Let's play a game.XD-TERMINE

Peut-être que s'il avait levé la tête vers le plafond à ce moment là, il y aurait vu des dizaines d'éléphants roses y danser, munis de petites ailes blanches, tout en poussant de petits barissements joyeux. S'il avait la tête au plafond, évidemment. Mais sur le moment, Dail était bien trop occupé à fixer la nappe de la table de la salle à manger avec un sourire idiot, visiblement fasciné par les complexes motifs brodés qui la parcourait de part en part. A côté de lui, une bouteille à demi-vide reposait, et il semblait bien que le jeune dirigeant d'Oria avait dû lui même boire cette moitié manquante. En tout cas, à son sourire légèrement idiot que rien ne justifiait, et le fait qu'il s'amusait à présent à jouer avec le bouchon de la bouteille en riant toujours sans raison apparente, tout le monde aurait
pu aisément le conclure. Pourtant, cela ne ressemblait pas du tout à Dail Shan'haron de boire jusqu'à ne plus pouvoir se tenir debout. En ralité, cela ne ressemblait pas à Dail de boire tout court. Le jeune seigneur n'avait pas dans ses habitudes d'ingurgiter de l'alcool, et ne le faisait qu'à de très rares occasions, comme lors de grands repas, ou ce type d'évenement. Mais en dehors de ça, il n'en prenait jamais...Normalement. Jusqu'à aujourd'hui, en tout cas.

L'horloge sur le mur indiquait 22h15. Il était déjà tard sur le royaume d'Oria, et le soleil s'était depuis longtemps couché, enlevant ses chauds rayons des campagnes verdoyantes et faisant place à la lune, sa nuit et sa fraîcheur. Dail jeta un regard vide vers unes des grandes fenêtres qui parcouraient les murs en pierre de la salle à manger. De là où il se trouvait, assis sur sa chaise, il ne pouvait voir que la demi-lune qui étalait sa splendeur dans le ciel, et le ciel d'encre sur lequel elle reposait. Mais ce spectale nocturne n'intéréssait guère pour l'instant le blond prince, qui avait reposé son regard d'émeraude sur le bouchon avec lequel il jouait quelques minutes auparavant. Il le lança en l'air et le ratrappa quelques minutes durant, toujours en riant, jusqu'à ce que dernier ne s'échappe de ses mains et aille rouler sur le sol, jusque sous la table voisine, ou il s'immobilisa en silence.

Le jeune garçon aux yeux verts lui jeta un regard que l'on aurait pu qualifier d'outré, avant de ne prendre un air véxé. Sûrement n'avait-il pas apprécié le fait que son jouet du moment ne lui désobéisse et lui échappe sans qu'il lui en est donné l'autorisation. Sous l'emprise de l'alcool, il fallait croire que le jeune garçon avait retrouvé un caractère d'enfant gâté qui détestait qu'on lui dise non...

"Mais où tu vas? T'as pas le droit de t'en aller si je ne te l'ai pas permis..." fit-il d'une voix à l'intonation étonnament...menaçante.

Alors que Dail allait se lever, ou du moins essayer, sa cheville n'étant pas tout à fait guérie et sa démarche hésitante, il entendit la porte de la salle à manger s'ouvrir dans un désagréable petit grincement, qui le fit sursauter sur le coup.
Mais bien vite, le prince se retourna vers la porte à présent ouverte et celui qui se tenait dans l'encadrure de celle-ci, et ouvrit largement les bras, toujours assis du coup, et fit, d'une voix un peu trop joyeuse:

"Oh, bonjour! Tu es venu jouer?^^"

Hannibal n'avait rien à faire. C'était la première chose, en fait, que n'importe qui aurait été amené à penser en le voyant déambuler dans les couloirs du château. Il était relativement tard, et, de fait, le jeune homme n'avait sa place que dans sa chambre ; seulement voilà, le sommeil ne venait pas. Il avait beau éssayer, se tourner, se retourner, se lever et se recoucher, rien à faire : ses yeux restaient inexorablement ouverts. Hannibal était un jeune homme qui avait pour habitude de ne pas abandonner facilement, mais là il devait bien avouer que rester fermement cloué au lit en éspérant trouver le chemin des rêves était plus une preuve de stupidité qu'autre chose. Alors voilà qu'il marchait sans but précis, les yeux dans le vague, tout en se demandant ce qu'il pourrait bien faire pour trouver ce sommeil qui cette nuit lui faisait tant défaut. A dire vrai il n'avait jamais souffert dune quelconque forme d'insomnie, et quand il décidait de rejoindre Morphée il était plutôt rare qu'il rencontre des difficultées ; d'où son profond désarroi quand à la situation présente.
Il soupira, agacé, et posa ses yeux sur la pénombre autour de lui. La majorité des locataires du château d'Oria devaient dormir, à cette heure-ci, et pour ne pas les déranger en déambulant comme un somnanbule il avait du orienter sa promenade nocturne vers des lieux moins suscéptibles de contenir des personnes endormies. Depuis le temps qu'il habitait ici, il avait appris à connaître l'endroit. Se repérer n'était donc pas un problème en soit, bien que la nuit donnait un reflet différent des lieux. Pour autant qu'il le sache, érrer n'était pas interdit, donc là aussi il ne se faisait pas de soucis. Il se demandait juste qu'est-ce qu'il aurait bien pu raconter, si chemin faisant ses pas avaient rencontré le chemin de quelq'un d'autre. En fait, tout dépendrait de la teneure de ce quelqu'un, de son humeur et de la raison de sa propre érrance nocturne. Mais bon, il y avait peu de risque que ses iris dorés aient quoi que ce soit d'autre à voir que des murs et des objets inertes, ce soir là, avant qu'il ne retourne se coucher. Et qu'il réussisse enfin à s'endormir, de fait.
Lorsque le brun tourna à gauche, il savait pertinnement qu'il se dirigeait vers la salle à manger. En fait c'était le seul lieu à priori vide qui lui avait traversé l'ésprit, en cet instant précis. C'était relativement éloigné des chambres, et il voyait mal quelqu'un venir manger quoi que ce soit aux alentours de dix heures passées. En tout cas c'était ce qu'indiquait sa montre, dix heures passées ; et il avait toutes les raisons du monde de la croire sur parole. Parce qu'au fond, étant juste une stupide montre, elle n'avait aucun interêt à lui mentir. Il se dirigeait donc d'une démarche à la fois lente et assurée vers la large porte qui menait à l'endroit de tout les repas, sans grand éspoir. Hannibal doutait en effet fortement que passer dans cette salle précisément ne rende soudain ses paupières lourdes, et qu'il n'aille gaiement rêver de fleurs, de licornes ou de jardiniers-XDD. Mais bon, à défaut de solution valable il se promenait, tout en se prométtant de bientôt retourner quérir le sommeil qu'il désirait tant.
Au moment où le jeune Noble poussa les portes de la salle à manger du château, il s'attendait juste à attérir dans une pièce rongée par un silence oppréssant et complètement vide et noire. Ce qu'i y trouva, en revanche, il était loin de se l'être imaginé.

"Oh, bonjour! Tu es venu jouer?^^"

Hannibal cligna des yeux un instant, se demandant si finalement il ne s'était pas endormi contre un mur, dans un couloir ou même dans son lit. Oui, peut-être était-il endormi, et révait-il de son érrance dans les couloirs du château depuis un long moment déjà. Mais d'un autre coté, ça avait bel et bien tout l'air d'être Dail Shan'haron, assis là, auprès d'une bouteille à moitié vide qui arracha un haussement de sourcil au brun. Ajoutez à cette bouteille son air étrange et son sourire idiot, et l'endroit où avait bien pu passer le reste du liquide sautait presque aux yeux. En tout cas, Hannibal ne put s'empécher de se dire que si il révait, il était vraiment tordu. Parce que là, très franchement...

"...,pardon, mais...que faites vous là à cette heure-ci? demanda-t-il, complètement abasourdi."

