lilian, aussi n'avait-elle absolument aucune idée de ce qu'il faisait, ce qu'il devenait, là où il était..., elle ne savait rien de ce qu'il faisait depuis deux ans. Mais elle doutait franchement que sa mère l'aurait abandonné dans la nature en lui clamant de se débrouiller seul. Non, non. Ça ne collait pas avec son caractère. Sans doute était-il dans une sorte d'institution..., ça devait bien exister, ce genre de choses. En tout cas, il devait bien être encadré ; or là, il était complètement seul. Un bref soupir, exaspéré, s'échappa d'entre les lèvres pâles de la Démone aux cheveux violets. Eh bien. Quelle drôle de situation..., il y avait de quoi rire, franchement. C'était tellement improbable, tout cela, que ça ressemblait fort à une sorte de punition divine. D'accord, elle ne priait pas sans arrêt, mais elle aurait apprécié tout de même qu'on ne le lui fasse pas payer de cette manière! Et puis c'était tellement ridicule. En cette seconde précisément, Lidwine faillit réellement se lever et faire mine de s'en aller. Voire s'en aller tout court. La seule chose qui l'en empêcha fut un brusque sursaut de conscience concernant Haseo. Même s'il l'avait laissé s'en aller elle, il n'aurait certainement pas laisser partir son ami. Quelle poisse! Ils étaient vraiment coincés, en somme. A attendre que ce cher frère décide oui ou non de leur accorder le droit de s'en aller. C'était quelque chose que Lidwine détestait, être dépendante de quelqu'un d'autre, devoir attendre des permissions, ne pas être en position de force. Pour le coup, elle était servie. Ce que ça pouvait la rendre heureuse, vraiment..., enfin. Le plus important, pour l'heure, était de ne pas faire de gaffe supplémentaire. A savoir : ne pas le laisser savoir qu'Haseo ne venait pas d'Hatès, ne pas le laisser savoir qu'Haseo était un Antarr. Et si elle avait dû miser là-dessus, elle n'aurait pas mis une grosse mise, certainement pas. Là, elle avait peur. Vraiment peur. Elle craignait qu'il ne le découvre, et n'arrivait pas à trouver quoi répondre s'il posait une question de ce genre. La jeune fille pouvait seulement espérer que son compagnon ne ferait pas l'idiot et ne jouerait pas au plus malin avec quelqu'un qui le tenait en joue. Il n'aurait plus manqué que ça, tiens, qu'il fasse le malin. Elle avait déjà suffisamment de mal à gérer la situation comme ça pour qu'il en rajoute, non merci. Heureusement pour l'instant il restait extrêmement silencieux et n'avait fait aucun geste de travers, ce qui était plutôt bon signe. Mais il ne pourrait pas se murer dans son silence éternellement. A moins qu'il ne prétende être muet, bien sûr, mais c'était difficilement jouable. Impossible, même. Alors il allait devoir parler. Et elle espérait vraiment que rien n'allait aller de travers. Elle n'avait vraiment, vraiment pas besoin de ça.

Lorsque Lilian reprit la parole, Lidwine se crispa un peu plus. Pour un peu, elle aurait eu envie d'être vulgaire. Génial, génial. Ils s'aventuraient sur le terrain le plus glissant qu'elle ait jamais connu, et elle n'avait absolument aucun équilibre. Elle sentit une bouffée de stress monter dans sa poitrine, et la contint comme elle put tâchant de ne pas avoir l'air plus inquiète que cela. Ce qui, dans son cas, s'avéra extrêmement complexe. Elle avait envie de faire ravaler son sourire à cet idiot, le frapper et crier à Haseo de s'enfuir-chose que dans ses rêves les plus fous, il s'empresserait de faire. En tout cas, une chose était sûre : il ne devait pas le dénoncer. Sinon, il ne reviendrait jamais ici. S'il pouvait seulement partir, bien entendu.

« Ce serait bien trop bête de le perdre ainsi, tu ne crois pas? Mais d'un autre côté, je tiens trop à la sécurité de notre beau pays pour ne pas le signaler. Si tu me disais où il habite, ce qu'il fait dans la vie, si lui me donnait le nom de ses amis, de ses voisins, alors tout pourrait être vérifié, rentrer dans l'ordre, et on pourrait enterrer et classer cette affaire comme le plus gros malentendu qui soit. S'il est honnête, il n'a rien à perdre. Mais s'il est incapable de me fournir ces données, c'est sans doute qu'il a quelque chose à se reprocher. »

Ça, elle l'avait senti venir. Mince! Comme si elle pouvait lui dire tout ça! Elle fronça les sourcils, sur la défensive. Elle avait envie de lui rétorquer tout ou n'importe quoi, quelque chose d'efficace, qui le ferait taire, mais rien ne lui venait. Et mince, mince, mince! Il savait qu'il avait raison, et il savait qu'elle le savait. C'était peut-être ça, le pire. Il avait raison. Il ne perdrait rien à le dénoncer, et si Haseo n'était qu'un simple villageois il n'y aurait rien perdu non plus. Mais ce n'était pas le cas. Évidemment que ce n'était pas le cas. C'aurait été trop simple, sans doute.

