♥♠♣♦~ouverture du bal~♦♣♠♥

Il y avait beaucoup de choses sur lesquelles ont ne pouvait pas poser de mots, beaucoup d'émotions qu'on ne parvenait sur le coup pas à déchiffrer, et dont la signification nous restait inconnue, parfois pendant des années durant. Quelques secondes, minutes, jours, année, tout dépendait de vous, et Dail ne faisait pas exception. Comme tout être humain, il lui était arrivé de passer à côté de nombreuses choses dans sa vie, et il ne s'en rendait compte que bien après, et souvent bien trop tard, aussi. Les sentiments étaient complexes, et le jeune Dirigeant de la contrée Orientale de Lysandre aurait bien eu du mal à dire le contraire. Au fil des expériences et des ressentis, il avait pu conclure que l'être humain (Ou Elfique ou Démoniaque sûrement, mais étant humain, il préférait parler pour ceux de sa race et non ceux des autres, par précaution, peut-être) était un être de chair qui différait des animaux par la capacité de pouvoir ressentir divserses émotions toutes plus importantes et fortes les unes que les autres. Mais ces dernières différaient largement selon les personnes, et l'interprétation qu'elles pouvaient bien leur donner. Dail le savait, tout le monde était loin de penser de la même façons, une telle chose eut été catastrophique, et tout le monde ne réagissait pas de la même manière face à un sentiment, qu'il soit inconnu ou non. Le déni n'avait jamais été quelque chose de vraiment présent dans la vie de Dail de ce côté là. Pour des événements, oui, mais pour des sentiments...Le jeune homme avait toujours pensé qu'il n'interprêtait non pas délibérément un sentiment à l'opposé de ce qu'il aurait du, mais qu'il ne l'interprêtait tout simplement pas. S'il ne le comprenait pas, il était tout à fait possible que ce soit le cas, non? Quelque chose qu'on ne connaît pas, on peut très bien le ranger dans un coin de notre tête, et l'ignorer, jusqu'à ce que sa signfication un jour nous parvienne, et que l'on comprenne enfin.

Lorsque le sourire qu'Amy lui adressait s'était agrandit, Dail avait sentit comme quelque chose se briser. Pas comme un verre qui serait tombé à terre par maladresse d'un enfant, mais plus comme de la glace qui se serait tout doucement craquelée. Une fine fente, certes, mais une fente dans de la glace s'agrandissait souvent. Le jeune homme aux cheveux blonds secoua très légèrement la tête à cette pensée, comme si le penser eu été mal, interdit, en quelque sorte. C'était ridicule, pourtant, il n'avait rien pensé de mal, si?

"J'espère que cette soirée se déroulera sans heurt notable, même si je doute qu'il y en ai de toute façon..."

Amy avait de nouyveau haussé la voix pour lui adresser la parole, mais la fin de sa phrase se perdit dans un bruit de chute, qui fit tourner la tête des deux dirigeants vers la source du bruit avec une parfaite synchronisation. La scène que Dail aperçut de là où il se trouvait lui arracha en premier lieu un air plutôt surpris, alors que sa voisine arborait pour sa part un air plus déséspéré et ennuyé qu'autre chose. A terre dans une position assez équivoque et pour la moins gênante, une jeune fille aux longs cheveux violets et ue autre personne (Un garçon?) dont-il ne parvenait à distinguer les traits étaient tombés, sûrement par accident, Dail ne voyait pas ce qui aurait pu autrement être la cause de cette chute, qui n'était certainement pas volontaire. Ca devait sans doute être une maladresse de la part de la jeune fille, d'ailleurs, à en juger par leur position. Une fois la surprise passée, Dail eu envie de rire, mais en voyant le regard qu'Amy lança aux deux agitateurs, il préféra se contenir, il n'avait pas envie de gêner encore plus la demoiselle, qui s'était retournée ensuite vers lui, avec un air à la fois confus et désolé:

"Je... Suis profondément désolée. "

Un sourire étira de nouveau les lèvres du jeune Prince, qui secoua négativement la tête, doucement, pour lui signifier qu'elle n'avait pas à s'inquièter. Ce n'était qu'un incident mineur, et quand bien même qu'il avait du faire honte à l'hôte des lieux, il n'était d'aucune gravité. Si quelqu'un s'était affalé sur un d'eux, ou que la personne bousculée avait protesté et commencé à se battre avec son 'agresseur', là, les choses auraient prises une tournure plus sérieuse et grave. Mais il n'en était rien, fort heureusement, et Dail ne voyait par conséquent rien de quoi s'offusquer ou s'inquièter. Les Nobles étaient de toutes façons des personnes bien élévées et possèdant un minimum de manières, alors il était fort peu probable qu'un d'eux ne déclenche une bagarre générale ou ne crée volontairement d'accidents. En théorie. Il pouvait toujours y avoir des 'surprises' pour les moins mauvaises et innatendues, mais le garçon aux yeux verts espérait qu'il n'y en aurait pas ce soir là. Le calme et la joie étaient de rigueur aujourd'hui, qu'un bête incident ne vienne tout gâcher serait vraiment dommage.

"Ne vous en faites pas, fit-il en continuant de sourire à la jeune fille aux yeux bleus, ce n'est rien. Ces personnes vont se relever, et il ne restera aucune trace de leur chute."

Marquant un petit temps d'arrêt, le regard dirigé pour un court instant vers les grandes fenêtres vitrées de la salle de bal, Dail se demanda si le feux d'artifices aurait lieu s'il se remettait à neiger. Il avait neigé un peu avant leur arrivée, il y avait donc des risques pour que cela recommence plus tard dans la soirée ou la nuit.

"Il a neigé durant notre voyage, ajouta Dail, reposant son regard sur Amy pour lui parler, j'espère que la neige ne perturbera pas le cours de la soirée, si elle se remet à tomber."

La neige, il ne voulait peut-être pas la voir tomber ajourd'hui. Il n'aimait pas tellement la neige, de plus. Elle était froide, et pour quelqu'un ayant passé sa vie dans une ville a proximité du désert, il devait avouer que recevoir sur la peau nue ces petits morceaux de glace était assez désagréable.

[«En même temps,le jeune garçon brun savait pertinemment que son tempérament aurait sûrement changé si elle avait vécu dans la luxure,mais il ne faisait que peu de cas a propos de cette éventualité.»

NO COMMENT Aeon! Va chercher Luxure dans le dictionnaire, faut pas confondre avec Luxe ou ça donne quelque chose de profondément stupide et d'hilarant...! Pauvre Magalie, dans la luxure...XD

'tain, essayez de RP avec deux chatons sur les bras vous...=__=']


Rywan n'avait jamais cru aux coïncidences. Il n'avait jamais cru à la chance ou au hasard non plus, d'ailleurs ; quoi de plus normal pour quelqu'un d'aussi terre-à terre que lui, après tout. Quand quelque chose d'inattendu arrivait, on ne pouvait pas dire que c'était du au hasard, ça aurait tout simplement été renier tout les événements précédent celui-là, tout les facteurs qui avaient amené ceci à se produire. Quand vous tombiez 'par hasard' sur quelqu'un à qui vous vouliez parler dans un couloir, ce n'était pas de la chance de son point de vue. Le fait même que vous pensiez à cette personne et que vous vouliez lui parler entraient déjà en compte, puisque consciemment ou pas vous le cherchiez. Ensuite, vous aviez tout simplement une possibilité sur le nombre de personnes habitant dans le château de la croiser ; doublez les probabilité de tomber sur votre ami puisque vous déambulez là où il serait sûrement, et enlevez de l'équation toutes les personnes qui sont dans leurs appartements, à l'extérieur ou dans une pièce à laquelle vous n'avez pas l'accès. Non, tout avait une explication si on se donnait la peine d'en chercher une, et le stratège des armées détestait se dire que ça arrivait 'comme ça', ou 'parce que' sans plus d'explications. Il en était de même quand vous jouiez à pile ou face ; à la base vous aviez une probabilité sur deux de gagner et autant de perdre. Il était donc très probable que vous gagniez, même plusieurs fois de suite ; une 'chance' sur deux, une possibilité sur deux, c'est énorme. Et au même titre que les coups de chance soudain, les coïncidences n'avaient pas leur place dans la vie de Rywan Lie. Pour lui, ce n'était que la façon qu'avaient les personnes possédant une intelligence moyenne de dire qu'ils ne comprenaient pas quelque chose. Oui, parfois certaines choses étaient réellement étranges et frappantes ; mais en connaissant tout les chiffres de l'équation, en connaissant les moindres détails qui étaient en lien avec cet événement, le jeune homme aux longs cheveux noirs était persuadé qu'il aurait pu l'expliquer. Ce n'était pas pour rien qu'il était Stratège, après tout : calculer, prévoir, anticiper les mouvements adverses pour avoir une idée des failles ou des brèches dont ils pourraient se servir, c'était son métier. Il avait toujours eu un esprit cartésien, et avait toujours adoré les jeux de logique, les casse-tête et tout ce qui avait de même attrait aux mathématiques. Pas les sciences, mais les mathématiques et la logique.

