♪~...Stupid Humans...~♫-{Hase'! Ou quiconque croyant s'appeler Haseo...XD}

Invité

« Ça aurait été intéressant, pourtant, de voir comment elle s'en serait sortie sans manteau. Personne ne t'as donc apprit à prendre soin de ta santé? »

Haseo, alias donc Damian, regarda Lilian, qui regarda Lidwine. Tout deux, le frère et la sœur, qui n’étaient pas en aussi bon termes qu’un frère et une sœur auraient dût l’être. Pour dire la vérité toutefois, Haseo devait bien avouer que question relations entre frère et sœur, il était très mal placé pour parler. Après tout, il était fils unique. Jamais aucun frère ni aucune sœur pour partager sa vie. D’ailleurs, pas de mère non plus. Maintenant qu’il y repensait, il avait toujours vécu plus ou moins seul avec uniquement son père comme famille proche. De ce fait, la notion même de famille était plus ou moins étrangère au jeune ex-Antarr, alors pour ce genre de conversation, il préférait autant passer son tour. Lidwine, quand à elle, ne répondit pas à son jeune frère. Elle attrapa son manteau pour l’enfiler sur elle, tandis qu’Haseo regrettait de ne pas être à même de l’aider pour le coup. Il avait envie de savoir si elle allait bien, si elle n’avait plus froid. Envie de l’aider à enfiler son manteau, parce qu’il était amoureux d’elle. Il avait envie de pouvoir profiter de ces instants avec la femme de ses rêves, instants trop longtemps volées par les personnes autour d’eux. Mais il ne le pouvait pas, et tout cela uniquement à cause de Lilian. Ce petit démon était vraiment l’ennemi à abattre dans cette situation. Enfin, à abattre… Il ne fallait pas se leurrer, Haseo ne pouvait rien faire dans la situation présente. Même si l’arme à feu n’était plus pointée dans sa direction, Lilian l’avait toujours en main. Et Haseo avait déjà placé ses deux armes un peu plus loin, hors de question donc de se reposer là-dessus. Non, comme il y’a quelques minutes, Haseo était dans une situation impossible à résoudre. Lilian les tenaient toujours sous sa coupe et ils ne pouvaient qu’espérer qu’il finisse par les laisser vivre. C’était frustrant. Devoir passer le temps selon le bon vouloir d’une personne, juste parce que celle-ci a eu plus de chance ce coup ci… C’était véritablement une sensation frustrante. Un peu comme si il était totalement impuissant et ne pouvait faire qu’attendre la décision d’une personne qu’il détestait cordialement… En fait c’était plutôt exactement comme ça. Il ne pouvait qu’attendre, et cela le frustrait. Outre sa frustration, Haseo devait également composer avec son inquiétude grandissante vis-à-vis de Lidwine. Comment l’aider ? Est-ce qu’elle avait moins froid maintenant ? Si seulement il pouvait la serrer dans ses bras, au moins pour essayer de la réchauffer…

Lorsqu’elle prit la main du mercenaire dans la sienne, celui-ci eu plusieurs réactions successives. D’abord, il sourit, malgré la gravité de la situation, puis sentit une bouffée de bien être l’envahir et enfin, tourna la tête doucement vers Lidwine en lui faisant un sourire discret, tout en resserrant sa main à présent liée à celle de la jeune démone au cache œil. Le fait qu’elle lui prenne ainsi la main voulait dire beaucoup pour lui. Ils étaient encore deux personnes, un couple, qui devaient lutter contre un obstacle venant se dresser entre eux. Préserver le secret de leur amour interdit ? Il ne savait pas trop quoi dire à ce sujet là. Mais Lidwine venait de lui témoigner, en tout cas, qu’elle tenait à Haseo, d’une manière comme d’une autre. Elle tenait à lui, elle lui tenait la main dans une situation plutôt dangereuse. Elle faisait attention à lui, et tentait peut être de se réchauffer de cette manière auprès de lui. Elle comptait encore sur lui. Tout cela menait Haseo, ou plutôt Damian, à reprendre courage. Il devait surmonter cette épreuve imposée par Damian. Enfin… Déjà il fallait espérer que le petit démon aux yeux écarlates tolère ces deux mains jointes. Dans le cas contraire, il y’aurait certains problèmes qui résulteraient…

« Tu as dit venir de Moria, c'est bien cela? Où est-ce que tu habitais, là-bas? »

‘Damian’ se tourna à présent vers Lilian, arborant un air un peu plus soucieux, mais pas désespéré pour autant. Allons, la situation n’était pas si dramatique tout de même… Si ? Après tout, Lilian ne semblait pas avoir dans l’intention de le dénoncer aussi vite. Il fallait juste être crédible, et réussir à mettre dans la tête du petit démon que Haseo n’était pas Haseo, qu’il se nommait Damian et qu’il était un humain, forgeron qui venait originellement de Moria. Le plan n’était pas si complexe. Haseo avait déjà vécu quelques semaines à Moria, sous le pseudonyme de Nyllem. Tout ce qu’il avait à faire était de reprendre l’histoire de Nyllem puis de l’avoir fait déménager à Hatès pour une raison assez précise. Cela n’était pas bien dur, non ? Il fallait simplement faire attention à ne pas faire d’incohérences ou de contradictions au cours du récit. Lidwine ne pourrait sans doute pas l’aider sur ce coup là, elle ne pouvait pas inventer à sa place une vie fictive, cela ne ferait que les embrouiller encore plus. Rester cohérent, et cela devrait bien se passer. Il faudrait simplement faire en sorte que Lilian ne soit pas prit de l’idée d’aller le dénoncer. Cela…. A part prier, ils ne pouvaient pas faire grand-chose.