« Et il est muet, j'imagine, puisqu'il n'ouvre pas la bouche? Ou alors fait-il la sourde oreille? Ou peut-être même ne me comprend-t-il pas? D'où viens-tu, es-tu d'Hatès? Ceci peut être vérifié, mais je pense que tu le sais aussi bien que moi. Alors? Si tu n'ouvres pas la bouche, d'autres que moi auront les moyens de t'extorquer ces réponses par la force. »

Lidwine tenta d'esquisser un sourire qui se voulait méprisant et assuré, mais ne put empêcher un peu de son stress et de son inquiétude transparaître. Que ce soit à travers son sourire ou la main qui vint remettre en place une mèche de cheveux, un peu tremblante. Il allait falloir se montrer intelligente, maintenant. Être habile. Ne faire aucune erreur. Il allait s'agir d'être parfaite, sur ce coup là. Et espérer qu'Haseo le serait lui-même. Allez, respire, calme toi. Lidwine prit une brève inspiration, ses yeux mauves posés sur son jeune frère.

«Bien sûr que non, il n'est pas muet, répondit-elle en faisant un bref signe de la main, comme si tout cela n'avait guère d'importance. Tu n'as pas changé en tout cas, toujours à chercher compliqué quand on peut faire simple. Ça te prend souvent de vouloir faire torturer des innocents de la sorte?»

Elle soupira, exaspérée, et leva les yeux au ciel. Restait à espérer que le temps qu'elle parle, Haseo trouve quelque chose à lui répondre. Vite, quelque chose de convaincant.

«Et qui voudrait répondre à tes questions alors que tu as une arme dans les mains? C'est vrai que ça incite à être courtois envers toi, vraiment. Même moi je n'aurais pas voulu te donner mon nom si tu me l'avais demandé.»

Invité

Oh, ce qu'il pouvait être amoureux d'elle tout de même.

C'était étrange le genre de pensées qui pouvaient vous traverser l'esprit quand on a un canon de pistolet en face du visage. Vraiment. Haseo s'était retrouvé pas mal de fois dans une telle situation, mais il n'avait pourtant jamais songé à l'amour. Cependant, il devait recconaître qu'aux portes de la mort, c'était de biens étranges rêves qui venaient assaillir son esprit. Comme par exemple le jour où il avait été engagé chez Dail, ou encore le moment où il avait senti son coté humain reprendre le dessus... Comme le moment où il s'était enfui de Sal'ahë en cachette, comme le moment où il avait dût faire face à quelqu'un dont il avait massacré le pére lorsqu'il était encore sous l'influence du cristal... Des souvenirs étranges, qui lui revenaient, comme si il voulait encore les revivre afin d'éviter de mourir. Et en l'occurence, le souvenir qui revenait à Haseo alors qu'il louchait sur le pistolet de "Lilianne" c'était le goût délicieux des lévres de Lidwine, la sensation de son corps contre le sien, et la douceur infinie de sa peau sous ses caresses. Elle n'était pas loin de lui, il aurait vraiment tout donné pour pouvoir oublier Lilian et retourner se perdre dans l'oeil mauve de la démone. Pourtant, il ne le pouvait pas. L'amour l'avait peut être rendu plus gentil envers Lidwine qu'envers les autres personnes, il restait Haseo Weapons, un guerrier né. De ce fait, laisser son esprit se distraire totalement, ca n'était tout simplement pas possible pour lui. Il pensait à Lidwine, très fortement. Il voulait la serrer dans ses bras, mais savait qu'il en était incapable pour l'instant juste à cause de ce "Lilianne". Pour le frére de sa petite amie, il faut dire qu'il ne lui ressemblait pas beaucoup. Il était plus grand qu'elle vraisemblablement. A vut d'oeil, il avait pourtant l'air assez jeune. Jeune, mais mature. C'était assez étrange comme mélange, on aurait dit un visage d'adulte collé sur le corps d'un enfant. Ou d'un adolescent... Haseo se demanda quel âge pouvait bien avoir ce jeune garçon. Seize, dix sept? Et Lidwine, elle même avait quel âge, tiens? Oh, il fallait qu'il le sâche, il le fallait vraiment. Il y'avait tellement de choses qu'il voulait savoir au sujet de son amante qu'il avait presque envie de tourner la tête vers elle pour les lui demander. Car c'était vrai, à part son nom et les détails évoqués tout à l'heure, Haseo Weapons ne savait pas énormément de choses à propos de la femme qu'il aimait. Seulement de rares petites idées qu'elle lui avait laissé entrevoir, et d'autres qu'il avait deviné tout seul. Par exemple, il avait très rapidement compris que Lidwine n'était pas une jeune fille totalement pure et innocente. Du moins, il le supposait largement. Plusieurs indices lui avait permis d'arriver à cette conclusion. Dabord, elle n'avait absolument pas peur des hommes, et se comportait avec lui comme avec n'importe qui. Or, Haseo savait que, sans être un modéle de beauté, il n'était pas non plus un homme particuliérement laid. Et il dégageait quelque chose qui faisait souvent effet sur les gens trop émotifs. Lidwine n'avait pas eu ce genre de soucis, ou alors elle ne l'avait pas laissé paraître. De plus, elle lui rendait ses baisers avec adresse et dexterité. Haseo sentait bien que cette langue qu'elle lui offrait un court instant devait déja avoir jouer avec d'autres. C'était assez évident, sinon elle n'aurait pas autant d'experience. Mais le baiser n'était rien qu'une étape simple avant un passage bien plus important. Passage qu'Haseo pensait que Lidwine avait franchi. Elle n'avait pas cette attitude un peu prude que les jeunes vierges pouvaient avoir. Elle n'était pas timide et éffarouchée, loin s'en faut. Outre son caractére malicieux et le petit jeu auquel ils s'étaient livrés precedemment, il avait aussi put noter la souplesse de sa partenaire. Ce qui ne faisait que confirmer ses hyppothéses. Oh, pour sûr, la souplesse ne rimait vraiment pas avec l'expérience dans le domaine charnel, mais c'était une preuve qui pouvait en témoigner. Après, peut être que Lidwine était juste une fille curieuse qui était naturellement douée pour embrasser, qui savait y faire avec les hommes sans jamais avoir passé le cap avec l'un d'entre eux, et qui pratiquait réguliérement la gymnastique pour entretenir sa souplesse. Ca se tenait, aucun doute la dessus. C'était parfaitement crédible. Seulement, Haseo pensait que sa petite amie n'était pas totalement innocente. Il ne savait pas trop pourquoi il s'entêtait à penser cela... Peut être qu'il le ressentait au travers de sa puissante affection envers elle. Peut être était-ce là le lien qui l'unissait à la femme qu'il aimait. Peut être. Il n'était pas très habitué avec l'amour de toutes maniéres, et si la conversation tournait mal, il ne s'habituerait sans doute jamais.