En l'occurrence, cette équation ne comportait pas d'inconnue particulière. Il s'agissait d'une simple addition des plus basique comportant les termes 'Léa Stonh', 'Rywan Lie', 'Une Servante', 'Maladresse', 'Longues Robes' et 'Bal'. N'importe qui aurait pu comprendre et résoudre ce problème très peu compliqué sans même y penser réellement, et c'était précisément ce qu'avait fait Rywan par habitude. Léa Stonh était assez maladroite parfois, et donc sans nul doute encore plus que d'habitude ainsi vêtue. Il y avait..., peut-être 85% de probabilités pour qu'elle commette un impair entre le début du Bal et sa fin. Le fait qu'elle soit tombée sur eux en particulier n'avait aucune importance, ils étaient dans la salle comme tout les autres et il y avait autant de risques qu'il leur arrive quelque chose que tout les autres. En tout cas il aurait fallu avoir vraiment les pensées noires pour songer un instant qu'elle avait fait exprès de tomber, pour attirer l'attention sur elle ou sur les deux personnes qu'elle avait entrainé à sa suite. Non, Rywan savait pertinemment que c'était un accident. Un malheureux accident qui sans doute allait leur attirer quelques problèmes, mais rien de bien grave-tout du moins il l'espérait. Leur but n'avait jamais été de gâcher ne serait-ce que quelques instants du Bal en commettant un tel impair, c'était là encore l'évidence même. Mais d'après le regard qu'il avait intercepté de leur souveraine à leur égard, il allait falloir un peu plus qu'un sourire gêné et de vagues excuses pour qu'elle oublie qu'ils lui avaient fait honte, en quelque sorte. C'était une position gênante que la leur, mais il n'y pouvait rien en l'état des choses ; le mieux à faire était comme il l'avait dit de se faire tout petit et de ne plus attirer l'attention sur eux de toute la soirée, aussi longue soit-elle.

« Mais, il me semble que vous vous êtes fait mal au bras, n’est-ce-pas ? »

Rywan se retourna vers la jeune servante aux cheveux roses, et haussa un sourcil. Son bras..., son coude? Il ne faisait aucun doute qu'elle avait du remarquer qu'il s'était légèrement blessé en tombant, après qu'elle ait dit cela. Et d'après le léger sourire de la colonel elle aussi avait du le remarquer. De toute façon il était doué pour établir des stratégies et dire n'importe quoi, il ne pouvait pas être doué partout. En l'occurrence jouer la comédie dans le but qu'on ne pense pas qu'il la fait, ce n'était et n'avait jamais été son point fort. Seulement il ne tenait pas à ce qu'on s'inquiète pour lui, ça le gênait et il n'y avait vraiment aucune raison de s'en faire, il s'était déjà fait bien plus mal que ça par le passé. Non, et puis il pensait bien que la jeune fille aux cheveux mauves avait bien plus mal que lui, ne serait-ce qu'aux mains ou aux genoux. La façon dont elle était tombée était tout sauf recommandée, même si elle avait sans doute agit par réflexe. Tendre ses bras dans une chute-même peu violente-n'est jamais une bonne idée. Elle aurait pu se casser les poignets ou les avant-bras, qui auraient concentrés toute la violence du choc avec le sol dur de la salle de bal. Ça aurait été réellement dommage de se casser quelque chose lors d'un si bel événement, à la réflexion. Enfin, si ça avait été le cas elle n'aurait pas eu les même réactions, c'était certain. Son visage aurait bien plus reflété la douleur qu'à présent.

«Je vous assure que je vais bien, répondit-il avec un très léger sourire, cherchant plus à faire comprendre que ce n'était pas grave plutôt qu'à être convaincant. Le jour où on viendra à bout de moi n'est pas encore arrivé...»

Quand Rywan parlait en faisant de l'humour, c'était soit qu'il était prit de l'envie irrépressible de lâcher une idiotie, soit qu'il tenait à dévier doucement le sujet. Or là c'était plutôt pour faire dériver quelque peu la conversation-trois fois rien, juste quelques millimètres-qu'il l'avait fait. Le fait était que malgré son air souriant et insouciant, ça ne l'enchantait pas tant que ça d'avoir commencé la soirée en se faisant remarquer dans le mauvais sens. Certes les accidents arrivaient, c'était ainsi et on y pouvait parfois pas grand chose ; seulement quand c'était à vous que ça arrivait, c'était tout de suite moins drôle, beaucoup moins drôle. Et puis ils avaient des invités, des invités de marque comme on dit dans ces cas là : cette soirée ne devait comporter aucune anicroche, aucun problème majeur ne devait être répertorié. En théorie tout du moins, puisque dans les faits moins on devait faire d'erreur plus souvent on en faisait, généralement. Le tout était de faire attention à ce qu'on faisait et à ce que les autres faisait, sans trop se prendre la tête pour autant. Stresser était la moins bonne idée qu'on pouvait avoir dans ce genre de cas puisqu'en plus d'être pour la majeur partie des personnes très voyant, ça poussait aux maladresses qu'on aurait pu éviter en étant détendu. Et puis ils étaient là en partie pour 'décompresser', non? Pas la peine de se stresser et de se tendre à outrance en se disant que la moindre erreur était proscrite. Non, les petits accidents étaient possibles et même inévitable : avec autant de personnes réunies dans la même salle et des dizaines de choses cassantes, des angles de vues morts et de très longues robes, qu'il n'arrive rien aurait voulu dire que tout le monde était immobile et observait son voisin dans le silence le plus absolu. En revanche il ne devrait pas y avoir de problèmes au niveau verbal, ni de bagarres d'un quelconque type ; les Nobles présent ici étaient tous censés être bien élevés et connaître les règles de la diplomatie sur le bout des doigts ; qu'il existe de petits accrochages-polis-était possible, mais rien de plus grave.

Rywan reposa ses yeux bleus sur la servante aux cheveux roses quand elle leur demanda de nouveau s'ils voulaient quelque chose. Oui, après tout c'était pour cela qu'elle était venue initialement, pour lui demander s'il avait besoin de quelque chose. C'était le rôle des serviteurs ici présents, et sans doute pas des moindres : passer de personnes en personnes, des plateaux à la main et un sourire au visage pour demander s'ils avaient besoin de quelque chose, s'ils avaient soif, s'ils avaient faim. Et c'était eux qui rangeraient à la fin ce qu'ils avaient installé au début. Un vrai travail de sape, et pas forcément des plus agréable. Avec les verres si fragiles qu'ils tenaient parfois à une main sur un plateau, ils avaient aussi de plus grands risques de casser quelque chose. Et à vrai dire même si ce n'était pas eux qui les faisaient tomber mais quelqu'un qui les bousculait, par exemple, la faute leur retomberait dessus tout de même et sans l'ombre d'un doute. Enfin, c'était comme ça et ça ne changerait pas du jour au lendemain. Sans les serviteurs, les Nobles se seraient retrouvés bien en peine pour la plupart.

« Je ne pense pas avoir la nécessité de quoi que ce soit, je vous en remercie tout de même, Mlle. En revanche, je pense qu’il est préférable pour vous et toute cette belle compagnie que j’aille calmer mes élans maladroits dans un coin. Histoire de ne pas reproduire mon exploit.. Je suis désolée de vous fausser compagnie ainsi, mais il est dans ce cas préférable de dire que c’est pour votre bien.^^ »

La jeune colonelle s'inclina quelque peu, et s'éloigna. Tout simplement. Rywan esquissa un sourire et lui fit un léger signe de tête, sans chercher à la retenir pour autant. Sa situation n'était pas enviable, et il se doutait bien qu'elle ne devait pas se sentir particulièrement bien d'avoir été si maladroite sur ce coup là. De toute façon, ils se reverraient au moins quand la Princesse leur parlerait, si elle décidait d'aller leur dire deux mots à un moment ou à un autre, plus probablement à la fin de la soirée. Il espérait simplement qu'elle passe tout de même une bonne soirée malgré tout, il aurait été triste qu'elle n'ait l'impression que sa soirée soit gâchée ou qu'elle ait gâchée la soirée des autres à cause de ce simple incident, surtout si au final et en tout état de cause il était isolé. Et puis elle ne l'avait pas fait exprès, il en était témoin ; il eut été dommage de faire un drame de quelque chose qui finirait par être oublié, aussi loquaces soient les Nobles des deux Coures. Le jeune homme aux très longs cheveux sombres posa son regard foncé sur la jeune servante et lui fit un signe de la main, utilisant volontairement le bras auquel il allait mal. Encore une fois dans l'objectif implicite de lui assurer qu'il allait bien.