« Je suis né dans le village d’Akihidé, commença le pseudo forgeron avec un haussement d’épaules, reprenant comme il l’avait prévu son ancien scénario sous le nom de Nyllem, adaptant les zones nécessaires. J’y ai passé quelques années avant de déménager à Premaris pour apprendre mon métier. Puis j’ai décidé de me rendre à Hatès afin de mettre mes talents au service d’une cause plus… Lucrative je dirais. »

Damian n’avait placé aucune hésitation, aucune réflexion intense au milieu de sa phrase. Ce qui ne voulait pas dire qu’il avait dit tout cela d’un trait direct non plus. Pas du tout. Il avait déclaré cela sur un ton calme et posé, ce qui était normal vu qu’il parlait de sa vie et qu’il la connaissait sans doute mieux que personne. Une voix un brin stressée toutefois, au moins histoire de montrer que faire face à un dangereux individu armé n’était pas rassurant. Mais outre cela, Lilian ne devrait pas soupçonner le mensonge qui se cachait derrière la déclaration de ‘Lilian’. A moins que ce dernier ne soit doté de facultés mentales extraordinaires, mais… Cela aurait été le comble, non ?

Regardant toujours l'étranger et sa sœur, Lilian se demanda s'il y avait un quelconque sentiment entre eux, autre qu'une probable attirance physique. De l'amour ? Ils étaient tellement mal assortis qu'il trouvait ça absurde, presque comique. Pour un peu, ils auraient pu jouer les héros d'une mauvaise tragédie à la fin minable et prévisible. Ceux qui croyaient encore que l'amour durait pour toujours et était plus fort que le fer et les tempêtes se trompaient. Peut-être était-il mal placé pour en juger, lui qui n'avait jamais vraiment aimé avec un grand 'A'. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de le faire. C'était scandaleux, n'est-ce pas ? Lidwine faisait partie d'une famille bourgeoise respectée. Elle était riche et aurait pu être influente si elle l'avait voulu. User de ses relations pour gagner une place encore plus élevée dans la hiérarchie du Royaume. Une fois sorti, se dit le cadet des Auura, c'était exactement ce qu'il ferait, histoire de pallier sa longue absence loin du foyer familial et de la capitale. C'était de loin la chose la plus intelligente à faire, quand on était fils ou fille d'une famille aisée. Mais non, Lidwine préférait se rendre au lac du pendu afin d'y batifoler avec un étranger venu tout droit de Moria sans le sou: Pas très glorieux. Elle pouvait avoir tellement mieux en se donnant la peine d'essayer. Visiblement, elle aimait la compagnie des moins que rien, et ce n'était pas Lilian qui allait s'en plaindre: A côté de l'attitude inconvenante de sa sœur, il brillerait mille fois plus. S'aimaient-ils au moins, pour prendre autant de risques ? Si Lidwine tombait enceinte, ce n'était pas ce manant qui allait pouvoir assurer l'avenir de son enfants. Elle se retrouverait mariée à un homme d'office, et il en serait fini de leur petite idylle. Pour agir de la sorte, ils ne devaient pas s'aimer, sinon ils feraient plus attention. Le jeune homme aux yeux grenats ne savait pas précisément comment il se représentait l'amour, mais en tout cas pas de la sorte. Une aventure un jour, sur un sol enneigé... En quoi c'était censé être de l'amour, ça ?

Sa mère, qui attendait toujours sans en avoir l'air que l'homme qu'elle aimait lui revienne lui semblait déjà plus correct. Il ne savait pas pourquoi, en plus. C'était idiot d'attendre quand il était évident qu'il ne passerait plus jamais le pas de la porte. Peut-être car il émanait de sa mère une douceur infinie quand elle évoquait cet homme disparu, une douceur qu'il ne retrouvait dans aucun des gestes de Lidwine et Damian. Il ne les avait pas surpris au meilleur moment, il était vrai, mais tout de même. Pour une simple histoire d'attirance, ils auraient pu faire travailler leurs hormones avec quelqu'un de leur rang, histoire d'éviter les ennuis qui venaient avec un enfant non-désiré, par exemple. Enfin, si Lidwine voulait se retrouver mariée à cet âge là, c'était son problème. Pas le sien. Lui ne ferait pas les mêmes erreurs, il n'était pas aussi inconscient et stupide qu'elle.

« Je suis né dans le village d’Akihidé. J’y ai passé quelques années avant de déménager à Premaris pour apprendre mon métier. Puis j’ai décidé de me rendre à Hatès afin de mettre mes talents au service d’une cause plus… Lucrative je dirais. »

Akihidé. Ce nom ne disait trop rien à Lilian, mais s'il s'agissait d'un village de Moria, ça n'était guère étonnant. Premaris, en revanche, trouva un écho considérable à ses oreilles. La capitale du Royaume du vent n'était pas située trop loin des frontières Hatéiennes, plus proche en tout cas que beaucoup de grandes villes. Lilian s'informait sur Hatès, bien évidemment, mais aussi sur Oria, Sal'ahë et Moria. Tout connaître de leur grand pays coupé en quatre était important, quoi qu'on puisse en dire. Puis ça pouvait toujours être utile. L'histoire de Lysandre était cheminée d'évènements intéressants, et il ne se lassait pas de lire les livres d'Histoire à la bibliothèque ou d'écouter leur professeur lorsqu'il partait sur le sujet. Mais sur le coup, ce n'était pas d'un ancien Roi devenu légende avec le temps ou d'une rébellion célèbre dont ils parlaient. C'était d'un forgeron né à Moria et venu habiter à Hatès afin de gagner plus d'argent, comme il le disait. Pathétique... Lilian aimait son pays. Ceux qui trahissaient leur patrie ne montaient pas bien haut dans son estime, quel que soit l'endroit d'où ils venaient et quelle patrie ils avaient trahis. Tous misérables. Il regarda distraitement Lidwine tracer des arabesques dans le sol avant de reporter sa pleine et entière attention sur Damian. Il détestait toujours 'Monsieur le Morien qui n'était plus tant à présent un Morien'. En plus de lui laisser une sale impression, il le trouvait lâche.