En tout cas, plus cela se prolongeait, plus Haseo était dévoré par l'envie de sauter sur Lilianne afin d'essayer de le désarmer. Il savait que ca n'était pas possible, il avait beau être doué pour l'affrontement, personne n'aurait put accomplir pareil exploit dans une telle situation. Il aurait put être Melfia Hider, il ne pensait pas que cela aurait changé. Malgré tout sa force, la reine maudite n'aurait pas put survivre à un tir à bout portant dans la tête. Et lui non plus. Si encore Lilianne tirait dans un autre membre, peut être qu'il s'en sortirait. Mais Haseo était déja arrivé à la conclusion que Lilianne n'était pas un tireur amateur. Ou alors un amateur très éclairé. Il devait faire parti de cette catégorie de gens qui semblaient commander à leurs projectiles. Ca avait toujous agaçé le mercenaire, ça. Il n'était pas très doué avec les armes de longue portée. Même si il pouvait encore s'en sortir aux armes à feu, un arc lui posait définitivement soucis. Il n'arrivait tout simplement pas à décocher une fléche dans la direction voulue. Bah, tout le monde avait ses faiblesses. Savoir manier son épée, ses dagues et sa faux lui suffisait amplement. Il n'avait guére besoin d'autre chose en temps normal. En temps normal, la faux du jeune homme aux yeux ecarlates aurait vite eu raison du jeune tireur. Elle était assez grande pour couvrir la distance qui les séparait, aucun doute la dessus. Si elle avait été dehors, sans doute Haseo aurait t-il put s'en servir pour attaquer le jeune garçon. Mais non, il l'avait bêtement rangée à sa place avec les autres. Et la sortir maintenant lui ferait perdre trop de temps, temps qui serait mit à profit par Lilianne pour lui tirer une balle dans le crâne. Haseo se maudissait intérieurement de ne pas avoir enfilé son armure. Mais il faut dire que pour les caresses avec Lidwine, sa cuirasse hérissée de piquants noirs n'était pas ce qu'il y'avait de plus pratique. Et puis de toutes maniéres, Lilianne aurait visé la tête comme point de cible. Haseo connaissait bien les tireurs d'élite, il en avait affronté quelques uns auparavant. Il savait que quoi qu'il arrive, ils visaient toujours au crâne si leur cible était immobile. SI elle était en mouvement, ils visaient généralement un peu plus bas, comme au cou. Cela leur permettait d'avoir une marge d'erreur moins conséquente. Qu'importe, Haseo savait qu'il ne pouvait pas battre une balle de revolver en matiére de vitesse. Il bougeait, il se ferait tiré en plein dans le crâne. C'était comme ça. Qu'il porte son armure ou non n'aurait au final rien changé, puisqu'elle n'était pas munie d'un casque. Rah, quelle situation complexe... Et le pire c'était que ce mystérieux frére semblait en vouloir beaucoup à sa soeur. Haseo ne savait pas pourquoi. Il avait vaguement envie de savoir, mais quoi qu'il arrive serait toujours du coté de Lidwine. Parce qu'il l'aimait, et que peu importe ce qu'elle pouvait faire où avoir fait, il serait toujours amoureux d'elle. Ce sentiment semblait en quelques sortes bloqué en lui. Comme si il était incapable d'éprouver autre chose pour Lidwine. Ce n'était pas totalement vrai, il pouvait très bien avoir de la colére pour n'importe qui. Simplement, envers Lidwine, il devrait aussi faire avec cette vague affective qu'il ressentait. L'amour était vraiment ravageur comme sentiment. Mais il lui procurait tellement de plaisir, tellement de bien être et de sentiment de se sentir enfin humain qu'Haseo ne parvenait pas à s'en défaire. Ou à oublier celle qui lui avait fait redécouvrir. Il n'y parvenait pas, et ne voulait pas y parvenir de toutes maniéres. Il était quelqu'un pour qui l'honneur avait une grande place dans sa vie. C'était pour ça qu'il n'arrivait pas à choisir entre sa fidélité pour Lidwine, et celle envers Dail. Il était le mercenaire de Dail, mais était amoureux de Lidwine. Deux obligations qui étaient complétement contradictoires. Mais avant de résoudre ce probléme, il fallait déja s'occupper de Lilianne. Et cela n'allait pas se faire sans son aide, il venait de le comprendre. Il aurait nettement préféré rester là, sans rien dire et laisser Lidwine faire ses retrouvailles avec son frére, pour ensuite le laisser partir et reprendre là ou il en était lui même avec son amante. Mais ca n'était jamais aussi simple. Si il voulait mettre un terme à cet échange, il faudrait s'en mêler.