«Bien. Comme j'allais vous le dire plus tôt, je ne pense pas avoir besoin de quoi que ce soit pour l'instant.»

Rywan jeta un bref coup d'œil aux personnes autour d'eux, qui ne détournaient le regard que quand elles voyaient qu'il les regardait de même. Pour sûr, ce petit manège risquait de durer encore un certain temps après une telle chute. Lui n'était pas particulièrement dérange par les regards qu'on pouvait lui porter-sauf celui de la Reine, ce qui en soit était plus problématique-du fait qu'il était Stratège et que tout ces Nobles n'avaient pas son rang ni son statut. Seulement il doutait fort que la jeune servante fut du même avis, il pouvait le dire rien qu'aux regards furtifs qu'elle glissait de temps en temps à ceux qui les regardaient avec un peu trop d'insistance, ou en riant légèrement, en parlant à voix basses.

«Et ne vous en faites pas, ils auront vite d'oublié que vous faisiez part de l'incident», ajouta-t-il avec un léger sourire compatissant.

Ce qui était vrai, au final. Qu'est-ce qu'ils diraient, dans quelques temps? Que le stratège des armées, Rywan Lie, et qu'une colonelle aux longs cheveux violets étaient tombés au beau milieu de la salle de bal. Tout au plus ils diraient 'une servante', son statut bien insignifiant par rapport à ceux de la demoiselle qui s'était éloignée et du garçon effaçant presque sa présence du tableau.

Enfin. Cette soirée promettait d'être intéressante, après tout.

Yann n'était pas habitué à adrésser de lui-même la parole à une autre personne, et encore moins en étant seul. Dit ainsi, cela pouvait faire idiot, mais c'était la vérité. Le jeune homme aux yeux bleus avait seulement 16 ans, et n'était pas encore fiancé, ni n'avait finit ses études. Par conséquent, il n'était pas traité comme une personne à part entière, mais bien comme une extension de son père, pour ainsi dire. Il n'était pas aux yeux de ce monde 'Yann Van Kardell', mais bien le fils du Comte Gorge Van Kardell. Il n'était connu que par son père, faisait des rencontres par son père, discutait avec les connaissances et amis de son père. Tout son monde, tout ce qu'il était, se rapportait à son père, sans exception. Sans son père, il aurait bien eu du mal à se débrouiller seul, il n'était pas si autonome que ça. Ce n'était pas comme si on lui avait apprit à l'être ou qu'il avait besoin de l'être, de toutes façons. Quand il y repensait, non sans un brin d'ironie, Yann s'apercevait avec assez de facilité qu'il ne possédait pratiquement aucun ami qui ne lui est pas été présenté par son père. Les amis qu'il avait à son académie étaient les seuls, et encore, il ne les considérait pas réellement comme ses amis. Ils étaient aimables, pour certains, même très aimables, mais il n'y était pas autant attaché qu'à ses autres amis, restés dans sa ville natale, à Moria. Yann n'était pas quelqu'un de très sociable lorsqu'il était seul. Il devait l'avouer, sans son père à ses côtés pour l'encadrer ou lui donner l'envie de tout bien faire, il était une personne assez maladroite en ce qui concernait les relations humaines. Paroles dites de travers, comportement distant, beaucoup de personnes passaient à côté de lui sans lui parler ou ne serait-ce que faire attention à lui. Mais de l'avis du jeune homme, ça n'avait rien d'étonnant: Comparé aux autres, qui séchaient parfois leurs cours, il était un modèle d'intelligence et de sérieux. Il assistait à tous ses cours, et préférait travailler que s'amuser. Parfois, il avait l'impression qu'à cause de cela et du fait qu'il venait d'un autre pays, les autres pensaient qu'il les regardaient de haut. Ce n'était pas le cas, évidemment, Yann n'était pas le genre de personnes à mépriser qui que ce soit, pour quoi que ce soit. Respectueux, on lui avait apprit à l'être, tout comme être sérieux. Enfin, il n'avait pas un besoin vital d'amis dans son académie, il ne s'en plaignait donc pas.

En regardant la jeune fille perdre son sourire l'espace de quelques secondes après qu'il lui ai demandé son nom, Yann se demanda si cette dernière était dans le même cas de figure que lui. Beaucoup de Nobles étaient comme lui, mais ils ne l'étaient pas tous, il fallait savoir nuancer, et Yann aurait bien voulu savoir, surtout que cette jeune fille lui paraissait fort sympathique. Cela lui paraissait légèrement bizarre de vouloir des choses sur elle, en y repensant à deux fois, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Savoir qui elle était, comment elle vivait, ce qui se cachait véritablement derrière son sourire...Diable, penser ce genre de choses était bien embarassant, et Yann du se faire violence pour ne pas rougir et perdre aisni toute sa crédibilité, ce qui aurait été, il fallkait le dire, pas du meilleur effet. S'il devait parler seul avec cette demoiselle, autant qu'il ai l'air respectable et bien sur lui-même. Il n'avait pas envie qu'elle pense des choses désagréables sur lui, vraiment.

« Je suis Megumi Blanche Voluison. Enchantée de vous rencontrez, Mr. Van Kardell. »

La dénommée Megumi avait récupéré son sourire en lui répondant, et Yann ne pu que s'en réjouir. Il préférait la voir sourire, même si ce dernier était forcé, que la voir avec une expression neutre du visage, ou triste. Avoir en face de soit une personne souriante et qui paraissait joyeuse, même si ce n'était que paraître, était toujours plus agréable qu'avoir à suppporter un regard froid et d'impassibles lèvres. Yann se contenta de continuer de sourire ne la regardant. Megumi Blanche Voluison...Sans aucun doute possible, le jeune homme aux yeux bleus connaissait ce nom. Cela n'avait rien d'étonnant en soit, les Nobles se connaissaient entre eux par noms et titres, mais cela lui fit une drôle d'impression sur le coup. Pourquoi, il aurait été bien en mal de répondre, car il n'en avait pas la moindre idée. Cela étant, peut-être que les Voluison étaient amis de son père, ou des connaissances. Yann songea qu'il pourrait lui demander après le bal ou s'il le voyait entre temps, ce qui l'étonnerait assez. Il était de toutes manières fort probable que s'il s'éloignait quelques minutes pour parler à son père, il ne pourrait plus jamais revenir, son père trop heureux de l'avoir retrouvé le présentant à toute l'assemblée avec qui il parlait. Ce serait horrible, du fait que Yann n'avait pas envie de laisser le demoiselle Voluison en plan. Il préférait sur le moment lui parler. De plus, son père lui poserait sans doute des questions sur cette question soudaine, et après, il ne le lâcherait pas jusqu'à ce qu'il lui dise qu'il avait parlé à Megumi Voluison. Et qui savait ce qu'il aurait pu croire par la suite...

Yann n'avait pas la moindre envie de lui donner des rêves de petits enfants et de mariages.

« Mais en réalité, je préfère Megumi Voluison. C’est plus léger, je pense… Veuillez m'excusez si je suis maladroite dans mes dires, j'ai toujours été assez... Étrangère à mon éducation, je crois bien! ^^»

Megumi venait de parler de nouveau, pour apporter une précision sur son prénom, et s'excuser de la confusion de ses dires. Etrangère à son éducation...cela fit légèrement rire Yann sur le coup. Ce n'était pas un rire méchant, ni moqueur, mais juste amusé. Amusé, car Megumi et lui avaient l'air, par cette phrase, de véritables opposés. Si elle était étrangère à son éducation, lui était l'éducation incarnée. Il était à présent certain qu'une discussion entre eux deux serait assez enrichissante et amusante, peut-être, également. Il s'en réjouissait vraiment, il n'aurait pas pensé trouver quelque chose de plus agréable que d'ordinaire à ce bal, cela le surprenait vraiment. Mais il était agréablement surpris. Il espéra qu'il pourrait se rapeller toute sa vie de ce moment si quelque chose de bien arrivait. Il l'éspéra sincèrement. Il n'était pas du genre à crier au miracle, d'habitude, mais là, il devait bien avouer que l'idée que quelque chose d'inhabituel se produise le séduisait. Et le pire, c'est qu'il ne savait même pas pourquoi. Ses pensées étaient décidement bien étranges, ce soir-là.

"Et bien, Mlle.Voluison, vous me voyez également ravi de faire votre connaissance, fit Yann, son regard toujours posé sur la jeune fille, qui s'était légèrement décalée, son sourire toujours accroché à ses lèvres, comme s'il ne pouvait s'en détacher, A part ce léger incident, comment allez-vous en cette soirée? Ce bal semble être le sujet de beaucoup de discussions, mais il ne semble pas être le seul sujet, malheureusement..."