« Détestais-tu tant ton pays, pour le quitter ainsi ? Ou bien étais-tu si pauvre que le moindre sou comptait ? Même si aller à Moria me faisait devenir plus riche que n'importe quelle âme en ce monde, je préférerais me tuer plutôt qu'y vivre. Mais ça n'a pas l'air de beaucoup te déranger, de fabriquer des armes qui pourraient bien servir un jour à empaler tes anciens camarades. »

Dans la voix du jeune Démon, un mépris évident. Il ne concevait pas que l'on puisse trahir son pays, quel qu'il soit. Il aurait craché même sur un Orien venu se réfugier à Hatès. Que la famille de Damian devait être heureuse ! Ils avaient un fils bien ingrat et idiot. Lui en aurait eut honte, et encore, honte était un bien faible mot à ses yeux. Que Moria et Hatès soient actuellement en paix ne voulait en aucun cas dire qu'ils le seraient à jamais, et vu la situation du Royaume, mieux valait s'attendre à tout. Forçant un sourire narquois sur ses lèvres, il les observa encore un instant, ces amants détestables, le forgeron minable et la bourgeoise délurée. Non, vraiment... Personne n'aurait pu faire couple aussi mal assorti et laid.

[Lilian est un amour, à Halloween jusqu'au nouvel an en passant par Noël! All the time.

Et si tu as un problème avec les HS, tu pourrais te faire soigner?XD]

{Je songe à aller me faire soigner, en effet. Mais tu sais ce que c'est... B)

Et laisse moi douter de ce que tu viens de dire. Il est sympa un jour par an, ouais! Et encore.u____û}

Une étoile prit forme sous son index, dans la neige, ni très géométrique ni très réussie. Agacée par son manque de talents artistiques, elle l'effaça d'un geste brusque. Ça ne servait à rien de toute façon, de savoir dessiner ou jouer de la musique ; tout le monde se fichait bien qu'elle y arrive ou non. Tant qu'elle était jolie et savait se tenir correctement... On ne lui en demanderait pas plus. Et quoi que cette affirmation était exagérée, elle avait le mérite de refléter au mieux son humeur du moment. Noire charbon. Sans compter que, pour couronner le tout, elle savait pertinemment qu'elle allait se faire incendier – enfin, façon de parler – par sa mère en revenant. Parce qu'elle s'était absentée trop longtemps, parce qu'elle avait froissé ses vêtements, parce qu'elle s'était assise à même le sol... Les raisons étaient aussi nombreuses que variées et, malheureusement, on ne peut plus justifiées. Elle allait encore lui interdire de sortir, elle désobéirait à nouveau et elles n'avanceraient pas. Parfois, la jeune démone aurait aimé que sa mère mette des barreaux à sa fenêtre ou l'enferme au troisième étage : ça l'aurait définitivement empêchée de sortir sans permission. Mais les ordres de Caroll Auura n'étaient ni assez fermes ni assez convaincants et, à chaque fois, elle finissait par se glisser à l’extérieur. Ah, pour sûr que ça lui réussissait ! Elle aurait mieux fait de rester tranquillement à l'intérieur, ça lui aurait évité bien des ennuis. Ça en aurait aussi évité à Haseo. En clair, à long terme, ç'aurait été mieux pour tout le monde. Il en avait eu, de la chance, qu'elle soit ici ce jour-là ; eut-elle été ailleurs, jamais il ne l'aurait revue. Quelle chance, uh.. Tout dépendait du point de vue.
La voix de son amant s'éleva dans l'air en réponse à la question de Lilian. Elle tendit l'oreille sans en avoir l'air, les yeux toujours fixement posés sur les dessins qu'elle traçait dans la fine couche de neige. Si elle continuait de dessiner, rater, effacer, dessiner, rater, effacer, elle ne pourrait bientôt plus faire quoi que ce soit.

« Je suis né dans le village d’Akihidé. J’y ai passé quelques années avant de déménager à Premaris pour apprendre mon métier. Puis j’ai décidé de me rendre à Hatès afin de mettre mes talents au service d’une cause plus… Lucrative je dirais. »

Premaris était la capitale ; pour ce qui était de l'autre nom, aucune idée. Après ce bref état de fait sur ses connaissances plus que médiocres en géographie, elle leva le nez de ses créations pour jeter un regard ennuyé à Lilian. Cette question n'avait aucun intérêt – ou du moins ne le voyait-elle pas. Elle ne pouvait ni ne devait intervenir dans le récit de Damian et s'appliqua donc à garder un air désintéressé et neutre, sans surprise ni étonnement. Elle n’était pas forcée de savoir tout ça, mais sembler choquée ne les aiderait vraiment pas. Mieux valait que Damian vienne de Moria et se soit installé à Hatès plutôt qu'Haseo, actuellement résident à Oria. Tout valait mieux qu'Oria. Ce pays était inutile et voué à disparaître, de toute façon. Ils finiraient bien par gagner contre eux, ça ne faisait aucun doute. Vu comme ça, le mercenaire aurait mieux fait de venir s'installer pour de bon dans le pays enneigé : pourtant jamais il ne lui serait venu à l'idée de proposer une chose pareille. Ça résoudrait le problème de la distance et des trahisons à la chaîne, bien sûr, mais ils ne pourraient toujours pas vivre ensemble. Et puis Lidwine n'aimait vraiment pas les traîtres, non. Quels qu'ils soient.

