♥♠♣♦~ouverture du bal~♦♣♠♥

Les nobles d'Oria devraient arriver d'une seconde à l'autre. Voilà ce que pensait Amy en jetant sans cesse quelques regards par l'une des grandes fenêtres de la salle de bal, l'une de celles qui donnaient sur l'entréedu château et, à pus forte raison, l'endroit où devraient se montrer les dits invités. En tant que souveraine, elle représentait Moria entier alors, effectivement, un certan poids reposait sur ses épaules. La moindre erreur pourrait -et serait- très mal venue, donnerait une mauvaise image à la fois d'elle et de son pays. Alors, il fallait toujours porter une grande attention à la moindre de ses paroles, au moindre de ses gestes, prendre garde à ne pas offenser son interlocuteur par telle ou telle chose. Cela pouvait parfois être particulièrement fatiguant, même si elle avait, depuis toute petite, été plus ou moins habituée à ce genre de choses. Enfant unique, il avait paru évident qu'elle reprendrait le trône, à la suite de son père et avait donc été élevée en conséquence. Ce n'était pas comme si elle n'avait pas su qu'elle finirait par diriger le pays, ni comme si elle ne le voulait pas, non, juste que c'était arrivé un eu tôt, ne lui laissan guère plus de temps pour apprendre tout ce qu'elle aurait dû, la rendant de son point de vue beaucoup plus susceptible de commetre un quelconque impair.

Et durant des soirées comme celle ci, elle devrait redoubler de viligeance sans en avoir l'air. Bien décidée malgré tout à profiter un maximum de la soirée, elle gardait le sourire. Des regards étaient posé sur elle et la demoiselle Grimm les sentait, sans s'en formaliser pour autant. Pas particulièrement timide, se faire remarquer -tant que cela restait dans le bon sens du terme- ne la dérangeait pas plus que ça. Elle cherchait des yeux une fois de plus des visages amis dans la foule, avant de ne les reporter sur la fenêtre, jugeant sans doute cette entreprise comme perdue d'avance. Il y avait tellement de monde, il en devenait difficile de repérer qui que ce soit, et de le distinguer des autres. Au mieux, on pouvait aisément remarquer quelques personnes habillées de couleurs particulièement vives... Ce fut la raison pour laquelle Amy pensa aussitôt que Willow ne pouvait pas être arrivé. Quelque chose lui disait que lui, ce ne serait pas si compliqué de le localiser parmis tous ses gens, puisqu'il n'était pas dû genre à "se fondre dans la masse". Après, il ne restait plus qu'à espérer qu'il ne prendrait pas trop de retard. D'ailleurs, celui-ci était-il volontaire ou non? C'était une question à laquelle la demoiselle n'avait pas de réponse.De toute façon, il finirait bien par arriver, de ça au moins elle était sûre. Ne restait que le "quand" à définir, mais sans doute ne tarderait-il pas.

"Tu es magnifique. Le peuple de Moria n'a pas à rougir une seule seconde de leur souveraine."

Aussitôt qu'elle entendit la voix de son cousin, Amy se retourna vers lui, les joues légèrement roses. Elle lui adressa un grand et franc sourire, les compliments, surtout venant de personnes qu'on appréciait énormément, faisaient toujours plaisir. D'autant qu'il avait l'air sincère. Lui n'avait pas, comme la plupar des garçons de toute manière, décidé d'arborer un costume particulièrement coloré, mais plutôt dans les tons gris. On le devinait néanmoins de très bonne facture. Lissant les plis de sa robe, Amy eut un léger rire, contente d'avoir trouvé l'une des personnes qu'elle recherchait quelques instants plus tôt. Elle serait sûrement très occupée le restant de la fête, c'était quasiment une certitude, aussi voulait-elle au moins voir quelques personnes avant que la cour du royaume voisin n'arrivent. Et son cousin en faisait indubitablement partie.

"Ah, je te remercie, c'est très gentil... Je suis contente de te voir, j'avais peur de ne pas te retrouver avec tout ce monde." lui répondit-elle en un sourire.

Très rapidement, la blonde jeune fille vit arriver Logan. Décidément, si elle n'avait aperçu personne en début de soirée, les visages connus se succédaient maintenant les uns aux autres. Tant mieux, quelque part. Au moins n'étaient-ils poas trop en retard et puis, elle aurait le temps d'échanger quelques mots avec eux. Les fêtes étaient une bonne occasion pour se détendre, il ne fallait pas l'oublier. Il était donc considéré comme tout à fait normal que Logan soit là. En plus de cela, il jouait particulièrement bien du piano, et Dieu savait qu'on ne pouvait pas en dire autant de la princesse des lieux. Si elle avait voulu faire fuir tout le monde de la salle, elle n'aurait eu qu'à prendre place devant m'instrument. Là, les quelques rares personnes au courant de son cruel manque de talent -et encore, en pesant ses mots- se seraient enfuies le plus rapidement possible avant de n'avoir les tympas vrillés...

Enfin, C'était une personne gentille et attentionné, aussi la jeune souveraine l'appréciait-elle beaucoup. Il s'avança vers eux, leur demandant de se joindre à eux. Elle lui répondit que bien sûr, et que non il ne les dérangeait absolument pas. Il fut très vite à son tou suivi de Arysa Aï, jeune servante et amie d'Amy. Un instant, la jeune fille songea qu'ils devaient former un groupe bien hétéroclite. La princesse, son cousin, un clown et une servante. Oui, ce ne devait pas être des plus commune, comme association...

"Je suis heureuse de vous voir, tous, et j'espère aussi que vous passerez une... "

Elle fut coupée dans sa phrase par le messager annonçant l'arrivée des invités d'Oria, suite à quoi elle se tourna immédiatement vers la porte. Le bruit avait drastiquement diminué, pour ne pas dire avait complètement cessé, tandis que l'attention de tous était à présent fixée sur le même endroit que regardait Amy avec une grande attention. A savoir la porte, donc. Une poignée de seconde s'écoula avant qu'ils ne passent l'entrée. En tête, Dail Shan'haron, Prince d'Oria. Les autres suivaient derrière, plus ou moins proche de lui.

"Ah... Excusez moi, je crois que je dois y aller..."dit-elle à ses amis, en hochant légèrement la tête.

Amy s'avança vers lui, s'attardant quelque peu sur son visage. C'était une personne très gentille et aimable, qu'elle aimait beaucoup. Sans aucun doute possible même beaucoup plus que certaines de ses connaissances au château. Plus que beaucoup de personnes, à vrai dire... Aussi sa présence laréjouissait beaucoup. Etant tous deux des personnes importantes -les plus importantes de leurs royaumes respectifs, ils ne se voyaient au final pas si souvent que ça. Chose que la Princesse de Moria jugeait particulièrement regrettable, en soit. Elle le regarda dans les yeux quelques secondes, avant de ne dire d'une voix claire:

"C'est un grand honneur pour nous que d'accueillir en notre royaume la cour d'Oria. J'espère que cette soirée sera pour vous aussi agréable qu'elle le sera assurément pour moi. "

Par le nous, elle signifiait elle, ainsi que tous les royaume qu'elle repérsentait. Après ces quelques paroles, elle esquissa une révérence parfaitement exécutée. D'une voix plus basse, elle s'adressa cette fois-ci uniquement au blond Prince qui lui faisait face.

"Je suis vraiment heureuse que vous soyez venus, malgré la distance qui sépare nos deux royaumes... Je vous souhaite la bienvenue à Moria. "

Le bal et ses attrayantes décorations, ses lumières, ses discutions…

Tout était fait pour attirer de toute manière. La décoration de la salle, déjà bien belle auparavant, était absolument sublime à présent. Aussi lumineuse que coloré, à l’image des gens qu’elle accueillait, vraiment attirant et tape-à-l’œil. L’ambiance y était aussi. On pouvait y entendre toute sorte de discutions fantasque. De tout et de rien. De la pluie et du beau temps. Les bals étaient assez amusants pour cela. On ne manquait pas d’activité, même à l’écart !

Malgré les nombreux bruits, Megumi arrivait parfois à saisir le sens et des bouts de conversation. Mariage, argent, souvenirs, drague, blagues… Tout semblait y passer. Plaquer tranquillement dans un coin, la jeune fille semblait complètement en dehors de tout. Et pourtant, elle suivait et s’amusait beaucoup. Cela lui allait à ravir de rester ainsi. Cette position d’écoute lui plaisait bien, au final.
Elle n’était pas bien loin d’un groupe de jeunes demoiselles particulièrement excitées par la soirée. Elles ne cessaient de glousser dès qu’un bel homme passait près d’elles, leur adressaient un sourire qui leur semblait destiné. Très énervant, sincèrement. Mais cette attitude la faisait tout de même doucement sourire, parce qu’elle savait parfaitement ce qui allait se passer au final pour ces jeunes demoiselles. Blanche le savait pertinemment. Ces jeunes filles ne choisiraient probablement pas leur époux. Douloureuse vérité, certes.
Cependant, pour cela, Megumi ce sentait encore un peu plus exclu. La jeune et ses parents étant en froid, le mariage n’était pas la question du moment. Pas la question tout court. Elle pouvait encore attendre d’ailleurs, elle n’était pas pressée du tout! Après tout, elle était encore bien jeune, alors… Pour l’instant, bien qu’elle s’y intéressait de très loin, les garçons n’étaient pas sa principale occupation. La jeune fille était ainsi. Toute pensée inutile, tant qu’elle pouvait lui être épargnée, elle les éloignait.

Perdue justement dans ses pensées, ce ne fut que lorsque l’on annonça les invités et que le silence se fut qu’elle daigné tourner son regard et ses pensées vers eux.
Et autant dire que les gloussements se firent d’autant plus nombreux.

En tête du groupe venait bien entendu le Prince. Aussi blond que ses yeux étaient verts ! Et derrière le frêle personnage qu’était le « chef » venait tout un tas de noble de sa cour, aussi décoré que ceux de Moria. Un bien joli groupe en somme. Et bien, et bien… Et que ça gloussait et papotait à coté… Des vraies dindes. Tout de même, la jeune noble avait beau être patiente et sympathique, elles étaient assez énervantes et peu originale à la fin… Les nobles d’Oria commençaient doucement à se disperser et se fondre dans le groupe, au même moment que le brouhaha général reprenait. Et en mieux encore. Les connaissances se retrouvaient, parfois même des amies, des fiancés… Tous se mélangeaient pour former un nouveau groupe homogène et coloré.
Malgré le bruit incessant, un bruit de verre attira légèrement son attention, la faisant se décollé un peu du mur, comme pour voir. Juste avant de voir Amy qui s’avançait vers le Prince. Et d’un coup, les gloussements reprirent de plus belle encore. Légèrement agacée tout de même, elle se retourna, exactement au même moment que quelque chose la heurtait.

Quelque chose, ou plutôt quelqu’un, en vu de la stature et de ce qu’elle pouvait sentir.

Déséquilibrer, elle fit brusquement un peu de coté. Et de travers aussi. Presque instantanément, le garçon, puisque s’en était visiblement un, recula et s’exclama doucement, de sorte, certainement, à ce qu’elle seule puisse l’entendre.