« Ce serait bien trop bête de le perdre ainsi, tu ne crois pas? Mais d'un autre côté, je tiens trop à la sécurité de notre beau pays pour ne pas le signaler. Si tu me disais où il habite, ce qu'il fait dans la vie, si lui me donnait le nom de ses amis, de ses voisins, alors tout pourrait être vérifié, rentrer dans l'ordre, et on pourrait enterrer et classer cette affaire comme le plus gros malentendu qui soit. S'il est honnête, il n'a rien à perdre. Mais s'il est incapable de me fournir ces données, c'est sans doute qu'il a quelque chose à se reprocher. »

En réalité, Haseo espérait vivement que Lidwine lui fournisse les réponses qu'il demande. Cela lui permettrait de bien s'entendre quel que soit la situation. Il n'aimait pas vraiment devoir mentir ouvertement devant quelqu'un, même si c'était pour rester en vie. Il ne savait pas trop quoi faire, mais son visage demeura impassible. Ce Lilianne frimait, même si il pouvait le faire il ne fallait surtout pas montrer le moindre signe d'inquiétude. Haseo sentit Lidwine se crisper un peu, mais sans doute le fait qu'ils étaient très proches et qu'il connaissait la vérité l'aidait à comprendre la situation. En tout cas, Haseo savait qu'il allait devoir lui fournir ces fameuses données. Sinon, adieu toute couverture. Et adieu Lidwine. Rien qu'a cette pensée, il dut se faire violence pour conserver son visage impassible et ne pas prendre un teint livide.

« Et il est muet, j'imagine, puisqu'il n'ouvre pas la bouche? Ou alors fait-il la sourde oreille? Ou peut-être même ne me comprend-t-il pas? D'où viens-tu, es-tu d'Hatès? Ceci peut être vérifié, mais je pense que tu le sais aussi bien que moi. Alors? Si tu n'ouvres pas la bouche, d'autres que moi auront les moyens de t'extorquer ces réponses par la force. »

Haseo ne dit toujours rien pour l'instant, se contentant de froncer légérement les sourcils. Se moquait t-il de lui? Très sincérement, Haseo était de plus en plus convaincu que l'attaquer était la meilleure idée. Il parlait beaucoup. Un tireur d'élite n'était pas aussi bavard en général. Mais bon, Haseo l'avait vut tenir son arme, il le voyait diriger son canon avec un geste assuré vers lui et sa compagne. Alors non, il ne prendrait pas de risques. Lilianne était sans doute quelqu'un qui pouvait le tuer avec une seule balle dans l'immédiat, donc s'occupper de lui par la maniére forte était à retirer d'emblée. Lidwine répondit à son frére, laissant Haseo méditer un peu sur la suite des événements.

«Bien sûr que non, il n'est pas muet. Tu n'as pas changé en tout cas, toujours à chercher compliqué quand on peut faire simple. Ça te prend souvent de vouloir faire torturer des innocents de la sorte?»

Haseo poussa un léger soupir, écoutant son amoureuse prononcer encore quelques mots qu'il savait dit ici pour gagner du temps. Bien sûr, il pouvait toujours se taire, mais il se doutait bien que si cela continuait ainsi, il serait encore plus dans la galére que si il racontait n'importe quoi. De ce fait, Haseo redressa simplement la tête, cligna des yeux en regardant encore ce canon pointé sur eux, et pour la premiére fois en la présence de Lilianne, parla.

"Je me disais simplement que cette conversation ne me regardait pas jusqu'a maintenant. dit t-il d'une voix tout à fait normale, il n'avait pas envie d'intimider Lilianne ou de lui faire comprendre qu'il n'était pas tranquille à l'idée de se faire démasquer. Et je ne comprends pas cet entêtement à vouloir me prendre pour un étranger. Je sais que je n'ai pas spécialement l'air banal, mais de là à penser immédiatement que je viens d'un autre pays..."

Il poussa un petit soupir, prêt à enregistrer tout ce qu'il pourrait dire. Dail devrait faire en sorte de son coté pour que l'identité qu'il s'apprêtait à fournir deviendrait crédible par la suite, si elle ne l'était pas maintenant. Son esprit vif fit rapidement le tri. Pas question de dire qu'il venait d'Oria, ça non. Dire qu'il était né à Hatès était une bonne idée, mais Lilianne semblait avoir beaucoup voyagé et argumenterait peut être qu'il ne l'avait jamais croisé dans la contrée de glace. Restait donc à trouver un autre pays d'attache. Moria était tout ce qu'il fallait, c'était un pays en termes neutres avec Hatès, et certains émigrants du pays de Grimm vivaient à Imura depuis quelques temps. Donc, autant dire qu'il venait de Moria, qu'il s'était installé à Imura depuis... Quelques mois, presque un an. Au vut de la rencontre entre Lidwine et son frére, nul doute que ce dernier vivait loin de la capitale depuis quelques temps déja. Donc, autant argumenter en choisissant une date pas trop antérieure, mais tout de même assez conséquente pour qu'il ai eu le temps de développer son semblant de relation avec Lidwine. Enfin, trouver le travail qu'il faisait. Cela s'imposa assez facilement: il ne pouvait pas dévoiler ses dons de combat, par conséquent restait son deuxiéme talent majeur: forger le métal. Puis le nom. Haseo ne reflechit pas beaucoup pour cela. Ce fut après un temps inférieur à une seconde, prise pour reprendre son souffle que Haseo reprit depuis sa derniére phrase.

"Je m'apelle Damian, je suis né à Moria mais j'ai émigré à Imura il y'a quelques mois de cela, bientôt un an si mes souvenirs sont bons. J'ai un petit travail de forgeron à la capitale. Je ne connais pas le nom de mes voisins, et je suis "ami" avec Lidwine. Cela te conviens?"