« Détestais-tu tant ton pays, pour le quitter ainsi ? Ou bien étais-tu si pauvre que le moindre sou comptait ? Même si aller à Moria me faisait devenir plus riche que n'importe quelle âme en ce monde, je préférerais me tuer plutôt qu'y vivre. Mais ça n'a pas l'air de beaucoup te déranger, de fabriquer des armes qui pourraient bien servir un jour à empaler tes anciens camarades. »

Pour un peu la jeune fille aurait fermé les yeux et tapé son front par terre. Merci beaucoup, Lilian, songea-t-elle avec une grimace agacée. Vraiment. Eh bien, elle non plus n'aimait pas les traîtres, mais celui-là était différent. Enfin, au moins un peu. Théoriquement, il ne trahissait pas vraiment qui que ce soit... Il se contentait de passer à Hatès et de faire ce qu'il avait à faire, hop là. Parler à une bourgeoise lambda ne faisait pas de lui un hors-la-loi. C'était plutôt elle, dans l'histoire, la fautive. Elle aurait dû prévenir les autorités qu'il voulait voler leurs morceaux de Kara-Xanthe. Peut-être essayerait-elle de lui expliquer qu'ils en avaient besoin pour sauver la Princesse ; ça pouvait marcher, il se pouvait qu'il comprenne. Avec un peu de chance.
Dans l'état actuel des choses, de toute manière, c'était le destin et le passé de Damian qui importait. Pas celui d'Haseo. Et si Damian se fichait que ses anciens camarades meurent par sa faute, hm... Non, ce n'était pas mieux qu'être un traître. Révoltée par ces trop nombreuses allusions à des traîtrises quelconques, elle fronça les sourcils dans la direction de son frère. Ils n'étaient pas en guerre contre Moria. Du moins pas pour l'instant. C'était le seul argument auquel elle pouvait se raccrocher, pour l'instant.

« Nous ne sommes pas en guerre contre Moria, je te signale, lâcha-t-elle sans chercher à masquer sa colère. Tu as bientôt fini de poser des question sans intérêt ? »

On ne sait jamais, il pouvait dire oui, se lever et les laisser tranquille. On ne sait jamais. S'il perdait subitement la raison ou devenait quelqu'un d'autre, c'était possible. En attendant que ce jour béni arrive, elle allait devoir supporter sa présence au moins quelques trop longues minutes encore. S'il continuait de creuser le passé de Damian, ses convictions ou ses projets, il y aurait forcément une incohérence quelque part. Et s'il y en avait une, Lilian la verrait bien avant elle. Raison de plus pour ne pas le laisser aller où bon lui semblait dans la conversation. Quitte à chanter pour le déconcentrer... Elle n'était pas à ça près.

Invité

Aux yeux d’Haseo, et de manière plutôt objective, il n’y avait pas de véritables failles dans son argumentation. Bien sur, cela pouvait paraître assez étrange qu’un jeune forgeron Morien décide de se rendre à Hatès dans le seul but de faire du profit, mais pour le mercenaire, l’hypothèse était tout à fait crédible. Des mercenaires dans le même genre que lui n’hésitaient pas à trahir un pays quelconque qui les avait payés à la base pour le pays adverse, pour un peu que ce même pays y place plus d’argent. C’était ainsi que vivaient les gens exerçant le même métier que lui. Le terme de contrat avec un client était au final très vague entre un mercenaire et la personne décidant de l’engager. L’argent pouvait tout effacer, ça Haseo l’avait bien rapidement compris. Et puis au final, beaucoup de mercenaires s’étaient engagés dans cette profession uniquement pour gagner leur vie, vu qu’ils ne savaient rien faire à part suivre des ordres. Des soldats, un peu plus doués que les autres, mais qui n’avaient guère envie de subir les problèmes du commandement, ou pire encore, celui des causes. On devenait mercenaire parce qu’on n’avait pas envie de se compliquer la tête. La vie d’un soldat se résume à obéir aux ordres, mais surtout à croire en la patrie qu’il défend. Celle d’un mercenaire se résume à faire ce qu’on lui demande, empocher son travail, et après d’être totalement libre. C’était comme ça qu’ils vivaient, pour la plupart. Supporter Hatès, supporter Oria… Ils s’en fichaient. Oh, sans doute leurs origines influaient là-dessus, également. Il y’avait des mercenaires Oriens préférant sans doute s’associer au pays du soleil… Tout comme il y’en avait qui détestaient tant leur pays natal qu’ils s’associaient avec l’ennemi désigné de ce pays. Ou évitaient tout contact avec celui-ci. Dans un sens, Haseo était de ceux là. Il détestait Sal’ahë, et évitait soigneusement de se mêler à leurs affaires. Bon, d’un autre coté, Sal’ahë devait être l’unique pays qui n’embauchait jamais de mercenaires… Ou alors ces derniers seraient forcément des Antarrs. Et les Antarrs mercenaires… Ca existait ? Oh, eh bien il en était un lui-même, d’un certain point de vue, mais il imaginait très mal qu’il en existe d’autres. Un Antarr ne vit que pour sa reine. Ne supporte que sa patrie. Il ne pouvait pas se livrer à une autre contrée. Et ne pouvait exiger trop de la reine. L’ordre reçue par cette dernière était déjà absolu. Un mercenaire… N’aurait donc aucune chance de s’établir dans le pays de la reine démente. Haseo le savait, il avait bien connu cet environnement. Il ne devait y avoir que des soldats là bas. Des soldats et des villageois prêts à tuer. Et capables de le faire, sans doute. Autant éviter ce pays le plus possible. Hatès lui paraissait bien mieux. Il y résidait une certaine jeune fille mille fois plus attirante que toutes les paies du monde.