« Je suis vraiment désolé, Mademoiselle, je ne voulais pas! Je ne vous ai pas fait mal, au moins? »

La jeune demoiselle l’entendit, mais n’eu pas le loisir de lui répondre de suite. Oui, car en faisant le fameux pas de côté, elle perdit encore un peu plus l’équilibre et pencha irrémédiablement sur le côté. De plus, à cause des talons, en voulant se récupérer, elle ne réussi qu’à tout empirer. Brusquement, son pied gauche parti… En cacahuète, tordant sa cheville par la même occasion. Et si elle ne s’était pas rattrapé de justesse au garçon, elle aurait certainement chuté bien plus bas et aggravé son cas. C’était chaud sur le coup. En revanche, sa cheville l’avait fait souffrir. Au moment même ou elle ce l’était tordu, elle avait lâché un magnifique :

« Ouch ! »

La douleur vive dans sa cheville l’avait fait de suite levé sa jambe pour éviter de posé son pied. Cela lui avait même amené les larmes aux yeux… Tellement qu’elle n’avait pas remarqué la position dans laquelle elle était. Ce ne fut qu’en entendant un gloussement de groupe et en saisissant l’air méprisante et dégouté du groupe de dindes par-dessus le bras du jeune homme qu’elle s’en aperçut. Et cela l’interpella et la fit rougir instantanément. Effectivement, elle s’était soigneusement retrouvé agripper a la veste du jeune garçon, la tête près de son torse, en lui tenant fermement le bras droit, la jambe levé en prime. Se rendant compte de la situation plus qu’étrange, elle recula rapidement et un peu trop brusquement, puisque dès qu’elle posa son pied, la douloureux revint. Megumi, les joues toujours rougies, lâcha en vitesse quelques mots d’excuses.

« Oh, désolée, sincèrement désolée ! »

La jeune fille s’adossa au mur en faisant le maximum pour ne pas poser son pied. Elle était presque certaine que sa cheville allait aller mieux rapidement, que ce n’était que le choc, histoire d’un moment. En revanche, tout cela avait embrouillé son faible esprit. Elle daigna enfin levé les yeux vers le visage du garçon, après avoir bien observer ses chaussures. Il était bien un peu plus grand qu’elle, possédait des cheveux blonds foncés, presque châtain, visiblement vainement coiffé, des yeux assez petits en fins, d’un bleu très plaisants, un beau visage, un bon physique en somme. Voila donc l’objet des gloussements, visiblement.
Elle se souvint brusquement qu’il lui avait dit quelque chose en la bousculant tout à l’heure … Mais elle l’avait totalement zappé du coup. Certainement quelque chose du genre « Excusez moi, vous allez bien ? ». Oui, cela devait être cela. Retrouvant momentanément son sourire doux et chaleureux, elle dit d’un air joyeux et rassurant :

« Hum… Il me semble que je vais parfaitement bien. Merci de vous en inquiétez… Mais vous ? Vous allez bien ? Je ne vous ai pas blessé tout à l’heure ? »

Toujours a s’inquiétez plus des autres que de elle-même. Son père lui avait bien souvent répéter qu’elle courrait à sa perte ainsi. Et alors ? Megumi pouvait même y voler si cela lui chantait. Elle n’allait certainement pas changer et devenir égoïste pour leurs beaux yeux ! Elle n’était pas comme cela. Et si ils n’étaient pas contents, ils n’ont qu’à changer de fille, ce serait bien plus pratique. Et beaucoup plus radical du moins. Du coup, elle continuait de sourire à l’inconnu d’Oria, malgré le fait que sa tête lui disait quelque chose, étrangement.

Décidément, ce soir ne risquait pas d’être ennuyant…


[Je l'ai fait O__o... xD]

Au fur et à mesure, la grande salle se remplissait. Shieru savait qu'il n'était pas arrivé en avance, ni même en retard, mais il devait bien avoué que voir quasiment tout les habitants du château dans une seule et même pièce, grande soit-elle, ça avait quelque chose d'impressionnant. Et encore, il devait manquer pas mal de monde, comme des jardiniers, les cuisiniers, quelques gardes... Bref, tout le personnel n'était pas présent, autant dire que sa cousine avait beaucoup de monde à son service. Il lui avait suffi de souhaiter le bonsoir à sa reine pour se retourner et s'apercevoir que les invités étaient toujours plus nombreux. D'ailleurs, la jeune souveraine semblait ravie de le voir à ses côtés. Avec les joues très légèrement rougies, elle lui offrit un magnifique sourire dont Shieru ne comprit pas la cause de suite... Bien sûr, on lui avait dit qu'un sourire était gratuit, qu'il ne coûtait rien, et qu'en plus de ça, était appréciable. Toutefois, lui-même n'offrant pas son sourire à grand monde, il était toujours un peu étonné quand il avait le droit de contempler celui de quelqu'un d'autre, à l'exception de Sebastian et d'Elizabeth, qui eux, ne savaient que faire ça en l'apercevant, que ce soit par politesse ou sincérité... Moui, le jeune Phantomhive avait bien du mal avec cette expression du visage.

"Ah, je te remercie, c'est très gentil... Je suis contente de te voir, j'avais peur de ne pas te retrouver avec tout ce monde."

Le jeune garçon pencha légèrement sa tête sur le côté. Le but premier de sa prise de parole avait plutôt été pour rassurer sa souveraine qui ne semblait pas totalement sereine, vu que, mine de rien, elle endossait à elle seule de nombreuses responsabilités. Alors au moins, si Shieru pouvait lui enlever le souci de savoir si quelque clochait sur elle ou sa tenue, c'était toujours ça de gagner. Il n'y avait rien de gentil à ses yeux, serviable peut-être. Il n'avait pas songer que cela pourrait tant faire plaisir à sa cousine, mais au fond, il ne pouvait qu'en être satisfait.

"Cette joie est bien sûr partagée," lui répondit-il contre toute attente. "Mais c'est plutôt moi qui t'ai trouvé, non?"

La dernière phrase sonna beaucoup moins sérieuse que la première naturellement. Comment pouvait-on ne pas remarquer la reine dans une fête organisée par cette dernière? Même malgré toutes les tenues qui ne passent pas inaperçues, reconnaître son dirigeant au premier coup d'oeil était tout à fait normal, sans pour autant appeler ça l'instinct. Mais Amy Grimm devrait se faire à l'idée que ce soir, ça serait les autres qui la trouverait, et non le contraire...

Comme s'en doutait Shieru, sa cousine serait bel et bien demandé de tout les côtés. Parler avec elle ce soir, seul à seule, même un court instant, avait été une chose non envisageable pour le garçon qui s'était fait une raison logique. Et pourtant, ça s'était produit. Oui, puisque il avait suivie le regard de sa souveraine pour s'apercevoir aussitôt que Logan venait à leur rencontre. Malgré le fait qu'il sache que le clown était l'incarnation de la gentillesse, une boule se forma dans la gorge de Shieru. Sa réaction l'énerva, 'incontrôlable' était un mot que le jeune aristocrate détestait.

"Ah... Bonsoir, Mlle.Grimm... M.Phantomhive... ^^"

Tandis que sa cousine le saluait avec l'un de ses sourires chaleureux, Shieru, plus réservé, lui adressa un bonjour d'un geste de la tête. Le plus jeune remarqua que l'homme aux cheveux de neige ne semblait pas à l'aise avec eux... Le borgne n'avait jamais vécu cette situation, mais être face à deux personnes hiérarchiquement plus haut placés que vous devait être assez perturbant. Du moins, il imaginait que cela ne devait pas être facile. Même si Amy et Shieru étaient des personnes relativement rassurants, l'oreille à l'écoute, il n'en restait pas moins qu'une fois les deux réunis, ils devaient être terriblement intimidant face aux personnes comme Logan.

"P... Puis-je me joindre à vous? Je dois dire que je n'ai pas réussi a retrouver d'autres visages amicaux dans la foule... J'espère que je ne vous dérange pas?"

Le jeune comte n'eut même pas le temps de dire un seul mot qu'Amy l'avait déjà assuré qu'il ne causerait aucune gêne, ce qui en soit était vrai. Toutefois Shieru semblait légèrement étonné à l'énonciation de l'adjectif amical.
Lui, un visage amical? On ne lui avait jamais dit, et c'était plutôt étrange de l'entendre de la part du clown blanc, il avait causé pas mal de souci de son point de vue. Le borgne secoua doucement la tête. Disons qu'il mettait ça sur le compte 'j'ai encore un visage d'enfant'. Malgré son air qui se voulait revêche, ses traits enfantins devaient faire une drôle d'impression à ceux qui ne le connaissait pas.
Le petit groupe fut alors rejoint par une quatrième personne que Shieru ne connaissait pas. Une jeune fille peut-être à peine plus âgé que sa cousine, le regard vert et les cheveux roses, en tenue de servante. Sans aucun doute, le chef de l'entreprise de jouet pouvait oublier un nom, mais pas un visage, et là, de toute évidence, il ne le connaissait pas. Bien sûr, cette jeune personne eu le droit au même salut et invitation que le bouffon... Pour Shieru, il était étrange de parler à la fois avec une reine, un clown et une servante, mais il dut bien avouer que cela n'avait rien de dérangeant, il n'était pas contre la nouveauté de toute façon.

"Je suis heureuse de vous voir, tous, et j'espère aussi que vous passerez une..."

La jeune fille aux cheveux blonds se stoppa dans sa phrase. Un sentiment d'empressement mêlé à de l'excitation se fit ressentir dans la pièce, ce qui laissé à deviner que les invités d'honneur devaient en être la cause. La dirigeante n'échappa pas à la règle, ce qui était plutôt normal. À l'annonce d'un message que le benjamin comprit sans même l'avoir écouté, il devina aussi la réaction qu'aurait Amy.

"..., agréable soirée." compléta le cousin pour rattraper la petite maladresse.

"Ah... Excusez moi, je crois que je dois y aller..."

Le garçon aux cheveux foncés comprit tout à fait, et n'allait pas lui opposer résistance bien entendue. Aussi, il se contenta d'un hochement de tête en signe de compréhension. Une fois qu'elle se fut éloignée, Shieru se tourna vers les deux jeunes gens. Il n'était pas d'un naturel sociable, mais ce n'était pas une raison pour être désagréable. C'est pour cela qui leur adressa de nouveau la parole avec légèreté, comme si ils se connaissaient bien.

"Je suis moi aussi curieux de voir à quoi ressemblent nos invités, pas vous?" leur demanda-t-il aimablement. "Si on ne se revoit pas, je vous souhaite moi aussi une bonne soirée. Ce fut un plaisir."

Il abaissa légèrement la tête par respect avant de se tenir à nouveau bien droit pour s'éloigner d'eux. Pour l'instant, ce qui l'intéressait le plus, c'était de voir le roi d'Oria en premier lieu, après ça, il pourrait faire tout ce qu'il souhaitait comme bon lui semble, la fête ne faisait que commencer après tout.