Yann avait dit la fin de sa phrase d'un ton assez agacé, d'un ton un peu plus haut et forcé, son regard bleu dérivant légèrement vers un groupe de femmes qui riaient toujours non loin d'eux, sans doute encore de la chute de la demoiselle Voluison. Heureusement, elles se turent sous son regard. C'était tant mieux pour elles, Yann n'aimait pas que l'on se moque des gens. Surtout lorsque c'était des personnes avec qui, potentiellement, il pouvait avoir de bonnes relations.

Et Yann pensait qu'avec la jeune Megumi, il pourrait peut-être essayer de devenir amis. Si du moins, elle le voulait bien. Car dans le cas contraire, il n'y pourrait rien.

[HS: Bon bah, j'aime pas mon post, je sais pas pourquoi mais je l'aime pas... Sinon, je sais que je répond pas vite, mais j'y peux rien, si c'est l'inspi qui me manque, moi...XD]

La neige était belle. Blanche et pure, elle était tombée quelques temps avant l'arrivée de la cour d'Oria, au grand dam des organisateurs, elle comprise, qui avaient pu penser qu'elle ne s'arrêterait pas, ce qui aurait pu être assez problématique en ce qui concernait le feu d'artifice prévu bien plus tard dans la soirée. Comme tous les hivers, il faisait froid. Et comme tous les hivers ou presque, une fine poudre immaculée et froide était tombée sur la belle Premaris. Amy ne trouvait rien de mal à cela, dans la mesure où elle ne causerait plus d'ennuis et qu'elle la trouvait esthétique. En effet, si on pouvait dire qu'en cette glaciale saison en laquelle ils venaient tout juste d'entrer, de telles températures étaient plus ou moins fréquentes, on ne pouvait pas non plus dire pour autant qu'elle y était habituée à proprement parler; à Hatès, ce ne devait pas être le cas. Elle n'y était pas allée si souvent, tout juste si elle avait accompagné le Roi son père lors de grandes occasions parfois, mais ce qu'elle avait vu lui avait à l'époque semblé fort étrange. Bien qu'ils ne soient parfois qu'à l'automne, tout était déjà recouvert d'un grand manteau de gel, qui ne disparaissait pas de toute l'année le plus souvent. Mais pas dans son royaume à elle, qui disposait d'un climat bien plus clément, en particulier à l'approche d'Oria, vers l'est. Et cette neige eh bien, elle l'appréciait. Il serait agréable de la regarder, tout à l'heure, elle n'en doutait pas un seul instant mais, dans l'immédiat, ils étaient tous à l'intérieur, Dieu soit loué. Si eux autres Moriens supportaient relativement bien ces quelques petites intempéries, elle n'était pas du tout certaine qu'on puisse en dire autant pour leurs très chers voisins et invités qui pour la grande majorité faisait face à l'élément pour la toute première fois. Dail cependant devait d'ores et déjà en avoir vu, au moins une fois. Elle espérait tout de même que le vent qui bien que présent durant la quasi totalité des quatre saisons de l'année était plus désagréable que jamais en celle ci ne l'avait pas trop incommodé. Après tout, le but était que chacun trouve son compte dans cette fête, pas que la moitié des personnes tombe malade dès le lendemain, et ne veuillent plus jamais revenir. Mais contre le temps malheureusement elle ne pouvait rien, si ce n'était attendre et prier pour qu'il ne change pas du tout au tout au cours de la soirée. L'homme avait de tout âge dû se plier à la volonté de la nature, mais jamais la nature ne s'était réellement pliée à la volonté de l'homme. Elle s'y accordait, pour ainsi dire, tout au plus, mais jamais elle ne s'y pliait, non. Une bien grande et capricieuse demoiselle qui dictait sa stricte mais juste loi, parfois à leur détriment. Et il y avait vraiment des fois ou Amy aurait aurait véritablement apprécié d'avoir un quelconque ascendant dessus, elle aurait ainsi été sûre et certaine qu'une brutale tempête ne commencerait pas.

Parce qu'en plus de cela, s'il neigeait trop fort la nuit durant, il serait difficile aux habitants du château d'Oria de rentrer chez eux, et le retour promettait d'être bien moins agréable que l'allée. Ou peut-être qu'ils seraient obligés de retarder leur départ? La princesse secoua imperceptiblement la tête, riant intérieurement d'elle pour avoir eu de telles pensées. Pour être idiot, c'était idiot; Oria avait besoin de toutes ces personnes, cela n'aurait pas été une bonne chose du tout et ce n'était de toute façon pas ce qu'elle souhaitait. Simplement, la demoiselle devait bien avouer qu'il y avait bien une petite part au fond d'elle qui n'en aurait pas été si dérangée. Cette même part tout à fait irresponsable, qui lui disait que si ç'avait été le cas, alors le blond Prince serait resté plus longtemps en sa compagnie. Parce qu'en effet, la présence du jeune homme aux yeux verts était bien loin de la déranger, et était tout ce qu'il y avait de plus agréable pour elle. Cette invitation qu'elle avait faite faire envoyer à Oria était certes une occasion de resserrer les liens entre les deux royaumes, il s'agissait même là bien de la principale raison mais ce n'était pas pour autant qu'elle n'avait pas eu également envie de le voir. Elle aimait bien être avec lui, le voir et entendre sa voix, de temps à autre. On ne pouvait pas dire que cela arrivait souvent, et elle était bien la première à le déplorer. Mais elle faisait de son mieux pour ne pas voir le verre à moitié vide, et se disait que quand une chose était rare, on l'appréciait mieux. C'était un état d'esprit qui en valait un autre, même si elle n'était pas parfaitement d'accord avec lui. De son avis, elle aurait pu lui parler bien plus souvent que cela n'aurait rien changé à ses impressions et à la valeur qu'elle accordait à ces moments là. Un ami restait un ami, une personne avec qui on aimait partager des choses, et on n'aimait pas plus le faire avec ceux qu'on ne voyait que très rarement, ou c'était tout du moins ce qu'elle pensait. Mais les choses étant ce qu'elles étaient, la situation politique de Lysandre étant des plus chaotique ces dernières années, elle s'estimait d'ores et déjà heureuse de pouvoir le voir, même si ce n'était que de rares fois dans une année, et que cela ne durait pas bien longtemps, et elle ne les aurait donnés pour rien au monde. Alors, que le stratège des armées, ni plus ni moins, et une militaire ainsi qu'une servante tombent en grand fracas, et attirent toute l'attention pour bien faire, ruinent ne serait-ce qu'un peu cette soirée, elle préférait éviter. Enfin, il n'y avait pas de raison que d'autres incidents notables de ce type n'arrivent, pas vrai? A priori, en tout cas. Amy avait, l'espace de quelques secondes, vaguement craint que Dail ne se mette à rire, auquel cas sa gêne aurait été bien plus grande, mais il ne le fit pas, chose pour laquelle elle lui fut très reconnaissante.

"Ne vous en faites pas, fit-il en continuant de sourire à la jeune fille aux yeux bleus, ce n'est rien. Ces personnes vont se relever, et il ne restera aucune trace de leur chute."

A ces mots, la jeune fille aux cheveux blonds acquiesça, et lui sourit en retour, se détendant visiblement. Si Dail avait su de qui il s'agissait, sans doute cela l'aurait il fait bien plus sourire mais elle doutait que ce soit le cas, heureusement pour elle comme pour Rywan, le stratège aux longs cheveux noirs qui s'était littéralement ''écrasé'' sur le sol. En parlant de personne importante, elle n'avait toujours pas aperçu Willow, son conseiller, et espéra du plus profond de son cœur qu'il était déjà arrivé, et ne ferais rien de trop 'spécial' dans le simple but de se faire remarquer. Le fait de ne pas l'avoir vu avant l'arrivée des invités signifiait ou qu'il était en retard, ou qu'il l'avait délibérément évitée et elle rejetait d'emblée la seconde. Après, quant à savoir si oui ou non cela avait été fait exprès, elle n'en savait strictement rien. Enfin, elle le connaissait plutôt bien de ce qu'elle savait, et était intimement persuadée qu'il ne ferait rien qui puisse lui porter, même ne serait-ce que légèrement, préjudice. En théorie, en tous cas, et elle n'allait pas non plus attendre à chaque seconde de cette soirée qu'un malentendu éclate ici ou là, sûrement pas. Après un dernier coup d'œil aux trois jeunes gens au sol, elle repoussa une mèche de cheveux blonde et ondulée sortant de son chignon derrière son oreille, et croisa ses mains devant elle. La demoiselle Grimm connaissait sur le bout des doigts l'attitude à adopter, ou plus précisément les attitudes à adopter, en public et lors des grandes soirées comme celle-ci, où l'on pouvait mine de rien mettre la réputation de son pays entier en jeu. Ce n'était pas un concours consistant à être le meilleur, ceux dont les discours seraient les plus intéressants, qui parleraient le mieux et seraient le mieux habillés, bien qu'il y avait fort à parier que pour certains il devait y avoir de cela, mais les nobles restaient des nobles, des personnes au sang bleu avec nombre de codes et de manières auxquels il ne valait mieux pas déroger. Il en allait bien sûr de même entre elle et son interlocuteur: pas de concours, mais pas de laisser-aller non plus. Et quand bien même on lui aurait dit qu'elle avait le droit de le faire, elle n'aurait pas été certaine de bien savoir comment. En somme, elle était assez exigeante avec elle même pour pouvoir exiger de autres qu'ils le soient au moins un peu et que la soirée se déroule parfaitement, et l'avait assez clairement fait comprendre à chacune des personnes formant, une fois réunies, la cour de Moria.