Il resta encore un instant planté là, dans l'encadrure de la porte, avant de ne décider de la fermer. Ce n'était pas la peine d'alerter qui que ce soit d'autre qui passerait par là ; parce que s'il ne révait bel et bien pas, et bien mieux valait que personne ne voit le jeune blond au regard clair dans cet état...
Hannibal laissa s'écouler quelques secondes, se demandant quoi faire. En ce moment, il était souvent confronté à des situations insolites ; mais là il devait bien avouer que c'était le summum. Enfin, s'il était clairement réveillé, une fois encore. Parce que là, il commençait serieusement à en douter.

"Hm, je doute que ce soit le moment de...,euh, jouer, ajouta-t-il, pas très sûr des mots à employer. Vous n'avez pas l'air d'aller spécialement bien, sans vouloir vous vexer..."

Le prince avait toujours son regard vert dirigé vers la personne qui venait d'entrer dans la salle à manger. Il avait, de ce qu'il voyait, des cheveux noirs et ondulés, des yeux dorés comme l'or, un visage fin...Un visage qui lui rapellait d'ailleurs quelque chose. L'avait-il déjà vu quelque part? Oui, très certainement, et cela ne devait même pas faire beaucoup de temps, en plus. Mais son esprit était légèrement embrouillé, en ce qui concernait ses souvenirs. Il n'aurait même pas été capable de dire, si on lui avait demandé, pourquoi il avait vidé cette moitié de bouteille dans la salle à manger du château, à 22h15 dans la nuit. Peut-être n'avait-il même aucune raison de boire? Ca non plus, il n'aurait pas sû le dire...

Mais sur le moment, ce genre de questions ne l'intéréssait guère. Pour l'instant, c'était le jeune homme qui venait d'entrer et dont il venait de se rapeller du nom qui captait toute son attention. Hannibal Winter, s'il s'en souvenait bien, ce qui était un véritable exploit étant donné son état. Quoique le jeune blond se dit, en gardant son regard vert posé sur le visage d'Hannibal, qu'il aurait été difficile d'oublier le nom de quelqu'un qui avait un aussi beau faciès. Son regard d'ambre posé sur lui le faisait se sentir agréablement et étrangement euphorique. Il n'aurait pû confondre cette chaleur que lui procurait son regard avec celle que lui donnait l'alcool qu'il avait bu, ces deux sentiments étaient bien trop dissemblables.

Le jeune blond, que son sourire amusé ne quittait plus, entendit le jeune noble lui demander ce qu'il faisait là à une heure pareille. Il le vit ensuite refermer la porte derrière lui, sans doute pour n'attirer l'attention de personne sur eux. Il était vrai que si quelqu'un voyait le prince dans cet état, il y avait fort à parier pour que ce dernier en entende parler jusqu'à la fin de ses jours, et dans le royaume tout entier. Et ça, même si pour l'instant et les quelques heures qui allaient suivre, sa réputation allait être le cadet de ses soucis, il était évident qu'il vallait mieux l'éviter.
Dail se balança légèrement sur sa chaise, le regard toujours dirigé vers Hannibal, alors qu'il lui disait d'une voix hésitante qu'il n'était pas le moment de jouer t qu'il n'avait pas l'air très bien. Le jeune homme aux cheveux d'or stoppa soudainement le balancement de la chaise sur laquelle il s'était assis, et son regard d'émeraude quitta pour la première fois le visage du jeune homme devant lui, pour aller se perdre dans la contemplation de la nuit sombre qui tendait ses sombres teintures par la fenêtre. Quelques étoiles étaient visibles, brillantes comme des petits diamants aux soleils, et c'est peut-être leur brillance qui avait attiré alors le regard du seigneur d'Oria. Il n'avait plus qu'une vague perception de la réalité, et se demanda l'espace d'un instant si ces lumières blanches n'étaient pas les lumières d'un quelconque bâtiment. Un bâtiment dans les airs, dont on aurait oublié d'éteindre les lumières...

Quelqu'un était-il encore debout là-haut, comme lui, comme eux?

S'arrachant à sa passionante occupation qu'était de regarder les lumières du ciel nocturne briller, Dail reposa son regard sur Hannibal, qui prit une lueur étonnée, comme s'il venait de s'apercevoir de sa présence. Mais bien vite, le sourire qui avait disparu lorsqu'il avait regardé les étoiles revint à la charge sur ses minces lèvres, et il s'exclama, d'une voix toujours aussi joyeuse que la première fois:

"C'est toujours l'heure de jouer! Et je ne me suis jamais sentit aussi bien de ma vie! Ca va, comme sur un bâteau, je me sens tellement bien.^^"

Il marqua une légère pause, fixant toujours d'une manière assez dérangeante son interlocuteur aux cheveux ondulés, avant d'ajouter:

"Tu veux bien jouer avec moi, puisque tu es là?"

L'alcool n'avait pas l'air de vraiment réussir au dirigeant d'Oria, qui agissait vraiment comme son exact contraire. Qui sait ce qu'il avait en tête, à présent...Impossible de savoir quelles idées se cachaient derrière son innocent sourire.

De toute évidence, mieux valait faire comme s'il n'était pas en train de rêver. Parce que s'il était réellement tout ce qu'il y avait de plus éveillé, agir comme s'il était en plein délire ne lui vaudrait que des problèmes, de fait. Alors qu'agir de manière rationnelle dans un rêve ne pourrait pas lui attirer beaucoup d'ennuis après tout. Peut-être seulement après, une fois reveillé, serait-il frustré ; frustration due au fait de s'être contenté de se demander s'il évoluait dans un contexte appartenant au domaine du réel ou de l'onirique. Mais encore une fois, il doutait tout de même de la véracité possible de la thèse du rêve. Il avait parfois des drôles d'idées, mais à ce point là, tout de même...Le prince ivre, il faudrait vraiment qu'il soit dérangé...
Il posa ses yeux dorés sur son interlocuteur, qui semblait relativement heureux tout d'abord. Oui, il souriait, et ça n'avait de désagréable que la raison probable de cette joie. Bon, à moins évidemment que rencontrer des gens dans la salle à manger à dix heures passées ne le rende particulièrement heureux, mais en ce cas ils seraient deux à devoir aller consulter. Hannibal ne savait pas exactement ce qu'il pouvait bien y avoir dans cette bouteille, mais il doutait fortement que ce fut de l'eau ou du jus de raisin. Cela étant, il en déduisit assez rapidement que le Prince d'Oria ne devait pas être particulièrement habitué à boire ; lui-même n'aurait sans doute pas été dans un tel état après la même dose d'alcool ingurgité. Non pas qu'il passait son temps à boire non plus, mais il avait sans doute une résistance un peu plus élevée à ce genre de boisson. Après tout, que le Prince ne soit pas un alcoolique confirmé était plutôt rassurant au final. Enfin, il n'avait pas besoin de le voir saoul pour se persuader de ça, de toute façon. L'opinion d'Hannibal sur le jeune homme était relativement positive, et peu de chose pourraient le faire descendre de ce statut privlégié. Prince ou pas, de toute façon : c'était comme ça.
Le brun regarda un instant, en silence, le jeune homme aux soyeux cheveux blonds perdre son regard dans l'étendue obscure de la nuit par la fenêtre. C'était assez particulier de le voir dans un état aussi étrange, mais à l'évidence il ne semblait pas aller mal. Il devait même se sentir trop bien, en fait. Un peu trop bien pour être honnête, oui ; le sourire idot qui réapparut sur ses lèvres lorsqu'il se retourna vers lui finit de l'en persuader. Un sourire idiot assez agréable à recevoir, cependant, même s'il restait idiot.