Alors que les nobles s'écartaient pour laisser place à leur reine, Shieru lui, devait faire comme tout le monde. Bien sûr, il y avait des gens qui le connaissait de vue et le laissé passer avec plaisir, mais pour ceux dont il n'était qu'un chef d'entreprise, et de plus un enfant, la partie n'était pas toujours gagné d'avance. Finalement, il réussit à se faire une place bien devant, ne dérangeant quasiment personne vu sa taille, et de voir défiler la cour d'Oria. Il n'eut bien sûr aucun mal à discerner Dail Shan'haron des autres, d'un parce qu'il mener le groupe mais c'est aussi à lui qu'Amy se présenta en premier. Pour Shieru, qui voyait pour la première fois de sa vie le dirigeant du pays du soleil, il était à la hauteur de ses espérances, le borgne n'en aurait pas attendu moins. Ses cheveux était de la même couleur que les blés, légèrement ébouriffés, avec des yeux couleur émeraude, et était lui aussi magnifiquement vêtu (? XD). Les traits de son visage n'inspirant que la sympathie. Toutefois, il semblait que le blond était plus âgé que la dirigeante de Moria, et pourtant, Shieru l'aurait vu... Disons à peine un peu plus grand. Enfin, il était mal placé pour parler, même si il n'avait pas encore fini sa croissance, et de plus, cela n'enlevait rien à la majesté qui dégageait de lui.
Il resta là un petit moment, à voir leurs invités défilaient, la salle de bal ne cessant de se remplir. Une fois tout ce joli monde passait et la grande porte dégagée, Shieru pu apercevoir le ciel sans nuage qui se faisait d'avantage sombre au fur et à mesure que le soleil rendait ses derniers rayons, laissant place aux nombreuses et pétillantes étoiles. Durant une fraction de seconde, l'idée de sortir en prétextant attendre le feu d'artifice prévu, se révéla tentante, mais il se ravisa. Ce n'était pas des manières, même si on ne le différencier pas tant que ça de la foule, il se devait de rester ici. C'est, non sans un soupir, qu'il fit demi-tour pour rejoindre le milieu auquel il appartenait, celui où il était né, et passerait sans nul doute le reste de sa vie,

Pendant un moment, il se demanda où était passé son majordome, qu'il avait quitté une fois prêt, le laissant derrière. Mais maintenant, il devait être quelque part par là... Son travail consistait à veiller sur son maître après tout.
Il fit quelques pas, toujours obligeait de zigzaguer entre les groupes de discutions. Il n'était pas très friand de ce genre d'évènement même si voir différents visages lui faisait du bien. Il finit par croiser les bras et s'appuyer contre un mur à proximité d'une fenêtre. Observer les autres sans qu'ils s'en rendent compte était assez distrayant. Certains costumes attiraient plus le regard que d'autre, certains étaient magnifiques, d'autre étaient d'une faute de goût monumental du point de vue du comte. Le sien était plutôt neutre, formel, pas de quoi attirait l'attention, ce qui lui convenait parfaitement en somme. Sûrement que Elizabeth devait arpenter la salle à ce moment précis, dans l'espoir de trouver une tenue toujours plus 'mignonne' que celle qu'elle avait vue un instant plus tôt. Shieru eut un léger hoquet en pensant à sa fiancée. Il ne l'avait toujours pas vu ce soir. Il avait prévu de l'accompagner pour se rendre à la festivité, mais pour il ne sait quelle raison, il ne lui avait pas proposé. Mais qu'importe, il ne s'inquiétait pas à ce sujet, il n'était pas les habitudes de la jeune Middleford de ne pas venir à ce genre d'évènement, pour rien au monde elle n'aurait loupé ça, elle devait être là, quelque part, dans cette foule... C'est alors que son nez lui piqua, il porta sa main à sa bouche avant d'éternuer. Il renifla discrètement avant de se frotter son nez avec le dos d'un de ses doigts, sans doute que quelqu'un avait dû avoir une pensée pour lui...

La fête se déroulait suivant son cours. Les nobles discutaient joyeusement de tout et de rien.de temps en temps , des bruits de verre cassé retentissait dans l’immense salle, et une dizaines des invités se retournaient brusquement pour voir d’où provenait ce bruit , et qui l’avait causé. Dans ce cas là , un serviteur se précipitait pour ramasser ce qui était malencontreusement tombé. Arysa était dans ses pensées, et n’écoutait pas tout de la conversation entre cousin et cousine, cela était tout à fait personnel. La salle était tout à fait immense , et superbement décorée, pour l’occasion. Les décorateurs n’avaient pas chômés , et cela est de l’excellent travail. C’était un jour exceptionnel , le roi Dail Shan’haron devait se joindre au bal, le roi d’Oria. Il est vrai que les pays d’Oria et Moria s’entendaient très bien, Sal’haë et Hatès au contraire…Oria et Hatès sont en guerre en ce moment même, et le roi trouve un moment de distraction au château quand même assez loin du sien. Il est vrai qu’ un peu d’amusement ne fait pas de mal , quand on est en guerre.. La guerre…c’est effroyable, et cela ne sert à rien à part tuer , conquérir et assouvir. Plus un roi a de pouvoir ,plus il en convoite… cette règle ne s’applique pas à tous les souverains , bien entendu , mais agit sur un bon nombre tout de même… Un rein comme Amy préfère garder le pays qu’elle possède , sans le raccourcir , ni le grandir…Il y a des attaques bien sûr , auxquelles la souveraine sait admirablement repousser, des morts , il y en a toujours. C’est pour cela que Arysa déteste tellement les guerres , à plus forte raison parce qu’elle a perdu des proches dans des guerres…Elle s’est promis de ne pas toucher à une arme de sa vie , encore moins d’en utiliser une.
　
La jeune servante commençait a avoir un petit mal de tête. Et la salle était remplie de discussions et de bruits, ce qui n’arrangeait rien à cette douleur. Le roi d’Oria ne devrait plus tarder à arriver , normalement. Elle jeta un rapide regard vers la porte , toujours close. Un serviteur criait les noms des invités dès qu’il passaient le pas de la porte…Elle regarda à présent la fenêtre , le soleil commençait à se coucher, le jour laissant place à la nuit, à un ciel remplit d’étoiles. La fenêtre. Elle se demandait si le conseiller d’Amy était présent, certainement , car il ne pourrait pas manquer un bal. Comment
Pouvait-il arriver , Arysa se souvint de la fois ou Willow était passé à travers un rosier , en lui fichant une peur bleue….Elle était d’ailleurs tombée sur le sol…enfin c’est du passé ! Elle remarqua Willow marchant à reculons…Arysa n’était nullement troublée, loin de là. Mais elle remarqua aussi un serviteur qu’elle connaissait de vue, un certain Tanatos , marcher dans le chemin de ….Et ce qui devait arriver arriva. Willow c’était admirablement cogné contre le serviteur, quand le plateau tomba et tout ce qu’il y avait dessus avec. Elle vit de loin Tanatos tout ramasser , elle voulait aller l’aider, mais Amy commença une phrase…
　

«　Je suis heureuse de vous voir, tous, et j’espère aussi que vous passerez une …　»
　

Elle fut coupée en plein milieu de sa phrase par les portes qui s’ouvraient , laissant place à l’invité d’honneur , Dail Shan’haron. Il était vêtu superbement , comme un roi se doit de l’être. Il était blond et semblait plus âgée que la souveraine, malgré son visage grave, il semblait «　gentil　».Amy s　‘était arrêtée dans sa phrase , avec le même pressentiment que toute la salle. Tous les regards étaient tournés vers le prince d’Oria. Arysa pensa rapidement que , si elle était à sa place , elle se serait sentie gênée , très gênée, car elle était assez timide. Elle se demanda comme le roi faisait pour garder son calme , son sérieux , et sa confiance en soi. Amy faisait de même. Amy et Dail avaient toutes les qualités pour être respectés , et même admirés. Avec une petite voix, Shieru termina la phrase de la reine qu’elle , avec un peu de maladresse, avait laissé de côté.
　

«　…,agréable soirée .　»
　

Amy a le devoir d’accueillir les nouveaux arrivants à plus forte raison quand c’était le roi , donc l’invité d’honneur. L’invité, le plus attendu. Amy s’excusa auprès des trois personnes auprès d’elle …qui sont Arysa , son cousin , Shieru, et..celui qu’on appelle , «　 le clown　». Arysa ne connaissait pas son nom , bien qu’elle l’ai vu à mainte reprises dans le château.. Pour certainement aller vers Dail Shan’haron.
　

«　 Ah, Excusez moi, je crois que je dois y aller…　»


Pendant que la reine se dirigeait vers la porte , il ne restait plus que les trois personnes. Shieru avait l’air un peu gêné, ce qui devait être normal, puisqu’il ne connaissait vraiment que la souveraine. Il ne devait pas avoir plus de douze ans , et pourtant il avait l’air très mature… il allait lui aussi certainement partir. Et Arysa devait rester avec ..Ah , il s’appelait certainement Logan, Amy avait prononcé plusieurs fois ce nom…Pas qu’elle trouvait cette compagnie déplaisante , mais cela la gênerait. Elle ne s’affiche pas beaucoup dans une conversation. Mais quand il n’y a plus que deux personnes, elle sera obligée de parler…Elle est de nature très discrète…


«　Je suis moi aussi curieux de voir à quoi ressemble nos invités, pas vous ? Pas vous ?Si on ne se revoit pas , je vous souhaite moi aussi une bonne soirée. Ce fut un plaisir　»
　

Il avait prononcé cette phrase sans aucune méchanceté, il était juste un peu gêné… ce dernier disparut dans la foule de nobles…Il ne restait à présent qu’Arysa et ..Logan , du moins , elle pensait qu’il s’appelait ainsi. Arysa se demanda ce qu’elle fichait ici , en plein milieu de la salle se bal , en train de parler de parler avec un clown , en ce moment , elle devrait en train de travailler , comme les autres serviteurs. Elle en voyait qui couraient par-ci et par là alors qu’elle ne levait pas le petit doigt.. Les serviteurs demandaient aux invités s’ils ont besoin de quelque chose…Ou de ramasser les petits dégâts causés par la maladresse. Le dénommée Logan brisa le silence de la discussion , apparemment silencieuse…
　

«　 bon… Et bien , j’imagine qu’il ne reste plus que nous…^^’　»
　

Il avait raison… A moins qu’une personne épiait leur conversation qui n’avait rien de personnel, ou alors un personne invisible , ou… non , elle divaguait..Ca n’existe pas. La fête commençait à peine qu’un horrible mal de tête ravageait son crâne…C’était comme si une force invisible cognait dans sa tête…Très désagréable comme sensation. Mais il fallait qu’elle reste au moins jusqu’au feu d’ artifice…
A cette remarque , la jeune servante ne fit qu’un hochement de tête…
　

«　 Euh…..Vous êtes certaine que…Enfin , vous comprenez ?^^’　»
　

Non , elle ne comprenait pas ce qu’il tentait de lui dire…Être certaine de quoi ? Faisait-t-il allusion à son travail qu’elle ne remplissait pas pleinement? Ou à autre chose ? Ce garçon n’était pas très clair dans ce qu’il disait…Il a du mal à ce faire comprendre, disons…, il n’était peut être pas sûr de lui..En même temps , si elle restait plantée là , elle risquait tout simplement de se faire rappeler à l’ordre. Le jeune homme regardait maintenant autour de lui , comme si il cherchait quelqu’un, ou quelque chose, plus quelqu’un que quelque chose en fait…Quelque chose lui disait que lui aussi n’allait pas tarder à vaquer à ses occupations…
　

«　Et bien…je vais également prendre congé. Si, vous voulez bien m’excuser…　»
　

Il recula, puis prit la direction du piano… Il allait certainement commencer à jouer. Arysa aimait beaucoup le piano , comme instrument, mais elle ne joue d’aucun instrument… Elle aurait bien aimé , mais elle n’a pas pu, à cause de son père , certainement. Elle essayera …Un jour…Quand elle aura du temps libre. Elle devrait , elle aussi aller travailler. Demander au nobles si il ont besoin de quelque chose… ou de quoi que ce soit… Le bal allait bientôt commencer , et Arysa espérait que son mal de tête passerait assez vite…Elle traversa la salle , Elle reconnut Rywan , le stratège de Moria , il était en costume , et comme à son habitude , avait attaché ses cheveux. Maintenant asse proche du garçon aux cheveux noirs , elle lui demanda , d’un ton respectueux…


«　 Avez-vous besoin de quelque chose ?　»


Cette phrase ,si simple, était pour tant d’un ridicule aux yeux d’Arysa…mais elle était payée pour dire cette fameuse et simple phrase. Il n’a pas forcément besoin de quoi que se soit , et les nobles doivent être harcelés avec ces questions…Enfin , ce n’est pas grave. Un marteau tapait dans la tête d’ Arysa , cela devenait insupportable… Mais il faut qu’elle assiste à ce bal qui promet d’être magnifique…

Dail n'attendait rien d'extraordinaire de cette soirée.