Etant mercenaire, il n’aurait sans doute pas dût hésiter. Si Lidwine valait effectivement plus à ses yeux que l’argent donné par Dail Shan’haron, alors il devrait trahir Oria. Mais il ne le ferait pas. Haseo n’était pas ce genre de personne. L’honneur et la loyauté comptaient beaucoup pour lui, et il se doutait qu’il n’arriverait pas à choisir définitivement entre son âme honorable et son cœur d’artichaut. Il commençait à sérieusement penser que son cœur était effectivement fait d’artichaut d’ailleurs. A s’inquiéter pour Lidwine comme il le faisait actuellement… Elle allait bien, la dernière fois qu’il avait regardé par là. Maintenant elle… Dessinait quelque chose dans la neige. Elle avait l’air d’aller bien, aussi possible que cela était dans une situation pareille. Soulagé de la savoir au moins en bonne santé, le mercenaire préféra se concentrer sur Lilian, qui continuait de les tenir sous sa menace. Il ne pointait plus son arme sur eux, ce qui en soi était déjà un progrès. Mais elle se trouvait toujours à proximité du jeune démon, un seul geste suffirait pour de nouveau les tenir en joue. Et de là, une simple pression sur la gâchette, et c’était fini. Lilian ne les raterait pas, Haseo l’avait bien compris. Ce garçon savait utiliser son arme. Il tirait vite et bien. Pas besoin de le voir se servir de son arme une fois pour le comprendre.

« Détestais-tu tant ton pays, pour le quitter ainsi ? Ou bien étais-tu si pauvre que le moindre sou comptait ? Même si aller à Moria me faisait devenir plus riche que n'importe quelle âme en ce monde, je préférerais me tuer plutôt qu'y vivre. Mais ça n'a pas l'air de beaucoup te déranger, de fabriquer des armes qui pourraient bien servir un jour à empaler tes anciens camarades. »

… Oh ? Eh bien s’il le disait, c’est que ça devait être vrai, non ? En tout cas il n’avait pas l’air de comprendre la mentalité de certaines personnes. Sans doute à cause de son éducation… S’il s’agissait vraiment du frère de Lidwine, alors il n’y avait pas de doute sur sa classe sociale : il était membre d’une famille relativement riche. A l’instar de sa sœur, il portait des vêtements plutôt luxueux, même si cela n’atteignait pas le niveau basique de la Noblesse, et surtout il avait une arme de très belle facture sur lui. Comme elle. Ils avaient de l’argent, ça se voyait. Haseo lui, ne parlait pas en matière de richesse, mais en matière de survie. Peu importait la richesse à ses yeux, il fallait gagner sa vie. Et de plus, que voulait-il dire par ‘des armes qui pourraient servir à empaler ses anciens camarades’… ? Ce n’était pas comme s’ils étaient en guerre contre Moria, non ? Hatès et Moria étaient même plutôt en termes corrects, de ce qu’il savait. Le pays de la reine Grimm avait offert à Hatès des terres au Nord sans opposer de vraie résistance… Damian ou Haseo ne voyait aucun problème qui pouvait surgir entre Hatès et Moria. A moins bien sur, que le dirigeant sans pitié du pays des glaces décide de conquérir les autres pays, si jamais il venait à prendre Oria un jour. Mais pour cela, il faudrait que la guerre se termine. Et ça n’était pas prêt d’arriver.

« Nous ne sommes pas en guerre contre Moria, je te signale. Tu as bientôt fini de poser des question sans intérêt ? »

Voilà. Elle avait dit tout haut ce que le pseudo forgeron pensait tout bas. Ils n’étaient pas en guerre contre Moria. Et les questions n’avaient pas grand intérêt. Après avoir regardé Lidwine d’un air reconnaissant, ‘Damian’ se tourna une nouvelle fois vers Lilian, argumentant à nouveau.

« Ca n’est pas une question de richesse, mais de survie. Vois-tu, je suis un forgeron qui ne sait fabriquer que des armes, ou presque. Il va de soi que dans un pays aussi paisible que Moria, je n’aurais jamais pu gagner correctement ma vie. »

Il soupira un court instant, avant de reprendre.

« Et je n’ai jamais vraiment aimé mon pays natal non plus. Hatès est bien plus intéressant et je me sens bien mieux ici. Je ne pense pas que c’est toi qui va me contredire, non ? »

« Nous ne sommes pas en guerre contre Moria, je te signale. Tu as bientôt fini de poser des question sans intérêt ? »

Certes, songea Lilian, amusé par la colère de sa sœur, ils n'étaient pas en guerre contre Moria. Mais pour combien de temps ? Qui pouvait prédire de quoi l'avenir serait fait ? Non, décidément, penser que tout irait toujours bien entre les deux nations dans le meilleur des mondes était bien naïf. Trop naïf même... Il espérait que ce n'était pas ce que pensait Damian, en tout cas, car à voir l'air reconnaissant qu'il venait d'adresser à Lidwine, Lilian avait des doutes. Monsieur le forgeron pensait donc qu'il ne connaissait pas la politique de son pays ? Pour quel imbécile le prenait-il. Les relations entre les différents Royaumes de Lysandre n'avaient jamais été au beau fixe, et il suffisait d'un tout petit grain de sable dans les rouages pour tout faire dérailler. Un accident diplomatique, n'importe quoi de ce genre: Et les armées Moriennes et Hatéiennes se levaient pour se foncer dessus. Après, il était logique qu'un paysan sans richesse ni éducation ne sache pas cela. L'ignore aurait été d'ailleurs un terme plus approprié. Ce n'était pas un traité signé des années et des années plus tôt, du temps d'anciens seigneurs, qui allait garantir la paix. Lysandre était dans un état trop déplorable pour qu'on puisse juger prévisible la politique dans son ensemble. Alors, le jeune bourgeois était curieux de connaître ce que le crétin allait lui avancer comme argument. Sans doute pas quelque chose d'intelligent... Car l'intelligence, il en était de toute évidence dénué.