"C'est toujours l'heure de jouer! Et je ne me suis jamais sentit aussi bien de ma vie! Ca va, comme sur un bâteau, je me sens tellement bien.^^"

Hannibal resta muet, se contentant de se mordiller la lèvre inferieur en se demandant qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir faire, maintenant.Il ne voyait pas non plus très bien ce que le bâteau venait faire là-dedans, mais ce problème était moins important que le premier, aussi passa-t-il rapidement à l'As. Le blond souriait de plus bel, visiblement persuadé d'être au mieux de sa forme. Hannibal n'en était pas malheureusement pas aussi convaincu que lui, mais le regard perçant du dirigeant d'Oria posé sur lui perturbait sa reflexion. Ce n'était pas désagréable à proprement parler, c'était juste perturbant. Et là, en l'occurence, se concentrer sur ses propres pensées était un véritable exploit à accomplir. Parce que quand bien même il ne regardait plus son interlocuteur, il sentait ses yeux verts posés sur lui et ça n'arrangeait, au final, rien du tout.

"Tu veux bien jouer avec moi, puisque tu es là?"

Hannibal sursauta, tiré de ses profondes refléxion-portant sur comment se concentrer sur ses profondes refléxion, justement-par la voix de son interlocuteur. Dail semblait vouloir jouer à tout prix, apparemment...,et le jeune Noble commençait à se demander à quel jeu il pouvait bien faire allusion. Dans son état, difficile de s'imaginer ce qui pouvait bien lui passer par la tête ; parce que, aux yeux d'Hannibal, le Prince était définitivement et officielement îvre.
Il tenta un léger sourire embarassé, et répondit :

"Jouer...,hm, jouer..."

Il releva les yeux vers Dail, tout en faisant des montagnes d'exercices mentaux pour trouver la réponse adéquate.

"Vous êtes sûr que c'est le moment pour...,jouer, justement? se risqua-t-il avec un mine qui tenait à la fois de la gêne et dudoute. Non pas que je n'ai pas envie de jouer, mais..."

Hannibal s'arréta, toujours à la recherche du ton adéquat à adopter. Il n'avait jamais vraiment eu à "discuter" avec quelqu'un ayant un peu abusé sur la boisson, alors si en plus il s'agissait spécialement de Dail Shan'haron, ça n'arrangeait pas les choses. Entre un ton ferme ou chamallow, des reprimandes ou des conseils, un sourire ou un visage fermé, il ne savait trop que faire. Cela étant, avoir l'air méchant en étant face au jeune blond relevait quasiment de l'impossible. Même voir sa simple silhouette de loin réussissait parfois à lui arracher un sourire, alors là, face à lui...

"Hm...,oui, disons que l'endroit et le moment son peu appropriés pour jouer..."

De ce qu'il pouvait en voir, Dail semblait contrarié. La réponse qu'il lui avait donné, en tout cas, ne semblait pas lui plaire. Mais qu'aurait-il pu lui répondre d'autre, au fond? Que bien sûr il voulait jouer, et qu'il était même venu jusqu'ici en cette heure tardive exprès pour ça? Le fait était que le Prince avait beau être îvre, ce n'était absolument pas le cas du jeune homme aux ondulés cheveux bruns. Il n'était même pas à peine embrouillé par un quelconque besoin de dormir, pour l'heure ; ce début de conversation l'avait parfaitement reveillé. A présent Hannibal avait les yeux garnds ouverts, posés invariablement sur le blond. Certes, il n'avait pas l'air particulièrement joyeux, mais jusqu'à quel point pouvait-il bien être en colère? Difficile à dire, étant donné qu'il semblait avoir régréssé quelque peu sur le plan sentimentale. Dail Shan'haron avait plus les réactions d'un enfant que d'un adolescent dans la phase terminale du procéssus. Il y avait donc fort à parier qu'il ai des réactions disproportionnées, et...

Hannibal sursauta en entendant la bouteille s'écraser violemment au sol, propulsée par le bras tendu de celui qui avait abusé de la boisson, ce soir là. Quand il disait que ses réactions risquaient d'être disproportionnées, c'était à peu près l'idée. Non pas qu'il doute que le Prince d'Oria passe ses journées à casser des bouteilles et à frapper du poing sur la table, mais...

"Non, non! C'est pas ça que tu dois répondre!"

Le brun soupira doucement, tout en se prométtant d'étudier la psychologie des personnes saoûles dès le lendemain. Sait-on jamais, ça pourrait toujours lui servir au cas où il croise quelqu'un d'autre que la boisson aurait rendu plus téméraire encore. Pour l'instant son soucis principal restait tout de même le jeune homme aux grands yeux verts, aussi se reconcentra-t-il sur lui seul. Dail venait d'ailleurs de se lever, oscillant dangereusement puis retrouvant un semblant d'équilibre tout de même. Apparemment il tenait absolument à jouer, et Hannibal commençait à se dire qu'il allait être difficile pour lui d'ésquiver sa demande encore longtemps. Dans son état, dormir ne semblait pas au programme.

"Pourquoi tu ne veux pas jouer avec moi? Tu ne m'aimes pas?"

Le jeune homme aux cheveux dorés s'était arrété devant lui, un dérangeant sourire au bout des lèvres. Il avait beau avoir l'air innofensif et pour le moins gentil, il n'en demeurait pas moins que son air inquiétait légèrement le brun. Il venait tout de même de jeter une bouteille au sol dans un accès de colère du à un anodin refus, alors bon. Mieux valait se méfier. Comme le jeune Noble avait déjà éssayé de le raisonner, ce n'était pas la peine de se fatiguer plus encore dans ce sens. Il lui paraissait évident que si ça n'avait fait que l'énerver la première fois, la deuxième tentative n'aurait pas rencontré un plus franc succès. Quand bien même l'alcool l'aurait rendu lunatique, c'était peu probable. Alors comme il réagissait comme un enfant capricieux voulant à tout prix un jouet, il n'avait plus qu'à se conduire comme si c'était le cas. Il n'avait jamais été très doué avec les enfants, mais bon, ça valait le coup d'éssayer. Et puis là il était près de lui, alors mieux valait tout de même éviter de l'énerver, sait-on jamais.

" Ce n'est pas que je ne vous aime pas, le problème n'est pas là, répondit-il le plus serieusement possible."

Il s'arréta un instant, puis reprit, l'air à la fois ennuyé et résolu :

"D'accord, je veux bien jouer un peu, mais après vou devrez aller vous reposer, d'accord?"

Hannibal regarda un instant autour de lui, guéttant le moindre bruit. Il fallait avouer que la bouteille n'était pas morte sans un bruit, et malgré la porte fermée quelqu'un qui serait passé par là aurait certainement entendu ledit bruit. Enfin, de ce qu'il pouvait en voir, tout avait l'air aussi calme que quelques minutes auparavant. C'était une bonne chose, en soit ; qui sait ce qu'ils auraient pu aller raconter, hein...

"...,enfin, tout dépend du jeu auquel vous pensez, évidemment..."

Dail scrutait toujours le visage d'Hannibal de ses grands yeux verts, avec ce petit sourire démoniaque sur ses lèvres. Il voyait bien malgré l'alcool que ses réactions innatendues aux paroles du jeune homme en face de lui avaient passablement dérangées ce dernier, qui devait sur l'instant se demander quoi répondre à ses deux interrogations. Il lui répondit d'ailleurs quelque secondes plus tard, avec un air très sérieux, et une voix dans laquelle le ton dominant restait l'ennuie. L'homme aux cheveux noirs et ondulés venait de lui répondre qu'il acceptait de "jouer" avec lui s'il lui promettait d'ensuite aller se reposer. Franchement, Dail fut un peu étonné de la réponse, il ne voyait vraiment pas pourquoi il aurait dû aller se reposer. Il se sentait parfaitement bien, plus qu'il ne l'avait jamais été depuis longtemps. Tout lui semblait pour une fois claire et limpide, et il ne voyait donc pas vraiment pourquoi l'autre en face persistait à vouloir le faire se reposer...Peut-être était-ce pour se débarasser de lui? Ah, mais il ne se débarasserait pas aussi facilement de lui.