Mais une fois de plus, le seul doute persistant encore était celui du temps. De lui, elle ne pouvait rien exiger ou même demander... Un feu d'artifice, s'il se mettait à neiger, ce n'était pas vraiment envisageable, de son point de vue, et elle se souvenait que les personnes chargées de cette tâche avaient eu un air plus ou moins dubitatif lorsqu'elle leur avait fait part de ses craintes en voyant la fine poudre blanche tomber en masse du ciel empli de nuages qui n'auguraient rien de bon pour le restant de la journée, et peut-être encore de celle qui suivrait.

"Il a neigé durant notre voyage, dit Dail, faisant écho à ses propres pensées, j'espère que la neige ne perturbera pas le cours de la soirée, si elle se remet à tomber."

Amy regarda à son tour la fenêtre qu'avait fixée le Prince quelques secondes seulement auparavant, se rendant compte que le vent pourtant bien présent n'était toujours pas parvenu à chasser les nuages du ciel crépusculaire de la partie occidentale de Lysandre, masquant l'apparition des premières étoiles. S'ils avaient de la chance, alors elle ne tomberait que le lendemain ou, dans une moindre mesure, après le feu d'artifice. Sans se démunir de son éternel sourire, elle laissa ses bras retomber tranquillement le long de son corps, un imperceptible soupire s'échappant d'entre ses lèvres. Pour certaines choses, nous n'avions pas le choix: il fallait attendre, et voir quel serait le résultat. Fais ce que tu dois, advienne que pourra, comme on disait. Elle avait fait ce qu'elle devait, maintenant ne lui restait plus qu'à laisser les choses se passer. La justice était certes une notion des plus abstraites, mais Amy y croyait, quoi qu'on puisse en dire. On finissait toujours par avoir ce qu'on méritait, c'était pour elle un fait avéré qu'elle ne voyait ni bonne raison ni utilité à remettre en cause.

''Personne ne sait de quoi l'avenir est fait, malheureusement ou heureusement je ne sais pas, mais nous ne pouvons qu'espérer que le temps soit plus clément qu'il ne l'a été jusqu'ici..., dit-elle. Quoi qu'il en soit, ces froides températures ne nous dérangerons pas tant que nous sommes à l'intérieur, n'est-ce pas? ''

Après ces quelques paroles, Amy tourna vers la tête vers l'orchestre qui, une fois l'agitation de l'arrivée des nobles d'Oria passée, venait de commencer à jouer. Elle les avait toujours admiré, elle qui n'était pas même d'enchaîner deux notes sans que l'une d'elles soient fausses, qui n'avait pas même réussi à apprendre le plus basique des airs, eux qui ne faisaient jamais aucune fausses notes et lisaient sans aucune mauvaise interprétation les partitions posées devant eux. Un soupçon de jalousie monta, mais ne dura pas plus d'une fraction de seconde. Il y avait des fois où il fallait savoir rire de sois-même, et son intuition lui disait que c'en était une...

Tout le monde connaissait le proverbe 'qui se ressemble s'assemble'. Et si il avait fallu faire un sondage dans la salle de bal, la plupart des personnes, quel que soit leur pays d'origine, aurait été d'accord là-dessus, ou en tout cas, une majorité. Cela suivait la logique même après tout, même si il fallait des différents pour apprécier quelqu'un, il fallait davantage de communs. Une personne qui n'était jamais d'accord avec vous, que ce soit par la préférence d'une couleur, ou d'un avis sur un problème auquel vous proposiez une solution, il était clair qu'au bout d'un certain temps, vous en veniez au résultat que cette même personne s'amusait à vous contredire, ce qui en général, n'a rien de bien amusant pour vous. Mais étrangement, ce genre d'éventualité était nécessaire, parce que parler avec quelqu'un qui est toujours d'accord avec votre avis peut vite devenir lassant. Sachant que son point de vue sera toujours similaire au vôtre, la discussion tourne court. Mais si il avait fallu prouver que ce proverbe était profondément idiot et menteur, la preuve que l'on aurait donné serait bel et bien le couple que formait Shieru Phantomhive et Elizabeth Middleford. Ils étaient aussi différents que le jour et la nuit, autant physiquement que moralement. Qui que ce soit qui les connaissait le stricte minimum se serait posé la question si ces deux là s'attendaient bien plus qu'ils se chamaillaient sans arrêt. Les ondes qui dégageaient du dernier Phantomhive semblaient toujours négatives. D'un naturel plutôt froid, le visage inexpressive la plupart du temps, il était calme et restait silencieux quand il pensait qu'il n'avait rien d'important à déclarer. L'exacte contraire de sa fiancée qui avait tout l'air de nager dans le bonheur, vive, joyeuse, souriante et qui ne manquait jamais une occasion de dire ce qu'elle pensait. L'un s'habillant avec des couleurs sombres, l'autre avec des couleurs gais. De loin, on aurait dit que les deux jeunes Nobles se complétaient, ce qui n'était pas si éloigné de la vérité... Néanmoins, ils étaient ensemble et le seraient sûrement le restant de leur vie. Les deux concernés n'avaient bien sûr pas eu réellement le choix, de par leurs deux familles respectives qui suivaient la règle ancestrale de marier leur enfant à un autre digne de ce nom. Mais malgré leurs multiples différences, il était sûr que, chacun de leur côté, ils étaient soulagés d'être tombé l'un sur l'autre. Il y avait tellement de personne dans ce monde que l'on a envie de voir une seule et unique fois dans sa vie, si ça n'avait pas été leur cas, ils ne pouvaient qu'en être que ravis. Et si justement, il y en avait un entre eux-deux qui l'était plus que l'autre, c'était sans compter la jeune fille, qui manifestait sa joie bien plus souvent que son promis, du fait que celui-ci passait souvent pour un je-m'en-foutisme. Juste que, l'image qu'il donnait de lui n'était pas forcément la vraie. Parce que malgré son attitude, il était loin de se moquer de sa future comme des températures qu'ils faisaient à Sal'ahë. Malgré son argent et son statut, ce qu'il ne pouvait pas s'acheter et qu'il n'arrivait pas à faire, c'était bien exprimé ses sentiments. Et il lui suffisait de regarder un instant la jeune fille en face de lui pour se rendre à quel point cela avait l'air simpliste tellement ça avait l'air de venir naturellement...

Shieru croisa doucement ses bras sur son torse, n'ayant d'ailleurs pas décrocher son regard bleuté de son amie. Il ignorait ce qu'il avait dit de si amusant à propos de cette fameuse tenue pour qu'elle lui offre un si grand sourire. Bien sûr, il ne s'en plaindrait pas, mieux valait qu'elle rit plutôt qu'elle ne pleure, c'était l'évidence même. Mais il devait avouer qu'il n'était pas à l'aise sur la conversations du cadeau qu'elle lui avait offert, parce qu'il avait fait passer ses envies avant celles de la jeune fille aux cheveux blond comme les blés, et se sentait donc légèrement coupable et égoïste. Ensuite, le jeune aristocrate avait posé la question la plus banale de la soirée pour changer de sujet, ce qui eu le don d'amuser davantage sa compagne. Il réalisa vite à quel point cette question était sans intérêt si on la posait à Lizzie, car après tout, c'était tout à fait le genre de décor qu'elle appréciait, et donc, Shieru pouvait facilement deviner la réponse qu'elle donnerait. Toutefois, elle était posée maintenant, c'était chose faite, il n'allait pas revenir dessus. Sur ce, la jeune Middleford attrapa sa main pour la serrer entre ses doigts fins, la mine joyeuse.