« Ça n’est pas une question de richesse, mais de survie. Vois-tu, je suis un forgeron qui ne sait fabriquer que des armes, ou presque. Il va de soi que dans un pays aussi paisible que Moria, je n’aurais jamais pu gagner correctement ma vie. »

...Oh. Oh ? Les lèvres de Lilian s'étirèrent involontairement en un sourire moqueur. Une question de survie, il n'aurait jamais pu gagner correctement sa vie à Moria ? S'il n'avait pas su que son interlocuteur était originaire de ce pays, Lilian aurait juré être face à un Hatéien débitant les pires clichés qu'il avait entendu sur le Royaume du vent. Sérieusement, c'était la chose la plus hilarante qu'il avait jamais entendu ! Pas de travail pour les forgerons à Moria ? Mais d'où venait-il, pour sortir une ânerie pareille ? Si tous les forgerons étaient sur la paille là-bas, ça se saurait. Certes, la guerre rendait le commerce des armes plus florissant, il le lui accordait. Mais même sans la Guerre, les pays avaient besoin d'armes. Pour en fournir à leurs armées, pour les particuliers qui en demandaient... Les armes n'étaient pas éternelles, elles se brisaient, s'abîmaient, il fallait les remplacer et les réparer. De plus, Moria devait attentivement surveiller sa frontière Sud, de peur d'une invasion venant de Sal'ahë. Alors oui, Moria n'était pas en guerre pour l'instant, mais ne le serait pas éternellement, ne serait-ce qu'à cause de la menace Antarr.

Après, s'il était un forgeron minable, il ne devait pas trouver beaucoup de travail. Logique. Mais Moria ou Hatès, c'était la même chose: Les minables n'avaient pas leur place.

« Et je n’ai jamais vraiment aimé mon pays natal non plus. Hatès est bien plus intéressant et je me sens bien mieux ici. Je ne pense pas que c’est toi qui va me contredire, non ? »

Il se sentait bien mieux ici ? De mieux en mieux. Le jeune Auura haussa les épaules, ce petit sourire toujours présent sur son visage pâle. Hatès était sa patrie natale, le pays où il était né et grandissait. Il l'aimait, et ne demandait qu'à le servir. Seulement, il savait que s'il était né à Moria, il aurait pensé la même chose de la contrée occidentale. Non, il ne comprenait pas Damian. Quitter son pays, ou tout simplement le haïr, il trouvait ça aberrant. Il se serait senti honteux de quitter Hatès et s'installer ailleurs. Cependant, Damian pouvait faire ce qui lui chantait, il était minable à ses yeux, c'était tout. Il doutait, de toute manière, que ce qu'il pensait de lui lui importe. Tant mieux, c'était réciproque.

« Hmm. D'accord, admettons que tu ais raison... Pourquoi être devenu forgeron qui ne sait fabriquer que des armes ou presque, si visiblement tu n'allais pas pouvoir gagner ta vie en exerçant ce métier ? »

Il attendit à peine quelques secondes avant d'ouvrir de nouveau la bouche, ajoutant, sur ce ton calme et assuré qui modulait sa voix d'une agréable manière:

« Je ne peux te contredire. Je trouve Hatès très agréable, mais j'y suis né. Je n'ai jamais eu l'impression que, pour Oria comme pour Moria, notre beau pays soit un paradis. »

Plutôt le contraire, en effet. Il imaginait qu'on devait diaboliser la contrée glacée qui s'était formée après une guerre civile menée par un homme avide de pouvoir. Lilian s'en fichait; Il aimait son pays, peu importe la manière dont il était né et avait évolué. Sur ces pensées, il posa son regard grenat sur sa sœur, lui adressant un sourire encore plus grand. Il n'était pas très crédible, son bel amant ! Qu'elle ait peur. Car il tenait toujours leur sort entre ses mains.

[Non, je ne sais pas. Je ne suis pas comme ça, MOI...8D

Lilian est adorable, arrête d'essayer de le faire passer pour le méchant.|D]

{ Des fois j'ai tellement d'inspiration que ça en devient louche... Lilian, you bitch. B) }

« Ça n’est pas une question de richesse, mais de survie. Vois-tu, je suis un forgeron qui ne sait fabriquer que des armes, ou presque. Il va de soi que dans un pays aussi paisible que Moria, je n’aurais jamais pu gagner correctement ma vie. »