Ce n'était pas lui ici qui décidait, c'était Dail, et personne d'autre. Et s'il ne le comprenait pas, il allait se faire un plaisir de lui apprendre, d'une manière ou d'une autre, plaisante ou au contraire déplaisante à souhait.

Le jeune homme aux cheveux blonds s'avança encore vers Hannibal, toujours souriant, d'une démarche étonnament assurée pour quelqu'un s'étant tordu la cheville il y avait peu de temps. Mais il fallait croire que l'alcool avait fait oublier à Dail sa douleur, du moins pour un petit laps de temps, assez pour le laisser tranquillement jouer à son petit jeu avec Hannibal. Ce serait largement suffisant, de toutes manières.
Une fois que le jeune homme fut arrivé près de lui, il leva sa tête vers le beau jeune homme avec un adorable sourire, cette fois. Le sourire inquiètant d'il y avait quelques minutes semblait s'être totalement évaporé, alors que le jeune garçon passait ses deux bras mince autour de la taille de son compagnon, qui ne devait d'ailleurs pas s'être attendu à ça du tout de sa part...

Et même si ce geste pouvait à priori être considéré comme un geste d'affection, il y avait fort à parier pour qu'il ne signifie en réalité que le début de quelque chose que le jeune garçon nommé Hannibal n'allait peut-être pas vraiment aimé. Le "jeu" avait commencé à présent, il ne pouvait plus faire marche arrière.

Avec un petit rire à la fois amusé et mystérieux, le blond posa sa tête contre son compagnon et lui dit, d'une voix en parfait accord avec le ton de son petit rire:

"Peut importe les règles du jeu, tu vas devoir jouer avec moi. C'est moi qui décide, ici, toi tu obéis."

Dail eu un autre petit sourire inquiètant, qui ne dura l'espace de quelques secondes seulement, bien vite chassé par ce sourire à la fosi heureux et idiot qu'il arborait maintenant. Il serra un peu plus fort Hannibal contre lui, alors qu'il relevait sa tête vers lui, l'air toujours aussi amusé que lorsque ce dernier avait passé le pas de la porte:

"Si tu mens, tu sera puni. Tu dois toujours dire la vérité. D'accord?^^"

Personne n'aurait pu dire sur le moment ce que le jeune prince entendait par "punir". Et vu son état, il y avait des milliers de sens possible à ce mot qu'il venait d'employer...Restait à savoir ce qu'il entendait par là...

Hannibal commençait à se dire qu'il aurait peut-être du rester sur ses positions et refuser catégoriquement de jouer, au risque de se prendre du mobilier de table sur la tête. Parce que maintenant qu'il avait "accépté" de jouer, il n'allait sans doute plus avoir le loisir de se rétracter. Ce n'était pas le fait de devoir jouer en soit qui l'inquiétait, c'était plutôt la teneur du jeu en quéstion. Parce que dans son état, personne n'aurait pu dire ce qui pouvait bien lui passer par la tête. Le jeune Prince était totalement déshinibé, et Hannibal n'avait pas particulièrement envie qu'il fasse n'importe quoi de profondément stupide qu'il irait bien entendu regretter après. Parce que vu son air parfois vaguement inquiétant, il n'avait pas l'air du tout dans son assiette ; même si lui devait se sentir merveilleusement bien, évidemment. Là n'était pas la quéstion, de toute façon.
Hannibal fut pour reculer lorsqu'il vit Dail s'approcher, mais finalement il ne bougea pas. La salle à manger avait beau recouvrir une large superficie, il n'allait pas non plus s'amuser à tenter de garder une distance de sécurité entre eux pendant des heures. Donc s'écarter à tout bout de champ ne servirait à rien ; et qui plus est, il n'y avait pas grand chose de dépréciable qu'il puisse lui faire, là tout de suite. A part le frapper, peut-être, mais l'interêt était limité...,il n'avait pas refuser de "jouer", après tout, même si il n'avait pas entièrement accépté non plus. Il ne savait toujours rien du jeu auquel le Prince d'Oria pouvait bien vouloir jouer au juste, et ça l'inquiétait toujours passablement. Tiens, c'était bien la première fois qu'il aurait préféré que Dail dorme plutôt que soit en face de lui. Et ce sentiment était présent aussi bien pour préserver un tant soit peu son intégrité et la réputation du Prince. Parce que l'idée que quelqu'un ne soit pas bien loin persistait tout de même, dans sa tête.
Le brun ne put s'empécher de sursauter légèrement au moment où il sentit le blond jeune homme l'enlacer par la taille tout en souriant. Il le regarda un instant, complètement décontenancé, incapable de réagir réellement. Il ne s'attendait pas vraimnent à ce qu'il fasse ça, et, de fait, son principal objéctif fut tout d'abord de garder un air profondément impassible. Comme ce ne fut déjà pas chose aisée, il n'eut à dire vrai pas vraiment le temps de faire quoi que ce soit d'autre.

"Peu importe les règles du jeu, tu vas devoir jouer avec moi. C'est moi qui décide, ici, toi tu obéis."

Dail avait rit, et semblait s'amuser. Ce n'était pas exactement le cas d'Hannibal, qui tentait toujours de rester aussi impassible que possible-wha, ça rime XDD-tout en cherchant quoi faire, ou comment réagir. Il lui apparaissait qu'à priori il n'avait pas affaire à un rêve plus qu'étrange, mis bel et bien à un évenement insolite mais tout ce qu'il y avait de plus réel. Ca aurait sans doute été plus simple si il avait été en train de dormir, mais ce n'était pas le cas ; inutile donc qu'il s'attarde là-dessus plus longtemps. Dail Sh'haron était accroché à lui, donc par définition très près, et souriait comme un imbécile heureux. Il n'avait que moyennement envie de le laisser s'accrocher de la sorte, mais que moyennement envie aussi de le repousser . Et puis il y avait cette petite personne, qu'il imaginait toujours en train de les observer et qui ne le quittait plus qui n'arrangeait pas la situation...
Le jeune homme aux grands yeux clairs ressera un peu son emprise sur lui, et releva son visage amusé vers lui. Et ce pauvre Hannibal qui n'en menait toujours pas plus large que quelques minutes auparavant...

"Si tu mens, tu sera puni. Tu dois toujours dire la vérité. D'accord?^^"

Le brun se mordilla la lèvre inferieure, hésitant. D'après lui le dirigeant d'Oria ne lui posait la quéstion que par pur politesse, il n'avait pas réellement le choix ; Et quand bien même il n'aurait pas voulu ça n'aurait donc pas changé grand chose. Dail était trop enthousiasmé à l'idée de jouer, à l'évidence, pour laisser qui que ce soit gâcher son plaisir. Ce n'était pas le but premier d'Hannibal, mais jouer non plus, cela étant.
Et puis, qu'est-ce qui pourrait bien prouver à Dail que son interlocuteur lui mentait, après tout? A moins qu'il n'ait un don de clairvoyance très poussé, il allait faire ça au jugé, à coup de "tu mens", "tu mens pas", suivant l'humeur. Quand à la punition, il n'avait pas très envie de savoir ce que ça pouvait bien être pour le moment. Même si il ne doutait pas qu'il allait le savoir malgré tout...

Le jeune Noble exerça une légère préssion sur les épaules de son interlocuteur, histoire de lui faire comprendre gentiment qu'il aimerait bien qu'il se pousse, et tenta un vague sourire. Cette proximité commençait à serieusement le géner, en fait.

"D'accord, d'accord...,on joue un peu, peu importe les règles..."

Hannibal soupira légèrement, tout en se demandant dans quel pétrin il s'était encore mis tout seul comme un grand, sans l'aide de personne. C'était tout lui, ça...

"Je dis toujours la vérité, ajouta-t-il le plus serieusement possible. Tout dépend des quéstions, en fait...