"Bien sûr que non, je ne pourrais pas m'ennuyer, je suis sûre que cette soirée va être fantastique! En plus de cela, je peux être avec toi, alors ça ne pourrais pas aller mieux!^^ "

Elle avait vraiment le don de positiver. Tandis que son fiancé ne pensait qu'à ce qui pourrait se produire de néfaste pour la soirée, elle se faisait une joie que touts les évènements sans exception seraient fabuleux. Et comme prévue, Shieru ne fut pas surpris d'attendre une phrase de ce genre. Toutefois, il détourna une demie-seconde le regard lors de la prononciation de sa fin de phrase. Si elle voulait s'amusait, elle s'adressait à la mauvaise personne, le dernier Phantomhive n'étant pas quelqu'un de particulièrement gai. Il craignait même un peu qu'elle ne s'ennuie en sa compagnie, et il ne souhaitait pas cela. Ce genre d'évènement était exceptionnel après tout, et il était sûr et certain que Elizabeth Middleford avait d'autres projets que restait appuyé contre un mur dans le silence et d'observer les autres s'amuser. La fine bouche du borgne forma un ligne droite avant de lâcher un profond soupir et de planter son regard bleu dans le vert de la Noble demoiselle. Bah... Après tout, cette ne soirée ne durerait pas éternellement... Il essaya tant bien que mal de sourire à son interlocutrice.

"Tu dois sûrement avoir raison." Dit-il simplement. "Moi aussi, je suis heureux d'être avec toi."

Purement véridique, Shieru avait beau être quelqu'un de relativement solitaire, il en restait que néanmoins, il appréciait la présence d'une personne qu'il connaissait bien. Toutefois, il se demandait si par là, Elizabeth avait voulu dire qu'ils ne passaient pas assez de temps ensemble. Voir le mal partout était vraiment une plaie. Pour le moment, il devait simplement penser à s'amuser, et même si il y trouverait quelques difficultés, il essayerait. Même si ce n'est pas pour autant qu'il fit un geste en avant pour montrer ses bonnes résolutions, sa main toujours prisonnière.

Hannibal n'avait jamais vraiment fait le tri dans ses relations. Il savait qu'il devrait, ses parents lui avaient souvent recommandé de le faire quand il était plus jeune. Il s'agissait ni plus ni moins de réputation ou de politique, tout cela ne visant qu'à connaître les personnes qu'il fallait et à éviter celles qu'il ne fallait pas. Pour sa part, il s'en était toujours plus ou moins fichu : il n'avait aucunement l'ambition d'un jour devenir quelqu'un de plus important que ce qu'il était déjà, n'avait pas de rôle particulier à jouer dans la société et n'en aurait probablement jamais. Du coup de son point de vue, éviter volontairement telle ou telle personne à cause de tel ou tel détail les concernant qui pourrait être dérangeant..., ce n'était pas quelque chose qui devait être automatique. Bien sûr il le faisait-comme tout le monde-dans une moindre mesure ; il ne tenait pas à être associé avec des personnes étranges ou aux travers particulièrement désagréables, c'était l'évidence même. En l'occurrence il aurait pu volontairement éviter de discuter avec ces deux personnes. Il le savait, puisque même sans le vouloir il s'en était de toute façon faite la remarque : ils n'étaient pas particulièrement bien habillés, et semblaient plus..., simples. Oui, simples, c'était le mot juste : parmi toutes ces femmes habillées somptueusement, la jeune Yuuki par exemple pouvait apparaître comme bien trop simplement habillé. Il en était de même pour Lloyd, c'était même sans doute plus voyant que pour la demoiselle aux cheveux sombres. Hannibal ne savait pas pourquoi la jeune femme aux yeux verts n'avait pas mis une longue robe pleine de rubans et de dentelles et ne savait pas plus pourquoi le garçon aux cheveux châtains n'avait pas revêtu un costume simple et élégant, comme le sien par exemple. Non, il n'en savait rien et il jugeait qu'ils pouvaient avoir des milliers de bonne raison pour cela : fut-ce par manque de temps, parce qu'ils ne supportaient pas ce genre de tenue ou parce qu'ils voulaient se différencier des autres dans le sens inverse de ce que les autres avaient envisagé, ils devaient avoir leur raison. En tout cas c'était ce qu'Hannibal s'était dit, et il avait relégué ces pensées plus loin dans son esprit. Il voyait bien que certaines personnes les regardait peut-être avec trop d'insistance, mais il s'y attendait un peu. Le jeune Noble aux cheveux ondulés se doutait bien que la jeune femme aux cheveux noirs risquait d'essuyer des remarques blessante de la part d'autres femmes. Peut-être que l'autre aurait moins de problème de ce côté là, les hommes étaient moins désagréables en général. Il doutait fort que ce soit lui qu'on dévisage, mais à bien y réfléchir si l'on avait su tout de lui il aurait eu droit à autant de regard déplacés.

Ça le rendait peut-être un peu plus compréhensif, il n'en savait rien.

Hannibal continua de sourire après avoir parlé, attendant quelques instants que l'un ou l'autre de ses interlocuteur ne se décide à lui répondre. De toute façon il se doutait bien qu'ils n'allaient pas lui dire qu'ils trouvaient ce Bal ennuyeux et stupide, mais il n'en restait pas moins qu'il tenait à avoir leur opinion. C'était la base même d'un échange de toute façon, et il comptait bien discuter ne serait-ce qu'un peu avec eux. Lui-même trouvait le Bal réussi, et il n'en attendait pas moins à partir du moment où leur pays avait été invité ; tout devait être parfait. Oui, c'était magnifique, tant au niveau du décors, des lumières, des robes des invités ou même de l'ambiance qui régnait. Et bien sûr les souverains eux-même étaient resplendissants. Il aurait été malvenu pour qui que ce soit de dire que l'occasion était ratée, que ça n'avait servi à rien ou quoi que ce soit de ce style. Ça aurait été ingrat, de fait. Il avait fallu beaucoup de travail pour organiser tout cela, et le jeune homme aux yeux dorés comptait bien en profiter le plus possible. Ici ou là, en parlant, riant ou même en dansant, ce n'était pas bien grave. Le but était de s'occuper de façon à ne pas regretter la soirée, et en soit ça ne devait pas être si compliquée. Il y avait plein de choses à faire, il était même certain qu'il ne pourrait pas tout faire même 'il l'avait voulu. Et puis il y aurait un feu d'artifice, ce serait sans doute très agréable à voir. Oui, sans doute. Hannibal en avait déjà vu, mais il ne venait que peu à Moria et l'occasion était un peu unique. Oui, ça devait être beau à voir. Restait à espérer qu'il ne neige pas.

« Pas le moins du monde. Au contraire. Je ne suis pas quelqu’un qui passerait son temps dans ce genre d’occasion, mais je dois bien avouer que je trouve ce bal splendide. En tout cas, Mlle.Grimm a d’excellents gouts… J'ai déjà hâte de voir ce que nous réserve cette soirée!»

Hannibal posa son regard sur la jeune fille et lui sourit, fermant les yeux un court instant. Oui, ça ne l'étonnait pas tant qu'elle ne soit pas quelqu'un de ce genre. Mais oui, le bal était splendide. Hannibal détourna distraitement son regard vers les deux dirigeants, plus loin devant lui. Il avait beau savoir qu'ils allaient passer la soirée ensemble, il n'aimait pas plus que ça qu'ils restent toujours l'un avec l'autre. Il avait l'habitude, mais Hannibal ne pouvait pas s'empêcher de vouloir savoir ce qu'ils se disaient, plutôt que d'essayer de deviner à la tête qu'ils faisaient en se parlant. Pour l'heure ils avaient du parler de la chute de ces trois personnes-ou tout du moins était-ce fort probable-mais ils souriaient à présent alors il n'aurait su dire s'ils avaient changé de sujet. Et oui, pour être honnête il aurait bien aimé aller les déranger, pour être sûr qu'ils ne disent rien qui ne lui plaise pas franchement. C'était tout lui, ça : sans doute ne faisaient-ils que parler de tout et de rien, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'être jaloux. Il n'aimait pas ça du tout. Il ne pouvait pas ne pas interpréter les sourires ou les gestes, c'était plus fort que lui. Hannibal fronça légèrement les sourcils, agacé. Il détestait ne pas pouvoir aller voir Dail, ne même pas pouvoir parler avec lui. Il aurait pu en d'autre circonstance, et même s'il n'avait été que Noble il aurait pu aller lui parler. Ne serait-ce que pour quelques instants, ça n'aurait rien eu d'étrange. Mais c'était le Prince, et il devait parler avec la Princesse. De quoi? Eux seuls le savait, et c'était bien ça qui l'énervait malgré son bon sens qui lui disait que le contenu de leur conversation ne devait pas être plus étrange que celui de la sienne. C'était frustrant, peut-être. C'était dans sa nature de s'inquiéter, il ne pouvait pas faire autrement. Et là en l'occurrence, de savoir qu'il allait discuter autant avec la Princesse Grimm-que ça n'avait pas l'air de déranger plus que ça-l'inquiétait. Oui, ne serait-ce..., qu'une toute petite partie de lui était agacée et jalouse. Mais une toute petite partie, il n'était pas du genre à être jaloux d'une simple personne parlant à son âme-sœur, n'est-ce pas? Même s'ils se souriaient de la sorte...