Par extraordinaire, il ne voulait pas dire qu'il envisageait la soirée d'une manière plutôt pessimiste, ou que le bal allait être en dessous de ses espérances, non. Il entendait par là que rien d'innatendu ou qu'il n'avait pas imaginé se produirait durant cette réunion des Nobles des Royaumes d'Oria et Moria, que rien d''extraordinaire' allait se produire, rien qui allait changer à tout jamais des vies ou des opinions. Le but de cette soirée était de resserer les liens entres les pays Occidental et Oriental de Lysandre, et en dehors des interêts politiques que laissaient apercevoir cette invitation, de s'amuser et passer du bon temps quelque part où l'on aurait peut-être plus jamais la chance de remettre les pieds. C'était une soirée lourde de sens pour tous les invités, même si cela l'était plus particulièrement pour les Dirigeants, bien entendus. Mais le sens, le symbole que représentait cette soirée, c'était là à peu près toute son utilité. Là encore, le jeune homme aux cheveux blonds était loin de penser qu ce bal était totalement inutile et dénué de sens, ne venait-il pas de penser le contraire à l'instant? Ce qu'il voulait dire, c'était qu'aucune grosse décision ne serait prise ce soir-là, pas plus que durant la nuit ou même le lendemain matin. Aucune décision vital à l'équilibre de leur pays, aucune alliance, rien de ce genre là ne serait prit ce soir là. En ces lieux, au château de la Princesse qui régnait sur la région de Moria, se déroulait un simple bal signifiant l'amitié qui unissait les deux pays. Un signe d'amitié, un symbole de paix entre les deux régions, un moyen de s'amuser et se vider l'esprit, c'était vraiment tout ce à quoi ce bal servait, en réalité. C'était pour cela que Dail songeait que rien de réellement extraordinaire et surprenant ne se passerait. Néammoins il appréciait énormément le fait d'avoir été convié ici, et de participer à cette fête, c'était dans un sens pour lui un immense honneur. Et il pensa alors qu'il devait en être de même pour les Nobles de sa Coure, qui l'avait tous suivit dans ce voyage: Certains trouverait cette fête barbante et inutile, mais la majorité la trouverait intéréssante et remplite d'opportunités. Créer des liens avec des Nobles de Moria-et inversement- était quelque chose de non négligeable pour tous ces gens présents, et c'était pourquoi la plupart des personnes voyait quelque chose de bien en cette fête donnée en l'honneur du solstice d'hiver. Lui, en tout cas, était heureux de se retrouver ici. Cela lui changerait les idées, et parler avec Amy Grimm avait toujours été, de ce qu'il s'en souvenait, particulièrement agréable. Cela le changeait en tout cas des incéssantes attaques d'Hatès sur ses Terres, et des mots très 'aimables' de ce cher Dahrenn Bellanca qu'il adorait tant. Sérieusement...Etre ici était vraiment quelque chose d'agréable, oui.

Le silence s'était fermement installé à leur arrivée, et les regards multicolores de l'assemblée s'étaient d'un même mouvement posés sur eux, les détaillant et les décryptant sans gêne apparente. Cela gênait le jeune dirigeant, évidemment, qui cela n'aurait pas gêné, mais il ne le montra pas, souriant toujours comme s'il eu été coincé dans cette mimique du visage. L'habitude de sourire reprenait le dessus sur toute gêne, et à voir ceux qui se trouvaient derrière lui, il en était de même pour eux. Dans la haute société, lorsque vous êtes invités dans ce genre de soirée, la seule chose que vous pouvez vous permettre de faire tout au long de la soirée est sourire et rire. Pour ne pas heurter celui qui vous recevait si gracieusement, pour lui montrer que vous êtes ravi d'être ici, même si cela n'est pas toujours le cas. Rire, sourire, s'amuser...Il n'y avait pas de place pour la mauvaise humeur dans ce genre de soirée, et ça, toutes les personnes présentes ici avec un minimum d'éducation le savaient. De toutes façons, si vous ne rentriez pas dans les critères précis établis par ces milieux, vous étiez jetés dehors, c'était certains. Allez, riez et jouez, le monde au dehors ne se portera pas mieux si vous pleurez, de toutes façons. Pourquoi vous rendre triste pour les autres, quand vous pouvez être heureux, et que cela aura exactement le même effet au final?

Effectivement, vu sous cet angle, qui pourrait s'empêcher de rire alors?

Dail entendit un Noble lui adrésser la parole sur sa droite, lui demandant comment il envisageait cette soirée. Le Prince aurait bien répondu à ce jeune homme qu'il l'envisageait bien, car elle ne pouvait décemment pas se passer autrement, mais du se contenter d'un vague signe de la tête, ayant apercu la souverain de Moria qui se dirigeait vers son groupe, ayant prit congé des personnes avec qui elle parlait précédement. Les voix avaient reprit de plus belle lorsque les deux souverains s'étaient fait face, souriants tous les deux. Amy Grimm était vraiment ravissante ce soir, mais ne l'avait-elle pas toujours été?

"C'est un grand honneur pour nous que d'accueillir en notre royaume la cour d'Oria. J'espère que cette soirée sera pour vous aussi agréable qu'elle le sera assurément pour moi. "

La demoiselle Grimm avait prononcé ces phrases d'une voix haute et claire, afin que tout le monde puisse l'entendre, ou du moins, ceux qui se trouvaient à proximité. Pour cette fête, pour ce bal, Amy Grimm représentait le Royaume entier de Moria, et lui le Royaume d'Oria. Si la fête ne pouvait avoir d'événements marquant si tout cela se passait bien, en revanche, si quelque chose allait de travers, tout pouvait s'écrouler en un seul instant. Une seule phrase, un seul geste, et tout pouvait être finit. C'était beaucoup de responsabilités sur les épaules de deux personnages aussi jeunes, surtout pour Amy, qui était la plus jeune des Quatre Dirigeants, mais Dail pensait qu'elle le portait en tout cas très bien. Ou semblait. Quand seul les apparences comptaient, il était difficile de réussir à cerner la vérité. En tout cas, en ce jour de Décembre, chaque geste et parole allait devoir être scrupuleusement surveillé. Après tout, des fois, on passait à 'ça' de l'incident diplomatique. Et Dail préférait vraiment éviter ce genre d'incidents, ce serait réellement des plus désagréables et mal venu en cette délicieuse soirée.

"Je suis vraiment heureuse que vous soyez venus, malgré la distance qui sépare nos deux royaumes... Je vous souhaite la bienvenue à Moria. "

Cette fois, la voix d'Amy s'était faite plus basse et douce, et cette phrase était sans aucun doute destiné à lui seul. Dail esquissa un plus grand sourire, et se pencha légèrement, prenant délicatement la main d'Amy dans la sienne pour y déposer un baiser. Après ça; la jeune homme se redressa, et dit, toujours souriant, d'une voix là aussi assez forte pour que la plupart des personnes l'entendent:

"Je puis vous assurer que c'est un immense honneur pour nous que d'être invité en votre royaume en l'occasion de cette fête. Nous profiterons de cette soirée comme il se doit."

Les murmures se firent plus intense quand les invités d'Oria se mélangèrent à l'assistance de Moria, passant à côté des deux souveraibs restés en place. Il n'eut même pas besoins de baisser la voix pour ne se faire entendre que d'Amy, le brouhaha autour d'eux couvraient aisément ce qu'ils pouvaient se dire:

"Malgré la distance, je n'aurais manqué cet évenement pour rien au monde. Je suis heureux d'être ici en ce moment même, et je peux vous assurer que mon Royaume l'est tout autant que moi."

• En retard.
  
  Oui, ces deux mots sonnaient comme une évidence dans la tête de la jeune fille. Et elle avait bien raison. Effectivement, passé environ une demi-heure de l’heure d’ouverture, il était difficile de ne pas être en retard. Et encore, si elle était arrivée juste une demi-heure après… Mais non. Une demi-heure après que le bal n’ouvre, en attente des invités, elle venait tout juste de sortir des bains ! Décidément, tout s’acharnait à la rendre en retard. Depuis le début de l’après-midi déjà. Peut-être n’était-ce pas son jour… Certainement même. Aussi, fallait-il le dire, elle n’y mettait beaucoup du sien. Parce qu’après tout, elle était colonel dans l’armée de Moria. Alors sincèrement, un bal… Mais là, c’était en pensant comme un colonel. Car en réalité, elle avait été très heureuse de savoir qui y avait un bal. Son caractère de sociabilisassions était en réalité très différent de son caractère de colonel. Ou plutôt de celui calme de colonel. En fait, de celui de « coach » des soldats aussi. Si l’un était plutôt calme, l’autre était totalement décalé. En tout cas, mieux valait que aucun des deux ne se retrouve dans un bal. Mieux valait un sourire qu’un couteau planté dans la main ou un entrainement en plein milieu d’une danse. Oui, sincèrement.
  
  Mais malheureusement, depuis son réveil, tout semblait contre le bon déroulement du bal pour elle.
  
  Effectivement, en se levant, vers peut-être midi, parce qu’elle s’était couchée très tard le soir avant, elle s’était prit les pieds dans son drap et été tombée. Jusqu’ici, c’était assez normal, celui lui arrive souvent, en étant mal réveiller. Ce qui est même à peu près tout les jours. Tout pour mettre de bonne humeur, c’est vrai. Mais bon, Léa était passée outre cela, ayant visiblement l’habitude. Ensuite, lorsqu’elle avait voulu se brosser les cheveux, la brosse avait été portée disparue. Impossible de la retrouver. Pendant peut-être un quart d’heure, elle l’avait cherché avant de daigner demander à une servante d’aller lui en chercher une autre. Ensuite, elle avait faillit rater sa chaise et se retrouver assise par terre quand elle avait voulue s’asseoir pour qu’une servant s’occupe de faire sa tresse. En prime, son élastique avait lâché au passage. Que de malchance, que de malchance. Elle était ensuite descendue au salon pour manger quelque chose et avait renversé la moitié de sa sauce sur elle-même. Une robe en moins… Enfin, ce n’était pas non plus ce qui l’inquiétait le plus. Elle était ensuite remontée et s’était changée, pour aller faire un peu d’entrainement. Aujourd’hui, elle n’avait pas à entrainer ses précieux soldats. Une journée de repos bien mérité, selon elle. Vu comme ils souffraient probablement à cause de ces entrainements… Et non à cause d’elle, attention ! Elle mettait toujours un point d’honneur là-dessus. Enfin bref… En prenant ses affaires, elle avait faillit renverser toute une étagère de son armoire, pour ensuite retomber lourdement sur son lit et se faire sauter dessus par un chat hystérique qui se baladait malheureusement dans sa chambre. D’ailleurs celui-ci avait fini dehors assez rapidement.
  