Il savait qu'il jouait un énorme coup de bluff sur ce coup là, c'était donc encore plus important d'être inexpressif de maniére à ne pas laisser le moindre geste du corps le trahir. C'est ainsi qu'il laissa son visage Antarr prendre un peu le dessus pour être sûr d'élminer toute trace d'émotions à part l'assurance sur son visage. Il n'avait pas besoin de stresser puisque dans l'immédiat, il était bien ce Damian qu'il venait d'inventer. Il s'agissait juste de le croire suffisamment pour qu'il finisse par y penser réellement. Si c'était le cas, même Lilianne le croirait. Après, il n'y aurait plus qu'a attendre qu'il s'en aille. Haseo resta là, sans regarder Lidwine, se demandant si l'histoire qu'il avait prononcé plaisait à cette derniére. Damian... C'était un nom un peu étrange, non?

[... Je sais pas quoi mettre en HS, mais j'en met un, sinon je vais me sentir exclu.v__v

Haseo is a liar.XD]

Parfaitement équilibré.

Lilian était quelqu'un de parfaitement équilibré, qui n'était en aucun cas fou et savait parfaitement ce qu'il faisait. Il était intelligent, assurément plus que la moyenne, et avait une grande confiance en lui. Que quelqu'un ose lui dire qu'il n'était qu'un idiot incapable de se maîtriser, et il lui montrerait à quel point il se trompait en lui fracassant sa pauvre tête de minable et en l'enterrant dans le bois le plus proche. Ah. C'est vrai, c'était à cause de cette incapacité à bien maîtriser sa colère qu'on l'avait envoyé dans cette maudite académie. Pfeuh. Comme s'il était le seul qui avait besoin d'apprendre à correctement doser sa colère! Il trouvait cette punition tout à fait injustifiée, dans la mesure où leur mère aurait du envoyer Lidwine avec lui dans cet endroit, car honnêtement, si ce n'était pas lui qui avait prit le premier le couteau sous un accès de colère, ce serait elle qui l'aurait fait, et elle qui l'aurait coupé, que savait-il. Et elle qu'on aurait envoyé là-bas, à sa place. Non, vraiment...Cette impression d'avoir été injustement puni ne cessait de hanter l'esprit du jeune homme aux yeux rouges, qui en voulait à ce qu'il restait de sa famille pour l'avoir envoyé si loin, comme un fardeau dont on voudrait se débarrasser au plus vite. Lidwine était restée, et lui non. Pourquoi n'était-ce pas le contraire? Pourquoi était-ce lui qui avait été puni pour un feu qu'ils avaient allumés à deux? Quitte à se prétendre juge, autant donner à la décision prise un semblant de justice, justement. Juste, ça faisait beaucoup de juste, dans cette phrase. Lilian détestait ce mot, car il était répété travers les Royaumes, dans tous les livres, dans tous les contes des rêveurs, alors qu'en réalité, il était aussi chimérique que la paix. On punissait et condamnait bien souvent des innocents, pouvait-on encore prétendre à la justice en ce bas-monde? Sérieusement. Il aurait pu dénoncer ce type aux cheveux blancs, et plus personne n'en aurait entendu parler à Hatès. De cette façon, il aurait été puni injustement, comme lui l'avait été, et ça aurait bien fait rire Lilian, que de l'imaginer endurer mille morts pour rien, juste 'au cas où'. Quoique, la sécurité de leur pays, ce n'était pas rien, Lidwine aurait pu l'approuver, il en était certain. Si un potentiel ennemi se trouvait sur le territoire, c'était son devoir, en tant que respectable sujet de Dahrenn Bellanca, que de le dénoncer pour prévenir tout accident. La rébellion, on l'étouffait à sa source. Alors si quelqu'un était 'peut-être' un danger pour la nation, on le faisait disparaître pour s'assurer que rien de mal n'arriverait, même si les accusations étaient fausses. C'était comme ça, en ces temps de guerre et de paranoïa. On défendait son pays, quitte à tuer des innocents pour préserver l'ordre.

Et son pays, Lilian l'aimait, ça aurait été dommage qu'il lui arrive quoi que ce soit. Lidwine aussi, aimait ces étendues blanches qui semblaient ne jamais en finir; Aurait-elle laissé tout cela disparaître pour une simple amourette? Lilian ne savait pas d'où venait ce type, mais était persuadé qu'il ne venait pas d'ici. Ça aurait été tellement simple, sinon. Et puis c'était amusant de voir le mal et le danger partout, et surtout bien plus utile; A toujours penser que chaque personne que l'on rencontrait était foncièrement bonne, on se faisait piéger, on passait à côté de véritables dangers ambulants. Lilian, lui, ne se faisait jamais piéger, il était bien trop intelligent et malin pour ça. Il ne se méfiait pas de chaque personne qu'il croisait, mais se méfiait de ceux dont l'apparence lui criait 'quelque chose ne va pas'. Et en l'occurrence, c'était tout à fait le cas de cet homme. Ses yeux trop rouges pour ceux d'un humain mis à part, quelque chose clochait, un frisson, une drôle d'impression. Une impression vraiment désagréable et oppressante. Il ne l'aimait pas, et aurait voulu le voir derrière des barreaux, ou mort. Une petite voix dans sa tête lui murmurait que c'était l'endroit qui convenait le mieux à ce type, une prison humide.

«Bien sûr que non, il n'est pas muet. Tu n'as pas changé en tout cas, toujours à chercher compliqué quand on peut faire simple. Ça te prend souvent de vouloir faire torturer des innocents de la sorte?»