Mais qu'est-ce qu'ils pouvaient bien se raconter de si plaisant, hm?

Et vous,M.Winter? Qu'en pensez vous?

Hannibal se retourna vers Lloyd, ouvrant grands ses yeux dorés. Et pendant un court instant avant qu'il ne se remette à sourire poliment, il eut l'air complètement perdu. Qu'en pensait-il? Hannibal se mordit la lèvre inférieur tandis qu'il haussait doucement les épaules, cherchant à gagner un peu de temps. Qu'en pensait-il, qu'en pensait-il..., de quoi, au juste? Il n'avait pas entendu ce qu'il avait dit,et c'était bien ça qui le mettait tant dans l'embarras. Il ne savait pas quoi répondre, mais il ne pouvait pas dire non plus qu'il n'avait pas écouté ce qu'il avait dit, ça aurait été tout simplement grossier. Et..., répondre au hasard était dangereux, il s'en rendait bien compte. Ce devait être une question à propos du bal, de toute façon. Mais le contenu exact, il n'aurait pas su le dire. Qu'en pensait-il, qu'en pensait-il..., quelle question, il ne savait même pas de quoi il parlait exactement, ni même ce qu'il avait répondu à sa question. Question politesse il faisait fort, ce soir...

«Et bien, Oui..., répondit-il en faisant un geste évasif de la main, cherchant activement quoi dire, un sourire légèrement crispé peint sur son beau visage. Je dirais..., que je suis d'accord avec Mlle Kowasma, Mlle Grimm a..., d'excellents goûts, vraiment. Ce Bal est tout à fait réussi. Hm...»

Il ne savait même pas si sa question avait demandé un Oui quelconque, mais mieux valait trop que pas assez, dans le doute. Et s'il se demandait pourquoi il lui disait ça au lieu de lui répondre, et bien il lui expliquerait qu'il avait cru autre chose, et qu'il était légèrement..., distrait, ce soir. Il aurait mieux fait de faire attention à ce qui se disait à côté de lui au lieu d'essayer de deviner l'échange qui pouvait se faire entre les deux souverains. Souverains qui allaient sans doute parler encore longtemps ensemble, sourire encore longtemps l'un à l'autre, se parler, danser peut-être même ensemble, aller regarder le feu d'artifice ensemble, sans doute...

Hannibal décroisa brusquement ses bras, souriant plus naturellement cette fois, et passa son regard de l'un à l'autre des deux personnes qui lui parlaient. De plus, autant changer de sujet rapidement.

«Mais j'y pense, croyez vous qu'il va neiger? Pour tout vous dire je n'ai jamais vu de neige tomber de ma vie..., mais il faut espérer qu'il ne neigera pas, j'imagine. Ce serait vraiment dommage que le feu d'artifice soit gâché, dit-il avec un grand sourire. Je dois faire parti des rares personnes qui préfère voir de la neige à un feu d'artifice, je crois bien...»

Parfaitement, et il le pensait. Tout le monde devait attendre le feu d'artifice avec impatience, et d'un seul coup il ne pouvait s'empêcher de penser que peut-être que voir la neige tomber serait un plus beau spectacle...

Non, Dail n'aimait pas la neige. Et aussi loin qu'il s'en souvenait, cela avait toujours été ainsi, bien que ce sentiment s'était fait plus fort ces dernières années. La neige était froide, elle recouvrait les paysages d'une couche de poudreuse, les peignait de blanc, et l'on ne parvenait plus à distinguer leur couleur d'origine sous toute cette neige qui s'y était déposée, comme si elle avait voulu qu'on l'oublie, remplacer cette couleur et prendre sa place. Dail n'aimait guère voir des paysages enneigés, que ce soit en vrai ou même en peinture. Dans sa ville natale, et dans la presque totalité du pays où il avait vu le jour, il n'y avait jamais de neige, et c'était un soleil de plomb qui dictait sa loi dans les cieux, rayonnant
impitoyablement sur la luxuriante végétation du pays d'Oria. Les seules fois où le Prince de la contrée orientale avait vu des flocons tomber en tourbillonant du ciel grisâtre, c'était lors de visites au pays de Moria ou Sal'ahë, comme maintenant. Et autant dire qu'il n'en avait fait que peu, de ces visites, et avait vu très peu de neige dans sa vie. Mais il ne pouvait s'en empêcher, à chaque fois qu'il en voyait ou y pensait, de ne pas l'aimer, de la trouver malsaine, laide, et de se féliciter d'habiter dans un pays d'où elle était totalement exclue. Certains auraient pu penser qu'il exagérait, beaucoup, même, et il n'aurait pu les blâmer. La majorité des personnes aimaient la neige, et plus particulièrement celles qui n'en voyaient que très peu, dont les habitants d'Oria. On voulait absolument voir ce qu'on ne pouvait voir, c'était un fait avéré, il n'y avait même pas à discuter là-dessus. Dail se demandait tout de même ce que la neige avait de si particulier pour qu'elle soit aussi appréciée d'un si grand nombre de personnes. C'était froid, informe, cela perturbait les déplacements et bloquait les routes, rendait les enfants malades et cassait des bras et des jambes quand, lors une seconde d'innatention, on glissait sur le sol pavé de la rue et se retrouvait à terre. En clair, dans l'esprit de Dail, l'incarnation du malheur, et c'était pour cette raison qu'il aurait vraiment détesté que la neige ne se mette à tomber et gâcher le feu d'artifice qui devait avoir lieu dans la soirée.

La soirée était trop belle pour qu'elle ne soit gâchée à cause d'une chute de neige non désirée. Le jeune homme aux yeux verts n'avait jamais apprécié que quelque chose ne se déroule pas à cause d'un autre évènement venue perturber le bon déroulement des choses. Cela le mettait de très mauvaise humeur, et c'était un trait de caractère qu'il avait toujours eu depuis son enfance. Cela lui donnait l'impression que les choses n'étaient pas à leur place, que quelque chose de profondément injuste c'était produit. Si l'on voulait donner une récéption en l'honneur de son anniversaire et qu'il tombait malade précisément ce jour-là, il trouverait cela injuste et serait mortellement véxé. Si l'on organisait un bal en l'honneur du solstice d'hiver, dans lequel figurait un feu d'artifice, et que ce dernier devait être annulé à cause d'une forte chute de neige, cela le mettrait de très mauvaise humeur. Certes, il serait obligé de garder son sourire, il lui était interdit de faire l'enfant ou montrer ses décéptions en public, mais ses pensées ne suivraient pas. S'il était déçu, qu'il affiche un sourire ne changerait rien. Mais au moins, les autres auraient une bonne impression de lui, et c'était au final tout ce qui comptait. Peu importe ce que l'on pouvait penser ou ressentir, il fallait suivre une certaine étiquette dans la société, même si elle ne correspondait pas à votre personnalité. Il fallait vous embellir, car seul le physique intéréssaient ceux qui vous entouraient. Les idées et les sentiments venaient loin derrière, et ne vous donnait aucune valeur aux yeux du monde. Oui, être beau suffisait souvent à ouvrir la majorité des portes que vous offraient la Noblesse, et si vous ne l'étiez pas, vous étiez sûr de mal finir. Certes, cela paraissait assez horrible, dit comme ça, mais c'était pourtant vrai. Une belle jeune femme avait en main dès la naissance la clé d'un mariage et d'une vie sociale réussie, alors qu'une jeune femme sans beauté particulière n'était pas sûre de trouver un mari et avoir une vie aussi réussie. Lorsque vous étiez beau, vous attiriez l'attention, vous étiez apprécié et pouviez vous attirer toutes les grâces. Dail ne s'était jamais demandé pourquoi Melfia Hider avait été désignée pour reprendre le trône de Sal'ahë. Cette manipulatrice avait usé de ses charmes, et avait parfaitement réussi cette entreprise. Avec deux usurpateurs sur les trônes de Sal'ahë et Hatès, Lysandre n'avait jamais été aussi mal. Enfin...Ce n'était pas comme si c'était quelque chose qu'il pouvait changer. Les choses seraient différentes depuis longtemps, sinon.