  Ensuite, son entrainement c’était bien passé. Comme toujours. Sauf qu’il n’y avait personne aujourd’hui. Et du coup, elle en avait été bien heureuse… Mais justement, elle c’était endormie. Et cela ne l’avait certainement pas réussie. Et d’ailleurs, si un courageux soldat qui passait par là ne l’avait pas réveillé, elle serait probablement toujours en train de dormir. Léa s’était levée en sursaut. Le garçon avait eu vite fait de filer avant qu’elle ne l’attrape, étant de très mauvaise humeur quand on la réveille ainsi. Enfin, en tout cas, elle s’était lever et avait jeté un coup d’œil à l’heure. Le bal venait d’ouvrir. Elle s’était dépêchée d’aller aux bains. Déserts. Heureusement, parce que c’était bien mieux dans le calme ! Ensuite, elle avait prit soin de bien se laver, ne voyant pas le temps passé. Mais lorsqu’elle sortie, elle se le rappela cruellement, courant à toute jambe dans le château. Ensuite, elle avait dû piquer une robe au pif dans son armoire, se pouponner un peu, s’habiller et enfiler une paire de chaussette et de mettre des chaussures en se coiffant en un temps record. Une jeune servante l’avait juste aider à attacher sa robe. Tout cela était de la course. Mais le pire. Le bien pire encore. C’est qu’elle était toujours en retard. Effectivement, c’était tout à fait normal.
  
  Du coup, elle se retrouvait maintenant à courir dans les couloirs avec des talons sans se tordre une cheville dans tout les coins. Et en encore heureux que plus personne ne passait à présent. Sinon, elle ne savait pas de quoi elle aurait l’air.
  Enfin, elle devait déjà avoir l’air assez étrange…
  
  Léa courrait dans les couloirs à une vitesse assez… Rapide pour une demoiselle. Voir même carrément rapide. Surtout avec des talons. Et toutes les femmes savent à quel point cela est compliqué. En tout cas, elle pensait ardemment que quelqu’un ne voulait pas la voir au bal pour ainsi la maudire. Mais elle n’aurait, malheureusement, manquée cela pour rien au monde ! C’était bien pour cela qu’elle courrait autant. Pour ne pas être plus en retard qu’elle ne l’était déjà. Certains aurait pensés que pour une minute de plus ou de moins, peu de chose allait changés. Mais Léa ne pensait pas cela. A une minute près, quelqu’un pouvait mourir. Oui, une minute était extrêmement dangereuse. Il fallait juste en avoir conscience. Et pour elle, peu de gens en avait conscience. Enfin, pour elle, tout cela était question de vie ou de mort. Il fallait toujours voir cela comme cela. Après, il fallait juste garder la tête froide… Ce qu’elle faisait malheureusement plus difficilement lorsqu’elle était ainsi…
  Et finalement, au bout du couloir, la délivrance.
  
  Sa délivrance. Enfin elle voyait la lueur tant attendu du bal, ainsi que son brouhaha…
  
  La jeune violette ralenti son rythme soudainement. Elle passa une main dans ses longs cheveux d’une étrange couleur totalement libres. Oui, elle n’avait pas eu le temps d’en faire quoi que ce soit, mais ainsi, c’était parfait aussi. Elle ne voulait pas non plus être aussi élégante que toutes ces jolies demoiselles et dames… Autant de nobles bien habillés que de lumière dans la salle. En tout cas, elle ne pouvait pas rivaliser. Même si son accoutrement était en quelque sorte étrange pour un bal. Elle portait effectivement une étrange robe courte devant qui s’allongeait au point de toucher le sol derrière, avec quelques fantaisies tout de même. D’une jolie couleur violette, avec du blanc, du noir et un peu d’or. En réalité, c’était plutôt joli. Elle portait aussi de grandes chaussettes blanches et ses chaussures était tout aussi violettes avec des talons de peut-être sept centimètres, elle n’en savait pas grand-chose. Et c’était aussi bien ainsi. En tout cas, elle semblait normale, un peu mieux arrangée que d’habitude, certainement. Mais si certaines personne ne l’avait jamais vu autrement habillé en robe, cela allait peut-être faire un choc. Si on la reconnaissait avec ses cheveux lâchés, bien entendu.
  
  Et enfin, elle arrivait à la hauteur de la porte. Elle remarqua instantanément que les invités étaient déjà arrivés. Et aussi qu’elle était certainement dans les dernières. Si ce n’est la dernière.
  
  Léa se glissa doucement sur le côté, évitant ainsi quelques regards et se fondant dans le décor. Elle salua même des gens qu’elle ne connaissait pas mais qui semblait la connaître. Mais elle marchait très vite, essayant d’éviter au maximum les gens. Mais c’était assez compliqué, il y en avait partout. Et d’un coup, elle bouscula brusquement quelqu’un. Un garçon peut-être. Elle fut assez surprise et faillit tomber mais se rattrapa de justesse, sans vérifié si le garçon allait bien. Tant pis, il était sans doute plus résistant qu’elle, n’est ce pas ? Après tout, elle était si mignonne, si fine, si adorable… Qui aurait cru d’ailleurs qu’elle était colonel ? On pouvait facilement croire qu’elle était une noble tout à fait normal dans un bal comme celui là. C’était assez étrange, oui… Elle entendit la voix de la princesse, Amy. Ce qui la fit immédiatement tourner la tête. Oh, elle était bien. Avec le Prince d’Oria. En tout cas, Léa pu remarquer qu’elle était toujours aussi mignonne, si ce n’est plus, que d’habitude.
  Oui, car la jeune fille aimait beaucoup sa souveraine qu’elle trouvait adorable. A savoir que le Prince semblait assez mignon aussi… En tout cas, la jeune violette les trouvaient tout les deux assez ressemblant. Leurs airs et leurs cheveux, sans doute… Ainsi que leurs rangs, aussi.
  
  En tout cas, l’ambiance du bal semblait être montée d’un cran. Même si elle n’avait pas été là depuis le début…
  
  Distraite par les deux personnages aux cheveux blonds, la jeune fille qui marchait pourtant toujours aussi vite trouve soudainement le sol très glissant… Et quitta terre assez brusquement. Elle comprit assez vite qu’elle venait de marcher sur un bout de robe trop longue d’une quelconque dame et que si elle ne faisait rien pour se rattraper, elle allait se casser bien vite la figure par terre… Mais malheureusement certainement, elle trouva la bonne idée de se rattrapé sur la première personne qu’elle trouvait. Cependant, tout ne semblait pas s’accorder à cela. Puisqu’elle avait beau avoir trouvée cette personne, sa course n’était pas finie puisqu’elle lui rentra littéralement dedans. Elle s’écroula sur cette personne. Mais en cherchant à se rattraper, elle en attrapa une autre, entrainant apparemment les deux dans sa chute.
  
  SBAM !
  Voici donc à peut près le bruit que cela fit. Et elle en était certaine à présent, ce bal était maudit pour elle. Et peut-être aussi pour les deux autres personnes du coup.
  
  Relevant brusquement la tête pour projeter ses cheveux en arrière et y voir plus clair, elle trouva la bonne idée d’ouvrir enfin les yeux qu’elle avait préalablement fermé pour voir sur qui elle avait bien pu tomber… Et il s’avéra qu’elle se retrouvait à quatre pattes au dessus… Du stratège de Moria, Rywan Lie. Un long rideau de ses cheveux lui cachait la personne à coté, mais c’était, de ce qu’elle pouvait voir, une jeune demoiselle, une servante sans aucun doute. Et lorsque Léa réalisa enfin à peut près la situation, elle se redressa, s’excusant en essayant d’être la plus discrète possible après le vacarme qu’elle avait créée.
  
  « Oh, non, pardon, pardon, pardon… Je suis vraiment désolée, je… »
  
  En même temps, elle avait réussi à se relever en ne sachant plus ou tendre une main. Main qu’elle tendit finalement à la servante aux longs cheveux roses. Plutôt mignonne d’ailleurs. Mais ça, c’était un autre sujet. La colonel était définitivement maladroite et aujourd’hui ne semblait pas laisser passer se détail. Elle n’osait en tout cas pas regarder autour pour savoir si on regardait dans leur direction. Mais elle était en tout cas terriblement désolée… Et pour cela, elle continuait de s’excuser.
  
  « Franchement, je suis tellement maladroite… Pardon, encore et encore pardon… »
  
  Quel jour maudit… Au moins, elle était certaine de ne pas l'oublier, ce bal...
  

[Il fallait que je le fasse... Domino day quoi xD]

On ne pouvait pas vraiment s'ennuyer lors d'un bal. Pour Yann, c'était quelque chose d'évident, bien que cela ne l'était certainement pas pour tout le monde.

Des décorations, de la musique, des rires, des discussions portées sur tous les sujets possibles et imaginables, il y avait beaucoup d'animation lors de ce genre d'évènements, ainsi que beaucoup de monde. Des gen,s habillés comme des Rois ou Reines pour l'occasion, vêtus de façon aussi extravagante uniquement pour que tous les regards soient posés sur eux. Dans toutes les soirées auxquelles Yann avait assisté jusqu'ici, c'était toujours la même chose, tout particulièrement pour les femmes. Les hommes, eux, se contentaient de briller par leur épouse et leur discussions, voir qui réussirait à faire le plus d'affaire en une seule soirée. Les femmes, qui n'avaient pas un tel rôle à assumer, laisser la part politique du travail à leurs maris et se drappaient de somptueuses robes, uniquement dans le but d'attirer l'attention sur elles. C'était à celle qui aurait le plus de regards braqués sur elle au moment de son arrivée, celle qui aurait la robe la plus vive, la coiffure la plus complexe...Elles attiraient l'attention des autres hommes sur celui dont-elles tenaient le bras, afin de permettre à ces derniers de faire à leur tour leurs affaires. Cela pouvait paraître assez insultant de penser de cette manière, mais c'était là toute la réalité de ces soirées. S'amuser tout en faisant profit avait toujours été la devise préférée des hommes. Avec toutes ces relations et affaires à entretenir, on ne pouvait en conséquent pas s'ennuyer ou rester à ne rien faire. Yann était réellement bien placé pour le savoir. Après tout, il était celui qui devait prendre la suite à la tête de sa famille. Il avait grandit uniquement dans ce but, et l'attitude des gens de son milieu, il l'avait très vite cernée, et imitée. C'était un vrai combat, d'avoir une bonne place, que ce soit dans la Noblesse ou la Bourgeoisie. Si l'on n'agissait pas de la sorte, on se voyait vite rétrogader et mépriser, et l'on se faisait voler la place qu'on avait eu tant de mal à obtenir. Aux yeux de Yann, cette attitude était tout aussi normale que celle de la fleuriste d'arroser ses fleurs chaque matin. C'était un combat permanent, et Yann l'avait vite compris. Parler avec ses futurs associés, briller en tant que futur héritier, rendre son père fier de lui, c'était tout ce à quoi il aspirait. Parcequ'il n'avait été élevé que pour ça. Pour être honnête, Yann ne se voyait pas faire autre chose que ce qu'il faisait maintenant. Dans sa tête, cela lui paraissait complètement impossible. Il avait l'attitude d'un Noble, les pensées d'un Noble, l'apparence d'un Noble, les réflexes d'un Noble, le destin d'un Noble...Il était aussi humain qu'il était Noble, voir plus Noble qu'humain. C'était sa condition, et il n'avait pas du tout envie de la changer.