Lilian haussa simplement ses épaules avec un petit sourire amusé suite aux paroles de sa chère et tendre soeur. Ça ne le prenait pas souvent, non, ou pas tant que ça. Comme si ça l'aurait dérangée, elle, d'envoyer un inconnu à la potence. Il ne connaissait pas ce type pour lequel elle semblait éprouver beaucoup d'affection; Sa disparition ne l'aurait pas même fait pleurer. Regretter d'avoir dénoncé un potentiel danger à la nation...Non, vraiment, il ne s'en serait pas même senti coupable. Ce n'était ni plus ni moins que le devoir de n'importe quel bon Hatéien. N'aurait-elle pas du, elle, se sentir honteuse de le laisser faire sans rien dire?

«Et qui voudrait répondre à tes questions alors que tu as une arme dans les mains? C'est vrai que ça incite à être courtois envers toi, vraiment. Même moi je n'aurais pas voulu te donner mon nom si tu me l'avais demandé.»

Oh, franchement, pour ce qu'il en avait à faire, d'être courtois. Il pensait l'avoir été assez en ne leur tirant pas directement dessus. Elle aurait du le remercier au lieu de le critiquer de la sorte, non? Posant de nouveau son regard rubis sur l'idiot qui se tenait près de sa soeur, il attendit que ce dernier lui réponde, puisqu'apparemment, il n'était effectivement pas muet. Ce qu'il fit quelques secondes plus tard. Et honnêtement, en l'entendant parler, Lilian eu du mal à retenir une petite exclamation amusée. Pardon? Son entêtement à le prendre pour un étranger? Il ne se souvenait pas même lui avoir fit qu'il était certain qu'il ne venait pas d'Hatès! Il n'avait jamais dit qu'il pensait qu'il venait d'un autre pays. Il lui avait simplement demandé 'Viens-tu d'Hatès?'. Une simple interrogation, banale, qu'il avait posé à maintes personnes toute sa vie durant. S'il partait directement sur des exagérations et des fabulations, il n'était pas sorti de l'auberge, ce 'Damian'. En tout cas, sa réaction en disant long sur ce qu'il devait ressentir. Était-il stressé, tout comme Lidwine, dont la voix assurée ne parvenait pas à masquer sa crainte? Il se demandait. En toit cas, ils allaient bien ensemble, des deux là: Deux beaux crétins qui n'iraient pas loin das la vie, c'était sûr.

« Je pense au contraire qu'un pistolet délie bien les langues, rétorqua-t-il sans se départir de son petit sourire, Ça incite les gens à vous faire des confessions. Hmmm... »

Puis s'arrêtant le temps de laisser filtrer un petit rire moqueur, il reprit la parole, s'adressant cette fois-ci à l'ahuri aux cheveux blancs nommé Damian:

« Comment? Cet entêtement à vouloir te prendre pour un étranger? Comme tu y vas! Il ne me semble pas avoir dit que tu venais d'un autre pays. Je t'ai simplement demandé si tu venais d'Hatès, c'est une question comme une autre. Et quand je te demande d'où tu viens, simplement, tu penses directement que je songe au fait que tu sois un étranger, au lieu de la ville dans laquelle tu habites? Ça en dit long sur toi. Vraiment long. »

Il marqua une courte pause, ponctuée par le cri d'un oiseau qui prit son envol au dessus d'eux. Ce type était ridicule, et Lilian avait tiré sa conclusion: Il n'était pas intelligent. Mais sa réponse l'avait conforté dans sa position; C'était un étranger, donc définitivement et potentiellement dangereux. On s'inquiète des étrangers partout où l'on va, et ses voisins devaient le regarder de travers, rien d'extraordinaire. Un Hatéien à Moria était considéré comme espion possible. Un Morien à Hatès était considéré de même. On ne faisait jamais confiance à ce qui venait d'ailleurs. Surtout en ce moment.

« Oh, vraiment? Un Morien sur nos terres, quelle chance. Je déteste les étrangers, on ne peut jamais leur faire confiance. Alors dis moi, maintenant: Qu'est-ce qui me prouve que tu n'es pas un espion pour le compte de la Princesse Grimm? Qu'est-ce qui m'empêche d'aller dire au Roi qu'un étrange Morien se promène à Imura? Car tu es étrange. Et ce n'est pas seulement à cause de tes yeux. C'est une drôle d'impression...Comme si tu sentais la mort. »

Voilà, il avait mit le doigt dessus. Une impression de mort, de malaise, de fin imminente, de dernier messager du monde. C'était une sensation particulière et vraiment dérangeante. Enfin, il n'avait aucune raison de douter de son identité, n'est-ce pas? Un menteur aurait dit qu'il venait d'Hatès, ça aurait eut le mérite de ne pas éveiller encore plus ses soupçons. Oria, Moria, c'était la même chose: Deux pays auxquels on ne pouvait faire confiance. Alors qu'il vienne de Moria ne le rassurait en rien, loin de là, même. Qu'est-ce qu'un Morien venait faire à Hatès? Les déplacement de population vers le pays du froid étaient rares, tout le monde le savait. Alors quand on déménageait ici, c'était qu'on avait une raison, en principe. Pas pour le simple plaisir de voir de nouveaux paysages.