Mais...,je ne vois pas pourquoi je vous mentirais, de toute façon."

"D'accord, d'accord...,on joue un peu, peu importe les règles..."

Dail sentit que le jeune homme auquel il s'était accroché l'avait attrappé par les épaules, exercant sur elles une légère pression. Sans doute le beau garçon aux cheveux bouclés essayait-il par ce simple geste de lui faire comprendre que cette proximité le gênait plus qu'autre chose. Du moin, c'est ainsi qu'il avait interpreté ceci et le demi-sourire qui étirait ses minces lèvres. En temps normal, le jeune prince aurait compris qu'une telle situation avait tout pour gêner n'importe quelle personne, et s'il n'avait pas été soul, il se serait immédiatement écarté d'Hannibal à grand renfort d'excuses. Mais là, en ce moment, Dail était complêtement hors de toute logique, et le fait que cette proximité puisse gêner l'autre à ses côtés lui échappait totalement Si lui, àa l'amusait d'être comme ça, pourquoi cela n'amusait-il pas son compagnon? Réfléchir logiquement était à présent totalement impossible pour Dail, qui allait certainement enchaîner cette nuit là les pires réactions incongrues et qui ne lui ressemblaient pas de toute sa vie

Et pour le moment, ça ne le dérangeait pas, vu que ce dernier était toujours sous l'effet du liquide qu'il avait ingurgité quelques heures, minutes plus tôt. Mais lorsqu'il serait de nouveau capable d'aligner avec cohérence et bon sens ses pensées, c'est à dire à coup sûr le lendemain matin, la chute risquait d'être plutôt brutale pour lui. Sûrement n'oserait-il pas croire à ce qu'il avait fait cette nuit-là...

Dail se détacha lentement d'Hannibal, alors que ce dernier lui assurait qu'il ne lui dirait que la vérité, qu'il ne disait rien que la vérité, et qu'en plus de cela, il ne voyait aucune bonne raison de lui mentir. Le jeune homme aux cheveux d'or pencha sa tête sur le côté, ses yeux encore fixés sur le visage d'Hannibal et ses beaux yeux de la couleur du soleil. Rien que la vérité? peut-être ses paroles paraissaient-elles sincères, il n'aurait sû le dire dans son état. Mais une chose dont-il se rendait compte, c'était que le jeune homme en face de lui mentait. Tout du moins, selon lui, il n'était pas devin, non plus. Mais même n'étant pas dans son état normal, le fait que quelqu'un ne mente jamais. Alors quand il disait dire tout le temps la vérité, il mentait, non?

Le jeune homme aux yeux verts donna un coup de pied dans un morceau de verre, qui alla rejoindre le bouchon de liège sous une des grandes tables dans un petit crissement aigüe. Ses yeux fixaient de nouveau le vide, comme s'il eu été perdu dans ses réfléxions. Mais ses yeux retrouvèrent bien vite la lueur qui les habitaient depuis un moment déjà, alors qu'il relevait pour la énième fois la tête vers son jouet du moment. C'était fou comme il pouvait s'amuser, ce soir là...

Et encore, cela ne faisait que commencer, c'était à peine le début du jeu. Le plus amusant viendrait...ensuite.

"On ne peut pas toujours dire la vérité, lui fit-il avec un ton qui s'était voulu désolé, mais qui n'était en réalité que drôlement amusé, C'est im-po-ssible...Donc tu mens.^^"

Dail fit semblant de réfléchir quelques instants, avant d'adresser un très grand sourire à Hannibal, et continuer sur le même ton:

"Mais je te pardonne, cette fois, parceque tu es mignon.^^"

Le jeune dirigeant d'Oria se rapprocha de nouveau d'Hannibal, passant cette fois ses bras autour du cou de ce dernier. Il continuait de sourire, visiblement très ravi et enchanté de la situation, ce qui ne devait en revanche pas être le cas de celui qui se trouvait en face de lui.

"Je t'ai eu, ma petite souris.^^"

Puis, sans prévenir, il posa ses lèvres sur les siennes le contact ne dura que quelques secondes, au bout desquelles il lâcha Hannibal, se reculant en riant

Ce que venait de faire Dail à Hannibal semblait décidement beaucoup l'amuser, à un tel point qu'il en riait toujours quelques minutes plus tard. Et de voir que le jeune garçon avait faillit, suite à cela, se casser la figure, l'amusa encore plus, au moins autant de voir que ce dernier s'était également mit à rougir. Oui, le jeune dirigeant d'Oria avait l'air de trouver la moindre chose totalement hilarante, ce soir là...
Mais le blondinet se calma tout de même légèrement lorsqu'il vit qu'Hannibal avait de nouveau tourné son regard doré vers lui, avec un visage que le rouge n'avait pas encore tout à fait deserté, mais étonnament sérieux et impassible. Cette expression qu'il arborait fu d'ailleurs le prochain sujet de réfléxion de Dail, qui se demanda pourquoi le jeune homme avait toujours l'air aussi sérieux. Pourquoi ne riait-il pas, comme lui? C'était bien, de rire, mieux que de faire une tête d'enterrement. Alors pourquoi ne rirait-il pas?

Le fait que quelqu'un ne pense ou n'agisse pas comme lui le troublait assez cette nuit-là...

"...,ce n'est...,pardon, mais je préferais que vous évitiez de faire...,ce genre de chose..."

Dail lança à son compagnon le regard le plus interrogatif qu'il pu, ayant sur le coup complêtement arrêté de rire. Il le dévisgeait de nouveau sans retenu, ne pensant pas une seule seconde que ce regard vert et insistant aurait pu gêner l'autre homme présent dans la pièce. La seule chose qu'il se demandait à présent était ce qu'il avait bien pu faire de mal. Parceque pour qu'Hannibal le repousse ainsi, il avait du faire quelque chose qui lui avait déplu, non? C'était forcé...Peut-être était-ce le baiser qu'il lui avait donné qui l'avait fâché? Peut-être bien, mais pour Dail, ce n'était qu'un jeu...

"Non pas que ça ne me plaise pas, mais...,vous allez le regretter ensuite, et je n'aimerais pas que vous m'évitiez pour ça. Alors, pour être tout à fait honnête, je préfererais que vous ne refassiez pas..., ce genre de chose..."

L'éviter? Des choses qu'il regretterait par la suite? Vraiment, Dail ne comprenait plus rien, et ne cessait de jeter de perplexes et intirgués regards à son ami aux cheveux noirs. Le jeune homme aux cheveux blonds ne voyait pas, sur le coup, pourquoi il aurait dû après l'éviter ou regretter en quoi que ce soit un des gestes qu'il avait eu à son égard. Dans son esprit, sur le moment, ils ne jouaient ni plus ni moins qu'à un jeu, très amusant d'ailleurs pour lui. Aucunes de ses actions ne lui avaient parues déplacées ou incorrectes, mais Hannibal ne semblait pas penser comme lui. Visiblement, ce qu'il lui avait fait l'avait plus gêner et contrarié qu'amusé.
Et Dail se demandait bien pourquoi. Pendant quelques secondes, il jeta un regard troublé au sol, cherchant sans doute la clé qui ouvrirait la porte de toutes ses interrogations. Puis, semblant avoir trouvé une réponse, il releva la tête, s'exclamant sur un ton légèrement bléssé, qui contrastait fortement avec le ton amusé qu'il avait pu prendre auparavant:

"Pourquoi tu...dis ça? J'ai aucune raison de regretter tout ça après, puisque je le fais là! Je ne comprend pas, tu me détestes, hein? Tu n'aimes pas jouer avec moi..."