Habitué donc à ce genre de situations qui lui semblaient normales, Yann Van Kardell était tout à fait dans son élément, loin d'être en terre inconnu ou perdu au milieu de toute cette foule. Cependant, son visage à l'expréssion sérieuse avait complètement disparu lorsqu'il avait heurté la jeune fille. Et si cette situation avait été déjà assez embarassante pour lui, elle le fut encore plus lorsque la dite jeune femme, ayant visiblement perdu l'équilibre, ne trouva rien de mieux à faire que s'accrocher à lui pour éviter une désagréable chute sur le sol froid de la salle de bal. Autant dire que cette position dont-il ne se défit pas sous le coup de la surprise, et qui ne dura que quelques secondes de toutes façons, était assez gênante et équivoque, et fit bien rire quelques personnes autour d'eux. Avant qu'il ne puisse vraiment se rendre compte de ce qui s'était passé, la fille aux cheveux châtains s'était éloignée de lui et avait posé son dos contre le mur, lâchant une phrase d'excuse au passage.

Yann cligna ses yeux bleus deux ou trois fois avant de reprendre une expression à peu près correcte, c'était à dire à mi-chemin entre l'étonnement et un air désolé. D'autres éclats de rire se firent entendre non loin de lui, et il tourna la tête presque automatiquement vers un groupe de femmes aux habits colorés, qui détournèrent le regard en riant lorsqu'il le posa sur lui. Il ne vit pas que derrière lui, d'autres femmes faisait du bruit, mais plutôt des gloussements indignés. En tout cas, ce qui était sûr, c'était que la presque chute de la demoiselle n'avait pas passé innapercue...Yann se mordit légèrement la lèvre inférieur, gardant tout de même cette même expression sur son visage, les joues légèrement rouges tout de même. Autant paraître le plus naturel et décontracté possible devant tous ces gens, ce n'était réellement pas le moment de perdre la face...

« Hum… Il me semble que je vais parfaitement bien. Merci de vous en inquiétez… Mais vous ? Vous allez bien ? Je ne vous ai pas blessé tout à l’heure ? »

La jeune femme avait prononcé ces mots d'une voix douce, avec un grand sourire chaleureux. Malgré la gêne qu'il éprouvait, Yann ne pu que lui rendre son sourire. De toutes façons, il n'aurait rien pu faire d'autre, on ne pouvait pas faire la tête à une demoiselle, qu'importe ce qui ce soit passé avant. Cela aurait vraiment été malpoli et insultant de ne pas lui sourire. Et puis, ce qu'elle avait dit était très gentil. N'importe quelle autre Dame dans laquelle il serait par mégarde rentré lui aurait fait de sévères réprimandes, il le savait par expérience. La femme ou le mari, d'ailleurs, si cette dernière en possèdait un. Même si la faute était involontaire, ce milieu de bonnes manières était sans pitié. Mais cette jeune fille, qui devait environ avoir son âge, assez jolie et bien vêtue, ne semblait pas le moins du monde en colère à son égard. Pourtant, c'était lui qui l'avait poussée, et apparament légèrement bléssée à la cheville aussi. Il était le seul qui devait s'excuser, ici. Elle, elle n'avait rien fait.

"Vous me voyez soulagé, j'ai eu peur l'espace d'un instant de vous avoir vraiment fait mal, dit Yann, songeant que quoi que la jeune femme dise, il savait qu'elle avait eu plus mal qu'elle ne le disait. Pour ma part, je n'ai rien. Toutefois, vous n'avez pas à vous excuser, je suis le seul qui vous soit si brutalement rentré dedans. Vous m'en voyez réellement désolé, encore une fois."

Le jeune homme avait parlé tout en continuant de sourire à la jeune femme, aussi gentiment qu'il le pouvait. Ce début de soirée ne s'était pas avéré parfait, mais cela ne voulait rien dire pour la suite.

Ah, il n'y avait pas à dire Rywan aimait les journées comme celle-ci, qui se différenciaient clairement des autres. C'était agréable de pouvoir laisser aller ses pensées à des choses totalement superficielles et inutiles, ne serait-ce qu'un soir. C'était sans doute pour ça, en y réfléchissant bien, qu'il y avait tant de visages réjouis dans la foule. Et l'allégresse étant définitivement contagieuse, alors au fur et à mesure, tout le monde semblait se détendre et se laisser aller. D'où il était, le stratège avait déjà vu plusieurs Nobles de la contrée invitée aller discuter, que ce soit avec d'autres invités ou avec certains hôtes. Le Prince et La Princesses avaient visiblement entamé une discussion-ou tout du moins se parlaient-ils, ce qui n'avait rien d'étonnant. Amy Grimm se devait d'accueillir le représentant du Pays du soleil, et il y avait fort à parier en raison de cela qu'ils passent une bonne partie de la soirée' ensembles. Toutes les autres personnes présentes en revanche pouvaient divaguer où bon leur semblait dans la salle sans aucune restriction, si ce n'était celle de ne pas tout renverser ou se mettre à faire des choses qui pourraient faire honte à leur souverain et pays. On pouvait sentir cette légère vague de tension supplémentaire due aux conséquences de la présences d'invités plus ou moins 'd'honneur'. Oh, les Nobles agissaient comme à leur habitude, avec sobriété ou extravagance, mais toujours de manière à rester courtois et polis. Sans faire de vagues. Non, ce devait surtout être pour les serviteurs que ce devait être nettement plus compliqué qu'à l'accoutumée. Le jeune homme aux trop longs cheveux sombres ne savait pas exactement puisque n'ayant jamais été dans la peau d'un serviteur, mais il pouvait se le figurer de manière assez nette. Se mettre à la place des autres faisait aussi parti de son métier, après tout. Malgré tout..., ce n'était pas son genre de les plaindre. Il n'était pas tant égoïste ou égo-centriste, simplement réaliste. C'était leur travail, de servir et de faire ce genre de choses. Alors ils se devaient de le faire, et le mieux possible bien entendu ; il n'allait pas le faire à leur place, non plus. Oui, c'était leur travail. Il y aurait toujours des gens au services d'autres, le monde était ainsi fait ; et crier à l'injustice n'y changerait rien. Ce serait stupide, surtout pour quelqu'un d'aisé. Il n'aurait pas donné sa place à quelqu'un d'autre, c'était certain...

Rywan lança un sourire charmeur à une jeune fille quand celle-ci le salua, sans se formaliser de l'homme à ses côtés. Ce n'était pas comme s'il comptait violer qui que ce soit, non plus. Certes..., le jeune homme avait la réputation d'être plutôt un coureur de jupons. Réputation qu'il ne réfutait pas d'ailleurs ; après tout, c'était le cas. Il n'avait jamais dit le contraire, d'ailleurs. Non pas qu'il s'en vante, simplement qu'il ne voyait pas un quelconque problème à ça à partir du moment où c'était son choix et qu'il l'assumait. De toute façon il ne faisait pas de mal à qui que ce soit en changeant régulièrement de partenaire, pour ce qu'il en savait. Il ne forçait personne à faire quoi que ce soit, et ne promettait jamais rien. Il avait déjà eu des problèmes à cause de ça, mais pas assez à l'évidence pour qu'il tende à s'établir et se stabiliser dans ses relations. Un Rywan Lie stable et effacé ne serait plus Rywan Lie, sans nul doute. Il avait ses défauts, comme tout le monde ici présent. C'aurait sans doute été amusant de savoir combien avait un gros travers dans l'assistance, qui trompait son conjoint, qui avait un lourd secret..., personne n'était tout à fait innocent. Même ceux qui en avaient l'air. Rywan jeta un regard circulaire à la pièce, et sourit en remarquant que le mélange des hôtes et des invités était de plus en plus homogène. De là où il était il reconnaissait quelques personnes, mais très peu en vérité ; parce qu'il était loin de connaître tout le monde et parce que de loin, tout le monde se ressemblait plus ou moins. A part quelques cas qui même à cent mètres auraient été parfaitement distinguable du reste de la foule, en tout cas. Il ne savait pas exactement ce qu'il allait pouvoir faire de la soirée, mais le stratège ne se faisait guère d'inquiétude là-dessus. Il pourrait aller parler quelques temps, pour ensuite danser quelque peu quand le Bal commencerait. Danser était au moins aussi amusant et agréable que de participer aux Festivités en elles-même.

«Avez-vous besoin de quelque chose ?»

Cette phrase toute bête sortir le Stratège des armées de ses réflexions, et il dirigea doucement son regard vers elle. Il n'aurait pas eu besoin de beaucoup réfléchir pour deviner que cette jeune fille aux cheveux roses faisait parti du personnel. Pour poser une telle question, ça ne pouvait qu'être cela. Sa tenue venait renforcer ce fait, de même que le ton respectueux employé. Est-ce qu'il avait besoin de quelque chose..., c'était une bonne question, en vérité. Il fit mine de chercher l'espace d'un instant, puis haussa les épaules, faisant onduler ses cheveux dans son dos.

«Non, pour l'instant je crois que ça va al-»

Si Rywan n'eut pas le temps de finir sa phrase, il n'aurait clairement su dire pourquoi sur le moment. Ce qui lui parut le plus clair durant ces quelques secondes fut le contact brutal de son coude-qu'il avait mis en avant par réflexe-contre le sol. Le stratège aux yeux bleus avait cru sentir quelqu'un l'agripper, et visiblement ladite personne lui était tombée dessus. En plein milieu du bal. Et bien, pour se faire remarquer il allait se faire remarquer, oui. Il aurait largement préféré ne pas attirer toute l'attention sur lui de la sorte, mais il lui paraissait clair que ce n'était pas de sa faute, même si pour l'instant il avait du mal à comprendre comment il avait pu passer de la station debout à la station couchée en si peu de temps. La réponse lui vint lorsqu'il ouvrit les yeux, et se retrouva nez à nez avec une jeune femme. D'après son visage et ses cheveux il aurait dit que ce devait être Léa Stonh, une colonelle. Il n'y avait pas tant de colonelles femmes, donc retenir leurs noms n'étaient pas tant compliqué. Enfin, coiffée et habillée de la sorte il aurait eu du mal à le dire formellement, surtout après avoir frappé le sol. Ah, et il ne se l'était jamais figuré au-dessus de lui, qui plus est. Très vite la jeune fille se releva, et Rywan pu s'assoir plus ou moins, massant son bras endolori. Il n'y avait pas idée de tomber de la sorte en plein milieu d'une salle de Bal, tout de même..., bien qu'elle avait sas doute trébuché. Il n'empêchait que la situation était des plus gênantes.