[Nan, c'est Lilian le meilleur Démon d'Hatès. Et il vous aime tellement fort! Haseo, pauvre tache. Lilian te déteste tellement.8D~]

{Aujourd'hui, mon copain et moi nous embrassons dans ma chambre. Mon père est passé devant la fenêtre avec une hache à la main. Cinq fois. VDM

C'est tout ce que j'avais à dire. A part que je vous aime pas et que j'aime Lydie-chou, et que voilà.♥}

Lidwine aurait voulu ramener ses jambes contre elle, poser sa tête entre ses genoux et les entourer de ses bras. Se boucher les oreilles, fermer les yeux et attendre que l'orage passe. Parce qu'il finirait bien par passer, n'est-ce pas? Il n'en existait pas un qui ait duré plus de quelques heures, dans ses souvenirs. Celui-ci aussi finirait par s'en aller, elle en était sûre. Seulement, cette fois, impossible d'aller se cacher pour être à l'abri de l'averse. Oh, encore mieux : elle était en plein dedans, et n'avait nullement le droit de bouger. C'était un peu comme être dans l'œil d'une tornade, ou au cœur d'une tempête, là où il n'y avait pas de vent ; sa situation était dangereuse, et si elle faisait le moindre faux pas elle se retrouverait en plein cœur de vents extrêmement violents. Sa bouche tentait de rester souriante et désagréable, comme à son habitude, mais le cœur n'y était pas. Elle avait peur, et elle se sentait terriblement fatiguée, tout à coup. Pour un peu, la jeune démone aurait déclaré que ce n'était plus de son âge, des idioties pareilles. Le pire étant peut-être qu'à peu de choses près, c'était réellement ce qu'elle pensait en cet instant. N'était-elle pas un peu trop vieille pour se mettre dans des situations pareilles? N'était-elle pas censée être trop mature pour agir de manière aussi inconsciente? Et puis n'était-elle pas censée aimer suffisamment son pays pour ne pas le trahir? Elle ne savait plus, et n'avait pas envie de savoir. Contrairement à d'autres, qui se seraient posés mille questions pour savoir quoi faire, elle n'aspirait qu'à s'enterrer le temps que tous ses soucis s'en aillent d'une manière ou d'une autre. Her, elle n'était pas une adulte posée et réfléchie! Elle n'était, finalement, qu'une adolescente qui tentait d'avoir l'air plus dangereuse qu'elle ne l'était en réalité. La jeune fille était loin d'être gentille, oui. Elle était aussi loin d'être la plus fréquentable des personnes que l'on pouvait connaître. Elle le savait, sa mère le savait, ses amis le savaient, c'était presque quelque chose d'évident aux yeux de tout le monde. Mais, il fallait l'avouer, il était plus simple d'être méchante que d'être gentille. Faire preuve d'égoïsme était plus facile que donner ce qui lui appartenait. Critiquer était bien plus aisé que faire un compliment. Sachant cela, il était tout naturel que le mauvais caractère de la jeune fille l'ait mené sur ce chemin plutôt qu'un autre. Ses lèvres s'entrouvrirent légèrement et elle s'empressa de les fermer, comme si le moindre soupir, la moindre parole qui pourrait sortir de sa bouche risquait de lui causer d'inénarrables problèmes. Ce qui était plus ou moins le cas, par ailleurs, elle en était consciente. Maintenant elle allait devoir faire attention à ce qu'elle dirait, et faire attention à respecter ce que son ami dirait en parallèle. Ca n'allait pas être simple, non. Elle qui avait déjà du mal à s'y retrouver dans ses propres mensonges, en général, elle était bien mal partie..., uh. Son œil valide ne pouvait s'empêcher de revenir sur le canon de l'arme de son jeune frère, se demandant si oui ou non il aurait tiré. Si oui ou non il tirerait. Peut-être allait-il s'énerver, brusquement, et tirer une balle dans l'un d'eux? Elle ne savait pas. Et cela faisait trop longtemps qu'elle ne l'avait pas vu pour pouvoir prétendre que, non, il ne lui tirerait jamais dessus. Elle-même ne savait pas ce qu'elle aurait fait à sa place. Et, une chose était sûre, elle ne voulait pas mourir. Elle ne voulait pas mourir, pas maintenant et surtout pas comme ça. Difficile de penser à autre chose qu'à la Grande Faucheuse, quand on menaçait de la tuer. Elle avait déjà un œil en moins, elle ne tenait pas à être plus handicapée que cela. Non, vraiment pas.

Ses jambes, posées toutes deux du même côté, sur l'herbe gelée, furent parcourues d'un léger tremblement. Tant qu'elle n'avait pas de fourmis dans les membres, ça ne lui posait pas trop problème. Et de tout façon, clairement, entre souffrir deux minutes par manque de mouvements et se faire tirer une balle dans le genoux, son choix était vite fait. Elle attendrait. Un moindre mouvement ne devrait pas le gêner, hm? Elle ne pensait pas qu'il était à ce point au taquet, tout de même. Tant qu'elle n'avait pas l'air de vouloir saisir quoi que ce soit pour l'agresser en retour, elle devait pouvoir changer légèrement de position. Sa main gauche, posée au sol près de ses jambes, se crispa sur l'herbe froide. C'était fou ce que le temps semblait s'allonger, dans certaines situations. Celle-ci en faisait visiblement parti. D'un autre côté, elle se voyait mal se détendre et prendre les choses avec philosophie. Elle craignait pour Haseo, pour elle, pour leurs vies, leur intégrité physique, et même pour un tas d'autres choses qui n'avaient absolument aucun rapport avec Lilian et l'arme qu'il tenait dans ses mains. Allez, il fallait vraiment qu'elle se calme. Quand elle stressait sa voix tremblait, et il était impossible de ne pas le remarquer. Même elle s'entendait parler d'une manière qui lui paraissait ridicule, trop aigüe pour être honnête. Tenir une pancarte avec marqué qu'elle était loin d'être tranquille et rassurée aurait été aussi rapide et aurait évité des efforts inutiles à tout le monde, franchement.