Lidwine effaça pour la dernière fois un dessin raté sur la fine couche de neige. Maintenant, à moins de ne trouver un moyen de colorer l'herbe sous son doigt, elle n'allait plus pouvoir faire grand chose. Inutile de dire que cette constatation l'agaça. Ça la mit hors d'elle, même – et si elle s'était écoutée elle aurait frappé son poing contre le sol. Violemment. Mais elle n'était pas stupide. Elle savait très bien que si elle était en colère ce n'était pas uniquement à cause de son manque évident de talent artistique. Sa main, toujours serrée sur celle d'Haseo, ne bougea pas. Ne trembla pas, ne se serra pas plus. L'autre, en revanche, subissait un sort bien moins clément. Les ongles enfoncés dans sa paume, elle dû faire un effort colossal pour ne pas crier, lancer quelque chose sur Lilian, s’assommer, bref, faire quelque chose de stupide. Elle détestait cette situation, ce besoin de logique, d'explications, ces contradictions qui lui perçaient les tympans, ce conflit intérieur qui serrait son cœur et celui qui, à l’extérieur, menaçait une relation qu'elle aurait voulue simple. Elle détestait Lilian, elle se détestait elle, elle détestait Haseo, elle détestait sa mère, la vielle photographie qui lui servait de père, les bourgeois, les Nobles, les paysans et ce monde qui s'évertuait à lui causer des problèmes. Elle détestait tout le monde. Sa colère, sa peur et son appréhension se relayaient dans sa tête, sans lui laisser la moindre chance de se calmer pour retrouver un point de vue éclairé sur la situation. Elle en avait assez, des conflits. Elle n'en pouvait plus.
Malgré tout Lidwine ne fit rien. Sa bouche resta fermée, son visage déjà blanc ne pâlit pas plus. S'allonger et attendre que le temps passe lui semblait de plus en plus tentant ; elle se surprit à penser que ce serait peut-être la meilleure chose à faire. S'allonger, attendre de voir ce qui allait se passer. Les écouter la forçait à réfléchir et c'était bien la dernière chose dont elle avait envie en ce moment. Les sujets abordés étaient loin d'être plaisants et les questions posées résonnaient désagréablement dans ses oreilles. Est-ce qu'Haseo est un traître, est-ce que Damian en est un ? Est-ce que j'en suis une ? Où ça va nous mener, tout ça ? Est-ce que Lilian va le dénoncer ? Est-ce que je devrais en parler en rentrant ? Qui a raison ? Est-ce qu'il m'écoutera ? Vais-je avoir des ennuis ? Il ne me tuerait pas, non ?

Est-ce que j'ai tort ?

Les paroles du mercenaire brisèrent le court moment de répit qu'il avait accordé au silence. Elle l'écouta sans vraiment l'écouter, sourcils froncés par la contrariété, dents serrées. Ce qu'elle pouvait être stupide ! Elle aurait dû rester sur sa première idée et envoyer promener Haseo à coup de pied en le voyant revenir. Il serait déjà loin à l'heure qu'il est, et personne n'aurait eu d'ennuis. Ni elle, ni lui, ni Lilian. Mais non. Il fallait toujours qu'elle hésite avant de foncer dans la mauvaise direction. Elle n'aurait pas dû se laisser influencer, elle aurait dû... Faire les choses autrement. C'était toujours comme ça, avec elle ; heureuse et décidée sur le moment, dépitée et confuse ensuite. Ses décisions lui paraissaient toujours bonnes sur le moment. Elle ne se rendait compte de sa bêtise qu'ensuite, une fois que tout était cassé. Sa mère appréciait l'effort quand elle la voyait péniblement tenter de réparer les vases qu'elle faisait tomber, mais au final ça ne servait à rien. Ce n'était jamais aussi beau qu'avant.
Elle imaginait qu'Haseo devait s'en rendre compte. Elle ne savait simplement pas où il croyait qu'ils étaient en train d'aller, lui.

« Hmm. D'accord, admettons que tu ais raison... Pourquoi être devenu forgeron qui ne sait fabriquer que des armes ou presque, si visiblement tu n'allais pas pouvoir gagner ta vie en exerçant ce métier ? »

Encore une question. Le regard de Lidwine n'y répondit pas, loin de là. Elle aurait voulu lui faire ravaler son sourire, qu'il arrête de jouer les grands. Il n'avait que quatorze ans, quatorze – il pouvait dire ce qu'il voulait, c'était un fait. Il n'était rien de plus qu'un gamin. Intelligent ou pas.

« Je ne peux te contredire. Je trouve Hatès très agréable, mais j'y suis né. Je n'ai jamais eu l'impression que, pour Oria comme pour Moria, notre beau pays soit un paradis. »

Et si c'en était un ? Ça aurait été bien plus simple. Personne ne voulait venir à Hatès, tant à cause du climat rude que de sa situation. La guerre, la neige, le froid... Tout le monde devait penser que vivre ici était un enfer, au contraire. Elle aimait son pays, pourtant. Elle n'aurait jamais rien fait qui puisse lui nuire. Du moins aspirait-elle à cela, en citoyenne modèle. Son œil valide sonda ceux de son frère, aussi sévèrement que toujours. Sa main lâcha celle de son amant et, aidée de l'autre, elle s'appliqua à remettre ses cheveux correctement en place. Être bien coiffée était important, peu importe l'heure de la journée où la situation. Ça lui occupait les mains, ça lui changeait les idées. Sa pince glissa entre ses doigts, libérant ses cheveux sur ses épaules.

« Il n'a rien à se reprocher, tu perds ton temps. On a tout à fait le droit d'être ici, l'un comme l'autre. Tu manques tant que ça de sujets de conversation, Lilian? »

Les doigts de la démone se faufilèrent à travers ses mèche mauves et, de quelques gestes habiles, elle les attacha de nouveau à l'arrière de sa tête. Un sourire satisfait étira ses traits tendus et, le plus naturellement du monde, elle tendit ses bras devant elle pour faire un petit tas de poudre blanche.

Qu'il ose la contredire, cet imbécile.