« Oh, non, pardon, pardon, pardon… Je suis vraiment désolée, je… »

Le jeune stratège jeta quelques regards autour d'eux, mais il ne fallait pas être une lumière pour comprendre que le bruit de leur chute avait attiré nombre de regards curieux sur eux. Beaucoup trop à son goût, en fait. Mais qu'importe, il ne pouvait pas revenir en arrière, autant minimiser les dégâts maintenant. Mis à part une douleur lancinante qui remontait le long de son bras, il ne lui semblait pas qu'il se soit fait réellement mal. Il pouvait remercier ses réflexes, si sa tête avait frappé le sol il aurait certainement eu beaucoup plus mal que cela. Rywan détourna son regard sur le côté lorsqu'il se souvint finalement de cette servante qui était encore près de lui. A l'évidence elle était aussi tombée, tout comme lui et la jeune fille qui avait eu la maladresse de causer leur chute à tout trois. Il put le dire quand la colonelle aux longs cheveux foncés reprit la parole de nouveau.

« Franchement, je suis tellement maladroite… Pardon, encore et encore pardon… »

Le jeune homme poussa un bref soupire, et se releva tout à fait avant de n'épousseter son costume. Bon, personne n'était mort, rien n'était cassé, ça devrait aller..., il se retourna vers les deux jeunes filles, et vu que la fautive était en train de tendre sa main à la servante. Il était clair qu'avoir les yeux de tout le monde rivés sur eux n'était pas quelque chose de terriblement agréable. C'était même plutôt embarrassant. Aucun d'eux trois n'avait sans doute envie que les invités d'Oria n'aient à se demander ce qu'ils fabriquaient, pas plus que leur reine n'a à avoir honte d'eux.

«Ce n'est pas grave, ce n'est pas grave..., dit-il en passant une main dans ses cheveux histoire de vérifier qu'il était toujours présentable. Si personne ne s'est fait mal c'est le principal, je crois», ajouta-il avec un sourire, faisant abstraction de sa douleur au coude.

Rywan fit une légère grimace, mais se remit bien vite à sourire. Oui, le principal était que tout le monde aille bien.

«Maintenant on a juste plus qu'à ne plus se faire remarquer du tout du reste de la soirée...», ajouta-t-il un ton plus bas et avec un léger rire, histoire de ne se faire entendre que de ses deux interlocutrices.

Hannibal n'avait jamais eu l'occasion d'aller à Moria avant ce soir précis. Il fallait dire que lui-même ne voyait pas bien pourquoi il serait venu ici de son propre chef, il n'y avait guère grand chose qui pouvaient le faire quitter le château où il vivait pour aller dans celui d'un royaume voisin. Non, ça ne l'avait même jamais effleuré. Il se sentait bien à Oria, avec ce soleil et tout ces visages connus. Ici, il avait l'impression que la température était bien plus basse et il ne reconnaissait bien évidemment personne. Il ne pouvait même pas deviner qui était Noble et qui était juste haut-gradé-si bien sûr ils n'étaient pas les deux. Enfin, ce n'était pas exactement ce qui le préoccupait le plus en ce moment, mais tout de même. En tout les cas c'était joli, ici. Le jeune homme n'aurait su dire si c'était plus ou moins beau que dans sa contrée natale, mais il ne pouvait pas dire que le château de la demoiselle Grimm n'était pas accueillant et élégant. Peut-être était-ce aussi que c'était une Princesse et non un Prince qui dirigeait. La décoration et la disposition des choses pouvaient en être changées, il ne savait pas exactement. Le sens esthétique d'un garçon et d'une fille devaient connaître de légères différences, de son point de vue. Après, tout dépendait encore des gens. Et puis après tout peu importait. Le fait était que cette fête, cet événement devait être quelque chose d'agréable permettant de faire des rencontres et de parler avec des personnes avec qui on n'aurait jamais eu l'occasion de discuter sans ces circonstances. Il y avait sûrement des personnes sympathiques à Moria, Hannibal n'en doutait pas un instant. Il doutait fort qu'il garderait un quelconque contact avec ne serait-ce que l'une d'entre elle cependant, mais ce n'était pas ça qui l'empêcherait de ne serait-ce que parler ; il ne comptait pas passer sa soirée assis quelque part à faire une tête qui dissuaderait qui que ce soit de l'approcher. Hannibal n'était certes pas extraverti à l'extrême, mais il avait besoin de contact avec les autres. Seul il se serait sans doute senti bien triste. C'était d'ailleurs un point qu'il ne comprendrait jamais, comment on pouvait apprécier de rester enfermé et seul avec soi-même. Peut-être une question de caractère...

Le jeune homme aurait peut-être mieux fait de rester dans son coin tout de même, remarque. A peine arrivé le voilà qui rentrait déjà dans d'autres personnes, quelle chance. Il n'était pas tant maladroit pourtant, ça lui apprendrait à ne pas regarder devant lui. A priori il n'aurait jamais réussi à heurter cette épaule de la sorte s'il n'avait pas été entouré de toutes ces personnes, durant la soirée précise où il ne devait pas commettre d'impair. Il était constamment entouré de Nobles et de personnes haut placées dans la société, mais quand celles-ci appartenaient à la Coure d'un autre royaume, il s'agissait de donner une bonne impression. En tant qu'invité il ne devait rien faire de travers, ne pas attirer l'attention sur lui, être aussi visible que transparent, finalement. Qu'on le voit, mais pas qu'on le regarde. Ou alors pas parce qu'il avait fait quelque chose de répréhensible ou stupide, en tout cas ; si c'était de plus ou moins timides regards de jeunes filles, ça ne le dérangeait pas. Toute les demoiselles qui n'avaient pas déjà la bague au doigt ici fonctionnaient ainsi, après tout ; regarder des personnes agréables à l'œil les intéressait bien plus que de parler politique ou commerce. Et comme il les comprenait..., lui n'aurait jamais supporté. Il devait y en avoir que ça intéressait. Enfin.

Hannibal eut un léger mouvement de recul lorsque les cheveux de la jeune fille qu'il avait bousculé le fouettèrent soudainement au visage alors qu'elle se redressait un peu brusquement. Non pas que ce fut douloureux en soit-même s'il n'aurait pas qualifié ça d'agréable-mais plus qu'il fut surpris. Le jeune homme aux cheveux ondulés ne s'attendait pas franchement à ça, aussi involontaire que fut probablement ce geste.

« Oh ! C’est moi qui suis désolée ! Je ne vous ai pas fait mal ? »

Le jeune homme laissa s'écouler quelques brèves secondes, et se mit à sourire. Quand on naissait Noble, il y avait certaines expression qui reprenaient facilement le dessus, tout comme la politesse. C'était presque des réflexes. Hannibal n'aurait pas dit que c'était de l'hypocrisie pour autant ; il n'affichait pas d'expressions artificielles sur son visage à moins de n'y être obligé. Ce qui en soit n'était pas tant fréquent, finalement. Ah, à moins aussi bien entendu que l'hypocrisie soit réelle et désirée par ce dernier ; mais dans ces cas là la différence était très claire, de toute manière. Il ne voyait pas toujours l'intérêt d'un faux sourire, quand l'autre ne le remarquait pas...

«Non, je vais très bien, il n'y a aucun problème, ce n'est pas la peine de vous excuser...»

Hannibal détourna son regard l'espace d'un instant, puis concentra son attention sur son interlocutrice. Il ne savait pas exactement, mais son visage lui disait quelque chose. A partir de là, sans doute était-elle elle aussi d'Oria. Le garçon aux yeux dorés était loin de connaître chacun des Nobles qui étaient venus avec lui au Bal, alors il n'aurait pas été en mesure de dire si telle ou telle personne venait d'ici ou là. Il y en avait pour lesquels il n'avait aucun problème, mais d'autres..., évidemment, s'il avait entreprit de connaître tout les visages qui passaient dans le château, il aurait eu vite fait d'attraper une sérieuse migraine. En tout les cas, d'où elle venait, ça ne changeait pas grand chose. Blesser une demoiselle d'Oria ou de Moria était aussi grave en soit, et il ne pouvait qu'espérer qu'elle n'allait pas avoir vraiment mal à l'épaule durant la soirée. Ce ne serait pas très pratique, et qui plus est il se serait senti mal pour elle. Hannibal n'était pas quelqu'un de foncièrement mauvais, il était même plutôt d'une nature gentille en soit. A moins de n'avoir une bonne raison à ses yeux de détester quelqu'un il n'était jamais blessant, froid ou distant avec qui que ce soit.

« Oh, ça… Oui, ça à l’air d’aller^^ ! »

Disant cela, la jeune fille donna une un peu trop forte impulsion sur son bras à l'évidence, qui vint frapper le torse du jeune homme. De nouveau surpris, il n'eut heureusement pas le réflexe malheureux de reculer de plus d'un pas-ce qui aurait sans doute eu pour effet de le faire percuter quelqu'un d'autre, chose qu'il préférait bien entendu éviter. Il resta coi un moment, légèrement perplexe devant ce qui semblait être un nouvel accident. Et bien, lui qui s'en voulait de l'avoir bousculé aussi brutalement, elle semblait s'être rattrapée de ce côté là. Comme quoi il y avait toujours plus maladroit que soi, finalement. Ça ne l'excusait pas cependant, il s'en rendait bien compte ; si vous frappiez quelqu'un, même s'il vous rendait votre coup vous restiez en tort. Soit entendu que ce n'étaient que des accidents, qui plus est. A moins qu'elle ne l'ait volontairement frappé, mais l'air embarrassé et désolé qu'elle affichait alors qu'Hannibal se replaça un pas en avant, là où il était avant. Et puis elle se mordillait la lèvre, ce que le jeune homme faisait quand il était nerveux. Après, il ne savait pas exactement ce que pouvait ressentir la jeune fille. De un il n'était pas à sa place, de deux..., et bien c'était une fille justement. Et le garçon aux cheveux sombres n'avait jamais été très doué pour comprendre les filles, ni même pour quoi que ce fut les concernant, finalement. Être poli et gentil oui, c'était plus ou moins naturel chez lui. Mais de là à ne pas être maladroit en leur répondant, non, malheureusement. Oui, il trouvait les jeunes filles vraiment..., compliquées. Oui, vraiment compliquées.

« Je suis vraiment, vraiment désolée, je suis tellement maladroite ! »

Hannibal se remit à sourire, à mi-chemin entre la gentillesse et la gêne, et fit quelques gestes avec ses mains pour lui faire comprendre qu'il n'y avait aucun problème.

«Oh, ne vous excusez pas, ce n'est pas grave, je vous assure que ce n'est rien. Votre bras a l'air en parfait état, en tout cas..., dit-il avec un léger rire. Et tant mieux si je ne vous ait pas fait mal, je n'aurais pas aimé savoir que vous alliez avoir mal tout le long de la soirée par ma faute..., encore toute mes excuses.»

Le jeune homme s'arrêta, et détourna son regard l'espace de quelques instant vers la foule. De ce qu'il pouvait en voir, les dirigeants de chacun des deux pays avaient entreprit de discuter. Ou de parler, tout du moins. Du reste, le brouhaha général l'empêchait de pouvoir distinguer un traître mot de leur possible discussion. Ce qui en soit ne le dérangeait pas vraiment, le fait que le Prince et la Princesse ne se parlent tout au long de la soirée était plus qu'évident.
Vous allez bien…. ?