Lorsqu'Haseo prit la parole, son cœur manqua un battement, et sa main droite, posée sur sa jupe noire, se crispa sensiblement sur le tissu. Là, il fallait l'écouter. Écouter tout ce qu'il disait pour ne pas se tromper par la suite, parce que ça, non, vraiment, ç'aurait été catastrophique. Elle risqua un bref regard dans sa direction, mais ne parvint pas à croiser son regard. Heureusement, d'ailleurs ; elle ne savait pas très bien comment elle aurait réagit, de toute façon. Mieux valait éviter les contacts visuels, cela leur éviterait de se trahir d'une quelconque manière. Elle reporta donc le plus naturellement possible son regard sur le garçon aux cheveux noirs alors qu'il poursuivait son récit. Damian. Damian, d'accord. Damian, Damian. Elle n'eut guère l'occasion de se répéter longtemps ce prénom, essayant d'emmagasiner les informations qui sortaient de sa bouche en même temps qu'il les énonçait. Né à Moria, à Imura depuis presque un an, forgeron à la capitale, 'ami' avec elle. D'accord, okay, d'accord. Elle fronça légèrement les sourcils, tentant de ne rien oublier, juste au cas où. Ça pouvait toujours être utile. D'un autre côté, elle ne voulait pas avoir l'air de venir d'apprendre tout cela, ça n'aurait pas fait très sérieux. Elle aurait aussi pu dire qu'elle ne le connaissait pas depuis assez longtemps pour connaître tout ça de lui, mais ç'aurait été risqué. Même si, dans le fond, c'était vrai. Elle ne savait presque rien de lui, non. C'en était presque drôle, aha. Aha...

Quand le plus jeune des trois déclara qu'un pistolet déliait les langues, elle lui répondit par une grimace des plus gracieuse. Ça, elle voulait bien le croire. Mais tout de même. Peut-être cela pouvait-il avoir les deux effets, bien que contraires? Tout dépendait de la personne. Elle, pour l'instant, clamait que ça l'incitait à ne rien dire. Mais avec le canon entre les deux yeux, sans être sûre qu'il en était incapable, elle aurait avoué la plus stupide bêtises qu'elle aurait pu faire durant son enfance. Et c'était normal, après tout. N'importe qui à sa place aurait fait la même chose. La mort faisait peur à juste titre, et pour ne pas mourir on était souvent prêt à faire à peu près n'importe quoi. Même si on ne se rendait pas compte avant d'y être confronté, évidemment.

« Comment? Cet entêtement à vouloir te prendre pour un étranger? Comme tu y vas! Il ne me semble pas avoir dit que tu venais d'un autre pays. Je t'ai simplement demandé si tu venais d'Hatès, c'est une question comme une autre. Et quand je te demande d'où tu viens, simplement, tu penses directement que je songe au fait que tu sois un étranger, au lieu de la ville dans laquelle tu habites? Ça en dit long sur toi. Vraiment long. »

Lidwine leva les yeux au ciel, passant une main dans ses cheveux attachés. Super, ça s'annonçait mal. Elle jeta un coup d'œil circulaire autour d'elle, comme cherchant une sortie de secours. Qui n'existait pas, évidemment. Tiens, elle aurait bien aimé pouvoir se téléporter d'un endroit à un autre. Elle aurait attrapé Haseo et serait partie plus loin, de là il aurait pu s'enfuir et ils auraient tout deux étaient tranquilles. Mais, comme toujours, ça n'aurait pas été aussi amusant si ç'avait été aussi facile, n'est-ce pas? Comme si c'était drôle, tch. Ça ne la faisait pas rire du tout. Elle espérait vraiment que le mensonge d'Haseo allait passer, qu'il n'allait pas chercher trop loin et qu'ils pourraient tous repartir de leur côté, sans soucis. Elle avait toujours le droit de rêver, à ce qu'elle sache.

Lidwine crispa de nouveau sa main sur sa jupe quand Lilian reprit la parole, et arracha un peu d'herbe au sol avec l'autre. Qu'elle lâcha à quelques centimètres du sol et regarda retomber, sans un bruit, à l'endroit où elle l'avait arrachée. Elle ne savait pas si passer pour un espion de Moria valait mieux qu'un espion d'Oria ; dans le fond, les deux se valaient. Même si pour l'heure, tout ce qui importait était qu'il ne connaisse pas son identité précise. Et puis évidemment, qu'il était étrange. Il était étrange parce qu'il était un Antarr. Il avait été maudit par la Kara Xanthe, comme tous les habitants de Sal'ahë. Mais, pour une raison étrange, semblait ne pas avoir complètement perdu son esprit et sa capacité à ressentir. Il restait un Antarr tout de même et, de fait, était étrange. Elle aussi avait eu cette désagréable impression en le rencontrant. Maintenant, restait à espérer qu'il n'insisterait pas. Enfin, Lilian, ne pas insister..., c'était comme lui demander de rester chaste, tiens! Même si, en l'occurrence, aucun des deux hommes présent n'étaient au courant de cette partie de sa vie. Un soupir s'échappa d'entre ses lèvres pâles alors qu'elle relevait les yeux vers son frère, incertaine, sourcils froncés. Elle ne voyait pas quoi dire. N'avait rien à dire, non plus. A part ne pas avoir l'air coupable, son rôle s'arrêtait là, pour l'instant. Il fallait qu'Haseo soit convaincant, ça oui. Enfin, Damian. Damian, Damian. Il fallait que Damian soit convaincant, et qu'Haseo se taise. Voilà.

» ... Sh*t? XD [Quiconque qui peut supporter Zen... Libre! XD] - {TERMINÉ}
» Absence d'Haseo
» Haseo Weapons...Un simple mecenaire.
» Random Stuff & Stupid Facts.