Invité

« Hmm. D'accord, admettons que tu ais raison... Pourquoi être devenu forgeron qui ne sait fabriquer que des armes ou presque, si visiblement tu n'allais pas pouvoir gagner ta vie en exerçant ce métier ? »

Haseo poussa un soupir, résistant à l'envie d'envoyer une boule de neige dans le visage de Lilian. Bon, il y'avait des limites tout de même. Ce petit garçon semblait aimer chercher les ennuis et adorer ennuyer les gens plus vieux que lui, mais y'avait exagération maintenant... Qu'il pose ce genre de question était synonyme de plusieurs choses. Soit il tenait vraiment à trouver une faille chez Haseo, enfin chez Damian, et à l'emmener chez les autorités pour le faire enfermer, soit il s'ennuyait au point de trouver un réconfort uniquement en venant embêter sa sœur... Soit tout simplement, Lilian ne savait plus quoi inventer pour poursuivre la conversation. Enfin, les arguments donnés jusque là ne devaient pas être si étranges que cela, non ? D'ailleurs, il ne devait même pas y avoir d'arguments à la base... ! Cette conversation avait déjà une base assez étrange... Pourquoi demander à quelqu'un d'où il venait, ses origines, insister autant là dessus ? Juste sous prétexte qu'il n'était pas un démon.... Bon, après, c'était vrai qu'Haseo n'était pas quelqu'un de commun dans la société. Sa race... Il était humain, Antarr, mais pas vraiment. Des gars dans le même cas que lui, il ne devait pas en exister beaucoup. En fait, il était même persuadé d'être le seul... ! Qu'un autre comme lui se pointe et Haseo serait totalement incapable de l'accepter. C'était comme admettre que l'on n'était pas vraiment de l'espèce que l'on croyait à ses yeux... Il imaginait très bien Lidwine ou Lilian réagir si jamais on leur apprenait qu'ils n'étaient pas des Démons, mais des Humains. Et autant dire que l'imagination d'Haseo avait fait un travail assez concluant pour le convaincre de ne jamais envisager une consanguinité humaine avec la famille Auura. En attendant, Lilian venait de poser une question. Peut être qu'il était temps d'envisager pour lui de laisser sa grande sœur tranquille, non ? Après tout, il les avaient interrompus en pleine... Action, s'il pouvait s'exprimer ainsi. En tout cas, 'Damian' avait hâte de partir pour laisser la place à Haseo maintenant. Il serait temps.

« Je ne peux te contredire. Je trouve Hatès très agréable, mais j'y suis né. Je n'ai jamais eu l'impression que, pour Oria comme pour Moria, notre beau pays soit un paradis. »

Le mercenaire sentit la main de Lidwine lâcher la sienne, cela lui fit plus d'effet et très largement, que les paroles de Lilian. Ce n'était pas comme si la situation était extrêmement menaçante non plus. Le gamin avait baissé son arme, ils n'étaient donc plus en danger direct de mort. Et même si l'interrogatoire persistait, 'Damian' saurait toujours quoi répondre. Après tout, c'était son travail à cette fausse identité. Être la plus crédible possible. Haseo doutait que Lilian pousse véritablement la chose jusqu'à aller le dénoncer quelque part... Auquel cas, la situation deviendrait vraiment critique et il vaudrait mieux tenter de tuer le jeune homme. Oui, la solution était assez extrême, mais elle restait la meilleure option si jamais Lilian prévoyait de véritablement aller dénoncer Haseo. Un témoin mort, c'était toujours mieux qu'un témoin vivant, quoi qu'on en dise. Et même si découvrir un cadavre éventré était suspect, Haseo préférait cela à se rendre aux autorités et risquer sa couverture. Après, fallait-il réussir à tuer Lilian... Et déjà fallait-il que le garçon décide de partir. Tout cela... N'était pas encore arrivé. Et n'arriverait peut être même pas d'ailleurs. En revanche, Lidwine avait lâché sa main. Et ça, c'était quelque chose qu'il ne pouvait pas changer.

« Il n'a rien à se reprocher, tu perds ton temps. On a tout à fait le droit d'être ici, l'un comme l'autre. Tu manques tant que ça de sujets de conversation, Lilian? »

La jeune démone était à présent en train de se recoiffer. Le pseudo forgeron l'avait remarqué du coin de l'oeil, et avait eu envie de s'attarder sur ce spectacle qu'il trouvait magnifique. Lidwine se recoiffant, on ne dirait pas comme ça, mais Haseo trouvait cela extrêmement agréable à regarder. Il ne put pas s'atteler à la tâche malheureusement, trop occupé à négocier avec le jeune frère de la démone se coiffant. Bon, alors... Autant lui dire quelque chose de convaincant, non ?

« Pourquoi être devenu un humain ? Pourquoi être né avec des yeux de cette couleur ? Il est des choses que l'on ne peut pas décider. Je suis né fils de forgeron spécialisé dans l'armement. Et malgré ce que je pouvais en dire, j'ai hérité de son savoir. Et puis... J'ai toujours trouvé qu'Hatès était un pays plus attirant que Moria. »

Le mercenaire fit une pause, plaça une de ses mains derrière son cou pour le masser un petit peu. Il ne voulait pas attraper un torticolis. Puis il fit craquer les jointures de ses doigts avant de rependre la parole.

« Je ne saurais te dire pourquoi. J'aime bien ce pays. Et je m'y sens bien plus chez moi qu'à Moria. Cela réponds à tes questions ? »

Oui, il serait temps. Quel genre de personne insiste ainsi concernant l'identité d'une personne ? Bon, mieux valait ça que décider d'emblée d'aller à la police pour dénoncer 'Damian'. Mais n'empêche que mieux valait que Lilian soit satisfait de ces réponses que non après tout.

» ... Sh*t? XD [Quiconque qui peut supporter Zen... Libre! XD] - {TERMINÉ}
» Absence d'Haseo
» Haseo Weapons...Un simple mecenaire.
» Random Stuff & Stupid Facts.