Le jeune prince baissa de nouveau sa tête vers le sol rendu sombre par la nuit. Un lourd silence venait de s'installer dans la grande pièce, uniquement perturbé par un récurrent tic-tc métallique, provenant de l'horloge accrochée au mur. La lune éclairait toujours la nuit au dehors, mais qui s'en souciait sur le moment. Ca, autant que les étoiles brillantes, importait peu à Dail. A vrai dire, tout cela aurait bien pu tomber du ciel comme un château de carte et s'écraser sur lui, il ne s'en serait même pas rendu compte.
Après quelques longues minutes de ce pesant silence, le dirigeant d'Oria tappa du pied contre le sol de pierre, l'air réellement frustré alors qu'il fit, peut-être un peut trop fort:

"Je n'aime pas ça du tout! Tu es trop méchant!"

Sa voix énervée résonna dans toute la salle en un bruyant écho. Sûrement que tout ce bruit allait inquièter le jeune homme aux orbes dorés. Dail, lui s'en fichait, se contentant de continuer de s'énerver à grands renforts de gestes totalement inutiles:

"Je t'ai demandé de jouer, pas de me contredire! Tu es vraiment méchant!"

Après avoir dit cela, Dail darda son regard vert et mécontent sur Hannibal, attendant la réponse de ce dernier.

C'était le monde à l'envers. A proprement parler, c'était ça ; en tout cas l'image séduisit assez Hannibal, sur le coup. En tout cas il ne s'était jamais imaginé devoir se justifier après avoir repoussé Dail, ça c'était certain. Parce que, paradoxalement, c'était plutôt lui qui avait des vues sur le Prince, et, de ce qu'il en savait, pas le contraire. Résultat, il ne savait vraiment plus quoi dire. D'un certain coté il aurait réellement préféré n'être jamais venu ici, et de l'autre...
En tout cas, le jeune brun pouvait dire sans risquer de se tromper que quoi qu'il fasse, ça n'allait pas avoir des répercussions franchement positives. Et puis le jeune homme aux grands yeux émeraude avait l'air, malgré sa consommation évidemment excéssive d'alcool, terriblement...,"bien". Si encore il n'alignait pas deux mots, titubait comme un éclopé ou riait bêtement comme un ivrogne, sans doute aurait-ce été moins frustrant ; mais là, il avait juste l'air profondément déshinibé, et clairement en pleine periode "Je-veux-jouer". Et en l'occurence, Hannibal avait bien l'impréssion que c'était lui, le jouet. Et malgré tout il n'appréciait pas particulièrement ça. Bien sûr, il se doutait bien que le jeune dirigeant d'Oria était saoul, et qu'à ses yeux tout ça n'avait rien de vraiment serieux ; c'était un baiser pour jouer, rien de plus. Pour voir, pour s'amuser. Ca n'avait aucune autre intentions que celles-ci, probablement. Seulement ce que le blond jeune homme n'était pas en état de remarquer, c'était qu'Hannibal, lui, était devenu trop vieux pour jouer. Enfin, à ce genre de jeux en tout cas. Surtout que précisément, l'adorable jeune homme qui fixait le sol d'un air bléssé, peut-être, ne le laissait pas indifférent. Ca, il ne l'avait jamais caché ; et le fait que le principal intéréssé n'en savait probablement rien n'y changeait strictement rien. Alors oui, clairement, mieux valait que Dail ne réitère pas ce genre de geste. Sur le coup ça allait sans doute juste géner le jeune homme aux fins yeux dorés, mais après coup ça le rendrait sûrement plus triste qu'autre chose...

"Pourquoi tu...dis ça? J'ai aucune raison de regretter tout ça après, puisque je le fais là! Je ne comprend pas, tu me détestes, hein? Tu n'aimes pas jouer avec moi..."

Hannibal ferma les yeux un instant, cherchant à comprendre la logique tordue-voire absente-de son Prince. Lui ne pensait pas à long terme, donc pas étonnant qu'il ne voit aucun sens aux paroles de son ainé. Enfin, au moins ainsi Hannibal pourrait lui dire qu'il l'avait prévenu, une fois sa sobriété naturelle recouvrée. Si bien sûr il ne l'évitait pas pour le restant de ses jours après cette nuit là...
Il sortit de ses pensées en tapant autoritairement du pied sur le sol, l'air pas franchement rejoui. A l'évidence, il n'aimait pas vraiment être contredit...,un vrai petit dictateur en herbe, sur le moment.

"Je n'aime pas ça du tout! Tu es trop méchant!"

Le jeune Noble ne put retenir un soupir à mi-chemin entre l'inquiétude et la lassitude. Vraiment, il haussait la voix de quelques bons décibels de trop ; si ça continuait, ça n'allait plus être de la paranoïa infondée que de se dire qu'ils pourraient être entendus. Et ça, malgré tout, il préferait l'éviter. A la fois pour lui et pour son jeune ami.

"Je t'ai demandé de jouer, pas de me contredire! Tu es vraiment méchant!"

Hannibal ne put rentenir un léger sourire tout de même en le voyant s'agiter de la sorte. Comme si son propos n'était pas assez éloquant, il se sentait apparemment contraint de gésticuler comme un pantin. Enfin, le ton de sa voix restait clairement contrarié, et sa portance trop élevée.

"Encore une fois, je ne vous déteste pas, loin de là. Alors, je vous en prie, ne criez pas..."

Hannibal passa une main dans ses cheveux, à la recherche de quelque chose qui pourrait calmer son interlocuteur. C'était vraiment tout ou rien, avec lui : soit ça l'énerverait, soit ça lui plairait. A voir. Et sur le moment, Hannibal aurait tout de même aimé pouvoir se reposer sur quelque chose dee relativement sûr...,mais bon, il ferait avec.

"Et si je suis méchant, je n'y peux rien. Ce n'était pas dans mes intentions, mais nous ferons avec..."

Il scruta un instant les alentours, s'arrétant sur tout ce qui était en relief dans cette pièce. Chaises, table, meubles en tout genre, motifs pittoresques...,puis il recarda son regard ambré sur son interlocuteur, et lui sourit.

"Bon, il vous reste un peu de temps pour...,"jouer". Alors cherchez un jeu un peu moins..."

Hannibal s'attarda un moment sur le visage du jeune Prince, puis finit par hausser les épaules. C'était tout ou rien, réellement.

"...,enfin, c'est vous qui voyez. Tant que vous restez correct..."

Hannibal opina légèrement du chef, éspérant juste que Dail ne fasse pas l'inverse, par pur ésprit de contradiction. Il y avait peu de risques, mais dans son état, allez savoir.

"Encore une fois, je ne vous déteste pas, loin de là. Alors, je vous en prie, ne criez pas..."

Hannibal ne semblait pas apprécier le fait que le jeune prince en face de lui n'élève un peu trop le ton de sa douce voix pour lui crier dessus. Il fallait dire que la pièce étant relativement grande, et que les paroles du jeune blond faisait écho dans le silence calme de la nuit. Il ne fallait pas être Einstein pour deviner que n'importe qui qui serait passé dans le couloir menant à la salle à manger à ce moment là aurait entendu les cris de Dail. Et c'était sans doute cela qui devait franchement inquièter Hannibal plus que tout autre chose pour l'heure; Si quelqu'un avait le malheur de rentrer dans la salle à manger et les surprendre ainsi tous deux, ils pouvaient être sûrs d'entendre dès le lendemain matin d'étranges et gênantes rumeurs à leur sujet. Et ça, sans doute que le jeune homme aux cheveux bouclés voulait l'éviter autant que possible, d'ou sa demande envers Dail de baisser le son de sa voix.

Dail, lui, n'était pas en mesure de se rendre compte de cela. Que quelqu'un entre dans la pièce sur l'instant, il s'en fichait royalement. Que quelqu'un les voient ainsi, lui saoul par dessus le marché, et répende d'horribles rumeurs sur eux, il s'en fichait tout autant. Il n'était pas en mesure de se rendre compte de ce que tout cela aurait impliqué, des conséquences qui pourraient en découler. Tout ce dont le jeune prince était capable de comprendre sur le moment, c'était que le jeune homme en face de lui n'avait que très moyennement envie de jouer avec lui, et qu'il devait réellement le détester, bien qu'il lui soutenait l'exact contraire.