''Personne ne sait de quoi l'avenir est fait, malheureusement ou heureusement je ne sais pas, mais nous ne pouvons qu'espérer que le temps soit plus clément qu'il ne l'a été jusqu'ici...Quoi qu'il en soit, ces froides températures ne nous dérangerons pas tant que nous sommes à l'intérieur, n'est-ce pas? ''

Dail reporta son entière attention sur la jeune blonde devant lui, toujours tout sourire. C'était vrai, tant qu'ils restaient à l'intérieur, le mauvais temps de les dérangerait pas. Mais le jeune homme blond espérait bien pouvoir admirer le feu d'artifice depuis les jardins. A l'intérieur, tout le monde se rapprocherait des fenêtres, et il n'y aurait que peu de place. Dehors, il y aurait beaucoup moins de monde, et le spectacle serait d'autant plus beau. Et puis, il se voyait mal resté enfermé toute la soirée, malgré l'ambiance agréable qui régnait dans la grande salle de bal du château de Moria. Il avait besoin de bouger, même si cela consistait à passer de l'intérieur à l'extérieur. Cela lui suffisait amplement. L'ochestre venait de se mettre à jouer lorsque Dail répondit à Amy, toujours sur ce ton de voix poli et chaleureux:

"En effet, mais je ne vous cache pas que je serais déçu s'il se mettait à neiger, tout de même. Je ne dois pas être le seul. Du moins, je l'espère."

Avec un petit rire, Dail détourna sa tête blonde vers l'orchestre, admirant la facilité qu'avaient les musiciens à manipuler leur instrument. La musique qu'ils produisaient était belle et fluide, et résonnait dans la pièce avec une parfaite harmonie. Le sourire de Dail s'élargit lorsqu'il songea qu'il allait devoir danser. Il ne voyait heureusement pas cela comme une corvée, il aimait même plutôt danser, du moment évidemment que son partenaire était du même avis que lui. Il était tout sauf agréable de danser avec quelqu'un qui faisait la tête où était clairement réticent à cette idée. Dail ne pensait néammoins pas qu'Amy serait contre une danse ou deux, du moins il l'espérait. Il aurait voulut qu'elle passe un aussi bon moment que lui, dans la mesure du possible.

"L'orchestre a commencé à jouer, fit-il en détournant sa tête vers la demoiselle Grimm, quittant des yeux ce dernier, Ce serait dommage de les faire attendre."

Après ces mots, Dail tendit la main à Amy, toujours avec ce grand sourire peint sur ses lèvres. Lorsqu'ils commenceraient à danser, il était fort probable que les autres suivraient et entameraient à leur tour une danse. Il suffisait qu'ils s'avancent pour que les autres suivent, et que le bal ne commence vraiment.

"Voudriez vous m'accorder cette danse?"

Yann n'était ni timide, ni extraverti. Ni trop, ni pas assez, il ne connaissait pas ce sentiment désagréable d'embêter à chaque fois la personne à qui il parlait. Il ne connaissait pas non plus ce sentiment de pouvoir devenir ami à chaque personne à laquelle il parlait. En regardant ces jeunes demoiselles baisser les yeux en rougissant lorsqu'elles étaient avec plus de deux personnes à la fois, le Noble aux yeux bleus se demandait comment elles arrivaient à marcher dans les couloirs sans se cacher derrière une colonne à chaque pas qu'elles entendaient résonner sur le carrelage dallé. Il ne trouvait pas la timidité stupide, loin de là, il n'aurait jamais été critiquer quelqu'un pour un trait de caractère qui s'était parfois insinué en eux bien contre leur volonté. On ne critiquait pas quelqu'un car il était blond ou parcequ'il avait les yeux bleus, de même, on ne critiquait pas quelqu'un car il était timide, ou au contraire, trop extraverti. Yann n'arrivait simplement pas à comprendre comment certaines personnes pouvaient faire dans ce genre d'évènements pour...Et bien, participer tout court. Habitué à devoir faire la conversation, parler à plusieurs personnes à la fois, qu'il ne connaissait pas, était une action que Yann aurait qualifiée de quotidienne, quelque chose qui lui paraissait aussi naturel que manger et dormir. Il se demandait simplement comment les autres, Nobles en particulier, qui étaient un peu trop timides, pouvaient faire pour tenir une conversation. Rougir ou bafouiller étaient bannis d'une conversation entre deux personnes distinguées ou plus, hors des gens timides ne pouvaient s'en empêcher, non? Comment faire lorsqu'on perdait ses moyens et n'arrivait pas à les retrouver? Ou comment faire lorsque l'enthousiasme prenait le dessus sur le sérieux? Ce genre de questions turlupinaient Yann, qui cherchait des réponses sans arriver à en trouver pour autant. Megumi Voluison semblait faire partie de ces personnes timides qui rougissaient au moindre compliment ou à la moindre parole douce, et elle venait d'ailleurs de baisser sa tête avec un rougissement, pour une raison qu'il ne parvint pas à identifier. Ce n'était pas de la curiosité mal placée, juste de la curiosité. Il se demandait comment les différentes sortes de personnalités pouvaient évoluer ensemble dans la société, et comment elles faisaient pour s'adapter aux autres.

Jetant discrètement un oeil autour de lui, Yann pu voir avec un certain soulagement que le groupe de femmes d'il y a quelques instants s'en était allée, sûrement critiquer les habits d'autres jeunes femmes non loin d'ici. Le jeune homme aux yeux bleus détestait ce genre de personne, et Dieu sait que pourtant, il en rencontrait beaucoup dans sa vie. Des hommes comme des femmes, ces personnes qui ne jugeaient qu'à l'apparence se comptaient par centaine dans les rangs de la Noblesse. Mais il restait neutre, ne critiquait pas, il refusait d'avoir des problèmes avec ses congénères à cause de paroles dites sans réfléchir. Une vie ne méritait pas d'être gâchée pour quelques paroles n'ayant pas pu être retenues. Yann voulait bien protéger comme il le pouvait ces personnes critiquées par d'autres, mais il ne pouvait pas non plus en faire trop. Il avait fait taire par une phrase à prioris innocente des jeunes femmes un peu trop bavardes, mais il n'aurait pas pu les faire taire s'il avait du les affronter directement. Mais il devait admettre qu'il pensait que Megumi ne méritait pas d'être critiquée, il la trouvait adorable, et elle semblait faire de son mieux pour masquer sa timidité, si elle faisait des erreurs, elles n'étaient pas intentionelles. Si elle faisait de son mieux, elle ne méritait pas d'être critiquée, non. Enfin...Bien malheureusement, peu de personnes auraient partagées sont point de vue là-dessus. C'était embêtant, mais enfin...Ce n'est pas comme si c'était ça qui allait gâcher leur soirée, non?

« Je vais mieux que je ne le pourrais l’espérer ! Effectivement, ce bal semble être dans à peu près toutes les bouches. Je le comprends, il est réellement magnifique… Et vous, jeune homme, comment allez vous ? »

Yann se remit automatiquement à sourire en entendant de nouveau la voix de la jeune Voluison à travers les rires et cris qui emplissaient la salle. Certes, ce bal était magnifique, il devait l'avouer, il était une belle réussite. Tous les convives semblaient s'amuser et discutaient avec entrain, aucune mauvaise humeur n'était présente, de ce que Yann pouvait du moins en voir. Une fête qui se passait ainsi dans la bonne humeur était très agréable, et c'était toujours une joie d'entendre les autres rires autour de soi. Si Yann avait été de mauvaise humeur, les rires et la présence de Megumi auraient vite remonté son morale, il en était persuadé. Pour l'heure, le jeune Noble se sentait étrangement léger, et en rien embêté par la durée du bal. Il ne voulait pas importuner la demoiselle Voluison, mais si elle avait du temps libre, il espérait qu'elle resterait un moment à discuter avec lui. La perspective de devoir discuter avec les amis de son père et son père lui-même lui paraissait alors beaucoup moins séduisante et beaucoup plus ennuyeuse...Vraiment, il appréhendait même le moment où il serait obligé de les rejoindre. Mais il imaginait que comme il n'avait pas vu son père depuis un moment à cause de ses études, il serait dommage de ne pas le rencontrer ici.

"Je vais très bien, pour ma part, répondit Yann avec ce même ton poli qu'il avait l'habitude d'utiliser, Je suis du même avis que vous, ce bal est magnifique, une vraie réussite. J'espère sincèrement que tout se passera pour le mieux, il serait dommage de gâcher une si belle ambiance."

Il marqua une petite pause, laissant son regard se promener sur l'assemblée multicolore, avant de finalement le reporter sur le visage de Megumi, qui n'avait toujours pas relevé sa jolie tête. Son sourire se fit plus doux, alors qu'il reprit la parole, son ton s'adoucissant également:

"J'espère que ma présence ne vous ennuie pas? Je ne voudrais pas vous retenir si jamais vous avez déjà des projets de prévus."