Hannibal sursauta à l'entente de cette phrase, s'étant de nouveau perdu dans ses pensées l'espace de quelques secondes. Ce qui devait être un Noble s'était rapproché d'eux, et lui avait demandé s'il allait bien. Sur le moment il se demanda s'il avait l'air d'aller mal, mais sans doute que oui, s'il lui avait posé la question. Pourtant il n'avait pas cette impression, mais c'était possible. Il s'arrêta un instant sur la tenue de ce dernier, qui pouvait avoir l'air..., comment dire, passablement pauvre par rapport à celle des autres? Il était clair qu'on ne venait pas à une soirée mal habillé, surtout à une soirée comme celle-ci. Enfin, peut-être était-ce volontaire, ou bien peut-être qu'il n'avait pas vu l'intérêt de s'habiller différemment d'à son habitude. Enfin..., il finit par lui sourire, et secoua doucement sa tête de gauche à droite, faisant légèrement voler ses cheveux retenus par un ruban bleu derrière lui.

«Oui, je vais très bien, merci de vous en soucier..., répondit-il, regardant alternativement la jeune fille et le garçon. Maintenant que j'y pense, je ne me suis même pas présenté. Je m'appelle Hannibal Winter, Noble au château d'Oria. Puis-je savoir qui vous êtes?»

Elizabeth Middleford était venue à cette grande fête avec une idée plus ou moins précise de la manière dont se déroulerait sa soirée. En tous cas, si certes elle ne savait pas exactement toutes les choses qu'elle allait faire, tous les sujets qu'elle allait aborder et tout ce quelle allait voir et regarder, il y avait néanmoins une chose qu'elle savait: cela allait bien se passer. C'était tout bonnement impensable qu'un évènement vienne tout gâcher, aussi et surtout en présence d'invités qui ne faisaient pas partie de leur pays. Des gens qu'ils n'avaient pour la plupart absolument jamais vu, excepté peut-être quelquespersonnes ui devaient avoir des connaissances de ci de là et devaient en profiter pour les revoir. Mais très honnêtement, ils devaient être relativement peu nombreux, et les autres utiliseraient cette soirée pour apprendre à connaitre de nouvelles personnes. Voir de nouvelles tête ne serait, de toute façon, pas désagréable. La jeune fille voyait souvent les mêmes personnes et, bien qu'elle ne les détesta pas, il était toujours amusant de rencontrer des gens qu'on avait jamais vus ailleurs. D'autant que les invitées d'Oria devraient porter de magnifiques robes, qu'elle éspérait un peu différentes de celles qu'elle avait l'occasion de voir ici.

D'ailleurs, d'un certan côté ce qui donnait tout cet attrait si particulier à cette fête pour elle, c'était autant l'ambiance que les tenues. De un, elle avait elle-même pu mettre une robe qu'elle ne pouvait pas porter tous les jours, ce qui l'avait encore plus encouragée à venir. De deux, c'était également le cas pour les autres, alors pas question de manquer ça. C'était comme un grand défilé dont le but serait d'attirer tous les regards, ou au moins un maximum. Comme si les étoiles qui se feraient au fur et à mesure que le temps passerait de plus en plus nombreuses dans le ciel tentaient toutes de briller plus que l'autre pour qu'on ne remarque qu'elle. Le réultat dans la salle de bal était très jolis aux yeux de la jeune noble, ui ne savait même plus où donner de la tête. Les hommes, bien qu'habillé de manière généralement moins extravaguante que leurs épouses, et les filles en général, portaient pour certains de très jolis habits, sur lesquels elle ne pouvait s'empêcher d'arrêter son regard.Les gens qui n'avaient pas revêtus leurs plus beaux atours étaient out bonnement incompréhensibles, tout de même. Heureusement que certains avaient rivalisé d'originalité, sans quoi c'eut été mille fois moins drôle.

Seul point négatif qu'elle voyait, en somme, était l'heure tardive à laquelle chacun gagnerait sa chambre. La jeune humaine n'étai pas très habituée à se coucher tard, étant encore plutôt jeune. Et si faire une exception n'était pas dérangeant en soit,(cela n'allait pas arriver tous les jours, très franchement, et rater cet évènement sous prétexte que la soirée se finissait trop tard aurait été proprement impardonnable.) elle ne pouvait pas garantir de ne pas fatiguer sur la toute fin. Enfin bon, la fête avait tout juste commencé, alors à quoi bon s'inquiéter dès maintenant d'une chose qui n'arriverait que bien plus tard? Ou même, pourquoi s'inquiéter tout court? Elle n'y pouvait rien, et se lamenter, y penser de quelque manière que ce soit n'y changerait absolument rien. Se causer des soucis et se faire un sang d'encre lors même que, présentement, ça ne lui apporterait rien de bon, ce n'était pas dans ses habitudes.

Après avoir de nouveau jeté un regard circulaire autour d'elle, autant pour voir les coiffures et robes colorées à proximité que pour rechercher son fiancé, la jeune demoiselle Middleford reposa son regard sur Sebastian. Se retournant légèrement, elle risqua aussi un coup d'oeil vers le Prince d'Oria et Amy Grimm. Cette dernière, elle ne la voyait pas tout le temps, certes, mais le premier, c'était la toute première fois, alors... Les cheveux blonds et, de ce qu'elle voyait (elle n'avait pas envie de pousser tout le monde pour s'appprocher...) les yeux verts. Comme elle, tient. En tout cas, il n'avait pas l'air méchant et était plutôt mignon. Pas autant ue Shieru, bien sûr, mais ça, c'était pour elle une évidence, un point qui n'avait as même besoin d'être soulevé. Se tournant encore une fois vers le majordome, elle attendit une réponse à sa question. Elle avait décidément beaucoup de mal fixer son attention sur une seule chose à la fois, aussi son regard passait-il de sa gauche à sa droite, puis à Sebastian assez souvent. Elle voulait tout voir, et tout entendre. Alors, forcément, elle n'atait pas très attentive, raison principale pour laquelle elle aurait eu beaucoup de mal à tenir une longue conversation compliquée avec qui que ce soit. En temps normal, peut-être, si vous lui donniez une bonne raison pour cela. Mais là, tout de suite, non, elle en aurait été juste incapable.

«Oh, Mlle Elizabeth. Cette tenue vous va à ravir, vous êtes ravissante, comme d'habitude. Quand à votre fiancé...»

La jeune fille sourit en entendant le compliment. Ce genre de chose faisait toujours plaisir, sans exception. Que ce soit par politesse ou parce qu'on le pensait vraiment, ou un malin mélange des deux, un compliment restait un compliment, il ne fallait pas forcément aller chercher plus loin et se casser la tête. D'autant qu'Elizabeth aimait bien Sebastian, c'était, de ce qu'elle savait au moins, quelqu'un de gentil. En tout cas, il l'était avec elle, et devait l'être avec le jeune Phantomhive qu'il servait, cétait une évidende, alors ça lui suffisait. Ce que pensait les autres, après, elle s'en fichait un peu. Ce n'était pas ses affaires, et elle ne tenait pas à s'en mêler ou ne serait-ce qu'à le savoir. Elle croisa les bras, l'air pensif. Vraiment, vraiment, elle aurait vraiment du lui apporter quelque chose. Elle savait pertinemment, avant même de le voir, qu'il porterait du noir, du noir, et encore du noir. C'était triste, quelqu'un habillé comme ça, ça manquait cruellement de couleur et de fantaisie. Toutes ces choses qui font qu'une tenue est belle et mignonne. Elle avait d'ores et déjà plus ou moins oublié son léger retard, et ne pensait par conséquent plus non plus au fait qu'elle aurait sans aucun doute raté l'arrivée des invités d'Oria si elle avait pris le temps de trouver quelque chose à lui donner.

C'était fou cette faculté qu'avaient les gens à oublier ce qui les dérangeaient, et ne retenir que ce qui faisait tourner les choses à leur avantage. Un autre grand sourire vint illuminer son visage lorsqu'une idée qu'elle jugait particulièrement bonne lui traversa l'esprit. Elle ne réfléchit pas, pas même l'espace d'une malheureuse seconde, que cela ne plairait pas au Démon qui lui faisait face. Elizabeth aussi oubliait ce qui la dérangeait, et dans la situation présent en l'occurence, le fait qu'il ne soit pas friand de couleur vives, elle l'oubliait complètement. Défaisant le rubant rouge jusqu'ici accroché à son coup, elle attrapa de sa main libre le bras de Sebastian, avant de n'accrocher le dit ruban rouge vif sur son poignet, et e nouer avec un magnifique noeud papillon.

Maintenant, bien que sa tenue manqua toujours de couleur, c'était déjà plus joyeux, pas vrai?

"Et toi, tu aurais l'air encore plus gentil comme ça", répondit-elle sans cesser de sourire.

Ce collier, en principe, ne ferait pas vraiment défaut à sa propre tenue. Il y avait fort à parier que son absence passerait inaperçue, au milieu des dentelles et compagnie qui ornaient sa robe. Alors de son côté, elle ne voyait pas d'inonvénient à le lui donner. Quelques secondes plus tard, alors qu'elle était occupée à regarder dans une toute autre direction, elle entendit un bruit et se tourna donc vers sa source, qu'elle identifia très vite comme étant des... Eh bien, des gens qui, de toute évidence, venaient de tomber sur le sol. Une servante, à en juger par sa tenue, et... Et deux autres personnes, dont elle connaissait un peu le visage mais sur lesquels elle ne parvenait pas à mettre de nom ou de fonction. Toujours était-il qu'ils avaient dû se faire mal ou, dans le cas contraire, devaient être gênés. Attirer l'attention avec une maladresse de ce genre, c'était plutôt malvenu.

Sebastian lui répondit que Shieru se tenait près d'une fenêtre et lui montrant la direction. Plus petite que lui, et pas qu'un peu, elle avait en effet du mal à voir. Plus petite que la majeure parti des gens présents, d'ailleurs... Ce n'était pas très pratique pour discerner les autres, mais au moins était-ce plus simple pour avancer et se faufiler entre deux personnes. Alors oui, elle voyait un peu, mais mal. Et cette personne ne pouvait pas être Shieru. C'était impossible. Il lui ressemblait pourtant trait pour trait alors, pourquoi, me direz-vous? Il ne portait pas la tenue qu'elle lui avait donnée, donc ce n'était pas lui, pas vrai? A moins qu'il n'en ai changée.

Alors qu'elle lui en avait donné une si mignonne, il préférait en mettre un autre? C'était la grande question qui hantait son esprit alors qu'elle avait les yeux posés sur lui.

"Dis, pourquoi il ne porte pas ce que je lui avais donné? Je... Vais lui demander, tu peux garder le ruban! "

La jeune nolbe n'était pas "en colère" à proprement parler, mais cela ne signifiait pas non plus qu'elle était aux anges. Certes, Shieru était mignon, quelle que soit la tenue qu'il arborait. Mais il l'aurait été encore plus s'il avait accepté de mettre ce que elle, lui avait demandé de mettre. Ce fut donc assez rapidement qu'elle finit par se retrouver devant lui, les poings sur les hanches. Passant d'emblée les "c'est une bien belle soirée" ou "heureuse de te revoir ici" et ce genre de phrases plates et passa partout, elle entra directement dans "le vif du sujet". A savoir, où était passécette jolie tenue.

Peut-être avait-il une bonne raison, au fond? Après tout, qui ne tente rien n'a rien, comme on dit.

"Shieru... C'est bizarre, ce n'est pas la jolie tenue que je t'avais donnée! "

Elle ne s'était pas exprimée méchamment, que ce soit dans ses mots ou son ton de voix, et n'avait par ailleurs pas trop élevé cette dernière... Restait à prendre connaissance de ses raisons, alors.