"Bon, il vous reste un peu de temps pour...,"jouer". Alors cherchez un jeu un peu moins..."

Le regard resté coléreux de Dail se radoucit à l'entente du mot "jouer", et ses yeux verts accrochèrent ceux dorés de son compagnon. Celui en face de lui paraissait hésiter sur le choix du mot pour compléter sa phrase. Sans doute avait-il peur que le dirigeant d'Oria ne repique une puérile crise de colère et ne reparte dans des tons un peu trop élevés à son goût une fois sa phrase finie. Oui, après les deux démonstrations de colère que le jeune homme lui avait fait, il était probable qu'Hannibal hésite bel et bien pour les raison enoncées précédement.

"...,enfin, c'est vous qui voyez. Tant que vous restez correct..."

Voilà ce que venait de lui dire Hannibal, avec un petit haussement d'épaule. Le regard d'émeraude de Dail passa de la surprise à l'amusement en quelques fractions de seconde, et le garçon laissa s'échapper un petit rire étrange qui résonna doucement dans la salle plongée dans le silence. Il fallait croire que ce que venait de dire le noble aux yeux d'ambre devait sonner très drôle aux oreilles du diriegeant du royaume Est. Quoi que celui-ci, encore sous l'effet de l'alcool et pour un petit bout de temps encore, riait pour un rien, se vexait pour un rien, et se fâchait également pour un rien. Alors même si dans la réplique du brun, il n'y avait aucune once d'humour ou de comique, elle avait bien fait rire Dail.
Cela aurait pu passer pour un simple excés de bonne humeur si le jeune blond n'avait pas été saoul, et que son rire n'avait pas sonné aussi étrange et dérangeant. Ce simple son aurait inquiété n'importe qui sur la nature de ce que pouvait bien penser Dail sur le moment. Sans doute Hannibal ne faisait-il pas exception à la règle, et devait également se demander ce que son jeune prince devait avoir dans la tête à ce moment précis.

Ce qu'il ne savait en revanche pas, c'était qu'il allait bientôt le savoir, et que ça n'allait peut-être pas forcément lui plaire...

Dail arrêta de rire au bout de quelques minutes, et il se remit à fixer Hannibal de ses deux grands yeux, ce nouveau petit sourire inquiètant sur ses lèvres. Puis il s'avança vers ce dernier, toujours en souriant. Il se planta à quelques centimètres de lui, juste devant lui, et lui fit, d'une voix en parfait accord avec son sourire:

"Que je reste correct, un jeu correct...Qu'est ce que tu veux dire par là?"

Il marqua une pause, avant de continuer sur le même ton:

"Je joue à ce que je veux..."

En plus de n'être pas capable de se rendre compte de la portée de ses actes ou ses paroles, Dail n'était actuellement pas capable de faire la différence entre une action correct et incorrect. Ou tout du moins, s'il pensait pouvoir faire la différence, elle devait très certainement être érronée et affectée par la boisson qu'il avait précédement bu. Son esprit était comme embrummé, et à n'en pas douter, il n'aurait même pas été capable de faire la différence entre Amy et Dahrenn sur l'instant. Alors faire la différence entre ce qui était moralement ou physiquement correct...Il ne fallait pas trop lui en demander.

Rapidement, Dail se plaça derrière Hannibal, et l'enlaça de nouveau par la taille, toujours avec son petit sourire.

"Pourquoi se soucier de ce qui est correct ou non?"

Après avoir dit cela, Dail, d'une main, déboutonna quelques boutons de la chemise de celui qu'il tenait (Naaaaaaan, du jardinier...xD), glissant cette même main par l'ouverture ainsi crée.

"Et si l'on s'amusait, tous les deux?" lui murmura-t-il ensuite.

Un an. En principe, il y avait un an entre Hannibal et Dail. Pourtant, en les voyant, peut-être aurait-on pu dire que le brun faisait un peu plus que ses dix-neuf ans, et que le blond faisait un peu moins que ses dix-huit ans ; pour autant, ça n'avait jamais géné le jeune Noble. Le regard des autres en général, en fait, le laissait proprement indifférent. Bien entendu, il n'allait pas non plus dire qu'il se fichait complètement des remarques désagréables ou des moqueries : comme tout le monde ce genre de chose l'agaçait. Cela étant il savait faire la part des choses, et c'était là toute la différence. Il n'était pas spécialement du genre à aller faire une dépréssion pour une remarque lancée de la part de quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Si Hannibal ne le connaissait pas, il partait du principe que l'autre en face ne le connaissait pas plus, et laissait donc des phrases à l'aveuglette.
Non, parler avec des inconnus ou les envoyer ballader ne lui avait jamais posé de problème. Mais dès que ça le touchait d'un peu trop près, il faisait toujours n'importe quoi. Et là, ça le touchait d'un peu trop près, précisément. Ce n'était pas de voir le jeune blond dans cet état à qui le troublait particulièrement, mais c'était plutôt ses réactions...Elles lui paraissaient dénuées de toute logique, et sans logique, il ne pouvait pas savoir quoi lui répondre. Qu'est-ce qui, dans son état d'intense sobriété, pouvait bien l'énerver, le faire rire, l'amuser ou au contraire le contrarier? Il n'en avait aucune idée, pas la moindre. Même pas un début de début d'idée.

Alors oui, il ne savait pas du tout à quoi s'attendre de sa part à chaque fois que le brun prenait la parole. Quoi qu'il dise cela engendrait une réaction-disproportionnée ou pas suivant les moments-qu'il ne pouvait en aucun cas prévoir. A tout les coups il le prenait au dépourvu. Et le rire étrane qui sortit de sa gorge après qu'il lui ai demandé de rester correct le surpris, justement. Hannibal avait toujours apprécié le rire du jeune homme aux yeux clairs, mais celui là ne lui procura pas la même sensation. Il était...,dérangeant, presque inquiétant. Et très honnêtement, Hannibal préferait que Dail garde ce qu'il avait dans la tête pour lui, en cet instant précis. Parce que ce son modulé ne lui inspirait mais pas du tout confiance. Malgré tout il tenta de rester impassible, plus souriant qu'inquiet. Ce n'était pas un rire qui devait l'inquiéter, en principe ; ça ne restait que le rire de quelqu'un de complètement ivre, après tout...

Curieusement, lorsqe le blond Prince se rapprocha de lui, Hannibal n'éprouva même pas le besoin de bouger. Il commençait à avoir l'habitude de le voir s'approcher, repartir, se rapprocher de nouveau...,tant que ça n'induisait rien d'autre ça ne le dérangeait pas. Tant qu'il restait correct, ça ne le dérangeait pas.

"Que je reste correct, un jeu correct...Qu'est ce que tu veux dire par là?"

Hannibal fut pour lui expliquer ce qu'il entendait par là, mais il y renonça. Vu le sourire étrange qui éclairait le visage du jeune homme aux yeux émeraudes et son ton de voix concordant, ça ne servirait de toute façon pas à grand chose. C'était une quéstion pour une quéstion, à priori elle n'attendait pas de vraie réponse. Malgré tout, Hannibal éspérait qu'il était assez lucide encore pour savoir jusqu'où il pouvait aller, et où se situati la limite. Et ça, c'était loin d'être gagné...

"Je joue à ce que je veux..."

Le brun poussa un petit soupir, à peine audible, et clos ses paupières un instant. C'était avant qu'il aurait du avoir sommeil, maintenant il aurait eu besoin de bonnes doses de caféine pour être certain de ne pas se mettre à sommeiller debout.

"Il y a tout de même des limi-..."

Lorsque le brun rouvrit les yeux, ce fut parce que de ce qu'il pouvait en voir-enfin, il le sentait plutôt, pour le moment-Dail l'avait agrippé par derrière, l'enlaçant de nouveau entre ses deux bras fins. Geste qui arracha une grimace à Hannibal, qui se doutait bien qu'il allait faire une idiotie de ce genre. Non pas qu'il lui semblait que le blond faisait exprès-par pur ésprit de contradiction-de faire l'exact contraire de ce qu'il lui avait intimé, mais tout de même...
"Pourquoi se soucier de ce qui est correct ou non?"

Oh, très bonne quéstion, qui mériterait presque un examen philosophique. Peut-être parce que là, à se serrer contre lui de la sorte, il le génait atrocement? C'était déjà un début de réponse, mais si Hannibal en avait éprouvé le besoin il aurait même pu écrire un roman de toutes les raisons pour lesquelles il aurait préféré que le jeune homme aille dormir.

"Non, s'il vous plaît, je préfererais que vous..."

Et encore, Dail semblait seulement commencer à "jouer".

Hannibal fut de nouveau coupé dans sa phrase lorsqu'il sentit qu'une des mains de l'opportun commençait à ouvrir sa chemise, mine de rien. Autant que le blond l'enlace n'avait fait que le géner, autant ce geste le troubla, réellement. Il ne s'attendait pas vraiment à ça, il devait bien l'avouer, et ce fut sans doute la raison de son mutisme soudain.

"Et si l'on s'amusait, tous les deux?"

Ce fut cette phrase, ainsi que le contact de la main du blond Prince avec sa peau qui le "réveilla" plus ou moins. Un long frisson parcouru son échine, et l'éspace d'un instant il se demanda réellement ce que le jeune homme pouvait bien avoir en tête. Finalement, il préfera ne pas savoir.

Il se dégagea plus ou moins délicatement de l'étreinte du jeune homme, puis lui fit face, s'éloignant de lui par précaution. Comme il n'avait pas d'yeux dans le dos-fort heureusement pour lui, d'ailleurs-ce fut le contact dur de la table qui l'arréta. Loin de lui l'idée de vexer le jeune homme aux grands yeux émeraude, mais il ne pouvait décemment pas le laisser...,"jouer", à ce jeu là. Il ne fallait pas oublier que le Prince était saoûl, et qu'il n'aurait jamais fait ça s'il n'avait pas été sous l'influence d'un quelconque liquide un peu trop alcoolisé. De plus, Hannibal ne l'aurait jamais laissé faire quelque chose qu'il aurait regrétté le lendemain matin ; ce n'était vraiment pas le style du brun de profiter de la situation. Il aurait pu, certes : mais il n'y voyait aucun interêt. Tant pis s'il le trouvait méchant, ou quoi que ce fut sur le moment...,il devrait bien s'y faire. Donc mieux valait qu'il arrète d'avoir ce genre de gestes déplacés. Hannibal commençait qui plus est à trouver qu'il faisait légèrement chaud, dans cette pièce.

"Je...,pardon, mais...,commença-t-il en réattachant sommairement les boutons que Dail avait cru bon de défaire. Ne faites pas ça, je..."

Il se mordit la lèvre inferieure, et lança un regard profondément géné à son interlocuteur.

"Ne faites pas ça..., je préfererais qu'on ne joue pas à..., ce genre de jeu."

"Je...,pardon, mais...Ne faites pas ça, je..."

Le jeune homme aux noirs cheveux ondulés s'était rapidement dégagé de son étreinte afin de lui faire face, et avait reculé jusqu'à ce que la table de bois juste derrière lui ne l'arrête. Il semblait réellement gêné et affreusement embarassé, mais d'un côté, en la situation présente, cette réaction était tout à fait normale. Le geste qu'avait eu Dail envers lui n'avait pas été très...correct, dira-t-on, et Hannibal n'avait pas trop apprécié ce dit geste. Mais ça, Dail s'en était douté avant même de le faire. Il l'avait déjà enlacé quelques minutes auparavant, et Hannibal lui avait bien fait comprendre par de vagues gestes et paroles qu'il n'avait apprécié que très moyennement ce geste d'"affection", tout autant qu'il avait apprécié son furtif baiser. A ces réactions de rejet, Dail s'était sérieusement demandé si le garçon en face de lui le détestait. Le jeune homme aux cheveux blonds n'avait pas un mauvais espriit analytique, mais l'alcool engourdissant ses pensées, tous ses raisonnement, tout du moins, ceux qu'il s'essayaient à faire, étaient complêtement éronnés. Il interprétait les réactions et les paroles de travers, et ne pouvait donc pas arriver à un résultat très concluant et refletant bien la réalité. Dans son esprit, le fait qu'Hannibal le rejette était le signe d'une certaine animosité à son égard. Dail ne prenait même pas la peine d'essayer de comprendre ce qu'il lui disait, puisque pour lui, il avait déjà la réponse à ses questions. Et puisqu'il avait les réponses, pourquoi s'embêterait-il à écouter ce que l'autre pouvait bien lui dire?

Pour Dail, Hannibal le détestait, c'était sûr. Il n'y avait pas d'autres explications possibles.

"Ne faites pas ça..., je préfererais qu'on ne joue pas à..., ce genre de jeu."

Le regard vert de Dail dériva vers le sol aux étranges motifs une nouvelle fois, et son visage prit une sorte d'expression songeuse. Il pencha sa tête sur le côté, à l'image de quelqu'un plongé en pleine réflexion. Peut-être le dirigeant d'Oria réfléchissait-il, personne n'aurait su le dire à ce moment là. Et s'il réfléchissait bel et bien, deviner à quoi il pouvait bien songer était impossible. Aucune émotion particulière ne traversait son visage pâle. Le jeune garçon gardait un visage impassible à présent, ayant chassé cette expression songeuse de son visage. Et c'est toujours avec ce même air qu'il redirigea son regard d'émeraude vers Hannibal, toujours appuyé contre la table, juste en face de lui. Hannibal semblait toujours gêné, et le regard qambré u'il continuait de lui lancer reflétait à merveille toute cette gêne. Mais même ainsi, Dail ne pu s'empêcher de penser qu'il était toujours aussi mignon. Sobre, il se serait contenté de le penser, mais vu que ce n'était pas le cas, le blondinet ne pu également pas s'empêcher de le faire savoir à son interlocuteur:

"Comme je le disais, tu es vraiment très beau, tu sais.^^"

Dail partit d'un petit sourire et d'un petit rire après avoir dit cela. Le jeune prince n'était vraiment pas sujet à la timidité de ce soir là, ce qui contrastait largement avec son attitude normale. N'importe qui aurait vu Dail Shan'haron dans cet état se serait immédiatement douté que le jeune blond avait consommé quelque chose de relativement alcoolisé...
Oui, sobre, il n'aurait jamais, jamais au grand jamais osé dire ça à Hannibal. Et la principale raison aurait été, en plus d'en être incapable, la peur de gêner atrocement le jeune homme en question. Dail détestait-en temps normal- blésser ou gêner les gens, qui qu'ils soient. Alors aller dire ça à quelqu'un, en face de lui...

Mais n'étant pas dans son état normal, Dail avait des réactions totalement contraires à son caractère...

Le jeune garçon s'avança vers Hannibal, et arrivé à sa hauteur, s'assit sur la table, juste à côté du jeune noble aux yeux dorés. Une fois assis, Dail poussa un petit soupir. Ca tête commenceait à lui tourner légèrement, et marcher se faisait de plus en plus pénible pour lui. Sa cheville recommenceait à lui faire mal, et plus le temps passait, plus le sommeil le gagnait, petit à petit. Mais avant qu'il ne tombe de fatigue, il y avait encore de la marge...Il n'était pas éxténué à ce point là.

"Pourquoi tu me déteeeeeeeste?" finit par lui demander Dail au bout de quelques longues minutes de silence, tournant sa tête vers lui, avec un air mi-triste mi-interrogateur.

Oui, dans la tête de Dail, Hannibal le détestait bel et bien, et ce n'étaient pas les paroles du jeune homme à ses côtés qui allaient changer quoi que ce soit...